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MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

II OPTIQUE GEOMETRIQUE

Les systèmes optiques


Nous continuons de nous intéresser aux systèmes centrés.
II.1.1 Les différents systèmes
On distingue trois catégories de systèmes :
- les systèmes dioptriques : ne comportant que des dioptres,
- les systèmes catoptriques : ne comportant que des miroirs,
- les systèmes catadioptriques : comportant des dioptres et des miroirs.
II.1.2 Propriétés générales des systèmes optiques

II.1.2.a Les foyers et les plans focaux


On appelle foyer principal image (généralement noté F’) d’un système optique centré, le point image conjugué
par celui-ci d’un point objet situé à l’infini sur l’axe optique du système.
De la même façon, on appelle foyer principal objet (généralement noté F) d’un système optique centré, le point
objet dont l’image conjugué par celui-ci est un point image situé à l’infini sur l’axe optique du système.
Le plan de front (plan normal à l’axe optique) passant par le foyer principal objet (resp. image) est appelé plan
focal objet (resp. image).
Un point quelconque du plan focal (autre que le foyer principal) constitue un foyer secondaire qui est conjugué
d'un point à l'infini, hors de l'axe optique.
II.1.2.b Grandissement et grossissement
Différents cas sont à envisager suivant que l’objet et/ou l’image sont à distance finie ou non de l’instrument d’optique :
II.1.2.b.i Objet et image sont à distance finie :
On considère alors un objet dont la taille peut être définie à l’aide de deux points extrêmes A et B auxquels correspondent les
points images A’ et B’.
A' B '
Par définition, on appelle grandissement1 la quantité  = , cette définition se généralisant à tout système optique.
AB
L’utilisation de mesures algébriques suppose une orientation de l’espace. On choisit le sens de propagation de la lumière
incidente pour ce qui est des distances parallèles à l’axe optique, le choix étant arbitraire pour la direction perpendiculaire à l’axe.
La restriction aux systèmes centrés rend inutile le recours à une troisième dimension de l’espace, le système étant invariant par
rotation autour d’un axe.

A A’
B’

>0 <0

II.1.2.b.ii Objet et image sont à distance infinie


Dans ces conditions, la taille de l’objet (resp. de l’image) est définie par un angle : à chaque point de l’objet correspond un
faisceau de lumière parallèle, la taille angulaire2 est le plus grand angle existant entre deux faisceaux issus de deux points de
l’objet.
'
Si  est la taille angulaire de l’objet et ’ celle de l’image, on appelle grossissement le rapport G = .

1
On trouve également la dénomination grandissement transversal
2
On parle de diamètre angulaire s’il s’agit d’objet ayant une symétrie de révolution comme le Soleil ou la Lune, par exemple.
OPTIQUE GEOMETRIQUE II-1
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B B’
B
 A’  ’

Syst. opt.

Syst. opt.
centré

centré
A A A’
’

B’
G>0 G<0
De la même façon que pour les distances, les angles sont algébriques. On utilise généralement le sens trigonométrique mais
cela n’a pas d’importance fondamentale, le signe de l’angle n’ayant pas de signification particulière. En revanche, un grossissement
positif indique que l’image a la même orientation que l’objet alors que s’il est négatif, cela signifie que l’image est inversée par
rapport à l’objet.
On remarquera que, dans un tel cas, le système optique conjugue un point à l’infini sur l’axe optique avec un autre point à
l’infini sur l’axe optique, autrement dit, que les foyers objet et image sont renvoyés à l’infini : on parle alors de système afocal.
II.1.2.b.iii L’objet est à distance finie et l’image est à l’infini (hors programme)
La taille de l’image est alors définie par l’angle ’ comme précédemment.

On peut définir deux grandeurs :


'
• la puissance de l’instrument : P = .
AB
'
• le grossissement G = ,  étant alors l’angle sous lequel l’objet serait vu par l’œil depuis son ponctum proximum.

