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STAGE EN SYSTEMES D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE (SIG)

LIBRES, 2018

Contribution des Systèmes d’Information Géographique « SIG »


au développement des communes rurales du département des
Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de
décentralisation

Yemelong Temgoua Nadine

École Normale Supérieure, Université de Bamenda (Nord-Ouest du Cameroun)


IGEAT, Université Libre de Bruxelles

URL DES PORTFOLIOS

Projet d’application
http://cafesig.ulb.ac.be/mahara/view/view.php?t=J3jazNPxeCbv97gYmXGE
Évaluation des compétences personnelles
http://cafesig.ulb.ac.be/mahara/view/view.php?t=9V5csAaP0KJl1i2Qxzwn
Vitrine de compétences
http://cafesig.ulb.ac.be/mahara/view/view.php?t=uhjgcnEYloILrKxbWi4V

Décembre, 2018
YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

Résumé
Le processus de décentralisation au Cameroun bien que datant de l’époque coloniale prend
une autre tournure à la faveur de la révision constitutionnelle du 18 janvier 1996. Dès lors chaque
collectivité territoriale décentralisée est appelée à rassembler les outils nécessaires pour son
développement. Face à cette situation, les communes rurales sont parfois confrontées à plusieurs
problèmes à l’instar du manque des outils pour une gestion efficace et durable de leurs
infrastructures. La région de l’Ouest est l’une des plus densément peuplées du Cameroun et le
département des Bamboutos qui est l’un de ses 8 départements est parmi ceux dans lesquels
sévissent une pauvreté criarde. C’est ce qui justifie le choix de communes rurales de ce département
pour illustrer ce travail. Après la crise économique amorcée au Cameroun vers la fin de la décennie
1980, les zones rurales principalement celles de la région de l’Ouest productrices du café ont connu
un ralentissement au niveau de leur économie. Pour apporter un soutien à ces zones, plusieurs
catégories d’acteurs se déploient prioritairement dans le secteur social. Il en résulte une distribution
quelque peu déséquilibrée des structures sociales (établissements scolaires secondaires,
établissements sanitaires, points d’eau potable). Dans le processus de décentralisation, chaque
commune devrait gérer en synergie avec les autres acteurs de développement ses infrastructures.
Fort de ce constat, nous sommes partis de la question centrale qui est celle de savoir : comment les
Systèmes d’Information Géographiques (SIG) peuvent-ils contribuer au développement des
collectivités territoriales décentralisées (CTD) à caractère rural dans un contexte de
décentralisation ? Pour répondre à cette question nous avons élaboré une méthodologie constituée
de trois principales phases. Tout d’abord la collecte des données primaires qui s’est faite
directement dans les communes échantillonnées pour ce qui est des structures sociales et via les
sites d’acquisition de données « open source » tels que Open Street Map (OSM), Global
Adminitrative Areas (GADM), Worldpop pour se relève respectivement du réseau routier, de
l’hydrographie, des limites territoriales et des densités de populations. Les données secondaires
quant à elles ont été obtenues à partir des sites internet spécialisés. La seconde phase de la
méthodologie s’est articulée autour du traitement de ces données à travers les logiciels libres SIG.
Trois principaux traitements ont été effectués. Il s’agit de la catégorisation des structures sociales,
de la création des isochrones et des iso-distances autour de ces structures et de l’analyse multicritère
en vue d’identifier les zones propices pour les futures implantations. Ces traitements ont été faits
dans les logiciels PgAdmin III, QGIS 2.18.20 et GRASS GIS 7.4.1. Les principaux auxquels nous
sommes parvenus sont la constitution d’une Base de données permettant de gérer plus efficacement
les structures sociales, la création des cartes d’inventaire des structures sociales existantes pour faire
un état des lieux, la création des cartes d’accessibilité à pied sur le réseau routier ou à vol d’oiseau
des structures sociales par les populations et enfin la confection des cartes des zones propices pour
l’implantation des futures structures sociales. En définitive, nous pouvons dire que grâce à
l’utilisation des SIG libres qui sont de moindres coûts pour ces communes confrontées à la
pauvreté, les décideurs qui sont les élus locaux et les ministères concernés pourront dorénavant
disposer d’un outil capable non seulement de gérer en temps réel les structures existantes, mais
aussi d’améliorer de façon objective l’accessibilité des populations à ces dernières.

Mots clés : Systèmes d’Information Géographique (SIG), décentralisation, développement local,


structures sociales, département des Bamboutos, Ouest du Cameroun.

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

Table des matières


1.Introduction.....................................................................................................................................4
1.1.Contexte.....................................................................................................................................4
1.2. Problématique...........................................................................................................................7
1.3. Hypothèses................................................................................................................................7
2.Données et Méthodes.......................................................................................................................7
2.1. Données....................................................................................................................................7
2.1.1. Présentation des données..................................................................................................8
2.1.2. Critique des données.........................................................................................................9
2.2. Méthode..................................................................................................................................11
2.2.1 Méthodologie conceptuelle..............................................................................................11
2.2.2 Méthodologie opérationnelle...........................................................................................12
2.2.2.1. Méthodologie concrète pour objectif spécifique N°1..............................................16
2.2.2.2. Méthodologie concrète pour objectif spécifique N°2..............................................17
2.2.2.3. Méthodologie concrète pour objectif spécifique N°3..............................................19
3. Résultats........................................................................................................................................21
3.1 Résultat Objectif N°1 : distribution des structures sociales dans les communes rurales des
Bamboutos.....................................................................................................................................21
3.2. Résultat objectif N°2 : accessibilité des populations locales aux structures sociales dans les
communes rurales du département des Bamboutos.......................................................................25
3.3. Résultat Objectif N°3: détermination des sites propices pour l’implantation des futures
structures sociales dans les communes rurales du département des Bamboutos...........................32
3.3.1. Implantation des établissements scolaires secondaires...................................................32
3.3.1.1. Enseignement général..............................................................................................34
3.3.1.2. Enseignement technique..........................................................................................35
3.3.2. Implantation des établissements sanitaires......................................................................36
3.3.3. Implantation des points d’eau potable.............................................................................37
4. Discussion des résultats................................................................................................................38
5. Conclusion.....................................................................................................................................39
6. Références bibliographiques........................................................................................................40

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1.Introduction

Confronté aux limites du développement « par le haut » qui a montré ses limites, le
Cameroun s’engage véritablement dès la fin de la décennie 1990 dans le processus de
décentralisation pour autonomiser ses localités et les amener à valoriser leurs ressources à fois
physique et humaine. À partir de ce moment, chaque collectivité territoriale décentralisée devrait
trouver les voies et moyens pour optimiser ses rendements. Dans ce processus, les communes
urbaines disposent de plus d’opportunités que les communes rurales. C’est dans cette optique que ce
projet vise à donner aux communes rurales du département des Bamboutos un outil qui leur
permettra de gérer leurs ressources.

1.1.Contexte
Le processus de décentralisation amorcé au Cameroun durant l’époque coloniale prend
véritablement forme lors de la révision constitutionnelle du 18 janvier 1996 en définissant le régime
juridique et en énonçant les principes généraux. Il consacre deux types d’entités décentralisées qui
sont les communes et les régions. En 2004, d’autres avancées sont enregistrées, il s’agit
prioritairement de la loi N°2004/017 du 22 juillet 2004 fixant les orientations générales en matière
de décentralisation au Cameroun. Il est également question de la Loi N°2004/018 du 22 juillet 2004
qui fixe les règles applicables aux communes et la Loi N°2004/019 du 22 juillet 2004 qui fixe les
règles applicables aux régions. Au cours des années 2009 et 2010, d’autres lois et décrets sont
promulgués relatifs aux aspects financiers liés à ce processus de décentralisation. La création du
ministère de la décentralisation et du développement local lors du récent remaniement ministériel
du 2 mars 2018 se situe dans la continuité de cette volonté politique de mettre sur pied des
mécanismes vivant à poursuivre ledit processus. Sur le terrain ce cadre juridique s’accompagne
d’un transfert de compétences progressif des institutions étatiques vers les entités régionales et
locales, mais jusqu’ici, il s’agit plus d’un transfert financier. Le développement centralisé ayant
montré ses limites surtout avec l’avènement de la crise économique survenue à la fin de la décennie
1980, le Cameroun comme plusieurs États africains s’est résolument engagé dans un type de
développement « par le bas » en opposition au développement « par le haut »1 jusque-là fortement
pratiqué. Cet engagement se traduit par la création d’un cadre dédie aux initiatives locales telle que
la loi n° 90/053 du 19/12/ 90 sur la liberté d’association qui permet aux populations de se regrouper
en association, groupement d’initiative commune, comité de développement, et autres pour prendre
en main leur développement. Le développement local qui en découle prévoit dont une valorisation
de toutes les ressources à la fois naturelles et humaines. Dans le contexte de la décentralisation, les
communes sont censées œuvrer en faveur du développement local des communautés dont elles ont
la charge. Dans cet ouvrage, ces collectivités territoriales décentralisées doivent valoriser leurs
ressources naturelles et humaines, elles doivent également travailler en synergie avec tous les
acteurs de développement.
La région de l’Ouest est l’une des dix que compte le Cameroun, elle est constituée de huit
départements dont le département des Bamboutos qui fait l’objet de cette étude (figure 1). Cette
région est également l’une des plus densément peuplées avec des densités de population d’environs
138 hab/Km2 Elle possède un énorme potentiel physique : relief, climat, pédologie, végétation, son
climat est de type tropical humide et comprend deux grandes saisons : une saison sèche qui dure
cinq mois et va de fin octobre à mars, et une saison de pluie qui va de fin mars à octobre. Le relief
de la région est montagneux avec des plaines et de nombreux plateaux, dont les plus hauts varient
entre 1000 et 1500 mètres d’altitude. Sur le plan humain, les groupes ethniques de la région de
1Pourtier (2001)

