Vous êtes sur la page 1sur 5

Cinéma,Arts plastiques

ÉCOFICTIONS,
FICTIONS PAYSAGÈRES
De la fiction paysagère à la fiction
du paysage

ÉCOFICTIONS, FICTIONS
PAYSAGÈRES

10E COLLOQUE DE SORÈZE

ESAV / LARA / SEPPIA

PROGRAMME :

10 e COLLOQUE DE SORÈZE
Les 20,21 et 22 février 2013
ESAV / LARA
Université de Toulouse II-Le Mirail
Abbaye-École de Sorèze (Tarn)
http://colloque.de.soreze.
free.fr/dotclear/
MERCREDI 20 FÉVRIER 
clamor, tour à tour clameur publique philosophie transcendantaliste et
qui en appelle à un jugement de justice à la philosophie de l’ordinaire. Le
Matin et clameur d’une voix écologique. sujet s’y définit, en effet, dans et à
Modérateur : Pierre Arbus La fiction de la clameur dans le travers le paysage qui est aussi
paysage désertique construit ainsi une pensée.
une vision paysagère du sujet nord-
• 10 h 00 : Ouverture du colloque par Pierre Arbus, Patrick Barrès, Sophie Lécole
américain qui doit beaucoup à la
Solnychkine. Présentation de la thématique et de la structuration du colloque
(axes thématiques, table-ronde).

