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CHAPITRE I : CONNAISSANCE DE BASE

I-1. TRAVAUX TOPOGRAPHIQUES

La topographie est la technique qui a pour objet l’exécution, l’exploitation et le contrôle des
observations concernant la position planimétrique et altimétrique, la forme, les dimensions et
l’identification des objets géographiques ou entités localisés du monde réel existant à la
surface du sol à un moment donné : elle fait appel à l’électronique, l’informatique et les
constellations de satellites.

-La planimétrie est la représentation en projection plane de l’ensemble des détails à deux
dimensions du plan topographique ; par extension, c’est aussi l’exécution des observations
correspondantes et leur exploitation.

-L’altimétrie est une représentation du relief sur un plan ou une carte ; par extension, c’est
aussi l’exécution des observations correspondants et leur exploitation.

Les travaux topographiques peuvent être classés suivant en six (6) grandes catégories suivant
l’ordre chronologique de leur exécution.

I-1-1. Le levé topographique

C’est l’ensemble des opérations destinées à recueillir sur le terrain les éléments du sol, mais
aussi du sous-sol et du sur-sol, nécessaires à l’établissement d’un plan ou d’une carte ; il
implique la mesure locale d’un nombre important des points permettant la description des
objets géographiques.

Un levé est réalisé à partir d’observations au moyen d’un instrument permettant des mesures ;
par extension, « les observations » désignant souvent les résultats de ces mesures.

I-1-2 Les calculs topométriques

Ils traitent numériquement les observations d’angles, de distances et les dénivelées, pour
fournir les coordonnées rectangulaires planes : (abscisse X, ordonnées Y et les altitudes Z des
points du terrain) ainsi que les superficies ; en retour, les calculs topométriques exploitent ces
valeurs pour déterminées les angles, distances, dénivelées non mesurées, afin de permettre
notamment les implantations.

I-1-3 Les dessins topographiques

L’échelle d’un plan ou d’une carte est le rapport constant entre une distance mesurée sur le
P 1
=
papier et la distance homologue du terrain : T E

On distingue trois types d’échelle :

- Petite échelle : 100.000 ≤ E

- Moyenne échelle : 10.000 ≤ E ≤ 100.000


1
1 1 1
, ,
- Grande échelle : E <10.000, en général, 5. 000 2.000 1. 000 , l’appellation « très
1 1 1 1
, , ,
grande échelle » s’appliquant plutôt au 500 200 100 50 .

Un dessin topographique est la représentation conventionnelle du terrain à grande échelle.

Selon le mode de saisie des données et le mode de traitements numériques et graphiques mis
en œuvre, on peut distinguer trois types de plans :

+ Le plan topographique est une représentation obtenue en reportant les divers


éléments descriptifs du terrain sur un support approprié quel que soit le mode d’établissement.
Établi par « dessin du trait », sa précision d’exploitation est au mieux de 0,1mm, valeur qui
conditionne en amont la précision des observations (à l’échelle 1/1.000 les dimensions du
terrain inférieures à 10 cm ne peuvent être représentées) et en aval leur exploitation (à
l’échelle 1/1.000 il est illusoire d’espérer évaluer une distance du terrain à mieux que le
décimètre) ;

+ Le plan numérique est le fichier informatique des coordonnées des points et des
éléments descriptifs du terrain, quel que soit le mode d’établissement ; ce fichier autorise le
dessin du plan à différentes échelles à l’aide de traceurs de Dessin Assisté par Ordinateur
(DAO), la précision, indépendante de l’échelle, étant au mieux celle de la saisie des données ;

+ Le plan numérisé est un plan numérique dont une partie des données provient d’un
plan graphique.

L’appellation plan topographique s’applique généralement au plan qui représente les


éléments planimétriques apparents, naturels ou artificiels, du terrain et porte la représentation
conventionnelle de l’altimétrie ; il a une qualité géométrique, c'est-à-dire un degré
d’adéquation aux besoins exprimés ou implicites de la géométrie d’une image par rapport au
système de référence utilisé.

I-1-4 Projets d’aménagement

Ce sont les projets qui modifient la planimétrie et l’altimétrie d’un terrain : aménagements
fonciers comme le remembrement avec les travaux connexes, lotissements avec l’étude de
Voirie et Réseaux Divers (VRD), tracés routiers et ferroviaires, gestion des eaux : drainage,
irrigation, canaux, fossés, etc.

I-1-5 Implantations

Les projets d’aménagement sont des « produits intellectuels », établis généralement à partir de
données topographiques, qui doivent être réalisés sur le terrain. Pour ce faire, le topographe
implante, autrement dit met en place sur le terrain, les éléments planimétriques et
altimétriques nécessaires à cette réalisation.

I-1-6 Suivi et contrôle des ouvrages

Les ouvrages d’art une fois construits demandent souvent un suivi, c'est-à-dire une
auscultation, à intervalles de temps plus au moins réguliers suivant leur destination : digues,
2
ponts, affaissements, etc. Les travaux topographiques correspondants débouchent
généralement sur les mesures des variations des coordonnées XYZ de points rigoureusement
définis, suivies de traitements numériques divers constatant un état et éventuellement
prévoyant une évolution.

Les travaux topographiques sont très informatisés, à la fois par des progiciels, programmes
standards répondant à des besoins prédéfinis auxquels l’utilisateur doit s’adapter, et par des
logiciels, programmes spécifiques adaptés à aux besoins propres de l’utilisateur.

Les bases de Données (BD) topographiques sont des structures informatiques de données
numériques qui permettent de recevoir, stocker et diffuser les résultats des travaux et projets :
BD = Banque de Données + Système de Gestion de Base de Données (SGBD).

I-2. COORDONNEES GEOGRAPHIQUES ET ALTITUDES

I-2-1 Coordonnées géographiques

L’hypothèse de la sphéricité de la terre, due aux réflexions philosophiques des Grecs sur la
forme des corps, date du Vème siècle avant notre ère, faisant suite aux cosmologies mythiques
des peuples du bassin méditerranéen.

La géodésie est la science qui a pour but de déterminer la forme et les dimensions de la terre,
d’étudier le champ de la pesanteur, ainsi que leurs variations ; c’est aussi l’ensemble des
techniques qui permettent de déterminer les positions planimétriques et altimétriques des
points géodésiques et des repères de nivellement.

La surface topographique, limite entre la terre solide et l’atmosphère ou les océans, est, à une
dizaine de kilomètres près, proche d’un volume mathématique connu : l’ellipsoïde de
révolution, volume engendré par une ellipse tournant autour de son petit axe.

Nord

b
a

Sud

Figure 1.1 ellipsoïde

Au Maroc, le modèle mathématique utilisé est celui de Clarke 1880 de l’Institut


Géographique National (IGN) défini par son demi grand axe, à savoir a = 6.378.249,2 m et
a−b 1
=
son aplatissement a 293,4660208

3
Le méridien géodésique est le plan contenant le lieu et le petit axe de l’ellipsoïde de
référence ; par extension, son intersection avec l’ellipsoïde.

Les coordonnées géographiques d’un point M, qui permettent de le positionner sur


l’ellipsoïde, sont : la longitude géodésique notée λ, la latitude notée φ et la hauteur
ellipsoïdale notée h.

-La longitude géodésique λ : c’est l’angle du méridien du lieu avec le méridien origine
(méridien de Greenwich).

-La latitude géodésique φ : c’est l’angle que la normale en point à l’ellipsoïde avec le plan de
l’équateur, ce dernier étant le plus grand cercle de l’ellipsoïde dont le plan est perpendiculaire
à la ligne des pôles ; habituellement, la latitude est comptée de -100 grades à +100 grades ou -
90° à + 90° du sud au nord, le parallèle du point M est le cercle intersection de l’ellipsoïde
avec le plan perpendiculaire à l’axe des pôles contenant le point.

-La hauteur ellipsoïdale h :( voir chapitre des altitudes)

Parallèle de M Nord

Méridien origine
M
Méridien de M

Equateur

Sud
Figure 1.2 Cordonnées géographiques

I-2-2 Altitudes

Une surface de niveau est une surface équipotentielle de la pesanteur qui a une valeur unique
pour la fonction « potentiel de la pesanteur » de la forme :
dm 1
w=g .∫ + ω² .( x ²+ y ²)
r 2 . Normale à toutes les verticales, ce n’est pas une surface à g
constant.

Deux surfaces de niveau, même très voisines, n’ont aucun point commun ; leur espacement
varie d’un endroit à l’autre selon les variations d’intensités du champ de la pesanteur ; elle se
rapproche quand g augmente.

4
B

A’

B’

A Figure 1.3. Surfaces équipotentielles

La dénivelée ∆HAB, entre deux points A et B appartenant à des équipotentielles (fig. 1.3),
obtenue en sommant les différences des hauteurs successives mesurées dépendrait, par
conséquent, du chemin suivi : AA’ pour le chemin A→A’→B et BB’ pour A→B’→B ; pour
palier à cet inconvénient, les altitudes sont définies à partir du travail effectué contre la
B
pesanteur par l’unité de masse de A à B, soit :

w AB = A g .dH

Cette côte géopotentielle, indépendante du trajet suivi, est calculable en sommant les produits;
valeur locale de g par dénivelée élémentaire mesurée dh.

La surface équipotentielle choisie comme origine des altitudes, appelée géoïde, est une
surface proche de « Niveau Moyen des Mers », irrégulière et inaccessible à l’observation,
dont le modèle mathématique le plus proche est l’ellipsoïde.

Afin d’exprimer les altitudes sous la forme pratique de distances verticales au géoïde, la côte
géopotentielle est divisée par une valeur de l’accélération de la pesanteur ; le choix de cette
valeur a généré en France deux types d’altitudes lors des observations successives du
nivellement général.

-Les Altitudes orthométriques de l’ancien réseau, ainsi qualifiées par M. Lallemand,


Directeur du Service de Nivellement à l’époque, parce qu’elles représentaient les distances
verticales au géoïde, bien que g soit une valeur théorique du champ ;

-Les altitudes normales (IGN 1969 et IGN 1978) pour lesquelles g est la valeur du champ
normal sur la verticale H des points au dessus de la surface de référence de ce système
d’altitudes, appelée quasi-géoïde, très proche au géoïde (fig.1.4).

Surface topographique

H h Géoïde

N
Océans

Figure 1.4 surfaces

5
I-2-3 Concepts et définitions des altitudes

1.2.3.1 Introduction :

Par définition, tous les points situés sur la même surface équipotentielle sont dits à la même
altitude. La distance suivant la verticale entre deux surfaces équipotentielles n’est pas
constante, ce qui est constant c’est le travail requis pour faire passer une masse unitaire d’une
surface équipotentielle à une autre. Le potentiel de la pesanteur W qui spécifie chaque surface
équipotentielle, constitue la troisième dimension du système de MARUSI (φ, λ, w).

Parmi les altitudes, on trouve l’altitude dynamique, l’altitude orthométrique et l’altitude


C
H=
normale dont la forme générale est : G C : côte géopotentielle
G : intensité de la pesanteur

La différence entre ces altitudes réside principalement dans le choix de l’intensité de la


pesanteur G, qui détermine le système des altitudes.

1.2.3.2 Côte géopotentielle :

Les altitudes peuvent être définies de différentes manières. Théoriquement le système le plus
exact est celui qui contourne le problème géométrique et définit l’altitude d’un point en
fonction du potentiel de la pesanteur : Deux points ont la même altitude s’ils sont situés sur la
même surface équipotentielle.

Soient deux point A et B situés sur deux surfaces équipotentielles W A et WB. On appelle
différence d’altitude entre A et B, en système géopotentiel, la quantité ΔWAB telle que :
ΔWAB = WB - WA
Cette relation décrit d’une façon intrinsèque et rationnelle « l’altitude ». Cependant, cette
dimension n’est pas mesurable. Si l’on adopte une surface équipotentielle W o comme
référence par : CA = WA – Wo et CB = WB – Wo ; C est appelée la côte géopotentielle.

La différence entre les côtes géopotentielles est obtenue par la relation suivante :
ΔCAB = WB - WA = ΔWAB
1.2.3.3 Altitude dynamique :

Pratiquement la côte géopotentielle ne représente pas d’intérêt, car tous les travaux
d’aménagement exigent que l’on utilise un système d’altitude linéaire, lié à un datum concret ;
pour ceci on considère que la surface équipotentielle de référence Wo épouse parfaitement la
surface de niveau moyen des mers. Par développement en série de Taylor de W(h) et sachant
que les dérivées de W sont évaluées par rapport à la surface W o (ou h = 0, h étant la distance
linéaire verticale mesurée à partir de Wo) nous obtenons :

w (h )=w (ho )+ ( δwδh )


wo
×(h−h o )+ ( δ²w
δh² )
×(h−ho )2 + .. .
wo

Or w ( ho ) =w o . Et si de plus nous négligeons les termes supérieurs au premier ordre, cette


relation devient :

6
w (h )=w (ho )+ ( δwδh )
wo
×(h−h o )

Or :
( δwδh )
wo =g g : la pesanteur

Et au voisinage de w o : w ( h )−w ( ho ) = dC et h – ho = dh
Donc : g . dh = dC
En considérant la valeur de g à la latitude 45 degrés, l’intégrale de cette dernière expression

{
ΔH:différence d'altitude dynamique
ΔC
ΔC: différence de côte géopotentielle
ΔH = G: module de la pesanteur à la latitude ϕ= 45 °
donne : G
Le nouveau système ainsi obtenu est appelé système des altitudes dynamiques. Mais
malheureusement ce système comme le précédent, n’a pas de signification géométrique
évidente : l’altitude dynamique ne peut être obtenue par des opérations de mesures linéaires
verticales sur des mires graduées. Ce système ainsi que celui de côte géopotentielle servent
pour solutionner d’autres problèmes d’ordre physique.

1.2.3.4 Altitude orthométrique :

A
W

dl dh° * g’

B Wo
A’

Figure 1.5 différence d’altitude dynamique


Les surfaces équipotentielles ne sont pas parallèles. Considérons la figure 1.5, la ligne de
force en A intersecte la surface équipotentielle W o en A’. La somme des éléments linéaires
verticaux mesurés entre les surfaces équipotentielles W à partir d’un point B appartenant à la
surface équipotentielle Wo est différente de la distance verticale AA’.
Nous pouvons établir une relation entre l’élément dl et son équivalent dh° ; si on connaît
l’intensité de la pesanteur g à la surface où l’on a mesuré dl et l’intensité moyenne g’ de la
pesanteur le long de la ligne AA’ comme suit :

dh° =
g
g'
dl( )
1 B ΔC
ΔH oAB =
g'
∫ A
g .dl= AB
g'
L’intégrale de cette expression donne :

ΔH oAB =
∑ gi ×dli
Où encore si nous connaissons les valeurs discrètes : g'

7
ΔH oAB est appelée différence d’altitude orthométrique.
Les dl pourraient être obtenus par nivellement géométrique en prenant soin de mesurer g.
Quant à g’ elle est estimée selon une certaine hypothèse où approche faite sur son gradient
vertical (g’ ne peut pas être obtenue directement). Le plus pratique des systèmes
orthométriques développés est celui de HELMERT ; ce système est basé sur le gradient
∂g
=−0,0848 mgal/m
gravité de PREY-POINCARE tel que : ∂ h
En supposant une densité homogène le long de la ligne de force au point A, g’ est obtenue
ΔC AB
ΔH oAB =

par :
( ∂∂ gh ). h2
g'=g +
ainsi la formule devient :
[ ( ) ]
g+
∂g
∂h
×
h
2
ΔH oAB : Différence d’altitude orthométrique entre A et B ;
ΔC AB : Différence de côte géopotentielle entre A et B ;
g : Magnitude de la pesanteur en A mesurée à la surface terrestre ;
∂g
∂ h : Gradient vertical de la gravité.

1.2.3.5 Système de Molodenski et système de Hirvonen :

Ces systèmes sont appelés aussi des altitudes normales. La surface de référence dans le
système Molodenski et appelée quasi-géoïde qui est généralement une surface mathématique.
Les altitudes normales sont calculées le long de la ligne de force de la gravité normale.
L’altitude normale est donnée par la relation suivante :
1 A CA
HN
A= ∫
γ A surface équipotentielle
g×dl=
γA

γ A : Magnitude de la gravité normale moyenne entre l’ellipsoïde moyen de référence et le


télluroïde ;
HN A : Altitude normale de A ;
CA : Côte géopotentielle du point A.

La différence entre le système de Molodenski et le système Hirvonen réside dans la


détermination de γA.
γ 0,A
γM
a (
A =γ 0,A − 1+m+ f . cos2 ϕ A ) ×h A
Molodenski : ;
γ 0,A
γH
A =γ 0,A − 1
3
(1+m+ 12 e²sin² ϕ A +10
−4
)×h A

Hirvonen : ( a²b ) avec


γ 0 , A =978031 , 8×[ 1+ 0 , 0053024×sin² ϕ A −0 , 0000059×sin² 2 ϕ A ]

Où :
a : demi grand axe de l’ellipsoïde de référence ;
b : demi petit axe ’’ ’’ ’’ ;
f : aplatissement ;
e : 1ère excentricité ;
φA : la latitude géodésique ;

8
hA : altitude observée en A
γ 0,A : Gravité normale sur l’ellipsoïde du point A de φ Elle est exprimée en mgal ;
A.

m : constante = 0,0033 pour l’ellipsoïde moyen de référence.


I-3. SYSTEMES DE PROJECTION

I-3-1 Caractéristiques générales

Les globes terrestres, qui sont sans doute la meilleure représentation de la terre supposée
sphérique, ne pouvant pas satisfaire les besoins topographiques, les géomètres grecs Thalès et
Anaximandre projetaient les points sur un plan ou une surface développable (cône ou
cylindre) tangents à la sphère, d’où l’appellation « projection ».

En géodésie, un système de projection est un système de représentation plane, correspondance


biunivoque entre un point de l’ellipsoïde et ses coordonnées géographiques φ et λ avec les
coordonnées planes rectangulaires X, Y de ce même point dans le repère orthonormé de la
projection.

L’ellipsoïde n’étant pas développable sur un plan, aucun système de projection ne conserve
les longueurs dans toute la zone concernée ; dans la projection conique de Lambert, par
exemple, les longueurs ne sont conservées que sur deux parallèles.

En un point quelconque, le rapport des longueurs homologues : plan sur l’ellipsoïde n’étant
pas le même dans toutes les directions, un cercle de l’ellipsoïde a pour objet dans le plan de
projection une ellipse appelée indicatrice de Tissot.

Les quelques 200 systèmes de projection peuvent être classés en trois groupes :

-Les systèmes conformes qui conservent les angles et ont une indicatrice
circulaire : ce sont les plus utilisés.

-Les systèmes équivalents qui conservent les superficies, mais pas les angles.

-Les autres systèmes, encore appelé projections aphylactiques, qui ne sont ni conformes, ni
équivalents.

I-3-2. Les systèmes Lambert

1.3.2.1. La projection

En 1772, J-H. Lambert publia les bases mathématiques d’une projection conique conforme
que l’on peut schématiser par le développement en plan d’un cône de sommet S tangent à
l’ellipsoïde le long d’un parallèle origine de Latitude géodésique φo (fig.1.7).

Les méridiens sont des droites concourantes en S, sommet du cône et image du pôle; l’angle γ
du méridien de longitude λ est appelé convergence des méridiens.

Les parallèles sont représentés par des cercles concentriques de centres S et de rayon R, ces
derniers étant calculés de manière que la représentation soit conforme ; la longueur du
parallèle origine est conservée dans la projection, c’est le cercle isométrique central.

9
S
S

Nord γ
Ro
R
M m
N
No
Mo

φ
mo
λ

Sud O E

Figure 1.7 : projection Lambert

L’image m dans le plan du point M de l’ellipsoïde est définie par ses coordonnées polaires de
pôle S et axe SO : γ = (λ – λo) x sin φo, avec λo est la longitude origine et R = Sm ; les
coordonnées cartésiennes E et N, ou coordonnées rectangulaires X et Y dans le repère
orthonormé, en découlent.

La transformation de cordonnées géographiques en coordonnées rectangulaires Lambert


s’effectue selon l’algorithme :

-excentricité :
e=
√ a²−b²

=
a−b
a √
. 2−
a−b
a ; ( )
a
N o=
-grande normale di parallèle origine : √ 1−( e . sin² ϕ )2 ;
ko . N o
So =R o =
-rayon du parallèle origine dans la projection : tg ϕ o ;
Le facteur ko, constante de la projection, réduit l’altération des longueurs le long du parallèle
origine.

-latitude isométrique Lo du parallèle origine de latitude φo, encore appelée latitude croissante
ou variable de Mercator, qui traduit la conformité de la projection :

( π ϕo
) ( )
e 1+e . sin ϕ o
Lo =lntg + − .ln
4 2 2 1−e . sin ϕ o

( L . sin ϕ )
o o
-constante : C = Ro e
-latitude isométrique L pour la latitude φ :

L=lntg (π ϕo
+
4 2
e
− .ln
2 ) 1+e . sin ϕ
1−e . sin ϕ ( )
10
−( L . sin ϕ o )
- R=C . e ;
-coordonnées Lambert : E = Eo + R sin γ, N = No + Ro – R cos γ.

La précision des coordonnées géodésiques dépend essentiellement de celle des coordonnées


géographiques, un arc de cercle de 1″ de latitude générant sur le terrain une distance de
l’ordre de 30 m.
La transformation inverse, coordonnées géodésiques EN en coordonnées géodésiques λ et φ
est calculée par les formules suivantes:
X− Xo
γ = arctan
Ro−( Y −Y );
- o

γ
λ=λ o +
- sin ϕ o ;


- R= ( X−Xo ) + [ Ro−( Y −Yo ) ] ;
2 2

1 R
L=− . ln
- sin ϕ o C;

L=lntg ( π4 + ϕ2 )+ 2e .ln 1+e . sinϕ


1−esinϕ . Équation résolue par calculs itératifs, (voir cours des
Mathématiques : calcul des approximations itératives).

I-3-3 Projection UTM (Universal Transverse Mercator)

Étudié initialement par Lambert, appliquée à l’ellipsoïde par Gauss, utilisée en Allemagne
sous l’appellation de « Projection de Gauss Kruger », elle a été codifiée vers 1950 aux États-
Unis dans un but militaire et adoptée depuis par de nombreux pays.

La projection de Mercator étant le développement d’un cylindre tangent à l’ellipsoïde le long


de l’équateur, la projection de Mercator transverse et le développement d’un cylindre tangent
à l’ellipsoïde le long d’un méridien.

La terre est divisée en 60 fuseaux identiques, d’où la qualification « Universal », de 6° de


longitude, soit 3° de part et d’autre du méridien central représenté par une droite
perpendiculaire à l’équateur rectiligne ; la projection étant conforme, l’aspect des méridiens et
des parallèles est celui de la figure 1.8.
Nord
N

E

Sud
Figure 1.8 : projection UMT
La numérotation des fuseaux croît d’Ouest en Est ; le Méridien de Greenwich forme la limite
entre les fuseaux 30 et 31, ce qui fait que la France est concernée par les fuseaux 30, 31, 32.

11
En Europe, les coordonnées UTM sont rapportées au Réseau Géodésique Unifié (RGEU)
appuyé sur l’ellipsoïde de Hayford, ayant sa surface de contact en Europe Central et le
méridien international comme origine.

I-4. OBSERVATIONS TOPOGRAPHIQUES

En topographie, les observations s’appliquent à des longueurs généralement inférieures à


quelques milliers de mètres et par conséquent contenues dans les polygonales formés par les
points de canevas géodésiques et de nivellement. Dans ces limites, les images topographiques
des points S, A, B du terrain (fig. 1.9), sont les points s, a, b projections orthogonales suivant
des verticales rectilignes et parallèles sur le plan horizontal, ou plan topographique, d’altitude
zéro ; un point du plan est donc l’image unique de tous les points situés sur sa verticale.

Zénith R
ΔT
Dd A
V
T î Dh
∆ZSA

S B

Plan topographique
a
Do
Y
Â
s b
X

Figure 1.9 : observations topographiques

Le positionnement des s, a, b est assuré en planimétrie par leurs coordonnées rectangulaires X


et Y dans le système Lambert et en altimétrie par leurs altitudes dans les systèmes IGN
mesurées suivant les perpendiculaires au plan de projection et pour cela désignées par la lettre
Z comme un repère affine.

Pour un chantier isolé de faible étendu, le topographe peut aussi situer les points dans un
repère orthonormé local sommairement orienté par rapport au nord et choisi un plan de
référence horizontal d’altitude arbitraire.

Dans cet environnement simplifié, les observations topographiques sont classées en quatre
catégories.

12
I-4-1. Angles (voir chapitre II)

Les angles sont mesurés à l’aide d’un théodolite T en station à la verticale de S, toutes
les visées d’un même plan vertical ayant la même image topographique.

On distingue :
-L’angle horizontal, ou azimutal, Â de deux visées ⃗

TR et TB qui est l’angle de leurs
représentations topographiques sa et sb, autrement dit le rectiligne du dièdre des plans

verticaux ; l’angle horizontal Â=(⃗ sa , sb) est mesuré sur le cercle horizontal du théodolite
dans le sens des aiguilles d’une montre ;
-L’angle vertical d’une visée, ⃗ TR par exemple, est généralement l’angle zénithal V^ compté
de 0 à 200 grades à partir du zénith de la station, mesuré sur le cercle vertical ou éclimètre du
théodolite ; l’angle d’inclinaison î, encore appelé site, est l’angle de la visée avec l’horizontal
positif pour une visée vers le haut, négatif pour une visée vers le bas, complètement à l’angle
π
^ ( V^ + ^i = )
droit deV 2 .

I-4-2. Distances (voir chapitre III)

La distance directe Dd nommée aussi distance suivant la pente D p etc. est la longueur du
segment de droite joignant deux points de l’espace, un distancemètre placé en T et un
réflecteur en R à la verticale de A par exemple.

La distance horizontale Dh à l’altitude de T, projection orthogonale de Dp dur le plan


horizontal de T, résulte généralement d’un calcul de réduction des observations.

La distance Do réduite à l’ellipsoïde est différente de Dh lorsque la précision des mesures


oblige à tenir compte du fait que les verticales ne sont pas parallèles mais convergent au
centre de la terre ; Do est plus petite que Dh pour les distances mesurées au dessus de la
surface zéro, plus grande dans le cas contraire.

La distance D réduite au système de projection est obtenue en corrigeant Do de l’altération


linéaire.

I-4-3 Dénivelées (voir chapitre IV)

La dénivelées entre deux points S et A par exemple est la différence des altitudes de ces deux
points ; c’est une valeur algébrique, dont le signe dépend du sens de parcours :
ΔZ SA =( Z A − Z B )=−( Z S − Z A )
Elle est mesurée par le nivellement géométrique ou trigonométrique à l’aide d’un niveau, d’un
théodolite ou d’un tachéomètre (voir chapitre du nivellement).

I-4-4 G.P.S (Global Positioning System)

13
C’est un système de radio positionnement mondial par satellites, utilisé initialement pour la
canevas ; il permet désormais la détermination des points de détail en X, Y, Z.

I-5 TEORIE DE PRECISION (Précision des observations)

I-5-1 Introduction

Mesurer une quantité c’est la comparer à une même quantité à même espèce choisi et exprimé
par un nombre ; le rapport entre la longueur de la quantité mesurée à celle de l’unité.
Si l’on répète la mesure d’une même quantité dans des conditions apparemment identiques,
on obtient des résultats voisins mais différents présentant une certaine dispersion. S’il existe
des vérifications théoriques, les résultats des mesures ne l’est satisfont pas d’une même façon
parfaite (exemple : fermeture d’un triangle).

e = valeur exacte – valeur mesurée (donnée par expérience)

On appelle erreur de mesure, l’écart connu ou inconnu entre la valeur exacte de la quantité
mesurée et la valeur obtenue par expérience. Or la valeur exacte de la quantité mesurée n’est
pas connue ; le but des mesures effectuées est d’obtenir pour la quantité mesurée une valeur
qui s’approche le mieux possible de sa valeur exacte, comptes tenus des conditions dans
lesquelles sont effectuées ces mesures et l’instrument utilisé.

Pour y arriver l’observateur doit multiplier les mesures c'est-à-dire qu’il effectue un nombre
de détermination supérieur aux besoins mathématiques de la solution (exemple : la
détermination d’un point topographique par la méthode de relèvement, il faut qu’il y ait un
surplus de trois points visées au minimum) ; on dit qu’il effectue des observations
surabondantes.

L’observateur est amené à répondre sur trois questions suivantes :

1- A partir de l’ensemble des mesures effectuées, quelle valeur faut il adopter pour la
quantité qu’il s’agissait de mesurer ?
2- Qu’elle est la précision des mesures effectuées ?
3- Qu’elle est la précision du résultat adopté ?

Il y a des observations directes et les observations indirectes ;

a/ Les observations directes : Ce sont des observations qui permettent de donner directement
la valeur de l’inconnu à mesurer en comparant celle-ci à l’unité par juxtaposition et lecture à
l’aide d’instrument approprié (exemple : un ruban → distance ; un théodolite → un angle).

b/ observations indirectes : c’est le cas ou les inconnues ne sont pas directement mesurables ;
exemple : surfaces, coordonnées d’un point etc.. Mais ces inconnues peuvent se déduire de la
mesure directe d’un certain nombre de grandeur qui peuvent être d’espèces différents.

On appelle L1, L2, L3,…., Ln les quantités ou observations pour déterminer les inconnues X, Y, Z
….

14
{ {
X=g1 ( L1 ,L2 ,L3 ,. .. ) L1= f 1 ( X,Y,Z,. . .)
Y =g 2 ( L1 ,L 2 ,L 3 , .. .) L2= f 2 ( X,Y,Z, .. .)
( 1 ) Z=g3 ( L1 ,L2 ,L3 ,. .. ) ( 2 ) L3=f 3 ( X,Y,Z, . .. )
. .
. .
. Ln=f n ( X,Y,Z, .. .)
Par conversion en équations d’observations⇒
On a un système de n relations ; les inconnues sont liées aux grandeurs auxiliaires mesurées
par des relations mathématiques bien définies.

Chaque observation fournie une relation ; les équations du système (2) sont appelées relations
d’observations ; les fonctions fi qui lient X, Y, Z s’obtiennent par une étude théorique du
problème.

En général, on dispose d’un nombre d’observations supérieur à celui des inconnues, on dit
que le nombre des observations est surabondant ; dans ce cas le système (1) ne peut se déduire
du système (2) qu’en faisant appelle à une certaine hypothèse (la solution est dans les
principes des moindres carrées.

I-5-2 Équations de condition

Des lois mathématiques ou logiques simples imposent souvent aux inconnues des angles d’un
triangle égale à 200 grades ; l’altitude de départ et d’arrivée d’un nivellement en boucle fermé
doit être la même. Les formules mathématiques qui expriment ces vérifications sont appelées
des équations de conditions.

I-5-3 Classification des erreurs

De cette classification, il faut éliminer les erreurs grossières ou fautes qui sont dues à
l’inattention ou à la fatigue de l’opérateur, d’où la nécessité absolue de ne jamais se fier à une
observation donnée et de la contrôler obligatoirement en répétant les mesures.

A/ Erreurs systématiques

On appelle erreur systématique toute erreur de cause inconnue dont on peut éliminer
l’influence soit par le calcul soit par une méthode opératoire appropriée. Les erreurs
systématiques sont dangereuses parce qu’elles ne sont pas mise en évidence par une répétition
des mesures et parce qu’elles influent les résultats toujours dans les même sens par effet
d’accumulation.

On peut dire qu’une erreur systématique et celle dont l’effet se répète d’une manière
constante ; puisqu’elle obéit à une loi connue, on peut la calculer donc on peut l’éliminer.
Exemple : qu’elles sont les erreurs systématiques dans la mesure d’une distance par une
chaîne ou ruban.

1- Erreur de l’étalonnage.

Pour connaitre la longueur d’une chaine on la compare à celle d’une base d’étalonnage
mesurée avec une précision.

15
Base AB = 20 m
A B

Chaîne CD = 20,005 m
C D
H
La chaine CD ci-contre mesure en réalité 20,005 m, il faut donc faire subir aux mesures
une correction positive de +5mm, soit 2,5 cm pour une portée de 100m.
2- Erreur de dilatation.

La longueur L de la chaîne varie avec la température, le coefficient de dilatation de l’acier est


1 L
λ= =1,25 . 10−5
80 . 000 La chaine s’allonge de 80 . 000 m lorsque la température augmente de
1° (degré) ainsi la chaine de 20 m, étalonnée 10 °C est utilisée à une température de 35 °C
(35 ° C−10 ° C )×20
dl= =0,006m=6mm
subit un allongement 80 . 000 ;
Soit lo, la longueur de la chaine à une température de 20°C à la température t, la longueur sera
l = lo.(1 + λ.Δt).

ed = 1,25.10-5 (t - to).lo

3- Erreur d’élasticité.

Lorsqu’on mesure une tension sur une chaîne d’acier, ce dernier prend un allongement
élastique qui s’annule lorsque la tension cesse d’agir.

l
σ σ

F
σ 
S

4- Erreur de la chaînette.

T
T
A
B
O

P: poids de la chaîne
x P²L L: longueur de la chaîne
Y = a . ch C c=
a 24T² T: tension appliquée au moment de la mesure

5- Erreur de l’alignement.

16
L L’
α h
A C
H
On mesure L + L’au lieu de AH + HC
L’erreur commise sur la mesure est : ε = AH – L = L.cosα – L = L.(cosα – 1)

Cette erreur a un caractère accidentel.


B/ Erreurs accidentelles

Ce sont des erreurs qui subissent quand on a bien pris soin d’éliminer les fautes et les mesures
systématiques ; elles sont dues au hasard. Ces erreurs sont dues à l’influence d’une multitude
de facteurs échappant de tout contrôle et variant d’une mesure à l’autre :

- Jeux des organes des instruments ;


- Variations physiologiques des sens de l’opérateur ;
- Modifications du milieu ambiant (incontrôlable).

On considère comme accidentelles des erreurs dont la grandeur ne peut être ni calculée ni
prévue à l’avance ; elles présentent le caractère essentiel de grandeurs aléatoires ; on constate
alors que :

1- Les erreurs accidentelles sont petites ;


2- Les plus petites en valeur absolue sont les plus nombreuses ;
3- Il y a autant de positives que les négatives.

B-1 Loi de répartition des erreurs accidentelles

Supposons qu’on est répété N fois la mesure d’une même quantité dans des conditions
identiques et l’absence des erreurs systématiques, alors on peut adopter comme résultat la
valeur de la moyenne arithmétique.

Calculons les écarts de chaqu’une des mesures avec la moyenne arithmétique adoptée, ces
écarts sont les erreurs accidentelles notées ea telles que : L – Li = vi
L est la moyenne arithmétique

B-2 Répartition graphique de ces écarts

1- On se fixe un intervalle a (judicieusement choisi) et on répartit les écarts v i par classe


d’amplitude a

n8 n7 n6 n5 n1 n2 n3 n4

-4a -3a -2a -a 0 a 2a 3a 4a

ni : nombre des écarts vi compris dans chaque classe d’amplitude a ; ∑ ni=N =[ n ]

17
ni
f i=
2- On calcul pour chaque intervalle le rapport N , qu’on appelle fréquence relative
n ∑n
à l’intervalle considéré.
( )
∑ f i =∑ Ni = N i = NN =1

fi
3- Les rapports a .

B-3 Diagramme des fréquences :

f1

a

-7a -6a -5a -4a -3a -2a -a 0 +a +2a +3a +4a +5a +6a +7a

fi
×a=f i
L’intervalle d’un rectangle a ; la somme des surfaces de tous les rectangles est
égale à :∑ f i =1
Remarque : L’intervalle « a » adopté pour définir les classes de répartition a été choisi
arbitrairement ; nous aurions pu le choisir plus petit, ceci nous aurait renseigné d’une
manière plus précise sur la loi de répartition.

B-4 Courbe de Gauss :

Si l’on répète indéfiniment le nombre des mesures et si l’on fait tendre a → 0 , le


diagramme des fréquences passe d’une ligne brisée à une courbe continue qui porte le
nom de courbe de Gauss.

L’équation de cette courbe est comme suit:


y=lim
a→0
f
a ( )
=k×e−h²x² = ϕ( x )
appelé
fonction de fréquence.

Cette fonction est conforme aux constations expérimentales faites à propos de la


répartition des erreurs accidentelles ea.

1- Symétrique par rapport à la valeur 0.

18
2- La fréquence des erreurs est d’autant plus faible que la valeur absolue est grande.

y = φ(x) dp

a x x+dx b
Si l’on considère un intervalle infiniment petit dx on constate que la fréquence est donnée par
l’aire hachurée.

On peut assimiler la fréquence à une probabilité et dire que la probabilité pour que l’erreur
soit comprise entre x et (x+dx) est donnée par dP = φ (x) dx ;
b
Pa,b =∫ ϕ( x ). dx
a ;
+∞
P−∞ ,+∞=1=k. ∫ e
−h²x² dt
.dx ⇒ dx=
−∞ ; on pose hx = t h ;
+∞
k 2k +∞ −t²
P−∞ ,+∞= . ∫ e . dt=1= ∫ e . dt
−t²

Donc :
h −∞ h 0
+∞
∫ e−t² .dt= √2π 2× × √ =1⇒ k=
k π h
0 et h 2 √π
h −h²x²
ϕ ( x )= e
√ π h : module de précision

B-5 Précision : Erreurs apparentes – Erreurs vraies

Le terme précision ne s’applique qu’à des mesures non entachées d’erreurs systématiques ; la
précision est donnée à la valeur de mesures correctes et ne dépend que des erreurs
accidentelles.

On l’exprime en général par l’intermédiaire d’une évaluation moyenne des erreurs


accidentelles.
19
La précision des mesures ne peut être considérée comme définitivement connue qu’après les
exploitations des résultats.

*Erreurs vraies : e = valeur exacte – valeur observée (mesurée)

*Erreurs apparentes : v = valeur adoptée – valeur mesurée

L’erreur apparente est toujours calculable, alors que l’erreur vraie ne l’est pas.
*Erreurs – Écarts – Résidus (sont synonymes)

Les écarts et résidus sont des appellations utilisées de préférence pour désigner l’erreur
apparente notée v ; on admettra que toutes les erreurs soient très petites et on les considèrera
comme des infiniment petits de 1ere ordre par rapport à la quantité mesurée et nous admettons
que les infiniment petits de second ordre sont négligeables, mais leur somme ne l’est pas s’ils
sont de même signe.

B-5-1 Erreurs accidentelles des mesures directes

B-5-1-1 Mesure de même précision

On appelle mesures de même précision des mesures effectuées dans des conditions
comparables avec des instruments ; donc deux mesures sont de même précision lorsqu’on a
aucune raison de préférer l’une de l’autre.

B-5-1-2 Moyenne arithmétique

Une quantité X mesurée n fois : Xi ; de même précision.

x 1 + x 2 + x3 +. .. .+ x n
X=
On adoptera : n ;
v 1 =x−x 1
v 2 =x−x 2
¿ v 3=x−x 3 n n
. .. .. . .. .. ..... .. ..
∑ v i= [ v ] =nx−∑ x i =nx−nx =0
¿ v n=x−x n ; i=1 i=1 ;

En conséquence la somme algébrique des résidus est nulle ; si on a choisi pour X la moyenne
arithmétique des valeurs observées Xi, la somme des écarts vi est nulle et réciproquement si
on démontre que la somme des v i est nulle alors la valeur adoptée est la moyenne
arithmétique.

B-5-1-3 Minimum de la somme des carrées des résidus

∑ v 2i =[ vv ]=( x−x1 )2+( x−x 2 )2+. .. .+( x−x n )2


∂ [ vv ]
=0
Si on veut le minimum de cette expression, il faut que dx ;

20
∂ [ vv ]
=2 [( x− x 1 )+( x− x 2 )+. .. .+( x− x n ) ]= 0
c.à.d : ∂x ;
n
⇒x=
∑ xi
2×( nx−∑ x i )=0 ⇔nx=∑ xi
Alors, i =1 n
On dit que la moyenne arithmétique répond aux principes des moindres carrés.

B-5-1-4 Erreurs Moyennes Quadratiques :

Pour caractériser la précision des mesures il faut déduire l’ensemble des erreurs accidentelles
en un nombre qui devait en quelque sorte définir l’unité de mesure des erreurs.
mq² = 1
e2 +e 22 +e 23 +. . .+ e2n [ e . e ]
n
=
n ⇒ √
mq =±

|e 1|+|e 2|+|e3|+. ..+|en|


[e.e]
n ; e : erreur vraie
ma=
On aurait pu adopter n , cette quantité est également une estimation
de l’ordre de grandeur moyen de l’erreur accidentelle, mais elle ne tient pas compte assez des
erreurs à grandes valeurs absolues ; nous utiliserons exclusivement l’erreur moyenne
quadratique qui reflète mieux la quantité des mesures.

Exemple : Une grandeur dont on connaît la vraie valeur a fait l’objet des deux séries de
mesures.
1ére série 2éme série

e e² e e²
−3 9 0 0
+5 25 +1 1
−2 4 0 0
−2 4 −7 49
0 0 -1 1
| | | |
+1 1 +5 25
+2 4 −1 1
−3 9 0 0
−1 1 4 16
0 0 0 0
[|e|] =19 57 [|e|] =19 93

ma = 1,9 ma = 1,9
mq=±

57
10
=±2,4 mq=±
93
10√ =±3,1

En général la formule donnant mq n’est pas applicable parce qu’on ne connaît pas les erreurs
vraies, on est donc amené à chercher une estimation de mq à l’aide des écarts v i qui sont
parfaitement connus.

21
Xm : moyenne arithmétique de mesures de cette grandeur

v i=X m−X i ⇒ X i= X m−v i


e i= X− X i ⇒ e i=( X− X m )+v i
e i . ei =v i . v i + 2v i ( X −X m )+( X −X m )2
[ e ] =[ v ] +n( X−X m )
[ e . e ] =[ v . v ] +2 [ v ] ( X−X m )+n( X −X m )2
Or : [ v ]=0
[e]
X −X m=
Alors : n
2
[e] 1 1 2
[ e . e ] =[ v . v ] + =[ v . v ] + ( e1 + e2 + e3 +. .+ e n )2 =[ v . v ] + [ e . e ] + [ e 1 e2 + .. .+e i e j +. .. ]
et n n n n
Le dernier terme de cette expression est une somme des infiniment petits de second ordre de
signe aléatoire ; cette somme tend vers 0, donc :

[ vv ] = n−1 [ ee ] ⇒ [ ee ]= n [ vv ]
n n−1

n [ vv ]
m 2q = [ vv ] × 1 ⇒ m 2q =
n−1 n n−1

m q =±
√ [ vv ]
n−1

C’est l’écart d’une mesure isolée qui caractérise l’ordre de grandeur de l’erreur accidentelle.

Remarque :

Considérons e i=v i +( X− X m )⇒ ∑ e i=n( X− X m )


(∑ ei ) =n2( X−Xm ) ; en négligeant la somme des termes de 2éme ordre, nous aurons :
2 2

∑ e 2i m 2q
∑ e2i =n2 ( X− X m )
2 2
⇒ ( X −X m ) =
n2
=
n ;
mq
( X − Xm )=±
Donc : √n
B-5-1-5 Propagation des erreurs vraies :

y=f ( X 1 ,X 2 ,X 3 ,. . .. ,X n )
Soit :
X1, X2, ……, Xn étant des quantités mesurées différemment et y est le résultat que nous
cherchons. Supposons que nous connaissons les valeurs exactes des quantités mesurées, nous
pouvons calculer les erreurs vraies e1, e2, e3,…., en.

Les valeurs exactes des quantités mesurées sont comme suit : X 1 +e 1 ;X 2 +e 2 ; . .. .. ;X n +e n

22
La valeur exacte de y est donnée par : y ( 1 1 2 2 3 3 n n)
y +e =f x +e ,x +e ,x +e , .. .. ,x + e
ey étant l’erreur vraie qui entache la valeur y calculée à partir des résultats X1, X2, ……, Xn
∂f ∂f ∂f
y+e y = f ( X 1 ,X 2 ,X 3 , .. . . ,X n )+ e1 + e 2+.. .+ e
fournis par les observations ∂ x1 ∂ x2 ∂ xn n

∂f ∂f ∂f
e y= e1 + e 2+ . ..+ e
∂ x1 ∂ x2 ∂ xn n

B-5-1-6 Propagation des erreurs moyennes quadratiques :

1ére série de mesures des grandeurs de X :


X 11 X 12 X 13 . . .. .. . X 1n ∂f ∂f ∂f
⇒ey = e 11 + e 12 +. . ..+ e
e11 e 12 e13 . . .. .. . e1n 1 ∂ X1 ∂ X2 ∂ X n 1n

2éme série de mesures:


X 21 X 22 X 23 . . .. .. . X 2n ∂f ∂f ∂f
⇒ey = e 21 + e 22 +.. . .+ e
e 21 e 22 e 23 . . .. .. . e 2n 2 ∂ X1 ∂ X2 ∂ X n 2n
……… …….
……… …….
Série r de mesures:
X r1 X r2 X r3 .. .. . .. X rn ∂f ∂f ∂f
⇒ e yr = e r1 + e r2 +.. . .+ e
er1 er2 e r3 .. .. . .. ern ∂ X1 ∂X2 ∂ X n rn

L’écriture matricielle est comme suit :

( ) ( )(
∂f

)
∂ x1 e 11 e12 e13 .. .. e 1n
ey
1
∂f e 21 e 22 e 23 .. .. e 2n
⃗ e y2
e y=

∂f
∂x (
×⃗
E⇔ .. ) = ∂ x2
..
¿ e 31
..
e 32
..
e 33
..
..
..
..
..
e 3n
..
.. .. .. .. .. .. .. ..
e yr
∂f e r1 e r2 e r3 .. .. ern
∂ xr
Donc :

( ) ( )
r
∂f 2 2 2 2 ∂f 2 2
∑ ( e y )2 = [ e y . e y ] = ¿ [ e11 +e 21 +e 31 +. ..+e 2r1 ] + ¿ [ e12 +e 222 +e 232 +.. .+e 2r2 ] +. . .. .. .. .
i=1
i ∂ x1 ∂ x2

( )
∂f 2 2 2 2
( ) ( )[
∂f 2 ∂f 2
. .. .. . .. .+ ×[ e 1n +e 2n +e 3n +. ..+e 2rn ] +2 × e 11 e 12 +e 21 e 22 +. .. ..+er1 er2 ]+. .. . ..
∂ xn ∂ x1 ∂ x2

Comme l’expression [ e 11 .e 12 +e 21 . e 22 +.. .+e r1 . er2 ]→ 0

Alors
( )
[ e y . e y ]=
∂f 2
∂ x1
×[ e 1 .e 1 ]+
( )
∂f 2
∂ x2
×[ e2 . e 2 ] +. .. ..+ ( )
∂f 2
∂ xn
×[ en . e n ]

23
et, l’erreur moyenne quadratique de y s’écrit comme suit :

( ) ( ) ( )
2
∂f 2 ∂f 2 ∂f
m 2y =e . m .q 2y = ×emq 2X1 +
2 2
×emq X +.. .. .+ ¿ emq x
∂ x1 ∂ x2 2 ∂ xn n

C’est la formule de propagation des erreurs moyennes quadratiques ; cette expression


générale est la valeur de l’erreur moyenne quadratique d’une fonction de mesure directe et
indépendante.

B-5-1-7 Erreur moyenne quadratique d’une somme :

Soit : Y = X1 + X2 + X3 + ……… + Xn

Nous connaissons les e.m.q sur X1 ; X2 ; X3 ;… ; Xn telles que : emq1, emq2, emq3, …., emqn

Nous cherchons l’erreur moyenne quadratique sur y (emqy)?


