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Licence Le'res

Parcours Culture et Société – S6

Université de Toulon

Cours d’Analyse des Discours Média4ques

Séance n°2

Arnaud RICHARD
Professeur des universités
Préambule
INTRODUCTION
0.4 Bibliographie

(au moins un de ces livres empruntables à la B.U.)

MAINGUENEAU Dominique, Analyser les textes de communica2on, Armand Colin, 2021.

MARCOCCIA Michel, Analyser la communica2on numérique écrite, Paris, Armand Colin


2016.
Calendrier

Calendrier du contenu du semestre

Séance 1 mercredi 25 janvier Présentation du semestre


Séance 2 mercredi 1er février Analyse du discours
Séance 3 mercredi 8 février Sociologie des médias
Séance 4 mercredi 15 février Thème 1
Séance 5 mercredi 1er mars Thème 2
Séance 6 mercredi 8 mars Thème 3
Séance 7 mercredi 15 mars Examen (1/2)
Séance 8 mercredi 22 mars Thème 4
Séance 9 mercredi 29 mars Thème 5
Séance 10 mercredi 5 avril Thème 6
Séance 11 mercredi 12 avril Examen (2/2)
Séance 12 mercredi 19 avril Corrections et bilan
Plan

1. L’analyse de contenu nord-américaine 3. Les cadres théoriques et méthodologiques de l’AD


3.1 Des axes d’études

3.2 Le discours : une notion complexe

2. L’analyse du discours (AD)


4. Les procédures de l’analyse de discours
2.1 Les démarches en présence
Bilan du chapitre

2.2 L’approche textuelle (dite aussi «


linguistique textuelle »)

2.3 L’école française d’analyse du


discours (AD)
2. L’analyse du discours (AD)
2. L’analyse du discours (AD)
La grammaire de texte se fixe pour objet d’étudier la cohésion des énoncés dans le cadre du
texte compris comme un tout, comme une unité qui repose sur plusieurs structures
transphrastiques s’articulant entre elles, selon des conditions de production spécifiques et
un horizon interprétatif associé.

Quelques exemples avec:

a) les constructions anaphoriques

b) les connecteurs

c) la progression thématique

d) l’ellipse
3. Cadres théoriques et méthodologiques de l’AD

Maingueneau a défini les cadres théoriques et méthodologiques qui orientent l’AD telle qu’elle est
pratiquée aujourd’hui en domaine francophone.

Pour lui, l’AD se trouve désormais au carrefour de:

• la linguistique textuelle,

• de l’école française d'analyse du discours

• et, plus relativement, de l'ethnographie de la communication.

Maingueneau montre qu’il s’agit désormais d’articuler son « énonciation sur un certain lieu
social ».
3. Cadres théoriques et méthodologiques de l’AD

3.1 Des axes d’études

- un discours s’inscrit « dans un espace d’échanges entre plusieurs discours » (notion


d’interdiscours) ;

- un discours implique une « interaction sémantique » (principe d’intercompréhension) ;

- un discours porte des marques distinctives explicites ou implicites de son appartenance à un «


genre », c’est-à-dire à un dispositif de communication défini (notions de formation discursive
et de contraintes discursives) ;
3. Cadres théoriques et méthodologiques de l’AD

3.1 Des axes d’études (suite)

- un discours manifeste des compétences de parole (compétence interdiscursive) ;

- un discours suppose une pratique sociale, culturelle, intellectuelle, technique ;

- un discours ne se réduit pas à un ensemble d’énoncés, il peut intégrer d’autres systèmes de


signes (pratique intersémiotique) ;

- un discours est en relation avec son environnement (inscription socio-historique).


3. Cadres théoriques et méthodologiques de l’AD

3.2 Le discours: une notion complexe

Diversité des sources théoriques qui précède: il reste assez vain de proposer une définition
stabilisée du discours (et par contrecoup, de ce que pourrait être précisément l’analyse du
discours).

Le mot est délicat à manier car il a des acceptions diverses et renvoie à une série d’oppositions
relatives à des écoles ou des courants différents.

Les deux plus importantes sont :

- discours / récit

- discours / langue
3. Cadres théoriques et méthodologiques de l’AD

– Discours / récit :

opposition utilisée d’abord en linguistique énonciative pour rendre compte de l’emploi de


l’imparfait et du passé simple dans un récit par rapport à l’emploi du présent et du passé
composé dans le discours. Benveniste distingue le « plan d’énonciation » du discours
(quelqu’un s’adresse à quelqu’un) et le « plan d’énonciation » de l’histoire (« les événements
semblent se raconter eux-mêmes ») ;

– Discours / langue :

le discours y devient l’usage particulier de la langue en tant que système. C’est sur cette
opposition globale que nous nous appuierons désormais.
3. Cadres théoriques et méthodologiques de l’AD

On peut donc se référer à des définitions très larges, en relation avec ce dernier sens du mot
discours :

– « l’analyse de l’usage de la langue » (Brown et Yule, 1983) ;

– « l’étude de l’usage réel du langage, par des locuteurs réels dans des situations réelles » (Van
Dijk, 1985).
3. Cadres théoriques et méthodologiques de l’AD

Mais il existe d’autres oppositions complémentaires relatives aux linguistiques discursives :

– Discours /phrase (discours = succession de phrases) -> analyse textuelle ;

– Discours /texte (discours = texte + co(n)texte) -> analyse textuelle ;

– Discours /énoncé (discours = un énoncé structuré « en langue » + « situé », c’est-à-dire soumis


à des conditions particulières de production) -> analyse du discours et linguistique de
l’énonciation.
3. Cadres théoriques et méthodologiques de l’AD

Les formats discursifs peuvent être écrits ou oraux, et notamment conversationnels. Outre ses
propriétés d’ordre textuel, donc, le discours se caractérise donc surtout aussi par son
accomplissement « dans une situation (participants, institutions, lieu, temps) » (Adam 1989).

