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Rappels mathématiques
Matrice de passage
Si B = (ei )i=1,...,n est une basePde En , tout vecteur →
−
u de En se décompose de manière
unique suivant cette base : → u = ni=1 xi→
− −e i.
La matrice colonne, matrice (n, 1) : x = (xi )ni=1 ; est la matrice des coordonnées du vec-
teur →−u dans la base B = (ei )ni=1 . Réciproquement, toute matrice (n, 1) est la matrice d’un
vecteur dans la base B.
Si x et ξ sont respectivement les matrices d’un même vecteur → −
u dans les bases B et B 0
0 n
(B = (i )i=1 ), on a :
x = Hξ , ξ = H−1 x. où H est la matrice (n, n) dont les colonnes sont les matrices coor-
données des vecteurs → − j dans la base B.
Par définition, les bases B et B 0 de En ont le même sens si et seulement si le déterminant
de la matrice H est positif strictement. La relation ”avoir le même sens” définie sur l’en-
semble B des bases de En est une relation d’équivalence qui conduit à une partition de B
en deux classes d’équivalence. Lorsqu’on choisit un élément de l’une des classes et qu’on
dit que c’est une base directe alors toutes les bases de l’autre classe sont indirectes. On
dit alors qu’on a orienté En .
1
1.2. CHAPITRE 1. RAPPELS MATHÉMATIQUES
Champ de vecteur
On appelle champ de vecteurs toute application définie d’une partie de E n sur En . E n
espace affine, En espace vectoriel attaché à E n .
Soit A ⊂ E n , l’application
→
−
C : A −→ En
→
−
P 7−→ →
−
v = C (P)
2
1.2. CHAPITRE 1. RAPPELS MATHÉMATIQUES
Produit vectoriel
Définition : Soient →
u et →
− −
v deux vecteurs non nuls de E.
Le produit vectoriel de u par →
→
− v noté →
− u ∧→
− v ou →
− u ×→
− −
v est le vecteur de direction
orthogonale au plan engendré par →−u et →
−v tel que (→ u,→
− v ,→
− u ∧→
− −v ) soit une base directe
et sa norme soit égale à la mesure de l’aire du parallélogramme construit sur les deux
vecteurs.
k→
u ∧→
− v k = k→
− u k k→
− −v k | sin(θ) |
Propriétés
1. Le produit vectoriel est anticommutatif
→
u ∧→
− v = −→
− v ∧→
− −
u
2. ∀ k ∈ R ; →
u,→
− −
v ∈E
(k→
u) ∧→
− −v = k(→−u ∧→
−v)
→
− →
− →
− →
−
u ∧ (k v ) = k( u ∧ v )
3. ∀ →
u,→
− v ,→
− −w∈E
→
u ∧ (→
− v +→
− w) = →
− u ∧→
− v +→
− u ∧→
− −
w distributivité à gauche
(→
u +→
− v)∧→
− w = →
− u ∧→
− w +→
− v ∧→
− −
w distributivité à droite
4. ∀ →
−u,→−
v ∈E
→ →
− →− →−
u ∧ v = 0 ⇐⇒ →
− →
− u = 0 ou →
− v = 0 ou →
− u = k→
− −
v
5. L’application
∧: E × E −→ E
( u , v ) 7−→ u ∧ →
→
− →
− →
− −
v
est bilinéaire alternée sur E
6. Le produit vectoriel n’est pas associatif.
Expression du produit vectoriel à l’aide d’une base orthonormée
Dans une base orthonormée (→
e1 , →
− e2 , →
− e3 ), si →
− u = (x1 , x2 , x3 ) et →
− −
v = (y1 , y2 , y3 ) alors les
→
− →− →
− →
− →
−
composantes de u ∧ v dans la base ( e1 , e2 , e3 ) sont :
(x2 y3 − x3 y2 , x3 y1 − x1 y3 , x1 y2 − x2 y1 )
→
u ∧→
− −
v est donc égal au déterminant symbolique
→ →
− →−
−
e 1 e2 e3
x1 x2 x3
y1 y2 y3
3
1.2. CHAPITRE 1. RAPPELS MATHÉMATIQUES
→
u ∧ (→
− −v ∧→ −
w). on a :
→
u ∧ ( v ∧ w) = (→
− →
− →
− −u .→
−w)→
−v − (→
−u .→
−v )→
−
w
→
− →
− →
− →
− →
− →
− →
− →
− →
−
( u ∧ v ) ∧ w = ( u . w) v − ( v . w) u
Preuve (En exercice)
La division vectorielle
Soit →
u,→
− −v ∈ E, on veut résoudre l’équation
→
u ∧→
− x =→
− −
v (1.2)
→ 1 →
−
x = −→
− 2
u ∧→
− v + k→
− −
u ∀k ∈ R
u
Produit mixte
Définition
Le déterminant des vecteurs →
u,→
− −v ,→
−
w ∈ E dans une base orthonormée positive est indé-
pendant de la base. Ce déterminant est appelé produit mixte des vecteurs →
u,→
− v ,→
− −
w. On
le note (→u,→
− v ,→
− −
w).
On montre que (→−u,→−v ,→
w) = (→
− −u ∧→ v ).→
− w =→
− u .(→
− −v ∧→−
w)
Preuve (en exercice)
4
Chapitre 2
Théorème
Toute application antisymétrique de E dans E est linéaire. C’est donc un endomor-
phisme antisymétrique de E.
Démonstration
Soit φ antisymétrique, ∀ x, y ∈ E on a
5
2.1. CHAPITRE 2. TORSEURS : A. DÉFINITION - PROPRIÉTÉS
φ : En × En −→ R
(2.1)
(→
u,→
− v ) 7−→ φ(→
− u,→
− v)=→
− u .f(→
− −
v)
Définition
L’opérateur f est symétrique ( respectivement anti symétrique) si et seulement si
φ est symétrique ( respectivement anti symétrique).
Propriété
Toute application symétrique ou antisymétrique de En est linéaire.
Démonstration (On fait la démonstration pour f symétrique)
∀α, β ∈ R et → −u,→−v ,→
−
w ∈ En , comme f est symétrique on a :
(α→u + β→
− −v ).f(→
w) − →
− w.f(α→
− u + β→
− −
v) =0
⇐⇒ α→
u .f(→
− w) + β→
− v .f(→
− w) − →
− w.f(α→
− u + β→
− −
v) =0
→
− →
− →
− →
− →
− →
− →
−
⇐⇒ α w.f( u ) + β wf( v ) − w.f(α u + β v ) =0
⇐⇒ →
w.[αf(→
− −u ) + βf(→−v ) − f(α→
u + β→
− −
v )] =0
f(α→
u + β→
− v ) = αf(→
− u ) + βf(→
− −
v ) f est linéaire.
