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Avant d’aborder les développements proposés dans ce dossier, nous conseillons au lecteur
de consulter les dossiers précédents [AF 5 050], [AF 5 051] et [AF 5 052] concernant la simula-
tion des mécanismes.
L nombre d’équations de liaison. Le procédé que nous présenterons pour cette forme, que nous
appelons méthode des tenseurs d’inertie globaux, est dû à nos
Le dossier [AF 5 051] a été consacré à la détermination et au propres travaux menés, à leur début, en collaboration avec
choix des termes cji et aux inconnues dynamiques λ j . M. Renaud puis avec F. Pfister et A. Sandel [3] [4] [5].
Le calcul des forces généralisées données Qdi ne pose pas de Compte tenu de ce qui vient d’être dit, les logiciels fondés sur le
réels problèmes. Nous ne croyons pas utile de nous y attarder. paramétrage absolu ne peuvent engendrer des équations sous
En revanche, l’établissement des quantités d’accélération géné- forme littérale intéressantes. Quel que soit le mécanisme, les équa-
ralisées i appelle un développement conséquent. tions de la dynamique, dans ce cas, sont les mêmes pour chaque
solide.
Revenons, dans ce but, à la forme matricielle canonique
([AF 5 050] § 1.12) en vue de l’intégration des équations générales
ci-dessus :
1.2 Cas du paramétrage absolu
Bi = Bi (q j ,q j ) j = 1,..., n (1)
On verra qu’avec le paramétrage absolu les équations obte-
avec à partir des éléments vus ci-dessus, nues par la méthode de Lagrange ne sont rien d’autre que cel-
[A] matrice n × n d’énergie cinétique composée des termes les qu’on obtiendrait par les théorèmes généraux appliqués à
aij , chacun des solides et en projection sur chacun des axes du
[q] colonne des n [qj ] ,
repère galiléen. On pourrait donc déterminer la cinétique des
mécanismes en calculant automatiquement sommes et
[Qd ] colonne des n forces généralisées données, moments dynamiques. Mais la méthode de Lagrange permet
[B] colonne des n Bj , d’unifier la présentation, en particulier avec les paramètres
d’Euler pour décrire l’orientation.
[C] matrice L × n des cij ,
[λ] colonne des L multiplicateurs λ j .
Pour chaque solide Si , l’énergie cinétique galiléenne s’écrit :
Notre but est donc de mettre la colonne des i sous la forme :
1 02 1 0 0
[] = [A][q] − [B ] (2) T S0 = Mi V (Gi ) + Ω i ⋅ I Gi ⋅ Ωi (6)
i 2 2
Comme dans les dossiers précédents, nous envisagerons les Ou, en fonction des coordonnées absolues rassemblées en deux
deux paramétrages : absolu et relatif. colonnes, comme on l’a fait dans [AF 5 051] : [ξi ] et [Φi ] décrivant
Dans le cas du paramétrage relatif, on donnera à chaque ligne respectivement la position de Oi et l’orientation de Si :
de [B] soit une forme implicite non ordonnée :
1 2
T S0 = Mi [ξi ] − [R0i ][O
i G i ]i [K i ]i [Φi ]
0
Bi = Bi (q j ,q j ) j = 1,..., n (3) i 2
(7)
1
soit une forme explicite ou ordonnée par rapport aux q j q k : + [Φi ]T [K i0 ]Ti [I
Gi ][K i ]i [Φi ]
0
2
n
− Bi = ∑ Γ i , jk q j qk (4) On montre que l’énergie cinétique peut s’écrire comme forme
quadratique associée à la matrice [A] de la relation ou :
j ,k =1
Toute quantité d’accélération généralisée s’écrira : Les expressions (10) du premier membre et (10) du deuxième
d ∂T ∂T membre sont valables quelle que soit la description de l’orienta-
j = – (9) tion : angles d’Euler de type I et II ou paramètres d’Euler.
dt ∂q j ∂q j
Mais son expression algébrique prendra des formes différentes 1.2.1.2 Paramètres d’orientation
selon que qj sera une composante de [ξ i ] (paramètre de transla- Notons ϕi1,ϕi2 ,ϕi3 les angles d’Euler ψ i , θi , φi qu’ils soient du pre-
tion) ou de [Φi] (paramètre d’orientation). On rappelle que [Φi] est mier ou du deuxième type ou encore les trois premiers paramètres
l’écriture générique pour l’ensemble des paramètres d’orientation, d’Euler si , pi , qi et ϕi4 le quatrième paramètre d’Euler ri . Ainsi [Φi ]
qu’il s’agisse des angles d’Euler de type I ou II ou des paramètres a trois ou quatre composantes selon ce que cette colonne repré-
d’Euler, (cf. [AF 5 050] § 2.2.3). sente.
