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Hydrological Sciences Journal

ISSN: 0262-6667 (Print) 2150-3435 (Online) Journal homepage: www.tandfonline.com/journals/thsj20

Le coefficient de compacité de Gravelius: analyse


critique d'un indice de forme des bassins versants

HOCINE BENDJOUDI & PIERRE HUBERT

To cite this article: HOCINE BENDJOUDI & PIERRE HUBERT (2002) Le coefficient de compacité
de Gravelius: analyse critique d'un indice de forme des bassins versants, Hydrological Sciences
Journal, 47:6, 921-930, DOI: 10.1080/02626660209493000

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Published online: 29 Dec 2009.

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Hydrological Sciences-Journal-des Sciences Hydrologiques, 47(6) décembre 2002 92 \

Le coefficient de compacité de Gravelius: analyse


critique d'un indice de forme des bassins versants

HOCINE BENDJOUDI
UMR Sisyphe, Laboratoire de Géologie appliquée, Université Pierre et Marie Curie, Paris,
Case 123, 4 Place Jussieu, F-75252 Paris Cedex 05, France
hocine.bendioudi@ccr.iussieu.fr

PIERRE HUBERT
UMR Sisyphe, Centre d'Informatique Géologique, École des Mines de Paris, 35 Rue Saint
Honoré, F-77305 Fontainebleau Cedex. France
hubertrmcm.ensfflp.fr

Résumé Les classiques de l'hydrologie proposent, pour caractériser la géométrie d'un


bassin versant, différents indices de forme destinés à comparer les bassins voire à
estimer certaines de leurs caractéristiques hydrologiques. L'indice auquel il est le plus
communément fait référence est l'indice de compacité, dit de Gravelius. 11 est défini
comme le rapport du périmètre du bassin étudié à celui d'un cercle de même surface.
L'approche par la géométrie fractale amène à s'interroger sur la validité de cet indice.
En effet, dans la définition précédente, seule la surface du bassin est une grandeur bien
définie. Sa mesure est bien sûr entachée d'une incertitude mais il est possible d'en
déterminer par exemple un minorant et un majorant. Le périmètre est par contre
totalement dépendant de sa jauge de mesure et n'a donc aucun caractère objectif, ce
qui retire toute signification à l'indice ainsi construit.
Mots clefs bassin versant; indice de forme; Gravelius; morphologie
The Gravelius compactness coefficient: critical analysis of a shape
index for drainage basins
Abstract Traditionally, to characterize a drainage basin, various shape indices are
proposed that may be used for inter-basin comparison and possibly for estimation of
unmeasured characteristics. The index most commonly referred to is the compactness
coefficient proposed by Gravelius. This is the ratio of the perimeter of the watershed
to the circumference of a circle whose area is equal to that of the given drainage basin.
The fractal geometry approach makes the validity of such indices questionable.
Indeed, in the above definition, the only well-defined size is the surface of the basin.
Although there is, of course, uncertainty in its measurement, it is possible to
determine, for example, its lower and upper bounds. The perimeter measurement, on
the other hand, is completely dependent on its measurement gauge, and, thus, has no
characteristics that might detract from the value of the indices calculated from it.
Key words drainage basin; shape index; Gravelius; morphology

INTRODUCTION

La transformation de la pluie en écoulement (aussi bien superficiel que souterrain)


passe par l'intermédiaire du bassin versant. Ce dernier est défini comme "la région qui
reçoit les précipitations et, suite aux processus hydrologiques entraînant pertes et
retards, les achemine jusqu'à un exutoire" (OMM, 1996).
Outre les conditions climatiques qui gouvernent le fonctionnement du bassin
versant, ses caractéristiques physiques influencent le volume (en terme de bilan) et la
répartition temporelle (en terme d'hydrogramme) des écoulements (Roche, 1963). Par

La discussion concernant cet article est ouverte jusqu 'cm 1 juin 2003
922 Hocine Bendjoudi & Pierre Hubert

caractéristiques physiques il faut entendre la topographie, la géologie, la nature et


l'occupation du sol, mais aussi la forme du bassin versant dont on conçoit bien qu'elle
influence les caractéristiques de l'écoulement résultant d'une pluie donnée (Roche,
1963; Strahler, 1964). Les hydrologues ont ainsi été tenté de caractériser cette
morphologie par des indices simples calculables avec le seul concours des cartes
topographiques.