∂y ∂y ∂y ∂y
= = =. .. . .. .= =1
∂ X 1 ∂ X2 ∂ X 3 ∂ Xn
emq 2 =emq 2 + emq 2 + emq 2 + . . . . + emq 2
y x1 x2 x3 xn

√ 2
⇒ emq y =± emq x +emq x +emq x + .. ..+ emqx
1
2
2
2
3
2
n

Si les variables X1 ; X2 ; X3 ;…; Xn ont les mêmes précisions emq1 = emq2 = =....=emqn=emq

Alors :
emq y=±√ n×emq 2 =±emq √ n

B-5-1-8 Erreur moyenne quadratique de la moyenne arithmétique :


n
1
X = ∑ Xi
Soit les variables X1 ; X2 ; X3 ; ……… ; Xn et n i =1
∂X ∂X ∂X ∂X 1
= = =. .. . .. .= =
∂ X 1 ∂ X2 ∂ X 3 ∂ Xn n

( )
2
1
emq 2X =
n [ emq 2x + emq 2x + emq 2x + .. . .+emq 2x
1 2 3 n ]
Si emq = emqX1 = emqX2 = emqX3 = …. = emqXn (même précision)

Alors :
2
1 emq
emq 2X = ×n×emq 2 =
n2
n
Donc :

Aussi :
emq X =±
emq 2
n


emq
√n

Donc :
emq =±
√ [ v.v ]
n-1

24

[v .v]

√ √
[v .v]
2
emq n-1
emq X =± =± =±
n n n . ( n−1 )

Exemple : La mesure répétée a donné des résultats suivants

Distances v v.v

10.295,375 -4 16
10.295,372 -1 1
10.295,369 +2 4
10.295,380 -9 81
10.295,375 -4 16
10.295,368 +3 9
10.295,372 -1 1
10.295,359 +12 144
10.295,380 -9 81
10.295,360 +11 121
[ v ]= 0 10.295,371 [ v ]= 0 [ v . v ] =474

emq=±
√ [ v.v ]
n−1
emq

7,3
√ 474
9
=±7,3mm

emq X = =± =±2,3mm
√n √ 10
Donc : X =10 . 295,371±2,3mm
Exercice :
Les côtés d’une parcelle rectangulaire ont été mesurés à l’aide d’une chaine de
50 m avec une erreur moyenne quadratique emq p= ± 2cm ; on a obtenu les résultats suivants :
a= 347,27m
b= 137,68m
La chaîne utilisée mesure en réalité par contrôle (étalonnage), 49,991m.
a/ quelle valeur faut il adopter pour la surface de la parcelle ?
b/ quelle estimation peut on faire de la précision de cette valeur ?

Solution :
348,27m
a corrigé =348,27m− × 0,009m=348,27 −0,063=348,207m
50
137,68m
b corrigé =137,68m− ×0,009m=137,68−0,025= 137,655m
50
S=aC ×b C =348,333m×137,705m=47 . 932,4346m²

( ) ( ) emq =b ×emq + a ×emq


2 2
∂S ∂S
emq 2S = emq 2a + 2
b
2 2
a
2 2
b
∂a ∂b

25
a c=348,333m→7portées ⇒emq a=±20mm √ 7=±52,9mm
b c=137,705m→ 3portées ⇒ emqb =±20mm √ 3=±34,6mm
emq 2S =( 137,655m )2 ×0,053 2 + ( 348,207 )2×0,0346 2 =198 . 2083m 4
emq S =±√ 201,9025 m4 =±14,08m 2

Donc : S= 47.932 m² ± 14 m²
B-6 Loi de répartition des erreurs accidentelles :

h b −h 2 x2
∫ e dx
√π a
ϕ ( x )=
Nous avons vu au paragraphe B.5 la fonction de fréquence attribuée à la
courbe de Gauss et on dit la probabilité pour que l’erreur soit comprise entre a et b est donnée
par l’expression suivante :
h b −h2 x2
Pa,b = ∫ e dx
√π a
B-7 Espérance mathématique des erreurs accidentelles :

X étant une valeur aléatoire à une dimension ayant pour fonction de fréquence φ(x) ; on
appelle valeur moyenne ou espérance mathématique, la grandeur E(x) notée aussi µ:
+∞ h +∞ 2 2
E( x )=μ=∫−∞ x . ϕ (x ). dx= .∫−∞ x . e−h x . dx
√π
Propriétés :
1- E( k )=k k=constante
2- E( kx )=k . E( x )
3- E [ x+ k ) ] =E( x )+k
4- [ ∑ i ] ∑
E x = E( x i )
5- E [ E( x ) ] =E( x )

B-8 Variance d’une variable aléatoire (σx²) ou emqx² :


2
La variance σ x (emqx2) d’une variable aléatoire x est définie comme étant l’espérance
2 2
mathématique de ( x−E ( x ) ) =( x−μ x ) d’où : var(x)= σ x = (emq 2) = E(( x−E ( x ) ) )
2 2
x
+∞
σ 2x =E [( x−μx ) ]=∫−∞ ( x−μx ) .f ( x ) .dx
2 2

Considérant les propriétés de l’opérateur E, on peut également exprimer la variance sous la


forme suivante :
σ 2x = E [ ( x −μ x )2 ] =E [ x 2 + 2xμ+ μ 2 ] =E ( x 2 )−2 . μ . E ( x )+ E ( μ2 )=E ( x 2 ) −2 . μ . μ + ( μ 2 ) = E( x 2 )−μ2
2 2 2
√ 2 2
Donc : σ x =E [ x ]−( E [ x ] ) ⇒ σ x = E ( x ) −[ E ( x ) ] =emq x

σ x , est appelée aussi déviation standard.

B-8-1 Loi normale ou loi de Laplace-Gauss

26
y= φ(x)

-T -emq µx emq +T

−x²
1 b
P(a≤x≤b )= ∫
emq √ 2π a
e 2emq 2
. dx
(1)

Démonstration :
+∞ h −h²x²
σ 2x =emq 2x =E [ ( x−E ( x ) )2 ]=∫−∞ [ x−E ( x ) ] ϕ ( x ) .dx
2 ϕ ( x )= e
et √π
Si on prend, selon la courbe de Gauss où X est centrée réduite, la valeur de la moyenne ou
espérance mathématique est égale à 0 µ = E(x).
h +∞ 2 -h²x²
σ 2x = ∫ [ x ] e . dx
√ π −∞
Alors :
+∞ h +∞
∫−∞ ϕ ( x ) . dx= √ π ∫−∞ e−h²x² . dx=1
; Selon Gauss (considérée comme démontrée)
Si l’on dérive cette dernière expression par rapport à h on a :

1 +∞ −h²x² h +∞
√π
∫−∞
e +
√π
∫−∞
−2hx²e−h²x² . dx=0
;
dt
dx=
Et si l’on pose t = h.x comme changement de variable, alors : h et l’expression devient
comme suit :
1 +∞ −t² 2 1 +∞ −t² 2h² +∞
h √π
∫ −∞
e . dt −
h √π
∫ t²e −t² . dt =0 ⇔
h √π
∫−∞
e . dt −
√π
∫−∞
x² . e−h²x² . dx =0

+∞ h −∞
∫ e−t²
dt= √ π et emq
2 2
x =σ x =
√π
∫−∞
x²e−h²x² . dx
Comme : −∞
Alors cette dernière l’expression devient :
1 1
. √ π −2 . h. emq 2x =0 ⇔emq 2x =
h √π 2h²


1 1 2σ 2
⇒ emq h =± =σh donc: ϕ ( x ) = .e x

h √2 σ x √ 2π (2)
Ce qui démontre la formule (1)

L’expression (1) est une fonction de probabilité qui dépend de l’e.m.q qui peut varier d’un
échantillon de mesure à un autre.

27
B-9 Tolérances :

Pour un instrument, l’erreur limite de fiabilité est l’erreur limite d’un seul mesurage d’une
valeur donnée de la grandeur à mesurer, effectué dans les conditions déterminées d’emploi de
l’instrument.

En topographie, l’erreur maximale tolérée d’une seule mesure d’une série, appelée Tolérance T
est l’erreur limite définie comme la valeur au-delà de laquelle la probabilité d’obtenir un écart
en valeur absolue dû à des causes fortuites et non à des fautes opératoires est de 1%.

La loi normale donne T = 2,58 e.m.qx.

B-10 Détermination directe d’une inconnue par des observations d’inégale


précision – Moyenne pondérée:

Soit une grandeur X dont on détermine p valeurs x', x'', ….. , x(p) d’égale précision.

Une première série de p1 mesures élémentaires donne :


' '' ( p 1)
x + x 1 +. .. .+ x 1
⇒ x '1 + x ''1 +. . .. .+ x (1 1 ) = p1 ¿ x 1
p
x 1= 1
p1
De même une deuxième série, puis une troisième série permettent d’écrire :

' '' ( p2 )
x 2 + x 2 +. . . . . + x 2 = p2 ¿ x2
(p )
x '3 + x ''3 + . . . . . + x 3 3 = p3 ¿ x 3

Toutes les mesures élémentaires ayant été faites dans les mêmes conditions de précision, la
valeur la plus probable de x est leur moyenne arithmétique.

X=
[x ' '' ( p1 )
1 + x 1 +. .. . .+ x 1 ]+ [ x '
2 ] [
+ x ''2 + .. .. .+ x (2 2) + x '3 + x ''3 + .. .. .+ x (3 3 )
p p
]
p1 + p 2 + p3
n

( p 1× x 1 ) + ( p2 × x 2 ) + ( p3 × x 3 )
∑ pi × xi
X= = i =1 n
p 1 + p2 + p 3
∑ pi
Soit : i=1

X est la moyenne pondérée, les nombres p1, p2, p3 étant les poids des moyennes partielles x1,
x2, x3 ; si σ désigne l’erreur moyenne quadratique de chaque mesure élémentaire, les e.m.q. des
moyennes partielles valent respectivement :
σ σ σ
σ 1= ; σ 2= ; σ 3= ;
√ p1 √ p2 √ p3
σ2 σ2 σ2
p1 = ; p2= ; p3= ;
Soit : σ 21 σ 22 (1) σ 23
Les poids sont donc inversement proportionnels aux carrés des écarts-types.
2 2 2 2 2
L’expression (1) nous permet de conclure que : σ = p1 σ 1 = p 2 σ 2 = p3 σ 3 =Cte=1×σ 0
σ0 : est l’erreur moyenne quadratique à craindre sur une observation fictive de poids 1 ou
l’e.m.q. sur l’unité de poids.

28
Dans le cas général :
 Cas d’observations d’égale précision (pi = 1,∀ i )


emq 0 =σ 0 =±
n−1

n−1√ [ Pvv ]
√ ∑ pi v 2i
Cas ou les observations sont d’inégale précision (pi quelconque)

emq 0 =σ 0 =±
v =X −x i
[ Pvv ]
n−1 √
Avec : i
pi v i = pi X −p i x i ⇒ ∑ p i x i =∑ pi X −∑ p i xi =X ∑ pi −∑ pi x i=X [ P ] −[ PX ] =0
[ PX ]
X=
Car P ;
pi v i v i=( p i X− pi x i ) ×( X −x i ) =p i X 2 −p i x i X − pi x i X + pi xi2

Donc : [ Pvv ] =X 2 [ P ] −2 X [ PX ] + [ PXX ]


∂ [ Pvv ]
=2 X [ P ] −2 [ PX ]= 0
∂X
Pour qu’il y ait un minimum, alors la moyenne pondérée est comme suit :

2 [ PX ] ∑ pi x i
X= =
2[P] ∑ pi
En conclusion, la moyenne pondérée X est une valeur adoptée qui satisfait les principes des
moindres carrés ; [ Pvv ] minimum.

Comme étant :
emq 0 =σ 0 =±
√ pi vi vi
n−1 est l’erreur moyenne quadratique à craindre en une
emq 0
emq X =±
observation quelconque xi et √n est l’e.m.q. à craindre sur les résultats obtenus en
faisant la moyenne arithmétique de toutes les mesures ; alors pour la moyenne pondérée (p i
quelconque), on a :

emq 0 =σ 0 =±
n−1 √
[ Pvv ]

∑ pi v i v i
qui aurait un poids égal à 1.
n−1 √
Erreur moyenne à craindre sur une observation « fictive »

Quelle est la précision sur la moyenne pondérée ?

X=
∑ pi xi
On prend aussi la connotation X pour la moyenne pondérée, on aura ∑ pi
p21 p 22 p2n 1 [ p 2 . σ 2]
σ 2X =
[P] 2
. σ 21 +
[ P] 2
. σ 22 +.. . .. .. .+
[P] 2
. σ 2n =
[ P ]2
. [ p 2
1 . σ 2
1 +. .. . .. ..+ p 2
n . σ 2
n ] =
[ P ]2
et
σ 20 σ 20 σ 20
pi σ i2= σ 20 ⇒ σ 2i =
pi
⇒ σ 2X = [ p1 + p2 +.. . ..+ pn ] ⇒ σ 2X =
[P]
Or : [ P ]2

√ 1 σ0 σ0
σ X =± σ 0 =± =±
√[P ]

[P] n
∑ pi
Donc : i=1

29
De même, on peut se poser la question du poids de la moyenne arithmétique si chacune des
σ 20
σ 2i =
mesures à un poids p=1 ; comme : pi
σ 20 σ2 σ2
σ 2X = ⇒ 0 = 0 ⇒ P X= n
Alors : PX n PX
Donc le poids de la moyenne arithmétique est égale au nombre de mesures et en conclusion le
poids de la moyenne pondérée est égal à :
[ P ] = ∑ pi .

Exercice n°1 : Détermination d’un point sur un terrain relativement plat


R1 R2
h2
h1
Point nodal
A

R3
h4
R4
h3

H1= 489,31m ; H2=507,78m ; H3=495,21m ; H4=515,61m

Le résultat des observations :

{ h1=14,42m ¿ ¿¿¿ ; { h2=3,99m ¿ ¿¿¿ ; { h3=11,57m ¿ ¿¿¿ ; { h4=11,85m ¿ ¿¿¿


1/ Quelle valeur faut il adopter pour l’altitude du point A ?
2/ e.m.qo ?
3/ Précision du résultat adopté et l’e.m.qHA ?

1/ HA1 = 489,31 + 14,42 = 503,72 m


HA2 = 507,78 – 3,99 = 503,79 m
HA3 = 492,21 + 11,57 = 503,78 m
HA4 = 515,61 - 11,85 = 503,76 m

L’altitude du point A sera déterminée par la moyenne pondérée en faisant intervenir le poids.
Comme le poids est le degré de confiance (plus on a confiance plus le poids est grand) ; dans
un cheminement altimétrique le poids d’une altitude donnée est inversement proportionnel à la

longueur dudit cheminement


( pi =
1
li ) .

p1 . H A + p2 . H A 2 + p 3 . H A3 + p4 . H A4
H A= 1

p1 + p2 + p3 + p4

30
Et,
1 1 1 1 1
pi = ⇒ p1 = =1,25 . 10−3 ; p 2 = =2. 10−3 ;p 3 = =6,25 . 10−4 ;p 4 = =8,33 . 10−4
li 800 500 1600 1200
⇒ p 1 + p2 + p3 + p4 =4,7 . 10−3

503,72 503,79 503,78 503,76


+ + +
0,800 0,500 1,600 1,200 2,3718675
HA= −3
= =504,653m
Donc : 4,70 . 10 4,710− 3

L’intervention du poids se voit clairement non fructive en terme de l’altitude dans sa totale
expression (contrairement à celle définie par la moyenne arithmétique), par ailleurs, on doit
traiter le problème autrement. La différence de ces 4 altitudes est apparente au niveau du
quelques centimètres.

Donc : HA = 503,70 + dh = H0 + dh

p 1 . dH 1 + p2 . dH 2 + p3 . dH 3 + p 4 . dH 4
dHA =
Et : p 1 + p2 + p3 + p4

{dH1=H1-H0=3cm¿{dH2=H2-H0=9cm¿{dH3=H3-H0=8cm¿ ¿
Alors :
⇒ dHA=
( 1,25×3 )+ ( 2×9 )+ ( 0,63×8 ) + ( 0,83×6 )

HA = 503,70m + 6,7cm = 503,767m


1,25+2+0,63 +083
=6,7cm

2/emq0 ?
1
=1
Un cheminement altimétrique de longueur 1 km a un poids de 1km

emq0 : erreur moyenne quadratique sur unité de poids et par définition,


pour cela dressons le tableau suivant :
e mq 0 =
√ [ Pvv ]
n-1 ,

pi Vi = HA - Hi Pi.vi Pi.vi²

P1 = 1,25 V1 = + 3,7 cm 4,63 17,13


P2 = 2,00 V2 = - 2,3 cm -4,60 10,58
P3 = 0,63 V3 = - 1,3 cm -0,82 1,07
P4 = 0,83 V4 = + 0,7 cm +0,58 0,41

∑ pi =[ p HA ]=4 , 71 [ Pv ]=−0 , 21 [ Pvv ] =29 ,19

Donc :
emq 0 =±
√ 29,19
3
=±3,12cm

3/
emq 2HA =
emq20
[ P HA ]
⇒emq HA =±
( 3,1 )2
4,7 √
=±1,4cm

31
Aussi on peut calculer la précision de chaque dénivelée :

emq02
√ √
2
( 3,1 )
emq h =± =± =± 2,8cm
1 P h1 1,25

√ √
2 2
emq 0 ( 3,1 )
emq h =± =± =± 2,2cm
2 Ph2 2

emq h3 =±
√ emq 2
Ph
3
0
=± √ 0,63=±3 , 9 cm

√ √
2 2
emq 0 ( 3,1 )
emq h =± =± =±3 , 4 cm
4 P h4 0,83

Exercice n°2

hv

β Δh

hAB

ha

A
On suppose ha = hv, on a Dh = 2.000 m ± 20 cm et β = 30gr ± 10cc

Calculer hAB et sa précision


^ Δh
sin { β= ⇒ Δh=D h×tg { β^ ¿ ¿
Dh
h AB=h B −h A et h B =h A +h a + Δh-hv
h = Δh= D × tg { β= ^ 2000m×sin30 gr = 907,98m ¿
AB h
2 2 2 2 2 2 2
emq h AB =tg ^ β×emq Dh AB + D h ¿ emq β ¿( 1+tg ^ β )
.

32
Exercice n°3 : Un angle a été obtenu par deux séries d’observations différentes en utilisant un
théodolite T2.

1ere série :
{ᾱ1=85 28 3 ,5 ¿{10réitérations¿ ¿ ¿
gr c c
2 série :
erreur de la moyenne arithmétique
ème
{ᾱ2=85 28 36,4 ¿{8réitérations¿¿ ¿
gr c c
erreur sur une seul mesure d’angle

Déterminer l’angle α et sa précision.

emq α
1 = erreur de la moyenne arithmétique
emq α
2 = erreur sur une seule observation

Par définition :
2
2 emq 02 emq 02 emq 20 2
emq ᾱ1 25
emq ᾱ = ⇒ pᾱ 1 = 2
= et emq = α2 = ≈3
1 pᾱ 1 emq ᾱ 9 n 8
1

emq 20 emq 20 emq 20 pᾱ 1


2 1
emq ᾱ 2 = ⇒ p ᾱ 2 = 2
= donc: =
p ᾱ 2 emq ᾱ 3 p ᾱ 2 3
Comme : 2

ᾱ 1=85 gr 28 c 33,5cc ᾱ 2 =85 gr 28 c 36,4cc

ᾱ 1= 85,283+dα
p2
( 3,5 )cc + ( 6,4 )cc
p1 dα 1 + p 2 dα 2 p1 p1
dα = ==

( )
p1 + p 2 p1 p2
1+
p1
cc cc cc
( 3,5 ) +3 ( 6,4 ) 3,5 +19,2 22,7
dα = = = = 5,7 cc
( 1+3 ) 4 4
cc gr c cc
ᾱ=85,283+5 ,7= 85 28 35 7
[ pvv ]
emq 20 =
n−1
pi αi vicc pivi pivivi
1
- 2,2 2,2 4,84
P1= 9 ou 1

1
- -0,7 -2,1 1,47
P2 = 3 ou 3 6,31

33

6,31 emq02 6,31
± =±2,5 cc emq 2α= =
cc
⇒ emqα =±1 ,26
emq0 = 1 [ p] 4

Donc : α =85 gr 28 c 35 cc ,7±1cc ,26

Exercice n°4 : Montrer que la précision d’un gisement est d’autant plus grande que la longueur
du côté est grand.

(XA,YA) et (XB,YB) sont des données. Y


GAB
emqXA = emqXB = emqYA =emqYB = emq

A
DAB
B

O
X
Comme :
X B −X A ΔX
tgGtAB = = ;
Y B −Y A ΔY
emq 2ΔX =emq 2X + emq2X =2emq 2 ⇒ emq ΔX =±emq √ 2
B A

emq 2
ΔY =emq 2
YB +emq 2
YA =2emq 2 ⇒ emq ΔY =±emq √ 2

( ) ( ) ( ΔX )×( emq √ 2)
2 2
2
1 1
¿( emq √ 2) +
t AB 2 2 2 2 2
emqG ¿ ( 1+ tg G AB) =
ΔY 2 ΔY 2

( ) ( )
2 2
ΔX t 2 1 ΔX 2

1+ 2
¿ emqG =2emq 2
+ AB
4
ΔY ΔY ΔY

( ) ( )
2
ΔX 2 + ΔY 2 t
2
2 ΔX + ΔY
22

¿ emqG =2emq AB

ΔY 2 ΔY4
4 2
D 2 2D t 2 2
2

4
emqGt AB =2emq 4
⇒emqG = 2 emq AB

ΔY ΔY D
t √2 1
emqGAB =± √ 2=±
D D

Cette dernière expression signifie que lorsque D→∞⇒ emq→0 cela veut dire qu’on
obtiendra la précision du gisement AB proche de zéro autrement dit la précision est très
grande.

34
CHAPITRE II : NIVELLEMENT

2-1. NIVELLEMENT DIRECT ORDINAIRE

2-1-1 Observations

Le nivellement direct, encore appelé nivellement géométrique, consiste à déterminer la


dénivelée ΔZ AB entre deux point A et B à l’aide d’un niveau, instrument définissant un plan
horizontal de visée et d’une mire placée successivement sur chaque point.

LAR Plan visée horizontal LAV

ΔZ AB
d2

A
d1  d2

Les lectures directes sur les mires, en visée arrière L AR et en visée avant LAV donnent la mesure
directe de la dénivelée
ΔZ =L AR−L AV . La portée, distance horizontale du niveau à la mire,
varie suivant la pente mais n’excède guère 60 mètres ; dans la mesure du possible l’opérateur
place le niveau à peu près égale distance A et B, cette égalité des portées n’impliquant pas du
tout l’alignement en plan sur le segment AB mais seulement le positionnement sur la
médiatrice.
Si la configuration du terrain interdit la station du niveau entre AB, cours d’eau par exemple,
stationner à quelques mètres derrières A dans le prolongement de BA puis derrière B et opérer
par visée réciproques.

35
LA2 LB2

LA1 LB1

ΔZ
AB B
A

Visées réciproques en nivellement direct

- visée directe : ΔZ AB=LA 1 −LB1


- visée indirecte : ΔZ AB=LA 2 −LB 2

2-1-2 Mires et niveaux

2-1-2-1 Niveau à blocs à nivelle torique

Tr
NT Lunette

Oeil Axe Optique

Vb P
Ns
E

Niveau-bloc à nivelle

Le pivot est calé à peu près vertical à l’aide de la nivelle sphérique Ns, de sensibilité
8’ – 25’/2mm et de l’embase E munie d’un système de calage rapide : triangle à vis calantes
à grand débattement, rotule sphérique, couple de vis orthogonales, disque rotatifs superposés
en forme de coin, etc.

La traverse horizontale Tr tourne autour du pivot avec vis de blocage et de fin de pointé ; elle
peut basculer légèrement à l’aide de l’articulation A et de la vis de basculement Vb.

La lunette L,, de grossissement x 15 – 20, est fixé sur la traverse solidairement avec la nivelle
torique NT de sensibilité 400’’ – 60’’ / 2mm ; la nivelle est réglée de façon que l’axe optique
soit horizontal quand la bulle est calée, le calage étant réalisé par basculement du « bloc »
lunette-nivelle.

La précision de calage varie de 8’’ – 10’’ à 1’’ – 2’’ suivant le dispositif de calage ; fiole
graduée ou bulle coupée, c'est-à-dire mise en coïncidence des demi-extrémités opposées de la
bulle.

36
Dispositif de calage

L’emploi du niveau est simple.

-mettre le trépied en station en estimant l’horizontalité de sa tête sans souci de centrage, puis
caler le pivot vertical à l’aide de la nivelle sphérique et du dispositif de calage ;
-pointer le trait vertical du réticule sur l’axe de la mire avec le pivotement et la vis de fin
pointé ;

-caler la bulle de la nivelle torique ;

-faire la lecture sur la mire, estimée au millimètre.

Un niveau-cercle est muni d’un goniomètre horizontal simplifié qui permet de mesurer des
angles horizontaux avec une précision réduite.

2-1-2-2 Niveaux automatiques

Après calage sommaire avec la nivelle sphérique, l’axe de la lunette et le rayon horizontal
passant par le centre O de l’objectif forment un angle α.

Rayon horizontal
C
O
R

Niveau automatique

Le compensateur C (prisme), interne à la lunette amène le rayon horizontal au centre du


réticule R suivant la relation : β=k×α dans laquelle k est un facteur qui dépend à la fois de
la distance focale et de la distance compensateur du réticule.

Pour qu’un niveau automatique soit sensible, le compensateur doit être le plus léger possible,
soumis aux frictions minimales, tout en restant robuste. Un objectif mécanique ou optique
permet de vérifier le bon fonctionnement du compensateur après la mise en station.

Ces niveaux automatiques sont fiables, rapides et commodes ont supplanté les niveaux à
nivelles en nivellement ordinaires et de précision.

Utilisations :
- Travaux de construction des canaux, ponts, voies ferrés, routes ;

37
- Contrôle altimétrique sur les chantiers ;
- Nivellement de surface en vue de la détermination des volumes de matériaux.

Précision : σ =±1 ,5 mm par km


Les principales sources d’erreur instrumentale est l’imperfection de compensateur ou
du système pendulaire (ligne de visée imparfaitement horizontale).

2-1-2-3 Niveaux automatiques

Ce sont des niveaux équipés par un dispositif qui permet de rendre la lecture entièrement
automatique, sans aucune manipulation des données, et de garantir que la mesure a été
acquise dans des conditions satisfaisantes et d’une manière sûre dont les risques de fautes
étant très réduits.
2-1-3 Dénivelées élémentaires

a- Point en dessous du plan de visée

LA=LAR Niveau LB=LAV

ΔZ AB
d1 d2
Sens de parcourt
A
ΔZ AB  Dénivelée

Le niveau étant en station à égalité de portées de A et B, calé avec la nivelle sphérique,


l’opérateur pointe la mire en A par exemple, cale la nivelle torique ou vérifie que le
compensateur est en suspension libre, lit la hauteur de mire L A ; les lectures supplémentaires
aux deux traits stadimétriques permettent le contrôle et la mesure de la portée.

Après quoi, le porte mire se déplace au point B et l’opérateur lit L B dans les mêmes
conditions.
38
Comme en nivellement les points de mire sont en général nombreux, rarement matérialisés,
l’opérateur les identifie chaque station par rapport au sens de parcours de l’arrière vers
l’avant (de A vers B).
La dénivelée dans le sens de parcours est donc la valeur algébrique ΔZ AB=L A −LB notée
aussi ΔZ .
En cas de visée réciproques identifier soigneusement les lectures, L A étant la lecture arrière,
LB la lecture avant, indépendant des positions relatives du niveau et de la mire.
( L A1− LB1 ) + ( L A2 −LB2 ) ( L AR−L AV )1 −( L AR −L AV )2
ΔZ AB= =
2 2
Saisie manuellement et réductions des observations dans un carnet, ou saisie et traitement
automatiques, selon le matériel utilisé.

Exemple :

Points Lectures Dénivelées Portées Altitudes Z Observations


visées LAR LAV AR et AV

2,149
Repère 1,979 196,251 m Repère AB-65
1,808 34,1 m
---------- ------------- --------------- +0,836
32,8 m
1,307 197,087 m
M 1,143
0,978

b- Points au dessus di plan de visée

Que l’on opère par égalité des portées ou par visées réciproques, la détermination de la DN en
grandeur et en signe selon le sens de parcours ne change pas, sous réserve d’affecter le signe
« moins » aux lectures qui correspondent à des points de mire placés au dessus du plan de
visée.

LAV
ΔZ
LAR

Point au dessus du plan de visée

ΔZ=|L AR|+|L AV|=L AR −L AV ( L AV ≺0 )

39
Le signe d’une lecture dépend uniquement de la position du point en dessous ou au dessus du
plan de visée, pas du fait que la lecture soit arrière ou avant.

La formule générale : ΔZ =L AR −L AV s’applique indifféremment aux altitudes positives et


aux altitudes négatives rencontrées notamment en topographie souterraine. Le niveau Laser
automatique, avec détecteur Laser coulissant sur canne ou sur mire, illustre bien la mesure
d’une dénivelée sur un chantier de BTP.

2-1-4 Cheminement encadré

2-1-4-1 Observations

LAR(n-1) LAVn

LAV(n-1)
LAR1 LAV2
LAR0 LAV1 LAR2 LAV3
n
Nn
ΔZ
n-1
0 N1 1 N2 3
N1 2 Sens de parcours
N3

Lorsque le point de départ 0 et le point d’arrivée n sont situés de telle façon qu’une seule
station de niveau ne suffise pas pour déterminer la dénivelée ΔZ : éloignement, masques,
dénivellations importantes ; etc.

Un cheminement encadré part d’un point 0 connu en altitude, passe sur un certain nombre de
points intermédiaires qui seront conservés ou non, aboutit sur un autre point connu n ; la
forme géométrique du cheminement dans le plan horizontal n’a aucune importance.

Les observations s’effectuent dans l’ordre chronologique :

1- le porte mire tient la mire verticale sur le point de départ 0, l’opérateur met le niveau
en station N1 en estimant l’emplacement approximatif du point de mire suivant 1 de
manière à respecter au mieux l’égalité des portées :
ON ≈ N 1
1 1 , il pointe la mire, cale
la nivelle torique ou vérifie le compensateur, fait la lecture au trait niveleur (FN)
LAR0 et éventuellement les lectures (FS) et (FI) aux traits stadimétriques en
contrôlant immédiatement l’égalité des portées
ON ≈ N 1
1 1 ; il pointe la mire, cale la
nivelle torique ou vérifie le compensateur, fait la lecture au trait niveleur ou fil
40
niveleur noté LARo et éventuellement les lectures du fil supérieur et du fil inférieur en
contrôlant immédiatement l’égalité (FS-FN) = (FN-FI) à 1mm près avec LAR = FN.

2- Le porte mire compte ses pas de 0 à N 1 de manière à pouvoir matérialiser le point 1 à


l’égalité de portées, autrement dit fait le même nombre de pas de N 1 à 1 ; le point
intermédiaire 1 doit être stable, pierre pointue enterrée, socle métallique transportable
appelé crapaud, piquet ou pointerole quand le sol est meuble. Le caractère ponctuel et
la stabilité d’un point de mire sont les conditions essentielles pour effectuer de bonnes
mesures.

3- Sur la mire verticale immobile en 1 l’opérateur lit L AV1 et éventuellement les lectures
aux traits stadimétriques.

4- L’opérateur se déplace pour choisir la station N2 en prévoyant l’emplacement


approximatif du point de mire n°2 de manière à respecter l’égalité de portées, puis
effectue la lecture arrière LAR1 sur la mire que le porte mire oriente vers l’instrument
sans cesser de la maintenir sur le point.

5- Pendant que le porte mire se déplace pour aller au point 2, l’opérateur calcule la
ΔZ 1=L AR −L AV
dénivelée DN précédente, 0 1 , avant de viser 2.

6- L’opérateur et le porte mire continuent ainsi à mesurer les DN partielles successives,


en se déplaçant alternativement, les observations se terminant par la lecture avant L AVn
sur le point n.

2-1-4-2 Calcul des altitudes

Contrôle des dénivelées :


LAR0 – LAV1 = ΔZ1
LAR1 – LAV2 = ΔZ2
LAR2– LAV3 = ΔZ3
------ ---- -----
LARn-1 – LAVn = ΔZn
________________________
n−1 n n
∑ L ARi −∑ L AV i=∑ ΔZi
i=0 i=0 i=1

Fermeture et tolérance :
Z1 = Z0 + ΔZ1
Z2 = Z1 + ΔZ2 = Z0 + (ΔZ1 + ΔZ2)
-- -- -- -- --
j
∑ ΔZ i
Zj = Zj-1 + ΔZj = Z0 + i=1
-- -- -- -- --
n
∑ ΔZ i
Zn = Zn-1 + ΔZn = Z0 + i=1
Du fait des imprécisions des altitudes imposées Z 0 et Zn, comme de celles des dénivelées,
l’altitude du point n, ainsi calculée directement à partir de l’altitude de départ Z 0 et de la

41
somme algébrique des dénivelées, correspond à l’altitude connue Z n ; la formule
n
∑ ΔZ i
opérationnelle s’écrit donc Zna = Z0 + i=1 d’où l’écart de fermeture algébrique :
ez = Zna –Zn, dont la valeur absolue doit être strictement inférieure à la tolérance Tz pour
autoriser la poursuite des calculs.
L’opérateur, une fois qu’il a terminé les observations sur le terrain fait les calculs des
altitudes et détermine l’écart de fermeture pour le comparer avec la tolérance ; en cas de
dépassement, les observations doivent être reprises.

A noter que deux erreurs parasites ou deux fautes de calculs opposées, 1m et -1m par
exemple, commises sur deux DN de même signe, peuvent passer inaperçus, la probabilité
d’un tel évènement étant toute fois négligeable.

Répartition de l’écart de fermeture d’un cheminement de nivellement (compensation)

Compensation mot réservé exprès à la répartition de l’erreur par la méthode des moindres
carrés.

La répartition ne se fait que si l’erreur de fermeture est inférieure à la tolérance (c'est-à-dire


admissible) sinon, il faut recommencer l’ouvrage. La répartition n’améliore pas la qualité
d’ouvrage et elle n’a pour but que de distribuer uniformément l’écart de fermeture sur
l’ensemble des résultats.

La correction totale est égale à l’écart réel de fermeture changé de signe (c = -e).

En pratique, il existe cinq méthodes de répartition :

1ère méthode :

Concerne un cheminement en nivellement géométrique fermé (cheminement aller- retour)

Aller

X
Z (inconnu)
RN

Z connu
Retour

L’erreur :
ε =Z RN −Z RNa

La correction :
C=− ( 2ε )
Exemple :

42
Z RN =100,00m
DN aller =+ 12,25m
_________________
ZX = 112,25m
DN retour = -12,23m
__________________
Z RN trouvée au retour=100,02m
Correction=− (22cm )=−1cm
Z RN donnée = 100,00m Z X trouvé =112,25m
__________ correction=-0,01m
ε =+0,02m Z X corrigée=112,24m

Ou bien DN aller = 12,25m


DN retour = 12,23m
Moyenne = 12,24m

2ère méthode : Répartition proportionnelle à la longueur respective des portées :

S’applique en terrain faiblement accidenté (pente < 5%). La correction s’applique aux visées
arrière et avant.
l l
dV i = in ×dZ et dR i= in ×dZ
[ l ]1 [ l ]1

Où : dZ = ε : écart de fermeture
dVi : correction à apporter à une visée avant particulière
dRi : correction à apporter à une visée arrière particulière
[ l ] n1 : somme les longueurs de toutes les portées du cheminement c.à.d la longueur
totale du cheminement.

Si l’erreur de fermeture est négative – les corrections seront additionnées aux visées arrière et
soustraites des visées avant.

Si l’erreur de fermeture est + on applique les corrections d’une façon inverse.

3ère méthode : Répartition proportionnelle aux grandeurs des dénivelées partielles


respectives d’un cheminement

S’applique en terrain de pente générale > 5%.

On suppose que l’erreur de fermeture est fonction des dénivelées partielles.

ΔZ i ΔZ i
dR i= n
× dZ et dV i = ×dZ
[ ΔZ ] 1 [ ΔZ ] n1

dRi et dVi : corrections aux visées arrières et avant.

43
dZ : écart de fermeture du cheminement.
ΔZ : Dénivelée particulière considérée
[ ΔZ ] :Somme des partielles
=[ R ] + [ V ] où les R et V sont prises en valeurs absolues .
Le signe de la correction on applique la même règle que pour la 2ème méthode.

4ère méthode : Répartition proportionnelle à la distance de chaque point par


rapport au point du départ du cheminement.

d
RN RN
Départ Arrivée

D
Sens de marche

[ d i ]i1
dZi=− ×( dZ )
D d : correction à apporter au Z d’un point de cheminement.
i
[ d i ]1=∑ d i
i

i =1 : Distance du point considéré i à partir du point de départ


D: Distance totale du cheminement
(dZ) : Écart de fermeture avec son signe

5ère méthode : Compensation de l’altitude d’un point nodal déterminé par


des cheminements différents.

RN1 ZX1 
RN2 
ZX2 
1er 2ème Altitudes obtenues avant la compensati on
ZX3 

X ZX4 

RN4
3ème
4ème

RN4

Le meilleur cheminement et le plus court, c’est celui qui est effectué en terrain aussi plat que
possible ; c’est aussi qui comporte le moins de stations.

44
Le Z du point X sera obtenu par la moyenne pondérée c’est à dire en faisant intervenir les
poids ; le poids c’est degré de confiance, plus on a confiance plus le poids est grand.

∑ Pi×Z Xi
La formule de la moyenne pondérée est ∑ Pi
Deux façons de déterminer les poids :

a- le poids d’une altitude donnée sera inversement proportionnelle à la longueur du


cheminement altimétrique qui a servi à l’a déterminé (méthode utilisée pour le
nivellement de précision).

b- Le poids d’une altitude donnée sera fonction du nombre total des visées arrière et
avant.

[ ni ]n1
Pi= n
où ;[ i ]1 : nombre total de visées (portées) des 4 cheminements ;
ni n
ni : nombre total des visées (portées) du cheminement considéré ;

64
⇒ P 1==16
Si le cheminement n°1 composé de 4 portées alors, ni = 4 4
64
⇒ P 2= =6,4
Si le cheminement n°2 composé de 10 portées alors, ni = 10 10
64
⇒ P 3= =3,2
Si le cheminement n°3 composé de 20 portées alors, ni = 20 20
64
⇒ P 4 = =2,1
Si le cheminement n°4 composé de 30 portées alors, ni = 30 30

Avec : [ ni ]41 =64 portées

Les deux méthodes donnent sensiblement le même résultat.

a/ elles sont plus conforme à la méthode des moindres carrés ;

b/ elles sont appliquées dans les terrains en pente faible.

2-1-4-3 Algorithme

1- FS – FN = FN – FI ;

2- ΔZi = LARi-1 - LAVi ;

45
n−1 n n
∑ L ARi −∑ L AVi=∑ ΔZ i
3- i=0 i=0 i =0 ;
n
Z na=Z 0 + ∑ ΔZ i
4- i =1 ;

5- Cz = Zn – Zna ;

6- |Cz|¿ ¿ ;
Cz × D i
Cz 1= n
∑ Di
7- i =1 ;

8- Zi+1 = Zi + (ΔZi+1 + Czi+1).

2-1-4-4 Application

Points Lectures Dénivelées Portées


nivelés ΔZ AR Altitudes Observ
LAR LAV
AV Z ations

2,149 Repère
Repère 1,979 196,251 ABm-65
1,808 34,1 m type Est
+0,836
-1 mm 32,8 m
1,484 1,307
1 1,341 1,143 197,086
1,198 0,979 28,6
-0,267
-1 mm 30,5
0,648 1,761
2 0,562 1,608 196,818
0,475 1,456
17,3
-0,699
-1 mm 18,4
3 1,454 1,353 Borne
Borne 1,340 1,261 196,118 hectom-
1,226 1,169 22,8 étrique
+0,544 N° :7
-1 mm 22,4
2,130 0,908

46
4 1,992 0,796 196,661
1,855 0,684 27,5
+0,701
-1 mm 25,3
1,710 1,418
5 1,541 1,291 197,361
1,372 1,165 33,8
+0,637
-1 mm 31,5
1,465 1,061
6 1,398 0,904 197,997
1,331 0,746
13,4
-0,345
-1 mm 12,7
1,427 1,807
7 1,388 1,743 197,651
1,349 1,680 7,8
+0,568
-1 mm 7,2
Pylône 0,856
HT 0,820 198,219
0,784 Massif
sud
Zna=
Σ =11,541m Σ =9,566m Σ =1,975m Σ =366,1m 198,226

Cz=
ΣAR – ΣAV
-7mm
=
1,975 TZ=17mm

2-1-5 Nivellement simultané d’un cheminement et de points de détails

A la station de niveau Ni d’un cheminement (voir figure ci-dessous), l’opérateur enregistre


tout d’abord la lecture arrière L ARi-1 sur le point arrière i-1, vise successivement les points de
détails a, b, c par exemple pour lire les lectures avant L AVa, LAVb, LAVc, puis termine la station
sur le point avant i du cheminement avec la lecture correspondante L AVi, aucune lecture arrière
ne sera faite ultérieurement sue les points de détail.

47
Élévation

LARi-1 LAVa LAVb LAVc


i
c
b

a
i-1

c
Vue en plan
Ni
(i-1)

a
b
Nivellement de détails

Calcul des altitudes en deux phases :

1-d’abord, le calcul du cheminement, en négligeant complètement es points de détail,


jusqu’à l’obtention des altitudes Zi-1, Zi, etc. corrigées.

2-ensuite, station par station pour celles qui comportent les points de détails, calcul des
altitudes de ces derniers. Pour ce faire, déterminer l’altitude du plan de visée horizontal de
la station, en ajoutant à l’altitude du point arrière de cheminement la lecture arrière
correspondante : Zp = Zi-1 + LARi-1 ; après quoi, retrancher à cette constante altimétrique les
lectures faites sur les points de détail :
Za = Zp – LAVa
Zb = Zp – LAVb
Zc = Zp – LAVc

Exemple :

Points Lectures Dénivelées Portées


nivelés ΔZ AR Altitudes Observ
LAR LAV
AV Z ations

148 0,628

48
-1,086

1 +1,506 +1,714

H.B 1,436

Blindé -1,602

R.B +0,371

T173 -1,835 -2,066

Les résultats ne sont pas contrôlés et par conséquent sont susceptibles d’être faussés par des
erreurs parasites d’observation, lectures, saisie, etc., des fautes de calcul, ainsi que des erreurs
systématiques parmi lesquelles notamment l’erreur de collimation.

C’est pourquoi, avant de d’effectuer les observations, l’opérateur doit bien choisir les points :
point de cheminement contrôlés et précis pour lesquels la lecture avant est suivie d’une
lecture arrière, points de détail sans contrôle ni précision déterminés uniquement par une
lecture avant.

2-1-6 Précision

2-1-6-1 Erreurs parasites (fautes)

Calage : oubli de caler la nivelle, bulle amenée entre deux traits de la fiole non symétriques,
compensateur bloqué.

Lecture : en particulier confusion du trait niveleur avec un trait stadimétrique.

Transcription dans le carnet.

2-1-6-2 Erreurs systématiques

De même signe, elles s’accumulent proportionnellement au nombre de dénivelées et


conduisent rapidement à sortir de la tolérance.

-Erreur d’étalonnage de la mire ; les mires de nivellement sont souvent maltraitées. Elles
peuvent être aisément vérifiées avec un triple décimètre de longueur exacte, en les mesurant 4
fois par exemple.
-Défaut de la verticalité de la mire ; éliminé avec une nivelle sphérique réglée ; il y’en a
plusieurs manières de vérification et réglage.

-Collimation, c'est-à-dire l’inclinaison de l’axe optique par rapport à l’horizontal quand la


bulle est calée ou le compensateur en équilibre. L’erreur de collimation est éliminée par
l’égalité des portées aussi bien que par les visées réciproques.

49
LA LB
e e
L’A L’B

B ΔZAB

Elimination de la collimation par égalités des portées

LB2
LA2
e e’
L’B2

L’A2
LB1
e’ e
L’B1
LA1 ΔZAB
B
A L’A1

Élimination de la collimation par visées réciproques

Si LA et LB sont les lectures entachées par l’erreur de collimation, L’ A et L’B les lectures
fictives sans collimation correspondant à une ligne de visée horizontale, il vient :

LA – LB = (L’A + e) – (L’B + e) = L’A – L’B = ΔZAB.

Sous réserve que les portées soient sensiblement les mêmes aux 2 stations :

( L A1−L B1) + ( L A2− LB2 ) [( L '


A1 +e ' )−( L'B1 +e ) ] + [ ( L'A2 +e )−( L'B2 +e' )]
= =ΔZ AB
2 2

2-1-6-3 Erreurs accidentelles

Parallaxes ; l’image intermédiaire donnée par l’ensemble objectif-mise au point de la lunette


n’est pas exactement dans le plan de la réticule. L’opérateur voit le trait niveleur « monter ou
descendre » le long des graduations de la mire quand il bouge la tête de haut en bas derrière
l’oculaire ; la parallaxe doit être éliminée en soignant la mise au point :
50
Calage de la bulle ou de compensateur ;

Estime du millimètre ;

Flamboiement, mouvements verticaux de l’aire chauffé par le soleil au-dessus de certains


revêtements comme le bitume par exemple ; éviter les visées proches du sol.

2-1-6-4 Ecart-type σ ou e.m.q

L’écart-type au kilomètre de cheminement de nivellement ordinaire varie de 7 à 10 mm selon


le matériel, les conditions de mise en œuvre, notamment la stabilité des points de mire, la
météorologie, en particulier la force du vent, etc.

2-1-6-5 Vérification et réglage de la collimation

Si le topographe n’a pas la possibilité d’utiliser un collimateur dans un atelier spécialisé, il


aligne sur le terrain plat quatre points tels que S1A = AB = BS2 = D = 20m.

LB2
LA2
2e e

LB1
L’A2

e
LA1
S2
B
A L’A1
S1
D=20m D=20m D=20m

Vérification de la collimation

Stationner S1, caler, lire LA1 et LB1, puis stationner S2, lire LA2 et LB2. Sans erreur de
collimation les lignes de visée horizontales donneraient les lectures L’ A1 et L’A2 ; La
collimation générant une dénivelée e à la distance D, les segments : LA1, LB1 et L’A2, L’B2 sont
parallèles.
L’A2 - LA1 = LB2 - LB1 ⇒ L’A2 = (LB2 - LB1) + LA1

L’erreur de collimation e à la distance D vaut donc :


L −L' A2 ( L −L A1 )−( L B2−L B1 )
e= A2 ⇒ e= A2
2 2
Le réglage de la ligne de visée, effectué à la deuxième station S2, consiste :

*sur un niveau automatique, à agir sur la vis de réglage du réticule pour lire L’A2 ;
*sur un niveau à nivelle, à basculer le bloc lunette-nivelle pour lire L’A 2 puis à régler la
nivelle.

51
2-2. Nivellement géodésique

2-2-1 Dénivelée instrumentale

Le nivellement géodésique est un nivellement trigonométrique à longue distance, c’est un


procédé qui détermine les altitudes par calcul ou mesure de la longueur du côté observé et par
mesure de distances zénithales (ou angles verticaux) à l’une où aux deux extrémités de côté.
Ce procédé fait intervenir la forme de la trajectoire lumineuse dans l’atmosphère.