6
2.2. CHAPITRE 2. TORSEURS : A. DÉFINITION - PROPRIÉTÉS
Définition
→
−
Un champ F est équiprojectif si et seulement si
−→ →− →
−
∀ P, Q ∈ E n PQ.[ F (Q) − F (P)] = 0
Proposition
Tout champ antisymétrique est équiprojectif et réciproquement
Preuve
→
−
Soit F un champ antisymétrique, ∀ P, Q ∈ E n
→
− →
− −→
F (Q) − F (P) = L(AP) (2.2)
−→
En faisant le produit scalaire de (2.2) par AP, on a
−→ → − →
− −→ −→ −→ −→
AP.[ F (Q) − F (P)] = PQ.L(PQ) = L(PQ).PQ = 0 puisque L est antisymétrique.
→
−
F est donc équiprojectif.
→
− →
−
Récriproquement soit F un champ équiprojectif, montrons que F est antisymétrique
c’est à dire il existe un point A ∈ E n et une application antisymétrique L tels que
→
− →
− −−→
∀ M ∈ E n F (M) = F (A) + L(AM).
→
− −→ →− →
−
F équiprojectif ⇐⇒ ∀ P, Q ∈ E n PQ.[ F (Q) − F (P)] = 0
−−→ −→ → − →
− →
− →
−
⇐⇒ ∀ P, Q ∈ E n (AQ − AP).[ F (Q) − F (A) + F (A) − F (P)] = 0
−−→ →− →
− −→ → − →
− −−→ →− →−
⇐⇒ ∀ P, Q ∈ E n AQ.[ F (Q)− F (A)]− AP.[ F (Q)− F (A)+ AQ.[ F (A)− F (P)]−
−→ → − →
−
AP.[ F (A) − F (P)] = 0
−→ → − →
− −−→ →− →
−
⇐⇒ ∀ P, Q ∈ E n − AP.[ F (Q) − F (A)] − AQ.[ F (P) − F (A)] = 0
−−→ →
−
désignons par L l’application de En qui à tout vecteur AM associe le vecteur F (M) −
→
− −−→ →
− →
−
F (A) i.e L(AM) = F (M) − F (A) ∀M
−→ −→ −−→ −−→
De la dernière égalité, on déduit que ∀ P, Q ∈ E n AP.L(AP) = −AQ.L(AQ)
→− →
− −−→
Donc L est antisymétrique et ∀ M ∈ E n F (M) = F (A) + L(AM)
CQFD
7
2.3. CHAPITRE 2. TORSEURS : A. DÉFINITION - PROPRIÉTÉS
−→ →
− −→ −→ →
−
L’application de E définie par L(AP) = R ∧ AP ∀ AP i.e L = R ∧ est antisymé-
→
− →
−
trique, donc si F est définie par l’équation (2.3), F est antisymétrique.
Réciproquement montrons que toute application antisymt́rique de E est de la forme
→
−
L = R ∧.
Soit M(L) la matrice de L dans une base orthonormée positive (→ e 1, →
− e 2, →
− −
e 3 ) de E
a11 a12 a13
M(L) = a21 a22 a23
a31 a32 a33
2.3 Torseurs
On appelle torseur d’un espace euclidien orienté E de dimension 3, tout champ équi-
projectif de E.
Il en résulte des résultats établis pour les champs antisymétriques que si T est un
→
− −→ →
− →− −→
torseur, il existe un vecteur unique R tel que ∀ P, Q ∈ E M(Q) = M(P) + R ∧ PQ.
−→ →
−
Les deux vecteurs M(P) et R sont les éléments de réductions du torseur au point P.
→
−
Le vecteur R est la résultante générale du torseur et est indépendant de P.
−→
Le vecteur M(P) est le moment résultant en P.
8
2.3. CHAPITRE 2. TORSEURS : A. DÉFINITION - PROPRIÉTÉS
Le torseur nul est le torseur dont le vecteur est nul et dont le moment résultant est
nul en tout point de E (il suffit pour cela qu’il existe un point en lequel il est nul).
Exemples de torseurs
−→
? Le vecteur lié (A, →
u ) passe par le point P si et seulement si les vecteurs →
− −
u et AP
sont colinéaires.
? Pour que le moment d’un vecteur lié en un point P soit nul, il faut et il suffit que
ce vecteur lié passe par P.
Définition
Le torseur associé au vecteur lié (A, →
u ) est le torseur de vecteur →
− −
u (résultante générale)
et de moment nul en A.
→
−
Torseurs associés à un champ continu Φ
Soit D un domaine de l’espace tel que qu’en tout point M sont définis
— Une mesure µ : M 7−→ µ(M)
→
− →
−
— Un champ Φ : M 7−→ Φ(M)
→
−
Si l’on considère Φ comme la densité vectorielle d’un champ par rapport à la mesure
→
−
µ, c’est à dire qu’au voisinage de M on définit la quantité Φ(M)dµ(M) par un procédé
que justifie une loi physique.
→
−
Les éléments de réduction
Z du torseur associé au champ continu Φ sont
→
− →
−
le vecteur : R = Φ(M)dµ(M)
D
9
2.3. CHAPITRE 2. TORSEURS : A. DÉFINITION - PROPRIÉTÉS
Z
→
− −−→ →−
le moment résultant au point P : M(P) = PM ∧ Φ(M)dµ(M)
D
En mécanique dµ(M) sera l’une des mesures élémentaires suivantes :
10
Chapitre 3
Un torseur est un glisseur si et seulement si, il existe un vecteur lié dont il est le torseur
associé.
Pour qu’un torseur soit un glisseur, il faut et il suffit qu’il existe un point en lequel son
moment soit nul.
→
−
Si un torseur de vecteur R , a un moment nul en A, ce torseur est le glisseur associé au
→
−
vecteur lié (A, R ).
Proposition
→
− →
−
Soient un point P et deux vecteurs perpendiculaires → u , M avec →
− −u 6= 0 , il existe
→
−
un unique glisseur G ayant → −
u pour vecteur et M pour moment résultant en P : c’est le
→
−u
glisseur dont l’axe est le vecteur directeur →− .
kuk
Preuve
→
−
Soit P ∈ E, → u ∈ E, →
− −u 6= 0 , on veut montrer qu’il existe un point A tel que le torseur
→
−
de moment résultant M en P soit le glisseur associé au vecteur lié (A, → −
u ). On résout
l’équation :
→ − −→
−
M=→ u ∧ AP (3.1)
→−
− →−
— Si M.→ u 6= 0 l’équation (3.1) n’a pas de solution
→−
− →−
— Si M.→ u = 0 , l’ensemble des solutions de l’équation (3.1) est défini par
→
− −→
−→ u ∧M
AP = − → + α→
−
u α∈R
k−
u k2
.
→
− −→
−→ u ∧M
Soit H tel que HP = − → , le point A appartient à la droite ∆ passant par H,
k−
u k2
de vecteur directeur →
−
u.
11
CHAPITRE 3. TORSEURS : B. DÉCOMPOSITION D’UN TORSEUR
→
−
−−→ → −
u ∧M →
− →
−
Soit alors H tel que HP0 = → − , ∀ P ∈ D(H, u ) on a τ(P) = M
k u k2
→−
Le torseur τ associé au vecteur lié (P0 , →
−
u ) vérifie τ(P) = 0 .
