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GEOMETRIE
1-LA NAISSANCE
C’est aux crues répétées du Nil que l’on attribue les origines de la géométrie, elles
contraignent les arpenteurs égyptiens à retracer régulièrement les limites des propriétés
agricoles afin de redistribuer les terrains de façon équitable. La géométrie naît donc des
préoccupations des Égyptiens et des Babyloniens, qui désirent connaître avec précision les
dimensions et la grandeur de leurs champs et édifier des bâtiments à angles rigoureusement
droits. Ces arpenteurs déterminent des longueurs ; des surfaces divisées en rectangles, carrées
et des triangles isocèles. Ils utilisent la corde à 13 nœuds pour marquer les angles droits et
sont ainsi nommées les tendeurs de cordes. À cette époque, on savait calculer l’aire du
quadrilatère s des triangles isocèles. Ais les calculs étaient approximatifs. La première
mention du mot géométrie apparait dans un livre de l’historien Hérodote vers 445 avant J.C.
Selon lui, la géométrie est un don du Nil.
2- LES GEOMETRIES EGYPTIENNE ET BABYLONIENNE
a) La géométrie dans l’Egypte antique
Les prouesses architecturales et techniques de l’Ancienne Égypte sont une
preuve irréfutable et encore vivante que ce peuple possédait des connaissances assez
élaborées en Géométrie. C’est également l’une des raisons pour lesquelles l’Égypte
deviendra plus tard un véritable lieu de pèlerinage pour les savants grecs. Il y’a eu la
création d’une unité de mesures : La coudée royale (translittération : mḥ nsw) appelée
également grande coudée est la mesure utilisée par les architectes égyptiens dans leurs
calculs pour l'élaboration des monuments. Il s'agit de la mesure de référence du système
de mesures égyptien. Elle mesure entre 52 cm et 54 cm. Elle est à distinguer de la petite
coudée égyptienne qui mesure seulement environ 45 cm. En effet, Comme le témoignent
les papyri retrouvés en Egypte (papyrus Rhind, papyrus de Moscou, papyrus Kahun,
papyrus Ahmès…), les Egyptiens savaient résoudre de nombreux problèmes de géométrie
relatifs aux figures telles que le cylindre, le parallélépipède, la pyramide et principalement
le triangle. Brevet à l'Égypte. Ils utilisaient un triangle faisant appel au théorème appelé
Triangle sacré 3-4-5. La géométrie égyptienne fait appel en priorité à deux outils de
démonstration : les triangles semblables et le théorème de Pythagore.
Un extrait du papyrus Rhind
LE CALCUL D’AIRE
Le triangle : Le triangle, comme le montrent les pyramides, était une figure importante pour
les Égyptiens. Le calcul de l’aire de cette figure est étudié dans les Problèmes R51 du papyrus
Rhind ainsi que M4, M7 et M17 du papyrus de Moscou (datant tous du Moyen Empire). Le
problème R51 constitue dans l’histoire mondiale des mathématiques, le premier témoignage
écrit traitant du calcul de l’aire d’un triangle. L’énoncé du problème est le suivant : « Si
quelqu’un te dit : un triangle de 10 khet sur son mryt et de 4 khet sur sa base, quelle est sa
superficie ? Calcule la moitié de 4 qui est 2 pour en faire un rectangle. Tu fais en sorte de
multiplier 10 par 2, ceci est sa superficie ». Dans cet énoncé, le terme « myrt » signifie
certainement hauteur ou côté. Mais la formule utilisée pour le calcul de l’aire fait pencher
l’interprétation en faveur de la première solution. Le scribe prenait la moitié de la base du
triangle et calculait l’aire du rectangle formé parce côté et la hauteur, soit
base
Aire= mryt
2
On remarque que cet énoncé est analogue à la formule
encore utilisée de nos jours :
base × hauteur
Aire=
2
Le disque :
Le calcul de l'aire d'un disque représente sans doute l'un des progrès les plus significatifs
effectué en mathématiques par les anciens égyptiens. Il est également l'un des exercices qui a
fait couler le plus d'encre, le nombre pi (approché par la valeur 256/81, soit environ 3,1605), et
la quadrature du cercle semblant intimement liés au problème. Le calcul de l'aire est ainsi
traité dans les problèmes R41, R42, R43, R48 et R50 du papyrus Rhind et enfin le problème
M10 du papyrus de Moscou. Énoncé du problème R50 du papyrus Rhind
« Exemple de calcul d'un champ rond de 9 khet. De combien est la surface du champ ? Soustrais son
neuvième qui est 1. Il reste 8. Multiplie 8 par 8. Cela fait 64. Ceci est la surface du champ, à savoir 64
setjat ». La formule appliquée par le scribe est donc clairement :
2
1
Aire=(d−( )×d )
9
Cette recherche géométrique pourrait trouver un équivalent dans une autre esquisse, découverte sur un
mur du temple de Louxor par Ludwig Borchardt. Il s'agit d'une ellipse construite à l'aide d'un
rectangle, les aires des deux figures n'étant différentes que de 1 %.