Zénith
ref

Dd Dh.cotgV

V
M
ΔT
T Dh horizontal de T
Sphéricité
Surface de niveau de T

Surface de niveau zéro

R Dénivelée instrumentale

La dénivelée instrumentale ΔT est la différence d’altitude comptée depuis la surface de niveau


de l’axe de basculement T du théodolite jusqu’au point visée. Compte tenue de la sphéricité
de la terre d’une part, de la réfraction d’autre part, elle set donnée par la formule :
ΔT = Dh.cotgV + sphéricité – réfraction ; généralement elle est différente de la dénivelée ΔZ
de S à M.

2-2-2 Niveau apparent

a-correction de sphéricité

Par rapport au rayon de courbure R de la terre, les longueurs des visées sont suffisamment
petites pour pouvoir assimiler les surfaces de niveau à des calottes sphériques concentriques.
La surface de niveau de l’axe de basculement T du théodolite s’abaisse en dessous de
l’horizontale au fur et à mesure que Dh augment, imposant au produit : Dh.cotgV une
D 2h
¿
correction de sphéricité 2 R ; cette correction est¿ 0 si V ¿ ¿, mais également, si
V¿ 100 gr ¿ car le produit Dh cotgV est ¿ ¿et doit être éliminé en valeur absolue.

b-Correction de la réfraction

52
Du fait de la réfraction, la ligne de visée tourne sa concavité vers le sol et par conséquent
s’incurve sous le prolongement rectiligne de l’axe optique du théodolite, d’où la correction de
2
k Dh
Réf ≈ ×
réfraction est toujours négative : 2 R à appliquer au produit Dh.cotgV; le
coefficient de réfraction k varie selon l’altitude, la pression atmosphérique, la température et
le taux de l’humidité de l’air.

c-Correction de niveau apparent

Les corrections de sphéricité et de réfraction, toutes deux fonction de la distance, sont réunies
en une correction unique appelée correction de niveau apparent.

D 2h k D 2h 1−k D 2h
¿ − × = ×
CNA = + sphéricité – réfraction 2R 2 R 2 R
La correction du NA est toujours positive à appliquer au produit Dh cotgV, vaut en moyenne :
1 2
C NA ≈0,068×Dh 2 ≈ ×Dh ( km)
(m) 15 , avec CNA en mètre et Dh en kilomètre.

En conclusion la dénivelée instrumentale est donc calculée par la formule


ΔT =Dh×cotgv+ C NA .

2-3. NIVELLEMENT TRIGONOMETRIQUE (ou indirect)

Le nivellement trigonométrique consiste à déterminer l’altitude d’un point à partir de celle


d’un autre point connu et ce, après avoir mesuré avec un théodolite :

1- la distance entre le point stationné et le point visé soit électroniquement ou


stadimétriquement.
2- la distance zénithale ou angle vertical.

N.B :
- Lorsque la distance horizontale est inférieure à 250m le procédé du calcul de la dénivellation
est appelé le nivellement trigonométrique.
- Lorsque la distance horizontale est supérieure à 250m, ce procédé de calcul est nommé le
nivellement géodésique car il faut introduire plusieurs corrections (sphéricité et coefficient
atmosphérique).

2-3-1 Nivellement trigonométrique à courte portée.

53
Zénith

V hv
Dp Δh

î B
Dh
ΔZ=ZB-ZA
ha

A (connu)
Nivellement trigonométrique

Où :
ΔZ : différence d’altitude
Δh : dénivelée brute
Dp : distance suivant la pente
ha : hauteur de l’appareil
hv : hauteur de la visée
Dh : distance horizontale
V : angle vertical ou distance zénithale
î : angle de site
Supposons que ZA connue et ZB cherché, le mode opératoire après avoir stationné l’appareil
en A est de mesurer :

1-la hauteur de l’appareil ha


2-viser le voyant ou la mire en B (FN = hv)
3-mesurer l’angle vertical V
4- mesurer la distance suivant la pente Dp, soit par une chaîne ou par la méthode
stadimétrique (la mire tenue verticalement ou horizontalement) ou par le procédé
électronique (AMED).
5-réduire à l’horizontal les distances mesurées suivant la pente.

N.B : +si la distance suivant la pente est effectuée par les fils stadimétrique telle que :
Dp = (FS – FI) x 100, alors Dh = Dp x sin²V (voir chapitre des distances).

+si la Dh est supérieure à 250m, il faut intervenir la correction du niveau apparent


(NA) et elle porte le même signe que la hauteur de l’appareil, alors :

Z B=Z A +ha±Δh−hv + NA avec Δh=Dp×cosV


Z B=Z A +ha+(FS−FI )×100×cosV ×sinV −hv + NA
Dh
tgV = ⇒ Δh=Dh×cotgV
Ou bien : Δh
Donc :
Z B =Z A +ha±Dh×cotgV −hv + NA

54
2-3-2 Répartition de l’écart de fermeture.

A connu B connu

ZB altitude connue
Z’B altitude d’arrivée (mesurée)

a- L’écart de fermeture : ε = Z’B - ZB

b- Tolérance : T ou f
¿ 2,6×σ σ
r avec r : écart type ou emqr résultante du cheminement.
L’écart de fermeture admissible, en nivellement d’un cheminement à la stadia est
fonction de :
1-la discordance existant entre les altitudes des points de départ et de fermeture ;
2-l’erreur effectuée sur le cheminement.

c- Répartition de l’écart de fermeture ε :

Si ε est admissible (-T¿ ε ¿ +T) on le répartit entre les dénivelées.

1er cas -en terrain plat ou en filage des courbes de niveau : répartir par parts égales
entre les dénivelées
ε : écart de fermeture
n : nombre des sommets intermédiaires (c.-à-d. les points de départ et d’arrivée sont
exclues).

5
1
Départ 3 4
Arrivée
2
n = 3 sommets
n+1 = nombres des côtés

Alors la correction à apporter à un sommet du rang p est de


− ( n+ε 1 )× p
2ème cas général répartir l’écart de fermeture proportionnellement au DN en valeurs
absolues.

2-3-3 Précision du nivellement trigonométrique

1- à longue portée : ne pas faire des visées altimétriques plus longues à 3 km


2- à courte portée : la précision du nivellement est fonction de la pente de visée. Il est
conseillé, dans toutes les mesures possibles de faire des portés courtes et mesurer les
angles verticaux.
Au tachéomètre : si les distances sont chaînées, faire des portées de 100 à 200 m, si les
distances sont effectuées à la stadia, faire des portées inférieures à 80 m.

55
CHAPITRE III : MESURE DES ANGLES

3-1. LE THEODOLITE

3-1-1 Conceptions

Le théodolite est un instrument de mesurage des angles, constitué essentiellement de


trois axes concourants et de deux goniomètres appelés simplement cercles.
Pivot
Objectif
Cercle vertical

Axe optique

Axe de basculement

Cercle horizontal
Réticule

Schéma du théodolite

On distingue :
- Le pivot, ou axe principal, calé verticalement et centré c'est-à-dire confondu avec
la verticale du point au sol ou au « toit » en travaux souterraines ; le théodolite est
alors en station c'est-à-dire près pour le mesurage des angles horizontaux et
verticaux ;
- L’axe optique de basculement, encore appelé axe secondaire ou axe des
tourillons, perpendiculaire au précédent, donc horizontal au moment des
observations.
- L’axe optique de la lunette, perpendiculaire à l’axe de basculement, balaye un
plan de visée vertical ;
- Le cercle horizontal, centré sur le pivot, permet la mesure des angles
horizontaux ;
- Le cercle vertical, ou éclimètre, centré sur l’axe de basculement, autorise la
mesure des angles verticaux.

A l’heure actuelle, deux catégories d’instruments sont utilisés :

-Les théodolites optiques : instruments anciens, avec lesquels l’opérateur procède à


une lecture optique.

-Les théodolites électroniques à lecture automatique : le microprocesseur intégré


gérant le déroulement de la mesure et transmettant à l’affichage à cristaux liquides l’angle
horizontal et l’angle vertical, avec une précision pouvant atteindre 0,1cc.

56
3-1-2 Pivot

Pivot
Av

L bt
AXE DE BASCULEMENT T

Lv NT

pt

E
Ns

LC Embase E
Vc Vc

Coupe du théodolite

3-1-2 -1 Embase

La plaque de base fixée sur la tête du trépied porte le nom d’embase E à 3 vis calantes v
formant un triangle équilatéral dont le pivot est la centre, les vis calantes permettent le
basculement de l’instrument. Le calage sommaire de l’embase est réalisé avec la nivelle
sphérique Ns constitué d’un fiole en verre taillé intérieurement dans sa partie utile suivant une
calotte sphérique remplie incomplètement d’alcool ou d’éther très fluide.

La nivelle est calée lorsque la bulle est concentrique au cercle-repère gravé sur la fiole.

2mm

S
Nivelle sphérique

Sensibilité d’une nivelle

57
La sensibilité d’une nivelle est la valeur de l’angle de basculement pour un déplacement
connu du cercle repère ou des graduations, la bulle restant immobile à la partie la plus élevée
de la cuve ; conventionnellement, cet angle est exprimé en mn sexagésimales pour un
déplacement apparent de la bulle égale à 2mm, la sensibilité des nivelles sphériques de
théodolite variant de 8’ à 10’.

π π
rad ⇒ 1'= rad
Sachant que : 360° = 2π rad ⇒ 1° =180 ° 60×180 , le cercle de rayon de
0 , 002
⇒ R= ≈0 , 86 m
π
8
courbure R pour une sensibilité de 8’ est immédiat: 2mm=R x Srad 60×180
Une lunette de centrage Lc appelée aussi micromètre optique ou simplement plomb optique,
permet de visualiser le prolongement du pivot et par conséquent de centrer l’appareil sur un
point au sol lorsque le pivot est calé, en confondant leurs verticales.

Certains instruments électroniques récents, le plomb optique est remplacé par un plomb Laser
dont le rayon marque au sol le prolongement du pivot ; le centrage est facilité par une
translation du théodolite dans l’embase qui n’altère pas le calage.

3-1-2-2 Calage de pivot

Le calage sommaire du pivot effectué avec la nivelle sphérique est affiné avec la nivelle
torique d’alidade NT, dont la fiole porte des graduations symétriques par rapport à un centre
de symétrie non représenté.

Nivelle torique

La nivelle est calée quand les extrémités de la bulle sont symétriques par rapport au milieu
des graduations ; la bulle occupe alors sa position de calage, à ne pas confondre avec la
position de réglage, laquelle correspond seule à un pivot vertical. La sensibilité des nivelles
toriques d’alidade varie de 60’’ à 20’’, la précision de calage est environ quatre fois meilleure.

V3

NT2

NT1

V1 V2 Calage de pivot

Pour caler le pivot vertical :


-amener la nivelle à la position NT1 parallèle à la direction V1-V2 joignant 2 vis calantes, puis
caler la bulle en agissant simultanément et en sens inverse sur les vis V 1 et V2, lesquelles
basculent le pivot dans le plan vertical V1-V2.

58
π
-tourner l’alidade de 2 pour placer la nivelle dans la position de NT 2 perpendiculaire à la
précédente, autrement dit parallèle à la direction pivot-V 3, puis caler la nivelle en joignant
uniquement sur la vis V3 ; le pivot est alors vertical.
-recommencer une seconde fois la manipulation en tournant l’axe d’alidade en sens opposé
pour éliminer les erreurs de collimation de la nivelle torique.
Sur les théodolites électroniques modernes la nivelle torique est remplacée par une nivelle
électronique à deux axes perpendiculaires calée à affichage.

Certains théodolites n’ont qu’une nivelle sphérique compte tenue :


- soit de la faible précision recherchée, théodolite-boussole par exemple.
- soit de la correction automatique de la lunette du cercle horizontal par un compensateur
électronique biaxe.

3-1-3 Cercle horizontal

3-1-3-1 Goniomètre

Index ou capteur

Pivot

Lunette Alidade

Limbe

Goniomètre

Un goniomètre est essentiellement constitué d’un limbe et d’une alidade :

-le limbe plan circulaire LH porte l’échelle à traits, chiffrée généralement en grades et
croissant dans le sens des aiguilles d’une montre pour les théodolites optiques, incrémentée
dans un sens ou dans l’autre, en grades ou en degrés, pour les théodolites électroniques ;
-l’alidade AH est le cercle plan concentrique au limbe, mobile avec le pivot, qui porte la
lunette et un index pour les théodolites optiques, un capteur pour les théodolites électroniques.

Sur certains théodolites le plomb optique est monté sur l’alidade, notamment les instruments
démunis de centrages forcés.

3-1-3-2 Lecture optique

59
C’est la mesure de la valeur d’échelle du limbe depuis le zéro origine jusqu’à l’index de
l’alidade, le développement du limbe étant limité, la longueur d’échelon de l’échelle à
l’échelle à traits photogravés sur verre l’est aussi par conséquent l’index se positionne
généralement entre deux traits.
Appoint Arc de cercle

Sens de chiffraison
Lecture du cercle
La lecture consiste donc à ajouter à la valeur du trait qui précède l’index l’appoint, valeur de
la partie d’échelon qui les sépare. Une lecture optique est :
-directe, quand l’opérateur ne retient que la valeur du trait du limbe qui se trouve le plus
proche de l’index ou d’un trait du dispositif de mesure de l’appoint ;
-estimé, quand la position de l’index est évaluée à vue par rapport à la valeur de l’échelon ;
l’usage conduit à estimer le dixième de cette valeur, bien qu’en réalité l’opérateur ne puisse
être sûr que du cinquième car l’index est repéré par rapport à l’origine, le milieu ou
l’extrémité de l’échelon ;

1 1 1 1 1
---- ---- ---- ---- ---
0 5 5 5 5 5

Estime au cinquième

-numérique, lorsque l’opérateur lit seulement une suite de chiffres significatifs ;


-semi-numérique, par combinaison d’une partie numérique et d’une partie directe ou estimée.

Les différents dispositifs de mesure de l’appoint sont :


-le microscope ordinaire qui agrandit l’échelon du limbe ;
-le microscope à l’échelle, de grossissement suffisant pour pouvoir disposer avant l’index de
l’alidade une échelle à traits, dont l’étendue est égale à une longueur d’échelon du limbe et
qui peut être subdivisée jusqu’à 100 échelons ;
-le microscope à juxtaposition ; un système de prismes juxtapose les images des deux régions
diamétralement opposés mais non matérialisés, éliminant ainsi les erreurs d’excentricité du
limbe et de l’alidade ;
-le micromètre à encadrement ; un micromètre optique est un dispositif électro-optique,
associé à un microscope, essentiellement constitué d’une lame de verre à faces parallèles ; il
translate l’image de l’index de la valeur de l’appoint, lequel est lu directement sur un tambour
ou une échelle micrométrique.

Le micromètre sert indifféremment au cercle horizontal et au cercle vertical. Une fois le signal
pointé avec la lunette, l’opérateur encadre l’index avant de lire successivement l’angle
horizontal puis l’angle zénithal.

60
V
096 095 089

316
318 676
320
134 242 24 678

Hz

Hz = 134gr, 318 V = 89gr, 677


Lectures optiques

L’étendue de l’échelle du micromètre étant égale à une longueur d’échelon du limbe, il


n’existe qu’une seule possibilité d’encadrement.

-Le micromètre à juxtaposition, ou coïncidence, amène en prolongement les graduations


diamétralement opposées du limbe ;

-Le micromètre à double cercle juxtapose les images diamétralement opposées de deux
échelles circulaires concentriques, à l’échelon différents du limbe une lecture optique est
saisie manuellement sur un carnet ou enregistreur à clavier, sa résolution, pratiquement
limitée au décimilligrade, dépendant du dispositif d’appréciation de l’appoint.

3-1-3-3 Lecture électronique

Les lectures numériques sont obtenues par différents dispositifs :

-mesures incrémentales, sur un cercle de verre comportant des graduations extrêmement fines,
la lecture se faisant toujours sur deux points opposés du cercle, comme pour les théodolites
optiques anciens. Une graduation est différente afin de créer une origine sur le cercle ; à
chaque extinction de l’appareil il faut réinitialiser au moins le cercle vertical, voire les deux ;
-mesures absolues, obtenues avec une série de graduations en parallèle sur le même cercle,
chacune ayant une période double de la précédente ; dans ce cas, il n’ya pas besoin de
réinitialiser les cercles lors de la mise en marche.

Les théodolites électroniques permettent l’enregistrement automatique des mesures sur un


module ou une carte mémoire interchangeable, qui autorise leur transfert automatique
ultérieur dans un système de traitement informatique, supprimant ainsi toute erreur de saisie
ou de transmission ; la carte PCMCIA, standard de l’univers informatique qui équipe les
instruments récents, enregistre les mesures, stocke les données nécessaires aux différents
traitements ainsi que les logiciels d’application, en particulier ceux mis au point par
l’utilisateur.

3-1-3-4 Mouvements

La vis de mouvement pt libère ou bloc la rotation d’alidade autour du pivot, elle est complétée
par une vis de fin mouvement, indispensable pour pointer le point visé. Les théodolites
électroniques peuvent conserver une lecture pendant la rotation de l’alidade, c'est-à-dire à
l’aide de servomoteurs, ou robotisés, le pointé et la lecture étant alors entièrement
automatiques.

61
3-1-4 CERCLE VERTICAL

L’alidade AH porte deux montants verticaux qui soutiennent l’axe T sur lequel est
centrée la lunette L. Cette dernière bascule, en balayant un plan vertical de visée, à l’aide de la
vis de basculement bt complétée par sa vis de fin pointé ou, sur les instruments les plus
récents, avec une unique vis sans fin.

Centré sur l’axe T, le goniomètre vertical est constitué schématiquement d’un limbe
immobile Lv fixé au montant et d’une alidade Av solidaire de l’axe de basculement, dont
l’index bascule dans le plan vertical en suivant l’inclinaison de la lunette ; cette dernière
pouvant effectuer un tour complet, l’opérateur observe avec le cercle vertical à sa gauche,
position dénommée cercle à gauche CG, ou à sa droite, position cercle à droite CD, ou encore
positions 1 et 2 lorsque le montant qui porte le cercle vertical n’est pas apparent, cas fréquent
avec les théodolites récents.

La position en cercle directeur est celle qui correspond à la manipulation la plus


commode de l’instrument compte tenu de sa configuration générale ; dans cette position
ergonomique le limbe de l’éclimètre fournit l’angle zénithal de la visée, compris entre 0 grade
à 200 grades pour la plupart des théodolites optiques, l’angle zénithal, l’angle d’inclinaison ou
la pente au choix pour les derniers théodolites électroniques mis sur le marché.

La mesure des angles zénithaux se référent à la verticale physique du centre de


l’éclimètre, le zéro origine doit être situé exactement au zénith du centre ; cette condition est
remplie par un index automatique basé sur l’équilibre d’un liquide ou d’un pendule, qui peut
atteindre une précision de calage supérieur à 1CC sur les théodolites électroniques de précision.
La mesure d’un angle vertical ne nécessitant qu’une visée, l’éclimètre ne comporte pas de
décalage du cercle.

3-1-5 AXE OPTIQUE

B2

Réticule
B1
Divergente interne

Oculaire
OBJET Axe optique

O
A

Redresseur

A1

A2

IMAGE OBSERVEE

Lunette topographique

62
3-1-5-1 LUNETTE

L’axe optique d’une lunette est la droite joignant le centre de l’objectif O au centre du
réticule R.

L’objectif est constitué d’un ensemble de lentilles accolées qui se comporte comme
une lentille convergente, c'est-à-dire donne d’un objet AB une image réelle renversée.

La divergente de mise au point, mobile à l’intérieur de la lunette, forme avec l’objectif


un « objet à foyer variable » et permet à l’opérateur de placer l’image intermédiaire A 1B1
exactement dans le plan du réticule.

Un prisme redresseur oriente dans le même sens que l’objet vu à l’œil nu.

Le réticule est un disque de verre à faces parallèles, fixe par rapport à l’objectif,
portant entre autres une croix, intersection de deux diamètres perpendiculaires, qui visualise
l’axe optique ; c’est en somme un écran transparent sur lequel est placée l’image
intermédiaire.

réticule

L’oculaire est un ensemble de lentilles qui se comporte comme une loupe, agrandit
l’image intermédiaire et les traits du réticule pour donner l’image A 2B2 observée par
l’opérateur ; les oculaires coudés à angles droits autorisent les visées zénithales.

3-1-5-2 Mise au point

Diriger la lunette vers une surface claire, puis régler l’oculaire pour obtenir la netteté
des traits du réticule ; ne jamais viser le soleil sans filtres spéciaux sous peine de lésions.

Amener le signal dans le champ de la lunette à l’aide du viseur collimateur.

Mettre au point la netteté de l’image à l’aide de la bague de mise au point puis affiner
les deux réglages : oculaire et mise au point.

Vérifier l’absence de parallaxe, en déplaçant l’œil devant l’oculaire pour s’assurer que
les traits du réticule restent fixes par rapport à l’image observée.

Observer dans une lunette les deux yeux ouverts, ce qui est beaucoup plus facile
qu’une première expérience peut le laisser croire.

3-1-5-3 Qualités d’une lunette


63
Grossissement
C’est un rapport de l’angle α’ sous lequel on voit l’objet dans la lunette,
à l’angle α sous lequel on le voit à l’œil nu : G = α’/ α ; il varie de 25x 35 en général, mais des
oculaires interchangeables donnent des grossissements plus importants.

Pouvoir séparateur
Le pouvoir séparateur de l’œil, ou acuité visuelle, est l’angle minimal
sous lequel deux points sont vus distinctement. Pour que le cerveau distingue deux taches
lumineuses séparées, il faut que deux cônes tapissant la rétine soient atteints par la lumière
alors que celui qui les sépare ne l’est pas ; le pouvoir séparateur de l’œil normal est à peu près
de 20 milligrades. Le pouvoir séparateur d’une lunette est l’angle minimal sous lequel deux
points sont vus distinctement dans celui-ci ; pour un grossissement x n il vaut sensiblement
20/(x.n ) mgrd.

Champ
Partie de l’espace visible dans la lunette ; le champ, inversement proportionnel au
grossissement, est de l’ordre de 330 / (x. n) mgrd.

Clarté
Rapport d’éclaircissement de l’image rétinienne observée dans la lunette à celui
obtenu à l’œil nu ; plus le grossissement est important, moins la lunette est claire. L’optique
des lunettes est spécialement traitée pour obtenir le maximum de clarté.

Absence d’aberrations
Les différentes aberrations : sphéricité, astigmatisme, courbure et volume de champ,
chromatisme, distorsion, sont corrigées aux mieux par la combinaison de plusieurs lentilles
convergentes et divergentes en verres différents.

Étanchéité
Une lunette doit être étanche à l’humidité et à la poussière.

3-2 PRECISION DES MESURES D’ANGLES

3-2-1. Erreurs parasites

Faute de lecture, décelée par la paire de séquences, série de lectures indépendantes


les unes des autres.

Faute de saisie, notamment pour les lectures écrites sur carnet.

Décalage du limbe, dû à une confusion des vis, un déplacement consécutif à un choc


contre le trépied, etc.

Pointé avec un trait stadimétrique au cours de la mesure d’un angle vertical.

3-2-2 Erreurs systématiques

64
Défaut de verticalité du pivot

Cette erreur de signe variable est égale à e = arcsin (sin î .cotan v), formule dans
laquelle î représente l’angle de pivot et de la verticale.

Elle est éliminée uniquement avec les théodolites électroniques munis d’un
compensateur à deux axes orthogonaux ; pour tous les autres, elle entache les lectures
azimutales et par conséquent l’opérateur ne soigne jamais assez le calage de la nivelle
torique ou électronique. Le calage doit être corrigé, entre les différentes séquences, si
la bulle s’est éloignée de sa position de réglage de plus d’un échelon.

Pour déterminer la position de réglage d’une nivelle torique placée en fin de


calage dans la position NT2 Parallèle au pivot-V3 (voir figure de calage du pivot).

- faire un demi-tour avec la nivelle ;


- si la bulle reste à sa position de calage, autrement dit ne bouge
pas, le pivot est vertical, la nivelle réglée, les positions de calage
et de réglage confondues ;
- si la bulle se déplace (en réalité c’est la fiole) de plus d’une
longueur d’échelon, corriger la moitié du déplacement avec la vis
calante V3, ce qui a pour effet de rendre le pivot vertical dans le
plan Pivot-V3 ; la bulle est alors à sa position de réglage, qui
serait celle à utiliser pour le calage du théodolite si on ne réglait
pas la nivelle.

Le réglage de la nivelle torique consiste à corriger l’autre moitié du


déplacement initial de la bulle avec la vis de basculement de la fiole, afin de
confondre position de calage et position de réglage ; bien entendu, une fois le
réglage effectué, il faut caler le théodolite avant les observations.

Le réglage de la nivelle sphérique consiste à rendre concentriques le cercle


repère et la bulle circulaire en jouant sur les vis de la fiole, le pivot ayant été
calé auparavant vertical avec la nivelle torique.

Inégalité des échelons du limbe, pratiquement éliminée par la moyenne de


deux mesures à origines décalées de 100 grades, autrement dit de deux réitérations,
supprimée par une lecture électronique faite avec un capteur dynamique qui examine à
chaque mesure tous les échelons du cercle.

Excentricité des cercles limbe et alidade, du fait des jeux nécessaires à la


rotation de cette dernière ; erreur de la forme e = arcsin (r.sinα / R), éliminée par la
moyenne des lectures diamétralement opposées ; Pour certains instruments,
notamment les théodolites ordinaires, cette erreur est négligeables.

Défaut d’horizontalité de l’axe de basculement

En désignant par t l’angle d’inclinaison de l’axe de basculement, encore appelé erreur


de tourillonnement, l’erreur résultante sur la lecture azimutale vaut e = arcsin (sint x cotan

65
v) ; éliminée par double retournement ou automatiquement par un compensateur sur certains
théodolites électroniques. Après avoir pointé le signal CG par exemple et lu l’angle azimutal,
le double retournement consiste à basculer la lunette puis pivoter le théodolite d’un demi-tour
pour pointer à nouveau le signal CD et faire la lecture ; la moyenne des deux lectures CG et
CD est affranchie du tourillonnement.

Excentricité du viseur, quand l’axe optique ne coupe pas le pivot ; négligeable


en général, éliminée par le double retournement.

Collimation horizontale

Si l’axe optique n’est pas perpendiculaire à l’axe de basculement, le défaut de


perpendicularité c, appelé collimation horizontale, fait décrire à l’axe optique un cône au lieu
d’un plan vertical de visée et entraîne sur la lecture sur la lecture du cercle horizontal une
erreur de la forme e = arsin (sin c / sin v) ; éliminée par le retournement ou automatiquement
sur certains théodolites électroniques.

Dérive, déplacement lent et progressif du zéro de l’échelle ou plus généralement de


l’indication au cours du temps. Elle provient souvent de la torsion du trépied, mouvement de
vrille dû essentiellement aux variations de température ; pour réduire la dérive, travailler à
l’ombre d’un parasol, éviter les longues stations, tourner l’alidade alternativement vers la
droite et vers la gauche aux séquences successives.

Correction d’index ou collimation verticale, due au fait que le zéro


origine du limbe vertical n’est pas exactement au zénith du entre ; éliminée par le double
retournement pour les instruments à index automatique ou nivelle de collimation ou encore
automatiquement sur certains théodolites électroniques.

Erreur de réfraction

Sur une grande longueur, un rayon lumineux qui traverse des couches d’air d’indices
de réfraction différents subit des déviations :

- la réfraction verticale, due au fait qu’en atmosphère calme la densité de l’air


décroît avec l’altitude, ce qui diminue l’indice de réfraction et par conséquent courbe
le rayon vers le sol ;
- la réfraction latérale d’une visée proche d’une paroi rocheuse exposée au
soleil par exemple est difficile, sinon impossible, à évaluer.

3-2-3 Erreurs accidentelles

Erreur de centrage, le pivot vertical n’étant pas confondu avec la verticale


physique du point de station au sol ou au toit ; elle varie généralement de 0,5mm
environ à quelques millimètres selon le dispositif de centrage, l’erreur de centrage peut
également affecter le signal, jalon planté « derrière »un piquet par exemple.

66
Erreur de pointé, l’axe optique ne coupant pas la verticale du signal.
Le pointé est l’appréciation de l’écart existant le long d’une ligne : jalon, balise, mire,
etc. ; le cerveau fait la moyenne des résultats obtenus par tous les cônes rétiniens situés le
long de cette ligne, c qui explique que le pointé ait une précision supérieure au pouvoir
séparateur. Avec une lunette de grossissement x n on admet généralement les précisions
suivantes : pointé ordinaire 10/x n milligrades, encadrement 5/x n milligrades soit deux fois
mieux, coïncidence c'est-à-dire prolongement de droites 2,5/x n milligrades soit quatre fois
mieux que le pointé ordinaire.

L’erreur de pointé dépend également des dimensions, de la forme et de l’éclairage du


signal ; pointer un jalon près du sol de manière à réduire l’influence de son défaut de
verticalité.

Pointé

Erreur de lecture, essentiellement fonction du dispositif de mesure de l’appoint pour


une lecture optique ou de la résolution pour une lecture électronique, qui est la plus petite
quantité que l’appareil peut distinguer.

Flamboiement de l’air ; le brassage des couches d’air de températures et densités


différentes se traduit dans la lunette par des images et mouvantes.

3-2-4 Écarts-types

Selon la norme DIN 18723, l’écart type sur une direction mesurée dans les deux positions de
la lunette varie de 2 à 3 milligrades pour un théodolite ordinaire de résolution 1milligrade, de
0,2 à 1 milligrade pour un théodolite de précision de résolution 1dmilligrades, aussi bien pour
le cercle horizontal que pour le cercle vertical.

3-3 Mesurage d’un angle horizontal

67
3-3-1 Mises en station

Mettre un théodolite en station consiste à réaliser simultanément le calage vertical du


pivot et le centrage sur la verticale physique du point du station.

Le théodolite est fixé sur la tête d’un trépied à trois jambes coulissantes dont la tête
évidée autorise une petite translation de l’appareil, la lunette étant à hauteur des yeux de
l’opérateur debout. Ce dernier, après avoir placé l’instrument sensiblement au centre de la tête
et réglé les vis calantes à mi-course, dispose l’ensemble trépied-théodolite au-dessus du point
au sol en estimant au mieux l’horizontalité de la tête du trépied et le centrage du point, tout
en enfonçant les jambes à refus si le sol est meuble ; il peut aussi mettre seulement le trépied
en station à l’estime et y fixer le théodolite après coup. Dans une forte pente, placer deux
jambes du trépied sur une même courbe de niveau en aval du point, la troisième en amont.
La qualité de cette mise en station à l’estime conditionne la réussite des manipulations
suivantes réalisées dans l’ordre chronologique :
1-pointer le plomb optique ou plomb laser sur le point au sol avec les vis calantes ;
2-caler la nivelle sphérique de l’embase en jouant sur les longueurs des jambes du trépied ;
3-caler le pivot vertical à l’aide des vis calantes et de la nivelle torique ou électronique ;
4-centrer le plomb optique ou plomb laser sur le point de station en translatant l’instrument sur la tête du
trépied ;
5-terminer par calage soigné du pivot ;
6-éventuellement, affiner une seconde fois le centrage puis le calage.

En dessous d’un point au « toit » ou au « plafond », après avoir mis le théodolite en


station à l’estime :

1-caler le pivot puis basculer la lunette à l’horizontale pour lire l’angle zénithal: V= 100 gr;
2-centrer le repère de centrage de la lunette sous la pointe d’un fil à plomb en translatant l’appareil sur
la tête du trépied ;
3-terminer par un calage soigné ;
4-éventuellement, affiner une seconde fois le centrage puis le calage.

Un viseur zénithal fixé sur la lunette permet la mise en station sous un point au toit
avec une précision de 1 à 2mm pour une hauteur de 10m.

Selon les travaux à réaliser, d’autres dispositifs peuvent être mis en œuvre :

-centrage à l’aide d’un fil à plomb suspendu en dessous de la tête du trépied ;


-canne télescopique à nivelle sphérique donnant la hauteur de l’instrument au-dessus du point ;
-trépied centrant avec ou sans canne ;
-consoles spéciales ;
-plaque de centrage sur pilier ;
-douille et boule de centrage forcé ;
-oculaires coudés à angle droit, plomb optique zénithal de précision, etc.

3-3-2 Séquence

68
La séquence est un ensemble de n+1 lectures effectuées au théodolite, en une même station,
sur n directions différentes, avec une même origine du limbe, une même position du cercle
vertical par rapport à la lunette, contrôle de fermeture, sur la référence et répartition de l’écart
de fermeture sur les diverses composantes de la séquence.

Le résultat est l’angle compté depuis la référence dans le sens de chiffraison du limbe,
généralement le sens des aiguilles d’une montre.

A
B
LB

LA

Séquence

Pour observer la séquence la plus simple, sur n=2 directions, l’opérateur :

1. pointe le signal de référence a en cercle directeur et lit la lecture d’ouverture ou lecture de


départ Ld ;
2. tourne la lunette dans le sens des aiguilles d’une montre pour pointer le signal B et lire LB ;
3. en continuant à tourner dans le même sens, ferme la séquence en pointant à nouveau la
référence A et fait la lecture de fermeture Lf ;
4. calcule immédiatement la fermeture angulaire : Lf – Ld , différence entre les lectures de
fermeture et d’ouverture, et s’assurer qu’elle est inférieure à la tolérance correspondante ;
aucun dépassement n’étant admis, les observations doivent le cas échéant être reprises
immédiatement ;
5. retient pour lecture sur la référence la moyenne des lectures d’ouverture et de fermeture
La = (Ld + Lf) / 2 ;
6. l’angle azimutal de SB par rapport à SA étant égal à : (SA,SB) = LB – LA et les lectures
devant toujours être réduites à zéro sur la référence, l’opérateur présente la différence: LB – LA
comme la lecture qui aurait été faite sur B si elle sur la référence avait été rigoureusement
nulle, ce qui revient à retrancher La à elle-même.

Exemple :

Poin Hauteu Cercle Cercle Distance Lectures Réduite


69
t r s
visé pointé Horizont Vertica Trait Séquence Paires Tour Ecart Remarqu
al l stadi s s es
CG →
A 217,430 0
B 346,072 128,641 g
C 217,432 2 mgr

Réduction des lectures au fur et à mesure des observations, manuellement pour la saisie
sur carnet, automatiquement avec certains théodolites électroniques.

La séquence n’offre ni contrôle, ni suppression ou réduction des erreurs systématiques et


accidentelles.

3-3-3 Paires de séquences

La paire de séquence est une association de deux séquences successives avec retournement de
la lunette et inversion du sens de pivotement, ainsi que, pour les anciens instruments,
notamment les théodolites optiques, décalage de l’origine ; par extension, la paire est aussi la
valeur moyenne des résultats obtenus dans chaque séquence. Le décalage du cercle entre les
deux séquences d’une même paire est égal à 100 grades, valeur qui élimine pratiquement
l’erreur de l’inégalité des échelons du limbe quand elle ne l’est pas par lecture électronique.

En topographie, où les observations angulaires excèdent rarement deux paires, les lectures sur
la référence sont voisines de 0 gr et 100 gr pour la première paire, 50 gr et 150 gr pour la
seconde, de manière à exploiter au mieux la graduation du limbe. Avec un théodolite dont la
position cercle directeur est CG, muni d’un limbe dont la chiffraison croît dans le sens des
aiguilles d’une montre, l’opérateur peut utiliser les combinaisons mnémotechniques de
séquences suivantes :

-une paire : CG CD
0 100

-deux paires : CG CD CG CD
0 100 50 150

Pour chaque séquence, la lecture de départ prédéterminée est obtenue de manière approchée
par décalage du cercle avec les théodolites optiques, de manière exacte par introduction au
clavier avec les théodolites électroniques.

Pour chaque séquence, la lecture de départ prédéterminée est obtenue de manière approchée
par décalage du cercle avec les théodolites optiques, de manière exacte par introduction au
clavier avec les théodolites électroniques.

Pour les séquences « tourne à gauche », en saisie manuelle, « remonter » le carnet.

70
Sous réserve que chaque séquence ferme dans les tolérances, si L BG et LBD représentent
respectivement les lectures réduites CG et CD sur le signal B, prendre leur moyenne
arithmétique comme valeur de la paire : LB = LBG + LBD ; conserver toutes les décimales de
2

calcul au cours des réductions successives pour n’arrondir à l’approximation des mesures que
la moyenne finale de toutes les paires.

Exemple.

Opérateur – DateTempérature :
Distances :
Pression : Dist ____Dd
-brute : Dist
-directe : Dd
-horizontale : Dh
STATION : 2002 Dh -niveau zéro : Do
-Lambert : D
Do
Hauteur instrument :
D

Correction d’index :ppm atmosph :

Altération Lambert :

Poin Hauteu Cercle Cercle Distance Lectures Réduite


t r s
visé pointé Horizont Vertica Trait Séquence Paires Tour Ecart Remarqu
al l stadi. s s es
CG 0 →
2001 0,120 gr 0 0
2003 186,593 gr 186,4725 186,473
2001 0,121 gr 1 mgr
CD 100 ← 0
2001 100,084 0
2003 286,558 186,474 gr
2001 100,084

L’opérateur réduit les lectures, manuellement en carnet, automatiquement selon l’instrument


ou le terminal de terrain utilisé, immédiatement après les observations de façon à reprendre
sur-le-champ les mesures fausses ou hors tolérances.

Peuvent être soumis à tolérances :

- l’écart de fermeture de chaque séquence ;


- l’écart des lectures pour une direction, écart entre la valeur d’une paire de séquences et la
moyenne générale de toutes les paires ;
- l’écart sur la référence, somme algébrique, divisée par n+1, de tous les écarts de lecture
d’une même paire, n étant le nombre de directions y compris la référence.

Si une lecture d’une séquence est fausse ou hors tolérance et que l’opérateur ne puisse pas la
reprendre immédiatement, par suite d’une visibilité insuffisante en fin de journée par

71
exemple, il doit abandonner les deux lectures de la paire car seule moyenne est affranchie des
erreurs systématiques instrumentales.
La paire de séquences contrôle les observations en détectant les erreurs parasites et améliorer
la précision en supprimant ou réduisant les erreurs systématiques et accidentelles. Les
théodolites électroniques à capteurs dynamiques, qui intègrent l’ensemble de la graduation du
limbe à chaque lecture, s’affranchissent, de ce fait, du décalage du cercle ; de même, la
correction électronique des erreurs de collimation horizontale et de tourillonnement
n’implique plus, pour elles, le double retournement.

3-3-4 Tour d’horizon

Le tour d’horizon est le résultat final de la combinaison des observations azimutales en une
même station, rapportées à une référence et ramenées sur cette référence à une même valeur.

L’opérateur choisit une des directions du tour comme référence compte tenu de la nature du
signal, de son éloignement et des conditions de visibilité au moment des observations. La
référence est désignée par A, les autres directions par B, C, etc. au fur à mesure où on les
rencontre en tournant le sens des aiguilles d’une montre.

C
D

LD

LE
LC

LB

B
E

Tour d’horizon
A

Opérer par paires de séquences, réduire les lectures manuellement, ou automatiquement avec
un logiciel, en tenant compte des tolérances de fermeture pour les séquences, les écarts de
lecture et les écarts sur la référence.

Le résultat du tour réduit se présente comme la liste des lectures que l’opérateur aurait faites –
toutes choses égales- sur les différentes directions, si la lecture sur l’une d’elles choisie
comme référence avait été rigoureusement nulle ; réduction automatique sur certains
théodolites électroniques et terminaux de terrain.

72
Exemple.

Opérateur – DateTempérature :
Distances :
Pression : Dist ____Dd
-brute : Dist
-directe : Dd
-horizontale : Dh
STATION : 500 château d’eau Dh -niveau zéro : Do
-Lambert : D
Do
Hauteur instrument :
D

Correction d’index :ppm atmosph :

Altération Lambert :

Poi Haute Cercle Cercle Distance Lectures Réduites


nt ur
visé pointé Horizontal Vertic Trait Séquences Paires Tours Ecart Remarques
(grade) al stadi.
CG 0 →
A 0,3891 0 0
B 123,7434 123,35425 123,35585 123,3567 -0,9mgr T=1,3
C 256,3036 255,91445 255,91520 255,9155 -0,3
D 331,6436 331,25445 331,25480 331,2558 -1,0
E 362,1364 361,74725 361,74745 361,7486 -1,2 e ref=-0,6mgr
T=0,8’
A 0,3892 0,1 T=2,8

CD 100 ←
A 100,4691 0 -0,9 T=2,8
B 223,8270 123,35745
C 356,3855 255,91595
D 31,7247 331,25515
E 62,2172 361,74765
A 100,4700

CG 50 →
A 50,3440 0 0
B 173,7024 123,3584 123,357525 0,8 T=1,3
C 306,2592 255,9152 255,915775 0,3
D 381,6010 331,2570 331,256825 1,0
E 12,0940 361,7500 361,749725 1,1 e ref=0,6
A 50,3440

CD 100 ←
0,9 T=2,8
A 150,118 0
B 273,4750 123,35665
C 6,0347 255,91635
D 81,3750 331,25665
E 111,8678 361,75945
A 150,1179

73
3-4 MESURAGE D’UN ANGLE ZENITHAL

3-4-1 Observations
Zénith

V
CV

O
O VG
M

T
VD

Angle zénithal Pivot

Soit à mesurer l’angle zénithal de la visée TM (figure) avec un éclimètre dont le zéro serait
proche du zénith du centre et dont la chiffrage croît de 0 gr à 400 grades en position CG par
exemple.

Pointer le signal M avec le grand trait horizontal médian du réticule, lire V G ; double
retournement, pointer M en position CD, lire VD.

Le dispositif de collimation du cercle vertical –qu’il soit manuel comme les nivelles toriques
des anciens théodolites ou automatique pour les instruments actuels- ne cale pas le zéro
exactement au zénith, mais dans deux positions symétriques faisant l’angle C V avec la
verticale du centre du limbe.

Dès lors : V = VG + CV = 400 – (VD + CV) → V = [V G + (400-VD)] / 2

Cette formule donne l’angle zénithal quelque soit le défaut de verticalité du pivot du
théodolite.

3-4-2 Correction d’index

La correction d’index CV, encore appelée correction de collimation verticale, est l’angle
zénithal positif ou négatif du zéro origine des graduations, dans la position CG par exemple si
cette dernière est la position cercle directeur ; elle vaut en grandeur et en signe:

74
CV = [400-(VG+ VD)]/2.
Dans le cas où une seule visée dans une position donnée de la lunette est faite sur le point M,
l’angle zénithal V est obtenu, avec une précision réduite, à partir de cette seule lecture à
laquelle s’ajoute algébriquement la correction d’index : V = VG + CV = 400 – (VD + CV)

Un dispositif de collimation verticale, manuel ou automatique, ne donnant pas des résultats


constants dans le temps, la correction d’index doit être déterminée régulièrement.

3-4-3 Application

Zénith

2001
2003 2002

Mesure de l’inclinaison du terrain

Pour mesurer la pente, supposée constante, du côté de cheminement 2002-2001 l’opérateur,


en stationnant au sommet 2002, mesure l’angle zénithal V de la visée effectuée sur un point
placé à la verticale du sommet 2001, trait sur jalon par exemple, à une hauteur égale à celle de
l’axe de basculement du théodolite au dessus de 2002 ; le quadrilatère formé par les deux
verticales, la visée et le sol étant un parallélogramme, la visée est parallèle au sol et par
conséquent î = 100 – V.

V2002-2001 = [97,185 + (400-302,827)] / 2 = 97,179 gr

CV = [400 – (97,185 + 302,827) ] / 2 = -0,006 mgr

V2002-2001 =106,406 – 0,006 = 106,400 gr

75
Opérateur – DateTempérature :
Distances :
Pression : Dist ____Dd
-brute : Dist
-directe : Dd
-horizontale : Dh
STATION : 2002 Dh -niveau zéro : Do
-Lambert : D
Do
Hauteur instrument :
D

Correction d’index :ppm atmosph :

Altération Lambert :

Poin Hauteu Cercle Cercle Distance Lectures Réduite


t r s
visé pointé Horizont Vertica Trait Séquence Paires Tour Ecart Remarqu
al l stadi. s s es
CG 0 →
2001 0,120 gr 97,185 0 0
2003 186,593 gr 106,406 186,4725 186,473
2001 0,121 gr 1 mgr
CD 100 ← 0
2001 100,084 302,827 0
2003 286,558 186,474 gr
2001 100,084

3-5 ORIENTATION

Ng Y

Nm γ

Gt ou V M
d
Ag

Am

S
Orientation

La direction SM définie par le point de station S et le signal M est orientée dans le plan par
rapport au « nord » du point S, nord du quadrillage c'est-à-dire axe des coordonnées positives
du système de projection, nord géographique ou nord magnétique.

76
3-5-1 Orientation dans le système de projection

Le topographe stationne un point connu en coordonnées, observe un tour d’horizon sur des
points également connus, puis calcule le G o de station, gisement du zéro origine du cercle
horizontal du théodolite ; le Go est une constante d’orientation de la station par rapport à l’axe
des Y positifs du quadrillage Lambert, qui induit immédiatement les gisements G de toutes les
directions observées sur des points connus.

A noter qu’une orientation sur une seule direction de gisement connu est difficile à contrôler
et n’offre qu’une précision limitée.

Enfin, l’orientation depuis un point GPS implique l’inter visibilité avec un autre point connu,
ce qui peut contraindre à la mise en place d’un second point GPS à seule fin de pouvoir
s’orienter.

3-5-2 Orientation magnétique


Plan méridien magnétique

Nm

Ng

Nord magnétique
Plan horizontal

Un barreau aimanté suspendu en son centre de gravité prend en chaque point de la surface
terrestre une position qui caractérise le champ magnétique terrestre

A un instant et en un lieu donné, le barreau forme avec le plan horizontal un angle î appelé
inclinaison, variable selon la latitude, supprimé en topographie par l’équilibrage du barreau.
La déclinaison magnétique d est le rectiligne du dièdre formé par le plan vertical contenant le
barreau – ou plan méridien magnétique – avec le plan méridien géographique, autrement dit
l’angle du nord magnétique et du géographique ; elle varie dans le temps et dans l’espace.

Les variations dans le temps sont annuelles, diminution de 0,15 grades environ ces dernières
années, et diurnes d’amplitude 0,16 gr en moyenne, plus forte en été qu’en hiver ; les
variations le temps est parfois perturbées fortement par des orages magnétiques liés à
l’activité solaire.

77
Les variations dans l’espace sont traduites en isogones, courbes qui joignent les points d’égale
déclinaison, reproduites tous les 5 ans environ sur les cartes isogoniques.

Enfin, la nature du sol, les lignes haute tension, certains ouvrages métalliques, etc. perturbent
localement la déclinaison.

Les instruments spécifiques de l’orientation par rapport au nord magnétique du moment et du


lieu sont :
- le déclinatoire, aiguille ou barreau aimanté mobile dans un boîtier fixé
sur des montants de la lunette du théodolite ;
- la boussole, en particulier la boussole circulaire de théodolite qui
pivote avec l’alidade ;
- le théodolite-boussole, équipé d’un limbe horizontal porté par un
barreau aimanté qui oriente le zéro origine de la chiffraison vers le nord
magnétique, les lectures représentant par conséquent les azimuts
magnétiques ;
- les jumelles électroniques (laser).

Du fait surtout de l’incertitude sur la valeur de la déclinaison, l’écart type d’un azimut
magnétique est de l’ordre de 10 cgr, ce qui explique que désormais, en topographie,
l’orientation magnétique est limitée à la reconnaissance et aux levés expédiés.

3-5-3 Orientation gyroscopique

Le gyroscope de théodolite permet la mesure directe de l’azimut géographique ; fixé sur un


pontet au dessus de l’instrument, il occupe toujours la même position par rapport au plan
vertical de visée de la lunette.

