Vous êtes sur la page 1sur 7

XVIIe siècle - Le Grand Siècle des Sciences - Herodote.net https://www.herodote.net/Le_Grand_Siecle_des_Sciences-synthese-1895.

php

XVIIe siècle
Le Grand Siècle des Sciences
Coincé entre le siècle des Grandes Découvertes et celui des Lumières, le XVIIe siècle est
souvent oublié lorsqu'on évoque les Sciences. Le Grand Siècle reste celui de Louis XIV et de
Versailles.

Mais où sont les scien�fiques ?

Oubliés, relégués derrière la confrérie poé�que de Molière. Pourtant ce�e époque fut aussi
celle d'un excep�onnel remue-ménage dans le domaine scien�fique, au point que l'on parle
aujourd'hui d'une véritable Révolu�on.

Voici une pe�te piqûre de rappel sous forme de voyage à travers les plus grandes avancées de
ce temps. A�en�on aux découvertes !

Jouez à notre quiz des familles

La révolu�on commence dans les têtes


Au Moyen Âge comme à la Renaissance, les clercs et les humanistes s'en tenaient à la descrip�on des phénomènes. Désormais, c'est l'expérience
qui doit soutenir chaque nouvelle théorie. Pour connaître, on ne contemple plus, on agit, on fabrique, on reproduit. Apparaît alors la figure nouvelle
du savant de laboratoire, entouré d'un matériel de plus en plus perfec�onné.

C'est aussi la rupture entre science et religion, marquée en 1633 par le


procès de Galilée qui a eu l'audace d'affirmer urbi et orbi que la Terre
n'est pas le centre du monde. Sacrilège... Ce n'est pas tant ce�e
affirma�on qui est un cataclysme, mais le fait que ce soit l'observa�on,
le calcul et l'expérience qui le prouvent.

Au siècle précédent, la naviga�on hauturière (en pleine mer) et


l'astrologie, avec Nostradamus et consorts, ont développé d'une part le
besoin de mesurer les longitudes - et donc le temps -, d'autre part le
goût pour l'observa�on des étoiles, toutes choses qui requièrent la
maîtrise des mathéma�ques. Grâce à l'astronomie et à l'horlogerie,
celles-ci vont donc sor�r de l'enfance et entraîner par ricochet des
progrès dans tous les domaines scien�fiques.

Les savants, à la suite de Johannes Kepler, vont pouvoir séparer science,


religion et philosophie, et se lancer dans toutes sortes de recherches en
pleine autonomie.

Ce nouvel état d'esprit s'accompagne d'une volonté d'aller vers l'avant


et non plus de « marcher à reculons, les yeux tournés vers les Grecs et les
La�ns » (Robert Halleux). Il ne faut plus chercher à ra�raper les Anciens,
mais à les dépasser. L'idée toute simple de progrès scien�fique libère
enfin les esprits les plus curieux : en avant !

1 de 7 17/01/2023, 14:19
XVIIe siècle - Le Grand Siècle des Sciences - Herodote.net https://www.herodote.net/Le_Grand_Siecle_des_Sciences-synthese-1895.php

Les mathéma�ques en éclaireurs


Pas d'avancée dans les sciences sans progrès en mathéma�ques : parce que, selon Galilée (1564-1642), « l'univers est écrit en langue
mathéma�que », c'est ce langage dont il faut en priorité maîtriser pour répondre à la ques�on « comment ».

C'est toutes les sciences qui sont mises en chiffres ! L'astronome allemand Johannes Kepler (1571-1630), bien décidé à aménager une cave à vin
pour faire plaisir à sa deuxième femme, se plongea dans les chiffres pour savoir comment organiser ses barriques en calculant leur volume...

Les mathéma�ques se font donc pra�ques. On cherche des mesures


précises. C'est ainsi que se développe le calcul infinitésimal (de
l'infiniment pe�t) sous l'impulsion notamment d'Isaac
Newton (1643-1727) et son alter ego Go�ried Leibniz (1646-1716). Dans le même temps, les recherches de leur confrère René
Descartes (1596-1650) amènent les figures géométriques à être désormais traduites en expressions algébriques.

