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Technical Information F5f

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Fabrication de savons améliorés Dr. Siaka KONE (Octobre 2000)
1. INTRODUCTION
La formation du savon (saponification) est une réaction simple sur le plan
chimique. Cependant la démarche technologique à adopter pour obtenir un produit
de qualité acceptable est quelque peu complexe. Pour obtenir un savon de bonne
qualité, il faut attacher une attention particulière à la qualité et, le cas échéant, au
prétraitement des matières premières. Les précautions à prendre dans ce domaine
sont les suivantes: - bien purifier la matière grasse, - utiliser de l'eau douce pour la
fabrication, - procéder à un dosage correcte de la quantité de base nécessaire. Ci-
après, suivent quelques directives pour la maîtrise d'une démarche adéquate pour la
fabrication de savons améliorés à l'échelle artisanale. En particulier la nature, les
propriétés essentielles et les techniques simples de prétraitement des matières
premières, les équipements et matériels nécessaires, les procédés simples de
fabrication du savon ainsi que les techniques élémentaires de finition du savon
obtenu sont exposés.

2. MATIÈRES PREMIÈRES

Les matières premières nécessaires pour la fabrication du savon sont: le corps gras
(huile, graisse ou beurre), l'alcali, l'eau et les produits auxiliaires (sels, adjuvants,
couleurs, parfums etc..)

2.1 Corps gras

Ce sont des produits naturels d'origine animale ou végétale comprenant les huiles,
graisses et beurres. Sur le plan chimique, ils sont tous aptes à la saponification.
Cependant des différences plus ou moins notoires existent entre les propriétés des
savons produits à partir de chacun d'eux pris isolément. Dans la pratique le nombre
des corps gras utilisés pour la production de savon de haute qualité est limité. Les
raisons essentielles de cette limitation sont aussi bien d'ordre technique
qu'économique: propriétés du corps gras et du savon qu'il génère, disponibilité et
prix des matières premières. Les propriétés d'un savon dépendent entre autres de la
nature du corps gras ayant servi à sa formation. Le Tableau I résume l'essentiel des
propriétés d'usage de savons issus de quelques corps gras sélectionnés. La
saponification de mélanges de corps gras offre à l'opérateur l'avantage de pouvoir
influencer les propriétés du produit final par le choix judicieux des composantes de
départ. Pour cette raison, les meilleurs savons sont obtenus en pratique à travers la
saponification de mélange de corps gras d'origines diverses. On pourra donc choisir
des matières grasses dont les savons ont différentes propriétés pour ce qui est du
pouvoir moussant, de l'action détergente et de l'effet sur la peau. Pour obtenir un
savon d'apparence acceptable, le corps gras de départ doit subir certaines opérations
de nettoyage et purification (raffinage) et dans le cas échéant de décoloration
(blanchiment).à l'échelle artisanale la purification consiste en général à
l'élimination des particules solides ainsi que des gommes et mucilage. La
séparation des particules solides peut être obtenue par décantation et/ou filtration de
l'huile ou du beurre fondu. Un léger chauffage tel que, l'exposition au soleil pendant
1 à 2 heures par ex., permet d'accélérer le processus de séparation des particules
solides (décantation) ou de filtration de l'huile. Le démucillage (élimination des
gommes et mucilages) est réalisé par coagulation après ébouillantage à l'eau, suivi
de la séparation des flocons formés. Ce traitement thermique provoque en outre
l'inactivation des enzymes et microorganismes, agents biologiques de détérioration
de la qualité des produits pendant le stockage. L'ébouillantage luimême peut être
conduit selon deux modes opératoires. Méthode à l eau simple: - 1 Volume de
corps gras + 1 Volume d eau pure; - faire bouillir le mélange pendant environ 3
heures; - après repos et refroidissement recueillir le corps gras surnageant.

Méthode à l eau salée (saumure):


- 1 Volume de corps gras +1/2 Volume d eau salée à 5% (solution d e 50 g de sel de
cuisine dans 950g d eau);
- faire bouillir pendant 30 minutes environ; - après repos et refroidissement,
recueillir le corps gras surnageant.

Les schémas de la page suivante montre des équipements simples de décantation et


de démucilage des corps gras après extraction par pressage.

Les corps gras à forte coloration initiale, comme l'huile de palme, doivent être
décolorés avant saponification si on veut obtenir un savon de coloration claire.
Dans le cas spécifique de l'huile de palme, l'oxydation à l'air chaud (blanchiment
thermique) est la méthode simple de choix.