Lentilles minces
Une lentille est constituée par l'association de deux dioptres sphériques, le premier air-verre (face d'entrée) et
le second verre-air (face de sortie).
On appelle lentilles minces les lentilles telles que leurs dimensions (diamètre et épaisseur) soient très inférieures
aux rayons de courbures des dioptres qui les composent.
II.2.1 Les différents types de lentilles
Lentilles convergentes

Biconvexe plan convexe ménisque convergent


Lentilles divergentes

Biconcave plan concave ménisque divergent


On représente conventionnellement les lentilles minces par les symboles suivants :

Convergentes : divergentes :

On remarquera que les lentilles convergentes sont plus épaisses au centre que sur les bords et que c’est l’inverse pour les
lentilles divergentes.
II.2.2 Caractéristiques d’une lentille
Les lentilles présentent des points particuliers qui vont permettre le tracé de rayons lumineux qui les traversent : le centre
optique et les foyers. En assimilant la lentille à un objet plan, on les définit de la façon suivante :
* Le centre optique O correspond à l’intersection de l’axe optique et de la lentille. Les rayons passant par le centre optique
ne sont pas déviés.

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* Le foyer image principal F’ est le conjugué d’un point situé dans l’espace objet réel qui est à l’infini sur l’axe optique. Il
est virtuel pour une lentille divergente et réel pour une lentille convergente.

O F' F' F
O

* Le foyer objet principal F est le conjugué d’un point situé dans l’espace image réel qui est à l’infini sur l’axe optique. Il est
virtuel pour une lentille divergente et réel pour une lentille convergente.

O F' F' F
O

F et F' sont symétriques l'un de l'autre par rapport à O sur l'axe optique.

Remarques :
 On trouve la position d’un foyer secondaire par intersection du plan focal
correspondant et du rayon passant par le point à l'infini et le centre optique O de la lentille
donc non dévié par celle-ci, comme sur la figure ci-contre.
Les constructions correspondant au cas d'un point image à l'infini et/ou à une lentille O F'
divergente se déduisent sans problème des précédentes.
 Un point à l'infini est un point théoriquement infiniment loin du système optique, F
en pratique à une distance très grande devant les dimensions de l'instrument. Les rayons Foyer
provenant d'un tel point sont donc parallèles entre eux (plus exactement, les angles qu'ils secondaire
font entre eux sont infiniment petits 3). Il ressort de ce qui précède qu'on ne peut repérer
Plan focal
un tel point par sa distance à l'instrument d'optique, mais par la direction du faisceau image
lumineux issu de ce point par rapport à l'axe optique ; ainsi si l'angle entre le faisceau et
l'axe optique est nul, le point est situé sur l'axe optique.
 Il est à noter que les foyers image et objet échangent leurs rôles si la lumière traverse la lentille en sens inverse ce qui peut
arriver lors de l'utilisation de systèmes catadioptriques.

Par définition la quantité algébrique OF ' = f ' est appelée distance focale4 de la lentille (ou plus simplement focale), le sens
positif étant celui du parcours de la lumière incidente.
1
La quantité v = est la vergence de la lentille ; son unité est la dioptrie notée "" (1  = 1 m−1).
f'
D'après ce qui précède, ces deux quantités sont positives pour les lentilles convergentes et négatives pour les divergentes.
II.2.3 Construction d’une image
Pour les constructions théoriques, l'objet est très généralement représenté par un bipoint AB, le point A étant situé
sur l'axe optique. Conformément aux conditions de Gauss énoncées ci-dessus, cet objet est disposé perpendiculairement
à l'axe optique. La lentille en donne une image A'B' elle même disposée perpendiculairement à l'axe optique par raison
d'aplanétisme. Il suffit donc de construire l'image B' de B pour obtenir ensuite A' par projection sur l'axe optique.

Les règles en vigueur pour réaliser une telle construction, directement déduites de ce qui précède, sont les suivantes :
 Un rayon passant par le centre optique O de la lentille n'est pas dévié.
 Tout rayon incident passant (réellement ou virtuellement) par le foyer principal objet F émerge de la lentille parallèlement
à l'axe optique (conséquence de la définition du foyer principal).
 Tout rayon incident parallèle à l'axe optique émerge de la lentille en passant par le foyer principal image F' (conséquence
de la définition du foyer principal).
En pratique seuls deux quelconques de ces rayons suffisent.