Pour la première fois depuis l'An�quité, l'algèbre prend son envol ! Elle
n'est pas seule : l'arithmé�que (étude des nombres en�ers) sort de
l'ombre grâce au « prince des amateurs », Pierre de
Fermat (1601-1665). Parmi ses correspondants, relevons les noms
illustres de l'astronome et mathéma�cien Pierre Gassendi
(1592-1655) et du moine Marin Mersenne (1588-1648)

Et parce que les mathéma�ciens sont soucieux de ne pas gaspiller leur


temps en calculs inu�les, l'Écossais John Napier ou Neper (1550-1617)
invente au début du siècle les logarithmes (tables numériques me�ant
en correspondance les nombres) - d'où les logarithmes népériens -

2 de 7 17/01/2023, 14:19
XVIIe siècle - Le Grand Siècle des Sciences - Herodote.net https://www.herodote.net/Le_Grand_Siecle_des_Sciences-synthese-1895.php

tandis que Blaise Pascal (1623-1662) met au point sa pascaline


(machine à calculer) et s'emploie à calculer l'espérance d'un �rage de
dés par l'analyse des probabilités. Il faut faire pra�que !

Au cœur d'une horloge


« L'univers est une machine où il n'y a rien du tout à considérer que les figures et les mouvements de ses par�es » (René Descartes, Les Principes de la
philosophie, 1644). Voici une belle métaphore ! Avec la philosophie mécaniste, c'est le monde en�er qui fait �c-tac, assimilé à une gigantesque
horloge.

À l'intérieur, les phénomènes physiques s'expliquent d'après les lois de


mouvements de la ma�ère. Ce�e nouvelle approche, dans laquelle les
mathéma�ques jouent un rôle capital, reje�e toute explica�on reposant
sur le simple merveilleux. Rien de magique dans la nature !

Pour Descartes, ce sont les mêmes principes qui règlent la vie du corps,
organisé comme une machine autour d'un coeur-bouilloire : « Je suppose
que le corps n’est autre qu’une statue ou machine de terre […]. Dieu met au-
dedans toutes les pièces requises pour faire qu’elle marche, qu'elle mange,
qu’elle respire... » (Traité de L’homme,1633). Plus besoin de l'âme comme
superviseur, tout est automa�que !

Dieu n'est cependant pas abandonné : ne faut-il pas un horloger pour


assembler une horloge et créer le mouvement ini�al ? Il n'y a plus qu'à
étudier rouages et engrenages...

Le savant misanthrope ? complètement dépassé !


Au XVIIe siècle, les scien�fiques ne cessent de communiquer. Tirant par� des progrès de l'imprimerie et des échanges, nos savants de toute
l'Europe partagent leurs découvertes et leurs doutes en publiant dans des journaux (dont l'incontournable Journal des savants, depuis 1665) et en
s'adressant des courriers.

Ils n'hésitent pas également à prendre la route et à se déplacer de pays en pays pour rencontrer leurs homologues. Ils se querellent aussi. Pierre de
Fermat pâ�t gravement des médisances de René Descartes à son encontre.

3 de 7 17/01/2023, 14:19
XVIIe siècle - Le Grand Siècle des Sciences - Herodote.net https://www.herodote.net/Le_Grand_Siecle_des_Sciences-synthese-1895.php

Ces savants sont aussi, généralement, des touche-à-tout. Rien à voir


avec les hyper-spécialistes contemporains. Le
philosophe Spinoza (1632-1677) est aussi polisseur de len�lles
op�ques ! Blaise Pascal a mul�plié les inven�ons de tous ordres... avec
de se consacrer à la théologie et au mys�cisme. Tout aussi éclec�que,
Isaac Newton préférait, lui, se distraire avec l'astrologie (comme quoi
nul n'est parfait !).

Dans le même temps, les premiers groupes de savants se forment sous


l'impulsion de grands seigneurs comme Mazarin, héri�er de l'exemple
italien de la Renaissance. Des collec�ons par�culières, les fameux
« cabinets de curiosité », deviennent des lieux de rendez-vous, tout
comme ces académies privées qui commencent à essaimer un peu
partout pour promouvoir l'enseignement.