Méthode:

Faire chauffer à 200-250 C l'huile de palme dans un récipient ouvert, tout en


remuant de temps en temps, pendant environ 5-6 heures jusqu'à ce qu'un morceau
de papier blanc trempé dans l'huile ne montre plus de coloration.
Tableau I: Propriétés des savons de soude de quelques corps gras de zone tropicale
Savon de Pouvoir moussant, Qualité de mousse Effet de nettoyage Effet sur la peau

Usages Beurres/Graisses Coprah fort, rapide, mousse peu stable très bon Rude
lessive Karité faible, lent assez bon très doux toilette/lessive Lard fort, rapide,
mousse stable bon très doux toilette Suifs (mouton, boeuf) faible, lent, mousse
stable bon très doux toilette/lessive Huiles Arachide faible, lent assez bon très doux
toilette Coton moyen, mousse stable bon doux lessive Faux karité fort, mousse
stable bon doux lessive Neem fort, rapide, mousse stable très bon doux,
antiseptique toilette/ thérapie Palme fort, assez lent, mousse stable très bon très
doux toilette/lessive Palmiste fort, rapide, mousse peu stable très bon, même à froid
rude lessive Pourghère fort, rapide, mousse stable bon doux, antiseptique
lessive/toilette Ricin faible, mousse stable bon doux lessive/toilette Sésame fort,
lent, mousse stable bon doux lessive
Dispositif simple de décantation
Dispositif combiné de démucilage et de clarification
2.2 Alcali
Pour la saponification de corps gras neutre, on se sert de solutions de bases fortes
dans l eau. Les solutions de soude caustique (NaOH) ou de potasse caustique
(KOH) sont les plus fréquemment utilisée à cette fin. Les savons obtenus à partir de
ces deux base sont cependant différents dans certaines de leurs propriétés. Les
savons de soude (savons de sodium) sont plus durs et moins solubles que ceux de
potasse. Ces derniers montrent en outre une forte tendance à fixer l'humidité de
l'air, ils sont donc souvent de consistance molle, voir liquide. Pour fabriquer la
solution de soude caustique à partir du produit solide du commerce, on dissout la
quantité déterminée de soude dans la quantité d'eau ayant le même poids (ajouter de
petites portions de produit à l'eau tout en remuant bien).
Des lunettes et des gants sont à porter comme équipement de protection. Pour des
raisons de sécurité, il ne faut jamais pratiquer l'inverse de cette démarche sus-
mentionnée, c'est - à - dire, verser l'eau sur la soude!
Pour les procédés froids et semi-chaud, la solution mère ainsi obtenue peut être
diluée par addition d'une quantité d'eau d'environ 5 fois le poids de soude caustique
initialement dissoute. nécessaire pour une bonne conservation du savon. En outre la
soude caustique du commerce renferme des impuretés. Pour ces raisons il convient
de majorer les quantités de soude donnée au Tableau II jusqu'à environ 5%. Pour un
mélange de corps gras, la méthode la plus simple consiste à calculer les quantités
respectives nécessaire à la saponification de chaque composante. La somme de ces
valeurs donne finalement la quantité totale de soude pour la saponifcation du
mélange en question.
Exemple: 100 kg d'un mélange de corps gras constitué de: Huile de coton : 30 kg
Huile de palme : 25 kg Beurre de karité : 45 kg
Pour la saponification des différentes composantes, les quantités de soude suivantes
sont nécessaires: Huile de coton: 30 kg x 138,32 g NaOH/kg = 4,15 kg Huile de
palme: 25 kg x 142,60 g NaOH/kg = 3,57 kg Beurre de karité: 45 kg x 133,34 g
NaOH/kg = 6,00 kg --------------------------------------------------- Total = 13,72 kg
--------------------------------------------------- La quantité d'alcali nécessaire pour
saponifier 1 kg de corps gras est liée à l'indice de saponification de celui-ci. Dans la
pratique pour la saponification à la soude caustique, on peut adopter les valeurs
données dans le Tableau II. Cependant un léger surplus d'alcali est
Tableau II : Quantité de soude caustique pure nécessaire pour saponifier 1 kg de
corps gras CORPS GRAS (1 kg) QUANTITÉ DE SOUDE CAUSTIQUE PURE
(en g) Beurres/Graisses Beurre (Lait de vache) Karité Lard (porc) Suif (boeuf) Suif
(mouton) 161,85 133,33 141,17 140,46 139,03 Huiles Arachide Balanites Baobab
Coprah Coton Kapok Faux karité (Manan) Neem Palme Palmiste Pourghère Ricin
Sésame Soja Tournesol Cire d'abeille 135,47 138,32 146,88 182,53 138,32 137,61
136,18 139,73 142,60 176,82 139,75 129,77 135,47 136,90 135,47 57-78