Le moteur gyroscope d’un gyrothéodolite est suspendu à un fin ruban métallique à l’intérieur
de l’appareil, ruban qui interdit le basculement ; il est, comme on dit, asservi à la verticale.
L’axe de rotation de cette toupie est donc maintenu horizontal par la force d’attraction
terrestre. La toupie tournant à environ 22.000 tours par minute veut, par suite de sa force
d’inertie, maintenir son plan de rotation qu’elle occupe fortuitement dans l’espace.
Cependant, comme elle est reliée au globe terrestre par l’intermédiaire du théodolite et du
trépied, elle est déviée de son plan de rotation initial par suite de la rotation de la terre. La
toupie asservie à la pesanteur réagit à cette perturbation par un pivotement autour de la
direction du fil à plomb (axe du ruban de suspension) appelé précession et ceci jusqu’à ce que
son axe de rotation se trouve dans le plan du méridien, c'est-à-dire en direction du nord
géographique. Dans cette position, la toupie tourne comme la terre d’Ouest en Est et n’est
plus influencée par la rotation de la terre ; cette propriété physique de la toupie est utilisée
pour trouver la direction du nord géographique.

3-5-4 Orientation astronomique

Le topographe détermine l’azimut géographique d’une direction matérialisée sur le terrain, à


partir de l’azimut d’un astre obtenu par des observations, faites généralement sur le soleil ou
l’étoile polaire, suivies de calculs « astronomiques » largement automatisés. Les observations
du soleil nécessitent que le théodolite soit équipé de prismes oculaires, au mieux d’oculaires
coudés à angle droit, avec filtres ; le prisme solaire d’objectif Roelofs facilite le pointé.

78
CHAPITRE IV : MESURE DES DISTANCES

4-1 Généralité dur la mesure des distances

En topographie, on appelle distance de deux points A et B, la longueur du segment ab


joignant leurs projections sur la surface de référence, que nous assimilons toujours à un plan
horizontal. Cette distance subit les deux corrections suivantes :

- correction due au système Lambert, lorsqu’on passe de la longueur


mesurée à la longueur sur le plan, ou réciproquement ;

- correction d’altitude, indispensable dans le cas de mesures effectuées à


haute altitude, qu’il faut ramener au niveau zéro.

Les procédés de mesure des distances se rangent en trois catégories :

- mesure directe obtenue en reportant une longueur matérielle connue,


autant de fois qu’il est nécessaire sur la longueur à mesurer ;

- mesure indirecte, (mesure stadimétrique, mesure parallactique etc.)


consistant à employer des procédées optiques ; la distance cherchée
étant calculée à partir de mesures auxiliaires et n’étant pas parcourue
par l’opérateur muni d’un étalon ;

- mesure électronique ; les appareils de mesure électronique des


distances nommés (A.M.E.D) fonctionnent comme des chronomètres.
Ils utilisent les ondes électromagnétiques (lumineuses et radio) qui se
propagent dans un milieu homogène et isotrope en ligne droite, à une
vitesse constante et connue.

4-2 Mesure directe des distances

Mesurer directement une longueur c’est la comparer à une mesure étalon, (mètre, décamètre,
double décamètre…etc.) que l’on porte bout à bout autant de fois qu’il est nécessaire.

4-2-1 Les instruments

a) le mètre ou le double mètre : est un ruban métallique enroulé dans un boîtier qui
permet la mesure des détails (hauteur des tourillons, mesure en renforcement..).

b) le pas ou le double pas : cette méthode permet de mesurer rapidement les dimensions
de certains détails pour les levés à petite échelle (1/2000 et en dessous). Elle permet
également de vérifier si une erreur importante n’a pas été commise sur la mesure
d’une distance.

79
c) le télescomètre ou « télescopie » : il remplace les règles en bois et en métal utilisées
jadis ; constitué de plusieurs éléments coulissants, il est télescopique et rigide, et
permet de mesurer avec précision des détails jusqu’à 5 mètres. Il est surtout utilisé
pour les mesures dans les parties bâties, il peut être manié par une seule personne.

d) la chaîne d’arpenteur : présentant de nombreux inconvénients (maillons de fil de fer,


reliés entre eux par des anneaux), elle est actuellement abandonnée.

e) Le ruban (étalon à bout) : il est en acier ou en inox, de longueurs de 10, 20, 30 ou


50m, il est bien adapté pour les travaux tonométriques.

Le ruban porte : tous les mètres une plaque de cuivre indiquant la distance :
- tous les 20cm un rivet et une rondelle de cuivre ;
- tous les 10cm (impairs) un rivet de cuivre ou un simple trou.

Les mètres sont souvent indiqués sur les deux faces, en sens opposés, de façon à pouvoir
donner la distance à partir de l’une quelconque des deux poignées.

Certains rubans ont une chiffraison centimétrique

Emplacement de la fiche

Indication métrique
0,10

0,20

f) La roulette (étalon a trait) :

Montée dans un boîtier avec ou sans manche, elle est d’un emploi plus aisé.

Elle est munie, soit d’un ruban plastifié (très sensible aux différences de températures,
allongement important) soit d’un ruban d’acier de 10, 20 ou 50m. Graduation tous les
centimètres. L’anneau des rubans à roulette n’est pas compris dans la longueur.

Malgré l’utilisation de plus en plus courante des roulettes, les rubans restent l’instrument le
plus précis pour les raisons suivantes :
1- les mesures sont faites « bout à bout », les poignées articulées étant comprises dans
la longueur.
2- Les poignées possèdent des cannelures demi-circulaires du même diamètre que les
flèches.

80
4-2-2 Le jalonnement

L’opération consiste à aligner un certain nombre d’objets qui facilitent la mesure de distances
partielles.

Le jalonnement d’un alignement peut se faire, selon la longueur et la précision demandée :


- à vue ;
- au fil à plomb ;
- à l’aide d’un jalon ;
- au moyen du réticule d’une lunette ;
- avec un laser d’alignement.

Plusieurs cas peuvent se représenter :

1°/ De A on voit B et le jalonnement est sans obstacle

L’opérateur installe en B un jalon ou un trépied d’appareil. Il se place derrière l’origine A et


fait installer les jalons intermédiaires en commençant par le plus éloigné.

Opérateur

o o o o o

A 1 2 3 4 B BB
Jalons

Dans le cas d’une distance courte, l’opérateur peut aligner chaque portée de ruban sans
jalonnement préalable.

2°/ De A on voit B, mais une partie de l’alignement CD par exemple n’est pas
visible, (Dépression ou changement de pente).

L’opérateur installe un jalon en C d’où il voit B et D.

Il opère ensuite de la même manière que précédemment.

D
A C

81
3°/ Procédé dit du « fourrier » le point B n’est pas visible de A

N
M

A Coupe verticale B

M1

N1

M2

N2
B

A M Plan N

L’opérateur M se place aussi près que possible de l’alignement AB de telle sorte qu’il puisse
voir B, par exemple en M1. L’aide N aligné par l’opérateur sur M1B se place en N1 d’où il
aligne à son tour l’opérateur en M2 sur N1A. L’opérateur M2 aligne ensuite l’aide en N2 sur
M2B. Et ainsi de suite jusqu’à ce que les alignements successifs aboutissent aux points corrects
M et N, où les rectifications de position ne sont plus nécessaires.

D’autres procédés d’alignements seront décrits dans les chapitres qui suit.

4-2-3 Pratique de mesurage

Chaînage à plat

a) le terrain est horizontal

Le chaînage est effectué avec un décamètre ou un double décamètre, ruban d’acier


émaillé ou enrobé de nylon polyamide teinté, gradué tous les centimètres, monté dans un
boîtier muni d’une manivelle d’enroulement et souvent d’une poignée ; les rubans de 30m et
50m sont plus fragiles et pas faciles à manipuler.
Le ruban reposant entièrement sur le sol, les portées, autrement dit les longueurs
entières de ruban, sont matérialisées par des fiches, tiges de gros fil de fer de 20cm environ,
épointées à une extrémité, cintrées en forme d’anneau à l’autre.
Avec un ruban de 10m, utiliser un jeu de 11 fiches de manière que l’échange de fiches
s’effectue à 100 m =10x10m, soit 10 fiches ramassées au fur et à mesure par l’opérateur
arrière, la onzième restant bien entendu plantée.
Lorsque les deux opérateurs sont arrivés à l’extrémité B, le décompte de la longueur totale
mesurée est simple :

AB= 2 échanges + 2 fiches + appoint = 2 x 100 + 2 x 10 + 8,11 = 228,11m.

82
11ème fiche 2ème échange 220m

A 200m

1er échange
100m Appoint = 8,11m

Echanges de fiches

dp
dn
î
A
Fiches dh C

b) Le terrain est incliné, la pente régulière

On applique la règle générale, la distance obtenue est une distance suivant la pente (dp). La
distance à introduire dans les calculs est la distance horizontale.

- si on a mesuré l’angle du site (î), on aura : dh = dp cos î

- si on connaît la dénivelée (dn) entre A et B, on applique la formule :

c = dp – dh = dn2 /2dp ou dh = dp – c

On peut également à l’aide des calculatrices, obtenir la distance horizontale :

dh2 = dp2 – dn2 dh = √(dp2 – dn2)


c) Le terrain est incliné, la pente irrégulière

On décompose la distance en tronçons d’égale inclinaison, on mesure le site ou la dénivelée


de chaque tronçon.

Chaînage par ressauts horizontaux (cultellation)


83
Méthode utilisée lorsque le terrain est très irrégulier, caillouteux, broussailleux…etc.

A
Fil à plomb

E D

On opère par portées horizontales (portée ou fraction de portée).

L’extrémité « avant » est projetée verticalement au sol à l’aide d’un fil à plomb (chaînage en
descendant).
Le chaînage est très délicat en montant ou lorsque les deux extrémités doivent être plombées.

4-2-4 Précision de mesurage

A/ Les fautes (erreurs parasites)

-oubli d’une portée de ruban (mauvais décompte des fiches) ;


-faute de lecture.
Les fautes représentent en général un écart important. Le mesurage aller et retour fait
apparaître les faites. On peut don les éliminer et améliorer le résultat.

B/ Les erreurs systématiques

Dans les mêmes conditions d’utilisation ce sont celles qui se reproduisent toujours dans le
même sens. Elles sont cumulatives.
B-1 Étalonnage, différence entre la longueur théorique et la longueur réelle du ruban à
une température de référence.

B-2 Dilatation, variation de longueur de l’acier suivant la température.

B-3 Élasticité, due à l’allongement du ruban trop tendu. La tension d’emploi d’un
ruban utilisé à plat est le plus souvent de daN ( 1 daN = 1,02 kgf) ; elle est estimée ou
mesurée avec un petit dynamomètre accroché à un extrémité.

B-4 Chaînette, Le ruban suspendu à ses extrémités génère une erreur, différence entre
la corde AB et la courbe AB graphe de la fonction cosinus hyperbolique, notée ch, et pour

84
cette raison appelée « chaînette » ; l’erreur de chaînette est pratiquement invariable si les
extrémités A et B ne sont pas tout à fait à la même altitude.

Les erreurs de la chaînette et d’élasticité peuvent se compenser partiellement.

B-5 Alignement : un ruban AB de longueur L, écarté de l’alignement de la valeur e,


engendre une erreur égale à :
L - D = L - L cos  = L (1 – cos Â) = 2 L sin 2 Â/2 ≈ 2 L (e/2L) 2 = e2/(2 L), soit
1mm pour un double décamètre mal aligné de 20 cm, mais 1cm pour le même écart à une
distance de 2m. Ainsi, une erreur accidentelle d’alignement (à gauche ou à droite) génère une
erreur systématique de mesure de signe constant mais de valeur aléatoire.

L
e
A D

Erreur d’alignement

B-6 Horizontalité, La corde AB du ruban suspendu n’est pas horizontale ; évaluée


comme l’erreur d’alignement, mais dans le plan vertical, elle est généralement importante car
l’œil apprécie mal l’horizontale. Le mesurage au ruban cumulant les portées, les erreurs
systématiques conditionnent la précision.

C/ Les erreurs accidentelles


-erreur de plombage ;
-fiche non verticale
-erreur de mise bout à bout, mauvais tracé.

4-2-5 Réduction des mesures à plat

La mesure d’une distance effectuée avec un ruban à plat, corrigée de l’étalonnage et de la


température, représente la distance suivant la pente, ou distance inclinée, ou encore distance
oblique, ou enfin de manière plus générale distance directe AB = Dd.

Dans la plus part des cas, le topographe doit réduire cette valeur à sa projection sur la surface
de niveau d’une extrémité, A par exemple, autrement dit calculer la distance horizontale Dh.

Les longueurs, étant généralement limitées à quelques hectomètres, de faible précision le plus
souvent, autorisent l’assimilation de la surface de niveau de A à un plan et la verticale de B à
une droite orthogonale.
B
Dd
ΔZ

î Réduction d’une distance courte


A Dh

Dès lors, la réduction se limite à calculer Dh en fonction du paramètre utilisé :

85
-Angle d’inclinaison î : Dh = Dd x cos î

-Pente p = tan î : Dh = Dd √[1 / (1+tan î)] →


2
Dh = Dd √[1 / (1+p ) ] ;
2

-dénivelée : ΔZ = ZB – ZA → Dh = √[Dd 2
– ΔZ2]

Par contre, pour les distances longues et précises, la surface de niveau de A est assimilée à
une sphère de rayon : R + HA, concentrique à la sphère de courbure moyenne de rayon
R=6380 km et les verticales à des rayons convergents au centre C de la terre.
Si HA et HB désignent les hauteurs ellipsoïdales au dessus de la sphère de rayon R, D o la
projection sur cette dernière de la distance directe Dd suivant les verticales, les deux triangles
AoBoC et ABC donnent :

2R2 – AoBo2 = ( R+HA) 2+(R+HB) 2 –AB2 AoBo2= AB2-(HB-HA) 2


cos Ĉ = 2R2 2 (R + HA).(R + HB) (1+HA/R).(1+HB/R)

B
Dd

HB

A DhA

Do

Ao
Bo

Réduction d’une grande distance

La différence entre la corde AoBo et la distance circulaire Do vaut : Do-AoBo ≈ D3/24R2

Soit 0,1mm pour une distance de 5km, écart qui autorise la confusion de la corde et de l’arc et
donne la formule géodésique :
Do2= Dd2-(HB-HA) 2
(1+HA/R).(1+HB/R)
Les hauteurs ellipsoïdales HA et HB sont obtenues en ajoutant aux altitudes ZA et ZB la
dénivelée entre l’ellipsoïde et le géoïde.

4-3 Mesure indirecte des distances (mesure optique)

86
La mesure optique, désormais peu utilisée, est une mesure indirecte, la distance étant calculée
à partir de mesures auxiliaires et n’étant pas parcourue par l’opérateur muni d’un étalon.

4-3-1 Méthode parallactique

On dispose en M une stadia horizontale (en métal en invar). Un petit viseur permet d’orienter
la stadia perpendiculairement à la direction SM.
La stadia est munie de deux voyants A et B symétriques par rapport à M’ et écartés
exactement de 2m. L’opérateur en station S, mesure l’angle horizontal ou parallactique entre
A et B avec un théodolite de précision.
A

M’ 2m

Dh

Plan horizontal
S

Distance parallactique

S α/2
M’
α/2

Le calcul donne la distance horizontale.

AB = 2m ; AM’= 1m ; A= 100gr – α/2

1/(sin α/2) = SM’/(cos α/2); d’où SM’ = (cos α/2) / (sin α/2) = cotan α/2

SM’ = 1 / (tg α/2) = distance horizontale

Des tables donnent directement la distance horizontale en fonction de α.

Deux paires de séquences sont nécessaires pour la mesure de α. La précision de ce procédé est
d’environ 1cm pour une distance de 35m.

87
Exemple : tableau des observations

Origine cercle Lectures Angle α


du limbe
12,9606 / 4 = 3,2402 = α moyen
A 0,0842
0 CG B 3,3244 3,2402
α/2 = 1,6201
A 100,0114
100 CD B 103,2515 3,2401
cotg α/2 = 39,287 m = Dh
A 50,0428
50 CG B 53,2827 3,2399
A 150,0111
150 CD B 153,2515 3,2404
12,9606

Ce procédé est pratiquement adapté pour les traversées des rivières, canaux, autoroutes, et
pour mesurer des distances « sol - édifices », mais le développement des appareils de mesure
électronique des distances limite actuellement leurs emplois pour les courtes distances.

4-3-2 Mesure stadimétrique

4-3-2-1 Lecture sur mire ordinaire

Mire

A Dh

S
M

Lectures sur la mire

Une lunette stadimétrique est une lunette de théodolite dont le réticule porte deux traits
stadimétriques, symétriques par rapport au grand trait horizontal de l’axe optique, qui
déterminent deux lignes de visée formant dans le plan vertical l’angle stadimétrique Â.
L’axe optique et les deux rayons stadimétriques du théodolite T en station au point S
rencontrent une règle graduée, appelée mire, maintenue vertical au point M.

Pour être opérationnelle dans l’environnement habituel du terrain, une mire ordinaire, en bois
ou en aluminium, est constituée par l’assemblage de quatre éléments de un mètre, ou mieux,
88
deux de deux mètres ; elle est calée verticale à l’aide d’une nivelle sphérique, maintenue
immobile avec au moins un jalon que le porte mire utilise comme contre fiche ; l’origine zéro
de l’échelle est l’extrémité basse, ou talon, en contact avec le point M.

La lecture est un nombre de quatre chiffres qui donne la hauteur en mètres depuis le point sur
lequel repose la mire :
-les chiffres des mètres et décimètres sont peints ; sur la figure, au trait médian ou trait
niveleur 0,6 ;
-le chiffre des centimètres est égal au nombre d’échelons entiers qui précèdent le trait du
réticule, ici 5 ; ces échelons, ou cases, de un centimètre, sont peints alternativement en rouge
et blanc ou noir et blanc, groupés par cinq, comptés depuis l’origine du décimètre dans lequel
se trouve le grand trait horizontal du réticule ;
-le chiffre des millimètres, estime au 1/10 de l’appoint entre le trait du réticule et l’origine de
la case concernée ; ici 4.

La lecture estimée au trait niveleur vaut donc H = 0,654m.

Contrôle en effectuant les deux lectures l 1 et l2 aux traits stadimétrique et en vérifiant que
l’égalité : l2 – H = H – l1 est satisfaite au millimètre près ; sur la figure : l1=0,590m, l2=0,717m
⇒ l2 – H = 0,063m, H – l1= 0,064m.

4-3-2-2 Distance stadimétrique

Si l’axe optique du théodolite est horizontal, donc perpendiculaire à la mire, la distance


horizontale Dh entre les points S et M vaut :

Dh = [(l2 – l1) / 2] x cotan Â/2 = (l2 – l1) / [2 tan(Â/2)].

La quasi-totalité des lunettes stadimétriques ont, pour des raisons de commodité, un


rapport stadimétrique 1/[2 * tan (Â/2)] égal à 100, ce qui correspond à un angle stadimétrique
Â=0,636620 gon ; la distance est alors immédiate : D = 100(l2 – l1), soit 12,7m avec les
valeurs précédentes.
En admettant que le millimètre soit l’écart type d’une lunette de mire, l’écart type sur
la distance stadimétrique est égal à : σ =100∗1∗√ 2 , soit un ou deux décimètres.

Avec un axe optique d’inclinaison î, ou angle zénithal V, la distance horizontale


vaut :Dh=Dd.cosî.

M et n étant les intersections des rayons stadimétriques avec la perpendiculaire en H à l’axe


optique, il vient : Dd = 100 * mn ⇒ Dh = 100 * mn * cos î.

L’angle n = 100 + Â/2 ¿ 100, 32 gon étant assimilé à un angle droit permet d’écrire :

mn = 2 Hn = 2 (l2 – H)* cosî ; soit Dh = 100(l2 – l1) cos2î ⇒ Dh = 100(l2 – l1) sin2V.
A noter qu’il faut une visée de 100m inclinée de plus de 20 % pour l’erreur commise en
assimilant n à un angle droit ait une incidence plus forte que l’écart type de lecture.

89
Zénith n
L2

î
H
V
Dd

î m

T Dh

Distance stadimétrique réduite


S

Exemple :
Poin Hauteu Cercle Cercle Distance Lecture Réduit
t r s es
visé pointé Horizont Vertical Trait Séquenc Paires Tour Ecart Remarqu
al stadi e s es
1,431 (431)

M 1,000 308,229 g 90,551gr 1,000


0,568 (432)

Dh = 100 (1,431-0,568) * sin2 (90,551-0,022) = 84,4m.

4-3-3 Méthode clisimétrique

Avec un théodolite ou un tachéomètre en station au point S, effectuer deux visées sur une
mire verticale tenue en M, correspondant à deux lectures l 1 et l2 et à deux inclinaisons î1 et î2,
de pentes respectives p1 = tan î1 et p2 = tan î2.
Si l0 désigne la lecture fictive qui proviendrait d’une visée horizontale, on peut écrire :

l2 – l0 = p2.Dh
-
l1 – l0 = p1.Dh
l2 – l1 = (p2- p1). Dh ⇒ Dh = (l2 – l1)/ (p2- p1)

La mesure clisimétrique consiste donc à pointer une mire à deux lectures connues, déterminer
les pentes des visées, puis calculer la distance horizontale en divisant la différence des
hauteurs par la différence des pentes.
1 l 2−l 1 Dh Dh 2
L’écart typeσ Dh2=( p 2 − p 1 )2 * σ l2 + [ ( p 2− p 1 )2 ]2.σ p2=( p 2 − p 1 )2.σ l2 + ( (l 2−l 1 ) )2.σ p2

90
l2

P2 l1

P1

T Dh L0

Distance clisimétrique

4-4 Mesurage électronique

4-4-1 Principe

Les ondes électromagnétiques désignent les ondes lumineuses et les ondes radio ; dans un
milieu homogène et isotrope, elles se propagent en ligne droite à vitesse finie et constante.

Ces propriétés permettent la mesure des distances, une onde émise qui parcourt aller-retour
une distance directe Dd revient au point d’émission en présentant un retard fonction de la
longueur du trajet. Un instrument de mesure électronique des distances est donc un appareil
qui produit un train d’ondes électromagnétiques, le projette sur un réflecteur, analyse l’écho et
convertit le retard de l’onde reçue en une distance ; en somme, c’est un émetteur-récepteur
complété d’un calculateur qui affiche la distance sous forme numérique.

A partir de ce principe fondamental, les performances et les coûts des différents matériels
disponibles sur le marché varient suivant les technologies mise en œuvre par les
constructeurs. Les instruments utilisés en topographie sont appelés distance-mètres,
appellation retenue parmi beaucoup d’autres, y compris différents sigles.

4-4-2 Onde modulée

L’onde émise, appelée onde porteuse, est modulée, la modulation consistant d’une manière
générale à lui superposer une grandeur physique variable dont on peut repérer l’état à
l’émission puis à la réception ; c’est en quelques sorte un repère imprimé que la porteuse
transporte avec elle, la mesure de la distance consistant essentiellement à comparer la
modulation émise avec celle reçue après parcours aller-retour. Les distance-mètres à ondes
lumineuses mettent en œuvre une modulation d’intensité, qui est une modulation sinusoïdale
faisant varier l’intensité comme la projection sur son axe du vecteur tournant V.

91
Intensité

V Longueur

Longueur d’onde

La vitesse de l’onde étant fine et voisine de celle de la lumière, soit c = 3 * 108 m/s, si f est la
fréquence du mouvement périodique ainsi créé, la longueur d’onde λ sera telle que c = f . λ
⇒ λ = c / f, avec λ en mètres, c en mètres par seconde et f en hertz.

L’unité de fréquence est le hertz, fréquence d’un phénomène périodique dont la période est
une seconde.

Dans l’air à 12°C de température et 760mm de mercure (Hg) de pression, une porteuse
infrarouge de célérité 2,99708.108 m/s, modulée à la fréquence 14,98540 MHz, a une
longueur d’onde λ = 2,99708.108 / 14,98540 = 20m.

La célérité étant pratiquement constante, le changement de fréquence amène un changement


de longueur d’onde correspondant.

La mesure électronique d’une distance est donc une sorte de mesure directe, obtenue en
comptant k fois la longueur d’onde λ et en ajoutant l’appoint Δφ / 2π mesuré par déphasage :
aller-retour = 2 Dd = k λ + Δφ / 2π.

λ = 20m λ = 20m

λ = 20m λ = 20m

Δφ = 4m

Phasemètre
Dd = 52m

Mesure électronique d’une distance Réflecteur

92
4-4-3 Mesure de déphasage

Les distancemètres de topographie, dont la portée est généralement inférieure à 3km, sont
actuellement équipés de phasemètres numériques qui mesurent la différence de phase entre
deux signaux sinusoïdaux de même fréquence.

Sortie de trigger

Signal de commande

1
Cos (2nft)

Cos (2nft + φ) 2

Compteur
n 1
Entrée HF

Microprocesseur
1

2 Marche Arrêt Remise à zéro


Microprocesseur

Phasemètre numérique

Un circuit électronique, appelé trigger, fabrique une série d’impulsions HF chaque fois que le
signal qui lui est fourni par l’oscillateur passe par zéro avec une pente positive ; les signaux
BF avec lesquels le déphasage est mesuré déclenchent également des triggers.

Les signaux 1 et 2 actionnent un compteur qui comptent le nombre d’impulsions n 1 qu’il voit
passer, d’où le nombre k de longueur d’onde, alors qu’un autre compteur fournit le nombre
total n2 d’impulsions générées pendant la période de mesure ; par conséquent : n1/ n2 = Δφ / 2π.

93
Les deux compteurs alimentent un diviseur commandé, comme les remises à zéro et la
commutation des fréquences, par un microprocesseur, lequel dispose ainsi des informations
nécessaires au calcul de la distance.

4-4-4 Synoptique

Schéma

Oscillateur

Générateur modulateur

Optique d’émission

Ondes émises
Calculateur d’affichage
Phasemètre
REFLECTEUR

Optique de réception

Ondes réfléchies

Détecteur

Synoptique d’un distancemètre

Oscillateur
L’étalon de fréquence est, dans beaucoup d’appareils électroniques de mesures
des distances (AMED), un quartz, dont la coupe très particulière permet d’obtenir une très
faible sensibilité aux variations de température. Ces oscillateurs ont pris la suite de dispositifs
thermostatés, utilisés dans les AMED du début des années 1980, qui nécessitent un temps de
chauffage fort long. Les appareils précis récents ont parfois adoptés des quartzs dont la dérive
en température st forte, mais très bien connue ; désormais, dans ces AMED, il y a une sonde
de température sur le quartz et la dérive est étalonnée puis chargée dans le processeur de
l’appareil qui en tient compte lors des calculs d’affichage. L’avantage est que le dispositif est
peu coûteux, mais l’inconvénient est qu’il dévie ; il est dès lors impossible pour l’usager de
mesurer la dérive temporaire de l’oscillateur, puisque la table de correction est inconnue et
non accessible.

Générateur modulateur
C’est actuellement, soit une diode électroluminescente, soit une diode laser
pour les AMED travaillant en impulsions dans l’infrarouge proche : 0,8 à 0,9 µm. Ce
composant fournit directement de la lumière monochromatique modulée en intensité à la
fréquence donnée par l’oscillateur, par simple variation du courant dans la diode.

94
Optique d’émission
La source de l’onde lumineuse (diode électroluminescente ou diode laser) a
une surface émissive significative, typiquement 0,1 mm, qui, mise au foyer d’une lentille dont
la distance focale ne peut pas être longue pour des raisons de miniaturisation des appareils,
donne obligatoirement une divergence assez marquée du faisceau émis, typiquement 1 mrd ;
une divergence beaucoup plus faible rendrait d’ailleurs désagréable l’emploi d’un AMED, les
variations rapides de réfraction faisant alors perdre le pointé en site trop rapidement en cours
de travail.
La source de l’onde porteuse n’étant pas ponctuelle ni strictement focalisée par rapport à
l’optique d’émission, le faisceau émergent est un faisceau conique centré sur un axe ; la
« tache lumineuse » engendrée par ce dernier augmente donc de diamètre au fur et à mesure
qu’on s’éloigne de l’instrument. Afin de renvoyer une énergie suffisante pour la mesure, il est
nécessaire d’augmenter la surface réfléchissante dès qu’on atteint une certaine longueur ; les
portées sont donc fonction du nombre de réflecteurs élémentaires accolés.

Réflecteur
C’est un dispositif inerte dont la nature dépend de la puissance énergétique à
renvoyer. Si celle-ci est suffisante, une surface lisse telle une paroi bétonnée, un papier
adhésif réfléchissant ou un réflecteur plastique élémentaire peuvent convenir, ce qui
facilite les mesures dans certains cas : parois rocheuses et coins de murs par exemple.
Toutefois, dès que l’énergie réfléchie est insuffisante, du fait de la distance
notamment, le réflecteur est un prisme rhomboédrique, ou coin de cube, tronqué pour
réduire sa fragilité.

Réflecteurs

Un rayon lumineux subit trois réflexions successives sur les trois faces réfléchissantes
formant un trièdre trirectangle, avant d’émerger parallèle à lui-même dans la position
symétrique par rapport à la droite passant au sommet du trièdre ; cette droite est l’axe de visée
lorsque l’axe optique de la lunette et celui du distancemètre sont coaxiaux.

Le réflecteur est maintenu manuellement à la verticale du point à l’aide d’une canne


télescopique munie d’une nivelle sphérique, ou stabilisé avec un trépied léger ; pour les
mesures précises, ou les montures lourdes multi prismes, le réflecteur est verrouillé dans une
embase à centrage forcé placée sur un trépied.

Une réflexion parasite, grillage à mailles serrées ou pare-brise par exemple, peut fausser le
résultat.

La recherche du réflecteur peut être facilitée par un détecteur sonore ou lumineux.

95
Optique de réception

Similaire à celle de l’émission ; les deux optiques sont juxtaposées de la manière la


plus compacte possible pour que les champs d’émission et de réception soient très proches.

Détecteur

Photodiode à avalanche qui convertit les photons en électrons puis les amplifient pour
une réception optimale du signal de modulation.

Phasemètre (voir paragraphe 4-4-3)

Calculateur-affichage

La mesure électronique, qui porte sur une grandeur physique variant de façon continu,
est une mesure analogique ; le convertisseur analogique-numérique affiche la distance directe
en ligne droite entre le distancemètre et le réflecteur, à la température et à la pression
atmosphérique ambiantes ; le nombre affiché par cristaux liquides (LCD) sept segments et
point décimal, comporte le plus souvent 7 chiffres significatifs, celui des millimètres occupant
le rang décimal inférieur et représentant le seuil de mobilité ou résolution de l’instrument.

4-4-5 DISTANCEMETRE DE TOPOGRAPHIE

Alimentés généralement par des batteries sèches au cadmium nickel (Cd Ni) qui
autorisent environ 500 mesures, de portées souvent inférieures à 3 km, ils sont modulaires ou
intégrés.

Modulaires Fixés sur la lunette d’un théodolite, ils basculent avec celle-ci.

R R’

D H
V

d
T M

S Lunette et distancemètre superposés

96
Le décalage en hauteur d entre l’axe de l’émission-réception et l’axe optique parallèle, se
retrouve entre le réflecteur R et le voyant de pointé H, la distance mesurée DR étant égale à la
distance cherchée TH lorsque l’inclinaison du prisme est la même que celle de la lunette. Si le
réflecteur n’est pas basculé, la distance mesurée DR’ doit être corrigée quand la visée est
nettement inclinée : RR’ = -d * cotg V, négatif si V < 100 gon, positif si V > 100 gon.

Les distancemètre modulaires complètent surtout les anciens théodolites optiques ; certains
modèles sont coaxiaux avec la lunette.

Intégrés

Le distancemètre est intégré dans la lunette du théodolite, l’axe optique étant aussi l’axe de
l’émission-réception, ce qui supprime toute correction de décalage.

Lasers pulsés sans réflecteur

L’instrument envoie pendant une fraction de seconde des centaines, voire des milliers,
d’impulsions laser sur une cible qui en réfléchit une partie vers l’émetteur ; la distance
affichée est la moyenne de centaines, voire de milliers, de mesures du temps de parcours aller-
retour d’une impulsion. Cette technologie d’avenir, qui offre de nouvelles perspectives -temps
de mesure très court, haute précision, mesures sur objets en mouvement et surtout mesures
sans réflecteur- est actuellement mise en œuvre, en topographie, sur des distancemètres ainsi
que sur des matériels spécifiques parmi lesquels :

-les jumelles lasers de classe 1 norme européenne EN 60825, laquelle définit la plus
haute sécurité oculaire : Vector-Leica, portée maximale 2500m, précision 2m environ,
équipées d’un compas magnétique et d’un clinomètre à affichage électronique permettant le
positionnement dans les trois dimensions de la longueur mesurée ; le Lem 300 Geo, société
Jenoptik, portées plus petites ;

-le Lasermètre, laser de classe 2 qui interdit de regarder dans le faisceau visible ; le
DistoTM de Leica par exemple, particulièrement apprécié en levé d’intérieur, portée à plus de
100m avec une précision de quelques millimètres : saisie, organisation, traitements et
stockage des données par clavier alphanumérique, connectable à tout PC.

97
4-4-6 PRECISION

4-4-6-1 Erreurs parasites

Non parallélisme de l’axe optique de la lunette et de l’axe de l’émission-réception d’un


distancemètre modulaire ; la procédure de réglage consiste essentiellement à situer la
direction où le signal retour est maximal et à la rendre parallèle à l’axe optique par des
réglages mécaniques élémentaires.

Réflecteur vertical pour des visées inclinées

4-4-6-2 Erreurs systématiques

Atmosphériques

L’onde électromagnétique se propage en ligne droite à vitesse constante dans un milieu


homogène et isotrope d’indice de réfraction constant. Or, si le degré hygrométrique d’une
masse gazeuse est pratiquement sans influence sur son indice de réfraction, ce dernier, par
contre, dépend de la température et de la pression ; la vitesse c de l’onde varie donc en
fonction de la grandeur d’influence constituée par ces deux paramètres atmosphériques, ce
qui implique une modification de la longueur d’onde λ = c / f autrement dit de l’unité de
mesure λ/2.

Pour des mesures précises, faites dans des conditions de températures et de pression
sensiblement différentes de celles retenues pour choisir la longueur d’onde, il faut donc
appliquer une correction atmosphérique, proportionnelle à la distance, calculée selon la
formule utilisée par le constructeur ou lue sur l’abaque correspondant.

Température

Indice de réfraction Vitesse de la porteuse Longueur d’onde

Pression
Variation de la longueur d’onde

Une variation de température de 1°C, ou de pression égale à 3 mm Hg soit à peu près 4 mb ou


4 hPa, ou encore 40 m de dénivelée, correspond à une erreur de 1mm par kilomètre, c'est-à-
dire une erreur relative de un millimètre (10 -6) désignée généralement par 1 ppm (partie par
million) ; il est commode d’appliquer cette correction à l’aide d’un module voisin de l’unité :

M = 1 + c / D = 1 + ppm x 10-6.

Exemple._
Distance affichée Dist = 1.421,307 m ; Température t = 22°C

98
Altitude du distancemètre ZT = 223,41 m, ce qui correspond à une pression p = 987 mb ou
hPa. La formule de Barrel et Sears donne : 282,2 – (0,2908 p) / (1 + 0,00366 t) = +17 ppm, lus
par ailleurs sur le diagramme de la figure.

La distance directe Dd corrigée des paramètres atmosphériques vaut :

Dd = ma * Dist = 1,000017 * 1421,30 = 1.421,331 m,

Etalonnage

La constante d’addition, ajoutée à la valeur mesurée pour obtenir la valeur réelle,


dépend des caractéristiques optico-mécaniques de l’ensemble : distancemètre + réflecteur ;
elle peut varier de manière importante, notamment dans le cas où on change de réflecteur,
prismes multiples au lieu de prisme unique par exemple.

La meilleure solution pour déterminer est d’utiliser une base d’étalonnage existante ;
toutefois, comme elles sont rarement accessibles, la Fédération Internationale des Géomètres
(FIG) recommande d’aligner très soigneusement dans un même plan horizontal quatre
trépieds distants d’un nombre entier de demi-longueur d’onde : AB = 10 m, BC = 20 m,
CD =30m par exemple, puis mesurer en centrage forcé les six distances AB, AC, Ad, BC,
BD, CD.
A B C D

Étalonnage d’un distancemètre

99
Si AB, BD, AD désignent les varies longueurs inconnues et c la correction d’étalonnage, il
vient :
AB + BD – AD = 0 = (AB + c) + (BD + c) – (AD + c) ⇒ c = AD – (AB + BD)

Verification: c = AD – (AC + CD) = ½ [AD – (AB + BC + CD)]

Erreur cyclique

Fonction périodique de la longueur d’onde et de la différence de phase entre les signaux de


référence et de mesure ; généralement négligeable sur les distancemètres modernes mais
pouvant apparaître avec le vieillissement des matériels. On la détermine aisément en mesurant
au moins six distances connues avec précision, distribuées dans une demi-longueur d’onde.

Erreur de fréquence

Erreur proportionnelle, qui ne peut être mesurée qu’avec un fréquencemètre de précision, ce


qui implique le recours au constructeur ou éventuellement à un laboratoire spécialisé.

4-4-6-3 Erreurs accidentelles

Elles proviennent essentiellement des mesures de températures et de pression, ainsi


que des erreurs de pointé et d’orientation du réflecteur.

4-4-6-4 Ecarts types

Sous réserve d’étalonner le distancemètre régulièrement, tous les trimestres par


exemple, et d’appliquer la correction atmosphérique, l’écart type est de la forme :

σD2 = k12 + k22 * D2, k1 étant fonction de la précision du phasemètre et k2 de la fréquence.

En pratique, l’écart type est donné en millimètres par la formule simplifiée : σD = k1 + k2 avec
σD en mm, k1 en mm et k2 en mm/km.

On peut distinguer les classes de précision :

-distancemètres ordinaires σD = 5 + 5 ppm, soit 1cm au km ;


-distancemètres de précision σD = 3 + 3 ppm;
-distancemètres de haute précision σD = 0,2 + 1 ppm.
FIN PROGRAMME 1ERE ANNEE

CHAPITRE V : CANEVAS D’ENSEMBLE

5-1 CARACTERISTIQUES
D’une façon générale, le canevas est un ensemble discret de points bien répartis sur la surface
à lever, points dont les positions relatives sont déterminées avec une précision au moins égale
à celle que l’on attend du levé ; ces points servent d’appui au levé des détails. Le canevas
s’exprime par les coordonnées de ces points dans un même système.

100
Le canevas d’ensemble est un canevas planimétrique déterminé par des observations sur le
terrain, matérialisé de façon durable par des bornes ou des repères et suffisamment dense pour
étayer le réseau sur lequel s’appuie le levé des détails.

Il est indépendant si la précision du canevas géodésique d’appui est insuffisante, mais son
orientation et son origine moyenne doivent être ramenées dans le système géodésique
existant.
5-2 DETERMINATION PAR POINTS ISOLES OU « POINT PAR POINT »
5-2-1 INTERSECTION

5-2-1-1 Observations

L’intersection consiste à déterminer les coordonnées d’un point en mesurant exclusivement


des angles horizontaux à partir des stations faites sur d’autres points de coordonnées connues.

Les visées doivent être réparties aussi uniformément que possible autour du point à
déterminer et leur nombre doivent être suffisant pour assurer une détermination correcte ; en
canevas ordinaire, quatre visées au minimum n’excédant pas trois (3) kilomètres.

L’intersection dispense de stationner le point à déterminer et par conséquent s’impose pour les
points inaccessibles, comme les sommets des mosquées par exemple.

La mappe des observations est un croquis orienté à petite échelle, 1/100.000 en général, qui
précise la nature, l’orientation et la longueur de chaque visée, ainsi que les désignations des
points.
500

+
205
Y

+
5
+
+ 10
200
X
Figure5.1: Mappe du point intersecté 500

- le point à déterminer ou point nouveau, inconnu en coordonnées est


représenté par un petit triangle ;
- une petite croix, placée à l’extrémité du segment à l’échelle
correctement orienté, indique qu’il s’agit d’une visée d’intersection.

Stationner les points connus, encore appelés points d’appui, effectuer les tours d’horizon sur
les points anciens et nouveaux, vérifier les écarts par rapport aux tolérances règlementaires.

5-2-1-2 Calcul par la méthode du point approché

Utilisable uniquement en canevas ordinaire, c’est une méthode d’ajustement facile à mettre en
œuvre et qui conserve bien la précision des observations.

101
Le calcul est effectué en quatre phases :

1. Coordonnées du point approché

+
A
Y

+
D
+
+ B
C

Figure 5.2 : mappe d’une intersection

M désigne le point intersecté, A un des points d’appui, B, C, etc. les autres points d’appui
rencontrés en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.

Corriger des altérations angulaires, ou corrections de dV (corrections de réduction à la corde), les


lectures des tours d’horizon relatives aux points connus, puis calculer les Go des stations ;
l’instruction précitée stipule que la correction de dV est appliquée lorsque sa valeur est supérieure
ou égale à 0,2 mgon.

Choisir deux visées qui se coupent sous un angle favorable, A et C par exemple, calculer les
gisements à partir des Go et des lectures réduites non corrigées des dV, puis les coordonnées du
point approché Ma par intersection.

A l’aide de ces coordonnées, déterminer les corrections de dV des visées d’intersection et les
appliquer aux lectures correspondantes des tours pour calculer les gisements observés :
GobsAM = GoA + (LM + dVM), seuls utilisés dans la suite des calculs.

2. Graphique

La conversion R → P du vecteur AMa donne le gisement approché Ga qui diffère légèrement du


gisement Gobs réduit au Lambert, dans la mesure évidemment où le point approché n’a pas été
déterminé à partir de A.

Le point Ma étant proche du point cherché M, eu égard notamment à la longueur de la visée, la


variation de gisement dG est calculée en décimilligrades : dG = Gobs – Ga.

102
M Y

dG
Ma

Da

A
Gobs

Ga Figure 5.3: déplacement d’une visée

Pour la même raison, on admet qu’à l’extrémité de la visée la rotation de AMa sur AM peut être
assimilée à une translation, de longueur :

d = Da x dG = Da x dG (π/200) x (1/10.000) => d = Da x dG x 0,157

Avec dG en dmgon, D en km et d en cm.

Conventionnellement, la sensibilité d’une visée est la valeur du déplacement transversal qu’elle


subit à son extrémité lorsque le gisement varie de 1 dmgon ; en pratique, elle est calculée avec trois
décimales par la formule : s = 0,157 x D, avec s en centimètre et D en kilomètre.

Par conséquent, le déplacement d’une visée est égal au produit de sa sensibilité par la variation du
gisement : d = s x dG, avec s en cm, dG en dmgon et d en cm.

Le déplacement est positif si : Gobs > Ga, négatif dans le cas contraire ; le passage de la visée par
rapport au point approché est utilement représenté sur un schéma.

dG > 0
dG<0

Ma +
Ma +

Figure 5.4: passage de la visée

Après avoir calculé les déplacements de toutes les visées, établir un graphique à très grande
échelle : 1/1 à 1/20, centrer un rapporteur sur le point approché, marquer les gisements, mettre
enfin en place les visées par rapport au point approché à l’aide de leurs déplacements.
3. Choix du point

Les différentes visées ne sont pas concourantes du fait de l’imprécision des points d’appui et des
observations ; on dit qu’elles forment un chapeau.

Une visée sur le graphique occupe donc sa position par hasard, au sens des probabilités ; en réalité,
elle est susceptible de se trouver à l’intérieur d’une plage de sensibilité, située à gauche ou à droite,
dont la largeur varie selon l’imprécision des points d’appui et des observations.

103
Visée du graphique

Ma
+
PL

PL

Figure 5.5: plages de sensibilité

L’impact de l’imprécision des points d’appui étant difficile à évaluer, il n’est tenu compte que de
celui des observations. Toutes les visées d’un point intersecté ayant a priori la même précision
angulaire, la largeur d’une plage de sensibilité est égale au produit de la sensibilité de la visée par
une imprécision angulaire commune à toutes les visées, fixée arbitrairement pour les besoins du
graphique.

L’harmonisation des plages de sensibilité et des bandes d’indécision d’une insertion conduit à fixer
l’imprécision angulaire commune en fonction de la tolérance angulaire Td d’une direction. La
largeur de plage vaut donc PL = (Td x s) x m, formule dans laquelle PL est exprimée en
centimètres et m un module arbitraire commun à tous les lieux géométriques de détermination d’un
point.

L’ensemble des plages de sensibilité des différentes visées réduit le chapeau à une surface dans
laquelle le calculateur choisit plus facilement le point.

Alléger le graphique en ne représentant à l’échelle que les largeurs des plages utiles, complétées si
nécessaire par les limites des plages aux environ du point.

Ma
+

Figure 5.6 : dessin d’une plage de sensibilité

Lorsque la plage d’une visée ne recouvre pas les autres, mieux vaut le plus souvent agrandir toutes
les plages en augmentant le module m plutôt que d’abandonner un visée.

La notion de plage de sensibilité n’est qu’un moyen de choix du point qui, sans doute, manque de
rigueur mathématique, mais permet d’éviter les erreurs d’interprétation du chapeau ; si ce procédé
d’ajustement satisfait l’esprit, il ne donne pas le meilleur résultat au sens du calcul des probabilités.

4. Précision

104
L’écart d’orientation d’une station d’intersection est l’écart angulaire entre le gisement issu des
observations et le gisement obtenu par conversion R → P du vecteur : point d’appui vers point
choisi ; eG = Gobs – Gdéf ; il est soumis à tolérance.

M Y
eD

M eG

A
Gobs

Gd Figure 5.7 : Ecart d’une visée d’orientation

L’écart moyen quadratique d’orientation, également soumis à tolérance, est la moyenne


quadratique des écarts d’orientation des différentes visées :


n 2
∑ e Gi

σ G= i =1

L’écart en distance, ou écart linéaire, est la distance entre le point choisi et le lieu géométrique de
détermination, ici la visée d’intersection ; mesuré sur le graphique à l’échelle, ou calculé :
e = D . sin
D
|e G|, il est soumis à tolérance.
Le rayon moyen quadratique d’indécision, moyenne quadratique des écarts en distance
individuels, également soumis à tolérance.