Si qj est un paramètre de translation, j représentera
toujours la Introduisons par ailleurs, issue de l’expression de l’énergie ciné-
somme dynamique en projection sur x 0 ,y 0 ou z 0 , et l’équation
tique (7), la matrice [Hi ] = [R0i ][Oi Gi ]i [K i ]i qui ne dépend que des ϕi .
0 k
correspondante représentera le théorème de la somme dynamique
en projection sur l’un de ces axes. S’il s’agit d’un paramètre Avant d’écrire les équations de la dynamique, cherchons
d’orientation, j , si l’on fait usage des angles d’Euler, s’identifiera ∂[Hi ] d[Hi ]
et .
avec un moment dynamique par rapport à un axe – et l’ensemble ∂ϕik dt
de l’équation représentera le théorème du moment dynamique par D’une part :
rapport à cet axe –. Au contraire, si l’orientation du solide est
décrite par les paramètres d’Euler, on ne peut identifier de façon ∂[Hi ] ∂[R0i ] ∂[K i0 ]i
=
[Oi Gi ]i [K i0 ]i + [R0i ][O
simple j à une composante du torseur dynamique. C’est pour- i Gi ]i
∂ϕik ∂ϕik ∂ϕik
quoi nous gardons l’expression (9) plutôt que de calculer les élé-
ments du torseur dynamique (méthode des théorèmes généraux).
Les résultats présenteront ainsi une forme unique quelles que On se reportera, dans le dossier [AF 5 050] aux expressions de
[R0i ] données par (11) et (12) du paragraphe 2.2.1.2 pour les angles
soient les coordonnées utilisées.
d’Euler de type I et II, et par (42) du paragraphe 2.2.2.1 pour les
paramètres d’Euler, et aux expressions de [K i0 ]i , données par (21)
1.2.1.1 Paramètres de translation et (22) du paragraphe 2.2.1.3 et (50) (51) du paragraphe 2.2.2.2.
Prenons le cas où qj = xi . Des adaptations très simples per- Leurs dérivations par rapport aux différents ϕik tiendrait ici trop
mettent de traiter les cas des paramètres yi et zi . de place, sans grand intérêt. Le lecteur pourra sans difficulté y par-
À partir de l’expression (7) de l’énergie cinétique on obtient tout venir si nécessaire.
∂T D’autre part :
d’abord : =0
∂x i
dHi 0
et, par ailleurs : = [H i ] = [R 0i ][Oi Gi ]i [K i ]i + [R0i ][Oi Gi ]i [K i ]i
0
dt
∂T
∂x i
{
= Mi [1, 0, 0] [ξi ] − [R0i ][O 0 }
i Gi ]i [K i ]i [Φi ]
Notons que [R0i ] peut s’écrire sous la forme de colonnes :
0 d 0
= Mi [1, 0, 0] V (Gi )0 [R0i ] = [x i ]0 ,[y i ]0 ,[z i ]0 et que x i 0 = Ω i 0 ∧ x 0i 0 etc.
dt
De sorte que : Dans ces conditions, pour le solide Si , les équations de la dyna-
mique s’écrivent sous la forme matricielle suivante (matrices blocs
0 ] [R ]
[R 0i ] = [Ω qui ne comportent que deux lignes) :
i 0 0i
Mi I 3 −Mi [Hi ]
Enfin : ξi − [C ]T [ λ ] =
−M [H ]T Mi [Hi ] [Hi ] + K i0
T 0T 0
I G K 0 Φi
d 0 ∂[K i0 ] k i i i i i i i
[K ] = [K i0 ]i = ∑ ϕ i
dt i i k ∂ϕi
k
i i i i Si l’on avait écrit les théorèmes généraux dans le cas des para-
mètres d’Euler, la matrice n’aurait même pas été carrée. Sa dimen-
sion aurait été 6 × 7. Il aurait alors été impossible de retrouver la
forme canonique (8) du paragraphe 1.1.1 de [AF 5 050].
