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Collège 2EI

Première année de Licence économie et Gestion

UE 11 - Introduction à l’économie

TD N°2 : PIB et croissance


À l’aide du cours, des sept textes ci-dessous et de vos recherches, vous répondrez aux
questions suivantes :

1) Qu’est-ce qu’un agrégat ? Donner des exemples.

2) Que mesure le PIB ? De quelle manière le calcule-t-on ?

3) Définir : Prix courant et prix constant ; Production en valeur et production en volume ; PIB
nominal, PIB réel, PIB potentiel et PIN.

4) Le PIB est-il un bon indicateur macroéconomique ?

Exercice
Soient les quantités produites d'un bien quelconque et son prix unitaire dans un pays quelconque.

Années Quantités (en unités) Prix (en €)


2017 7 500 80
2018 9 000 120
2019 8 750 140
2020 9 200 130

1) Calculer, pour chaque année, dans le tableau ci-après :


- La valeur de la production à prix courants ;
- La valeur de la production à prix constants (prix de 2017) et commentez. Pourquoi la valeur de
la production à prix constants baisse entre 2018 et 2019 alors que la valeur nominale de la
production augmente ?
Valeur de la
Quantités (en Valeur de la
Années Prix (en €) production (en €
unités) production (en €)
2017)
2017 7 500 80
2018 9 000 120
2019 8 750 140
2020 9 200 130

2) Établir l’indice de volume de la production, ainsi que l’indice de la valeur de production à prix
constants (base 100 l’année 2017). Commentez.
Valeur de la
Quantités (en
Années Indices production (en € Indices
unités)
2017)
2017 7 500
2018 9 000
2019 8 750
2020 9 200

3) Établir l’indice de la production à prix courants (base 100 l’année 2017). Puis établir l’indice du
prix du bien (base 100 l’année 2017).
Valeur de la
Années P (en €) Indices Indices
production (en €)
2017 80
2018 120
2019 140
2020 130

4) Est-il possible d’établir une relation entre les indices de valeurs, de volume et de prix ?

Texte 1 : Méda D., Alternatives économiques Poche, 2011, Denoel, n°048

Au niveau d'un pays, la notion de richesse désigne l'ensemble des biens et des services produits par les entreprises et les
administrations. Au niveau individuel, elle est synonyme d'abondance de revenus monétaires et de biens matériels. Mais il n'en
a pas toujours été ainsi [...] De plus, suffit-il d'être riche pour être heureux ? Ou que les citoyens d'un pays riche soient heureux
? Le BNB (Bonheur National Brut est un indice englobant (de manière assez large) le produit intérieur brut (PIB) ou l'indice
de développement humain (IDH), qui apparaissent comme insuffisants pour mesurer le bonheur des habitants d'un pays. Cet
indice repose sur les quatre principes fondamentaux auxquels le gouvernement du Bhoutan (pays oriental) attache une part
égale : croissance et développement économiques, conservation et promotion de la culture bhoutanaise, sauvegarde de
l'environnement et utilisation durable des ressources et bonne gouvernance responsable.

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Texte 2 : La valeur ajoutée, création des agents économiques

Texte 3 : La valeur ajoutée, différente de la production

Texte 4 : Le PIB selon l’INSEE

Le PIB peut se définir de trois manières :


- le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches
d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et
aux branches d'activité) ;
- le PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation
Texte 6 :deLa
brute mesure
capital de la croissance
fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations ;
- le PIB est égal à la somme des emplois des comptes d'exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés,
impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d'exploitation et revenu mixte.

Comment se mesure la croissance économique ?


