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I. mobile L'informatique
1. Définition
La mobilité caractérise ce qui peut se mouvoir ou être mû, ce qui peut
changer de place, de position. Cette notion intuitive de l'activité humaine
se traduit cependant par trois aspects différents, et autant d'approches,
dans le domaine de l'informatique : le nomadisme, l'ubiquité, les
systèmes sensibles au contexte (que nous réduisons dans le cadre de
notre étude aux applications sensibles à la localisation). Dans un
premier temps, nous présentons ces trois axes de recherche non
disjoints. Puis nous étudions les travaux sur les techniques d'interaction
pour les utilisateurs mobiles, ces travaux étant orthogonaux aux trois
axes de recherche cités ci-dessus. Nous concluons la définition de
l'informatique mobile par l'exposé de l'approche que nous avons retenue
dans le cadre de notre étude.
A.Nomadisme
première façon de considérer l'informatique mobile consiste à fournir un
dispositif portable aux utilisateurs. L'utilisation de ces dispositifs reste
néanmoins immersive, c'est-à-dire que l'usage de ces dispositifs
requière toute l'attention de l'utilisateur et s'applique à tout déplacement,
indépendamment de celui-ci. Cette approche est souvent appelée
nomadisme, bien que ce terme puisse prendre d'autres significations
dans d'autres domaines, comme dans les systèmes distribués où le
nomadisme désigne la capacité d'un système à fournir à chaque
utilisateur son environnement de travail sur n'importe quelle station.
L'un des exemples les plus connus de nomadisme sont les ordinateurs
portables, que nous amenons avec nouLa s, afin d'emporter notre
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environnement informatique de travail. Le grand public connaît mieux les
consoles de jeux portables, comme la Game Boy Advance [Nintendo].
B.Informatique Ubiquitaire
La deuxième façon de considérer l'informatique mobile est de l'inscrire
dans une approche plus globale que constitue l'informatique ubiquitaire.
L'informatique ubiquitaire, appelée également informatique pervasive, a
pour but de rendre accessible toutes sortes de services, n'importe où,
tout en masquant l'ordinateur. Cette volonté d'affranchir l'utilisateur des
contraintes actuelles d'utilisation d'un ordinateur (être assis devant un
clavier, un écran, etc.) lui rend sa liberté d'actions, notamment sa liberté
de mouvement. L'ubiquité permet donc souvent la mobilité.
Dans le premier cas, lorsque l'archéologue est localisé sur le site, il n'est
possible que de lui présenter les objets à proximité, dans un rayon
d'influence qui reste à déterminer (soit à la conception, soit en option par
l'utilisateur, soit par une adaptation automatique du logiciel). Ce n'est
certainement pas satisfaisant pour l'archéologue. Pour indiquer à
l'archéologue les objets à leurs places initiales, il convient de considérer
aussi l'orientation de l'archéologue, information complémentaire à la
localisation. En fonction des moyens techniques mis en oeuvre, cette
orientation peut être celle du regard ou celle du dispositif utilisé.
Disposant du couple d'information localisation et orientation, le système
peut alors filtrer les informations disponibles selon la direction du regard
de l'utilisateur.
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Un exemple d'étude des techniques d'interaction mobile est l'interaction
avec un stylo sur une surface tactile dans [Mizobuchi 2002]. L'étude est
centrée sur la taille et le nombre requis de cibles sur une petite surface
d'affichage, en comparaison avec un curseur. Les ésultats montrent une
plus grande rapidité d'interaction avec le stylo, mais si les cibles sont
trop petites (c'est à dire d'une taille inférieure à 5 mm), les erreurs sont
trop nombreuses.
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toute personne de recevoir des messages où qu'elle soit, et cela
s'approchera du nomadisme. A l'inverse, nous pouvons désirer adapter
les outils informatiques d'une personne en fonction de son
environnement, en téléchargeant les services (programmes et données)
dont elle a besoin [Kortuem 2000]. Il en résulte que l'informatique mobile
constitue des domaines de recherche de recherche riches et vastes.
Nous devons donc situer nos travaux par rapport à ces domaines de
recherche.