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l’Ouest sont : les Bamilékés, les Bamouns, les Tikars, les Mbô, les Foulbés et les Peuls. Selon un
rapport combiné produit par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement),
MINEPAT (Ministère de l’économie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire) sur les
objectifs de développement du millénaire pour le développement (OMD) en 2010, cette région est
celle où sévit la pauvreté avec acuité surtout dans les zones rurales. En effet, Les campagnes des
Hautes Terres de l’Ouest du Cameroun ont pendant plusieurs décennies axées leur développement
sur les cultures de rente en l’occurrence le café. Mais la chute de ce produit à la fin des années 1980
a plongé ces campagnes dans une pauvreté profonde. Les effets de la crise caféière qui éclate au
grand jour en 1989 conjuguée à la crise économique générale amorcée depuis 1987 suivies du
désengagement de l'Etat ont eu pour conséquence, l’arrêt de subvention des intrants agricoles, des
produits phytosanitaires et de la commercialisation des produits de rente (café). Face à la misère
ambiante et au sous-développement dans lequel sont plongées les zones rurales, les fils et filles
originaires de cette région, des villes et de la diaspora se sont sentis quelque peu obligés de secourir
individuellement et/ou collectivement la campagne mal en point, même si le phénomène
apparemment semble ne pas être récent.

Figure 1 : Le département des Bamboutos dans la région de l’Ouest du Cameroun


Le département des Bamboutos compte 4 arrondissements dont l’arrondissement de
Babadjou, Batcham, Mbouda et Galim. De ces 4 arrondissements, seul Mbouda est à prédominance
urbaine grâce à la ville capitale éponyme de ce département. Dans les autres, la pauvreté prédomine.
En effet, les résultats du recensement de 2005 montrent que le taux de ruralité dans les Bamboutos
est de 80%, le second après le département des Hauts-plateaux (83%). Ainsi, Bamboutos est dans la
région de l’Ouest l’un des départements dans lesquels le phénomène rural est le plus prononcé.
Cette pauvreté se manifeste par une un accès limité aux structures sociales par les populations

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locales (tableau 1), une distribution spatiale déséquilibrée des infrastructures sociales disponibles
(figure 2). Depuis l’avènement de la crise économique à la fin de la décennie 1980 et la situation de
pauvreté dans ce département comme dans d’autres dans la région de l’Ouest, on peut dénoter la
présence de plusieurs acteurs de développement à savoir l’élite urbaine, comité de développement,
migrants internationaux, etc (Kuete 2001, Kengne Fodouop 2003, Yemelong, 2007). Ces acteurs de
développement agissent prioritairement dans le secteur social et leurs actions s’articulent autour de
la construction d’un établissement scolaire, d’une salle de classe, d’un centre de santé, d’un
bâtiment, d’un point d’eau potable et/ou des dons matériels et financiers dans les établissements
scolaires secondaires et les centres de santé. Chaque groupe d’acteurs y va selon ses principes et
généralement il n’existe pas une collaboration entre eux. Il en découle que dans une même
circonscription administrative certaines zones peuvent être dans l’abondance et d’autres pas. Dans
le processus de décentralisation, les élus locaux sont chargés de coordonner les actions de
développement et un système leur permettant de faire à la fois l’inventaire et la gestion de ces
structures sera d’une importance capitale.
Tableau 1 : Principales structures sociales des communes rurales des Bamboutos

Communes Estimations des Établissements Établissements Points d’eau


rurales effectifs de population scolaires secondaires sanitaires potable
Babadjou 58 000 07 10 17
Batcham 150 000 19 15 14
Galim 80 000 11 14 09
Source :Enquêtes de terrain, 2018

Figure 2 : Distribution des structures sociales dans les communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun)

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1.2. Problématique
La décentralisation amorcée au Cameroun depuis 1996 a pour but à terme de doter chaque
Collectivité Territoriale Décentralisée (CTD) d’une certaine autonomie pouvant l’aider à
promouvoir un développement local. Si les communes urbaines disposent de plusieurs opportunités,
ce n’est pas le cas pour les communes rurales dont l’accès à certaines ressources financière et
technologique reste limité. C’est fort de ce constat que nous pouvons nous demander : Comment
les Systèmes d’Information Géographiques (SIG) peuvent-ils contribuer au développement
des collectivités territoriales décentralisées (CTD) à caractère rural dans un contexte de
décentralisation ? De façon spécifique, il s’agit pour ceux en charge des communes de Babadjou,
Batcham et Galim de savoir :
- Comment peut-on catégoriser des structures sociales des communes de Babadjou, Batcham
et Galim et quel est l’état actuel de leur distribution ?
- Comment sont reparties les populations locales et quelle est leur situation d’accessibilité
aux structures sociales dans les communes où elles vivent ?
- Quelles sont les zones qui ont besoin de l’implantation de nouvelles structures ou celles
dans lesquelles certaines structures ont besoin de renforcement ?

1.3. Hypothèses
L’hypothèse centrale de cette étude est la suivante : L’utilisation d’un SIG comme outil
d’inventaire et de gestion dynamique des structures sociales par les collectivités territoires
décentralisées (CTD) rurales des Bamboutos pourra permettre un développement local
équilibré : De façon spécifique il s’agit de :
- Il existerait actuellement un déséquilibre dans la distribution des structures sociales dû à
l’absence d’un outil dynamique de gestion d’une part et du manque de concertation des acteurs
d’autre part.
- L’accessibilité aux structures sociales serait encore très limitée pour une partie importante
des populations locales dans les communes.
- Les zones qui nécessiteraient l’implantation des nouvelles structures sociales ou les
structures qui nécessiteraient un renforcement sont celles qui seraient moins nanties et qui
disposeraient d’une forte demande.

2.Données et Méthodes
Les données capitalisées pour l’élaboration de ce travail sont primaires et secondaires. Les
données primaires sont à la fois spatiales et statistiques. Les données secondaires sont des
documents déjà publiés abordant les principaux axes que nous abordons. Ces données ont été
introduites dans quatre principaux logiciels à savoir LibreOffice (Writer et Calc) pour la saisie et le
traitement de texte (Writer) et pour la gestion des données statistiques (Calc) mais aussi la création
desgraphiques. Le logiciel SQL et son interface graphique PgAdmin III ont permis de constituer
une base de données dynamiques pour aider les CTD à inventorier et gérer leurs structures sociales.
Les données spatiales introduites dans le logiciel QGIS ont permises de confectionner des cartes
thématiques. Le logiciel GRASS GIS quant à lui a été utilisé pour l’analyse vectorielles et
matricielles des données géographiques. Il s’agit concrètement de création des cartes de surfaces de
distances (isochrones et iso-distances) de l’analyse multicritères et des analyses statistiques.
2.1. Données
Il s’agit pour nous dans cette partie à la fois de présenter l’origine et la nature les données
qui ont permis la réalisation de travail mais aussi de les critiquer dans le but de ressortir les limites
ont sont les nôtres et de réduire au maximum les biais.

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2.1.1. Présentation des données


Pour élaborer ce travail, les données proviennent de différentes sources comme l’atteste le
tableau 2 suivant. Nous avons les sources de données primaires et les celles secondaires.
Pour ce qui est des données primaires, elles sont subdivisées en deux groupes à savoir les
données spatiales et les données alphanumériques.
Concernant les données spatiales nous avons levé au Global Positionning System (GPS) les
structures sociales qui sont : les établissements scolaires secondaires, les établissements de santé et
les points d’eau potable dans les trois communes constituant la zone d’étude. Ces données ont
ensuite été transférées dans un tableur et les coordonnées des points représentant les structures
sociales ont été complétées par des données attributaires comme la date de création, la capacité, le
nombre approximatif d’utilisateurs, etc.
Dans le but de déterminer l’accessibilité de ces structures sociales, les données routières ont
été obtenues via Open Street Map grâce à QuickOSM. Ces infrastructures routières sont de 3
niveaux : routes primaires, secondaires et tertiaires. Les shapefiles du Cameroun, de ses régions et
de ses départements ont été obtenus à partir du site Global Adminitrative Areas (GADM) où on
retrouve pour la presque totalité des pays, les shapefiles au moins à 4 niveaux (national, régional,
départemental et communal). Comme les données précédentes, ces données sont de type Vecteur et
elles étaient déjà géoréférencées suivant le SCR WGS 84/EPSG 4326. Malheureusement, nous
n’avons pas pu utiliser les shapefiles des communes provenant de ce site, car les limites ne
correspondaient pas au découpage administratif actuel. C’est pour cette raison que nous avons
utilisée une carte topographique scannée de la région de l’Ouest à l’échelle 1/50000e provenant des
archives de l’Institut National de Cartographie (INC) du Cameroun. Cette quatrième donnée
spatiale est sous format image JPEG. Cette carte n’était évidemment pas géoréférencée. Pour ce qui
est des données statistiques, il s’agit des effectifs des populations par communes et par groupements
obtenues à l’issue des entretiens que nous avons eu avec les responsables des communes rurales de
l’échantillon.
Dans le souci d’avoir une meilleure distribution spatiale de la population par commune et
par village, nous avons utilisé les données Worldpop qui sont des données mondiales sur les
densités de populations, les naissances et les femmes enceintes. Les données de densités de
populations et celles des femmes enceintes ont été utilisées pour ce travail. Il s’agit des données
sous format Geotiff, avec une résolution de 100 m pour les densités de populations et d’un km pour
les densités de populations des femmes enceintes, produites sur la base d’une estimation faite en
2015 et consultés en 2018.
Les données secondaires sont issues d’une recherche documentaire sélective suivant la
problématique abordée et les concepts clés de l’étude qui sont : la décentralisation, le
développement local et les Systèmes d’Information Géographique (SIG). Pour ce faire nous avons
non seulement capitalisé les études précédentes faites dans ce domaine, mais nous avons aussi visité
plusieurs sites internet à l’instar de la bibliothèque électronique de l’Université Libre de Bruxelles
(ULB).

