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EXPOSE DE GEOMETRIE PROPOSE PAR ZEMENDOUGA PARTIE HISTOIRE DE LA

GEOMETRIE

I-HISTORIQUE DU DEVELOPPEMENT DE LA GEOMETRIE

A-LES PREMIERES TRACES DE LA GEOMETRIE

1-LA NAISSANCE

C’est aux crues répétées du Nil que l’on attribue les origines de la géométrie, elles
contraignent les arpenteurs égyptiens à retracer régulièrement les limites des propriétés
agricoles afin de redistribuer les terrains de façon équitable. La géométrie naît donc des
préoccupations des Égyptiens et des Babyloniens, qui désirent connaître avec précision les
dimensions et la grandeur de leurs champs et édifier des bâtiments à angles rigoureusement
droits. Ces arpenteurs déterminent des longueurs ; des surfaces divisées en rectangles, carrées
et des triangles isocèles. Ils utilisent la corde à 13 nœuds pour marquer les angles droits et
sont ainsi nommées les tendeurs de cordes. À cette époque, on savait calculer l’aire du
quadrilatère s des triangles isocèles. Ais les calculs étaient approximatifs. La première
mention du mot géométrie apparait dans un livre de l’historien Hérodote vers 445 avant J.C.
Selon lui, la géométrie est un don du Nil.
2- LES GEOMETRIES EGYPTIENNE ET BABYLONIENNE
a) La géométrie dans l’Egypte antique
Les prouesses architecturales et techniques de l’Ancienne Égypte sont une
preuve irréfutable et encore vivante que ce peuple possédait des connaissances assez
élaborées en Géométrie. C’est également l’une des raisons pour lesquelles l’Égypte
deviendra plus tard un véritable lieu de pèlerinage pour les savants grecs. Il y’a eu la
création d’une unité de mesures : La coudée royale (translittération : mḥ nsw) appelée
également grande coudée est la mesure utilisée par les architectes égyptiens dans leurs
calculs pour l'élaboration des monuments. Il s'agit de la mesure de référence du système
de mesures égyptien. Elle mesure entre 52 cm et 54 cm. Elle est à distinguer de la petite
coudée égyptienne qui mesure seulement environ 45 cm. En effet, Comme le témoignent
les papyri retrouvés en Egypte (papyrus Rhind, papyrus de Moscou, papyrus Kahun,
papyrus Ahmès…), les Egyptiens savaient résoudre de nombreux problèmes de géométrie
relatifs aux figures telles que le cylindre, le parallélépipède, la pyramide et principalement
le triangle. Brevet à l'Égypte. Ils utilisaient un triangle faisant appel au théorème appelé
Triangle sacré 3-4-5. La géométrie égyptienne fait appel en priorité à deux outils de
démonstration : les triangles semblables et le théorème de Pythagore.
Un extrait du papyrus Rhind
 LE CALCUL D’AIRE
 Le triangle : Le triangle, comme le montrent les pyramides, était une figure importante pour
les Égyptiens. Le calcul de l’aire de cette figure est étudié dans les Problèmes R51 du papyrus
Rhind ainsi que M4, M7 et M17 du papyrus de Moscou (datant tous du Moyen Empire). Le
problème R51 constitue dans l’histoire mondiale des mathématiques, le premier témoignage
écrit traitant du calcul de l’aire d’un triangle. L’énoncé du problème est le suivant : « Si
quelqu’un te dit : un triangle de 10 khet sur son mryt et de 4 khet sur sa base, quelle est sa
superficie ? Calcule la moitié de 4 qui est 2 pour en faire un rectangle. Tu fais en sorte de
multiplier 10 par 2, ceci est sa superficie ». Dans cet énoncé, le terme « myrt » signifie
certainement hauteur ou côté. Mais la formule utilisée pour le calcul de l’aire fait pencher
l’interprétation en faveur de la première solution. Le scribe prenait la moitié de la base du
triangle et calculait l’aire du rectangle formé parce côté et la hauteur, soit
base
Aire= mryt
2
On remarque que cet énoncé est analogue à la formule
encore utilisée de nos jours :

base × hauteur
Aire=
2

 Calcul d'une pente Les problèmes R56, R57,


R58 et R59 du papyrus Rhind détaillent la
méthode de calcul de la pente d'une pyramide.
Cette pente est désignée en ancien égyptien par le terme seked (en). Elle est le résultat de la
demi-base divisée par la hauteur. Énoncé du problème R56 du papyrus Rhind9 « Une
pyramide dont le côté est de 360 (coudées) et dont la hauteur est 250 (coudées). Fais en sorte
de connaitre sa pente. Prends la moitié de 360. Le résultat est 180. Multiplie 250 de sorte à
trouver 180. Cela fait 1/2 1/5 1/50 d'une coudée. Une coudée vaut 7 palmes. Multiplie 7
comme il suit : »
Cette solution représente pour le mathématicien moderne le produit par sept de la cotangente de l'angle
formé par la demi-base et l'apothème de la pyramide (l'angle formé par b et a sur la figure ci-contre).
Les Égyptiens l'exprimèrent en coudées, puis finalement en palmes (une coudée valant 7 palmes). Le
seqed ne représentait donc pas à proprement parler une pente, mais plutôt la mesure du côté horizontal
du triangle proportionnel dont la hauteur vaut une coudée, côté exprimé ensuite en palmes. Par
conséquent, la formule suivante permettait d'obtenir le seqed de la pyramide :
b
seqed= × 7
h
Le seqed correspond également à la différence de longueur des côtés inférieur et supérieur d'une pierre
qui épouse la pente de la pyramide. Il permettait donc d'en déterminer la coupe.
 Le trapèze :
Encore appelée triangle tronqué. Le calcul de son aire est exposé dans le Problème R52 du
papyrus Rhind et s’énonce comme suit : « Si on te dit : quelle est l’aire d’un triangle tronqué
d’un terrain de 20 khet en sa hauteur, de 6 khet en sa base et de 4 khet en sa ligne tronquée ?
Ajoute sa base à sa ligne tronquée. Cela fait 10, prend la moitié de 10 (qui est 5), de sorte à
obtenir un rectangle, fais 20 fois 5. Cela fait 100. Ceci est sa surface ». Cette formule est aussi
analogue à :
somme des bases× hauteur
Aire=
2