INDICES DE FORME

L'idée la plus simple est de comparer le bassin étudié à un bassin de forme standard.
C'est ainsi que Gravelius (1861-1938), professeur à l'Université de Dresde
(Allemagne), a proposé en 1914 le coefficient de compacité ("compactness coefficient")
défini comme le rapport du périmètre du bassin à celui d'un cercle de même surface
(Wisler & Brater, 1959; Roche, 1963; Ward, 1975; OMM, 1996). Si le périmètre du
bassin est noté P et sa surface A, le coefficient de compacité s'exprime par:
P P
K = ^ ^ = 02S^j= (1)
2VTD4 JA
On sait que le cercle est la figure dont la surface est maximale pour un périmètre
donné ou, de façon duale, la figure dont le périmètre est minimal pour une surface
donnée. On doit donc s'attendre à ce que le périmètre de tout bassin soit supérieur à
celui du cercle de même surface. Le coefficient de Gravelius sera donc nécessairement
supérieur à l'unité. Il vaut par exemple environ 1.12 pour un bassin carré, et est
d'autant plus grand que le bassin est allongé.
Toujours en se référant à un bassin circulaire, Miller (1953) a défini un indice de
circularité, rapport de la surface du bassin étudié à la surface du cercle de même
périmètre, soit:
A A
C = 4TC—^- = 12.57—r- (2)
P2 P2
Il ne s'agit en fait que d'un avatar du coefficient de Gravelius puisqu'en comparant les
équations (1) et (2) on établit aisément que K' = 1/C.
Le cercle n'est cependant pas une forme très réaliste pour un bassin versant.
Partant de l'observation que les bassins versants "ont généralement une forme ovoïde
ou semblable à celle d'une poire" (Gray & Wigham, 1972). Chorley et al. (1957) ont
proposé comme forme "idéale" d'un bassin versant la surface limitée par une
lemniscate dont l'équation, en coordonnées polaires, est:
p = /cosA;0 (3)
où 0 varie entre -n/2k et +n/2k; 1 est la "longueur" du bassin; et k est un facteur de
forme tel qu'illustré par la Fig. 1.
L'aire de ce bassin de référence est obtenue par intégration de l'équation (3) par
rapport à 0, ce qui donne:

A =— (4)
lemniscate . 7 V /
4k
Le coefficient de compacité de Gravelius 923

Fig. 1 Représentation d'une lemniscate (r = 2cos(&6), où r est le rayon polaire et 9 est


un angle du rayon avec l'axe des x (-n/2k < 8 < nllk)) en coordonnées polaires de
centre O : différentes formes en fonction de la valeur du facteur k.

La forme d'un bassin versant de surface A peut alors être caractérisée par la valeur de k
extraite de l'équation (4) soit:

(5)
AA
On peut aussi, à l'instar du coefficient de Gravelius, définir un "lemniscate ratio",
rapport du périmètre du bassin étudié au périmètre de la lemniscate de même longueur
/ et même facteur k. Le périmètre de la lemniscate étant donné par:

Jk1"^
lemniscate
= 2IE (6)

où E est la fonction elliptique intégrale de second ordre.


Mais revenons à "l'indice admis par tous les hydrologues" (Roche, 1963), à savoir
l'indice de Gravelius. Selon Roche (1963), "le calcul de ce coefficient est très simple:
il suffit de mesurer P au curvimètre et A au planimètre. Il y a cependant un certain
nombre de précautions à prendre. D'abord il est bon de styliser un peu le contour du
bassin avant de mesurer son périmètre. On conçoit en effet qu'un contour trop
tourmenté conduirait à une valeur exagérée de P due aux petites irrégularités qui n'ont
aucune influence sur l'écoulement dans l'ensemble du bassin". De son coté OMM
(1996) attire l'attention sur le fait que "le périmètre mesuré est fonction de l'échelle et
de l'exactitude des cartes ou des photographies utilisées". Ces recommandations et
remarques, qui semblent être de simple bon sens, prendront une toute autre
signification lorsque nous verrons, à la lumière de la géométrie fractale, de quelles
propriétés très particulières jouit la courbe délimitant un bassin versant.