Ellipse représentée sur un mur du temple Louxor
Le rectangle :
Le papyrus de Moscou présente un problème illustrant la parfaite connaissance du calcul de l’aire d’un
rectangle : « Si quelqu'un te dit : Un rectangle de 12 setjat, d'une largeur de 1/2 1/4 sa longueur.
Calcule 1/2 1/4 pour avoir 1. Le résultat est 1 1/3. Prends les 12 setjat fois 1 1/3. Le résultat est 16.
Calcule sa racine carrée. Le résultat est 4 pour sa longueur. 1/2 1/4 de ceci est 3 pour la largeur. »
Explication : ce problème consiste à déterminer la longueur d’un rectangle, le rapport largeur/longueur
et l’aire étant fixés.
Le cylindre :
Il existe deux types de calcul d'un tel volume. L'exemple suivant présente le premier type,
fondé sur le calcul de l'aire d'un disque. Énoncé du problème R41 du papyrus Rhind20
« Exemple de calcul d'un grenier rond dont le diamètre est 9 et la hauteur, 10. Extrait
1/9 de 9, soit 1. Le reste est 8. Multiplie 8 par 8. Cela fait 64. Multiplie 64 par 10. Cela fait
640 coudées (Sous-entendu coudées cubiques). Ajoute la moitié de cela à cela. Cela fait 960 :
le contenu en khar. Prends 1/20 de 960, soit 48. C'est ce que cela donne en quadruple-heqat de
grains, 48 heqat. »
Tous ces exemples sont un témoignage notoire du degré d’avancement des connaissances Egyptiennes
dans le domaine des calculs géométriques ; peu nombreuses sont les civilisations anciennes qui ont su
faire preuve d’une telle intuition mathématique.
La pyramide de Djoser
b) La géométrie Babylonienne
Les peuples de la Mésopotamie Ancienne se sont distingués par la qualité et l’originalité de leurs
mathématiques, ceci depuis l’époque des Sumériens jusqu’à la chute de Babylone, en 539 avant J.C.
Mais bien que les mathématiques babyloniennes aient eu un grand essor, ce dernier concernait
essentiellement les domaines de l’arithmétique et du calcul algébrique. La Géométrie Babylonienne
quant à elle était loin d’égaler celle des Égyptiens Les Babyloniens possédaient des règles de calcul
générales pour certains volumes et surfaces, dont la précision n’était malheureusement pas aussi
grande que celle des Egyptiens. La tablette pré-babylonienne YBC 7289 datant de 1700 ± 100 avant
Jésus-Christ témoigne des premiers questionnements sur le calcul des longueurs et donne une bonne
approximation de la longueur de la diagonale d'un carré. Les Babyloniens calculaient la circonférence
du cercle en prenant trois fois le diamètre, et la surface du cercle en prenant un douzième du carré de
la circonférence, ce qui revient à prendre pour π la valeur que l'on trouve aussi dans la Bible, à savoir
3. Le volume d'un cylindre était calculé en formant le produit de sa base par sa hauteur ; en revanche,
le calcul du volume du cône tronqué ou de la pyramide à base carrée était incorrect : les Babyloniens
formaient le produit de la hauteur par la moyenne des bases. Ils connaissaient le théorème de
Pythagore en tant que formule, sans que l'on ait trace d'une démonstration en tant que telle. Les
Babyloniens sont aussi connus pour le mille de Babylone, qui était une unité de mesure de distance
égale à environ 10 km (unité de mesure des distances anglo-saxonne) aujourd'hui. Cette unité de
mesure avait un équivalent horaire, ce qui permettait de convertir les positions du Soleil dans le ciel en
heure du jour. Ils connaissaient aussi l’égalité des rapports entre les côtés de triangles.