Notion récente, la notion de croissance économique renseigne sur l’accroissement durable de la production de services et
de biens dans une économie dans un laps de temps donné (le plus souvent assez long). Phénomène économique et
quantitatif, c’est en général le produit intérieur brut (ou PIB) d’un pays qui sert de mètre étalon au calcul de la croissance
économique, et son taux de variation correspond donc au taux de croissance économique d’un état. C’est en général les
variations du PIB par habitant qui définit la croissance économique d’une année sur l’autre.
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Texte 5 : « Leurrés par la croissance »

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Texte 6 : Extrait du Rapport de la Commission Stiglitz, 2010

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Texte 7 : Le PIB, une mesure qui ne dit pas tout
Le 18 mars 1968, le candidat à l'élection présidentielle des États-Unis, Robert F. Kennedy, a parfaitement décrit
le problème du PIB dans un discours qui fait encore référence aujourd’hui.
« Notre PIB prend en compte, dans ses calculs, la pollution de l'air, la publicité pour le tabac et les courses des
ambulances qui ramassent les blessés sur nos routes. Il comptabilise les systèmes de sécurité que nous installons pour
protéger nos habitations et le coût des prisons où nous enfermons ceux qui réussissent à les forcer. Il intègre la
destruction de nos forêts de séquoias ainsi que leur remplacement par un urbanisme tentaculaire et chaotique. Il
comprend la production du napalm, des armes nucléaires et des voitures blindées de la police destinées à réprimer des
émeutes dans nos villes. Il comptabilise la fabrication du fusil Whitman et du couteau Speck, ainsi que les programmes
de télévision qui glorifient la violence dans le but de vendre les jouets correspondants à nos enfants. En revanche, le
PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne
mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats
politiques ou l'intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre
culture. Il ne dit rien de notre sens de la compassion ou du dévouement envers notre pays. En un mot, le PIB mesure
tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue ».
Si la critique de l’époque prêta peu d’attention au discours de Kennedy, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, de
nombreuses voix s’élèvent pour critiquer le PIB/PNB en commençant par la Réserve fédérale américaine qui se
demande s’il ne vaudrait pas mieux se concentrer sur l’inflation que sur le PIB/PNB.
La constitution du PIB implique de faire des choix. Mais, même des choix raisonnables peuvent conduire à des résultats
biaisés. Certes, les statisticiens ont introduit la notion de « PIB marchand » pour des biens et des services
achetés/vendus, donc facilement appréciés par le prix du marché, et de « PIB non marchand » pour les « choses »,
telles que le travail domestique non rémunéré d’une grande importance économique. Mais comme Kennedy l’a
clairement énoncé, le PIB ne peut pas distinguer les activités économiques qui créent la richesse d’une nation, de celles
qui détruisent ses richesses naturelles (coupe des séquoias…). Les nombreuses personnes ayant nettoyé le bassin de
Seine-Normandie suite aux 4 années de marées noires ne furent pas rémunérées. Mais à votre avis, leurs tâches
eurent-elles de la valeur pour notre pays ? Joseph Stiglitz a introduit le « PIB vert » afin de prendre en compte
l'épuisement des ressources et certains aspects sur la durabilité. À ses débuts, l'administration Clinton a même poussé
le Bureau of Economic Analysis, l'agence qui mesure le PIB américain à développer un « PIB vert ». Toutefois, un
membre du Congrès de Virginie craignant que cette initiative nuise à l'industrie du charbon tua le projet dans l’œuf. Une
initiative du type PIB Vert fut également lancée en Chine, mais là également, les opposants la firent dérailler. Dans les
années 1980, Amartya Sen a commencé à faire la distinction entre les « produits/services » qui pouvaient apparaitre
dans le PIB, et ceux que ne pouvaient pas en faire partie. Quelques années plus tard, son ami d’université Mahbub ul
Haq, eu l’idée de mettre en pratique les travaux de son ami. Le résultat fut la tentative la plus aboutie à ce jour à
supplanter le PIB en introduisant la notion de « bonheur ». Mais alors, comment mesurer le bonheur ?
L'économiste Richard Easterlin a souligné, dans article publié en 1974, que le résultat des sondages nationaux sur le
« bonheur » n'était pas en corrélation avec le revenu par habitant. Dans un même pays, les riches ont généralement
été plus heureux que les pauvres, mais au-delà d'un certain niveau, les riches ne sont pas forcément plus heureux que
les pauvres : la hausse des revenus dans le temps n'a pas réussi à accroître le bonheur. […]
http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2012/11/16/cercle_58906.htm#

Pour approfondir :
LE CACHEUX J., Le PIB : une mesure contestée, Les Cahiers Français, n°347
MONTOUSSÉ M., La croissance”, “Les principaux modèles de la croissance, Les Cahiers Français, n°315

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