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2022 - 2023

Et leurs impacts sur les métiers


Professeure de guidance : Mme Gaublomme

Brieuc Dierickx
N° 7 6F
Table des matières
Introduction ............................................................................................................................................ 3
A. Pourquoi ce sujet et comment vais-je l’aborder ................................................................... 3
Définitions .............................................................................................................................................. 4
A. Qu’est-ce qu’une intelligence artificielle et les termes qui s’en suivent............................ 4
1. Les Réseaux Neuronaux ..................................................................................................... 5
2. Le Machine Learning ............................................................................................................ 5
3. Le Deep Learning ................................................................................................................. 5
Histoire de l’intelligence artificielle ..................................................................................................... 6
A. Comment a-t-elle été créée, par qui et comment elle a évolué ? ..................................... 6
Utilisations des intelligences artificielles ......................................................................................... 12
A. Où sont-elles utilisées et dans quels contextes ................................................................. 12
B. IA simples/faibles, tâches basiques ..................................................................................... 12
C. IA complexes/générales, tâches avancées .................................................................... 17
Développement de la problématique ............................................................................................... 18
A. Les impacts du développement de cette technologie sur nos métiers........................... 18
Première position sur le sujet ........................................................................................................... 19
A. Quel est mon avis sur la problématique avant d’avancer dans mes recherches ? ...... 19
Points de vue sur la problématique.................................................................................................. 22
A. Quels sont les différentes approches face à la problématique ? .................................... 22
1. Yann Le Cun (quand la machine apprend) ..................................................................... 23
2. Interview avec Patrick DE GEYNST ................................................................................ 28
Prédictions pour différents horizons ....................................................................................................... 32
A. Quelles seront les avancées de la technologie dans les prochaines années ?............ 32
Potentielles solutions ......................................................................................................................... 34
A. Les solutions face à la problématique ................................................................................. 34
Conclusion ........................................................................................................................................... 35
A. Que pouvons-nous tirer comme conclusion de tout cela ? .............................................. 35
Bibliographie ........................................................................................................................................ 36
A. Webographie .................................................................................................................... 36
B. Articles de presse et de revue et de presse ....................................................... 38
C. Livres ................................................................................................................................... 38

1
- Remerciements -

Tout d’abord, j’aimerais adresser mes plus sincères


remerciements à Mme Christine Gaublomme qui a été ma
professeure de guidance dans ce travail de fin d’étude. Je
la remercie grandement pour tous ses conseils et ses
réponses rassurantes à toutes mes questions.

Je souhaite également remercier tout particulièrement


Patrick De Geynst, qui a très gentiment accepté ma
demande d’interview et qui m’a été d’une aide précieuse
pour la réalisation de ce travail.

Enfin, il me tient à cœur de remercier Mme Anne Marie


Gasnerie qui m’a beaucoup conseillé pour ce travail et qui
fût une source d’inspiration prééminente dans la
réalisation de mon TFE.

Merci à tous ces intervenants, sans qui mon travail


n’aurait pas été possible et sans qui j’aurai été perdu à de
nombreuses reprises.

2
Introduction

A. Pourquoi ce sujet et comment vais-je l’aborder


Je n’ai jamais autant entendu parler d’intelligences artificielles que ces derniers temps. C’est
un sujet qui m’intéresse du fait de son caractère futuriste et le lien avec les nouvelles
technologies. J’adore m’informer et explorer ces technologies qui vont changer la façon dont
on vivra dans le futur. Les intelligences artificielles seront partie intégrante de notre quotidien
dans le futur, c’était donc pour moi un choix de sujet qui me paraissait évident.
La problématique m’est venue plus tard. C’est en réfléchissant aux problèmes que pose cette
technologie que j’ai trouvé l’impact sur les métiers. En effet, rien qu’en y pensant au préalable,
je me suis rendu compte que les intelligences artificielles pouvaient avoir un impact non
négligeable sur nos métiers et pouvait même en faire disparaitre certains.
Je vais donc dans ce travail de fin d’étude, aborder l’impact sur nos métiers que peuvent
avoir les intelligences artificielles. Avant de m’attaquer au cœur de la problématique, je
passerai par plusieurs chapitres qui vont introduire la problématique. Ceux-ci vont me
permettre de mieux connaitre et maitriser le sujet duquel je parlerai. J’aborderai l’histoire des
intelligences artificielles pour mieux se rendre compte de l’évolution de cette technologie
depuis les années 1940 jusqu’à aujourd’hui. Par la suite, j’aborderai les utilisations et
applications des intelligences artificielles dans le but de réaliser quelles sont les possibilités
d’utilisation dans notre société. En effet, connaitre les usages possibles de la technologie va
me permettre de mieux cerner l’impact que les IA vont avoir sur nos métiers dans le futur.
C’est seulement après ces chapitres que je vais préciser le problématique et définir cette
dernière en séparant et en développant les différents domaines dans lesquels les intelligences
artificielles vont potentiellement impacter nos métiers.
Je vais faire appel à plusieurs intervenants pour relever des points de vue différents sur la
problématique et faire appel à leur expertise ainsi qu’à leurs qualités d’experts. J’ai donc
décidé de m’aider de l’ouvrage de Yann Le Cun (Quand la machine apprend) et j’ai également
réalisé une interview avec Patrick De Geynst, tous deux experts dans le domaine des
intelligences artificielles. Je synthétiserai par la suite toutes ces idées pour en tirer des
similitudes ainsi que les différences.
Enfin, je conclurai en plusieurs points. Dans un premier temps, je reprendrai les différentes
idées communes avancées par les experts auxquels j’ai fait appel. Je vais également
référencer les solutions possibles pour éviter le remplacement de nos métiers ainsi que les
avancées probables de la technologie dans le futur. C’est uniquement après ces quelques
conclusions chacune spécifiques à un cas que je vais faire une conclusion globale pour
marquer la fin de mon travail et répondre à un maximum de questions posées lors de mon
travail.
J’ai utilisé différentes abréviations pour raccourcir le texte et aérer la lecture. L’objectif étant
d'éviter d’avoir des phrases beaucoup trop lourdes.

• TALN : Traitement Automatique du Langage Naturel


• IA : Intelligence Artificielle
• ML : Machine Learning

3
Définitions

A. Qu’est-ce qu’une intelligence artificielle et les termes qui s’en


suivent
Avant de développer la problématique ou même d’avancer dans le sujet, il faut s’assurer de
bien maitriser les concepts lorsque l’on parle d’intelligence artificielle. Il y a de nombreux
termes directement liés à l’intelligence artificielle. Voici donc une liste des termes (avec leurs
définitions) qui peuvent revenir lors de mon travail de fin d’étude et qu’il est essentiels à
comprendre pour bien saisir les explications et les développements de la problématique.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une intelligence artificielle ? Une IA est avant tout, comme son nom
l’indique, une intelligence qui n’est pas humaine, créé de toute pièce. C’est un programme qui
essaye de s’approprier les attributs de l’intelligence humaine pour réaliser des tâches simples
telles que repérer des objets sur une image, estimer les préférences d’un individu ou bien des
tâches plus complexes telles que conduire une voiture, tenir une conversation ou bien même
créer des œuvres d’art complexes. Ces intelligences artificielles sont toutes spécialisées dans
une discipline très spécifique et parviennent à exceller dans cette dernière.
La grande révolution par rapport aux programmes informatiques existants jusqu’ici, c’est que
l’IA va changer elle-même son code pour devenir de plus en plus efficace. Elle va se baser sur
des big data (d’énormes bases de données) ou bien sur les erreurs qu’elle fait pour trouver ce
qui fonctionne ou non. Au début de l’intelligence artificielle, ces données devaient être données
à l’IA par des humains, « des travailleurs de l’ombre » grâce à qui l’IA sera nourrie de données
et donc elle va se perfectionner et apprendre. Désormais, les intelligences artificielles se
basent sur les erreurs qu’elles font, elles savent qu’elles se trompent et vont se perfectionner
en essayant encore et encore leurs tâches jusqu’à ce qu’elles y parviennent.
Un premier terme à connaitre lorsque l’on parle d’intelligence artificielle, est celui d’algorithme.
C’est la base de tout programme informatique, et donc également de toutes IA. Mais alors
qu’est-ce qu’un algorithme :
Un algorithme est tout simplement une suite d’opération à exécuter. Dans la plupart des cas,
ces opérations sont effectuables par des ordinateurs et sont construites grâces à des
opérations mathématiques. On peut faire une comparaison très simple : une recette de cuisine
est un algorithme. La seule différence est que l’ordinateur est remplacé par un humain qui va
cuisiner. Ce dernier va exécuter les opérations explicitées dans la recette, comme le ferait un
ordinateur avec un algorithme.
Mais alors quelles-sont ces méthodes que les intelligences artificielles utilisent pour
apprendre ? Les intelligences artificielles se basent sur différents procédés pour apprendre et
se perfectionner pour être de plus en plus efficace. Ces procédés sont les suivant, et voici leur
définitions1 respective pour mieux comprendre le fonctionnement des intelligences
artificielles :

1
LE CUN Yann, Quand la machine apprend, La révolution des neurones artificiels et de l'apprentissage profond,
Paris France, Odile Jacob, 2019.

4
1. Les Réseaux Neuronaux2
Les scientifiques ont essayé de reproduire le fonctionnement du cerveau, en faisant
des milliers de connexions dans un réseau de neurones virtuels. Ce réseau est
composé de nombreuses couches qui contiennent des équations. Chaque équation du
programme est liée de manière plus ou moins proche avec les autres. Les données qui
passent par ce réseau vont faires des allers retours entre les différentes couches et ce
sont ces va et vient qui vont modifier les données d’entrée pour qu’il en sorte le résultat
escompté.

2. Le Machine Learning3
Cette méthode consiste tout simplement en l’apprentissage de l’IA par elle-même.
Comme son nom l’indique, c’est de l’apprentissage de la machine. L’algorithme va
donc analyser les données et expérimenter encore et encore pour devenir chaque fois
un peu meilleur. C’est un ensemble de techniques qui va permettre à l’IA d’apprendre
par elle-même. Il n’y a en soi pas de fin à cet apprentissage, ce n’est pas comme
apprendre à faire ses lacets, l’IA va toujours pouvoir apprendre et devenir encore
meilleure. En tout cas, nous ne sommes encore jamais arrivés à un stade où une IA
n’a plus besoin d’apprendre et qu’elle est déjà arrivée au maximum de ses capacités.

3. Le Deep Learning4
En français, l’apprentissage profond consiste à faire une succession de couches de
neurones pour que l’IA puisse nous fournir un résultat probant par rapport à ce qu’on
attend d’elle. Cette méthode se base en fait sur les réseaux neuronaux. L’IA va utiliser
le réseau de neurones pour apprendre et surtout, pour essayer d’avoir les réponses
que l’on attend d’elle. On donne des données en entrée et on demande que
l’intelligence artificielle nous sorte un résultat grâce à l’analyse de ces données. Les
données vont passer par des couches successives de neurones et vont être analysées
et modifiées en fonction des neurones par lesquels elles passent. Une fois toutes ces
couches traversées, les données auront été modifiées en un résultat qu’on attend de
l’IA. Elle va constamment changer les paramètres des équations de chaque neurone
pour que le résultat soit le plus proche de celui que l’on attend. C’est l’une des
techniques principalement utilisées dans le machine Learning. En effet, la succession
de couches de neurones peut être modifiée par la machine elle-même.

2
Site officiel Zaion, « Comment fonctionne l’intelligence artificielle ? », 20 octobre 2020, consulté le 21
novembre 2022
3
Site officiel DataScientest, « Deep Learning ou Apprentissage Profond : qu’est-ce que c’est ? », 28
septembre 2020, consulté le 22 novembre 2022
4 Site officiel DataScientest, « Deep Learning ou Apprentissage Profond : qu’est-ce que c’est ? », 28

septembre 2020, consulté le 22 novembre 2022

5
Histoire de l’intelligence artificielle
A. Comment a-t-elle été créée, par qui et comment elle a évolué ?

o Les prémices de l’intelligence artificielle.


La deuxième guerre mondiale fut un accélérateur du développement technologique
considérable, elle a permis de nombreuses avancés dans le domaine de l’informatique. C’est
donc dès les années 1940 que les chercheurs commencent à s’intéresser à des formes
d’intelligences artificielles. Leur objectif initial était de lier nos connaissances en informatique,
mathématique et électronique avec l’humain pour reproduire le fonctionnement du cerveau et
imiter ses capacités cognitives.
C’est donc en 1943 qu’un premier modèle mathématique de réseau de neurone est inventé
dans un article par Warren McCulloch et Walter Pitts. Ils vont publier le résultat de leur
découverte dans un article dénommé « A Logical Calculus of Ideas Immanent in Nervous
Activity » ou en français, « Un calcul logique des idées immanentes à l’activité nerveuse ».
Cette avancée majeure est considérée comme le commencement de l’histoire de l’intelligence
artificielle.

o Les avancées majeures.