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des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

Tableau 2: Sources des données utilisées


Type/ Localisation Effectifs des Données Données Shapefile des Densités de Carte
Nom des structures populations par routières cours d’eau limites populations topographique
sociales avec communes et administratives Res :100 m scannée de la
leurs données par villages du Cameroun région l’Ouest
attributaires Cameroun
Extension XLSX XLSX SHP SHP SHP Geotiff JPEG
Format Numérique Numérique Vecteur Vecteur Vecteur Raster Image
Situation de // // Oui Oui Oui Oui Non
Géoréférence
ment
SCR // // WGS WGS WGS 84/EPSG WGS84/EPSG //
84/EPSG 84/EPSG 4326 4326
4326 4326
Source Enquêtes de Enquêtes de Open Street Open Street GADM, 2018 Worldpop, Institut National de
terrain, 2018 terrain, 2018 Map, 2018 Map, 2018 2015 Cartographie
(Bafoussam 3a,3c)
Source :Enquêtes de terrain, 2018
2.1.2. Critique des données
Pour ce qui est de la disponibilité des données le tableau 3 qui suit nous révèle que les
données ne sont pas disponibles à l’échelle des quartiers ce qui rend impossible les analyses à ce
niveau. Malgré le fait que nous disposons d’une carte topographique de la zone d’étude, il nous est
pour le moment impossible de ressortir les limites des quartiers, car elles n’y figurent pas et les
personnes ressources rencontrées sur le terrain (chefs de village, chef de quartiers, sous-préfets,
maires, etc ne s’accordent pas sur les limites exactes des quartiers à l’intérieur des villages
constituant les communes.
Suivant une approche critique de ces données, nous pouvons d’entrer de jeu déplorer le fait
que dans l’ensemble ces données sont incomplètes dans leur grande majorité. Concernant les
structures sociales, plusieurs informations relatives aux caractéristiques (date de création, acteur à
l’origine, équipements exhaustifs, etc.) sont absentes parce que très souvent les personnes
rencontrées elles-mêmes n’étaient pas en mesure de les fournir. Relativement à ces structures
toujours, nous n’avons pas toujours eu les informations sur l’aspect humain, par exemple, nombre
d’élèves par établissement scolaire, fréquence des patients, effectifs du personnel, etc. L’absence de
ces informations limite des analyses plus poussées surtout concernant le renforcement des structures
existantes puisqu’il est difficile de déterminer si la donnée est manquante ou inexistante. En
conséquence, nous n’avons pas pu faire des simulations sur cet aspect.
Les données obtenues via certains sites Open source comme GADM sont parfois
incomplètes et inexactes. A titre illustratif, le découpage administratif du département des
Bamboutos proposé par ce site est incorrect raison pour laquelle nous avons dû utiliser la carte
topographique de Bafoussam 3a et 3c pour ressortir les contours exacts des 3 communes
échantillonnées. Ensuite il s’est posé plusieurs problèmes de superposition des cartes, les limites
n’étant pas uniformes.

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Tableau 3: État des données


Disponibilité et critique des données
Données Nécessaires Données Manquantes Remarques Critiques
Objectif spécifique 1 : Inventorier et catégoriser la distribution des structures sociales à plusieurs échelles

-Shapefiles des communes -Shapefiles des quartiers Impossible de faire la Les résultats obtenus à l’échelle des communes
- Shapefiles des cartographie des structures limitent une analyse à plus grande échelle,
groupements villageois sociales à l’échelle des c’est-à-dire au niveau des quartiers.
- Shapefiles des quartiers quartiers Les structures sociales ont été levées au GPS
- Coordonnées avec une précision parfois de 5 mètres au
géographiques des niveau de la localisation.
structures sociales
Les données attributaires sont incomplètes à
-Données attributaires des
structures sociales cause du manque d’information, certaines
analyses ne pourront pas être faites.
Les données sur les limites administratives
obtenues via GADM ne correspondant pas à
celles qui proviennent de la carte
topographique.
La carte topographique permettant d’obtenir le
shapefile des communes est à l’échelle 1/50
000e ce qui ne permet pas une analyse
détaillée.
Objectif spécifique 2 : Analyser l’accessibilité des populations locales aux structures sociales dans les communes
échantillonnées
- Enquête socio- - Distribution de la Impossible de la faire la Les analyses de l’accessibilité des populations
démographique population à l’échelle des cartographie des densités aux structures sociales vont rester globales les
- Effectifs des populations quartiers de population à l’échelle informations sur la structure démographique
-Organisation - Structure de la population des quartiers de la population étant absentes.
administrative des par âge et par sexe au L’enquête socio-démographique étant
communes niveau des groupements incomplète, les besoins des populations en
- Densités des populations villageois et des quartiers matières de structures sociales ne pourront être
- Distribution des structures analysées dans ce travail.
sociales Les densités obtenues de worldpop sont à 100
m de résolution, les analyses qui en découlent
sont très approximatives.
Objectif spécifique 3 : Identifier les zones indiquées pour l’implantation des futures structures ou pour un renforcement des
structures existantes par communes.
-Distribution actuelle des -Distribution des Impossible de faire des Les informations sur les structures sociales
équipements sociaux par équipements sociaux par projections à l’échelle des sont incomplètes donc les simulations seront
commune et par quartier quartier quartiers aussi partielles surtout au niveau des structures
- Profils des acteurs de - Profils des acteurs à à renforcer.
développement l’échelle des groupements Concernant les critères d’implantation des
villageois et des quartiers futures structures, celles prises en compte
émanent d’une hypothèse personnelle car
l’échelle à laquelle nous travaillons est trop
grande. Plusieurs critères socio-économiques
et physiques sont absents de l’analyse.
Source :N.Yemelong, 2018

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

2.2. Méthode

Ce travail porte sur trois communes rurales du département des Bamboutos à l’Ouest du
Cameroun, donc toutes les analyses spatiales seront faites exclusivement à l’intérieur de ces 3
communes. En effet, la collecte des données relatives aux structures sociales a été faite uniquement
à l’intérieur de ces communes, nous précisons que ceci peut entraîner un biais puisqu’en matière
d’accessibilité aux structures sociales telles que les établissements scolaires, sanitaires et des points
d’eau, le poids des limites administratives est négligeable. Les populations vont parfois dans les
structures les plus proches spécialement celles situées le long des frontières. De même l’utilisation
des structures dans les communes échantillonnées ne se fait pas seulement par les populations de
ces circonscriptions administratives mais également par celles qui viennent d’ailleurs. Comme nous
avons négligé cet effet de frontière, nous reconnaissons que les analyses seront d’autant plus
approximatives. L’approche choisit pour cette étude est la constitution d’un SIG « mixte » à la fois
inventaire et analyse car à terme il s’agit non seulement d’un outil permettant la gestion des
structures sociales existantes dans les communes rurales échantillonnées mais aussi d’un outil
pouvant aider à la détermination objective des zones propices à l’implantation des futures structures
sociales donc à la prise de décision. En dehors du manque de données sur les communes
environnantes, cet effet de frontières a également été négligé parce que l’étude est destinée à des
décideurs locaux dans la mouvance d’un processus de décentralisation qui certes tient compte des
échanges entre les collectivités territoriales décentralisées, mais se focalise plus sur les réalités
locales. Cette étude s’articule autour de trois concepts clés à savoir : les collectivités territoriales
décentralisées (zone d’étude) qui sont l’objet de la collecte des données à utiliser, les Systèmes
d’Information Géographique (SIG) qui regroupent l’ensemble des logiciels utilisés pour les
différents traitements et les produits constitués d’une Base de données et ces cartes pouvant
contribuer efficacement au développement local qui est l’aboutissement du processus de
décentralisation en cours actuellement au Cameroun. Après la collecte les données ont été analysées
suivant une méthode bien précise. Concernant les données primaires spatiales elles ont été analysées
via les logiciels Le PgAdmin III/SQL, QGIS 2.18.20 et GRASS GIS 7.4.1. Les données primaires
statistiques ont quant à elles été analysées grâce au logiciel LibreOffice Calc. La saisie et le
traitement de texte s’est fait suivant le logiciel LibreOffice Writer.