5-2-1-3 Application
Chantier XEUILLY (54)

25

(56)

Ancienne Numérotation E E H
désignation X Y Z
Points géodésiques
(43) 5 872 419,62 1 104 460,03 320,03m
(49) 10 875 411,03 1 101 793,06
(50) 15 875 429,56 1 099 134,57 312,4m
(52) 20 876 806,38 1 106 513,53
(56) 25 878 248,82 1 100 817,07 288,04m
Points géodésiques complémentaires

105
(229) 210 877 666,86 1 103 041,04 286,6m
(201) 215 879 501,04 1 102 916,98 310,7m
Points anciens
(45) 200 873 115,42 1 103 059,03 287,20m
(53) 205 876 780,80 1 103 721,28 268,04m
Figure 5.8 : Points d’appui

Point intersecté 500 (fig. 5.1)

Carnet des observations


Opérateur – DateTempérature : Dist→Dd

Pression :
Dh Distances :
STATION : 5
-brute : Dist
Do
-directe : Dd
D
Hauteur instrument : 1,465m – Théodolite électronique -horizontale : Dh
-niveau zéro : Do
-Lambert : D
Correction d’index :ppm atmosph :

Point Hauteur
Altération Cercle
Lambert : Cercle Distance Lectures Réduites
visé pointé Horizontal Vertical Trait Séquences Paires Tours Ecart Remarque
stadi. s
Clocher CG 0 →
210 centre 0,0000 gr 100,3816 gr 0 0 1,4 TF2,8 mgr
boule mgr
500 axe croix 369,9801 101,0380 369,9794 gr 369,98065 369,9813 gr -0,65 TL 1,3
gr
205 3,17m 393,8710 100,7417 393,8703 393,8055 393,8696 0,95
210 0,0014 100,3795 0,075 TF 0,8
CD 100 ←
210 100,0008 299,6130 0 0,8
500 69,9823 298,9654 369,9819
205 93,8712 299,2600 393,8708
210 100,0000 299,6165
CG 50 →
210 50,0001 100,3900 0 0 2,1
500 19,9818 101,0420 369,98065 369,9820 0,7
205 43,8690 100,7444 393,86785 393,8687 -0,9
210 50,0022 100,3889 -0,05
CD 150 ←
210 149,9985 299,6158 0 1,5
500 119,9826 298,9599 369,98335
205 143,8688 299,2565 393,86955
210 150,0000 299,6136
Opérateur – DateTempérature : Dist→Dd

Pression :
Dh Distances :
STATION : 10
-brute : Dist
Do
-directe : Dd
D
Hauteur instrument : 1,485m – Théodolite électronique -horizontale : Dh
-niveau zéro : Do
-Lambert : D
Correction d’index :ppm atmosph :

Altération Lambert :

106
Poi Hauteur Cercle Cercle Distance Lectures Réduites
nt
visé pointé Horizontal Vertical Trait Séquences Paires Tours Ecart Remarque
stadi. s
CG 0 → 0 0
210 Clocher 0,0001 gr 99,7710 gr 0 0,9 TF2,8 mgr
centre mgr
boule

25 3,20 m 53,2617 99,7135 53,26205 53,26135 53,2603 1,1 TL 1,3


Clocher
15 Pied croix 131,7212 99,1841 131,72155 131,72185 131,7222 -0,4
Clocher
500 Axe 317,5794 99,8850 317,57975 317,58185 317,5818 0
croix

210 399,9992 99,7701 0,1 TF 0,8


CD 100 ←
210 100,0023 300,2291 0 2,3

25 153,2618 300,2845 53,26065

15 231,7233 300,8146 131,72215

500 17,5851 300,1139 317,58395

210 100,0000 300,2263


CG 5 0 → 0
210 49,9998 99,7740 0 1,6
mgr

25 103,2563 99,7144 53,2573 53,2593 -1

15 181,7228 99,1841 131,7238 131,7226 0,4

500 367,5823 99,8924 317,5833 317,5818 0

210 49,9982 99,7762 -0,1


CD 150 ←
210 150,0002 300,2266 0 0,2

25 203,2614 300,2826 53,2613

15 281,7215 300,8207 131,7214

500 67,5804 300,1124 317,5035

210 150,0000 300,2270

Opérateur – DateTempérature : Dist→Dd

Pression :
Dh Distances :
STATION : 200
-brute : Dist
Do
-directe : Dd
D
Hauteur instrument : 1,50m – Théodolite électronique -horizontale : Dh
-niveau zéro : Do
-Lambert : D
Correction d’index :ppm atmosph :

Altération Lambert :
107
Poi Hauteur Cercle Cercle Distance Lectures Réduites
nt
visé pointé Horizontal Vertical Trait Séquences Paires Tours Ecart Remarque
stadi. s
CG 0 →
Clocher 0 0 2,6 TF2,8 mgr
500 axe croix 0,0007 gr 100,1228 gr mgr

Antenne 7,8962 -1,2 TL 1,3


20 7,8987 98,1773 7,8967 7,8950

5 3,19 m 326,4480 98,6009 326,4460 326,4445 326,4454 -0,9

500 0,0033 100,1208 -0,5 TF 0,8


CD 100 ←
0
500 99,9982 299,8759 2,0

20 107,8925 301,8256 7,8933

5 26,4422 301,4010 326,4430

500 100,0002 299,8745


CG 5 0 →
0
500 50,0000 100,1280 1,6

20 57,8973 98,1650 7,8965 7,89745 1,2

5 376,4490 98,6051 326,4482 326,44635 0,9

500 50,0016 100,1255 0,5


CD 150 ←
0 2,4
500 150,0027 299,8713

20 157,8999 301,8315 7,8984

5 76,4460 301,3985 326,4445

500 150,0003 299,8723

Opérateur – DateTempérature : Dist→Dd

Pression :
Dh Distances :
STATION : 205
-brute : Dist
Do
-directe : Dd
D
Hauteur instrument : 1,485m – Théodolite électronique -horizontale : Dh
-niveau zéro : Do
-Lambert : D
Correction d’index :ppm atmosph :

Altération
Poi Lambert
Hauteur :
Cercle Cercle Distance Lectures Réduites
nt
visé pointé Horizontal Vertical Trait Séquences Paires Tours Ecart Remarque
stadi. s

108
CG 0 → 0 0
Clocher 0 2,4 TF2,8 mgr
215 centre 399,9998 99,0910 gr mgr
boule
g
Clocher
210 centre 23,3768 99,0268 23,3782 23,3797 23,3786 1,1 TL 1,3
boule
Clocher
500 axe croix 215,0388 99,6272 215,0402 215,0385 215,0381 0,4
Antenne
20 282,2803 96,0064 282,2817 282,2811 282,2801 1

215 399,9974 99,0928 0,5 TF 0,8


CD 100 ←
215 99,9974 300,9134 0 0,6

210 123,3809 300,9761 23,3812

500 315,0365 300,3708 215,0368

20 382,2802 303,9954 282,2805

215 100,0000 300,9100


CG 5 0 → 0
215 50,0000 99,0885 0 0,9

210 73,3790 99,0230 23,37855 23,3775 -1,1

500 265,0394 99,6257 215,03895 215,0377 -0,4

20 332,2789 96,0037 282,27845 282,2790 -1,1

215 50,0009 99,0855 -0,5


CD 150 ←
215 149,9986 300,9110 0 1,5

210 173,3758 300,9759 23,37645

500 365,0358 300,3721 215,03645

20 32,2789 304,0000 282,27955

215 150,0001 300,9098

Calculs
SEQUENCES FIGURES – FORMULES - FONCTIONS RESULTATS

1- Point approché
1.1- Mappe

109
500
M

205

10
+
Y A
1.2- dVtours 5 +
Station 5 + B L125 = 0,0000 gr
D L210 = 23,3787 gr
L20 =282,2803 gr

Station 10 + L120 = 0,0000 gr


C L25 = 53,2603 gr
L15 =282,2803 gr
X = 870 Km. 1/100.000
Station 200 Y = 100 Km. L20 = 7,8959 gr
L25 = 326,4455 gr
Altération angulaire : dV = 0,8 * ∆x (dV en dmgr, ∆x en km)
dV215 = -2 dV210= -1 dV20 = 0 L210 = 0,0000 gr
Station 5 L205 = 393,8697 gr

1.3- Go stations
dV210 = -2 dV25= -2 dV15 = 0

1.4- XMa
YMa dV20 = -3 dV5= +1
XMa= 874 678,23 m
YMa= 104 935,52 m
dV210 = -4 dV205= -3
1.5- dVM L215 = 0,0000 gr
L500 = 215,0385 gr
Go pondérés
Go205 = 118,3025 gr Go10 = 67,8307 gr L210 = 0,0000 gr
Go200 = 44,2098 gr Go5 =116,8133 gr L500 = 317,5821 gr

G205 = Go205 + L500 = 333,3406 gr G200 = 44,2098 gr L500 = 399,9999gr

Intersection depuis 205 et 200


L210 = 0,0000 gr
L500 = 369,9815 gr
Station 205 dV500 = +2 dmgr
1.3- Gisements

Station 10 dV500 = +1

Station 200 dV500 = -1

Station 5 dV500 = -2

G = Go + L
GA = 333,3410 gr GB = 385,4128 gr
GC = 44,2097 gr GD = 86,7948 gr

SEQUENCES FIGURES – FORMULES - FONCTIONS RESULTATS

2- GRAPHIQUE

110
2.1- Ga
Da Conversions R → P

Vecteurs AMa BMa


Ga 333,3406 gr 385,4151 gr
Da 2428,00 m 3226,77 gr

Vecteurs CMa DMa


Ga 44,2098 gr 86,7906 gr
Da 2442,05 m 2308,12m

2.2 - Déplacements Points A B C D

dG = Gobs – Ga +4 -23 -1 +42

s = 0,157 x D 0,381 0,507 0,383 0,362

d = s x dG +1,5 -11,7 -0,4 +15,2

Passage visée +
+ + +

2.3 - Echelle 1/10

Ma

+M

3. -Choix du point Pl = (Td s) x m avec m = 1,5 X500 = 874 678,23 m


Y500 = 1 104 935,44 m

SEQUENCES FIGURES – FORMULES – FONCTIONS RESULTATS

111
4- PRECISION

4.1- Orientation

4.1.1 –Gdéf. Conversions R → P

GAM = 333,3406 gr ; GBM = 385,4148 gr ; GCM = 44,2111 gr GDM = 86,7927 gr

4.1.2 - eG eG = Gobs – Gdéf.


eGD = 2,1 gr
eGA = 2,2 mgr ; eGB = -2,0 mgr ; eGC = -1,4 mgr


4.1.3 - T
n−1
T = 4 mgr x n TGD = 3 mgr

TGA = 4 mgr TGAB= 4 mgr TGC = 3 mgr


4
∑i=1 e 2 G i σG = 1,9 mgr
4.1.4 - σG TGC= 3 mgr
σG = 4
4.2 Distance Ecarts linéaires mesurés sur le graphique
eA = 8 cm ; eB = 10 cm ; eC = 5 cm ; eD = 7 cm ; T = 20 cm ΣD= 7,7 gr
T= 12 cm

5– NIVELLEMENT

5.1 Altitudes Nivellement géodésiques : ΔT = Dh x cotan V + CNA

A→M Z M A = STA+ΔT AM −H M Z M A = 284,168 m

C→M Z M C = 284,295 m
D→M Z M D = 284,194 m
TA = 21 cm TB = 22 cm TD = 21 cm Z 500= 284,22 m

Tm = √∑ 1
p T Z 500 = 12c m

5.2 Ecarts eA = Z M A - Z M = -5,2 cm eC = 7,5 cm eG =-2,6 cm

T e A =√ T A−T m = 17c m ; T e C = 18 cm ; T e D = 18 cm
2 2

5-2-2 RELEVEMENT

112
5-2-2-1 Observations

Le relèvement consiste à déterminer les coordonnées d’un point en le stationnant et en


effectuant un tour d’horizon sur des points d’appui de coordonnées connues. Cinq visées au
minimum sont nécessaires en canevas d’ensemble ordinaire, réparties le plus uniformément
possible autour du point, leurs longueurs n’excédant pas 6 km.

Le relèvement ne nécessitant qu’une station est évidemment très économique, notamment si


tous les points d’appui sont présignalés, antenne de la mosquée par exemple.

Sur la mappe des observations, les visées de relèvement sont repérées par un petit cercle, lequel
peut être répété vers le milieu de la visée en cas de nivellement géodésique dans la mesure où il
n’est pas établi de mappe de nivellement séparée. Le point relevé est désigné par M, un point
d’appui par A, généralement celui qui a servi de référence pour le tour d’horizon, les autres par
B, C etc. en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.

A
o
20
M B
505 o
o 205

E o
o
500 o
Y
C
o
215
D
o
10
X

Figure 5.9 : relèvement 505

5-2-2-2 Calcul par la méthode du point approché

1. Coordonnées du point approché

Calculer les coordonnées du point approché Ma par relèvement sur trois points B, D et E par
exemple (fig. 5.9), en utilisant les lectures réduites du tour d’horizon.

A l’aide de ces coordonnées, appliquer les corrections de dV aux visées de relèvement, puis
réduire zéro sur la direction de référence ; les lectures observées ainsi obtenues sont les seules
qui interviennent dans les phases de calcul suivantes.
2. Graphique

113
Segment capable

Aux environs immédiats du point M, l’arc capable de l’angle observé : M ^ obs = (⃗ MA ,⃗ MB )


peut être confondu sans erreur appréciable avec un petit segment de la tangente à cet arc,
appelé segment capable, noté (AB), qui constitue un lieu géométrique du point (fig. 5.10).

Dessiner le graphique u relèvement consiste à placer, par rapport au point approché, les
différents segments capables qui résultent de la combinaison deux à deux des points visées ; le
point définitif est ensuite choisi dans le chapeau des segments.

Y B

X
Figure 5.10 : segment capable

Tracé des segments par la méthode de Hatt

La méthode de l’ingénieur hydrographe Hatt assimile le segment capable à une visée


d’intersection fictive, traitée comme telle à travers son gisement, sa sensibilité et son
déplacement.

Les conversions R → P

AMa et ⃗
BMa fournissent les gisements approchés, d’où l’angle
approché : M a = GMaB – GMaA = (GB + 200) – (GA + 200) = GB – GA.

Dans la mesure où le point approché n’est pas calculé à partir des points A et B, l’angle M a
diffère légèrement de l’angle observé M obs = LB – LA.

Compte tenu de la proximité de Ma et de M par rapport aux longueurs des visées, la variation
d’angle de relèvement se calcule en décimilligrades par la formule : d M = M obs - M a .

En principe, le signe de d M permet de situer le segment capable par rapport au point


approché ; si d M ¿ 0, M obs¿ M a , autrement dit le segment est plus proche de la corde AB que
¿¿
le point approché Ma, et plus éloigné si d M 0. Mais les positions relatives du point approché,
du segment et de la corde interceptée sont loin d’être toujours évidentes ; c’est pourquoi le
segment capable est assimilé à une visée d’intersection fictive, strictement orientée par son
gisement, ce dernier étant tel que le déplacement corresponde au signe de d M .
L’orientation du segment qui satisfait à cette condition est celle des schémas de la figure 5.11.
0< M <200 ⇒ G (AB) = GMaA - B = GMaA – (GBA – GBMa)

114
= GA + 200 – (GAB + 200 – GB) = GA + GB – GAB

200< M <400 ⇒ G (AB) = GMaA + B = GMaA – (GB – GBA) = GA + GB - GAB


Donc : 0< M <400 ⇒ G (AB) = GA + GB - GAB

La petite variation d’angle d M appliquée à la direction ⃗ AMa (fig. 5.12), génère sur l’arc
capable de Ma un point M’ très voisin, tel que la corde MaM’ puisse être assimilée à la
tangente c'est-à-dire au segment capable (AB) ; l’angle inscrit d M se retrouve au point B.

A
A

G(AB)
Ma

G(AB)

Ma B
(AB)
Y B


(AB)  M
M
X
Figure 5.11 : gisement du segment capable


M

H M
M’ d

M B

Y
Ma

(AB)
X (AB)
Figure 5.12: déplacement du segment capable

Les droites MaA et M’B se coupent en un point M tel que :

115
B M A = B M a A + d M = (GMaB – GMaA) + d M = M a + d M = M obs .

Le point M est donc sur le lieu géométrique du point cherché, la distance d au segment MaM’
représentant le déplacement du segment capable pour la variation d M de l’angle M .

Dès lors, en désignant par MaH la hauteur abaissée de Ma su BM’, la double superficie de
triangle MMaM’ permet d’écrire :
MM '×MaH
MaM’¿ d = MM’¿ MaH ⇒ d = MaM '

Les triangles homothétiques MM’Ma et MAB donnent :

MM ' MA MA×MaH
= ⇒ d=
MaM ' AB AB

Les points Ma et H étant très proches par rapport à la longueur BMa, on peut écrire :

^ π 1
^ ¿ BM ×d M × × ^ en dmgr.
MaH¿ BMa×d M avec d M en radian, soit : MaH 200 10 . 000 avecd M
AM ×BM 0 ,157 D A ×D B
Par suite : d =
^
AB xd M 10 5
⇒ d = 0,157 D AB d M^ , avec D en km, d M^ en dmgr
et d en cm.

Conventionnellement, la sensibilité d’un segment capable est celle d’une visée d’intersection
D A ×D B
fictive de longueur fictive égale à D AB , correspondant à une variation d’angle de
D A ×D B
relèvement de 1 dmgr : s = 0,157 D AB , avec s en cm et D en km.

En conséquence, le déplacement d’un segment capable se calcule par la formule :

d = s x d M , avec d en cm, s en cm et d M en dmgr.

Le déplacement est positif si M obs¿ M a , négative dans le cas contraire ; comme pour une
visée d’intersection, représenter sur un même schéma le passage du segment capable par
rapport au point approché.

La méthode de Hatt conduit à un graphique aussi clair et simple à réaliser que celui d’une
intersection, les calculs étant faits pour tous les segments obtenus en combinant les points deux
à deux : (AB), (AC), …, (BC), (BD),…, (DE).

Le nombre de combinaison de n points deux à deux est donné par le coefficient binomial :

n! n(n−1)
C 2n = =
2 !(n−2)! 2 .

116
Un relèvement sur cinq points fournit donc dix segments, que l’on peut tous tracer sans nuire
pour autant à la clarté du graphique.
Pour trois visées du tour d’horizon les angles du relèvement ne sont pas indépendants puisque
le troisième est conclu, c'est-à-dire déduit par différence à 400 gr de la mesure des deux autres :

LA – LC = 400 – [(LB – LC) + (LC – LB)].

Les segments capables de ces trois angles ne sont donc pas indépendants non plus ; sur le
graphique, ils doivent se couper en un point unique appelé point triple.

n (n−1 )(n−2 )
C 3n =
Pour n visées, le nombre de points triples est égal à 6

Les points triples contrôlent l’exactitude du tracé des segments, ces derniers étant mis en place
comme des visées d’intersection fictives.

Tracé des segments par la méthode des visées d’intersection inverses.

C’est la numérisation du tracé graphique des « chapeaux inversés » mis en œuvre dans le levé à
la planchette. La méthode consiste essentiellement à déterminer deux points de chaque segment
capable ; les calculs sont plus courts qu’avec la méthode de Hatt, par contre le graphique est
plus complexe et plus long à établir.

3. Choix du point

Du fait de l’imprécision des points d’appui et des observations, les segments forment
généralement un chapeau à l’intérieur duquel doit être choisi le point définitif. Pour faciliter ce
choix, réduire la surface du chapeau à l’aide des plages de sensibilité des segments capables
traités comme des visées d’intersection fictives. Pour un angle de relèvement calculé par
différence de deux lectures azimutales, l’imprécision angulaire commune, fonction de la
^
toléranceT d×√ 2 .

La largeur d’une plage est donc égale à :


D A ×DB
^ √ 2×0 , 157×
Pℓ=(T d× ^ √2×s )×m,
)×m= ( T d×
D AB
m étant un coefficient arbitraire commun.

De même que pour trois points relevés seuls deux segments sont indépendants, pour n points
seuls n-1 segments sont indépendants. Si le nombre de visées est supérieur à 5, le tracé de tous
les segments donne un graphique peu lisible ; on peut alors limiter le nombre des segments du
graphique, sous réserve que ceux retenus soient :

-indépendants : AB, BC, CD, DE, EF par exemple ;


-peu sensibles ;
-se coupent sous des angles favorables et si possible soient répartis sur 400 gr.

117
4. Précision

Les coordonnées du point définitif, celles des points d’appui et les lectures du tour d’horizon
donnent une valeur du Go de la station pour chaque direction : GoA = GMA – LA ; le Go moyen,
ou Go de station, est égal à leur moyenne arithmétique ou pondérée.

L’écart d’orientation, soumis à tolérance, est l’écart entre le Go d’une direction et le Go


moyen : eG = GoA - Gomoy.
A

L’écart moyen quadratique d’orientation, également soumis à tolérance, est calculé avec les
écarts d’orientation des différentes visées.

L’écart en distance, ou écart linéaire, est la distance entre le point définitif et la visée fictive
|e |
d’intersection inverse correspondant, à 200 gr près, au Go moyen (fig. 5.13) : e D = D sin G ;
il est soumis à tolérance.

Contrairement à l’intersection, l’écart en distance doit être calculé, il n’est pas mesurable sur
le graphique du fait que les visées inverses fictives ne sont pas tracées.

Le rayon moyen quadratique d’indécision, moyenne quadratique des écarts en distance, est
également soumis à tolérance.

GoA
A
Gomoy
eG Gomoy + 200
D
eG
eD

M définitif
Figure 5.13 : écart d’une visée de relèvement

5-2-2-3 Nivellement

Nivellement géodésique des visées inverses : ZM = ZA – (STM + ΔTMA – HA), calculé dans les
mêmes conditions que pour l’intersection.

118
5-2-2-4 Application

Relèvement 505 du Chantier XEUILLY (54) utilisant, entre autres points d’appui, le point
intersecté 500 déterminé précédemment (fig.5.9).

Carnet des observations

Opérateur – DateTempérature : Dist→Dd

Pression :
Dh Distances :
STATION : 505
-brute : Dist
Do
-directe : Dd
D
Hauteur instrument : 1,58 m – Théodolite électronique -horizontale : Dh
-niveau zéro : Do
-Lambert : D
Correction d’index :ppm atmosph :

Altération
Poi Lambert
Hauteur :
Cercle Cercle Distance Lectures Réduites
nt
visé pointé Horizontal Vertical Trait Séquences Paires Tours Ecart Remarque
stadi.
CG 0 → 0 0
20 Antenne 0,0000 gr 96,6601 gr 0 1,2mgr TF= 2,8mgr
205 3,16m 56,3713 99,3384 56,3707 56,3692 56,3704 -1,2 TL =1,3
215 Clocher 88,0704 99,1520 88,0698 88,0702 88,0711 -0,9
Central
10 3,17m 197,5473 99,2500 197,5467 197,5490 197,5500 -1,0
500 Clocher 341,4306 99,2422 341,4300 341,4310 341,4318 -0,8
Axe croix
20 0,0012 96,6643 -0,7 TF = 0,8
CD 100 ←
20 100,0005 303,3400 0 0,6
205 156,3679 300,6602 56,3677
215 188,0708 300,8442 88,0706
10 297,5515 300,7458 197,5513
500 41,4322 300,7606 341,4320
20 99,9999 303,3331
CG 5 0 → 0
20 50,0000 96,6655 0 0,9
205 106,3729 99,3394 56,3730 56,3716 1,2
215 138,0712 99,1498 88,0713 88,0720 0,9
10 247,5510 99,2551 197,5511 197,5510 1,0
500 391,4306 99,2415 341,4307 341,4326 0,8
20 49,9998 96,6699
CD 150 ←
20 150,0020 303,3344 0 2,0
205 206,3712 300,6575 56,3702
215 238,0737 300,8458 88,0727
10 347,5519 300,7435 197,5509
500 91,4355 300,7566 341,4345
20 150,0000 303,3311

119
Calculs

SEQUENCES FIGURES – FORMULES - FONCTIONS RESULTATS

1- Point approché A
1.1- Mappe +
20

Y
B
M +
E 505 205
+
500 C
+
D 215
X +
10

X = 872 km. ; 1/100.000


y=101,7 km.

1.2- - XMa Relèvement sur B, D, E XMa = 875.822,84 m


YMa = 103.332,57 m
YMa

dV20 = -1 dmgr L20 = 0,0000 gr


1.3- -dV
dV205 = -1 L205 = 56,3704 gr

dV215= -3 L215 = 88,0709gr

dV10 = 0 L10 = 197,5501 gr

dV500= +1 L500 = 341,4320 gr

2- GRAPHIQUE

2.1- G Conversions R → P
D
Vecteurs AMa BMa CMa DMa EMa

Ga 219,0904 275,4603 gr 307,1626 16,6396 gr 160,5215


Da gr 1.033,82 m gr 1.593,64 m gr
3.329,54 m 3.701,60 m 1.969,60 m
Vecteurs AB AC AD AE BC

G 200,5832 159,0646 gr 218,2972 259,3799 118,3017


D gr 4.494,04 m gr gr gr
2.792,37 m 4.922,38 gr 2.649,41 m 2.836,65 m
Vecteurs BD BE CD CE DE

G 239,3214 333,3388 gr 282,9273 325,2338 385,4148


D gr 2.427,96 m gr gr gr
2.365,23 m 4.241,62 m 5.228,16 m 3.226,69 m

120
SEQUENCES FIGURES – FORMULES - FONCTIONS RESULTATS

2.2- Segments capables


(AB) (AC) (AD) (AE) (BC)
M obs = L – L 56,3704 gr 88,0709 197,5501 341,4320 31,7005
B A

Ma = G – G
B A
56,3699 gr 88,0722 197,5492 341,4311 31,7023

d
M dmgr = M obs - M a +5 -13 +9 +9 -18
G(AB) = GA + GB - GAB
294,0 gr 367,2 17,4 120,2 64,3
D A ×D B
scm = 0,157 D AB km 0,194 0,431 0,169 0,389 0,212
dcm = s . d M
+1,0 -5,6 +1,5 +3,5 -3,8
Passage segment
+ + + +
+

(BD) (BE) (CD) (CE) (DE)

141,1797 285,0616 109,4792 253,3611 143,8819

141,1793 285,0612 109,4770 253,3589 143,8819

+4 +4 +22 +22 0

52,8 102,6 40,9 142,5 191,7

0,109 0132 0,218 0,219 0,153

+0,4 +0,5 +4,8 +4,8 0

+ + + + +

2.3-Echelle 1/2

121
Y
(DE)

(CE)

(AB)

(AE)

(BE)

(BC)

(BD)

(CD)

(AD) (AC)

SEQUENCES FIGURES – FORMULES – FONCTIONS RESULTATS

3- Choix du point ^ √2×s )×m ,


Pℓ=( T d× X505 = 875 822,83 m
avec m =1
Y505 = 1.103.332,56 m
__________________ _______________
____________________________________________________________________

4- PRECISION

4.1- Orientation

4.1.1 –Go
Go = G – L

GoA = 19,0906 gr GoB = 19,0895 gr GoC = 19,0915 gr


Go505 = 19,0905 gr
GoD = 19,0893 gr GoE= 19,0900 gr

4.1.2 - eG
eGi = Goi - Go eGE = - 0,5 mgr
T= 4 mgr
eGA = 0,1 mg ; eGB = -1 mgr ; eGC = 1mgr; eGD = -1,2mgr

√ σG = 0,9 mgr
2
∑i=1 e Gi
5

4.1.3 - σG TG = 3 mgr
σG = 5
T= 20 cm
= D x sin|e G|
4.2 - Rayon moyen
eD
eA = 0,5 cm ; eB = 1,6 cm ; eC = 5,8 cm ; eD =3 cm ; eE = 1,6 cm
.σD = 3,1 cm
T= 12 cm

5– NIVELLEMENT

5.1 Altitude
Nivellement géodésiques : ΔT = Dh x cotanV + CNA
^ Ppm Lambert = +10

Z M B = 258,830 m
M →B Z M B = Z B -( ST M + ΔT BM −H B )

122
M →C Z M C = 258,935 m
M →E
Z M E = 258,914m
TB = 9 cm TB = 36 cm TD = 18 cm
Z 505= 258,85 m

5.2 Ecarts
Tm = √∑ 1
p T Z 505 = 8 c m

eB = Z M B - Z M = -2,0 cm eC = 8,5 cm eE = 6,4 cm

T e B =√ T B−T m = 4 c m ; T e C = 35 cm ; T e E = 16 cm
2 2

5-2-3 RECOUPEMENT

5-2-3-1 Observations

Le recoupement est le procédé qui utilise simultanément l’intersection et le relèvement pour la


détermination d’un point. Sa mise en œuvre est fréquente car on ne dispose pas toujours du
nombre minimal de visées d’intersection ou de relèvement nécessaires à la mise en œuvre d’un
seul de ces procédés.

Mappe des observations et désignations (fig.5.14)

C
X oA
5 o 500
X B
o 505
o
X
o o

M
510

X
Figure 5.9 : recoupement 510 505

Les visées réciproques sont constituées d’une visée d’intersection et d’une visée de relèvement,
lesquelles génèrent deux lieux géométriques indépendants.

Appliquer les corrections de dV aux observations.

5-2-3-2 Calcul par la méthode du point approché

1. Point approché

123
Il est déterminé à l’aide de deux visées d’intersection ou par relèvement sur trois points.

Noter qu’une visée réciproque sur 505 et une visée de relèvement sur 500 par exemple
conduisent à un calcul d’intersection avec : G500 = G505 – (L505 – L500).

Le point approché peut éventuellement être déterminé par un recoupement élémentaire,


constitué d’une visée d’intersection et d’un angle de relèvement, qui débouche sur le calcul de
l’intersection d’une droite et d’un arc capable.

2. Graphique

Les visées d’intersection et les segments capables sont tracés à partir du point approché sur un
même graphique. Si les erreurs dues aux points d’appui et aux observations influent aussi bien
sur le relèvement que sur l’intersection, par contre, les erreurs provenant des Go des stations
n’affectent que les visées d’intersection ; en conséquence, le chapeau de l’intersection devrait
logiquement être plus grand que celui du relèvement et même en principe l’encadrer.
3. Choix du point

Choisir le point définitif en tenant compte à la fois des visées d’intersection et des segments
capables, les plages de sensibilité étant calculées avec le même module m.

Si les chapeaux d’intersection et de relèvement sont cohérents mais excentrés, le graphique


traduit généralement l’excentricité de la station de relèvement et du signal intersecté, due par
exemple à un défaut de centrage ou de verticalité de dernier.

4. Précision
L’écart moyen quadratique d’orientation est calculé avec l’ensemble des écarts d’orientation,
qu’ils proviennent des visées d’intersection ou des visées de relèvement.

De même, le rayon moyen quadratique d’indécision est calculé à partir de tous les écarts en
distance.

5-2-3-3 Nivellement

Nivellement géodésique, visées directes pour les visées d’intersection, visées inverses pour les
visées de relèvement.

Moyenne pondérée des altitudes individuelles, toutes soumises à tolérances.

5-2-3-4 Application

Recoupement 510 du chantier-54 (fig. 5.14) filiation des points 500 et 505 déterminés
précédemment.

Carnet des observations

124
Opérateur – DateTempérature : Dist→Dd
Pression : Distances :
STATION : 5
-brute : Dist
Hauteur instrument : 1,465m – Théodolite électronique Dh -directe : Dd
-horizontale : Dh
Correction d’index :ppm atmosph : Do -niveau zéro : Do
D -Lambert : D

Altération Lambert :

Point Hauteur Cercle Cercle Distance Lectures Réduites


visé pointé Horizontal Vertical Trait Séquences Paires Tours Ecart Remarque
stadi. s
Clocher CG 0 →
210 Centre 0,0000 gr 100,3816 gr 0 0 1,4 mgr TF =2,8 mgr
boule
500 3,20 m 61,6354 99,1672 61,6347 61,6340 61,6345 -0, 5 TL = 1,3
210 0,0014 100,3795 - 0,02 TF = 0,8
CD 100 ←
210 100,0008 299,6130 0 0,8
500 161,6337 300,8353 61,6333
210 100,0000 299,6165
CG 50 →
210 50,0001 100,3900 0 0 2,1
500 111,6342 99,1614 61,63305 61,6350 0,5
210 50,0022 100,3889
CD 150 ←
210 149,9985 299,6158 0 1,5
500 211,6362 300,8378 61,63695
210 150,0000 299,6136

Complément du tour d’horizon effectué pour le relèvement 505 ; réduction sur la même
référence 20.

Opérateur – DateTempérature : Dist→Dd


Pression : Distances :
STATION : 505
-brute : Dist
Hauteur instrument : 1,58 m – Théodolite électronique Dh -directe : Dd
-horizontale : Dh
Correction d’index :ppm atmosph : Do -niveau zéro : Do
D -Lambert : D

Altération Lambert :

Point Hauteur Cercle Cercle Distance Lectures Réduites


visé pointé Horizontal Vertical Trait Séquences Paires Tours Ecart Remarque
stadi. s
CG 0 →
20 Antenne 0,0000 gr 96,6601 gr 0 0 1,2 mgr TF =2,8 mgr

3,15 m 241,9296 241,9285 -1,1 TL = 1,3


510 241,9302 97,8300 241,9296

20 0,0012 96,6643 - 0,04 TF = 0,8


CD 100 ←

125
20 100,0005 303,3400 0 0,6

510 341,9276 302,1666 241,9274

20 99,9999 303,3331
CG 50 →
20 50,0000 96,6655 0 0 0,2

510 291,9328 97,8375 241,9329 241,9307 1,1


99,9998 96,6699
20
CD 150 ←
150,0020 303,3344 0 2,0
20

510 391,9295 302,1643 241,9285

20 150,0000 303,3311

Opérateur – DateTempérature : Dist→Dd

Pression :
Dh Distances :
STATION : 510
-brute : Dist
Do
-directe : Dd
D
Hauteur instrument : 1,57 m – Théodolite électronique -horizontale : Dh
-niveau zéro : Do
-Lambert : D
Correction d’index :ppm atmosph :

Point Hauteur
Altération Cercle
Lambert : Cercle Distance Lectures Réduites
visé pointé Horizontal Vertical Trait Séquences Paires Tours Ecart Remarques
stadi.
Clocher CG 0 →
500 axe croix 0,0000 gr 101,3728 gr 0 0 1,5 mgr TF = 2,8 mgr

1,63 m 37,6807 1,0 TL = 1,3


505 37,6818 102,1530 37,68105 37,68165

5 1,47 m 355,1044 100,8261 355,10365 355,10315 355,1021 1,1

500 0,0015 101,3709 0,5 TF =0,8


CD 100 ←
500 99,9996 298,6281 0 0,5

505 137,6821 297,8451 37,68225

5 55,1025 299,1729 355,10265

500 100,0001 298,6251


CG 5 0 → 0
500 50,0000 100,1280 0 1,2

505 87,6790 102,1561 37,6784 37,679825 -0,9

5 5,1035 100,8257 355,1029 355,101025 -1,1

126
500 50,0012 101,3760
CD 150 ←
500 149,9992 299,8713 0 0,7

505 187,6808 297,8464 37,68125

5 105,0987 299,1758 355,09915

500 149,9999 298,6251

Calculs
SEQUENCES FIGURES – FORMULES - FONCTIONS RESULTATS
C
1- Point approché X oA
5 o 500
X
1.1- Mappe o B
o 505
Y
X
o o

X M
510
X = 870 km 1/100.000
Y = 100 km

1.2- - XMa G5 = Go5 + L510 G5 = 178,4478 gr


YMa G505 = Go505 + L510 G505 = 261,0201 gr

XMa = 873.412,62 m
Intersection depuis 5 et 505 YMa = 101.639,77 m

L210 = 0 gr
1.3-dV Station 5 dV510 = - 1 dmgr L510 = 61,6348 gr

L20 = 0 gr
Station 505 dV510 = +2 dmgr L510 = 241,9299 gr

L500 = 0 gr
Station 510 dV500 = - 1 dmgr L505 = 37,6806 gr
dV505 = - 2 dmgr L5 = 355,1023 gr
dV5 = +1 dmgr

127
1.4-Gisements
G = Go + L GB = 261,0204 gr
GC = 178,4481 gr

2- GRAPHIQUE

2.1- Intersection Conversion R → P

2.1.1- Ga Vecteurs BMa CMa


Da
Ga 261,0201 gr 178,4479 gr
Da 2.945,28 m 2.989,97 m

2.1.1- Déplacements Points B C

dGdmgr = Gobs +3 +2
- Ga 0,462 0,469
scm = 0,157 x +1,4 +0,9
Dkm
dcm = s x dG +

Passage visée
2.2- Relèvement
Conversions R → P
2.2.1- Ga
Da Vecteur AMa AB AC
s

G 223,3421 gr 160,5220 gr 286,7927 320,3665 gr


D 3.530,33 m 1.969,60 m gr 3.585,11 m
2.308,10
2.2.2- Segment capables m

Segments (AB) (AC) (BC)


M obs = L – L 37,6806 gr 88,0709 197,5501
B A

Ma = G – G
B A 37,6780 gr 88,0722 197,5492

d
M dmgr = M obs - M a +26 -13 +9

G(AB) = GA + GB - GAB
323,8 gr 367,2 17,4
D A ×D B
scm = 0,157 D AB km 0,169
0,829 0,431
dcm = s . d M
+21,6 -5,6 +1,5
Passage segment

2.3- Echelle

1/10

128
C Y

(AC)
(BC)
+M
(AB)
X
Ma

3- Choix du point ^ )×m ,


Pℓ int er section=( T d×s X510 = 873.412,65 m
avec m =1,5 Y510 = 1.101.639,91 m
( ^
Pℓ relèvement = T d×√ 2×s ) ×m, ____________
__________________ ____________________________________________________________________
4- PRECISION

4.1- Orientation

4.1.1 Intersection Conversion R→P GBdéf = 261,0222 gr GCdéf = 178,4463 gr


eG = Gobs – Gdéf eGB = -1,8 mgr; eGC = 1,8 mgr
TB = 4 mgr TC = 3 mgr

4.1.2 - Relèvement Go = G – L
Go510 = 23,3427 gr
GoA = 23,3425 gr GoB = 23,3416 gr GoC = 23,3440 gr

eGi = Goi - Go
T= 4 mgr
eGA = -0,2 mgr ; eGB = -1,1 mgr ; eGC = 1,3 mgr


2
∑i=1 e Gi σG = 1,4 mgr
5

4.1.2 - Recoupement TG = 3 mgr


σG = 5

4.2 – Distance
4.2.1 – Intersection Ecarts mesurés sur le graphique: eB = 8 cm eC = 8 cm T= 20 cm

4.2.2– Relèvement T= 20 cm

129
eD = D x sin G ;|e | eA = 1,1cm eB = 5,1 cm eC = 6,1 cm
4.2.3 - Recoupement .σD = 6,2 cm
T= 12 cm
Rayon moyen quadratique d’indécision

5– NIVELLEMENT
5.1 Altitude
Nivellement géodésiques : ΔT = Dh x cotanV + CNA
^ .ppm Lambert = +10

Z M A = 358,004 m
M →A Z MA = Z A -( ST M + ΔT Ma −H A )
Z M B = 358,108 m
B →M Z M B = Z B -( ST M + ΔT BM −H M )

M →B
Z M B = 358,031 m

C →M Z M C = 358,174m
M →C Z M C = 358,109 m
TA = 34 cm TB = 20 cm TC= 20 cm

√∑
Z 510= 358,10 m
1
p T Z 510 = 10 c m
5.2 Ecarts Tm =
.eA = Z M A - Z M = -9,6 cm; eB = 0,8 cm; eC = 7,4 cm; eMB = -6,9 cm;
eMC = 0,9 cm

T √ 2 2
e A = T A −T m = 32 cm T e B = 17 cm T e C = 17 cm

5-2-4 INSERTION

5-2-4-1 Observations

La trilatération, ou multilatération, est le procédé qui permet de déterminer les coordonnées


d’un point à partir des mesures des distances à des points connus ; les distances, mesurées au
distancemétre, sont réduites au système de projection avant d’entrer dans les calculs de
coordonnées. En topographie, les distancemétre sont liés aux théodolites, lesquels fournissent
les orientations et les inclinaisons des distances mesurées ; par conséquent, la multilatération
qui utiliserai exclusivement des distances pour la détermination d’un point n’est pas employée,
le topographe n’ayant aucune raison de se priver des visées d’intersection et de relèvement
correspondant aux mesures des distances.

L’insertion est le procédé qui utilise simultanément l’intersection, le relèvement et la


multilatération pour déterminer les coordonnées d’un de canevas d’ensemble.

Mappe des observations et désignations (fig.5.15) : recoupement 510 précédent transformé en


insertion par deux mesures de distances figurées par des petits traits perpendiculaires aux
visées au voisinage de la station de mesurage.

130
C
X oA
5 o 500
X
o B
o 505
Y
X
o o

X M
510
1/100.000

Figure 5.15 : insertion 510

Les quatre ou cinq lieux géométriques indépendants nécessaires à une bonne définition
planimétrique d’un point inséré peuvent être obtenus de plusieurs manières, l’insertion présentant
l’intérêt d’être opérationnelle avec un petit nombre de points d’appui stationnables (fig. 5.16).

+ +

+ +
Fig. 5.16 : mappes d’insertion

La station libre est une insertion sans visée d’intersection, autrement dit la combinaison d’un
relèvement et d’une multilatération ; procédé opérationnel, calcul en temps réel avec un
tachéomètre électronique enregistreur programmé, sur dix points connus au maximum.

Figure 5.17 : résection

La résection (fig. 5.17) est une station libre appuyée sur deux points connus seulement ; calcul en
temps réel, contrôlé du fait que trois lieux géométriques indépendants, deux arcs de cercle et un arc
capable, concourent à la détermination.

5-2-4-2 Calcul par la méthode du point approché

131
1. Point approché

Multiples possibilités de calcul :


-conversion P → R avec visée d’intersection et distance ;
-intersection de deux visées ;
-relèvement de deux visées ;
-bilatération ;
-recoupement élémentaire ou intersection d’un cercle et d’un arc capable.

2. Graphique

Y M

DA
ΓA

X
A
Figure 5.18 : segment distance

Compte tenue de la longueur MaM entre le point approché Ma et le point définitif M par
rapport à la distance DA, aux environs du point M le cercle de centre A et rayon DA peut être
confondu avec un petit segment de la tangente appelé segment distance, noté ΓA, qui constitue
un lieu géométrique du point (fig.5.18)

Le calcul d’une multilatération consiste à mettre en place sur un graphique, par rapport au
point approché, les différents segments distances qui concourent à la détermination.
Dans la mesure où le point approché Ma n’a pas été obtenu à partir de la distance observée
correspondante, la distance approchée Da, calculées par conversion R → P du vecteur⃗ AMa , diifère
de la distance mesurée réduite, ou distance observée Dobs, d’un nombre algébrique d = Dobs – Da,
avec d en cm, qui représente le déplacement du segment distance.

Pour que le sens du déplacement du segment par rapport au point approché soit sans ambiguïté,
c’est à dire corresponde au signe de d, traiter le segment distance comme une visée fictive dont le
gisement vaut : GΓA= GA – 100 (fig. 5.19).

132
Y
ΓA
M
d>0 ΓA d>0 M
d<0
d<0

Ma
M
M
Ma ΓA

ΓA
A X
ΓA
ΓA d>0
M M d<0
d<0 d>0
Ma
M Ma M
ΓA
ΓA
Figure 5.19 : gisements et déplacements des segments distances

Préciser sur un schéma le passage du segment distance par rapport au point approché.

Un graphique d’insertion porte donc les visées d’intersection, les segments capables et les
segments distances, lieux géométriques du point cherché, mis en place par rapport au même point
approché et concourant tous au choix du point définitif.

3. Choix du point

Si la correction d’étalonnage du distancemètre et la correction atmosphérique sont déterminées


toutes deux avec suffisamment de précision, chaque segment distance doit se trouver à l’intérieur
d’une bande d’indécision analogue à la plage de sensibilité d’une visée d’intersection ou d’un
segment capable ; la largeur de la bande d’indécision est proportionnelle à l’écart-type de la
distance horizontale.

La distance D entrant dans les calculs est la réduction au système de projection de la distance
directe Dd à l’aide de l’angle zénithalV^ .

En désignant par σ D=σ Dh ;σ Dd ;σ V^ les écarts-types respectifs de la distance horizontale Dh ou


réduite D, de la distance directe Dd et de l’angle zénithal V^ , la théorie des erreurs des mesures
indirectes donne, à partir de la formule simplifiée Dh = Dd x sinV^ :

σ 2Dh=σ 2D =sin2 V^ ×σ 2Dd + D2d ×cos 2 V^ ×σ 2V^ σ V^


, avec en radians.

Pour un tachéomètre électro-optique ou électronique donné, cette formule autorise le calcul de


l’écart-type de chaque distance entrant dans la détermination du point.

L’harmonisation des plages sensibilité des visées d’intersection et des segments capables d’une
part, des bandes d’indécision d’autre part, conduit à calculer la largeur d’une bande en fonction de
la tolérance TD sur la mesure de la distance correspondante.

133
La formule précédente, transposée aux tolérances, s’écrit :

T 2D=sin 2 V^ ×T 2Dd + D2d ×cos 2 V^ ×T 2V^ T V^


, avec en radians.
En pratique, le deuxième terme de la formule:
Dd 2 ×cos 2 V^ ×T 2V^ , avecT V^ en radians, est souvent
négligé, les visées étant généralement proches de l’horizontale ; d’où la formule opérationnelle :

Td = TDd x sinV^ .

La notion de bande d’indécision, comme celle de sensibilité, n’est qu’une aide au choix du point
définitif ; elle réduit le chapeau, satisfait l’esprit en évitant des erreurs d’interprétation, mais ne
débouche pas forcément sur le meilleur résultat au sens du calcul des probabilités.

Dans une insertion, la compatibilité des plages de sensibilité et des bandes d’indécision est assurée
simultanément par l’application des tolérances et par le choix d’un module m unique :
^
-plages d’intersection : (T d×s)×m ;
^
-plages des segments capables : (T d×√2×s)×m ;
^
-bandes d’indécision des segments distances :(T Dd ×sin V )×m.

4. Précision

Les écarts angulaires étant sans objet en multilatération, l’écart moyen quadratique d’orientation
d’une insertion est calculé comme pour un recoupement.

L’écart en distance eA (fig. 5.20) entre le point M définitif et le segment distance ΓA peut être
mesuré sur le graphique ou calculé : eA ¿ Dobs – Ddéf, la distance étant obtenue par
conversion R → P du vecteur ⃗
AM .

Le rayon quadratique d’indécision est calculé à partir de tous les écarts en distance, provenant
aussi bien des visées d’intersection que des visées de relèvement ou des mesures de distances.

eA

Ddéf ΓA
Dobs
A Figure 5.20 : écart d’une mesure de distance

5-2-4-3 Nivellement

Nivellement géodésique avec les distances calculées à l’aide des coordonnées du point
définitif, à l’exclusion du nivellement trigonométrique dont les distances observées ne
correspondent pas au point choisi.

5-2-4-4 Application

134
Insertion 510 (fig. 5.15), par adjonction au recoupement précédent de deux mesures de
distances.

Carnet des observations

Complément des observations faites pour le recoupement 510 ; mêmes angles zénithaux.

Opérateur – Date Température : 12°C

Pression : 980 mb
Distances :
STATION : 510 Insertion
-brute : Dist
-directe : Dd
Hauteur instrument : 1,57 m – Théodolite électronique -horizontale : Dh
-niveau zéro : Do
-Lambert : D
Correction d’index :ppm atmosph :

Point Hauteur
Altération Cercle
Lambert : Cercle Distance Lectures Réduites
Objectif Dist
visé pointé Horizontal Vertical Trait stadi. Séquences Paires Tours Ecart Remarques
CG 0 →
505 1,63 m 102,1530 gr 2946,962 m 0

5 1,47 m 100,8261 2990,303


CD 100 ←
505 297,8451 gr 2946,974 m 0

5 299,1729 2990,310

Calculs
SEQUENCES FIGURES – FORMULES - FONCTIONS RESULTATS

1- Point approché C
X oA
1.1- Mappe 5 o 500
Y X
o B
o 505

X
o o

X
M
X = 870 km 510
Y = 100 km 1/100.000

1.2- - XMa
YMa Voir recoupement 510 (§ 5.2.3.4)

2- GRAPHIQUE

2.1- Intersection Voir recoupement 510

2.2- Relèvement Voir recoupement 510

2.3- Distances

135
2.3.1- Réductions 2946 , 962+2946 , 974 DistB = 2.946,968 m
Dist B= DistC = 2.990,307 m
2
V G +( 400−V D ) V^ MB = 102,1540 mgr
V^ =
2
ppm Lambert = +10 V^ MC = 100,8266 mgr
DBobs= 2.945,215m
DCobs= 2.989,961m
2.3.2- Gisements
Gri = Gi - 100 GrB = 161,10 gr
GrC = 78,40 gr

2.3.2 Déplacements
Conversion R → P BM a ⃗
⃗ CM a
DBa = 2.945,276 m
DCa = 2.989,969 m

dcm = Dobs - Da dB = - 6,1 cm

dC = - 0,8 cm

1/10
2.3-Echelle Y
C

(AC)

+M
(AB)
X
Ma

X505 = 875 822,83 m


3- Choix du point ^
Bande d’indécision : (TDd x sinV ). m avec m =1,5 Y505 =1.103.332,56 m

SEQUENCES FIGURES – FORMULES - FONCTIONS RESULTATS

4- PRECISION

4.1- Orientation

4.1.1–Gdéf. Conversion R→P

136
-Ddéf GA = 223,3423 gr GB = 261,0216 gr GC = 178,4465 gr
DA = = 3.530,214 DB = 2.945,11 m DC = 2.989,875 m

4.1.2-Intersection eG = Gobs - Gdéf ; eGB = -1,2 mgr ; eGC = 1,6mgr


TB = 4 mgr TC = 3 mgr

4.1.3 - Relèvement GoA = 23,3423 gr GoB = 23,3410 gr GoC = 23,3442 gr Go510 = 23,3425 gr
eA = -0,2 mgr ; eB = -1,4 mgr ; eC = 1,7 mgr T= 4 mgr

4.1.4 σG Ecart moyen quadratique d’orientation σG = 1,3 mgr


T = 2,8 mgr
– Distance

4.2.1-Intersection Ecarts mesurés sur le graphique : eB = 5,6 cm ; eC = 7,5 cm T = 20 cm

–Relèvement
eD = D x sin |e G| ; eA = 1,1 cm ; eB = 6,5 cm ; eC =8,0 cm
T = 20 cm

–Distances T = 20 cm
Ecarts mesurés sur le graphique : eB = 2,7 cm ; eC = 8,6 cm

-Insertion Rayon moyen quadratique d’indécision σD = 6,3 cm


T = 12 cm

5– NIVELLEMENT Voir recoupement 510

5-2-5 COMPENSATION PAR LA METHODE DES MOINDRES CARRES

Si vi désignent les résidus, c'est-à-dire les écarts résiduels entre les points cherchés et les
observations, la compensation par les moindres carrés consiste à rendre minimale la somme
des carrés des résidus, critère qui fournit une solution unique.