S’en suivent de nombreuses découvertes et avancées qui vont chacune repousser encore un
peu plus loin les limites de cette technologie et la complexité des tâches qu’elles sont capables
de résoudre. Certaines conférences, études, chercheurs et publications majeurs sur les
intelligences artificielles vont alors émerger entre 1940 et 1960. On pourrait citer par exemple :

• Test Turing ou Jeu de l’imitation de Alan Turing (1950).


Le test Turing, du nom de son créateur, consiste à tester la
capacité d’une machine (intelligence artificielle) à imiter la
conversation humaine. Alan Turing est un mathématicien
anglais visionnaire, le décrypteur d’Enigma (système de
codage des massages de l’armée allemande pendant la
seconde guerre mondiale). Le fonctionnement de ce test est
très simple, ce n’est qu’une simple conversation entre une
personne et deux autres interlocuteurs : une machine et un
autre humain. Pour conserver une certaine simplicité et
universalité, la conversation se limite à des messages
textuels. Le but de la personne est de déterminer lequel des
interlocuteurs est une machine et lequel est humain dans
un temps imparti. S’il n’en n’est pas capable, la machine
passe le test avec succès. Malgré le caractère controversé
de ce test pour de nombreux experts, il est considéré
comme source du questionnement de la limite entre la Représentation du test Turing [1]
machine et l’humain. Ce test n’est malheureusement plus
jugé pertinent par les chercheurs actuels, les IA étant capables de réussir ce test sans

6
difficulté. De plus, la capacité de dialoguer ne représente qu’une forme très spécifique de
l’intelligence.

• LTM (logic theorist machine) (1900).


Créé par Allen Newell, Cliff Shaw et Herbert Simon, c’est un programme informatique qui
reproduit la capacité d’un humain à démontrer des formules mathématiques. C’est le premier
programme considéré comme étant une intelligence artificielle. Il a été capable de démontrer
38 des 58 théorèmes qui lui ont été donnés. Il fut présenté en 1956 lors de la conférence de
Dartmouth.

• Conférence au Dartmouth college (1956).


Plus considérée comme un atelier de travail que comme une conférence, elle a vu seulement
six personnes présentes tout au long de sa durée. Elle est fondatrice de la discipline, elle fut
un évènement majeur des débuts de cette technologie.
L’intérêt est grandissant pour cette technologie avangardiste et tous les grands chercheurs
des universités se fondent des laboratoires de recherches spécialisés dans le domaine. Que
ce soit John McCarthy et Marvin Minsky au MIT avec le « MIT Artificial Intelligence Project »
ou bien l’université de Stanford avec le « AI Lab » créé par John McCarthy, l’intelligence
artificielle est en plein essor.

o Le premier hiver de l’intelligence artificielle.

Malheureusement, les chercheurs se trouvent vite bloqués par des limitations technologiques.
Les ordinateurs de l’époque ont de bien trop petites mémoires que pour permettre le
fonctionnement d’intelligences artificielles faisant appel à de grandes quantités de données,
et limitant très fort l’utilisation d’un langage informatique. Le gouvernement américain va
arrêter le financement de projets de recherches dans l’intelligence artificielle (qui seront alors
annulés) et cessera d’apporter de l’intérêt à cette technologie à la suite du rapport ALPAC de
1966. Ce rapport met en avant le manque de progrès dans la traduction automatique du russe
vers l’anglais alors que les États-Unis étaient en pleine guerre froide. C’est ensuite au tour du
gouvernement anglais qui arrêtera de financer des projets de recherches à la suite du rapport
« Lighthill » qui souligne la désillusion des recherches dans ce domaine. Cet enchainement
d’évènements va rapidement faire s’effondrer l’engouement grandissant pour les IA dans les
années 1960.

o Regain d’intérêt des années 70.

C’est ensuite dans les années 1970 que l’intelligence artificielle va reprendre de l’ampleur et
le succès reprendra pour un court moment. C’est à ce moment qu’apparaissent les premiers
micro-processeurs et l’apparition de certaines intelligences artificielles relança l’attrait apporté
à cette technologie. Tout d’abord l’invention d’intelligences artificielles telles que MYCIN5 en
1972, ou bien la création de R16 en 1978. Les gouvernements américains et japonais se

5
Intelligence artificielle développée au MIT, spécialisée dans le diagnostic des maladies du sang et la
prescription de médicaments capable de copier le raisonnement humain (ses réponses étaient très
précises).
6
R1 ou bien « X Con » comme elle est appelée en interne à la Digital Equipment Corporation (ou DEC) est une
IA faite par John P. McDermott de CMU en 1978 pour aider à la commande des systèmes informatiques VAX de

7
mettent alors à investir dans des projets de recherches sur l’IA. Les entreprises dans
l’intelligence artificielle dépensent plusieurs milliards de dollars par an et l’industrie se
développe à grande vitesse.

o Le deuxième hiver de l’intelligence artificielle

Ce nouvel essor ne va malheureusement pas durer longtemps et rapidement, les IA vont


rentrer dans leur deuxième hiver comme certains disent. En effet, dans les années 1980-1990,
la programmation demandait beaucoup trop d’efforts pour les ambitions des chercheurs. A
partir de 200 à 300 règles, il commençait à y avoir un sérieux problème. En effet, les
intelligences artificielles de cette époque fonctionnaient de la manière suivante : on donnait
une suite de règles à l’IA et elle se débrouillait pour changer ses paramètres interne pour
qu’elle nous donne la réponse attendue en suivant ces règles. Un effet de « boite noire »
pouvait avoir lieu. Il y avait tellement de règles qu’on ne comprenait plus du tout par quel
cheminement l’IA passait pour donner la réponse qu’on attend. D’où le nom de boite noire, on
ne voit pas ce qui s’y passe à l’intérieur.
De plus, les systèmes « Lisp » utilisés perdent tout leur intérêt et le marché va finir par
s’écrouler. Un système Lisp est un ordinateur conçu spécialement pour écrire et exécuter des
programmes d'IA imposants, et adaptés au langage de programmation Lisp. Ces machines
étaient dédiées à un unique utilisateur. De plus, il existait d’autres alternatives moins chères
et bien moins complexes qui permettaient l’exécution des mêmes tâches. Cette perte d’intérêt
se manifeste même dans le fait que le terme « Intelligence Artificielle » était presque devenu
tabou et on préférait alors utiliser le terme de « informatique avancée » dans les universités.

o L’ère du Big Data et des super calculateurs

La victoire au jeu d’échec de Deep Blue face au champion du monde de l’époque Garry
Kasparov fut un réel tremplin qui a remis les IA sur le devant de la scène. En 1997, l’intelligence
artificielle Deep Blue affronte le champion du monde de l’époque, Garry Kasparov, et remporte
la partie. L’IA était très spécifique et n’était utilisable que dans son domaine de prédilection qui
est le jeu d’échec.

Elle envisageait toutes les combinaisons possibles et les pondérait pour voir laquelle d’entre
elle était la plus rentable et la probable de l’amener à la victoire. Les usages de cette IA
couvrent donc un périmètre très limité d’application, mais la symbolique de battre le champion
du monde est très forte et cela va redonner de l’espoir pour cette technologie.
L’IA va ensuite rentrer dans une nouvelle ère, celle du Big Data et des super calculateurs. Vers
2010, le développement de cette technologie a vu un essor gigantesque et la technologie a
avancé à une vitesse inimaginable quelques années auparavant.
Le développement à très grande vitesse de cette technologie peut être expliqué par differents
facteurs :

DEC en sélectionnant automatiquement les composants du système informatique en fonction des exigences du
client. : Site officiel DataScientest, « Intelligence Artificielle : définition, histoire, utilisations, dangers », mis en
ligne le 20 novembre 2022, consulté le 10 février 2023.

8
Tout d’abord, la masse énorme de données à laquelle nous avons accès. Cette masse,
appelée Big Data permet aux IA de s’entrainer sur des bases de données gigantesques et
d’avoir un nombre de modèles inimaginables. Par exemple, si l’on veut apprendre à une IA de
reconnaitre des images de chat. Il nous suffit de taper « chat » sur google et on tombera sur
des millions d’images qui en contiennent un. Cette accumulation de données est un atout
majeur dans la création d’IA et surtout, dans leur entrainement.
Ensuite, la montée fulgurante de
la puissance de calcul. Nos
processeurs et cartes graphiques
sont devenues ultra puissantes
et des opérations qui pouvaient
prendre des semaines avant
2010 ne prendront plus que
quelques secondes avec ces
nouveaux composants ultra
puissants. L’avantage est que
ces technologies restent assez
abordables pour la puissance de
calcul proposée. La loi de Moore
permet d’illustrer parfaitement ce
phénomène. Elle stipule que tous
Graphique du nombre de transistor (composants
les deux ans, la puissance de électroniques) par processeur chaque année) pour illustrer la
calcul des processeurs est Loi de Moore. [2]
doublée. Jusqu’à présent, cette loi s’est avérée être correcte et la puissance de calcul a
explosé par rapport à dix ans dans le passé. La courbe de la loi de Moore est exponentielle,
on comprend alors bien pourquoi les avancées faites dans le domaine ces dix dernières
années sont bien plus importantes que toutes celles faites avant, soit depuis le début de
l’histoire de l’intelligence artificielle. Un autre exemple en chiffre peut être fait pour se rendre
compte de cette augmentation drastique de la puissance de calcul de nos ordinateurs. A titre
de comparaison, l’ENIAC (un des premiers ordinateurs électroniques programmable construit
en 1945) était doté d’une puissance de calcul qui lui permettait d’effectuer environ 360
multiplications de nombres à 10 chiffres par seconde. Alors que les processeurs de nos
ordinateurs sont aujourd’hui dotés de plusieurs centaines de GFLOPS7.

7
Capacité d’opérations d’un ordinateur. Un GFLOP représente 1 milliard d’opérations par seconde. LE CUN
Yann, Quand la machine apprend, La révolution des neurones artificiels et de l'apprentissage profond, Paris
France, Odile Jacob, 2019.

9
Aujourd’hui, nous sommes dans
une ère d’exploitation des
données, un vrai atout pour les
intelligences artificielles qui se
basent et s’entrainent via
l’analyse de données. Toutes les
grandes entreprises se lancent
dans le domaine et investissent
en masse. Ce graphique nous
montre parfaitement ce grand
phénomène d’investissement
dans les intelligences artificielles.
On peut citer par exemple google
avec ses intelligences artificielles
de traduction, de reconnaissance
Graphique des investissements annuels des entreprises dans les
d’image, de reconnaissance
intelligences artificielles. [3]
vocale, etc.
On a d’ailleurs vu apparaitre de nombreuses intelligences artificielles au cours de ces
dernières années comme :

• Alpha Go (et Alpha Go Zero)


IA développée par google capable de jouer au jeu Go8, considéré comme très compliqué car
le nombre de combinaisons est extrêmement grand, bien plus que le nombre de combinaisons
possible au jeu d’échec (plus que le nombre d’atomes dans l’univers =
50'00000'00000'00000'00000'00000 soit 5x1026 atomes).

• Deep Blue
Comme dit plus tôt, cette intelligence artificielle a été capable, en 1997, de battre Garry
Kasparov, le champion du monde aux échecs à l’époque. La machine nécessaire à faire
tourner le programme de l’IA mesurait près de deux mètres et pesait 1,4 tonnes. Elle était
composée de 30 processeurs conçus pour examiner les positions des pièces sur l’échiquier.
Il était capable d’évaluer la qualité d’environ 200 millions de positions par seconde.

• Watson
Les 14, 15 et 16 février 2011, l’ordinateur Watson de la société IBM réussit à gagner au
Jeopardy, un jeu télévisé américain. Le programme éliminait les termes inutiles tels que les
prépositions, articles, etc. Il identifiait ensuite les mots significatifs et pour sélectionner la bonne
réponse, il cherchait ces mots dans une quantité phénoménale de textes. (Ces textes
provenaient de Wikipédia, d’encyclopédies, de dictionnaires, d’œuvres de littérature, etc.)
On peut également citer plus récemment les intelligences artificielles de l’entreprise Open IA
qui a le vent en poupe et a déjà créé de nombreuses intelligences artificielles plus puissantes
les unes que les autres. On peut par exemple citer les suivantes : GPT-3, Dall-E 2, Chat GPT.