 Le disque :
Le calcul de l'aire d'un disque représente sans doute l'un des progrès les plus significatifs
effectué en mathématiques par les anciens égyptiens. Il est également l'un des exercices qui a
fait couler le plus d'encre, le nombre pi (approché par la valeur 256/81, soit environ 3,1605), et
la quadrature du cercle semblant intimement liés au problème. Le calcul de l'aire est ainsi
traité dans les problèmes R41, R42, R43, R48 et R50 du papyrus Rhind et enfin le problème
M10 du papyrus de Moscou. Énoncé du problème R50 du papyrus Rhind
« Exemple de calcul d'un champ rond de 9 khet. De combien est la surface du champ ? Soustrais son
neuvième qui est 1. Il reste 8. Multiplie 8 par 8. Cela fait 64. Ceci est la surface du champ, à savoir 64
setjat ». La formule appliquée par le scribe est donc clairement :
2
1
Aire=(d−( )×d )
9

Cette recherche géométrique pourrait trouver un équivalent dans une autre esquisse, découverte sur un
mur du temple de Louxor par Ludwig Borchardt. Il s'agit d'une ellipse construite à l'aide d'un
rectangle, les aires des deux figures n'étant différentes que de 1 %.
Ellipse représentée sur un mur du temple Louxor

 Le rectangle :
Le papyrus de Moscou présente un problème illustrant la parfaite connaissance du calcul de l’aire d’un
rectangle : « Si quelqu'un te dit : Un rectangle de 12 setjat, d'une largeur de 1/2 1/4 sa longueur.
Calcule 1/2 1/4 pour avoir 1. Le résultat est 1 1/3. Prends les 12 setjat fois 1 1/3. Le résultat est 16.
Calcule sa racine carrée. Le résultat est 4 pour sa longueur. 1/2 1/4 de ceci est 3 pour la largeur. »
Explication : ce problème consiste à déterminer la longueur d’un rectangle, le rapport largeur/longueur
et l’aire étant fixés.

Problème posé par le Transcription du problème en langage algébrique moderne


scribe
Un rectangle de 12 Soit un rectangle dont l’aire est de 12 setjat (que l’on désigne par B).
setjat B=12
D’une largeur de 1/2 Le rapport de la largeur sur la longueur de ce rectangle est de 1/2 + 1/4.
1/4 sa longueur Soit L cette longueur. La largeur vaut l=L*(1/2 +1/4)
Calcule 1/2 1/4 pour Choisis une largeur de 1 et calcule la longueur en faisant l’inverse de 1/2
avoir 1 + 1/4
Le résultat est 1 1/3 Le résultat est 1 + 1/3, rapport de la longueur sur la largeur
Prends les 12 setjat Calcule B*(1 + 1/3) soit L*[L*(1/2 + 1/4)]*(1 + 1/3) = L² ce qui revient à
fois 1 1/3 transformer le rectangle en carré de côté L
Le résultat est 16 L² = 16
Calcule sa racine Calcule L
carrée
Le résultat est 4 pour L = 4. La longueur du rectangle de 12 setjat est donc 4
sa longueur
1/2 1/4 de ceci est 3 La largeur du rectangle de 12 setjat vaut 4*(1/2 + 1/4), soit l = 3
pour la largeur

 Le calcul des volumes :


 Calcul du volume du cube :
Comme le montre le problème R44 du papyrus Rhind, la formule du volume d'un solide de
forme cubique était connue des anciens Égyptiens : V = l * L * H où l, L et H sont
respectivement la longueur, la largeur et la hauteur. Énoncé du problème R44 du papyrus
Rhind19 « Exemple de calcul d'un grenier rectangulaire. Sa longueur est 10, sa largeur est 10
et sa hauteur est 10. Quel montant de grain cela fait-il ? Multiplie 10 par 10. Cela fait 100.
Multiplie 100 par 10. Cela fait 1000. Prends la moitié de 1000, soit 500. Cela fait 1500. C'est
sa quantité en khar. Prends 1/20 de 1500. Cela fait 75, sa quantité en quadruple-heqat, soit
7500 heqat de grain. » Pour évaluer le contenu du grenier à blé, les Egyptiens savaient calculer
le volume de ce grenier lorsque celui avait une forme parallélépipédique, cylindrique ou
encore pyramidale.
 Le parallélépipède droit :
Ce calcul apparaît dans le Problème 44 du papyrus Rhind : « Sa longueur est 10, sa largeur est
10 et sa hauteur est 10. (…) Multiplie 10 par 10, cela fait 100, multiplie 100 par 10, cela fait
1000 ». On voit apparaître la formule bien connue :
V =longueur ×largeur ×hauteur

 Le cylindre :
Il existe deux types de calcul d'un tel volume. L'exemple suivant présente le premier type,
fondé sur le calcul de l'aire d'un disque. Énoncé du problème R41 du papyrus Rhind20
« Exemple de calcul d'un grenier rond dont le diamètre est 9 et la hauteur, 10. Extrait
1/9 de 9, soit 1. Le reste est 8. Multiplie 8 par 8. Cela fait 64. Multiplie 64 par 10. Cela fait
640 coudées (Sous-entendu coudées cubiques). Ajoute la moitié de cela à cela. Cela fait 960 :
le contenu en khar. Prends 1/20 de 960, soit 48. C'est ce que cela donne en quadruple-heqat de
grains, 48 heqat. »

Grenier à blé égyptien


 La pyramide carrée tronquée : Ce calcul est exposé dans le Problème 14 du papyrus de
Moscou son énoncé est le suivant : « Si on te dit : Une pyramide de 6 pour la hauteur par 4 sur
la base, par 2 sur le sommet, calcule le carré de 4, le résultat est 16. Prend le double de 4, le
résultat est 8. Prend le carré de 2, le résultat est 4. Tu dois additionner le 16, le 8 et le 4, le
résultat est 28. Prend un tiers de 6, il vient 2. Prend 2 fois 28, il vient 56. Le résultat est 56, tu
trouveras cela correct ». Le problème décrit dans cet énoncé correspond à la formule exacte :
1
Volume= h(a2+ ab+b 2)
3

La pyramide carrée tronquée

 Le tronc de cône : Un papyrus d'époque tardive, mais découvert en Égypte à Oxyrhynque


traite du volume d'un tronc de cône identifié à une clepsydre. La description de cet instrument
rappelle de très près la clepsydre de Karnak et démontre que les anciens Égyptiens furent très
tôt capables de calculer de tels volumes.
La clepsydre d'Oxyrhynque

Tous ces exemples sont un témoignage notoire du degré d’avancement des connaissances Egyptiennes
dans le domaine des calculs géométriques ; peu nombreuses sont les civilisations anciennes qui ont su
faire preuve d’une telle intuition mathématique.