POROSITÉS, IDENTITÉS : ÉCOFICTIONS PAYSAGÈRES Après-midi


Modérateur : Sophie Lécole Solnychkine

• 10 h 30 : Christian Chelebourg, Paysages post-apocalyptiques


et paysages écofictionnels • 15 h 00 :Noëmie Budin : L’effet écofiction, pollution de la féérie dans les fictions
du Petit Peuple
Le paysage écofictionnel se caractérise planète ravagée par la pollution,
par une esthétique de la trace qui abrasée par la désertification ou Les fées et autres membres féerique en voie de disparition,
expose l’empreinte de l’homme sur rendue à la puissance des éléments, du Petit Peuple sont, par définition, dénonçant ainsi le désenchantement
la nature pour mieux la dénoncer. à travers l’analyse de plans les représentants d’une nature de notre société qui ne voit ou
Il renouvelle ainsi le décor post- cinématographiques tirés de fictions merveilleuse qui nourrissait jadis n’entretient plus les merveilles de
apocalyptique en le mettant au contemporaines telles que Peut-Être, l’imaginaire collectif. L’avènement la nature sauvage qui l’entoure.
service de l’« heuristique de la peur ». The Day After, Wall-E, I Am Legend, de la Fantasy a permis à la littérature Dans une société de plus en plus
Je m’attacherai à mettre au jour les et de documentaires comme Aftermath : contemporaine de se réapproprier angoissée par la pollution, la
ressorts de la trouble fascination Population Zero ou The World leur univers féerique ; mais les romans réactualisation du thème de la
qu’exercent les représentations de Without Us. et bandes dessinées concernés disparition des fées semble
ruines urbaines, les visions d’une dépeignent parfois des paysages s’accompagner de préoccupations
apocalyptiques, rongés par la écologiques fondées sur la
• 11 h 15 : Morgane Leray, Paysages post-apocalyptiques : décrépitude, ainsi qu’un bestiaire nostalgie des espaces naturels.
écopoétique d’une crise ontologique
• 15 h 45 : L aury-Nuria André : De la morale à l’esthétique, proposition de lecture
À travers le thème de l’errance, plurielles, ces derniers objectivent écofictionnelle des paysages de catastrophe antiques
nous voudrions silhouetter une « la géographie intérieure d’une
écopoétique » des fictions (post-) société en crise, qui multiplie les
Le paysage antique, d’un point dans le discours théorique (Pline
apocalyptiques et interroger la mises-en-scène de sa fin. Nous ana-
de vue esthétique, existe. On l’Ancien) une même représentation
portée ontologique et sociocri- lyserons ainsi la topographie sym-
trouve des perceptions antiques de cette menace de destruction,
tique de la réactualisation de bolique de The Road, La Possibilité
de « nos » paysages de tempête analysable en termes d’écologie
mythèmes paysagers. Figurations d’une île et The Walking Dead.
et de catastrophe. Ils figurent un contemporaine. On montrera en
renversement de l’ordre du monde quoi le paysage catastrophique
• 12 h 00 : Sylvain Louet, La clameur dans le désert comme fiction paysagère (chaos), menace de destruction. antique peut répondre à une
du sujet nord-américain La littérature épique représente logique écofictionnelle par une
la destruction du monde emprise sur le territorial (chaos) et
Si l’être humain se crée avec sa On analyse comment des films qu’elle se propose pourtant de par une sédimentation culturelle
temporalité, il se crée aussi avec sa nord-américains utilisent le topos construire par la représentation de l’environnemental (kosmos).
vision de l’espace qu’il s’approprie. du paysage désertique, à travers la du paysage. On observe aussi
• 16 h 30 : Isabelle Caron, Fictions paysagères et imaginaires du territoire issues pour reformer le fleuve. La rivière des êtres. L’enjeu de notre intervention
des représentations populaires bretonnes matérialise aussi la dualité de la sera de suivre ces cours d’eau qui
Nature. Elle est puissante, traversent les films de Terrence Malick,
La question écofictionnelle bretonnes de la ville éditées avant majestueuse et symbole d’abondance, tumultueux et changeants, comme
sera abordée dans cette 1945, mais c’est plus précisément mais aussi agitée et trouble. C’est le sont la Nature et les Hommes.
communication : l’imaginaire sur leur héritage culturel légué à le lieu où s’exprime l’insoupçonné
du territoire y sera considéré l’imaginaire contemporain breton
comme porteur d’une fiction que je souhaite faire porter mon • 11 h 30 : Pierre Arbus, Le paysage délétère comme exclusion du vivant
résurgente se traduisant en analyse. Les cartes postales ont et dé-territorialisation – Faust (film de Sokourov, 2012) et La Pluie jaune
de multiples représentations servi à propulser la réflexion (roman de Julio Llamazares)
lesquelles forment un terreau entourant le thème de la fiction
riche de modèles prospectifs et de paysagère et son inscription Lorsque les lieux avèrent la rappelant l’évidence selon laquelle
schèmes esthétiques. Le corpus à dans un imaginaire aux formes à présence impossible des hommes le paysage ne devient viable et
l’étude qui a mené à cette réflexion interroger. ou témoignent de l’exclusion habitable pour l’humain que
est ancien : les cartes postales progressive du vivant, les lorsqu’il est l’objet d’un
fragments qui composent un aménagement, voire d’une
JEUDI 21 FÉVRIER  territoire s’organisent selon artialisation ; pas de paysage sans
une dynamique de la territoire, c’est ce dont témoignent
décomposition qui tend à les représentations à l’œuvre dans
Matin confondre le paysage avec les deux propositions retenues.
Modérateur : Philippe Ragel les représentations de l’enfer,

MATÉRIOLOGIES ET OPACITÉS DU PAYSAGE Après-midi


Modérateur : Christian Chelebourg
• 10 h 00 : Estelle Bayon : L’esthétique de l’humilité, l’autre pensée écologique
du cinéma contemporain • 15 h 00 : Patrick Barrès : Poïétiques de la couleur et écofictions paysagères

