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Gérard HAMON

IREM de RENNES
Université RENNES 1

DIVINA PROPORTIONE
DIVINE PROPORTION

1509

Luca PACIOLI

1
La divine proportion
Œuvre indispensable à tous les esprits perspicaces et curieux, où chaque étudiant en
Philosophie, Perspective, Peinture, Sculpture, Architecture, Musique et autres
disciplines mathématiques, trouvera une très délicate, subtile et admirable doctrine et se
délectera de diverses questions touchant à une science très secrète
LUCA PACIOLI, moine franciscain et théologien est originaire de Borgo San Sepolcro (env.
1450-1514) cité proche de Peruggia, Arrezo et finalement de Firenze tout comme Piero della
Francesca, l’auteur de l’ouvrage1 De propectiva pigendi. Sa principale oeuvre est la "Summa
di arithmetica, geometrica, proportione et proportionalita" publiée en 1494. On connaît aussi
les manuscrits De ludo scacchorum contenat de s problème de jeux d’échecs (vers 1500) et
De Viribus quantitatis (entre 1496 et 1508) traitant dans une première partie d’algèbre et de
jeux numériques et dans une seconde de constructions géométrie et de « merveilles
géométriques ».
En 1509 la "De Divina Proportione" est imprimée à Venise. Le manuscrit avait été offert à
Ludovic le More, Duc de Milan. L'ouvrage, illustré par Léonard de Vinci, est principalement
consacrée à l'étude des propriétés de la proportion. Elle est suivie d'un bref traité
d'architecture, du tracé d'un alphabet antique, et du "Libellus", suite d'exercices
mathématiques portant notamment sur les polyèdres réguliers.
Ci-après sont traités des exercices extraits de la « Divine Proportion » menant à la résolution
d’équations du second degré.
Première Partie (Pars Prima) page 3v
Chapitre IIII

De ce que le lecteur doit observer pour comprendre le présent traité et les caractères utilisés.
Pour plus de facilité on doit noter ce qui suit : quand il arrivera que l’on cite la 1 du
premier, la 4 du second, la 10 du cinquième, la 20 du sixième, et ainsi de suite jusqu’au
quinzième, on doit toujours entendre par le premier élément numérique celui des propositions
et par le second, celui des livres de notre philosophe Euclide, que nous imitons en tout,
comme étant l’archimandrite de ces disciplines. La cinquième du premier signifie donc la
cinquième proposition de son premier livre, et ainsi de suite pour tous les autres livres dont
l’ensemble forme son œuvre complète sur les éléments et premiers principes d’Arithmétique
et de Géométrie. Mais quand l’exemple auquel nous nous référerons sera tiré d’une autre de
ses œuvres, ou de l’œuvre d’un autre auteur, nous nommerons cette œuvre et cet auteur.
Il faut noter aussi les nombreux et variés signes et abréviations que nous avons coutume
d’utiliser en de semblables disciplines, encore plus souvent que cela ne se fait dans toutes les
autres, ainsi la médecine emploie-t-elle des signes particuliers pour les scrupules, onces,
drachmes et manipules ; les argentiers et joailliers les leurs, pour les grains, deniers et carats ;
les astrologues pour Jupiter, Mercure, Saturne, le Soleil et la Lune et les marchands pour les
livres, gros sous et deniers etc. Ceci dans le seul but d’éviter la prolixité dans les écritures et
d’abréger la lecture, car s’ils en usaient autrement il leur faudrait noircir d’encre beaucoup de
papier. De même nous avons pour les mathématiques et pour l’algèbre, c’est à dire la pratique
spéculative, d’autres abréviations qui désignent la cosa, le census et le cube2et les autres

1 Piero della Francesca De la perspective en peinture, In Media Res, Paris, 1998. Traduit et annoté par Jean-Pierre Le Goff.
2 Ces termes désignent l’inconnue, le carré de l’inconnue et le cube de l’inconnue.

2
termes qu’on trouve dans notre ouvrage déjà cité, nous en utiliserons quelques uns, ainsi que
les signes qui suivent et qui sont couramment employés.