On considère en pratique que deux rayons faisant entre eux un angle inférieur à la résolution de l’œil (1’ d’arc) sont parallèles
3

Cette définition de la distance focale n’est valable que pour les lentilles minces et en aucun cas pour les systèmes comme des associations de lentilles par
4

exemple
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Il est important de noter que, d'après le principe du retour inverse de la lumière, ces règles s'appliquent de la même façon
pour trouver l'objet lorsque l'on connaît l'image.
II.2.3.a Différents cas de constructions pour une lentille convergente
B

O F' A'
Objet réel, image réelle :
A
F

B'

B'

B
Objet réel, image virtuelle : F'
A' O

F A

B'
Objet virtuel, image réelle : F O A

A' F'

II.2.3.b Différents cas de constructions pour une lentille divergente

B'
F' O F
Objet réel, image virtuelle : A
A'

B'

B
F' F
O A'
Objet virtuel, image réelle :
A

A' F' O F
Objet virtuel, image virtuelle :
A

B'

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II.2.3.c Construction d'un rayon quelconque


Le problème peut se poser d'avoir à tracer le rayon émergent correspondant à un unique rayon incident parfaitement
quelconque, c'est à dire ne passant par aucun point particulier de la lentille (centre optique ou foyer principal objet) et dont
l'incidence n'est pas nulle.
Une solution peut consister à utiliser la méthode dite de "l'objet à l'infini" : on imagine que ce rayon provient d'un faisceau
issu d'un point objet à l'infini, les autres rayons issus de ce point parviendraient sur
la lentille en étant parallèles au rayon qui nous intéresse ; par ailleurs, l'image d'un
tel point par la lentille est un foyer image secondaire (aplanétisme) que l'on trouve
par intersection du rayon du faisceau incident passant par le centre optique (et donc O F'
non dévié !) avec le plan focal image. Le rayon incident passant par l'objet, le rayon
émergent passera par l'image (stigmatisme), d'où la construction : F
La construction ci-dessus est faite pour une lentille convergente mais se
transpose sans problème au cas des lentilles divergentes.
Il existe d'autres méthodes pour répondre à ce problème dont celle dite de
"l'image à l'infini" qui est duale de la précédente.
II.2.4 Formules de conjugaison et de grandissement des lentilles minces
Les relations de conjugaison sont des expressions reliant les positions relatives sur l'axe optique de
l'objet, de l'image et de la lentille. Elles se déduisent de la construction objet-lentille-image à partir de
considérations géométriques :

B
I

O F' A'

A
F

J B'

On considère les triangles semblables : ABF et OJF d'une part, et A'B'F' et OIF' d'autre part. On obtient les relations suivantes :
AB OJ A' B' OI A ' B ' A ' F ' OF
= et = , avec A' B' = OJ et AB = OI . On en tire = = et donc :
AF OF A' F ' OF ' AB OF ' AF

1
FA.F ' A ' = OF .OF ' = ff ' = − f '2 = − Formule de NEWTON
V2

FA = OA − OF = OA + OF ' et de même F ' A' = OA' − OF ' , ce qui reporté dans la formule de NEWTON conduit à
1 1 1 1
−OF '.OA + OF '.OA ' + OAOA
. ' = 0 d'où l'on tire − = =− ou encore :
OA ' OA OF ' OF
1 1 1 1
− = = − = V Formule de DESCARTES
p' p f ' f

avec OA' = p' , OA = p et V la vergence de la lentille.

On retrouve évidemment les mêmes relations avec une lentille divergente :

B
I
A' F' O F

A
J
B'

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On obtient donc également à partir des triangles semblables les formules de grandissement :

A' B ' A' F ' OF f F ' A'


* avec origine aux foyers :  = = = =− =−
AB OF ' AF FA f'
A' B' OA' p'
* avec origine au centre :  = = =
AB OA p

L’œil
L'œil est l'organe de la vision, sensible à la lumière.
II.3.1 Structure de l'œil (pour la culture générale)