La pyramide de Djoser

b) La géométrie Babylonienne
Les peuples de la Mésopotamie Ancienne se sont distingués par la qualité et l’originalité de leurs
mathématiques, ceci depuis l’époque des Sumériens jusqu’à la chute de Babylone, en 539 avant J.C.
Mais bien que les mathématiques babyloniennes aient eu un grand essor, ce dernier concernait
essentiellement les domaines de l’arithmétique et du calcul algébrique. La Géométrie Babylonienne
quant à elle était loin d’égaler celle des Égyptiens Les Babyloniens possédaient des règles de calcul
générales pour certains volumes et surfaces, dont la précision n’était malheureusement pas aussi
grande que celle des Egyptiens. La tablette pré-babylonienne YBC 7289 datant de 1700 ± 100 avant
Jésus-Christ témoigne des premiers questionnements sur le calcul des longueurs et donne une bonne
approximation de la longueur de la diagonale d'un carré. Les Babyloniens calculaient la circonférence
du cercle en prenant trois fois le diamètre, et la surface du cercle en prenant un douzième du carré de
la circonférence, ce qui revient à prendre pour π la valeur que l'on trouve aussi dans la Bible, à savoir
3. Le volume d'un cylindre était calculé en formant le produit de sa base par sa hauteur ; en revanche,
le calcul du volume du cône tronqué ou de la pyramide à base carrée était incorrect : les Babyloniens
formaient le produit de la hauteur par la moyenne des bases. Ils connaissaient le théorème de
Pythagore en tant que formule, sans que l'on ait trace d'une démonstration en tant que telle. Les
Babyloniens sont aussi connus pour le mille de Babylone, qui était une unité de mesure de distance
égale à environ 10 km (unité de mesure des distances anglo-saxonne) aujourd'hui. Cette unité de
mesure avait un équivalent horaire, ce qui permettait de convertir les positions du Soleil dans le ciel en
heure du jour. Ils connaissaient aussi l’égalité des rapports entre les côtés de triangles.

La tablette YBC 7289


3- LES GEOMETRIES INDIENNE ET CHINOISE
a) La géométrie Indienne
Dès le seizième siècle avant Jésus-Christ, les Indiens utilisaient des formes polygonales
simples. En effet ; La civilisation de la vallée de l'Indus a utilisé des résultats de géométrie aussi
développés que leurs contemporains en Mésopotamie et en Égypte. La géométrie Indienne se
caractérise par les différents manuscrits et livres retrouvés. La plupart des problèmes mathématiques
considérés au printemps Sulba Sutras dérivent d’une seule exigence théologique, celui de construire
des autels du feu (autels sacrificiels) qui ont différentes formes, mais occupant la même zone. Les
Sulba Sutras contiennent des listes de triplets pythagoriciens, qui sont des cas particuliers d'équations
diophantiennes. Ils contiennent également des déclarations sur la quadrature du cercle. Baudhayana
compose le Baudhayana Sulba Sutra, le plus connu Sutra, qui contient des exemples de triplets
pythagoriciens simples ainsi que d'un énoncé du théorème de Pythagore pour les côtés d'un carré.
Dans le manuscrit Bakhshali, il y a une poignée de problèmes géométriques. Le manuscrit Bakhshali
utilise également un système lieu de valeur décimale avec un point zéro. Aryabhatiya d’Aryabhata
comprend le calcul des surfaces et des volumes. Brahmagupta a écrit son travail astronomique Brahma
Sphuṭa Siddhānta en 628. Le chapitre 12, contenant 66 versets en sanskrit, a été divisé en deux
sections : « Opérations de base » et « mathématiques pratiques ». Dans ce dernier article, il a déclaré
son célèbre théorème sur les diagonales d'un quadrilatère cyclique : « Si un quadrilatère cyclique a ses
diagonales qui sont perpendiculaires les unes aux autres, la ligne perpendiculaire tracée depuis le point
d'intersection des diagonales de n’importe quel côté du quadrilatère bissecte toujours du côté opposé ».
Le chapitre 12 comprend également une formule de l'aire d'un quadrilatère cyclique, ainsi qu'une
description complète de triangles rationnels.

b) La géométrie Chinoise

Le premier ouvrage définitif sur la géométrie en Chine était le Mo Jing, le canon du début du
philosophe Mozi. Le Mo Jing décrit divers aspects de nombreux domaines liés à la science physique,
et a fourni une petite mine d'informations sur les mathématiques. Ainsi il a fourni une définition «
atomique » du point géométrique, indiquant qu'une ligne est séparée en parties, et la partie qui n'a pas
de parties restantes forme ainsi l'extrémité d'une ligne qui est un point. Le Mo Jing a déclaré que « un
point peut se tenir à la fin ou à son début comme une présentation de la tête lors de l'accouchement. Il
n'y a rien de semblable à lui ». Comme pour les atomistes de Démocrite, le Mo Jing a déclaré qu'un
point est la plus petite unité, et ne peut être réduit de moitié, puisque « rien » ne peut pas être réduit de
moitié. Il a déclaré que deux lignes d'égales longueurs seront toujours terminées à la même place, tout
en offrant des définitions pour la comparaison des longueurs et des parallèles, ainsi que des principes
de l'espace et l'espace borné. Il décrit également le fait que les avions sans la qualité d'épaisseur ne
peuvent pas être empilés, car ils ne peuvent pas se toucher mutuellement. Le livre a fourni les
définitions de circonférence, le diamètre et le rayon, ainsi que la définition du volume.
Cependant, le principal ouvrage laissé en héritage n’est autre que LES NEUF CHAPITRES SUR
L’ART MATHEMATIQUE édité et commenté par le mathématicien du IIIème siècle Liu Hui du
royaume Cao Wei. Ce livre inclus de nombreux problèmes où la géométrie a été appliquée comme :
trouver des surfaces pour les carrés et les cercles, les volumes de matières solides dans diverses formes
tridimensionnelles, et comprenait l'utilisation du théorème de Pythagore. Le livre fournit la preuve
illustrée pour le théorème de Pythagore, contenait un dialogue écrit entre le Duc antérieur de Zhou et
Shang Gao sur les propriétés du triangle à angle droit et le théorème de Pythagore, tout en se référant
au gnomon astronomique, le cercle et le carré, ainsi que les mesures de hauteurs et les distances. Liu
Hui a également écrit des relevés mathématiques pour calculer les mesures de distance de profondeur,
la hauteur, la largeur et la surface. En termes de géométrie dans l'espace, il a pensé qu’un coin avec
une base rectangulaire et deux côtés en pente pourrait être décomposé en une pyramide et un coin
tétraédrique. Il a également compris qu’un coin avec une base de trapèze et les deux côtés en pente
pourrait être fait pour donner deux coins tétraédriques séparés par une pyramide. En outre, Liu Hui
décrit le principe de Cavalieri sur le volume, ainsi que l'élimination de Gauss. Le contenu des Neuf
Chapitres est le suivant :
• Fang tian – Champs rectangulaires : aires de champs de diverses formes (rectangles, trapèzes,
triangles, sections circulaires…), manipulation des fractions ;
• Su mi – Millet et riz : échange de biens à différents tarifs, estimation, indéterminées ;
• Cui fen – Répartition proportionnelle : répartition de biens et d’argent selon le principe de
proportionnalité ;
• Shao guang – La moindre largeur : division par divers nombres, extraction de racines carrées et de
racines cubiques, dimensions, aire du cercle et volume de la sphère ;
• Shang gong – Réflexions sur les travaux : volumes de solides de diverses formes ;