2.3 Eau
Le milieu réactionnel pour la saponification est une émulsion entre le corps gras et
l'eau porteuse de l'alcali nécessaire. La bonne eau pour la fabrication de savon est
une eau douce (eau de pluie par exemple), car les facteurs de dureté de l'eau, les
ions de Calcium et Magnésium ont la mauvaise propriété d'inactiver les savons. Un
moyen simple d'adoucir une eau dure consiste par exemple a y ajouter une solution
alcaline concentrée, bien mélanger et laisser ensuite reposer pendant 1 à 2 jours.
Les ions Ca et Mg formeront alors des dérivés insolubles dans l'eau. Ceux ci se
déposeront sous forme de précipités au fond du récipient.

2.4 Produits auxiliaires

Les produits auxiliaires utilisés dans la fabrication du savon amélioré comprennent:


le sel, les adjuvants (argile, kaolin, amidon, silicate, carbonate etc...), les couleurs et
les parfums. L'emploi de ces produits n'est strictement pas nécessaire dans la
fabrication de savon, mais il peut présenter certains avantages techniques et
commerciaux intéressants (amélioration des qualités d'usage, baisse des coûts de
production par exemple).

Les savons de certains corps gras tels que les huiles de coprah, de palmiste ou de
ricin peuvent incorporer de grandes quantités de sel sans être relargués. Dans ce cas
le sel peut être utilisé comme matériau de remplissage. La quantité de sel à ajouter
pour le relargage varie selon la nature du corps gras, et se situe aux environ de 10 g
de sel pour 100 g de matière grasse de départ. Le mérite essentiel du relargage est
qu'il conduit à du savon purifié. Adjuvants Ce sont des produits qui sont ajoutés au
savon soit pour en augmenter la quantité soit pour lui conférer une consistance
dure. A cette fin on utilise entre autre l'argile, le kaolin, l'amidon, les silicates de
soude ou de potasse etc... Ces derniers peuvent contribuer à l'amélioration des
qualités détergentes des savons qui les contiennent et les protègent en même temps
contre le rancissement. D'autres types d'adjuvants tels que l'alcool, le sucre et la
glycérine sont utilisés pour produire des savons transparents. Le kaolin peut être
ajouter a un taux optimal d'environ 5 % de la masse du corps gras à saponifier. Sel
L'adjonction de sel au savon sodique permet l'obtention de savons relargués très
durs. Cette pratique repose sur le fait que le savon est insoluble dans l'eau salée. La
glycérine qui par contre est miscible à l'eau est ainsi éliminée avec d'éventuelles
impuretés des matières de départ.

3. EQUIPEMENTS ET MATÉRIELS

La production de savons améliorés à l'échelle familiale et artisanale fait appel aux


équipements et matériels suivants:
- chaudière de prétraitement des corps gras
- chaudière de saponification et dispositifs de mixage
- récipient de préparation de la solution alcaline
- balance et densimètre
- moules pour couler le savon
- dispositifs pour couper les blocs de savon
- petit matériel (gants et bottes en caoutchouc, lunettes, seaux )
- table pour démoulage et découpage.
- presse à estamper pour donner aux morceaux de savon une présentation
commerciale (voir schéma ci-dessous).

Les équipements et ustensiles peuvent être en fer, fonte, plastic, argile ou bois. les
récipients en aluminium sont à éviter car ils ne résistent pas à l'action des bases.
Estampeuse à vis
Presse estampeuse à levier (schéma)
4. TECHNOLOGIE DE FABRICATION ET DE FINITION

4.1 Fabrication

Selon la température de conduite de la réaction de saponification on distingue 3


méthodes différentes de fabrication du savon: la saponification à froid, le procédé
semi-chaud de saponification et le procédé chaud.

La Saponification à froid est un procédé simple qui demande peu de temps et


d'énergie. En outre le savon produit contient de la glycérine. Celui-ci a un effet
bénéfique sur la peau et peut contribuer à une bonne conservation de tels savons
pendant le stockage (prévention de la déshydratation).
Les savons produits à froid sont bien solubles et, selon la nature du corps gras de
départ, moussent abondamment.
Les inconvénients essentiels de cette méthode sont:
- tous les corps gras ne se prêtent pas à la saponification selon ce procédé, en
particulier une certaine proportion de beurre de coprah et/ou d'huile de palmiste
doit être incorporée au corps gras de départ;
- le savon produit contient toutes les impuretés du milieu réactionnel; - un surplus
d'alcali libre est nécessaire pour empêcher le rancissement.