137
Les relations d’observation relient les inconnues X, Y, Z aux mesures et à des constantes telles
que les coordonnées des points d’appui ; la méthode des moindres carrés ne s’applique qu’à
des relations d’observation linéaires, condition toujours réalisable si l’on connaît des valeurs
approchées des inconnues.

5.2.5.1 Linéarisation des relations d’observation

Soit f (X,Y, Z) = 0 la fonction liant les trois coordonnées inconnues aux données.

Si Xa, Ya, Za sont des valeurs approchées des inconnues il vient :

X = Xa + dX, Y = Y + dY, Z = Za + dZ.

Le développement de Taylor limité aux termes du premier degré donne :

f (X,Y, Z) = f (Xa, Ya, Za) + f’ (Xa)¿ dX + f’ (Ya) ¿ dY + f’ (Za) ¿ dZ,

Expression dans laquelle f (Xa, Ya, Za) = k est un terme constant, calculable à partir des
coordonnées approchées et des observations.

Si f’ (Xa) = a, f’ (Ya) = b, f’ (Za) = c sont des coefficients fournis par les observations et les
coordonnées approchées, la fonction reliant X, Y, Z aux observations est linéarisée sous la
forme a . dX + b . dY + c . dZ + k = 0.

Chaque observation génère une équation de cette forme et, comme les meures sont
surabondantes il en résulte un système qui n’admet pas de solution rigoureuse puisque le
nombre d’équations est supérieur au nombre d’inconnues.

Pour résoudre un tel système, on fait intervenir au niveau de chaque équation un résidu v i qui
représente l’écart résiduel entre les valeurs approchées et les valeurs observées :

- a1¿ dX + b1 ¿ dY + c1 ¿ dZ + k1 = v1
- a2¿ dX + b2 ¿ dY + c2 ¿ dZ + k2 = v2
- …………………………………......
- ai ¿ dX + bi ¿ dY + ci ¿ dZ + ki = vi
- …………………………………….
- an ¿ dX + bn¿ dY + cn ¿ dZ + kn = vn
2
La meilleure solution, au sens des probabilités, correspond à une somme S des v i minimale,
ce qui conduit à la normalisation des relations d’observation.

5.2.5.2 Normalisation des relations d’observation

Elle consiste à se ramener d’un système surabondant de p équations à n inconnues à un


système de n équations à n inconnues.

Solution analytique

138
La condition : S=∑ v i minimale, implique que les dérivées partielles S’Xa, S’Ya, S’Za soient
2

simultanément nulles.

Chaque dérivation donne une équation et une seule ; on se ramène donc à un système de 3
équations à 3 inconnues :

∑ aa×dX +∑ ab×dY +∑ ac×dZ +∑ ak =0


∑ ab×dX +∑ bb×dY +∑ bc×dZ +∑ bk=0
∑ ac×dX +∑ cb×dY +∑ cc×dZ+∑ ck=0
n
∑ aa=a 1×a 1+a 2×a 2+a 3×a 3 +.. ..+a n×a n=∑ a2i
Avec : i=1

Ce système des équations normalisées, linéaire et symétrique par rapport à la diagonale


principale, est extensible en fonction du nombre des inconnues. Mais pour le calcul en bloc de
plusieurs points nouveaux, la solution analytique est difficile à mettre en application ; il est
préférable d’écrire les relations d’observation en utilisant la notion matricielle.

Solution Matricielle

Le système des relations d’observation peut s’écrire sous la forme : A . X + k = V

[ ] [] [] []
a1 b1 c1 k1 v1
dX
a2 b2 c2 k2 v2
A= ,X = dY ,K = ,V =
.. .. .. .. ..
dZ
an bn cn kn vn

2
Soit S la somme des v i
S = Vt ¿ V
Vt = Xt ¿ At + Kt
S = (Xt ¿ At + Kt) ¿ (X ¿ A + K)

De la même manière que précédemment, S sera minimale lorsque sa dérivée sera nulle.

dXt¿ ( A ×A× X +A ×K ) + ( X × A ×+K × A )×dX


t t t t t
dS =

M = ( A ×A× X +A ×K )
t t
Soit :
Sa transposée s’écrit : M t =X t ×A t × A+ K t ×A
t t
dS peut donc se mettre sous la forme : dS = dX ×M+M ×dX

La condition de minimisation dS = 0conduit donc à annuler M, soit : ( A ×A× X +A ×K ) = 0


t t

Posons: N = At¿ A et C = At¿ K,

139
] [ ] [ ]
∑ a2i ∑ a i bi ∑ ai c i ∑ ai k i
[
a1 a2 .. . an
A= b1 b2 .. . bn N= ∑ bi ai ∑ b2i ∑ bi c i C= ∑ bi k i

avec:
c1 c2 .. . cn
; ∑ c i a i ∑ ci b i ∑ c 2i ; ∑ ci k i

On a donc: N¿ X + C = 0, relation équivalente à celle obtenue en calculant les dérivées


partielles.

Cette procédure de calcul, développée dans le cas particulier d’un système de p équations à
trois inconnues avec p>3, se généralise. Ainsi, quel que soit le nombre d’observations et le
nombre d’inconnues, la normalisation du système des équations d’observation est aisément
mise en œuvre par informatique puisqu’elle est obtenue par deux produits de matrices.

5.2.5.3 Résolution du système d’équations normalisées

La matrice N est symétrique et tous les termes principaux sont situés à proximité de la
diagonale principale ; mais comme les autres termes ne sont pas nuls, elle ne peut pas
bénéficier des méthodes particulières de résolution réservées à des matrices bandes. D’une
part, les inconnues dX, dY, dZ rangées dans le vecteur V sont très petites car elles
représentent les écarts entre les coordonnées définitives et approchées. Il en résulte que la
résolution d’un tel système doit être effectuée avec un algorithme qui garantit la précision des
résultats.
N¿ X = - C est remplacé par Ht¿ H¿ X = - C ; avec : Y = H¿ X, on déduit d’abord Y avec :
Ht¿ Y = - C, puis X avec : H¿ X = Y.

On obtient ainsi les valeurs optimales dX, dY, dZ pour chaque point du réseau, permettant à
celui-ci de « coller » au mieux avec les observations.

La détermination des coefficients des relations d’observation est fonction de la nature de la


compensation recherchée ; si la relation n’a pas la forme d’une équation linéaire, le
développement de Taylor, mis en œuvre avec des valeurs approchées des inconnues, permet la
linéarisation.

5.2.5.4 Intersection

La visée de A vers M (fig.5.21) donne :

X M −X A ( X Ma− X A ) +dX ΔXa+dX


G=arctan =arctan =arctan
YA−YA ( Y Ma−Y A ) +dY ΔYa+dY

Le développement de Taylor permet d’écrire :

G=arctan
ΔXa
ΔYa (
+ arctan
ΔXa '
ΔYa X )
×dX + arctan (
ΔXa '
ΔYa Y
×dY )
Or :
ΔXa
arctan =Ga
ΔYa

140
( ) = 1+ ΔXa
'
ΔXa 1 1 ΔYa Da×cosGa cosGa
arctan × = = =
( ΔYa )
ΔYa 2
ΔYa Δ Ya+ Δ Xa 2 Da 2 2
X D a

( arctan ΔXa
ΔYa ) = Da
'
sinGa
Y

cosGa sinGa
G=Ga+ dX− dY =Gobs+v =Go+ L+ v
D’où : Da Da

Visée sur M

Gobs

G
Ga Ma point approché
dX
dY
Go Da v
L M point définitif

0
Y

A
Figure 5.21 : géométrie de la relation d’observation d’une visée d’intersection
X

cosGa sinGa
=a − =b
En posant : Da , Da , Go + L – Ga = k, la relation
d’observation d’une visée d’intersection s’écrit :

a¿ dX + b¿ dY – k = v.

Exemple.-
Xeuilley 54, visée 5 vers 510

Xa = 873 412,60 m, Ya = 101 639,70 m

N° X Y L Go Gobs Ga Da

5 872 419,62 104 460,03 61,6348 116,8133 178,4481 178,4488 2.990,03

a = - 3,15 10-4
b = - 1,11 10-4
k = - 1,04 10-5

5.2.5.5 Relèvement

141
Les gisements GAM de l’intersection et GMA du relèvement, visée de M vers A, diffèrent de
200 gr et par conséquent :
arctan (
ΔXa '
ΔYa X
=−
cosGa
Da )
, arctan
ΔXa ' sinGa
ΔYa Y
=
Da (. )
En outre, le théodolite en station au point M génère une variable supplémentaire, le Go, tel
que Go = Goa + dGo ⇒ k = Go + L – Ga = Goa + dGo + L – Ga.

D’où, avec les notations précédentes, la relation d’observation d’une visée de relèvement :
-a¿ dX - b¿ dY – dGo – k = v.

Exemple._
Xeuilley 54, visée 510 vers 500

Xa = 873 412,60 m, Ya = 101 639,70 m, Goa = 23,3300 gr

N° X Y L Gobs Ga Da

500 874 678,23 104 935,44 0 23,3300 23,342 3530,40

a = 2,6410-4 b = - 1,02 10-4 k = - 1,88 10-4

5.2.5.6. Distance

D = AM étant la distance au point définitif M (fig. 5.22) il vient :


D= √ ( X M −X A )2 +( Y M −Y A )2= [ ( X Ma− X A )+ dX ] + [ ( Y Ma −Y A )+dY ]
2 2

Soit en développant :
D= √ ( X Ma− X A )2 +(Y Ma −Y A )2 +( √ )'X ×dX +( √ )'Y ×dY

Or : √( X Ma −X A )2+(Y Ma −Y A )2=Da
' 2( X Ma− X A ) Da×sinGa
(√ )X = = =sinGa
2 √ X Ma− X A ) +( Y Ma −Y A )
2 2 Da

( √ )'Y =cosGa

D’où: D = Dobs + vD = Da + sinGa ¿ dX + cosGa¿ dY

v
Soit:
sinGa
Da
dX +
cosGa
Da
dY −
Dobs−Da
Da
= D
Da ( )

142
Y

Ma point approché
Ga
dX
dY
Da
M point définitif

Dobs + vD

Figure 5.22 : géométrie de la relation d’observation d’une mesure de distance

En conservant les notations précédents pour les coefficients a et b, et en posant:

Dobs−Da vD
=k, =v
Da Da , la relation d’observation d’une mesure de distance s’écrit :
-b¿ dX + a¿ dy – k = v

Exemple._
Xeuilley 54, visée 510 vers 5

Xa = 873 412,60 m, Ya = 101 639,70 m

N° X Y Gobs Ga Da

5 872 419,62 104 460,03 2.989,961 m 378,4488 gr 2.990,03 m

a = - 3,15 10-4
b = - 1,11 10-4
k = - 2,26 10-5

5.3 CALCUL EN BLOC

143
5.3.1 AMELIORATION DE LA METHODE POINT PAR POINT

Le canevas d’ensemble ordinaire calculé par points isolés consiste à déterminer les sommets
de proche en proche, selon une filiation telle que tout point nouveau, une fois calculé, puisse
servir de point d’appui pour la détermination des suivants. Ainsi pour le chantier Xeuilley le
point 505, une fois calculé, offre une visée d’intersection, une visée de relèvement et une
mesure de distance pour la détermination du point inséré 510 ; par contre, les mesures liant
505 et 510 ont été ignorées lors du calcul de 505.

Si la méthode point par point autorise un calcul aisé par la méthode du point approché ou par
celle des moindres carrés, elle interdit la prise en compte des observations entre points
nouveaux pour le calcul des points antérieurs ; en outre, les filiations entraînent un
affaiblissement progressif de la valeur des déterminations successives, donc un défaut
d’homogénéité du réseau.

Pour remédier à ces inconvénients on utilise le calcul en bloc, qui offre l’avantage essentiel de
ne pas privilégier un point nouveau par rapport à un autre et de tenir compte, lors du choix des
coordonnées définitives, de tous les lieux géométriques déterminatifs, même si ces lieux
correspondent à des sommets non encore connus en coordonnées. Ainsi la mesure de distance
510 → 505 et les visées réciproques 510 ↔ 505 concourent respectivement comme lieu-
distance, visée de relèvement et visée d’intersection, au choix définitif des coordonnées des
points 510 et 505, au même titre que les visées sur les autres points.

L’autre avantage du calcul en bloc est de permettre la détermination lorsque la méthode point
par point est impossible à mettre en œuvre faute d’un suffisant d’observations. Par exemple,
en supposant que la visée 505 → 500 ne puisse être effectuée, les quatre visées de relèvement
restantes sur 20, 205, 215, et 10 sont en nombre insuffisant pour déterminer correctement le
point ; par contre, dans le calcul en bloc, la détermination de 505 s’appuie sur trois lieux
géométriques supplémentaires engendrés par les observations entre 510 et 505, qui permettent
un choix correct du point définitif.

5.3.2 MAPPE DES OBSERVATIONS

Sur une feuille de papier calque superposée à la carte de base, joindre les points connus et les
points à déterminer suivant les visées prévues, ces dernières n’étant pas réduites à une échelle
inférieure contrairement à la mappe des observations point par point. Préciser le sens des
visées par des flèches placées vers leurs milieux et les mesures des distances par des traits
transversaux situés derrière les flèches correspondantes ; doubler les flèches en cas de
nivellement.

Faire attention au fait que tous les points nouveaux soient reliés entre eux, de manière à ne pas
créer de « mini blocs » indépendants les uns des autres ; pour cela, tracer par exemple en traits
continus les observations entre points nouveaux et en traits interrompus celles qui
s’appliquent à des points connus, ou mieux utiliser des encres de couleurs différentes.

Exemple.-

144
Bloc Xeuilley 500-505-510 (fig. 5.23)
20

500

205
5

505
200
215

10
510 Figure 5.23 : mappe bloc

5.3.3 COMPENSATION

Soit un canevas d’ensemble comprenant des points géodésiques et des points connus d’autres
origines, ainsi que des points nouveaux à calculer. Les données sont d’une part, les
coordonnées des points déterminés antérieurement, d’autre part les observations azimutales et
les mesures des distances. Un premier calcul provisoire fournit un réseau approché dont
toutes les observations O donnent des lieux déterminatifs calculés C.

Pour fixer la position définitive des points nouveaux, il convient d’apporter à chaque lieu C
une compensation dC. Les lieux déterminatifs n’étant pas rigoureusement concourants compte
tenu de l’imprécision des points d’appui et des observations, chaque observation O i : visée
d’intersection, visée de relèvement ou mesure de distance, donne une relation d’observation
de la forme : (Ci + dC) – Oi = vi est le résidu entre les éléments observés et compensés.

La compensation est calculée par la méthode des moindres carrés qui rend ∑ v i minimale et
2

par conséquent donne un résultat unique ; ainsi la compensation du réseau est globale, d’où
l’appellation compensation en bloc ou calcul en bloc.

En pratique, les corrections dC sont exprimées en fonctions des inconnues dX, dY, dGo qui
représentent les corrections à apporter respectivement aux coordonnées approchées des points
nouveaux et aux Go provisoires calculés aux points stationnés.

La compensation en bloc du nivellement est faite après et indépendamment de la


compensation planimétrique, avec les relations d’observations correspondantes.

Le calcul en bloc, en planimétrie puis en altimétrie, permet la compensation de figures


géométrique complexes, les résultats étant d’autant meilleurs que le nombre des
déterminations est plus redondant ; de ce point de vue d’ailleurs, les topographes,
généralement fidèles à la hiérarchie des canevas, peuvent sans doute évoluer vers des
concepts plus souples et plus généraux.
CHAPITRE VI : CANEVAS POLYGONAL
145
6-1 CHEMINEMENTS PLANIMETRIQUES
Le canevas polygonal, ou polygonation, est l’ensemble des polygones formés par les
cheminements planimétriques, qui sont des lignes brisées parcourues en mesurant les angles et
les longueurs des côtés pour, ensuite, calculer les coordonnées des sommets.

Un cheminement est goniométrique lorsque les gisements de ses côtés sont calculés à partir
de gisements de référence et des angles mesurés que font entre eux les côtés successifs.

Un cheminement décliné a les gisements de ses côtés mesurés directement sur le terrain avec
un théodolite décliné. Etant donnée la faible précision de l’écart type d’un azimut magnétique
et le fait que l’erreur commise n’affecte qu’un côté sans répercussion sur les suivants, ce
procédé peut éventuellement présenter de l’intérêt pour un cheminement comportant de
nombreux côtés courts ; en dehors de rares travaux forestiers, le cheminement décliné n’est
plus utilisé.

Le canevas polygonal, constitué de cheminements planimétriques goniométriques, est souvent


un canevas intermédiaire de lignes entre le canevas d’ensemble de ponts et le levé des détails.

6-2 CHEMINEMENT OUVERT

6-2-1 OBSERVATIONS

Figure 6.1 : ligne polygonale

Le cheminement ouvert, ou ligne polygonale, est une ligne orientée (fig. 6.1) définie
géométriquement par :
-une origine connue en coordonnées rectangulaires, dans un repère orthonormé local ou un
système de représentation national : Lambert ou UMT par exemple ;
-une direction de référence à l’origine, dont le gisement est connu ;
-les angles azimutaux des côtés successifs, y compris celui à l’origine entre la direction de
référence et le premier côté ;

146
-les longueurs des côtés réduites au système de projection ou au minimum à l’horizontale si le
calcul est fait dans un repère orthonormé local.

Les angles sont mesurés avec un théodolite, les distances au distancemètre, éventuellement au
ruban ou au stadimètre.

6-2-2 CALCULS

Les calculs s’effectuent en deux phases

6-2-2-1 Première phase : orientation

Soit un cheminement ouvert de n côtés d’origine 0 et d’extrémité n (fig.6.2). L’orientation de


référence, ou gisement de départ Gd, est le gisement de la direction issue de la référence et
aboutissent à l’origine 0 du cheminement donne comme gisement de départ : Gd = Go + 200
(fig. 6.3).

L’angle polygonale Âi de deux côtés successifs (fig.6.4) est l’angle azimutal du côté arrière i
et du côté avant i + 1, autrement dit l’angle qu’un opérateur laisse à sa gauche en parcourant
le cheminement de l’origine vers l’extrémité : Âi =
⃗i , ⃗
(− i +1) ; l’angle polygonal à
⃗⃗
l’origine vaut donc : Âo = ( 0.réf , 0 .1) .

Réf Dn
Gd n

n-1
D1
D2
1
Y 0

Figure 6.2 : notations d’un cheminement ouvert


X
Y

Gd 1

Go 0

Figure 6.3 : gisement de départ

147
Âi

i i+1
Figure 6.4 : angle polygonal

La transmission des gisements consiste à calculer les gisements des côtés successifs à partir
du gisement de départ et des angles polygonaux (fig. 6.5).

Y
Y

Gi
Gi+1

Âi

i i+1

Figure 6.5 : transmission d’un gisement

Gi+1=(⃗y , ⃗ ⃗i)+( −
i +1)=(⃗y , − ⃗i , ⃗
i +1 )=G −i
⃗ + Â=G i +200 + Âi

Comme :
0≤G i+1 < 400 ⇒Gi+1=Gi + 200 + Âi −400=Gi + Â i −200

Le gisement d’un côté est égal au gisement du côté précédent augmenté de l’angle polygonal
puis réduit de 200 grades.

Par suite :
G1 =Gd− Â 0 −200 ⇒G2 =G1 + Â 1−200, .. . .. . ,Gn =Gn−1 + Â n−1 −200 .

6-2-2-2 Seconde phase : cordonnées

Les composantes des abscisses et ordonnées des vecteurs successifs, appelées parfois
coordonnées relatives, valent :

∆x1 = D1 . sin G1 ∆y1 = D1 . cos G1


∆x2 = D2 . sin G2 ∆y2 = D2 . cos G2
….. …..
∆xi = Di . sin Gi ∆yi = Di . cos Gi
….. …..
∆xn = Dn. sin Gn ∆yn = Dn . cos Gn

148
Ces valeurs intermédiaires sont calculées avec un plus grand nombre de chiffres significatifs
que celui des coordonnées des sommets ; ces dernières, encore appelées coordonnées
absolues, sont alors obtenues de proche en proche de 0 à n :

X1 = X0 + ∆x1 Y1 = Y0 + ∆y1
X2= X1 + ∆x2 Y2 = Y1 + ∆y2
…… ……
Xi = Xi-1 + ∆xi Yi = Yi-1 + ∆yi
…… ……
Xn= Xn-1 + ∆xn Yn = Yn-1 + ∆yn

6-2-2-3 Exemple

Cheminement ouvert issu du point de canevas d’ensemble 505 (fig.6.6), dans une région où
l’altération linéaire du système de projection est égale à -24 cm/km.

505
6020

6019
6014
6015

Y 6018

6017
6016
X
Figure 6.6 : cheminement ouvert

Stations Points visées Angles Distances X Y Z


azimutaux inclinées
505 25 0 gr 605 202,38 1 370 825,75
6014 243,692 154,92 m 49,95 m
6014 505 0 608 327,06 1 371 304,40 68,41
6015 210,350 171,03 32,93
6015 6016 0 22,08
6014 163,919 128,16
6016 6017 0 15,03
6015 256,796 166,13
6017 6018 0 8,28
6016 237,288 187,39
6018 6017 0
6019 154,854 8,29
6019 6020 0 119,08 25,95
6018 239,426 179,76

Les calculs, effectués en tableau, conservant aux valeurs intermédiaires G, D, Δx, Δy un


chiffre significatif supplémentaire par rapport aux données, de manière à ne pas perdre de
précision sans pour autant alourdir la transcription ; bien entendu, en calcul programmé tous

149
les chiffres significatifs des valeurs intermédiaires sont conservés, ce qui peut modifier
quelques-uns des résultats d’une unité du dernier ordre conservé.

SEQUENCES FIGURES-FORMULES-FONCTIONS RESULTATS

Calculs préparatoires

Conversion R→P

25,505 Gd=90,32324492gr
1-Gisement de départ

√{ (
D 2 p−( Z B − Z A )2
2-Distances réduites

D = mL .
1+
ZA
R )( . 1+
ZB
R )
mL =1+(−240). 10−6 =0,999760
Avec R=6380km

D1 = D505-6014 = 153,7778948 m 6017-6018 =187,2231028 m


6014-6015 = 170,1390742 m 6018-6019 = 179,7166240 m
6015-6016 = 127,6686963 m 6019-6020 = 117,7346189 m
6016-6017 = 165,9400255 m

Sommets Orientation Coordonnées


 G D Δx, X Δy Y

25
↓ 90,3232 gr
505 243,692 gr 608.327,06 1.371.304,40m
↓ 134,0152 153,778 m 132,344 m m -78,311m
6014 210,350 1.371.226,09
↓ 144,3652 170,139 130,470 608.459,40 -109,201
6015 236,081 1.371.116,89
↓ 180,4462 127,669 38,600 608.589,87 -121,694
6016 143,204 1.370.995,19
↓ 123,6502 165,940 154,620 608.628,47 -60,238
6017 162,712 1.370.934,96
↓ 86,3622 187,223 182,943 608.783,09 39,801
6018 154,854 1.370.974,76
↓ 41,2162 179,717 108,393 608.966,04 143,350
6019 160,574 1.371.118,11
↓ 1,7902 117,735 3,310 609.074,43 117,688
6020 1.371.235,80
609.077,74

6-2-2-4 Valeur des résultats

Le calcul en retour, effectué par conversions Conversion R→P des côtés avec des
coordonnées définitives des sommets arrondies à l’approximation des données, donne les
gisements puis, par différences, les angles polygonaux, ainsi que les distances.

Il ne contrôle que les calculs, pas une erreur parasite d’observation ou une faute
d’introduction d’une donnée.

150
Le cheminement ouvert ne fournit donc que des résultats incertains, dont l’exactitude comme
la précision sont limitées à celles des données, lesquelles sont réduites au strict minimum
nécessaire ; en conséquence, chaque fois que possible, le topographe lui préfère le
cheminement encadré.

6-3 CHEMINEMENT ENCADRE

6-3-1 OBSERVATIONS
Le cheminement encadré est défini géométriquement par les mêmes données que celles du
cheminement ouvert auxquelles s’ajoutent :
-Le gisement d’une direction de référence à l’extrémité n ;
-Les coordonnées de cette extrémité entre le dernier côté n et la direction de référence
n . n−1 ,⃗
A^ =(⃗ n . Réf ) ) .

6-3-2 CALCULS

Comme pour le cheminement ouvert, le calcul s’effectue en deux phases.

6-3-2-1 Première phase- orientation

Y
Y

Gd Gf Réf

Réf D2
D1 Ân
1
2
0
Y Dn n

n-1

X
Figure 6.7 : notations d’un cheminement encadré
L’orientation de référence à l’extrémité n, ou gisement de fermeture Gf, est le gisement d’une
direction issue de l’extrémité n et aboutissant à la référence correspondante Réf (fig. 6.7) ; le
G0 de la station peut donc être utilisé comme gisement de fermeture (fig. 6.8).

Y G0 =Gf

n-1

Figure 6.8 : gisement de fermeture égal au G0 de station


La transmission des gisements donne :

151
^ −200
G1 =Gd + A 0
^ −200
G2 =G1 + A 1
.
.
.
^ −200
Gi+1=Gi + A i
.
.
.
G f =Gn + A^ n−200
n
Gf =Gd +∑ A
^ i −( n+1 ) 200
i=0
Du fait de l’imprécision des gisements de référence imposés Gd et Df, comme de celle des
angles polygonaux mesurés, le gisement de fermeture, ainsi calculé directement à partir du
gisement de départ Gd et de la somme des angles, correspond à un gisement approché Gfa
voisin du gisement définitif Gf ; la formule opérationnelle s’écrit donc :
n
0≤Gfa =Gd + ∑ A i−( n+ 1 )׿ 200≺400 ¿
i =0
e A^ =G fa −Gf
D’où l’écart de fermeture angulaire , dont la valeur absolue doit être strictement
T A^
inférieure à la tolérance pour autoriser la poursuite des calculs.

Les gisements de référence à l’origine et à l’extrémité ayant a priori la même précision,


influent de la même manière sur les gisements calculés des côtés, lesquels doivent par
conséquent différer d’exactement 200 gr selon la transmission est faite de 0 vers n ou de n
vers 0 ; le cheminement est alors dit réversible consiste donc à annuler l’écart de fermeture
angulaire en appliquant une correction c opposée de l’écart :

Gf = Gfa + c ⇒ c = Gf - Gfa = -e .

En pratique, seule la correction est calculée du fait que sa valeur absolue, identique à celle
non modifiable ainsi que des angles de fermeture angulaire ; suffit pour vérifier que ce ce
dernier est inférieur à la tolérance.

Le gisement de fermeture approché Gfa provenant du gisement de départ non modifiable ainsi
que des angles polygonaux tous mesurés en principe avec la même précision, l’ajustement
consiste à répartir la correction la correction c  sur les différents angles proportionnellement à
leur nombre :
c A^
c A^ i =
n+1

En cas d’arrondi, pénaliser les angles qui ont les côtés les plus courts.

Les gisements réversibles se calculent de proche en proche par transmission du gisement de


départ avec les angles polygonaux ajustés :

^ + c ) −200
G i +1=Gi + ( A i Âi .

152
Vérifier qu’en fin de transmission on trouve bien le gisement de fermeture imposé. Il est
indispensable de rendre le cheminement réversible avant de passer à la seconde phase du
calcul, c'est-à-dire au calcul des coordonnées, si l’on veut obtenir, avec des procédés
d’ajustement simples, les mêmes coordonnées pour un sommet quel que soit le sens dans
lequel le cheminement est calculé.

6-3-2-2 Réorientation

La réorientation consiste à réduire l’accumulation des erreurs d’angles polygonaux lors de la


transmission des gisements ; elle présente de l’intérêt notamment lorsque le cheminement se
compose des côtés courts et nombreux.

Cheminement d’angles

j
n

Figure 6.9 : cheminement d’angles i

Si le terrain le permet, choisir un ou plusieurs sommets du cheminement, i et j par exemple


(fig. 6.9) tels que l’on ait l’inrtervisiblité 0-i, i-j, j-n et effectuer les tours d’horizon sur ces
points ainsi que sur les sommets consécutifs.

Rendre réversible le « cheminement d’angles » oijn, puis chaque tronçon du cheminement


proprement dit o…i, i…j, j….n.

Gisement intermédiaire

Si du sommet i par exemple (fig.6.10) on peut observer une direction ⃗


iP dont le gisement a
été déterminé depuis le point P stationnable, tel un point de canevas d’ensemble, rendre
réversibles successivement les deux tronçons o – i puis i – n.

P
O

Figure 6.10 : gisement intermédiaire


i

Le procédé peut évidemment être étendu à plusieurs sommets.

153
Réorientation astronomique ou gyroscopique

Au sommet i par exemple, déterminer l’azimut géographique puis le gisement du côté i+1 par
des observations sur le soleil ou la polaire, ou encore à l’aide d’un gyrothéodolite ; rendre
réversibles les tronçons 0 – i, puis i – n.

6-3-2-3 Seconde phase : coordonnées

Les ΔX et ΔY , calculés à l’aide des gisements réversibles et des distances réduites, donnent :

X 1 =X 0 +Δx 1 Y 1=Y 0 +Δy 1


X 2 =X 1 +Δx 2 Y 2 =Y 1 +Δy 2
. . .. . .. .
X i+1 =X i + Δx i+1 Y i+1 =Y i +Δy i+1
... .. ..
X n= X n−1 + Δx n Y n =Y n−1 +Δy n
−−−−−−−−− −−−−−−−−−
n n
X n= X 0 + ∑ Δx i Y n =Y 0 + ∑ Δy i
i=1 i=1
Du fait de l’imprécision des coordonnées de 0 et n et de celles des Δ, les coordonnées de n,
ainsi calculées directement à partir de celles de l’origine 0 et de la somme algébrique des Δ,
correspondent à une extrémité approchée n a voisine de l’extrémité exacte n ; les formules
opérationnelles s’écrivent donc :
n
X n =X 0 +∑ Δx i
a
i=1
n
Y n a=Y 0 + ∑ Δy i
i=1

D’où les écarts de fermeture planimétrique


e x=X na−X n et e y=Y na -Y n , composantes en
abscisse et ordonnée du vecteur de fermeture planimétrique (fig.6.11)
n,n a= √
F=⃗ e 2x +e 2y .
Y

na

ey F

X
n ex
Figure 6.11 : vecteur de fermeture planimétrique

Le vecteur F doit être strictement inférieur à la tolérance T F pour autoriser la poursuite du


calcul.

Le point extrémité n étant unique, ses coordonnées X n, Yn le sont aussi, ce qui contraint le
calculateur à résorber les écarts de fermeture en appliquant des corrections Cx aux abscisses
relatives, Cy aux coordonnées relatives, opposées des écarts respectifs.

154
X n= X na +c x ⇒ c x =X n -X na=-e x
Y n =Y na +c y ⇒ c y =Y n -Y na=-e y
En Pratique, seules les corrections sont calculées puisqu’elles suffisent pour déterminer le

vecteur de fermeture
F= √ c 2
x +c 2
y.

Les coordonnées de l’extrémité approchée n a provenant des coordonnées de l’origine 0 non


modifiables ainsi que des Δx et Δy , l’ajustement consiste à répartir les corrections c x et cy sur
les coordonnées relatives, proportionnellement aux longueurs des côtés ; pour le vecteur i les

corrections partielles à appliquer à
Δx i et Δyi valent donc :
c x ¿ Di cy ¿Di
cx = n
cy = n
i i

∑ Di ∑ Di
i=1 i=1
L’ajustement, mal nécessaire qui n’améliore pas les observations, est surtout une satisfaction
de l’esprit, ce qui justifie la simplicité du calcul des corrections partielles proportionnellement
aux distances pour la plus part des cheminements du canevas polygonal ; des méthodes de
compensation plus élaborées, comme les moindres carrés, présentent surtout de l’intérêt pour
les cheminements de précision.

Les coordonnées relatives ajustées fournissent les coordonnées des sommets, calculées de
proche en proche de 0 à n.
X i+1 =X i +( Δ X + c X )
i+ 1 i+1

Y i +1=Y i +( Δ Y +c Y )
i +1 i+1
Contrôle, en vérifiant qu’en fin de calcul on retrouve exactement les données connues de
l’extrémité n.

6-3-2-4 Exemple

En admettant que l’extrémité du cheminement ouvert précédent soit non pas le point 6020
mais le sommet 2006 d’un autre cheminement déjà calculé (fig. 6.12), déterminer les
coordonnées des sommets du cheminement encadré 505→ 2006.

505
6014 2007

2006
6015
Y 2005
6016

6019
6017
X 6018

Figure 6.02 : cheminement encadré

155
Points Angles Distances
Stations visées azimutaux inclinées X Y Z

6019 2006 0 gr 119,08 m 609 077,84 m 1 371 235,30 m 25,95 m


6018 239,426 176,76

2006 2007 0 gr 608 749,41 1 371 233,85


2005 240,001 609 308,19 1 371 069,48
6019 302,096

Calcul préliminaire : G0 pondéré de la station 2006.

Gisement arrondis à l’approximation des données, compte tenu de l’ajustement ultérieur des
Δx et Δy ; une décimale de calcul pour les distances et les coordonnées relatives.

Orientation Coordonnées
Stations G D ΔX X ΔY Y
Â
25
↓ 90,323
505 243,692 132,341m 608 327,06m - 1 371 304,40m
↓ 134,018 153,778 7mm 78,317m
210,350 608 459,41 -51mm 1 371 226,03
6014
130,460 -109,213
↓ -56
236,081 144,371 170,139 8 608 589,88 1 371 116,76
6015
38,583 -121,699
↓ -42
143,204 180,455 127,669 6 608 628,47 1 370 995,02
6016
↓ 154,608 -60,269
7 -55
6017 162,712 123,663 165,940 608 783,08 1 370 934,70
↓ 182,953 39,756
8 -62
6018 154,854 86,378 187,223 608 966,04 1 370 974,39
↓ 108,435 143,318
8 -59
6019 160,574 41,235 179,717 609 074,48 1 371 117,65
↓ 3,351 117,687
5 -39
2006 97,904 1,812 117,735 609 077,84 1 371 235,30

G0=299,719

299,694 1 102,201 609 077,791 1 371 235,663m


cx = 49 mm cy = -363 mm

cÄ = 25 mgr
TÂ = 33 mgr F = 36,6 cm
Cî = 0,003125gr
TF = 65 cm

156
6-3-2-5 Exploitation des coordonnées

Comme pour le cheminement ouvert, les coordonnées absolues permettent seules les calculs
ultérieurs qui dépendent d’elles, sans préjuger des observations initiales qui ont permis de les
déterminer ; ainsi, dans l’exemple précédent, le G0 de la station 2006 sera calculé à partir des
coordonnées définitives des sommets 2005, 2007 et 6019.

En cas de besoin, les observations initiales, angles et distances réduites, sont remplacées par
les valeurs déduites du calcul en retour : G ⇒ Â, D .

Enfin, les écarts entre les angles et distances observés et ceux calculés en retour permettent
l’étude critique des différentes méthodes d’ajustement.

6-4 LOCALISATION DES ERREURS PARASITES

6-4-1 ERREUR PARASITE D’OBSERVATION SUR UN ANGLE

6-4-1-1 Graphique

Tracé de 0 vers n

Erreur

Tracé de n vers 0

Figure 6.13 : erreur parasite d’angle

Quand la fermeture angulaire, vérification des calculs faite, dépasse nettement la tolérance,
reporter à très grande échelle les côtés successifs selon deux tracés indépendants exécutés en
sens inverse (fig. 6.13) :
-le premier, e, partant du point 0 comme origine mis en place par ses coordonnées
rectangulaires, orienté avec le gisement avec le gisement de départ Gd , e, plaçant bout à bout
les côtés successifs à l’aide des angles polygonaux et des distances réduites, jusqu’à
l’extrémité n :
-le second, en partant du point n comme origine mis en place par ses coordonnées
rectangulaires, avec le gisement de référence au point n, en plaçant bout à bout les côtés
successifs à l’aide des angles et des distances réduites.

Le sommet où les deux tracés se croisent est affecté par l’erreur parasite d’angle.

6-4-1-2 Calcul aller-retour

157
Si la valeur absolue de l’erreur de fermeture angulaire est trop faible pour permettre sa
localisation graphique, calculer deux cheminements ouvert indépendants l’un de l’autre :
-le cheminement aller de 0 vers n, à partir du gisement de référence et des coordonnées de 0,
en ignorant les données du point n ; d’où les coordonnées des sommets 0……iA……..nA ;
-le cheminement retour, dans l’autre sens de n vers 0, à partir du gisement de référence et des
coordonnées de n, en ignorant les données du point 0 ; d’où les coordonnées n….iR…0R.

Ensuite, calculer par conversions R→ P les distances 0 – 0R, iA…. , nA – n.

L’angle erroné correspond au sommet dont les coordonnées sont les plus voisines dans les
deux calculs, autrement dit celles pour lesquelles la distance : iA – iR est la plus petite.

6-4-1-3 Coordonnées du sommet d’angle erroné

Calculer d’abord les coordonnées des sommets du cheminement ouvert de 0 vers n comme
précédemment, d’où Xna et Yna.

Soit e l’erreur de fermeture angulaire : e = Gfa – Gf = - cÂ, considérée comme représentant


l’erreur parasite, les autres erreurs aléatoires pouvant, en comparaison, être négligées.

I étant le sommet d’angle erroné, on peut écrire :

Xn = Xi + Di+1¿ sinGi+1 + ….. +Dn ¿ sinGn


Xna = Xi + Di+1¿ sin (Gi+1+eÂ) + ….. +Dn ¿ sin(Gn+eÂ)

Xn + Xna = 2 Xi + Di+1¿ [ sinGi+1 + sin (Gi+1+eÂ)] + ….. + Dn ¿ [sinGn + sin(Gn+eÂ)]

e e e eÂ
X n +X na=2X i +Di ×2. sin(Gi + )×cos(− )+.. .+Dn ×2 . sin(Gn + )×cos(− )
+1 +1 2 2 2 2
X n +X na=2X i +2 .cos(−

2 {
) Di ×sin(Gi +
+1 +1

2
)+. . .+ Dn ×sin(Gn +

2
)×cos(−

2
) }
Soit:

(
D i +1×sin G i +1 +

2 ) (
+.. . .+ D n×sin G n +

2 ) =
X n + X na −2X i

2cos

2
De manière similaire on démontre:

( e
) e
D i +1×sin G i +1 + Â +.. . .+ D n×sin G n + Â = n
2 2 (
Y +Y na−2X i

2sin Â
e )
2
En égalant, on obtient tous calculs faits les formules de Broennimann :
X n + X n Y n −Y n e
Xi= a
− a
cotan Â
2 2 2
Y n +Y n X n −X n eÂ
a a
Y i= − cotan
2 2 2

158
La comparaison de Xi Yi avec les coordonnées des sommets du cheminement ouvert de 0 vers
n, calculé précédemment, permet de localiser le sommet d’angle erroné.

6-4-2 ERREUR PARASITE D’OBSERVATION SUR UNE DISTANCE

6-4-12-1 Graphique

Lorsque le vecteur de fermeture du cheminement réversible est hors tolérance de manière


importante, vérification des calculs faite, reporter comme précédemment deux tracés en sens
inverses (fig. 6.14).

L’erreur parasite de distance affecte le côté commun aux deux tracés.

Tracé de 0 vers n

Côté erroné
n
DISTANCE EXACTE

Figure 6.14 : erreur parasite de distance


Tracé de n vers 0

6-4-2-2 Graphique

eX
arctan=
Le gisement du vecteur de fermeture : Gn,na = e Y , comparé aux gisements des
différents côtés, peut permettre de localiser la distance erronée, sous réserve qu’ils soient
sensiblement différents entre eux.

6-4-3 ERREURS SIMULTANNEES D’ANGLES OU DE DISTANCES

Difficiles à localiser ; les graphiques en sens inverses ou calcul aller-retour sont les procédés
les plus efficaces.

 noter que si l’opérateur, lors des observations, a pris la précaution d’intersecter un signal
unique depuis la plupart des sommets des cheminements, sommet d’une mosquée par
exemple, l’étude du graphique d’intersection de ce signal établi par la méthode du point
approché peut permettre de localiser une erreur d’angle et une erreur de distance affectant un
même cheminement.
6-5 POINT NODAL ET CHEMINEMENT NODAUX PLANIMETRIQUES

159
B

n-1A

n-1B

n-1C

Figure 6.15 : point nodal planimétrique


C

6-5-1 OBSERVATIONS

Les cheminements polygonaux reliant les points connus A, B, C (fig. 6.15) peuvent être
calculés suivant plusieurs filiations :
-cheminement encadré A→ B, sur lequel se greffe ensuite le cheminement encadré C→ N ;
-cheminement encadré A→ C, sur lequel se greffe ensuite le cheminement encadré B→ N ;
-cheminement encadré B→ C, sur lequel se greffe ensuite le cheminement encadré A→ N.

Compte tenu des ajustements en angles puis en coordonnées, les résultats différeront
légèrement selon la filiation choisie, alors que cette dernière est arbitraire et que les données
sont strictes ; de manière à obtenir un résultat unique et homogénéiser l’ensemble du canevas
polygonal, la filiation est remplacée par le point nodal généré par les cheminements nodaux.

Le point nodal N est le point d’aboutissement de plusieurs cheminements ouverts issus


d’origines différentes : A, B, C par exemple ; c’est l’extrémité commune à tous ces
cheminements, inconnue en coordonnées et dépourvue de direction d’orientation.

Les observations d’angles et de distances sont les mêmes que celles des cheminements
ouverts, auxquelles s’ajoute toutes fois le tour d’horizon au point nodal N sur les avant-
derniers sommets n-1 des cheminements.

Les cheminements nodaux A→ N, B→ N, C→ N sont initialement des cheminements ouverts


qui fournissent l’orientation au point nodal et les coordonnées avant d’être calculés comme
des cheminements encadrés.

Le point nodal, nœud de plusieurs cheminements nodaux, est une solution préférentielle à la
filiation.

6-5-2 CALCULS

160
6-5-2-1 Premières phases: orientation

Si le tour d’horizon en N sur les avant-derniers sommets n-1 des cheminements est réduit sur
une direction autre, choisie lors des observations pour la qualité du pointé par exemple (fig.

6.16) dont le gisement est évidemment inconnu, prendre cette direction Nréf comme direction
de fermeture en orientation pour chaque cheminement nodal ; les angles polygonaux en N :
ÂnA , ÂnB , ÂnC, sont déduits du tour d’horizon.

Par contre, si le tour d’horizon en N est limité aux avant-derniers sommets n-1 des
cheminements (fig. 6.17), prendre comme direction de fermeture en orientation pour chaque

N , n−1
cheminement nodal le côté le plus long, B par exemple, lequel d’ailleurs est en
principe le côté de référence du tour ; dans ce cas, l’angle polygonal en N pour le
cheminement issu de B est égal à 400 grades.
n-1A
ÂnC
n-1B

ÂnA

ÂnB Réf

Référence du tour d’horizon en N choisie comme direction de fer


N

n-1A Figure 6.16 : référence quelconque

n-1A
ÂnC n-1B

ÂnA

ÂnB=400 gr
N

n-1C
Figure 6.17 : dernier côté, le plus long, choisi comme
référence

161
La transmission des gisements donne :
nA

Gf A =Gd A + ∑ Âi−( n A +1 )×200


i=0
nB

Gf B =Gd B + ∑ Âi−( n B + 1)×200


i =0
nC

Gf A =Gd C + ∑ Âi−( nC + 1)×200


i=0
Le gisement de fermeture au point nodal, commun à tous les cheminements nodaux, est égal à
la moyenne pondérée des gisements de fermeture approchés précédents, sous réserve bien
entendu qu’ils soient très voisins : d’ailleurs, si un de ces gisements approchés s’écartait
nettement des autres, il faudrait le vérifier.

Les poids tant des inverses des carrés des tolérances angulaires correspondantes, il vient :
1 1 1
2
. Gf A + 2 . Gf B + 2 . Gf C
TA TB TC
Gf N =
1 1 1
2
+ 2+ 2
T A T B TC
La moyenne arithmétique peut remplacer la moyenne pondérée, notamment lorsque les
différents cheminements nodaux ont à peu près le même nombre des côtés. Le gisement de
fermeture GfN une fois calculé est introduit dans chaque cheminement ouvert, les transformant
ainsi en cheminements encadrés, qui sont alors rendus réversibles, sous réserve bien entendu
du respect des tolérances.

6-5-2-2 Deuxième phase: coordonnées

Les gisements réversibles des côtés et les distances réduites permettent le calcul des
coordonnées approchées de l’extrémité des cheminements ouverts :
nA nB nC

X N =X A + ∑ ΔX i X N =X B + ∑ ΔX i X N = X C + ∑ ΔX i
A B C
i=1 i=1 i=1
n n n
A B C

Y N =Y A + ∑ ΔY i Y N =Y B + ∑ ΔY i Y N =Y C + ∑ ΔY i
A B C
i=1 i=1 i =1
La moyenne pondérée, éventuellement la moyenne arithmétique, de ces valeurs approchées en
principe voisines, donne les coordonnées définitives du point nodal N, les poids étant ici
encore les inverses des carrées des tolérances correspondantes.
1 1 1
2
. XN + 2 . XN + 2 . XN
TA A TB B TC C
XN=
1 1 1
2
+ 2 + 2
TA TB TC
1 1 1
2
. Y N + 2 .Y N + 2 .Y N
TA A TB B TC C
Y N=
1 1 1
2
+ 2 + 2
T A TB TC
Les coordonnées du point nodal une fois déterminées sont introduites dans chaque
cheminement ouvert, les transformant ainsi en cheminements encadrés calculés, comme tels
dans le respect des tolérances.

162
Synoptique

LA figure 6.18 schématise la transformation des cheminements ouverts en cheminements


nodaux, calculés comme des cheminements encadrés, en deux phases, après détermination du
point nodal.