 Jun shu – Taxation équitable : problèmes plus

 Ying bu zu – Excédent et déficit : problèmes linéaires résolus en utilisant le principe connu plus tard
en occident sous le nom de « méthode de la fausse position » ;

 Fang cheng – La disposition rectangulaire : problèmes à plusieurs inconnues, résolus selon un


principe similaire à l’élimination de Gauss ;

 Gou gu – Base et altitude : problèmes faisant intervenir le résultat connu en occident sous le nom de
« théorème de Pythagore ».

Extrait des neufs chapitres

4-L’HERITAGE GREC
Pour les mathématiciens de la Grèce antique, la géométrie était au cœur des sciences. Elle a
atteint une richesse de méthodologie inégalée dans les autres domaines du savoir. Par rapport à leurs
prédécesseurs, les Grecs étudièrent de nouvelles figures, dont des courbes, surfaces et solides ; ils
reconnurent que les objets physiques peuvent n'être conçus que comme des approximations des formes
étudiées en géométrie. Dans cette section, nous nous intéresserons à l’histoire de la géométrie depuis
Pythagore, en passant par Euclide et son précurseur Eudoxe, jusqu’à la fin de la Grèce classique et les
successeurs d’Euclide, à savoir Archimède et Apollonius. Ces premiers géomètres ouvrirent la voie
aux travaux ultérieurs sur le raisonnement visuel en mathématiques.
 Thalès de Milet :
Thalès (vers 625-vers 547 avant J.-C.) est un mathématicien grec connu pour son théorème, le
théorème de Thalès. La légende prétend que c'est en Égypte, en voulant connaître la hauteur
de la pyramide de Khéops, qu'il aurait utilisé pour la première fois ce théorème.
Originaire de la ville de Milet, en Asie Mineure, Thalès est aussi philosophe et astronome (il prévoit
notamment l'éclipse de Soleil du 28 mai 585 avant J.-C.). Le théorème de Thalès est un théorème de la
géométrie qui permet, à partir de la construction d’un triangle, de calculer des longueurs ou encore de
vérifier si des droites sont parallèles. La légende prétend que c’est en Égypte, en voulant connaître la
hauteur de la pyramide de Khéops, qu’il utilise pour la première fois le théorème qui porte aujourd’hui
son nom. En fait, cette propriété était déjà connue des Babyloniens, bien avant Thalès. Mais il faut
attendre Euclide (au iiie siècle avant J.-C.) pour que ce théorème soit démontré. À sa mort, Thalès ne
laisse aucun écrit. Sa pensée philosophique et son œuvre scientifique seront retranscrites par ses
disciples, en particulier Pythagore puis Aristote.
 Archimède de Syracuse

Archimède fut le plus grand mathématicien de l’Antiquité. En dehors de ses importantes


contributions à la géométrie, il fut un ingénieur chevronné, au premier plan de l’application des
mathématiques à la mécanique. Aux yeux des mathématiciens, Archimède restera surtout célèbre pour
son travail sur les cercles, les sphères et les cylindres, auquel est associé le nombre π. Les civilisations
antérieures avaient eu conscience que la circonférence d’un cercle était un multiple de son diamètre et
que ce multiple était constant. Cependant, Archimède alla beaucoup plus loin et accompagna ses
résultats de preuves rigoureuses. Les travaux d’Archimède en géométrie se sont orientés sur les axes
suivants :
 L’étude du cercle où il détermine une méthode d’approximation de pi à l’aide de polygones
réguliers et propose les fractions suivantes comme approximations : 22/7, 223/71, et 355/113.
 L’étude des coniques en particulier la parabole dont il présente deux calculs d'aire très
originaux. Il prolonge le travail d’Eudoxe de Cnide sur la méthode d'exhaustion.
 L’étude des aires et des volumes qui font de lui un précurseur dans le calcul qui ne s’appelle
pas encore intégral. Il a travaillé en particulier sur le volume de la sphère et du cylindre et a
demandé que ces figures soient gravées sur sa tombe. Dans son traité De la sphère et du
cylindre, il avait démontré que le rapport des volumes d’une boule et d’un cylindre, si la
sphère est tangente au cylindre par la face latérale et les deux bases, est égal à 2/3, de même
que le rapport de leurs surfaces (en incluant, pour le cylindre, la surface des deux disques).
 L’étude de la spirale qui porte son nom. Il montre que son aire vaut le tiers du cercle qui la
contient et utilise sa tangente pour proposer une rectification du cercle (trouver un segment
dont la longueur est égale à la circonférence d'un cercle donné).
 La méthode d’exhaustion et l’axiome de continuité (présent dans les Eléments d’Euclide,
proposition 1 du livre X : « En soustrayant de la plus grande de deux grandeurs données plus
de sa moitié, et du reste plus de sa moitié, et ainsi de suite, on obtiendra […] une grandeur
moindre que la plus petite ». Cette méthode fait donc d’Archimède un précurseur du calcul
infinitésimal. L’impact des découvertes d’Archimède en géométrie et en physique
mathématique a été considérable, au moins jusqu’au XVIIe siècle, non seulement par leur
contenu, mais aussi par les réflexions sur la notion de démonstration et la méthode de
découverte qu’elles supposent. Ironie de l’histoire, Archimède adresse un traité à Ératosthène
qui expose une telle méthode, combinant statique et géométrie avec le découpage des figures
en « indivisibles ». Or, ce traité De la méthode, unique en son genre dans l’Antiquité disparut,
sans doute vers le VIe siècle, et ne sera retrouvé qu’en 1899.
 Pythagore