b) La géométrie Chinoise
Le premier ouvrage définitif sur la géométrie en Chine était le Mo Jing, le canon du début du
philosophe Mozi. Le Mo Jing décrit divers aspects de nombreux domaines liés à la science physique,
et a fourni une petite mine d'informations sur les mathématiques. Ainsi il a fourni une définition «
atomique » du point géométrique, indiquant qu'une ligne est séparée en parties, et la partie qui n'a pas
de parties restantes forme ainsi l'extrémité d'une ligne qui est un point. Le Mo Jing a déclaré que « un
point peut se tenir à la fin ou à son début comme une présentation de la tête lors de l'accouchement. Il
n'y a rien de semblable à lui ». Comme pour les atomistes de Démocrite, le Mo Jing a déclaré qu'un
point est la plus petite unité, et ne peut être réduit de moitié, puisque « rien » ne peut pas être réduit de
moitié. Il a déclaré que deux lignes d'égales longueurs seront toujours terminées à la même place, tout
en offrant des définitions pour la comparaison des longueurs et des parallèles, ainsi que des principes
de l'espace et l'espace borné. Il décrit également le fait que les avions sans la qualité d'épaisseur ne
peuvent pas être empilés, car ils ne peuvent pas se toucher mutuellement. Le livre a fourni les
définitions de circonférence, le diamètre et le rayon, ainsi que la définition du volume.
Cependant, le principal ouvrage laissé en héritage n’est autre que LES NEUF CHAPITRES SUR
L’ART MATHEMATIQUE édité et commenté par le mathématicien du IIIème siècle Liu Hui du
royaume Cao Wei. Ce livre inclus de nombreux problèmes où la géométrie a été appliquée comme :
trouver des surfaces pour les carrés et les cercles, les volumes de matières solides dans diverses formes
tridimensionnelles, et comprenait l'utilisation du théorème de Pythagore. Le livre fournit la preuve
illustrée pour le théorème de Pythagore, contenait un dialogue écrit entre le Duc antérieur de Zhou et
Shang Gao sur les propriétés du triangle à angle droit et le théorème de Pythagore, tout en se référant
au gnomon astronomique, le cercle et le carré, ainsi que les mesures de hauteurs et les distances. Liu
Hui a également écrit des relevés mathématiques pour calculer les mesures de distance de profondeur,
la hauteur, la largeur et la surface. En termes de géométrie dans l'espace, il a pensé qu’un coin avec
une base rectangulaire et deux côtés en pente pourrait être décomposé en une pyramide et un coin
tétraédrique. Il a également compris qu’un coin avec une base de trapèze et les deux côtés en pente
pourrait être fait pour donner deux coins tétraédriques séparés par une pyramide. En outre, Liu Hui
décrit le principe de Cavalieri sur le volume, ainsi que l'élimination de Gauss. Le contenu des Neuf
Chapitres est le suivant :
• Fang tian – Champs rectangulaires : aires de champs de diverses formes (rectangles, trapèzes,
triangles, sections circulaires…), manipulation des fractions ;
• Su mi – Millet et riz : échange de biens à différents tarifs, estimation, indéterminées ;
• Cui fen – Répartition proportionnelle : répartition de biens et d’argent selon le principe de
proportionnalité ;
• Shao guang – La moindre largeur : division par divers nombres, extraction de racines carrées et de
racines cubiques, dimensions, aire du cercle et volume de la sphère ;
• Shang gong – Réflexions sur les travaux : volumes de solides de diverses formes ;
Ying bu zu – Excédent et déficit : problèmes linéaires résolus en utilisant le principe connu plus tard
en occident sous le nom de « méthode de la fausse position » ;
Gou gu – Base et altitude : problèmes faisant intervenir le résultat connu en occident sous le nom de
« théorème de Pythagore ».