avec sym [M ] =
1
2
([M ] + [M ]T )
Alors, pour le solide Si , les termes en qi figurant aux premiers 1.3 Cas du paramétrage relatif
membres des équations de la dynamique relatives aux paramètres
d’orientation s’écrivent, rangés dans une colonne [A0Ri ] :
L’emploi du paramétrage relatif conduit à des tailles des
matrices A et B plus réduites que celles obtenues avec le para-
{ }
0 ξ métrage absolu. La dimension de la matrice carrée [A] est
AORi = −Mi [Hi ] , Mi [Hi ] [Hi ] + K i0 I Gi K i0 i i
T T 0T
i n × n, n étant le nombre de degrés de liberté dans la chaîne
i i Φ arborescente obtenue après ouverture de liaisons dans γ bou-
cles indépendantes, pour le paramétrage relatif, alors qu’elle
et les termes figurant au deuxième membre : est égale, dans le cas du paramétrage absolu, à 6s × 6s
(s : nombre de solides) ou 7s × 7s si on utilise les paramètres
{H }
d’Euler.
ξi − [Hi ] Φi − [Hi ]T H Φ
T T
BORϕ k = Mi x ik i i i Le paramétrage relatif se prête bien à des méthodes itérati-
i
1.3.1 Forme implicite du modèle dynamique C’est le tenseur d’inertie sous sa « forme brute ».
Son expression matricielle dans une base orthonormée est :
La méthode implicite est basée sur une double récurrence. La
récurrence montante, de la base vers le corps terminal pour calcu-
ler les vitesses et accélérations des corps et une partie de la cinéti- T x 2 xy xz
i
que, et la récurrence descendante, du corps terminal vers la base,
permet le calcul des quantités d’accélération généralisées. Cet
Π Σ =
∫
Σ
Oi M Oi M dm =
∫ yx y
Σ zx
2
zy
yz dm
z
2
algorithme peut facilement être programmé (numériquement ou
symboliquement). Il est dû initialement à Luh, Walker et Paul.
que l’on écrit avec la notation de Binet :
1.3.1.1 Notations utilisées
A′ F E
i
Nous présentons ici quelques rappels, notations ou défini- Π Σ = F B′ D
tions inhabituelles utiles. Certaines notations comme celles E D C′
utilisées pour le paramétrage de Denavit-Hartenberg sont à
rechercher dans le dossier [AF 5 050] au paragraphe 2.3. tandis que le tenseur d’inertie classique est :
■ Tenseurs d’inerties
I
i
Σ (Oi ) = − ∫ O ( )3
i M ⋅ Oi M dm = trace Π Σ I − Π Σ
i i
Σ
Pour introduire un langage assez simple et logique, nous ran-
geons masses, moments statiques, et tenseurs d’inertie, tels qu’on dont l’expression matricielle est :
les connaît classiquement, dans la même catégorie de tenseurs
d’inertie d’ordres respectifs 0, 1 et 2.
A −F −E
• Ordre zéro (la masse du système)
(Oi ) = −F
i
I Σ B −D
Pour un système quelconque Σ : −E −D C
mΣ =
∫ dm avec A = B′ + C′, B = C′ + A′, C = A′ + B′.
Σ ■ Torseur cinétique d’un système observé à partir d’un repère R
quelconque.
