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Enquête publique

Numéro E13000162/80

portant sur la demande d’autorisation unique en vue d’exploiter


un parc éolien de neuf aérogénérateurs et un poste de livraison
sur les Communes d’AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et MALPART
SAS « Ferme Éolienne du Bois de la Hayette» (VOLKSWIND)

Jean-Pierre LIGNIER

135, Chemin Vaugreux


80132 NEUFMOULIN
03 22 28 88 21
06 75 29 84 90
jp.lignier@wanadoo.fr

Commissaire-Enquêteur
Désigné par la Présidente du Tribunal Administratif d’AMIENS
décision n° E15000109/80 en date du 11 juin 2015

Enquête prescrite par arrêté de la Préfète de la région Picardie, Préfète de la Somme


en date du 19 juin 2015

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Rapport d’enquête publique n° E15000109/80
Demande d’autorisation unique d’exploiter un parc éolien sur les communes d’AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et MALPART
SOMMAIRE

1ère partie : Rapport


1- Généralités

1.1 Objet de l'enquête ...................................................................................... 4


1.2 Cadre administratif et juridique
1.2.1 Cadre juridique ............................................................................. 4
1.2.2 Identification du demandeur ......................................................... 5
1.3 Contexte et caractéristiques du projet
1.3.1. Le contexte................................................................................... 5
1.3.2. Caractéristiques du projet............................................................. 5
1.4 La concertation préalable ........................................................................... 6
1.5 Composition du dossier.............................................................................. 6

2- Organisation et déroulement de l’enquête

2.1 Désignation du commissaire enquêteur ..................................................... 9


2.2 Publications et affichage ............................................................................ 9
2.3 Réception du public.................................................................................... 9
2.4 Les registres d’enquête .............................................................................. 9
2.5 Réunions, visites et contacts.................................................................... 10
2.6 Climat de l’enquête................................................................................... 10
2.7 Clôture de l’enquête ................................................................................. 10
2.8 Relevé chiffré des observations ............................................................... 11

3- Analyse et observations du Commissaire Enquêteur

3.1 Sur la concertation préalable.................................................................... 13


3.2 Sur la procédure d’enquête ...................................................................... 13
3.3 Sur le dossier soumis à l’enquête ............................................................ 13
3.4 Avis de l’autorité environnementale................................................................ 17
3.5 Avis des Personnes Publiques Associées................................................ 25
3.6 Sur les observations recueillies................................................................ 26

4- Liste des pièces annexes .............................................................................. 35

2ème partie : Conclusion et avis motivé


Conclusions

Avis sur le projet

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Rapport d’enquête publique n° E15000109/80
Demande d’autorisation unique d’exploiter un parc éolien sur les communes d’AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et MALPART
1. GÉNÉRALITÉS
1.1– OBJET DE L’ENQUÊTE
L’enquête qui donne lieu au présent rapport fait suite à la demande d’autorisation unique déposée en
préfecture par la SAS Ferme Éolienne du bois de la Hayette en vue d’exploiter un parc éolien comprenant
neuf aérogénérateurs et un poste de livraison sur le territoire des communes d’AUBVILLERS, BRACHES,
HARGICOURT et MALPART dans le département de la Somme.

1.2 – CADRE JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF

1.2.1 - Cadre juridique


La construction d’un parc éolien, au titre des installations classées pour la protection de l’environnement,
relève de plusieurs dispositifs législatifs qui, jusqu’à présent, étaient abordés séparément dans des dossiers de
demande distincts.
L’ordonnance 2014-355 du 20 mars 2014, promulguée en application de la loi 2014-1 du 2 janvier 2014, a
prescrit l’expérimentation d’une autorisation unique en la matière dans les régions Basse-Normandie,
Bretagne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Midi-Pyrénées, Nord - Pas-de-Calais et Picardie.
Elle est complétée par le décret n°2014-450 du 2 mai 2014 relatif à cette expérimentation. On y précise en
particulier que « L'autorisation unique rassemble ainsi, outre l'autorisation ICPE elle-même, le permis de
construire, l'autorisation de défrichement, la dérogation à l'interdiction de destruction d'espèces protégées et
l'autorisation au titre du code de l'énergie. Le porteur de projet peut ainsi obtenir, après une seule demande, à
l'issue d'une procédure d'instruction unique et d'une enquête publique, une autorisation unique délivrée par le
préfet, couvrant l'ensemble des aspects du projet ».

Sur un plan plus général, la doctrine qui encadre le développement de l’éolien en France est ordonnancée
par la directive européenne 2009/28/CE du 23 avril 2009 relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie
produite à partir de sources renouvelables, transposée dans le droit français par la Loi 2009-967 du 03 août
2009 dite « Loi GRENELLE 1 ».
La Loi « Grenelle 2 » du 12 juillet 2010 (article 90-III) a fixé les objectifs énergétiques et le rythme de
croissance de la production d’énergie renouvelable.

Pour le présent projet s’appliquent également les textes suivants :


- Code de l’environnement, et notamment les articles L.512-1 et suivants et R.512-2 et suivants
- Code de l’urbanisme, et notamment l’article L.421-1
- Code de l’énergie, et notamment l’article L.323-11
 
La demande du pétitionnaire doit présenter une étude d’impact définie aux articles L 122-1 à L 122-3 du
Code de l’environnement et dont le contenu est fixé à l’article R 122-3 du même code.
Elle doit aussi comprendre l’avis de l’Autorité environnementale.

L’enquête elle-même est régie par les textes suivants :


- Code de l’Environnement, et notamment les articles L.123-1 à L.123-19 et R.123-1 à R.123-23
- Loi n° 83-630 du 12 Juillet 1983 relative à la démocratisation des enquêtes publiques.
Elle a été prescrite et organisée par un arrêté de la Préfète de la Région Picardie en date du 19 juin 2015.

Le rayon d’affichage, fixé à 6 kilomètres par la nomenclature des installations classées, délimite une zone
qui englobe 33 communes :
- 32 communes du département de la Somme :

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BOUILLANCOURT-LA-BATAILLE, BOUSSICOURT, CANTIGNY, CONTOIRE, COULLEMELLE,
COURTEMANCHE, DAVENESCOURT, ESCLAINVILLERS, FIGNIERES, FONTAINE-SOUS-
MONTDIDIER, GRATIBUS, GRIVESNES, HANGEST-EN-SANTERRE, LOUVRECHY, MAILLY-
RAINEVAL, MARESTMONTIERS, MESNIL-SAINT-GEORGES, MEZIERES-EN-SANTERRE,
MONTDIDIER, MOREUIL, MORISEL, LA-NEUVILLE-SIRE-BERNARD, PIERREPONT-SUR-AVRE, LE-
PLESSIER-ROZAINVILLERS, SAUVILLERS-MONGIVAL, SOURDON, THORY, VILLERS-
TOURNELLE, auxquelles s’ajoutent les 4 communes d’implantation du projet : AUBVILLERS,
BRACHES, HARGICOURT et MALPART.
- 1 commune dans le département de l’Oise : ROCQUENCOURT

1.2.2 - Identification du demandeur


La demande d’autorisation unique a été déposée par la SAS «Ferme Éolienne du Bois de la Hayette»,
société basée 20 rue de la Paix à STRASBOURG (67000), représentée par son président Monsieur Matthias
STOMMEL.
La Ferme Éolienne du Bois de la Hayette est une société filiale du groupe VOLKSWIND GmbH, qui en
est l’actionnaire majoritaire.
Le groupe VOLKSWIND développe et exploite des parcs éoliens depuis 1993 en Allemagne et depuis
2001 en France. A ce jour il recense en France 13 parcs construits et 3 en construction, pour un total de 161
aérogénérateurs et une puissance de 346 MW.

1.3 - CONTEXTE ET CARACTÉRISTIQUES DU PROJET


1.3.1 - Le contexte
La zone d’implantation, sur le territoire des communes d’AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et
MALPART dans le département de la Somme, est référencée dans le schéma de développement éolien adopté
en mars 2012 (arrêté du Préfet de la Région Picardie du 14 juin 2012) ; elle accueille déjà 20 aérogénérateurs :
- parcs d’HARGICOURT 1 et 2 : 8 machines en service depuis 2008
- parc du VAL DE NOYE : 12 machines, construites en 2009 (parc éloigné de 4 km à l’Ouest)
A terme, on pourrait donc se trouver en présence de 29 éoliennes sur le site.

J’observe également que dans le périmètre d’étude éloigné (environ 20 km de rayon) on recense 26 parcs
éoliens dont :
- 13 parcs existants pour un total de 90 aérogénérateurs
- 11 parcs accordés pour un total de 85 aérogénérateurs
- 2 parcs en instruction, pour un total de 18 aérogénérateurs
Avec les 9 éoliennes du présent projet, on arriverait à un total de 202 éoliennes si tous les projets en
instruction obtenaient une issue favorable.

Sur un plan chronologique, on notera que les premières éoliennes ont été construites en 2006 (Parc de
Breteuil/Esquennoy, et que depuis de nouveaux parcs sont venus s’ajouter quasiment chaque année.
Les premiers échanges avec les quatre communes concernées par le projet ont débuté en octobre 2012,
et les différentes études se sont déroulées de 2012 à 2014 (cf. pièce n° 1 page 27).

1.3.2 - Caractéristiques du projet


Il s’agit de neuf aérogénérateurs de type VESTAS V117 de 3,3 MW ou Nordex N 117 de 3 MW (le type
exact sera défini ultérieurement) d'une hauteur de 151 m en bout de pale et d’un poste de livraison.
Le tronc de ces éoliennes est en métal, de forme tubulaire légèrement tronconique et de couleur blanche et
gris clair. La nacelle abrite la génératrice et divers dispositifs électriques et de contrôle. Les trois pales du rotor
sont en matériaux composites.
Un câblage électrique reliant les éoliennes au poste de livraison sera enterré à une profondeur comprise
entre 80 cm et 1m.

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L’implantation est figurée ci-après, ainsi que celle des éoliennes existantes du parc d’Hargicourt très
proche :

Un poste de livraison sera construit à proximité de l’éolienne E9.