Le point P ∈ E étant donné, il suffit de choisir P0 dans le plan Π perpendiculaire à la droite
→
− →
−
→
− −−→ u ∧M
D passant par P de vecteur directeur u tel que si {H} = Π ∩ D on ait HP0 = →
k−
u k2
→
−
alors τ est le glisseur de vecteur →
−
u et de moment M en P son support est la droite passant
→
−
par P0 , de vecteur directeur u .
Corollaire
Les glisseurs de E sont tous les torseurs τ tels que ∀ P ∈ E
→
− −−→
τ(P) = R ∧ P0 P (3.2)
→
−
où P0 est un point fixe quelconque de E et R un vecteur fixe quelconque de E.
Remarques
→
− →
−
Le torseur τ défini par l’équation (3.2) est nul si et seulement si R = 0 , les points
qui vérifient (3.2) sont des points du support de τ.
Remarque
Le seul torseur qui est à la fois un couple et un glisseur est le torseur nul.
Définition
Un torseur est élémentaire si et seulement si son invariant scalaire est nul.
Théorème
→
−
Soit T un torseur non constant sur E, de vecteur R . Alors l’ensemble des points P tels
→
− −→ →
−
que R et M(P) soient colinéaires est une droite affine de E, de vecteur R .
Cette droite est appelée l’axe central du torseur.
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CHAPITRE 3. TORSEURS : B. DÉCOMPOSITION D’UN TORSEUR
Démonstration
→
− →
− →
− −→
Soit O un point quelconque de E, ∀ P ∈ E on a M(P) = M(O) + R ∧ OP
→
− − → →− →
− →
−
Les points P cherchés sont ceux qui vérifient R ∧ M(P) = 0 ( R 6= 0 ) c’est à dire
→
− →
− →
− −→ →
− → →
− − →− →
− −→
R ∧ (M(O) + R ∧ OP) = 0 = R ∧ M(O) + R ∧ ( R ∧ OP) (3.3)
→
− →
− −→ →
− −→ → − − −→
→
R ∧ ( R ∧ OP) = ( R .OP) R − k R k2 OP
→
− − →
−→ R ∧ M(O) →
− −→ →
− →
− →
− −→
Si OP = →
− 2 alors l’équation (3.5) devient ( R .OP) ∧ R = 0 d’où R .OP =
kRk
→
− − →
−−→ R ∧ M(O)
0. Le point P0 tel que OP0 = →
− appartient donc à l’axe central. On a donc
k R k2
→
− −→ →
− −−→ →
− →
− →
− →
− −→ →
−
R ∧ (M(O) + R ∧ OP0 ) = 0 et R ∧ (M(O) + R ∧ OP) = 0 . Par soustraction, on
→
− →
− −−→ →
− −−→ → − →
− −−→
obtient R ∧ ( R ∧ P0 P) or R ∧ P0 P⊥ R donc R ∧ P0 P. L’ensemble des points P est donc
→
−
la droite affine D(P0 , R ).
Théorème
Un torseur T est élémentaire si et seulement si c’est un glisseur ou un couple.
Démonstration
→
− − →
Soit T un torseur élémentaire alors R .M(P) = 0 P ∈ E
→
− →
−
a) Si R = 0 alors T est un couple.
→
− →
− →
− →
−
b) Si R 6= 0 alors T a un axe central ∆. Soit A ∈ ∆ on a M(A) = α R α ∈ R. Or
→
− − → →
− −→ →
−
R .M(A) = α R 2 = 0 d’où α = 0. Il existe donc A tel que M(A) = 0 :
→
−
T est un glisseur d’axe D(A, R ).
→
− − →
Récriproquement si T est un glisseur ou un couple alors R .M(A) = 0 ∀ P ∈ E.
→
− →
− → − →
−
— R = 0 , C et G sont colinéaires ∀ A
→
− →
−
— R 6= 0
−→ →
−
Soient M(O) et M(P) les moments résultants en un point fixe O et en A. On
→
− →
−
les décompose sur l’axe parallèle à R et dans le plan perpendiculaire à R . On a
−→ →
− − → →
− →− − →
M(O) = I + M⊥ (O), M(A) = I + M⊥ (A)
→
− →
− −→
I l’invariant vectoriel est la projection sur la direction de R donc M(A) est
→
− − → →
−
colinéaire à R si et seulement si M⊥ (A) = 0
−→ −→ −−→ → −
Or M⊥ (A) = M⊥ (O) + AO ∧ R d’où
−→ −−→ → −
M⊥ (O) = OA ∧ R (3.4)
→
− − →⊥ →
− →
− →
−
R .M (O) = 0 et R 6= 0 l’équation (3.4) est l’axe de G d’où son existence et son
unicité.
13
CHAPITRE 3. TORSEURS : B. DÉCOMPOSITION D’UN TORSEUR
Démonstration
Soit
θ : E −→ R
→
− − → →− − →
P 7−→ R 1 .M2 (P) + R 2 .M1 (P)
On montre que θ(P) = θ(Q) ∀ P, Q ∈ E
→
− − → →
− −→ → − − → →
− −→
θ(P) = R 1 .[M2 (Q) + R 2 ∧ QP] + R 2 .[M1 (Q) + R 1 ∧ QP]
→
− − → →
− − → →
− → − −→ →− → − −→
= R 1 .M2 (Q) + R 2 .M1 (Q) + R 1 .( R 2 ∧ QP) + R 2 .( R 1 ∧ QP)
→
− − → →
− − →
= R 1 .M2 (Q) + R 2 .M1 (Q)
= θ(Q)
Remarque
Soit T (E) l’espace vectoriel des torseurs, l’application
C : T (E) × T (E) −→ R
(T1 , T2 ) 7−→ C(T1 , T2 )
14
Chapitre 4
Cinématique : A. Rappels et
principes généraux
4.1 Rappels
4.1.1 Notions de courbe
Arc paramétré
Définition
On appelle arc paramétré toute application continue : t 7−→ f(t) d’un intervalle I ∈ R
dans V un espace affine réel de dimension finie. On note l’arc paramétré (I, f) et on dit
que f est une paramétrisation de l’arc.
L’ensemble f(I) ⊂ V se nomme support de l’arc.
Définition
Deux arcs paramt́rés (I, f) et (J, g) sont dits équivalents, et l’on note (I, f) ≡ (J, g), s’il
existe un homéomorphisme φ de I sur J tel que f = g ◦ φ.
Un homéomorphisme est une bijection bicontinue ( qui est strictement monotone)
Définition
Deux arcs paramétrés (I, f) ≡ (J, g) sont dits de même sens si l’homéomorphisme
φ : I 7−→ J est strictement croissante.
Les relations (I, f) et (J, g) sont équivalents et (I, f) ≡ (J, g) ont même sens sont des
relations d’équivalence.
Une classe d’équivalence de ≡ est appelée arc géométrique.
La seconde relation permet de classer les éléments d’un arc géométrique en arcs directs et
arcs indirects. On dit alors qu’on a orienté l’arc géométrique.