L'œil a la forme d'une sphère d'environ 24 mm de diamètre (6,5 cm3), il a une masse de 7 g. Il est abrité dans l'orbite, cavité
du squelette de la face.
Sa paroi est constituée de trois couches de tissus : à l'extérieur une couche protectrice, la couche scléro-cornéenne constituée
de la sclérotique (le "blanc" de l'œil) dans sa partie postérieure et dans sa partie antérieure de la cornée, sorte de renflement en
forme de hublot transparent, assimilable à une portion de sphère de 8 mm de rayon.
L'uvée est la couche moyenne constituée de la choroïde en arrière et de l'iris en avant. La choroïde, richement vascularisée, a un rôle
nourricier. L'iris est un disque pigmenté (responsable de la couleur de l'œil), contenant du tissu musculaire dans son épaisseur, ce tissu
permettant de faire varier la taille de l'orifice central, la pupille. L'iris est placé verticalement derrière la cornée. Le corps ciliaire,
épaississement de l'uvée situé derrière l'iris, est constitué d'environs quatre-vingt bourrelets, les procès ciliaires, dont les muscles lisses
sont rattachés au cristallin par un réseau de fibres fines, le zonule de Zinn.
La couche la plus profonde est la rétine qui tapisse toute la choroïde. Elle n'est sensible à la lumière que dans sa partie
postérieure. Elle est constituée de cellules nerveuses reliées à des cellules sensibles à la lumière (photorécepteurs) reposant sur une
couche de tissu pigmenté. Ces photorécepteurs, en forme de cônes et de bâtonnets, sont étroitement serrés les uns contre les autres.
Au centre de la rétine, dans l'axe de la pupille, on rencontre une tache jaune, la macula lutea qui correspond à la zone d'acuité
visuelle maximale ; celle-ci comprend en son centre une petite dépression la fovea centralis. On rencontre un autre petit disque sur
la rétine qui correspond à la naissance du nerf optique. Cette zone, dépourvue de cellules sensibles, est la tache aveugle.
En outre, l'œil contient différents liquides : derrière la cornée, la séparant du cristallin, se trouve une chambre remplie d'un
liquide clair et aqueux, l'humeur aqueuse ; le globe oculaire est remplie par une substance gélatineuse transparente, constituée de
99% d'eau, l'humeur vitrée. Cette masse qui représente 60% du volume oculaire est contenue dans une enveloppe transparente, la
hyaloïde. Cet ensemble, le corps vitré, maintient la rétine contre les parois de l'œil.
On rencontre également des structures annexes : les paupières et les cils ont un rôle de protection, soit mécanique, soit contre les
lumières excessives ; la glande lacrymale secrète les larmes qui ont d'une part un rôle de lubrification et d'autre part permettent
l'évacuation de poussières et de corps étrangers. ; enfin, un ensemble de sept muscles permet le déplacement de l'œil et des paupières.
II.3.2 Optique oculaire

II.3.2.a Caractéristiques optiques de l'œil


Les rayons lumineux traversent les milieux transparents de l'œil avant d'atteindre la rétine, dans l'ordre :
✓ la cornée d'indice de réfraction d'environ 1,37
✓ l'humeur aqueuse d'indice 1,33
✓ le cristallin, lentille à structure feuilletée de puissance optique variable, d'indice voisin de 1,42
✓ l'humeur vitrée d'indice 1,33

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A la traversée de chacun des dioptres séparant ces quatre milieux, ils subissent une réfraction de telle façon que, pour la vision
de loin (au delà de 5 m environ), l'image se forme exactement sur la rétine. Cette image est inversée.
Dans ces conditions, l'œil normal, qui donne, au repos, une image nette sur la rétine, d'un objet situé à l'infini, est
assimilable à une lentille convergente de focale f' = 15 mm environ (60 ).
II.3.2.b Accommodation
Pour observer des objets plus proches, les muscles ciliaires agissent sur le cristallin et augmentent sa courbure ce qui a pour
effet d'augmenter la convergence des rayons et de maintenir l'image sur la rétine. Il existe cependant une distance minimale en
dessous de laquelle il n'est plus possible d'accommoder (le ponctum proximum) et donc de voir net ; cette distance augmente
progressivement avec l'âge : 6 cm chez le jeune enfant, une quinzaine de cm à trente ans, 40 cm à cinquante ans, 1 m à soixante-
dix ans.
L'adaptation à la lumière ou à l'obscurité repose sur le rôle de diaphragme joué par la pupille, grâce aux muscles de l'iris : on
observe une constriction en présence de lumière et une dilatation quand il y en a peu.
II.3.2.c Acuité visuelle
L'œil a un pouvoir de séparation de 0,0003 radian (environ 1 minute d'arc) soit un point de 0,001 mm à 25 cm de distance.
Cela s'entend pour un œil emmétrope et une vision centrée sur la fovea, l'acuité des régions périphériques chutant rapidement.
II.3.3 Les principaux défauts de l'œil

