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Université Sultan Moulay Slimane

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines


- Beni Mellal -
Module: Analyse de discours
Semestre : 5
Filière: Etudes françaises
Professeur: Abdeltif Makan
Année universitaire: 2020 / 2021.
• Support 1
• Mise en perspective de l’analyse du discours
• Source: Georges-Elia SARFATI, Elément d’analyse du discours, Paris, Nathan, 1997.
• Plan
• 1) Le contexte épistémologique global
• 1.1 la situation historique de l’analyse du discours
• 1.1 la situation historique de l’analyse du discours
• 1.2 la constitution du champ de l’analyse du
discours : position théorique et institutionnelle
• A. analyse du discours et l’organisation de l’espace
• linguistique
• B. Diversités et limites de l’analyse du discours
• 2) Les cadres philosophiques de l’analyse du
discours
• 2.1 Luis Althusser et la théorie de l’idéologie
• 2.2 Michel Foucault et la pratique discursive
• 2.3 des cadres philosophiques au
présupposés théoriques
• 3) Les concepts descriptifs
• 3.1 la notion d’institution discursive
• 3.2 les indices péritextuels
• 3.3 les indices textuels
• Eu égard aux relations étroites qu’entretient «
le discours » avec l’ensemble des sciences
humaines et sociales, l’émergence d’une
discipline spécifique ayant pour objet
l’encadrement de ce champ éclectique et
multidisciplinaire est tributaire de la mise au
jour d’une approche méthodologique inédite,
apte à cerner ce domaine réfractaire.
• Dans ce sens, différentes études linguistiques,
philosophiques, et sociales participent à la
constitution du champ de l’analyse du discours
dans le contexte français.
• 1. Le contexte épistémologique global
• 1.1. la situation historique de l’analyse du discours
• L’analyse du discours est le résultat de la
réinterprétation des deux familles linguistiques
(saussurienne et harissienne). Néanmoins, la
formation d’un domaine spécifique lié à l’étude de ce
nouvel objet est étroitement associée à certaines
conditions historiques et culturelles propres au
contexte français. Dans cette perspective D.
Maingueneau voit que l’essor de ces champs de
recherche est relatif à « la rencontre à l’intérieur de
certaine tradition d’une conjoncture intellectuelle et
d’une pratique scolaire » (1987)
• L’imbrication de ces paramètres permet de
définir le contexte épistémologique global dans
lequel s’est constitué l’analyse du discours :
• •L’existence d’une tradition de l’écrit,
caractéristique d’une civilisation du livre et de
l’interprétation
• La pratique scolaire
• L’apparition simultanée, à la fin des années
soixante, d’un ensemble de réflexions sur
l’écriture (la grammatologie de Derrida,
l’archéologie de Foucault, la sémanalyse de
Kristéva etc.)
• 1.2 la constitution du champ de l’analyse du
discours : position théorique et institutionnelle
• A. analyse du discours et l’organisation de l’espace
linguistique :
• À l’apogée du structuralisme, la linguistique a
largement marqué le champ de l’analyse du
discours . Selon J. Marandin « ce qui distingue
l’analyse du discours d’autres pratiques de
l’analyse du texte, c’est l’utilisation de la
linguistique »(1979, 18)
• Dans ce sens, la langue, au sens saussurien, et
le discours revêtent une double valeur
explicative. En effet, la langue indique un plan
de satisfaction du langage par principe
intégralement formel, contrairement au
discours qui fait figure de réalité intermédiaire
s’articulant permanemment à des enjeux
historiques.
• B. Diversités et limites de l’analyse du discours
• L’analyse du discours est un champ éclectique
et transdisciplinaire eu égard à la pluralité de
ses interférences avec l’ensemble des sciences
sociales. Ce caractère éminemment mobile
implique une transdisciplinarité raisonnée de
la part des praticiens du domaine ainsi que
l’appropriation de différentes compétences y
compris une sérieuse maîtrise des
mécanismes langagiers.
• 2. Les cadres philosophiques de l’analyse du
discours
• 2.1. Luis Althusser et la théorie de l’idéologie
• Dans le champ du marxisme, l’unicité de la
réflexion de Louis Althusser provient du
rapprochement du concept d’idéologie et du
concept d’inconscient emprunté à la
psychanalyse.
• Cette mise en rapport entre ces deux réalités
(idéologie et l’inconscient) donne lieu à des
propositions théoriques fondamentales. Dans
cette optique, Althusser avance deux thèses qui
ont une portée définitionnelle:
• l’idéologie est une représentation du rapport
imaginaire des individus à leur conditions réelles
d’existence;
• l’idéologie a une existence matérielle.
• Althusser explicite la première thèse en disant: «
c’est avant tout leur rapport (des hommes) à ces
conditions d’existence qui leur y représenté » et «
qui au centre de toute représentation
idéologique, donc imaginaire du monde réel. » (
p95)
• Ainsi, Le rôle de l’analyse de discours, dans la
perspective althussérienne est celui d’une
pratique qui permet d’agir sur les mécanismes
de l’idéologie.
• 2.2 Michel Foucault et la pratique discursive:
• Michel Foucault dans L’archéologie du savoir
aspire à constituer une « histoire des systèmes
de pensées ». Dans ce sens, il poursuit le
projet « d’une description des événements
discursifs ».
• Ce qui intéresse Foucault, dans cette étude,
ce n’est ni la « langue » ni la « pensée » mais «
l’instance de l’événement énonciatif ».
• Selon Foucault, pour être identifié comme unité de discours un énoncé
doit reposer sur:

• • Un domaine d’objet commun .