Arc rectifiables
Soit (I, f) un arc paramétré, soit S l’ensemble des subdivisions a = t0 < t1 < · · · < tn−1 <
tn = b de I.
A chaque subdivision d, on associe la ligne polygonale dont les sommets successifs sont
f(t0 ), f(t1 ), . . . , f(tn ).
15
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE : A. RAPPELS ET PRINCIPES
4.1. GÉNÉRAUX
1. Un arc paramétré (I, f) est dit rectifiable si l’ensemble des longueurs des lignes
polynomiales inscrites dans l’arc est majoré.
2. On appelle longueur d’un arc rectifible (I, f) la borne supérieure de l’ensemble
majoré des longueurs des lignes polynomiales inscrites.
Cette longueur est noté :
Zb
0
L[a, b] = supd∈S l(d) = kf (t)kdt
a
Abscisse curviligne
Soit (I, f) un arc rectifiable de classe C 1 sur I = [a, b]. On suppose que la représenta-
tion (I, f) est directe et on fixe un point particulier (t0 , f(t0 )) qu’on appelle origine.
Définition
Relativement à l’origine t0 , on appelle abscisse curvilgne l’application s de I dans R définie
par :
t ≥ t0 =⇒ s(t) = L[t0 , t]
t ≤ t0 =⇒ s(t) = −L[t0 , t]
Courbure
On appelle demi-tangente positive en un point t d’un arc régulier direct (I, f) la demi-
droite définie par f(t) + D+
f 0 (t) .
Un arc (I, f) de classe C k ≥ 1 est régulier si ∀ t ∈ I f 0 (t) 6= 0.
k
0 (t)
Le vecteur unitaire de la demi-tangente positive est T = kff 0 (t)k où s est l’abscisse curviligne.
Définition
Soit un arc régulier (I, f) avec f ∈ C 2 . En tout point t ∈ I où f 0 et f 00 ne sont pas
colinéaires, ces deux vecteurs définissent un plan qui est indépendant de la représentation
paramétrique choisie. Ce plan s’appelle plan osculateur à l’arc au point m = f(t).
16
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE : A. RAPPELS ET PRINCIPES
4.1. GÉNÉRAUX
Définition
remarque
Pour une droite, la courbure est nulle en tout point.
Repère de Frenet
Définition
On appelle binormale en un point d’une courbe gauche la droite perpendiculaire en ce
point au plan osculateur.
On désigne par B le vecteur unitaire de la binormale tel que le repère (m, T, N, B) soit
direct dans l’espace euclidien orienté, en d’autres termes B = T ∧ N
Le repère (m, T, N, B) se nomme repère de Frenet au point m de l’arc.
Formules de Frenet
17
CHAPITRE 4. CINÉMATIQUE : A. RAPPELS ET PRINCIPES
4.1. GÉNÉRAUX
dB N
pour tout s ∈ J un réel τ(s) tel =
ds τ
On a N = B ∧ T d’où :
dN dB dT
= ∧T +B∧
ds ds ds
N N
= ∧T +B∧
τ ρ
T B
= − −
ρ τ
Vitesse scalaire
On est dans le cas où le mouvement est donné par :
a) la trajectoire, de représentation normale (J, g) régulière de classe C 1
b) la loi de mouvement s = s(t) de I dans J supposé de classe C 1
On suppose que g et s sont continûment dérivables et g ne s’annule pas sur J.
→
− dg ds ds →
−
Puisque que f = g ◦ s, le vecteur V = . = T.
ds dt dt
→
− ds
T désigne le vecteur unitaire tangent à (J, g) au point s. Le scalaire est appelé vitesse
dt
ds →
−
scalaire et est noté v = . On a évidemment |v| = k V k
dt
Hodographe du mouvement
Définition
Soit p une particule mobile par rapport à un repère R, dont la trajectoire est représenté
par (I, J) supposé de classe C 1 . On fixe un point O dans R3 . On appelle hodographe de
pôle O, du mouvement de p, la trajectoire du point M défini par
−−→ df → −
OM = = V
dt
Il est immédiat que si on fixe un autre point O’ de R3 , l’hodographe de pôle O’ se déduit
−−→
du précédent par la translation de vecteur OO’
Accélération
Soit P le mouvement d’une particule p par rapport à un repère R, P de classe C 2 , on
→
−
dV d2 P
appelle accélération de la particule p relativement à R à l’instant t le vecteur = 2
dt dt
18
Chapitre 5
Cinématique : B. Formules
cinématiques et mouvements
particuliers
φ : I ∈ R −→ Rn
t 7−→ (q1 (t), . . . , qn (t))
f: Rn −→ En
(q (t), . . . , q (t)) 7−→ P(q (t), . . . , qn (t))
1 n 1
Coordonnées curvilignes
Soit P la position de la particule p à un instant t, les coordonnées de P dans le repère
−→
R sont les composantes du vecteur OP dans la base (→ −e i )1≤i≤n :
i R −→ P n i→
−
P(x )1≤i≤n ⇐⇒ OP = i=1 x e i
On appelle ligne coordonnée Ci l’ensemble des points P ∈ E n défini par xj = xj0 =
constante ∀ j, j 6= i
Lorsque xi dépend de paramètres qi , c’est à dire xi = xi (q1 , . . . , qn ), on l’appelle encore
ligne coordonnée Ci la courbe définie par qj = qj0 = constante ∀ j, j 6= i. Cette courbe
n’est pas en général une droite c’est porquoi les qi qui permettent de repérer P sont ap-
pelés coordonnées curvilignes de P.
Théorème −
→
Si f : Rn −→ E n est un difféomorphisme de classe C 1 en P, P, ∂q ∂P
i est un
i=1,...,n
repère de E n appelé repère local ou repère naturel associé en P au système de coordonnées
curvilignes qi .
19
CHAPITRE 5. CINÉMATIQUE : B. FORMULES CINÉMATIQUES ET
5.1. MOUVEMENTS PARTICULIERS
Preuve
→
−
∂P
Si f est un difféomorphisme local en P, le jacobien de f en P est non nul d’où ( ∂qi )i=1,...,n
→
−
∂P
sont linéairement indépendants. Les vecteurs tangents ∂q i sont des tangentes aux lignes
coordonnées Ci .
Calcul de la vitesse dans un repère local
−→ →
−
On a OP = f(q1 , . . . , qn ) = P
→
−
→
− dP →
−
∂ P ∂q1
→
−
∂ P ∂qn
Pn ∂→ −
P ∂qi
Pn i ∂→ −
P
V = = ∂q 1 ∂t + · · · + ∂qn ∂t = i=1 ∂qi ∂t = i=1 q̇ ∂qi
dt
Formules cinématiques de Lagrange
→
−
→
− dV
Γ =
dt
→
− →
−
On va calculer les composantes de Γ sur la base locale ∂∂qMi )i=1,...,n .