pour le solide Si :
• Somme cinétique :
R R
mi = mSi =
∫ dm
Si
∫
σ Σ = V (M) dm (15)
Σ
Pour le corps généralisé introduit par Fischer puis repris par • Moment cinétique :
Wittenburg [6] [7], c’est-à-dire pour l’ensemble de Si lui-même et R R
de ses successeurs absolus (cf. § 2.3.1 du dossier [AF 5 050]) :
Σi = {Si et tous les Sj , tel que Pij = 1}
µ Σ ( O) =
∫ OM ∧V
Σ
(M) dm (16)
■ Somme dynamique
RF RF RF
∫ (J )
avec α i i = d i Ω i i 0 RFi 0
dt Σ Σi = (M) + J RFi (M) dm
Σi
RF 0 RF 0
Mais Ω i i = Ω i et α i i = α i puisque RFi est en translation par rap-
RF d 0 d’où :
port à R0 , donc α i i = Ω i . Et, en utilisant le tenseur distributeur 0 RFi 0
dt Σ Σi = Σ Σ + Mi J (Oi ) (22)
des accélérations : i
0 0 0 0
i ⋅ Ω
Ai = α i + Ω i La somme dynamique du corps généralisé Σi observé à partir du
repère R0 est égale à la somme dynamique dans RFi augmentée
de la quantité d’accélération de la masse ponctuelle (Oi , Mi ) où Mi
(cf. § 2.3.4.3 de [AF 5 050]), la relation (19) devient : est la masse totale de Σi .
( )
i
0 RFi 0
observé à partir de R Fi
Si
V = a ∧ (T ⋅ b) = 2vec(T ⋅ b) ⊗ a
(
= 2vec T ⋅ (b ⊗ a) ) où les Dij sont les éléments de la matrice des successeurs directs
(cf. [AF 5 050], § 2.3.1) ;
■ Somme dynamique
R iF R iF
Intéressons-nous à la somme dynamique de Σi observé à partir
1.3.1.6 Calcul de Σ S + et δ S + (O i )
de RFi : RFi RFi i i
Σ Σ = J (M)dm
i ∫
Σi
■ Les liaisons Lij telles que Dij = 1 sont de révolution
Le corps augmenté Si+ est alors un solide. On applique donc
qu’on peut décomposer comme suit : directement (20) et (21) :
RFi RFi RFi RFi 0 i
ΣΣ =
i ∫J (M)dm + ∑ ∫J
j ,Dij =1 Σ j
(M)dm Σ S+ = Ai ⋅U Si+ (27)
i
Si
et
Par composition, on a :
RFi RFj RFi
RFi 0 i
δ S+ (Oi ) = 2vec Ai ⋅ Π Si+
i
( ) (28)
J (M) = J (M) + J (O j )
■ Les liaisons Lij telles que Dij = 1 sont de type prismatique
d’où :
Si+ n’est plus un solide car Oj a un mouvement rectiligne par
RFi RFi RFi RFj
ΣΣ =
i ∫ J (M)dm + ∑ M j J Oj + ( ) ∑ ∫ J (M)dm
rapport à Si :
RFi RFi RFi
Si j ,Dij =1 j ,Dij =1 Σ j
Σ S+ = J (M)dm + M j J (O j )
i ∫ ∑
j ,Dij =1
On obtient ainsi la formule de récurrence dans laquelle inter- Si
vient le corps augmenté Si+ (cf. §1.3.1.1) :
mais, par composition, on a :
RFi RFi RFj
Σ Σ = Σ S+ +
i i
∑ ΣΣ
j
(25) RFi R j RFi RFi R j
j ,Dij =1 J (M) = J (O j ) + J j (O j ) + 2Ω j ∧ V (O j )
■ Moment dynamique
d’où :
Voyons maintenant le moment dynamique en Oi de Σi observé à
∑ M (q z )
partir de RFi . En suivant la même démarche que pour la somme RFi RFi RFi 0
∑MJ
dynamique, on obtient successivement :
RFi RFi
Σ S+ =
i ∫
Si
J (M)dm +
j ,Dij =1
j j (O j ) +
j ,Dij =1
j j j + 2Ω j ∧ q j z j