8
Le jeu de Go est un jeu dans lequel il faut répartir ses pions (noir ou blanc) sur un échiquier. Les joueurs
doivent respectivement essayer d’avoir le plus de territoire possible. Pour se faire, il peuvent le conquérir ou
capturer ce qui a été conquis par l’adversaire en entourant ses pions.

10
Ces avancées majeures sont donc explicables par des conditions favorables avec l’essor du
Big Data et la croissance exponentielle de la puissance de calcul de nos ordinateurs. Mais un
autre facteur majeur peut expliquer ce développement soudain. En effet, les IA fonctionnent
différemment des intelligences artificielles utilisées auparavant, qui fonctionnaient en suivant
des règles pour donner les résultats qu’on attend d’elles. Il fallait, en plus de la création de ces
règles, étiqueter les informations apportées pour que l’IA apprenne, un travail massif si l’on
veut avoir une intelligence artificielle efficace car cette technologie a besoin d’un grand nombre
de données sur lesquelles s‘appuyer. Les intelligences artificielles modernes fonctionnent
totalement différemment.
On utilise aujourd’hui uniquement des techniques comme le Deep learning ou le machine
learning, ou l’IA va créer elle-même ses règles grâce à une quantité massive de données que
l’on va lui apporter. Les intelligences artificielles fonctionnent donc maintenant seules, sans
que l’on doive les lui dicter.

o Des nouvelles méthodes d’apprentissages dans notre monde moderne

Ces nouvelles méthodes sont bien plus efficaces, parmi ces dernières, c’est le Deep Learning
qui parait le plus prometteur de toutes pour de nombreuses utilisations. Déjà en 2003, Yoshua
Bengio, Geoffrey Hinton, et Yann LeCunn9 ont lancé un programme de recherche pour
démontrer que le Machine Learning est l’option la plus efficace. Des expériences ont eu lieu
chez Google, Microsoft et IBM. Ces dernières ont prouvé que ce type d’apprentissage (Deep
Learning, Machine Learning) réduisent de moitié les erreurs dans le cas de la reconnaissance
vocale. Des résultats semblables ont été démontrés par Geoffrey Hinton et ses équipes.
Voilà donc où nous en sommes aujourd’hui, l’essor de l’intelligence artificielle est énorme,
cette technologie est partout dans nos vies. Les masses de données sont utilisées par des
intelligences artificielles et des algorithmes pour nous proposer des produits ou du contenu
susceptible de nous plaire, certaines voitures sont équipées d’intelligences artificielles pour
assister la conduite de manière autonome, etc.

o L’avenir des intelligences artificielles

Mais nous ne sommes pas encore à l’apogée de cette technologie. Certains experts tel que
Yann Le Cun estiment que de nombreux progrès peuvent encore être atteints dans certains
domaines, comme par exemple, les systèmes de compréhension de texte. Nous sommes donc
encore susceptibles de voir de grandes avancées dans le domaine. Certains experts
s’inquiètent même de ce que deviendra cette technologie. En effet, de mille experts,
scientifiques, personnalités et personnes influentes dans le milieu de l’IA ont signés une
pétition qui appelle à un moratoire de six mois sur le déploiement d’intelligence artificielle telle
que ChatGPT. Parmi eux on peut citer Elon Musk (patron de Tesla), Steve Wozniac
(cofondateur d'Apple). Tous ces gens ont signé cette pétition car ils estiment que le
développement de ces technologies est beaucoup trop rapide et prend un caractère
imprévisible qui peut devenir dangereux s’il n’est pas maîtrisé. On voit donc ces derniers temps

9
Yoshua Bengio (chercheur de l’Université de Montréal), Geoffrey Hinton (chercheur de l’Université de
Toronto), Yann LeCunn (chercheur de l’Université de New York)

11
que les IA sont développées à une vitesse vertigineuse et il devient très difficile, même pour
les experts dans le milieu, de prédire ce que cette technologie va devenir dans le futur.
Maintenant que l’on a vu l’histoire de l’intelligence artificielle et le fait que cette technologie est
plus présente que jamais, nous pouvons désormais nous attaquer au reste de la
problématique.

Utilisations des intelligences artificielles

A. Où sont-elles utilisées et dans quels contextes


Pour répondre au mieux à la problématique posée, il est préférable de savoir quelles sont les
applications des intelligences artificielles. Je vais donc aborder où ces IA sont utilisées, dans
quels domaines, dans quels cas, etc. Aujourd’hui, les intelligences artificielles sont partout.
Dès que l’on allume notre téléphone, qu’on va sur un site internet ou un réseau social, il y a
une IA derrière. Elles se retrouvent partout dans notre quotidien sans forcément que l’on s’en
rende compte10. Les applications des IA se répandent sur une étendue de domaine si large
qu’il est difficile d’en dresser une liste exhaustive. Je vais donc essayer de lister un maximum
d’utilisations pour mieux discerner l’ampleur ces nombreuses utilisations. On peut scinder les
IA en deux catégories, celles qui effectuent des tâches simples, et celles qui sont capable
d’effectuer des demandes beaucoup plus poussées comme conduire une voiture de manière
entièrement autonome ou bien penser par elle-même par exemple.

B. IA simples/faibles, tâches basiques


Une intelligence artificielle appelée « étroite » (« narrow » en anglais) est une IA spécialisée
dans l’exécution d’une tache qu’elle va réaliser à la perfection. Dans cette catégorie, on
retrouve énormément d’algorithmes utilisés dans des réseaux sociaux ou bien dans des
assistants vocaux comme Siri chez Apple. Une utilisation massive que l’on fait des
intelligences artificielles, c’est la recommandation de produits et le ciblage de nos envies.
Comme le dit Patrick De Geynst dans son interview11, google fait déjà cela depuis longtemps.
Il regarde nos achats récents, les sites que l’on consulte et va nous proposer des articles qui
sont susceptibles de nous intéresser.

10 Site officiel du Parlement européen, « Intelligence artificielle : définition et utilisation », mis en ligne
le 07 septembre 2020, dernière modification le 29 mars 2021, consulté le 05 février 2023.
11 Voir l’interview avec Patrick De Geynst dans le dossier annexe, question 4.

12
Récemment, on a vu surgir de nulle part de nombreuses intelligences artificielles, pour la
plupart créé par une seule société : Open AI. Ces IA ont des rôles et applications très
spécifiques mais sont capables de résultats étonnants. Voici les IA que Open AI a développé :

• ChatGPT (GPT-4)12
On en a beaucoup entendu parler ces derniers temps. Cette IA ne plait pas à certains
professeurs et certaines universités ont déjà pris action pour éviter que les étudiants ne
l’utilisent pas. En effet, ChatGPT est capable de résumer le contenu de centaines d’articles et
sites en lignes pour en faire un compte rendu clair et organisé. Cette IA est donc capable de
générer des textes sur n’importe quel sujet donné avec une précision et une organisation
déroutante. ChatGPT est capable de faire des résonnements logiques, un exemple donné sur
le site de OpenAI est de demander des heures de réunion possibles en fonction des
disponibilités des différents intervenants. Il est également capable de créer des scénarios de
film, des histoires fantastiques voire des paroles de chanson. Cette IA répondra à toutes les
demandes que vous lui faites (sauf si cette demande ne respecte pas les règles établies par
OpenAI). Une des dernières possibilité qui a récemment été ajoutée est la reconnaissance
d’image. On peut par exemple donner une image avec différents ingrédients dessus et
demander à ChatGPT de nous dire quelle recette peut être faites à base de ces ingrédients.

12 Site officiel OpenAI, dernière modification en 2023, consulté le 21 mars 2023.

13
Rien de mieux qu’un exemple concret, j’ai donc demandé à l’IA de me dire quelles sont les
applications possibles d’une intelligence artificielle et les domaines dans lesquels celles-ci sont
utilisables. Voici la réponse qu’elle m’a donné :

- Brieuc :
« Peux-tu me dire quels sont les domaines dans lesquels les intelligences artificielles
peuvent être utilisées et quelles sont les applications possibles ? Fais-moi un compte-
rendu détaillé de toutes ces utilisations possibles en citant des exemples concrets. »

- ChatGPT :
« Les intelligences artificielles (IA) sont des systèmes informatiques qui ont la capacité
de traiter de grandes quantités de données et d'apprendre de ces données pour
accomplir des tâches spécifiques. Les IA sont devenues de plus en plus populaires ces
dernières années car elles ont la capacité de traiter des données complexes plus
rapidement et plus précisément que les humains. Voici quelques-uns des domaines
dans lesquels les intelligences artificielles peuvent être utilisées, avec des exemples
concrets d'applications.

La reconnaissance vocale et la compréhension du langage naturel : Les IA peuvent


comprendre les commandes vocales, les transcriptions de voix en texte, la traduction de
langues étrangères et même la reconnaissance d'émotions dans la voix. Des exemples
d'applications incluent les assistants vocaux comme Siri et Alexa, ainsi que les chatbots
et les systèmes de reconnaissance de la parole utilisés dans les centres d'appels.

La vision par ordinateur : Les IA peuvent être formées pour reconnaître les images, les
vidéos et les objets dans l'environnement. Des exemples d'applications incluent la
reconnaissance faciale, la détection de mouvements dans les caméras de sécurité et la
reconnaissance d'images médicales pour aider au diagnostic.

L'apprentissage automatique : Les IA peuvent être formés pour apprendre des modèles
à partir de données. Des exemples d'applications incluent la détection de fraude dans
les transactions financières, la prévision des ventes en fonction des données
d'historique de vente, et la personnalisation des recommandations de produits sur les
sites de vente en ligne.

La robotique : Les IA peuvent être utilisées pour contrôler les mouvements et les actions
des robots dans les environnements physiques. Des exemples d'applications incluent
les robots de surveillance et les robots de livraison.

14

La gestion des données : Les IA peuvent être utilisées pour trier et organiser les données de
manière plus efficace et plus précise que les humains. Des exemples d'applications incluent les
systèmes de gestion de la relation client, les systèmes de gestion de stock et les systèmes de
surveillance de la qualité dans la production.

Les jeux et la simulation : Les IA peuvent être utilisés pour simuler des environnements et pour
jouer à des jeux. Des exemples d'applications incluent les systèmes de simulation de conduite
pour la formation des conducteurs, les jeux vidéo et les jeux de stratégie.

En résumé, les IA peuvent être utilisées dans une grande variété de domaines, allant de la
reconnaissance vocale à la gestion des données en passant par la robotique et les jeux. Les
exemples d'applications mentionnés ci-dessus ne sont que quelques exemples de la large
gamme d'applications possibles pour les intelligences artificielles. »

• Dall-E 213
Dall-E 2 est la deuxième version de
Dall-E. C’est une intelligence
artificielle capable de générer et de
manipuler des images. Elle
fonctionne avec un « prompt », une
indication/ordre en français. Il suffit
d’écrire ce que l’on attend de l’IA et
elle va exécuter notre demande. L’IA
est donc capable de générer des
images en fonction de la description
qu’on lui donne. Elle est capable de Variantes d’une œuvre créés par Dall-E 2. [4]
faire apparaitre des éléments
particuliers qu’on lui aurait demandé sur l’image générée. Elle est même capable de suivre un
style particulier, un thème ou un concept. Une autre capacité de Dall-E 2 est d’étendre une
image/peinture. Il suffit de lui donner l’image en particulier et de lui demander de générer ce
qui se trouve autour de l’image. L’IA va donc créer de toute pièce une œuvre plus grande en
inventant ce qui se trouve autour de l’œuvre originale. Dall-E 2 peut également ajouter des
objets ou éléments à une peinture ou créer des variantes de celle-ci.

Peinture « La laitière » de Johannes Vermeer, 1660) étendue grâce à Dall-E 2 pour créer une œuvre unique. [5]

13
Site officiel OpenAI, dernière modification en 2023, consulté le 21 mars 2023.

15
• Whisper14
Whisper est un modèle de reconnaissance vocale qui peut transcrire, identifier et traduire
plusieurs langues. Il est donc capable de retranscrire ce qu’une personne dit à l’oral en un
texte en anglais. Il est également capable de traduire des textes d’autres langues vers
l’anglais.