2.2.1 Méthodologie conceptuelle


Elle s’articule autour de 3 principales phases à savoir d’acquisition des données via
différentes sources, les traitements appliqués à ces données et les produits qui en découlent. Les
données sont de types vectoriels (structures sociales, routes, hydrographie, limites communales) et
raster (densités des populations et des femmes enceintes). Après la définition du système de
coordonnées de référence, ces données ont été importées dans les logiciels SIG pour l’analyse. Les
principaux traitements sont comme l’atteste la figure 3, la catégorisation, la création des isochrones
et des iso-distances et l’analyse multi-critères. Après analyse les produits obtenus sont la BD
spatiale, les cartes d’inventaire, les cartes d’accessibilité et les cartes des zones propices. Ces
produits pourront être utilisé par les décideurs (maires, ministères), par les autres acteurs de
développement (comités de développement, élite urbaine, diaspora, ONG/association, population
locale, etc.) ou par la communauté scientifique (enseignants, chercheurs, étudiants).

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

Auteur : N. Yemelong, 2018

Figure 3 : Schéma conceptuel

2.2.2 Méthodologie opérationnelle


La figure 5 suivante récapitule les étapes qui constituent la méthode opérationnelle de cette
étude. Les données collectées dans la zone d’étude ont été introduites dans un SIG où elles ont subi
des traitements précis selon le type de données et ceci a abouti à des résultats qui pourront être
utilisés par les différents acteurs de développement agissant dans ces communes et plus précisément
les élus locaux en charge des collectivités territoriales décentralisées. Tout ceci contribuera à n’en
point douté au développement local.
Les coordonnées géographiques (latitude, longitude, altitude) des structures sociales levées
au GPS ont été introduites dans un tableur ainsi que les données attributaires. Les fichiers XLSX
ont ensuite été transformés en fichiers CSV à partir desquels trois couches de points (établissements
scolaires secondaires, établissements sanitaires, points d’eau potable) ont été générés et à chaque
fois le SCR précisé, il s’agit de WGS 84/EPSG 32632 UTM zone 32N. Une fois transformés en
shapefile, les couches désormais éditables, ont été catégorisées, s’en est suivi le choix des symboles
et des couleurs appropriés. Étant donné qu’il s’agit des données qualitatives ponctuelles, nous avons
fait varier les symboles et les couleurs pour les différencier. À la suite de ces traitements, les
couches ont été superposées aux autres pour produire des cartes.
Les données sur les routes ont été obtenues via OSM. Nous avons extrait les routes grâce à
des requêtes rapides dont la clé est « highway » et les valeurs tour à tour « primary », « secondary »

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

et « tertiary » pour les routes principales, secondaires et tertiaires. Ensuite ces couches ont été
reprojetées du SCR WGS 84/EPSG 4326 au SCR WGS 84/EPSG 32632 UTM zone 32N. Les
données étant qualitatives ordonnées, nous avons choisi un symbole linéaire unique et nous avons
fait varier la taille. À l’issue de ces différents traitements, les couches constituant les données
routières ont été superposées à celles des structures sociales.
Pour ce qui des cours d’eau extrait dans OSM grâce à la clé « natural », ils ont ensuite été
reprojetés (suivant le même processus que celui des données routières) et catégorisés. Nous avons
retenu le lac (un polygone) qui occupe une portion importance de l’une des communes de la zone
d’étude et les cours d’eau principaux (des lignes). Une couleur appropriée a été ensuite choisi. Cette
couche a aussi été superposée aux deux précédentes pour générer la carte de contextualisation de la
problématique étudiée et les carte de distribution des structures sociales.
Concernant les limites administratives du Cameroun, de ses régions et ses départements,
nous les avons téléchargées à partir de GADM. Nous avons téléchargé l’ensemble du dossier
shapefile sur le Cameroun ensuite nous avons affiché les couches utiles. Nous les avons reprojetés
en enregistrant sous le SCR de la zone d’étude déjà mentionné plus haut. Puisqu’il s’agit des
données qualitatives ordonnées, nous avons les avons catégorisés et superposés pour générer la
carte de localisation de la zone d’étude.
Une portion de la carte topographique de Bafoussam 3(a,c) a été utilisée pour ressortir les
limites des communes et des groupements villageois de la zone d’étude. Nous avons utilisé les
limites du département des Bamboutos issue de GADM pour géoréférencer l’image JPEG. Pour ce
faire nous avons utilisé le type de transformation Polynomiale 2 parce qu’il s’agit d’un haut plateau,
pour la méthode de ré-échantiollonnage c’est le plus proche voisin qui a été sélectionné. Le SCR a
également été précisé. Une fois géoréférencée, la nouvelle image a été affichée dans un logiciel
SIG. Ensuite nous avons créé une nouvelle couche de polygones grâce à la digitalisation. Puis, à
l’aide des outils appropriés nous avons corrigé les éventuelles erreurs survenues lors de la
digitalisation comme les superpositions, les trous, les doublons, etc. Finalement nous avons obtenu
une couche de polygones correspondants aux limites des groupements villageois constituant les
communes de la zone d’étude. Ce shapefile des communes et des groupements villageois a ensuite
été réintroduit dans le SIG pour d’autres traitements.
Les données de densités de populations obtenues à travers le site Worldpop ont été affichées
et catégorisées, nous avons aussi choisi une palette de couleur appropriée. Cette couche raster a
ensuite été superposée à la couche des communes, des routes et des cours d’eau pour générer la
carte de contextualisation. Elle est surtout utilisée comme fond de plan et donne l’information
relative à la densité de population. Elle a aussi été utilisée comme dans la génération des cartes
d’accessibilité aux structures sociales par les populations locales.
Dans le but de constituer une base de données spatiale dynamique, nous avons au préalable
créé une base de données relationnelle à partir de 5 tables dont la table type établissement scolaire,
la table catégorie établissement scolaire, catégorie établissement sanitaire, catégorie structure et
acteurs de développement puis nous avons spatialisé cette BD. Dans un logiciel SIG, nous avons
créé une connexion à cette base de données relationnelle en précisant le nom de l’utilisation, l’hôte,
le mot de passe. Puis nous avons importé les couches établissements scolaires secondaires,
établissements sanitaires, points d’eau potable, routes et communes, nous les avons transformés en
table et créé un index spatial. La figure 4 qui suit est le schéma entité-association de cette base de
données spatiales pour chaque commune échantillonnée.

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

Auteur : N. Yemelong, 2018

Figure 4 : Schéma entité-association de la Base de données spatiale

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Auteur : N. Yemelong, 2018
Figure 5 : Schéma opérationnel
YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

2.2.2.1. Méthodologie concrète pour objectif spécifique N°1


L’objectif spécifique 1 est celui de mettre en place une Base de données spatiale comme
outil de gestion des structures sociales et de faire un inventaire des structures existantes à
l’aide des cartes.
La constitution d’une Base de Données spatiale pour la gestion et la maintenance des
structures sociales. Cette base de données permettra d’éviter les redondances qui découlent souvent
des simples tableaux statistiques et d’améliorer le suivi sur le terrain. Les étapes de la constitution
sont reprises dans le tableau 4 ci-après.
Tableau 4: Étapes de la création de la Base de données spatiale
Étapes Logiciels Outils

Elaboration du modèle conceptuel Dia Database


ER (relationship)
Création de la Base de données relationnelles (indication du Ajout d’une BD
nom et du propriétaire) et spatialisation
Création des tables non spatiales (indication du nom de la table
PgAdmin III
et des noms des colonnes) : type_etablissement_scolaire,
categorie_etablissement_scolaire PostgreSQL
categorie_etablissement_sanitaire
acteurs_de_developpement
categorie_structure
Définition des contraintes dans les tables (clés primaires et
étrangères)
Formatage des données en tables LibreOffice Ajout d’une feuille
Transformation des fichiers XLSX en fichier CSV Calc Ficher/enregistrer
sous...Texte CSV
Importation des données et remplissage des tables PgAdmin III Importer des données à
partir d’un fichier
Importation et affichage des couches à introduire dans la BD QGIS Ajout des couches
vectorielles
Création d’une connexion vers la BD relationnelle Nouvelle connexion
(renseignement de l’hôte, du nom de l’utilisateur, du mot de
passe,) PostGIS
Importation des couches dans la BD (transformation des Gestionnaires des BD
couches en tables, création d’un index spatial) :
etablissements_sanitaires
etablissements_scolaires_secondaires
points_eau_potable
routes
communes
Exécution des requêtes pour tester la BD PgAdmin III SQL

Source : N.Yemelong, 2018


Pour produire les cartes d’inventaire nous avons choisi des paramètres qui ont permis de les
catégoriser. Il s’agit des acteurs et des cycles pour ce qui est des établissements scolaires, des
acteurs et de certains équipements (salle d’opération) pour ce qui est des établissements sanitaires et

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des types et état de fonctionnement pour les points d’eau potable. Ces cartes d’inventaires vont
permettre aux décideurs de connaître l’état des lieux de la distribution des structures sociales.
Tableau 5: Étapes de la création des cartes d’inventaire
Étapes Logiciels Outils
Transformation des fichiers XLSX des structures sociales LibreOffice Ficher/enregistrer
(établissements scolaires, sanitaires et points d’eau) en fichier CSV Calc sous...Texte CSV
Création d’un projet Projet/enregistrer
sous...
Ajout d’une couche à partir des coordonnées lat/long (en SCR Ajouter une couche de
WGS 84/EPSG 3857) d’un fichier CSV texte délimité
Extraction des cours d’eau, des plans d’eau et des routes QuickOSM