X n →
−
→
− i∂ P
L’écriture V = q̇ i
montre que overrightarrowV est une fonction de 2n variables
i=1
∂q
(qi , q̇i ). On suppose que ces variables sont indépendantes. Alors
X n →−! →
−
∂ → − ∂ j P
∂ ∂P
(V ) = q̇ =
∂q̇i ∂q̇i i=j ∂qj ∂q̇i
→
−
→
− ∂P ∂ 1→−2
V. j = V
∂q ∂q̇i 2
On a donc →
−
i →
− ∂P ∂ 1→
−2
q̇ = V . j = V (5.1)
∂q ∂q̇i 2
On a
→
− →
− → − −!
→ −!
→
→
− ∂P V ∂P d →− ∂P →− d ∂P
Γ. i = . i = V. i − V.
∂q dt ∂q dt ∂q dt ∂qi
→
− ! n →− n − !
→
d ∂P X ∂2 P j X ∂ ∂P j
or = q̇ = q̇
dt ∂qi j=1
∂qj ∂qi j=1
∂qi ∂qj
Xn − !
→ →
−
∂ ∂P j ∂V
. = q̇ =
∂qi j=1 ∂qj ∂qi
On a donc →
−
→
− ∂P d ∂ 1→
−2 ∂ 1→
−2
Γ. i = V − i V (5.2)
∂q dt ∂q̇i 2 ∂q 2
Les formules (5.1) et (5.2) sont les formules cinématiques de Lagranges.
20
CHAPITRE 5. CINÉMATIQUE : B. FORMULES CINÉMATIQUES ET
5.1. MOUVEMENTS PARTICULIERS
e3
P
x j
O e2
theta
x
H
e1
Coordonnées cartésiennes
Il résulte des définitions que (les paramètres sont des fonctions de x, y, z)
→
−
V (P) = ẋ→ −e 1 + ẏ→
e 2 + ż→
− −
e3
→
− →
− →
− →
−
Γ (P) = ẍ e + ÿ e + z̈ e
1 2 3
Coordonnées cylindriques
Les paramètres sont l’angle polaire θ, le rayon r et la côte z
−→ −−→ −→ →−
OP = OH + HP = r i + z→ −
e3
→
− →
− →
− →
−
En passant par les composantes dans (→
e 1, →
− e 2, →
− −
e 3 ) on obtient di
dθ
= j dj
dθ
= − i [1pt]
On a alors
−→
→
− dOP
V (P) =
dt →
−
→
− di
= ṙ i + r + ż→
−
e3
dt
→
− dθ →
−
= ṙ i + r j + ż→−
e3
→
− dt
→
−
= ṙ i + rθ̇ j + ż→
−e 3
−→
→
− d2 OP
Γ (P) =
→
−dt2
dV
=
dt →
− →
−
→
− i →
− →
− j
= r̈ i + ṙ + ṙθ̇ j + rθ̈ j + rθ̇ + z̈→ −
e3
dt→ − →
− dt
= (r̈ − rθ̇2 ) i + (2ṙθ̇ + rθ̈) j + z̈→
−
e3
Coordonnées polaires
21
CHAPITRE 5. CINÉMATIQUE : B. FORMULES CINÉMATIQUES ET
5.1. MOUVEMENTS PARTICULIERS
→
− →
− →
−
Γ (P) = (r̈ − rθ̇2 ) i + (2ṙθ̇ + rθ̈) j
σ̇ = 21 r2 θ̇ est par définition la vitesse aréolaire du mouvement plan relativement à O.
Formules de Frenet
n
u
O
(C) trajectoire de la particule p
O ∈ (C) origine, (C) orientée
−→
s(t) = OP(t) abscisse curviligne de P
→
−
La base de Frenet est (→ u,→
− n, b = →
− u ∧→
− −
n)
→
−
u : vecteur unitaire de la tangente orientée
→
−
n : vecteur unitaire de la normale principale
→
−
b :vecteur unitaire de la binormale
−→
→
− dOP d→−
u →
−
n
On sait que : u = , =
ds ds R
R > 0, R1 courbure de (C) au point P
−→ −→
→
− dOP dOP ds ds
V (P) = = . ,v= vitesse scalaire du point P sur la trajectoire (C).
dt ds dt dt
→
−
V (P) = v→ −
u
→
− dv →
− d→−
u →
− d→
−u ds
Γ (P) = u +v = v̇ u + v
dt dt dt dt
→
− v2 →
−
= v̇ u + n
R
dv v2
Par définition les scalaires v̇ = et sont respectivement appelés accélération tan-
dt R
gentielle et accélération normale.
|v| est la vitesse numérique de la particule p au point P.
Définition
La particule p est animé d’un mouvement :
22
CHAPITRE 5. CINÉMATIQUE : B. FORMULES CINÉMATIQUES ET
5.1. MOUVEMENTS PARTICULIERS
Propriété caractéristique
d d d 1 d 2 1 d →− 2 →
− →
−
Le signe de |v| est le signe de |v| |v|. Or |v| |v| = |v| = V = V.Γ
dt dt dt 2 dt 2 dt
Par suite
→
− → −
— mouvement uniforme ⇐⇒ ∀ t ∈ I V ⊥ Γ
→
− →− →
− →−
— mouvement acéléré ⇐⇒ ∀ t ∈ I V . Γ > 0 ⇐⇒ mes( V , Γ ) ∈]0, π2 [
→
− → −
( V , Γ ) angle géométrique aigu
→
− →
− →
− →−
— mouvement retardé ⇐⇒ ∀ t ∈ I V . Γ < 0 ⇐⇒ mes( V , Γ ) ∈] π2 , π[
→
− → −
( V , Γ ) angle géométrique obtus
Propriété
→
−
V (P) = f(t)→− u où est un vecteur indépendant du temps dans le repère R
Par intégration on a si P0 = P(t0 ), F une primitive de f
P(t) − P(t0 ) = [F(t) − F(t0 )] →
−
u
La droite (P0 , →
−
u ) est le support de la trajectoire du mouvement.
Mouvements circulaires
Un mouvement est circulaire si et seulement sa trajectoire est portée par un cercle.
→
−
Sur un cercle orienté de centre O et de rayon R, on définit l’angle m polaire θ = (→
−
e 1, i )
→
− →
− −→ →
−
avec i = OPOP
et OP = R on a : OP = R i
→
− →− →
− →
− →
−− →
−
V = R ddti = R dθ di
dt dθ
= Rθ̇ j (Frenet →u = j →
− n =−i)
→
− →
− →
−
Γ = −Rθ˙2 i + Rθ̈ j
→
− → −
Un mouvement est circulaire uniforme si θ̇ est constante : θ̇ = ω ( V . Γ = 0 )
Mouvements hélicoı̈daux
Un mouvement est hélicoı̈dal si et seulement si sa trajectoire est portée par une hélice
circulaire.
