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SÉANCE 4

Chapitre 3. Les catégories des héritiers

Il est essentiel de rappeler que les prescriptions divines relatives à l'héritage sont
détaillées en trois versets coraniques à savoir : les versets 11, 12 et 176 de sourate 4 An-
Nisa’ (les femmes).

Section 1. Les catégories des héritiers indiquées dans le Coran

A. Verset 11 de sourate 4 An-Nisa’ (les femmes)1

La lecture des prescriptions mentionnées dans le verset 11 de sourate 4 An-Nisa’ (les


femmes) permet de soulever les catégories suivantes des héritiers :

1. L’héritage filial :

- Au mâle (le fils, fils du fils à l’infini), une part double à celle de femelle (la
fille et la fille du fils). Donc, le fils hérite une part équivalente à celle de deux
filles;
- Les deux tiers de l’héritage est attribués aux deux filles ou plus (filles et filles
du fils). C’est-à-dire, s'il n'y a que des filles, même plus de deux, à elles alors
deux tiers de ce que le défunt laisse;
- La fille ou la fille du fils hérite la moitié. Autrement dit, s'il n'y en a qu'une
fille ou fille de fils, à elle alors la moitié;
- Par ailleurs, quelle est la part de la fille et de la fille du fils s'ils se rencontrent
comme héritiers? Dans ce cas, la part la fille est la moitié alors que, pour
compléter les deux tiers, la fille de fils hérite le sixième de la succession.

2. L’héritage parental : 
1
« Voici ce qu'Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux
filles. S'il n'y a que des filles, même plus de deux, à elles alors deux tiers de ce que le défunt laisse. Et s'il
n'y en a qu'une, à elle alors la moitié. Quant aux père et mère du défunt, à chacun d'eux le sixième de ce
qu'il laisse, s'il a un enfant. S'il n'a pas d'enfant et que ses père et mère héritent de lui, à sa mère alors le
tiers. Mais s'il a des frères, à la mère alors le sixième, après exécution du testament qu'il aurait fait ou
paiement d'une dette. De vos ascendants ou descendants, vous ne savez pas qui est plus près de vous en
utilité. Ceci est un ordre obligatoire de la part d'Allah, car Allah est, certes, Omniscient et Sage » (4 An-
Nisa / Les femmes : 11).
- Le père hérite le sixième en présence de descendance ayant vocation
successorale qu’il soit de sexe masculin ou féminin (fils, fille, fils ou fille de
fils). C’est-à-dire, le père du défunt a le sixième de ce qu'il laisse, s'il a un
enfant;
- La mère hérite le sixième en présence de descendance ayant vocation
successorale qu’il soit de sexe masculin ou féminin (fils, fille, fils ou fille de
fils). C’est-à-dire, la mère du défunt a le sixième de ce qu'il laisse, s'il a un
enfant;
- La mère hérite aussi le sixième en présence des frères;
- La mère hérite le sixième en absence des frères et de descendance ayant
vocation successorale qu’il soit de sexe masculin ou féminin (fils, fille, fils ou
fille de fils).

B. Verset 12 de sourate 4 An-Nisa’ (les femmes)2

La lecture des prescriptions mentionnées dans le verset 12 de sourate 4 An-Nisa’ (les


femmes) permet de soulever les catégories suivantes des héritiers :

1. L'héritage des époux :


- L’époux a droit à une part égale à la moitié de la succession à condition que
son épouse n’ait laissé aucune descendance à vocation successorale tant
masculine que féminine et que cette déscendance soit de lui ou d'un autre
mari;
- L’époux hérite le quart de la succession en présence de descendance ayant
vocation successorale. C’est-à-dire, si les épouses ont un enfant, alors leurs
époux auront le quart de ce qu'elles laissent, après exécution du testament
qu'elles auraient fait ou paiement d'une dette;
- L’épouse a droit au quart de la succession à condition que son époux n’ait
laissé aucune descendance à vocation successorale tant masculine que
féminine et que cette déscendance soit d’elle ou d'une autre épouse. Ceci veut
dire que les épouse héritent le quart de ce que laissent leurs épouses, s’ils n'ont
pas d'enfants, après exécution du testament qu'elles auraient fait ou paiement
d'une dette;
- L’épouse hérite le huitième de la succession lorsque son époux laisse une
descendance ayant vocation successorale. C’est-à-dire, si les époux ont un
enfant, alors leurs épouse auront le huitième de ce qu'ils laissent, après
exécution du testament qu'elles auraient fait ou paiement d'une dette;