δ Σ (Oi ) =
∫ Oi M ∧ J (M)dm
∑ M (q z )
0 i RFi 0
∑MJ
i
Σi = Ai ⋅U Si+ + j j (O j ) + j j j + 2Ω j ∧ q j z j
RFi RFi RFi
∫ ∑ ∫
j ,Dij =1 j ,Dij =1
δ Σ (Oi ) = Oi M ∧ J (M)dm + Oi M ∧ J (M) dm
i
Si j ,Dij =1 Σj
et :
RFi i RFi
=
∫ Oi M ∧ J (M)dm + ∑ U Σ j ∧ J (O j )
j ,Dij =1
RFi 0 i
Σ S+ = Ai ⋅U Si+ + ∑ (
0
M j qj z j + 2Ω j ∧ q j z j ) (29)
Si i
j ,Dij =1
RFj
+ ∑ ∫
j ,Dij =1
Oi M ∧ J (M)dm
Pour les mêmes raisons, le moment dynamique prend la forme :
Σj
i j
Mais U Σ j = M j Oi O j + U Σ j pour j tel que Dij = 1 d’où :
RiF 0 i
δ S+ (Oi ) = 2vec Ai ⋅ Π S+ +
i i
( ) ∑
j ,Dij =1
( 0
Oi O j ∧ M j qj z j + 2Ω j ∧ q j z j ) (30)
RFi RFi j RFi RFj
δ Σ (Oi ) = δ S+ (Oi ) +
i i
∑
j ,Dij =1
U Σ j ∧ J (O j ) + ∑ ∫
j ,Dij =1
Oi M ∧ J (M)dm
■ Cas général : les successeurs directs de Si ont des liaisons avec
Σj celui-ci qui sont de révolution ou prismatiques
Par simple utilisation de l’indicateur booléen de liaison εi dans
D’autre part : (29) et (30) on a :
RFj RFj
∫
Σj
Oi M ∧ J (M)dm = δ Σ (Oi )
j
RFi 0 i
Σ S+ = Ai ⋅U Si+ + ∑
( 0
ε j M j qj z j + 2Ω j ∧ q j z j ) (31)
i
j ,Dij =1
RFj RFj
= Oi O j ∧
∫
Σj
J (M)dm +
∫
Σj
O j M ∧ J (M)dm
et :
RFi 0 i
Σ S+ = Ai ⋅U Si+ +
i
∑
j ,Dij =1
( 0
ε j M j qj z j + 2Ω j ∧ q j z j ) z2
S2
•Moment dynamique :
RFi 0 i
δ S+ (Oi ) = 2 vec Ai ⋅ Π Si+ +
i
( ) ∑
( 0
ε j Oi O j ∧ M j qj z j + 2Ω j ∧ q j z j
j ,Dij =1
) M
0 RFi i 0 • i=2
δ Σi (Oi ) = δ Σ (Oi ) + U Σi ∧ J (Oi )
i
q1 sinq2 ω 2x q1r2
(
0 0
i = z i ⋅ εi δ Σi (Oi ) + Σ Σi ) 0
Ω 2 2 = q1 cos q2 = ω 2y ,
0
V (O )
2 1 0
=
q 2 ω 2z 0
Fin pour
Exemple : reprenons l’exemple du double pendule orthogonal q1 sinq2 + q1q 2 cos q2 α 2x
(figure 1) vu au paragraphe 2.3.4.3 du dossier [AF 5 050], consacré à 0
l’algorithme montant pour la cinématique. α 2 2 = q1 cos q2 -q1q 2 sinq2 = α 2y
q2
α
Cet exemple est simple. Il ne se présente pas sous la forme d’une 2z
structure arborescente, mais il permet d’illustrer ce qu’on peut appe-
ler la « partie dure » des algorithmes précédents.
(
− ω 22z + ω 22y ) −α 2z + ω 2x ω 2y α 2y + ω 2x ω 2z
0
■ Données A2 2 = α 2z + ω 2y ω 2x
− (
ω 22x + ω 22z ) −α 2x + ω 2y ω 2z
Redonnons le tableau des paramètres de Denavit-Hartenberg : −α + ω ω
2y 2x 2z α 2x + ω 2y ω 2z (
− ω 22y + ω 22x )
i εi αi di θi ri
1 1 0 0 q1 0 q1r2
0 2
2 1 π/2 0 q2 r2 J (O2 ) 1 = q1 r2
0
et les figures de changement de base (figure 2).
( )
Avant d’envisager les deux autres algorithmes relatifs à la cinéti- − ω2 + ω2
que, donnons-nous la géométrie des masses des corps augmentés −α 2z + ω 2x ω 2y α 2y + ω 2x ω 2z
RF2 2z 2x
(invariante ici) S1+ et S2+ supposés réduits à des barres d’épais-
seurs négligeables.
