Vous êtes sur la page 1sur 11

ECE1-B 2015-2016

• Soit f :] − ∞, b] → R une fonction continue sur ] − ∞, b].


Z b
× On dit que l’objet f (t) dt est une intégrale impropre en −∞.
−∞
CH XVI : Intégrales impropres Z b
× On dit que f (t) dt converge si la fonction
−∞

F : ] − ∞, b] 7→ R
Z b
x → f (t) dt
x
I. Définition des intégrales impropres
admet une limite finie lorsque x tend vers −∞.
Z b
Définition
Si c’est le cas, la valeur de f (t) dt est donnée par :
Soit (a, b) ∈ R2 . −∞

• Soit f : [a, +∞[→ R une fonction continue sur [a, +∞[. Z b Z b


Z +∞ f (t) dt = lim f (t) dt
−∞ x→−∞
× On dit que l’objet f (t) dt est une intégrale impropre en +∞. x
a
Z +∞ Z b
× On dit que f (t) dt est convergente si la fonction × Dans le cas contraire, on dit que f (t) dt diverge.
a −∞
• Soit f :] − ∞, +∞[→ R une fonction continue sur ] − ∞, +∞[.
F : [a, +∞[ 7→ Z R Z +∞
x
x → f (t) dt × On dit que l’objet f (t) dt est une intégrale impropre à la fois
−∞
a en −∞ et +∞.
Z +∞ Z c
admet une limite finie lorsque x tend vers +∞.
Z +∞ × On dit f (t) dt converge lorsqu’il existe c ∈ R tel que f (t) dt
Si c’est le cas, la valeur de f (t) dt est donnée par : Z +∞−∞ −∞
a et f (t) dt sont toutes deux convergentes.
c Z +∞
Z +∞ Z x
f (t) dt = lim f (t) dt Si c’est le cas, la valeur de f (t) dt est donnée par :
a x→+∞ a −∞

Z +∞ Z c Z +∞
Z +∞ f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt
× Dans le cas contraire, on dit que f (t) dt diverge. −∞ −∞ c
a

1
ECE1-B 2015-2016

Z c Z +∞
dt
× Dans le cas contraire, i.e. si l’une des intégrales impropres f (t) dt • L’intégrale impropre diverge.
−∞ 1 t
Z +∞ Z +∞ Z x
ou f (t) dt diverge, on dit que f (t) dt diverge. dt x
× Si x > 1, on a : = [ ln t ]1 = ln x .
c −∞ 1 t
× Or ln x −→ +∞.
Remarque x→+∞
Z +∞ Z +∞
dt
• MÉTHODO : étude de l’objet f (t) dt. • L’intégrale impropre √ converge et vaut 2.
a 1 t t
Z x " #x
1
t− 2
Z x
× On introduit f (t) dt qui est une intégrale sur le segment [a, x]. dt 1
a × Si x > 1, on a: √ = 1 = −2 √ + 2 .
(la fonction f est supposée continue sur [a, +∞[ donc est notamment 1 t t −2 x
1
continue sur [a, x]) 1
Z +∞
dt
Z x × Comme √ −→ 0, on a : √ = 2.
× On étudie si f (t) dt admet une limite finie lorsque x → +∞. x x→+∞ 1 t t
a
• Ainsi, les propriétés des intégrales impropres (étudiées dans ce chapitre) Penser à faire apparaître les quantités comme des puissances :
1 3
sont déduites des propriétés des intégrales sur un segment (étudiées dans le √ = t− 2
chapitre précédent) à l’aide, lorsqu’il est légitime, d’un passage à la limite. t t
Z +∞
dt
Exemple • L’intégrale impropre converge et vaut 1.
Z +∞ 1 t2
x
L’intégrale impropre t dt diverge. Z x 
• dt 1 1
1 × Si x > 1, on a :
2
= − = − +1 .
x x 1 t t x
t2 x2 1
Z  1
× Si x > 1, on a : t dt = = − . 1
Z +∞
dt
1 2 1
2 2 × Comme −→ 0, on a : = 1
x x→+∞ 1 t2
x2 Z +∞
× Or −→ +∞. 1
2 x→+∞ • L’intégrale impropre e−t dt converge et vaut .
e
+∞
Z x1
Z
• L’intégrale impropre 1 dt diverge. x
e−t dt = −e−t = −e−x + e−1 .
 
