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Programme INFP-FAES-UEH 1627/SF-HA– Formation des concepteurs à la conception parasismique et paracyclonique

RÉPUBLIQUE D’ H A Ï T I
Caraïbe Risques Mitigation – Martinique – Programme pédagogique 2010-2011 Haïti

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE

. .
INSTITUT NATIONAL FORMATION
RMATION PROFESSIONNELLE
PROFESSIONNE - FONDS D’ASSISTANCE ECONOMIQUE ET SOCIALE – UNIVERSITE D’ETAT D’HAÏTI

Programme de Formation Professionnelle 1627/SF-HA


1627/SF

Formation à la

CONCEPTION PARASISMIQUE ET PARACYCLONIQUE


DES BATIMENTS COURANTS
Document pédagogique n° 5
Construction des bâtiments en
maçonnerie chaînée
Rédaction initiale (parasismique
mique seul) : Patricia BALANDIER pour la REGION MARTINIQUE
Révision et compléments Haïti 2010 : Patricia Balandier pour Caraïbe Risques Mitigation – INFP-FAES-UEH

Séance n°5 Page 1


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Le programme pédagogique de la formation à la conception parasismique des bâtiments a été préparé par
Caraïbe Risques Mitigation pour le compte du groupement INFP – FAES – UEH

Figure 1 -. Illustration de couverture : Séisme des Saintes du 21 novembre 2004 – Cette construction en maçonnerie
chaînée a conservé sa stabilité malgré des dommages graves qui traduisent les contraintes élevées au rez-de-
chaussée. Ceux-ci auraient pu être minimisés si l’ensemble des règles relatives aux maçonneries chaînées avait été
correctement respecté. (Cliché Patricia Balandier.)

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PREAMBULE

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RAPPEL DES OBJECTIFS DE LA MISE EN ŒUVRE DUCTILE DES BATIMENTS

Attention : La compréhension du contenu de ce volume du cours de construction parasismique


suppose la maîtrise des concepts exposés dans les volumes 1 (Sismologie appliquée), 2 (Nature
des actions sismiques et cycloniques sur les bâtiments) et 3 (Approche architecturale et
structurelle du projet).
En outre, les règles générales relatives à la qualité des matériaux applicables au béton et aux
armatures du béton armé ont été présentées dans le volume 4 (Règles de conception ductile des
bâtiments en béton armé). Elles ne sont pas rappelées ici. Elles s’appliquent aux chaînages.

Ce 5° volume du cours de construction parasismique porte sur les principes de mise en œuvre des
structures en maçonnerie chaînée pour les ouvrages à risque normal. Le comportement ductile
recherché y est commenté et illustré, et les dispositions constructives de l’Eurocode n°8 y sont
exposées.
Le contenu de ce volume porte seulement sur les spécificités des règles de mise en œuvre
propres aux zones sismiques exposées à un aléa élevé. Ces règles se substituent ou complètent
les règles générales qui ne seront pas rappelées.
Ce document ne traite que de la maçonnerie chaînée, bien que d’autres systèmes constructifs
soient envisagés par les règles de construction parasismique. En effet, dans le domaine
d’application de la maçonnerie, qui est celui des petits bâtiments, la maçonnerie non armée est
trop dangereuse pour une zone de sismicité élevée comme Haïti et la maçonnerie armée y est trop
onéreuse du point de vue de la main d’œuvre, ce qui l’exclut de fait.

Objectif technique : Maîtrise de l’endommagement


L’objectif de comportement minimum de la construction parasismique est d’éviter l’effondrement
des bâtiments exposés au « séisme de calcul ».
Si les conditions de sol et de fondation sont assurées, ce qui sera supposé acquis dans ce volume,
l’enjeu sera de garantir que le contreventement est bien conçu en termes de localisation, de
dimensionnement et de mise en œuvre, de manière à ce que l’endommagement ne puisse se
traduire par une rupture fragile des éléments constructifs, pouvant entraîner une perte de stabilité
de l’ouvrage.
La maîtrise de la ductilité d’ensemble des structures en maçonnerie chaînée vise la réduction de
l’action du séisme en amortissant l’énergie sismique par frottements sur les fissures
transformant l’énergie cinétique en chaleur.

Objectif juridique : Outils réglementaires et garanties légales


L’enjeu est donc de concevoir des structures qui tolèrent des fissurations sans dislocation et sans
perte de stabilité.
Ceci peut se démontrer par l’expérimentation et le calcul. Mais afin de faciliter le travail des
concepteurs et de minimiser le risque d’erreur d’appréciation, les règles de construction
parasismique proposent une approche forfaitaire des bonnes pratiques de conception et
d’exécution pour les constructions courantes.
Le concepteur qui respecte l’ensemble des conditions définies par les chapitres consacrés aux
différents matériaux des règles de construction parasismique en vigueur pour un type de structure
donné est autorisé à considérer que l’action sismique de calcul peut être minorée par un coefficient
de comportement q qui lui est proposé de façon forfaitaire.

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La structure d’un bâtiment comprend des éléments « primaires » qui assurent la stabilité sous

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séisme, ce sont ces éléments qui doivent respecter les dispositions de conception ductile des
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règles parasismiques en aggravation des règles générales. Les éléments dont on attend
seulement qu’ils restent en place pour les charges gravitaires sont dits « secondaires ». Très peu
sollicités par l’action sismique, ils doivent être conformes aux règles générales de mise en œuvre
et dimensionnés pour l’action de calcul et peuvent faire l’objet de spécifications complémentaires
pour garantir leur stabilité. En ce qui concerne les éléments non structuraux, on attend qu’ils ne
présentent pas de danger pendant les déformations, pour la structure en raison de contraintes
exercées sur celle-ci ou pour les personnes par perte de stabilité et chute.
Tout en respectant les règles de ductilité, le maître d’ouvrage, en concertation avec ses
concepteurs peut choisir de retenir un coefficient q inférieur à celui qui est proposé afin de
« retarder » l’endommagement pour le séisme de calcul, ceci d’autant plus que le coefficient
retenu sera proche de 1. Le coût du chantier sera plus élevé.
Dans le cas où le concepteur ne respecte pas les règles de conception et de mise en œuvre des
structures telles que définies par les chapitres « construction » des règles il doit :
- dimensionner la structure sans minorer l’action du séisme de calcul (q max = 1,5 pour
l’EC8)
- ou, par l’expérimentation et le calcul, justifier le coefficient q de la construction projetée.
Dans le premier cas, le coût de la construction est beaucoup plus cher, et en cas de sous-
estimation de la réalité par les hypothèses réglementaires de calcul, dangereux.
Dans le deuxième cas, le coût de l’ingénierie est plus élevé et le résultat dépendant de la fiabilité
de l’analyse réalisée.
Aucune autre alternative n’est légale en zone sismique.
Dans tous les cas, les concepteurs doivent avoir, en amont des prescriptions techniques, une
bonne analyse du comportement global de la structure afin d’éviter les concentrations de
contraintes localisées et les déformations excessives sur la structure primaire. Ceci s’obtient par
une répartition régulière des masses, raideurs et résistances (voir volumes 1 et 2 du cours).

Quel matériau de construction utiliser en zone sismique ?


Tous les matériaux peuvent être utilisés en respectant les règles qui leur sont propres et qui
tiennent compte de ses caractéristiques physiques. On observera surtout que chaque type de
structure a des domaines d’application préférentiels et des limites qui peuvent être techniques ou
économiques.
Pour la maçonnerie, dont le domaine d’application est les petits bâtiments, on recherchera un
comportement global rigide pour limiter les déformations qui peuvent entraîner la dislocation des
blocs et on vérifiera la qualité des liaisons mécaniques du système de chaînage.

