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Compte rendu de

Travaux Pratiques
Détermination de la nature de
substances psychotropes à l’aide de
tests comportementaux chez la souris

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Jean Simonnet – Aurélien Chateigner


Guillem Calas
1 Introduction
Les psychotropes sont des drogues qui sont capables de modifier l’activité mentale d’un individu, et
sont classés en différentes catégories. La classification a été établie par J. DELAY qui les a séparés en
3 groupes, selon si la substance exerçait un effet dépresseur (leptique), activateur (analeptique) ou
déviateur (dysleptique). Pour chaque groupe les substances ont des effets sur l’état affectif (sphère
thymique, état d’esprit dans lequel se trouve l’individu, Thymo (de Thymos : humeur)) et/ou sur
l’état intellectuel, ou vigilance (sphère noétique, la capacité qu’il a de faire les choses, Noo (de
Noein : penser)).

L’effet principal d’une substance psychotrope peut être déterminé par des expériences
comportementales, chez la souris par exemple, animal utilisé dans ce TP. Le principe est d’observer le
comportement de la souris, qui a reçut le médicament, face à différentes situations ainsi que son
comportement général. En recoupant ensuite les différents résultats, on peut déterminer l’action
d’une molécule sur le système nerveux central.

Par une série de 6 tests comportementaux (Open field, test de la traction, test de la planche à trous,
test du retournement, test du labyrinthe en croix et le test de Porsolt), on va déterminer l’action de 2
substances inconnues et tenter de les nommer (à partir d’une liste donnée pendant le TP) en
comparant l’action théorique de la drogue, supposée être celle administrée, avec le résultat des
expériences effectuées.

2 Matériel et méthode
Les 6 psychotropes fournis sont nommés de A à F. Chaque groupe se voit attribuer 2 molécules parmi
les 6 psychotropes suivant : Amphétamines, Valium, Xanax, Caféine, Tercian et Prozac.

2.1 Opérations initiales


On dispose de 3 souris, des substances C et D, dont on doit déterminer l’effet, ainsi que de sérum
physiologique (0,9% NaCl). On réalise sur chaque souris une injection intrapéritonéale soit de la
molécule C, soit de la D, soit de sérum physiologique (souris témoin). Chaque solution doit être
injectée dans des proportions particulières, en fonction du poids de l’animal. La première
manipulation consiste donc à peser l’animal.

Le psychotrope C doit être injecté à 50µL/10g de souris. La solution de C est faite en dissolvant un
cachet de 20mg dans 5mL. On injecte ce produit à la souris appelée « souris C », qui pèse 23,3
grammes. On injecte donc 116,5 µL de solution C à la souris C, ce qui fait 0,466 mg du cachet initial.
En pratique, on injecte le plus précisément possible 120 µL (1,2 graduations).

Le psychotrope D est présent dans une solution injectée à raison de 2,5 mg/Kg. Il a préalablement été
fait 1 mL d’une telle solution à partir d’une solution mère à 10 mg dans 2 mL. On prélève donc 500 µL
de cette solution mère auxquels on ajoute 500 µL de sérum physiologique, ce qui donne la solution
dont nous disposons. Notre souris, « souris D », pèse 21,7 g, on lui injecte théoriquement 108,5µL de
solution. En pratique, on lui injecte 110 µL de solution le plus précisément possible.

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Le liquide physiologique est injecté à raison de 50 µL/10g de souris. La souris, «  souris T » pèse 22,7
grammes, on lui injecte donc 105,4 µL de liquide physiologique.

On s’assure de pouvoir distinguer les souris. Dans notre cas, la souris C est grise et a les oreilles
coupées, la souris D est grise avec des oreilles non coupées et la souris T est blanche.

On commence par faire l’injection à la souris témoin, puis 10 minutes après à la souris D, et encore
10 minutes après à la souris C. C’est dans cet ordre que l’on fera les tests, qui durent, pour les plus
longs, 10 minutes. De ce fait, le temps entre l’injection et un test donné sera le même pour chaque
souris. On pourra comparer les résultats des souris C et D, piquées avec un produit actif, et les
résultats de la souris T, ayant reçu ce que l’on peut appeler un placebo, pour un même temps
d’exposition au produit. Ceci élimine le facteur temps et facilite les interprétations.