La puissance totale de ce parc s'établira à 29,7 MW.


Les éoliennes auront une durée de vie de 40 ans, à l'issue de laquelle elles seront démantelées. La loi du
03 janvier 2003 qui stipule que «Les exploitants d'éoliennes doivent constituer des garanties financières
nécessaires à leur démantèlement et à la remise en état du site d'implantation » oblige les producteurs
d'énergie à provisionner le coût des travaux de démantèlement. Dans le cadre du projet, la provision a été fixée
à 50 000 € par éolienne, soit un total de 450 000 €, somme qui sera actualisée annuellement selon une formule
fixée dans l’arrêté du 26 août 2011.

1.4 - LA CONCERTATION PRÉALABLE


A la lecture du dossier il apparaît qu’une concertation préalable a été conduite avec la population. Une
exposition, mise en place par le maître d’ouvrage, a été proposée dans chaque commune à des horaires
indiqués sur un bulletin d’information envoyé à tous les habitants des communes participant au projet. Un livre
d’or, pour le recueil des remarques éventuelles, était disponible sur place (cf. pièce n° 1 pages 27, 28 et 219).
Les conseils municipaux et communautaires ont été consultés et ont fourni une délibération favorable au
projet (cf. pièce n°11 page 73 et suivantes) ; ils ont également signé une convention pour l’utilisation des voies
publiques et la prise en charge des travaux nécessaires à l’implantation.
Les propriétaires terriens ont tous signé une promesse de bail avec la société Volkswind et attesté avoir
pris connaissance des conditions de démantèlement et de remise en état des sites. (cf. pièce n° 11 page 104
et suivantes).

1.5 - COMPOSITION DU DOSSIER


Le dossier soumis à enquête était constitué de 12 documents appelés « pièces », numérotées de 1 à 12,
pour un total de 1439 pages :

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1.5.1 - Étude d’impact
Cahier de 219 pages au format A3, avec les rubriques suivantes :
1- Présentation générale du projet
2- Analyse de l’état initial de l’environnement
3- Effets du projet sur l’environnement
4- Analyse des effets cumulés avec d’autres projets connus
5- Justification du choix du projet
6- Compatibilité avec les plans, schémas et programmes
7- Mesures préventives, réductrices, compensatoires et d’accompagnement
8- Analyse de la méthodologie employée, limite de l’étude et difficultés éventuelles
9- Conclusion
Annexes (textes législatifs régissant les enquêtes publiques, données techniques sur les éoliennes,
copie des avis de certains services publics contactés, copie du bulletin d’information diffusé à la
population).

1.5.2 - Étude d’impact paysagère


Cahier de 439 pages au format A3, avec les rubriques suivantes :
1- Présentation du territoire d’étude
2- Présentation du projet
3- Impacts visuels du projet (sur les paysages de la vie quotidienne, sur le patrimoine, impacts
cumulés)
4- Mesures compensatoires et accompagnement du projet
Conclusions de l’étude d’impact paysagère
Annexes (bibliographie, glossaire, méthode de l’étude d’impact, liste des cartes et figures)

1.5.3 - Volet écologique du dossier de demande d’autorisation


d’exploiter (DDAE)
Cahier de 148 pages au format A3, avec les rubriques suivantes :
1- Objectifs de l’étude et méthodologie
2- Contexte écologique
3- État in initial
4- Présentation du projet
5- Impacts et mesures
6- Conclusion
7- Résumé non technique
8- Bibliographie et annexes

1.5.4 - Étude d’impact acoustique


Cahier de 106 pages au format A4, avec les rubriques suivantes :
1- Préambule (présentation générale de l’étude)
2- Présentation du site et du projet
3- Contexte règlementaire et quelques définitions
4- État initial
5- Analyse prévisionnelle
6- Conclusion
Annexes (résultats de analyses, extraits des documents techniques, incertitude de calcul)

1.5.5 - Étude d’incidence sur le réseau Natura 2000


Cahier de 32 pages au format A3, avec les rubriques suivantes :
1- Objectif de l’étude et méthodologie
2- Le projet et le réseau Natura 2000
3- Analyse des incidences du projet
4- Mesures prises dans le cadre du projet
Tables des cartes et tableaux

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1.5.6 - Résumé non technique de l’étude d’impact
Cahier de 42 pages au format A4, avec les rubriques suivantes :
1- Introduction
2- Le contenu de l’étude d’impact
3- Tableau récapitulatif des prescriptions
4- L’état initial de l’environnement de la zone
5- Les impacts du projet
6- Les mesures

1.5.7 - Dossier architecte


Cahier de 36 pages au format A3, qui présente les plans des éoliennes et différentes planches
paysagères.

1.5.8 - Note sur la consommation de l’espace agricole


Cahier de 32 pages au format A4.

1.5.9 - Étude des dangers


Cahier de 142 pages au format A4, avec les rubriques suivantes :
1- Préambule
2- Informations générales sur l’installation
3- Description de l’environnement de l’installation
4- Description de l’installation
5- Identification des potentiels dangers de l’installation
6- Analyse des retours d’expérience
7- Analyse préliminaire des risques
8- Étude détaillée des risques
9- Conclusions
Annexes

1.5.10 - Résumé non technique de l’étude des dangers


Cahier de 30 pages au format A4.

1.5.11 - Dossier administratif


Cahier de 119 pages au format A4.
Ce cahier contient les éléments concernant les communes (délibérations) et propriétaires terriens
(conventions)

1.5.12 - Demande d’autorisation d’exploiter


Cahier de 94 pages au format A4, qui reprend certaines rubriques des dossiers précédents
(demandeur, installation, compatibilité avec le SRE, rapport du dernier audit Hermès concernant la société
Volkswind, données sécurité, présentation du SRE.

A ces différents dossiers est venu s’ajouter un document de réponse à l’avis de l’autorité
environnementale comprenant 24 pages.

Par ailleurs j’ai pris connaissance du rapport de l’Inspection des Installations classées qui conclut au
caractère complet et régulier du dossier et à sa recevabilité.

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2 - ORGANISATION ET DÉROULEMENT DE
L’ENQUÊTE

2.1 – DÉSIGNATION DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR


La Préfète de la Somme a demandé la désignation d’un commissaire-enquêteur pour l’enquête publique
qui fait l’objet du présent rapport dans une lettre en date du 20 mai 2015, enregistrée au Tribunal Administratif
d’AMIENS le 21 mai 2015.

Par arrêté numéro E15000109/80 en date du 11 juin 2015 la Présidente du Tribunal Administratif
d’AMIENS a désigné Monsieur Jean-Pierre LIGNIER en qualité de commissaire enquêteur. Monsieur Arnaud
THIERION DE MONCLIN a été désigné commissaire enquêteur suppléant.

2.2 – PUBLICATION ET AFFICHAGE


Insertions dans la presse : L’avis dʼenquête publique a donné lieu à deux insertions dans chacun des
organes suivants :
- "L'Action Agricole Picarde" : parutions des 7-14 août 2015 et 4 septembre 2015 ;
- "Courrier Picard" - toutes éditions Somme : parutions des 7 août 2015 et 4 septembre 2015 ;
- "Courrier Picard" - toutes éditions Oise : parutions des 7 août 2015 et 4 septembre 2015 ;
- "Le Parisien - L'Oise-Matin" - toutes éditions Oise : parutions des 7 août 2015 et 4 septembre 2015.

Affichage : Lʼavis informant le public de lʼouverture de lʼenquête et de ses modalités a été affiché à la porte
principale des 33 mairies citées en 1.2.1 supra et aux lieux de réalisation du projet.

A l’issue de l’enquête, les Maires de ces communes ont certifié que l’affichage a été effectif et continu
pendant toute sa durée.

La société Volkswind a par ailleurs mandaté un huissier de justice qui a vérifié cet affichage.

2.3 – RÉCEPTION DU PUBLIC


L’enquête s’est déroulée du 1er septembre au 1er octobre 2015 inclus, soit 31 jours consécutifs.

Je me suis tenu à la disposition du public au cours de cinq permanences comme indiqué ci-après :
- en mairie de MALPART (siège de l’enquête)
- le mardi 1er septembre 2015 de 9h à 12h.
- le jeudi 1er octobre 2015 de 14 à 17h
- en mairie d’AUBVILLERS
- le samedi 19 septembre 2015 de 9h à 12h
- en mairie de BRACHES
- le jeudi 10 septembre 2015 de 14h à 17h
- en mairie d’HARGICOURT
- le lundi 21 septembre 2015 de 9h à 12h

2.4 – LES REGISTRES D’ENQUÊTE


Ils ont été mis à la disposition du public pendant toute la durée de lʼenquête, qui a été close le jeudi 1er
octobre 2015 à 17h.

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2.5 – RÉUNIONS, VISITES, CONTACTS
Je me suis rendu en Préfecture le 19 juin, pour la détermination des dates de l’enquête et des
permanences ainsi que pour le paraphage des registres. Sur place, j’ai pris en charge un exemplaire du
dossier d’enquête.

Une réunion a eu lieu le 01 juillet 2015 dans les locaux de l’antenne d’AMIENS de la société VOLKSWIND,
maître d’ouvrage. J’étais accompagné de Monsieur Arnaud THIERION DE MONCLIN, commissaire suppléant.
Monsieur Simon GRANDCOIN, Chef de Projet, nous a présenté et commenté le projet. Il a ensuite
répondu à plusieurs questions portant sur les photomontages, les conventions avec les communes, l’impact sur
la nappe phréatique (à ce propos il nous a déclaré qu’aucun captage n’était impacté par le projet), l’étude des
dangers et la présence d’une ligne haute tension à proximité, les délibérations des conseils municipaux…
Monsieur GRANDCOIN nous a fait savoir qu’il mandaterait un huissier pour la vérification de l’affichage et
que ses conclusions me seraient transmises en temps utile.
Après cette réunion, monsieur GRANDCOIN m’a fait parvenir par courrier électronique un document
explicatif intitulé « Étude des perceptions d’un parc éolien - l’exemple du Val de Noye » complété de diverses
informations sur les modalités de réalisation des photomontages.