Attention : Le présent volume expose et commente des règles de construction parasismique. Il


expose le comportement des structures en maçonnerie et les principes de leur conception ductile.
Il ne traite pas du dimensionnement des structures pour l’action sismique de calcul qui sera
déterminé par l’ingénieur par application des règles en vigueur.
Néanmoins, les guides de construction de petits bâtiments en maçonnerie adaptés aux régions à
forte sismicité (accélérations au rocher > 3 m/s²) proposent des dimensionnements forfaitaires
appropriés à ce type de constructions.
Remerciements
L’auteur adresse ses remerciements, pour leur contribution active à divers titres, à :
- Milan Zacek, ENSA Marseille

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Sommaire

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1. Caractéristiques des matériaux utilisés pour la maçonnerie chaînée ....................................... 6


1.1. Les blocs à maçonner autorisés ....................................................................................... 6
1.2. Spécifications pour le mortier ............................................................................................ 8
1.3. Rappels relatifs au béton armé des chaînages ................................................................. 9
1.4. Résistance caractéristique de la maçonnerie .................................................................... 9
2. Comportement de la maçonnerie non chaînée sous séisme .................................................. 11
2.1. Généralités ..................................................................................................................... 11
2.2. Déformations des murs dans leur plan ............................................................................ 11
2.3. Déformations hors plan des murs ................................................................................... 11
2.4. Problématique des concentrations localisées de contraintes .......................................... 12
2.5. Pré-conclusions .............................................................................................................. 13
3. Notions générales sur le comportement dynamique des structures en maçonnerie chaînée .. 14
3.1. Préambule ...................................................................................................................... 14
3.2. Distinction entre les murs de maçonnerie porteurs et les murs de remplissage des
ossatures................................................................................................................................... 14
3.3. Objectifs de fonctionnement de la maçonnerie chaînée en zone sismique...................... 15
3.4. Définition du fonctionnement de la maçonnerie chaînée ................................................. 17
3.5. Définition du fonctionnement de la maçonnerie chaînée par l’EC8.................................. 17
3.6. Considérations relatives aux diaphragmes flexibles ........................................................ 18
3.7. Problématique des maçonneries courbes ....................................................................... 18
4. Exigences réglementaires relatives à la mise en œuvre des structures en maçonnerie chaînée
19
4.1. Localisation des chaînages ............................................................................................. 19
4.2. Dimensions des panneaux .............................................................................................. 20
4.3. Conception des chaînages ............................................................................................. 21
4.4. Harpage .......................................................................................................................... 25
4.5. Problématique des « blocs à chaîner » ........................................................................... 25
4.6. Encadrement des ouvertures selon les règles en fonction de la taille des baies ............. 25
5. Considérations sur les maçonneries de remplissage ............................................................. 26
6. Coefficients de comportement forfaitaires pour les constructions en maçonnerie .................. 27
7. Règles forfaitaires pour les petits bâtiments ........................................................................... 29
7.1. Conformes aux PS-92 et approuvées par arrêté ............................................................. 29
7.2. Conformes à l’EC8 .......................................................................................................... 29
8. Eléments non structuraux en maçonnerie couramment utilisées et objectifs de comportement
32
8.1. Les cloisons de distribution d’épaisseur inférieure ou égale à 10 cm .............................. 32
8.2. Les cloisons de distribution d’épaisseur supérieure à 10 cm ........................................... 32

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1. Caractéristiques des matériaux utilisés pour la maçonnerie chaînée

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1.1. Les blocs à maçonner autorisés


Les règles de construction parasismique autorisent, pour la réalisation de murs de
contreventement en maçonnerie, l’utilisation de tous les blocs conformes aux normes et possédant
plus de deux parois verticales longitudinales s’il ne s'agit pas de blocs pleins.
L’EC 8 se réfère à la classification des blocs de l’EC6 (maçonnerie) qui considère 4 groupes de
blocs définis par des paramètres caractérisant la proportion de vides et l’épaisseur des parois. Les
blocs du groupe 1 sont assimilés à des blocs pleins.

EC8 - § 9.2.1 Types de blocs de maçonnerie


Il convient que les blocs de maçonnerie présentent une robustesse suffisante pour éviter les ruptures
fragiles.
NOTE L’annexe nationale au présent document peut sélectionner les groupes de blocs de
maçonnerie dans l’EN 1996-1:2004, Tableau 3.1.

Figure 2- Tableau 3.1 de l’EC6. Il définit les critères géométriques de la classification des blocs à maçonner.
Annexe nationale (proposition) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, Il n’y a pas de restriction d’emploi
pour les éléments des groupes 1, 2, 3 et 4 dans des éléments sismiques secondaires et pour des
éléments des groupes 1 et 4 dans des éléments sismiques primaires. Les éléments des Groupes 2 et
3 doivent comporter une cloison interne porteuse pour être utilisés dans des éléments sismiques
primaires. Cette cloison interne de tous les éléments constitutifs d’un même panneau sismique
primaire doit alors se situer dans un même plan vertical commun.

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1.1.1. La Pierre

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L’utilisation de la pierre comme bloc à maçonner n’est pas exclue par les règles. Le fournisseur
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doit établir un document nt donnant les caractéristiques physiques et mécaniques du matériau, en


particulier la résistance à la rupture en compression.
En raison du poids volumique élevé du matériau, ce type de blocs n’est pas approprié en zone de
forte sismicité, puisqu’on cherche
he plutôt à réduire les forces d’inertie.
Néanmoins certains projets de renforcement ou d’extension de bâtiments anciens (monuments et
autres) en pierre peuvent être envisagés en bénéficiant des apports techniques des règles de
construction parasismique.

1.1.2. Les blocs manufacturés


L’EC6 (construction en maçonnerie) et les Euronormes ayant valeur de Norme Française fixent les
critères de classification des briques et des blocs en béton, ainsi que les résistances
réglementaires correspondantes en compression verticale. L’EC8 ’EC8 ajoute, pour les sollicitations
d’origine sismique, le critère de la résistance en compression dans le sens horizontal.
En ce qui concerne leur utilisation pour la réalisation des murs de contreventement, L’EC8 édicte
des règles précises.
- Les blocs à alvéoles verticales ou horizontales (groupes 2, 3 et 4) d’épaisseur inférieure à
20 cm sont interdits pour la réalisation de murs de contreventement.
- Les blocs perforés utilisés pour la réalisation de murs de contreventement doivent
comporter au moins
oins trois parois longitudinales.
Pour éviter les confusions, seuls les blocs à trois parois devraient alimenter les chantiers. Les
ouvriers ne sont pas toujours à même de distinguer les éléments structuraux principaux, et
l’encadrement peut s’avérer complexe.
compl

Figure 3- Les blocs perforés à deux parois sont interdits pour la réalisation de murs de contreventement.
L’endommagement d’une paroi, génèrerait
génère une perte de résistance du bloc inacceptable
Figure 4- Les blocs perforés à trois parois conformes aux normes peuvent être utilisés pour la réalisation de murs de
contreventement à condition que leur épaisseur soit au moins égale à 20 cm. Ils appartiennent au groupe 3 de la
classification de l’EC6

Figure 5- L’EC6 distingue les blocs à alvéoles verticales (ici groupe 2) et horizontales (groupe 4).

Figure 6- Les blocs dont les vides des perforations représentent au plus 25% du volume du bloc sont assimilés
as à des
blocs pleins (groupe 1).

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EC8, §9.2.2 Résistance minimale des blocs de maçonnerie
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Excepté dans les zones de faible sismicité, il convient que la résistance normalisée à la compression
des blocs de maçonnerie, évaluée conformément à l’EN 772-1, ne soit pas inférieure aux valeurs
minimales suivantes :
- perpendiculairement à la face de pose fb,min
- parallèlement à la face de pose dans le plan du mur fbh,min
NOTE Les valeurs devant être attribuées à fb,min et fbh,min à utiliser dans un pays peuvent être trouvées
dans l’annexe nationale au présent document. Les valeurs recommandées sont
fb,min = 5 N/mm² et f bh,min = 2 N/mm².
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, les valeurs retenues sont
ƒb,min = 4 N/mm2 et ƒbh,min = 1,5 N/mm2.

1.2. Spécifications pour le mortier


L’EC8 précise :
EC8, § 9.2.3 Mortier
Une résistance minimale, fm,min, est requise pour le mortier, qui dépasse généralement la résistance
minimale spécifiée dans l’EN 1996.
NOTE La valeur devant être attribuée à fm,min à utiliser dans un pays peut être trouvée dans l’annexe
nationale au présent document. La valeur recommandée est fm,min = 5 N/mm² pour la maçonnerie non
armée ou chaînée et fm,min = 10 N/mm² pour la maçonnerie armée.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, les valeurs retenues pour ƒm,min
sont les valeurs recommandées.