0 × Si x > 1, on a :
1
Z x 1
x Z +∞
× Si x > 0, on a : 1 dt = [ t ]0 = x . 1
0 × Comme e
−x −→ 0, on a : e−t dt =
x→+∞ 1 e
× Or x −→ +∞.
x→+∞

2
ECE1-B 2015-2016

Remarque II. Calcul des intégrales impropres


Z +∞
• Considérons f : R → R une fonction continue sur R telle que f (t) dt On se pose la question ici de savoir comment utiliser les techniques de calcul
1
Z +∞ Z +∞ du chapitre « Intégration sur un segment » dans le but de :
converge. Qu’en est-il de f (t) dt ? de f (t) dt ? ou encore de × démontrer qu’une intégrale impropre est convergente,
Z +∞ 2 0
× la calculer lorsque c’est le cas.
f (t) dt avec a ∈ R ?
a
Toutes ces intégrales sont convergentes. En effet, d’après la relation de II.1. Primitive à vue : un exemple
Chasles du chapitre intégration sur un segment, on a, pour tout x ∈ R : Exemple
+∞
et
Z
Z x Z a Z x Déterminer la nature de l’intégrale impropre dt.
f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt 0 (1 + et )2
1 1 a et
x x a La fonction f : t 7→ est continue (notamment) sur [0, +∞[.
(1 + et )2
Z Z Z
et donc f (t) dt = f (t) dt − f (t) dt
a 1 1 On peut donc considérer la fonction :
x F : [0, +∞[ → Z
Z
R
Par hypothèse, f (t) dt admet une limite finie en +∞. x
1 Z x
x 7→ f (t) dt
0
On en déduit que f (t) dt admet aussi une limite finie en +∞ et que
a primitive sur [0, +∞[ de la fonction f qui s’annule en 0.
cette limite vérifie : On fait apparaître une primitive classique en remarquant que pour tout t > 0,
Z +∞ Z +∞ Z a on a : f (t) = et (1 + et )−2 . Ainsi :
f (t) dt = f (t) dt − f (t) dt x
(1 + et )−1
Z x Z x
a 1 1 et

t t −2
dt = e (1 + e ) dt =
Z +∞ 0 (1 + et )2 0 −1 0
• Ainsi, la convergence de l’intégrale impropre f (t) dt implique la x 1 1
1
= − (1 + et )−1

Z +∞ = −
0 2 1 + ex
convergence de f (t) dt pour tout a ∈ R.
+∞
et
a
Z
1
Z +∞ Or : −→ 0. On en conclut que dt convergente et :
• La convergence de l’intégrale impropre f (t) dt ne dépend donc pas 1 + ex x→+∞ 0 (1 + et )2
−∞ Z +∞ Z x
de l’élément c apparaissant dans la définition. et

1
f (t) dt = lim t 2
dt =
0 x→+∞ 0 (1 + e ) 2

3
ECE1-B 2015-2016

II.2. Intégration par parties : un exemple II.3. Changement de variable : un exemple


Exemple Exemple
+∞ 1 Z +∞
Z
et dt
Déterminer la nature de l’intégrale impropre dt. Déterminer la nature de l’intégrale impropre .
1 t3 0 et + 1
1 1
e t La fonction f : t 7→ t est continue (notamment) sur [0, +∞[.
La fonction f : t 7→ est continue (notamment) sur [1, +∞[. e +1
t3
On peut donc considérer la fonction :
On peut donc considérer la fonction :
F : [0, +∞[ → Z R
F : [1, +∞[ → Z R x
x
x 7→ f (t) dt
x 7→ f (t) dt 0
1
primitive sur [0, +∞[ de la fonction f qui s’annule en 0.
primitive sur [1, +∞[ de la fonction f qui s’annule en 1.
u = et donc du = et dt

