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Malgré que les frontières relativement définitives qui séparent aujourd’hui ces
pays, ne datent que de la fin l’époque coloniale, des nuances culturelles et historiques
sont fortement visibles. On sent des différences notamment entre les populations
arabes arabisantes et ceux arabisées. Ces derniers gardent toujours dans la plupart des
cas au moins une partie de leurs identités originaires. En plus, ces populations n’ont
jamais été rassemblées sous le même étendard que pendant une courte durée qui a
commencé avec les Omeyyades jusqu’au les première du califat abbasside. Au même
temps, les premières contactes ont été établis entre des arabes et des populations
turcophones en l'Asie. Ces derniers ont adopté massivement la nouvelle religion et
leurs terres faisant ainsi une partie intégrante d'une terre de l'Islam unie sous l'autorité
d'un seul calife. Avant et après cette période, toutes ces populations arabes ou non,
dépendaient à des entités généralement rivales avec des frontières très instables à
cause des guerres qu’ils y avaient souvent entre eux.
Il fallait attendre le XVI siècle pour qu'une nouvelle puissance musulmane cette
fois turque et non arabe. Il s'agit de l'empire ottoman qui est arrivé à réunifier pour
certains moment presque tous les pays arabes à l'exception du Maroc.
1 Le monde arabe représente un espace allant du Golfe persique à l’Est à l’océan Atlantique à l’Ouest et couvrant les
pays de l’Arabie (Péninsule arabique), du l’Afrique du Nord et certains États du Proche-Orient.
2 Ils ont en général une majorité de population d’ethnique arabe ou ou arabisée, la langue arabe est la langue
nationale et officielle, l’Islam y est la religion dominante et ils font partie de la Ligue arabe.
Avant la naissance de la République Turque
Cette regard trouve une explication historique dans le fait que l'implantation
ottomane dans ces espace avait un objectif militaire plus que colonial : le contrôle les
routes maritimes méditerranéennes et les routes transsahariennes, les ottomans n'y
étaient pas nombreux mais ils occupaient les postes importants des pouvoirs locales,
et pour les simples citoyens notamment dans les régions intérieures la notion
ottomane n'était vue que comme un synonyme des impôts pas plus...etc.
En 1923, la Turquie est née presque dans ses frontières actuelles5, et elle est
devenu un héritier légitime et unique de cet énorme empire. Il s'agit d'un basculement
brusque d'un régime impérial, théocrate, multiconfessionnelle, multiethnique... à un
État nation, à une république laïque moderne orientée complètement vers les pays
occidentaux, avec lesquels elle voulait s’identifier suite à une chaîne des réformes
radicales de son leader Mustapha Kemal : abolition du califat, instauration de la
laïcité, adoption de l’alphabet latin, supprimé la référence à l’islam comme religion
officielle dans la Constitution, etc. Depuis, la Turquie était très mal vue par les
opinions publiques arabes et même considérée comme un pays traître.
3 L'Algérie fait probablement l'exception car l'époque de la présence ottomane dans le pays allant de 1516 à 1830, est
cité comme un âge d'or. Rappelons bien que cette présence est venu suite aux appels des citoyens d'Alger vers 1516,
aux frères Barberousse pour stopper les attaques et l'expansion des espagnols sur le littoral du pays.
4 Hicham MOURAD, « La Turquie vue du monde arabe : entre attraction et méfiance», compte-rendu du séminaire
de Janvier 2013 de l'Observatoire de la Turquie et de son environnement géopolitique de l'IRIS.
5 A l'exception de la province Hatay (ex Sandjak d'Alexandrette ) rattachée à la Turquie en 23 juillet 1939 après
qu'elle faisait partie des territoires de la République syrienne sous mandat français.
dettes extérieurs, le territoire hérité était très sous développé dans tous les domaines.
Pour commencer la reconstruction et rattraper le retard, il fallait suivre « un modèle
réussi » et à l'époque ce dernier ne se trouvait nulle part qu'en occident. En plus en
1923 et dans les quelques années suivantes, la situation dans le monde arabe était plus
grave. Il n'existe pas un seul pays arabe indépendant. Tous les futurs États arabes
étaient sous l'occupation ou le protectorat d'une puissance coloniale européenne.
