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L’unique Seigneur

Le Deutéronome est le cinquième livre du Pentateuque. Le mot Deutéronome provient

de la Septante et signifie « deuxième loi » ou répétition de la loi. Le livre est constitué par les

discours de Moise à l’endroit du peuple d’Israël sur la plaine de Moab. Pourvu que le peuple

allait traverser le Jourdain pour partir à la conquête de Canaan et que la première génération

sortie d’Egypte était déjà disparu, il était plus qu’essentiel que Moise expose au peuple une

fois de plus la volonté de Dieu les concernant.

Le livre du Deutéronome a une place qui lui est propre dans le canon Biblique. Le but

qu’il se propose est aussi distinct que possible. Du commencement à la fin, il cherche à

inculquer la grande leçon de l’obéissance. Et cela, non seulement quant à la lettre, mais dans

un esprit d’amour et de crainte, d’une obéissance fondée sur des relations d’intimité, d’une

obéissance stimulée par le sentiment d’obligations morales les plus positives.

Au chapitre 6 de ce livre, Le vieux législateur, le fidèle et bien-aimé serviteur de

l’Éternel, s’adresse au peuple avec un charme incomparable, résultant autant des

circonstances au milieu desquelles il prononce ses paroles, que de l’importance de leurs

divins sujets. Au verset 4 nous lisons : Écoute, Israël : L’Éternel, notre Dieu, est le seul

Éternel.

Ces mots sont l'un des fondements principaux de la foi d'Israël par ce qui semble être,

à première lecture, l'énoncé d'une affirmation monothéiste totale. Ils constituent le début de la

prière par excellence du judaïsme et comptent sans doute parmi les plus connus de la Bible.

Les Juifs pieux récitent ce passage deux fois par jour. Le texte présente la grande vérité

cardinale, que la nation d’Israël était spécialement responsable de retenir et de confesser,

savoir l’unité de la divinité, vérité formant la base même de l’économie judaïque, le centre

autour duquel le peuple devait se rallier. Aussi longtemps qu’ils la maintenaient, il y avait
pour Israël, bonheur, prospérité et fertilité ; mais cette vérité une fois abandonnée, tout

disparaissait. C’était, pour ainsi dire, le grand rempart national qui les séparait de tous les

autres peuples de la terre ; ils étaient appelés à confesser cette glorieuse vérité à la face d’un

monde idolâtre, et de ses plusieurs dieux et plusieurs seigneurs.

Comme cette vérité, le sermon de ce jour est destiné à servir de pédagogue pour

amener les âmes à contempler Dieu, à exciter en elles la conviction que, reconnaitre que

notre Dieu est unique porte une exigence : le service exclusif de L’Eternel. Cette exigence

fondamentale tire son importance dans la qualité du style de vie de celui qui confesse que

Dieu est unique.

La manière la plus courante de traduire ce texte est: Ecoute Israël, L’Eternel notre

Dieu, L’Eternel est un. Pour simple qu'elle puisse paraître, cette traduction n'en est pas moins

une interprétation, car elle suppose l'auxiliaire être sous-entendu dans la seconde partie de la

phrase alors qu'il n'y a aucun verbe entre YHWH et Elohim, pas plus qu'il n'y en a entre

YHWH et Ehad. La supposition d'un auxiliaire être dans ce verset se fonde sur un usage

courant de l'hébreu biblique qui fait fréquemment élision de l'auxiliaire en accolant sujet et

complément.

Il nous semble opportun de déterminer le sens du mot Ehad dans le texte. Le mot

Ehad signifie initialement et principalement "un", avec une forte idée numérique, mais il se

rencontre, entre autres sens, comme signifiant seul, un seul et unique. Sur les 687 occurrences

bibliques d’ehad, nous le rencontrons 304 fois avec le sens de un (indéfini), 79 fois avec celui

de un seul, 15 fois avec celui d’unique et 10 fois avec celui de seul. Dans le cadre de ce

sermon, ce sont les occurrences dans les sens d’unique et de seul qui doivent retenir notre

attention.
Un rapprochement entre Deutéronome 6 verset 4 et Deutéronome 32 verset 12 nous

permet de comprendre que nous permet de comprendre que la traduction "seul" ne rend pas

exactement le texte hébreu et même en fausse quelque peu le sens. En ce sens qu’en

Deutéronome 32 verset 12, il n'est pas dit que L’Eternel est le seul Dieu mais que, dans le

cas précis décrit par ce verset, il n'y a pas d'autre dieu avec lui: il est seul à guider son peuple.

De fait, ce qui est derrière l'intelligence du mot ehad c'est le statut de l'unité/unicité de

L’Eternel. Cette compréhension n’exclut pas la possibilité qu’il y ait en lui trois personnes.

L’idée d’unicité ne traduit pas l’unité indivisible, mais semble plutôt indiquer que l’Eternel

est le seul Dieu. La Bible de Maredsous traduit : « Le Seigneur, notre Dieu, est l’unique

Seigneur. »

Le fait que le verset commence par l'impératif du verbe schema suivi du nom propre

Israël au vocatif, confère à la formule un caractère d'appel sous forme d'invitation. Israël est

invité à écouter et ce qu'il est invité à écouter en tout premier lieu c'est que L’Eternel est

unique.