1 1
u= u0 = −

t t2 . du du

On procède alors par IPP pour calculer F (x) : et dt = t =

t e u
1 1 1 Posons le changement de variable u = e :
v0 = et v = −e t
t2 • Si t = 0 alors u = e0 = 1

On obtient alors :
• Si t = x alors u = ex
#x
Z x 1 " 1 Z x 1
et et et
dt = − − dt
1 t3 t 1 t2 Z x
dt
Z ex
du
1
1
!
t
=
ex h 1
ix 0 e +1 1 u(u + 1)
= e1 − − −e t Z ex   Z ex Z ex
x 1 1 1 du du
= − du = −
1 u u + 1 u u +1
! 1
e x
 1
 1 ex 1 1 1
= e1 − − e1 −e x = e x − ex ex

e x

x x = [ ln u ]1 − [ ln(u + 1) ]1 = ln x + ln 2
e +1
Z +∞
1 Z +∞
Or e x −→ e0 = 1. On en conclut que f (t) dt est convergente et : ex ex 1
x→+∞ 1 Or x = x −→ 1. Ainsi, f (t) dt est convergente et :
e +1 e 1 + e−x x→+∞ 0
1
!
Z +∞ Z x
et Z +∞ Z x
dt

f (t) dt = lim dt = 1 f (t) dt = lim dt = ln 2
1 x→+∞ 1 t2 x→+∞ et + 1
0 0

4
ECE1-B 2015-2016

III. Intégrales classiques Remarque


• La démonstration nous permet de connaître la valeur de ces intégrales
Théorème 1.
(lorsqu’elles convergent) :
Soit α ∈ R.
Z +∞ Z +∞
dt dt 1
1) converge ⇔ α>1 Si α > 1 alors =
1 t α
1 tα α−1
(Critère de Riemann) Z +∞
1
e−αt dt =
Z +∞
Si α > 0 alors
2) e−αt dt converge ⇔ α>0 0 α
0
• On peut enZdéduire un résultat similaire pour la convergence des intégrales
Démonstration. +∞
dt
1) Soit x > 1. impropres α
pour tout a > 0.
Z x a t Z +∞
dt x
Si α = 1 : = [ ln t ]1 = ln x • Ainsi qu’un résultat pour la convergence de e−αt dt pour tout a ∈ R.
1 t a
Z +∞
dt • La condition importante lorsque l’on change une borne d’un intégrale im-
Comme ln x −→ +∞, l’intégrale α
diverge.
x→+∞ 1 t propre est de vérifier que la fonction à intégrer reste continue sur le nouvel
 −α+1 x intervalle d’étude ([a, +∞[ en l’occurrence).
x−α+1
Z x Z x
dt −α t 1
Si α 6= 1 : α
= t dt = = −
1 t 1 −α + 1 1 −α + 1 −α + 1
Enfin si −α + 1 < 0 alors x −α+1 −→ 0,
x→+∞
et si −α + 1 > 0 alors x−α+1 −→ +∞.
x→+∞
2) Soit x > 0.
Z x
x
Si α = 0 : 1 dt = [ t ]0 = x
0 Z +∞
Comme x −→ +∞, l’intégrale e−αt dt diverge.
x→+∞ 0
 −αt x  −αx
e−αx
Z x 
e e 1 1
Si α 6= 0 : e−αt dt = =− − = −
0 −α 0 α α α α
Enfin si α > 0 alors e −αx −→ 0,
x→+∞
et si α < 0 alors e−αx −→ +∞.
x→+∞