Les équations paramétriques réduites d’une hélice circulaire dans un repère convenablem
23
CHAPITRE 5. CINÉMATIQUE : B. FORMULES CINÉMATIQUES ET
5.1. MOUVEMENTS PARTICULIERS
e3
j
K
O e2
th p
H
A
i
e1
2
ds
= ẋ2 + ẏ2 + ż2 = (R2 + p2 )θ̇2
dt
ds p 2 dθ p
v= = R + p2 =⇒ ds = R2 + p2 dθ
dt dt
→
−
u est le vecteur unitaire de la tangente orientée. On a
−→ −→ −→ −→ −→
dOP dOP ds dOP 1 dOP 1 dOP
= ⇐⇒ = ds =
dt ds dt ds dt
dt v dt
on a
−→ −−→ −→ →− →
−
OP = OH + HP = R i + pθ k d’où
−→ →
−
dOP d i dθ dθ →
− →
− →
−
=R +p k = θ̇(R j + p k )
dt dθ dt dt →
− →−
p →
− R j + p k
comme v = θ̇ R2 + p2 on en déduit que u = p
R2 + p2
On a donc
→
− →
− →
−
V (P) = v→−
u = θ̇(R j + p k )
24
CHAPITRE 5. CINÉMATIQUE : B. FORMULES CINÉMATIQUES ET
5.1. MOUVEMENTS PARTICULIERS
→
− →
− →
− →
−
Γ (P) = −Rθ̇2 i + Rθ̈ j + pθ̈ k
Pour un mouvement hélicoı̈dal uniforme θ̇ = ω est constante.
Propriété
d h−→ → − i −→ → −
On calcule OP ∧ V (P) = OP ∧ Γ (P) donc si P est animé d’un mouvement
dt
d h−→ → − i →
− →
− −→ → −
à accélération centrale alors OP ∧ V (P) = 0 c’est à dire C = OP ∧ V (P) est
dt →
−
unvecteur constant. Donc ∀ t, le point P reste contenu dans le plan perpendiculaire à C
passant par O. La trajectoire de P est donc plane.
e1
j
P
th
e1
→
− → −
Dans ce plan fixé, on détermine la position de P par rapport au repère (O, i , j ) par
ses coordonnées polaires r et θ.
−→ → − →
− →
− →
−
On a alors OP ∧ V (P) = r i ∧ (rθ̇ j ) = r2 θ̇ k = cte
−→
dA = 21 rdθ ∗ r = 12 r2 dθ : aire balayée par le rayon vecteur OP entre les instants t et
t + dt.
σ̇ = dA
dt
= 12 r2 θ̇ est la vitesse de balayage (A = σ̇(t − t0 ) = σ̇∆t)
σ̇ est une constante donc l’aire balayée est proportionnelle au temps de balayage.
25
CHAPITRE 5. CINÉMATIQUE : B. FORMULES CINÉMATIQUES ET
5.1. MOUVEMENTS PARTICULIERS
Formule de Binet
On considère le mouvement d’un point P à accélération centrale de centre O en coor-
données polaires (r, θ).
dans le cas général on a :
→
− →
− →
−
Γ (P) = (r̈ − rθ̇) i + (2ṙθ̇ + rθ̈) j
→
− 1 d 2 → −
= (r̈ − rθ̇) i + r θ̇ j
r dt
Ce qui donne pour un mouvement à accélération centrale le système différentiel :
(1) r̈ − rθ̇ = γ
(2) r2 θ̇ = C
γ est une fonction du temps, C est une constante. Lorsque γ ne dépend pas explicite-
−→ →
−
ment du temps on obtient la formule de Binet : OP = f(θ) i
df
1 du
On pose u = et = − dθ2
−→ f dθ f→
−
dOP df → − di df →
− →
−
On a = θ̇ i + fθ̇ = θ̇ i +f j
dt dt dθ dt
C
de la loi des aires, on tire θ̇ = 2 d’où
f
−→
dOP C df → − →
− du →− →
−
= 2 i +f j =C − i +u j
dt f dθ dθ
→
− d2 u → −
et Γ = −C2 u2 u + 2
i
dθ
26
Chapitre 6
Conséquence
Le mouvement de R1 par rapport à R0 est entièrement déterminé dès qu’on connait le
mouvement de O1 par rapport à R0 et les indicatrices relatives à O1 des trois fonctions
→
−
vectorielles f i i = 1, 2, 3.
27
CHAPITRE 6. CINÉMATIQUE : C. COMPOSITION DES
6.1. MOUVEMENTS
3 3
!
X →
− d(1) X → − d(1) −−→ →
−
ẏi f i = yi f i = O1 P (car f i est indépendant du temps pour l’obser-
i=1
dt i=1 dt
vateur de R1 )
X3
→
− →
−
ẏi f i = V (1) (P) vecteur vitesse relative du point P
i=1
3 →
− " 3
#
→
− (0) X dfi d(0) −−→ X → −
V (O1 ) + yi = OO1 + ẏi f i
dt dt
i=1 i=1 yi =cte
(0) h i
d −−→ −−→
. = OO1 + O1 P
dt yi =cte
(0) h i
d −→
. = OP
dt P immobile dans R1
On la note
→
−
. = V (0) (Pt1 ) vecteur vitesse d’entrainement du point P à l’ins-
tant t dans le mouvement de R1 /R0
On a donc
→
− (0) →
− →
−
V (P) = V (1) (P) + V (0) (Pt1 )
Cette formule traduit le théorème de composition des vitesses et exprime que l’on compose
ou superpose deux mouvements :
— un mouvement relatif : P mobile par rapport à R1 où R1 est supposé immobile
dans R0
— un mouvement d’entraiment : P immobilisé dans R1 et est entrainé par le mouve-
ment de R1 par rapport à R0
28
CHAPITRE 6. CINÉMATIQUE : C. COMPOSITION DES
6.1. MOUVEMENTS
d(0) →
− →
−
fi=→ −
ω ∧ f i i = 1, 2, 3
dt
→
−
Pour traduire le fait que le vecteur →−
ω apparaı̂t dans le calcul des dérivées des f i de R1
par l’observateur de R0 on note
→
ω =→
− −
ω 01
Conséquences
3
d(0) →
− − X →
d(1) → →
−
L = L + yi −
ω 01 ∧ f i
dt dt i=1
3
X →
d(1) →
− → −
. = L +−
ω 01 ∧ yi f i
dt i=1
d(0) →
− d(1) →
− → →−
L = L +−
ω 01 ∧ L
dt dt
de même on a :
→
−0 1 →
− −−→
V (Pt ) = V (O1 ) + →
−
ω 01 ∧ O1 P
29
CHAPITRE 6. CINÉMATIQUE : C. COMPOSITION DES
6.2. MOUVEMENTS
X→ n
→
− (0) →
− − (i−1) 1
V (P) = V (n) (P) + V (Pt )
i=1
30
CHAPITRE 6. CINÉMATIQUE : C. COMPOSITION DES
6.3. MOUVEMENTS
Angles d’Euler
R0 (O, →
e1 , →
− e2 , →
− −
e3 )ψ
R2 (O, →
n,→
− −v ,→−
e 3 )θ
→
− →
− →
−
R3 (O, n , w, f3 )φ
→
− → − → −
R1 (O, f1 , f2 , f3 )
31
CHAPITRE 6. CINÉMATIQUE : C. COMPOSITION DES
6.4. MOUVEMENTS
v f3 f2
e2 e3 w
e3 n f3
psi phi
thet
w
n f1
e1 v n
→
−
Or →
ω 2 = ψ̇→
− e 3, →
− − = θ̇→
n, →
− −
(0) (2) (3)
ω3 ω 1 = φ̇ f 3 donc
→ →
−
ω 1 = ψ̇→
− e 3 + θ̇→
− −
(0)
n + φ̇ f 3
Définition
→
− (0)
ω 1 est appelé vecteur rotation à l’instant ou rotation instantanée du mouvement de
R1 par rapport à R0 .
