Vous êtes sur la page 1sur 6

Les villes futures

Introduction :

Nous vivons dans un monde de plus en plus urbain et marqué par


des technologies auxquelles nous n’aurions jamais imaginé avoir accès
seulement quelques années plus tôt. Les films de science-fiction ne font pas
que nous divertir, mais orientent aussi notre imagination vers cette vision
de ville utopique où tout serait automatisé.

Selon l’ONU, 68 % de la population mondiale vivra en zone urbaine d’ici 2050.


Nous étions 2 % au début du XIXe siècle, 30 % en 1950, 55 % en 2018. Dans ces
conditions, comment organiser la cité afin qu’elle reste agréable à vivre, non
polluée et peu émettrice de gaz à effet de serre pour ne pas aggraver le
réchauffement climatique ?

Seulement, les architectes, ingénieurs et futurologues (oui, le terme existe) ont


choisi d’observer la réalité hors des salles de cinéma pour peindre ce qui serait
l’esquisse du tableau de la ville de demain.

Quelles conclusions ont-ils dégagées ? Au fond, vous connaissez la réponse à


cette question.

Aujourd’hui, la pollution est de plus en plus omniprésente dans nos villes. Le


gouvernement est même en train de réfléchir à un plan d’urgence pour lutter
contre la dégradation de la qualité de l’air en France. Les ressources d’énergie
s’épuisent et aucune mesure efficace n’a été trouvée pour réduire
considérablement leur consommation.

L’homme devra alors faire ce qu’il a toujours fait : s’adapter. Pour cela, les
experts prédisent l’existence de villes capables de générer leur propre énergie,
de recycler l’eau de façon intelligente, de favoriser de nouvelles formes de
mobilité, etc.

La ville du futur sera donc une ville durable.

Si ce n’est pas une fatalité, c’est en tout cas la solution aux problèmes propres
à l’urbanisation galopante
Une ville connectée
Selon un sondage CSA, 53% des Français ont déjà utilisé un système de
géolocalisation pour se déplacer en ville et la moitié de la population affirme
s’être référée à Internet pour trouver un magasin à proximité. Cette enquête
révèle également que 57% des français déclarent être intéressés par la
possibilité de consulter en temps réel les places de stationnement
disponibles pour leurs voitures ou deux-roues.

Innovations et concepts révolutionnaires ont déjà fait leurs preuves tandis que
d’autres se développent et confirment la promesse de l’émergence d’une ville
intelligente. L’interaction sociale via le numérique fait désormais partie de nos
comportements quotidiens.

Une ville surpeuplée


Selon la Division de la population du DAES des Nations Unies, 66% de la
population des pays en développement vivront dans les zones urbaines d’ici
2050. Cela représente 9 milliards d’individus.

Le risque est la saturation de l’espace urbain qui pourrait amener à la création


de bidonvilles par exemple. De plus, malgré les moyens mis en œuvre pour
limiter l’utilisation de véhicules individuels, les français n’ont pas renoncé à leurs
habitudes de consommation et continuent à se déplacer en voiture. Si la
densité de la population tend à augmenter, les problématiques liées à la
circulation risquent d’être amplifiées. De nouvelles formes de mobilité doivent
donc entrer dans le quotidien des Français dès à présent afin d’éviter la prise
de mesures alternatives improvisées et insuffisantes.

Cette idée est confirmée par le rapport du cabinet KPMG sur l’évolution des
rapports de forces de l’Industrie Automobile. Celui-ci indique que de nouveaux
modes de consommation, et surtout, de mobilité, doivent être mis en place
dans le cadre d’un urbanisme combinant densité et nouvelles technologies.

L’écologie future
Les villes devront être autonomes en matière d’énergie. Des immeubles
pourront être capables de générer de l’électricité grâce à des éoliennes et
des panneaux solaires intégrés. Des architectes imaginent même des espaces
verts sur les toits comme des jardins ou même des fermes.

Une tour pivotante de 80 étages a déjà été pensée pour Dubaï et Moscou.
Chacun des étages pivotera sur lui-même pour suivre la direction du soleil et
produire de l’énergie. Un bâtiment pourra créer assez d’énergie pour 10 autres.

Retrouvez cette tour en vidéo en cliquant sur ce lien.