De même ces mots : multiplication, produit, rectangle signifient une même chose ; le carré
d’une quantité et la puissance d’une quantité sont la même chose, d’après la dernière du
premier3. Il convient d’en tenir compte de cela dans notre développement, afin qu’il n’y ait
pas d’équivoque sur le sens des mots.

3 La 47 du livre premier dit : “Dans les triangles rectangles, le carré sur le côté sous-tendant l’angle droit est égal aux
carrés sur les côtés contenant l’angle droit” et la 48 : “Si, dans un triangle, le carré sur l’un des côtés est égal aux carrés sur
les deux côtés restants, l’angle contenu par les deux côtés restants est droit”.

3
Premier Traité Tractatus Primus page 3r

Cas .16.
Soit un Carré qui est égal à ses quatre côtés et au Il s’agit de déterminer le côté du carré dont
nombre .60., on veut trouver son côté. la surface est égale à quatre fois son côté4
D’un tel Carré tu fais ton inconnue au plus le nombre 60.
carré et dont le côté est .1.◊. , .4. côtés feront
.4.◊. et donc .1.. est égal à .4.◊. et au nombre Le carré .. désigne l’inconnue .◊. au carré
.60. Et la règle dit : quand les carrés sont que nous notons aujourd’hui x2, la chose
égaux aux choses et au nombre, tu divises les désigne l’inconnue x et le nombre est la
choses par deux, tu les multiplies par elles- constante c. Il s’agit donc d’une équation5 de
mêmes et tu les joins au nombre et la R plus la forme x2 = bx + c ici x2 = 4x + 60. La
la moitié des choses sont la chose. Ainsi donc solution pour une équation de ce type est de
tu as .1.. égal à .4.◊. et au nombre .60. ; calculer (b/2)2, ajouter c qui donne b2/4 + c,
divisées par deux, les choses feront .2. qui b2 b
alors la valeur de l’inconnue est +c + .
multiplié par lui-même fait .4., joint à .60. 4 2
_
cela fait .64. et la R 64. p .2., qui est la moitié Diviser les choses par 2 signifie diviser le
des choses, vaut la chose. De la sorte nous coefficient de x par 2 soit b/2, ici 4/2 = 2. Tu
posons que c’est un côté du Carré et la R 64. multiplies le résultat par lui-même soit (b/2)2
est.8. joint à .2. la moitié des choses fait .10. = b2/4 ici 22 = 4, résultat auquel tu ajoutes la
qui est un côté et qui multiplié par lui-même constante 60 soit 4 + 60 = 64. On en conclut
fait .100. Ses quatre côtés sont .4. fois .10. qui que la chose x vaut 64 + 2 = 8 + 2 = 10.
fait .40., cela joint avec .60. fait .100. comme
je le voulais. Vérification : 10 × 10 = 100 d’une part et 4 ×
10 + 60 = 100 d’autre part.

4 Il est à noter que pour Pacioli, il d’agit d’une équation homogène. C’est à dire qu’il s’agit d’une égalité de
surfaces : 4 dans 4 fois désigne donc une longueur et 60 désigne une surface.
5 Pour Pacioli, ses contemporains et bien après, les équations ne contiennent que des nombres positifs (ce
terme « positif » n’ayant alors pas de sens car ces seuls nombres sont connus). Ce qui entraîne des règles de
calcul différentes pour les équations x2 = bx + c, x2 + bx = c et x2 + c = bx. Les seules solutions reconnues sont
« positives ».