II.3.3.a La myopie
Mauvaise vision des objets éloignés due à un œil globalement trop convergent : l'image se forme donc en avant de la rétine.
On la corrige à l'aide de lentilles divergentes. La myopie peut être due à une longueur trop grande de l'œil (myopie axiale ou axile)
ou à une vergence anormale (myopie de puissance) ; dans ce dernier cas, l'origine peut être une courbure excessive des dioptres
oculaires ou une myopie due à une augmentation excessive de l'indice de réfraction des milieux oculaires.
II.3.3.b L'hypermétropie
C'est le problème inverse de la myopie : l'œil est trop peu convergent et l'image a tendance à se former derrière la rétine. On
la corrige à l'aide de lentilles convergentes.
II.3.3.c L'astigmatisme
C'est un problème de la réfraction où principalement la cornée n'a pas une forme régulière : les rayons de lumière horizontaux
ne se focalisent pas au même endroit que les rayons verticaux, c'est pourquoi des lignes d'orientation différentes seront perçues
plus ou moins précisément. Ce défaut est corrigé par une lentille cylindrique
II.3.3.d La presbytie
C'est le défaut le plus répandu car le plus naturel : avec l'âge, le cristallin perd de sa souplesse et devient de moins en moins
capable de réaliser l'accommodation indispensable pour la vision de près. On la corrige par des verres convergents que l'on porte
uniquement pour la vision de près, ou par des doubles foyers adaptés à la vision de loin dans leur partie supérieure et à la vision de
près dans leur partie inférieure mais inconfortables pour les distances intermédiaires ; pour remédier à cet inconvénient, on peut
opter pour des verres progressifs.
II.3.4 Que voit l'œil ? A retenir !
On retiendra pour ce qui concerne les exercices que l'on est amené à traiter :
L'œil emmétrope (sans défaut) voit sans accommoder des objets situés à l'infini (ponctum remotum). Il peut,
en accommodant, voir nets des objets situés à une vingtaine de cm (ponctum proximum).
Ce paragraphe, même s’il est court, est d’une importance fondamentale pour comprendre la
formation des images en optique. L’étude de la réfraction des rayons lumineux par un dioptre est
motivée par la recherche de la réponse à la question « pourquoi un objet me semble-t-il cassé lorsqu’il
est partiellement immergé dans l’eau ? ». Les lois de Snell-Descartes expliquent la réfraction des rayons
lumineux mais pour répondre à la question précédente, il faut bien avoir à l’esprit que :
L’œil voit une « image » située au point d’intersection
des rayons qui l’atteignent.
C’est un phénomène physiologique : le cerveau
suppose que l’image formée par les rayons lumineux qui
le pénètrent se trouve à l’intersection de ses rayons
lumineux.
On constate sur la figure ci-contre que le poisson dans l’eau diffuse des rayons
lumineux qui pénètrent dans l’œil. L’œil voit une image située dans le prolongement
des rayons qui lui parviennent, c’est pour cela que l’œil voit le poisson plus proche
de la surface qu’il n’est en réalité.