Mode opératoire:

Le (mélange de) corps gras est chauffé dans la chaudière jusqu'à une température
d'environ 40 C. Ensuite on ajoute la solution alcaline nécessaire (par petites
portions au départ), tout en remuant bien dans une seule direction. On travaille avec
des solutions alcalines ayant une teneur de 20 à 35 % de NaOH (soit environ 26 à
40 Bé).
Dans une conduite correcte des opérations, la réaction produit suffisamment de
chaleur pour assurer une saponification complète.
Les produits complémentaires de finition (adjuvants, couleur, parfum) sont
incorporés quand la réaction a franchement démarré (le mélange montre alors une
consistance analogue à celle du miel). La masse encore chaude est alors coulée
dans de grands moules où à lieu la réaction complète de saponification.

Le Procédé semi-chaud de saponification est aussi simple à exécuter si on observe


la démarche suivante:
- chauffer le (mélange de) corps gras à environ 55-70 C
- ajouter (lentement et en petites portions au départ) la solution alcaline nécessaire à
la saponification tout en remuant (la chaleur dégagée lors de la réaction peut
provoquer un auto-échauffement du mélange au-delà de 90 C)
- laisser refroidir la masse à environ 60 C et y mélanger ensuite les produits
auxiliaires
- couler le savon dans des moules pour refroidissement définitif (24 à 36 heures).

Les deux procédés sus-mentionnés en raison de leur simplicité d'exécution et de la


qualité du produit qu'ils peuvent générer sont très indiqués pour la fabrication de
savons améliorés à l'échelle familiale et artisanale.
En raison de sa complexité et du niveau élevé des investissements nécessaires à
l'acquisition des équipements adéquats, le procédé à chaud, suivit de relargage, ne
vient en question que pour une savonnerie semi-industrielle.

4.2 Coloration et parfumage du savon

Le parfumage et la coloration doivent tenir compte du fait que les produits à


employer résistent à l'action des bases.
En effet, en utilisant des produits instables en milieu alcalin, ces derniers se
décomposent sous l'action de la base résiduelle contenue dans le savon, causant
ainsi l'apparition d'odeur ou de coloration indésirées. Ce phénomène pourrait
conduire à des préjudices sérieux pendant la commercialisation et/ou l'utilisation.

Coloration du savon

La coloration du produit peut s'avérer importante pour une bonne


commercialisation. A cette fin le savonnier artisanal peut faire recours à certaines
couleurs naturelles. Parmi elles il faut retenir les extraits (chlorophylle) des feuilles
de niébé (Vigna sp.) pour le vert et ceux de sorgho rouge (Sorghum sp.) pour les
teintes allant du rouge brun à l'orange.
L'extraction de ces colorants est effectuée avec des solutions alcalines diluées.
Le processus consiste à mettre les feuilles écrasées en macération dans la solution
alcaline jusqu'à obtention de la teinte souhaitée. Après filtration le liquide obtenu
peut être utilisé.
L'huile de palme non décolorée est aussi utilisable ( après filtration) pour les teintes
de couleurs allant du jaune-clair à l'orange.
Le bleu d outre-mer, localement disponible, est par exemples bien stables en milieu
alcalin.

Parfumage du savon

Pour maintenir l'état de parfumage du savon, il est nécessaire d'utiliser des


fixateurs. Comme produit local, on peut recourir à une solution à 10% de gomme
arabique (10 g de gomme arabique + 90g d'eau) en guise de fixateur de parfum
dans le savon. L'essence choisie pour le parfumage est ensuite incorporée dans cette
solution et la fraction du mélange pour l'emploi est à prélever au besoin.
L'essence de citronnelle est par ex. une essence stable en milieu alcalin

4.3 Contrôle

Pour suivre le déroulement de la saponification et contrôler la qualité du savon


obtenu, on peut se servir de deux méthodes simples:
- un échantillon de savon bien fait doit se dissoudre dans de l'eau douce sans que
celle-ci ne se trouble; la présence de gouttelettes de corps gras indique un déficit en
alcali, donc une saponification incomplète;
- un savon amélioré bien fait doit présenter au goût une saveur légèrement piquante
à cause du léger surplus d'alcali nécessaire pour la bonne conservation du produit.

