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Syllabus

Cours Topographie

Objectif :
A la fin du cours les étudiants doivent être en mesure non seulement de faire les calculs
topométriques mais aussi de réaliser le lever topographique de leur projet de sortie tout en
appliquant les méthodes apprises.

Programme Annuel
Phase théorique
- Introduction à la Topographie
- Unités de mesure
- Les systèmes de coordonnées
- Le Géoïde et l’ondulation du géoïde
- Altimétrie
- Nivellement géométrique
- Les sources d’erreurs en topographie
- Méthode de compensation
- Planimétrie
- Les angles verticaux
- Nivellement trigonométrique
- Les angles horizontaux
- Mesures de distances
- Canevas polygonal
- Calcul et transmission de gisement
- Calcul des coordonnes planimétriques

Phase pratique
- Mise en station du Niveau automatique
- Lecture sur mire
- Mise en station du théodolite / station totale
- Lecture sur mire et pointé sur canne à prisme
- Interface et Logiciel de la station totale
- Configuration de l’appareil
- Lever topographique
Introduction à la Topographie

La topographie (du grec topos = lieu et graphein = dessiner) est la science qui permet
la mesure puis la représentation sur un plan ou une carte des formes et détails visibles sur le
terrain, qu'ils soient naturels (notamment le relief et l'hydrographie) ou artificiels (comme les
bâtiments, les routes, etc.). Son objectif est de déterminer la position et l'altitude de n'importe
quel point situé dans une zone donnée, qu'elle soit de la taille d'un continent, d'un pays, d'un
champ ou d'un corps de rue.
La topographie s'appuie sur la géodésie qui s'occupe de la détermination mathématique de la
forme de la Terre (forme et dimensions de la Terre, coordonnées géographiques des points,
altitudes, déviations de la verticale...). La topographie s'intéresse aux mêmes quantités, mais à
une plus grande échelle, et elle rentre dans des détails de plus en plus fins pour établir des plans
et cartes à différentes échelles. La cartographie proprement dite est l'art d'élaborer, de dessiner
les cartes, avec souvent un souci artistique et ne doit pas être confondue avec la topographie.

Les premières traces de mesures de la surface de la terre semblent dater


des Égyptiens, pour la construction des pyramides, pour remettre en place les limites de
cultures après les crues du Nil mais aussi pour délimiter les terres soumises à l'autorité du
pharaon. De nombreuses stèles ont été retrouvées au Proche-Orient. Il semble, comme le
précise Hérodote, que le peuple égyptien disposait déjà d'un cadastre.
À partir de l'Empire romain, les arpenteurs ont été chargés de borner les terres, divisant les
champs et mesurant ainsi le territoire en vue de l'application de l'impôt. Ils sont aussi chargés
d'implanter les bâtiments et les routes. Les conquêtes des Romains et leurs constructions
démontrent une grande pratique basée en partie sur l'angle droit. L'une des fonctions
essentielles des arpenteurs romains fut la réalisation d'un cadastre. Une fois la prise de
mesures réalisée sur le terrain, l'ensemble du plan était transcrit sur des plaques de marbre
en deux exemplaires identiques dont l'une était destinée aux archives de l'État, formant ainsi
un cadastre juridique et technique.
La Topographie se divise en 2 grandes opérations :
1) L’altimétrie
2) La planimétrie

L’ensemble des opérations de terrain et de bureau permettant d’une part la saisie d’objet
naturel ou construit et d’autre part les travaux d’implantation qui consiste à placer dans un
terrain des repères selon un projet porte le nom de ‘’ Topométrie ‘’

Les méthodes Topométriques sont celles couramment utilisés par les géomètres, les
topographes avec des instruments comme : les théodolites, les stations totales et les
niveaux.

L’altimétrie : consiste principalement à déterminer la Hauteur (ou l’altitude) des


points au-dessus d’une d’altitude entre les points et à représenter le relief au moyen de
conventions appropriées. (Système de référence : Le Géoïde)

La planimétrie : consiste à déterminer la position de tout détail d’une portion de la


surface terrestre, supposée plane, au moyen des mesures d’angles horizontaux et des
distances horizontales.

Différents types de coordonnées


Les coordonnées d’un point peuvent être exprimées de différentes façons :

• Géographiques : latitude et longitude (valeurs angulaires)

• Cartésiennes : exprimées dans un référentiel géocentrique (valeurs métriques)


Unités de Mesures
Mesure : d’une façon générale mesure c’est l’évaluation d’une quantité par comparaison avec une
quantité de même espèce prise comme unité.

Toutes opérations de topographie se ramènent d’une façon générale à deux types de mesure :

1) Les mesures de distances


2) Les mesures d’angle

NB : Ces mesures peuvent être effectuées soit dans le plan horizontal soit dans le plan vertical.

Les sept unités de base du système international (SI)

1) Le mètre (m) unité de longueur


2) Le kilogramme (kg) unité de la masse
3) La seconde (s) unité de temps
4) L’ampère (A) l’unité de l’intensité du courant électrique
5) Le degré (⁰) unité de la température
6) Le mole (mol) unité de la quantité de matière.
7) Le Candela (cd) unité de l’intensité lumineuse

Mesure de longueur

Ce sont : Le mètre (m) ; le pied (‘) ; le pouce (‘’) ; 1pas ; la brasse ; l’aune ; le mile ; le yard etc.

1pouce =2.54cm 1pied =12pouces


1pied =0.3048m 1yard =3pieds
1aune =1.18m 1 brasse = 5pieds
1 brasse = 1.52m 1 mile Marin ou Nœud = 1.852km
1toise = 2 yards 1km = 1 000m

Exercice 1
Convertir les éléments suivants en fonction des mesures de longueur demandées
12 aunes =………………………… m ; 56 yards =………………………………. Toises
20 pieds = ………………………… m ; 45pouces=…………………………..…… m
75 brasses= ………………………… m ; 15 Nœuds= ……………………………. Yard
Mesure de Surface

1 are = 100m2 1km2 = 100 ha 1ha = 100ares= 10 000 m2


1 pied carre = 0.229 m2 1 carreau= 100/100 = 1.29ha = 12 900 m2
1/100 de carreau= 129 m2 ¼ de carreau = 25/100 = 3225 m2

Exercice 2
Convertir les aires suivantes :
34 cm2 =………………………………….m2 56km2= ……………………………ha
5 632 ha= …………………………carreaux 1385 m2=…………………………de carreau

Mesure d’angle
Un angle c’est l’intersection de deux droites, on peut l’exprimer soit en degré, radian, grade.
A

Degré : Système sexagésimal qui vaut 360⁰


Un angle droit vaut 90⁰ 1⁰ = 60 minutes = 3600’’

Le grade : Système centésimal qui vaut 400 grades


Pour passer de grade à degré on multiplie par 0.9

Le radian : il y a 3.14 radians dans 2 angles droit ou 180⁰ ou 200 grades, plus précisément pi
radian égale 180⁰.