4
Premier Traité Tractatus Primus page 3v

Cas .17.
Soit la superficie d’un carré équilatère, si on la Il s’agit de déterminer le côté du
retranche de ses quatre côtés il reste .3., quel est son carré dont la surface est égale à
côté quatre fois son côté plus 3
Ainsi on dit que le carré est .1.. et le côté
.1.◊., quatre côtés feront .4.◊.et donc .4.◊. sont Cela conduit à la résolution de l’équation 4x =
égaux à .1.. et au nombre .3. Et dans ce cas x2 + 3. C’est une équation de la forme x2 + c =
on dit que le carré et le nombre sont égaux bx. Le coefficient b de x est divisé par 2 soit
aux choses. Que les choses soient divisées par b/2, de ce résultat élevé au carré (b/2)2 on
deux puis multipliées par elles-mêmes. On en retranche la constante, soit (b/2)2 – c. La
retranche le nombre et la R du restant plus la b2 b
solution est −c + .
moitié des choses vaut la chose. Tu as .4.◊. 4 2
égaux .1.. et au nombre .3., les choses
divisées feront .2. qui multiplié par lui-même Dans ce cas particulier, cela donne 4/2 = 2
fait .4., on en retranche le nombre .3., il reste puis 2 × 2 = 4 et 4 – 3 = 1. On en conclut que
_ la solution est 1 + 2 = 3.
.1. La R 1. p .2. qui est la moitié des choses,
vaut la chose que nous mettons pour être un Vérification : 3 × 3 = 9 et 9 + 3 = 12 d’une
côté. Donc c’était .3. qui multiplié par lui- part, 4 × 3 = 12 d’autre part.
même fait .9. retranché de ses quatre côtés qui
est .12., c’est à dire .4. fois .3., il reste .3.
comme nous cherchons.

5
Premier Traité Tractatus Primus page 4r

Cas .19.
Du cadre équilatère (carré) dont le Il s’agit de déterminer le côté du carré dont
diamètre (diagonale) est .6. de plus que son la diagonale a une longueur égale au côté
côté, tu dois trouver le côté. plus 6 unités
Met que son côté soit .1.◊., .1.◊. multiplié par désigne le côté du carré et désigne le
.1.◊. cela fait .1. . lequel doublé fait .2. . et carré de ce côté. Pacioli ne le précise pas, il
_
alors tu diras que la diagonale est .1.◊. p .6. et utilise le fait que l’aire du carré ayant pour
_ _ côté la diagonale est double de l’aire du carré
. 1.◊. p .6. multiplié par . 1.◊. p .6. fait .1. . et
ou encore que le carré de l’hypoténuse est
.12.◊. et le nombre .36. qui sont égaux à .1. . égal à deux carré du côté de l’angle droit.
Restaure les parties, enlève de chaque côté L’hypoténuse valant x + 6, son carré vaut x2 +
.1. ., tu auras .1. . égal à .12.◊. et au nombre 12x + 36 qui est égal 2x2. Une erreur
.36. Les .◊. divisés par deux feront .6. qui d’impression donne 1x2.
multiplié par lui-même fait .36., joint avec le Pacioli met en évidence une des formes
répertoriées précédemment x2 = ax + b, ici
_
nombre cela fait .72. et la .R 72. p .6. qui est la
moitié des .◊. vaut la .◊. que nous mettrons c’est x2 = 12x + 36. Il la résout ensuite par
_ une des méthodes classiques issues des
être un côté, soit .6. p R 72. et la diagonale est mathématiques de langue arabe connues entre
_
.12. p . R .72. autres par le truchement du Liber Abaci
(1202), de Léonard de Pise.
12/2 → 6 → 6 × 6 = 36 → 36 + 36 = 72 →
72 + 6

