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SÉANCE 5

Chapitre 3. Les catégories des héritiers (suite)

Section 2. Les catégories des héritiers indiquées dans le code de la famille

La lecture des dispositions du livre 6 du code de la famille relatif à la succession permet


de constater que les héritiers se divisent en quatre catégories (article 334 du code de la
famille), qui se résume comme suit :

A. Les héritiers à Fardh seulement : Ce sont ceux qui ont uniquement une part
successorale déterminée. Notons que lors de l’ouverture de la succession, ce sont
les héritiers à Fardh reçoivent en premier lieu, leurs parts (article 335 du code de
la famille). Aussi, il est essentiel de noter que les héritiers à Fardh seulement sont
au nombre de six : la mère, l’aïeule (‫)الجدة‬, l’époux, l’épouse, le frère utérin (‫األخ‬
‫ )لألم‬et la sœur utérine (‫( )األخت لألم‬article 337 du code de la famille).

1. La mère : Les parts de Fardh de la mère sont le tiers ou le sixième :

- La mère a droit à une part de Fardh égale au tiers de la succession, à condition


que le de cujus ne laisse pas de descendants ayant vocation successorale, ni deux
ou plus de frères et soeurs, même s’ils font objet d’éviction (Hajb) (article 346
alinéa 1 du code de la famille).
- La mère bénéficie du sixième de la succession, à condition qu’elle soit en
présence d’enfant ou d’enfant de fils ou de deux ou plusieurs frères et/ou sœurs
prenant effectivement part à la succession ou étant l'objet d’éviction (Hajb)
(article 347 alinéa 2 du code de la famille).

2. L’aïeule (‫)الجدة‬ : La part de Fardh de l’aïeule (‫ )الجدة‬est le sixième.

- l’aïeule, quand elle est seule, qu’elle soit maternelle ou paternelle ; en cas de
présence de deux aïeules, elles se partagent le sixième, à condition qu’elles soient
au même degré ou que l’aïeule maternelle soit d’un degré plus éloigné. Si, au
contraire, l’aïeule maternelle est d’un degré plus proche, le sixième lui est attribué
exclusivement (article 347 alinéa 6 du code de la famille).

3. L’époux : Les parts de Fardh de l’époux sont la moitié ou le quart :

- L’époux a droit à une part de Fardh, égale à la moitié de la succession, à


condition que son épouse n’ait laissé aucune descendance à vocation successorale
tant masculine que féminine (article 342 alinéa 1 du code de la famille).

1
- L’époux bénéficie du quart de la succession, en concours avec une descendance
de l’épouse ayant vocation successorale (article 343 alinéa 1 du code de la
famille).

4. L’épouse : Les parts de Fardh de l’épouse sont le quart ou le huitième :

- L’épouse bénéficie du quart de la succession, en l’absence de descendance de


l’époux ayant vocation successorale (article 343 alinéa 2 du code de la famille).
- L’épouse a droit à une part de Fardh, égale au huitième de la succession. C’est la
seule héritier à Fardh qui peut recevoir le huitième de la succession, lorsque son
époux laisse une descendance ayant vocation successorale. (article 344 du code de
la famille).

5. Le frère utérin (‫ )األخ لألم‬et la sœur utérine (‫)األخت لألم‬ : Leurs parts de Fardh sont le
tiers ou le sixième :

- Plusieurs frères et/ou sœurs utérins bénéficient du tiers de la succession, en


l’absence du père, du grand-père paternel, d’enfant du de cujus et d’enfant du fils
de sexe masculin ou féminin (article 346 alinéa 2 du code de la famille).
- Le frère utérin, à condition qu’il soit seul, ou la soeur utérine, à condition qu’elle
soit seule ont droit au sixième de la succession, si le de cujus ne laisse ni père, ni
aïeul, ni enfant, ni enfant de fils de sexe masculin ou féminin (article 347 alinéa 5
du code de la famille).

B. Les héritiers par Taâsib seulement : Ce sont ceux qui héritent la totalité de la
succession ou de ce qui en reste, après l’affectation des parts dues aux héritiers à
Fardh. Une fois les héritiers à Fardh aient reçu leurs parts ou dans le cas où il
n’existe pas des héritiers à Fardh, ce sont les héritiers par Taâsib qui héritent la
totalité de la succession ou de ce qui en reste (article 336 du code de la famille).
En vertu de l’article 338 du code de la famille, les héritiers par Taâsib seulement
sont au nombre de huit : le fils, le fils du fils à l’infini, le frère germain (‫األخ‬
‫)الشقيق‬, le frère consanguin (‫ )األخ لألب‬et le fils de chacun d’eux à l’infini, l’oncle
germain (‫)العم الشقيق‬, l’oncle paternel (‫ )العم لألب‬et le fils de chacun d’eux à l’infini.

C. Les héritiers à Fardh et par Taâsib à la fois : Il s’agit de ceux qui héritent une
part déterminée de la succession et aussi la part qui en reste dans son ensemble.
Ils sont au nombre de deux : le père et l’aïeul (‫)الجد‬1.

D. Les héritiers à Fardh ou par Taâsib séparément. Ce sont ceux qui héritent soit
une part déterminée de la succession, soit la part qui en reste dans sa totalité. En
vertu de l’article 340 du code de la famille, les héritiers à Fardh ou par Taâsib,
mais qui ne peuvent réunir les deux qualités, sont au nombre de quatre : la fille, la
fille du fils, la sœur germaine (‫ )األخت الشقيقة‬et la sœur consanguine (‫)األخت لألب‬.

1
Voir l’article 339 du code de la famille.

2
Soulignons qu’en vertu de l’article 348 du code de la famille, il y a trois sortes d’héritiers
âsaba : les héritiers âsaba par eux-mêmes ; les héritiers âsaba par autrui et les héritiers
âsaba avec autrui. Pour avoir plus d’informations sur ces catégories d’héritiers âsaba,
veuillez consulter les articles 348 au 254 du code de la famille.

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