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Algèbre linéaire, 2ème MP Hafyene Nabil

Déterminants

A) Rappel des résultats :


Dans ce paragraphe, E désigne un K-ev de dimension n ∈ N∗ et B = (e1 , ..., en ) une base de E.

1) Déterminant dans une base :

Définition1 : Soit p ≥ 1 et ϕ : E p → K une forme p-linéaire. On dit que ϕ est alternée si


∀(u1 , . . . , up ) ∈ E p , ui = uj et i 6= j =⇒ ϕ(u1 , . . . , up ) = 0.

Propriétés : Soit ϕ : E p → K une forme p-linéaire alternée. Alors


i) ϕ est antisymétrique c-à-d, si on permute la place de deux éléments parmi les ui , l’image est multi-
pliée par −1
ii) Soit (u1 , . . . , up ) ∈PE p et 1 ≤ j ≤ p. ∀α1 , ..., αp ∈ K,
ϕ(u1 , . . . , uj−1 , uj + αi ui , uj+1 , ..., up ) = ϕ(u1 , . . . , uj−1 , uj , uj+1 , ..., up ).
i6=j

Proposition et définition : Il existe une unique forme n-linéaire alternée ϕ de E (avec n = dim E
) vérifiant ϕ(e1 , ..., en ) = 1. On l’appelle déterminant dans la base B et on la note detB .

Propriété : Soit (u1 , . . . , un ) une famille à n éléments de E. Alors (u1 , . . . , un ) est une base de E
si et seulement si detB (u1 , . . . , un ) 6= 0.

2) Déterminant d’une matrice carée :

Définition1 : Soit A ∈ Mn (K). Par définition, det(A) = detB0 (C1 , ..., Cn ) où C1 , ..., Cn sont les
colonnes de A et B0 est la base canonique de Mn,1 (K).

Propriétés : Soit A = (aij ) ∈ Mn (K). Alors


i) pour tout λ ∈ K, det(λA) = λn det(A).
ii) A est inversible si et ssi det(A) 6= 0 (car A est inversible si et ssi les colonnes de A forment une base
de Mn,1 (K) ).
n
Q
iii) si A est triangulaire, det(A) = aii .
P i=1
iv) det(A) = ε(σ)a1σ(1) ...anσ(n)
σ∈Sn
Par conséquent, t A) = det(A).
 det( 
a b
v)Pour M = ∈ M2 (K), det(M ) = ad − bc.
c d
vi) Soit (u1 , . . . , un ) ∈ E n . Alors detB (u1 , . . . , un ) = det(MB (u1 , . . . , un )).

3) Cofacteurs. Comatrice :

Définition : Soit A = (aij ) ∈ Mn (K).


1) Soit 1 ≤ i, j ≤ n. Le déterminant de la matrice obtenue de A en supprimant la i-ème ligne et
la j-ème colonne est appelé mineur d’indice (i, j) et on le note mij . Le cofacteur d’indice (i, j) est
∆ij = (−1)i+j mij .
2) La comatrice de A est la matrice carée d’ordre n définie par Com(A) = (∆ij )i,j .

Proposition 1: (Développement par rapport une colonne )


Soit A = (aij ) ∈ Mn (K) et 1 ≤ j ≤ n. Alors
n
X
det(A) = aij ∆ij
i=1

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Proposition 2: Soit A = (aij ) ∈ Mn (K). Alors


t
Com(A).A = A.t Com(A) = det(A)In

Conséquence
 :  
a b d −b
Pour M = ∈ GL2 (K), M −1 = 1
ad−bc .
c d −c a
4) Déterminant d’un endomorphisme :

Proposition et définition : Soit f ∈ L(E). Le scalaire detB (f (B)) ne dépend pas de la base B.
On l’appelle déterminant de f et on le note det(f ).

Proposition 1: Soit f ∈ L(E). Alors det(f ) = det(MB (f )).

Proposition 2: 1) Soit f, g ∈ L(E). Alors

i) pour tout λ ∈ K, det(λf ) = λn det(f ) avec n = dim E.

ii) det(g ◦ f ) = det(g). det(f ).

iii) f ∈ GL(E) si et ssi det(f ) 6= 0. Dans ce cas, det(f −1 ) = 1


det(f ) .

2) Soit A, C ∈ Mn (K). Alors

i) det(AC) = det(A). det(C)

ii) si A est inversible alors det(A−1 ) = 1


det(A) .

iii) ∀P ∈ GLn (K), det(P AP −1 ) = det(A).

5) Déterminants remarquables :

Proposition
1: Soit A ∈ Mn (K), D ∈ Mp (K) et B ∈ Mn,p (K). Alors
A B
0p,n D = det(A). det(D).

Rappel: Soit A, A0 ∈ Mn (K), D, D0 ∈ Mp (K) et B, B 0 ∈ Mn,p (K) et C, C 0 ∈ Mp,n (K). Alors


  0
A B0 AA0 + BC 0 AB 0 + BD0
   
A B
i) × =
C D C 0 D0 CA0 + DC 0 +CB 0 + DD0
t   t
A tC

A B
ii) = t .
C D B tD

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Proposition 2: (Déterminant de Vandermonde )


Soit λ1 , ..., λn ∈ K.
λ1n−1

1 λ1 ...

1 λ2 ...
λ2n−1
. . .. ..
On considère V (λ1 , ..., λn ) = .. .. . . .
.. .. .. ..
. . . .

1 λn ... n−1
λn
Alors Y
V (λ1 , ..., λn ) = (λj − λi )
1≤i<j≤n

B) Exercices d’application:
Ex 1: Soit A ∈ M2n+1 (K) tel que t A = −A. Montrer que A n’est pas inversible.
a a2 a3


Ex 2: Soit D(a, b, c) = b b2 b3 .
c c2 c3
a + x a2 + x a3 + x


Exprimer b b2 b3 en fonction x, D(a, b, c) et D(1, b, c).
c c2 c3
Ex 3:
Soit A = (aij )1≤i,j≤n ∈ Mn (K) et pour x ∈ R, M (x) = (aij + x)1≤i,j≤n . Montrer que la fonction
x → det M (x) est affine.


a b 0
... 0

.. ..

c a b . .

. . .
Ex 4: Soient a, b, c des réels. On pose ∆n = 0 .. .. .. 0 .

.. . . . . . .


. . . . b

0 ... 0 c a [n]
Montrer que pour tout n ≥ 1, ∆n+2 = a∆n+1 − bc∆n .

Ex 5: On considère l’endomorphisme f : R2 → R2 , (x, y) 7→ (2x + y, x − y). Donner det(f ).

Ex 6: Montrer qu’il n’existe pas M ∈ M3 (R) tel que M 2 = −I3 .

Ex 7 : Soit A ∈ Mn (K). Montrer que det(Com(A)) = (det(A))n−1 .

Ex 8: (Démonstration de la formule de Vandermonde )


Soit λ1 , ..., λn ∈ K. On considère
i−1
V (λ1 , ..., λn ) = det[(λj )1≤i,j≤n ]

1) On suppose que λ1 , ..., λn−1 sont deux à deux distincts. Démontrer que f : x ∈ K 7→ V (λ1 , ..., λn−1 , x)
est un polynôme de degré ≤ n − 1 et que λ1 , ..., λn−1 sont des racines de f . Déduire que
n−1
Q
V (λ1 , ..., λn−1 , λn ) = V (λ1 , ..., λn−1 ) (λn − λi ).
i=1
Q
2) Démontrer que V (λ1 , ..., λn ) = (λj − λi ).
1≤i<j≤n

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