L’écologie inquiète le cinéma l’écologie. Car celle-ci doit être Des poïétiques de la couleur, solier (Obras), de Collis (Exposure)
contemporain, selon deux repensée, dit Michel Deguy dans organisées autour d’une tension et de Montgomery (Quest). Dans
tendances. La première, que Écologiques, doit être reconsidérée entre une « écofriction » de terrain ces créations, l’invention du pay-
C. Chelebourg a désignée par comme une -logie de l’oikos, c’est- et une écofiction paysagère, ont sage et la construction de l’écofic-
« écofictions, » regroupe des films à-dire une pensée poétique de été engagées par Robert Smithson tion se rencontrent autour d’une
nourris par les angoisses que sus- l’écoumène. Ces films-là, penchés dans les années 1960-70, dans le poïétique de la couleur, référée à
cite la crise environnementale. La depuis vingt ans vers la terre et la film Spiral Jetty. Nous en retrou- une « logique de la trace » (C. Chele-
seconde, que nous avons appelée « végétation, portent ainsi un autre vons aujourd’hui des expressions bourg), à une plastique du fluide et
esthétique de l’humilité », caracté- regard sur le monde et la nature, dans des courts métrages de Dus- à une expérience de l’altération.
rise une voie qui pense autrement en refigurant le paysage.

• 10 h 45 : Christophe Beney, Terrence Malick, cinéaste fluvial • 15 h 45 : Sophie Lécole Solnychkine : Paysages dynamiques et figures de la ruine
terrestre dans les écofictions
Le cinéma de Terrence Malick est un à des fleuves qui de temps à autre
cinéma de poésie, qui prône la libre se ramifient en affluents, avant que L’imaginaire de la ruine s’actualise écofictionnel. Des films comme 2012
association. Les films s’apparentent tous ces affluents ne se rejoignent en se développant dans le champ (R. Emmerich), ou Take Shelter
(J. Nichols) consomment la rupture
avec l’héritage classique, en figurant
ces films le prétexte d’un jeu formel
sur les éléments, d’une poïétique
VENDREDI 22 FÉVRIER 
non plus des objets ruinés, mais plastique de la matière. La ruine
l’ensemble des processus dynamiques
qui font advenir la ruine. Les ruines
devient le moyen d’expérimenter
un répertoire de formes instables,
Matin
ne sont alors plus le fruit du passage provisoires, changeantes, et s’inscrit Modérateur : Patrick Barrès
du temps, mais le résultat de dès lors plus largement dans la
phénomènes rapides et brutaux : perspective d’une réflexion sur la ENVIRONNEMENTS PAYSAGERS, ÉCOLOGIE DE SITE
en ce sens, elles constituent dans genèse des formes.
• 10 h 00 : Mathilde Christmann, Pratiques écologistes et représentations
• 16 h 30 : Hovig Ter Minassian et Samuel Rufat, La mise en scène des paysages paysagistes : les ecoscores de Lawrence Halprin
dans les jeux vidéo : action ou vérité ?
À travers la démarche singulière de écologiques) inventées par Halprin
Les jeux vidéo occupent une place et de l’environnement à l’œuvre création du paysagiste américain témoignent tant graphiquement
croissante dans les pratiques dans les jeux vidéo, en particulier Lawrence Halprin (1916-2009), et que verbalement d’une construction
culturelles de nos sociétés ceux de gestion d’un territoire et tout particulièrement son projet fictionnelle du projet menée autour
occidentales. Comme tout autre ceux fondés sur l’exploration d’un d’aménagement du Sea Ranch (côte d’un rapport renouvelé de l’homme
produit culturel, les jeux vidéo univers plus ou moins fictionnel. californienne) dans les années 1960, à la nature. Issus de l’imaginaire
mettent en scène des espaces mais Elle montrera la mise en œuvre j’étudierai de quelle façon la de la wilderness américaine, les
sont aussi vecteurs de représentations de représentations ou de discours sensibilité écologique peut rencontrer représentations du projet convoquent
spatiales. Cette communication parfois stéréotypés sur le paysage un positionnement esthétique, les forces de la nature et les processus
entend analyser, d’un point de vue et l’environnement et interrogera poïétique et créatif dans la pratique qui les animent.
géographique, ces discours et leur réceptivité par les joueurs. du site. Les ecoscores (partitions
représentations des paysages
• 10 h 45 : Elodie Bécheras : Procédures fictionnelles et faire-monde dans
• 17 h 15 : Manouk Borzakian, Du western au film de zombie : paysages l’approche des ambiances lumineuses
et désenchantement du Monde
Face aux problématiques techniques et de leur impact
Les westerns « classiques » et leurs permettent de montrer comment environnementales et écologiques écologique « objectif », ces approches
paysages ont participé à la diffusion le traitement du paysage dans les la pensée aménagiste contemporaine intègrent des dimensions socio-
du mythe de l’Ouest. Cette célébration films de zombies questionne le a su se doter d’outils spécifiques économiques, culturelles et physio-
de l’espace nord-américain s’est rapport changeant des sociétés via une série de normes et de psychologiques, qui autorisent
ensuite chargée de doutes, avant que occidentales à leur environnement, recommandations dédiées à encadrer à envisager la question
les films de zombies ne prolongent allant jusqu’à remettre en cause la ses pratiques. « Développement environnementale non plus sur
cette critique radicale de la société notion même de paysage (naturel) durable », «HQE », ces termes sont l’habituel plan culpabiliste d’une
états-unienne. Les outils de la via une « désocialisation » désormais familiers du grand public opposition Homme / Nature, mais
géographie culturelle de l’espace géographique. mais le type de démarche qu’ils sur le plan mésologique d’interactions
recouvrent reste relativement complexes, que nous nous proposons
méconnu. Au-delà des aspects d’étudier.