2
« Et à vous la moitié de ce que laissent vos épouses, si elles n'ont pas d'enfants. Si elles ont un enfant,
alors à vous le quart de ce qu'elles laissent, après exécution du testament qu'elles auraient fait ou paiement
d'une dette. Et à elles un quart de ce que vous laissez, si vous n'avez pas d'enfant. Mais si vous avez un
enfant, à elles alors le huitième de ce que vous laissez après exécution du testament que vous auriez fait ou
paiement d'une dette. Et si un homme, ou une femme, meurt sans héritier direct, cependant qu'il laisse un
frère ou une sœur, à chacun de ceux-ci alors, un sixième. S'ils sont plus de deux, tous alors participeront au
tiers, après exécution du testament ou paiement d'une dette, sans préjudice à quiconque. (Telle est l')
Injonction d'Allah! Et Allah est Omniscient et Indulgent » (4 An-Nisa / Les femmes : 12).
2. L'héritage fraternel ultérin :
- Le frère utérin ou la soeur utérine bénéficient du sixième de la succession à
condition qu’ils soit seuls. C’est à dire, si le défunt ne laisse ni père, ni aïeul,
ni enfant, ni enfant de fils de sexe masculin ou féminin, le frère utérin ou la
soeur utérine auront droit au sixième de la succession tel que stipulé dit dans
le verset 12 de sourate 4 An-Nisa’ (les femmes) : « […] Et si un homme, ou
une femme, meurt sans héritier direct, cependant qu'il laisse un frère ou une
sœur, à chacun de ceux-ci alors, un sixième […] ».
- Plusieurs frères et/ou soeurs utérins ont droit à une part égale au tiers de la
succession, en l’absence du père, du grand-père paternel, d’enfant du défunt et
d’enfant du fils de sexe masculin ou féminin.

C. Verset 176 de sourate 4 An-Nisa’ (les femmes)3

Tel que indiqué dans ce verset coranique, une autre catégorie des héritiers concernent
particulièrement les prescriptions relatives à l’héritage fraternel germain et consanguin. Il
s’agit de :
- La soeur germaine et la soeur consanguine ont droit à la moitié de la
succession à condition qu’elles ne soit pas en présence de descendance à
vocation successorale masculine et en absence du père;
- La phrase « il héritera d'elle en totalité » mentionné dans la ce verset
coranique veut dire que le frère germain ou le frère consanguin hérite par
(Taâsib)4. C’est-à-dire, il hérite l’ensemble de la succession ou de ce qui en
reste, après l’affectation des parts dues aux héritiers à Fardh5, en absence de
descendance à vocation successorale masculine et en absence du père;
- Les deux sœurs germaines ou plus du défunt héritent les deux tiers de la
succession, à condition qu’elles ne soient pas en présence de frère germain, de
père, d’aïeuls et d’une descendance à vocation successorale;
- Les deux sœurs consanguines du défunt ou plus héritent aussi les deux tiers de
la succession, à condition qu’elles ne soient pas en présence de frère
consanguin et des héritiers mentionnés à propos des deux sœurs germaines;
- Quand des frères et sœurs germaines ou consanguines se rencontrent, ils
héritent, par comparaison, le mâle hérite une part équivalente à celle de deux
filles.

3
« Ils te demandent ce qui a été décrété. Dis : "Au sujet du défunt qui n'a pas de père ni de mère ni d'enfant,
Allah vous donne Son décret : si quelqu'un meurt sans enfant, mais a une sœur, à celle-ci revient la moitié
de ce qu'il laisse. Et lui, il héritera d'elle en totalité si elle n'a pas d'enfant. Mais s'il a deux sœurs (ou plus),
à elles alors les deux tiers de ce qu'il laisse; et s'il a des frères et des sœurs, à un frère alors revient une
portion égale à celle de deux sœurs. Allah vous donne des explications pour que vous ne vous égariez pas.
Et Allah est Omniscient » (4 An-Nisa / Les femmes : 176).

4
En vertu de l’article 335 du code de la famille, le Taâsib consiste à hériter de l’ensemble de la succession
ou de ce qui en reste, après l’affectation des parts dues aux héritiers à Fardh.
5
En vertu de l’article 335 du code de la famille, le Fardh est une part successorale déterminée, assignée à
l’héritier.
Ce sont les dispositions les plus importantes, relatives à l’héritage, incluses dans les trois
versets de la sourate des femmes (An-Nisa).

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