Exercice 2
Convertir les angles suivants :
200gr =………………………………degré 90⁰ = ……………………………radians
65⁰3’25’’ = …………………………grades 400gr=…………………………………radians
98.23⁰=…………………………………radians
Eléments de Géomatique, printemps 2014

EXERCICE « CONVERSION DE COORDONNEES » -


CORRIGE
Contexte
Soit le système de coordonnées terrestres dont la surface de référence est une sphère de rayon R. On établit
les relations entre les coordonnées cartésiennes géocentriques (X, Y, Z) et les coordonnées géographiques
ou coordonnées sphériques (h).
Z

P
Pôle nord
Méridien de

h
Greenwich
(Origine)
R


Y

X Plan de
l’équateur

Pôle sud

Les formules de la conversion de coordonnées sont données par les relations suivantes :

(h) > (X, Y, Z) (X, Y, Z) > (h)


Y
X = (R+h) cos cos   arctg
X
Z
Y = (R+h) cos sin   arctg
X 2 Y 2
Z = (R+h) sin h X 2 Y 2  Z2  R

Question 1. Conversion de coordonnées géographiques en coordonnées cartésiennes géocentriques


Soit les coordonnées géographiques d’un point situé à Lausanne :
 Latitude nord : = 46° 31' 17.30"
 Longitude est :  = 6° 34' 4.57"
 h = 459.254 m
 Rayon de la sphère : 6'400 km

Quelles sont les coordonnées cartésiennes géocentriques (X,Y,Z) en m de votre position ?

EPFL - ENAC – Sections SIE & GC 5 mars 2015


Eléments de Géomatique, printemps 2014

EXERCICE « CONVERSION DE COORDONNEES » -


CORRIGE
Contexte
Soit le système de coordonnées terrestres dont la surface de référence est une sphère de rayon R. On établit
les relations entre les coordonnées cartésiennes géocentriques (X, Y, Z) et les coordonnées géographiques
ou coordonnées sphériques (h).
Z

P
Pôle nord
Méridien de

h
Greenwich
(Origine)
R


Y

X Plan de
l’équateur

Pôle sud

Les formules de la conversion de coordonnées sont données par les relations suivantes :

(h) > (X, Y, Z) (X, Y, Z) > (h)


Y
X = (R+h) cos cos   arctg
X
Z
Y = (R+h) cos sin   arctg
X 2 Y 2
Z = (R+h) sin h X 2 Y 2  Z2  R

Question 1. Conversion de coordonnées géographiques en coordonnées cartésiennes géocentriques


Soit les coordonnées géographiques d’un point situé à Lausanne :
 Latitude nord : = 46° 31' 17.30"
 Longitude est :  = 6° 34' 4.57"
 h = 459.254 m
 Rayon de la sphère : 6'400 km

Quelles sont les coordonnées cartésiennes géocentriques (X,Y,Z) en m de votre position ?

EPFL - ENAC – Sections SIE & GC 5 mars 2015


Liste des matériels utiliser en Altimétrie

Niveau automatique Trépied

Mire Calculatrice

Carnet de Note Cône de protection



NIVELLEMENT
DIRECT

 NIVELLEMENT DIRECT ORDINAIRE

 Principe
Le nivellement direct, appelé aussi nivellement
géométrique, consiste à déterminer la dénivelée
∆HAB entre deux points A et B à l’aide d’un
appareil : le niveau (ci-contre un NAK20) et
d’une échelle verticale appelée mire. Le niveau
est constitué d’une optique de visée tournant
autour d’un axe vertical (fig. 5.3.) : il définit donc
un plan de visée horizontal (fig. 5.1.).
La mire est placée successivement sur les deux NAK20 de Leica
points. L’opérateur lit la valeur ma sur la mire
posée en A et la valeur mb sur la mire posée en B.
La différence des lectures sur mire est égale à la
dénivelée entre A et B. Cette dénivelée est une valeur algébrique dont le signe indique si
B est plus haut ou plus bas que A (si ∆HAB est négative alors B est plus bas que A).

● la dénivelée de A vers B est : ∆HAB = ma – mb


● la dénivelée de B vers A est : ∆HBA = mb – ma

L’altitude HA d’un point A est la distance comptée suivant la verticale qui le sépare du
géoïde (surface de niveau 0, voir chapitre 2). Si l’altitude du point A est connue, on peut
en déduire celle du point B par :
H B = H A + ∆H AB

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Fig. 5.1. : Principe de base du nivellement direct

Remarque
L’altitude est souvent notée Z au lieu de H.
Attention aux éventuelles confusions avec les
coordonnées géocentriques (X, Y, Z).
La portée est la distance du niveau à la mire ;
elle varie suivant le matériel et la précision cher-
chée, et doit être au maximum de 60 m en nivel-
lement ordinaire et 35 m en nivellement de
précision. Dans la mesure du possible, l’opéra-
Fig. 5.2. : Égalité des portées
teur place le niveau à peu près à égale distance
de A et de B (sur la médiatrice de AB, fig. 5.2)
de manière à réaliser l’égalité des portées (voir
§ 1.2.7.3).

 Le niveau

 Principe de fonctionnement


Le niveau est schématiquement constitué d’une optique de visée (lunette d’axe optique
(O)) tournant autour d’un axe vertical (appelé axe principal (P)) qui lui est perpendicu-
laire (fig. 5.3.). Le réglage de la verticalité de l’axe principal est fait au moyen d’une
nivelle sphérique. L’axe optique tournant autour de l’axe principal décrit donc un plan
horizontal passant par le centre optique du niveau qui est l’intersection des axes (P) et
(O).