• 11 h 30 : Julie Ramage, Antietam, Sally Mann : la terre comme force plastique,
force mémorielle, force fictionnelle

Alexander Gardner, Sally Mann et Walt à des époques différentes, leur vision
Whitman exprimèrent tous les trois, de la Guerre de Sécession.
Alexander Gardner (1821-1882) fut l’un bataille de la Guerre de Sécession.
des premiers photographes de guerre ; Tous ont en commun l’obsession
Walt Whitman (1819-1892) décrivit de la sous-couche, du lien du
la mort de masse et la décomposition corps mort à la terre, donnant à cette
des corps ; Sally Mann (1951-) élabora dernière une valeur plastique, une
dans les années 2000 une série intitulée valeur mémorielle, et une valeur
Antietam, du nom de la plus sanglante fictionnelle.

Après-Midi
Modérateur : Patrick Barrès

PRÉSENTATION DE TRAVAUX DE PLASTICIENS /


AUTEURS DE FICTION :
• 15 h 00 : Charline Lacau, Sous la surface
À travers une série de mes nécessite une confrontation physique
photographies, je souhaite présenter directe avec le monde. Cette démarche
plusieurs choses. Tout d’abord, je est à mettre en parallèle avec le
souhaite parler de ma curiosité et processus de mes prises de vue en
mon intérêt pour certains lieux situés argentique ainsi qu’avec la diffusion
en marge de l’espace urbain, de leurs de mes images par le biais de micro-
caractéristiques. Pour continuer, je éditions artisanales, en marges elles
souhaite évoquer le fait qu’ils sont aussi des réseaux de diffusion officiels.
difficiles d’accès et que les atteindre

• 15 h 30 : Jean-Pierre Brazs, Le regard sur l’Ailleurs.

Deux exemples de contes picturaux Ces fictions alimentent des expositions


et paysagers. Deux fictions littéraires « scientifiques » produites par
mettent en scène des regards sur une fiction institutionnelle : le
des territoires. Dans la première « Centre de recherche sur les faits
l’humanité offre les couleurs du picturaux » qui étudie des faits
monde pour calmer la montée des picturaux réels ou imaginaires, passés,
eaux. Dans la seconde des objets se présents ou futurs, volontaires ou
détachent d’îles virtuelles pour involontaires. Ces fictions emboîtées
s’échouer sur les plages. posent l’Ailleurs comme lieu de l’autre.

• 16 h 00 : Clôture du colloque par une table-ronde Création-Recherche : Poïétiques


écofictionnelles, avec Christian Chelebourg, Charline Lacau, Jean-Pierre
Brasz, Pierre Arbus, Patrick Barrès, Sophie Lécole Solnychkine.

Vous aimerez peut-être aussi