A Paris, un bâtiment appelé Antismog sera à la fois dépolluant et auto-suffisant
en électricité. En plus du système de panneaux solaires et d’éoliennes, il sera
capable d’absorber et détruire les particules polluantes de l’air parisien.

Finalement, les experts voient la ville du futur d’une toute autre façon que ce
à quoi nous nous attendions. Mais personne ne peut réellement prédire
l’avenir.

Les 7 villes futures actuelles

1. Xiongan en Chine

C’est le projet phare du président chinois Xin Jinping annoncé en 2017, la «


nouvelle zone de Xiongan » promet d'être renversante et 20 fois plus grande
que Paris. Conçue pour être une nouvelle mégalopole de désengorgement
pour un pays dont la démographie est en perpétuelle développement, la ville
a pour l'instant mené à bien quelques projets d'urbanisation mais le chemin est
long jusqu'à la vision de Xin Jinping et les entrepreneurs encore réticents

2. Akon City (Sénégal)

C'est au Sénégal et précisément à Mbodiène que le rappeur Akon a décidé


de faire jaillir de terre ce qu'il considère comme le futur de l'Afrique, une ville
sobrement nommé « Akon City ». Son inspiration ? Le pays fictionnel du
Wakanda, mis en scène dans le film de super-héros « Black Panther », réalisé
par Ryan Coogler . Vision afro-futuriste, la ville utopique brille comme un mirage
entre hommage et valorisation de la culture africaine et gratte-ciel d'une
extrême modernité. Sur le papier tout du moins.

Malgré une première pierre posée symboliquement le 31 août 2020 et une


pancarte indiquant « Akon City », la transformation radicale du village reste
pour l'instant à voir. La population qui voyait dans le projet du rappeur l'espoir
de la dynamisation tant attendue du pays, ne peut s'empêcher de constater,
avec amertume, l'absence de toute évolution malgré l'endossement du projet
par le ministre du Tourisme sénégalais.

Une confiance d'autant plus limitée que tout repose sur la notoriété de l'artiste.
Akon a développé une cryptomonnaie nommée Akoin, supposée devenir la
monnaie locale de sa mégalopole voire de tout le continent afin d'aider
l'émergence des entrepreneurs d'Afrique.
3. Telosa (Nevada)

C'est une utopie pour le moins complexe qui doit voir le jour dans le désert du
Nevada. « Laissez la terre au peuple mais d'une manière capitaliste ! »,
s'exclamait le milliardaire Marc Lore à Bloomberg en septembre 2021. Car c'est
bien ce que l'entrepreneur a en tête : une ville capable de régler les inégalités
de richesse en supprimant la taxe de propriété, au milieu d'un désert qui ne
coûte rien et ainsi attirer des habitants qui partagent tout. Le tout pour un coût
pharamineux estimé à près de 400 milliards de dollars...

Si la vision de Marc Lore paraît irréaliste, oscillant entre un capitalisme


communiste antithétique, elle montre bien la manière dont ces villes privées
sont pensées par leurs créateurs, c'est-à-dire comme des start-up. L'ancien
fondateur de deux e-commerces florissants espère ainsi une population de
5 millions d'habitants d'ici 2030. Un goût du risque toujours au coeur des projets
de l'homme d'affaires.

4.Nusantara(Indonésie)

Et si l'émergence de nouvelles villes semble désormais presque monnaie


courante, elle est parfois justifiée. Face à la saturation de Jakarta au niveau
démographique et le risque que représentent les inondations et la pollution
pour la population, le pays doit se trouver une nouvelle capitale . Une
entreprise sur laquelle le gouvernement ne compte pas faire d'économie.
Située à Bornéo, Nusantara doit accueillir le coeur politique de Jakarta d'ici
2024. Un déménagement coûteux qui reviendrait au gouvernement
indonésien à près de 33 milliards de dollars.

Déjà retardés par la pandémie, les travaux dans la cité pourraient se poursuivre
jusqu'en 2045. Une initiative que dénoncent les critiques qui reprochent un
projet hâtif, sans une consultation publique suffisante et sans regard pour les
considérations environnementales.

La ville sera notamment le foyer du nouveau palais présidentiel. L'artiste


Nyoman Nuarta a remporté le concours mis en place par le gouvernement
pour réaliser le design du bâtiment. Grande de 56 000 hectares, le président
indonésien espère également faire de cette nouvelle capitale, une ville verte
au coeur des innovations nationales notamment dans le secteur
pharmaceutique et médical.