• • Un type défini et normatif d’énonciation ou « modalité énonciative ».
• • Un alphabet bien défini de notions qui correspond au « système de
concepts permanent » en jeu dans un domaine de savoir à un moment
donné.
• Enfin sur la permanence d’une thématique mise en œuvre dans un champ
donné. Foucault voit qu’un énoncé apparaît, en tant qu’événement
relativement à une fonction énonciative.
• Ainsi, une séquence narrative est conçue comme énoncé relativement à
quatre caractéristiques principales:
• • La singularité;
• • Le fait qu’il entre dans un rapport spécifique avec un sujet d’énonciation;
• • Le fait d’être relié à un « domaine associé »;
• • Sa matérialité, par exemple écrit ou oral .
• 2.3 Des cadres philosophiques aux présupposés
théoriques
• D. Maingueneau voit qu’il existe deux démarches
principales inspirées des conceptions de M.
Foucault et de Louis Althusser :
• L’approche analytique: présuppose que le
discours offre des pôles de résistances que seule
l’analyste peut mettre au jour.
• Cette approche comprend deux versions: une
version réaliste que stipule que le discours dit
tout autre chose que ce qu’il paraît dire et une
version représentative qui dit que le discours fixe
ses véritables enjeux à autant d’indices qu’il faut
comprendre comme des « symptômes » .
• L’approche intégrative: elle présuppose qu’un
discours est accessible à l’analyse moyennant
sa mise en rapport avec d’autres paramètres
qui lui donnent sens.
• 3. Les concepts descriptifs
• 3.1 la notion d’institution discursive
• Pour spécifier la notion d’institution discursive, D.
Maingueneau lui substitue celle de pratique discursive
« pour désigner cette réversibilité essentielle entre les
deux faces, sociale et textuelle dans un discours.
• Dans cette perspective, il distingue entre l’univers
discursif, les champs discursifs et les espaces discursifs:
• l’univers discursif coïncide avec l’ensemble des
formations discursives.
• les champs discursifs renvoient aux domaines étudiés
• les espaces discursifs représentent des sous ensembles
de formation discursive
• 3.2 Les indices péritextuels
• C’est l’ensemble des paramètres extra-textuels,
ou périphériques au texte, qui conditionnent tant
sa production que sa réception.
• Ces indices déterminent le versant social de
l’activité de l’énonciation. De ce fait, le
positionnement d’un discours se fait par le biais
d’une communauté linguistique.
• Dans cette optique, le discours, une fois sa
production est assurée, sa mise en circulation
met en jeu du côté de la réception trois types de
paramètres à savoir :
• Les conditions d’emploi : c’est-à-dire la
manière dont le texte est reçu, produit et
consommé ; on prendre à titre d’exemple
l’accueil du texte par la critique ;
• Le mode diffusion : ce sont les différents relais
par lesquels ce discours est socialisé( librairie,
émissions télévisées etc.)
• Mode de consommation : ce paramètre met
en jeu la manière par laquelle un discours est
lu ou manipulé.
• 3.3 Les indices textuels
• L’expression désigne l’ensemble des niveaux
d’analyse du discours permettant de le
comprendre sous son versant textuel. La texture
d’un texte porte toujours des traces d’autres
textes. Dans ce sens, il convient de distinguer
deux dimensions intertextuelles:
• Intertextualité interne : équivalente à « la
mémoire discursive intérieure au champ »
(Maingueneau, 1984,152) ;
• Intertextualité externe : elle réfère au « rapport
qu’un discours entretient à d’autres champs selon
qu’ils sont citables ou non »(Maingueneau,
1984,152).
• De même Maingueneau distingue trois modes participant à
l’analyse d’un discours :
• Le mode d’énonciation qui se rapporte à l’examen des
propriétés ou des qualités que l’énonciateur montre de lui à
travers ses manières de dire, correspondant d’une certaine
manière à l’ethos dans la Rhétorique d’Aristote.
Maingueneau reconstruit ce concept en fonction de
l’imaginaire du corps qui implique la parole (le ton d’un
texte et la corporalité qui se rapporte à l’ensemble des
caractéristiques physiques imputables, par reconstruction,
à l’énonciateur).
• Le mode de cohésion qui s’évalue à l’échelle de
l’intradiscursivité. Autrement dit, l’examen de tous les
mécanismes linguistiques qui confèrent au texte sa
cohésion et sa cohérence.
• Le code langagier qui correspond à l’examen des qualités
lexicales et syntaxique d’une composition.
• Ainsi, l’intégration réciproque de ces facteurs
fonde le contrat énonciatif qui est une
condition sine qua non de la recevabilité du
texte.
• Support 3
• Cohérence discursive
• Dominique Maingueneau, L’analyse du discours Introduction aux lectures de l’archive, Paris, Hachette, 1991.