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L’axe principal (P) peut être stationné
à la verticale d’un point au moyen
d’un fil à plomb, mais généralement
le niveau est placé à un endroit quel-
conque entre les points A et B, si pos-
sible sur la médiatrice de AB
(fig. 5.2.). Un niveau n’est donc pas
muni d’un plomb optique comme un
théodolite.
Certains appareils possèdent une gra-
duation (ou cercle horizontal) qui
permet de lire des angles horizontaux
avec une précision médiocre, de Fig. 5.3. : Schéma d’un niveau
l’ordre de ± 0,25 gon : ils ne sont uti-
lisés que pour des implantations ou
des levers grossiers.
Les éléments constitutifs d’un niveau sont les suivants :
- 1. Embase - 7. Oculaire
- 2. Vis calantes (3 vis) - 8. Anneau amovible
- 3. Rotation lente - 9. Contrôle de l’automatisme
- 4. Mise au point sur l’objet - 10. Compensateur à pendule
- 5. Objectif - 11. Cercle horizontal (option sur le NA2)
- 6. Viseur d’approche rapide - 12. Nivelle sphérique (invisible ici)

6
4
12
8

3 7

10 9
11
2 1

Doc. Leica : NAK2 (vue en coupe)

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Par exemple, pour un télescope astronomique du type Newton, la distance focale du
miroir étant de 1000 mm, la distance focale de l’oculaire étant de 8 mm, on obtient un
grossissement de 125×, largement suffisant pour distinguer les anneaux de Saturne ou les
satellites de Jupiter...
La clarté d’une lunette est le rapport entre l’éclairement obtenu à travers l’optique et
celui obtenu à l’oeil nu. Plus le grossissement G est important, moins la lunette est claire.
Le champ est la partie de l’espace visible à travers la lunette. Plus le grossissement est
important, plus l’angle de champ est petit. Un champ maximal est souhaitable pour le
côté pratique de l’utilisation de l’instrument.
Le pouvoir séparateur, ou acuité visuelle, est l’angle minimal à partir duquel deux
points peuvent être distingués. Le pouvoir séparateur de l’oeil humain est de l’ordre de 4
cgon (en visée monoculaire, voir chapitre 7, § 5.1.6). Pour une lunette de grossissement
G, il est d’environ 200/G dmgon, par exemple, 10 dmgon pour un grossissement G = 20.
Les aberrations de l’optique sont les différents défauts des lentilles et groupes de
lentilles : sphéricité, astigmatisme, chromatisme, courbure de champ, volume de champ
et distorsion. Ces défauts sont corrigés au mieux par la combinaison de plusieurs lentilles
convergentes et divergentes composées de matériaux différents.

 Lectures sur mire


La mire est une échelle linéaire qui doit
être tenue verticalement (elle comporte une
nivelle sphérique) sur le point intervenant
dans la dénivelée à mesurer. La précision
de sa graduation et de son maintien en posi-
tion verticale influent fortement sur la pré-
cision de la dénivelée mesurée.
La mire classique est généralement gra-
duée en centimètre. La chiffraison est sou-
vent en décimètre (fig. 5.8.).
Il existe des mires à graduation renversée
Fig. 5.8. : Réticule de visée pour les optiques ne redressant pas l’image
(anciens modèles).
Le réticule d’un niveau est généralement constitué de quatre fils :
● le fil stadimétrique supérieur (s´), qui donne une lecture m1 sur la mire ;
● le fil stadimétrique inférieur (s), qui donne la lecture m2 sur la mire ;
● le fil niveleur (n), qui donne la lecture m sur la mire ;
● le fil vertical (v), qui permet le pointé de la mire ou d’un objet.

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Figure 1-15 : Principe du nivellement géométrique

La différence “lecture arrière” moins “lecture avant” donne la différence de


niveau du point avant par rapport au point arrière. Cette différence H est
positive ou négative.
ΔH = r - v

Afin que les lectures puissent se faire correctement sur la mire, les deux
points A et B ne doivent pas être trop éloignés l’un de l’autre (longueur des
visées quelques dizaines de mètres).
Lorsque les points (A et B) entre lesquels on veut déterminer la différence
de niveau sont relativement éloignés l’un de l’autre, on procède par
cheminement (Figure 6-19).

Figure 1-16 : Le cheminement géométrique

Dans ce cas-là, la mire est placée sur le point A et le niveau à portée


raisonnable dans la direction permettant de “cheminer” vers B. Une
première lecture arrière r0 est faite sur la mire ; celle-ci est ensuite déplacée
en un point quelconque “1” et l’on fait avec la lunette du niveau une lecture
avant v1.
Le niveau est ensuite déplacé en une nouvelle station du cheminement, telle
que l’on puisse viser la mire en “1” où on fait une lecture arrière r1, puis la
mire déplacée en un nouveau point “2” où l’on fait la lecture avant v2 ; on
procède ainsi jusqu’à ce que le cheminement aboutisse au point B où il se
termine par une lecture avant vn.

La Figure 6-19 montre que :


∆H 0,1 =r0 − v1 Différence de niveau partielle
∆H1,2 =r1 − v2
......................
∆H n −1,n = rn −1 − vn

∆H AB = ∑ (r − v)= ∑ r − ∑ v Différence de niveau totale

avec r : lecture arrière et v : lecture avant

Le signe des dénivellations, partielles ou totales, peut-être positif ou négatif :


la somme avec son signe est toujours la différence de niveau du point final
du cheminement par rapport au point initial
∆H AB = H B − H A

Plusieurs types de nivellement doivent être distingués ; le tableau suivant


décrit leurs caractéristiques :

Nivellement aller et retour Il consiste à effectuer un cheminement dans le


sens A→B puis dans le sens B→A. Si l’écart
entre les dénivelées obtenues HAB et HBA est
acceptable, on prend la moyenne de ces
différences de niveau avec le signe adéquat
(HAB et HBA sont de signe contraire).

Nivellement rattaché C’est un cheminement entre 2 points dont on


connait l’altitude. Dans ce cas, on a un
contrôle en comparant la dénivelée obtenue
par le cheminement à la différence des
altitudes des 2 points de rattachement. L’écart
de fermeture est réparti sur les différences de
niveau partielles.

Nivellement fermé Il est parfois plus avantageux de faire une


boucle qui vient se refermer sur le point de
départ. On a un contrôle par le fait que la
somme des dénivelées partielles devrait être
nulle, mais il n’y en a pas sur les altitudes.
L’écart de fermeture est aussi réparti sur les
différences de niveau partielles.
Eléments de géomatique

Figure 1-17 : Exemple de formulaire de nivellement

Pour la désignation des points :


- seules les “positions” de la mire sur des points matérialisés sont
numérotées (la planimétrie ne joue aucune rôle).
- lorsque la mire est posée sur un point auxiliaire (qu'on ne peut
retrouver) on note généralement une croix.