EC8, § 9.2.4 Jointoiement de la maçonnerie


(1) Il existe trois classes de joints pour les blocs de maçonnerie :
a) les joints entièrement remplis de mortier,
b) les joints non remplis,
c) les joints non remplis avec dispositif d’emboîtement mécanique entre blocs de maçonnerie.
NOTE L’annexe nationale au présent document peut spécifier lesquelles parmi les classes ci-dessus
peuvent être utilisée dans un pays ou des parties du pays.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, les classes de joints à utiliser sont
les suivantes :
- les joints entièrement remplis de mortier peuvent être utilisés sans restriction.
- les joints non entièrement remplis, c’est à dire ceux dont le remplissage constitue l’équivalent d’un
noyau central qui n’atteint pas toujours les faces extérieures brutes du mur, peuvent être utilisés sans
restriction d’emploi.
- Les joints non remplis peuvent être utilisés sans restriction d’emploi sous réserve d’une procédure
de validation du mode de pose en fonction des blocs utilisés.
- les joints non remplis avec dispositif d’emboîtement mécanique effectif sont exclus du champ du
présent texte.

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Figure 7- Types de joints verticaux envisagés par l’EC8 (Illustration du Guide des dispositions constructives
parasismiques de l’AFPS)

Le remplissage ou non des joints verticaux conditionne le mode de fissuration du panneau de


contreventement.
- en cas de remplissage, l’endommagement (donc les fissures) concernent plutôt les blocs
- en cas de non remplissage, l’endommagement concernent davantage le mortier horizontal.
Les performances des murs dont les joints verticaux sont remplis ou partiellement remplis sont
meilleures et il est préférable d’adopter ce type de mise en œuvre.

Figure 8- Représentation schématique de la localisation des fissures selon que les joints verticaux sont remplis
ou non de mortier. (Illustration du Guide des dispositions constructives parasismiques de l’AFPS)

1.3. Rappels relatifs au béton armé des chaînages


Les exigences générales relatives au béton et aux armatures à utiliser dans les chaînages sont
celles du béton armé. On se réfèrera aux indications du volume 4 Règles de construction ductile
des bâtiments en béton armé de ce cours.
Le positionnement des armatures dans le béton des chaînages fait l’objet de spécifications
exposées plus loin.

1.4. Résistance caractéristique de la maçonnerie


L’EC6 distingue :
- les maçonneries hourdées au mortier courant,
- les maçonneries hourdées au mortier-colle,
- les joints verticaux remplis ou non remplis.
La résistance à la compression de la maçonnerie est fonction de celle des matériaux :
- de la résistance à la compression des blocs,
- de la résistance à la compression du mortier.

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La résistance au cisaillement de la maçonnerie est fonction :

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- de la résistance au cisaillement à vide,
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- de la contrainte de compression verticale appliquée.


Les valeurs à retenir pour le calcul sont données par l’EC6.

Figure 9- Tableau 3.4 de l’EC6. Il définit les valeurs de résistance au cisaillement à prendre en compte pour les
différents types de maçonnerie

Pour l’EC6, la résistance à la flexion (hors plan) de la maçonnerie doit être déterminée par
essais pour les déformations caractéristiques suivantes.

Figure 10- (Illustration EC6), Caractérisation des modes re rupture en flexion des maçonneries.

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2. Comportement de la maçonnerie non chaînée sous séisme

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2.1. Généralités
La maçonnerie est le type de structure qui comprend le plus grand nombre de liaisons liais (mortier
entre les blocs). La transmission des
des efforts gravitaires est bonne, mais, soumis
s à des efforts à
composante horizontale générant un cisaillement, les lits de mortier sont le lieu de ruptures fragiles
Les matériaux ont également une faible résistance
résistance aux efforts en traction qui peuvent
peu survenir
pendant les déformations si les chaînages ne répondent pas aux exigences.
exigences
Si ces faiblesses ne sont pas compensées par des chaînages s’opposant aux déformations, la
dislocation partielle ou totale de la construction peut survenir pour des intensités locales assez
faibles (VII-VIII MSK).

2.2. Déformations des murs dans leur plan

La déformation en losange des murs sollicités dans leur plan génère des fissures qui suivent
globalement les diagonales, l’une
’une étant sollicitée en compression, l’autre en traction.
Selon les résistances relatives des matériaux utilisés et la présence ou non de mortier dans les
joints verticaux, la rupture se propage en suivant les joints entre les blocs ou dans les blocs.
Les
es murs de grande longueur, dont la diagonale est très inclinée, favorisent le cisaillement sur les
lits de mortier horizontaux ce qui affaiblit la résistance globale du mur.
mur On limite donc la distance
entre 2 chaînages verticaux.

Figure 11- Tests de murs de blocs d’adobe non renforcés sur table vibrante (Université Catholique du Pérou). A
gauche, une première phase avec des secousses modérées. A droite, après secousses fortes. La rupture des joints suit
les diagonales des murs.

2.3. Déformations hors plan des murs


Les déformations hors plan (renversement ou flexion) des murs non confinés par un réseau de
chaînages, ou dont les dimensions des panneaux entre chaînages sont trop importantes par
rapport à leur épaisseur, génèrent rapidement
rapidement une dislocation totale de la maçonnerie.

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Figure 12- Illustration du renversement et de la flexion hors plan

Figure 13- Ruine par manque de résistance hors plan des murs de maçonnerie non chaînée.
chaînée.. A gauche, Séisme du
Pérou, 1994 (Documents X) A droite, Séisme d’Ombrie-Marches,
d’Ombrie Marches, Italie, 1997 (Document X pour EERI)

Figure 14- Séisme des Saintes. Terre-de


de-Bas.
Bas. A gauche, basculement hors plan complet d’un pignon en e maçonnerie de
pierres. A droite, amorce de basculement de la façade principale à l’étage. (Photos P. Balandier)

2.4. Problématique des concentrations localisées de contraintes


Les angles des bâtiments sont les lieux de concentration de contraintes. Dans le cas de la
maçonnerie non chaînée on observe des dislocations caractéristiques de ce type de matériau.
Les baies sont des zones de déformations importantes au départ desquelles se propagent les
dislocations de la maçonnerie.

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Figure 15- A gauche dislocation caractéristique d’un angle de maçonnerie non chaînée, A droite dislocation autour d’une
baie non renforcée. (Documents X)

Figure 16- Séisme des Saintes, Terre-de-Bas. Ruptures des murs de maçonnerie au départ des angles des baies. A
gauche Club du 3° âge, A droit, l’église.(Photo P. Bala ndier)

Les irrégularités en élévation favorisent les concentrations de contrainte, dans le cas de la


maçonnerie non chaînée, le mode de ruine est la dislocation.

2.5. Pré-conclusions
La très grande vulnérabilité de la maçonnerie non chaînée peut efficacement être compensée,
pour les bâtiments de dimensions modérées (à comportement raide) par la présence de chaînages
dans les trois directions et l’encadrement des baies.
Le domaine d’application est celui des constructions basses au comportement rigide dont il
convient de réduire la complexité afin de leur conférer une réponse la plus homogène possible aux
sollicitations sismiques (efforts alternés).
Confiner correctement la maçonnerie dans les trois directions (conception et résistance
mécanique) en réservant des murs pleins de contreventement bien dimensionnés et bien répartis
en plan et en élévation suffira avec des moyens simples à répondre aux sollicitations du séisme.
Dans ces domaines d’application, les recommandations de l’EC8 sont très fiables.

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3. Notions générales sur le comportement dynamique des structures en

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maçonnerie chaînée
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3.1. Préambule
Les règles qui visent la construction parasismique en maçonnerie autorisent la construction :
- en maçonnerie non armée considérée comme non ductile (UNIQUEMENT
(UNIQUEMENT dans les zones
de faible sismicité),
- en maçonnerie chaînée (objet du présent fascicule),
fascicule)
- et en maçonnerie armée (non traitée ici en raison du coût et de la complexité de la main
d’œuvre qui lui fait préférer le béton armé).