• Plan
• Introduction
• I-Problématique de la cohérence textuelle
I-1- Première Tendance
I-2- Seconde Tendance
• II-Aspects de la cohérence textuelle
II-1-Problème de typologie
II-2-Quelques distinctions
II-3-Textes et séquences
II-4-L’analyse des séquences
II-5-L’éspace du texte
II-6-La progression thématique
II-7-Inférence
II-8-Phénomènes anaphoriques
II-9-Une catégorisation implicite
• Conclusion
• Introduction
• Nul ne peut ignorer que « l’analyse de discours »
est devenue au cœur de l’ensemble des sciences
humaines et sociales. Son objet est le discours. Ce
dernier n’est rien d’autre que le langage lui-
même, considéré comme activité en contexte,
construisant du sens et du lien social.
• En effet, l’AD s’occupera des phrases avant
d’élargir son champ d’étude pour s’intéresser au
texte. Quels sont donc les aspects et les règles
d’enchainements auxquelles obéissent « la
cohérence textuelle »?
• I-Problématique de la cohérence textuelle
• Première tendance :
• Cette tendance reprend la notion chomskyenne de
« compétence » postulant l’existence « d’une
compétence textuelle» permettant de déterminer si
une séquence de phrases constitue ou non un texte
bien formé. Aussi a-t-on vu apparaitre par exemple
des projets de « grammaire narrative ».

• Seconde tendance
• Cette tendance plus directement linguistique, étudie
les connections inter phrastiques (connecteurs,
reprises anaphoriques, phénomènes de progression
thématique, enchainement des marques
temporelles...).
• II-Aspects de la cohérence textuelle
• M. Bakhtine a beaucoup insisté sur ce
point : « Nous apprenons à mouler notre
parole dans les formes du genre et, entendant
la parole d’autrui, nous savons d’emblée, aux
tous premiers mots, en pressentir le genre, en
deviner le volume, la structure
compositionnelle donnée, en prévoir la fin,
autrement dit dès le début nous sommes
sensibles au tout discursif ».
• I-1-Problème de typologie
• A. Petit jean en étudiant ces classifications a
distingué trois grandes « démarches
classificatrices » : homogène, intermédiaire,
hétérogène. Il distingue ainsi les typologies
énonciatives, communicationnelles, et
situationnelles.
• J –P. Bronkart parle de quatre archétypes :
discours en situation, récit conversationnel,
discours théorique, narration. Ces archétypes
sont la base sur laquelle se développent les
multiples types effectifs de discours.
• M. Bakhtine a proposé un partage entre des
genres premiers dans notre vie, à savoir ceux
de la vie quotidienne, qui seraient en prise
immédiate sur les situations d’énonciation
(conversation, lettres…) et des genres seconds
davantage codifiés, liés à des échanges
complexes (littéraires, science…), qui
intégraient et transformaient ces genres
premiers.