Les mesures :
- un cheminement commence toujours par une mesure arrière et se
termine toujours par une mesure avant.
- les lectures “arrière” et “avant” sont inscrites toujours dans la même
unité. Le nombre de décimales est fonction de l'instrument et de la
précision à atteindre pour le résultat final (3 décimales
généralement).

Pour les calculs :


- les différences de niveau partielles ΔH = r - v se calculent au fur et à
mesure de l’avancement du cheminement.
- dès qu’un cheminement est terminé, calculer la différence de niveau
totale et en contrôler le calcul d’une part en additionnant les
différences de niveau partielles ∑(r - v), d’autre part en additionnant
toutes les lectures “arrière” et toutes les lectures “avant”, puis leur
différence ∑r - ∑v.

18 Nivellement géométrique
Remarque
Les tableaux peuvent mélanger plusieurs unités (mm, dm et m). Ceci a un aspect
formateur en obligeant l’opérateur comme le calculateur à faire attention et à préciser
les unités utilisées. Mais c’est aussi une source d’erreur. Il est donc recommandé de
noter les lectures sur mire directement en millimètre (par exemple 1 264 mm au lieu de
12,64 dm) pour deux raisons :
● cette notation permet de supprimer la virgule, souvent mal retranscrite ;
● elle offre une plus grande facilité dans les calculs si toutes les colonnes sont en
millimètres, exceptée celle des altitudes qu’il suffira de diviser par 1 000 pour
retrouver des mètres, ou bien de noter sans virgule, par exemple : 125 703.
Pensez à noter de même tous les chiffres lus sur la mire (par exemple 0 132 ) pour éviter
les confusions d’unités.

 Cas particuliers de cheminements

 Points au-dessus du plan de visée


En nivellement souterrain, il arrive que les points à niveler soient situés au-dessus du plan
de visée (fig. 5.18.).

Fig. 5.18. : Nivellement en tunnel

Le porte-mire appuie la mire sur le point situé au-dessus du plan de visée : la mire est à
l’envers. L’opérateur lit toujours sur les fils (s, n et s´), dans le sens de la chiffraison de
la mire. Pour retrouver la convention adoptée (Dénivelée = lecture arrière – lecture
avant), il suffit de considérer que les lectures faites avec une mire tenue à l’envers sont
négatives. Elles seront donc précédées d’un signe moins sur le carnet de nivellement, ce

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qui permettra de surcroît de les différencier des autres dans le cas où l’on vise alternati-
vement des points situés en dessus ou en dessous du plan de visée. Si l’on progresse de
A vers B (fig. 5.18.), on peut écrire : HB = HA + ∆HAB = HA + (ma – mb).

La dénivelée est bien négative (B est plus bas que A) puisque ma < mb < 0. On retrouve
∆HAB = (ma – mb).

 Points alternativement en dessus ou en dessous


du plan de visée

Fig. 5.19. : Cheminement en tunnel

Application
Quelle est l’altitude du point S si celle de la référence R est de 23,840 m (fig. 5.19.) ?

Réponse

Points m arrière (mm) m avant (mm) Dénivelée ∆H (mm) Altitude H (m)


R 1 746 23,840
3 796
A — 3 658 —2 050 27,636
—1 536
B –—3 589 — 2 122 26,100
–—2 542
S —1 047 23,558

 Point nodal de cheminements

Le calcul de l’altitude d’un point nodal altimétrique se traite exactement comme celui des
coordonnées planimétriques d’un point nodal (voir tome 2 chap. 2 , § 2 ).

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● pointé ordinaire : 100 dmgon/G, ce qui donne pour un NA 20 (G = 20) 5 dmgon,
soit 0,3 mm à 35 m ;
● pointé par encadrement ou bissection : ≈ 50 dmgon/G (2,5 dmgon), soit 0,15 mm
à 35 m.

 Écarts types


Ils varient suivant les niveaux et les mires utilisées (voir norme DIN 18723), le soin
apporté au mesurage, la stabilité des points de mire, la force du vent, etc. En nivellement
ordinaire, on cumule les erreurs de lecture sur mire listées ci-après :
● une erreur due au calage de l’axe principal (sur un niveau non automatique) de
± 0,5 mm à 30 m. Cette valeur est pessimiste puisqu’avec un niveau automatique du
type NA20, la précision du calage est de ± 0,8´´ (soit ± 2,5 dmgon), ce qui donne une
erreur sur la mire de ± 0,1 mm à 30 m ;
● une erreur due à la tenue de la mire (plus ou moins verticale) et à l’appréciation de la
lecture de ± 1mm à 30 m ;
une erreur sur le support de la mire (sol, crapauds éventuels, etc.) de ± 0,5 mm.
0, 5 + 1 + 0, 5 = ± 1, 22 mm pour une visée.
2 2 2
Soit un écart type de
Pour une dénivelée (deux visées), cela donne : ± 1,22 mm . 2 = ± 1,73 mm.
Sur un parcours de N dénivelées, l’écart type est donc de : σ = ± 1, 7 N
Donc la tolérance sur la fermeture du parcours est de 2,7σ soit : T ∆H = ± 4, 6 N
Si l’on considère 16 dénivelées au kilomètre, on obtient : σ = ± 7 mm pour 1 km.
Ces valeurs sont des valeurs usuelles utilisables pour des travaux courants.

 Tolérances réglementaires


L’arrêté du 21 janvier 1980 Tolérances T∆H en mm n ≤ 16 n ≥ 16
publié au Journal Officiel du
2
19 mars 1980 précise les Ordinaire 4 36L + L
2
36N + -N
------
tolérances applicables au 16
nivellement (tableau 2
ci-contre). Précision 4 9L + L
2
9N + -N
------
16
L est la longueur totale du Haute précision 8 L 2 N
parcours en kilomètre. N est
le nombre de dénivelées. n
est le nombre de dénivelées au kilomètre (n = N / Lkm). La valeur limite n = 16 correspond
à un cheminement dont la distance moyenne entre points est de 62,50 m soit une portée
moyenne d’environ 30 m. Cette valeur est la limite supérieure autorisée en nivellement
de haute précision.

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Remarque
Si le cheminement est fermé, la dénivelée totale doit être égale à zéro.