OPTIQUE GEOMETRIQUE II-7


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Associations de lentilles
Les instruments d'optique sont très généralement constitués d'association d'éléments de base (lentilles et/ou
miroirs) et ont pour but de fournir d'un objet initial une image finale.
On passe de proche en proche de l'un à l'autre : de l'objet initial, le premier élément traversé va donner une
première image qui constituera un objet pour le deuxième élément, lequel en donnera à son tour une image devenant l'objet du
troisième élément, et ainsi de suite jusqu'à l'image finale.
Cela se représente commodément par un diagramme sagittal :
A A1 A2 A'
⎯⎯⎯⎯
er
→ ⎯⎯⎯⎯→
ème
⎯⎯⎯⎯→
ème
1 élément 2 élément 3 élément
... ⎯⎯⎯⎯⎯
dernier élément

B B1 B2 B'
Objet initial Image du 1er élément Image du 2ème élément Image finale
Objet du 2ème élément Objet du 3ème élément

Pour chaque élément, on applique les relations de conjugaison permettant de relier les positions de l'objet et de l'image qu'il
fait correspondre.

On s’imposera de tracer de tels diagrammes lors de la résolution d’exercices dès lors qu’il est question d’une association
de plusieurs lentilles.

L’appareil photographique
II.5.1 Modélisation de l'appareil photographique

Document issu de Optique, une approche expérimentale et pratique, S. Houard, De Boeck, Bruxelles, 2011

L’appareil photographique se modélise par l’association :


• D’une lentille convergente : l’objectif,
• Un capteur : pellicule pour la photographie argentique, capteur CCD ou CMOS pour la
photographie numérique,
• Un diaphragme permettant de limiter plus ou moins la quantité de lumière pénétrant dans
l’appareil ; celui-ci peut être constitué de lames métalliques coulissant les unes par
rapport aux autres et délimitant une ouverture hexagonale. Capteur CCD d’appareil photo
numérique
La mise au point est réalisée par tirage, c’est-à-dire déplacement de la lentille par rapport au
capteur ; le tirage est Tr = OA ' où A’ est l’image sur le capteur d’un point objet A. Si l’objet est à
l’infini, l’image se forme dans le plan focal image et Tr = f ' où f’ est la distance focale de l’objectif.
f'
L’ouverture du diaphragme est caractérisée par un nombre d’ouverture N = , où D est le Diaphragme à lames
D
métalliques
diamètre de l’ouverture du diaphragme (assimilée à un cercle).

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II.5.2 Profondeur de champ


La mise au point ayant été faite à une distance finie donnée, la profondeur de champ est la plage de distance dans laquelle doit
se trouver un objet pour qu’il apparaisse raisonnablement net à l’observation de la photographie. Rigoureusement, les objets situés
sur les plans extrêmes ne correspondent pas à une mise au point parfaite mais sont des plans de « flou toléré »ou de « netteté
suffisante ».
L’image d’un point A de ces plans n’est pas un point A’ sur la pellicule ou le capteur, mais une tache. Pour que cette « image »
semble ponctuelle à l’observateur, deux cas sont à envisager :
• Soit la tache est d’un diamètre inférieur à la taille d’un grain de la pellicule ou à celle d’un pixel du capteur et l’effet
obtenu sera identique à celui d’une image rigoureusement ponctuelle
• Soit cette tache est vue par l’observateur sous un angle inférieur à celui correspondant à la limite de résolution de
l’œil et elle sera perçue comme ponctuelle par l’observateur
Les illustrations ci-dessous permettent de comprendre l’influence de l’ouverture du diaphragme sur la profondeur de champ :
plus le diaphragme est fermé, plus la profondeur de champ est importante.

Annexe : Programme officiel


Notions et contenus Capacités exigibles
1.1. Formation des images
Lentilles minces dans l’approximation de Gauss. Définir les propriétés du centre optique, des foyers principaux
et secondaires, de la distance focale, de la vergence.
Construire l’image d’un objet situé à distance finie ou infinie
à l’aide de rayons lumineux, identifier sa nature réelle ou
virtuelle.
Exploiter les formules de conjugaison et de grandissement
transversal de Descartes et de Newton.
Établir et utiliser la condition de formation de l’image réelle
d’un objet réel par une lentille convergente (traité en TP).
Modèles de quelques dispositifs optiques
L’œil. Modéliser l’œil comme l’association d’une lentille de
Punctum proximum, punctum remotum. vergence variable et d’un capteur plan fixe.
Citer les ordres de grandeur de la limite de résolution angulaire
et de la plage d’accommodation.
L’appareil photographique. Modéliser l’appareil photographique comme l’association
d’une lentille et d’un capteur.
Construire géométriquement la profondeur de champ pour un
réglage donné.