δ S2+ (O2 ) = 2 vec α 2z + ω 2y ω 2x − (ω 22x + ω 22z ) −α 2x + ω 2y ω 2z ×
( )
2
−α + ω ω α 2x + ω 2z ω 2y − ω 22y + ω 22x
• Masses : m1 et m2 2y 2z 2x
• Moments statiques : B2 0 0
0 0 0 0
1 +
0 0 0
U S1 (O1)1 = M1O1G1 + M2 O1O2 1 = b1 ,
0
−B2 ω 22z + ω 22y
( ) 0 0
0
a2
2
U S2 (O2 )2 = M2 O2G2 2 = 0 (a2 négatif) (
= 2 vec B2 α 2z + ω 2y ω 2x )
0 0 = −B2 −α 2y + ω 2z ω 2x
( )
0 2 2y(
B −α + ω ω
2z 2x ) (
0 0 B2 α 2z + ω 2y ω 2x )
= α 2z + ω 2y ω 2x
− (ω 22x + ω 22z )
−α 2x + ω 2y ω 2z 0 0
sachant que : O1O2 = −r2 , on trouve :
−α + ω ω
2y 2z 2x α 2x + ω 2z ω 2y (
)
− ω 22y + ω 22x 0 1
0
(
−a2 ω 22z + ω 22y )
Σ 2x (
−r2 Σ 2x sinq2 + Σ 2y co
os q2 )
(
= a2 α 2z + ω 2y ω 2x ) = Σ RF2
2y O O
1 2 ∧ Σ Σ2
=
1
0
Σ 2z
2 (
a −α + ω ω
2y 2z 2x ) (
r2 Σ 2x cos q2 − Σ2y sinq2 )
0 RF1 g
D’où, en tenant compte de ce que δ Σ1(O1) = δ Σ1 (O1) : ∫ f (M) ⋅V (M)dm = ∫ J (M) ⋅V (M)dm
Σ
*
Σ
*
(33)
( ( ) (
+r2 −a2 ω 22z + ω 22y cos q2 − a2 α 2z + ω 2y ω 2x sinq2 ) ) Si le mouvement virtuel envisagé est compatible avec les
liaisons et si, comme nous le supposerons, aucun paramètre ne
( )
dépend explicitement du temps, alors :
−B2 −α 2y + ω 2z ω 2x coss q2
n
∂OM *
= A1q1 − a2 cos q2q12r2 V *(M) = ∑ q i (34)
i =1 ∂qi
( ( ) (
+r2 −a2 q 22 + q12 cos2 q2 cos q2 − a2 q2 + q12 cos q2 sinq2 sinq2 ) ) et :
−B ( − (q cos q )
2 1 )
2 − q 2q1 sinq2 + q 2q1 sinq2 cos
s q2 g n
∂OM n
∂2 OM
J (M) = ∑ qi + ∑ q i q j (35)
et, finalement : i =1 ∂qi i , j =1 ∂q j ∂qi
1 = (A1 + B2 cos2 q2 )q1 − r2a2[q2 sinq2 + q 22 cos q2 ] alors la relation (33) devient :
Nous ne traiterons que les chaînes simples en utilisant une Il s’ensuit que, pour connaître les coefficients dynamiques aij et
numérotation des solides ascendante de la base à l’extrémité. Γi, jk , il suffit de connaître :
Le passage aux chaînes arborescentes ne nécessite qu’une sim-
ple adaptation. La difficulté essentielle est dans l’établissement ∂OM ∂2 OM
d’un algorithme qui permet de calculer les quantités d’accéléra- et
tions généralisées pour une suite de solides en série. ∂qi ∂q j ∂qk
∂OM
1.3.2.2 Expression de ■ j=i
∂q i
Pour des raisons évidentes, on peut directement écrire : Dans ce cas :
ε i z i + ε z i × O M pour M lié à Σ , le corps généralisé ∂2 OM
∂Oi M
∂OM ∂OOi
i i i
= PiMε i z i ∧ = PiMε i z i ∧ − (47)
∂OM relatif à qi , composé de tous les solides successeurs ∂qi2 ∂qi ∂qi ∂qi
=
∂qi de la liaison Li
0 si M est lié à Σ , complément de Σ dans Σ ; or :
i i
∂OOi
ou = PiM ε i z i
∂qi
∂OM
= Pi M(ε i z i + εi z i × Oi M) (42)
∂qi car lorsque qi varie, Oi ne se déplace que si la liaison Li est prisma-
j
O M T −ε j z j
K ij (i < j ) = [εi z i , ε i z i ]
∫ i
Σ 1
O j M , 1 dm T
ε j z j
avec M j , U ij , Π ij tenseurs d’inertie globaux d’ordre 0, 1, 2, de
j dimension 3 × 1 pour U ij et 3 × 3 pour Π ij
ou : tels qu’ils ont été présentés dans nos toutes
premières publications sur le sujet [3] [4].