En grosso modo, on peut dire que la politique suivie pendant cette période était
une obligation dictée par les circonstances de l'époque et le pouvoir turc était penché
beaucoup plus sur la construction d'un pays moderne. Cette période est marqué aussi
par la disparition d'Atatürk en 1938 et le déclenchement de deuxième guerre
mondiale pendant laquelle la Turquie a gardé une neutralité jusqu'à ses deux mois
derniers. Peu après le pays plonge dans une grave crise économique (1955), liée à la
faible industrialisation du pays et à la fin des crédits américains (Plan Marshall). Le
gouvernement Menderes engage une politique de rigueur budgétaire, couplée à une
remise en cause des libertés fondamentales. Par conséquence, la livre turque est
dévaluée de 300 % en 1958.
Dans des telles circonstances et des situations qui n'étaient pas meilleurs dans les
pays arabes, la priorité est donnée aux affaires intérieures plus que celles extérieurs
et la politique étrangère dans les deux côtés était secondaire par rapport aux
difficultés internes.
6 On parle ici beaucoup plus sur les pays arabes du Moyen-Orient parce que à cette époque ceux du Maghreb étaient
encore sous l’occupation.
7 Didier Billion, « Laïcité, islam politique et démocratie conservatrice en Turquie », Confluences Médi-terranée, n°
76, hiver 2010-2011, p. 37-49.
8 Mansouria Mokhefi, Le Maghreb face aux nouveaux enjeux mondiaux, Décembre 2013
Depuis les années 1960-1970
Des séries de changements sur les plans interne et externe ont poussé Ankara à
modifier à partir des années 1960, les axes de sa politique extérieure et à adopter une
politique multi-vectorielle en multipliant les partenaires dans le but de défendre ses
intérêts nationaux d'un part et de jouer un rôle régional et international de plus en
plus important de l'autre part. Par conséquence, elle commence à retourner vers
l’orient vers le monde musulman pour retisser des liens longtemps négligés et
presque rompus depuis l’abolition de la Califat, mais cela sans nuire à ses rapports
avec l’occident qu’elle continue à les développer9.
Cependant, il faut bien voir que la Turquie n'a pas une politique globale dans ses
relations avec tous les pays du monde arabe. Sa diplomatie turque a bien compris la
situation et elle a pris en considération la particularité de chaque pays de cette espace.
On distingue en grosso modo une claire différence entre un engagement plus large
dans tous les domaines même politique avec les pays arabes de l'Asie contrairement à
sa politique principalement économique avec les pays du nord d'Afrique,
géographiquement plus loin.
14 Selon Didier Billion, ce terme n’explique finalement pas grand‐chose vue la profonde différence qui existe entre
l’Empire ottoman et la République de Turquie, soit sur le plan politique, religieux, géographique,
démographique, etc.
En fait, cette espace géographique15 - une large porte de l’Afrique- représente
depuis seulement quelques années un double enjeu pour Ankara à cause de
l’abondance des matières premières dans la région notamment ceux de caractère
énergétique (Gaz, pétrole...), alors une opportunité de satisfaire les besoins croissants
de cette économie émergente et de limiter sa dépendance aux autres fournisseurs, ceci
d’un côté et de l’autre, il est considéré avec ses près de 100 millions d’habitants
comme un grand marché des produits turcs et une terrain prometteuse pour les
entreprises turque.
Les mutations et les changements qui ont eu lieu d’un part en Turquie - avec
l’arrivée et le maintient de l’AKP au pouvoir depuis 2002, c’est-à-dire une stabilité
politique en plus de la croissance économique19-, et de l’autre part dans la scène
régionale et internationale, ont favorisé relativement la monté en puissance de ce pays
comme force régionale et la mise en avant son modèle comme un modèle à suivre.
Car en parallèle, le Moyen-Orient a subi une série des événements majeurs 20 ayant
participé à sa déstabilisation et à l’affaiblissement des pays de cet air géographique,
tout en accélérant une chaîne des démarches vers un probable redécoupage de cette
partie du monde, vers un grand Moyen-Orient21.