6
Premier Traité Tractatus Primus page 5r

Cas .29.
La corde qui sous-tend l’angle pentagonal ou corde La corde be du cercle circonscrit à un
pentagonale du pentagone a.b.c.d.e. vaut .12., on veut pentagone noté abcde qui sous-tend un
trouver le côté d’un tel pentagone. angle de ce pentagone a pour mesure 12, on
Tu dois savoir que .12. doit être partagé en demande de déterminer le mesure du côté
moyenne et extrême raison et que la majeure de ce pentagone.
est le côté du pentagone. Tu as la corde .12., Sans la citer, Pacioli utilise une proposition
fais en deux parties telles que la mineure d’Euclide. La corde be est constituée de deux
multipliée par .12. fasse la majeure multipliée parties (mesures x et 12 – x) dont la majeure
par elle-même. Donc pose qu’une partie est est le côté du pentagone, qui partagent cette
_ corde en moyenne et extrême raison. C’est à
.1.◊. et l’autre.12. m .1.◊. alors .1.◊. multiplié
_
dire que x/(12 – x) = (12 – x)/12 ou encore
par .12. fait .12.◊. et .12.◊. m .1.◊. multiplié que 12x = (12 – x)(12 – x) soit 12x = 144 –
_ _ _
par .12. m .1.◊. fait .144. m .24.◊. p .., restaure 24x + x2 ; par al-jabr on obtient 12x + 24x =
les parties et tu auras .1.. et le nombre .144. 144 + x2 soit x2 + 144 = 36x. C’est une
équation de la forme x2 + c = bx, il suffit alors
égaux à .36.◊. Les .◊. partagés en deux feront
d’appliquer la règle de résolution lui
.18. qui multiplié par lui-même fait .324.
correspondant : 36/2 = 18 → 18 × 18 = 324
Retires en le nombre .144., il reste .180. et la
_ → 324 – 144 = 180. Parvenu ici Pacioli
.R 180. m .la moitié des .◊. qui est .18. vaut déclare que le plus petite partie vaut 180 –
l’.◊. qui est la mineure et tu vois la majeure 18. Ceci pose problème, la résolution correcte
_
qui est le reste jusqu’à .12. soit R 180. m .6. donnant deux solutions positives 18 + 180
qui est autant que le côté du pentagone Mais et 18 – 180. La première ne peut convenir
si tu mets que le .1.◊. est la majeure et car supérieure à 12. Avec 18 – 180, on
_
.12. m .1.◊. la mineure, .1.◊. multiplié par .1.◊. obtient 12 – (18 – 180) = 180 – 6. La
_
fait .1.. et .12. par .12. m .1.◊. fait mesure du côté du pentagone est 180 – 6, ce
_ _ qui est la conclusion de Pacioli qui y parvient
.144. m .12.◊., tu as .1.. p .12.◊. égal .144.
de manière pas claire. Pour confirmer sa
Les choses divisées par deux seront .6. qui réponse finale, il reprend son calcul avec
multiplié par lui-même fait .36., joint au x/(12 – x) = 12/x. Cela le conduit à x2 = 144 –
_
nombre cela fait .180. et la .R 180. m .6. est le 12x soit x2 + 12x = 144, équation de la forme

7
côté du pentagone comme ci-dessus. x2 + bx = c. D’où la résolution 12/2 = 6 → 6
× 6 = 36 → 36 + 144 =180 → 180 – 6. La
solution positive est unique, ce qui ne
demande pas de choix.
Premier Traité Tractatus Primus page 6r

Cas .36.
Du pentagone équilatère .a.b.c.d.e. dont le diamètre Il s’agit de trouver la surface d’un
du cercle circonscrit est .12., la superficie est à trouver. pentagone équilatère dont on connaît le
Euclide dans la .8. du .13. dit que le côté de diamètre du cercle circonscrit.
l’hexagone joint au côté du décagone La 8ème proposition du livre XIII d’Euclide7
compose une ligne divisée selon le partage en dit “ Si des droites sous-tendent deux angles
moyenne et extrêmes raisons qui sont inscrits consécutifs d’un pentagone équilatéral et
dans un demi-cercle, dans le .9. du .13. il équiangle, elles se coupent l’une l’autre en
prouve que le carré du décagone joint au carré extrême et moyenne raison, et leurs plus
du côté de l’hexagone est égal au carré du grands segments sont égaux au côté du