 Fermeture du cheminement


Connaissant l’altitude de A, on peut calculer à nouveau à partir des mesures de terrain,
l’altitude de B : on appelle cette valeur de HB la valeur observée, notée HB obs.
n
Elle est définie par : H B obs = H A + ∑ ∆H i
i=1

Si les mesures étaient exemptes d’erreurs, on retrouverait exactement l’altitude connue


HB. En réalité, il existe un écart appelé erreur de fermeture du cheminement (ou plus
simplement fermeture) qui est soumis à tolérance. Cette fermeture notée fH vaut :
f H = H B obs – H B

Un moyen mnémotechnique permettant de se souvenir du sens de cette soustraction est


de se rappeler que le signe de l’erreur de fermeture fH doit être positif si l’altitude
observée est supérieure à l’altitude réelle c’est-à-dire : fH > 0 implique que HB obs > HB.

Si l’on appelle T∆H la tolérance réglementaire de fermeture du cheminement, on doit


donc vérifier : | fH|< T∆H . Si ce n’est pas le cas, les mesures doivent être refaites.

Les tolérances réglementaires sont données par l’arrêté du 21 janvier 1980 (voir § 1.3.5).

 Compensation du cheminement


La compensation est l’opération qui consiste à répartir la fermeture sur toutes les
mesures.

La compensation, notée CH , est donc l’opposée de la fermeture, c’est-à-dire : C H = – f H

Cet ajustement consiste à modifier les dénivelées partielles en répartissant la compensa-


tion totale CH sur chacune d’elle. Cette répartition peut être effectuée de plusieurs
manières :

1- proportionnellement au nombre N de dénivelées : on choisira ce type de compen-


sation dans le cas où la fermeture est très faible c’est-à-dire inférieure à l’écart type
σH = TH / 2,7.
C
Donc la compensation sur chaque dénivelée est : C Hi = ------H-
N

Dans le cas où la fermeture est comprise entre écart type et tolérance, on peut choisir
entre les deux méthodes de répartition suivantes :

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2- proportionnellement à la portée : on considère que plus la portée est importante et
plus la dénivelée peut être entachée d’erreur. Ceci oblige à connaître un ordre de grandeur
de la portée, qui est obtenu par stadimétrie.
Li
La compensation sur chaque dénivelée est alors : C Hi = C H -----------
-

Li

3- proportionnellement à la valeur absolue de la dénivelée : la compensation à appli-


quer à chaque dénivelée partielle du cheminement vaut donc :
∆H i
C Hi = C H -------------------
-
∑ ∆H i

Remarque
L’ajustement n’est qu’un mal nécessaire qui n’améliore jamais les mesures et rend
donc inutiles les décimales de calcul sans signification ; donc les compensations par-
tielles sont arrondies, au mieux, au millimètre leur somme devant toutefois être rigou-
reusement égale à la compensation totale.

Le contrôle du calcul consiste à vérifier que l’altitude de l’extrémité obtenue de proche


en proche depuis celle de l’origine à l’aide des dénivelées compensées est strictement
égale à l’altitude connue.

 Exemple de carnet de nivellement cheminé


Le carnet de nivellement cheminé proposé ci-après est disponible sous la forme
d’un tableau Excel (fichier NIMINAK.XLS du cédérom). La méthode de com-
pensation choisie est fonction de la présence ou non des lectures stadimétriques.
Si elles sont présentes, la compensation est dans tous les cas proportionnelle aux
portées. Si elles sont absentes, la compensation est proportionnelle aux nombre
de dénivelées. Le tableau TABNIV.XLS du cédérom peut servir de carnet vide
pour une saisie sur le terrain.

Remarque
● Les dénivelées obéissent à la règle générale suivante :
dénivelée = lecture arrière – lecture avant ;
● les calculs de dénivelée sont faits en diagonale puisque, les stations n’apparaissant
pas sur le tableau, on note en face de chaque point la lecture arrière et la lecture
avant qui sont faites sur deux stations différentes ;
● la compensation peut être effectuée directement sur les dénivelées. Lors d’un calcul
manuel, on peut rayer la dénivelée mesurée et écrire au-dessus la dénivelée com-
pensée qui servira au calcul des altitudes.

 NIVELLEMENT DIRECT

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Liste des instruments utiliser en planimétrie

Station totale Canne à prisme Réflecteur

Trépied Equerre a prisme ou équerre optique Jalon

Ruban métrique Fil à plomb Nivelle sphérique

Clou arpenteur Walkie-Talkie Bipod


Ci-dessous deux théodolites Wild (Doc. Leica).

1 11 1
4
2 17
10
9
17

20
3
6
20 12
22
5
13 14
16
18 13
14 16

15
7
7 19
19
8
21
8

T16 (coupe) T2 vue extérieure

Légende
1. Poignée amovible 12. Commutateur de lecture Hz-V
2. Viseur d'approche 13. Nivelle d'alidade
3. Vis de blocage de la lunette 14. Vis d'alidade de fin pointé
4. Oculaire de la lunette 15. Nivelle sphérique
5. Vis de fin pointé 16. Débrayage du limbe (T16)
6. Contrôle d’automatisme 17. Cercle vertical
7. Embase amovible 18. Cercle horizontal
8. Plomb optique 19. Vis calantes
9. Micromètre optique 20. Objectif
10. Bague de mise au point 21. Blocage de l’embase
11. Microscope de lecture 22. Éclairage des cercles

 MESURES ANGULAIRES

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Remarquez que la valeur du G0moyen de station ne correspond plus au gisement du zéro
du limbe tel qu’il était réellement en station au point 50. L’opération de réduction des
lectures du tour d’horizon au point 80 a décalé artificiellement la position du zéro du
limbe. Sa « valeur de terrain » serait : 61,9605 – 8,8086 = 53,1519 gon.

 Calcul des points nouveaux


Après la détermination du G0moyen de station, on peut calculer des points nouveaux à
partir de la connaissance de la distance réduite et de la lecture angulaire sur chacun de
ces points nouveaux. Les lectures angulaires du tableau suivant sont réduites à la réfé-
rence et corrigées des dv.

Points Distance Lecture Gisement SP Coordonnées


N° Pi Dr (m) Lsp (gon) Gsp (gon) E(m) N(m)
1 80 3 000,460 0,000 0 61,960 5 985 071,59 3 156 930,76
2 81 2 164,600 156,625 6 218,586 1 981 967,99 3 153 169,71

Les distances données Dr sont réduites à la projection (voir chap. 4 § 7). Le résultat final
est arrondi au centimètre, comme les données.