26 Mansouria Mokhefi, Le Maghreb face aux nouveaux enjeux mondiaux, Décembre 2013.
www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/noteifriocpnakesbi.pdf
27 Artık Özge , « La Turquie : retour au Moyen-Orient », Herodote n° 148 , La Découverte, 1er trimestre 2013, p35.
Sur le volet diplomatique, Ankara a joué à mainte reprises un rôle de médiation
très important entre ses partenaires régionaux. On peut citer à titre d’exemple la
médiation entre la Syrie et Israël sur le Golan entre 2004 et 2008, entre les factions
palestiniennes et dans les crises gouvernementales libanaise ou irakienne.
En effet grâce à ces plusieurs sorties médiatiques dans lesquelles il n’a pas hésité
à critiquer pleinement l’État hébreu, Erdoğan est devenu un grand héros et un vrai
leader aux yeux des arabes et musulmans en général. On peut citer sa qualification
« de terrorisme d’État » l’assassinat du Cheikh Yassine en 2004 ; sa geste en marge
du forum de Davos en janvier 2009, lors qu’il a apostrophé le président israélien
Shimon Peres pour dénoncer l’opération « Plomb durci » à Gaza ; ainsi que ses
déclarations relatives à l’affaire de « Mavi Marmara »29.
La Turquie n’a pas attendu longtemps pour commencer à avoir les premiers
fruits de sa nouvelle politique. « Sur la décennie 2002-2012, les échanges
commerciaux de la Turquie avec les pays arabes du Moyen-Orient ont été multipliés
par 9, passant d’un montant approchant 4,7 milliards de dollars à 46,3 milliards de
dollars, et la part des pays arabes dans les échanges commerciaux de la Turquie est
passée de 5 à 12 % »30. En plus sur le plan d’investissement étranger, la Turquie a
continué, vu les nombreux atouts qu’elle dispose, à attirer beaucoup de capitaux et
d’investisseurs arabes en particulier des pays du Golfe. Mais malgré que le volume de
ce dernier a été quadruplé à l’espace de 10 ans (1998-2008), il reste très loin de celui
des européens31 .
En fait, cette crise a annulé les bénéfices d’un long processus d’intégration
économique dans la région. Plusieurs accords dont ceux susmentionnés, ont été
annulés ou dans le meilleur des cas gelés. « L’accord de libre-échange avec la Syrie
a été suspendu en décembre 2011, celui avec le Liban n’a pas pu devenir
opérationnel, les relations de la Turquie avec le gouvernement de Nouri al-Maliki en
Irak se sont détériorées, notamment en raison de la question kurde, le Premier
ministre irakien considérant que la Turquie est devenue un « état hostile » – au point
de se retrouver dans une impasse – et le commerce de transit de la Turquie vers les
pays du Golfe via l’Irak a été de plus en plus entravé alors que la détérioration de la
situation sécuritaire en Syrie rendait impossible tout transport routier à destination
de la Syrie ou via la Syrie »32.
Cependant malgré les perturbations causées par d’une telle situation d’instabilité
croissante dans la région, Ankara a prouvé quand même, une forte capacité
d’adaptation en arrivant malgré tout à continuer son avancement. Par exemple
économiquement parlant, elle a pu renforcer globalement ses exportations vers le
monde arabe34. La valeur de ces dernières est passée de 22.836 à 35.743 durant la
période du 2010 à 2012 soit avec une augmentation de 57 %35. On parle ici d’une
réussite même si ce taux est fortement plus bas avec les pays consumés par ses
événements36 avec seulement 8%37.
L'explication de ces chiffres peut être trouvée dans le fait que ce sinistre n’a pas
les mêmes effets catastrophiques sur les relations de la Turquie avec les pays de
Maghreb. Dans cet espace occidental du monde arabe, on constate une continuité de
32 Mansouria Mokhefi, Le Maghreb face aux nouveaux enjeux mondiaux, Décembre 2013.
www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/noteifriocpnakesbi.pdf
33 Ibid.
34 En avril 2015, le ministre turc de l'économie a déclaré que le montant global des échanges commerciaux entre la
Turquie et les pays arabes a atteint 53 milliards de dollars à la fin de 2014, et devrait atteindre les 70 milliards de
dollars au premier trimestre de 2017.