8
côté de pentagone inscrit dans le demi-cercle. pentagone. ”
Et aussi il prouve dans la .10. du .13. que la La 9ème proposition du même livre dit : “ Si le
corde qui sous-tend l’angle pentagonal fait un côté de l’hexagone et celui du décagone —
partage en moyenne et extrêmes raisons dont inscrits dans le même cercle — sont
la partie majeure est le côté du pentagone. Je composés, la droite entière est coupée en
pose qu’un tel segment soit divisé de sorte extrême et moyenne raison et son plus grand
que la plus petite partie soit .1.◊.et la majeure segment est le côté de l’hexagone. ”
.6. qui est le demi-diamètre et que le côté de La 10ème du XIII dit : “ Si un pentagone
_ équilatéral est inscrit dans un cercle, le côté
l’hexagone soit .6. p .1.◊. et alors .1.◊.
_ _
du pentagone est, en puissance, égal à celui
multiplié par .6. p .1.◊. fait .6.◊. p .1.., de l’hexagone et à celui du décagone, ceux
maintenant .6. multiplié par lui-même fait le inscrits dans le même cercle. ”
nombre .36. qui est égal à .1.. et .6.◊., Le segment qui le demi diamètre a pour
divisés par deux les .◊. feront .3. qui multiplié mesure 6 est divisé en deux parties dont la
par lui-même fait .9. et joint au nombre qui plus petite a pour mesure x. Le côté de
_ l’hexagone a pour mesure 6 + x et x/6 = 6/(6 +
est .36. fait .45. et la R 45. m .3. vaut la chose
x) d’où x(6 + x) = 6x + x2 et 6 × 6 = 36 d’où
qui est le côté du décagone. Et ceci, suivant
l’équation 36 = x2 + 6x. Équation du type x2
ce qui est dit plus avant, que le carré du côté
+ bx = c d’où sa résolution : 6/2 = 3 → 3 × 3
décagone joint au carré du côté de l’hexagone
était égal au carré du côté du pentagone = 9 → 9 + 36 = 45 → 45 – 3 qui est la
inscrit dans le demi-cercle. C’est pourquoi R mesure du côté du dodécagone. Ensuite carré
_ _ _ du côté du dodécagone ( 45 – 3)2 = 54 –
45. m .3. multiplié par .R 45. m .3. fait .54. m . R
1620 , joint au carré du côté de l’hexagone
1620. et tu joins le carré de l’hexagone qui
_ 36, cela donne 90 – 1620 qui est le carré du
est .36. cela fait 90. m . R 1620., autant est le côté du pentagone et le carré de la corde de
carré du côté pentagonal et le carré de la l’angle.
corde qui sous-tendait l’angle pentagonal est
_
.90. p . R 1620. Et Euclide6 prouve dans le .9.
du .14. que le diamètre du cercle les . 3 . du
4
diamètre du cercle dans lequel est inscrit le
pentagone multiplié par les . 5 . de la corde
6
qui sous-tend l’angle pentagonal est la
superficie de tout le pentagone. Et moi je
trouve que c’est faire la même chose que de
multiplier les . 5 . du diamètre du cercle donné
8
On multiplie bk la mesure de la hauteur
ou est inscrite toute la corde qui sous-tend
relative au côté [ag] du triangle abg par ag,
l’angle pentagonal, ainsi tu multiplies .b.k. la
cela donne deux fois la superficie du triangle.
hauteur par la base .a.g. du triangle .a.b.g.
cela fait la superficie des deux triangles et tu
fais que .a.g qui est .4. ? de sorte que la
multiplication de .b.k. par .a.h. qui est . 5 .
8