• II-2-Quelques distinctions
• La notion de « types » ou de « genres » étant très
floue, on distinguera :
• -Les types de discours : catégorisation
élémentaire et instable, mais inévitable qui
permet de distinguer par exemple le discours
journalistique, le discours publicitaire ou le
discours littéraire …
• -Les genres de discours spécifient ces « types de
discours ». Ce n’est pas au discours politique ou
religieux en général qu’à affaire le destinataire,
mais à des textes qui relèvent de genres
particulier, historiquement définis, rapportables
à des lieux d’énonciation déterminés.
• -Les types de séquences ont des contraintes en
quelque sorte transversales aux multiples types et
genres de discours. La narration, l’argumentation, par
exemple, peuvent être l’œuvre aussi bien dans un
discours électoral que dans un guide touristique. J.M.
Adam distingue ainsi :
• - la séquentialité narrative
• - la séquentialité injonctive-instructionnelle,
• - la séquentialité descriptive,
• -la séquentialité argumentative
• -la séquentialité explicative-ex positive
• -la séquentialité dialogale-conventionnelle
• -la séquentialité poétique-autotélique.
• II-3-Textes et séquences
• Cette hétérogénéité est contrainte par le genre
de discours concerné. Il existe essentiellement
deux manières pour un texte d’articuler ces types
de séquences que J. M. Adam
appelle « l’insertion de séquence » comme
l’insertion d’un dialogue dans un récit: une
description dans une argumentation, etc.
Chaque fois se posent d’inévitables problèmes
de transitions ; et « la dominante séquentielle »
dans laquelle on a affaire à une relation plus
complexe, une sorte de mélange de séquences.
• II-4-L’analyse des séquences
• Comme unité constituante , la séquence est une
composante de T ( = le texte) ; comme unité
constituée , la séquence est une composante de
propositions( macro-propositions) qui jouent un
rôle déterminant dans le développement du récit ;
et des propositions élémentaires( micro-
propositions) .
• A la suite des travaux du sociolinguiste
américain w. Labov , on analyse généralement les
récits à travers une structure canonique de
macro-propositions successives :
• Situation initiale (ou orientation)
Complication Action Résolution
Situation finale Morale.
• La complication correspond au
déclenchement de l’action et la résolution à
sa fin. La séquentialité narrative peut avoir
aussi comme dans des genres de discours
variés du roman policier la forme suivante :
• « Pourquoi ou comment ? + Parce que +
Evaluation »
• II-5- L’espace du texte
• Le texte n’est pas seulement une hiérarchie
de constituants, il constitue aussi une certaine
disposition matérielle. Le problème ne se
pose cependant pas de la même manière à
l’oral et à l’écrit : à l’oral on peut en particulier
réitérer certains segments , ou encore
recourir à des éléments (
« d’abord »… « puis ») à valeur démarcative.
A l’écrit les auteurs ont essentiellement à leur
disposition le découpage en paragraphes.
• Ces éléments sont appelés : « les marqueurs
d’intégration linéaire ». Il s’agit de :
• D’abord puis ensuite enfin.
• Mais on trouve aussi :
• D’une part d’autre part soit parfois
parfois , d’un côté de l’autre coté en
premier lieu en second lieu etc.
• Les marqueurs de l’ouverture (le premier, l’un en
premier lieu…) ; le relais (le second, l’autre, en
second lieu , mais aussi, un autre, plusieurs,
certains ensuite, etc.) ; la fermeture (enfin, pour
terminer, en dernier lieu..)
• II-6-La progression thématique
• La continuité d’un texte résulte d’un équilibre
variable entre deux exigences fondamentales :
une exigence de progression et une exigence
de répétition.
• Nous allons commencer par envisager une
question à travers la progression thématique
l’incessante transformation des informations
nouvelles en informations acquises, lesquelles
servent de points d’appui pour l’apport de
nouveaux éléments.
• Dans cette perspective « fonctionnelle » de la
progression thématique, on parle de la
structure syntaxico-sémantique . Un même
élément va donc jouer un rôle sur le plan
syntaxique ( on parlera par exemple de Sujet,
COD, Attribut …) ; et sur le plan thématique ,
on parlera dans ce cas de » Thème » le
groupe qui porte l’information déjà acquise ;
le « Rhème », le groupe qui porte
l’information nouvelle ,
• Ainsi dans, dans la phrase :
• « La justice appartient au peuple »
• Placée au début d’un texte, on peut considérer
« la justice » comme le thème, le point de départ,
l’élément supposé acquis; et « appartient au
peuple » comme le rhème. Une fois introduit
dans le texte pour, le rhème , ou une partie du
rhème, peuvent devenir thème pour une autre
phrase :
• « Il ne peut l’aliéner »
• Ou le pronom, qui reprend « le peuple »,
constitue le nouveau thème.
• La progression thématique a une incidence
importante sur l’organisation textuelle. Le
thème y assure la continuité entre les phrases
par la répétition de certains éléments.
F.Danes a ainsi mis en évidence trois grands
types de progression thématique:
• La progression linéaire ou le thème de la
phrase antérieure devient le rhème de la
phrase qui suit, selon le schéma suivant :
• Phrase 1: Th 1 ………..Rh 1
• Phrase 2: Th 2 (Rh 1) ......Rh 2
• Phrase 3: Th 3 (Rh 2) …….Rh3, etc.
• Schéma qu’on peut illustrer avec cet exemple :
• « Le secrétaire d’état est arrivé à Paris (thème 1). Là
(thème 2, il a rencontré M. Rocard (rhème 3). Celui –ci
(thème 3) lui a fait part des vives préoccupations de la
France. »
• La progression à thème constant : le plus
élémentaire, répond un même élément en position
thématique :
• phrase 1 : Th 1,,,,,Rh1 phrase 2: Th1,,,,Rh2 phrase3:
Th1,,,,Rh3,,,etc
• Ainsi ce texte, le thème de la première phrase est
repris deux fois sous une forme pronominale : Le
premier ministre a rencontré son homologue
canadien, il a eu un entretien avec lui, il a ensuite signé
le livre d’or de la ville,
• La progression à thème éclaté est plus
complexe. Les divers thèmes y sont dérivés d’une
hypertonie initiale grâce à une relation
d’inclusion référentielle plus au moins lâche. Ainsi
dans une description, l’hyperothème « la
France » peut-il donner des thèmes comme
« l’économie » ,« la culture », « la défense », »
le sport »,,,
• La progression à thème éclaté est plus complexe.
Les divers thèmes y sont dérivés d’une hypertonie
initiale grâce à une relation d’inclusion
référentielle plus au moins lâche. Ainsi dans une
description, l’hyperothème « la France » peut-il
donner des thèmes comme « l’économie » ,« la
culture », « la défense », » le sport »
• II-7-Inférences
• Considérons l’exemple suivant, emprunté à l’article
fondateur d’I. Bellert :

• 1- Le fils le plus âgé d’Anne a quitté Varsovie pour
étudier à la Sorbonne

• L’auteur peut en tirer un ensemble de conclusions, par
exemple :

• a- Anne a un fils.
• b- Anne a plus de deux enfants
• c- Le fils le plus âgé était à Varsovie auparavant
• d- Le fils le plus âgé est allé en France
• On constate qu’un premier type de règles d’inférence
peut être inclus dans la description de la langue et les
conclusions seraient tirées pour être déduction
(rigoureuse), par exemple a , b, c, d…

• II-8- Phénomènes anaphoriques

• Il s’agit des relations de reprise d’un élément par
un autre dans la chaine textuelle. Le cas d’anaphore le
plus simple. C’est la pronominalisation. Mais il existe
d’autres types de reprise, particulièrement
intéressantes pour AD. On considèrera uniquement les
reprises nominales, de loin les plus importantes. On
peut les ranger en trois catégories :
• La répétition pure et simple du groupe nominal
(« César……César … »)
• - La pronominalisation (« César….Il….. ») et l’anaphore
fidèle, c’est-à-dire la reprise de l’unité lexicale avec un
changement de déterminant « une jeune fille…la jeune
fille… ».
• - L’anaphore infidèle, c’est –à-dire la substitution lexicale :
« la jeune fille… la pauvre enfant ».