35 Kemal Kirişci, Improvising Turkish Tade Policy in a Turbulent Post Arab Spring Stategic Context », in Riaux, La
Turquie au Moyen Orient, page 20, Etude de l’IRSEM N°28 - 2013.
www.defense.gouv.fr/content/download/229756/2561307/file/Etude%20Turquie%2028%20modifi%C3%A9e
%20janvier%202014.pdf
36 Tunisie, Libye, Égypte, Syrie, Yémen et Bahreïn
37 Kemal Kirişci, Improvising Turkish Tade Policy in a Turbulent Post Arab Spring Stategic Context », in Riaux, La
Turquie au Moyen Orient, page 20, Etude de l’IRSEM N°28 - 2013.
www.defense.gouv.fr/content/download/229756/2561307/file/Etude%20Turquie%2028%20modifi%C3%A9e
%20janvier%202014.pdf
la présence turque notamment dans les domaine économique. Au Maghreb, la Turquie
« a multiplié ses relations économiques avec chacun des pays – avec des volumes des
échanges en croissance constante et une présence des entreprises turques de plus en
plus importante – et déployé avec succès un soft power qui la fait rayonner dans
toute la région »38.
Avec les Printemps arabes et face à la nouvelle donne, la Turquie était obligée de
remodeler sa politique extérieure en s’engageant de plus en plus politiquement pour
au moins garder ses intérêts dans immédiats et avoir plus dans le futur. Cependant,
elle a échoué politiquement dans la plupart des cas et elle n’a fait que nourrie de
nouveau des hostilités. En Syrie, Ankara a pris position au côté de l’opposition
islamiste dans sa guerre contre le régime d’al-Assad, soutenu par les kurdes syriens
qui sont très proche du PKK. En Égypte, elle a soutenu farouchement les Frères
musulmans avec leur président Morsi même après sa destitution perdant ainsi la
confiance du nouveau régime militaire. En Tunisie, les islamistes d’Ennahdha
soutenus pas la Turquie, n’ont pas pu arriver au pouvoir, ils n’ont obtenu que 69 du
217 sièges du parlement, aucun représentant au niveau de gouvernement et un
président de la république issue du parti rival Nedaa. De même en Algérie, ladite
« Alliance de l'Algérie verte » regroupant plusieurs formations islamistes à partir de
mars 2012, juste avant les élections législative de la même année, n’a pas eu un
grand succès ni dans ces élections, ni dans les présidentielles 44. Au Maroc, même si
les islamistes du parti de la justice et du développent (PJD) 45 sont eux qui ont rempoté
les élections législatives de novembre 2011 et c’est leur leader Abdelilah Benkirane
qui dirige le gouvernement depuis, le pouvoir de ce dernier reste bien minime par
rapport à celui du roi. En Libye malgré les bons rapports qu’elle avait avec le régime
du Kadhafi46, Ankara a pu garde relativement le même genre de rapports avec le
nouveau gouvernement jusqu’à une date proche47.
48 Les événements Gezi Park, le problème des kurdes et la reprise de guerre contre le PKK, la multiplication des
attentats terroristes (Ankara, Suruç...), le durcissement du pouvoir, les questions de respect des droits de l’homme et
toute une classe d’entrepreneurs turcs très active et soutenue par le gouvernement- ou
sur l’opinion publique dans chaque pays. En effet, « la majorité de la population au
Maghreb reste indifférente aux déboires intérieurs d’Erdoğan et sensible à l’image
du leader régional qu’il a réussi à imposer »49.
Cette indifférence preuve qu’il y a bien autres facteurs qui influencent plus les
peuples arabes en général. Depuis quelques années, la Turquie fait partie de la vie
quotidien des simples citoyens. Elle y est omniprésente grâce à ces produits qu’ils les
utilisent et les consomment50 chaque jours et aux infrastructures dont des entreprises
turques participent dans leurs réalisations51.
En effet, les entreprises turques du BTP sont présentes sur tous les gros
chantiers, du Maroc à la Libye en passant par l’Algérie et la Tunisie. Selon un article
publié en mai 2012, la croissance de l’investissement turc au nord africain est lié
principalement à la proximité géographique et culturelle entre les deux espace 52, tout
en soulignant que « l’Afrique du Nord concentre 90 % des contrats signés sur le
continent, à commencer par la Libye, tête de pont historique où les entrepreneurs
turcs ont été impliqués dans plus de 500 projets, pour un montant global supérieur à
10 milliards d’euros, jusqu’à la révolution de l’an dernier (2011). C’est encore dans
cette région qu’ils signent leurs plus beaux contrats, à l’image de Demtas Group, qui
s’est vu attribuer début mars la réalisation du futur « port financier » de Tunis,
estimé à près de 4 milliards d’euros »53.