4-L’HERITAGE GREC
Pour les mathématiciens de la Grèce antique, la géométrie était au cœur des sciences. Elle a
atteint une richesse de méthodologie inégalée dans les autres domaines du savoir. Par rapport à leurs
prédécesseurs, les Grecs étudièrent de nouvelles figures, dont des courbes, surfaces et solides ; ils
reconnurent que les objets physiques peuvent n'être conçus que comme des approximations des formes
étudiées en géométrie. Dans cette section, nous nous intéresserons à l’histoire de la géométrie depuis
Pythagore, en passant par Euclide et son précurseur Eudoxe, jusqu’à la fin de la Grèce classique et les
successeurs d’Euclide, à savoir Archimède et Apollonius. Ces premiers géomètres ouvrirent la voie
aux travaux ultérieurs sur le raisonnement visuel en mathématiques.
Thalès de Milet :
Thalès (vers 625-vers 547 avant J.-C.) est un mathématicien grec connu pour son théorème, le
théorème de Thalès. La légende prétend que c'est en Égypte, en voulant connaître la hauteur
de la pyramide de Khéops, qu'il aurait utilisé pour la première fois ce théorème.
Originaire de la ville de Milet, en Asie Mineure, Thalès est aussi philosophe et astronome (il prévoit
notamment l'éclipse de Soleil du 28 mai 585 avant J.-C.). Le théorème de Thalès est un théorème de la
géométrie qui permet, à partir de la construction d’un triangle, de calculer des longueurs ou encore de
vérifier si des droites sont parallèles. La légende prétend que c’est en Égypte, en voulant connaître la
hauteur de la pyramide de Khéops, qu’il utilise pour la première fois le théorème qui porte aujourd’hui
son nom. En fait, cette propriété était déjà connue des Babyloniens, bien avant Thalès. Mais il faut
attendre Euclide (au iiie siècle avant J.-C.) pour que ce théorème soit démontré. À sa mort, Thalès ne
laisse aucun écrit. Sa pensée philosophique et son œuvre scientifique seront retranscrites par ses
disciples, en particulier Pythagore puis Aristote.
Archimède de Syracuse
Pythagore (vers 570-480 avant J.-C.) est un mathématicien, musicien et philosophe grec,
célèbre pour son théorème de géométrie, dit « théorème de Pythagore ». Pythagore est représenté ici
par un buste en marbre conservé au musée Capitolino de Rome. Une démonstration du théorème de
Pythagore : Considérons les deux carrés de côté A + B illustrés par les figures 1 et 2. D’après la figure
1, on remarque que ce carré peut être décomposé en quatre triangles rectangles, un carré de côté A et
un carré de côté B. D’après la figure 2, on constate que ce carré correspond aussi à la somme des
quatre mêmes triangles rectangles, augmentée d’un carré de côté C. Comme les deux carrés de côté A
+ B ont la même aire, les figures demeurant une fois que l’on a ôté les quatre triangles sont donc de
surfaces égales. Sur la figure 1, l’aire totale des deux carrés restants est égale à A2 + B2. Sur la figure 2,
l’aire du carré restant est égale à C 2 . Donc A2 + B2 ¿C 2 . Par conséquent, on a bien démontré le
théorème de Pythagore : dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des
carrés des deux autres côtés.
Apollonios de Perga
Apollonios de Perga (vers. 262-v. 180 av. J.C.), mathématicien grec, auteur d’une grande synthèse sur
les sections coniques. Né à Perga (Asie Mineure), Apollonios est formé à Alexandrie dans la tradition
euclidienne (école d’Euclide), tradition qu’il développe tout particulièrement en géométrie, avec son
travail sur les coniques, en huit livres (quatre ont été conservés en grec, trois en version arabe et le
dernier est perdu), mais aussi avec ses traités d’analyse géométrique et la classification des problèmes
selon les moyens mis en œuvre pour leur résolution : problèmes plans (règle et compas), solides
(utilisant des coniques) et grammiques (utilisant des courbes). On a tenté de reconstituer les œuvres
perdues (comme le VIIIe Livre des Coniques). Apollonios n’est pas seulement « le Géomètre »,
comme l’appellent les Anciens. Il met au point un système de notation des grands nombres. En
astronomie, il établit l’équivalence de deux modèles géométriques du mouvement des planètes, celui
des excentriques et des épicycles, permettant de rendre compte mathématiquement de deux manières
différentes de ce qui se montre dans le ciel (les « phénomènes »). Cette équivalence entraînera des
conséquences épistémologiques très importantes dans les débats qui vont diviser plus tard les
astronomes sur le statut des hypothèses cosmologiques.