Il est temps que les États reprennent les choses en main : c'est chose
faite en 1660 en Angleterre avec la fonda�on de la Royal Society qui
lance la recherche en laboratoire, puis en 1666 en France avec
l'Académie royale des sciences voulue par Louis XIV.

Autour des chercheurs, qui ne craignent plus de faire leurs expériences


en public, c'est toute une communauté européenne composée de
spécialistes comme de simples curieux qui se met en place. Il faut
maintenant répondre à ce�e soif de découverte !

C'est à ses ou�ls qu'on reconnaît un scien�fique


Du plus lointain au plus pe�t : avec le développement des techniques, les savants ont enfin à disposi�on de quoi porter leurs observa�ons vers les
étoiles tout comme vers le minuscule. Plus besoin de s'user les yeux ou, comme Néron, d'u�liser une len�lle d'émeraude pour mieux voir les
gladiateurs !

À la suite de Galilée, les lune�es ne cessent de se perfec�onner tandis que la vieille loupe est remisée au fond des �roirs grâce au hollandais Van
Leeuwenhoek (1632-1723) et à son microscope.

4 de 7 17/01/2023, 14:19
XVIIe siècle - Le Grand Siècle des Sciences - Herodote.net https://www.herodote.net/Le_Grand_Siecle_des_Sciences-synthese-1895.php

Les mathéma�ques profitent de la machine à calculer de Blaise Pascal.


De même que les sciences physiques de la pompe à air de Robert Boyle
(1627-1691), du baromètre à mercure d'Evangelista Torricelli
(1608-1647) et de la machine à vapeur (le « digesteur ») de Denis Papin
(1647-1712).

L'art de la naviga�on et l'horlogerie accomplissent des bonds décisifs


avec l'horloge à balancier de Chris�an Huygens (1629-1695) et
l'échappement à ancre de Robert Hooke (1635-1703), un mécanisme
qui entre�ent et compte les oscilla�ons du pendule ou du balancier.
Chris�an Huygens est aussi à l'origine de la théorie ondulatoire de la
lumière.

L'ar�sanat par�cipe à l'aventure grâce notamment en France au sou�en


de Louis XIV, qui va jusqu'à donner le �tre d'« ingénieur du Roi » aux
fabricants fournissant le matériel nécessaire à la construc�on de
Versailles : fondeurs, verriers et autres horlogers perme�ent alors à leur
façon d'ouvrir le champ des recherches.

Voir plus loin et au-delà !


Observa-t-il longtemps les oscilla�ons du lustre de la cathédrale de Pise ? En tous cas, on dit que c'est de ce jour que le des�n de Galileo Galilei fut
tracé. Après s'être construit une lune�e astronomique, il invite en 1609 quelques privilégiés véni�ens, entassés au sommet du campanile de la

5 de 7 17/01/2023, 14:19
XVIIe siècle - Le Grand Siècle des Sciences - Herodote.net https://www.herodote.net/Le_Grand_Siecle_des_Sciences-synthese-1895.php

place Saint-Marc, pour détailler les rues de la ville voisine de Murano comme s'ils y étaient !

Il peut alors se tourner vers les étoiles et explorer le système solaire : rapidement la Lune, Vénus ou encore Jupiter se dévoilent, entrainant dans
leur sillage la reconnaissance de la théorie de l'héliocentrisme.

Les conséquences furent considérables : en quelques coups d'oeil, Copernic puis Galilée avaient transformé le centre de l'univers en une planète
comme une autre. Un cataclysme dans l'histoire des sciences, mais aussi de la religion et de la pensée !

Soixante-dix ans plus tard, c'est l'Anglais Newton qui, s'appuyant sur les théories de Kepler et la chute d'une pomme, établit la théorie de
l'a�rac�on universelle, expliquant du même coup les flâneries des étoiles et des marées. Lucide, il reconnut l'apport de ses prédécesseurs par une
formule restée célèbre : « Si j'ai pu voir un peu au-delà, c'est que j'étais porté par des épaules de géants ».