2.2 Expériences effectuées


Pendant chaque tests, et quand les souris sont dans les cages, on se doit d’observer leur
comportement individuels (activité, curiosité, stress…) et vis-à-vis des autres souris. Ceci permet
d’apporter des éléments supplémentaires pour la détermination de la substance injectée.

2.2.1 Mesure de l’activité motrice (Open


Zone Field)
Ligne Grâce à ce test, on mesure les déplacements d’une
souris dans une situation libre, pendant 5 minutes.
On détermine ainsi le comportement moteur ainsi
Zone que les capacités psychomotrices de l’animal.
centrale
On délimite deux zones : la zone centrale et la zone
périphérique. La zone périphérique est séparée par
des lignes blanches en différentes zones. C’est le
temps passé en zone centrale, en zone périphérique
et dans les coins ainsi que le nombre de lignes
Figure : Schéma du fond quadrillé de traversées qui sont pris en compte.
l'openfield
On place la souris en zone centrale. Le temps passé
dans cette zone au début de l’expérience (le temps que la souris met à la quitter) donne une idée de
l’anxiété de la souris. En effet la souris est un animal nocturne, qui est habitué à un environnement
sombre et confiné : le centre du système est le plus lumineux et ouvert, c’est donc la zone la plus
anxiogène pour cet animal (le temps passé dans les coins montre également ceci : c’est la zone de la
boite le moins stressant pour la souris) : on test ici l’effet sur l’état affectif (sphère thymique).

La traversée des lignes donne une idée de la distance parcourue par l’animal, on détermine alors les
capacités motrices de l’animal : Effet sur l’état intellectuel, moteur (sphère noétique).

2.2.2 Test de la traction


On test la capacité qu’a une souris, que l’on pend par les pattes à un fil métallique, à se rétablir en
positionnant au moins une de ces pattes postérieures sur ce fil. Le test est positif si l’animal se rétabli
en moins de 5 secondes et négatif dans le cas contraire (aussi si l’animal ne saisi pas le fil). Une souris
normale effectue immédiatement ce rétablissement.

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Si le test est négatif, ce sont clairement les capacités motrices qui sont touchées : cela peut être des
problèmes de tonus musculaire ou des problèmes relatifs à la coordination musculaire : on met en
évidence la capacité sédative (sphère noétique touchée) de la molécule testée. Ce test est une
épreuve d’incapacité motrice.

2.2.3 Test de la planche à trous


On test les capacités exploratrices et les capacités psychomotrices de la souris. Cette expérience dure
5 minutes. La capacité exploratrice reflète l’état d’esprit de la souris, donc l’atteinte affective de la
souris. On la mesure en comptant le nombre de trou explorés par la souris : on défini l’exploration
par le fait de rentrer la tête jusqu’aux oreilles dans un trou. On évalue la capacité psychomotrice
(atteinte de la sphère noétique) par le nombre de trébuchements effectués par l’animal : Si la souris
se relève immédiatement après un trébuchement, c’est que ses capacités psychomotrices ne sont
pas affectées.

2.2.4 Test du retournement


On essaye de positionner la souris sur le dos : si on n’y arrive pas ou si la souris se retourne
immédiatement, le test est positif. Dans le cas contraire, où la souris mettrait du temps à se relever,
on peut soupçonner une atteinte médullaire et/ou neuromusculaire.

2.2.5 Test du labyrinthe en croix (« plus maze »)


Ce test nécessite une structure particulière. Il s’agit d’un dispositif en croix, avec des bras assez larges
pour qu’une souris puisse s’y déplacer normalement. Une des branches de la croix possède des bras
cloisonnés en plexiglas transparent, et l’autre des bras libres. On place la souris au centre et on
mesure, pendant 5 minutes, le temps passé dans chaque bras. On considère que la souris est dans
une zone quand elle y a passé les pattes avant.