 LE CERCLE VERTICAL : LECTURE


D’ANGLES VERTICAUX
 Conventions, notations
La lecture d’un angle vertical z, noté
aussi V, est réalisée de la manière sui-
vante.
Sur la figure 3.35-a, est représentée une
vue en élévation du cercle vertical d’un
théodolite en position de référence
(cercle gauche). Nous avons vu au
paragraphe 1.2. que ce cercle est soli-
daire de la lunette. Son zéro est placé sur
l’axe de la lunette (visée). L’index de
lecture est fixe et positionné à la verti-
cale (zénith) du centre optique (t) de
l’appareil, lui-même stationné à la verti-
cale du point S. Lorsque la ligne de visée
passe par un point M, l’index donne
alors la lecture de l’angle z (ou V) inter-
Fig. 3.35-a. : Lecture de l’angle zénithal z
cepté sur le cercle vertical :

MESURES ANGULAIRES 

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z = angle ( t M , t I ) ; z est appelé « angle zénithal » : c’est un angle projeté dans le plan
vertical du point de station.

Remarque
Pour que l’utilisateur obtienne un angle évoluant positivement en sens horaire, le cercle
est supposé gradué en sens trigonométrique.
Pour simplifier le schéma de lecture d’un angle zénithal, on considère que le zéro de la
graduation est au zénith lorsque l’appareil est en station.
On considère alors que tout se
passe comme si le cercle vertical
était fixe et que l’index de lec-
ture se déplaçait avec la visée
(fig. 3.35-b).
Ceci permet de faire apparaître
plus clairement :
● l’angle de site i entre
l’horizon et la visée ;
● l’angle nadiral n entre le
nadir et la visée.
Les configurations des figures
3.35-a et 3.35-b correspondent à
la position de référence de
l’appareil utilisé : dans cette po-
Fig. 3.35-b. : Angles verticaux z, i et n sition (cercle à gauche ou bien à
droite), l’angle z vaut 100 gon
sur l’horizontale.
En position de référence, une rotation de la lunette de haut en bas donne une augmenta-
tion de l’angle z de 0 à 200 gon.
Après un double retournement, la même rotation donne une évolution inversée : les
angles diminuent de 399 gon à 200 gon.
Le cercle à gauche de l’opérateur (CG) est la position de référence de la plupart des
appareils optico-mécaniques classiques. Soit un point M visé au théodolite, on note
généralement :
● V tout angle mesuré dans un plan vertical ;
● z angle zénithal ;
● i angle de site (par rapport à l’horizon) ;
● n angle nadiral (par rapport au nadir).

 MESURES ANGULAIRES

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NIVELLEMENT
INDIRECT

Il est intéressant d’étudier en détail cette technique puisque c’est le moyen de mesure
utilisé par les stations totales. Il est donc appelé à se généraliser, même s’il reste moins
précis sur les dénivelées que le nivellement direct.

 PRINCIPE DU NIVELLEMENT INDIRECT


TRIGONOMÉTRIQUE
Le nivellement indirect trigono-
métrique permet de déterminer la
dénivelée ∆H entre la station T
d’un théodolite et un point P visé.
Ceci est fait par la mesure de la
distance inclinée suivant la ligne
de visée Di et de l’angle zénithal
(noté V sur la figure 6.1.).
À partir du schéma, on peut écrire
que :

∆HTP = ht + Di.cosV – hv
Fig. 6.1. : Nivellement indirect trigonométrique
∆HTP est la dénivelée de T vers P.
ht est la hauteur de station (ou hauteur des tourillons).
hv est la hauteur de voyant ou plus généralement la hauteur visée au-dessus du point
cherché (on peut aussi poser une mire en P).

NIVELLEMENT INDIRECT 

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 Déplacement accidentel de l’appareil
C’est par exemple un déplacement dû à un choc sur un pied. Le contrôle s’effectue en
refermant chaque série de lectures angulaires sur le point de départ (fermeture d’un tour
d’horizon, paragraphe 4.3.4.). Cette manipulation permet aussi de contrôler la dérive du
zéro traitée au paragraphe 3.3.5.

 LES ANGLES HORIZONTAUX

 Le cercle horizontal


Le cercle horizontal (ou limbe) est la graduation du théodolite sur laquelle l'opérateur lit
les angles horizontaux. Il est lié au socle de l'appareil mais peut aussi pivoter sur lui-
même de manière à régler le zéro des graduations sur une direction donnée. Il existe
plusieurs technologies possibles pour cette mise à zéro : le débrayage de l’entraînement
du cercle (T16) ou bien le mouvement par vis-écrou (T2).

Fig. 3.19. : Mesure d’angles horizontaux

Les graduations sont croissantes de 0 à 400 gon dans le sens horaire (en regardant le
cercle du dessus, fig. 3.19).

MESURES ANGULAIRES 

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Après la mise en station du théodolite, ce cercle est horizontal, ce qui explique que les
angles lus soient des angles projetés sur le plan horizontal et appelés angles horizontaux
(ou azimutaux), notés Hz.

Sur la figure 3.19, l'appareil est en station sur le point S. L'opérateur vise le point A
(sommet du bâtiment) et règle le zéro des graduations sur ce point. En visant le point B,
il lit dans le théodolite l'angle horizontal A′ - S′ - B′ (A′, B′, S′ sont les projections de A,
B et S sur le plan horizontal passant par l’axe des tourillons de l’appareil).

 Le double retournement


C’est une manipulation consistant en un demi-tour simultané de la lunette et de
l’alidade (fig. 3.20). Cette technique de mesure permet d'éliminer certaines erreurs
systématiques (voir § 3) et de limiter les fautes de lecture. Lors d’une mesure d’angle
horizontal, cela permet :

● de doubler les lectures et donc de diminuer le risque de faute de lecture ;


● de ne pas toujours lire sur la même zone du limbe, donc de limiter l’erreur due aux
défauts de graduation du limbe ;
● d’éliminer les défauts de collimation horizontale et de tourillonnement.

L’erreur de centrage sur le point de station et l’erreur de calage de l’axe vertical ne sont
pas éliminées par cette manipulation. Il convient donc de soigner ces opérations.

Fig. 3.20. : Double retournement

Pratiquement, on effectue :

● une lecture en cercle gauche (cercle vertical de l'appareil à gauche de l'opérateur, plus
généralement en position de référence) ;
● un double retournement ;
● une nouvelle lecture du même angle en cercle droite (cercle vertical à droite).