Importation et affichage des shapefiles des limites administratives Ajout d’une couche
du Cameroun gadm36_CMR0, gadm36_CMR1, gadm36_CMR2, vectorielle
gadm36_CMR3.
QGIS
Reprojetion des couches (choix du SCR WGS 84/EPSG 32632) Enregistrer la couche
sous...
Géoréférencement de la carte topographique scannée contenant les
limites des communes de Babadjou, Batcham et Galim (utilisation
de la couche gadm36_CMR3 pour le choix des points de calage, Raster/Géoréférencer
Type de transformation polynomiale 2, méthode de
rééchantillonnage : plus proche voisin, choix du SCR WGS
84/EPSG 32632)
Catégorisation (sélection des catégories à afficher) Propriétés de la
Symbologie (choix des symboles appropriés et des couleurs) couche

Habillage : ajout de la légende, de l’échelle, de la source des Composeurs


données, de l’auteur et de la date d’impression
Source : N,Yemelong,, 2018
2.2.2.2. Méthodologie concrète pour objectif spécifique N°2
L’objectif spécifique 2 consiste à analyser l’accessibilité aux structures sociales par les
populations locales à l’aide des cartes d’isochrones et d’iso-distances autour des structures
sociales. Il s’agit de façon concrète de déterminer les effectifs de population pouvant se rendre en
temps bien défini à la structure sociale la plus proche de leur lieu d’habitation à une vitesse de
déplacement à pied bien précise. Cette analyse permet d’estimer le temps de déplacement des
populations et leurs effectifs dans le but d’apprécier la couverture en matières de structures sociales
dans les communes concernées.
Nous partons de l’hypothèse selon laquelle la vitesse de déplacement des populations locales
à pied sur le réseau routier est de 6 km/h et de 4 km/h en dehors du réseau. Nous avons aussi fait
varier cette vitesse à 4 km/h sur le réseau routier et 2,5 km/h en dehors. Pour le cas spécifique des
femmes enceintes qui consiste une catégorie vulnérable de la population, nous avons estimé la
vitesse à 3 km/h sur le réseau et 2 km/h en dehors du réseau. Il est donc question de déterminer les
effectifs des populations pouvant accéder à pied en 15, 30, 60, 90, 120, 150 minutes l’établissement
scolaire ou sanitaire le plus proche. Pour ce faire, nous avons élaboré des cartes d’isochrones.

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Concernant les points d’eau potable, nous stipulons que les populations se déplacent
majoritairement à vol d’oiseau. Une carte d’iso-distance a été élaborée avec des pas de 1500 m
entre les contours. Les étapes détaillées sont reprises dans le tableau 6 suivant.
Tableau 6 : Étapes de la création des cartes d’accessibilité
Étapes Logiciels Outils
Transformation des fichiers XLSX des structures sociales LibreOffice Ficher/enregistrer
(établissements scolaires, sanitaires et points d’eau) en fichier Calc sous...Texte CSV
CSV
Création d’un projet Projet/enregistrer
sous...
Ajout d’une couche à partir des coordonnées lat/long (en SCR Ajouter une couche de
WGS 84/EPSG 3857) d’un fichier CSV texte délimité
Extraction des cours d’eau, des plans d’eau et des routes QGIS QuickOSM
Reprojetion des couches (choix du SCR WGS 84/EPSG 32632) Enregistrer la couche
sous...
Création d’un secteur à partir d’un fichier géoréférencé Ajout d’une feuille
Importation des couches vectorielles : couches des structures
sociales (établissements scolaires, sanitaires et points d’eau v.import
potable), des routes, des cours d’eau et des communes
Importation de la couche raster des densités de populations r.import
Définition de la région : extension à partir de la couche g.region
vectorielle des communes, résolution 100 m
Création d’un masque à partir de la couche de la zone d’étude r.mask
GRASS
Création des isochrones à partir des établissements scolaires
secondaires et des établissements sanitaires et du réseau routier.
Préciser le temps : 15’’30’’60’’90’’120’’ et 150’’ et la vitesse de v.isochrones
déplacement des populations sur le réseau routier (6 km/h) et en
dehors du réseau routier (4 km/h)
Rasterisation du shapefile des communes avec valeur du v.to.rast
pixel=100
Création d’une surface de distance à partir du shapefile des r.cost
points d’eau potable et de la couche raster des communes
Création des iso-distances à partir de la carte de distance aux r.contour
points d’eau potable et d’un pas de progression (1500 m)
Catégorisation des différentes couronnes d’isochrones Propriétés (style :
gradué)
Superposition des couches pour les établissements scolaires et
sanitaires : couches des structures, du réseau routier, des densités
de population et des communes QGIS
Pour les points d’eau potable : couche des points d’eau, des
cours d’eau et des densités de populations
Habillage de la carte : ajout de la légende, de l’échelle, de la Composeur
source des données, de l’auteur et de la date d’impression
Source : N.Yemelong, 2018

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2.2.2.3. Méthodologie concrète pour objectif spécifique N°3


L’objectif 3 consiste à utiliser l’analyse multicritères pour identifier les zones propices
pour les futures implantations des structures sociales. Nous avons opté pour l’analyse
multicritères puisqu’il faut prendre plusieurs paramètres en considération. Elle consiste à identifier
les facteurs pouvant favoriser le choix de certains sites plutôt que d’autres pour l’implantation des
futures structures. Elle tient aussi compte des contraintes liées à ces implantations. L’analyse
multicritère par la méthode des sommes pondérées est celle que nous avons utilisé.
- Choix des facteurs et des contraintes
Les facteurs sont des critères qui permettent d’apprécier la faisabilité et l’efficacité de
l’implantation d’une future structure sociale. Ceux retenus dans l’analyse sont :
- La distance aux structures sociales existantes, il serait souhaitable que les structures soient
assez distantes les unes des autres pour une meilleure couverture des territoires concernées. Il s’agit
d’un appréciation personnelle pour le moment en fonction des données à notre disposition.
- Les fortes densités de population, plus les habitants sont nombreux, plus la demande est
importante même s’il faut multiplier les structures de manière à réduire de façon considérable le
ratio entre la structure et l’effectif de la population rattachée.
Les contraintes quant à elles limitent les possibilités de l’implantation de futures structures
sociales. Dans le cadre de ce travail, nous en avons retenu 2.
- Pas d’implantation dans un rayon de 2 km autour des établissements scolaires secondaires et
sanitaires et d’1 km pour les points d’eau potable. Il ressort de nos recherches que la zone
d’influence des établissements sanitaires est de 5 km au Cameroun Takem (2017), mais compte
tenu du fait que nous travaillons à très grande échelle avec une résolution de 100m, nous avons
diminué cette distance à 2 km, car les zones tampons de 5 km recouvraient pratiquement toute la
surface de la zone d’étude. C’est suivant cette logique que nous avons opté pour 2 km également
pour les établissements scolaires. Pour points d’eau nous sommes partis du postulat qu’il s’agit
d’une denrée de première nécessité donc contraire aux deux autres, les points d’eau potable
devraient se situer à proximité des populations, c’est pour cela que nous avons choisi 1 km.
- Pas d’implantation au niveau des cours d’eau et des plans d’eau. Pour une meilleure
accessibilité physique, les cours d’eau et les plans d’eau sont à éviter au moment de l’implantation
des futures infrastructures. On aurait pu créer des zones tampons autour de ces cours d’eau mais à
cause de la résolution qui est de 100 m, nous n’avons plus jugé cela utile.
Plusieurs autres paramètres pouvaient être pris en compte dans cette étude comme la
proximité au réseau routier (pour les établissements scolaires et sanitaires), l’existence de
l’électricité, l’effectivité du réseau d’approvisionnement en eau, etc, mais faute de données ils n’ont
pas été pris en compte. En effet, ces autres paramètres socio-économiques peuvent dans une
certaine mesure faciliter l’implantation des nouvelles infrastructures dans la mesure où ils
diminueraient les coûts économiques.
- Normalisation des facteurs et des contraintes
Dans le but de comparer les critères retenus, une échelle unique de normalisation a été
choisie pour les facteurs de 0 à 255. La valeur minimale 0 représente la situation moins adéquate ou
moins propice et la valeur maximale 255 représente la situation la plus adéquate ou la plus propice.
Concernant les contraintes, elles ont subi une codification binaire, 0 pour les zones indésirées et 1
pour les zones désirées.
- Pondération des facteurs
Pour ce qui est des poids affectés aux facteurs, ils ont été choisis de façon subjective, les
experts n’ayant pas été consultés. C’est pour cette raison que nous avons pour chaque type de
structure réalisé 3 scenarii, l’un où les facteurs on le même poids 0,5 chacun et puis pour les 2
autres cas on alterné tour à tout le facteur 1 poids : 0,75, facteur 2 poids : 0,25 puis, facteur 1 poids:

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
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0,25 et facteur 2 poids :0,75. Nous fait tout ceci dans le but de voir l’impact des poids sur le résultat
final. Les étapes de la réalisation des cartes des zones propices sont consignées dans tableau 7
suivant.
Tableau 7 : Étapes de la création des cartes des zones propices aux futures implantations
Étapes Logiciels Outils
Création des couches raster des établissements scolaires,
sanitaires, des points d’eau potables et des cours d’eau v.to.rast
avec valeur du pixel=1
Création des cartes de surfaces de distances pour les
facteurs (établissements scolaires, sanitaires, des points r.grow.distance
d’eau potables)
Création des cartes recodées pour les facteurs (cartes des
surfaces de distances aux structures sociales et des r.recode
densités de populations) en donnant la valeur 0 au min de
la couche et 255 au max
Création d’une zone tampon de 2 km autour des GRASS v.buffer
établissements sanitaires et scolaires et d’un km autour
des points d’eau potable
Création des cartes binaires pour les contraintes (couches
contenant les zones tampons autour des structures r.mapcalc
sociales et couche des cours d’eau) valeur 0 pour les
zones non favorables et 1 pour les zones favorables :
if(isnull(couche),1,0)
Combinaison des critères (facteurs et contraintes) en
couche raster à partir de fonctions mathématiques r.mapclac
(Somme et multiplication) : exemple
contrainte1*contrainte2*(facteur1*0,5+facteur2*0,5)
Définition des couleurs appropriées (faire varier la valeur Propriétés (style : gradué)
de la couleur) QGIS
Habillage de la carte :ajout de la légende, de l’échelle, de Composeur d’impression
la source des données, de l’auteur et de la date
Source : N.Yemelong, 2018
Dans le but de connaître à peu près la population directement desservie par chaque type de
structures, après crée une zone tampon autour de ces structures (1 km pour les points d’eau et 2 km
pour les écoles et centres de santé), nous avons rasterisé les cartes des zones tampons issues de cette
opération, ensuite nous les avons superposées avec la carte de densité des populations, puis nous
avons calculé les statistiques. Les étapes sont consignées dans le tableau 8 suivant.
Tableau 8 : Étapes de la création des cartes des zones d’influence des structures sociales
Étapes Logiciels Outils
Création d’une zone tampon de 2 km autour des établissements v.buffer
sanitaires et scolaires et d’un km autour des points d’eau potable
Rastérisation des cartes des zones tampons, valeur du pixel=1 v.to.rast
GRASS
Superposition des cartes raster des zones tampons et des cartes de
densités suivant la syntaxe :
if(sante_tampon_raster@amc,CMR15v4@amc,null()) r.mapclac
ce qui veut dire partout où la carte sante_tampon_raster est non

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nulle, que les pixels prennent les valeurs de la carte de densité


CMR15v4 et que les valeurs nulles le reste. GRASS
Calcul des statistiques univariées des couches issues de cette r.univar
superposition.
Catégorisation des densités à l’intérieur des zones tampons et choix Propriétés
d’une même couleur avec des valeurs différentes (style : gradué)
Habillage de la carte :ajout de la légende, de l’échelle, de la source QGIS Composeur
des données, de l’auteur et de la date d’impression
Source : N.Yemelong, 2018

3. Résultats
Les résultats qui suivent proviennent de l’ensemble des traitements et analyses faits à l’aide
des logiciels SIG présentés au niveau de la méthodologie et concernent les objectifs spécifiques 1, 2
et 3 de l’étude.
3.1 Résultat Objectif N°1 : distribution des structures sociales dans les communes rurales des
Bamboutos
Comme nous l’avons signalé d’entrée de jeu, les structures sociales sont distribuées de façon
inéquitable. Tandis que certaines zones sont nanties, d’autres le sont moins. C’est aussi bien le cas
pour les établissements scolaires secondaires (figure 6) que pour les établissements sanitaires
(figure 7). Si les points d’eau donnent l’impression d’être bien répartis, plusieurs (environs 25 %)
ne sont malheureusement pas fonctionnels. Ce qui soulève un problème de suivi et d’entretien très
récurrent dans les zones en question. Le déséquilibre n’est pas seulement spatial, il est aussi
structurel car pour les établissements scolaires (figure 6), on constate que certains espaces sont
nanties en établissements secondaires deuxième cycle (de la 6ième en terminale) et dans d’autres on
a juste les établissements du premier cycle (de la 6ième en 3ième). Ce secteur est encore largement
dominé par l’État à plus de 80 %. Le tableau 8 suivant récapitule la distribution des structures
sociales suivant certains critères.
Pour tester la base de données, nous avons fait quelques requêtes dont les résultats sont les
suivants :

Requête 1 : select id, nom from ecoles_32632 where salle_mult=0

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Requête 2 : select id, nom from points_eau_32632 where id_commune=3

Requête 3 : select id, nom from centres_sante_32632 where salle_oper=1

Nous n’avons pas poussé le travail au niveau de la base de données parce que pour la partie
belge du projet, nous avons constitué une seule base avec les quelques données complètes que nous
avions juste pour voir comment elle pourra fonctionner. Mais une fois de retour au pays, nous allons
concevoir en collaboration avec les responsables des communes, une base de données pour chaque
commune concernée.

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Tableau 9: Répartition des structures sociales en fonction des principales catégories


Établissements scolaires Établissements sanitaires Points d’eau potables
secondaires
Répartition Répartition Distribution Distribution selon les Répartition Distribution selon
selon les cycles selon les selon les équipements selon les types les acteurs
acteurs acteurs
Premier Cycle Public Privé Public Privé Au moins Aucune Forage Bornes Etat Codev Mairie
complet une salle salle fontaine
d’opération d’opération
9 30 34 5 29 11 06 34 19 35 10 41 3
23 % 77 % 87 % 13 % 73 % 27 % 15 % 85 % 35 % 65 % 19 % 76 % 5%

39 40 54
Source : Enquêtes de terrain, 2018

Figure 6: Distribution des établissements scolaires secondaires selon les cycles et les acteurs

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Comme le montre la figure 6, la distribution des structures éducatives n’est pas uniforme
dans l’ensemble des communes. On peut aussi apprécier le fait que ce secteur est encore largement
dominé par l’État à 87 %.
Au niveau des établissements sanitaires (figure 7), on constate également que l’État est le
premier investisseur. Mais lorsque l’on s’intéresse aux équipements existants dans ces structures
sanitaires et aux services qu’ils peuvent offrir, on se rend bien vite compte que plus de 75 % des
structures ne possèdent pas d’une salle pour la petite chirurgie.

Figure 7: Distribution des établissements sanitaires selon les acteurs et les équipements
Les points d’eau potable quant à eux (figure 8) sont en majorité des forages publics
aménagés par les comités de développement (76%) que l’on retrouve dans les communes à échelle
des groupements villageois.

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Figure 8: Distribution des points d’eau potable selon les types et les acteurs

3.2. Résultat objectif N°2 : accessibilité des populations locales aux structures sociales dans les
communes rurales du département des Bamboutos
Il s’agit de déterminer les distances qui séparent les populations des structures sociales. Plus
précisément la distribution de la population en fonction du temps nécessaire pour atteindre à pied la
structure la plus proche. Pour ce faire nous avons fait deux traitements à savoir la création des cartes
d’isochrones et d’iso-distances.
Les figures 9,11,13,15 et 17 suivantes représentent des couronnes d'isochrones autour des
établissements sanitaires et scolaires en fonction de la vitesse de déplacement pédestre des
populations. Pour la création des isochrones autour des établissements sanitaires, l'hypothèse stipule
que la vitesse de déplacement des populations à pied sur les routes est d'environ 6 km/h contre de 4
km/h en dehors du réseau routier via les pistes et chemins non classifiés. Nous avons formulé cette
hypothèse en fonction des connaissances que nous avons de la zone d’étude qui est une zone à
caractère rurale fortement dominée par la pratique des activités champêtres. En effet, dans ces
zones, les transports publics n’existent pas, la possession d’un véhicule ou d’une motocyclette est
un luxe. Le transport en commun se fait beaucoup par les motocyclettes qui sont localement appelés
« mototaxi » ou « benskin ». Les routes ne sont pas bitumées dans leur plus grande majorité. Il en
découle que les populations se déplacent habituellement à pied et comme elles sont habituées à le
faire, elles se déplacent très rapidement pour aller aux champs, à l’école, à l’hôpital, etc.

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Figure 9: Temps nécessaires pour atteindre à pied les établissements sanitaires des communes
rurales du département des Bamboutos par les populations (vitesse de déplacement 6 km/h)
120000

100000

80000
Population

60000

40000

20000

0
1-15 16-30 31-60 61-90 91-120 121-150
Temps de déplacement (en minutes)

Figure 10: Nombre d’habitants par temps de déplacement pour atteindre les établissements
sanitaires les plus proches dans les communes rurales du département des Bamboutos (vitesse
de déplacement 6 km/h)

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Il ressort du graphique 10 précédent, que plus de 80 % de la population peut rejoindre un


établissement sanitaire en une heure au plus. Même si ces établissements diffèrent, car nous avons
les petits centres de santé qui foisonnent et seulement quelques hôpitaux. Ce pourcentage baisse à
70 % environ lorsque la vitesse de déplacement est ramené à 4 km/h comme l’atteste les figures
suivantes.