Enfin il m’est apparu nécessaire de me rendre sur certains sites retenus comme points de vue pour les
photomontages. Ces déplacements se sont effectués comme suit :
- 18 juillet : DAOURS, CORBIE
- 18 août : HAINNEVILLE, LA FALOISE, EPAGNY
- 26 août : CORBIE, VILLER BRETONNEUX, COTTENCHY, SAINS EN AMIENOIS, GRIVESNES,
COULLEMELLE, DAVENESCOURT, BECQUIGNY
- 29 août : AUBERCOURT
- 12 octobre : FRESNOY EN CHAUSSEE, PIERREPONT SUR AVRE, ASSAINVILLERS.

Tout au long de l’enquête, j’ai eu des contacts téléphoniques ou par courrier électronique avec Monsieur
GRANDCOIN et j’ai régulièrement informé le commissaire suppléant du déroulement de l’enquête.

2.6 – CLIMAT DE L’ENQUÊTE


Dans l’ensemble, l’enquête s’est déroulée sans incident, quoique dans un climat parfois tendu et empreint
de « non-dits », notamment lorsque des partenaires et des adversaires du projet se sont trouvés présents
simultanément dans la salle de la mairie.
Les mairies des quatre communes directement impactées ont fourni les moyens nécessaires à sa bonne
organisation et l’accueil y a toujours été cordial et coopératif.
Les contacts que j’ai eus avec Messieurs GRANDCOIN et FORGET (société VOLKSWIND) se sont
déroulés dans de bonnes conditions et j’ai pu obtenir de leur part, sans aucune difficulté et dans des délais
courts, toutes les informations que j’estimais utiles.

2.7 – CLOTURE DE L’ENQUÊTE


L’enquête publique s’est achevée le 1er octobre 2015 à 17h. Les registres d’enquête ont été clos par mes
soins le soir même, à l’issue de celle-ci, dans chacune des 4 mairies où ils avaient été déposés.
Les certificats d’affichage établis par les maires ont été transmis à la Préfecture qui m’en a communiqué le
décompte au fur et à mesure de leur retour.
Le 22 octobre, Monsieur GRANDCOIN, de la société VOLKSWIND, m’a transmis une copie des constats
d’huissier concernant ces affichages. Les vérifications ont été conduites à trois dates différentes dans les
communes d’AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et MALPART. Ils figurent en annexe.

Le tableau qui suit récapitule les certificats et constats reçus à la date du 28 octobre 2015 :

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Commune Attestation Constat Constat Constat
du Maire d’Huissier d’Huissier d’Huissier
17 août 15 septembre 01 octobre
AUBVILLERS x x x x
BOUILLANCOURT-LA-BATAILLE x
BOUSSICOURT x
BRACHES x x x x
CANTIGNY x
CONTOIRE x
COULLEMELLE x
COURTEMANCHE
DAVENESCOURT x
ESCLAINVILLERS x
FIGNIERES
FONTAINE-SOUS-MONTDIDIER
GRATIBUS x
GRIVESNES x
HANGEST-EN-SANTERRE
HARGICOURT x x x x
LOUVRECHY x
MAILLY-RAINEVAL x
MALPART x x x
MARESTMONTIERS x
MESNIL-SAINT-GEORGES x
MEZIERES-EN-SANTERRE x
MONTDIDIER x
MOREUIL
MORISEL
LA-NEUVILLE-SIRE-BERNARD x
PIERREPONT-SUR-AVRE x
LE-PLESSIER-ROZAINVILLERS x
ROCQUENCOURT
SAUVILLERS-MONGIVAL x
SOURDON x
THORY
VILLERS-TOURNELLE x

2.8 – RELEVÉ CHIFFRÉ DES OBSERVATIONS

Observations Notes et courriers Total


manuscrites déposés
Malpart 8 5 13
Aubvillers 9 4 13
Braches 2 2
Hargicourt 9 9

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J’ai reçu directement à mon domicile un courrier de Monsieur MAT, dont une copie a été adressée en
mairie de MALPART où il est comptabilisé.

J’ai communiqué à Messieurs GRANDCOIN et FORGET (société VOLKSWIND), par courrier électronique,
une synthèse des observations sauf pour les notes remises par Monsieur MAT et Monsieur WAMBRE, qui ont
été transmises dans leur intégralité.
Une remise en mains propres a également été faite le lundi 12 octobre dans les locaux de la société à
AMIENS. Monsieur FORGET en a accusé réception.
.
Monsieur GRANDCOIN m’a adressé son mémoire en réponse par courrier électronique le 14 octobre 2015
et par voie postale le 15 octobre. Ce mémoire figure en annexe.

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3 - ANALYSE ET OBSERVATIONS DU
COMMISSAIRE ENQUÊTEUR
3.1 - SUR LA CONCERTATION PRÉALABLE :
Les quatre expositions organisées dans les mairies de BRACHES, MALPART, AUBVILLERS et
HARGICOURT, complétées de quatre permanences et de la mise à disposition d’un « livre d’or », attestent de
la volonté de la société Volkswind d’informer la population sur son projet. Les communes ont contribué en
relayant largement l’information dans un bulletin distribué dans chaque foyer. Le tableau récapitulatif ci-
dessous est extrait du dossier (Étude d’impact p.28).

Malheureusement ces initiatives n’ont recueilli qu’un succès limité.

Commentaires du commissaire enquêteur :


Les grands absents de cette concertation sont les représentants du parc éolien voisin
d’Hargicourt, pourtant directement impactés par le projet, et qui n’ont pas été contactés. La société
Volkswind juge qu’elle n’avait pas d’obligation particulière à leur égard, les dispositions rappelées ci-
dessus lui semblant suffisantes.
Cette attitude, en contradiction avec l’esprit d’ouverture manifesté dans les actions en direction de
la population, me semble particulièrement regrettable.

3.2 - SUR LA PROCÉDURE D’ENQUÊTE :

Les affichages et publications règlementaires ont été effectués.


Commentaire du commissaire enquêteur :
Au total, je considère que la population a été informée de la tenue de l’enquête et de ses modalités,
et que chacun a été à même de prendre connaissance du dossier, de rencontrer le commissaire
enquêteur et de formuler ses observations.

3.3 - SUR LE DOSSIER SOUMIS À L’ENQUÊTE :

3.3 - 1 - Étude d’impact


L’étude d’impact et son résumé non technique constituent un ensemble cohérent et bien développé.
En liminaire on y trouve des informations générales et une analyse de l’état initial (physique et humain) de
l’environnement. L’ensemble apporte des éléments essentiels pour une première appréhension du projet,
éléments qui, pour la plupart, sont repris, voire détaillés, dans les autres pièces (ou cahiers) du dossier.

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Rapport d’enquête publique n° E15000109/80
Demande d’autorisation unique d’exploiter un parc éolien sur les communes d’AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et MALPART
Dans cette étude la version de l’avis favorable émis par la Direction de l’Aviation Civile, datée du
13 novembre 2012 concerne un parc composé de 6 éoliennes et non de 9 correspondant sans doute à
la version initiale du projet d’implantation. Mais la nouvelle demande basée sur le projet définitif a reçu
en date du 24 novembre 2014 un avis favorable joint au dossier d’enquête.

La partie consacrée à l’insertion du projet dans son environnement fait état, dans un rayon de 15
kilomètres autour du site d’implantation, de 26 ZNIEFF de type 1 (dont une située dans le périmètre des 600
mètres de l’étude écologique) et de 2 ZNIEFF de type2.
Je relève également 3 zones NATURA 2000 dont une (ZPS Tourbières et marais de l’Avre) est à 3,8 km.

D’autres éléments de l’environnement sont également présentés : trame verte et bleue, corridors
écologiques, réservoirs de biodiversité. Leur analyse est surtout développée dans des volets spécifiques qui
seront, pour certains, commentés plus loin.

A ce stade il apparaît que la sensibilité environnementale du secteur est réelle et le dossier ne


manque pas d’en faire état : 16 espèces de plantes protégées et des habitats qui représentent un enjeu
prioritaire et la présence d’une espèce de chauve souris d’intérêt communautaire (le Murin à oreilles
échancrées) pour qui la menace principale porte sur la possibilité d’atteindre les sites d’hivernation.

Un tableau (page 131) et une carte (page 170) présentent une synthèse des différentes contraintes
techniques, paysagères et environnementales :

Si la plus grande partie des éléments indiqués dans ce tableau n’appelle pas de commentaire
particulier, ce n’est pas le cas de la rubrique consacrée aux chiroptères, et la proposition « seules les
parcelles cultivées sont concernées par le projet » prend un caractère inexact quand on constate que
plusieurs éoliennes devraient être implantées à proximité immédiate de zones boisées.
De son côté la carte reproduite ci-après, très explicite, lève le doute sur la possibilité plusieurs fois
contestée dans le dossier de retenir d’autres implantations.
On notera la présence d’une ligne électrique pour laquelle l’exploitant préconise d’éviter tout
surplomb, ce qui est respecté (à confirmer cependant pour la E4).

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Demande d’autorisation unique d’exploiter un parc éolien sur les communes d’AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et MALPART
Cette partie comprend une synthèse des effets reprise et développée par ailleurs dans le dossier.
On y trouve enfin des informations sur les retombées fiscales, les variantes du projet, sa compatibilité avec
les plans, schémas et programmes et des indications complémentaires sur les mesures compensatoires, la
méthodologie appliquée… le tout étant repris de manière plus approfondie dans les autres parties du dossier.

3.3 - 2 - Étude d’impact paysagère


Avec ses 439 pages au format A3, elle constitue une part essentielle du dossier. L’auteur en est le cabinet
ENVIRENE siège à BOULOGNE-BILLANCOURT).