Le mot « discours » renvoie donc clairement aux manifestations concrètes de la langue. Il implique
une prise en considération de celui qui parle, de ce dont il parle et des conditions dans
lesquelles il parle (la situation de communication).

Orienté vers le contextuel et ses sujets, le discours doit donc être lu comme franchissement de
ses propres limites formelles (ses « clôtures »).
3. Cadres théoriques et méthodologiques de l’AD

Catherine Fuchs définit même le discours (en relation d’équivalence avec le texte, au reste)
comme « objet concret, produit dans une situation déterminée sous l'effet d'un réseau complexe
de déterminations extralinguistiques (sociales, idéologiques) » (Fuchs 1985 : 22).

La cohérence discursive s’avère donc au fondement du discours, comme lien langagier entre le
réel, ses acteurs et leurs pratiques.

Manifestation concrète de l'activité langagière dans sa dimension sociale, qui implique une
prise en considération du locuteur, du référent et de la situation de communication.
4. Les procédures de l’AD

Les méthodes employées selon les auteurs et les principales tendances sont parfois dissociées
voire divergentes sous certains aspects.

Un certain nombre de procédures d’analyse demeurent toutefois, au titre de convergences


principales : l’objet demeure de dégager les mécanismes de mise en discours.

Les étapes initiales sont directement issues de l’analyse textuelle et de l’approche énonciative.

La première démarche vise à dégager la cohérence discursive, ensuite s’adjoignent les catégories
de la subjectivité linguistique et de la deixis. Les figures de l’énonciation sont ainsi dégagées
comme autant d’instances qui contribuent au « tissage » discursif.
4. Les procédures de l’AD

On commencera donc par observer le statut énonciatif du locuteur et de l’allocutaire, le moment


de l’énonciation et le lieu de l’énonciation.

Il s’agit de dégager par là les acteurs sociaux qui sont engagés dans la communication en
insistant tout particulièrement sur:

• les positions énonciatives,

• le système de relations entre émetteur et récepteur(s),

• le contexte interne et

• le contexte externe de la construction discursive.


4. Les procédures de l’AD

-> mettre au jour la stratégie discursive

Les éléments constitutifs en sont:

• les acteurs et les objets de discours (thèmes),

• les évènements ou les états qui constituent la base discursive

• sans oublier: l’interdiscours, sous les formes du dialogisme, en particulier

+ dimension proprement pragmatique à partir de laquelle on va pouvoir agir sur l’autre (valeurs
illocutoire et perlocutoire en particulier des énoncés combinés entre eux au plan locutoire, celui
du niveau propositionnel)
Application

Article

CHARAUDEAU Patrick, 2006, « Discours journalistiques et positionnements énonciatifs. Frontières


et dérives », Semen, 22.
Application

(3.1.) La frontière du récit historique

« […] le récit historique apporte une explication interprétative considérée comme provisoire
(jusqu’à preuve du contraire), ce dont est dépourvu le récit médiatique »

(3.2.) La frontière savante

« […] soumise à discussion […] l’établissement de cette vérité est présenté sur le mode
hypothétique […] émaille son discours de prudence énonciative, ce qui se manifeste par des
verbes et des adverbes de modalités »

(3.3.) La frontière du discours persuasif

« […] glisser vers un discours persuasif […] discours critique [vs] discours de dénonciation »
Application

(4.1.) De l’actualité à la suractualité

« […] procédé de focalisation […] effet de grossissement […] intentionnalité […] thématisation
[…] la prise de parole focalisante et la récurrence essentialisante imposent » »

(4.2.) De la dramatisation à la surdramatisation

« […] stratégie discursive qui consiste à toucher l’affect […] enjeu de captation […] trois types de
discours: victimisation, de portrait de l’ennemi, d’héroïsation, le tout par […] amalgame »

(4.3.) De l’interrogation à l’interpellation dénonciatrice

« […] interrogation ambivalente du point de vue du rapport de force […] maîtrise du raisonnement
[…] la mise en cause, voire l’accusation [chronique ou caricature avec usage de l’humour?] »
Bilan

La problématique du discours et de sa théorisation passe par les modèles et les écoles


successives venues d’horizons multiples et qui leur ont fait un sort spécifique.

La période récente a surtout souligné l’intérêt de la convergence des vues et des méthodes même
si, pour des raisons de rigueur méthodologiques, il est utile de conserver les distinctions
fondamentales entre les divers courants pour ne pas sauter trop vite à certaines conclusions.

Pour l’essentiel, la linguistique devenue discursive, inclut fondamentalement les apports


énonciativo-pragmatiques (eux-mêmes intégrant des traditions plus anciennes) et ouvre
aux approches interactionnistes.

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