Étudier l’influence de la focale, de la durée d’exposition,


du diaphragme sur la formation de l’image.

OPTIQUE GEOMETRIQUE II-9


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II.6.1 HISTORIQUE :
❖ Antiquité : les lois de la réflexion sont connues, le phénomène de réfraction est connu mais pas les lois qui le
régissent ; diverses théories de la vision s’affrontent chez les philosophes grecs
❖ IXème s. : Ibn Sahl, savant arabe aurait découvert les lois de la réfraction, décrites dans son ouvrage
"Sur les instruments ardents", sans que cela soit connu en occident.
al-Kindi (?, Bagdad 866) publie neuf ouvrages d’optique
❖ Xéme s. : al-Haytham (Bassorah 965, Le Caire 1039) écrit le "Kitâb al-manâzir", traduit
en latin ("Opticae Thesaurus", litt. Discours de la lumière) par un inconnu et publié en Europe
en 1572 seulement. Il est un des premiers à considérer l'œil comme récepteur et non comme
émetteur ; il interprète le phénomène de réfraction comme étant lié à la différence de propagation
dans les différents milieux traversés.
❖ XIIIème s. : Apparition des premières lentilles convergentes utilisées comme lunettes pour
la correction de la presbytie et de l'hypermétropie.
Thierry de Freiberg (1250, 1310) à la suite de Roger Bacon (1219, 1292) donne
Al Haytham
une interprétation de l'arc en ciel. Cela est fait parallèlement au moyen orient par al-Shirazi et al-Farizi.
Witelo (1230, 1275), physicien polonais, publie des tables précises de réfraction,
non connues alors en Europe occidentale.
❖ ~1500 : Léonard de Vinci étudie la chambre noire, déjà étudiée par al-Farizi, et établit un
parallèle entre son fonctionnement et celui de l'œil.
❖ 1572 : Publication à Bâle par Risner d'un ouvrage rassemblant les travaux d'al-Haytham
et de Witelo.
❖ 1604 : Johannes Kepler (1571, 1630) publie "ad Vitelionem paralipomena, quibus
astronomiae pars optica traditur" (paralipomènes à Witelo où est enseigné la partie optique de
l'astronomie), ouvrage très riche, où entre autres choses, il étudie la réfraction dans les lentilles, et
se penchant sur d'autres formes que la sphère, découvre et nomme les foyers des côniques.
❖ ~1610 : Galilée réalise ses premières observations à l'aide d'une lunette astronomique Witelo
vraisemblablement fabriquée en Hollande.
❖ 1620 : Le hollandais Snell (1591, 1626) découvre les lois de la réfraction.
❖ 1637 : Descartes (1596, 1650) les redécouvre.
❖ 1657 : Pierre de Fermat (1608, 1665) énonce son principe selon lequel la lumière suit un
trajet pour aller d'un point à un autre minimisant le temps de parcours ; il démontre alors les lois de la
réfraction.
❖ 1665 : HOOKE propose une théorie ondulatoire de la lumière (vibrations à haute fréquence
se propageant). Cette théorie est reprise par HUYGENS mais réfutée par Newton (adepte d’une théorie
corpusculaire).
❖ 1666 : Newton (1642, 1727) décompose la lumière blanche avec un prisme et en donne P. de Fermat
l'interprétation.
❖ 1672 : Newton construit son premier télescope à miroir parabolique pour s'affranchir des
problèmes d'aberrations chromatiques rencontrés dans les lunettes.
❖ 1757 : Réalisation par l'opticien anglais John Dollond du premier objectif achromatique.
❖ Début 19ème : YOUNG reprend la théorie ondulatoire de la lumière et explique les phénomènes
d’interférences. Puis FRESNEL faisant la synthèse de ses travaux et de ceux d’HUYGENS, explique
les phénomènes de diffraction.
❖ 1876 : Maxwell montre que la lumière est une onde électromagnétique. C’est une onde
transversale représentée par un champ électrique E et un champ magnétique B qui se propagent dans
l’espace. [n : direction de propagation]
E Thomas Young

n
B

OPTIQUE GEOMETRIQUE II-10

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