Il existe évidemment bien d’autres utilisations possibles que celles d’une seule société (ici
OpenAI). Les IA sont devenues très répandues, bien plus que ce qu’on pense. De nombreux
usages s’appliquent à notre quotidien mais d’autres encore ont lieux dans le milieu
entrepreneurial. Lors de mon interview avec Patrick De Geynst, j’ai pu recevoir des
applications très spécifiques des IA. Voici donc encore de nombreuses autres applications
possibles pour une intelligence artificielle dans le quotidien15, et dans le milieu du travail16 :

• Assistant numériques
Nos téléphones sont désormais presque tous équipés d’assistants numériques, Siri chez
Apple, Alexa chez Amazon et l’assistant google dans les téléphones Android. Ils sont capables
de nous conseiller, répondre à des questions et nous donnent des recommandations.

• Traduction automatique
De nombreux logiciels de traductions existent, ils sont basés sur des intelligences artificielles
pour donner des traductions chaque fois plus efficaces. Ces technologies sont également
utilisées dans les sous-titrages automatiques.

• Conduite autonome ou assistée


Les véhicules autonomes ne sont pas encore la norme sur nos routes mais de nombreux
systèmes d’aide à la conduite existent déjà et sont basés sur l’utilisation de l’intelligence
artificielle. On peut citer par exemple les systèmes de maintien de voie (gardent le véhicule
dans sa voie), les systèmes de « cruise control » adaptatif (la voiture maintient une vitesse
donnée tout en ralentissant si une voiture bloque le passage en face d’elle), les systèmes de
freinage automatique (si une personne/voiture risque de causer un accident, la voiture va
freiner toute seule). Cependant, certaines sociétés développent la conduite entièrement
autonome et parviennent déjà à des résultats probants17. Malheureusement, souvent les
législations ne suivent pas et la conduite autonome n’est pas possible. Par exemple en
Belgique, ce genre de conduite entièrement autonome est complètement proscrite.

14
Site officiel OpenAI, dernière modification en 2023, consulté le 21 mars 2023.
15
Site officiel du Parlement européen, « Intelligence artificielle : définition et utilisation », mis en ligne le 07
septembre 2020, dernière modification le 29 mars 2021, consulté le 05 février 2023
16
Voir l’interview avec Patrick De Geynst dans le dossier annexe.
17
Anonyme, chaine YouTube « AI DRIVR », mise en ligne le 16 avril 2007, consulté le 20 novembre 2022

16
• Santé
Les chercheurs utilisent l’intelligence artificielle pour analyser des quantités de données
médicales énormes et tenter de repérer un modèle ou un motif récurrent qui pourraient mener
à des découvertes ou simplement à une amélioration des diagnostics. Par exemple, un
programme basé sur une intelligence artificielle a été développé par des chercheurs18 pour
analyser les appels d’urgence. Le programme est ensuite capable de détecter les arrêts
cardiaques (der la personne qui appelle) plus rapidement et efficacement que les opérateurs
des urgences.

• Détection de fraude
Les banques utilisent des intelligences artificielles pour détecter les fraudes mais aussi pour
prédire si un client sera capable de payer le crédit qu’il demande. En effet, l’IA va analyser de
grandes quantités de données et elle va pouvoir établir des modèles pour prédire la fraude ou
les défauts de payement.

• Détection de défauts sur des infrastructures19


Patrick de Geynst utilise dans son entreprise dans intelligences artificielles pour détecter des
failles sur les infrastructures de transport de l’énergie comme les pipelines par exemple. Ils
utilisent un drone qui suit les pipelines et qui, grâce à une caméra intégrée, va repérer les
failles et les analyser depuis le ciel. Les IA sont donc aussi bien pratiques dans des missions
d’analyse et d’inspection d’infrastructures pour repérer les failles et défauts et ensuite pouvoir
détailler la nature de la faille/défaut.

C. IA complexes/générales, tâches avancées


Ce type d’intelligence artificielle est comparable à l’intelligence humaine. On peut faire un
rapprochement avec les IA que l’on voit dans les films où elles sont capables de raisonner par
elles-mêmes mais aussi de bouger et faire des mouvements complexes ou bien parler et
comprendre ce qu’on lui dit. Ce serait une sorte « d’algorithme universel »20 capable
d’apprendre dans n’importe quel domaine donné et d’agir dans tous les environnements
possibles.
Ce genre d’intelligence artificielle n’existe cependant pas, nous ne sommes pas encore
capables de développer une intelligence aussi puissante et au domaine d’application aussi
large. On peut considérer les IA complexes comme étant l’objectif ultime des chercheurs en
IA. Toujours dans le but initial au début du développement des intelligence artificielles qui était
de copier l’intelligence humaine.

18
Site officiel du Parlement européen, « Intelligence artificielle : définition et utilisation », mis en ligne le 07
septembre 2020, dernière modification le 29 mars 2021, consulté le 05 février 2023
19
Voir question 6 de l’interview dans le dossier annexe.
20
Site officiel DataScientest, « Intelligence Artificielle : définition, histoire, utilisations, dangers », mis en ligne le
20 novembre 2022, consulté le 10 février 2023

17
Développement de la problématique

A. Les impacts du développement de cette technologie sur nos métiers


Avant de me lancer dans la comparaison des différents points de vue sur la problématique et
la vision de plusieurs intervenants, je vais préciser la problématique ainsi que développer
certains points au préalable.
Dans un premier temps, il faut différencier les métiers ou spécialisations qui seront impactées.
Je vais donc séparer ces derniers dans différentes catégories pour plus de précision dans mon
analyse. Je vais essayer de distinguer tous ces domaines de spécialisations pour être le plus
précis et pertinent possible. En effet, chaque métier est différent et les IA n’auront pas le même
impact sur chacun d’entre eux. Voici donc ces catégories :

• Domaine de la santé :
Cela concerne tous les gens qui travaillent dans un hôpital, une maison de retraite ou tout
autre métier médical. Cela peut aussi être un pédiatre, un podologue ou encore d’autres
métiers plus spécialisés dans la santé.

• Domaine de la conduite :
Ce domaine est très large, mais globalement, il comprend les chauffeurs de taxi, bus, tram,
etc. Que ce soit dans le transport de marchandise, de personne ou même le transport
personnel (du domicile à son lieu de travail par exemple).

• Domaine militaire :
Cette catégorie est assez explicite, elle comprend les soldats, commandants et autres
membres de l’armée, mais également les métiers qui tournent autour, tels que mécanicien
pour l’armée ou bien encore conducteur dans l’armée.

• Domaine manuel, construction, artisanat :


Ce domaine concerne tous les métiers manuels. On peut citer par exemple, les
boulangers, les plombiers, les ouvriers de chantier, les petits artisans (cordonnier,
serrurier, etc.) et bien d’autres encore. Globalement, cela regroupe tous les métiers qui ne
nécessitent pas un bagage de diplôme important et dont l’activité est basée sur le travail
manuel.

• Domaine politique :
Tous les politiciens, mais aussi les fonctions plus importantes comme bourgmestre
ministre, président, etc. Les métiers qui ont un impact dans le pouvoir décisionnel d’un
pays ou ville y font partie.

• Domaine social/métier à caractère humain :


Dans cette catégorie sont compris tous les métiers ayant un « caractère humain », soit car
l’interaction avec l’humain fait partie intégrante du métier soir car le métier nécessite une
sensibilité particulière, typique d’un humain. Sont donc compris les vendeurs et vendeuses,
les psychologues, logopèdes, etc.

18
• Domaine artistique :
Tous les métiers artistiques sont concernés. Que ce soit peintre, sculpteur, poète,
dessinateur, comédien, tous les métiers impliquant la création ou l’exécution d’une œuvre
artistique (peinture, pièce unique, performance artistique, jeu d’acteur, etc.)

• Domaine de la justice :
Cela concerne tous les métiers qui sont impliqués dans la justice. Du juge à l’avocat, ce
sont tous les différents intervenants qui sont concernés dans la justice, les procès
judiciaires, et autres.

• Domaine de l’apprentissage :
Cette catégorie englobe tout le corps enseignant, de la primaire à l’enseignement
supérieur. Tous ces professeurs qui transmettent les savoirs aux plus jeunes. Que ce soit
dans une école, à domicile, etc.

Comme on peut le voir ici, l’ensemble des domaines dans lesquels les IA peuvent être utilisées
est énorme. Le potentiel d’applications en tout cas est gigantesque, c’est donc en abordant la
question indépendamment pour chaque catégorie que je vais tenter de répondre à la
problématique de la manière la plus précise et pertinente possible. Je vais donc, par le biais
de plusieurs intervenants, essayer d’établir les impacts que les intelligences artificielles
pourront avoir sur notre société. Pour ce faire, j’ai interviewé Patrick de Geynst et je me suis
renseigné grâce à l’ouvrage de Yann Le Cun, tous les deux experts dans le milieu de l'IA. Je
vais, par la suite, résumer leur vision respective sur le sujet pour en tirer des similarités et
essayer de répondre à la questions soulevée par la problématique : Quels seront les impacts
sur les métiers causés par les intelligences artificielles ?

Première position sur le sujet

A. Quel est mon avis sur la problématique avant d’avancer dans mes
recherches ?
Ce chapitre se base sur les savoirs que j’ai acquis et mes connaissances sur le sujet avant la
réalisation de mon travail de fin d’étude. Je me base uniquement sur des vidéos YouTube ou
des sites que j’avais découvert via les réseaux sociaux ou autre. Mes sources ne sont donc
pas, pour la plupart, fiables d’un point de vue scientifique. Elles sont, au contraire pertinente
d’un point de vue personnel. En effet, elles m’ont permis de me forger un avis sur cette
technologie et m’informer sur ce dont elle est capable. C’est pour moi une bonne manière
d’entrer dans le sujet sans aller dans les détails ou réflexions poussées. C’est d’ailleurs tout
l’objectif de cette partie, donner mon avis sans aucune autre information que celles que je
connaissais antérieurement à mes recherches. Je pourrais donc voir si ma vision sur le sujet
était erronée ou bien si je me rendais déjà compte des enjeux et problèmes que posent les
intelligences artificielles.

19
L’impact sur les métiers :

• Changement de fonctionnement des métiers


Je pense qu’avec le développement de l’intelligence artificielle, beaucoup de métiers vont
changer et les gens vont travailler différemment en s’aidant de la technologie, voire s’adapter
à celle-ci. Je pense par exemple aux travailleurs dont le métier est assez pénible, ils seront
aidés par des algorithmes pour que leur tâche soit allégée. Pour expliciter mes propos,
regardons les travailleurs dans le bâtiment. Ils portent des charges lourdes et doivent utiliser
des outils lourds, dans le futur, ce seront des robots autonomes qui feront ce boulot à leur
place. Je pourrais effectivement citer les robots de Chez Boston Dynamics21, qui sont capables
de porter des charges lourdes ou bien même de faire des relevés sur des instruments de
mesure et encore bon nombre de taches pouvant être automatisées.
D’autres métiers plus artistiques aussi pourraient être radicalement changés. Je ne pense pas
qu’ils seront remplacés totalement par la machine car on perdrait toute sensibilité dans les
œuvres d’art. Mais les artistes pourraient s’aider d’intelligence artificielle pour se donner des
idées ou se lancer dans de nouvelles œuvres. Ce serait une sorte de remède contre le
syndrome de la feuille blanche que certains auteurs peuvent rencontrer. Cela peut être
considéré comme nécessaire à la création et à l’expression de la créativité. C’est sûrement le
cas pour bon nombre d’artistes, qui souhaitent garder l’aspect « créatif » de leurs créations.
Mais je pense que certains artistes vont faire usage de ces outils pour les aider dans leur
processus de création.
J’ai par exemple entendu parler de DALL-E 222,
qui est capable de générer des images,
peintures et dessins dans n’importe quel style
avec un simple texte descriptif. Cette IA est
même capable d’étendre des images déjà
existantes avec une précision et une
plausibilité impressionnantes.

l’IA a été capable de créer les contours de la


fameuse œuvre « La Joconde » de Da Vinci.
Cette extension de l’œuvre a été faite avec une
intégration très réaliste et indiscernable pour
une personne qui ne connaitrait pas l’œuvre.
On pourrait donc imaginer des artistes utiliser
une IA pour s’aider à avancer dans une œuvre
« Mona Lisa » étendue grâce à DALL-E 2 (IA) [6]
qu’ils ne savent pas comment continuer.