Ce test mesure l’anxiété de la souris. Le temps passé dans l’un ou l’autre des types de bras est
révélateur de l’anxiété de la souris. En effet, la souris normale passera peu de temps dans les bras
ouverts (la souris étant naturellement stressée dans les espaces ouverts) et préfèrera les bras
fermés, ou elle se sentira en sécurité.

2.2.6 Test de Porsolt (nage forcée, test de « dépression »)


Ce test est utilisé pour tester l’action d’antidépresseurs. Il consiste à mettre la souris dans une
situation ou elle doit lutter pour survivre, mais sans possibilité pour elle de s’en sortir. On mesure
alors la volonté que la souris a de s’en sortir. On utilise le dispositif suivant : un récipient est rempli
d’eau tiède à 37°C de façon à ce que la souris n’ait pas pied (et ne puisse pas prendre appuie avec sa
queue) et qu’elle ne puisse pas en sortir. On utilise de l’eau à 37°C pour éviter l’hydrocution. On
place ensuite délicatement l’animal dans l’eau, en faisant attention à ce que la tête ne soit pas
immergée.

L’expérience débute alors à partir de ce moment et pendant 10 minutes. On mesure différentes


choses : le temps de nage avant le premier arrêt, la latence de la première période d’immobilité, le
nombre total d’arrêts avec le temps passé immobile et le temps total de nage.

Remarquons que si le psychotrope agit également sur le plan neuromusculaire, la réponse de la


souris sera différente dans cette situation. S’il provoque une baisse du tonus musculaire par exemple,
la souris ne pourra pas se battre autant qu’une souris témoin.

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Au moindre problème, on retire la souris de l’eau. Si, par exemple, la souris commence à mettre la
tête sous l’eau, il faut vite la sortir. Au moment de la sortie, on sèche la souris dans un linge avant de
la remettre en cage.

Comme dit en introduction, le croisement des résultats de ces différents tests comportementaux
(ainsi que le comportement général de chaque souris) va permettre d’élaborer le profil de la
molécule psychotrope injectée à chacune des souris.

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3 Résultats
3.1 Comportement dans la cage
3.1.1 Souris T
La souris ne change pas de comportement après avoir reçu l’injection. Elle semble un peu stressée
après l’injection, comme les deux autres, effet que l’on peut imputer au choc de l’injection.

3.1.2 Souris C
On remarque que rapidement après l’injection, la souris est moins vigoureuse, et reste plutôt
prostrée dans un coin de la cage.

3.1.3 Souris D
L’injection rend cette souris très active. En effet, elle est toujours en mouvement, elle est toujours
occupée à faire quelque chose et ne se pose jamais. Elle grignote souvent des granulés. On remarque
qu’elle est sans cesse entrain de se gratter le museau.

3.2 Mesure de l’activité motrice (Open Field)


Temps pour quitter la Nombre de Temps au Temps en Temps dans
zone centrale lignes franchies centre périphérie les coins
(secondes) (seconde) (seconde) (seconde)
souris T 4 34 4 396 146
souris C 300 0 300 0 0
souris D 1 10 3 397 197

3.3 Test de la traction


Test Remarque
Souris T Positif À rapidement posé ces pattes arrières sur le fil métallique
Souris C Négatif Ne se pend même pas au fil métallique
Souris D Positif Se rétablie vite mais tombe car est très agitée

3.4 Test de la planche à trous


Nombre
Nombre de
de trous Remarques
trébuchements
explorés
Reste à la périphérie, explore quelques trous de la 2 ème
souris T 50 0
rangée mais pas ceux de la 3ème.
Reste au milieu pendant 30 secondes, puis va à la
souris C 10 1 périphérie ou elle explore quelques trous avant de se
cantonner dans un coin où elle se recroqueville
souris Très active mais peu exploratrice par rapport à son
31 6
D activité débordante