3.2. Distinction entre les murs de maçonnerie porteurs et les murs de remplissage des
ossatures
Les murs porteurs de maçonnerie chaînée et les ossatures de béton armé remplies ensuite par de
la maçonnerie ont
nt des comportements dynamiques distincts.
Ceci est lié au fait que, bien qu’utilisant le même type de matériaux, leur conception et leur
réalisation sont très différentes.
Dans le cas des murs porteurs en maçonnerie chaînée le domaine d’application est celuic des
petits bâtiments (le plus souvent R+1 ou R+2 maxi). D’un point de vue technique, la maçonnerie
est mise en œuvre avant le béton armé des chaînages, ce qui assure une bonne cohésion entre
les deux éléments.
- Avant le séisme, les descentes de charges statiques sont réalisées par l’ensemble des
murs.
- Pendant le séisme, les charges dynamiques horizontales (combinées avec la pesanteur)
sont acheminées par les panneaux de maçonnerie qui assurent le contreventement de la
construction. A ce titre leur localisation
localisation doit évidemment tenir compte des règles de
régularité pour éviter le phénomène de torsion d’axe vertical. Le comportement global de
ces bâtiments est raide.
Les structures dont les éléments principaux verticaux sont des murs de maçonnerie chaînée
utilisent la résistance en compression des blocs à maçonner et la reprise des efforts en traction et
de renversement des murs par le système de chaînages en trois dimensions.

Figure 17- Mise en place de la maçonnerie autour des attentes


a des chaînages. (Cliché
Cliché P Quistin).
Q Le béton sera
coulé après la mise en place des armatures des chaînages..

Séance n°5 Page 14


Dans le cas des ossatures de béton armé avec remplissages
remplissage de maçonnerie,
maçonnerie le béton armé

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de l’ossature est réalisé et ensuite certains panneaux
panneaux sont remplis de maçonnerie. La cohésion de
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l’interface entre les panneaux et l’ossature est très difficile à obtenir par les méthodes
traditionnelless de remplissage des joints au mortier.
- Avant le séisme, les descentes de charges statiques sont réalisées
réalisées par l’ossature porteuse
dont les dimensions de section et la nature des armatures n’ont rien à voir avec celles des
chaînages (outre
outre la résistance aux charges gravitaires, encastrements poteaux-poutres
poteaux
avec zones critiques, et résistance aux efforts composés)
- Pendant le séisme, l’ossature doit pouvoir travailler en flexion alors que les panneaux de
remplissage sont rigides dans leur plan. Ils empêchent l’ossature de se déformer librement
et sont susceptibles d’exercer des contraintes locales préjudiciables
préjudiciable au fonctionnement
projeté de la structure. Il est techniquement très difficile d’assurer effectivement le
raidissage des ossatures par des panneaux de maçonnerie, bien que les règles y
consentent avec un commentaire pour le moins circonspect et un coefficient
coeffi q pénalisant.

Figure 18- L’ossature en béton armé assure la fonction porteuse et a priori la transmission des efforts sismiques
(Document P. Balandier). La maçonnerie a une fonction de remplissage. Mais son comportement doit doi être pris en
considération. N-B : Sur ce bâtiment, les poteaux de plus grande section, plus
p us raides, reprendront l’essentiel des efforts
sismiques. Dans l’état du chantier au moment du cliché, on peut prévoir en outre un moment de torsion important.

Rappelons
elons que la tolérance réglementaire pour les remplissages de maçonnerie des ossatures de
béton armé est due au fait que les règles concernent aussi bien les zones de faible sismicité que
celles où les accélérations élevées sont possibles.

3.3. Objectifs de fonctionnement


onctionnement de la maçonnerie chaînée en zone sismique
La dissipation d’énergie dans le domaine post-élastique
post élastique doit pouvoir se faire sans rupture fragile
de la plupart des liaisons mécaniques, de manière à ce que la capacité portante des éléments de
la construction
nstruction soit préservée. Or la maçonnerie est par nature un mode de construction qui
comporte un grand nombre de liaisons à mode de rupture fragile entre les blocs et le mortier de
liaison.
Par ailleurs, les possibilités constructives de ce type de structure
structure excluent de jouer sur la réponse
spectrale (structures rigides par définition) pour réduire les forces d’inertie. Ainsi c’est la résistance
mécanique elle-même
même qui assurera plus particulièrement la protection contre les séismes de la
plupart des constructions
tructions en maçonnerie (sols fermes).
Le confinement des panneaux par un réseau continu d’armatures travaillant en traction, permet le
contreventement par les panneaux pleins et les diaphragmes travaillant dans leurs plans et la
prévention de la sortie hors
ors plan de l’ensemble des panneaux. Le rôle du béton est d’assurer lal
transmission des efforts entre la maçonnerie et les armatures, ce qui n’implique que des volumes
relativement limités.

Séance n°5 Page 15


Le choix de corps creux de haute résistance présente l’intérêt d’une
d’une réduction de la masse.

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Il est préjudiciable d’associer la maçonnerie chaînée (rigide) à une ossature en béton armé dans
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une structure mixte, comme par exemple les constructions sur pilotis.

Figure 19- La conception d’un bâtiment


bâtiment obéît à une logique globale. Les dispositions constructives complètent la
démarche. La présence de trumeaux de contreventement, même correctement réalisés, à l’étage ne compense pas une
erreur grave de conception (Document P. Balandier)

Le confinement de la maçonnerie, une approche historique


Avant même que la pratique du béton armé ne soit généralisée, l’idée d’intégrer des tirants en bois
ou en métal dans la maçonnerie pour la renforcer a été mise en pratique.
Deux exemples parmi d’autres.

Figure 20- Construction de conception empirique (Turquie


( début XX° siècle) (Document P. Balandier). Sa « réponse
spectrale » n’était sans doute pas très élevée, mais d’autres constructions en maçonnerie non renforcées dans le même
quartier
er se sont effondrées. On observe quatre chaînages horizontaux par étage et un renforcement du chaînage sur
l’angle du plancher (à défaut de chaînage vertical). Les chaînages en bois sont des sortes « d’échelles » posées à plan
dans l’épaisseur du mur. N-B : Lors de l’ouverture a posteriori des baies, la lisse externe du chaînage « gênant » a été
préservée, ce qui démontre un maintien de la culture de la vulnérabilité aux séismes dans cette région. (Séisme
d’Adana, Turquie, 1998).
Figure 21- Dans Fort-de-France,
France, de nombreux bâtiments postérieurs au séisme de 1839 et antérieurs au développement
du béton armé sont réalisés en maçonnerie renforcée par la présence de tirants métalliques comme la Cathédrale, la
Bibliothèque Schœlcher ou,, comme ici deux maisons urbaines. (Document P. Balandier)

Séance n°5 Page 16


3.4. Définition du fonctionnement de la maçonnerie chaînée

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La
a résistance aux séismes est assurée par des murs pleins compris entre deux chaînages
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verticaux et les chaînages horizontaux des planchers.


planchers Les murs porteurs comportant des baies
sont des éléments secondaires.
On peut concevoir (dans leur plan) que les murs de maçonnerie comme des « cadres » de béton
armé triangulés par des bielles résistant en compression.
Les bielles sont des zones de largeur
largeur modérée suivant les diagonales de la maçonnerie. Elles ne
doivent pas être trop horizontales pour que la composante verticale de la compression limite le
cisaillement des lits horizontaux de mortiers ni trop verticales pour que le panneau ne soit pas
sollicité
llicité en flexion dans son plan. (½ < Hmur /Lmur < 2)

Bielle active Fissuration caractéristique

Figure 22- Illustration d’après « Les constructions en zone sismique », (Victor Davidovici, Editions du Moniteur). Ces
schémas illustrent les contraintes alternées (traction/compression)
(traction/compression) sur les bielles et les fissurations associées. N-B
N : la
déformation caractéristique des panneaux en losange est associée à une articulation des intersections des chaînages
verticaux et horizontaux (et pas un encastrement comme illustré ici).
ici).