• II-9- Une catégorisation implicite

• L’AD s’intéresse tout spécialement aux phénomènes
d’anaphore avec substitution lexicale. Aucune substitution
n’est en effet innocente, car elle repose sur une
présupposition d’identification référentielle, implicite
comme tout présupposition.
• Considérons cette dictée extraite d’une
grammaire française de 1900 ou coexistent des
reprises avec des éléments anaphoriques
référant au même objet « notre première
ville »:
• La reprise peut avoir un rôle beaucoup plus
idéologique que fonctionnel. Après par exemple :
• « Les soldats ont tué un adolescent qui lançait
des pavés », la reprise peut se faire d’une foule
de manières : « cet assassinat », « cette
nouvelle bavure », « ce regrettable incident »…A
chaque fois, le groupe nominal oriente la
trajectoire du texte.
• Conclusion

• Il faut dire en fin que le « discours »
montre d’une part, aux énonciateurs la
légitimité des substitutions lexicales qu’il met
en évidence dans son texte, dans une
dimension interlocutive ; et d’autre part, il
permet de partager une énonciation et la
faire assumer par le co-énonciateur. C’est ce
passage de l’énonciation qui sera développé
par la suite dans des textes argumentatifs.
Support 2
• Zellig S. Harris, « Analyse du discours », in Langages,
• Introduction
• Les problèmes
• Distribution à l’intérieur du discours
• Combinatoire avec la grammaire
• Nature et méthode
• Aperçu général de la méthode
• Monde opératoire
• Segmentation
• Techniques auxiliaires
• Résultats
• Conclusion
• Introduction
• Cet article de Zellig S. Harris, traduit par Françoise
Dubois-Charlier, fait partie d’un numéro thématique
relatif à l’analyse de discours. Il présente une méthode
formelle d’analyse de l’énoncé suivi, oral ou écrit,
fondé sur l’occurrence des morphèmes en tant
qu’éléments isolables.
• Une analyse de l’occurrence des éléments dans le texte
particulier; c’est-à-dire en fonction des autres éléments
de ce même texte et non en fonction de ce qui existe
ailleurs dans la langue.
• Ce faisant, nous découvrirons sa structure, ou son
contenu. Il se peut que nous ne sachions pas
exactement ce que dit le texte, mais nous pouvons
déterminer comment il le dit.
• Les deux problèmes
• En effet, l’analyse peut être envisagée de deux types
de problèmes liés. Le premier concerne le
prolongement de la linguistique descriptive au-delà
d’une seule phrase ; alors que le second, est celui du
rapport entre la culture et la langue. Autrement dit :
Quelle est la relation qui peut exister entre le verbal
et le non verbal ?
• Le premier problème se pose dans le fait que la
Linguistique descriptive s’arrête généralement
aux limites de la phrase . C’est le cas des adjectifs
anglais se trouvant avant ou après le verbe dans
la même phrase :
• The dark clouds ; the future seems bright
• La linguistique descriptive étudie les occurrences
d’éléments dans tout énoncé quel que soit sa
longueur. La grammaire expose la structure des
phrases; le locuteur construit chaque phrase
particulière conformément à cette structure, et
produit sa propre séquence de phrase.
• Le deuxième problème est celui de du rapport entre la
langue et le comportement ou la situation sociale; la
linguistique descriptive ne s’intéresse pas aux sens des
morphèmes mais à la situation sociale dans laquelle
l’énoncé est produit.
• Les résultats montraient que, dans une certaine langue,
un certain groupe de sens s’exprime par le même
morphème. Pour cette raison il faut considérer le sens
global des syntagmes et non la somme des sens des
morphèmes qui le constituent. Par exemple
• How are you ? est une formule de politesse plutôt
qu’une question sur la santé de l’interlocuteur. Cet
exemple illustre la corrélation entre le discours et la
situation sociale.
• 2-Distribution à l’intérieur du discours
• Faire une analyse distributionnelle à l’intérieur
d’un discours considéré comme un tout est
fructueux car cela permet de dépasser les
limites de la phrase. La langue ne se présente
pas en mots ou phrases indépendantes, mais
en discours suivi.
• 3-Combinatoire avec la grammaire
• La méthode utilisée est la méthode
distributionnelle de la linguistique à un
discours considéré comme un tout. Cette
méthode est efficace dans la mesure où elle
permet d’établir l’occurrence relative aux
morphèmes.
• Pour ce faire, il faut utiliser les règles de la
grammaire de la langue en question qui sont
vraies pour toute phrase ayant une forme
donnée, par exemple :
• Le chasseur tue le lion…… Le lion est tué par le
chasseur
• N1 + V + N2
• N2 + V + N1
• Ainsi on obtient un autre ordre inverse de
cette phrase. Le recours donc à la grammaire
permet de pousser plus loin l’application de la
méthode d’analyse de discours.
• 4- Nature et méthode

• La question qui se pose est donc la suivante :
Quel genre d’analyse faudrait-il utiliser pour
découvrir les rapports distributionnelles entre
les phrases d’une part, et la corrélation entre
la langue et la situation sociale d’autre part ?
• 5-Aperçu général de la méthode
• 5- 1- Eléments dans des environnements
identiques
• Dans l’analyse de discours comme en
linguistique descriptive, on regroupe les
éléments qui ont des distributions semblables
en une classe ; et à partir de là, on parle de
distribution de la classe considérée comme
un tout plutôt que celle de classes prise
séparément.
• 5-2- Les éléments à environnements
équivalents
• En analyse de discours, on pourrait avoir deux
parties de l’énoncé qui ont le même
environnement à un endroit qui sont
équivalentes même en un autre endroit où elles
n’ont pas le même environnement.
• 5-3 -Ordre de phrase
• Le seul ordre considéré en linguistique
descriptive est de décrire l’ordre par exemple de
l’article et du nom en disant que le premier
précède le second dans la chaine du syntagme
nominal, ce même ordre est employé aussi en
analyse de discours.
• Résumé
• Généralement, des éléments ( ou des morphèmes
ou encore des séquences de morphèmes ) sont
équivalents entre eux s’ils se présentent dans
l’environnement d’autres éléments identiques ou
équivalents entre eux s’appelle « une classe
d’équivalence ».