La nature en observa�on
On le sait, Louis XIV adorait les plantes au point de passer très régulièrement admirer l'orangerie et le potager qui faisaient sa fierté à Versailles.
Placés sous la responsabilité de Jean-Bap�ste de La Quin�nie, près de neuf hectares de terre fournissent alors à la table du roi toutes sortes de
fruits et légumes. Et l'agronomie est à la fête ! Des progrès sont faits en acclimata�on des espèces, on donne aux arbres frui�ers la forme
d'espaliers, les tailles et greffes améliorent les variétés...

De l'autre côté de la Manche, c'est la pomme de terre qui a toutes les


faveurs tandis que John Ray (1627-1705) se laisse séduire lui aussi par
les plantes lors de ses longues promenades dans la campagne. Il finit
par les connaître si bien qu'il publie une Historia plantarum generalis
pour en dresser un inventaire complet, projet repris plus modestement
à la fin du siècle en France par Joseph Pi�on de Tournefort pendant son
voyage au Levant.

Mais Ray ne s'intéressait pas qu'aux pe�tes plantes : notre « Pline


anglais » s'a�acha également à trier les animaux, non plus suivant leur
comportement mais d'après leur anatomie, ouvrant la voie aux grandes
classifica�ons des XVIIIe et XIXe siècles.

Pendant ce temps, d'autres préfèrent aller creuser un peu la terre. Ils y


trouvent divers fossiles qui perme�ent au danois Sténon (Niels
Stensen), le père de la paléontologie, de me�re en évidence la no�on
de sédimenta�on.

C'est au contraire avec la tête dans les nuages, au sommet du puy de


Dôme, que le beau-frère de Blaise Pascal réalise l'expérience prouvant
l'existence de la pression atmosphérique, déjà soupçonnée par
Evangelista Torricelli.

Décidément, on en voit de toutes les couleurs ! Ce n'est pas Newton


qui dira le contraire : il découvre que la lumière se faufilant dans le trou
d'un de ses volets est composée d'une juxtaposi�on de teintes. C'en est
fini du mystère de l'arc-en-ciel !

Le rythme sous la peau


Sacré Galien ! Depuis qu'il a affirmé au IIe siècle que le sang stagnait plus ou moins dans les veines, personne n'avait osé revenir sur ce�e idée.

En 1622, Gaspare Aselli a bien observé sur des cadavres de chiens la présence de « vaisseaux de lait » qui seront ensuite qualifiés de lympha�ques.
Mais il fallut qu'en 1618 William Harvey (1578-1647) réussisse enfin à se détacher de ce�e tradi�on et à ne croire que ce que voyaient ses yeux
pour que soit révélée la circula�on sanguine quasi in circulo (« comme dans un cercle »), c'est-à-dire dans un unique système.

Ce ne fut pas sans mal : considéré comme un fou, il vit fuir sa clientèle et dut pendant neuf ans répéter ses démonstra�ons pour convaincre ses
collègues « an�circulateurs ». La saignée peut commencer à compter ses jours ! Comment en effet savoir où et quand ouvrir la veine ?

Dans la deuxième moi�é du siècle, c'est le microscope qui vient secouer la vieille médecine : en observant en 1677 sous sa len�lle les
pérégrina�ons des « animalcules vivants », Antoni Van Leeuwenhoek (1632-1723) met un terme à la théorie de la généra�on spontanée et à
l'ovisme.

Avec l'arrivée des spermatozoïdes sur la scène médicale, c'en est fini de l'idée que l'œuf est simplement s�mulé et non fécondé par le sperme.
Drapier de mé�er, installé à Del�, notre savant autodidacte avait bien fait d'u�liser son microscope pour observer autre chose que la qualité de ses
�ssus...

Voir la version intégrale

Publié ou mis à jour le : 2020-10-26 15:14:00

6 de 7 17/01/2023, 14:19
XVIIe siècle - Le Grand Siècle des Sciences - Herodote.net https://www.herodote.net/Le_Grand_Siecle_des_Sciences-synthese-1895.php

JJ''AADDH
HÈÈRREE AAUUXX AAM
MIISS DD''H
HEERRO
ODDO
OTTEE..NNEETT

Seulement
20€/an!

7 de 7 17/01/2023, 14:19

Vous aimerez peut-être aussi