UN PEU DE GEOMETRIE FRACTALE

Les concepts fractals ont connu depuis leur introduction par Mandelbrot (1975) de
nombreux développements et applications dont nous ne donnerons ici qu'un faible
aperçu, concernant le comportement de certaines courbes.
924 Hocine Bendjoudi & Pierre Hubert

Fig. 2 Approximation polygonale d'un arc de courbe.

Les courbes auxquelles nous sommes habitués (droites, cercles, ellipses, etc.) sont
rectifiables, ce qui signifie que nous sommes capables d'attribuer une longueur à tout
arc défini par deux points de telles courbes. En toute rigueur, cela signifie que si nous
appelons respectivement A0 et A„ l'origine et l'extrémité de cet arc, que nous
choisissons n- 1 points consécutifs A\, A2, ..., An.\ entre ces deux points, réalisant
ainsi une approximation polygonale de l'arc étudié, la longueur de cette approximation
polygonale (Fig. 2):
AQA] +AiA2+ ... +A„.iA„
tend vers une limite finie, qui sera la longueur de l'arc étudié, lorsque simultanément «
augmente indéfiniment et que la longueur des segments élémentaires AiAA-t tend vers
zéro.
Si nous faisons en sorte que les segments élémentaires A^\A, soient égaux, leur
longueur étant alors égale à e, que l'on peut interpréter comme une jauge de mesure
(l'ouverture d'un compas par exemple), il faudra «(e) tels segments pour réaliser
l'approximation polygonale de l'arc et sa longueur sera alors égale à:
L(e) = ra(e)e (7)
Pour une courbe rectifiable:
L(e) -> L quand e H> 0 (8)
En fait, pour de très nombreuses courbes naturelles, celles dessinées par les côtes
en particulier, on n'observe pas un tel comportement et L(e) augmente indéfiniment
lorsque e -» 0, selon une relation linéaire en coordonnées log-log (Fig. 3, d'après Le
Méhauté, 1990), ce qui signifie que:
1(e) « e1"4 (9)
où (1 - A) est la pente, négative dans ce cas, de la relation linéaire entre L(e) et e sur le
diagramme log-log.
Nous avons donc simultanément:
L(e) oc e '- A et L(e) = «(e)e
soit encore:
«(e) oc e~A ou w(e)eA = Cste
Le coefficient de compacité de Gravelius 925

Longueur

a
R , Recfifiable

Jauge
— oo Ln £ + 0 0
Fig. 3 Courbe fractale et courbe rectiftable, d'après Le Méhauté (1990).

Cette constante peut toujours être exprimée en référence à une longueur e0 de telle
sorte que:
«(e)e â = Eo

soit:

«(e) = fii (10)

Cette équation nous rappelle des notions très familières, à condition que A soit un
nombre entier. Par exemple si A = 1, «(e) est le nombre de segments de longueur e
nécessaires pour paver (c'est à dire pour diviser en éléments identiques, sans lacune et
sans recouvrement) un segment de longueur e0. Si A = 2, «(e) est le nombre de carrés
de coté e, et de surface e2, nécessaires pour paver un carré de coté e0 et de surface e<f.
Pour A = 3, il s'agirait du pavage d'un cube de coté e0, par des cubes élémentaires de
coté e. Il est cependant assez étrange que l'on arrive à cette formalisation au terme
d'un exercice destiné à mesurer un arc de courbe!
Pour A non entier nous avons affaire à des grandeurs spatiales d'un type nouveau
se mesurant en puissance non entière de l'unité de longueur (eA). Le fait que lorsque A
est entier il se confonde avec la dimension euclidienne de l'objet mesuré nous amène à
conjecturer que les objets auxquels peut être associé un A non entier possèdent une
caractéristique que nous appellerons encore dimension puisqu'elle généralise cette
notion, dimension non entière baptisée fractale.