A tous ces facteurs, il ne faut pas oublier les télé-feuilletons turcs, qui ont envahi
ces dernières années le monde arabe et devenant ainsi le « soft power » de la
diplomatie turque. Ils participent à la promotion de l’image de la Turquie qui est
devenu par conséquence une destination touristique favorite pour des millions gens54
55
.
de la liberté d’expression (arrestations de journalistes et fermetures des chaînes de télévision), le mouvement Gülen
et les scandales politico-financiers...
49 Mansouria Mokhefi, Le Maghreb face aux nouveaux enjeux mondiaux, Décembre 2013.
www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/noteifriocpnakesbi.pdf
50 Les produits turcs généralement manufacturés (électroménagers, textiles de maison, habillement, fournitures
domestiques, biens alimentaires) ont pu concurrencer ceux des pays européens ou des États-Unis et parfois même
ceux de la Chine et autres pays asiatiques, grâce à un bon rapport qualité / prix.
51 « Depuis le rejet européen de 1997, l’expansion économique du pays est devenue une priorité, et l’Afrique une cible
privilégiée. Et le secteur turc de la construction n’a pas tardé à prendre pied sur le continent ».
(http://www.jeuneafrique.com/141702/archives-thematique/btp-l-afrique-dans-l-oeil-des-tigres-d-anatolie/)
52 Par rapport aux autres concurrents : Chine, États-Unis, EU, Inde...etc.
53 Olivier Caslin, « BTP : l’Afrique dans l’oeil des tigres d’Anatolie », revue Jeune Afrique 11 mai 2012,
http://www.jeuneafrique.com/141702/archives-thematique/btp-l-afrique-dans-l-oeil-des-tigres-d-anatolie/,
consulter le 21/12/2015.
54 Mohammed Réda BRAIM, « Les télé-feuilletons, le "soft power" de la diplomatie turque », la nouvelle tribune
13/12/2013, http://lnt.ma/les-tele-feuilletons-le-soft-power-de-la-diplomatie-turque/
55 Par exemple, le nombre de touristes égyptiens qui ont choisi la Turquie en 2011, a augmenté de 400%.
dont les fameux soap‐opera, sont diffusés dans les pays arabes, et sont très
massivement suivis : près de 80 millions de téléspectateurs, soit le double de
l’audience de la très populaire Al Jazeera. Cette diffusion permet de créer les
conditions d’une proximité, d’une familiarité entre la Turquie et le monde
arabe, qui participe graduellement, mais efficacement, à l’amélioration des
représentations que se font de la Turquie les populations des pays arabes »56.
Conclusion
Depuis l'arrivé de l'AKP au pouvoir même ses les relations avec les pays arabes
restent toujours secondaire par rapport à celles avec l'occident, Ankara n'a pas cessé à
tenter -pour des raisons stratégiques et économique- d’améliorer progressivement ses
relations avec ce monde mais ces dernières.
Mais c'est sur le plan économique que la Turquie peut être un modèle attractif.
Sa réussite dans ce stade continue à faire l'unanimité de tout le monde en suscitant de
plus en plus de l'admiration contrairement au plan politique soit interne ou externe.
Car même si le discours politique des chefs de l'AKP est très apprécié par l'opinion
publique arabe, il est considéré comme le fait de jeter de la poudre dans les yeux pour
les élites dans le tout monde arabe.
Les printemps arabes étaient le premier teste réal de la Turquie en tant qu'une
puissance régionale et sa diplomatie a enregistré de sérieux revers notamment au
Moyen-Orient. Mais les dégâts subis dans l'est sont relativement rattrapés au
Maghreb qui a été envahi économiquement et culturellement grâce notamment aux
engagements massifs des entrepreneurs turcs et au fait de soft power.
56 Hicham MOURAD, « La Turquie vue du monde arabe : entre attraction et méfiance», compte-rendu du séminaire
de Janvier 2013 de l'Observatoire de la Turquie et de son environnement géopolitique de l'IRIS.