(O ).G .
K ij (i < j ) = (O ) (55)
i i ij j j
■ Itération sur les G ii
avec
torseur géométrique associé à qi en Oi et écrit sous la
i Par définition on a :
i (O ) = [ε
forme d’une matrice 3 × 4 : i i z i , ε i z i ],
Oi −1M T Oi −1M T
G ij tenseur d’inertie global du second ordre (4 × 4) du
système Σj aux points Oi et Oj :
G i −1,i −1 =
Σi −1
∫
1
i −1
O M , 1 dm =
Si −1
1 ∫
Oi −1M , 1 dm +
( )
O O O M T
Oi M T T
G ij (i < j ) =
∫
1
Oi M , 1 dm (56)
Σi
∫ i −1 i +
0 1
i
Oi −1Oi , 0 + Oi M , 1 dm
Σj
Oi −1O ⊗ Oi −1O Oi −1O
= gi -1 + Mi
i i i
Cette relation est extrêmement simple et compacte. Si l’on T
compare au tenseur d’inertie brut : Oi −1Oi 0
Π (Oi ) =
∫ Oi M ⊗ Oi M dm +
(
O O ⊗ U ii + U ii ⊗ O O
i −1 i i −1 i 0
+G )
Σj T ii
0 0
on constate qu’on ne retrouve ce dernier dans (56) que pour i = j et
dans le bloc 3 × 3 en haut et à gauche. C’est pourquoi nous avons avec gi -1 tenseur 4 × 4 d’inertie global du solide Si –1 pris seul.
donné à l’expression (56) le nom de tenseur d’inertie global. Mais Soit, en définitive :
nous voyons qu’en dehors de la dimension 4 × 4 de ce tenseur
( )
d’inertie global, il se distingue du tenseur d’inertie brut, dont on a
+
O O ⊗ U ii + U ii ⊗ O O 0
vu comment il se rattache au tenseur d’inertie ordinaire, par le fait i −1 i i −1 i
G i −1,i −1 = G ii + gi -1 + T
(59)
qu’il se rapporte à un ensemble de solides – le corps généralisé
Σj – et qu’il dépend en général de deux points Oi et Oj . 0 0
+ +
+ π i −1 ui −1
avec gi -1 = tenseur d’inertie (4 × 4) caractérisant ■ Saisie des données :
+ T
la géométrie des masses du corps
ui −1 mi −1 Nombre de solides rigides :
augmenté Si+−1 , constitué de Si –1 et
du point massique (Oi , Mi ),
+
π i −1 tenseur d’inertie brut d’ordre 2, Description du repérage-paramétrage de Denavit-Hartenberg :
+
ui −1 tenseur d’inertie d’ordre 1 ou
moment statique de Si+−1 (évalués
tous deux au point Oi –1),
mi –1 masse – tenseur d’ordre 0 – de Si –1 .
■ Itération sur i des G ij
En reprenant de nouveau la définition, on peut écrire
directement :
Coordonnées généralisées :
O O O M T
G i −1, j =
∫
Σj
i −1 i + i O j M , 1 dm
0 1
Masses :
Construction des TIG des solides : • Détermination des TIG 4 × 4 des corps généralisés : Gii
2. Exemples de simulations
Nous allons présenter quelques exemples d’applications à
partir de deux logiciels. Le premier est le logiciel ADAMS que
nous avons souvent évoqué et qui utilise le paramétrage
absolu. C’est le plus répandu des logiciels de simulation. Le
second est le logiciel SYMPACK qui est fondé sur le paramé-
trage relatif. Dans ces exemples nous soulignerons les différen-
tes difficultés qu’on peut rencontrer et que nous avons déjà
signalées et expliquées dans les développements théoriques
des parties précédentes.