Exemples
Afin d'illustrer l'informatique mobile sensible à la localisation, nous allons
décrire deux exemples selon qu'ils permettent le traitement de
l'information ultérieurement ou en temps réel (pendant les déplacements
de l'utilisateur).
type de travaux
mobilité
référenc description
e
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système [Pascoe Ces travaux concernent la mobilité sur le site de
sensible à la 2000] travail, l'interaction étant influencée par la
localisation localisation. Appliquant la notion de "Minimal
exploitée en Attention User Interfaces", ce qui signifie "les
temps réel interfaces requerrant le minimum d'attention de
l'utilisateur", un prototype a été testé par des
écologistes observant des girafes au Kenya. Le
relevé d'information sur l'activité des girafes
(comportements sociaux, nourritures en qualité et
quantité, etc.) nécessite l'observation d'un être
humain et ne peut pas être automatisé. L'écologiste
doit surveiller, suivre
De nouveaux problèmes ?
réForceest de constater que la mobilité ne semble pas introduire de
nouveaux problèmes, elle ne fait qu'exacerber des difficultés existantes.
Par exemple, la déconnexion réseau existait avant les réseaux sans fils,
surtout quand le matériel était moins fiable qu'aujourd'hui. De même, la
petitesse des écrans mobiles sont des éléments connus dans les
systèmes embarqués, les processus de contrôle et de régulation dans
l'industrie ou encore plus simplement quand les écrans de nos stations
de travail (512x342 pixels en noir et blanc pour le premier macintosh
128K) avaient de moins bonnes résolutions que les ordinateurs de
poche actuels (généralement 320x240 en 64000 couleurs) ou des
tablettes PC (d'une solution minimale de 800x600 pixels). De même, la
puissance de calcul en terme de processeur et de mémoire des
dispositifs actuels dépassent largement les capacités des premières
stations personnelles : les ordinateurs de poche sont cadencés à 300
MHz avec 64 Mo de mémoire vive, les premiers ordinateurs familiaux
possédaient des processeurs moins rapides et beaucoup moins de
mémoire vive. A titre de référence, le macintosh 128K avait un
processeur 68000 à 8 MHz et 128 KB de RAM. Visiblement, la mobilité
se traduit actuellement par une dégradation de nos moyens
informatiques, et les connaissances nécessaires à la conception
d'interface sur ces unités mobiles peuvent paraître déjà disponibles. Ce
constat explique pourquoi beaucoup de travaux de recherche en
informatique mobile appartiennent au domaine de la recherche
appliquée.
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situation de mobilité. Dans [Rhodes 1997], les raisons suivantes sont
avancées :
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● Exploiter la localisation de l'utilisateur sur une carte des lieux de
l'activité. La localisation est alors considérée comme un élément
du contexte d'utilisation. Exploiter la localisation se traduit par une
carte. Elle permet à l'utilisateur de s'orienter, de se localiser,
d'élaborer des repères géographiques dans [Ciavarella 2003].
Dans Il résulte des deux travaux [Pascoe 2000], la carte permet de
visualiser les données collectées sur le terrain, mais aussi
d'interagir avec. C'est un élément déterminant puisque la donnée
collectée perd quasiment tout son sens si l'endroit de la collecte
est ignoré. La carte est donc un élément central des systèmes
mobiles, permettant à la fois d'aider l'utilisateur dans ses
déplacements mais aussi d'offrir un support de travail et d'analyse.
Synthèse
Nous retenons de la mobilité l'aspect sensible au context, en le
réduisant à la localisation et à l'orientation de l'utilisateur. Lorsque la
localisation est une donnée centrale à la tâche à effectuer pour
l'utilisateur, les systèmes peuvent alors permettre le traitement des
informations sur place, pendant le déplacement ou au contraire proposer
d'enregistrer le chemin parcouru pour le rejouer a posteriori. Le
traitement de la localisation se fait par zone, dont la précision a une
influence sur les interactions possibles. La zone la plus précise est un
point. En fait, les coordonnées cartésiennes mesurées sont données
avec une certaine erreur, ce qui définit une zone étroite de possibilité de
position. A l'inverse, la localisation peut être considérée en terme plus
ou moins précis, comme une pièce, un étage, un bâtiment, un quartier,
une ville, etc. Nous soulignons ici le problème de la précision de la
localisation, problème important dans notre étude.
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Ce qu’il ne faut pas faire
Utiliser comme outil de sauvegarde ou de synchronisation les
services cloud installés par défaut sur un appareil sans analyse
approfondie de leurs conditions d’utilisation et des engagements
de sécurité pris par les fournisseurs de ces services. Ceux-ci ne
permettent généralement pas de respecter les préconisa- tions
données dans la fiche n°13 : Gérer la sous-traitance.