 MESURES ANGULAIRES

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Si l’on appelle HzCG la valeur lue en cercle gauche, et HzCD celle lue en cercle droit, on
doit observer :
Hz CD ≈ Hz CG + 200

En effet, le double retournement décale le zéro de la graduation de 200 gon (fig. 3.20) ;
ceci permet un contrôle simple et immédiat des lectures sur le terrain.
La différence entre les valeurs HzCG et (HzCD – 200) représente la combinaison des
erreurs de collimation, de mise en station, de lecture, etc.
L'angle horizontal Hz mesuré vaut alors :

Hz CG + ( Hz CD – 200 )
Hz = --------------------------------------------------- si HzCD > 200 gon
2
Hz CG + ( Hz CD – 200 + 400 ) Hz CG + ( Hz CD + 200 )
Hz = ------------------------------------------------------------------
- = ---------------------------------------------------
- si HzCD < 200 gon
2 2

Remarque
Si l’on n'effectue qu'une seule lecture, elle doit être faite en position de référence (CG
sur les théodolites classiques et CD sur la plupart des stations électroniques).

 Terminologie des mesures d’angles horizontaux

 Lecture simple


L'appareil étant dans sa position de référence (par
exemple CG sur la figure 3.21), et le zéro de la gradua-
tion horizontale n'étant pas modifié après mise en sta-
tion, l'opérateur effectue une lecture azimutale LA sur
le point A puis une lecture LB sur B et en déduit l'angle
ASB :
Hz AB = L B – L A

 Séquence
On appelle séquence un ensemble de (n + 1) lectures Fig. 3.21. : Lecture
effectuées à partir d'une même station sur n directions d’un angle horizontal
différentes avec la même position des cercles horizon-
taux et verticaux, le contrôle de fermeture sur la référence et la répercussion sur les n
lectures de l'écart de fermeture sur la référence (sur laquelle on réduira les angles à zéro).

MESURES ANGULAIRES 

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Les mesures de Distances

Il existe plusieurs façons de calculer une distance en planimétrie :

1) Distance à la chaine

2) Distance stadimétrique

3) Distance électronique

4) A partir des coordonnées cartésiennes

 Distance a la Chaine : Au moyen d’un ruban métrique lorsque les points sont
accessibles sur le terrain.

 Distance stadimétrique
a) Axe de visée Horizontale
Dh = (Ls – Li) x 100

b) Axe de visée Inclinée


Dh= (Ls – Li) x 100 cos2(i)

On sait que
i + v = 90⁰ → i = 90⁰ - v

i: angle de Site
v: angle vertical ou Zénithal

 Distance Electronique
La distance parcourue par une onde électromagnétique est proportionnelle à la
durée (∆T) de son parcours avec (v) la vitesse de propagation (célérité) de l’onde.
→ Dh = V. ∆T

 Distance à partir des coordonnes cartésiennes


Dh (AB) =√ (XB − XA)2 + (YB − YA)2
● le type et le numéro de l’appareil,
● la visibilité,
● la température et la pression,
● la hauteur de l’axe des tourillons dans certains cas.

Et l’opérateur doit faire apparaître :

● la fermeture angulaire de chaque séquence,


● les écarts des lectures,
● les écarts sur la référence,
● l’écart entre deux mesurages indépendants des distances.

 Canevas polygonal


Le canevas polygonal est une suite de cheminements en général encadrés appuyés sur le
canevas d’ensemble ; ils constituent un trait d’union entre le canevas d’ensemble et le
lever de détails. Les calculs sont détaillés dans le chapitre 2.

Comme en canevas d’ensemble, on distingue :

● les canevas polygonaux ordinaires plutôt adaptés aux zones rurales dont la densité des
points à déterminer est environ d’une trentaine au km2 dans les conditions les plus
défavorables ;
● les canevas polygonaux de précision plutôt adaptés aux besoins des villes et dont la
densité des points est environ d’une quarantaine au km2 en zone périurbaine, et est
d’une soixantaine au km2 en zone urbaine, dans les conditions les plus défavorables 1.

 Méthodes opératoires d’établissement


du canevas polygonal

 Établissement d’un avant-projet

Un avant-projet est réalisé sur carte ou sur plan ; le canevas est constitué de chemine-
ments encadrés et de points nodaux. On a l’habitude :

● d’éviter les antennes ;


● de les rendre le plus tendus possible, c’est-à-dire se rapprochant de la droite qui joint
l’origine à l’extrémité et qui représente la direction générale du cheminement ; toute-
fois un cheminement infléchi présente moins d’inconvénients qu’un cheminement à
côtés courts ;

1
Les instruments modernes (tachéomètres électroniques et talkie-walkies) favorisent la limitation des
stations par l’augmentation des portées, donc une diminution de la densité préconisée ci-dessus.

DENSIFICATION DE CANEVAS 

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 Méthodes opératoires pour l’établissement du canevas

 Techniques préparatoires

 Documentation à rassembler

Les documents à rassembler sont les suivants :


● un tableau des mailles de nivellement ;
● un fond de carte (quart de feuille en général) et un calque de repérage ;
● un répertoire des points de nivellement ;

 Choix de l’implantation des points

Ce choix consiste à définir dans un avant-projet l’emplacement des points en respectant


les densités et les conditions topographiques.
Les repères de nivellement sont généralement situés le long des voies de communication
(lignes de chemin de fer, routes, chemins, le long des rivières et canaux éventuellement
etc.) puisque, leur altitude étant déterminée par nivellement direct de haute précision, il
est nécessaire que les pentes des cheminements soient relativement faibles.

 Reconnaissance sur le terrain

La reconnaissance sur le terrain permet de :


● vérifier l’existence des points anciens connus et s’assurer qu’ils n’ont pas bougé de
façon importante ;
● vérifier la faisabilité des observations à effectuer ;
● vérifier et la stabilité du terrain sur lequel les points seront implantés.

 Matérialisation

La photographie ci-contre est celle d’un repère du cadastre


scellé dans un mur.

 Repérage et identification

Le repérage et l’identification permettent d’établir des


fiches signalétiques qui doivent comprendre :
● le nom de la commune ;
Repère de cadastre
● le numéro du point ;
● la nature du point ;
● la date d’établissement ;
● son altitude (inscrite après calcul) ;

DENSIFICATION DE CANEVAS 

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Les gisements Gij peuvent être lus directement ou bien, plus généralement, être déduits
de l’observation des angles Hzj entre les côtés (fig. 2.1.). Les lectures d’angles sont
réalisées en stationnant tous les sommets du cheminement.
La nécessité d’un contrôle des mesures et des calculs oblige à refermer le parcours sur
un couple de points connus pour contrôler l’écart angulaire et l’écart planimétrique dus
aux erreurs de lectures (fig. 2.2., 2.3. et 2.4.).

 Terminologie
Si on mesure les angles entre côtés suc-
cessifs Hzj, le cheminement est dit
goniométrique.
Si on mesure directement les gisements
des côtés, le cheminement est dit
décliné.