Euclide d’Alexandrie :
Depuis Euclide jusqu’à notre époque, sont nées plusieurs géométries qui chacune possède
sa particularité. Ainsi on distingue les géométries analytique, projective, non-euclidienne,
différentielle, structurelle, fractale…
a) La géométrie analytique
i. Naissance et évolution
La géométrie analytique est la branche de la géométrie dans laquelle on représente les courbes et les
figures géométriques par des relations entre les coordonnées de leurs points. La création de la
géométrie analytique en 1637 est l'œuvre de René Descartes. Dans son ouvrage GEOMETRIE, il
applique les méthodes algébriques à l’étude des courbes, unifiant les différentes branches de la
géométrie existant alors. Considérant que toute courbe peut être définie par une équation, il montre
qu’on peut engendrer de nouvelles figures géométriques à l’aide de ces équations. Au XVIIIe siècle,
grâce en particulier aux travaux des Français Joseph Louis de Lagrange (1736-1813) et Gaspard
Monge (1746-1818), est introduit le système de coordonnées avec trois axes, généralisant ainsi la
géométrie dans le plan à celle dans l’espace. Les équations de la plupart des types de surfaces sont
établies. La géométrie analytique prend alors la forme qu’on lui connaît aujourd’hui.
Rene Descartes
c) La géométrie projective
On appelle géométrie non euclidienne une théorie géométrique ayant recours à tous les axiomes et
postulats posés par Euclide dans les ÉLEMENTS, sauf le postulat des parallèles. La géométrie
connaît un tournant radical au XIXe siècle, avec les prémices de la géométrie non euclidienne,
développés indépendamment par les mathématiciens Carl Friedrich Gauss, Nikolaï Lobatchevski
et János Bolyai (1802-1860). Ces mathématiciens élaborent différents modèles d’espaces dans
lesquels le postulat d’Euclide relatif aux droites parallèles n’est plus vérifié, mais remplacé par
d’autres postulats non intuitifs, et cependant cohérents. En 1733, l’Italien Giovanni Girolamo
Saccheri tente parmi d’autres de le démontrer par l’absurde en construisant une géométrie selon
laquelle, par tout point n’appartenant pas à une droite donnée, on peut tracer un nombre infini de
parallèles à la droite. Il démontre ainsi de nombreux résultats de ce qui deviendra la géométrie
hyperbolique. Il croit pourtant avoir montré l’incohérence et l’impossibilité de cette géométrie.
Puis, dans la première partie du XIXe siècle, le mathématicien allemand Carl Friedrich Gauss, le
Russe Nikolaï Ivanovitch Lobatchevski et le Hongrois János Bolyai montrent indépendamment
qu’il est possible de construire un système de géométrie hyperbolique cohérent. Leurs travaux
sont les premiers à démontrer que la géométrie euclidienne n’est pas la seule géométrie possible,
ni la seule structure possible pour l’Univers. Il faut attendre 1860 pour que le mathématicien
allemand Georg Riemann montre que l’on peut construire une autre géométrie, dans laquelle il
n’existe aucune parallèle à toute droite donnée : la géométrie elliptique.
i-La géométrie hyperbolique
d) La géométrie différentielle
f) La géométrie fractale
Une des idées fondamentales de Félix Klein consiste à plonger les différentes géométries
dans la géométrie projective : on fixe une figure d’un espace projectif et on dérive de
cette figure ou d’une figure qui lui est associée le groupe des transformations projectives
qui la laisse stable. On cherche alors les invariants et des quantités qui permettent de les
classifier sous l’action du groupe. On obtient de cette façon les principales géométries
classiques : la géométrie affine, la géométrie euclidienne, la géométrie elliptique, la
géométrie hyperbolique.