APPLICATION

Nous avons appliqué cette approche à deux bassins de formes et de dimensions


différentes: un grand bassin de forme plutôt allongée, le bassin du Danube (Fig. 4) et
un bassin de taille moyenne de forme plutôt "circulaire", le bassin de la Seine (Fig. 5).
Nous avons pris en compte l'ensemble du bassin du Danube (exutoire), par contre nous
avons fermé celui de la Seine à Pose.
926 Hocine Bendjondi & Pierre Hubert

icz,

- -, f-»

vr
Fig. 4 Bassin du Danube (d'après Danube Pollution Reduction Programme, UNDP).

AGENCE DE L'EAU
SEINE.NOEMANME

Source Géographique KtST

20 0 20 « Kilomètres

Fig. S Bassin de la Seine (d'après Agence de l'Eau Seine, Normandie, France).


Le coefficient de compacité de Gravelius 927

Les infortunes du périmètre

Pour la mesure du périmètre du bassin du Danube, nous avons utilisé la carte au


1:2 000 000 annexée à la monographie du Danube de Stancik et al. (1988). En utilisant
des jauges de plus en plus petites nous obtenons des valeurs de longueurs du périmètre
de plus en plus grandes (Tableau 1). La Fig. 6 montre qu'en coordonnées log-log la
relation entre le nombre de pas «(e) et la jauge 8 est linéaire et peut s'exprimer par
l'équation:
log(«(e)) = -1.1241og(e) + 3.857 (R2 = 0.9998) (11)
ou encore, à partir de l'équation (7), en appelant P(e) la longueur du périmètre
correspondant à la jauge e:
log(P(e)) = -0.124 log(e) + 3.857 (12)
qui montre que le périmètre du bassin n'est pas une courbe rectifiable et qu'on ne peut
en donner une mesure classique. La comparaison des équations (10) et (11) montre de
plus que ce périmètre est un objet fractal de dimension 1.12.

Tableau 1 Mesure du périmètre du bassin du Danube avec différentes jauges.


Longueur de la jauge, e (km) Nombre, n(e) Périmètre, P(e) (km)
10 534.5 5345
20 253 5060
40 113.5 4540
80 52 4160

1000 log(n(e)) = -1,1241log(e) + 3,8572


R2 = 0,9998
4

S ioo

10
10 jaugée (km) 100
Fig. 6 Relation entre la longueur de la jauge de mesure et le nombre de mesures pour
le périmètre du bassin du Danube.

La même démarche appliquée au bassin de la Seine montre un comportement


analogue pour le périmètre (Tableau 2 et Fig. 7) avec les relations:
log(n(e)) = -1.0831og(e) + 3.137 (R2 = 0.9999) (13)
log(/>(e)) = -0.083 log(e) + 3.137 (14)
et donc une dimension fractale de 1.08.
928 Hocine Bendjoudi & Pierre Hubert

Tableau 2 Mesure du périmètre du bassin de la Seine avec différentes jauges.


Longueur de la jauge, e (km) Nombre, «(e) Périmètre, P(e) (km)
__ _ ^_
5 243 1215
10 114 1140
20 53 1060
30 34 1020
50 20 1000

100o log(n(e)) = -1,1241log(e) +3,8572


R2 = 0,9998

-S". 100
c

:
10
1 10 100
jauge e (km)
Fig. 7 Relation entre la longueur de la jauge de mesure et le nombre de mesures pour
le périmètre du bassin de la Seine.

Qu'en est-il de la surface du bassin?