Le Seigneur invite son peuple en ces temps de la fin à reconnaitre qu’il est le seul vrai

Dieu selon sa déclaration en Esaïe 45 verset 21 « Je suis L’Eternel, hors de moi il n’y a pas

de Dieu il n'y en a point si ce n'est moi. Deutéronome 6 verset 4 n'est pas une quelconque

formule "passe-partout" mais bien une expression forte de la théologie d'Israël: le ehad ne

veut pas seulement dire que L’Eternel est le seul Dieu d'Israël mais bien qu'il est aussi le Dieu

unique. Par conséquent Israël devait exclusivement le servir. Il était formellement interdit aux

Israelites d’aller vers les dieux étrangers. En effet, nous lisons en Deutéronome 6 verset 14 :

« vous n’irez point après d’autres dieux, d’entre les dieux des peuples qui sont autour de

vous. »
Nous devons servir exclusivement L’Eternel. Quand on a ce qu’il y a d’unique il ne

vaut pas la peine de courir après d’autres qui n’existent même pas. Notre vie doit être

caractérisée par la fidélité envers le Dieu unique. Nous devons écouter notre Dieu qui est

l'Unique, qui nous parle, qui nous demande autant qu'il nous commande notre fidélité.

Le monde n’accorde pas trop de valeur et d’importance à la vérité que notre Dieu est

unique dans le moment actuel. On en attaque l’autorité et l’intégrité de cette confession de

tous côtés et de toute espèce de manières. Les pensées et les principes de l’incrédulité ne sont

plus limités à quelques esprits spéculateurs, mais ils sont maintenant adoptés par un grand

nombre de ceux qui devraient être les fidèles gardiens du christianisme et les défenseurs de la

Bible, en tant que révélée de Dieu. De cette manière une multitude d’âmes simples sont

induites en erreur. Si le discours que l’on vient d’entendre a été agréable à l’oreille, les

auditeurs sont satisfaits, et la conscience n’étant pas mise en activité, peu de personnes

songent à le juger d’après la parole de Dieu.

L’enseignement du texte est bien propre à contrebalancer le relâchement et le vague

de l’enseignement de nos jours. Une obéissance et une soumission implicite à la volonté

révélée de Dieu sont, en tout temps, le premier devoir de l’homme. Tout comme le peuple

d’Israël, notre prospérité, individuellement et comme communauté de foi, dépend de notre

fidèle observance exclusive des préceptes du Seigneur si souvent répétées. Les négliger, c’est

attirer sur nous le déplaisir et les châtiments de Dieu.

Asaph a reconnu au Psaumes 73 verset 25, qu’en dehors de Dieu il n’y a point

d’autres Dieu. Ainsi a-t-il dit « Quel autre ai-je au ciel ? Je n’ai pris plaisir sur la terre qu’en

Toi seul. Du haut de sa foi comme d’une cime sereine le poète inspire promène ses regards

dans le ciel et n’y découvre pas un autre Dieu le Dieu qu’il adore. Il les abaisse sur la terre, et
de tous les objets merveilleux qu’elle renferme il n’en est pas un seul qui ne s’efface devant

ce Dieu unique.

La sagesse du siècle cherche un autre Dieu que le Dieu unique, qui s’est fait connaître

à nous dans les Écritures. C’est notre responsabilité de montrer au monde, par un service

exclusif à notre Dieu que ce Dieu révélé est le seul vrai Dieu, le seul qui réponde aux besoins

éternels du cœur humain. Seul notre Dieu peut aider l’humanité à se relever et renouveler

moralement.

On essaie de lui substituer d’autres dieux ; la raison humaine veut modifier, corriger

l’idée que Dieu nous donne de lui-même dans les Écritures. A la pure et immuable

conception biblique, elle oppose ses propres conceptions, diverses, incertaines, changeantes

et impuissantes comme tout ce qui est humain. Seul le Dieu unique peut répondre aux

aspirations immortelles. Lui seul peut nous donner la vie éternelle.

Ne voulez-vous pas vous y joindre à ceux qui professent que le Dieu des écritures est

l’unique vrai Dieu ? Ne voulez-vous pas fortifier les rangs glorieux des chrétiens décidés,

dans ces jours difficiles, au milieu de la désertion de plusieurs, de rendre par leurs style de vie

un service exclusif à L’Eternel ?

Voulons-nous qu’on ne cherche plus, qu’on ne souhaite plus, qu’on ne puisse plus

concevoir un autre Dieu que le nôtre ? Montrons par notre style de vie que ce Dieu notre Dieu

est unique, en nous soumettant à lui apportons la lumière, la consolation, la richesse, la paix,

et bonheur que lui seul peut apporter a l’humanité ! Ainsi, celui qui cherche le Dieu unique et

ne le trouve point, viendra vers nous comme Ruth la Moabite vers Naomi l’Israélite fidèle, en

s’écriant : « Ton Dieu sera mon Dieu ! » et bientôt, prosternée aux pieds de Dieu Lui-même,

elle répétera avec nous « Seigneur tu es l’unique Dieu, hors de toi il n’y en a point d’autres. »

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