3.5. Définition du fonctionnement de la maçonnerie chaînée par l’EC8


L’EC8 impose la vérification du comportement à la flexion en plus de la compression et du
cisaillement, et propose une évaluation forfaitaire de la perte de rigidité suite à la fissuration.
fissuration Il
accepte la prise en compte de la résistance des impostes maçonnées confinées entre le linteau et
le chaînage du plancher.
EC8, § 9.4 Analyse de la structure
Le modèle de structure pour l’analyse du bâtiment doit être représentatif de la rigidité du système,sy
dans son ensemble.
La rigidité des éléments de structure doit être évaluée en prenant en compte leur déformabilité en
flexion et au cisaillement et, si nécessaire, vis-à-vis
vis de l’effort normal.
La rigidité élastique non fissurée peut être utilisée pour
pour l’analyse ou, de préférence et de manière plus
réaliste, la rigidité fissurée, afin de tenir compte de l’influence de la fissuration sur les déformations et
de mieux évaluer la pente de la première branche du modèle bilinéaire force-déformation
force pour
l’élément de structure.
En l’absence d’évaluation précise des propriétés de rigidité, démontrée par une analyse précise, la
rigidité fissurée en flexion et au cisaillement peut être prise comme la moitié de la rigidité élastique non
fissurée de la section brute.
Dans le modèle de structure, la maçonnerie harpée peut être prise en compte comme participant au
linteau entre deux éléments de mur, si elle est liée de façon continue aux murs adjacents et si est
liaisonnée au chaînage du plancher ainsi qu’au linteau situé en dessous.
Si le modèle de structure prend en compte les linteaux, une analyse en portique peut être utilisée pour
déterminer les effets des actions dans les éléments verticaux et horizontaux de la structure.
La répartition de l’effort tranchant à la base entre les différents murs, obtenue par l’analyse linéaire
décrite dans l’Article 4, peut être modifiée, à condition que :

Séance n°5 Page 17


a) l’équilibre global soit respecté (c'est-à-dire
(c'est dire que le même effort tranchant total à la base et la même

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position de la résultante
tante sont obtenus) ;
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b) l’effort tranchant des différents murs n’est pas réduit de plus de 25 % ni augmenté de plus de 33% ;
et
c) les conséquences de la redistribution sur le ou les diaphragmes sont prises en compte.
EC8, § 9.5 Critères de dimensionnement
dimensionnemen et règles de construction
9.5.1 Généralités
Les bâtiments en maçonnerie doivent être constitués de planchers et de murs liaisonnés dans les
deux directions horizontales orthogonales et dans la direction verticale.
Les liaisons entre les planchers et les murs doivent comporter des tirants en acier ou des chaînages
périphériques adéquats en béton armé.
Tout type de plancher peut être utilisé, à condition que les exigences générales relatives à la
continuité et à la fonction de diaphragme soient respectées.
Des murs de contreventement doivent être prévus dans au moins deux directions orthogonales. (…)

3.6. Considérations relatives aux diaphragmes flexibles


Le système décrit plus haut fonctionne bien en cas de diaphragme rigide.
Pour des raisons économiques et esthétiques,
esthétiques, il est fréquent que les maisons individuelles soient
couvertes par des systèmes de toiture (charpentes traditionnelles ou fermettes) dont le
contreventement n’assure pas une plus grande rigidité que celle des murs de maçonnerie chaînée.
Dans ce cas, en raison des déformations du diaphragme, les sollicitations hors plans des murs
(sous l’effet de leur propre masse et de la poussée du diaphragme) sont moins bien reprises par
les palées perpendiculaires distantes. Le projet devra en tenir compte, et les transmissions
d’efforts directes ou indirectes entre les palées des deux directions être justifiées.
justifiées

Figure 23- Renversement hors plan d’un mur de maçonnerie chaînée (Document X). L’absence de diaphragme
rigide et de dispositions
sitions constructives compensatoires n’a pas permis la reprise des efforts de renversement par les
murs perpendiculaires. (Séisme d’ El Salvador, 2001)
Figure 24- Renversement de murs de façade incorrectement confinés (Séisme des Saintes
S 2004)

3.7. Problématique des maçonneries courbes


La nécessité de confiner les murs de maçonnerie dans leur plan pour éviter leur dislocation et leur
projection hors plan exclut les murs
mur courbes de maçonnerie en structure principale.

Figure 25- Exemple de dislocation d’une maçonnerie cylindrique (Document X)

Séance n°5 Page 18


4. Exigences réglementaires relatives à la mise en œuvre des structures en

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maçonnerie chaînée
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4.1. Localisation des chaînages


Les préconisations des règles, qui répondent à une logique de confinement de chaque panneau
de maçonnerie et diaphragme en en limitant les dimensions, sont très satisfaisantes pour le
domaine d’application des petits bâtiments.
Afin de conférer à l’ensemble maçonnerie – chaînages une raideur satisfaisante, il convient de
limiter la surface des panneaux qui constituent les murs pour maîtriser l’angle des bielles et
l’instabilité transversale.

X x x x x x

Figure 26- Sur ce bâtiment, on observe en façade des murs de contreventement (X), confinés
confiné entre les chaînages.
(Document Milan Zacek)

Les murs des façades et de refend comprennent des panneaux de contreventement et des
panneaux ne contribuant pas à la résistance.

Figure 27- Cette façade de la construction comprend un


un grand nombre de chaînages verticaux sans pour autant
posséder un seul panneau de contreventement. Une conception correcte de la structure n’aurait pas demandé
davantage de matériaux ni de mise en œuvre (Document P . Balandier)

Aucun élément de mur en maçonnerie


onnerie ne doit présenter de bord libre (non chaîné).
chaîné)
EC8- 9.5.3 Exigences complémentaires pour la maçonnerie chaînée
Les chaînages horizontaux et verticaux doivent être liés entre eux et ancrés aux éléments du système
structural principal.
Afin d’obtenir une adhérence effective entre les chaînages et la maçonnerie, le béton des chaînages
doit être coulé après exécution de la maçonnerie.
Les dimensions de la section transversale des chaînages horizontaux et verticaux ne doivent pas être
inférieures à 150 mm.. Dans les murs à double paroi, il convient que l’épaisseur des chaînages assure
la liaison des deux parois et leur confinement effectif.
Il convient de placer les chaînages verticaux :
- aux bords libres de chaque élément de mur de la structure,

Séance n°5 Page 19


- de chaque côté des ouvertures pratiquées dans les murs, dont la surface est supérieure à 1,5 m²,

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- si nécessaire à l’intérieur du mur pour que l’espacement entre les chaînages ne dépasse pas 5 m,
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- à chaque intersection entre les murs de structure, lorsque les chaînages imposés par les règles ci-
dessus sont distants de plus 1,5 m.
Les chaînages horizontaux doivent être placés dans le plan du mur, au niveau de chaque plancher, et
en aucun cas avec un espacement vertical supérieur à 4 m. (…)
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, il y a lieu de prévoir des chaînages
horizontaux au niveau des fondations et en couronnement des combles. On peut se dispenser de
réaliser le chaînage au niveau des fondations lorsque celui du plancher sur vide sanitaire est situé au
plus à 1,20 m au dessus du niveau d’assise des fondations.

Figure 28- Ce bâtiment, qui est doté de chaînages d’angles seulement, ne comprend pas de murs de contreventement,
c’est-à-dire de murs confinés entre des chaînages verticaux et horizontaux, de dimensions limitées, ce qui prévient la
dislocation des blocs pendant les secousses.

4.2. Dimensions des panneaux


Les règles encadrent les dimensions des panneaux : hauteur, longueur et épaisseur.
Epaisseur
La résistance au cisaillement et à la flexion hors plan dépendent de l’épaisseur du mur
La règle est d’utiliser des blocs de 20 cm minimum avec dérogation à 15 cm pour les blocs du
groupe 1. Précisons que cette section ne permet pas l’enrobage correct des armatures standards
des chaînages des zones exposées aux embruns.
L’EC8 propose un minimum de 24 cm pour la maçonnerie chaînée, mais l’Annexe Nationale
française ramène cette valeur à 20 cm., ce qui est suffisant pour les bâtiments courants en
maçonnerie (jusqu’à R+2)
Longueur, Hauteur et surface des panneaux pour l’EC8
La hauteur entre les chaînages horizontaux est plafonnée à 4 m et la distance entre les chaînages
verticaux à 5 m.
La condition du rapport Hauteur / Epaisseur du mur est ajoutée. L’Annexe Nationale française
valable en Guadeloupe le limite à 20, ce qui confirme la hauteur maximum de 4 m pour un mur de
20 cm d’épaisseur.
Il n’est pas précisé de longueur forfaitaire maximum de la diagonale ou de surface maximum en
complément de ces valeurs, mais la résistance à la flexion doit être vérifiée. (N-B : les anciennes
règles françaises limitaient la surface des panneaux entre chaînages à 20 m²).
La longueur minimale des murs encadrant les baies est définie par un rapport Longueur du mur /
Hauteur des baies adjacentes qui est limité à 0,4 par l’Annexe Nationale, soit un mur de
contreventement de 0,9 m minimum de chaque côté d’une porte de 2,2 m de haut.