3.3 - 2.1- Présentation du territoire d’étude


Les communes de AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et MALPART sur le territoire desquelles
les éoliennes doivent être édifiées ont une superficie cumulée de 21,5 km2. et une altitude comprise
entre 37 et 118 m. Le projet se positionne sur une zone de crête orientée Nord-Sud, au croisement de
la vallée de l’Avre et du plateau de Chaussée. Dans un rayon de 20 km, de modestes collines,
entrecoupées de vallées et couvertes de cultures céréalières ou betteravières ponctuées de zones
boisées engendrent des perceptions variées et contrastées du site pressenti.
L’étude recense 136 éléments patrimoniaux sur le territoire (liste pages 50 et 51), dont un dans le
périmètre proche : l’église Saint Agnan de GRIVESNES, classée monument historique.
Les deux extraits ci-après, tirés du dossier (page 63) localisent l’ensemble des monuments historiques
et récapitulent leur sensibilité vis-à-vis du projet :

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Demande d’autorisation unique d’exploiter un parc éolien sur les communes d’AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et MALPART
Synthèse des monuments historiques sensibles :

Je souligne ici la pertinence et la grande qualité du travail effectué dans la description et


l’analyse de cet aspect du projet.

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En tenant compte des autres sensibilités patrimoniales identifiées, on aboutit à la conclusion suivante,
formulée page 75 :

Je note également que le secteur est classé en zone favorable à l’éolien sous condition dans le
schéma régional éolien Picardie.
3.3 - 2.2- Présentation du projet
Elle occupe les pages 101 à 130 et commence par une présentation de la zone d’implantation (en
rouge sur l’extrait ci-dessous):

Compte tenu du potentiel de la région et des orientations du SRE, on ne peut qu’être surpris
par ce tracé dont la justification (« La zone d’implantation définie par la société Volkswind propose un
espace exempt de contraintes techniques à l’intérieur duquel les éoliennes peuvent être installées.» Cf.
page 103) est laconique, non argumentée et en définitive insuffisante. Il y a ici un manque de
transparence sur les raisons qui ont déterminé ce choix qui ne peut, dans ces conditions, être
considéré comme pertinent.
Les trois variantes d’implantation mises à l’étude sont présentées dans le dossier page 106 :

La variante n° 3 est rejetée d’emblée au motif que « les éoliennes sont trop éloignées des
éoliennes d’Hargicourt » (cf. p.107).
Cette affirmation est infondée. Le SRCAE Picardie recommande d’éviter la surdensification et
les phénomènes de saturation visuelle à l’intérieur d’un pôle éolien et préconise le respect d’une
distance de 2 à 5 km entre les projets :

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Schéma tiré du SRCAE - Volet éolien - Partie C : « Identification des zones favorables à l’éolien et stratégie régionale »
DREAL et Conseil Régional Picardie

La variante n° 2 est retenue car « elle forme avec le parc construit 5 lignes d’éoliennes bien lisibles,
ce que ne permet pas la variante n° 1 à 6 machines ».

Si la structuration paysagère est encouragée, elle reste en l’occurrence bien limitée car
perceptible uniquement à partir de points de vue restreints au Nord et au Sud de l’implantation. De
plus elle ne saurait être la seule motivation pour un choix de variante. Dans le cas présent,
l’existence plus intéressante économiquement pour le porteur du projet de 9 aérogénérateurs au
lieu de 6 est occultée alors que, de toute évidence, elle constitue un critère important qui ne doit
pas être soustrait de la réflexion comme c’est le cas ici.
J’ajoute que la variante retenue est celle qui exerce le plus fort impact sur le parc existant
d’Hargicourt et sur les bois situés dans la partie Sud du projet. Cela est d’ailleurs reconnu par le
pétitionnaire qui écrit (page 111) : « La variante n° 2 retenue est la plus cohérente mais pas forcément
la moins impactante sur le paysage ».
Les autres éléments de l’analyse complémentaire des variantes aboutissent au final au choix
de l’hypothèse 2, mais ils présentent un caractère subjectif (cohérence, lisibilité) en définitive peu
convaincant, malgré les photomontages réalisés en appui.
Et il faut souligner qu’aucune étude de vent sérieuse n’a été conduite pour étayer le choix
retenu, VOLKSWIND se contentant d’utiliser les données fournies par les stations de Météo France
situées à plusieurs dizaines de kilomètres. Cela a permis de s’appuyer sur des tendances
générales, peut-être éloignées de celles qui auraient été constatées lors d’une campagne de
mesure sur le terrain dans cette zone de collines et de vallées.

Les aménagements annexes et, en particulier le poste de livraison, n’appellent pas de


remarque particulière.

3.3 - 2..3- Impacts visuels du projet


L’analyse des impacts visuels a donné lieu à la réalisation d’un nombre important de photomontages.
On recense ainsi :
- impacts sur l’habitat proche : 7 photomontages
- impacts sur la silhouette des bourgs : 6 photomontages
- impacts sur les axes de déplacement : 9 photomontages
- impacts sur les sites de vallées et emblématiques : 16 photomontages
- impacts sur les monuments historiques : 15 photomontages
- impacts sur les sites de mémoire de la Grande Guerre : 8 photomontages
- impacts sur les chemins pédestres : 4 photomontages
- impacts cumulés des parcs éoliens : 13 photomontages
- étude des effets d’encerclement des bourgs : 9 photomontages

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Au constat que plus de 80 photomontages sont ainsi présentés, je loue la préoccupation du
pétitionnaire de procéder à une analyse exhaustive des impacts visuels du projet, d’autant plus
que les conditions météorologiques régionales, qui peuvent affecter durablement ou fréquemment
la visibilité, imposent à ce type de travail des contraintes lourdes.
Beaucoup de ces photomontages sont judicieux ; ils donnent une bonne idée de ce que
pourrait être le retentissement du projet sur les entités paysagères et patrimoniales. Il en ressort
que la covisibilité avec les parcs éoliens existants ou en cours d’étude n’entraînera pas de
conséquences rédhibitoires, exception faite de la covisibilité avec le parc très proche d’Hargicourt
qui provoquera un effet de sursaturation déjà évoqué supra.
Globalement, les sites emblématiques, les monuments historiques et sites de mémoire sont
préservés et, lorsqu’ils sont impactés par une covisibilité, c’est généralement, de par leur
proximité, du fait de la présence combinée du futur parc et des parcs existants ; le projet de ferme
éolienne du Bois de la Hayette ne peut donc être directement et seul incriminé. Le cas particulier
de l’église de GRIVESNES, classée monument historique, correctement traité, ne justifie pas de
réfutation.
Je me suis rendu sur plusieurs emplacements de points de vue comme déjà indiqué. Ce
transport m’a permis de vérifier leur opportunité et leur pertinence, globalement satisfaisantes, à
quelques réserves près formulées dans les lignes qui suivent.

1. Une erreur d’échelle systématique, aux conséquences minimes cependant, sur les cartes de
localisation des points de vue pour l’ensemble des photomontages :

Carte de localisation du point de vue n° 2 page 138

2. Dans les tableaux caractérisant les points de vue, on trouve à la fois une référence à
l’altitude du point de vue et une autre à la hauteur de l’éolienne. L’emploi simultané des deux
concepts est ici source d’ambiguïté ; pour la lever, il aurait intéressant d’ajouter l’indication de
l’altitude sommitale des éoliennes :

Tableau de la page138

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3. Quelques photomontages sont d’une utilité discutable du fait du point de vue retenu et leur
présence a avant tout comme effet d’augmenter le nombre de points de vue favorables au projet :

Photomontage du point de vue N° 14 page 177

Photomontage du point de vue N° 1 page 251

On pourrait ajouter à ces exemples les photomontages des pages 265, 267, 293…
C’est également le cas de celui de la page 147 (point de vue n° 6 : sortie Ouest de Pierrepont
sur Avre) ; au minimum, sur ce site, on aurait pu compléter l’analyse par un point de vue plus
pertinent à partir du parking proche du silo, visible en fond de photo :

4. Certaines conclusions, fort heureusement peu nombreuses, sont contestables :


- « le projet n’entre pas en covisibilité avec l’église de Braches » (page 163) :

Cette affirmation est démentie par le photomontage présenté, tout comme dans l’autre exemple qui
suit.

- « le projet n’entre pas en covisibilité directe avec l’église de Davenescourt » (page 268-269) :

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En conclusion de cette partie consacrée aux impacts visuels du projet on peut lire page 379 :
« La Ferme Éolienne du Bois de la Hayette ne se situe pas à proximité immédiate des sites les plus
remarquables de la zone d’étude. Le projet n’a aucun impact sur ce patrimoine.
Concernant les éléments les plus sensibles (église de Grivesnes, église de Moreuil, église et château
de Davenescourt, églises et beffoi de Montdidier), il n’existe pas de covisibilité relevant uniquement de
la présence du projet de Ferme Éolienne du Bois de la Hayette, car celui-ci s’inscrit dans un contexte
de densification des parcs existants d’Hargicourt 1 et 2. »
On lira également page 385 :
« Le projet de Ferme Éolienne du Bois de la Hayette s’insère de manière cohérente dans ces
paysages de plateau cultivé Les impacts sur les paysages de la vie quotidienne, les paysages
remarquables et le patrimoine sont limités. Le projet s’inscrit dans la continuité du parc éolien
d’Hargicourt et forme avec celui-ci un pôle cohérent sans engendrer d’impacts cumulés
rédhibitoires. »
Globalement, et en dépit des réserves notées précédemment, la plupart de ces appréciations
sont recevables.

3.3 - 3 - Volet écologique du dossier de demande d’autorisation


d’exploiter (DDAE)
Dossier de 148 pages élaboré par la société AIRELE, qui a réalisé un inventaire complet afin
d’appréhender au mieux l’ensemble des cortèges écologiques présents sur le site du futur projet. Cet
inventaire a été réalisé sur un cycle biologique complet.

Le contexte écologique fait l’objet d’une étude approfondie, très éclairante, de laquelle je retiens que :
- la ZNIEFF de type 1 « Larris de la vallée du Pont », située à 400m du site, nécessite une attention
particulière
- trois sites NATURA 2000 sont repérés à proximité, dont la ZSC « Tourbières et marais de l’Avre » à
3,8 km qui accueille le Murin à oreilles échancrées, espèce de chiroptère d’intérêt communautaire
- le secteur n’est pas concerné par une zone à dominante humide.