6 Ce livre n’est pas attribué à Euclide. Son origine est incertaine.


7 Ce livre est attribué à Hypsiclès d’Alexandrie (2e siècle avant notre ère).

9
donnera 2 triangles et demi qui est la moitié
du pentagone. Donc en multipliant .ab. par.
be. qui est le double de .bk. on aura la
superficie de 5 triangles constituant ainsi la On a be = 2bk car k est le milieu de [be].
surface de tout le pentagone. C’est pourquoi
on prend les . 5 . du diamètre qui est .12. Les .
8 5 60
5 1
× 12 = =74 =71
. font .7 . qui multiplié par lui-même fait 8 8 8 2
8 2
1
.56 . et cela multiplié par .90. fait .5062 1 . (7 + 1
)(7 + 1 ) = 56 + 1
4 2 2 2 4
Maintenant on a 56 1 . qui est la racine carrée 1
90(56 + ) = 5062 + 1
4 4 2
.3164 1 ., lequel multiplié par .1620. fait 1 1
(56 + )(56 + ) = 3164 + 1
16 4 4 16
.5125781 1 . Et la R de cette somme qui est .R
4 1 1
1 1 1620(3164 + ) = 5125781 +
5125781 . mise sur .5062 . est la superficie 16 4
4 2
d’un tel pentagone.
À noter que l’hexagone est une surface
contenue par .6. côtés égaux dont chacun est
égal au demi diamètre du cercle dans lequel il
est inscrit.. il est divisé en .6. triangles
équilatères pour lesquels la superficie est
obtenue par les hauteurs.

Premier Traité Tractatus Primus page 8r

Cas .47. Un diamètre de longueur 10 d’un cercle


Voici le diamètre d’un cercle qui est .10., il coupe une corde en produisant deux
est divisé par un segment dont un côté est segments de longueurs respectives 3 et 4. Il
.3. et l’autre .4., chercher en combien il faut calculer les longueurs des segments
divise le diamètre. déterminés sur le diamètre.
Par ce qui précède on sait que les segments
Pacioli utilise le fait que si on note [ab] le
qui s’interceptent dans un cercle sont tels que
diamètre, [cd] la corde et I le point
la partie d’un segment par son autre partie est
d’intersection, on a ic × id = ia × ib. Cela
égale au produit que font les deux parties de

10
l’autre segment. Tu as une partie du segment donne donc 3 × 4 = x(10 – x) d’où l’équation
qui est .3. et l’autre .4. et .3. multiplié par .4.10x = x2 + 12. Il s’agit d’une équation de
fait .12. puis divise .12. en deux parties de forme connue x2 + a = bx.
sorte que l’une multipliée par l’autre fasse La moitié du coefficient de x est 5 dont le
.12. et donc qu’une partie soit .1.◊. et l’autre carré est 25 duquel on retranche la constante
_ _ 12, ce qui donne 13. La racine carré de 13
.10. m . 1.◊. et .1.◊. multiplié par .10. m . 1.◊.
_ étant retranchée de la moitié du coefficient de
font .10. . m . 1.◊. et tu veux avoir .12. En x, cela donne une solution 5 – 13 qui permet
restaurant les parties tu auras .10. . égal à . de placer le point de division et il reste pour le
1. . et au nombre .12., les choses plus grand 5 + 13 .
divisées par deux seront .5. qui multiplié par
lui-même fait .25., retranches-en le nombre
_
qui est .12., il reste .13. et .R.13. m . la moitié
des choses qui est .5. vaut la chose et donc
_
que nous divisons le diamètre à .5. m .R. 13.
_
et il reste .5. p .R. 13.
Tractatus Primus page 8r

Cas .49.
Soit le diamètre du cercle qui est .10. et un segment
qui est .9 1
.fais-en deux parties qui divisent le Pacioli choisit arbitrairement la division 3 et 7
2 du diamètre. Pour le segment sécateur, il pose
segment, c’est ce qui est à chercher. que l’intersection est telle que le segment de
Fais ainsi, multiplie les parties du diamètre 1 1 1
l’une par l’autre, une partie est .3. et l’autre mesure 9 2 (9 2 signifie 9 + 2 ) est partagé en
.7. Le .3. multiplié par .7. fait .21. maintenant x et 9 1 – x en moyenne est extrême raison,
2
tu fais ainsi de .9 1 . deux parties telles que
2 c’est à dire que x/3 = 7/(9 1 – x) soit x(9 1 –
l’une multipliée par l’autre fasse .21. Met 2 2
1 2
qu’une partie soit .1.◊. et l’autre .9 1 . m .1.◊., x) = 9 x – x qui est égal à 21. L’équation
_
2
2
1
.1.◊. multiplié par.9 1 . m .1.◊. fait .9 1 .◊. 9
_
x = x2 + 21 est de la forme x2 + c = bx d’où
2
2 2
_ sa résolution. La moitié de 9 1 est 4 3 → son
m .1.. et tu veux .21., restaure les parties, tu 2 4
auras .9 1
.◊.égal à .1.. et au nombre .21. Les carré 22 9 → 22 9 – 21 = 19 → d’où les
2 16 16 16