5
ECE1-B 2015-2016

IV. Propriétés des intégrales impropres Remarque


L’hypothèse c > a est importante. Comme f est continue sur [a, +∞[ et
On écrira les propriétés
Z +∞suivantes pour les intégrales cZ > a, alors f est continue sur le segment [a, c]. Ceci assure que l’intégrale
c
impropres de type f (t) dt. Évidemment on peut f (t) dt est bien définie.
a a
écrire des résultats similaires pour les autres cas.
IV.2. Linéarité
IV.1. Relation de Chasles Théorème 3.
Théorème 2. Soient a ∈ R et f, g : [a, +∞[→ R continues sur [a, +∞[.
Soient a ∈ R et f : [a, +∞[→ R continue sur [a, +∞[. Soit (λ, µ) ∈ R2 .
Z +∞ Z +∞ Z +∞
Supposons de plus que : f (t) dt converge. Supposons de plus que : f (t) dt et g(t) dt convergent.
a a a
Soit c ∈ [a, +∞[. Alors on a : Z +∞
Z +∞ 1) Alors : (λf + µg)(t) dt converge.
1) f (t) dt converge. a
c 2) De plus, on a :
Z +∞ Z c Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z +∞
2) De plus, on a : f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt
a a c (λf + µg)(t) dt = λ f (t) dt + µ g(t) dt
a a a
Démonstration.
La démonstration a déjà été faite (cf deuxième remarque du chapitre). Démonstration.
Soit c > a et x > c : Z On se ramène (encore et toujours !) au cas des intégrales sur un segment.
x Z c Z x
Soit x > a, alors on a, par linéarité de l’intégrale sur un segment :
f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt Z x Z x Z x
a a c
Z x Z x Z c (λf + µg)(t) dt = λ f (t) dt + µ g(t) dt
et donc f (t) dt = f (t) dt − f (t) dt a a a
c a a
Z x Comme FZet G admettent des limites en +∞, on en déduit que l’intégrale
+∞
Par hypothèse, f (t) dt admet une limite finie en +∞.
aZ
impropre (λf + g)(t) dt est convergente. Par passage à la limite dans
x a
On en déduit que f (t) dt admet aussi une limite finie en +∞ et que : cette égalité, on a de plus :
c Z +∞ Z +∞ Z +∞
Z +∞ Z +∞ Z c (λf + g)(t) dt = λ f (t) dt + µ g(t) dt
f (t) dt = f (t) dt − f (t) dt a a a
c a a

6
ECE1-B 2015-2016

IV.3. Positivité IV.4. Technique de majoration


Théorème 4. Théorème 5.
Soient a ∈ R et f : [a, +∞[→ R continue sur [a, +∞[. Soient a ∈ R et f, g : [a, +∞[→ R continues sur [a, +∞[.
Z +∞ Z +∞ Z +∞
Supposons de plus que : f (t) dt converge. Supposons de plus que : f (t) dt et g(t) dt convergent.
a a a
Et supposons enfin : ∀x ∈ [a, +∞[, f (x) > 0. Et supposons enfin : ∀x ∈ [a, +∞[, f (x) 6 g(x).
Z +∞ Alors on a :
1) f (t) dt > 0 Z +∞ Z +∞
a f (t) dt 6 g(t) dt
Z +∞ a a
2) f > 0 sur [a, +∞[ ⇒ f (t) dt > 0
a Démonstration.
Z +∞
On se ramène (encore et toujours !) au cas des intégrales sur un segment.
3) f (t) dt = 0 ⇒ f = 0 sur [a, +∞[ Soit x > a. Alors on a :
a Z x Z x
Démonstration. F (x) = f (t) dt 6 g(t) dt = G(x)
a a
On se ramène (encore et toujours !) au cas des intégrales sur un segment.
Soit x > a. Et comme F et G admettent une limite en +∞, on peut passer à la limite
Z x dans cette inégalité.
1) Par positivité de l’intégrale sur un segment : F (x) = f (t) dt > 0.
a
Il suffit alors de passer à la limite dans cette égalité. IV.5. Convergence absolue
Z x
2) Si f 6= 0, alors F (x) = f (t) dt > 0. Le passage à la limite dans cette Définition
a
inégalité ne permet pas de conclure ici (l’inégalité stricte devient large). Soit a ∈ R et f : [a, +∞[→ R continue sur [a, +∞[.
Il faut donc être plus précis. Soit c > a. La relation de Chasles fournit : Z +∞
Z +∞ Z c Z +∞ • On dit que l’intégrale impropre f (t) dt est absolument conver-
Z +∞a
f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt
a a c gente si l’intégrale impropre | f (t) | dt converge.




























a
>0 >0

La stricte positivité est une nouvelle fois un résultat du chapitre « Inté-


gration sur un segment ».