Un cheminement qui arrive sur un point


connu différent du point de départ est
encadré (fig. 2.2.).
Fig. 2.2. : Cheminement encadré

Un cheminement qui revient sur son


point de départ est fermé (fig. 2.3.).
Un cheminement ni fermé ni encadré est
une antenne (fig. 2.1.).
Un point lancé (ou point rayonné) est
un point hors cheminement, visé direc-
tement depuis un point connu.
Fig. 2.3. : Cheminement fermé

Un point nodal est l'aboutissement d'au


moins trois antennes (fig. 2.4.). Ces
antennes sont appelées demi-chemine-
ments.
Si les coordonnées des sommets sont
calculées dans le système Lambert
général, le cheminement est qualifié de
rattaché.
S’il n'est pas rattaché, un cheminement
Fig. 2.4. : Point nodal
est indépendant.

 CHEMINEMENTS

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 CALCUL DE GISEMENT
Le gisement est un angle horizontal très utilisé par les topographes puisque très pratique
dans les calculs.

 Définition
Le gisement d'une direction AB est
l'angle horizontal mesuré positive-
ment dans le sens horaire entre l’axe
des ordonnées du système de projec-
tion utilisé et cette direction AB
(fig. 3.26).
On le note GAB (ou aussi VAB ).
Mathématiquement, c’est l’angle po-
sitif en sens horaire entre l’axe des or-
données du repère et le vecteur AB . G
est compris entre 0 et 400 gon.
Par exemple (fig. 3.26) : GAB est l’an-
gle entre le Nord (ordonnées) et la di-
rection AB. Fig. 3.26. : Gisement de la direction AB

GBA est l’angle entre le Nord et la


direction BA.
La relation qui lie GAB et GBA est : G BA = G AB + 200

 Calcul d'un gisement à partir


des coordonnées cartésiennes
Considérons les coordonnées de deux points A(EA, NA) et B(EB , NB ) (voir fig. 3.26).

EB – EA
La relation suivante permet de calculer GAB : tan G AB = -------------------
- (1)
NB – NA

Remarque
Pour obtenir la valeur de G, il faut utiliser la fonction tan–1 ( ) ou inverse tangente. Les
problèmes que pose l’utilisation de cette fonction sont abordés dans le chapitre 5 du
tome 2 au paragraphe 2.3. Rappelons que pour l’équation G = tan–1 K, une calculatrice
ne donne qu’une solution (–100 < G < 100 gon) alors qu’il existe plusieurs antécédents
possibles.

MESURES ANGULAIRES 

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En effet, tanG = tan(200 + G) = tan(G – 200). La calculatrice ne donne donc pas
forcément le bon angle G correspondant au problème.

 Application
Calculez à partir de la formule (1) le gisement de la direction AB suivante :

A (10 ; 50) et B (60 ; 10)


∆E = EB – EA = +50
∆N = NB – NA = –40
GAB = tan–1 (50/–40) = –57,045 gon
En observant le schéma des points A et
B placés sur le graphique ci-contre
(fig. 3.27), on s’aperçoit de l'incohé-
rence de ce résultat. L’angle donné n’est
visiblement pas égal à –57,045 gon
c’est-à-dire à –57,045 + 400 = 342,955
gon.
En fait, la calculatrice donne la valeur
Fig. 3.27. : Calcul de gisement
de l'angle auxiliaire g (fig. 3.28). Pour
obtenir GAB , il faut donc tenir compte
de la position du point B par rapport au
point A ; on parle de quadrants :
● Quadrant 1 : B est à l'est et au nord
de A (∆E > 0 et ∆N > 0).
GAB = g
● Quadrant 2 : B est à l'est et au sud de
A (∆E > 0 et ∆N < 0).
GAB = 200 + g (avec g < 0)
● Quadrant 3 : B est à l'ouest et au sud
de A (∆E < 0 et ∆N < 0).
GAB = 200 + g (avec g > 0)
● Quadrant 4 : B à l'ouest et au nord de
A (∆E < 0 et ∆N > 0).

Fig. 3.28. : Différents quadrants GAB = 400 + g (avec g < 0)

 MESURES ANGULAIRES

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 Utilisation du gisement pour les calculs de coordonnées
En topographie, il est très fréquent de
connaître un point S (ES , NS ) et de
chercher les coordonnées d’un point P
visible depuis S. On dit que P est
rayonné depuis S si l’on peut mesurer
la distance horizontale DSP et le gise-
ment GSP (fig. 3.29). Quel que soit le
quadrant, on peut alors calculer les
coordonnées du point P par les for-
mules suivantes :

E P = E S + D SP ⋅ sin G SP
N P = N S + D SP ⋅ cos G SP

A défaut de mesurer directement GSP,


on mesure un angle α avec une direc-
Fig. 3.29. : Calcul de coordonnées
tion dont le gisement est connu ou
bien on calcule un G0 moyen de
station (voir § 6).

Application
S (680 379,84 ; 210 257,06) est donné en coordonnées Lambert (m), calculez les
coordonnées de P tel que : DSP = 45,53 m et GSP = 172,622 gon.
Réponse
P (680 398,82 ; 210 215,68)

Graphiquement, on peut utiliser le DAO pour calculer ou dessiner un gisement.


L’environnement de travail est : angles en grades, sens de rotation horaire, zéro
au Nord (boîte de dialogue CONTROLE DES UNITES du menu FORMAT).

Calculez les coordonnées d’un point rayonné P : tracez la droite SP, LIGNE↵ du point
680379.84,210257.06↵ au point @45.53<172.622↵ (coordonnées polaires en conven-
tions topographiques). Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8x↵ puis commande ID↵ pour
obtenir les coordonnées de P.
Pour obtenir la longueur et le gisement d’une droite existante, on utilise la commande
LISTE↵ ; elle donne directement la longueur SP et le gisement (appelé « angle dans le
plan XY »). Attention : ce gisement dépend du sens du dessin de la droite ; il est donc
donné à 200 gon près.

MESURES ANGULAIRES 

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Références

On donne ici quelques références bibliographiques utiles et complémentaires au contenu de ce


polycopié.

Merminod B., (2008), Topométrie Terrestre, Polycopiés de l’EPFL, EPFL, Lausanne

Milles S., Lagofun J., (1999), Topographie et topométrie modernes – Tome 1 : Ed. Eyrolles

Milles S., Lagofun J., (1999), Topographie et topométrie modernes – Tome 2 : Ed. Eyrolles

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