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LA PIRATERIE BARBARESQUE EN MÉDITERRANÉE


XVIe - XIXe siècles
LA PIRATERIE BARBARESQUE EN MÉDITERRANÉE
ROLAND COURTINAT

La piraterie barbaresque est d'abord et avant tout un Djihâd maritime, justifié par les guerres
de prééminence religieuse entre l'islam et la chrétienté. La piraterie barbaresque, comme la
piraterie chrétienne, s'intègre dans le contexte des opérations guerrières menées de part et
d’autre. C’est par la suite que les écumeurs des mers saisissent tout le profit que la
Méditerranée peut leur apporter, car elle est un champ d’action propice aux rapines, à la traite
des femmes, au trafic des esclaves.

De jour comme de nuit, sans trêve et sans relâche, les raïs d’Alger sillonnent toutes les mers à
bord de leurs navires. Leur haine des chrétiens aboutit impitoyablement à une
impressionnante série de coups de mains, de harcèlement contre les convois maritimes de
transport de troupes et de pèlerins chrétiens à partir des côtes de Barbarie. Au-delà de la
piraterie proprement dite, ce nid de vipères qu’était Alger attirait les trafiquants sans scrupule
qui se chargeaient de rachat à vil prix des cargaisons capturées et des victimes infortunées qui
finissaient aux fers sur les bancs de chiourme, au bagne et vendues au plus offrant sur le
marché des esclaves.
  
L'auteur,
Après des études au lycée Bugeaud puis à la Faculté des sciences d’Alger, il commence sa vie
professionnelle dans la société algérienne des Entreprises Léon Chagnaud, comme chef de
fabrication des canaux d’irrigation en béton armé. Son parcours professionnel le conduit de
Rouen à Marseille où il occupe un poste d’ingénieur au Dragage et Travaux Publics.
En 1984, il retrouve sa ville natale après avoir été nommé ingénieur sécurité pour tous les
chantiers de la société en Algérie. Il rentre en France en 1986 pour prendre sa retraite. Il se
passionne alors, au travers de ses lectures, à l’histoire de la piraterie barbaresque..
    
 

  

    

Tous les pays méditerranéens se sont adonnés à la piraterie. En premier lieu, les grecs,
favorisés par la géographie. Leurs ennemis naturels, les phéniciens, possédaient quant à  eux
la majeure partie des cités côtières de la Méditerranée. Dès leurs premières prises en
Méditerranée, le trafic des esclaves devint l’activité essentielle de ces pirates. La technique du
brigandage en mer était pratiquée au su et au vu de tout le monde.
La piraterie continua d’exister, bien que certains souverains en aient pénalisé les auteurs. La
prospérité de l’époque des croisades provoqua une recrudescence de ce métier en mer
Méditerranée. Ces spécialistes du pillage en mer, s’embarquaient des côtes de Barbarie, du
détroit de Gibraltar, et naviguaient vers la frontière égyptienne. L’exil des Maures
d’Andalousie contribua au renforcement des opérations de piraterie. Les chevaliers de Malte,
héritiers des croisés, prêtèrent souvent main forte aux cités Méditerranéennes chrétiennes pour
se défendre des pirates des cités barbaresques. La piraterie, conçue comme un métier, a
particulièrement attiré les européens, chrétiens de naissance, vivant sous le joug ottoman, tels
les portugais, les espagnols, les flamands, les allemands, les français, les grecs, les russes,
ainsi que de simples aventuriers et des esclaves renégats convertis à l’islam. Barberousse fut
le premier à avoir inauguré l’ordre des grands pirates barbaresques (1473- 1518). Fils d’un
potier grec, chrétien de Mytilène, il se convertit à l’islam et travailla pour le compte du sultan
de Constantinople. Puis il devint pirate indépendant en choisissant Tunis comme port
d’attache. Il lutta contre Ferdinand V d’Aragon et Charles Quint. C’est au cours d’une
expédition que  Barberousse périt. Son frère, Khair-eddine Barberousse (1476-1546), lui
succéda. Il fut le véritable génie de la piraterie Le sultan de Constantinople le nomma
gouverneur d’Alger. Quelques années plus tard il obtint le titre de “ Grand Amiral de toutes
les flottes ottomanes ”. Il regroupa sous ses ordres plusieurs pirates célèbres : Draguât, Sinan,
“ juif de Smyrne ”, Aydin Hassan, renégat de Sardaigne qui, enlevé tout enfant de son village
natal par des renégats, fut l’un des défenseurs de la régence en 1541. Khair-eddine avait plus
d’une centaine de navires, dont plus de 60 galères, construits selon sa conception propre. Il
prit le poste d’ambassadeur de Soliman auprès du roi de France, François Ier, à Marseille, et il
finit le reste de ses jours à Constantinople.
  
La piraterie barbaresque en Méditerranée : XVIe-XIXe siècle
de Roland Courtinat (Auteur)

- Broché: 139 pages


- Editeur : Editions Gandini - Langue : Français
- ISBN-10: 2906431656
- ISBN : 2-906431-65-6
- Date de parution : 23-07-2003
- Prix : 12.00 €

         
  

            
Draguât, succéda à ce dernier. Il prit comme poste de commandement général en
Méditerranée l’île de  Djerba (Tunisie). Draguât fonda la régence de Tripoli. Ses activités de
pirate ne durèrent pas très longtemps, il fut tué en 1565 au siège  de Malte.
Mourad Raïs fut le premier grand pirate barbaresque indépendant. Né de parents albanais de
confession chrétienne, il fut capturé à l’âge de 12 ans par un corsaire algérien,  il fut le seul
pirate à avoir osé franchir le détroit de Gibraltar.
Dans l’organisation de toutes les opérations de pillage en haute mer, l’appât du gain facile, par
le pillage, la capture et la vente de captifs fut les véritables alibis de la piraterie. Mais la
piraterie tissait aussi, de part et d’autre de la Méditerranée, son étendard religieux pour
préparer la guerre sainte. Tous les écumeurs de la Méditerranée, dans les premiers temps il
faut citer le hollandais Cleas Gerritz Compaen, surnommé “ terreur des mers ”. Certains
marins européens, capturés, se transformèrent en renégats au service de la piraterie.
Un autre hollandais, renégat de surcroît, de son vrai nom Jean Janssen, appelé John Barber ou
tout simplement capitaine John. Les pirates barbaresques l’appelaient familièrement Morat
Raïs il avait commencé à pratiquer la course pour le compte du gouvernement hollandais, il se
constitua ensuite en pirate indépendant. En 1618, il fut capturé à Lanzarote par les corsaires
barbaresques qui l’amenèrent à Alger où il apostasia. A son tour, il fut sous les ordres du
grand pirate de la régence d’Alger Soliman Raïs. Voyant son dévouement à la piraterie le
souverain de l’époque, Moulay Zidan, le nomma Amiral de la ville. Il se fixa avec armes et
bagages à Alger. Mais sans descendre de son bateau. Un autre pirate il était surnommé par ses
compagnons "Benache". En l’espace d’une dizaine d’années, vers 1684, il fut gratifié du titre
de “ général des vaisseaux ”.
Une brochette de raïs renégats d’origines diverses pratiquait le brigandage en haute mer pour
le compte des armateurs.
Cette période, où la piraterie était sous contrôle étatique, compta un grand nombre de renégats
et de raïs d’origines barbaresque et ottomane.
            
  

  

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