11
choses divisées par deux sont .4 3 . multiplié solutions 4 3 – 1
9
et 4 3 + 1
9
soit 3 1 et
4 4 16 4 16 2
9
par lui-même fait .22 . Retires-en le 6. Il se trouve là une erreur d’impression.
16
9
nombre qui est .21., il reste .1 . et la .R
16
9 _
1 .m . de la moitié des choses qui est .4 3 . ,
16 4
vaut la chose qui est une des parties du
_ 9
segment et l’autre est .4 3 . p .R 1 .Tu as une
4 16
_ 9 _ 9
partie .4 3 . m .R 1 . et l’autre .4 3 . p .R 1 .
4 16 4 16
c’est à dire que l’une est .3*. l’autre .69.

Second Traité Tractatus Secundus page 12r

Cas .26.
Étant donné le .12. faces pentagonales dont le côté de
chaque base est .4., le diamètre de la sphère tu doit
trouver.
Euclide dans la dernière du .13. dit que le côté Côté du cube 4 + x → x(4 + x) = 4x + x2 d’où
du cube inscrit dans la sphère est divisé en l’équation 16 = 4x + x2 → 4/2 = 2 → 2 × 2 =
extrêmes et moyenne raisons et des deux 4 → 4 + 16 = 20 → 20 – 2 (une des
extrêmes la partie majeure est le côté du .12. solutions). En lui ajoutant 4, on obtient 20 +
faces pentagonales et nous nous n’avons pas 2 qui est le côté du cube.
le côté du cube ni le diamètre de la sphère,
mais nous avons la partie majeure, le côté du 20 + 2 par lui-même donne 24 + 320 qui
cube qui est .4. et le côté du .12. faces multiplié par 3 donne 72 + 2880 . C’est le
pentagonales qui est le côté du cube est diamètre de la sphère circonscrite au 12 faces
_ _ pentagonales (sous-entendu équilatères) dont
.4. p .1.◊., .1.◊. multiplié par .4. p .1.◊. cela fait
_
le côté de chacune est 4.
.4.◊. p .1.., puis .4. multiplié par lui-même

12
_
fait .16. Tu as .16. égal à .4.◊. p .1... Les .◊.
divisés par .2. feront .2. qui multiplié par lui-
même fait .4.. Pose le sur le nombre qui est
_
.16., cela fait .20. et .R 20. m .2. vaut la chose
_
qui jointe au .4. fait .R 20. p .2., ceci est le
côté du cube et de ceci, je l’ai dit au début,
que la longueur du diamètre de la sphère est
trois fois autant que le côté du cube, et tu as le
_
côté du cube .R 20. p .2. qui multiplié par lui-
_
même fait .24. p .R 320. multiplié par .3. fait
_
.72. p .R 2880. de sorte que le diamètre de la
sphère qui circonscrit le .12. faces
_
pentagonales fait .72. p .R 2880. quand le côté
du .12. faces pentagonales est .4.

Second Traité Tractatus Secundus page 12r

Cas .27.
Étant donné le 12 faces pentagonales inscrit dans la
sphère dont le diamètre est .R
R 48., c’est le côté de ces
faces que l’on cherche.
Il a été dit précédemment que le cube inscrit
dans une demi-sphère avec le .12. faces,
partage son côté en moyenne et extrêmes
raisons dont la majeure est le côté du .12.