L’analyse de l’état initial :


- J’en retiens d’abord que les éoliennes E6, E8 et E9 seront implantées à l’intérieur d’une zone à
enjeu avifaunistique modéré et à proximité immédiate d’une zone à enjeu fort :

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- A propos des chiroptères dont, je le rappelle, une espèce présente sur le site est considérée
comme d’intérêt communautaire, les mêmes éoliennes seront implantées dans une zone à enjeu
modéré, mais à moins de 200 mètres d’une zone à enjeux forts, ce qui est contraire aux
recommandations du traité international Eurobats signé en 1994 :

Les autres enjeux repérés dans l’étude ne sont guère significatifs (mammifères terrestres, reptiles,
amphibiens, insectes).

L’étude d’impact présentée prend en compte ces éléments et conclut qu’en dehors du cas des
chiroptères, l’impact sera non significatif et ne nécessitera pas de mesure compensatoire.
Je souscris à cette conclusion.
En ce qui concerne les chiroptères, je note en préalable qu’en dépit de la qualité du travail
mené, l’étude possède ses propres limites liées aux conditions d’observation et aux techniques
utilisées ; la société AIRELE, dans une approche objective, le reconnaît (page 14).
Dans la suite de son analyse, on peut lire (page 108) : « Compte-tenu de la présence avérée de 5
espèces sur le site d’étude avec des effectifs faibles à modérés dont 3 : la Pipistrelle commune, la
Pipistrelle de Nathusius et la Sérotine commune, présentent une vulnérabilité aux éoliennes, les enjeux
chiroptérologiques sont relativement forts notamment au niveau du Bois de la Hayette » et ailleurs « Au
regard de ces éléments ainsi que de la diversité modérée de chauves-souris contactées, des mesures
seront à prendre en compte afin d’éviter ou de réduire les impacts potentiels sur les chauves-souris. »

La première de ces mesures n’aurait-elle pas dû être d’éloigner les éoliennes au-delà de la
zone de protection des 200 mètres recommandée ? Pour la réfutation de cette option, je relève
l’explication suivante : « Il est également à noter que les contraintes foncières, dans le cas présent,
assez strictes n’ont pas laissé de marge de manœuvre pour modifier le projet ».
Une affirmation à mes yeux bien peu argumentée ! Quelles sont donc, dans cette vaste zone
ouverte à l’éolien, ces contraintes foncières prétendument « assez strictes » qui interdiraient toute
autre implantation? La carte des contraintes déjà présentée prouve le contraire. J’ai donc
beaucoup de difficulté à croire que la société VOLKSWIND n’avait aucune latitude pour éviter cet
inconvénient, au besoin en retenant une autre variante, ou plus simplement en supprimant les trois
éoliennes incriminées.
Cela constituera un point d’appui important pour l’avis que je serai amené à formuler en fin de
rapport.

3.3 - 4 - Étude d’impact acoustique


Elle a été réalisée par le cabinet EREA, sis à AZAY-LE-RIDEAU et s’est déroulée comme suit (extrait
de la pièce n°4, page 13) :

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« Deux campagnes de mesures in-situ ont été réalisées selon deux périodes:
- Une première campagne « végétative » sur une période de 12 jours, du 10 au 22 avril 2014.
- Une seconde campagne « non-végétative » sur une période de 12 jours, du 24 janvier au 3 février
2015.
Ces deux campagnes se composent de 6 points fixes, placés au droit de six habitations différentes.
D’une manière générale, les mesures ont été réalisées au droit des habitations les plus exposées au
projet. Le traitement des données des mesures est réalisé à partir du projet de norme NFS 31-
114. »…
« Les données météorologiques sont relevées à l’aide d’une station VAISALA WXT520 placée à une
hauteur de 10 m par rapport au sol, à l’aide d’un mât mobile. Cette station météorologique est reliée à
une station OPERA. Cette mesure est positionnée à proximité du lieu d’implantation du projet, au droit
du Domaine de Filescamps ».
Les points de mesure sont localisés comme suit (on observera à leur propos que les points P1 et P2
sont directement impactés par le parc existant d’Hargicourt):

Les relevés effectués dans le cadre d’une méthodologie bien décrite font apparaître un niveau de bruit
résiduel qui sert ensuite de base aux calculs prévisionnels des émergences. On aboutit ainsi aux
conclusions suivantes :

« Ainsi, pour toutes directions et vitesses de vent, les seuils réglementaires sont respectés en limite
des périmètres de mesure du bruit de l’installation ». (Page 59)
« Il n’apparaît pas de tonalité marquée au droit des riverains du projet pour les types de machines
utilisés pour le projet de la ferme éolienne du Bois de la Hayette.
Dans le périmètre de mesure du bruit défini à l’article 2 de l’arrêté du 26 août 2011, les niveaux de
bruit sont bien inférieurs aux seuils réglementaires fixés pour les périodes de jour et de nuit ». (Page
63).

Ces conclusions résultent de l’étude qui a été menée dans le respect strict des prescriptions
de l’arrêté du 26 août 2011.
Néanmoins il est évident que la proximité immédiate du parc d’Hargicourt a été ignorée
délibérément alors que les points P1 et P2 sont impactés par son émergence : le point P2 est
beaucoup plus proche des deux éoliennes Nord-Est de ce parc que de la plus proche éolienne du
projet (E3) et toutes les éoliennes du parc d’Hargicourt se situent entre le point P1 et le futur parc
du Bois de la Hayette qu’elles masquent en partie :

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En toute bonne foi, il ne saurait donc être nié que le niveau de bruit résiduel mesuré en P1 et
P2 intègre le bruit émergent issu du parc d’Hargicourt, alors qu’il aurait dû en être soustrait. De ce
fait les calculs prévisionnels qui en découlent sont viciés à la base et entachés d’irrégularité.
Dans ces conditions, l’argument du strict respect de la règlementation ne saurait être
considéré comme suffisant.
L’avis formulé en fin de rapport tiendra compte de cette constatation.

3.3 - 5 - Étude d’incidence sur le réseau Natura 2000


Cette pièce (n°5) détaille l’étude d’incidence déjà évoquée auparavant. Elle n’appelle pas de
commentaire de ma part.

3.3 - 6 et 7 - Résumé non technique de l’étude d’impact Dossier


architecte
Pas de commentaire.

3.3 - 8 - Note sur la consommation de l’espace agricole


Les surfaces agricoles utilisées sur les quatre communes ne seront que très peu impactées par le
projet, comme en témoigne la tableau de la page 32 de cette pièce (pièce n°8) :

3.3 - 9 et 10 - Étude des dangers Résumé non technique de l’étude


des dangers
Il s’agit d’une étude complète, de bonne facture, qui fait clairement apparaître que les risques
résiduels sont limités et acceptables.

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3.3 - 11 - Dossier administratif
Ce dossier contient différentes pièces nécessaires à l’instruction du projet :
- documents Cerfa 13409*03 (demandes de permis de construire) pour chaque commune
- extrait Kbis (immatriculation au registre du commerce) de la société. Cet extrait fait état d’un
changement de dénomination de la société à dater du 22/04/2014.
- situation de la société au répertoire SIRENE
- délibérations des conseils municipaux des 4 communes et conventions autorisant la société
Volkswind à circuler sur les chemins communaux, à les faire survoler par les pales et à enterrer les
cables.
- contrat de cession des conventions d’utilisation des chemins entre la société Volkswind et la Ferme
éolienne du Bois de la Hayette
- déclarations de signature des promesses de bail
En ce qui concerne la convention, je relève 2 ambiguïtés :
1 - Article 2 : « La collectivité … consent au profit de la société … à la réalisation de tous travaux de
renforcement ou d’élargissement des chemins qui seraient nécessaires… ».
Même si à mes yeux il est évident que c’est la société Volkswind qui prendra en charge les travaux en
question et non la commune elle-même, la formulation retenue laisse planer un doute.
2 - Article 6 - Durée de la convention : « La durée de la convention est fixée à 41 ans… ».
Cela n’est guère cohérent avec l’étude d’impact qui précise (Page 23) que « Volkswind s’engage pour
25 ans renouvelables une fois pour 15 ans ». Par ailleurs les déclarations concernant les promesses
de bail signées conjointement par les propriétaires et la société Volkswind ne font état d’aucune
durée.
Dans les délibérations des conseils municipaux, il apparaît que :
1 - Hargicourt : l’avis favorable a été rendu par 6 voix pour et 1 voix contre sur un total de 11
conseillers, dont 7 présents.
2 - Aubvillers : l’avis favorable a été rendu par 4 voix pour et 1 voix contre sur un total de 11
conseillers, dont 8 présents et 5 suffrages exprimés.
3 - Malpart : l’avis favorable a été rendu par 6 voix pour et 0 voix contre sur un total de 7 conseillers,
dont 6 présents.
4 - Braches : l’avis favorable a été rendu (pas de détail du vote). Il est indiqué sur l’extrait du registre
que 7 conseillers sur 10 étaient présents et qu’il y a eu 8 votants, sans autre précision (procuration,
erreur de décompte …?)

3.3 - 12 - Demande d’autorisation d’exploiter


Ce dernier dossier apporte différentes informations complémentaires (présentation de la société
Volkswind, du projet, des fiches de données sécurité…).
Il n’appelle pas d’observation de ma part.

D’une manière plus générale, la lecture de l’ensemble du dossier ne fait pas apparaître
d’incompatibilité avec les plans, schémas et programmes en vigueur ou en cours d’élaboration (SDAGE,
SAGE, PPR, S3RENR, SRCE).

3.4 AVIS DE L’AUTORITÉ ENVIRONNEMENTALE ET


RÉPONSES DU PÉTITIONNAIRE
L’avis détaillé comprend un descriptif du projet, un rappel du cadre juridique, une analyse du contexte
environnemental, de l’étude d’impact, de l’étude des dangers et de la prise en compte de l’environnement.