Figure 11: Temps nécessaires pour atteindre à pied les établissements sanitaires des
communes rurales du département des Bamboutos par les populations (vitesse de
déplacement 4 km/h)
120000

100000

80000
Population

60000

40000

20000

0
1-15 16-30 31-60 61-90 91-120 121-150
Temps de déplacement (en minutes)

Figure 12: Nombre d’habitants par temps de déplacement pour atteindre les établissements
sanitaires les plus proches dans les communes rurales du département des Bamboutos (vitesse
de déplacement 4 km/h)

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

Les femmes enceintes constituent une catégorie vulnérable de population leur accessibilité
aux établissements sanitaires mérite une attention particulière. La figure 13 suivante montre les
isochrones de déplacement des femmes enceintes pour rejoindre les centres de santé. Puisqu’il
s’agit d’une catégorie vulnérable et fragile, nous avons estimé la vitesse de déplacement à pied à 3
km/h via le réseau routier et 2 km/h en dehors du réseau routier.

Figure 13: Temps nécessaires pour atteindre à pied les établissements sanitaires des
communes rurales du département des Bamboutos par les femmes enceintes
7000

6000

5000

4000
Population

3000

2000

1000

0
1-15 16-30 31-60 61-90 91-120 121-150
Temps de déplacement (en minutes)

Figure 14 : Effectif des femmes enceintes par temps de déplacement pour atteindre les
établissements sanitaires les plus proches dans les communes rurales du département des
Bamboutos

28
YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

Puisque la vitesse de déplacement a encore baissé pour s’adapter à cette catégorie de la


population, le pourcentage des femmes enceintes pouvant rejoindre à pied un établissement
sanitaire a également baissé à 53%.
Au niveau des établissements scolaires, les réalités sont presque similaires comme nous
pouvons le voir à travers les figures qui suivent.

Figure 15 : Temps nécessaires pour atteindre à pied les établissements scolaires secondaires
des communes rurales du département des Bamboutos par les populations
140000

120000

100000

80000
Population

60000

40000

20000

0
1-15 16-30 31-60 61-90 91-120 121-150
Temps de déplacement (en minutes)

Figure 16: Nombre d’habitants par temps de déplacement pour atteindre les établissements
sanitaires les plus proches dans les communes rurales du département des Bamboutos(vitesse
de déplacement 4 km/h)

29
YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

120000

100000

80000
Population

60000

40000

20000

0
15 30 60 90 120 150
Temps de déplacement (en minutes)

Figure 17: Temps nécessaire pour atteindre à pied chaque type d’établissement
scolaire secondaire dans les communes rurales du département des Bamboutos

140000 120000
120000 100000
100000
80000
Population

Population

80000
60000
60000
40000 40000

20000 20000
0 0
1-15 16-30 31-60 61-90 91-120 121-150 1-15 16-30 31-60 61-90 91-120 121-150
Temps de déplacement (en mintutes) Temps de déplacement (en mintutes)

Enseignement général Enseignement technique

Figure 18 : Nombre d’habitants par temps de déplacement pour atteindre chaque type
d’établissement scolaire secondaire le plus proche dans les communes rurales des Bamboutos
Nous postulons que la capacité d’accueil des établissements scolaires est la même et qu’il
n’y pas de surcharge puisque nous ne disposons pas d’information nous permettant de cette analyse.
Partis sur cette base, nous pouvons dire à priori que l’accessibilité aux établissements scolaires est
tout aussi bonne, car environ 80 % des populations peuvent accéder en 60 minutes à pied à un
établissement scolaire secondaire. Mais il existe plusieurs types d’établissements secondaires : ceux

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

qui disposent du premier cycle uniquement, ceux à cycle complet, les établissements de
l’enseignement technique, général, les établissements bilingues, monolingues, etc.
Points les points d’eau potable, nous avons fait une analyse des iso-distances de parcours des
populations pour atteindre les structures en question. Les résultats sont présentés par les figures
suivantes.

Figure 19: Iso-distances de parcours des populations pour l’accès à un probable point d’eau
potable dans les communes rurales du département des Bamboutos
180000
160000
140000
120000
Population

100000
80000
60000
40000
20000
0
Moins de 3 De 3 à 6 De 6 à 9 Plus de 9
Distance à vol d'oiseau (en km)

Figure 20 : Nombre d’habitants en fonction de la distance parcourue pour atteindre les points
d’eau potable les plus proches dans les communes rurales du département des Bamboutos

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

Figure 21: Iso-distances de parcours des populations pour l’accès à point d’eau potable
fonctionnel dans les communes rurales du département des Bamboutos

La figure 19 précédente montre les courbes d'égales distances autour des probables points
d'eau potable dans les communes échantillonnées. La distance est calculée à vol d'oiseau sur une
surface d'une résolution de 100 m. La distance constante entre différents contours est de 1500 m.
On peut constater que la fraction la plus importante (61% environ) de la population est située à une
distance comprise entre 3 km et 6 km d’un probable point d’eau potable (figure 20), il convient de
signaler que plusieurs d’entre eux ne fonctionnent pas. Pour ce qui est des points d’eau fonctionnel
(figure 21), environ 92 % de la population parcoure entre 3 et 6 km,

3.3. Résultat Objectif N°3: détermination des sites propices pour l’implantation des futures
structures sociales dans les communes rurales du département des Bamboutos
3.3.1. Implantation des établissements scolaires secondaires
Compte tenu de la différence fondamentale entre les types d’enseignement à savoir général
et technique, nous avons préféré les traiter séparément. Nous partons de l’hypothèse suivant
laquelle il n’existe pas de surcharge dans les établissements puisque nous ne disposons pas comme
nous l’avons dit plus haut de données complètes sur les effectifs des élèves, le nombre de bâtiments,
le nombre d’enseignants, le nombre de salles de classes et de tables bancs. Nous avons également
dans cette analyse comme nous l’avons dit plus haut négligé l’effet de frontière qui consiste à
considérer que les populations vivant aux alentours des frontières peuvent aller dans d’autres
circonscriptions administratives plus proches en termes de distance pour les besoins d’éducation, de
santé ou d’approvisionnement en eau potable.
Avant de rechercher les zones propices pour les futures implantations proprement dites, nous
nous sommes intéressés à l’influence actuelle des structures sociales existantes, autrement dit nous
avons cherché à savoir quelle est l’effectif des populations directement desservies dans un rayon de

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

2 km pour les établissements sanitaires et scolaires secondaires et d’un kilomètre pour les points
d’eau potable. Le résultat est représenté dans la figure 22 ci-après.

Figure 22: Proportions des populations directement desservies par les structures sociales
existantes autour de leurs zones d’influence dans les communes rurales du département des
Bamboutos
Il ressort des analyses faites à partir de cette figure 22 que 31 % de la population est
directement desservie par les établissements sanitaires, 27 % par les établissements de
l’enseignement général, 18 % par les établissements de l’enseignement technique, et seulement
13 % par les points d’eau potable. Il faut signaler que jusqu’ici nous sommes restés au niveau des
structures dans leur ensemble sans tenir des réalités relevées à l’entame de ce travail. Ceci justifie le
fait que les décideurs pourront faire recours aux SIG et plus précisément à l’analyse multicritères
pour déterminer les zones propices pour les futures implantations des structures sociales.

33
YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

3.3.1.1. Enseignement général

Figure 23: Facteurs et contraintes de l’implantation des futurs établissements scolaires


secondaires de l’enseignement général dans les communes rurales du département des
Bamboutos

Figure 24: Zones propices à l’implantation des futurs établissements scolaires secondaires de
l’enseignement général dans les communes rurales du département des Bamboutos

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

3.3.1.2. Enseignement technique

Figure 25: Facteurs et contraintes de l’implantation des futurs établissements scolaires


secondaires de l’enseignement technique dans les communes rurales du département des
Bamboutos

Figure 26: Zones propices à l’implantation des futurs établissements scolaires secondaires de
l’enseignement technique dans les communes rurales du département des Bamboutos

35
YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

3.3.2. Implantation des établissements sanitaires

Figure 27: Facteurs et contraintes de l’implantation des futurs établissements sanitaires dans
les communes rurales du département des Bamboutos

Figure 28: Zones propices à l’implantation des futurs établissements sanitaires dans les
communes rurales du département des Bamboutos

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

3.3.3. Implantation des points d’eau potable

Figure 29: Facteurs et contraintes de l’implantation des futurs points d’eau potable dans les
communes rurales du département des Bamboutos

Figure 30 : Zones propices à l’implantation des futurs points d’eau potable


dans les communes rurales du département des Bamboutos
Pour les figures 24, 26, 28 et 30 on peut constater que dans le scenario 1 : les poids sont
répartis de façon équitable entre les 2 facteurs. Dans les scenarii 2 et 3, les facteurs : distance aux
établissements existants et densités de populations ont tour à tout un poids plus 3 fois plus élevé que
les autres (0,75 contre 0,25).

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

Même lorsque l’on fait varié le poids des facteurs, on peut constater pour les 24, 26, 28 et 30
les trois scenarii ressortent approximativement les mêmes zones comme étant celles favorables à
des futures implantations pour cause, le facteur qui influence le plus est celui de la distance
structures sociales existantes. En définitive, les zones d’implantation prioritaires sont celles les plus
éloignées des structures sociales existantes, ce qui signifie aussi qu’il n’y a pas de grandes
variations de la répartition des populations dans l’espace.