Pythagore (vers 570-480 avant J.-C.) est un mathématicien, musicien et philosophe grec,
célèbre pour son théorème de géométrie, dit « théorème de Pythagore ». Pythagore est représenté ici
par un buste en marbre conservé au musée Capitolino de Rome. Une démonstration du théorème de
Pythagore : Considérons les deux carrés de côté A + B illustrés par les figures 1 et 2. D’après la figure
1, on remarque que ce carré peut être décomposé en quatre triangles rectangles, un carré de côté A et
un carré de côté B. D’après la figure 2, on constate que ce carré correspond aussi à la somme des
quatre mêmes triangles rectangles, augmentée d’un carré de côté C. Comme les deux carrés de côté A
+ B ont la même aire, les figures demeurant une fois que l’on a ôté les quatre triangles sont donc de
surfaces égales. Sur la figure 1, l’aire totale des deux carrés restants est égale à A2 + B2. Sur la figure 2,
l’aire du carré restant est égale à C 2 . Donc A2 + B2 ¿C 2 . Par conséquent, on a bien démontré le
théorème de Pythagore : dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des
carrés des deux autres côtés.
 Apollonios de Perga
Apollonios de Perga (vers. 262-v. 180 av. J.C.), mathématicien grec, auteur d’une grande synthèse sur
les sections coniques. Né à Perga (Asie Mineure), Apollonios est formé à Alexandrie dans la tradition
euclidienne (école d’Euclide), tradition qu’il développe tout particulièrement en géométrie, avec son
travail sur les coniques, en huit livres (quatre ont été conservés en grec, trois en version arabe et le
dernier est perdu), mais aussi avec ses traités d’analyse géométrique et la classification des problèmes
selon les moyens mis en œuvre pour leur résolution : problèmes plans (règle et compas), solides
(utilisant des coniques) et grammiques (utilisant des courbes). On a tenté de reconstituer les œuvres
perdues (comme le VIIIe Livre des Coniques). Apollonios n’est pas seulement « le Géomètre »,
comme l’appellent les Anciens. Il met au point un système de notation des grands nombres. En
astronomie, il établit l’équivalence de deux modèles géométriques du mouvement des planètes, celui
des excentriques et des épicycles, permettant de rendre compte mathématiquement de deux manières
différentes de ce qui se montre dans le ciel (les « phénomènes »). Cette équivalence entraînera des
conséquences épistémologiques très importantes dans les débats qui vont diviser plus tard les
astronomes sur le statut des hypothèses cosmologiques.
 Euclide d’Alexandrie :

Le géomètre grec le plus connu, même s’il n’est probablement pas le


mathématicien le plus original, est Euclide d’Alexandrie, né en 325 avant Jésus-Christ et mort
en 265 avant Jésus-Christ. Euclide avait un remarquable esprit de synthèse et son texte, LES
ELEMENTS est l’un des ouvrages les plus édités au monde. Euclide écrivit au moins dix
textes sur les mathématiques, mais il n’en subsiste que cinq, sous forme de copies postérieures
et partielles. Les cinq textes d’Euclide ayant survécu sont les suivants : LES ELEMENTS, LA
DIVISION DES POLYGONES, LES DONNEES, LES PORISMES et OPTIQUE ET
CATOPTRIQUE. LES ELEMENTS constituent le grand texte géométrique d’Euclide. Il traite
de la géométrie plane (deux dimensions) et de la géométrie dans l’espace (trois dimensions).
Les ouvrages LA DIVISION DES POLYGONE Set LES DONNEES, comportent divers
compléments et commentaires sur la géométrie. Ouvrage destiné aux astronomes, LES
PORISMES est consacré à la géométrie sphérique, à savoir la géométrie des figures tracées
sur la surface d’une sphère. OPTIQUE ET CATOPTRIQUE est également un traité de
géométrie et peut être considéré comme une première analyse de la géométrie de la
perspective, à savoir comment l’œil humain transforme une scène à trois dimensions en une
image à deux dimensions. Aux yeux des mathématiciens modernes, l’aspect le plus intéressant
de la géométrie d’Euclide n’est pas tant son contenu que sa structure logique. En effet,
contrairement à ses prédécesseurs, Euclide ne se contente pas d’affirmer que tel ou tel
théorème est vrai : en partant de certains postulats apporte une preuve. Ainsi, LES
ELEMENTS procèdent étape par étape de façon à fournir les preuves de théorèmes
géométriques à la complexité croissante. Par exemple, la proposition 5 du Livre I établit que «
les angles intérieurs à la base d’un triangle isocèle sont égaux ». La proposition 32 du Livre I
démontre que « la somme des angles intérieurs d’un triangle est égale à 180° ». Quant à la
proposition 47 du Livre I, elle correspond au fameux théorème de Pythagore.

5-GEOMETRIE APRES EUCLIDE

Depuis Euclide jusqu’à notre époque, sont nées plusieurs géométries qui chacune possède
sa particularité. Ainsi on distingue les géométries analytique, projective, non-euclidienne,
différentielle, structurelle, fractale…

a) La géométrie analytique
i. Naissance et évolution
La géométrie analytique est la branche de la géométrie dans laquelle on représente les courbes et les
figures géométriques par des relations entre les coordonnées de leurs points. La création de la
géométrie analytique en 1637 est l'œuvre de René Descartes. Dans son ouvrage GEOMETRIE, il
applique les méthodes algébriques à l’étude des courbes, unifiant les différentes branches de la
géométrie existant alors. Considérant que toute courbe peut être définie par une équation, il montre
qu’on peut engendrer de nouvelles figures géométriques à l’aide de ces équations. Au XVIIIe siècle,
grâce en particulier aux travaux des Français Joseph Louis de Lagrange (1736-1813) et Gaspard
Monge (1746-1818), est introduit le système de coordonnées avec trois axes, généralisant ainsi la
géométrie dans le plan à celle dans l’espace. Les équations de la plupart des types de surfaces sont
établies. La géométrie analytique prend alors la forme qu’on lui connaît aujourd’hui.
Rene Descartes

ii. Les coordonnées cartésiennes


La position d’un point du plan peut être déterminée (on dit aussi repérée) par rapport à deux droites
perpendiculaires orientées, appelées axes, au moyen des distances algébriques de ce point à chacun de
ces axes. Sur la figure 1, le point A est situé à 1 unité de l’axe vertical, ou axe des y , et à 4 unités de
l’axe horizontal, ou axe des x . Les coordonnées du point A sont donc 1 et 4, ce que l’on note comme
suit : A (1 ; 4). Cela signifie que, dans le repère (xO y) , O étant le point d’intersection des deux axes,
ou origine du repère, le point A a 1 comme abscisse (x) et 4 comme ordonnée (y). Les valeurs
positives de correspondent aux points situés à droite de l’axe des x , et les valeurs négatives
correspondent aux points placés à gauche. De même, les valeurs positives de correspondent aux points
situés au-dessus de l’axe des et les valeurs négatives de correspondent aux points placés en dessous.
Ainsi, le point B de la figure 1 a pour coordonnées x=5 y=0 De la même façon, on peut déterminer
la position de points dans l’espace par rapport à trois droites concourantes perpendiculaires et
orientées (les axes), les deux premiers axes étant ceux du plan et le troisième axe, vertical, étant
généralement appelé axe des z (côte).