4.4 Conditionnement et commercialisation


La stabilité au stockage des savons produits est l'un des facteurs clés de la réussite
d'une savonnerie artisanale. En effet aussi bien au niveau du producteur qu'à celui
des revendeurs (demi-gros ou petits détaillants), le produit doit pouvoir se
conserver sans détérioration de son aspect extérieur ni de ses propriétés d'usage.
Dans ce cadre les premières mesures d'amélioration de l'aptitude au stockage du
futur savon remontent au choix des matières premières, à leurs prétraitements ainsi
qu'au procédé de fabrication utilisé. Les pertes de qualité que peut subir un savon
amélioré pendant le stockage comprennent entre autres: rancissement, formation de
tâches (oxydation) et de fissures (déshydratation), ramollissement (rehydratation),
pertes du parfumage etc... La démarche suivante peut être adoptée afin d'améliorer
la stabilité au stockage des savons produits: choisir des matières premières de
bonne qualité (le corps gras ne doit pas présenter de tendance au rancissement par
ex.) pratiquer un prétraitement efficace du corps gras pratiquer la saponification
selon le procédé semi-chaud utiliser des auxiliaires stables en milieu basique
éventuellement incorporer des stabilisateurs comme le thiosulfate ( à raison de 0,25
% de la masse de savon par ex.). Pour le conditionnement avant l'emballage, les
barres de savons doivent être empilées les unes sur les autres de sorte que l air
puisse circuler librement entre elles. De cette façon elles sèchent efficacement et un
équilibre stable pourra s'établir entre leur teneur en eau et l'hygroscopie du milieu.
Selon le climat ce processus peut s'étendre sur 1 à 4 semaines L'emballage pour le
transport et la commercialisation, peut être constitué par des cartons ou des caisses
en bois tendre. Selon les exigences de la clientèle, le savon pourra être livré sous
forme de barres ou de morceaux.

5. RENTABILITÉ

Pour le calcul de la rentabilité de l'opération de saponification, les éléments


suivants sont à déterminer: Dépenses Coûts d'achat des matières premières (corps
gras, alcali, auxiliaires) + Coûts pour énergie et eau + Frais salariés (y compris
charges sociales éventuelles) + Frais commercialisation (emballage, transport) +
Frais immobiliers + Dotation aux amortissements (matériel et équipement) + Taxes
et impôts (éventuellement) = Sommes des dépenses totales (A) Recettes Vente de
savon + Vente d'éventuels emballages vides (fûts p.ex.) = Sommes des recettes
totales (B) Bénéfice/Pertes = (B) - (A)

6. IMPLICATIONS ÉCOLOGIQUES

La consommation de biomasse (bois et charbon de bois) comme source d'énergie et


la production des eaux résiduaires constituent les problèmes écologiques essentiels
de la production de savons améliorés. La purification des corps gras et la
saponification consomment les combustibles ligneux. Vu sous cet angle, la
savonnerie artisanale peut contribuer à la déforestation au même titre que la
couverture des besoins énergétiques domestiques. Les eaux résiduaires
potentiellement produites par une savonnerie artisanale travaillant selon les
procédés froid ou michaud, comprennent celles de purification des corps gras et de
nettoyage des matériels. Enfin l'usage du savon pour la lessive et le nettoyage
domestique présent l'avantage qu'il est moins nocif pour le milieu naturel que les
détergents synthétiques, car á la différence de la plupart de ces derniers, le savon
est facilement inactivé et consommé par les micro-organismes.
E N S A V O I R P L U S I. Lectures complémentaires II. Compétences locales:
Zone Afrique 1. Bertram, S.P.: The preparation of soap, TOOL, Amsterdam, 1977
2. Caubergs, L.: La savonnerie artisanale et semi-industrielle, ATOL, 1985 3.
Donkor, P.: Small-scale Soapmaking: a handbook; It/TCC-Publication, 1986, ISBN
0 946688 37 0 4. Koné, S.: Comment faire? Un savon amélioré...pas seulement
pour plus de mousse!, GTZ/GATE/ISAT, Eschborn, 1993 5. SBP: Technology of
laundry & toilet soap,small Business Publication, Delhi, India 1. APICA BP 2003,
Douala, Cameroun 2. FID BP 305, Louga, Sénégal 3.TCC University of Sciences
and Technology, Kumasi, Ghana 4. SAPECT B.P. 2813, Bamako, Mali 5. SIATA
03 B.P. 7190 Ouagadougou 03, Burkina Faso 6. GATE P.O.Box 5180, D-65716
Eschborn, R.F.A.

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