32
CHAPITRE 6. CINÉMATIQUE : C. COMPOSITION DES
6.4. MOUVEMENTS
33
Chapitre 7
7.1.1 Définition
Un mouvement de (S) relativement à R0 est plan sur plan si un plan P lié à (S)
coı̈ncide à tout instant avec un plan P0 lié à R0 .
Théorème
Dans un mouvement plan sur plan, la rotation instantanée est normale au plan ou est
nulle.
Preuve
→
− → −
On peut choisir R0 et R1 tels que (A, →
e1 , →
− −
e2 ) soit un repère de P0 et (B, f1 , f2 ) soit un
→
−
repère de P. Alors →
−
e3 = f3 .
→
− →
− →
− →
−
On a donc ddtf3 = →
ω 1 ∧ f3 = 0 d’où →
− −
(0) (0)
ω 1 colinéaire à f3 ou nulle.
34
CHAPITRE 7. CINÉMATIQUE : D. MOUVEMENT PLAN SUR PLAN
7.1. ET CINÉMATIQUE DU CONTACT
Soit {C} = ∆ ∩ P
C est appelé centre instantané de rotation du mouvement plan sur plan de (S) par
rapport à R0 .
→
− →−
C est défini par C ∈ P, V (0) (C1t ) = 0
→
− (0) −→ → −
V (B) + →
− (0)
(1) C ∈ P ω 1 ∧ BC = 0
Détermination analytique
→
− −→
Le mouvement P/P0 est déterminé par les fonctions (→ −e 1 , f 1 ) = α(t) AB = →
−
a (t)
que l’on suppose de classe C 1 sur un intervalle I ⊂ R.
−→ →
− →
−
Soient x , y les coordonnées de C dans R1 . On a BC = x f 1 + y f 2
→
− →
− → − → −
Soient u , v les coordonnées de V (0) (B) dans la base ( f 1 , f 2 , f 3 ) on a
→
− (0) →
− →
−
V (B) = u f 1 + v f 2
(1) est équivalent à
u − y dα = 0
y= u
(1) est équivalent à dt ⇐⇒ α̇v
dα x=−
v+u =0
dt α̇
Propriété
A tout instant où le torseur des vitesses est un glisseur, la normale à la trajectoire de tout
point lié au plan mobile P passe par le centre instantané de rotation.
Définition
C
V0
C0
Proposition
Dans un mouvement plan sur plan la roulante roule sans glisser sur la base
Preuve
Soit t l’instant où la roulante et la base ont un point commun, alors à la date t elles ont
35
CHAPITRE 7. CINÉMATIQUE : D. MOUVEMENT PLAN SUR PLAN
7.1. ET CINÉMATIQUE DU CONTACT
→
− (0) −−→
ω 1 .BM
En posant λ = → on obtient
k−
(0)
ω k2 1
→
−
−−→ →− (0)
ω 1 ∧ V (0) (B)
+ λ→
− (0)
BM = →
− (0) 2
ω1 (7.1)
kω1 k
36
CHAPITRE 7. CINÉMATIQUE : D. MOUVEMENT PLAN SUR PLAN
7.1. ET CINÉMATIQUE DU CONTACT
37
CHAPITRE 7. CINÉMATIQUE : D. MOUVEMENT PLAN SUR PLAN
7.2. ET CINÉMATIQUE DU CONTACT
Lorsque t dans l’intervalle I, on obtient la famille (∆t )t ∈ I des axes instantanés pour
l’observateur lié à R1 . Cette famille constitue une surface notée Σ1 appelée surface axoı̈de
relative. Une représentation paramétrique de cette surface dans R1 est
x = µ1 (t, λ)
y = µ2 (t, λ) (t, λ) ∈ I x R (7.6)
z = µ3 (t, λ)
S2
L2 M
pi
S1 L1
38
CHAPITRE 7. CINÉMATIQUE : D. MOUVEMENT PLAN SUR PLAN
7.2. ET CINÉMATIQUE DU CONTACT
→
− (1)
V (M) est tangent à L1 tracée sur Σ1 donc tangent à Σ1
→
− (2)
V (M) est tangent à L2 tracée sur Σ2 donc tangent à Σ2
S2
M2
M
M1
S1
Dans la réalité le contact s’effectue entre une particule M1 lié à S1 et une particule
M2 lié à S2 .
→
−
Ainsi V 1 (M2t ) s’interprète comme étant la vitesse avec laquelle la particule M2 glisse au
contact de M1 .
→
−
Par définition V (1) (M2t ) est le vecteur vitesse de glissement de S2 par rapport à S1
→− →
−
La condition de roulement sans glissement est donc V (1) (M2t ) = 0
remarques
→
− (1) →
− →
−
V = V (1) (M) − V (2) (M) ⊂ plan (Π)
gliss S2 /S1
omn
om1 V2
M
Vg
omt
V1
pi
→
ω n = projection de →
− − (1)
ω 2 normale à Π : Composante de pivotement
→
ω τ = projection de →
− − (1)
ω 2 sur Π : Composante de roulement
Exemple
39
CHAPITRE 7. CINÉMATIQUE : D. MOUVEMENT PLAN SUR PLAN
7.2. ET CINÉMATIQUE DU CONTACT
e2
f2
f1
th
C
e3 M e1
40
Chapitre 8
7 → m(S) ∈ R∗+
m : (S) ∈ −
a) Principe d’additivité
La masse de la réunion de deux systèmes matériels sans parties matérielle com-
mune est la masse de chacun d’eux.
Si S = S1 ∪ S2 et S1 ∩ S2 = alors m(S) = m(S1 ) + m(S2 ).
b) Principe de conservation de la masse
”Tous les observateurs ont le même espace de masses”
La masse de tout système matériel pour un observateur donné et à un instant
t est indépendante de l’observateur et de l’instant t.
c) Principe de positivité
La masse de tout système matériel est positive ou nulle
41
CHAPITRE 8. GÉOMÉTRIE DES MASSES : A. DÉFINITIONS ET
8.3. PRINCIPES GÉNÉRAUX
42
CHAPITRE 8. GÉOMÉTRIE DES MASSES : A. DÉFINITIONS ET
8.4. PRINCIPES GÉNÉRAUX
Z
Dans la suite, on notera les différents types d’intégrales utilisées.