Repère cartésien et équation cartésienne d’une droite

iii. Equations cartésiennes


L’équation cartésienne d’une droite est de la forme
ax +b y +c =0 , , et étant des réels. On peut également
déterminer les équations des cercles, ellipses et autres
coniques, ainsi que celles de certaines autres courbes. Les
problèmes classiques étudiés en géométrie analytique sont de deux sortes. Étant donné une
description géométrique d’un ensemble de points, on peut chercher à déterminer l’équation
satisfaite par ces points. Dans les exemples ci-dessus, l’ensemble des points de la droite passant
par les points A et B, ou droite (AB), vérifient l’équation linéaire x + y=5 . Il s’agit d’une droite
oblique, c’est-à-dire coupant les deux axes. Son équation peut donc se mettre sous la forme :
ax +b y +c =0 . Le second type de problème consiste à décrire le lieu géométrique des points qui
satisfont une relation donnée. Par exemple, l’ensemble des points qui satisfont l’équation est un
cercle de rayon 3, dont le centre est l’origine du repère. À partir d’équations de ce type, il est
possible de résoudre algébriquement des problèmes de géométrie, tels que la construction du
milieu d’un segment ou de la bissectrice d’un angle, la construction de la perpendiculaire à une
droite donnée passant par un point donné, ou encore le tracé d’un cercle passant par trois points
donnés non alignés.

c) La géométrie projective

Le mathématicien et architecte Girard Desargues fonde la géométrie projective dans son


BROUILLON PROJECT D’UNE ATTEINTE AUX EVENEMENTS DES RENCONTRES DU
CÔNE AVEC UN PLAN publié en 1639, où il l'utilise pour une théorie unifiée des coniques.
Mais on trouve déjà des notions projectives dans les œuvres de Pappus d'Alexandrie (IVe siècle
après Jésus-Christ) qui introduit le rapport anharmonique et fait référence à Apollonius de Perga
(262-180 av. JC). L'œuvre de Desargues eut peu de succès de son temps, et fut oubliée jusqu’à sa
redécouverte par l'éditeur et bibliophile Poudra au milieu du XIXe siècle. Ses contemporains ne
comprirent pas la profondeur de ses travaux, à l'exception du jeune Blaise Pascal (1623-1662), qui
les poursuit, et démontre en particulier un théorème proche de celui aujourd'hui appelé
THEOREME DE PASCAL.
L'inventeur de la géométrie projective telle que connue aujourd’hui est Jean-Victor Poncelet. La
démarche qu'il suit, et qui part des travaux de Monge, est de pure géométrie synthétique. En
remettant à jour la question des points à l'infini et en autorisant même la considération de points
imaginaires, Poncelet et ses continuateurs [Chasles (1793-1880) et Gergonne en France ; Möbius,
Plücker et Von Staudt en Allemagne] modernisent la géométrie d'Euclide et mettent à jour des
méthodes de démonstration fulgurantes pour des séries de problèmes liés aux alignements de
points et autres considérations générales portant sur les figures, mais à l'exception des égalités de
longueur (propriétés métriques). La notion de birapport est mise en avant ; les grandeurs
géométriques (angles, longueurs, surfaces) deviennent des grandeurs orientées. La géométrie
projective ignore les droites parallèles, les droites perpendiculaires, les isométries, les cercles, les
triangles rectangles, isocèles, équilatéraux… On peut aussi dire qu’en géométrie projective,
cercles, ellipses et hyperboles ne constituent qu’une seule figure.
i. L’espace projectif
Un espace projectif est défini en mathématiques comme l’ensemble des droites vectorielles d’un
espace vectoriel. On peut imaginer l’œil d’un observateur placé sur l’origine d’un espace vectoriel
et chaque élément de l’espace projectif correspond à une direction de son regard.
ii. Le repérage en géométrie projective
Dans un espace projectif de dimension (associé à un espace vectoriel de même dimension),
chaque point m de P( E) est associé à une famille de vecteurs de tous colinéaires. Si est muni
d’une base canonique, on appelle coordonnées homogènes du point les coordonnées d’un vecteur
quelconque x tels que π ( x ) =m, x étant la projection canonique de vers P(E) . Un point possède
donc une famille de coordonnées toutes proportionnelles entre elles. D’autre part, un repère
projectif est une famille de n+2 points tels qu’aucun d’eux ne soit dans le sous-espace projectif
déterminé par les n+1 autres. Par son absence de parallèles, la géométrie projective relance un
débat déjà existant, celui du cinquième postulat d’Euclide. Elle ouvre ainsi la voie au
développement des géométries non-euclidiennes.
c)Les géométries non-euclidienne

On appelle géométrie non euclidienne une théorie géométrique ayant recours à tous les axiomes et
postulats posés par Euclide dans les ÉLEMENTS, sauf le postulat des parallèles. La géométrie
connaît un tournant radical au XIXe siècle, avec les prémices de la géométrie non euclidienne,
développés indépendamment par les mathématiciens Carl Friedrich Gauss, Nikolaï Lobatchevski
et János Bolyai (1802-1860). Ces mathématiciens élaborent différents modèles d’espaces dans
lesquels le postulat d’Euclide relatif aux droites parallèles n’est plus vérifié, mais remplacé par
d’autres postulats non intuitifs, et cependant cohérents. En 1733, l’Italien Giovanni Girolamo
Saccheri tente parmi d’autres de le démontrer par l’absurde en construisant une géométrie selon
laquelle, par tout point n’appartenant pas à une droite donnée, on peut tracer un nombre infini de
parallèles à la droite. Il démontre ainsi de nombreux résultats de ce qui deviendra la géométrie
hyperbolique. Il croit pourtant avoir montré l’incohérence et l’impossibilité de cette géométrie.
Puis, dans la première partie du XIXe siècle, le mathématicien allemand Carl Friedrich Gauss, le
Russe Nikolaï Ivanovitch Lobatchevski et le Hongrois János Bolyai montrent indépendamment
qu’il est possible de construire un système de géométrie hyperbolique cohérent. Leurs travaux
sont les premiers à démontrer que la géométrie euclidienne n’est pas la seule géométrie possible,
ni la seule structure possible pour l’Univers. Il faut attendre 1860 pour que le mathématicien
allemand Georg Riemann montre que l’on peut construire une autre géométrie, dans laquelle il
n’existe aucune parallèle à toute droite donnée : la géométrie elliptique.
i-La géométrie hyperbolique