21
Site officiel Boston Dynamics, « Boston Dynamics », 2022, consulté le 21 novembre 2022
22
Site officiel LEPTIDIGITAL, « DALL-E 2 : de Quoi est Vraiment Capable l’IA qui Génère des Images
? », 28 juillet 2022, consulté le 22 novembre 2022

20
Un autre métier qui se verrait radicalement changer est le métier de rédacteur ou journaliste.
Aujourd’hui déjà, une intelligence artificielle est capable d’écrire des articles de presse23
quasiment indiscernables de ceux d’un humain. L’IA est même capable de se baser sur le
style d’une personne en particulier pour écrire dans son style.
On pourrait donc imaginer des rédactions qui utilisent l’intelligence artificielle pour générer des
articles de presse tout faits et ensuite modifier quelques détails pour y ajouter leur touche
personnelle (ce qui d’ailleurs, ne sera pas indispensable car l’IA peut déjà écrire avec un style
particulier).

• Métiers qui tendent à disparaitre


Je pense assez simplement que tous les métiers liés à la conduite sont voués à disparaitre.
On voit depuis quelques années que les voitures autonomes sont capables de plus en plus
d’exploits24. De plus, dans certains secteurs comme l’aviation, les pilotes automatiques sont
déjà fort répandus. Le changement vers des transports sans aucun conducteur prendra du
temps et cela ne sera pas facile à accepter. Je pense que monsieur et madame tout le monde
ne sont actuellement pas prêts du tout à vivre aussi proche d’un robot. Que ce soit pour les
conduire à leur travail, leur maison, etc. Mais avec l’expansion continuelle des technologies et
surtout des algorithmes et intelligences artificielles, je pense que les gens auront moins de
difficulté à accueillir ces nouveautés dans leur quotidien.
Pour moi, il y a d’autres métiers qui sont très certainement en train de se faire remplacer par
l’IA. Ce sont les métiers répétitifs ou ceux qui ne nécessitent que très peu de capacités
intellectuelles et qui sont forts simples à réaliser. Je pense par exemple, comme je l’ai cité plus
haut, aux métiers qui consistent à prendre des relevés de données sur des capteurs
industriels25 ou bien les personnes qui prennent les commandes en ligne des gens dans
d’énormes hangars26. Ou bien aussi les métiers d’inspection, que ce soit en l’air ou bien dans
des terrains accidentés, des drones27 sont capables de prendre des photos d’une précision au
millimètre près. Ce qui me fait penser tout cela est surtout le fait que tout cela est à un prix
bien moindre qu’un salaire d’un humain qui risque de commettre des erreurs et qui a besoin
de prendre des pauses.
Et ce dernier point est important, c’est ce qui va, pour moi, déterminer si un métier est
remplaçable ou non par l’IA. S’il est relativement simple à réaliser, les machines pourront alors
le faire bien mieux que l’humain. De plus, la machine sera dans la grande majorité des cas,
moins chère que l’humain à qui il faut verser un salaire, lui laisser prendre des pauses, le
former, éventuellement le payer malgré une maladie ou autre. Et c’est ce qui va, dans notre
société capitaliste, inciter les gens à choisir l’intelligence artificielle qui est moins chère, plus
efficace et ce, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept.

23
Site officiel Les Numériques, « GPT-3, l'intelligence artificielle qui écrit des articles (presque)
seule », 08 octobre 2020, consulté le 20 novembre 2022
24
Anonyme, chaine YouTube « AI DRIVR », mise en ligne le 16 avril 2007, consulté le 20/11/2022
25
Site officiel Boston Dynamics, « Boston Dynamics », 2022, consulté le 21 novembre 2022
26
Site officiel Boston Dynamics, « Boston Dynamics », 2022, consulté le 21 novembre 2022
27
Gautier Veltri, chaine YouTube « Gautier Veltri », mise en ligne le 21 novembre 2016, consulté le 20
novembre 2022

21
• Métiers qui vont apparaître
L’arrivée de l’intelligence artificielle ne va pas uniquement faire disparaître des métiers en
masse et en changer de nombreux autres, elle est aussi créatrice de nombreux autres métiers.
Une intelligence artificielle base son apprentissage sur l’analyse de milliers de données et va
s’en servir pour apprendre de ses erreurs. Mais les erreurs doivent bien être pointées par
quelqu’un ou bien, quelqu’un devra bien dire à l’IA quelle est la réponse que l’on attendait
d’elle. J’imagine donc que l’on pourra voir émerger des métiers tels que « professeur
d’intelligence artificielle ». Un métier pilier dans ce milieu sera aussi le métier de codeur. Il
sera, à mes yeux, très important au futur et je pense que les entreprises telles que open IA
vont chercher des développeurs capables de créer des IA complexes. Dans cette même
optique, je pense que certaines recherches pourront être lancées et donc nécessiter le
recrutement de chercheurs en informatique. Que ce soit pour créer de nouvelles manières
pour que les algorithmes apprennent ou bien simplement pour perfectionner les méthodes
existantes, de nombreux chercheurs pourront être nécessaires. On pourrait également voir
apparaitre le métier de « réparateur d’IA ». des développeurs moins compétents qui
viendraient faire de petites IA simples ou réparer les erreurs qu’elles pourraient faire. Dans
l’ensemble, je ne pense pas que l’IA va créer beaucoup de métier par rapport au nombre très
important de métiers qu’elle va faire disparaitre ou radicalement modifier. Les métiers créés
seront plus, pour moi, des métiers de maintenance ou bien de création d’IA.

• Conclusion de l’impact
Dans l’ensemble, j’ai l’impression que les métiers impactés seront premièrement les métiers
les plus simples intellectuellement et qui sont plus manuels. Ce seront ensuite les métiers plus
intellectuels qui, eux, se verront impactés. Ils ne disparaitront pas pour la plupart mais l’IA
viendra les épauler, comme un outil annexe. Et, enfin l’IA créera quand même de l’emploi.
Certes pas énormément et pas beaucoup de nouveaux métiers en tant que tel, mais les
métiers existants liés à l’informatique et qui seront formés à l’utilisation et le développement
des IA se verront fort valorisés. On se dirige vers une société qui nécessite de plus en plus
l’utilisation de l’IA et qui en fait de plus en plus l’usage là où on ne l’attend pas. Je n’exclus
donc pas la possibilité pour que toutes ces estimations se voient modifiées par une avancée
majeure dans le milieu.

Points de vue sur la problématique

A. Quels sont les différentes approches face à la problématique ?


Pour développer la problématique, j’ai dû faire appel à des experts dans le sujet qui ont une
vision plus objective et une connaissance du sujet bien plus étendue que moi. Je vais donc
exposer le point de vue de chacun de ces intervenants sur les catégories explicitées dans le
chapitre IV. Par la suite, je pourrai comparer leur points de vue respectifs et appuyer sur les
similarités et différences dans leurs résonnements et/ou avis sur la problématique. Il est
important de préciser que l’entièreté de ce chapitre n’est que la vision de Yann Le Cun et de
Patrick De Geynst, et de personne d’autre (sauf s’il est clairement explicité que ce sont les
paroles ou le point de vue d’une autre personne).

22
1. Yann Le Cun (quand la machine apprend) 28
• Qui est Yann Le Cun ?
Yann Le Cun est né le 8 juillet 1960 à
Soisy-sous-Montmorency en France. Il est
diplômé de l’ESIEE Paris en 1983, il part
ensuite à l’université Pierre et Marie Curie
ou il y effectuera un doctorat. Il est
aujourd’hui chercheur dans le milieu de
l’intelligence artificielle et s’est spécialisé
dans l’apprentissage machine (Machine
Learning) et l’apprentissage profond
(Machine Learning). Il a travaillé pour Meta
(Facebook), l’université de New York, les
laboratoires Bell, l’école d’ingénierie
Tandon de l’université de New York. Il a
vécu une grande partie de sa vie aux
États-Unis pour mener à bien ses
recherches sans être limité par le cadre
mis en place en France. Dans son livre, il
va d’ailleurs critiquer le manque de moyen
et d’aide de la part de l’état français pour Yann Le Cun [7]
les chercheurs.
Yann Le Cun est un chercheur très actif et il a publié plus de 130 documents et articles sur les
réseaux de neurones, la reconnaissance d’images, la vision artificielle et plus globalement sur
les intelligences artificielles. En mars 2019, Yann Le Cun s’est vu attribué, aux côtés de
Yoshua Bengio et Geoffrey Hinton, le prix Turing 2018 de l’Association for Computing
Machinery, le Nobel de l’informatique.

Yann a contribué à créer le Partnership on AI (PAI), partenariat sur l’intelligence artificielle en


français. Cette association réunis une centaine de membres : des grandes entreprises, des
géants de l’internet, des sociétés savantes, des organisations de défense des droits, des
médias, des groupes universitaires, et bien plus encore. Y sont débattus des questions
d’éthique, ils alertent sur les dangers et ils publient des recommandations sur les intelligences
artificielles. PAI mène des recherches sur six thèmes :
- L’IA et les systèmes « life critical », qui peuvent mettre en danger la vie humaine.
- L’IA équitable, transparente et responsable.
- L’influence de l’IA dans l’économie et le travail
- La collaboration Homme-machine.
- L’influence sociale et sociétale de l’IA.
- L’IA et le bien-être social.

28
LE CUN Yann, Quand la machine apprend, La révolution des neurones artificiels et de l'apprentissage
profond, Paris France, Odile Jacob, 2019.

23
• Impact sur la société.
Selon Yann Le Cun insiste sur le fait que le développement massif des intelligences
artificielles ces derniers temps suscite énormément de question. Parmi elle, on peut se
demander si elles sont une menaces, et si on ne risque pas de voir surgir des armes
intelligentes et des robots tueurs ? Il insiste également sur l’impact qu’auront les IA sur notre
société. Elles vont bouleverser notre économie ainsi que créer de nombreux métiers et en faire
disparaitre de nombreux autres. Ces changements vont profiter à différentes personnes et il
est important d’analyser la question de manière objectif. En effet notre raisonnement est
brouillé par des références qui ont influencés notre vision sur le sujet. On a tous déjà entendu
parlé d’une histoire de robots tueurs qui se rebellent contre les humains. Mais cela veut-il dire
que les avancées dans le domaine et les capacités de ces technologies doivent être limitées
par des lois et règlementation. On revient alors sur un point également avancé par Patrick De
Geynst lors de son interview. Selon lui, les IA sont actuellement limitées dans leur utilisation
par les législation rétrogrades en Europe. Le coté juridique pose alors dans les deux cas, une
limitation pour les intelligences artificielles. Dans un cas, c’est dès aujourd’hui qu’elles sont
limitées. Dans l’autre cas, les législations futures vont limiter les IA et cet impact est donc
encore à venir.
Un autre point qui revient chez Yann Le Cun ainsi que chez Patrick De Geynst, est l’impact
qu’auront les intelligences artificielles sur la productivité. Yann avance simplement le fait que
les IA vont drastiquement améliorer notre productivité et l’efficacité de nos métiers en général.
Alors que du côté de Patrick, lui avance le choix que notre société a sur la direction qu’elle va
prendre. Une société penchée sur l’efficacité et l’efficience aura plus facilement tendance à
faire usage des IA. Alors que, au contraire, une société penchée sur la promotion des métiers
ou de la tradition aura, elle, plus tendance à limiter l’utilisation des intelligences artificielles. En
tout cas, elle ne va pas autant la promouvoir qu’une société qui prône la rentabilité.
Un autre problème selon Yann Le Cun, est le fait que nos compétences vont devenir obsolètes.
Cependant, il insiste sur le fait que le déploiement des IA ne sera pas aussi rapide et soudain
que ce qu’on peut le penser. En effet, Erik Brynjolfsson du MIT, aujourd’hui chercheur (proche
de Yann Le Cun) avance le fait que les intelligences artificielles ne vont pas être totalement
acquise par la société avant un petit temps. Selon lui, la pénétration d’une GPT dans la société
est ralentie ou limitée par le temps qu’il faut à ses utilisateurs pour apprendre à l’exploiter. Si
on compare cela à l’informatique, c’est la même chose.

L’informatique n’a augmenté la productivité qu’à partir de 1990, temps qu’il a fallu pour
apprendre à se servir d’un clavier et d’une souris. Toujours selon Erik, il faudra au moins
quinze à vingt ans pour que les intelligences artificielles soient complètement intégrées à notre
société.
Yann ajoute également que l’IA et ses applications rendent plus précieux ce avec quoi elles
ne peuvent pas rivaliser : l’expérience humaine authentique. L’automatisation a déjà baissé
les prix de produits manufacturés et l’injection des intelligences artificielles dans l’industrie va
encore accentuer cette baisse de prix. Mais les services, les produits artisanaux ne sont pas
touchés de la même façon. Il prend un exemple très simple : Un lecteur de Blu-Ray de salon
coute environ 70€, c’est un bijou de technologie qui rassembles beaucoup de composants
avancés. Mais il est fabriqué à la chaine dans une usine par des machines. D’un autre côté,
un pot en céramique artisanal. Sa fabrication relève d’une tradition millénaire, il est peint à la
main, « il est d’une émouvant rusticité ». Ce pot coutera 500, 600 voire 700€. La différence est
le caractère unique de l’objet vendu.