13
faces pentagonales inscrit dans cette sphère et
fait que le diamètre de cette sphère est .R 48.
et est triple du carré du côté du cube, donc
divise .48. par .3., il en vient .16. et .16. est le
carré du côté du cube et donc c’est .4. qui le
côté du cube. Alors partage .4. en moyenne et
extrême raison, c’est à dire ainsi qu’une partie Une partie est x, la plus grande, et l’autre est
2
soit .1.◊. et soit la partie majeure et soit 4 – x d’où 4/x = x/(4 – x). Comme x × x = x
_ et 4(4 – x) = 16 – 4x on parvient à l’équation
.4. m .◊. la partie mineure, .1.◊.multiplié par 2
_
x = 16 – 4x → x2 + 4x = 16. Équation de la
lui-même fait .1.◊., .4. m .◊. multiplié par .4. forme x2 + ax = b d’où sa résolution : 4/2 = 2
fait .16. m .4.◊.. Tu as .1.. égal à .16. m .4.◊., → 2 × 2 = 4 → 4 + 16 = 20 → 20 – 2.
_ _

en restaurant les parties tu auras .1.. et .4.◊.


égal à .16., les .◊. divisés par deux feront .2.
multiplié par lui-même fera .4. joint au
_
nombre qui est .16. cela fait .20 et .R 20. m .2.
vaut la .◊. que nous mettons pour la partie
majeure et donc le côté du .12. bases
_
pentagonales est . R 20. m .2. lequel est
circonscrit par la sphère dont le diamètre est .
R 48.
Tractatus Secundus page 13r

Cas .31.
Étant donné le 20 faces triangulaires équilatérales
dont le côté des bases est .4., le diamètre de la sphère

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qui le contient est à trouver.
Fais ainsi, fais une ligne qui soit .a.b. et divise
la également par un point .d. et sur .d. comme d est le milieu de [ab]
centre décrit un demi-cercle .a.e.b. et sur .a.
tire la perpendiculaire .f.a. de la longueur de
.a.b. puis, de là mène .f.d. qui coupe la
circonférence .a.e.b. au point .e. et puis le
segment .a.e. qui est .4. qui par ce qui précède
est le côté du .20. faces triangulaires
équilatérales inscrit dans cette sphère depuis
le segment .e.b.. Je dis que .a.e. et .e.b. joints
ensemble en ligne droite composent un
segment divisé au point .e. en moyenne et
extrêmes raisons, la partie majeure est .e.b. et
.a.e., qui est .4., est la mineure et le côté du
.20. faces triangulaires équilatérales et par la
dernière d’Euclide il est prouvé que le carré
du côté d’un triangle opposé à l’angle droit
est autant que les carrés des deux segments
qui contiennent l’angle droit joints ensemble.
Ensuite, que le segment composé soit divisé
en moyenne et extrêmes raisons dont la partie
mineure est .4. et que la majeure soit .1.◊. et Le segment est partagé en un segment de
toutes ensemble c’est .1.◊. et le nombre .4. mesure 4 et x, sa mesure est donc 4 + x. On a
.1.◊. multiplié par lui-même fait .1.., .4. x/4 = (x + 4)/x doit x × x = x2 et 4 × (x + 4) =
multiplié par .1.◊. plus .4. fait .4.◊. plus le 4x + 16 d’où x2 = 4x + 16. Équation de la
nombre .16.. Divisé par deux, le nombre forme x2 = ax + b d’où sa résolution. 4/2 = 2
d’inconnues fera .2. qui multiplié par lui- → 2 × 2 = 4 → 4 + 16 = 20 → 20 + 2.
même fait .4. ajouté au nombre qui est .16.
_
cela fait .20. et . R 20. p .2. qui est la réduction
de moitié du .◊. vaut le.◊. qui est .e.b. et donc
_
.e.b. et R 20. p .2. est .a.e. et .4. dont le carré
_ _
est .16. et .R 20. p .2. multiplié par .R 20. p .2.
_
fait .24. p .R 320. et joint au carré de .a.e. qui
_
est .16. cela fait .40. p .R 20., c’est autant
qu’est le carré de .a.b. qui est le diamètre de
la sphère contenant le corps de .20. faces
triangulaires équilatérales, c’est à dire la . R
de la somme qui fait . R 320 mise sur .40. est
le diamètre de la sphère et c’est ce qui est
demandé.

Réactualisé le 21/02/17
Gérard HAMON

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