Balzac, le chef d’oeuvre inconnu

Commentaire

Il s’git d’une scène de rencontre au début du récit entre un jeune et un vieil homme. C’est
l’occasion d’un portrait d’un personnage mystérieux. Il s’agit donc d’un discours descriptif
qui intervient dans un récit dominé par la narration.
Quels sont les procédés utilisés par Balzac pour représenter son personnage et lui
donner un caractère inquiétant qui vont colorer le récit d’un ton fantastique?
Nous tenterons d’analyser ce portrait, en nous intéressant d’abord aux différents points de vue
sur le personnage. Avant d’analyser le caractère fantastique du vieillard nous nous
intéresserons à son portrait physique et .

I Un point de vue artistique

a) Le vieillard est présenté d’abord à travers le regard de Nicolas Poussin, peintre

célèbre du XVIIè siècle. En choisissant un artiste célèbre comme personnage,
Balzac intrigue le lecteur. Comme il utilise la narration omnisciente, nous avons
donc le point de vue de Nicolas Poussin sur le vieillard dont le physique singulier a
«ce je ne sais quoi qui affriande les artistes ». Le rapport qui s’établit est celui qui
existe entre un peintre et son modèle. Il est annoncé par différents verbes de
perception « devina » « aperçut », « examina curieusement ». Le peintre est
intrigué par la physionomie du vieillard. Cela crée une sorte de suspens esthétique.

b) Rupture dans la narration avec une succession d’impératifs qui interpellent le

lecteur « imaginez », etc. . on change donc de point de vue, il ne s’agit plus de
Nicolas Poussin mais du narrateur qui prend à témoin le lecteur et lui attribue
le rôle d’artiste. Il y a cependant une continuité car le lecteur doit fabriquer « une
image » verbes « On s’adresse directement à lui « vous aurez une
image imparfaite» « Jettez ». Il doit se comporter comme un artiste. Même s’il ya
un changement, les deux points de vue se complètent, c’est d’abord celui d’un
peintre qui évalue son modèle puis celui d’un peintre en action.
c) Jeux sur les couleurs et le clair-obscur. Ce regard de peintre est renforcé par la
présence importante de la couleur dans le portrait à la fois lumineux et coloré et
cerné par l’obscurité, les yeux « vert de mer » à « la barbe grise », « blanc nacré »,
« une dentelle étincelante de blancheur »  « une lourde chaîne d'or » s’opposent
« le jour faible de l'escalier » et la « noire atmosphère ». Il y a donc un jeu sur le
clair-obscur qui rappelle effectivement les toiles de Rembrandt. Le personnage
est lumineux dans un milieu obscur. Balzac utilise la technique du clair-obscur
dans un portrait littéraire
Conclusion : la description ne se contente pas de mettre en scène le
personnage du peintre, Nicolas Poussin. Grâce à deux points de vue qui se
complètent, le portrait repose sur un jeu pictural qui évoque effectivementle
tableau de Rembrandt mentionné à la fin du portrait. Cepndnt comme avec
Rembrandt, il ya chez Balzac un souci du détail qui donne une touche réaliste au
portrait.

II Un portrait physique et moral…

 a) Le champ lexical de « la richesse » désigne clairement le personnage.
Poussin le voit d’abord comme un mécène. Sa richesse se manifeste à travers
un bijou, la chaîne en or qui semble retenir prisonnier le personnage. Le jeune
homme ne peut rester indifférent à un homme qui peut l’aider à faire sa
fortune. En évoquant d’emblée laquestion économique, Balzac fait preuve d’un
souci matérialiste. Il définit le personnage dans un cadre économique. Le
peintre le voit comme modèle pour cette raison. Il peut lui tirer le portrait…

b) Champ lexical de la vieillesse et de la décrépitude qui s’oppose à la jeunesse

de Nicolas Poussin…

c) Avec le point de vue de Nicolas Poussin, c’est plutôt la silhouette et le costume

qui sont mis en avant. Dès qu’on a afaire au lecteur-artiste, c’est surtout la
tête qui est décrite. On passe du front u menton à la barbe aux yeux
Foisonnement des adjectifs « le front bombé, « etc…

d) Les yeux sont particulièrement détaillés puisque l’auteur consacre plusieurs

phrases et cherche à être le plus précis possible… Balzac ne se contente pas
d’établir un portrait physique. Il cherche à travers les traits physiques à déduire
le caractère du vieillard qui aconnu des jours difficiles mais semble en même
temps d’une nature passionnée voire « colérique »

Conclusion ; à travers le portrait physique, Balzac tente de deviner la personnalité

du personnage. Ce dernier reste cependant mystérieux voire inquiétant…

III Un portrait réaliste qui glisse vers le fantastique

a) La rencontre est placée sous le signe d’une certaine inquiétude « quelque chose
de diabolique… DE plus, on compare le vieillard à Rabelais et Socrate… Plus
loin on mentionne une bouche « rieuse ». Le vieillard smble donc un peu
moqueur. Ses traits physiques (la barbe) rappelle un satyre et lui donne un
caractère démoniaque.
b) Il évoque un regard « magnétique ». De plus, le champ lexical de la mer qui
caractèrise son visage, « yeux vert de mer, » « flottait », « blanc nacré »,
« truelle de poisson » donne au personnage un caractèsre surnaturel.  les
c) Jeux sur la lumière lui donne un caractère éticelant qui renforce l’impression
diabolique Lucifer, c’est celui qui porte la lumière.Balzac présente le
personnage sous un jour surnaturel. La comparaison finale qui le compare à
une toile de Rembrandt joue là encore sur le caractère irréaliste. On s’écarte du
registre réaliste pour pencher vers le fantastique.

Conclusion ; Dans ce portrait de vieillard, Balzac tente avec succès de reproduire les
technique de Rembrandt en peinture. Nous pouvons dire que nous avons affaire à un portrait
en clair-obscur, visage en pleine lumière dans unmilieu plutôt sombre. Ce portrait tout en
nuance glisse doucement vers le fantastique. Ce vieillard semble doué de pouvoir étrange et
mystérieux. Ce portrait a pour but d’intriguer le lecteur. Qui est ce personnage mystérieux ?
Que veux-t-il? On peut lire cette description comme une forme d’hommage de Balzac à
Rembrandt…