7
ECE1-B 2015-2016

Théorème 6. Remarque
Soient a ∈ R et f : [a, +∞[→ R continue sur [a, +∞[. Ce résultat n’est pas une équivalence : il existe des intégrales impropres
convergentes mais non absolument convergentes. Dans ce cas, on parle parfois
Z +∞ de semi-convergence.
Z +∞
f (t) dt est absolument ⇒ • Pour construire un exemple d’intégrale semi-convergente, l’idée est de choi-
a
f (t) dt est convergente
convergente a sir une fonction successivement positive puis négative de sorte qu’un phé-
nomène de compensation s’opère :
Démonstration. × sur un intervalle où f est positive, l’aire est comptée positivement.
|f | + f |f | − f × sur l’intervalle « suivant », f est négative, l’aire est comptée négative-
Notons f + = et f − = .
2 2 ment et réduit l’aire précédente.
× f + : x 7→ max(f (x), 0) est la partie positive de f .
× f − : x 7→ − min(f (x), 0) = max(−f (x), 0) est la partie négative de f . Représentation graphique d’une intégrale semi-convergente.
Z +∞
Supposons f (t) dt absolument convergente.
a y = f (x)
• On Za : ∀t > a, 0 6 f + (t) 6 |f (t)|.
+∞
Or |f (t)| dt est convergente. Donc, d’après le théorème 8, l’intégral
a Z +∞
0 1
impropre f + (t) dt est aussi convergente. Z +∞
a
L’intégrale f (t) dt est convergente.
• On Za : ∀t > a, 0 6 f − (t) 6 |f (t)|. 1
+∞
Or |f (t)| dt est convergente. Donc, d’après le théorème 8, l’intégral y = |f (x)|
a Z +∞
impropre f − (t) dt est aussi convergente.
a
Enfin, on Za : f = f + − f − . On en conclut, par linéarité, que l’intégrale
+∞ 0 1
impropre f (t) dt est convergente. Z +∞
a L’intégrale |f (t)| dt n’est pas convergente.
1

8
ECE1-B 2015-2016

IV.6. Inégalité triangulaire V. Le cas des fonctions continues positives


Théorème 7. Remarque préliminaire
Soient a ∈ R et f : [a, +∞[→ R continue sur [a, +∞[. • L’intérêt des fonctions continues positives a été souligné dans le chapitre
Z +∞
« Intégration surZ un segment ». Lorsque la fonction f est continue et posi-
Supposons de plus que : f (t) dt est absolument convergente. x
a tive, l’intégrale f (t) dt est l’aire sous la courbe Cf entre a et x.
Z +∞ a
1) Alors : f (t) dt est convergente. • L’aire sous la courbe entre a et +∞ est donc définie comme limite, quand
a x → +∞, de l’aire sous la courbe de Cf entre a et x.
+∞ +∞
Z Z
2)



f (t) dt 6 | f (t) | dt Représentation graphique des exemples précédents.

a a
1 1
y= y= √
Démonstration. x x x
1) C’est le résultat du théorème 6.
2) On se ramène (encore et toujours !) au cas des intégrales sur un segment.
Soit x > a. Alors on a :
Z x Z x

|F (x)| =
f (t) dt 6
| f (t) | dt
a a
Z +∞ 0 1 0 1
La quantité de droite converge, par hypothèse, vers |f (t)| dt.
a = +∞ =2
D’autre part (théorème de composition des limites), on a :
Z +∞ 1
y=

lim |F (x)| = | lim F (x)| = f (t) dt
x2
x→+∞ x→+∞ a

(on rappelle que F admet une limite finie en +∞ d’après 1) )


L’inégalité souhaitée est donc vérifiée par passage à la limite dans l’in- y = e−x
égalité précédente.