4. La Woven City (Japon)

Une voiture signée Toyota, cela ne surprend guère. Une ville, en revanche, un
peu plus. C'est pourtant bien le pari fou dans lequel se lance le fabricant
automobile au pied du mont Fuji.
Présentée au salon CES 2020 à Los Angeles, la « Woven City » semble tout droit
sortie d'un film de science-fiction mais le projet a bien démarré le 23 mars 2021.
Laboratoire grandeur nature, la ville sera entièrement alimentée à l'hydrogène,
une volonté zéro émission de la part du constructeur qui anticipe également
des bâtiments totalement solaires.

Elle devrait en théorie abritait jusqu'à 2000 employés de Toyota et leurs familles,
mais également des scientifiques et des touristes. Originalité de la future cité
de 750 hectares, cette dernière permettra à l'entreprise de tester des
technologies avancées et des intelligences artificielles de pointe en
connectant les bâtiments entre eux. Avec trois voies, une dédiée aux piétons,
une à la conduite de véhicules individuels, et une réservée à la conduite
automatisée, la Woven City ou « ville tissée » donnerait pleinement son sens à
l'expression « smart city ».

6. Neom (Arabie Saoudite)


Peut-être à ce jour le projet le plus en voie d'être abouti, Neom s'annonce
comme le futur « tech hub » de l'Arabie saoudite. C'est le rêve du prince
héritier Mohammed Ben Salman. Un rêve à 500 milliards de dollars pour réduire
la dépendance de l'Arabie saoudite au pétrole. En effet, cette ville du futur
sera celle de la biotechnologie, de l'écologie et du numérique afin de
diversifier l'économie du pays.

Flanquée d'un conseil d'experts , la mégalopole, qui doit être financée par les
fonds souverains et administrée par des investisseurs privés, repose pour l'instant
sur une communication acérée.

Cependant, le projet suscite des polémiques. Des incidents ont eu lieu lors de
la délocalisation des populations locales et le projet a perdu la confiance de
certains investisseurs et membres du conseil d'administration après le meurtre
du journaliste Jamal Khashoggi. Beaucoup d'autres jugent le projet irréalisable
dans la mesure où une partie de sa construction repose sur des technologies
n'existant pas encore, alors que les entreprises ne peuvent que difficilement
répondre aux demandes fantasques du prince qui veut transformer le désert
en mégalopole.

Ce n'est malgré tout pas l'unique projet de ville privée de l'Arabie saoudite
puisque La Ville Economique du Roi Abdallah située près de La Mecque, est
une réalité, mais c'est bien le plus titanesque.

7. Lavasa (Inde)
Première grande ville privée transformée en cité fantomatique , Lavasa
pourrait servir de leçon à d'autres riches investisseurs. Construite par Ajit
Gulabchand, magnat du BTP, dans les années 2000, la ville était destinée à
devenir un paradis à l'attention des riches retraités indiens. Aujourd'hui, ils ne
sont pas plus de 10 000 à vivre sur les lieux selon Bloomberg. Bien loin des 30 000
à 50 000 que la ville devait accueillir, initialement.
A l'origine, la ville de Lavasa est bâtie sur le modèle de Portofino, en Italie.
Même façades colorées aux tons pastel, même ambiance portuaire et rues
pavées. Le projet est alors d'en faire la première de cinq villes modernes, de
véritables havres de paix et d'attirer la population à coups d'infrastructures
comme des campus ou des centres de recherches.

Cependant, la réalité rattrape rapidement les rêves d'Ajit Gulabchand alors


que les comptes s'assèchent et que les travaux s'arrêtent pour ne révéler que
le pastiche d'une ville européenne aux bâtiments inachevés. Sans l'appui du
gouvernement, qui met un terme à la construction pour cause de viol des
réglementations environnementales, la ville du futur se dégrade. Endettée,
Lavasa Corporations doit 495 millions d'euros à ses débiteurs. Laissée à
l'abandon, en cessation de paiements, la cité désormais en ruine est familière
des coupures d'eau et d'électricité. Les entreprises et les investisseurs qui
s'étaient installés à Lavasa ont rapidement plié bagage, et le peu de résidents
qui restent persistent encore à obtenir réparations et justice. Sans succès
jusqu'à présent.

Et vous, comment imaginez-vous la ville de demain

Vous aimerez peut-être aussi