Orientation Coordonnées Orientation Coordonnées Orientation Coordonnées

GdA GdB GdA


A Â0 XA YA B Â0 XB YB B Â0 XC YC

↓ Ân ↓ Ân ↓ Ân

N XN YN N XN YN N XN YN
GfN XNA YNA GfN XNB YNB GfN XNC YNC

GfA GfB GfA

POINT NODAL

Moyenne pondérées

GfN XN YN

Figure 6.18 : synoptique du calcul d’un point nodal planimétrique

6-5-3 POINT NODAUX MULTIPLES

Ce sont des nœuds de cheminements (fig.6.19) traités par calcul en bloc et compensés par
moindres carrés.

Figure 6.19 : points nodaux multiples

163
6-6. CHEMINEMENT FERME

C’est un polygone, calculé comme un cheminement, dont un sommet tient lieu à la fois
d’origine 0 et d’extrémité n.

Trois cas sont envisageables

6-6-1 L’ORIENTATION ET LES COORDONNEES A L’ORIGINE


SONT CONNUES

Observations

Gd=G ⃗
Réf,0 et les coordonnées X0 = Xn, Y0 = Yn étant connus, les
Le gisement de départ
observations consistent à effectuer le tour d’horizon en 0 sur Réf, 1, n-1, mesurer les angles
polygonaux Â1, Â2, ……, Ân-1 et déterminer les distances réduites D1, D2,……, Dn, (fig. 6.20).
Y
Y Lambert

Réf
Â0

Â1
Â2
Ân
0 D1 1
n
2
Dn
Ân-1
Gf
n-1 Figure 6.20 : origine connue

Calculs

Gf = Gd + 200

Â0, Ân déduits du tour d’horizon en 0

Algorithme de calcul du cheminement encadré, remarque faite que les tolérances sont réduites
par la suppression de celle portant sur l’imprécision entre l’origine 0 et l’extrémité n.

Remarques

Une erreur, même grossière, sur les coordonnées de 0 provoque une translation indétectable
de l’ensemble du polygone.

De la même manière une erreur, même grossière, sur le gisement de départ est indécelable à la
fermeture angulaire ; elle génère une rotation de l’ensemble du polygone autour du point 0,
sans le déformer. En conséquence, vérifier l’orientation de départ, à l’aide d’un G 0 par
exemple.

164
Enfin, une erreur systématique proportionnelle à la longueur dans les mesures des distances,
conduit au calcul d’un polygone homothétique 0, 1’, 2’, ……,n-1’, n’, sans que cette
déformation soit révélée par le vecteur de fermeture (fig. 6.21).
0 1’

1
n
n-1
n-1’ 2 2’

n-2

n-2’

Figure 6.21 : erreur proportionnelle à la longueur

6-6-2 ORIENTATION SOMMAIRE, ORIGINE INCONNUE

Observations
Angles du polygone et distances réduites ; au sommet 0 le seul angle mesuré est l’angle  des
côtés 1 et n (fig. 6.22).

Orientation sommaire du premier côté : mesure sur carte, orientation magnétique,


gyroscopique ou astronomique.

Calculs
Repère orthonormé local, orienté par un gisement de référence Gd rigoureusement égal à 200
grades, c'est-à-dire une référence imaginaire située exactement dans les directions des Y à
partir de l’origine 0, et faisant le premier côté un angle polygonal  0 strictement égal à
l’orientation sommaire.
Gf =G⃗ = 400gr
Dès lors : n,Réf
 = 400 – (Â0 + Â) (cas de figure)
X0 = Xn, Y0 = Yn définis arbitrairement de manière à éviter les coordonnées négatives
Algorithme du calcul du cas précédent.
Y local

Gd=200gr

Réf imaginaire Y local

Orientation sommaire
Gf = 400 gr A0 Â1
An
A2
0 D1 1
n
An-1 Dn A 2

n-1

Figure 6.22 orientation sommaire, absence de repère orthonormé

165
6-6-3 L’ORIGINE EST INCONNUE EN COORDONNEES, MAIS
L’ORIENTATION DU PREMIER COTE EST STRICTEMENT IMPOSEE

Observations : Cas précédent, l’orientation sommaire étant remplacée par une valeur
rigoureuse.

Calculs a) Première phase

Identique au cas précédent avec Â0 = orientation imposée. Les ajustements successifs des
angles et des coordonnées relatives modifient le gisement imposé ; si cette modification est
suffisamment petite pour pouvoir être négligée, cas le plus fréquent d’un cheminement fermé
servant de canevas planimétrique local pour un levé de détail limité, le calcul s’arrête là ; on
est ramené au cas précédent avec un gisement imposé qui tient lieu d’orientation sommaire.
Par contre, si le gisement imposé doit être respecté en toute rigueur, passer à la seconde phase.

b) Seconde phase

Calculer la distance D1 par conversion R → P des coordonnées de 0 et 1, puis les coordonnées



de 1 par conversion P→ R du vecteur 0 ,1 avec G1 = G imposé.
Changement de repère orthonormé, les points 0 et 1 étant alors connus dans l’ancien repère,
qui correspond aux coordonnées ajustées de la première phase, et dans le nouveau repère
défini par les coordonnées calculées en dernier ; le changement de repère ne modifie pas la
géométrie du polygone ajusté précédemment.

6-7 CANEVAS POLYGONAL ORDINAIRE


6-7-1 CHEMINEMENTS PRINCIPAUX ET CHEMINEMENTS ORDINAIRES

Un cheminement doit posséder trois caractéristiques :


- proche des détails à lever, les sommets successifs étant implantés de façon à être visibles
l’un de l’autre et permettre de viser le maximum de points de détail ; par conséquent, éviter de
placer un sommet près d’un masque qui crée un angle mort ;
- tendu, c'est-à-dire proche de la droite qui joint l’origine à l’extrémité et représente la
direction générale du cheminement, à l’exclusion évidemment du cheminement fermé ; noter
cependant qu’un cheminement peu tendu présente moins d’inconvénients qu’un cheminement
à côtés courts, lequel implique des centrages particulièrement soignés ;
- homogène, les longueurs des côtés étant voisines, le nombre de côtés n’excédent guère une
dizaine.
Pour d’une part respecter, au mieux des exigences du terrain, les caractéristiques
souvent contradictoires de proximité, tension et homogénéité, d’autre part, fixer la filiation ou
ordre chronologique des calculs en l’absence de calcul en bloc, le topographe distingue :
- les cheminements principaux qui relient deux points de canevas d’ensemble ou encore un
point de canevas d’ensemble et un point nodal principal ;
- les cheminements secondaires, c'est-à-dire tous les autres, qui s’appuient sur les précédents
et sont donc calculés après les cheminements principaux ;
- les points nodaux et cheminements nodaux, principaux ou secondaires.

La distinction traditionnelle entre cheminements principaux et secondaires présente l’intérêt


de définir clairement l’ordre hiérarchique de calcul des cheminements, mais est sans objet au
regard des tolérances, l’ensemble des sommets du canevas polygonal ordinaire devant en effet
avoir la même précision.

166
CHAPITRE 8 : TRAVAUX TOPOGRAPHIQUES SPECIPHIQUES

8-1 BATIMENT

8-1-1 LEVE D’INTERIEUR

8-1-1-1 Saisie manuelle

Le plan d’intérieur est une coupe de la construction par un plan horizontal, destiné à
représenter les détails : murs, cloisons, portes, fenêtres, etc.

En principe, le plan de coupe est à un mètre au-dessus du plancher, mais au droit des fenêtres
par exemple on admet qu’il est situé au-dessus de l’appui quelle que soit la hauteur de dernier.

Les mesures sont prises avec un Lasermètre, qui a désormais supplanté le ruban, par
diagonales, c'est-à-dire en mesurant outre les détails : portes, fenêtres, etc. les cotes
planimétriques de chaque pièce et les diagonales qui joignent deux angles opposés de façon à
fixer la direction des murs.

Lever les coudes, décrochements, pans coupés en multipliant les diagonales et en mesurant les
cotes en face, c’est à dire la distance des saillants ou rentrants au mur situé en face ;
considérer les couloirs, cages d’escaliers, etc. comme des « pièces ».

Si le bâtiment couvre une grande superficie, ou est de forme irrégulière, lever d’abord un
canevas, le périmètre extérieur à l’aide d’un cheminement fermé par exemple, à l’intérieur
duquel seront ensuite ajustés les détails de la distribution intérieure ; quand l’immeuble ne
nécessite pas, ou ne permet pas, un levé de masse extérieur, choisir comme canevas une base
de levé qui peut être une ligne d’opération tracée avec une ficelle ou un théodolite, ou plus
simplement un mur intérieur rectiligne sur la plus grande longueur possible.

Pour un levé sûr, précis, rentable, opérer de manière systématique :


2,90 2,92

25
1,40 1,20 1,42

= 4,02 =
1,42

2,5
45
5,52
99

44

= 4,01 = 1,39

1,65 70 1,66
Figure 8.1 : levé d’intérieur
7

-en entrant dans la pièce, noter l’épaisseur du mur ou de la cloison (fig.8.1) ;


-en tournant de la gauche vers la droite par exemple, mesurer toutes les cotes des détails :
fenêtre, poteaux etc., dans l’ordre où on les rencontre, en les inscrivant sur le croquis au

167
milieu et parallèlement aux détails correspondants ; dès que l’on a mesuré les cotes partielles
d’une face de la pièce, prendre la longueur totale de cette face, l’inscrire entre deux traits
doubles et compenser immédiatement les cotes partielles, arrondies au centimètre, de manière
que leur somme redonne exactement la cote totale. Les cotes supérieures au mètre se notent
en mètres et en centimètre inférieures au mètre en centimètre uniquement, sans indication
d’unité. Dans la mesure du possible, essayer d’inscrire toutes les cotes suivant deux directions
perpendiculaires, bas de la feuille de croquis et côté droit par exemple, de manière à ne pas
devoir tourner le croquis dans tous les sens au moment du dessin ;
-mesurer au moins une diagonale de façon à pouvoir fixer la direction des murs au repot, le
choix de cette diagonale dépendant de la progression suivie à partir de la base ou du périmètre
initial ; mieux, mesurer plusieurs diagonales ;
-enfin, relever l’épaisseur du mur de façade par la fenêtre, la largeur du tableau et, si possible,
les distances entre la fenêtre et celles des pièces situées à gauche et à droite ;
-avant de sortir, inscrire dans un cercle la hauteur sous plafond.

Calculs trigonométriques, report et dessin contrôlé par approximations successives, avec


agrandissements graphiques.

8-1-1-2 Chaine numérique

Le Lasermètre, relié par interface à un ordinateur portable à écran graphique chargé d’un
progiciel d’application développé, forme un système complet qui prend en charge toutes les
étapes du travail, de la mesure au plan terminé.

Le technicien traite les données mesurées par voie électronique sous forme de chaîne
numérique complète, en post-traitement ou en temps réel, ce qui lui permet de cheminer à
travers les pièces et les étages d’un bâtiment (Topolisp 3D par exemple).

Le lasermètre, fixé sur la lunette d’un théodolite, autorise le levé par rayonnement en 3 D et le
traitement automatique différé ou en temps réel avec le prologiciel adapté. Le topographe peut
dès lors se concentrer sur l’identification et la codification des points à lever, quitter le site
sans crainte d’avoir à y revenir du fait d’oublis ou d’omissions, compléter les documents
établis par exploitation de bases de données existantes : circuits électriques, canalisations etc.

8-1-2 LEVE DES FACADES


M

V
P1 P2
H

T Â

Figure 8.2 façade verticale


S

168
Un nombre limité de points parfaitement identifiés, notamment à l’aide d’un détecteur laser
autorisent le travail diurne, est aisément rayonné sans réflecteur à courte distance, en 3D,
surtout si la précision recherchée n’est pas très grande.

Lorsque les distances ou la précision augmentent, l’intersection spatiale de deux visées issues
de deux théodolites repérés l’un par rapport à l’autre fournit les coordonnées XYZ du point ;
c’est, réduite au minimum, la technique d’acquisition à distance, sans contact, de données
tridimensionnelles, développée en métrologie.

Dans le cas d’une façade verticale définie par les points P 1 et P2 connus en XYZ (fig. 8.2), un
point M, levé simplement par l’angle horizontal  et l’angle zénithal V, est aisé à déterminer :
intersection de SH et P1P2 en planimétrie, hauteur HM = ST + SH x cotanV en altimétrie.

Le procédé est étendu aisément à une façade, des piliers, etc. inclinés, sous réserve de mesurer
leur fruit, c'est-à-dire leur inclinaison par rapport à la verticale, à partir des écarts à un plan
parallèle déterminé avec un laser rotatif vertical par exemple (fig. 8.3)

Figure 8.3 Laser rotatif vertical

Dès que le nombre de points est un peu important, seule la photogrammétrie permet de
résoudre correctement le problème, notamment à l’aide des clichés numérisés produits par des
caméras CCD employées sous forme de photothéodolites ou sous forme d’acquisition
manuelle exploitant la mémoire interne.

Rappelons enfin que, si les instruments du topographe : tachéomètres électroniques vidéo


asservis sans réflecteur, caméras CCD, ordinateurs embarqués etc. sont opérationnels, il n’en
est pas toujours de même des progiciels d’application correspondants.

169
8-1-3 CONTROLES DE VERTICALITE

Piliers et poteaux

La verticale étant l’intersection de deux plans de visée verticaux, deux théodolites placés dans
deux plans perpendiculaires contrôlant aisément la verticalité d’un pilier ainsi que son
positionnement planimétrique.

Les mesures des décalages aux axes optiques ou lasers de deux viseurs zénithaux à nivelle ou
automatique placés à proximité du poteau dans deux plans perpendiculaires, vérifient la
verticalité de l’axe avec une précision pouvant atteindre 0,5mm pour 100m.

Enfin l’intersection spatiale de deux points situés sur une même génératrice débouche
facilement sur le calcul d’une inclinaison éventuelle.

Façades planes

Observations et calculs 3D de points suffisamment nombreux et bien répartis, par


rayonnement sans réflecteur ou intersection spatiale à deux visées.

Mesure des écarts, à différentes hauteurs, à un plan vertical laser parallèle au bas de la
façade ; le laser tournant, vertical et horizontal, de portée supérieure à 100m, permet les
réglages de chapes, implantations altimétriques, etc.

8-1-4 CHAISES

Les piquets qui matérialisent les coins des bâtiments, ou les axes des poteaux, doivent être
déportés sur des chaises décalées à quelques mètres des fouilles de terrassement ; les chaises,
lattes de bois fixés horizontalement, à la même altitude, sur des poteaux, reçoivent les clous
permettant de tendre les cordeaux délimitant les façades.

Si les longueurs sont trop grandes pour pouvoir prolonger correctement sur les chaises les
façades piquetées, utiliser un tachéomètre électronique dans lequel sont mémorisées les
coordonnées. Après rayonnement du prisme sur un point approché de la chaise, le progiciel
calcule et affiche la distance du prisme au point cherché ; en toute rigueur, la distance du
prisme à la droite prolongement de la façade concernée. Le prisme est au point cherché quand
la distance affichée est nulle ; précision nettement supérieure à celle du cordeau.

8-1-5 LE GPS DANS LE MONDE DE LA CONSTRUCTION

Le GPS centimétrique temps réel améliore sensiblement la précision des méthodes


traditionnelles de contrôle de verticalité des structures de grande taille, plus de 60m, car la
précision ne se dégrade pas avec la hauteur.

Les systèmes GPS de haute précision permettant de placer très précisément les piliers :
l’ordinateur de bord guide l’opérateur par l’intermédiaire d’un écran graphique convivial, des
inclinomètres et contrôleurs de profondeur interfacés vérifient le positionnement en temps réel

La mise en place de grandes structures préfabriquées de béton ou acier est réalisée par GPS
avec précision, rapidité et sécurité.

170
8-2 TRAVAUX PUBLICS

8-2-1 TRACES ROUTIERS

Les procédures d’instruction des projets routiers sont définies par des lois qui assure la
cohérence des différents textes d’application depuis leur inscription au schéma directeur
jusqu’à la réalisation des travaux.

Trois phases d’études s’enchainent séquentiellement avant la réalisation des travaux :

1-les études préliminaires, qui déterminent les fonctions à satisfaire ainsi que la fiabilité
technique et financière ;

2-les études d’avant projet Sommaire (APS) ont pour objectif principal la préparation de
l’enquête préalable à la déclaration d’Utilité Public (DUP) et la définition d’un coût
d’objectif. L’APS précise la conception et la justification des opérations définies par l’étude
préliminaire, choisit le tracé parmi les différentes variantes étudiées, notamment la bande de
300m dans le cas d’un tracé neuf après étude éventuelle de différents fuseaux de 1.000m. La
route répond à des besoins, rend des services, crée des nuisances qui ont des impacts sur le
cadre de vie des populations. L’étude d’impact, comme généralement les études
d’environnement, analyse l’état initial du site ainsi que les effets sur les milieux naturels et les
équilibres biologiques ; des mesures compensatoires destinées à atténuer, voire supprimer, les
effets néfastes du projet accompagnent l’ouvrage projeté ;

3-les études de projet précisent la solution retenue en tenant compte des observations
formulées lors de l’enquête préalable à la DUP, tout en restant dans la bande de 300m. Elles
arrêtent les choix techniques, fixent les coûts plafonds et débouchent sur les enquêtes
parcellaires qui constituent le préalable aux acquisitions foncières. Les caractéristiques
géométriques constituent un élément clé de ces études et sont traduites par trois documents
essentiels : le tracé en plan, le profil en long de l’axe, les profils en travers.

Dans le cadre des études d’exécution, le topographe au cours du levé du MNT, doit porter une
attention particulière aux réseaux d’assainissement existants, en particulier veiller à la
détermination précise des fils d’eau ou radiers, à ne pas confondre avec les fonds de regards
(fig. 8.5).
Z plaque
D

H
L

Z radier
Fond regard

Figure 8.5 : détermination de l’altitude d’un radier


Mesures : L et D
Z radier = Z plaque nivelée – H = Z plaque – √ L2−D 2
171
8-2-2 IMPLANTATION DES ARCS DE CERCLE TANGANTS A DES
ALIGNEMENTS DROITS

Cette catégorie ne s’applique pas aux routes, mais à des dessertes annexes de faible trafic et
petite vitesse.

8-2-2-1 Points de tangence

Les points de tangence d’un raccordement circulaire, c'est-à-dire d’un arc de cercle de rayon
R connu tangent à deux alignements A1 et A2 donnés d’angles P (fig. 8.6), sont souvent
implantés en premier lieu et servent de points de départ pour le piquetage des autres points de
l’arc.
A2

P2

T2

A1 P
P1 T1
Figure 8.6 : points de tangence
P
PT 1 =PT 2 =R×cotan
On a immédiatement : 2 d’où la mise en place de T1 et T2 depuis P.

Si le point P est inaccessible ou trop éloigné, choisir deux points P 1 et P2 sur chaque
^ ^
alignement, mesurer la longueur P1P2 ainsi que les angles P1 et { P 2 ¿ , puis calculer les distances
d’implantation P1T1 et P2T2.
P P ×sin { P^ 2 P^
P1 T 1=P1 P−PT 1 ⇒ P 1 T 1 = 1 2 ¿−R×cotan ¿
sin { P^ 2
P P ×sin { P1^ P^
P2 T 2= 1 2 ¿−R×cotan ¿
De même : sin { P^ 2

Si P1 et P2 sont invisibles l’un de l’autre, les relier par une ligne polygonale, calculer les
coordonnées de P1 et P2 dans un repère orthonormé local puis, par conversions de coordonnées
et mesurages des angles en P 1 et P2 entre les côtés de la ligne polygonale et les alignements,
^ ^
calculer les angles P1 et { P 2 ¿ ainsi que les distances P1P2, qui ramènent aux formules
précédentes.

Les points de l’axe sont généralement implantés à partir des points de tangence T 1 et T2 à
l’aide des intervalles angulaires d’implantation qui sont les angles au centre interceptant des
arcs appelés intervalles linéaires curvilignes d’implantation distincts des intervalles linéaires
rectilignes d’implantation que sont les cordes correspondantes.

172
8-2-2-2 Abscisses et ordonnées

Sur la tangente

L’intervalle linéaire curviligne d’implantation


TM 1 et le rayon R étant donnés (fig. 8.7), le
^
calcul de l’intervalle angulaire d’implantation O1 est immédiat.
200×TM 1
^ =
O ^
, avec O1 en grade.
1
π .R
Y

O
M2

2
R 1

M1 Y2

Y1
Alignement X
T X1 X2

Figure 8.7 : abscisses et ordonnées sur la tangente

En prenant T comme origine d’un repère orthonormé dont la tangente est le demi-axe abscisse
^ ^
positives, il vient : X1=R.sinO 1 , Y1 = R – R.cosO 1 .

Le plus souvent, les intervalles d’implantation successifs sont égaux et par conséquent :
^
O ^
2 = 2. O 1 . D’où les formules générales :
^ )
X i =R×sin ( i−O 1
^ )
Y i =R−R×cos ( i−O 1

Sur la corde
A2

T2

o
H
1 H1

2 M2
X2 Y2
X1 Y1 M1 P

T1 Figure 8.8 : abscisses et ordonnées sur la corde


A1

173
Les différences des côtés des triangles rectangles donnent (fig. 8.8) :

( )
^ ^
( )
^
O O^ O O^ O
^
X 1 =T 1 H−M 1 H 1 =R×sin −R×sin −O1 =2R×sin ×cos − 1
1
2 2 2 2 2

( )
^ ^
( ) ( )
O^ O^ O O^ O
^
Y 1 =OH 1−OH =R×cos −O1 −R×cos =2R×sin ×sin − 1
1
2 2 2 2 2

Soit, pour i intervalles d’implantation égaux :

( ) ( )
^
O O^ O^
1
X 1 =2R×sin i ×cos −i 1
2 2 2

( ) ( )
^
O O^ ^
O
1
Y 1 =2R×sin i ×sin −i 1
2 2 2

8-2-2-3 Implantation polaire

Rayonnement
Y

M2
2 Ô 2
R 1
M1 Ô 1
2
2
Alignement X
T Tangente

Figure 8.9 : rayonnement

^
O 1

Stationner en T (fig.8.9), ouvrir l’angle 2 la direction de P servant de référence, porter la


^
O
TM 1 =2R×sin 1
distance 2 , d’où le point M1.

^
O ^
O O^ 2 ^
O
2 1
=2 TM 2 =2R×sin =2R×sin 2 1
De même pour M2, ouvrir 2 2 , porter la distance 2 2
.

( )
^
O ^
O 1
i 1 Ti=2R×sin i
Pour intervalles d’implantation égaux, ouvrir 2 et porter 2 .
Tangentes égales successives

Piqueter m1 tel que


Tm 1=R×tan ( ) O^ 1
2 (fig.8.10).

174
^
Ouvrir l’angle O 1 à partir de la tangente, prolongement de l’alignement, reporter m1M1=Tm1,
Puis M1m2=Tm1.
O

M2
2
1
Ô1

R m2

M1

Alignement Ô1 Tangente

T m1 m1 Figure 8.10 : tangentes égales successives


Continuer ainsi par tangentes égales successives pour implanter les points M 2, M3, …Mi à
intervalles égaux ; cette méthode, à l’encontre de la précédente, permet de rester constamment
au voisinage de l’arc et par conséquent dans les espaces étroits : galeries, tranchées, couverts
denses, etc.
8-2-2-4 Intersection

Deux opérateurs, à partir de deux stations différentes, procèdent simultanément à l’ouverture


d’un angle azimutal et définissent chacun un plan vertical de visée. A l’intersection des deux
plans de visée, procéder au piquetage en déplaçant un signal vertical par approximations
successives jusqu’au moment où l’on trouve dans les deux plans.

Plusieurs cas sont envisageables, exploitant les propriétés de l’arc capable (fig. 8.11) :

S2
O Â
P O
M
M
Â
Â
Â

S2
S1 S1 T
O S1

 M

100-Â/2

S2

Figure 8.11 : implantation d’un arc de cercle par intersection

S1 et S2 sur le cercle :

- visée de référence sur un point P quelconque du cercle ;


- ouverture du même angle Â.

175
Station S1 au point de tangence T, S2 sur le cercle :

- référence sur tangente, ouverture d’un angle  quelconque ;


- de S2 référence sur S1, ouverture de –Â.

Station S1 au centre O, S2 sur le cercle :

- de S1 référence sur S2, ouverture de  ;

- de S2 référence sur S1, ouverture de


(
− 100−
Â
2 )
Mise en œuvre délicate, résultat d’autant meilleur que les visées d’intersection forment un
angle proche de l’angle droit.

8-2-2-5 Raccordement circulaire double

Publication de M. d’Orcagne, ingénieur des ponts et chaussées, chef du service des cartes
(1908).
A2

T’2
T2
O1

R2
S2

O’ O2

R1
T

P
T’
A1
T1 T’1 S1

Figure 8.12 : cercles-lieux géométriques du raccordement circulaire double

Si les deux alignements A1P et A2P (fig.8.12) doivent être raccordés de telle manière que les
tangentes PT1 et PT2 soient intégrales, points T1 et T2 imposés par exemple, le raccordement
circulaire est évidemment impossible.

Le raccordement circulaire double se compose de deux cercles : (O1,R1) tangent en T1 à A1P et


(O2,R2) tangent en T2 à A2P, tangents entre eux au point T, les centres O1, O2 et le point de
tangence T des deux cercles étant naturellement alignés

La tangente commune aux deux cercles en T coupe A1P en S1 et A2P en S2.

Le cercle de centre O’, exinscrit dans l’angle, exinscrit dans l’angle P du triangle PS 1S2, est
tangent aux trois côtés en T’, T’1 T’2 et on peut écrire :

176
S1T1 = S1T S2T2 = S2T
S1T’1= S1T’ S2T’2 = S2T’

S1T1-S1T’1 = S1T-S1T’
T1T’1= TT’ T2T’2 = TT’

Or: PT1 = PT’1+T1T’1 = PT’1+TT’


PT2 = PT’2-T2T’2 = PT’2-TT’
PT 1−PT 2
PT1-PT2= 2TT’ TT’ = T1T’1 = T2T’2 = = Constante
2

Par conséquent :

-les triangles rectangles O’T’1T1, O’T’T, O’T’2T2 étant égaux, le cercle-lieux géométrique du
point de tangence T des deux arcs de raccordement est le cercle de centre O’ défini par

' ' PT 1 + PT 2
PT 1=PT 2= , de rayon O’T1 = O’T2 ;
2
-le cercle-enveloppe de la ligne des centres O1O2T est le cercle du centre O’ et rayon
' ' ' PT 1−PT 2
T T =T 1 T 1=T 2 T 2=
2
-le centre-enveloppe de la tangente commune aux deux cercles en T est le cercle de centre O’
et rayon O’T’1 = O’T’ = O’T’2.

Dans le cas fréquent où les points de tangence T1 et T2 sur les alignements sont imposés, le
choix d’une solution, parmi une infinité, peut être fait en déterminant sur un graphique un
paramètre qui définit entièrement la géométrie de la figure, par exemple la position du point
de tangence T dans le cas d’un passage obligé.

Une fois implantés les points T1 et T2, piqueter les points de chaque arc T^ ^
1 T et T 2 T comme
des raccordements circulaires, la double détermination de T offrant un contrôle.

8-2-3 CLOTHOÏDE

8-2-3-1 Caractéristiques géométriques et formules

Le tracé en plan d’une route devant permettre d’assurer de bonnes conditions de sécurité et
de confort à l’usager, l’entrée d’un virage ne peut être instantanée car la force centrifuge
apparaitrait brusquement au moment où le véhicule passerait de l’alignement à l’arc de
cercle ; de même, le profil en travers « en toit » de l’alignement ne peut se transformer
brutalement en profil déversé de virage. Pour ces raisons, l’alignement et le cercle, ou deux
cercles de concentricités opposées, sont raccordés par une courbe à courbure progressive
(fig. 8.13), le plus souvent une clothoïde, dont le rayon Rv décroit régulièrement de l’ au
point de tangence O avec l’alignement, à la valeur R au point de tangence P avec le cercle.

177
Y

P
R
Rv

L
Alignement
X
O
Figure 8.13 : arc de raccordement à courbure progressive

La clothoïde est une courbe telle que la longueur de l’arc parcouru est proportionnelle à la
1
courbure L= . Cte ; elle est constituée de deux spirales (fig. 8.14) qui s’enroulent autour des
5
points asymptotiques j1 et j2 de la bissectrice.

M
A
J1 : X=Y= √π
2 J1

π R

4 R

J2
dL
dτ dY

dX
Figure 8.14 : clothoïde
D’où l’équation de la clothoïde pour une constante positive : R.L = A², A étant le paramètre
de la clothoïde.
1 dτ
Avec : Cte = = , il vient : L dL= A²× dτ , équation différentielle de la clothoïde qui
R dL

donne en intégrant : =A ² τ +Cte .
2
A
Comme : Cte = 0 du fait que pour L = 0 on a τ =0, il vient : L= A × √ 2 τ ⇒ dL= . dτ .
√2 τ
A A
Dès lors : dX = dL× cos τ ¿ × cos τ ×dτ , dY = dL× sin τ ¿ × sin τ ×dτ
√2 τ √2 τ
τ τ
A cosτ A sinτ
D’où les intégrales de Fresnel : X = ∫ . dτ ,Y = ∫ .dτ
√2 0 √ τ √2 0 √ τ

178
8-2-3-2 Calcul des éléments d’implantation

Les instructions techniques privilégient la longueur par rapport au paramètre A ou au


décalage e de l’arc de cercle (fig. 8/.15) car elle est fonction du type de routes : L = 6R0,4, L
= 9R0,4,
L = 12R0,4, pour 2 voies, 3 voies, et 2 ×2 voies respectivement .

En traitement informatique, après saisie de L et R, le progiciel donne les éléments


d’implantation : coordonnées rectangulaires ou polaires dans le repère local.

Exemple._
Route à deux voies, R = 200m L = 49,953m ; le progiciel Covadis projet donne :
-pour L = 49,953m, X = 49,875m, Y = 2,077m, ω = 2,6497 grades, S = 49,918m ;
-pour L = 20m, X = 19,999m, Y = 0,134m, ω = 0,4250 grades, S = 20,000m.

On démontre qu’en faisant varier le paramètre A, on obtient une famille de clothoïdes


homothétiques, dont le centre d’homothétie est l’origine 0 du repère orthonormé local et le
rapport d’homothétie le paramètre A. Cette propriété a permis l’établissement d’une table de
clothoïde unitaire de paramètre A = 1, qui fournit par simple interpolation les éléments
nécessaires à l’implantation ; les éléments de la clothoïde utilisée sont obtenus en multipliant
les éléments correspondants de la clothoïde unitaire par le paramètre A, exception faite bien
entendu des invariants : rapports et angles.
m N = 2060
Exemples.
Y

τ
r

f
l

h Y
e
ω τ
X

Xm u
x
t
Figure 8.15 : éléments de la clothoïde

1000 . L E
N = 1000 x l = A = √R.L λ= , invariant indépendant de A
√R. L R

179
8-2-4 ENTREES EN TERRE ET GABARITS DE TALUTAGE

Les gabarits de talutage guident les engins de terrassement en matérialisant, à chaque profil en
travers le bas ou le haut de talus et son inclinaison.

Axe du projet

Déports d’axe

Figure 8.16 déports d’axes

Afin de pouvoir exécuter les terrassements, les axes des profils sont déportés de chaque côté,
à angle droit (fig. 8.19), sur des piquets de déport d’axe, situés à des distances connues de
l’axe, et calculés en XYZ ; ils permettent les réimplantations successives des points détruits
par les travaux.

8-2-4-1 Entrées en terre

Une entrée en terre de profil en travers est le point de rencontre du TN et du projet (fig. 8.17).

Axe de la voie

Déport d’axe

GABARIT
TN

Ep

Déblai
Projet

GABARIT

Ep
Déport d’axe

Remblai TN
Figure 8.17 gabarits

180
Le piquet d’entrée en terre Ep est enfoncé au ras du sol à la distance horizontale de l’axe
fournie par le profil en travers calculé du projet ; le topographe détermine alors son altitude Z,
qui est celle du TN en ce point.

Si l’altitude Z mesurée est la même que l’altitude Zp du projet, la position de l’entrée en terre
est correcte.

En pratique toutefois, ces deux altitudes diffèrent légèrement car le TN dessiné du profil en
travers n’est pas parfait, ce qui conduit à implanter l’entrée en terre réelle E à la distance
horizontale D de Ep à l’aide des pentes du projet et TN ; la pente réelle du TN est obtenue en
mesurant la dénivelée ∆ Z MN entre deux point M et N choisis de part et d’autre de Ep et
distants d’une longueur d connue (fig. 8.18).

TN
N E
Ep implanté, altitude Z mesurée
M

Zp altitude calculée

D TALUS PROJET de pente p1

Figure 8.18 : entrée en terre

∆ Z MN Z−Zp
Pente TNp2 = ⇒ D=
d p 1−p 2

Le point E est plus proche ou plus éloigné de l’axe par rapport à Ep selon que E est plus grand
ou plus petit que Zp, que les pentes sont de même sens ou de sens contraires, enfin que le
demi-profil est en déblai ou en remblai.

Avec un tachéomètre électronique, vidéo asservi, les points d’entrée en terre calculés en XYZ
sur le terrain sont implantés par déplacements successifs du réflecteur, les calculs en temps
réels étant traduits sous forme de schémas et d’ordres d’exécution simples sur l’écran tactile
de l’ordinateur embarqué.

8-2-4-2 Gabarits

Un gabarit est implanté à partir de l’entrée en terre réelle E ; il matérialise la pente du talus
après terrassements.

Un premier piquet est planté à 10 cm ou 20 cm de l’entrée en terre, au-delà de E par rapport


à l’axe pour déblai, vers l’axe pour un remblai (fig. 8.17) ; un second piquet est positionné à
50 cm environ du premier dans le même sens par rapport à l’axe.

181
A l’aide d’une règle posée sur le point d’entrée en terre E et inclinée de la pente du talus avec
un niveau de déclivité, clouer sur les piquets le gabarit placé sur ou sous la règle.

8-3 TOPOGRAPHIE SOUTERRAINE

Le fond est un milieu hostile : obscurité, humidité, poussière, courants d’air de l’aérage,
grisou, etc. qui implique une adaptation des matériels et des méthodes topographiques du jour.

8-3-1. CREUSEMENTS D’UNPUITS

Dans le creusement d’un puits, ou fonçage d’une bure, le topographe a un triple rôle : donner
les éléments du creusement, dresser à l’avancement les coupes géologiques, faire placer les
guides et rails des cages ou skips d’évacuation.

Le guidage est fait par quatre fils à plomb suspendus aux quatre coins d’un carré « parfait »
centré sur l’axe du puits ; ces coins sont matérialisés par des platines scellées au parement
bétonné des trois premiers mètres. Le carré parfait est rétablit tous les 100 m de profondeur
environ afin de tenir compte de la convergence des verticales et vrillage dû à la rotation
terrestre.

8-3-2. DESCENTE D’UNE ORIENTATION

L’orientation magnétique n’ayant pas une précision suffisante, les gyroscopes, lanceurs de
billes ou lumière polarisée étant des procédés confidentiels et onéreux, nous limiterons l’étude
à deux méthodes : optique et optico-mécanique.

8-3-2-1 Descente optique

Technique limitée à une profondeur de 200 m environ compte tenu de la perte de netteté des
images.

182
A B

T M

Figure 8.21 : descente optique d’une orientation

Avec un théodolite T, équipé d’un oculaire coudé à angle droit autorisant des visées au zénith,
mis en station au fond (fig. 8.21), viser une direction TM dont on reporte le plan vertical de
visée en A et B sur la margelle extérieure du puits par plusieurs paires CG-CD ; observations
et calculs de l’orientation ⃗
AB , qui sera celle de ⃗
TM , dans le système géodésique du jour.

A faible profondeur, la direction⃗


AB , connue du jour peut être descendue par deux points A et
B placés sur des poutrelles au-dessus du puits et « plombés » au viseur nadiral ou à l’aide
d’un prisme tournant d’objectif.

8-3-2-2 Descente optique-mécanique

Quelle que soit la profondeur, les points A et B connus du jour sont descendus au fond à
l’aide de fils à plomb lourdement lestés, 10 à 70 kg selon la profondeur, dont le basculement
est neutralisé en immergeant les lests dans un liquide figeant, eau + gélatine par exemple, ou
en déterminant l’axe des oscillations sur des règles horizontales orthogonales.

Depuis les deux stations S1 et S2 du fond visibles entre elles (fig. 8.22), l’opérateur mesure la
distance S1S2 ainsi que les angles en S1 et S2 ; de simples calculs de trigonométrie dans les
triangles donnent l’angle α entre AB et S1S2, autrement dit l’orientation de S1S2 dans le
système géodésique du jour.
S2

A B

183
S1

Figure 8.22 descente optico-mécanique d’une orientation

Avec trois fils à plomb alignés de manière que AC = CB (fig.8.23) et mesure des angles ^S1 et
AH A BH B 2 AH A 2 AH A 2 AHA
^S2, il vient : Tgα = = = = =
CH A CH B H A H B SH B – SH A BH B × cotan S 2−AH A × cotan S1
2
Soit : ∝=arctan
CotanS 2−cotanS1
HB
C
A α B

1 2

Figure 8.23 : descente d’orientation avec trois


fils à plomb équidistants
S

8-3-3. MESURE DE LA PROFONDEUR

Mesure directe

Effectuée avec un ruban de 20 m, 50 m ou davantage, lesté à 10 kg, le long du cuvelage ou du


guidage du puits, les opérateurs se déplaçant sur des échelles ou sur le toit de la cage ; tenir
compte impérativement de la température et surtout de l’allongement du ruban causé par le
lest.

La méthode dite « de Firminy » substitue au ruban un fil plombé dont on mesure le


déplacement au jour au fur et à mesure qu’il descend dans le puits ; elle permet d’obtenir une
précision relative de 1/20.000 soit 5 mm pour 100 m.

Mesure électronique

L’altitude de l’axe de basculement d’une lunette de tachéomètre électronique équipé d’un


oculaire coudé à angle droit, en station à la recette c'est-à-dire au fond du puits, est égale à la
moyenne des altitudes obtenues par mesures des dénivelées sur plusieurs réflecteurs connus
en Z placés à l’entrée du puits.

8-3-4. TRANSFERT DES COORDONNEES AU FONDS

Insertion en 3D d’une ou plusieurs stations de tachéomètre électronique situées à la recette,


ajustées en bloc sur plusieurs réflecteurs connus en XYZ de la margelle, qui résout
simultanément l’orientation et la mesure de la profondeur.

184
8-3-5. CREUSEMENT D’UNE GALERIE

Le souci topographique du Porion (chef d’équipe) chargé du creusement électronique est de


suivre simultanément la direction et la pente matérialisées par le géomètre. Ce dernier
développe en 3D un cheminement polygonal ouvert, qui sera transformé en cheminement
encadré à centrage forcé après le percement.

Les sommets des cheminements, encore appelés « points théodolite », sont matérialisés par
des broches diverses à l’axe du toit de la galerie, ce qui implique un centrage au fil à plomb,
ou par des consoles à centrage forcé fixées aux parements ; ces dernières évitent la gêne des
engins, mais ont l’inconvénient de rapprocher les visées des parois au point de générer une
réfraction latérale pouvant atteindre plusieurs milligrades.

La désignation des sommets la plus pratique consiste à effecter à la lunette T, comme point
théo, la distance en mètres du point à l’entrée de la galerie.

Pour les longues galeries exigeant une précision plus grande, le cheminement ouvert est
remplacé par des modules successifs de mini-chaînes de triangles, tunnel sous la Manche par
exemple.

Les distances sont réduites à l’ellipsoïde, ce qui revient à augmenter les distances du fond
lorsque les altitudes sont négatives.
A partir du gisement du dernier côté du cheminement ouvert et du gisement défini par le plan
général de creusement, le topographe matérialise la direction par différents procédés : trois
fils à plomb alignés suspendu au toit, deux tiges lumineuses, un tendeur élastique pour les
chantiers à avancement rapide ou un laser d’alignement notamment pour les tunneliers.

La pente peut être visualisée de trois manières : un plan matérialisé par deux fils horizontaux
transversaux placés suffisamment haut pour ne pas gêner le travail, des tiges réfléchissantes
sur lesquelles sont fixées des réglettes ou le laser.

Les observations de nivellement direct ou trigonométrique sont semblables à celles du jour,


sous réserve de porter une attention particulière à l’influence des cadres métalliques sur
certains compensateurs de niveaux automatiques et rappeler que la lecture sur mire est
négative pour un point situé au-dessus du plan de visée.

8-3-6. CONTRÔLE DES PROFILS EN TRAVERS

Le contrôle régulier de la géométrie des profils en travers des tunnels routiers et ferroviaires
répond aux impératifs de sécurité, en permettant de déceler les mouvements de terrain,
rectifier les courbes, retailler les parois, déplacer les voies, etc.

Les principaux procédés mis en œuvres à l’heure actuelle sont :

-les mesures au fil invar des écartements entre embouts spéciaux répartis sur une section ;
-le cabinet de géomètres-experts Veillard-Olivier a breveté une méthode d’auscultation des
revêtements provisoires, plus rapide et moins chère que le fil invar, basée sur des repères
réfléchissants disposés en triangle ou en quinconce autour de la voute, visés avec un

185
théodolite, donc sans contact ; le prologiciel calcule les variations des distances entre repères
au 1/10 de millimètre ;
-les appareils palpeurs électro-mécaniques montés sur draisine ;
-les photoprofils, qui permettent la conversion des images raster en données numériques ;
-le profilomètre, constitué essentiellement d’un distancemètre sans réflecteur basculant autour
d’un axe horizontal, qui mesure en continu les distances aux points de la section transversale ;
gestion automatique des mesures et des traitements numériques et graphiques.

8-4 METROLOGIE

La métrologie est la science des mesures des dimensions, de la géométrie et de manière


générale de la forme des objets.

8-4-1. METROLOGIE D’ATELIER

Les nombreuses techniques utilisées depuis longtemps dans l’industrie pour la mesure précise
d’objets limités en volume et en encombrement n’ont guère de rapport avec les méthodes
topographiques considérées au sens large.

Citons :

-machines à mesurer tridimensionnelles (MNT), qui déplacent dans un espace restreint un


palpeur motorisé selon trois axes orthogonaux et enregistrent les coordonnées au micron
près ;
-interférométrie laser, pour des mesures à quelques microns de longueurs n’excédant guère un
double décamètre ;
-inclinomètres, susceptibles de détecter simultanément des écarts d’inclinaison et de direction
de l’ordre du microradian.

8-4-2. METROLOGIE GEODESIQUE

Les matériels et méthodes de mesures géodésiques et topographiques peuvent être adaptés


aux objets de grandes dimensions nécessitant des résultats de mesurage très précis.

8.4.2.1 Autocollimation

L’autocollimation (fig. 8.24) consiste à diriger un faisceau de rayons parallèles sur un miroir
perpendiculaire à la ligne de visée, la croix du réticule se superposant alors à sa propre image.

Réticule et image réfléchie

186
Figure 8.24 : autocollimation

Une inclinaison i du miroir, dans le sens vertical ou dans le sens horizontal, génère une
inclinaison 2i de la ligne de visée réfléchie, mesurable avec un théodolite muni d’un oculaire
d’autocollimation, autorisant des pointés de référence et des mesures d’inclinaison très précis,
permet les contrôles d’alignement, de parallélisme, de planéité et de réticule, en calculant
l’écart correspondant à la distance D mesurée : e = D x i, avec i en radians.

Si le théodolite doit être placé à des stations d’altitudes différentes, le miroir est remplacé par
un prisme d’autocollimation, synthèse d’un miroir plan et rétroréflecteur, qui définit un plan
de référence perpendiculaire à l’arête du prisme ; son avantage déterminant est de toujours
fournir l’autocollimation avec le trait vertical du théodolite, autorisant ainsi la mesure
d’angles horizontaux par rapport au plan vertical de référence
8.4.2.2 Rayonnement spatial

Mise en œuvre du rayonnement en planimétrie et du nivellement trigonométrique en


altimétrie, sur des cibles réfléchissantes permanentes ou des impacts laser visibles pour un
distancemètre laser pulsé travaillant sans réflecteur.

Le tachéomètre électronique vidéo-asservi et l’ordinateur chargé du prologiciel adéquat


fournissent, en temps réel, les coordonnées tridimensionnelles XYZ du point visée dans un
repère lié au théodolite ou à l’objet, avec une précision tributaire de l’instrument ;
l’acquisition est plus rapide, mais de précision moindre, si le faisceau laser est motorisé de
manière à balayer l’objet.

Le prologiciel calcule les éléments géométrique, compare les mesures avec les valeurs
théoriques, définit les tolérances, gère les données, etc.

8.4.2.3 Intersection spatiale

Comme le rayonnement spatial, c’est une méthode de mesure à distance, sans contact, de
données tridimensionnelles, débouchant sur le calcul des coordonnées XYZ des points
accessibles ou non, à partir d’observations angulaires exclusivement ; ici encore, le marquage
des points est fait par des cibles adaptées (fig. 8.27) ou par des impacts lasers visibles.

187
Stadia invar
Point intersecté

Théo1

Théo2
Figure 8.27 : Principe de l’intersection spatiale

Le dispositif élémentaire se compose de deux théodolites électroniques de précision reliés à


un commutateur connecté à un ordinateur portable et autonome ; le point à déterminer est
intersecté à partir des deux théodolites, les erreurs instrumentales étant corrigés et une cible de
dérive visée périodiquement.

Le repère de calcul est un trièdre trirectangle dont l’origine O est l’intersection du pivot et de
l’axe de basculement du théodolite 1, l’axe OZ le pivot vertical, et l’axe OX l’axe
perpendiculaire coupant la verticale du théodolite 2.

L’orientation de l’axe OX est faite par collimation réciproque ou de préférence par visées
réciproques sur des cibles fixées aux théodolites.

La mise à l’échelle, c'est-à-dire la détermination précise de la distance entre les deux


théodolites, est obtenue le plus souvent par visées sur les extrémités d’un stadia invar
horizontale de 2 m.

Le point définitif est calculé en 3D en minimisant les écarts en distance aux visées ; les
calculs étant effectués en temps réel, les observations défectueuses sont reprises
immédiatement, ce qui permet d’atteindre une précision de l’ordre de 0,1 mm à 10 m.

La saisie des données conduit à des fichiers qui pourront ensuite être traités pour tous
contrôles de formes, tolérances, orientations ou déplacements.

L’intersection spatiale se généralise jusqu’à huit théodolites cernant l’objet.

8-4-3. METROLOGIE PHOTOGRAMMETRIQUE

Si le nombre de points à déterminer excède la centaine, ou si la stabilité de l’environnement


est précaire, le relevé d’un objet fixe ou on mouvement est fait à partir de plusieurs
photographies prises et exploitées avec les matériels et méthodes de la photogrammétrie.

A noter que, si la photogrammétrie acquiert très vite un grand nombre de données sur des
fixes ou en mouvement, elle ne fournit généralement pas de résultats en temps réel, sauf en
vidéogrammétrie.

188
8-4-4. AUSCULTATION D’OUVRAGE

L’auscultation est le suivi dans le temps d’un ouvrage ou d’un phénomène naturel ou
artificiel exemple : glissement de terrain ou désordres géologiques d’origine
anthropologique.

Les techniques de métrologie géodésique et photogrammétrique de grande précision, et


depuis peu le GPS pour un nombre limité de points, sont mises en œuvre par des équipes
pluridisciplinaires, notamment pour les auscultations, qui exigent d’emblée une considération
globale et instantanée d’un ensemble de mesures diverses :

-auscultation dynamique d’une structure sous contrainte : barrage ou pont par exemple ;
-suivi dynamique d’objets mobiles et déformables : glissements de terrain en montagne ou
dans les mines à ciel ouvert ;
-mesures des déformations périodiques ou occasionnelles, éventuellement corrélées à celles
des sources de perturbations : silos de stockage notamment ;
-maintien permanent d’une géométrie fonctionnelle dans les tolérances, commandé par une
logique réactive d’asservissement : bandes et tapis roulants de transport de matériaux par
exemple.