Séance n°5 Page 20


EC8, § 9.5 Critères de dimensionnement et règles de construction

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9.5.1 Généralités
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(…) Il convient que les murs de contreventement respectent certaines exigences géométriques, à
savoir :
a) l’épaisseur effective des murs de contreventement, tef, ne peut pas être inférieure à une valeur
minimale, tef,min ;
b) le rapport hef/tef entre la hauteur effective du mur (voir l’EN 1996-1-1:2004) et son épaisseur
effective, ne peut pas dépasser une valeur maximale, (hef/tef)max) ; et
c) le rapport entre la longueur du mur, l, et la hauteur libre maximale, h, des ouvertures adjacentes au
mur, ne peut pas être inférieure à une valeur minimale, (l / h)min.
NOTE Les valeurs devant être attribuées à tef,min, (hef/tef)max et (l / h)min à utiliser dans un pays,
peuvent être trouvées dans l’annexe nationale au présent document. Les valeurs recommandées pour
tef,min, (hef/tef)max et (l / h)min sont indiquées dans le Tableau 9.2.

Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :

(6) Les murs de contreventement non conformes aux exigences géométriques minimales du présent
paragraphe peuvent être considérés comme des éléments sismiques secondaires.

4.3. Conception des chaînages


Section
La règle est que les chaînages horizontaux et verticaux se développent sur toute l’épaisseur du
mur et qu’aucune dimension ne soit inférieure à 15 cm.
Armatures longitudinales
La règle est que les armatures longitudinales comprennent 4 barres, une dans chaque angle du
coffrage, espacées de 20 cm maximum (si mur épais, ajouter une troisième barre sur chaque lit)

Séance n°5 Page 21


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Figure 29- Une troisième barre sur chaque lit d’armature des chaînages doit être ajoutée lorsque l’épaisseur des murs
implique un espacement des barres d’angles supérieur à 20 cm (Document Milan Zacek)

L’EC8
EC8 exprime un minimum en termes de sections cumulées. L’annexe Nationale
Nat précise que le
recouvrement assurant la continuité est de 60 diamètres.
EC8- 9.5.3 Exigences complémentaires pour la maçonnerie chaînée
(…)La section transversale des armatures longitudinales des chaînages ne doit pas être inférieure à
300 mm² ni représenter
présenter moins de 1 % de la section transversale du chaînage.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1,
1998 1, la valeur de 300 mm2mm est portée
à 450 mm2 dans le cas de maçonneries relevant
re du § 9.7 et lorsque ag est supérieur à 0,15 g,.Cette
valeur de 300 mm2 est réduite à 150 mm2
mm pour les chaînages de couronnement des combles.
Il convient de prévoir des étriers de 5 mm de diamètre au minimum et espacés de 150 mm au
maximum, autour deses armatures longitudinales.
Il convient que l’acier de béton armé appartienne aux classes B ou C conformément à l’EN 1992-1-
1992
1:2004, Tableau C.1.
Les recouvrements des armatures ne peuvent pas être inférieurs à 60 diamètres de barre en longueur.

Figure 30- Recouvrement des armatures longitudinales selon l’EC8.


l’EC8. Ici chaînage vertical (Document AFPS).

La continuité et le recouvrement des armatures longitudinales du réseau continu des chaînages


doivent être assurés dans les trois directions.
dire Plusieurs solutions sont envisageables aux jonctions
entre les chaînages horizontaux et verticaux.

Figure 31- Exemples de liaisons conformes entre chaînages horizontaux et verticaux (Document
(Document PS-92)
PS En haut par
cintrage
e des barres. En bas par ajout d’équerres d’angle (au nombre de 3 pour prévenir la poussée au vide).

Séance n°5 Page 22


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Figure 32- Liaison des chaînages d’angle par la pose de « U » (Document AFPS). C’est la solution la plus simple à
mettre en œuvre sur chantier.

Armatures transversales
Les armatures transversales doivent avoir un espacement maximum choisi comme la valeur la
plus défavorable entre leur hauteur (15 cm minimum) et 25 cm.
Leur diamètre est de 5 mm minimum pour l’EC8.

Séance n°5 Page 23


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4.4. Harpage
Les règles recommandent le harpage des blocs limitrophes des chaînages. Le but est simplement
de créer des aspérités pour claveter le béton et les blocs, et prévenir leur dissociation pendant les
déformations. Un décalage modéré ou les aspérités des alvéoles ouvertes lors du sciage des blocs
remplissent ce rôle.

Figure 33- Exemple de harpage réalisé avec soin (Cliché


( P Quistin))

4.5. Problématique des « blocs à chaîner »


Des fabricants, pour éviter le travail de coffrage, proposent des blocs
blocs creux pour les chaînages
verticaux (et parfois horizontaux) à usage de coffrage perdu. Les conditions de chantier doivent
être très strictes avec ce genre de produit.
- L’épaisseur des parois du bloc réduit de fait le volume de béton, qui doit respecter des
valeurs minimum intérieures de 15 cm.
- Les conditions d’enrobage peuvent être plus délicates à obtenir.
obtenir
- Il est plus difficile de s’assurer de la bonne mise en place du béton (Sur les petits chantiers,
des coups de marteau sur les planches de coffrage pendant pendant le coulage sont un moyen
rudimentaire mais efficace pour le vibrer, qui ne peut être pratiqué sur des blocs à chaîner).
- On ne peut vérifier le résultat comme lors du décoffrage.

4.6. Encadrement des ouvertures selon les règles en fonction de la taille des
de baies
L’EC8 a simplifié l’approche en imposant des chaînages de part et d’autre des baies de plus
1,5 m² et des cadres autour des autres baies.
Les cadres admis pour les baies des structures en maçonnerie sont en métal ou en béton armé.
armé
Leur résistance en
n traction est définie par les règles.

Séance n°5 Page 25


5. Considérations sur les maçonneries de remplissage

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La question de la maçonnerie de remplissage des ossatures a déjà été abordée dans ce cours.
Elle est cadrée dans les règles par deux chapitres : béton armé et maçonnerie (ou charpentes
métal et maçonnerie).
Or il s’agit bien d’un point de vue constructif d’une seule et même structure qui présente les
défauts des limites de compatibilité de comportement entre les blocs hourdés qui supportent peu
de déformation et les ossatures qui par définition doivent pouvoir se déformer librement (dans les
limites recherchées par le BET).
L’EC8 impose des précautions sur les poteaux en prévision de la vulnérabilité particulière des rez-
de-chaussée où les contraintes sont plus élevées.
5.9 Effets locaux dus aux remplissages en maçonnerie ou en béton
A cause de la vulnérabilité particulière des murs de remplissage des rez-de-chaussée, une irrégularité
induite par le séisme doit être envisagée à ces niveaux, et il convient de prendre des dispositions
particulières. En l’absence de méthode plus précise, il y a lieu de considérer la hauteur totale des
poteaux du rez-de-chaussée comme la longueur critique et de la confiner en conséquence.
Lorsque la hauteur des remplissages est inférieure à la hauteur libre des poteaux adjacents, il convient
de prendre les dispositions suivantes :
a) la hauteur totale du poteau est considérée comme une zone critique et il y a lieu de l’armer avec la
quantité et le type de cadres requis pour les zones critiques ;
b) il convient de tenir compte des conséquences d’une diminution du rapport de portée d’effort
tranchant de ces poteaux de manière appropriée. Dans le calcul de l’effort tranchant sollicitant, il
convient que la longueur libre lcl du poteau soit prise égale à la longueur de la partie du poteau qui
n’est pas en contact avec le remplissage et que le moment Mi,d à la section du poteau au sommet du
mur de remplissage soit pris égal à γRd.MRc,i, avec γRd = 1,1 pour DCM et 1,3 pour DCH et MRc,i étant la
valeur de calcul de la résistance à la flexion du poteau ;
c) il convient de placer les armatures transversales qui reprennent cet effort tranchant sur la longueur
du poteau qui n’est pas en contact avec les remplissages, et de les prolonger dans la partie du poteau
en contact avec ces remplissages sur une longueur hc (dimension de la section du poteau dans le plan
de remplissage) ;
d) si la longueur du poteau qui n’est pas en contact avec le remplissage est inférieure à 1,5hc, il
convient alors que l’effort tranchant soit repris par des armatures diagonales.
(3) Lorsque les remplissages s’étendent sur toute la longueur libre des poteaux adjacents, et s’il n’y a
de mur en maçonnerie que d’un côté du poteau (ceci est par exemple le cas pour tous les poteaux
d’angle), il convient alors de considérer la hauteur totale du poteau comme une zone critique et de
l’armer avec le nombre et le type de cadres requis pour les zones critiques.
(4) Il convient de vérifier la longueur lc des poteaux sur lesquels l’effort dû à la bielle diagonale du
remplissage s’applique vis-à-vis de la plus petite des deux valeurs d’effort tranchant suivantes : (a) la
composante horizontale de l’effort de bielle dans le remplissage, supposée égale à la résistance à
l’effort tranchant horizontal du panneau, estimée sur la base de la résistance à l’effort tranchant des
joints horizontaux ; ou (b) l’effort tranchant calculé suivant la classe de ductilité, en supposant que la
sur-résistance en flexion du poteau, γ Rd.MRc,i, se développe aux deux extrémités de la longueur de
contact lc. Il convient de supposer que la longueur de contact est égale à la largeur verticale totale de
la bielle diagonale du remplissage. A moins d’effectuer une estimation plus précise de cette largeur, en
tenant compte des propriétés élastiques et de la géométrie du remplissage et du poteau, la largeur de
bielle peut être supposée être une fraction fixe de la longueur de la diagonale du panneau.

