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En toute rigueur, le coefficient de perméabilité n'est pas une grandeur

intrinsèque du sol, du fait qu'il varie avec la porosité et la viscosité de l'eau, et peut
se mettre sous la forme suivante :
K = γw K’/η
K’ ayant la dimension la dimension d’une surface, est appelé perméabilité
intrinsèque. Dans la pratique des projets, c’est le coefficient de perméabilité K qui
est plutôt utilisé et non pas K’.
Certains auteurs ont proposé de relier K à la porosité et la granulométrie du sol,
notamment Hazen (1895) qui a proposé la relation empirique suivante :
K = λD10
2
Introduction à la mécanique des sols
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K étant en cm/s et D10 en cm et λ est un coefficient expérimental égal à 100 pour
les sables moyennement denses, et à 25 pour les graviers (de 15 mm de dimension).
On note aussi la formule de Kozeney-Carman qui donne le coefficient de
perméabilité (en m/s) en fonction de la surface spécifique Sm (en m2/kg), la masse
volumique ρs (en kg/m3) et l'indice des vides [6]:
(1 )
1.5 10 3 2
3
6
se
Kxe
sm+
=
ρ
On constate que K augmente avec l'indice des vides et diminue avec la
surface spécifique du matériau.
Dans des projets importants de construction, où l'écoulement de l'eau intervient
dans le calcul de la stabilité de l'ouvrage, il devient nécessaire de déterminer le
coefficient de perméabilité du sol. On le détermine usuellement au laboratoire
selon deux modes opératoires différents selon qu'on utilise un perméamètre à
charge variable ou constante. Il est aussi possible de déterminer le coefficient de
perméabilité in-situ en faisant par exemple un essai de pompage.
La sédimentation successive des couches de sols, correspondant aux différentes
époques de dépôt, fait que le sol est formé d'une superposition de couches formées
des fois du même matériau mais ayant des caractéristiques différentes. En général,
les massifs alluvionnaires de sable et graviers présentent des stratifications.
Le sol est en général stratifié sous forme de couches supposées horizontales.
Le souci de simplicité de l'étude pousse l'ingénieur à définir un terrain homogène
équivalent. En outre, les sols sont en général anisotropes, c'est à dire que leur
comportement dépend de la direction de la sollicitation. Ceci est dû à la géométrie
du squelette solide. Ainsi, la perméabilité du sol stratifié diffère selon que
l'écoulement se fait parallèlement ou perpendiculairement aux couches du sol.
Si on suppose que le sol est formé de N couches homogènes isotropes parallèles
et horizontales, chaque couche ayant une épaisseur hi et un coefficient de
perméabilité Ki , alors :
• Si l'écoulement est horizontal, avec un gradient hydraulique i dans toutes les
couches, le débit total est le somme des débits dans chaque couche, et en
supposant que chaque couche a une largeur unité, alors :
Q = ΣQi = Σvihi = iΣKihi
En considérant un coefficient de perméabilité équivalente KH vis-à-vis de
l'écoulement horizontal de tout le terrain, on aura :
Q = iKH Σhi
Introduction à la mécanique des sols
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Σ
Σ=
i
ii
HH
KH
K
• Si l'écoulement est perpendiculaire aux couches, la continuité de l'écoulement
de l'eau exige que la variation infinitésimale du volume d'eau soit identique dans
chaque couche, soit :
dV = Q1dt= Q2dt = ……. = Qndt
On obtient ainsi :
v1S1dt = v2S2dt =……. = vnSndt
En considérant une section d'écoulement identique dans chaque couche, on doit
avoir nécessairement la même vitesse de décharge, soit :
v1= v2=……. = vn
On obtient donc :
K1dh1/h1 = K2dh2/h2 = K3dh3/h3 =……= Kndhn/hn= KvΣdhi/hi
Kv est la perméabilité équivalente vis-à-vis de l'écoulement vertical.
dh1, dh2,…., dhn sont les pertes de charges respectives dans les couches 1, 2,..., n.
Enfin, on aura :
Σ
Σ=
i
i
i
v
K
H
H
K
On montre que la perméabilité horizontale est plus grande que celle vis-à-vis de
l'écoulement vertical. Autrement dit, l'écoulement de l'eau est facilité parallèlement
aux plans de stratifications que perpendiculairement à ces plans.
4.4. ESSAIS DE PERMÉABILITÉ AU LABORATOIRE
Les annexes 1 et 2 résument le principe des essais de détermination du
coefficient de perméabilité au laboratoire et in-situ, et le CD-Rom contient deux
séquences vdiéo illustrant le déroulement des essais de laboratoire au perméamètre
à charge variable ou et à charge constante.
Introduction à la mécanique des sols
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02
2
2
2
2
2
+ + =Δh=
z
h
y
h
x
h