En conclusion, l’autorité environnementale formule 10 recommandations auxquelles la société


Volkswind a répondu dans un mémoire de 24 pages joint en annexe. Liste des recommandations :

1- Justifier la non-prise en compte des recommandations du SRE étant donné que le projet se situe
en dehors des pôles de densification et de structuration de l’éolien
2- Revoir la caractérisation de l’étude d’impact concernant l’impact du projet sur l’église classée de la
commune de Grivesnes et sur les 3 monuments historiques présents sur la commune de Montdidier

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3- Corriger les informations concernant les autres espèces importantes présentes au sein des sites
Natura 2000
4- Préciser la sensibilité chiroptériologiques de la zone du projet à partir de la carte réalisée par
l’association Picardie Nature
5- Corriger les informations concernant les espèces d’oiseaux ayant déjà observées sur la zone du
projet (données bibliographiques) et de préciser les espèces concernées ainsi que les espèces faisant
l’objet d’une protection et ou étant d’intérêt patrimonial
6- Préciser quelles éoliennes sont concernées par le suivi de mortalité des chiroptères ainsi que la
méthodologique de recherche des cadavres qui sera appliquée
7- Mettre en cohérence les modifications apportées dans la version consolidée de mars 2015 dans la
totalité des pièces de l’étude
8- Moduler la conclusion de l’étude au sujet de l’absence de voies migratoires utilisées par les
chiroptères sur la zone du projet
9- Moduler la conclusion de l’étude au sujet de l’absence d’espèces de chiroptères sensibles aux
éoliennes sur la zone du projet lm
10- Compléter le résumé non technique (description du projet davantage détaillée, compatibilité avec
les plans et programme, méthodes et difficultés rencontrée lors de la réalisation de l’étude) et
d’expliciter les termes techniques qui y sont employés (Natura 2000, bridage, ZVI, RD, MW, m/s,…)

Les réponses aux observations numérotées 2 à 10 sont satisfaisantes.


La réponse à la recommandation N° 1 est par contre trop laconique et on était en droit
d’attendre des éléments plus explicites que les formules du type « il s’agit d’un document
d’orientation qui ne peut être opposable » ou « les conditions sont reprises dans l’étude d’impact du
projet » ou encore « un certain regroupement et densification raisonnable des installations éoliennes doit
être recherché ».
Je constate que la société Volkswind semble se complaire dans une argumentation basée
essentiellement sur une application rigide des textes, négligeant ainsi des explications de fond qui
seraient pourtant les bienvenues.

3.5 AVIS DES PERSONNES PUBLIQUES ASSOCIÉES


Le dossier d’enquête ne contient que les avis favorables de la Direction de l’Aviation Civile (sous
réserve de balisage des éoliennes de jour et de nuit) et de l’Armée de l’Air. Météo France n’exprime pas
d’avis dans sa réponse.
Toutefois il apparaît après recherche que les avis suivants ont également été rendus :
- SDIS
- ARS
- STAP
- DRAC

Les documents correspondants n’étant pas présents, il ne m’est pas possible de me prononcer sur la
prise en compte des éventuelles recommandations émises.

3.6 SUR LES OBSERVATIONS RECUEILLIES


3.6 - 1. Observations favorables : Sur les 37 observations recueillies, 19 (soit 50 %) sont
favorables au projet. La plupart ont donné lieu à un commentaire faisant apparaître les motivations
suivantes :
- technique prometteuse
- source de revenus pour les communes
- intérêt des énergies renouvelables
- énergie propre
- absence de nuisances

Ces observations n’ont pas fait l’objet d’une réponse particulière de la part du pétitionnaire, ce qui se
comprend parfaitement.

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Demande d’autorisation unique d’exploiter un parc éolien sur les communes d’AUBVILLERS, BRACHES, HARGICOURT et MALPART
Les autres observations justifient un mémoire en réponse qui m’a été transmis dans les délais requis.
Il comprend d’abord une partie générale traitant des thématiques de la santé, de l’aspect économique,
des volets paysagers puis naturalistes et enfin de la configuration de l’implantation. Il apporte ensuite des
réponses spécifiques à la plupart des observations déposées.

3.6 - 2. Demandes de modifications : 3 observations ayant pour objet une demande de


modification du projet :
Monsieur DUMORTIER Philippe demande un déplacement de 3m vers l’Est du chemin desservant
l’éolienne E6, pour des raisons d’échange de parcelles. (Registre de MALPART)
Réponse du pétitionnaire :
« En conclusion a cet entretien, nous nous sommes engagés à déplacer très légèrement ce
chemin si tous les propriétaires et exploitants en activité lors de la faisabilité de cette modification sont
toujours en accord avec cette décision. Ceci permettra de conserver cet échange d’espace agricole
pour perpétuer une exploitation raisonnée de ces parcelles. »
Commentaire du Commissaire enquêteur :
Monsieur DUMORTIER devrait donc obtenir satisfaction.
M. MENARD Roland considère que la E1 est trop proche d’Aubvillers, et que si elle était au même
écartement que les E4 et E7, elle serait éloignée de 100m de plus, sans coût supplémentaire.
(Registre de MALPART). Messieurs BECCART et DEPOORTER (Aubvillers) émettent une remarque
analogue, ainsi que la famille CARRE, Messieurs ABRIAL, LAJERSIE, THOURON.
Réponses du pétitionnaire :
« L’implantation de chacune des éoliennes est définie de façon précise et notamment d’après les
études écologiques, paysagères et acoustiques. Le travail de la société et des prestataires mandatés
à cet effet est de proposer une cohérence certaine dans l’implantation finale du projet.
Il faut également prendre en compte les servitudes techniques et notamment les obligations
foncières qui influencent également le positionnement des éoliennes. Effectivement, la société
s’engage auprès de ses collaborateurs locaux (propriétaires fonciers mais aussi les exploitants
agricoles) d’exploiter autant que possible le vent en fonction de l’exploitation de la terre. Cela signifie
que la potentielle gêne occasionnée par l’implantation d’une éolienne sur une parcelle est réfléchie,
avant tout, avec les personnes qui ont accepté de s’engager foncièrement dans ce projet et qui
confient à la société une partie de leur outil de travail. »
Commentaire du Commissaire enquêteur :
Je me suis transporté sur l’emplacement où cette éolienne, d’une hauteur supérieure à 150
m, sera implantée. Le terrain est parfaitement plat et dépourvu de tout obstacle ou élément
pouvant exercer une filtration visuelle. Dans ces conditions, l’éolienne se trouvera à l’avant-
plan du parc, à une proximité telle des habitations qu’elle s’imposera par sa taille et sa
proximité de manière particulièrement prégnante et difficilement supportable dans les espaces
privés des maisons.
La règlementation fixe une distance minimale de 500 m par rapport aux habitations.
L’édification de E1 à environ 650 m de celles-ci respecte donc une règle qui, je le souligne, a
été promulguée il y a quelques années, alors que la taille courante des éoliennes était
d’environ 100m. Avec les aérogénérateurs actuels de 150 m, et probablement plus encore dans
l’avenir, il n’est guère concevable que les pétitionnaires se cantonnent à une application aussi
rigide du texte sans rechercher des solutions moins handicapantes pour les riverains.
Je considère que la marge que s’est accordée la société Volkswind pour l’installation en
question est insuffisante, alors qu’il existait d’autres possibilités moins pénalisantes pour le
voisinage (choix d’une variante différente, édification sur une autre parcelle, ce que plusieurs
personnes estiment possible). Je considère également que la réponse apportée à la demande
de ces personnes est incomplète et que, de par les affirmations qu’elle contient, elle témoigne
d’un refus de toute remise en cause et d’une discussion constructive avec l’ensemble de la
population.
En conclusion, j’estime que l’éolienne E1 ne peut être maintenue dans le projet.

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Monsieur X (anonyme), propriétaire d’un bois, observe que la E8 est trop proche de son bois, et que la
E9, trop proche du village, sera source de bruit. (Registre de MALPART). Ce thème est également
abordé par la famille CARRE (Registre d’Aubvillers).

Réponse du pétitionnaire :
« La question étant peu précise, la réponse pourra l’être tout autant mais il est possible de donner
les mêmes arguments que pour la proximité de l’éolienne 1 avec une des communes du projet (voir
plus haut). A noter également que la société a réalisé une étude acoustique qui ne démontre pas de «
risque acoustique » pour les riverains, une fois les mesures de bridage appliquées. »

Commentaire du Commissaire enquêteur :


Là encore, la réponse de la société Volkswind, surtout dans sa première partie, est
révélatrice d’un refus d’ouverture et d’écoute regrettable.
M’étant déjà prononcé au sujet de ces deux éoliennes, auxquelles je rattache la E6, je me
borne à rappeler qu’elles seraient édifiées à moins de 200 m d’une zone à sensibilité
chiroptérique reconnue et qu’en vertu de la règle « éviter-réduire-compenser » (Eurobats) il
aurait été souhaitable de revoir totalement cette implantation, ce qu’une autre variante du
projet aurait autorisé.
Les 3 éoliennes en questions ne peuvent être maintenues.

En ce qui concerne le bruit lié à la proximité du village de Malpart, l’éloignement de plus de


800 m et la situation à l’écart des vents dominants ne permettent pas de retenir de grief
soulevé.

Famille RIGAUX, et Monsieur Y (anonyme) contestent la variante retenue (Registre de MALPART).

Commentaire du Commissaire enquêteur :


Une réponse à ces observations a été apportée dans le § 3.3 -2..2 plus haut.

Monsieur RIGAUX Jean demande le recul à 1000 m des éoliennes, « comme la future loi le prévoit ».
(Registre de MALPART).
Commentaire du Commissaire enquêteur :
Si le sujet a fait l’objet d’un débat public il y a quelques mois, aucune loi ne prévoit
actuellement le recul à 1000 m des éoliennes.