Lobatchevski (1792-1856) propose le postulat suivant : « Par un point extérieur à


une droite on peut mener une infinité de parallèles à cette droite » ; il développe ainsi une
géométrie non-euclidienne appelée « géométrie hyperbolique ». Considérons deux droites dans le
plan, perpendiculaires à une troisième, elles s’éloignent de plus en plus l’une de l’autre, et de plus
en plus vite : la courbure est négative. La surface d’une selle de cheval, un col de montagne,
l’embouchure d’une trompette sont des exemples de surfaces hyperboliques. Sur ces surfaces, la
somme des angles d’un triangle est inférieure à 180° et le rapport circonférence sur diamètre d’un
cercle est supérieur au périmètre. Le modèle le plus utilisé par les mathématiciens est le modèle
du disque de Poincaré. L’espace hyperbolique est représenté par un disque dont le périmètre
représente l’horizon. Les droites sont ici représentées par des arcs de cercle, dont les extrémités
rejoignent le cercle extérieur en le coupant à angle droit. Ce modèle a notamment été utilisé par
l’artiste néerlandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972) pour sa série de tableaux Circle Limit.

ii- La géométrie elliptique

Riemann (1826-1886) introduit un autre postulat : « Par un point extérieur à une


droite il ne passe aucune parallèle » ; il construit alors une nouvelle géométrie dite « elliptique ».
Considérons deux droites dans le plan, perpendiculaires à une troisième, elles finissent toujours
par se rejoindre : la courbure est alors positive. La sphère est un excellent modèle de géométrie
elliptique. Les « lignes droites », appelées aussi géodésiques, sont définies comme le plus court
chemin entre deux points. Sur la sphère, il s’agit des grands cercles, c’est-à-dire les cercles dont le
centre est le centre de la sphère. Deux grands cercles « perpendiculaires » à un troisième se
coupent en deux points, diamétralement opposés. C’est le cas des méridiens, perpendiculaires aux
parallèles, qui se coupent aux pôles Nord et Sud. Contrairement au cas usuel euclidien, la somme
des angles d’un triangle dessiné sur une sphère est toujours supérieure à 180°. Plus le triangle est
grand, plus cette somme augmente. De même, la circonférence d’un cercle divisée par son
diamètre est inférieure au périmètre sur une surface elliptique.

Georg Friedrich Bernhard Riemann

d) La géométrie différentielle

En mathématiques, la géométrie différentielle est l’application des outils du calcul


différentiel à l’étude de la géométrie. Les objets d’étude de base sont les variétés différentielles,
ensembles ayant une régularité suffisante pour envisager la notion de dérivation et les fonctions
définies sur ces variétés. La géométrie différentielle va connaître au XIXe siècle un
développement extraordinaire notamment sous l'impulsion des deux mathématiciens Gauss et
Riemann. La possibilité découverte et développée par Gauss, d'écrire les équations des surfaces
sous forme de systèmes de deux équations à deux inconnues et non pas sous forme d'une seule
équation à deux inconnues introduit l'idée de carte d'une surface. Elle permettra de développer une
géométrie intrinsèque aux surfaces, et les notions de formes fondamentales et de courbure de
Gauss. La valeur de la courbure de Gauss ne dépend pas des fonctions utilisées pour paramétrer la
surface : c'est le célèbre Theorema Egregium, c'est-à-dire théorème remarquable qui va inspirer
Riemann et le conduire à introduire le concept de variété différentielle, en élargissant le concept
de surface à des espaces mathématiques abstraits, les variétés, qui diffèrent des surfaces par leur
dimension. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la géométrie différentielle avait essentiellement un
point de vue extrinsèque au sujet des variétés rencontrées, ce qui signifie que celles-ci étaient
définies comme un sous-ensemble d'un espace vectoriel topologique (le plus souvent de
dimension finie). Par exemple, on étudiait les propriétés d'une courbe pour donner un sens aux
notions de tangence, de courbure, etc. Le point de vue intrinsèque a l'avantage d'être bien plus
flexible que le point de vue extrinsèque, ne serait-ce que parce qu'il ne force pas à trouver un
espace pouvant « contenir » la variété considérée, ce qui peut parfois se révéler difficile. Par
exemple la bouteille de Klein est une surface (c'est-à-dire une variété de dimension 2) mais pour
la plonger dans un espace ambiant il faut choisir. De même, il n'est pas évident de trouver un
espace « contenant » l'espace-temps courbé. Cependant, la flexibilité gagnée se traduit en une
abstraction et une difficulté accrue pour définir les notions géométriques comme la courbure ou
topologiques comme la connexité. La géométrie différentielle couvre l’analyse et l’étude de
divers concepts : l’étude des variétés fibrés, Tangents et cotangents, les formes différentielles, les
dérivées extérieures.

i-La géométrie riemannienne

La géométrie riemannienne est l'étude des métriques riemanniennes : une


telle métrique est une famille de produits euclidiens sur une variété différentielle. Cette
structure supplémentaire fait apparaître la variété comme un espace euclidien selon un
point de vue infinitésimal. Elle permet de généraliser les notions de longueur de la courbe
et de mesure de Lebesgue, l'analyse du gradient d'une fonction, de la divergence, etc. Son
fort développement durant la seconde moitié du XXe siècle s'explique par l'intérêt que lui
ont porté aussi bien les géomètres que les analystes ou les physiciens. De plus, les
métriques riemanniennes peuvent être arbitrairement introduites pour mener à bien les
calculs sur les variétés.
ii- La géométrie de Finsler
La géométrie de Finsler est une extension de la géométrie riemannienne,
qui prend tout son sens en dimension infinie (par exemple pour l'étude des groupes de
difféomorphismes sur une variété). Le principal objet d'étude est la variété de Finsler,
c'est-à-dire une variété différentielle munie d'une métrique de Finsler, une norme de
Banach définie sur chaque espace tangent.
iii- La géométrie symplectique

La géométrie symplectique s’est imposée comme discipline


mathématique à part entière vers le milieu du XXe siècle, avec l’apparition de la
quantification géométrique, comme préalable à l’élaboration des bases mathématiques des
principes de la mécanique quantique. Les objets modernes de cette théorie comme le
groupe symplectique linéaire, les variétés symplectiques, les objets symplectiques
fondamentaux (sous-espaces isotropes, lagrangiens, application moment, structure
symplectique des orbites coadjointes, …) sont apparus comme les réponses
mathématiques aux constructions nécessaires de la physique du XXe siècle. Une fois ces
objets introduits, l’étude de leurs relations mutuelles a constitué ce que l’on appelle
aujourd’hui la géométrie symplectique.