3.5 Test du retournement


Test
Souris T Positif
Souris C Positif

6
Souris D Positif

3.6 Test du labyrinthe en croix (« plus maze »)


Temps passé dans Temps passé dans
Remarques
l'espace cloisonné l'espace ouvert
Débute par les bras ouverts, elle met la
tête en dehors. Elle part ensuite dans les
bras fermés, va au bout met la tête dehors.
Souris T 4min35s 25s
Elle semble curieuse. A près une
exploration totale du dispositif, elle reste
dans la partie cloisonnée.
Lente. Ne s'aventure pas dans l'espace
Souris C 4min46s 14s libre, elle passe juste les épaules. Reste
toujours très peu active.
Part directement dans la partie cloisonnée,
Souris D 1min45s 3min15s Exploratrice : renifle, vibrisses en activités,
se dresse pour regarder les parois
On remarque que les parois sont transparentes ; peut être que les résultats auraient été différents si
celles-ci avaient été opaques.

3.7 Test de Porsolt (nage forcée, test de « dépression »)


Temps de nage avant le 1er Latence de la Temps total de
arrêt première période nage
d'immobilité
souris T 8min5s 2s 9min51s
souris C 10s 13s 7min25s
souris D A force de se gratter le museau, elle coule 5min

souris T temps de l'arrêt 1 2 5


nombre d'arrêts 2 2 1
souris C temps de l'arrêt 1 2 3 5 6 9 10 12 19
nombre d'arrêts 1 2 1 4 6 3 2 1 1
souris D temps de l'arrêt
nombre d'arrêts

4 Discussion
Noëlline me dit que les amphétamines font se gratter le nez.

3 possibilités pour chaque souris :

C : Valium, Xanax, Tercian

D : Amphétamine, Caféine, Prozac

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Tractio Planche à Retournemen Plus
En cage Openfield Porsolt
n trous t maze
Très
Lutte
Souri Stressée, exploratrice, Craintiv
Normal Positif Positif fortemen
sT active craintive, e
t
équilibrée
Peu
Peu Pas
Souri exploratrice, Très Lutte très
active, stressée, Négatif Positif
sC prostrée, faible craintive peu
prostrée pas active
déséquilibre
Moyennement
Plus
exploratrice,
Souri Très stressée, Peu
Positif peu craintive, Positif Coule vite
sD active peu craintive
fort
active
déséquilibre

Souris C Souris D
Sphère Noétique Thymique Noétique Thymique
Baisse de la Baisse de
Openfield Motricité normale
motricité ? l’anxiété ?
Baisse de la Augmentation de la
Traction
motricité motricité
Diminution de la Motricité qui Diminution
Planche à
capacité augmente, fort trouble capacité
trous
exploratoire de l’équilibre exploratoire
Retournemen Neuromotricit Neuromotricité
t é normale normale
Semble plus Baisse de
Plus maze
stressée l’anxiété
S’arrête très
Porsolt Dépression
vite et souvent

Au premier abord, les deux molécules semblent avoir des actions différentes et opposées. Quand on
regarde le comportement général des souris, on constate d’abord que la substance C semble
diminuer les capacités de la souris (elle reste prostrée, peu active) ; et que la substance D semble au
contraire augmenter les capacités (la souris est beaucoup plus active). On ne peut pas dire pour
l’instant quelle sphère est touchée par l’action de chacune des substances. Les autres tests vont nous
permettre de confirmer un effet sur la sphère thymique (état affectif) ou noétique (motricité,
psychomotricité).

4.1 Molécule C
Si on se fie au test de retournement, on peut supposer que la substance C ne joue pas une action
neuromusculaire et/ou médullaire, donc qu’elle ne touche pas la transmission de l’information vers
la périphérie, mais aurait plutôt un rôle au niveau cérébral. On constate une baisse de la motricité

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par rapport au témoin, ce qui est visible au niveau de plusieurs tests. Tout d’abord le test de la
traction, qui s’avère négatif, met en évidence cette diminution par rapport à la souris T, pour laquelle
le test est positif. On montre également cet effet par l’openfield, où la souris ne bouge pas tout au
long de l’expérience, et ne franchi alors aucune ligne. La souris se montre peu «  active » lors des
différentes expériences ainsi que dans la cage, ce qui peut conforter l’idée que le médicament
déprime la vigilance, soit les capacités qu’à la souris à effectuer les choses (un déplacement par
exemple), et que donc la substance a un effet nooleptique.