3.6 - 3. Observations défavorables :


Elles ont été émises par 17 personnes, directement dans les registres ou au moyen de courriers
déposés ou transmis en mairie ou au commissaire enquêteur.

Monsieur MAT, responsable de la ferme éolienne d’Hargicourt aborde plusieurs thèmes dans son
propos envoyé directement à mon adresse et doublé en mairie de Malpart :
« A. L’étude d’impact est incomplète et mensongère…
1 - le dossier ne comporte aucune mention de l’effet de sillage et de l’effet de turbulence
- elle affirme qu’elle n’engendre aucune contrainte sur le milieu socio-économique
- l’allégation concernant l’économie de rejet de 19602 Tonnes de CO2/an est erronée car elle
oublie de déduire la perte de l’économie de CO2 générée par le parc existant
- il n’y a pas d’étude de vent sérieuse qui aurait pu justifier le choix du site
2 - Elle fait volontairement abstraction des troubles de voisinage générés sur le parc actuel
3 - L’étude acoustique est erronée car elle ignore volontairement le parc existant ; la notion d’effet
cumulé est importante à étudier ; or l’étude n’a pas qualifié l’ambiance sonore du parc existant et n’a
donc pas qualifié le véritable bruit de fond
4 - L’affirmation « le projet mené en concertation… apparaît adapté et cohérent avec
l’environnement… » est contraire à la réalité

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B. L’effet de sillage généré par le projet induira une perte de production de 17% du parc actuel. Il est
considérable au regard du nombre des éoliennes, de leur position en amont par rapport aux vents
dominants, de leur gabarit et de leur configuration ; elles sont également proches du parc existant
(485 et 610 m) alors que la distance entre les éoliennes du projet se situe entre 720 et 955 m.
- Cet effet de sillage sera également générateur de turbulences qui troubleront le fonctionnement
et accélèreront le vieillissement des éoliennes actuelles.
- l’absence de concertation est dénoncée»

Plusieurs tableaux chiffrés sont fournis à l’appui de cette argumentation, ainsi qu’une étude danoise
aboutissant à la recommandation d’un éloignement des éoliennes dans le sens des vents dominants
correspondant à 7 diamètres de rotor.

Nb. Ce dossier figure dans son intégralité en annexe :


Monsieur WAMBRE, de la société Innovent, dépose également un dossier dont le contenu recoupe
plusieurs des points soulevés ci-dessus (effet de sillage et de dévente, impact économique des pertes
engendrées estimées ici à 180 000 €/an, étude acoustique incomplète et faussée, absence de
concertation) et qui en ajoute d’autres :
« - le SRE ne prévoit pas de densification dans cette zone. L’autorité environnementale a relevé
cette contradiction et son absence de justification
- les implantations des deux parcs ne sont pas cohérentes : absence de cohérence avec les 2
lignes existantes, dimensions très différentes des éoliennes »
Réponses du pétitionnaire :
« - absence de concertation : le projet est réglementaire et il ne pouvait être ignoré de ces sociétés
- le SRE ne prévoit pas de densification dans cette zone : ce schéma ne peut être opposable et le
projet se situe dans le zonage favorable sous condition. Il est démontré dans le dossier qu’il ne
présente pas d’impact particulier au regard de la situation du parc dans son ensemble. Il répond aux
attentes de la loi Grenelle 2 qui encourage la densification raisonnable.
- la cohérence des deux parcs : une étude paysagère conséquente a été fournie. L’étude des
variantes a confirmé une insertion paysagère cohérente. Les impacts cumulés ont été traités de façon
exhaustive.
- implantation paysagère non harmonieuse du fait des dimensions différentes des éoliennes : cette
remarque a été traitée dans l’étude des variantes. L’augmentation de la taille des rotors permet
d’augmenter de 40% la productivité avec un impact sensiblement équivalent
- perte de productivité financière du parc existant : le vent n’appartient à personne. Le secteur éolien
est soumis à libre concurrence. Il n’existe aucune contrainte légale à l’extension par une société
concurrente d’un parc existant. Il n’existe pas de distance minimum entre deux parcs. Le phénomène
de sillage se fait sentir de manière réciproque.
- les interdistances ont été déterminées en fonction des terres agricoles.
- s’agissant de la libre concurrence la logique de la société Innovent revient à priver un propriétaire de
la possibilité de mettre des éoliennes chez lui. Rien n’empêche alors Innovent de contracter avec les
riverains pour les dédommager des effets de cette interdiction.
- étude des dangers et étude acoustique incomplètes : dans la mesure où le projet ne sera pas
exploité par l’exploitant du parc existant, il n’est pas règlementairement nécessaire de prendre en
compte les impacts cumulés. Concernant l’étude des dangers, le projet permet d’atteindre un niveau
de risque aussi bas que possible.
- étude d’impact incomplète et mensongère : les services instructeurs n’ont rien relevé à ce sujet.
- il manque une étude de vent sérieuse : celle-ci n’est ni règlementaire ni obligatoire. Volkswind est
toujours en attente d’éléments de calcul demandés téléphoniquement. Le logiciel WINDPRO utilisé
par INNOVENT n’est pas connu pour être un logiciel de calcul de productible éolien très performant».
Commentaires du Commissaire enquêteur :
Il est exact que l’effet de sillage n’est à aucun moment évoqué dans le dossier et qu’il
s’agit d’un manque privant le lecteur d’une information essentielle à la bonne perception du
projet. Une réponse argumentée et constructive du pétitionnaire aurait permis de mieux
appréhender la réalité du fait. Au lieu de cela, Volkswind se borne à avancer que :

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- « la société applique cette règle dans ses propres parcs », mais elle ne fournit aucun élément
de preuve qui viendrait étayer cette assertion
- « les éoliennes de la ferme du Bois de la Hayette seront à leur tout, elles aussi, impactées par la
présence du parc d’Hargicourt en situation de vent de Nord-Est ». En toute bonne foi, on ne peut
comparer les deux situations car dans la seconde, d’une part les vents sont beaucoup moins
fréquents et d’autre part la taille notablement inférieure des éoliennes déjà présentes
engendrera un effet de déventement nettement plus faible (la rose des vents présentée ci-
après est tirée de l’étude d’impact ; elle est fournie par la station d’Amiens-Glisy éloignée de 26
km mais elle reste la seule source utilisable faute d’une étude des vents plus complète):

De plus la société Volkswind, seule responsable de l’implantation, se doit d’assumer les


conséquences de son choix.

Prenons acte par ailleurs du bien fondé de la remarque de Monsieur MAT relevant qu’à
l’intérieur de son propre parc le porteur du projet applique une distance nettement supérieure.
Est-ce à dire qu’il considère qu’un tel écartement est souhaitable entre ses propres machines,
mais pas avec celles d’un parc concurrent ? Tout porte à le croire.
J’observe enfin que Volkswind ne conteste pas l’étude danoise présentée en
argumentation par monsieur MAT qui conclut, dans les vents dominants, à un écartement des
éoliennes égal à 7 diamètres des pales. Et c’est approximativement cette règle que Volkswind
a d’ailleurs appliquée pour son propre compte.
En définitive, il m’est difficile sur ce point d’accepter les réfutations de Volkswind : à mes
yeux elles sont empreintes de partialité et d’inexactitudes.
L’absence d’une étude sérieuse du vent est une réalité et, compte tenu de l’incidence
importante du vent sur les conséquences de l’implantation projetée, la réponse de Volkswind
qui écrit que celle-ci n’est pas obligatoire n’est pas recevable. Pas plus que l’argumentation
portant sur la non réception des éléments de calcul demandés téléphoniquement après
l’enquête. Il lui appartenait de procéder à sa propre étude, comme elle l’a d’ailleurs fait pour
d’autres parcs (installation d’un mât et organisation d’une campagne de mesure) avant
d’arrêter son projet et de le soumettre à enquête. Il n’est pas très loyal de faire porter la
responsabilité de l’absence des données sur autrui.
A propos de ce sujet, Volkswind conteste la pertinence du logiciel WINDPRO utilisé par la
société INNOVENT. Cette position ne manque pas de m’étonner. Recherche faite, il s’agit en
effet d’un logiciel très répandu dans le monde de l’éolien et utilisé dans les formations à la fois
par l’Université et par l’école d’ingénieurs de Saint Etienne. De plus Volkswind y fait référence
à plusieurs reprises, comme par exemple dans le résumé non technique de l’étude d’impact
(page 22) pour les calculs de condition de vent et de production d’énergie ou dans l’étude
paysagère page 107. Ajoutons que WINDPRO est systématiquement employé par le cabinet
ENVIRENE pour la réalisation des photomontages. On aurait pu s’attendre à davantage de
cohérence entre le contenu du dossier d’enquête et les réponses apportées par le
pétitionnaire.

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L’impact économique : une réponse du type « Le vent n’appartient à personne… » n’explique
rien et n’apporte aucun élément constructif au débat.
Monsieur MAT fournit des éléments de calcul précis que la société Volkswind aurait pu
contester en apportant ses propres données, ce qu’elle n’a pas fait.
Sur la base des éléments disponibles je suis fondé à estimer qu’il y aura une réelle perte
économique pour les exploitants du parc d’Hargicourt si l’édification de la ferme éolienne de la
Hayette se concrétise en l’état.

Le bilan CO2 : l’étude d’impact fait état d’une économie de rejet dans l’atmosphère de
19602 Tonnes de CO2 par an. Compte tenu de ce qui précède, il est évident que ce chiffre, qui
est significatif et le restera dans tous les cas, doit cependant être réduit de la quantité de CO2
qui ne sera pas économisée suite à la perte de productivité du parc d’Hargicourt.

La cohérence des parcs et leur insertion harmonieuse dans l’environnement, l’impact


cumulé : ces aspects du dossier ont déjà été traités auparavant. Le porteur du projet n’a pas
apporté de preuve convaincante sur le caractère plus cohérent de la solution qu’il a retenue. Et
les points précédents conduisent à considérer que l’impact cumulé n’a pas été traité de
manière exhaustive.

L’application du SRE : cf. mon observation portée dans le chapitre 3-4.