Séance n°5 Page 26


6. Coefficients de comportement forfaitaires pour les constructions en maçonnerie

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L’Annexe Nationale de l’EC8 propose un coefficient q de 2,5 pour la maçonnerie chaînée.


EC8- 9.3 Types de construction et coefficients de comportement
Il convient de classer les bâtiments en maçonnerie dans un des types de construction suivants :
a) constructions en maçonnerie non armée,
b) constructions en maçonnerie chaînée,
c) constructions en maçonnerie armée.
NOTE 1 Les constructions comportant des systèmes en maçonnerie qui fournissent une meilleure
ductilité de la structure sont également incluses (voir note 2 du Tableau 9.1).
NOTE 2 Les ossatures avec maçonnerie de remplissage ne sont pas traitées dans le présent
Article.
(2) En raison de sa faible résistance à la traction et de sa faible ductilité, la maçonnerie non armée
conforme aux dispositions de l’EN 1996 uniquement est considérée comme offrant une capacité de
dissipation limitée (DCL) et il convient d’en limiter l’utilisation, sous réserve que l’épaisseur effective
des murs, tef, ne soit pas inférieure à une valeur minimale, tef,min.
NOTE 1 Les conditions dans lesquelles une maçonnerie non armée conforme aux dispositions de l’EN
1996 uniquement peut être utilisée dans un pays peuvent être trouvées dans l’annexe nationale au
présent document. Son utilisation n’est recommandée que dans les cas de faible sismicité.
NOTE 2 La valeur devant être attribuée à tef,min à utiliser dans un pays pour une maçonnerie non
armée conforme aux dispositions de l’EN 1996 uniquement, peut être trouvée dans l’annexe nationale
au présent document. Les valeurs recommandées de tef,min sont celles de la seconde colonne, 2 e et 3
e ligne du Tableau 9.2.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, les maçonneries non armées ne
sont pas admises dans le champ du présent texte, si ce n’est les maçonneries avec blocs de pierres
naturelles, au plus dans des zones de faible séismicité et pour des bâtiments d’au plus 2 étages et
dont la hauteur n’excède pas 6 mètrse à la sablière.
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, la valeur retenue pour tef,min, dans
le cas de maçonneries non armées avec blocs de pierres naturelles, et respectant les conditions
données dans la Note 1 ci dessus, est celle recommandée, soit 340 mm.
(3) Une maçonnerie non armée conforme aux dispositions de présent Eurocode ne peut pas être
utilisée si la valeur de ag.S dépasse une certaine limite ag,urm.
NOTE La valeur devant être attribuée à ag,urm à utiliser dans un pays peut être trouvée dans l’annexe
nationale au présent document. Il convient que cette valeur ne soit pas inférieure à la valeur
correspondant au seuil des cas de faible sismicité. Il y a lieu que la valeur devant être attribuée à ag,urm
soit cohérente avec les valeurs adoptées pour la résistance minimale des éléments en maçonnerie,
fb,min, fbh,min et du mortier, fm,min. Pour les valeurs recommandées dans les notes de 9.2.2 et 9.2.3, la
valeur recommandée de ag,urm est 0,20g.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, la valeur de ag,urm à utiliser est
fixée par l’Administration française.
(4) Pour les types a) à c), les fourchettes de valeurs admissibles de la limite supérieure du coefficient
de comportement q sont indiqués dans le Tableau 9.1.

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NOTE 1 Les limites supérieures des valeurs devant être attribuées à q à utiliser dans un pays (dans
les intervalles du Tableau 9.1) peuvent être trouvées dans l’annexe nationale au présent document.
Les valeurs recommandées de q sont les limites inférieures des intervalles indiqués dans le Tableau
9.1.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, les coefficients de comportement
retenus sont les suivants
Maçonnerie non armée conforme à l’EN 1996 q = 1,5
Maçonnerie non armée conforme à l’EN 1996 et à l’EN 1998-1 q = 2,0
Maçonnerie chaînée, joints verticaux remplis ou non q = 2,5
Maçonnerie armée q = 3,0
NOTE 2 Pour les bâtiments construits avec des systèmes en maçonnerie qui procurent à la structure
une ductilité améliorée, des valeurs particulières du coefficient de comportement q peuvent être
utilisées, sous réserve que ces systèmes et les valeurs de q associées soient vérifiés
expérimentalement. Les valeurs attribuées à q pour de tels bâtiments, devant être utilisées dans un
pays, peuvent être trouvées dans l’annexe nationale au présent document.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, le cas des systèmes de
maçonnerie qui procurent à la structure une ductilité améliorée est exclu du champ du présent texte.
Un tel système de maçonnerie peut cependant être envisagé selon une procédure d’agrément agrée
par l’administration et les parties.
(5) Si le bâtiment n’est pas régulier en élévation, il convient de réduire de 20% les valeurs de q
données dans le Tableau 9.1, sans qu’il soit nécessaire de les prendre inférieures à q = 1,5.

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7. Règles forfaitaires pour les petits bâtiments

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7.1. Conformes aux PS-92 et approuvées par arrêté


Pour les îles de la Guadeloupe et de la Martinique, des règles CP-MI Antilles révision 2004 ont été
rédigées afin de faciliter la construction des maisons individuelles en maçonnerie, ces
recommandations de mise en œuvre et de dimensionnement peuvent être utilisées en zone 5 par
dérogation à l’EC8.