Cependant, on peut également interpréter certains résultats par une modulation de l’état affectif de
la souris. Avec le test de la planche à trous, où l’on voit que la souris possède une faible activité
exploratoire par rapport à la souris témoin. Cependant, étant donné que celle-ci se déplace moins
vite et parcours moins de chemin que la souris témoins, est-ce que la souris ne visiterait pas
beaucoup de trous tout simplement parce qu’elle possède une activité psychomotrice réduite ? Le
fait qu’elle se recroqueville par la suite dans un coin de la cage pourrait aller dans le sens d’une
atteinte de la sphère thymique et non de la sphère noétique. Celle-ci manquerait-elle de
« motivation » ? Le test de Porsolt va également dans le sens d’une dépression de l’état affectif. Ce
test montrant vraiment l’état dépressif de la souris, on peut constater que celle-ci s’arrêt très
souvent et nage beaucoup moins longtemps que la souris T, ce qui montre qu’elle ne lutte pas autant
que cette dernière. Cependant, une faiblesse engendrée par un abaissement de la vigilance, et donc
de la capacité qu’a la souris pour essayer de sortir de l’eau, ne pourrait-il pas engendrer cet effet  ?
L’openfield a également montré que la souris s’exposait longtemps dans une zone dégagée (la zone
centrale), sans que cela ne l’affole particulièrement (alors que la souris T ne prend jamais le risque de
repasser dans la zone centrale après l’avoir quittée): Ne montrerait on pas un effet anxiolytique de la
molécule (sphère thymique) ? Celle-ci ne déprimerait pas l’humeur pour créer un état d’indifférence
par rapport à l’environnement (ce qui conforte l’idée d’une volonté exploratoire réduite) ?

La nature de la molécule C en tant que leptique ne fait aucun doute : il s’agit donc du Tercian, du
Valium ou du Xanax. Cependant, il reste difficile d’identifier avec certitude cette molécule. On peut
quand même penser qu’elle agit à la fois sur la vigilance et sur l’état d’esprit, étant donné l’ensemble
des effets rencontrés. On peut écarter le Tercian, car ce médicament utilisé comme anxiolytique,
n’engendre pas de trouble de la vigilance (il n’est d’ailleurs pas déconseillé de prendre le volant après
la prise de ce médicament) et engendre des effets secondaires relativement opposés à ce que l’on a
pu observer comme des spasmes par exemple. Par ailleurs, la notice du médicament stipule qu’il
n’entraine pas un effet de somnolence, alors que la souris semblait pourtant être dans un tel état. On
peut donc supposer que la substance C comporte une des Benzodiazépines contenues dans le Xanax®
(Alprazolam) ou le Valium® (Diazepam). Ces deux molécules, qui agissent d’une façon relativement
semblable sur l’action du GABA (Gama amino butyrique acid) au niveau de neurones cérébraux,
engendrent des effets relativement similaires. Bien que les deux molécules ne soient pas forcément
utilisées dans les mêmes cas, elles possèdent un effet sédatif, anxiolytique, myorelaxant, hypnotique
ou encore anti-convulsivant. Il serait difficile de correctement distinguer les deux, surtout avec le peu
de tests effectués et le nombre restreint de souris testées, on ne peut donc pas conclure précisément
quant au nom de la molécule C, mais on peut dire qu’il s’agit d’une benzodiazépine.