L’auscultation dimensionnelle dynamique, qui traite automatiquement en temps réel les


mesures appuyées sur un canevas spécifique 3D, conduit à donner au point ausculté non
seulement un jeu de coordonnées mais également des courbes de mouvements périodiques.

L’analyse des résultats d’une auscultation est toujours délicate du fait de son caractère
différentiel ; en effet c’est l’écart entre deux mesures successives, ou plutôt les variations des
écarts entre des séries de mesures successives, qui conduisent à des conclusions et à des
décisions pouvant avoir de lourdes conséquences.
CHAPITRE 9 : DESSINS TOPOGRAPHIQUES

9-1 PLANS GRAPHIQUES

9-1-1 MINUTE ET CALQUES

En topographie, on appelle plan graphique le document dessiné manuellement à partir du


croquis et du carnet de terrain, appuyé parfois sur les résultats de quelques calculs simple ;
selon l’échelle, un même objet est représenté par son pourtour, un symbole ou une icône
(fig.9.1).

1/500
1/100
Figure 9.1 : pourtour, symbole, icône

Les mesures d’exploitation sont essentiellement des mesures de longueur, dont la précision
maximale est fonction de l’échelle du plan, conduit à réaliser :
189
-d’abord, le report de la minute c'est-à-dire de l’original destiné à être conservé, établi sur un
support aussi insensible que possible aux variations hygrométriques : papier dessin opaque de
force 160 ou 200 g/m² ou mieux film polyester, en feuilles ou rouleau : dessin généralement
limité au tracé à l’encre, sans écritures ni habillages ;

-ensuite, le calque de cette minute sur papier translucide de force 90 ou 120 en feuilles ou
rouleau, très instable dans le temps, plus pratique pour l’exécution du tracé que le film
polyester et beaucoup moins onéreux ; calque et film permettent tous deux une reproduction
économique par tirage héliographique. Le trait est complété par quelques côtes, les écritures,
l’habillage, les hachures, la flèche nord, etc., le tout exécuté avec le soin qui caractérise la
facture des plans topographiques.

Le report à l’échelle, avec un piquoir et une mine de crayon très dure 6H ou 7H


soigneusement épointée, nécessaire un minimum de matériel :
-une grande règle plate et des équerres à 45° et 60° ;
-des échelles de réduction, souvent appelées Kutschs, échelles à traits 1/1 ou triple décimètre,
1/200 et 1/500 le plus souvent. Une échelle est d’ailleurs utilisable pour toute échelle 1/E dont
le dénominateur est multiplié ou divisé par une puissance entière de 10 ; il suffit de la « lire »
en multipliant ou divisant mentalement la valeur d’échelon par la puissance de 10 adéquate
(fig. 9.2) ;
0 10m 20m
Échelle 1/500

0 100m 200m

Échelle 1/5.000
Figure 9.2 : échelles à trait

-un rapporteur circulaire en grades ;


-compas divers : et pour les courbes non circulaires, gabarits, pistolets, règles souples ;
-petit matériel : gomme douce blanche, affûtoir, etc.

Le tracé à l’encre de chine noire, rarement de couleur, est fait le plus souvent avec des plumes
tubulaires, les jeunes dessinateurs considérant le tire-ligne comme obsolète ; balustre à pompe
pour les petits cercles : bornes ou repère par exemple.

Les écritures, en caractères plus au moins normalisés, sont exécutées généralement à l’aide
d’instruments mécaniques programmables de type Scriber, de plaques trace-lettres ou
planches transferts ; hachurateurs et trames diverses pour l’habillage.

9-1-2 REPORTS PAR MULTILATERATION

Plans d’intérieurs ; échelles 1/50 et 1/100

Lorsque la construction a plusieurs étages, dessiner en premier lieu le plan du rez-de-chaussée


en ne se fiant qu’aux cotes mesurées et non à des impressions ou des suppositions sur ce qui
« devrait être » ; pratiquement, dans un bâtiment, il n’y a pas de lignes droites, pas de
parallèles, pas d’angles droits et pas d’axes qui se superposent exactement.

190
Si le levé s’appuie sur un levé de masse, dessiner d’abord celle-ci, puis reporter les ouvertures
dans les murs des façades : portes, fenêtres, etc. ; à partir de celles-ci mettre en place les murs
de refend. Il est rare, surtout dans les constructions irrégulières, que le report établi de proche
en proche cadre immédiatement avec le périmètre relevé de l’extérieur, les petits écarts dus
aux erreurs graphiques s’accumulant et amenant des déformations visibles que le levé de
masse a précisément pour but de corriger ; le dessinateur doit alors revenir sur l’ensemble du
report des détails, parfois à plusieurs reprises, en établissant les ajustements nécessaires dans
le cadre du périmètre extérieur.

Les grandes lignes du report étant fixées, mettre en place les détails secondaires : cheminées,
cloisons, etc. n’ayant pas contribué à la mise en place de l’ensemble.

S’il n’y a pas de levé de masse, reporter d’abord la ligne de base ou le mur rectiligne qui tient
lieu de canevas, puis procéder de proche en proche comme indiqué précédemment, en allant
toujours de l’ensemble au détail.

Il peut arriver qu’un mur n’ait pas la même épaisseur sur toute sa longueur, soit par suite de
décrochements, soit, ce qui est plus difficile à déceler, par suite du non-parallélisme de ses
faces. Ces anomalies dans la construction se rencontrent le plus souvent dans les vieux
bâtiments qui ont subi des transformations successives, mais peuvent se rencontrer également
dans des édifices neufs, lorsque le constructeur a voulu masqué le coude d’un mur de limite
au milieu d’une pièce ou équarrir (exploiter) une pièce située le long d’un mur oblique par
exemple. Ces ou ces artifices de construction passent le plus souvent inaperçus au cours du
levé et ne sont révélés qu’au moment de la mise à l’échelle ; toutefois, le dessinateur, en
présence d’un cas semblable, ne doit pas se hâter de conclure à une anomalie de la
construction avant de s’être assuré qu’elle ne provient pas d’une cote fausse ou mal
interprétée. En dehors de ces anomalies importantes, il est fréquent, et pour ainsi dire normal,
de trouver en différents points d’un même mur des différences d’épaisseur de plusieurs
centimètres.
Les points levés par deux distances sont reportés sans compas, avec une échelle de réduction,
en deux ou trois approximations successives, en assimilant les arcs de cercle à leurs tangentes
(fi. 9.3).

1e
3e 2e

Figure 10.3 : report par approximations successives

Dessiner les plans des étages successifs à partir du plan des gros murs t des points fixes du
rez-de-chaussée, reproduit sur calque ou sur papier à dessin à la table lumineuse, ainsi que des
aplombs faits sur les murs des façades.

Plans de propriété, corps de rue, etc. ; échelles 1/100, 1/200 et 1/500

191
M

D
H

Figure 9.4 : tracé précis


B d’une grande
O longueur

Si les lignes d’opération forment un angle Ô quelconque (fig. 9.4), la projection B d’une
longueur D la plus grande possible donne : B = D x cos Ô et H = D x sin Ô, le point M étant
reporté avec précision par abscisse et ordonnée, cette dernière tracée au compas par exemple,
puis contrôlée par la distance D ; le rapporteur ne sert qu’à un éventuel contrôle
supplémentaire a posteriori.

Les points levés par abscisses et ordonnées sur une d’opération sont mis en place à l’aide
d’une équerre coulissant le long d’une règle.

Les points de détail multilatérés avec l’échelle de réduction, par approximations successives.

Les cotes et ordonnées des points inaccessibles, tels les axes des murs mitoyens, proviennent
de l’évaluation des appoints par agrandissements graphiques.

Un agrandissement graphique est une homothétie, à une échelle comprise entre 1/5 et 1/50,
établie à l’aide de parallèles et perpendiculaires, à partir d’un levé (fig. 9.5) ; son efficacité
dépend directement de la précision du report.

ΔL

ΔY E.l1

ΔX l1
ΔL

Point levé

E. l2 l2
Figure 9.5 : appoints, en coordonnées et en longueurs

9-1-3 QUADRILLAGE ET POINTS CONNUS EN COORDONNEES.


ECHELLES 1/100 A 1/5.000

Établissement d’un quadrillage rectangulaire

192
Les points connus en coordonnées rectangulaires sont reportés par rapport à un quadrillage, le
plus souvent décimétrique, établi de différentes manières.

-Diagonales égales

En fonction du report, du format et de la disposition d’ensemble, tracer sommairement à la


règle et à l’équerre un rectangle ABCD (fig.9.6) englobant tous les points levés et tel que AB
soit parallèle à l’axe des abscisses.

Y
m n C1
D1
D C

b b

a a
Figure 9.6 : tracé d’un rectangle par diagonales égales

A B X

Par le A1
point de concours
m On des diagonales, reporter avec précision quatre longueurs
B1 égales
OA1 = OB1 = OC1 = OD1 qui donnent un rectangle parfait A 1B1C1D1, intérieur ou extérieur
mais très voisin de ABCD.

Le quadrillage décimétrique s’obtient à partir du rectangle parfait A 1B1C1D1 en reportant :

A1a = ab = … = B1a = ab = … = A1m = mn = … = 10 cm, puis en joignant à la règle les points


correspondants: aa, bb, …, mm, nn, etc.

-Plaque à quadriller

En alliage pratiquement insensible aux variations de température, elle peermet, àl’aide d’un
piquoir spécial, de matérialiser les sommets du quadrillage avec une précision de 0,05 mm,
sur un format « Grand Aigle » 105 x 75 cm.

-Coordinatographes rectangulaires

Le piquoir coulisse sur le bras des ordonnées, lequel se déplace le long de la règle des
abscisses ancrée à la feuille de plan ; surface couverte 70 x 30 cm environ. Les

193
coordinatographes de table, avec pont et charriot, sont désormais mis en œuvre en
infographie.

Le tracé du quadrillage à l’encre est généralement limité à des croix de 1cm placées à chaque
coin, complétées par des amorces de 0,5 cm sur les bords du cadre.

Points connus en coordonnées rectangulaires

Avec une règle et une échelle de réduction, reporter deux fois les appoints ΔX et ΔY qui
séparent le point des axes encadrant du quadrillage (fig. 9.7), puis tracer l’intersection des
droites perpendiculaires.

ΔX

ΔY
ΔY

ΔX

Figure 9.7 : report d’un point en coordonnées rectangulaires

Points connus en coordonnées polaires

Les points levés par rayonnement depuis une station reportée par ses coordonnées
rectangulaires, sommet de cheminement polygonal par exemple, sont mis en place de deux
manières.

-Rapporteur circulaire et échelle de réduction (fig. 9.8)

L1

M1

L2
D1

Li-1
i Li+1

i-1 0
i+1

Figure 9.8 rapporteur circulaire et échelle de réduction


Centrer le rapporteur sur le sommet i et l’orienter de manière à lire les lectures faites sur les
sommets encadrant i-1 et i+1, autrement dit comme était le cercle horizontal du théodolite ou
du tachéomètre sur le terrain, marquer sur le pourtour les lectures L 1 et L2, etc. faites sur les
points de détails, puis reporter les distances D 1 et D2, etc. à partir de i avec une échelle de
réduction.

194
Tracé limité à un petit nombre de points et à des distances à l’échelle de préférence inférieures
au rayon du rapporteur, lequel atteint rarement 15 cm.

-Rapporteur tachéométriques et coordinatographes polaires

Report plus rapide, résultat de qualité variable ; ils ne sont plus fabriqués.

9-1-4 DESSIN DES COURBES DE NIVEAU

En premier lieu reporter les points cotés et tracer ls lignes caractéristiques : crêtes, thalwegs,
changements de pente, croupes.

La détermination des courbes de niveau est faite ensuite par couples de points cotés, un
couple étant situé sensiblement sur la même ligne de plus grande pente.

Les couples sont repérés selon le chevelu sur les versants, les directions de lignes de plus
grande pente de ceux-ci étant déterminées approximativement par tracé préalable à l’estime
de quelques courbes judicieusement choisies.

Pour interpoler les points de passage des courbes entre deux points cotés, utiliser au choix :
-le calcul (fig. 9.9)
B

M
C

Figure 9.9 : point de passage interpolé


A
-l’isographe (fig.9.10) :

Papier calque sur lequel sont tracées des lignes parallèles à écartement arbitraire mais
constant, que l’on cote à la demande ou par la pensée avec un peu d’habitude.

A et B étant placés à vue entre les lignes adéquates, piquer les points de passage M, N, P, Q,
justifiés immédiatement par les propriétés des triangles semblables ;

195
224
Q B (222,60) 223
222
P
221
220
N
219
218
M
217
A (218,80) 216

Figure 9.10 : isographe

-un interpolateur : petit appareil constitué d’une règle et d’une réglette articulée indépendante,
qui s’utilise un peu comme l’isographe.

Pour chaque courbe, n’interpoler que les points strictement nécessaires, leur multiplication
inconsidérée conduisant au dessin de courbes très sinueuses sans signification
géomorphologique.

Après interpolation lisser l’ensemble des courbes, autrement dit les ajuster globalement de
manière à donner une représentation cohérente du modelé naturel ; au cours de cette phase,
privilégier le passage caractéristiques (fig. 9.11).

Figure 9.11 : crête et talweg en courbes de niveau

Si l’écart entre deux courbes excède deux centimètres environ sur le plan, dessiner une courbe
intermédiaire.

9-1-5 PROFILS

Qu’il s’agisse d’aménager un itinéraire existant, ou de créer un tracé nouveau, le projeteur


conduit une étude globale en établissant trois catégories de dessins interdépendants : Le tracé
en plan, le profil en long et les profils en travers.

9.1.5.1 Tracé en plan

196
Tracé de l’axe

Le tracé de l’axe consiste à relier les points de passage obligé par des sections rectilignes,
appelées fréquemment « alignements droits », et des arcs de cercles ou « alignement
circulaires », raccordés par des courbes à courbure progressive qui sont le plus souvent des
arcs de clothoïdes ; les rayons de virages, qui traduisent principalement des objectifs de
confort et de sécurité, varient suivant la catégorie de route et la présence ou non de dévers.

La distance de visibilité est celle qui permet à deux véhicules venant l’un vers l’autre de
freiner et de s’arrêter sans se heurter. Elle est donc égale à la somme des distances de freinage
de chaque véhicule.

La distance de freinage d’un véhicule roulant à une certaine vitesse est celle qui lui est
nécessaire pour s’arrêter ; elle est variable suivant l’état du véhicule, de la chaussée et la
valeur des réflexes du conducteur.

Freinage
B

Visibilité

Figure 9.12 distances de freinage et de visibilité

Le véhicule circulant à l’intérieur d’un virage doit apercevoir toute la largeur de la chaussée
sur une distance égale au double de la distance de freinage (fig.9.12), ce qui conduit à
supprimer tous les masques éventuels : végétations, talus, etc.

Figure 9.13 : dévers


R
Dans un virage, un véhicule est soumis à uneP force résultante R composée par son poids P et
par la force centrifuge C (fig.9.13). La résultante doit passer à l’intérieur du polygone formé
par les roues et on cherche dans toute la mesure du possible à la rendre perpendiculaire à la
chaussée, ce qui ramène à incliner transversalement celle-ci, autrement dit à créer un certain
dévers ; le dévers s’exprime le plus souvent en « pour cent » ; on le limite à 7% maximum à
cause du verglas notamment.

Selon le rayon on est parfois amené à donner une surlargeur dans les virages, qui peut être
appliquée entièrement à l’intérieur ou à l’extérieur du virage ou encore répartie sur les deux

197
côtés ; le raccordement entre la partie normale et la partie élargie est soit une droite, soit une
courbe à courbure progressive.

Talus

Pour adapter le tracé en plan au relief il faut modifier celle-ci par des terrassements constitués
de remblais et déblais.

Le remblai consiste à rapporter des terres ou des matériaux, le déblai à en enlever. On appelle
terrain naturel (NT) le relief existant et forme le sol après terrassements.

La forme est raccordée au TN par des talus, plans inclinés dont l’inclinaison varie avec la
cohésion du sol ; les talus très hauts sont habituellement fractionnés par des plates-formes
horizontales appelées bermes.

Talus
2m

3m

Figure 9.14 : inclinaison d’un talus

L’inclinaison d’un talus s’exprime généralement par une fraction ayant pour numérateur la
base horizontale et pour dénominateur la hauteur (fig. 9.14) ; c’est l’inverse de la pente. Les
inclinaisons usuelles valent 3/2 en remblai, ¼ dans le déblai de rocher et 5/4 dans les bornes
terres.

La ligne suivant laquelle un talus se raccorde au TN est appelée pied en remblai et crête en
déblai.

Fossés

Les fossés, creusées dans le TN, évacuent les eaux, ce qui implique qu’ils ont toujours une
pente ; en déblai, un fossé est indispensable (fig. 9.15).

TN

Figure 9.15 : fossé de déblai

En remblai, un fossé n’est nécessaire que si l’eau du TN ruissèle sur l’ouvrage (fig. 9.16).

198
TN

TN
Figure 9.16 : fossé ou non

Un fossé placé en haut d’un talus de déblai pour éviter le ravinement est appelé fossé de crête
ou fossé de garde.

Le profil en travers, coupe verticale perpendiculaire à l’axe du tracé (fig. 9.17), comprend les
éléments suivants :

Fossé
TN
Fossé

Accotement Chaussée Accotement


TN

Plate-forme

Assiette

Figure 9.17 : éléments d’un profil en travers


Emprise

-la chaussée est la partie de la route où circulent les véhicules sur une ou plusieurs voies :
-les accotements bordent la chaussée, reçoivent la signalisation, les matériaux d’entretien et
permettent un stationnement occasionnel ; les accotements dérasés ne présentent aucune
différence de niveau avec la chaussée ;
-La plate-forme est la largeur totale de la chaussée et des accotements ;
-l’assiette est la largeur de la plate-forme augmentée des fossés et talus ; c’est la largeur
minimale de terrain nécessaire à la réalisation du projet ;
-l’emprise est la largeur totale du terrain sur lequel est constitué la route, donc au moins égale
à l’assiette ; elle permet de calculer les superficies à acquérir.

Présentation

199
Sur un fond de plan topographique à l’échelle 1/500, 1/1000 ou 1/2000 le plus souvent,
reporter à partir de l’axe du tracé les éléments de superstructure : plate-forme, fossés, talus,
etc., à l’aide des profils en travers ; préciser l’emprise lorsqu’elle diffère de l’assiette.

Noter les éléments géométriques de l’axe : rayons et développements des courbes, angles et
longueurs des tangentes, etc. nécessaires à son implantation.

Repérer les distances de l’axe par rapport à l’origine du tracé et aux Points Kilométriques
(PK).

Indiquer les points caractéristiques du profil en long ainsi que les profils en travers.

Les ouvrages d’art, ponceaux, aqueducs, etc. sont représentés sous une forme simplifiée, leur
axe portant la désignation sommaire de l’ouvrage que l’on retrouve sur le profil en long.

Indiquer par des flèches le sens d’écoulement de l’eau dans les fossés, ainsi que le chemin de
ruissèlement théorique de l’eau débouchant des fossés.

Enfin, reporter de manière schématique les remblais et déblais avec leurs lignes de passage,
réalisant ainsi un véritable plan des terrassements (fig. 9.18), ceux-ci pouvant d’ailleurs être
visualisés davantage en teintant les remblais en rose et les déblais en jaune ; le projet est tracé
en rouge.

N
210

P.18
212.50

215.0

P.19
217.50
R = 150.00

P.20
P.21

LOT DE TERRASSEMENT N°3

Échelle : 1/500

Figure 9.18 : tracé en plan

9.1.5.2 Profil en long

200
C’est une coupe verticale du TN et du projet faite suivant l’axe du tracé, avec lequel il est
établi conjointement ; il autorise le dessin ultérieur des profils en travers et la cubature des
terrassements.

Dans un premier temps, dessiner d’abord le profil en long du TN ; pour l’avant-projet les
distances sont mesurées sur le plan et les altitudes calculées à l’aide des courbes de niveau.

Dans un deuxième temps, le profil en long du TN, à partir des mêmes éléments de référence
en planimétrie et altimétrie, dessiner et calculer le profil en long du projet conditionné par le
TN et par les obligations techniques : déclivités maximales, gabarits, etc.

En pratique, on reporte les dénivelées, ou hauteurs, à une échelle plus grande que celle utilisée
pour les longueurs de manière à faire apparaitre aux mieux le relief en l’exagérant.

En définitive, un profil en long est un graphique sur lequel les points de TN et de projet de
l’axe du tracé sont reportés :
-en abscisse par leurs distances horizontales ;
-en ordonnées par leurs dénivelées depuis une horizontale de référence.

Les points successifs du TN d’une part, ceux du projet d’autre part, sont reliés par des droites
puisque la pente entre deux points consécutifs est supposé constante, tous les points
d’inflexion devant être figurés.

Ces deux lignes constituent respectivement :


-la ligne de profil en long du TN, dessinée en trait noir moyen ;
-la ligne de profil en long du projet, dessinée en trait rouge épais (fig9.19).

Ligne de profil en long du projet


Travées

Ligne de profil en long du TN B

A
C

Tracé du plan horizontal de référence


Graphique

1
2
3
4
5
6
7
Figure 19.19: graphique et travées du profil en long

D’ailleurs, d’une manière générale en travaux publics, pour tous les documents dessinés sur
papier dessin :
201
-ce qui rapporte à la situation existante (TN) se dessine en noir, cotes et écritures penchées ;
ce qui se rapporte au projet se dessine en rouge, cotes et écritures droites.

Pour les dessins sur papier calque destinés au tirage héliographique, tout en noir, respecter les
caractères penchés et droits.

Le graphique est complété par des renseignements numériques, portés pour l’essentiel en
dessous de l’horizontale de référence dans des travées, dont le nombre et le contenu varient
suivant les besoins.

Le profil en long s’oriente de la gauche vers la droite, son origine et son extrémité étant les
mêmes que celles du plan.

En parcourant le profil en long de la gauche vers la droite, autrement dit de l’origine vers
l’extrémité, les déclivités se classent en trois catégories : rampes, pentes, paliers.

Une rampe est une déclivité que l’on parcourt en montant.

Une pente est une déclivité que l’on parcourt en descendant, bien que le mot pente s’utilise
d’une manière très générale pour toutes les déclivités ; pentes et rampes n’excèdent pas 7%,
sauf exception.

Un palier correspond à un parcourt horizontal.

Par suite on appelle :


-point haut, le sommet situé à la fin d’une rampe et au début de la pente suivante ;
-point bas, le creux situé à la fin d’une pente et au début de la rampe suivante ; c’est le point
où se rassemble les eaux de ruissèlement qu’il faut évacuer.

Au sommet d’une côte le conducteur doit apercevoir une voiture venant à sa rencontre et
pouvoir s’arrêter devant un obstacle de hauteur négligeable (fig. 19.20) ; on admet que l’œil
du conducteur est à 1m au-dessus de la chaussée.

Freinage

Visibilité

Figure 9.20 : distances de freinage et de visibilité du profil en long

En pratique, pour accroitre le confort du parcours, les montées et les descentes sont reliées par
des couches de raccordement circulaires ou paraboliques.

Échelles

Un profil en long a toujours deux échelles :


-l’échelle des distances, c'est-à-dire des abscisses, qui est systématiquement celle du plan ;
-l’échelle des hauteurs, c'est-à-dire des ordonnées, qui est cinq ou dix fois plus grande que la
précédente.

202
La déformation est fonction de l’échelle des longueurs mais également de la hauteur totale du
profil, que l’on s’efforce de faire tenir en entier sur une bande papier de 297 mm de haut,
pliée ensuite au format A4 : 210 x 297 mm.
Indiquer toujours les deux échelles d’un profil en long.
Horizontale de référence
Affecter à l’horizontale supérieure des travées une altitude ronde, multiple de cinq ou dix
mètres, choisie de telle manière que le graphique TN et projet tienne entièrement dans la
hauteur comprise entre horizontale de référence et le cadre supérieur de la feuille.
Si, entre les points les plus bas et les plus hauts du TN ou du projet, la dénivelée est trop
importante, changer l’altitude de l’horizontale de référence en décalant le graphique en
hauteur (fig.9.21).
(202)

(202)

(180) (200)

Figure 9.21 : changement d’horizontale de référence

Présentation
Lot de terrassement N°3 sur 150 m
Origine du lot N°3

Extrémité du lot N°3

PF

Horizontale à (200,00) 30,00 20,00

35 50,00 40,00 25,00


35,00

125,00

Distances partielles
150,00
0,00

85,00
0,00

18 19 20 21 22
214,8 215,0

216,4 217,5

Distances cumulées
150
212,8 212,5
211,4 210,0

Numéros des profils


217,4 220

0,040 150
71,50 R=150 D = 78,50
Altitudes du TN

Altitudes du projet
Figure 9.22 : présentation du profil en long

Le Déclivités
profil en long de la figure 9.22, qui est celui de l’axe du tracé en plan du paragraphe
précédent (fig. 9.18)), amène les remarques suivantes :
Alignements et courbes

203
-la troisième travée peut également comporter les sondages, points particuliers, etc. ;
-les déclivités du projet figurent en représentation conventionnelle, laquelle indique la pente,
la distance à laquelle elle s’applique et le sens de la déclivité : rampe ou pente suivant que le
trait monte ou descend de la gauche vers la droite ;
-la septième travée schématise le tracé de l’axe (fig. 9.23).
D 115,43
R 80,00
120,00 120,00 R 100,00 90,00 D 96,35 110,00
D 115,43

R 100,00
90,00

R 80,00

100,00
D 96,35
Figure 9.23 : schématisation du tracé de l’axe

Un point de passage étant d’intersection des lignes de projet et de TN, on suppose qu’à ce
point correspond un profil en travers de surface nulle appelé profil fictif (PF). Si l’altitude du
profil fictif n’a pas lieu d’être déterminée, par contre si position planimétrique par rapport aux
deux profils en travers encadrant est utiles pour la cubature des terrassements ; elle se
détermine aisément.

Exemple :
P2

(125,13) P3
(124,40)

h2
PF

h3

123,62)

(122,85)
d

Figure 9.24 : position planimétrique du profil fictif


D = 56,95

d D−d D h2×D
= = ⇒ d=
h2 h3 h2+ h3 h 2+h 3
h2 = 125,13 – 123,62 = 1,51
1 , 51× 56 , 95
h3 = 124,40 – 122,85 = 1,55 =28 ,10 m
d=
1 ,51+1 , 55
Schématiser les ouvrages d’art à leurs emplacements et inscrire leurs définitions sommaires,
que l’on doit retrouver sur le plan.

Teinter les remblais en rose et les déblais en jaune.

9.1.5.3 Profil en travers


204
Alors que le profil en long est une section longitudinale continue plus au moins sinueuse du
tracé, les profils en travers sont des sections transversales, séparées, rectilignes, du TN et du
projet par des plans verticaux perpendiculaires à l’axe.

Les profils en travers sont la base indispensable de toute étude de tracé car ils débouchent sur
l’établissement du plan, la cubature des terrassements, la fixation de l’assiette et de l’emprise,
la détermination des terrains à acquérir.

Reproduits d’abord pour le TN, ensuite pour le projet, d’une manière analogue au profil en
long. Le plan vertical du tracé, qui est l’axe des profils en travers, est dessiné en trait mixte
rouge et porte le signe conventionnel de l’axe en élévation :

Les abscisses sont des distances mesurées horizontalement de part et d’autre de l’axe du tracé
et les ordonnées les altitudes comptées à partir d’une horizontale de référence.

Les profils en travers sont en relation étroite avec le profil en long :

-d’une part, à cause de la distance horizontale qui les sépare, appelée entre-profils, comptée
sur l’axe du tracé et figurant par conséquent au profil en long ;
-d’autre part à cause du point de TN à l’axe, M et du point de projet à l’axe N, tous deux cotés
en altitude sur le profil en long.
Axe du tracé

Demi profil de gauche. Demi profil de droite

P.1

Figure 9.25 : graphique et travées du profil en travers

On distingue trois types de profils en travers suivant les positions respectives du projet et du
TN (fig. 9.26).

205
TN

Projet

TN Déblai Projet

Figure 9.26 : types de profils


Remblai TN
Sur le profil en travers de TN, dessiner le profil en travers du projet par application d’un profil
Mixte
type. Le ou les profils types d’un même projet figurent en tête du cahier des profils en
travers ; ils donnent une coupe transversale théorique de la voie à réaliser.

Les profils en travers sont rabattus vers l’extrémité du tracé, de sorte que la partie gauche ou
droite se situe respectivement à gauche ou à droite d’un observateur allant de l’origine vers
l’extrémité.

Échelles

Les échelles les plus utilisées sont le 1/100 et le 1/200 ; les profils d’étendue réduite et
figurant les maçonneries, égouts, mur de soutènement, etc. peuvent être dressés à l’échelle du
1/50.

Quelle que soit l’échelle utilisée, les profils en travers ne sont jamais déformés, c'est-à-dire
que l’échelle des hauteurs est la même que celle des longueurs, de façon à permettre :
- le calcul ou la mesure de toute longueur dans toute direction et la conservation des pentes
réelles des talus ;
- l’évaluation directe des superficies de déblai et de remblai au planimètre.

Chaque profil en travers étant indépendant, l’altitude de son horizontale de référence est
choisie de manière à réduire l’encombrement en hauteur.

Présentation

La figure 9.27 fournit un modèle de présentation qui amène les remarques suivantes :

-les conventions de caractères et de teintes sont celles du profil en long :

-la seconde travée : distances projet, ne comporte que des distances partielles, hauteurs des
triangles ou trapèzes des superficies élémentaires de remblai ou de déblai engendrées par des
verticales des points d’inflexion ;

-les fossés, calculés séparément, n’entrent pas dans la décomposition en triangles et trapèzes ;

-les distances entre points d’inflexion du projet figurent à part, sur le graphique, car elles
permettent le report sur le plan de la plate-forme, des fossés, des crêtes et pieds de talus.

206
P.27
P.K 1.019

D 14.99 R 2.52

1.15
1.09
1.66

1.86
0.0758

1.46

1.56
0.9107

0.5 0.5 0.6666


2.70 0.1066

2.04 4.50 4.50 2.05


Horizontal à (160,00)
168.50

167.14 169.00

167.14 169.60

167.14 165.99

167.14 166.05

165.40
167.14 168.70
6.60 3.40 1.10 2.80 6.10
Distance TN

1.54 2.60 3.40 1.10 1.6 1.2 2.05


Distances Projet

167.14 167.14
10.00

167.14 168.80

10.00
0.60
Altitudes TN
3.40

1.10

3.90
0.00

Altitudes Projet
Figure 9.27 : présentation du profil en travers

Dessin

Dessiner tout d’abord le profil de TN, en reportant en abscisse de part et d’autre de l’axe les
distances horizontales, puis en ordonnée, sur les verticales adéquates, les altitudes des points
levés.

Sur le profil du TN plaquer ensuite le projet, en reportant d’abord le point de projet à l’axe
dont l’altitude est donnée au profil en long.

Le projet étant conditionné par le profil en travers type, dessiner sur calque à l’échelle des
profils en travers en prolongeant très loin les talus (fig. 9.28), puis appliquer le calque sur le
profil en travers considéré en faisant coïncider les points de projet à l’axe et les axes
verticaux.

Figure 9.28 : calque de piquetage du profil type de terrassement

207
Il suffit ensuite de piquer les points d’inflexion du projet ainsi que les intersections des talus
et du TN. Puis de joindre, pour avoir la ligne de projet.

L’ensemble des profils en travers d’un avant-projet est dessiné sur une bande de papier, pliée
en accordéon au format A4 pour former le cahier des profils en travers.

Profil type
P.2

P.1
P.3
Figure 9.29 : cahier des profils en travers

Comme l’indique la figure 9.26 dessiner :


-sur le premier pli, le ou les profils types ;
-sur le second, le premier profil comportant les indications des travées, excède les 210 mm de
largeur du pli, disposer le profil transversalement, le bas tourné vers la droite ;
-sur les plis suivants, les profils dans l’ordre de leur succession du haut vers le bas, sans
répéter les désignations des travées, mais en indiquant obligatoirement pour chacun l’altitude
de son horizontale de référence (fig.9.30).

(110,00)

Figure 9.30 : profil en travers sans désignation de travées

Enfin, dessiner au droit de l’axe de chaque fossé une petite flèche, orientée vers le haut ou le
bas de la feuille suivant que l’eau coule respectivement vers le profil précédent ou le profil
suivant du cahier.

Calculs -Décomposition en superficies élémentaires

Bien que l’application sur le profil en travers de TN d’un couple d’un calque portant le profil
type permette le dessin, il est malgré tout nécessaire de calculer chaque profil en travers dans
ses dimensions, afin de pouvoir en déduire les valeurs des superficies de remblai et de déblai
qu’il comporte.
Le profil en travers est destiné, entre autres choses, à permettre le calcul de la superficie
comprise entre la ligne rouge du projet et la ligne noire du terrain naturel, afin d’évaluer le
cube des terrassements.
Pour cela, décomposer la superficie à calculer en superficies élémentaires : triangles et
trapèzes, par des verticales menées de tous les points d’inflexion du TN et du projet, sans tenir
compte des fossés dont la section est constante (fig. 9.31).

208
Figure 9.31 : surfaces élémentaires de terrassement

Lorsqu’il existe un ou plusieurs points de passage, intersections du terrain naturel et du projet


dans les profils mixtes, les calculer en altitudes et les repérer par leurs distances à l’axe du
profil en prévision de la cubature des terrassements.

Les calculs des dimensions se ramènent le plus souvent à trois cas, selon les inclinaisons
relatives du TN et du projet :
TN ou projet horizontal (fig.9.32)
P

Projet ΔZ

Figure 9.32 : TN horizontal


TN D

Pentes de TN et de projet de même sens (fig. 9.33)

P1 ΔZ

Projet ΔZ1
P2
ΔZ2

D
Figure 9.33 : pentes de même sens
TN
D – p2 D = (p1 – p2) D D =

Pentes de TN et de projet de sens contraires (fig. 9.34) :


P1
Projet
TN ΔZ1

D ΔZ
P2 ΔZ2
Figure 9.34 : pentes de sens contraire

D + p2 D = (p1 +p2) D D =

A l’aide des distances et hauteurs ainsi déterminées, calculer les superficies de remblai et de
déblai du profil, par sommation des superficies élémentaires, sans oublier les sections
constantes des fossés ; ces superficies totales, arrondies au décimètre carré, sont indiquées sur
le profil.

209
9-1-6 CUBATURE DES TERRASSEMENTS

9.1.6.1 Principe

La cubature des terrassements est l’évaluation du volume des terres à enlever ou à mettre en
remblai pour l’exécution d’un projet.

Cette évaluation se fait de l’origine du projet vers l’extrémité, ce qui ramène depuis un profil
en travers quelconque à dénommer le profil précédent « profil arrière » et le suivant « profil
avant ».

Nous n’étudieront que les volumes couchés qui se rapportent aux projets dont la largeur est
faible par rapport à la longueur : routes, chemins de fer, etc. ; la cubature des volumes debout,
utilisée pour les projets de grandes surfaces tels qu’aérodromes, terrain de sport, etc.,
s’effectue suivant d’autres procédés basés essentiellement sur la recherche de l’équilibre des
terrassements.

Les volumes couchés sont calculés à l’aide :


-des superficies de remblai et déblai fournies par les profils en travers ;
-des distances entre profils indiquées sur le profil en long.

Ces éléments sont respectivement les bases et les hauteurs de volumes allongés voisins de
l’horizontale et pour cette raison appelés « volumes couchés ».

Soit à cuber un lot de terrassement limité aux profils P.1 à P.3 (fig. 9.35).

20 m P.3

V2
P.2

50 m

Projet
V1

P.1
TN
Figure 9.35 : volume de remblai

Les profils P.1 et P.2 (fig. 9.36) comportent toutes les cotes nécessaires pour calculer les
superficies élémentaires : a, b, c etc., qui les composent, dont la somme fournit la superficie
totale de terrassement à réaliser au profil considéré.

210
P.2

1.17

0.72
i j k l

0.81

1.20
h

2.10 2.50 0.90 1.60 0.80

P.1

2.52

1.20
2.31

1.53
1.80
d e f g
c
1.20

b
a

2.20 1.40 1.10 1.40 1.86 0.70 1.00

Figure 9.36 : superficies élémentaires a, b,……, k, l


Ces deux profils constituent les bases parallèles d’un volume v 1 plus ou moins régulier, dont
la hauteur est la distance entre profils, ici 50 m. Le volume v 2 aurait pour bases les profils P.2
et P.3 et pour hauteur l’entre profil 2-3 valant 20m.

La somme des volumes partiel : v1 + v2 représente la cubature de remblai cherchée.

On étend ce principe de proche rn proche à un nombre quelconque de profils, les différentes


façons d’envisager les volumes élémentaires amenant des méthodes de cubature distinctes.

9.1.6.2 Moyenne des aires

Principe

Le volume v1 est un polyèdre limité d’une part par les facettes du terrain naturel et du projet,
d’autre part par les surfaces verticales et parallèles des profils en travers P.1 et P.2, désignées
respectivement par r1 et r2.

On peut appliquer à cette figure la formule du prismatoïde ou formule es niveaux :

h
V= ¿ dans laquelle :
6
-h est la distance entre profils D1 ;
-B est la superficie totale de remblai r1 du profil P.1 ;
-B’ est la superficie totale de remblai r2 du profil P.2 ;

211
-B’’ est la superficie totale de remblai d’un profil intermédiaire situé à mi-distance de P.1 et
P.2.
Le TN étant en réalité une surface gauche, on admet : B= {B+B'} over {2 .

La formule précédente s’écrit alors :


h
v= ¿
6

(r 1+r 2)
Soit, avec les notations utilisées : v 1=D 1 .
2

Le volume compris entre deux profils consécutifs est donc égal au produit de la moyenne des
aires par la largeur de l’entre-profil.

Exemple.-
D1 = 50,00 m, r1 = 14,12 m², r2 = 6,43 m²

V1 = 50,00( 14 , 12+6
2
, 43
)=513,750 m 3

Généralisation

d5

d4

r3
D’’3 v4 P.5

D’3 V3d
r2 v3i D4
PF P.4
D3
r1 v2 P.3

v1 P.2 D2

D1
Figure 9.37 : profils remblai et déblai
P.1
Entre-profil

Pour une suite de profils P.1, P.2, P.3, P.4, P.5 (fig. 9.37), le volume des terrassements vaut :
(r 1+r 2)
-entre P.1 et P.2, remblai : v1 = D1 × ;
2
(r 2+ r 3)
-entre P.2 et P.3, remblai : v2 = D2 × ;
2

212
-entre le profil de remblai P.3 et le profil de déblai P.4 il existe une ligne de passage, c'est-à-
dire une ligne de croisement du sol et du projet, que l’on considère, pour simplifier, comme
perpendiculaire à l’axe ; après avoir calculé la distance horizontale partielle D’ 3 entre le profil
P.3 et cette ligne de passage, appliquer la méthode de la moyenne des aires en considérant
qu’à cette ligne de passage se trouve un profil fictif P.F. de superficie nulle.
Soit :
(r 3+0) r3
-entre P.3 et P.F., remblai : v3 = D’3 = D’3 × ;
2 2
-entre la ligne de passage et P.4, après avoir calculé la distance horizontale partielle D’’ 3, on a,
en désignant par d4 la superficie de déblai de P.4 :
(0+d 4) d4
Déblai : v3d = D’’3 × = D’’3 × ;
2 2
(d 4+ d 5)
-entre P.4 et P.5, déblai : v4 = D4 × .
2

Ainsi la méthode s’applique sans interruption à tout le projet, sous réserve de faire intervenir
les distances partielles à la ligne de passage quand on passe d’un profil en remblai au suivant
en déblai ou inversement.

En cas de profil mixte :


-projeter le ou les points de passage sur les deux profils encadrant ;
-calculer les superficies partielles qui en résultent sur les trois profils, puis cuber par volumes
partiels.

9.1.6.3 Distances des profils encadrant à la ligne de passage


P.4

P.3 a

m d4
h4

m Projet

r3 TN

h3

D’3 D’’3
Figure 9.38 : distances à la ligne de passage

Supposons un profil de remblai P.3 limitéD3à un rectangle : r3 = h3 x m (fig. 9.38) et un profil de


déblai P.4 également réduit à un rectangle de même largeur m que le précédent : d4 = h4 x m ;
distants de la valeur de l’entre profils D 3, ils encadrent la ligne de passage ab située à la
distance D’3 de P.3 et D’’3 de P.4.

Dans le plan vertical perpendiculaire aux profils, c'est-à-dire le plan du profil en long, les
triangles semblables donnent :

213
' '' ' ''
D3 D3 D3 + D3 D3 ' h3 m . h3
= = = ⇒ D3 =D3 =D3
h3 h 4 h3 + h34 h3 +h 4 h3 +h 4 m . h3+ m. h 4

' r3
Soit : D3=D3
r 3 +d 4

'' d4
De la même manière : D3 =D3
d4 + r3

En pratique, compte tenu des approximations admises dans les calculs de cubature, on
assimile les superficies de remblai et de déblai de chaque profil à des rectangles de même
largeur, d’où la règle : la distance entre un profil et la ligne de passage est égale au produit de
sa superficie par l’entre-profil, le tout divisé par la somme des superficies en opposition de
part et d’autre de la ligne.

Exemple.-
r3 = 9.65 m², d4 = 5.29 m², D3 = 40.00
' r3 9.65
D3=D3 =40.00 × =25.84 m
r 3 +d 4 9.65+5.29
'' d4
D3 =D3 14.16 m
d4 + r3

Contrôle : D’3 + D’’3 = 40,00m = D3

9.1.6.4 Moyenne des entre-profils

Principe

La méthode de la moyenne des aires appliquée à la suite de profils de la figure 9.37 fournit les
volumes totaux :

vr = v1 + v2 + v3r = D1 ( r 1+2 r 2 )+ D ( r 2+2 r 3 )+ D ( r23 )


2
'
3

vd = v3d + v4 = D3’’ ( d24 )+ D ( d 4 +d2 5 )


4

Après développement et mise en facteur des superficies communes, on obtient :

( ) ( ) ( )
'
D1 D 1+ D 2 D 1+ D 3
vr = r 1 +r 2 +r 3
2 2 2

( ) ( )
''
D3 + D 4 D4
vd = d 1 +d 5
2 2

214
Chaque terme de ces sommes représente le volume d’un prisme, qui a pour section droite la
superficie du profil et pour hauteur la demi-somme des deux entre-profils voisins, étant
entendu qu’à chaque ligne de passage on considère qu’il existe un profil fictif de superficie
nulle ; la distance entre un profil et la ligne de passage, calculée comme précédemment, joue
dans ce cas le rôle d’entre-profils.

D’où la règle : le volume engendré par un profil est égal au produit de sa superficie par la
moyenne des entre-profils qui l’encadrent.

P.3

10

10
P.2
25 20

25

P.1 50

Figure 9.39 : volumes générés par la moyenne des entre-profils

Entre-profils
Exemple.-

Volume engendré par P.2 (fig. 9.39)


r2 =6.43 m²

Moyenne des entre-profils ou distance d’application :

( D +2 D ) = 50+20
1 2
2
=35 m

Par suite : v2 = r3 ( D 1+ D 2
2 )= 6,43 x 35 = 225,050 m3

Généralisation

Pour une suite de profils P.1, P.2, P.3, P.4, P.5, P.6, P.7 (fig. 9.40), le volume des
terrassements vaut :
D
-volume engendré par P.1, remblai : r1 1 ;
2

215
D 1+ D 2
-volume engendré par P.2, remblai : r2 ;
2
'
D 2+ D 3
-volume engendré par P.3, remblai : r3 ;
2
''
D3 + D4
-volume engendré par P.4, déblai : d4 ;
2
-volume engendré par P.5.

Figure 9.40 : cubature tous types de profils

Bien que le profil soit entièrement en déblai, on le décompose en deux superficies partielles
d’5 et d’’5 qui résultent de la projection sur P.5 du point de passage du profil 6 suivant, lequel
est mixte. Les deux volumes partiels correspondants valent :

' D 4 + D5
*déblai : d5 ,
2
'
D4 + D5
''
*déblai : d 5
.
2

La distance D’5 à la ligne de passage est obtenue par la formule :


''
' d5
D =D5
5 '' ' '' ;
d 5 +(r 6 +r 6 )

-volume engendré par P.6 :

Les trois superficies partielles de ce profil donnent trois cubes :

D 5+ D 6
*déblai : d6 ,
2
'' '
'D 5 + D6
*remblai : r6
,
2
'' ❑
'' D5 + D6
*remblai : r6 ;
2

-volume engendré par P.7 :

216

D6
*déblai : d '7 ,
2
''
D6
''
*déblai : d 7
,
2

D6

*remblai : r 7 .
2

L’étude de cette suite fait ressortir que dans cette méthode, comme d’ailleurs dans celle de la
moyenne des aires, il est indispensable :
-de projeter le ou les points de passage d’un profil mixte sur les deux profils encadrants :
De calculer séparément les superficies partielles ainsi déterminées, afin de pouvoir trouver les
distances aux lignes de passage d’une part, de cuber par volumes partiels de même nature,
remblai ou déblai, d’autre part.

Les volumes totaux de remblai et de déblai sont obtenus en additionnant les différents
volumes partiels correspondants.

Les superficies partielles et leurs distances d’application s’indiquent sur les profils en travers
comme le montre la figure 9.41.

P.5

D 4.57 D 11.26

Application sur
Application sur

Figure 9.41 : superficies et distances d’application

Sur le plan, représenter les lignes de passage, éventuellement teinter les déblais en jaune et les
remblais en rose, d’où une représentation « en escalier » visualisant les terrassements
(fig.9.42).

Aussi bien dans la méthode de la moyenne des aires que dans celle de la moyenne des entre-
profils, utiliser les distances entre-profils mesurées sur l’axe du projet, sans tenir compte des
différences de développement d’un côté à l’autre des profils quand l’axe du tracé est courbe.
Cela est justifié par l’importance des rayons utilisés en travaux publics ; l’erreur due aux
différences de développement est minime et se trouve compensé en partie puisque, si on a du
côté extérieur une erreur par défaut, on a, par contre, du côté intérieur une erreur par excès.

217
Figure 9.41 : plan des terrassements

9.1.6.5 Cubature simplifiée

Quand on n’a pas de besoin de connaitre le volume des terrassements avec une grande
précision d’une part, que l’on étudier la façon dont doivent se faire les transports de terre pour
qu’ils soient les plus économiques possible d’autre part, la méthode des entre-profils est
simplifiée.

Quel que soit le type de profil : remblai, déblai ou mixte, déterminer la superficie de remblai
et de déblai à gauche et à droite de l’axe sans repérer particulièrement les éventuels points de
passage.

Calculer ensuite le volume des terrassements par la méthode de la moyenne des entre-profils
en ne tenant compte que des points de passage à l’axe du tracé, c'est-à-dire des profils fictifs
qui figurent sur le profil en long.

P.F

P.1 P.2 P.3 P.4


Figure 9.42 : cubature simplifiée
C’est ainsi que, pour une suite de profils P.1, P.2, P.3, P.4 (fig.9.42), le profil fictif sera utilisé
avec une superficie nulle et des distances d’application égales à la moitié de celles qui le
séparent des deux profils encadarants.

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La méthode simplifiée est d’un usage courant ; notons que, si cette méthode est employée
pour la cubature et que l’on veuille cependant représenter les terrassements sur le plan
général, il faut calculer séparément les distances aux différentes lignes de passage partielles.

Fin de cours de Topographie

Professeur BENBOUIH HASSANE

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