∆
43
CHAPITRE 8. GÉOMÉTRIE DES MASSES : A. DÉFINITIONS ET
8.4. PRINCIPES GÉNÉRAUX
un
Z point O et un seul, indépendant deZ A noté G(t) tel que :
−−−−−−→ →
− −−−−→ −−−→
G(t)P(t)dm = 0 ou MAG(t) = AP(t)dm (5)
S(t) S(t)
définition
Le point G(t) défini par l’une ou l’autre des équations équivalentes (5) est le centre d’iner-
tie à l’instant t du système matériel (S).
Propriétés
−−→
1. Le torseur associé à un système matériel
h à l’instanti t et à un champ uniforme H(t)
−−→
est le glisseur associé au vecteur lié G(t), MH(t)
2. Le centre d’inertie d’un solide est lié à ce solide (du moins à l’espace attaché à ce
solide).
Le centre d’inertie de (S) est le centre d’inertie des points G1 (t) et G2 (t) affectés
des coefficients M1 et M2 respectivement.
— Symétrie matérielle
Soit D une partie de R3 . D admet une un élément de symétrie (un point, une droite
ou un plan) si soit S la symétrie par rapport à cet élément on a :
∀ M ∈ D et M 0 = S(M) =⇒ M 0 ∈ D
On dit qu’un point O(t) (respectivement une droite ∆(t), un plan Π(t)) est un centre
(respectivement une droite, un plan) de symétrie matérielle :
a) pour un système matériel discret (S) = {Pi (t), mi } si et seulement si (S) admet le
point (respectivement la droite, le plan) comme élément de symétrie géométrique
tel
Pj (t) = S(Pi ) =⇒ mj = mi
b) pour un système matériel continu si et seulement si
M 0 = S(M) =⇒ ρt (M 0 ) = ρt (M)
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Chapitre 9
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CHAPITRE 9. GÉOMÉTRIE DES MASSES : B. MATRICE D’INERTIE
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CHAPITRE 9. GÉOMÉTRIE DES MASSES : B. MATRICE D’INERTIE
→
−
On considère un repère R = (O, →
e 1, →
− −
e 2 , i ) orthonormé direct. Soit (x, y, z) les coor-
données de P un point du solide dans R, la distance σ de P à ∆ est PL2 où L est le projeté
orthogonal de P sur ∆.
On a donc σ2 = ZPL2 = x2 + y2
→
− →
− →
− −→ →
− −→
i .I(O) i = i . OP ∧ ( i ∧ OP)dm
− h−→ − −→ i h→ − −→ i →
P∈(S)
→ → − −→ −→ → − −→ →
− −→
Or i . OP ∧ ( i ∧ OP) = i (OP)2 − OP( i .OP) . i = (OP)2 − ( i .OP)2 = x2 + y2
→
− →
−
donc J∆ = i .I(O) i
Théorème de Koenigs
L’opérateur d’inertie J(S) (O) en un point quelconque O d’un solide est égal à la somme
de J(S) (G) l’opérateur d’inertie du solide en son centre d’inertie en G et de l’opérateur
d’inertie en O du centre d’inertie G affecté de la masse M de S, J(S) (O, G).
Preuve
Théorème d’Huyghens
Le moment d’inertie d’un solide par rapport à une droite ∆ esrt égal à la somme du
moment d’inertie du solide par rapport à la parallèle ∆G à Delta issue du centre d’inertie
G et du produit de la masse du solide par le carré de la distance des deux droites.
Preuve
Supposons ∆ = (O, → u ), →
− −
u unitaire.
On a alors en multipliant J(S) (O)→
u scalairement par →
− −
u on a :
→
u .J(S) (O)→
− u =→
− −u .Jh(S) (O, G)→
u +→
− − →
−
u .J
i (S) (O) u
−−→ −−→
J∆ = M OG2 − (→ −
u .OG)2 + J∆G
= Mσ2 + J∆G
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CHAPITRE 9. GÉOMÉTRIE DES MASSES : B. MATRICE D’INERTIE
Exemples de calcul
1) Barre homogène
Définition
Une barre est un solide qu’on peut schématiser par un segment de droite pesant.
Une barre est homogène si sa densité linéique de masse est constante.
Soit une barre homogène de longueur 2l, G son centre d’inertie, λ la densité li-
néique. On choisit un repère orthonormé d’origine G de troisième axe colinéaire à
la barre.
Soit une barre homogène de longueur 2l, G son centre d’inertie, λ la densité li-
néique. On choisit un repère orthonormé d’origine G de troisième axe colinéaire à
la barre.
On a donc ∀ P(x, y,Zz) ∈ barreZ x = y = 0Z
d’où D = E = F = yzdm = zxdm = xydm = 0
Z Z
2 2
A= (y + z )dm = z2 dm
(S) (S)
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CHAPITRE 9. GÉOMÉTRIE DES MASSES : B. MATRICE D’INERTIE
K l1 D
vz
O
vx y
vy
x
l2
Z Z
2 2
B= (x + z )dm = z2 dm
Z(S) (S)
B= (x2 + y2 )dm = 0
(S) Z
Calcul de A = B = z2 dm dm = λdl
(S)
Zl 3 l
2 z l3 l2
A= λz dz = λ = 2λ = M puisque M = 2λl
−l 3 3 3
l2 −l
M3 0 0
donc IO (S) = 0 M 3 0
l2
0 0 0
4
J∆ = →
−y .IK (S)→
−y = B + Ml2 = Ml2
3
2) Matrice d’inertie d’une plaque
Définition
Une plaque (S) est un solide qu’on peut schématiser par un domaine plan ( à
densité de masse surfacique).
Soit (S) une plaque, choisissons un repère orthonormé direct (O, →
x ,→
− y ,→
− −
z ) tel que
→
− →
−
x et y parallèle à (S) et (S) ∈ (xoy)
Il résulte de cette
Z schématisation
Z que ∀ P(x, y, z) ∈ (S) z = 0
d’où D = E = yzdm = zxdm = 0
Z (S) Z (S) Z Z
2 2 2 2 2
A= (y + z )dm = y dm et B = (z + x )dm = x2 dm
(S) Z (S) (S) (S)
2 2
d’où C = (x + y )dm = A + B, on a donc
(S)
A −F 0
IO (S) = −F B 0
0 0 A+B
3) Matrice d’inertie d’un solide (S) homogène possédant un axe de révolution
Soit (O, →
−z ) l’axe de révolution, les plans (zox) et (zoy) sont des plans de symétrie
matérielle donc IO (S) est une matrice diagonale.
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CHAPITRE 9. GÉOMÉTRIE DES MASSES : B. MATRICE D’INERTIE
O
x
Z Z Z
2 2 2 2
A= (x + y )dm = B = (z + x )dm car symétrie de révolution x2 dm =
Z (S) (S) (S)
y2 dm
(S) Z Z
2 2 2
On a donc A + B = 2A = 2B = (x + y + 2z )dm = C + 2 z2 dm d’où
Z (S) (S)
C
A=B= + z2 dm
2 (S)
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