• 6- Monde opératoire
• Ici on parle des éléments à considérer comme des
équivalents placés dans les mêmes colonnes. Faut-il
chercher les mots répétées qui sont souvent des mots
clés du texte ?
• En fait, c’est en utilisant ainsi les répétitions, que nous
en venons à construire des chaines d’équivalences.
6-1-Segmentation-
• La classe d’équivalence expérimentée dans le texte
permet de le deviser en segments successifs qui
comprennent des occurrences semblables des mêmes
classes d’équivalences. L’appartenance d’un élément
à une classe particulière dépend de l’appartenance de
son environnement.
• 6-2- Séries de segments semblables
• Un texte peut contenir des segments appartenant
aux mêmes classes d’équivalence, mais qu’ on ne peut
pas diviser ; ou encore des phrases qui ne contiennent
pas ces classes ( des phrases d’interrogation).
• Donc la recherche des segments contenant les mêmes
classes nous pousse à découvrir les limites de cette
appartenance à une même classe.
• 7- Techniques auxiliaires
• 7-1- Occurrence indépendante
• La distribution des éléments dépend de leur occurrence .
Autrement dit certains éléments ne se trouvent dans un
environnement donné qu’en présence d’un autre élément :
Both entraine toujours And
• Both Said and I ….
• Autre type d’ occurrence est lié dans des expressions
réciproques comme : each other et together

• 7-2- Subdivision des phrases


• Cette subdivision de la phrase s’explique lorsque les parties
dépendantes d’un élément sont dispersées sur toute une
zone comme constituant un seul fragment comportant cet
élément ( they prefer X- to any hair tonic they’ve used
par exemple) .
• 7-3- Transformations grammaticales

• Généralement, deux phrases d’une langue sont
équivalentes si elles se rencontrent toutes deux dans
cette langue. En particulier, on dira que des phrases
de la forme A sont équivalentes à des phrases de la
forme B si pour chaque phrase A , on peut trouver
une phrase B contenant les mêmes morphèmes
mises à part des différences dues à la différence de
forme A et B.
• Exemple :
• N1 V N2 est équivalent à N2 is
V-en by N1
• Le chat attrape la souris // La souris est attrapée
par le chat
• Cette technique peut être utilisée selon la situation
sociale qui pourrait amener un autre locuteur à
prononcer cette phrase plutôt que telle autre parmi
toutes les phrases dont il dispose .