iv- La géométrie de contact

La géométrie de contact est la sœur de la géométrie symplectique en


dimension impaire. Il s'agit essentiellement de l'étude des formes de contact, c'est-à-dire
des 1-formes différentielles telles que soit une forme volume (ne s'annule en aucun point).
Même si a priori l'objet d'étude semble différent, « sœur » est une dénomination
doublement justifiée. D'une part car la géométrie symplectique et de contact présentent
des résultats « élémentaires » analogues. D'autre part, car des hyper surfaces présentant
des structures de contact sont omniprésentes en géométrie symplectique.
e) La géométrie structurelle
On peut également utiliser les méthodes analytiques pour étudier les
figures géométriques à quatre dimensions ou plus, ou pour les comparer avec des figures
similaires de moins de quatre dimensions. Une telle géométrie est appelée géométrie
structurelle. Voici un exemple simple de cette approche particulière de la géométrie : la
définition de la figure géométrique la plus simple pouvant être tracée dans des espaces à
zéro, une, deux, trois, quatre dimensions ou plus. Dans les quatre premiers espaces, ces
figures sont respectivement le point, le segment, le triangle et le tétraèdre. Dans un espace
à quatre dimensions, on montre à l’aide de la géométrie structurelle que la figure la plus
simple comporte 5 sommets, 10 arêtes, 10 faces triangulaires et 5 tétraèdres. Un tétraèdre
analysé de la même façon se compose de 4 sommets, 6 arêtes et 4 faces triangulaires.

f) La géométrie fractale

La géométrie fractale est la branche de la géométrie qui cherche à décrire


mathématiquement des objets ayant une forme complexe, très rugueuse ou fragmentée,
telle qu’on en trouve dans la nature. Apparues au XIXe siècle, les fractales sont
considérées comme des « monstres » mathématiques jusqu’au milieu du XXe siècle. Elles
n’acquièrent un statut à part entière que dans les années 1970, grâce au mathématicien
français d’origine polonaise Benoît Mandelbrot (1924-) qui en fait l’objet d’une nouvelle
discipline mathématique : la géométrie fractale, rendue populaire par son ouvrage LES
OBJETS FRACTALS : FORME, HASARD ET DIMENSION (1975). Il invente
l’adjectif « fractal » (du latin fractus, « brisé ») pour qualifier un objet naturel ou un
ensemble géométrique combinant les caractéristiques suivantes :
• ses parties ont la même forme ou structure que le tout, à ceci près qu’elles sont à une
échelle différente et peuvent être légèrement déformées. Cette propriété est appelée par
les mathématiciens homothétie interne ou autosimilarité d’échelle ;
• sa forme est soit extrêmement fragmentée, soit extrêmement irrégulière, et reste
inchangée quelle que soit l’échelle d’observation.
En géométrie euclidienne, les figures ont une dimension entière : 0 pour un point, 1 pour
une courbe, 2 pour une surface et 3 pour un volume. En revanche, la dimension d’une
fractale peut prendre des valeurs qui ne sont pas des nombres entiers (valeurs
fractionnaires) : la dimension fractale constitue ainsi une généralisation de la notion de
dimension utilisée en géométrie euclidienne.
On peut approximer une courbe classique (continue, dérivable) par n
segments de droite de longueur L. Ainsi, nL est une approximation de la longueur de la
courbe. En divisant par 2 la longueur des segments, on améliore la mesure. En répétant le
processus, la longueur mesurée se stabilise rapidement vers la longueur exacte de la
courbe. Dans le cas d’une courbe fractale, chaque fois qu’on diminue la taille des
segments de droite, on mesure des détours supplémentaires. Dans l’exemple classique de
la mesure des côtes de la Bretagne, chaque fois qu’on divise la taille du pas de mesure, on
parvient à mesurer le contour de criques supplémentaires, qui elles-mêmes contiennent
d’autres criques et péninsules. La longueur mesurée augmente à chaque nouvelle tentative
de mesure, et tend vers l’infini. La dimension fractale d’une courbe décrit à quelle vitesse
la longueur tend vers l’infini quand on diminue la taille de la jauge. La longueur mesurée
« croît » comme L/ LD (L divisé par L à la puissance D), où D est la dimension fractale.
Pour une courbe classique, D = 1 et la longueur converge, c’est-à-dire qu’elle tend vers
une limite finie. Pour une courbe fractale, D est un réel, compris entre 1 et 2. Plus D est
grand, plus l’objet est complexe et comporte de détours. Par exemple, la courbe de Koch
(ou « flocon de neige »), dont la longueur est multipliée par 4/3 à chaque étape de sa
construction, a une dimension fractale. Une courbe de Peano, du nom du mathématicien
Giuseppe Peano (1858-1932), est de dimension fractale 2.

6- LE PROGRAMME D’ERLANGEN ET ACTUALITES DE LA


GEOMETRIE

Le programme d'Erlangen, publié en 1872 sous le titre Considération


comparatives sur les recherches géométriques modernes, est l'œuvre de Felix Klein C'est
un important travail de synthèse qui valide les géométries non euclidiennes et donne à la
géométrie projective un rôle central. L’un des mérites du programme d’Erlangen est de
clarifier les particularités de chaque type de géométrie. Par exemple, la géométrie
projective rend bien compte de l’alignement des sections coniques, mais non des cercles,
angles et distances car ces notions ne sont pas invariantes par les transformations
projectives. Dans l’optique de ce programme, comprendre la liaison entre les différents
types de géométrie revient alors à considérer des sous-groupes d’un groupe de symétries.
Le tableau suivant donne la correspondance entre les principales géométries introduites
au XIXe siècle et les actions de groupes :
Géométrie Espace Groupe Invariants
Affine Espace affine Rn GA (R n) ≅ Rn ×G Ln (R) Sous-espaces affines
Groupe des isomorphismes de
Rn

Euclidienne Espace euclidien Rn n n


Isom( R ¿=R × O n ( R) Sous-espaces affines,
Groupe des isométries affines Sphères
de Rn
Sphérique Sphère euclidienne Sn On+1 ( R) Groupe orthogonal Grands cercles
Projective Espaces projectifs réels P Gn (R) Groupe projectif Sous-espaces projectifs
Pn (R)
Elliptique Espaces projectifs réels P On+1 ( R )=O n+1 ( R ) /( Z ¿¿ 2 Z)¿Sous-espaces projectifs
Pn (R) Groupe projectif orthogonal

Une des idées fondamentales de Félix Klein consiste à plonger les différentes géométries
dans la géométrie projective : on fixe une figure d’un espace projectif et on dérive de
cette figure ou d’une figure qui lui est associée le groupe des transformations projectives
qui la laisse stable. On cherche alors les invariants et des quantités qui permettent de les
classifier sous l’action du groupe. On obtient de cette façon les principales géométries
classiques : la géométrie affine, la géométrie euclidienne, la géométrie elliptique, la
géométrie hyperbolique.

Felix Christian Klein

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