La surface du bassin versant est la seconde grandeur intervenant dans la définition de


l'indice de compacité. Il faut donc également examiner sa pertinence. Nous l'avons fait
pour les deux bassins étudiés, en utilisant des jauges de plus en plus petites.
Nous obtenons ainsi entre la jauge a et le nombre n(d) de carrés de surface a pour
couvrir le bassin la relation suivante pour le Danube:
log(«(o)) =-0.999log(o) + 5.909 (R2 = 1) (15)
soit en appelant S(a) = n{a)a la surface du bassin :
log(S(a)) = 5.909 (16)
et pour le bassin de la Seine:
log(«(a)) = -log(a) +4.813 (R2 = 1) (17)
soit pour la surface :
log(5(a))s4.813 (18)
Dans les deux cas, la dimension fractale empirique est extrêmement proche de 2. La
grandeur que nous estimons est donc bien une surface "ordinaire" dont la valeur ne
dépend pas de la jauge de mesure et on retrouve bien pour les bassins du Danube et de
la Seine les surfaces respectives de 811 000 km" et de 65 000 km 2 données par la
littérature.
Le coefficient de compacité de Gravelius 929

Que devient le coefficient de Gravelius?

En tenant compte des valeurs obtenues plus haut pour les surfaces et les périmètres des
deux bassins étudiés, nous avons calculé pour chacun le coefficient de compacité de
Gravelius. Les valeurs obtenues varient entre 1.29 et 1.66 pour le Danube, et entre 1.10
et 1.41 pour la Seine. Il ne s'agit pas là d'une simple incertitude, mais d'une relation
fonctionnelle entre la valeur de la jauge de mesure et celle du coefficient de compacité.
Le coefficient de compacité augmenterait indéfiniment si la jauge de mesure tendait
vers 0! L'estimateur de ce coefficient n'a donc aucune valeur intrinsèque et les
"protocoles" d'estimation tels que celui de Roche (1963) apparaissent alors comme de
dérisoires garde fous, ne contenant la nature fractale du périmètre d'un bassin versant
qu'au prix d'une troncature qui la détruit.

CONCLUSION

Cette étude montre qu'il convient d'être particulièrement circonspect dans le choix des
grandeurs que l'on mesure ou dans la définition d'indices de toutes natures, dans la
mesure où ils peuvent dépendre de l'échelle d'observation. Cette circonspection est
d'autant plus nécessaire que les modèles numériques de terrain et les logiciels de
gestion de l'information géographique (SIG) permettent de calculer très aisément des
valeurs de ces grandeurs ou de ces indices dont rien ne garantit a priori qu'elles sont
indépendantes de la résolution (taille du pixel) des données utilisées.
On pourra aussi se tourner vers des indices de forme qui ne font pas intervenir le
périmètre. On peut citer l'indice de Horton, rapport de la surface du bassin au carré de
sa "longueur" (Horton, 1932) ou celui de Schumm, rapport du diamètre du cercle de
même surface à la longueur maximale du bassin (Schumm, 1956). Réméniéras (1965)
attribue à Caquot l'indice appelé "allongement moyen du bassin", défini par:

C = -^L (19)
VA
où E est le plus long parcours de l'eau entre la périphérie et l'exutoire du bassin et A sa
surface.
Au delà de ces indices empiriques, il faudrait prendre en compte explicitement le
caractère fractal de certaines grandeurs. A cet égard les approches fractales et
multifractales actuellement en développement devraient permettre de surmonter ces
difficultés en introduisant des paramètres et exposants (comme la dimension fractale)
indépendants d'échelle, qui se révèlent particulièrement utiles et féconds, tant au plan
théorique qu'au plan pratique, dans les sciences de la Terre en général et en hydrologie
en particulier (Bendjoudi et al., 1997; Bendjoudi & Hubert, 1998).

Remerciements Les auteurs tiennent à remercier Claude Cosandey et Hans Peter


Nachtnebel pour leur aide dans la recherche bibliographique et l'Agence de l'Eau
Seine Normandie pour sa documentation.
930 Hocine Bendjoudi & Pierre Hubert

REFERENCES
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Reçu 8 octobre 2001; accepté 26 juillet 2002

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