• 8- Le tableau à double entrée
• L’analyse du discours nous donne une succession de
segments contenant chacune certaines classes
d’équivalence :
• C S1
• C S2 (S2 après C est is S2)
• C S2 ( = S2 C sans le is )
• Les ranges indiquent les classes d’équivalence
présentes dans chaque segment, selon leur
occurrences à l’intérieur du segment.
• 9-Résultat
• On peut tirer diverses conclusions de cette étude
malgré la complétivité et la masse du matériau qu’on
peut interpréter.
• 10- Interprétations
• Les résultats sont formels puisqu’ils définissent la
distribution des classes, la structure des segments ou
même la distribution des types de segments. Ces
résultats peuvent dépasser les textes. L’examen des
divers types de situation d’énoncés montre des
corrélations avec la personne ou la situation qui est à
l’origine des textes sans la moindre référence aux
significations des morphèmes. Il peut montrer aussi les
avantages de types particulier de la structure pour des
textes futurs ou pour du matériau non linguistique.
• Conclusion
• En guise de conclusion, l’analyse de discours
effectue des opérations qui donnent divers
renseignements sur la structure d’un texte ou
d’un type de texte ou sur le rôle de chaque
élément dans cette structure, ainsi que sur des
fragments de discours plus long que la phrase.
• L’analyse de discours nous apprend de plus,
comment un discours peut être bâti pour
satisfaire à diverses spécifications, exactement
comme la linguistique descriptive construit des
raisonnements raffinés sur les façons dont les
systèmes linguistiques peuvent être bâti pour
satisfaire à diverses spécifications.
• Support 4
• Source: Dominique Maingueneau, « Pertinence de la notion de formation
discursive », in Langage et société, N° 135, 2001.
• PLAN
• Introduction
• 1. Une double paternité
• 1.1. Michel Foucault
• 1.2. Michel Pêcheux
• 2. Deux grands types d’unités
• 2.1. Les unités topiques
• Les unités domaniales
• Les unités transverses
• 2.2. Les unités non-topiques
• Les parcours
• Les formations discursives
• Conclusion
• Introduction
• on ne peut pas comprendre ce que signifie une
formation discursive sans faire appel à deux facteurs :
Facteur historique et facteur idéologique.
• Lors de l’élaboration de ce concept il y a influence de
tout ce qu’est historique et il y a également l’idéologie
de l’époque. Quand on parle de idéologie on peut dire
qu’il existe des idées qui constituent l’arrière-plan
d’une communauté ou d’une société dominante à une
période donnée. on pourrait dire aussi que les mots se
forment par rapport à une formation discursive et en
dehors de cette formation discursive le mot pourrait
alors avoir un autre sens ou une autre interprétation.
• Cette notion est introduite par Michel
FOUCAULT et a été exploitée par des analystes
de discours. Mais à partir des années 80 ce
concept a connu un déclin, et continue d’être
utilisé mais avec un statut qui n’est plus bien
clair.
• Dans un colloque à Montpellier consacré aux
formations discursive, D. Maingueneau
propose une autre perspective pour
renouveler ce concept en proposant une zone
de variation plus limité.
• 1.1 Michel Foucault
• Michel FOUCAULT introduit la formation
discursive en 1969 dans l’Archéologie du savoir,
sans se réclamer de l’analyse du discours.
FOUCAULT a des difficultés de fixer la valeur ou
bien le sens de la notion de formation discursive,
qui se diffère selon l’archéologie du savoir.
• D’une part, il lui a attribué une interprétation en
termes de « système » et de « règle ».
• D’autre part, il l’a interprétée au sens du terme de
« dispersion ». D’une autre manière, FOUCAULT
travaille sur des systèmes, et au contraire défaire
toute unité. Cela est manifesté dans ce passage,
extrait du chapitre II de son livre :
• « Une telle analyse n’essaierait pas d’isoler, pour en décrire
la structure interne, des îlots de cohérence ; elle ne se
donnerait pas pour tâche de soupçonner et de porter en
pleine lumière les conflits latents ; elle étudierait des formes
de répartition (…) elle décrirait des systèmes de dispersion.
• Dans le cas où on pourrait décrire, entre un certain nombre
d’énoncé , un pareil système de dispersion, dans le cas où
entrer les objets, les types d’énonciation, les concepts, les
choix thématiques, on pourrait définir une régularité (un
ordre, des corrélations, des positions et des
fonctionnements, des transformations), on dira, par
convention, qu’on a affaire à une formation discursive, –
évitant ainsi des mots trop lourds de conditions et de
conséquences, inadéquats d’ailleurs pour désigner une
pareille dispersion, comme « science » ou « idéologie », ou
« théorie » ou « domaine d’objectivité». (Foucault 1969 :
52-53)
• Dans ce texte, le premier paragraphe présente la
formation discursive comme étant une
« dispersion » qui excède toute cohérence. Tandis
que, le deuxième paragraphe la présente comme
un ensemble d’énoncés soumis à une même
« régularité ».
• Ce double langage apparait comme un oxymore,
C’est à dire « Système de dispersion ». Cela fait
en quelque sorte l’exégèse de l’œuvre de
FOUCAULT où il a donné des solutions
ingénieuses pour résoudre ce problème. Sachant
que l’incertitude domine tout ce qui s’inscrit dans
les démarches des sciences humaines ou sociales.
• 1.2. Michel Pêcheux
• Michel PECHEUX fait de la formation discursive l’un des
concepts essentiels de ce qu’on appelle « l’école
françaises d’analyse du discours ». c’est à dire un
courant qui a puisé son inspiration dans le marxisme
althussérien, la psychanalyse lacanienne et la
linguistique structurale.
• Dans son article écrit en collaboration avec Claudine
HAROCHE et Paul HENNY, ‘’la sémantique et la coupure
saussurien’’ le terme « formation discursive » semble
emprunté à FOUCAULT. Mais on peut penser qu’il
s’inscrit dans le réseau conceptuel de
l’althussérianisme, dont se réclame PECHEUX où il
utilise constamment les termes de « formation
sociale » et de « formation idéologique ».
• Cet article est clair sur ce point ; « La
référence aux “classiques du marxisme” et aux
“formations idéologiques” permet de définir la
formation discursive comme déterminant ce
qui peut et doit être dit (articulé sous la forme
d’une harangue, d’un sermon, d’un pamphlet,
d’un exposé, d’un programme, etc.) à partir
d’une position donnée dans une conjoncture
donnée » (Pêcheux et al. in Maldidier éd. 1990
:148).
• Dans cet article, on voit apparaître la position et le
genre du discours, dans les exemples entre les
parenthèses. La position ici n’a pas le sens de
positionnement qui se définit à l’intérieure d’un champ
discursif.
• Par contre, la position dont parle PECHEUX est inscrite
dans l’espace de la lutte des classes ; elle se situe donc
sur un autre plan que les genres de discours.
• La parenthèse ouverte dans cet article fait l’objet d’une
double lecture ; selon qu’on met l’accent sur la phrase