24
C’est la même chose avec les performances comme des concerts. « Nous valorisons de plus
en plus la création et l’expérience unique. A l’inverse, nous valorisons de moins en moins les
produits de masse. Le futur est aux métiers de la santé, de l’art, de la science, de l’éducation,
du sport, … qui font la part belle à ces aspects sensibles. »

• Impact sur l’économie


Yann Le Cun avance un point intéressant qui est l’impact des IA sur l’économie. Il est
indirectement causé par l’impact qu’elles auront également sur les métiers, mais pas
seulement. D’après des experts économistes proches de Yann Le Cun, les intelligences
artificielles (tout comme la machine à vapeur, l’électricité ou bien même l’informatique) sont
des GPT. C’est-à-dire des « General purpose technology » ou technologie d’usage général en
français. Ce sont des technologies qui vont se répandre dans notre société et transformer
profondément notre vie économique. Yann Le Cun va ici encore plus loin que Patrick De
Geynst en considérant les IA comme la suite de l’informatique mais également en comparant
son impact sur la société à celui de l’arrivée de technologies telles que la machine à vapeur
ou bien l’électricité. Ces GPT vont donc également avoir un grand impact sur les métiers,
beaucoup seront déplacés et certains vont surgir. Ces nouveaux métiers qui vont surgir, sont
très difficiles à imaginer pour nous aujourd’hui. Yann Le Cun compare cela aux métiers créés
ou justes impactés par les réseaux sociaux comme Instagram29, Facebook30 ou bien
YouTube31. Personne n’aurait imaginé il y 20 ans que des créateurs de contenu audio-visuel
pourraient vivre de leur passion grâce au contenu qu’ils publient sur YouTube. Personne
n’aurait imaginé non plus qu’un artisan puisse trouver des acheteurs dans le monde entier
grâce à Instagram ou Facebook. Un autre exemple pour illustrer ses propos que Yann Le Cun
avance est la part de population qui vit de l’agriculture. En 1870, la moitié de la population
française vivait de l’agriculture. Aujourd’hui c’est un vingtième des Français qui en vivent. Nos
habitudes changent et par conséquent, nos métiers aussi. « On s’est ajustés et on va encore
s’ajuster ».
Ce qu’avance également Yann Le Cun est que les inégalités risquent surement de se creuser.
En effet, les revenus liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle (dans tous les domaines
confondus) ne seront pas reversés équitablement. Pour éviter cela, les gouvernements
devront mettre en place des mesures fiscales.

29
Réseau social sur lequel les utilisateurs peuvent publier des photos ou vidéos et communiquer avec leurs
amis. Il est possible de publier des photos/vidéos appelées story disponibles uniquement pendant 24 heures.
30
Réseau social sur lequel les utilisateurs peuvent publier des photos ou vidéos et communiquer avec leurs
amis.
31
Réseau social qui permet de publier des vidéos plus ou moins longues, ainsi que de visionner celles des
autres utilisateurs ou créateurs de contenu, qui en ont fait leur métier.

25
• Impact sur les métiers
L’automatisation a remplacé les métiers qui consistaient en des tâches répétitives ou bien
pénibles. Les intelligences artificielles, elles, vont remplacer les humains dans des taches qui
requièrent un niveau de sophistication dans la perception, le raisonnement, la prise de décision
ou la planification d’action.
En revanche, Yann Le Cun confirme, tout comme Patrick De Geynst, que certains métiers ou
spécialisations ont plus de chances de ne pas/moins être impactés par les intelligences
artificielles. Effectivement, les emplois dans des postes qualifié, créatifs, centrés sur la relation
humaine ou le service à la personne ont moins de chance de se voir un jour remplacés. Au
contraire, les métiers qui peuvent être complètement codifiés ou automatisés ont de fortes
chances d’être remplacé par une IA.

• Domaine de l’apprentissage :
D’après Yann, pour profiter pleinement de l’essor et plus simplement des pleines capacités
des IA, il est nécessaire que les états investissent dans l’enseignement. Pour lui, cet
investissement doit être fait à tous les niveaux, du primaire au supérieur. Il faut préparer les
gens à la transformation et créer un écosystème favorable à l’innovation. Ici aussi, un
rapprochement peut être fait avec les propos de Patrick De Geynst. Lui aussi estime que le
système éducatif actuel n’est pas adaptés aux changements qui vont arriver avec le
développement des intelligences artificielles. Lui va même plus loin en affirmant que c’est la
manière dont on apprend à l’école qui doit être changée.

• Domaine de la conduite :
Pour Yann Le Cun, il est irrémédiable que les métiers dont l’activité consiste en la conduite
d’un camion, taxi, etc. seront remplacés. En effet, les véhicules autonomes vont plus que
probablement remplacer tous ces métiers.

• Domaine de la santé :
Dans le domaine médical, les IA aident déjà les médecins. Dans le cas des radiologues par
exemple, les intelligences artificielles les épaules déjà. Cela permet de faire des examens plus
fiables et moins chers. Le patient y gagne et le médecin gagne également dans la qualité de
son travail. Les IA spécialisées en reconnaissance d’image sont désormais capable de
détecter une tumeur sur des images radios.
Pour Yann Le Cun, les intelligences artificielles dans le domaine de la santé et celui du
transport vont sauver des vies. Il ajoute par la suite que tous les métiers sont concernés par
ces changements.

26
• Quelques applications
Yann Le Cun soulève plusieurs utilisations dans son livre, voici une grande partie d’entre elles,
si elles n’ont pas déjà été citées dans le chapitre à ce sujet. « L’IA, avec sa puissance
d’analyse, de reconnaissance et de classification automatique, aide l’être humain dans toutes
sortes de taches qu’il assurait seul jusque-là. En un mot, elle est partout ! »
Une application fort répandue est la reconnaissance d’image. Par exemple, lorsque l’on tape
un mot dans un moteur de recherche, cela mobilise une puissante infrastructure. Pour que la
réponse soit la plus ajustée à la demande, il faut qu’une IA soit passée au préalable sur des
millions voire des milliards d’images qu’elle a appris à reconnaitre. Chez Google, des
intelligences artificielles tournent en permanence pour étiqueter nos photos et bon nombre des
images sur internet. Ces IA ont dû être entrainées à la main, soit par des employés de Google,
soit par des gens payés soit par nous*même lorsqu’on nous demande si une voiture apparait
sur une image par exemple.
Cette capacité de reconnaissance d’images permet de filtrer et éliminer les contenus visuels
violents, haineux ou bien pornographiques. Les IA qui reconnaissent ces images ont, elles
aussi, dû être entrainées à la main par des humain qui ont étiqueté ces images d’horreurs.
Mais la reconnaissance d’image a aussi des applications plus pacifiques comme l’identification
de plantes, d’insectes, d’oiseaux, etc. C’est également très pratique pour les non—voyant, car
même une vidéo peut être analysée, et l’intelligence artificielle est capable de classifier les
actions qui se déroulent dans une vidéo.
Une application plus vague avancée par Yann est la capacité d’une IA à identifier la similarité
entre deux éléments, tels que des images, vidéos ou textes. Il n’est même pas nécessaire
pour l’intelligence artificielle de reconnaitre le contenu des éléments comparés. Les usages
sont multiples, on peut citer par exemple la recherche d’information, le filtrage de contenu ou
même la reconnaissance d’image d’objets spécifiques. Une de ces application cruciales est la
détection et la suppression de contenu sensible tel que des vidéos de propagande terroriste.
Yann le Cun lui-même a fait usage de cette application dans les années 1990, dans le cas de
la vérification de signature. Il a utilisé cette méthode de détection de similarités qu’il a baptisé
« réseau siamois ».
Yann le Cun présente également une application qui est la reconnaissance de la parole. L’IA
doit, dans un premier temps, devoir numériser le son qui lui est donné, c’est à dire transformer
ce programme en une suite de chiffres qu’elle va pouvoir analyser. Elle va ensuite séparer le
canal sonore numérisé en une suite de phonèmes. Un phonème est simplement un son, en
français, on utilise les phonèmes « ou », « oi », « o », « a », « ta », etc. C’est seulement après
ces deux étapes que l’intelligence artificielle va pouvoir identifier les mots parmi les phonèmes
reconnus précédemment. Pour ce faire, elle va se baser sur des séquences de mots probables
dans la langue en question. L’IA va enfin chercher parmi ces séquences celle qui correspond
le mieux à ce qu’elle a reçu en signal d’entrée. Ce genre de système est ainsi utilisé dans
presque toutes les applications où la parole est impliquée. Les assistants virtuels tel que Alexa
ou encore le sous-titrage automatique font appel à de la reconnaissance vocale.
Yann Le Cun cite encore de nombreuses autres applications sans préciser beaucoup plus les
tenants et aboutissements. Parmi elles, il y a la conduite autonome, la science (la classification
de galaxies, la découverte d’exoplanètes, l’analyse d’expériences scientifiques, la conception
de matériaux aux propriétés nouvelles, la prédiction du pliage idéal de protéines pour assurer
une fonction spécifique tel que la contraction d’un muscle, etc.)

27
2. Interview avec Patrick DE GEYNST 32
• Qui est Patrick De Geynst ?
Patrick De Geynst est Entreprise Architect
dans une entreprise d’une centaine de
personnes nommée « Satellite ». Le but de
l’entreprise est de donner des visions de
l’informatique et d’essayer que l’informatique
vienne en aide, par le biais de l’intelligence
artificielle, à différentes sociétés. Ils travaillent
principalement pour tout ce qui est secteur de
l’énergie. Par exemple Engie, Elia, etc. qui
fournissent l’électricité, le gaz et s’occupent
également les infrastructures pour transporter
l’énergie (par exemple les pipelines). Patrick
de Geynst est entouré de développeurs et
d’autres Entreprise Architect dans son travail
quotidien. Il est donc habitué à travailler avec
des outils basés sur l’intelligence artificielle.
Son expertise dans le sujet va me permettre
Patrick De Geynst [8]
d’éclairer certains points et de donner sa vision
sur le sujet. Par le biais d’une interview je lui ai posé des questions et voici les idées qui en
ressortent sur chacun des domaines explicités dans le chapitre IV :
La vision globale de Patrick De Geynst sur le sujet est très cyclique. Pour lui, l’intelligence
artificielle n’est qu’une nouvelle branche de l’informatique qui est une discipline qui a explosé
il y a une trentaine d’années. Et, comme pour le début de l’informatique, l’IA va impacter la
société et faire disparaitre des métiers pour atteindre une meilleure rentabilité ou une meilleure
efficacité. Une exemple qu’il donne est celui d’employés dans la gestion de stock. Il y a
quarante ans, ils devaient être quatre pour gérer les stock correctement. Aujourd’hui il ne suffit
plus que d’une personne et d’un programme qui va gérer les stocks. Donc, pour lui, les
questions que l’on se pose aujourd’hui avec les IA sont les mêmes qu’il y a quarante ans avec
les débuts de l’informatique : Est-ce que les gens vont être au chômage ? Qui cela va
remplacer ? Comment ça va nous aider ?
Avant de parler de l’impact sur nos métiers, Patrick de Geynst souligne le côté « législation »
qui pose des problèmes et limite l’expansion des technologies d’intelligence artificielle. En
effet, en Belgique (en en Europe en général) les lois et législations qui régulent l’usage des IA
sont fort en retard. Par exemple, aux Etats Unis, les voitures entièrement autonomes sont
légales. En Europe, les voitures autonomes sont autorisées mais le moindre accident causé
(en partie ou entièrement) par l’IA, seront à la charge du conducteur. Il y aura donc toujours
une limitation juridique pour ces intelligences artificielles que l’on utilisera au quotidien. Cette
question juridique se pose donc dans tous les domaines sans exceptions et c’est elle qui va
limiter ou non la disparition de métiers.