4. Discussion des résultats


Les résultats obtenus au niveau de l’objectif 1 mettent en exergue un état de lieu de la
distribution des structures sociales dans les communes échantillonnées. Nous pouvons dire que la
mise sur pied d’une base de données spatiales pourra considérablement améliorer la gestion des
infrastructures par les collectivités territoriales décentralisées. Mais nous avons fait une maquette
qui pourra être présentée aux décideurs une fois au pays et chacun pourra proposer les éléments à
prendre en considération dans sa base de données. À partir de ce moment, nous allons concevoir des
bases de données spatiale appropriée à chaque commune rurale. Pour ce qui est de l’inventaire, il
ressort de nos analyses que pris dans l’ensemble, on a l’impression que les structures sociales sont
bien distribuées dans les communes échantillonnées mais lorsque ces dernières sont catégorisées en
fonction de certains critères on se rend bien vite compte de l’inégale distribution spatiale de ces
structures. Il n’est pas évident de percevoir ces nuances tant que ces structures ne sont pas mises
ensemble dans un système et représentées spatialement. Ceci a également été relevé par comme
Honguevou (2014),Takem (2017) qui ont étudié respectivement l’utilisation des SIG dans la gestion
spatiale des infrastructures hydrauliques dans la commune de Zè au Bénin et l’utilité des SIG et
l’analyse multicritères pour la planification des infrastructures sanitaires dans le département de
Mayo Danay à l’Extrême-Nord du Cameroun. Mais il convient de signaler qu’une étude
approfondie va se poursuivre une fois rentrée au pays laquelle étude consistera à faire un inventaire
plus exhaustif de ces structures avant de passer à l’analyse spatiale. Dans ces futures analyses
également, nous allons collecter les données attributaires exhaustives relatives à ces structures
sociales dans le but de diminuer les biais pouvant altérer la qualité de l’étude.
Les résultats de l’objectif 2 montrent une accessibilité acceptable dans l’ensemble aux
structures éducatives et sanitaires avec les critères que nous avons choisis dans un intervalle de
temps de 60 minutes avec une vitesse de déplacement de 6 km/h sur le réseau routier et 4 km/h en
dehors. Une fois de plus pris globalement on a l’impression que cette accessibilité est très bonne
(80 % de la population situé à 60 minutes d’une structure de santé), mais lorsqu’il faut considérer
les caractéristiques de ces structures, on se rend compte que la couverture est encore loin d’être
acceptable. Nous avons fait varier la vitesse de déplacement des populations pour rejoindre les
structures sanitaires en considérant 4 km/h sur le réseau routier et 2,5 en dehors du réseau routier et
nous avons obtenu une moins bonne accessibilité (70 % des populations situés à 60 minutes des
structures de santé). En fonction de notre connaissance du terrain mais aussi parce que nous
sommes en milieu rural, nous avons choisi 60 minutes de façon arbitraire, car nous n’avons pas pu
avoir les informations détaillées sur la politique nationale et locale en matière d’accessibilité aux
structures éducatives, sanitaires et aux points d’eau potable. Nous programmons de corriger cet
aspect une fois au pays en utilisant les seuils établis par les politiques en vigueur. Si ce seuil est
réduit à 30 minutes par exemple, les résultats seront totalement différents et nous verrons que
l’accessibilité est très limitée, si par contre il est augmenté à 90 min, on obtient une couverture
quasi-totale et très bonne. De plus toutes les catégories socio-démographiques ne peuvent avoir la
même vitesse de déplacement, nous avons illustré cela avec le cas des femmes enceintes dont
seulement 53 % de la population est situé à 60 minutes d’un centre de santé. Le plus important reste

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

que la méthode peut être utilisée pour l’analyse de l’accessibilité aux structures sociales ou non, les
résultats seront interprétés en fonction des normes et des politiques dans les territoires concernés.
Pour ce qui est de l’objectif spécifique numéro 3, nous pouvons dire que la méthode de
l’analyse multicritère permet une détermination objective des futures lieux d’implantation des
structures sociales même si dans notre cas, les poids ont été affectés de façon subjective aux
différents facteurs. Nous avons présenté plusieurs scenarii pour laisser une marge de manœuvre plus
ou moins importante aux décideurs. Mais il convient de signaler pour le regretter ici que comme
pour les autres objectifs, nous sommes partis sur des considérations personnelles ne pouvant pas
avoir les avis des experts et des décideurs sur l’attribution des poids. Cette démarche a également
été adoptée par Takem (2017). Certains facteurs socio-économiques comme la proximité aux routes,
l’électricité, l’eau potable, le relief, pouvaient être considérés dans cette analyse, mais faute de
données ceci n’a pas été fait. Ces autres facteurs pouvaient expliquer pourquoi les décideurs
pourront choisir une zone ou telle autre zone dans le but de minimiser les dépenses financières liées
à l’implantation des structures connexes reliées aux établissements sanitaires et scolaires
principalement. Nous comptons donc améliorer également cette partie en travaillant avec les
décideurs notamment les élus locaux dans les communes échantillonnées mais aussi et surtout les
experts dans les domaines concernés.
Certains sous-objectifs n’ont pas pu être réalisés durant notre séjour en Belgique faute de
données. Il s’agit de détermination des structures sociales prioritaires pour un renforcement et de la
réalisation d’un géo-portail pour chaque commune rurale. Pour ce qui est du renforcement des
structures sociales, nous ne l’avons pas fait faute de données. Pour le géo-portail également, nous
n’avions pas assez de données pour le concevoir. Ce géo-portail sera conçu pour chaque commune
et permettra de visualiser les cartes de distribution des structures sociales (établissements scolaires,
établissements sanitaires et points d’eau potable) avec leurs attributs de manière à ce que tout acteur
de développement (comité de développement, ONG/association, diaspora, élite urbaine, population
locale, …) désireuse de faire un don faire voir celles qui sont le plus dans le besoin. Mais nous
comptons poursuivre ces aspects avec les personnes ressources de retour au pays.

5. Conclusion
Cette étude montre comment les SIG dans l’ensemble et plus spécifiquement les SIG libres
peuvent contribuer au développement des communes à caractère rural qui sont très souvent
confrontées aux problèmes de finance. La contribution des SIG a été étudiée sur trois aspects à
savoir : l’inventaire et la gestion des structures sociales par le biais d’une base de données spatiale
et des cartes d’inventaire, l’accessibilité aux structures sociales par les populations grâce aux cartes
de surfaces de distance (isochrones et iso-distances) et la détermination des zones d’implantation
des futures structures sociales à travers l’analyse multicritères. Pour chacun de ces objectifs, il s’est
avéré que l’outil SIG donne des résultats scientifiquement pertinents, mais il convient de signaler
que la qualité des résultats obtenus dépend aussi de la qualité des données introduites dans les
logiciels SIG. Dans les perspectives, en dehors des outils que nous allons proposer aux
gestionnaires des collectivités territoriales décentralisées, nous comptons également introduire les
enseignements liés à l’utilisation des SIG libres dans le département de géographie dont nous
faisons partie.

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YEMELONG TEMGOUA Nadine : « Contribution des ‘SIG’ au développement des communes rurales du département
des Bamboutos (Ouest-Cameroun) dans un contexte de décentralisation », décembre 2018

6. Références bibliographiques
D’Aquino (P.) et al, 2002 : Un SIG conçu par les acteurs : l’opération pilote POAS au Sénégal.
Tome 31, 23-36 pp.
Guimdo (B-R), 1998 : Les bases constitutionnelles de la décentralisation au Cameroun
(Contribution à l’étude de l’émergence d’un droit constitutionnel des collectivités
territoriales décentralisées).Revue générale de droit, Volume 29.
Honguevou (S.) et al, 2014 : SIG et distribution spatiale des infrastructures hydrauliques dans
la commune de Zè au Benin. Afrique Science 10(2) 213 – 227.
Kengne Fodouop (F.), 2003 : Citadins et développement des campagnes au Cameroun. Yaoundé,
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Kuete (M.), 2001 : La ville paie sa dette envers la campagne des Hautes Terres de l’Ouest
Cameroun : Transformations des paysages, in Les montagnes tropicales : Identités,
mutation, développement. Talence, DYMSET, CRET, pp 369-381.
Nzosaba (P.C.), 2016 : SIG appliqué à la santé : élaboration de la carte de santé du district sanitaire
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Pegui (Y., F .), 2012: Décentralisation et fonctionnement des communes au Cameroun : cas de la
commune d’arrondissement de Yaoundé 2 (CAY 2), mémoire online.
PNUD, INS, 2010 : Rapport régional de profgrès des objectifs du millenaire pour le développement
Pourtier (R) , 2001 : Afriques Noires. Hachette, 255 p.
Takem Mbi (B.M), 2017 : L’Utilité des SIG et l’analyse multicritères pour la planification des
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Cameroun. Rapport de stage en SIG libres, Université libre de Bruxelles, 25 p.
Yemelong Temgoua N., 2007. Problématique de la contribution des élites extérieures au
développement local en milieu rural Bamiléké. Analyse du cas de Babadjou (Ouest-
Cameroun). Mémoire de Master de Géographie, Université de Dschang, 153 p.
Yemelong Temgoua N., 2017. Problématique de la contribution des émigrés internationaux au
développement des terroirs d’origine. Lecture à partir des zones rurales de la Région de l’
Ouest-Cameroun. Thèse de Doctorat Ph/D de Géographie, Université de Dschang, 427 p.

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