4.5. ECOULEMENT TRIDIMENSIONNEL DE L'EAU DANS LE SOL
La loi de Darcy concerne un écoulement unidimensionnel idéal dans lequel la
ligne du courant est un ensemble de droites parallèles. La vitesse et le gradient
hydraulique sont représentés par des scalaires. En réalité, l'eau souterraine suit des
trajectoires tridimensionnelles et le sol est anisotrope, c’est à dire que la
perméabilité dépend de la direction d'écoulement.
La loi de Darcy peut être généralisée en définissant pour une particule liquide
dans une ligne du courant la relation vectorielle suivante, qui lié le vecteur vitesse
v au vecteur gradient i, par le biais de la matrice de perméabilité K :
v [K ]i
rr=−.
Le principe de la conservation de la masse liquide (ou continuité de
l'écoulement) conduit à :
=0


+


+


z
v
y
v
x
v xyz
En combinant cette relation avec la loi de Darcy généralisée, on trouve :
02
2
2
2
2
2
++=
z
Kh
y
Kh
x
K h x y z∂





La matrice de perméabilité se réduit en une valeur scalaire lorsque le milieu est
isotrope (Kx= Ky=Kz= K), et dans ce cas, la relation précédante se transforme en
l'équation connue de Laplace :
En définissant la fonction potentiel de vitesse ϕ telle que :
ϕ(x,y) = - Kh(x,y,z)
⎟⎟⎟


⎜⎜⎜


=
z
y
x
v
v
v
vr [ ]
⎥⎥⎥


⎢⎢⎢


=
z
y
x
K
K
K
K
⎟⎟⎟


⎜⎜⎜


=
z
y
x
i
i
i
i
r
Introduction à la mécanique des sols
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la loi de Darcy généralisée pour un milieu isotrope peut aussi s'écrire comme suit :
02
2
2
2
2
2
+ + =Δϕ =

∂ϕ

∂ϕ

∂ϕ
xyz
Il s'agit d'une équation aux dérivées partielles à trois dimensions dont
l'intégration permet d'obtenir la fonction charge hydraulique en tout point du
courant d'eau. Il est à remarquer que la solution est indépendante de la perméabilité
du sol.
On se propose dans ce qui suit d'étudier l'écoulement bidimensionnel dans un
plan (X,Y). Autrement dit l'écoulement se fait dans ce plan, et les composantes
de la vitesse de décharge et du gradient hydraulique suivant l'axe perpendiculaire
au plan d'écoulement sont nulles : vz =0 et iz = 0. Ainsi, on aura :
02
2
2
2
+=
y
h
x
h




On définit aussi la fonction de courant ψ, appelée fonction de courant, telle
qu'en un point (x,y) du réseau d'écoulement :
vx = ∂ψ/∂y
vy = -∂ψ/∂x
Les courbes définies par ψ(x,y)= constante sont appelées lignes de courant, et
représentent les trajectoires des particules liquides. En un point (x,y) du réseau, le
vecteur vitesse est tangent à la ligne de courant.
Dans le cas d'un écoulement plan, la fonction de courant ψ est donnée sous la
forme différentielle :
dψ = Vzdx- VxdZ
Ainsi :
Vz = ∂ϕ/∂Z=∂Ψ/∂x
Vx=- ∂Ψ/∂Z = ∂ϕ/∂x
On appelle ligne équipotentielle l'ensemble de points d'égale charge hydraulique
telle :
ϕ(x,y)= constante
Introduction à la mécanique des sols
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Le réseau de charges hydrauliques est constitué d'un ensemble de lignes
équipotentielles. En un point donné de ce réseau, le vecteur normal à une ligne
équipotentielle a pour composantes (dϕ/dx, dϕ/dy).
Le vecteur normal à la ligne de courant (ψ(x,y) =constante) passant par ce point
a pour composantes (dψ/dx, dψ/dy).
On montre aisément que le produit scalaire de ces deux vecteurs est nul.
Autrement dit, les lignes de courant et celles des équipotentielles forment un réseau
de courbes orthogonales.
On vérifie aussi que la fonction courant, identiquement à la fonction potentiel
de vitesse, est homogène car elle vérifie l'équation de Laplace :

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