Remarque
Globalement, on obtient les mêmes propriétés que sur les intégrales sur un
segment. Cependant, notez qu’on suppose TOUJOURS de la convergence pour 0 1 0 1
pouvoir écrire ces propriétés dans le cas des intégrales impropres. 1
=1 =
e

9
ECE1-B 2015-2016

Propriété Démonstration.
Soit a ∈ R et f : [a, +∞[→ R une fonction continue sur [a, +∞[. 1) Comme 0 6 f 6 g, on a (technique de majoration du chapitre précédent)
Z x
pour tout x > a :
Notons F : x 7→ f (t) dt. Z x Z x
a 0 6 f (t) dt 6 g(t) dt
Supposons de plus : ∀x ∈ [a, +∞[, f (x) > 0. a a
q q
Z +∞ 0 6 F (x) 6 G(x)
1) f (t) dt converge ⇔ F est majorée Z +∞
a
a. Comme g(t) dt converge, la propriété précédente énonce que G
2) Si F est non majorée, lim F (x) = +∞. a
x→+∞ est majorée : il existe M ∈ R tel que pour tout x > a, G(x) 6 M . Et
donc, pour tout x > a, on a :
Démonstration.
F 0 = f > 0 donc F est croissante sur [a, +∞[. En vertu du théorème de la 0 6 F (x) 6 G(x) 6 M
limite monotone, F admet donc une limite (finie ou non) en +∞. De plus :
La fonction F est elle aussi majorée par M , ce qui démontre que
× cette limite est finie si F est majorée. Z +∞
× cette limite est +∞ si F non majorée. g(t) dt converge.
a
b. Dans ce cas, F (x) −→ +∞ et ainsi G(x) −→ +∞.
Théorème 8. x→+∞ x→+∞

Soient a ∈ R et f, g : [a, +∞[→ R deux fonctions continues sur [a, +∞[. 2) Inégalité obtenue par passage à la limite dans l’inégalité précédente.

Supposons de plus : ∀t ∈ [a, +∞[, 0 6 f (t) 6 g(t). Remarque


1) Alors on a :
Z +∞
dt
• On a démontré précédemment que : est convergente (et vaut 1).
Z +∞ Z +∞ 1 t2
a. g(t) dt converge ⇒ f (t) dt converge 1 1
D’autre part, pour tout α > 2, on a : ∀t ∈ [1, +∞[, 0 6 α 6 2 .
a a
Z +∞ t t
dt
Z +∞ Z +∞ Ainsi, pour tout α > 2, l’intégrale impropre converge.
⇒ 1 tα
b. f (t) dt diverge g(t) dt diverge
a a 1 1
• De même, si β 6 1, on a : ∀t ∈ [1, +∞[, 0 6 6 β.
2) De plus, dans le cas de la convergence, on a : Z +∞t t
dt
Ainsi, pour tout β 6 1, l’intégrale impropre diverge.
Z +∞ Z +∞ 1 tβ
0 6 f (t) dt 6 g(t) dt • On démontre ainsi une partie du théorème sur les intégrales de Riemann.
a a
• On retiendra la méthode : on compare f à des fonctions de référence.

10
ECE1-B 2015-2016

Exercice
Donner la nature des intégrales impropres suivantes.
Z +∞
t
a) √ dt
1 t+ t
Z +∞
dt
b) t + e−t
1 e
Z +∞  2 
2 t −1
c) t ln dt
2 t2

VI. Conclusion
• Ce chapitre a été présenté hors du chapitre « Intégration sur un segment » :
les intégrales impropres ne sont pas des intégrales sur un segment !
• Cependant, le lien entre ces deux chapitres est fort puisque les intégrales
impropres se définissent à l’aide des intégrales sur un segment.
• Un exercice portant sur les intégrales impropres peut donc TOUJOURS se
ramener à un exercice sur les intégrales sur un segment !

Remarque Z 1
Que dire de l’intégrale : ln t dt ?
0
La fonction t 7→ ln t est continue sur ]0, 1] (pas en 0 !). On définit ainsi une
intégrale impropre en 0. On pourrait définir de même la convergence de ce
type d’intégrales. Mais ce type d’objet n’est pas au programme . . .

11

Vous aimerez peut-être aussi