4.2 Molécule D
Tout comme pour la substance C, en se fiant au test de retournement, on peut penser que la
substance D n’a pas d’action neuromusculaire et/ou médullaire, et ainsi qu’elle n’influe pas sur la

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transmission de l’information, mais en amont de cette transmission, sur le cerveau. La motricité ne
semble pas réduite, bien au contraire. Dans quelques tests, la souris ayant reçu la substance D se voit
attribuer une forme phénoménale, voir trop élevée pour être contrôlée. Dans le test de traction, la
souris monte très rapidement sur le cintre, mais de par son empressement et son agitation, elle
chute dans les secondes qui suivent, alors que la souris T arrive à se stabiliser sur le cintre. Avec le
test de la planche à trous, la souris D montre encore une fois une forte capacité motrice, et encore
une fois, celle-ci se montre surélevée et la souris trébuche de nombreuses fois dans les trous. La
souris ne se surestimerait-elle pas ? Ne sous-estimerait-elle pas les obstacles ? Dans l’openfield, la
souris D ne franchit pas plus de lignes que la souris T, et reste un peu plus de temps dans les coins,
mais elle est cependant très active, sent tous les endroits, se gratte le nez ou encore se nettoie.

Ainsi, la souris D montre une activité supérieure à ce que semble pouvoir gérer le cerveau, il semble
que le contrôle soit insuffisant par rapport à la puissance déployée. Ainsi, il semble que la substance
D soit un médicament qui augmente la vigilance et a donc une activité psychoanaleptique, tout en
entrainant une trop grande assurance.

Il y a encore une fois un effet de la substance sur la sphère Thymique. En effet, 2 tests nous
permettent d’évaluer ces effets. La planche à trous nous montre une diminution de la capacité
exploratoire, alors que la motricité (on l’a vu précédemment) a augmenté, et donc que ce n’est pas
une faiblesse de la motricité qui a réduit l’exploration, comme on l’a pensé pour la substance C. Le
test du Plus maze montre de plus une baisse de l’anxiété, la souris ayant passé 65% de son temps
dans la partie non-cloisonnée, alors que la souris T n’y a passé que 0.08% de son temps. Encore une
fois, la souris n’a pas peur, est sûre d’elle. On a donc ici une augmentation de l’état affectif, de
l’humeur. Cette substance a donc aussi un effet thymoanaleptique.

Le test de Porsolt ne nous a pas permis de conclure sur un effet particulier, la souris ayant passé son
temps à se gratter le nez, elle a coulé sans avoir nagé. Cependant, on a ainsi eu quelques
informations importantes, quelques détails qui feront peut-être la différence dans la tentative de
détermination finale du médicament.

La substance D est donc un analeptique et il ne peut donc s’agir que des Amphétamines, de la
Caféine ou du Prozac. Ces trois substances ont des effets assez similaires. La différenciation serait
alors possible par l’étude des différents détails de nos expériences. Par exemple, le fait que la souris
mange beaucoup pourrait être un signe. En effet, les amphétamines ont normalement un effet
anorexigène, la caféine induit la libération de glucose par le foie et donc pourrait entrainer par la
suite un besoin de refaire des réserves, et le prozac est utilisé dans le traitement de la boulimie
nerveuse. On pencherait alors plus pour la caféine, mais il faut faire attention aux doses, et il est
possible que nos doses aient entrainé un effet inverse, et donc un effet boulimique.

Une chose importante est le fait que la souris ne semble plus avoir « peur ». Elle semble sûre d’elle et
sous-estime le reste du monde. C’est typiquement l’effet qu’auraient les amphétamines, qui
induisent l’euphorie. Théoriquement, la caféine n’entraine pas d’effet sur la concentration, mais
encore une fois, attention à la dose. Le Prozac est prescrit dans le traitement de l’anxiété ou de la
panique, et pourrait donc aussi entrainer une diminution de la peur.

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Enfin, un dernier détail attire notre attention. C’est le fait que la souris se gratte le nez très souvent.
C’est un effet caractéristique des amphétamines sur les souris, et donc fait pencher la balance en la
faveur de ce médicament. Mais est-ce un réel effet ou le hasard ?

En conclusion pour cette substance, on ne dira rien, l’étude ne prenant pas assez de facteurs en
compte. Il aurait fallu par exemple relever les rythmes cardiaques, les tensions, mais aussi faire les
études sur plus de souris, de même lignée, en étant seul dans le laboratoire, pour être sûr de nos
effets, et différencier à coup sûr les médicaments.

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5 Conclusion

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