7.2. Conformes à l’EC8


L’article 9.7. de l’EC8 propose des règles forfaitaires pour les petits bâtiments. Il est reproduit ci-
après. En l’absence d’arbitrage satisfaisant pour la Zone 5 par l’Annexe Nationale, à la date de
rédaction du présent document, il ne sera pas commenté ici. En effet il repose sur des exigences
de domaine d’application irréalistes dans le climat tropical et propose un dimensionnement
beaucoup plus onéreux que celui qui résulte du calcul au cas par cas.
9.7.1 Généralités
Les bâtiments appartenant aux catégories d’importance I ou II et respectant les dispositions de 9.2,
9.5 et 9.7.2 peuvent être classés comme des "bâtiments simples en maçonnerie".
Pour ce type de bâtiment, une vérification de la sécurité selon 9.6 n’est pas obligatoire.
9.7.2 Règles
Selon le produit de ag.S du site et le type de construction, il convient de limiter le nombre n d’étages
admissible au dessus du sol et il convient de mettre en place des murs de contreventement dans deux
directions orthogonales, avec une aire de section transversale totale minimale, Amin, dans chaque
direction. L’aire de la section transversale minimale est exprimée comme un pourcentage minimal,
pA,min, de la surface totale par étage.
NOTE Les valeurs devant être attribuées à n et à pA,min à utiliser dans un pays peuvent être trouvées
dans l’annexe nationale au présent document. Les valeurs recommandées sont indiquées dans le
Tableau 9.3. Ces valeurs, qui dépendent également d’un coefficient correcteur k, sont fondées sur
une résistance minimale des éléments de 12 N/mm² pour la maçonnerie non armée et de 5 n/mm²
pour les maçonneries chaînée et armée.
Pour les bâtiments où au moins 70% des murs de contreventement considérés ont une longueur
supérieure à 2m, le coefficient k est donné par : k = 1 + (lav – 2)/4 .2, où lav est la longueur moyenne,
exprimée en m, des murs de contreventement considérés. Dans les autres cas, k = 1.
Indépendamment de la valeur de k, il y a lieu de respecter la limitation d’utilisation de la maçonnerie
non armée donnée en 9.3(3).
L’annexe nationale au présent document peut comporter d’autres indications pour des résistances
différentes des éléments de maçonnerie, des types de constructions différents ou d’autres usages de
k.
Annexe nationale française :

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Pour l™application du Tableau 9,3 NF et de la clause 9.7.2 (3) b) on peut considérer comme mur sans
ouverture, donc pouvant participer comme tel au contreventement, des murs comportant une seule
ouverture bordée par un cadre de cisaillement en béton armé conçu selon des dispositions données
dans un Guide d’Emploi à venir
Il convient que la configuration en plan du bâtiment respecte les conditions suivantes :
a) il convient que la forme en plan soit approximativement régulière ;
b) il convient que le rapport entre les longueurs du petit et du grand côté en plan ne soit pas inférieur à
une valeur minimale, λ min.
NOTE La valeur devant être attribuée à λ min à utiliser dans un pays peut être trouvée dans l’annexe
nationale au présent document. La valeur recommandée de λmin est 0,25.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, la valeur retenue pour λmin est
celle recommandée.
Il convient que les parties en saillie ou en retrait, par rapport à la forme rectangulaire, n’aient pas une
dimension supérieure à un pourcentage pmax de la surface totale au-dessus du niveau considéré.
NOTE La valeur devant être attribuée à pmax à utiliser dans un pays peut être trouvée dans l’annexe
nationale au présent document. La valeur recommandée de pmax est 15 %.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, la valeur retenue pour pmax est
celle recommandée.
Il convient que les murs de contreventement du bâtiment respectent toutes les conditions suivantes :
a) il convient que le bâtiment soit raidi par des murs de contreventement disposés suivant deux
directions orthogonales de manière presque symétrique au plan ;

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b) il convient que, au minimum, deux murs parallèles soient placés suivant chacune des deux

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directions horizontales orthogonales, la longueur de chaque mur étant supérieure à 30 % de la
longueur du bâtiment dans la direction considérée ;
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c) il convient que, dans une direction donnée, la distance entre les murs soit supérieure à 75 % de la
longueur du bâtiment dans l’autre direction ;
d) il convient qu’au moins 75 % des charges verticales soient portées par les murs de
contreventement ;
e) il convient que les murs de contreventement soient continus depuis le sommet jusqu’à la base du
bâtiment.
Dans les zones de faible sismicité (voir 3.2.1(4)), la longueur de mur exigée dans l’alinéa (3)b du
présent paragraphe peut être constituée par la longueur cumulée des murs de contreventement (voir
9.5.1(5))) selon un axe, entre ouvertures. Dans ce cas, il convient qu’au moins un mur de
contreventement dans chaque direction ait une longueur l supérieure ou égale à celle correspondant à
deux fois la valeur minimale de l / h définie en 9.5.1(5)c.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Les saignées dans tous les murs de contreventement doivent respecter les clauses des saignées
admises sans calculs du § 8.6 de l’EC6-1-1 et de son Annexe Nationale, avec toutefois les
prescriptions supplémentaires suivantes
- Blocs du type 1 : la profondeur de la saignée examinée doit laisser intacte une épaisseur de bloc au
moins égale à trois quart de l’épaisseur initiale
- Blocs de type 2 et 3 : La profondeur de la saignée examinée doit être telle que au moins trois quart
des parois ne soient pas endommagées par cette saignée.
- Blocs de type 4 : Dito les Blocs de type 2 et 3, sauf le cas de blocs pour lesquels le mortier de pose
ne couvrirait pas toute l’épaisseur du mur. Dans ce dernier cas, aucune saignée n’est autorisée.
De plus, l’épaisseur de tout mur ou trumeau de contreventement, qui comporte une ou plusieurs
saignées dans la zone comprise entre ses chaînages verticaux d’extrémité, devra être estimée, pour le
décompte du tableau 9.3 NF, en retirant de l’épaisseur des blocs la profondeur effective du vide créé
par la ou les saignées.
Le plan qualité, demandé pour retenir la valeur de q = 3, devra obligatoirement comporter les
élévations appropriées sur lesquelles on fera figurer les saignées prévues (implantation, largeur,
profondeur, longueur et modalité de réalisation).Toute saignée, autre que celles figurant sur les
élévations appropriées, est alors interdite.
Note : Les saignées à posteriori effectuées par un corps d’état ou par le Maître d’Ouvrage ou
l’occupant des lieux sont donc interdites, sauf à re-consulter un Maître d’Oeuvre, de préférence celui
d’origine.
Il convient que, dans chaque direction principale horizontale, les différences de masses et de sections
horizontales des murs de contreventement entre deux étages successifs soient limitées à des valeurs
maximales ∆m,max et ∆A,max respectivement.
NOTE La valeur devant être attribuée à ∆m,max et ∆A,max à utiliser dans un pays peut être trouvée dans
l’annexe nationale au présent document. La valeur recommandée sont ∆m,max = 20 % et ∆A,max = 20 %.
Annexe nationale française (validée pour la Caraïbe) :
Pour l’application en France de la norme européenne EN 1998-1-1, les valeurs de ∆m,max et ∆A,max sont
les valeurs recommandées.
Pour les bâtiments en maçonnerie non armée, il convient que les murs situés dans une direction
soient liaisonnés avec les murs disposés suivant la direction perpendiculaire, avec un espacement
maximal de 7 m.

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8. Eléments non structuraux en maçonnerie couramment utilisées et objectifs de

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comportement
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L’Eurocode ne précise pas d’exigence, puisqu’on n’attend pas de ductilité de ces parois non
structurelles. Les règles françaises PS-92 apportent quelques précisions utiles pour la sécurisation
des cloisons (renversement) notamment lorsqu’elles ne sont pas confinées entre deux planchers
‘exemple sous charpente avec faux-plafond).
faux

8.1. Les cloisons de distribution d’épaisseur inférieure ou égale à 10 cm


Elles doivent respecter les dispositions suivantes :
- Pas de bord libre
- Jonction impérative à d’autres murs, cloisons ou potelets (béton armé, métal ou bois) de
pleine hauteur
- Si cloison de pleine hauteur, elles doivent être solidaires des planchers pour éviter leur
déversement
- Si hauteur partielle, encadrements liés
lié au gros-œuvre
- Harpage des cloisons perpendiculaires
- S < 14 m2, H et L < 5m, d < 100 e
- Encadrement des baies (BA, métal, bois)

Figure 34- Séisme du Nord-Martinique.


Martinique. Dommages sur une cloison traversée par une poutre. La source de dommages
se trouvant sur une porte, ils auraient pu blesser des personnes en cours d’évacuation.
d’évacuation. AFPA Trinité (Photo P.
Balandier)

8.2. Les cloisons de distribution d’épaisseur supérieure à 10 cm


Elles doivent respecter les dispositions suivantes :
Idem cloisons précédentes et
- Chaînages en béton armé en métal ou en bois des panneaux
- S < 20 m2, H et L < 5m, d < 50 e
- Encadrement des baies (BA, métal, bois) relié à l’ossature ou aux chaînages si type G.
Vérification de leur participation au comportement dynamique
dynamique de la structure (raideurs).
(raideurs)

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