Étude des dangers et étude acoustique incomplètes :


- l’étude des dangers traite des différents cas de survenue d’un phénomène redouté. Même
si cela n’est pas cité explicitement, ces cas incluent à mon sens les phénomènes qui seraient
la conséquence de turbulences générées par le futur parc. L’étude me semble donc complète.
- l’étude acoustique a fait plus haut l’objet d’un commentaire de ma part.

Madame Vincent marque son opposition au projet en déclarant (dans une lettre déposée à Malpart) :
« - les nuisances du parc actuel, cumulées avec celles du nouveau parc, seront inacceptables
- il y aura des nuisances pour les chiroptères
- les éoliennes sont inutiles, voire nuisibles pour les émissions de CO2
- les sociétés font des bénéfices grâce aux prélèvements effectués sur nos factures électriques
- les éoliennes ont un impact sur la santé (l’Académie de médecine est citée)
- elles repoussent les touristes et sont désastreuses pour l’immobilier
- elles ont des retombées communales réduites et ne font qu’enrichir les promoteurs. »

Réponse du pétitionnaire :
Une grande partie du mémoire est consacrée aux réponses à ces observations.
- en ce qui concerne les différentes nuisances, le projet est conforme à la règlementation
- l’impact sur la santé, affirmé par l’Académie de médecine, est contesté par l’Agence Française
de Sécurité Sanitaire.
- l’impact sur le tourisme et l’immobilier n’est pas réel (citations, dépliants publicitaires et tableaux
de données à l’appui)
- retombées fiscales et communales réduites.

Commentaires du Commissaire enquêteur :


Le tableau dressé par Madame Vincent est bien noir, et sans doute un peu trop ! Les réponses
du pétitionnaire apportent nombre d’éléments auxquels je souscris, mais que l’on aurait pu
faire figurer dans le dossier dès le départ :
- le coût de l’éolien
- les éoliennes contribuent à la réduction de l’émission de CO2
- l’impact sur la santé n’est pas établi
- les retombées fiscales
Mais je maintiens une réserve en ce qui concerne l’impact sur les chiroptères et l’étude
acoustique (voir les commentaires sur ces points formulés plus haut).

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Famille Carré (dépôt d’un courrier à Aubvillers)
« - il y aura un effet d’encerclement et de saturation visuelle
- nuisances et répercussions sur la santé
- 5 élus du conseil municipal, dont le maire et l’adjoint, sont concernés car propriétaires ou exploitants
de terres où doivent être implantées E1, E2, E4 et E7. N’y a-t-il pas conflit d’intérêt ?
- proximité de zones boisées pour E6 (160m), E8 (170m) et E9 (185m) alors qu’il est recommandé
200m
- présence d’un monument historique (Église de Grivesnes)
- dépassement des seuils règlementaires, qui nécessitent un bridage fréquent ; où est l’intérêt ?

Réponses du pétitionnaire :
- les nuisances et répercussions sur la santé ne sont pas effectives
- si certains maires ou conseillers municipaux peuvent être directement concernés par les
implantations, ils n’ont pas participé aux votes définissant la position de la commune ; le conflit
d’intérêt ne peut donc être avancé.
- l’effet potentiel sur les chiroptères est contenu par des mesures de bridage
- l’église de GRIVESNES n’est que peu impactée par le nouveau projet.

Commentaires du Commissaire enquêteur :


- Des réponses ont déjà été données pour les remarques qui concernent les nuisances, la
santé et l’impact sur les chiroptères.
- La lecture des comptes rendus des conseils municipaux m’a conduit à faire quelques
observations (cf. % 3.3 -11 supra). Toutefois ces délibérations ont été validées par la préfecture
et en l’absence d’éléments objectifs sur le sujet il ne me semble pas possible d’évoquer un
quelconque conflit d’intérêt dans ce projet.
- Les photomontages présentés dans le dossier établissent clairement que l’impact sur l’église
de GRIVESNES, classée monument historique est quasi inexistant : pas de visibilité directe
depuis le parvis, et pas de covisibilité depuis la sortie Sud-Ouest du village.

Monsieur DUBOIS, Maire honoraire de GRIVESNES (registre d’Aubvillers) :


- a refusé l’implantation du fait du classement de l’église
- prix exorbitant de la construction pour 3% de la consommation qui revient 3 fois plus cher
- défiguration du paysage picard, dégradation immobilière, dégâts sanitaires, corruption des élus
- la ministre fait enlever les publicités qui dégradent les paysages et autorise ces machines
- éléments construits à l’étranger, transportés par des étrangers
- qui va payer le démantèlement des mâts et socles en béton ?

Réponses du pétitionnaire :
- les métiers de l’éolien sont multiples et contribuent au développement économique et à la création
d’emplois
- la société Volksxind compte 30 employés en France
- 180 entreprises françaises interviennent comme sous-traitants dans l’industrie éolienne…

Commentaires du Commissaire enquêteur :


Les réponses apportées ne concernent pas tous les points soulevés mais montrent clairement
l’impact économique et sur l’emploi de l’éolien en France.
Elles me semblent satisfaisantes.
Les autres points ont un caractère polémique marqué et n’appellent pas de commentaires.

Messieurs ABRIAL, LAJERSIE, THOURON (registre d’Aubvillers) :


- d’accord avec les réserves de l’AE sur le non respect du SRU
- les impacts sur l’avifaune et les chiroptères ne prennent pas en compte l’effet de massification des
éoliennes
- le respect des 500 m doit s’analyser en fonction de la topographie et du risque réel d’exposition
- pollution nocturne et impact sur la santé humaine non documentés et évalués
- les effets du bridage nocturne ne sont pas documentés

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- effets des émissions d’ondes électromagnétiques minorés ou inexistants (pas d’étude sur
l’exposition à des faibles doses permanentes)
- multiplication des risques industriels
- choix de la variante n°2 sur une seule logique de rentabilité
- fragilité financière de la société (perte de capital qui apparaît dans les bilans publiés)
- la E1 n’est qu’à 650 m du village

Réponses du pétitionnaire :
Plusieurs thèmes ayant été traités par ailleurs, la société Volkswind ne répond que sur la
compatibilité avec le SRE et sur la prétendue fragilité financière de la société.

Commentaires du Commissaire enquêteur :


Sans revenir sur les questions traitées auparavant, je note qu’il n’y a pas d’élément permettant
de mettre en doute la solidité financière de la société. Le compte rendu de l’audit Hermès
inséré dans le dossier ne laisse planer aucune incertitude sur ce point.

Mme DEPOORTER Sophie, M. DEPOORTER Alain, Mme RIGAUX Françoise, M. RIGAUX Olivier,
Mme RIGAUX-DARTUS Claudine, M. RIGAUX Jean (pétition déposée en mairie d’Aubvillers) :
- nuisances plus marquées : bruit, flashs lumineux, destruction de l’harmonie du paysage
- perturbation des ondes hertziennes
- génération de maladies environnementales
- modification du climat par blocage des orages
- pollution sonore et infrasonore
- perturbation du champ électromagnétique
- aucune éolienne ne doit être implantée à moins de 1500 m
- lors du premier projet, le conseil municipal était majoritairement contre ; pourquoi ce revirement ? Y
a-t-il eu conflit d’intérêt ? Y a-t-il prise illégale d’intérêt ?
- ce projet ne respecte pas la population des quatre communes

Commentaires du Commissaire enquêteur :


La plupart de ces observations ont déjà obtenu réponse (effets sur la santé, pollution sonore,
éloignement des maisons, risques de conflits d’intérêt).
La modification du climat par blocage des orages n’est pas prouvée ni établie par des études
fiables et incontestées.
De plus, s’il s’avérait que les ondes hertziennes étaient perturbées par le parc, des mesures
seraient prises par le pétitionnaire pour palier ces inconvénients. Le texte règlementant ce
point est mentionné dans l’étude d’impact, pièce N°1, page 144 :
« Lorsque l'édification d'une construction qui a fait l'objet d'un permis de construire (…) est
susceptible(…) d'apporter une gêne à la réception de la radiodiffusion ou de la télévision par les
occupants des bâtiments situés dans le voisinage, le constructeur est tenu de faire réaliser à ses frais,
sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel, une installation de réception ou de réémission
propre à assurer des conditions de réception satisfaisantes dans le voisinage de la construction
projetée. »

3.6 - 4. Observations diverses :


Monsieur DEFERNAND évoque des problèmes de réception TV lors de l’implantation du parc
d’Hargicourt (registre d’Hargicourt)

Commentaires du pétitionnaire et du Commissaire enquêteur :


Ce problème ne relève pas de la responsabilité de Volkswind.

Monsieur BLIN Dominique (registre de Malpart) :


« Certaines familles ont deux éoliennes sur leurs parcelles ; vous auriez pu avancer de quelques
mètres pour en avoir une sur ma parcelle »

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Commentaires du Commissaire enquêteur :
L’observation de Monsieur BLIN laisse entendre que, sur le plan du foncier, d’autres solutions
que celles qui conduisent aux implantations projetées étaient possibles.

Les autres remarques et observations n’appellent pas de commentaire.

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o

Au terme de ce rapport je crois utile de rappeler que le développement de l’éolien en France se fait
dans le cadre d’une politique nationale clairement définie, elle-même en cohérence avec les orientations
européennes, et qu’il n’appartient pas au commissaire enquêteur de remettre cela en cause.
Quel que soit l’avis rendu par la suite, il s’applique au cas précis du projet présenté et ne doit, en
aucun cas, être considéré comme un parti pris dans un sens ou dans l’autre vis-à-vis de cette forme
d’énergie.

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4. LISTE DES PIECES ANNEXES

- Registres d’enquête des communes d’AUBVILLERS, BRACHES,


HARGICOURT et MALPART et pièces annexées

- Certificats d’affichage établis par les maires (déposés en Préfecture)

- 3 attestations de contrôle d’affichage établies par l’huissier

- copie des publications dans la presse (déposées en Préfecture)

- PV de synthèse des observations (4 pages)

- Mémoire en réponse

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