32
Voir l’interview dans le dossier annexe.

28
L’impact des intelligences artificielles dépend également du cadre dans lequel la technologie
est déployée. En effet, la société peut d’une part, être centrée sur la productivité et la
rentabilité. Dans ce cas, elle promouvra l’usage des IA et donc, l’impact sur les métiers sera
conséquent. D’une autre part, la société peut vouloir garder un facteur humain et donc moins
promouvoir les intelligences artificielles, ce qui aura pour effet de conserver certains métiers
qui auraient pu être remplacés par des IA. C’est malheureux pour la société, les gens qui
seront directement impactés par ces changements. Mais, d’un autre côté, c’est bénéfique pour
la rentabilité et aussi pour ceux qui, soit ont fait de grosses études et ont un bagage
universitaire important, soit ont un métier avec un caractère plus « humain ».

• Impact sur les métiers

• Domaine de l’apprentissage :
Un premier « métier » qui va être impacté par les intelligences artificielles selon Patrick De
Geynst, c’est celui d’élève. Ce n’est pas un métier à proprement parlé mais si le rôle ou la
manière de travailler d’un élève change, le métier de professeur va, par conséquent, être
impacté lui aussi. On peut déjà voir, avec ChatGPT par exemple, que les élèves travaillent
différemment. Ils vont s’aider de l’IA pour résumer des informations dans le but d’en faire un
exposé, une rédaction, un poème, etc. Dans les universités, les professeurs changent déjà
leur manière d’évaluer les élèves. Pour éviter que leur travail n’ait été écrit par ChatGPT, les
professeurs évaluent les étudiants à l’oral. Certes, ils peuvent toujours s’aider de ChatGPT
pour préparer leur oral, mais ce sont bien les compétences et capacités de l’élève qui sont
évaluer ici. On peut donc en conclure que le métier de professeur va sûrement être différent
dans une dizaine d’année lorsque les IA seront capables d’encore plus.

• Domaine de la santé :
Un autre métier impacté est celui de médecin. On pourrait imaginer un médecin opérer à
distance avec plus de précision grâce à une machine épaulée d’une intelligence artificielle.
Encore une fois, plusieurs facteurs limitent cette utilisation des IA. Le premier facteur étant le
coté juridique qui limite cette application de l’IA. En effet, on peut se demander dans le cas
d’une opération à distance, ou en est la responsabilité du médecin. Et le deuxième facteur, est
la capacité d’une machine à opérer de manière fiable et précise. Pour le moment, nous n’en
sommes pas capable mais si le juridique ainsi que le technique suivent, alors le métier de
médecin sera fortement impacté.

• Domaine de la justice :
Avocat ou Juge sont deux métiers, qu’on pourrait, dès aujourd’hui, remplacer. (d’un point de
vue technique). On pourrait en effet imaginer le juge utiliser une intelligence artificielle comme
ChatGPT pour résumer ce qu’a dit l’avocat ainsi que tous ses arguments. Si l’on va encore
plus loin, on peut imaginer que l’intelligence artificielle elle-même prenne la décision une fois
qu’elle a pesé le pour et le contre grâce aux arguments des deux camps. Dans ce cas-ci, la
limitation serait plus l’accueil du public (monsieur et madame tout le monde) En effet, on
voudra toujours un facteur humain dans la justice. Et ce n’est pas sûr que l’on acceptera qu’un
algorithme prenne une décision de justice.

29
• Domaine de la santé :
Les métiers de haut niveaux comme informaticien pourront, eux-aussi être impactés. Tous les
métiers de « haut niveau » comme Patrick les appelle sont ceux qui sortent de quelque étude
universitaire. Ces métiers de haut niveau avec un impact humain seront cependant, eux, plus
difficile à remplacer. Dans le cas des informaticiens par exemple, ne vont rester que les bons
informaticiens qui resteront à jour au niveau des technologies. Ceux qui s’aident d’intelligences
artificielles iront plus vites et seront donc moins touchés par le remplacement de leur métier.
Cela ne veut pas forcément dire qu’il y aura plus ou moins d’informaticiens dans le futur, en
tout cas il est préférable qu’il n’y en ait pas moins.

• Domaine social/métier à caractère humain :


Les vendeurs sont également, pour la plupart, dans une position protégée dans le phénomène
de remplacement des métiers. Cependant, le métier de vendeur est assez facilement
remplaçable. On peut encore une fois comparer, la situation avec le début de l’informatique il
y a une trentaine d’années. En effet, trente ans plus tôt, les ouvrier ont été remplacé par des
chaines de productions automatisées avec des robots. Nous sommes dans la même situation
aujourd’hui, avec pour seule différence que ce sont les intelligences artificielles qui vont
remplacer ces métiers. Un exemple est celui de vendeuse chez Zara. On peut très bien
imaginer une IA qui prend totalement la place des vendeurs, en se basant sur des données
comme les achats précédents, l’algorithme peut alors nous conseiller sur les vêtements qui
sont les plus susceptibles de nous faire plaisir. Dans un cas moins radical, on peut imaginer
une vendeuse qui travaillerait avec un logiciel (basé sur l’intelligence artificielle) pour mieux
conseiller les clients, faire plus de ventes et mieux rendre service aux acheteurs. Dans ces
deux cas, l’utilisation de l’IA va améliorer le rendement et la qualité du service dans le magasin.
Dans le cas d’un nouvel employé dans le magasin qui n’y connait rien, l’utilisation de l’IA est
encore plus bénéfique. On peut alors se douter que ces métiers risquent d’être remplacés car
l’utilisation d’intelligence artificielle est, dans ce cas-ci, intéressante.
Bien évidement il existe de nombreux autres cas. Par exemple, une situation différente est
celle des vendeurs aux pompes à essence. Dans cet exemple, le métier à déjà été remplacé
sans même avoir utilisé l’intelligence artificielle. En effet, à l’époque il y avait trois ou quatre
vendeuses alors qu’aujourd’hui, il n’y en a plus qu’une et les gens paient avec des codes-
barres.
C’est donc, dans le cas des vendeurs et vendeuses (et dans bien d’autres cas aussi) la
manière dont les gens sont prêts à appréhender les choses. Tout dépendra de l’accueil que
les gens vont faire de ces changements, s’ils sont prêts à voir les vendeurs disparaitre. Pour
Patrick De Geynst, c’est embêtant car il y une perte de contact humain, on ne va plus parler
avec la caissière lors de nos achats. On va simplement mettre nos articles dans notre sac,
payer sur une machine puis rentrer chez nous.

30
• Conclusion de l’impact sur les métiers
Pour résumer et conclure l’impact qu’auront les IA sur nos métiers, Patrick De Geynst pense
donc que quatre facteurs entrent en jeu. Ces facteurs vont déterminer les chances pour qu’un
métier soit, un jour dans le futur, remplacé par une intelligence artificielle.
Le premier facteur est le cadre juridique. Comme dit plus haut, aucun métier ne peut être
remplacé par une IA si les lois et législations en place ne le permettent pas. De plus, en
Europe, les législations sont fort en retard et cela ralenti l’expansion et l’utilisation des
intelligences artificielles.
Le deuxième facteur est simplement le fait qu’un métier soit remplaçable ou non par une IA.
Actuellement, nous ne sommes pas capables de remplacer tous les métiers existants sur la
marché du travail. Mais rien ne nous assure que nous n’en seront pas capable demain.
Le troisième facteur est l’accueil que la population ou les consommateurs vont faire pour ces
changements. A quel point les gens (acheteurs, utilisateurs, etc.) sont-ils prêts à accueillir des
IA dans leur quotidien ?
Et pour finir, le quatrième et dernier facteur est l’ambition et les objectifs de la société dans
laquelle les IA seront utilisées. Si le développement de cette technologie a lieu dans une
société basée sur l’expansion, le profit et la rentabilité, il est fort probable que les IA soient
promues. Par extension, la promotion des intelligences artificielles passe donc par le
remplacement de métiers pour diminuer les coûts et améliorer les performances. …

• Précision des utilisations


Patrick De Geynst a soulevé, lors de son interview, plusieurs utilisations des intelligences
artificielles auxquelles on ne pense pas forcément ou bien il a développé des extensions
d’applications existantes dans des cas spécifiques.
Par exemple, une application soulevée, est la conduite autonome pour les personnes qui ne
sont, physiquement, pas capables de se déplacer en voiture toutes seules. Elle permettrait,
par exemple, à une personne malvoyante de se déplacer en voiture d’un point A à un point B.
C’est quelque chose de très bénéfique, cela permet à ces personnes de retrouver de
l’autonomie et de diminuer leur dépendance à d’autres personnes pour ce genre d’activité
quotidienne.

Il explique également avec précision un


exemple d’utilisation de l’intelligence
artificielle dans des interventions de
réparation ou de maintenance dans une
centrale électrique. Dans cette centrale,
il y a plusieurs techniciens, des jeunes et
des plus âgés. Les plus âgés restent
dans une centrale (centre d’intervention)
où ils ne doivent pas bouger. Les jeunes,
eux, sont envoyés sur le terrain. Lorsque
des réparations sont nécessaires sur du
matériel, les jeunes techniciens sont
Représentation d’un casque de réalité virtuelle [9]

31
aidés d’un casque de réalité virtuelle33. Les techniciens sur le terrain (même s’ils n’y
connaissent pas grand-chose) sont capable de repérer les pièces à changer ou identifier les
éléments devants eux grâce à leur casque de réalité virtuelle. Si cette aide ne suffit pas, ce
qu’affiche l’écran peut être transmis à la centrale où les techniciens avancés peuvent indiquer
au technicien sur le terrain quoi faire. Cela permet aux techniciens plus âgés de rester au
même endroit et d’éviter un travail pénible où ils devraient effectuer des taches complexes
pour leur âge.
Une autre application très spécifique des IA est la mise en œuvre de support visuel grâce à
des images pour un site internet. En effet, Satellite, la société dans laquelle travaille Patrick
De Geynst, utilise une intelligence artificielle pour générer des images pour leur site internet.
Les développeurs du site peuvent utiliser MidJourney34 pour générer des images d’illustration
qu’ils intègrent ensuite dans le site internet. L’avantage dans ce genre d’usage est que les
développeurs peuvent avoir plusieurs images ayant un lien entre elles pour un prix bien moins
élevé aux méthodes utilisées auparavant. En effet, avant MidJourney, les développeurs
devaient aller dans des banques d’images en lignes et payer assez cher. Le gros désavantage
de cette méthode était que les images n’allaient souvent pas très bien entre elles.

Prédictions pour différents horizons


A. Quelles seront les avancées de la technologie dans les prochaines
années ?
Les intelligences artificielles sont une branche de l’informatique qui évolue à une vitesse
fulgurante. C’est notamment pour cette raison qu’il est difficile de prévoir les avancées et
révolutions qui vont surgir dans cette technologie. Cependant, les deux experts dont je
reprends les points de vues ont leur avis sur le sujet et ils exposent, chacun à leur manière,
leur vision sur le futur de l’IA. C’est ce qui sera détaillé dans ce chapitre qui, encore une fois,
se base sur les propos des ces experts et aucunement sur mon avis personnel.

B. Vision de Yann Le Cun


Pour Yann Le Cun, un défi pour le futur qui se joue déjà aujourd’hui est l’augmentation de la
capacité de calcul de nos machines. En effet, il compare la puissance d’un ordinateur aux
capacités cognitives d’un chat. L’IA est bien moins intelligente que ce dernier et, encore plus
que l’être humain. En effet, la puissance de calcul nécessaire pour faire fonctionner une IA
qui égalerait les capacités du cerveau humain, il faudrait atteindre une puissance de 1,5 x
1018 opérations par secondes. Pour comparaison, une carte GPU (graphical power unit, unité
de calcul graphique, composant essentiel des machines nécessaires pour le fonctionnement
d’une IA) d’aujourd’hui est capable de 1013 opérations par seconde35, bien loin des capacités
du cerveau de l’Homme.