2.1 ADAMS
Figure 4 – Palette des primitives Figure 5 – Palette des liaisons
2.1.1 Structure de la base de données
« Database »
2.1.1.2 Liaisons ou « Joints »
L’ensemble est structuré comme sur la figure 3.
Les liaisons peuvent être de type géométrique : liaisons élémen-
2.1.1.1 Solides ou « Parts » taires entre deux solides, ou complexes faisant intervenir des soli-
des intermédiaires sans masse comme la liaison à la Cardan (en
Chaque solide ou « Part » peut se déplacer avec 6 degrés de anglais : universal joint). Ces liaisons vont s’appuyer sur les
liberté par rapport au « Ground » qui représente le référentiel gali- « Markers » associés aux solides. (cf. paragraphe précédent)
léen. (figure 5).
On peut associer à ce solide des éléments de géométrie, tels que Ou bien elles imposent une loi temporelle au paramètre cinéma-
des lignes et volumes élémentaires appelés « primitives » tique caractéristique de la liaison choisie, par l’utilisation de la
(figure 4). À ces volumes sont associées des données inertielles. fonction « Motion generators ». Ce cas n’a pas été envisagé dans
Mais on peut imposer ces données inertielles indépendamment du la partie théorique qui précède. Il ne nécessite qu’une adaptation
volume choisi. Sur chacune des « Parts » peuvent être positionnés mineure.
des repères ou « Markers » liés aux solides, comme on l’a vu dans
le dossier [AF 5 051] § 1 où ils étaient désignés par : On peut aussi définir l’appartenance d’un point à une courbe ou
le contact entre deux courbes (cames). Mais le contact entre deux
surfaces quelconques n’est pas disponible.
{Mi ,ui ,v i ,w i }
Une liaison peut aussi être définie à partir d’une fonction entre
Des Markers supplémentaires sont créés automatiquement lors deux coordonnées généralisées.
de la mise en place des liaisons.
■ Remarque à propos de l’hyperstatisme
Lors de la construction du modèle, on a intérêt à réaliser un
schéma cinématique isostatique, de façon à obtenir les inconnues
Base de données dynamiques qui intéressent. Mais même si le modèle est hypersta-
tique, la simulation n’est pas forcément mise en défaut – dans les
cas simples – si le modèle est bien construit géométriquement.
Modèle Tracés
Exemple : dans le joint de Koenigs du paragraphe 2.1.3.2, hypersta-
tique de degré 1, il faut que l’angle des deux axes du bâti 0 soit rigou-
Gravité Liaisons Solides Forces Analyses
reusement égal à l’angle des deux axes du solide 2 et que les axes
Résultats des liaisons de révolution des solides 1 et 3 soient parfaitement paral-
Géométrie Repères lèles. Cela renvoie à l’équivalence entre les notions d’hyperstatisme
au sens de la dynamique et au sens de la cinématique (cf. dossier
Figure 3 – Structure de la base de données [AF 5 052] § 3).
2.1.1.3 Forces
Elles sont définies sous la forme (figure 6) :
– de torseurs ;
– d’éléments déformables : ressort amortisseur, bloc caout-
chouc, poutre déformable, matrice de raideur ;
– d’éléments spécifiques : chocs entre surfaces, pneumatiques...
■ Résultats
Figure 6 – Palette des forces Les résultats de la simulation sont indiqués figure 10, page 19.
2.2 SIMPACK
2.2.1 Construction du modèle
Avec ce logiciel, fondé sur le paramétrage relatif, l’opérateur doit
lui-même construire la structure arborescente associée, et donc
choisir les liaisons qu’il souhaite ouvrir.
La construction du modèle se fait comme suit.
Figure 16 – Exemples de « Constraint » Figure 18 – Création du solide de référence et du premier solide lié à lui
Bielle
Constraint Pivot
Coulisseau Vilebrequin
Glissière Pivot
Bâti
Constraint
Axe 1 Axe 2
Pivot Pivot
glissant glissant
Bâti
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