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Commentaire grammatical : Le déterminant

« Jeune homme idéalement beau, Lucien quitte la ville d'Angoulême en compagnie de sa protectrice,
Madame de Bargeton, pour aller chercher à Paris la gloire littéraire. Il y perdra vite ses illusions,
comme ici, lors de sa première sortie au théâtre. »

Le plaisir qu'éprouvait Lucien, en voyant pour la première fois le spectacle à Paris, compensa le
déplaisir que lui causaient ses confusions. Cette soirée fut remarquable par la répudiation secrète d'une
grande quantité de ses idées sur la vie de province. Le cercle s'élargissait, la société prenait
d'autres proportions. Le voisinage de plusieurs jolies Parisiennes si élégamment, si fraîchement mises,
lui fit remarquer la vieillerie de la toilette de Mme de Bargeton, quoiqu'elle fût passablement
ambitieuse : ni les étoffes, ni les façons, ni les couleurs n'étaient de mode. La coiffure qui le séduisait
tant à Angoulême lui parut d'un goût affreux comparée aux délicates inventions par lesquelles se
recommandait chaque femme. — Va-t-elle rester comme ça ? se dit-il, sans savoir que la journée avait
été employée à préparer une transformation. En province il n'y a ni choix ni comparaison à faire :
l'habitude de voir les physionomies leur donne une beauté conventionnelle. Transportée à Paris, une
femme qui passe pour jolie en province, n'obtient pas la moindre attention, car elle n'est belle que par
l'application du proverbe : Dans le royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Les yeux de Lucien
faisaient la comparaison que Mme de Bargeton avait faite la veille entre lui et Châtelet. De son côté,
Mme de Bargeton se permettait d'étranges réflexions sur son amant. Malgré son étrange beauté, le
pauvre poète n'avait point de tournure Sa redingote dont les manches étaient trop courtes, ses
méchants gants de province, son gilet étriqué, le rendaient prodigieusement ridicule auprès des jeunes
gens du balcon : Mme de Bargeton lui trouvait un air piteux.

Honoré de Balzac, Illusions perdues, 2 nd partie 1836-1843

Introduction :

Le déterminant du nom désigne une classe de mots précédents nécessairement un substantif dans la
phrase, quand celui-ci occupe la fonction de sujet ou de complément d’objet du verbe, il est le
marqueur spécifique par le moyen duquel on peut transposer d’autres classes grammaticales vers celle
du nom, en identifiant le référant dans la situation d’énonciation, il permet aussi d’actualiser le nom en
le transférant de son emploi virtuel qu’on trouve dans le dictionnaire à son actualisation dans le
discours. L’étude des déterminants prend en considération leurs aspects formels c'est-à-dire leur place
et leur possibilité de combinaison avec entre eux et en même temps leur valeur sémantico-logique, qui
consiste à distinguer ceux qui indiquent la quantité des êtres auxquels le nom réfère ou ceux qui
précisent les caractères qui leurs sont conférés. L’étude des déterminants dans le corpus nous a permis
de relever 66 occurrences de déterminant dont 2 déterminants secondaires et 6 cas d’absence d’article.
Pour ce faire, nous étudierons séparément les déterminants spécifiques et les déterminants
secondaires avant d’accorder une dernière partie à deux cas particuliers : l’absence de déterminant
et la relative déterminative.

I- Les déterminants spécifiques :


a- Les articles :
- Articles définis simples :
« La ville d’Angoulême », « La gloire littéraire », « Le spectacle à Paris », « Le plaisir qu’il
éprouvait », « Le déplaisir qu’éprouvait Lucien », « La répudiation secrète », « La vie de province »,
« La vieillerie de la toilette » « la coiffure qui le séduisait » « Le royaume des aveugles » « Les yeux
de Lucien » « La comparaison que Mme Bourgeton.. » « L’habitude de voir les physionomies »

On remarque dans cette phase que les articles définis sont les plus récurrents dans le corpus « Le,
La, Les, L’ » qui figurent dans la liste et déterminent les substantifs qu’ils accompagnent, ne suffisent
pas à eux seuls d’assurer la détermination du substantif, c’est pourquoi l’énonciateur fait suivre le
nom d’une relative déterminative dans le cas de « Le plaisir qu’il éprouvait » , « Le déplaisir
qu’éprouvait Lucien » « La comparaison que Mme Bourgeton avait faite. » qui spécifie le substantif
déterminé et le transfère dans la sphère de connaissance du co-énonciateur qui est le lecteur, de
même pour les articles « La » dans les phrases « La gloire littéraire » « La répudiation secrète »
l’énonciateur a fait suivre le substantif d’un adjectif épithète postposé pour le spécifier « La gloire »
dont l’énonciateur parle n’est pas n’importe quelle gloire mais « La gloire littéraire » autant que « La
répudiation » le substantif est assisté par un adjectif qualificatif épithète pour combler son
actualisation, Balzac n’aborde pas n’importe quelle « répudiation » mais spécifie que cette dernière
est « secrète », d’un autre coté le complément de nom a été utilisé dans la même finalité que la
relative déterminative et l’adjectif épithète, il épaule le substantif et lui comble son authentification
dans le discours, « La ville d’Angoulême », « Le spectacle de Paris » « La vie de province ».

Articles contractés :
« aux délicates inventions », « sa première sortie au théâtre » « l’application du proverbe »
Les deux premiers déterminants contractés sont formés de base à partir de la préposition « à » qui
s’unie à l’article défini, singulier, masculin « le » est réalisent l’article contracté « au » ou elle s’allie à
l’article défini, pluriel, masculin, « Les » pour réaliser l’article contracté « aux », de ce fait « aux
délicates inventions » remplis la fonction d’un « COI » du verbe « comparer » dans la phrase et
respectivement le « au » dans la seconde phrase remplis la fonction d’un « CCL ». Or l’article
contracté « du » est formé initialement à partir de la préposition « de » et l’article « Le » qui se
contracte devant un substantif masculin, ainsi dans cette proposition le substantif déterminé par
l’article contracté « du » occupe la place d’un complément de nom.

-Articles indéfinis :

-« Une beauté conventionnelle » « une transformation » « une femme qui passe pour une jolie »

L’article indéfini « une » actualise le les noms « transformation » « femme » « beauté » dans le
discours et permet d’extraire d’un ensemble de beautés « une beauté », d’un ensemble de
transformations « une transformation » et d’une multitude de femmes « une femme » en tenant
compte de l’extensités de « une beauté et « une femme » qui sont réduites par un adjectif
qualificatif dans le cas de « beauté conventionnelle » et une relative dans le cas de « femme qui
passe pour une jolie en province »

-Les possessifs :

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