33
Un casque de réalité virtuelle est un casque avec un écran positionné devant les yeux. Le casque restitue
l’environnement autour de lui sur ses écrans grâce à des caméras intégrées. Le casque est également capable
d’ajouter des éléments sur les écrans, comme des icones ou du texte.
34
MidJourney est une intelligence artificielle qui est capable de générer des images selon un style donné, ou
faisant apparaitre des éléments demandés, etc. Voir interview avec Patrick De Geynst dans le dossier annexe.
35
LE CUN Yann, Quand la machine apprend, La révolution des neurones artificiels et de l'apprentissage profond,
Paris France, Odile Jacob, 2019. (P. 296)

32
Yann fait un rapprochement intéressant entre le développement des IA dans le futur et
Clément Ader. En effet Clément, treize ans avant les frères Wright, (premier Hommes à faire
décoller un avion de manière contrôlable) a réussis à faire voler son avion bricolé et fabriqué
par ses propres moyens en 1890. Malheureusement, son succès n’a pas été reconnu aux
quatre coins du monde et globalement, personne ne le connait en dehors de la France. Ceci
peut être expliqué par deux facteurs. Le premier est le manque de maniabilité et de stabilité
de son aéronef. Il avait essayé de prendre le modèle de la chauve-souris comme exemple
mais il ne maitrisait pas assez bien et ne s’était pas assez renseigné sur le fonctionnement
du vol chez celles-ci. La deuxième raison est le caractère secret et méfiant de Clément Ader.
En effet, il n’a partagé ses recherches qu’à une poignée de personnes plutôt que d’exposer
ses travaux au public. Le manque de témoins fait même douter les historiens quant à la
véracité des faits. La conclusion qu’il en tire est que le développement des IA (et de toute
avancée scientifique en général) doit être partagé et la recherche aussi. De plus, il insiste sur
le fait que répliquer la biologie sans en comprendre les principes mène au fiasco. Pour lui, si
on veut faire des avancées dans le milieu, il faut partager nos avancées et maitriser les
modèles desquels on s’inspire.

C. Vision de Patrick De Geynst


Pour Patrick De Geynst, le futur de l’intelligence artificielle ne serait pas une super IA capable
de penser par elle-même. Il imagine plus une sorte de super intelligence qui serait capable de
remplacer toute une chaine d’IA. Une sorte de méga programme composé de nombreuses IA
qui sont chacune spécialisées dans une tâche qui leur est confiée. Toutes ces IA spécialisées
communiqueraient entre elle pour fonctionner encore plus efficacement et être capable de
réaliser la chaine complète de taches qui lui est donnée. L’exemple qu’il donne clarifie ses
propos. On pourrait imaginer une IA qui travaille pour l’OPW (organisme payeur wallon qui
s’occupe de payer les agriculteurs wallon) l’OPW a besoin de compte les vaches d’un éleveur
pour savoir s’il peut être rémunéré. Cet éleveur a déclaré 1000 vaches. L’OPW va donc
envoyer un camion autonome qui, une fois arrivé sur place lâche des drones. Ces drones
grâce à des codes-barres ou simplement grâce à de la reconnaissance d’image sur une
caméra embarquée, compte les vaches. Une fois les vaches comptées, une autre IA va
envoyer ces données à la centrales pour qu’elles soient analysées et comparées avec les
bases de données où est indiqué le nombre de vaches déclarées par l’éleveur. Patrick De
Geynst ne voit pas cette technologie appliquée dans un avenir proche, surtout compte tenu
des limitations législatives exprimées dans le chapitre VI. Cependant, il n’exclut pas le
développement de tels programmes dans le futur. Pour lui, ce serait beaucoup de programmes
comme celui explicité dans l’exemple qui seront déployés. Une IA principale capable de
réaliser toutes les taches de la chaine qui lui sont demandée parait peut réalisable et serait
une perte de temps de d’argent énorme. Alors qu’un programme qui regroupe de nombreuses
IA chacune spécialisée parait bien plus réalisable à ses yeux.

33
Potentielles solutions

A. Les solutions face à la problématique

Patrick De Geynst et Yann le Cun ont chacun avancés des options qui pourraient aider à limiter
l’impact des intelligences artificielles sur nos métiers. Ce chapitre retrace ces solutions qui
permettraient de ralentir le remplacement de nos métiers ou de limiter les impacts de ces
remplacements.
Yann Le Cun n’avance pas un grand nombre de solutions à ce changement. Il tient un discours
dans lequel il considère l’arrivée de l’IA dans notre société comme un évènement irrémédiable.
C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il parle des GPT. (« General purpose technology » ou
technologie d’usage général en français). En utilisant ce terme, il compare l’essor des
intelligences artificielles à l’arrivée de la machine à vapeur ou l’électricité. Ce serait donc, pour
lui, une avancée inévitable à laquelle il faudrait plus chercher à s’adapter plutôt que d’essayer
de combattre ses changements.
Du coté de Patrick De Geynst, il avance quelques pistes qui pourraient aider à ralentir le
remplacement de nos métiers ou alors limiter les impacts de ces remplacements. Une piste
qu’il avance serait le chômage universel. Certes, c’est une solution indépendante au
déploiement des IA dans la société, mais elle permettrait aux personnes les plus touchées de
pouvoir vivre décemment. D’après Patrick De Geynst, les métiers les plus touchés seront
principalement ceux qui nécessitent le moins d’études, ou des études moins poussées. Le
risque pour ces gens est qu’ils n’arrivent plus à trouver un métier car ce dernier aura été
remplacé par une IA ou parce qu’il nécessite un niveau d’étude trop élevé. La solution
qu’avance donc Patrick De Geynst serait de mettre en place un chômage universel (c’est-à-
dire le même revenu touché par tout le monde lorsqu’ils sont au chômage) qui bénéficierait à
toutes ces personnes qui n’auraient plus la possibilité de trouver un métier.
Tous deux sont d’accord pour dire que le coté juridique exercera une influence non négligeable
sur ces impacts et les conséquences de ces derniers. Du coté de Yann Le Cun, il pense que
le juridique sera une manière de poser des limites et d’éviter les dérives de l’introduction de
cette technologie dans notre société. Ce seront les lois et législations qui permettront ou non
de remplacer des métiers. Du coté de Patrick De Geynst, il pense au contraire que le juridique
est, et sera peut-être, une limitation à l’expansion des IA dans la société. En effet, il s’exprime
sur le fait que, actuellement, les lois et législations belges (et même européennes en général)
ne couvrent pas tous les cas des usages de l’IA et donc l’interdise complètement. Il prend
l’exemple des voitures autonomes qui, en Belgique, mettent toute la responsabilité sur le
conducteur en cas d’accident. La législation peut donc être vue comme une solution au
remplacement massif de nos métiers ou bien comme une limitation pour l’usage de cette
technologie.
Une autre solution avancée par Patrick De Geynst est le changement au niveau de l’éducation.
Cette vision est également partagée par Yann Le Cun, lui estime que les états doivent
beaucoup investir dans l’éducation pour s’adapter au mieux aux changements qui vont
impacter notre société. Il insiste sur la nécessiter de se préparer à ces changements et à
former les générations futures (et actuelles) sur l’usage de ces technologie. Patrick De Geynst,
lui, tient un discours plus nuancé. Il ne pense pas que la solution est forcément l’investissement
massif dans l’enseignement mais plutôt le changement de notre manière d’apprendre. Il pense
que le système éducatif actuel doit être changé pour être mieux adapté aux défis que les
intelligences artificielles vont nous poser au futur.

34
Conclusion

A. Que pouvons-nous tirer comme conclusion de tout cela ?


En m’appuyant sur mes travaux de recherche, je constate que malgré les deux hivers que l’IA
a connus, la technologie a avancé à une vitesse toujours grandissante. Que ce soit grâce à
des conférences de visionnaires, des tests avant-gardistes ou des découvertes majeures. Ce
phénomène a encore été accéléré par l’arrivée récente du Big Data et l’explosion de la
puissance de calcul de nos ordinateurs.
L’IA est maintenant un incontournable car elle est utilisée dans presque tous les domaines.
Ces utilisations s’étendent sur un spectre très large, de la reconnaissance d’image à la
conduite autonome, en passant par la production de contenu comme avec ChatGPT.
Quant aux impacts de l’IA sur nos métiers, Yann Le Cun et Patrick De Geynst m’ont permis
d’éclairer le sujet. Les métiers les plus impactées seront ceux qui ne nécessitent pas ou peu
de créativité, qui sont répétitifs ou qui sont moins centrés sur l’humain. En revanche, ceux qui
auront tendance à être plus difficilement remplacés, sont les métiers qui nécessitent ces
compétences. Cependant, il existe des solutions pour éviter le remplacement de nos métiers
tels qu’investir dans l’enseignement pour mieux préparer les générations futures ou mettre en
place un cadre légal qui légifère l’usage et le déploiement de l’IA.
Le futur de l’IA reste à ce jour imprévisible tant la technologie évolue rapidement et la
législation pourrait également impacter fortement l’IA surtout en Europe. Si l’on veut que nos
avancées dans le domaine soient maitrisées, il est important de partager les résultats de nos
futures recherches et de s’inspirer de modèles que l’on comprend pour éviter de faire de
mauvaises reproductions potentiellement dangereuses. L’Ia tendrait à s’orienter vers un
modèle de programme super intelligent composé de nombreuses intelligences artificielles
chacune spécialisées dans un domaine spécifique et interagissant toutes entre elles.
Pour moi, le défi est d’arriver à surfer sur cette vague plutôt que de se la prendre de plein fouet
car elle arrive quoiqu’on veuille. Il va falloir apprendre à en tirer le meilleur et à prendre profit
des capacités de l’intelligence artificielle. Cela implique, selon moi, un changement dans nos
métiers, et plus largement dans notre manière de travailler et de collaborer. L’histoire se répète
sans cesse et l’arrivée des IA dans nos vies n’est qu’une évolution supplémentaire dans la
longue histoire de l’Homme. L’être humain a toujours été résistant au changement (par peur
de l’inconnu) mais il est important pour lui de ne pas finir dépassé par les technologies qu’il a
lui-même créées, et au contraire, de s’adapter.

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Bibliographie
A. Webographie

A. ZSOLNAI-FEHER Károly, chaine YouTube « Two minute papers », mise en ligne le


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"un enjeu existentiel" ? (ampproject.org).

P. Sources Utilisées pour les images

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2) (Loi de Moore) Site officiel Our world in Data, “Moore's law: The number of
transistors per Microprocessor”, N.D., consulté le 09 février 2023 :
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3) (graphique des investissements dans l’IA) Site officiel Our world in Data, “Annual
global corporate investment in artificial intelligence”, N.D., consulté le 10 février
2023 : Artificial Intelligence - Our World in Data.

4) (Variante œuvre d’art) Site officiel OpenAI, dernière modification en 2023,


consulté le 21 mars 2023 : https://openai.com/.

5) (La laitière étendue) Site officiel OpenAI, dernière modification en 2023, consulté
le 21 mars 2023 : https://openai.com/.

6) (Mona Lisa étendue) Site officiel NSI.XYZ, « Comment utiliser DALL-E 2 ? », mis
en ligne le8 janvier 2023, consulté le 05 février 2023 :
https://nsi.xyz/tutoriels/comment-utiliser-dall-e-2/

7) (Yann Le Cun) Site officiel Actu IA, « Yann Le Cun », ND, consulté le 05 avril
2023 : https://www.actuia.com/acteur/yann-lecun/.

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8) (Patrick De Geynst) Compte Twitter de Patrick De Geynst, consulté le 05 avril
2023 : https://twitter.com/patrickdegeynst.

9) (casque de réalité virtuelle) Site officiel Blog BMW, « La réalité virtuelle et la


réalité augmentée au service de l’industrie BMW », ND, consulté le 05 avril 2023 :
https://www.blogbmw.fr/realite-virtuelle-realite-augmentee-industrie-bmw/.

B. Articles de presse et de revue et de presse

A. DENOËL Thierry, Des algorithmes à l’œuvre, Le droit d’auteur et l’intelligence


artificielle font-ils bon ménage ? Les enjeux à venir sont énormes, dans Le VIF, t. 9,
04 mars 2021, p. 30-32.

B. PITRON Guillaume, L’intelligence artificielle pourrait gérer notre avenir écologique et


énergétique, dans Le VIF, t. 42, 21 octobre 2021, p. 44-51.

C. LEROY Christophe, Le délicat pari de l’Europe, dans Le VIF, t. 26, 01 juillet 2021, p.
28-31

D. JAIGU Charles, La Chine devient le leader mondial de l’intelligence artificielle, dans


Le SOIR, t. 17, 2019, p. 34-35

E. CHARLOT Christophe, Faut-il craindre la révolution ChatGPT ? dans Trends-


Tendances, t. 5, 2 février 2023, p. 20-27.

C. Livres

A. ALEXANDRE Laurent, La guerre des intelligences, Comment l’intelligence artificielle


va révolutionner l’éducation, Paris France, Le Livre de Poche, 2019.

B. COURTECUISSE Matthieu, Le saut cognitif, Comment l’intelligence artificielle change


le monde, Paris France, Editions First, 2019.

C. LE CUN Yann, Quand la machine apprend, La révolution des neurones artificiels et


de l'apprentissage profond, Paris France, Odile Jacob, 2019.

D. TEGMARK Max, La vie 3.0, Être humain à l'ère de l'intelligence artificielle, Malakoff
France, Dunod, 2018.

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