en Italique. Et là, la mention de divers genres est
accessoire. Ou si on met l’accent sur « article sous la
forme d’une harangue » ; on pourrait dire ici que le
discours ne peut être « articulé »qu’à travers un genre.
Alors il faut bien penser à la relation entre la position
et le genre (harangue, semon, ….).
• PECHEUX met l’accent sur la première lecture puisqu’il
l’a écrit en Italique. Il insiste sur la problématique de la
position en mettant au second lieu la problématique de
genre. Alors c’est la position qui est déterminante,
tandis que le genre n’est qu’un lieu où se manifeste
quelque chose qui par essence caché. Suivant en cela
le modèle psychanalytique dominant à l’époque.
• la formation discursive se trouve ainsi déchirée entre
deux problématiques très différentes, qui ne lui
donnent pas des contours bien nets. Ni par FOUCAULT,
ni par PECHEUX. Les corpus des deux auteurs sont très
diffèrents. FOUCAULT se base sur des exemples de
l’histoire des sciences. PEHEUX sur la lutte politique.
• Loin de FOUCAULT et PEHEUX et leurs
problématiques (genre/positionnement). Jean
MICHEL Adam dans son livre Linguistique
textuelle, des genres de discours aux textes paru
en 1999, La section 2 du chapitre III intitulé,
interdiscours et formation discursive
montre : « Suivant la définition de l’Archéologie
du savoir : « On appellera discours un ensemble
d’énoncés en tant qu’ils relèvent de la même
formation discursive» (Foucault 1969 :153).
• Les discours se forment de manière réglée à
l’intérieur de l’espace de régularité que constitue
un interdiscours. Ces régularités ne sont autres
que les genres propres à une formation
sociodiscursive. (Adam 1999 : 86)
• Dans cette citation on trouve la définition du mot
discours, par rapport à la formation discursive. Tandis
que cette dernière est utilisée comme n’exigent pas de
définition.
• Adam glisse de « formation discursive » à « formation
sociodiscursive » sans que l’on sache exactement que
les deux termes sont des synonymes. Mais d’après les
contextes et son utilisation on sait bien que c’est un
synonyme lâche de « type de discours ». J.M .Adam,
par la suite, n’arrive pas à donner une définition à la
« formation sociodiscursive ». Il l’a remplacée par « la
formation sociolinguistique » dans la table des
matières de son ouvrage Linguistique textuelle,
Introduction à l’analyse textuelle des discours, qui a été
refondu en 2005.
• 2 Deux grands types d’unités :
• Apres avoir vu les fondateurs de la notion de la
« formation discursive », et leurs interprétations
comme système /dispersion pour FOUCAULT, et
position/ genre pour PECHEUX, selon cette diversité
des unités, Maingueneau propose de distinguer entre
deux types d’unité à savoir: Topique et non-topique
pour limiter les champs de travail et le rend plus précis.
• 2.1. Les unités topiques
• Les unités topiques sont censées être imposées ou
chercheur par les pratiques langagières; elles sont en
quelque sorte prédécoupées. Elles peuvent être
« domaniales »ou « transverse ». Alors qu’est-ce qu’on
entend par unité domaniales ?
• Les unités domaniales
• Les unités domaniales sont prédécoupées par les
pratiques sociales. Ce découpage se fait d’une part, en
terme de type de discours (par exemple : le discours
administratif, littéraire….), et en termes de genre de
discours (comme des dispositifs socio-historiques de
communication), le type et le genre sont pris dans une
relation réciproque. Le type est un groupement de
genres ; tout genre n’est tel que s’il appartient à un
type.
• D’autre part, le découpage se fait en termes de champs
discursif et de positionnements, quand il y a
concurrence pour l’autorité énonciative. Par exemple :
dans un champ politique, on considère que les
différents positionnements correspondent à des partis.
• Les unités transverses
• on pourrait parler ici de registre selon des
critères linguistiques ou communicationnels.
• les registres linguistiques s’appuient souvent
sur l’énonciation. On pense ici à la distinction
établit par Benveniste entre « histoire » et
« discours ».
• Les registres communicationnels sont définis
par une combinaison de traits linguistiques et
fonctionnels, par exemple : le discours
comique, discours de vulgarisation…
• 2.2. Les unités non-topiques
• Elles sont construites par les chercheurs contrairement aux
unités topiques qui sont imposés aux chercheurs. Dans les
unités non topiques on distinguera entre les parcours et les
formations discursive :
• Les parcours
• Ils permettent de construire des groupements d’unités qui
ne définissent pas des espaces de cohérence, mais
déstructurant les unités instituées, de façon à dégager des
relations insoupçonnées à l’intérieur de l’interdiscours.
Dans ce sens A. KRIEZ-Planque (2009) a consacré un
ouvrage de méthodologie, inscrit parfaitement dans cette
logique des « parcours » où il privilégie la circulation et
l’instabilité du sens dans un autre travail mené sur la
formule « épuration ethnique » (2003). Il s’agit d’explorer
une dispersion et une instabilité et non de rapporter une
séquence verticale à une source énonciative.
• Les formations discursives :
• Selon Maingueneau:
• Les formations discursives sont construites par
des chercheurs indépendamment des frontières
établies. Dans ce cas elles sont distinguées des
unités « domaniales » et elles regroupent des
énoncés profondément inscrits dans l’histoire, ce
qui les distingue des unités « transverses ».
• Par exemple dans un discours raciste ou un
discours colonial, on trouve un ensemble des
textes comportant le type, le genre de discours ;
le champ et le positionnement. C’est à dire un
corpus hétérogène.
• Cette hétérogénéité ne veut pas dire qu’on veut
échapper de l’homogénéité. Mais on veut
seulement réduire et limiter cette hétérogénéité
des constituants du corpus vers un foyer unique.
C’est à dire unifier sans un principe unique .mais
la formation discursive peut apparaitre aussi
« non-focale » et dans ce cas, on peut songer à
l’opposition qu’établit BAKHTINE entre les textes
monologique et dialogiques en prenant les
exemples des textes de Dostoïevski ; les uns sont
unifiés par le point de vue souverain( unique)
d’un narrateur, tandis que les autres
maintiennent une irréductible pluralité de points
de vue.
• Maingueneau a mené une recherche autour de la
question de la différence de « sauvage » à la fin
de XIX siècle. Il se base sur un corpus contenant
deux ensembles de textes. Un ensemble de texte
extrait de Romans de JULES Verne et un
ensemble de texte de manuels d’histoire de
l’école républicaine. L’objectif de cette étude est
de travailler l’écart ou la différence entre ces deux
ensembles, et ce n’est pas de montrer comment
cette idéologie se manifeste dans ces deux
ensembles textuelles qui ont une même visée
éducative et non pas le même type, ne visent pas
le même publics.
• La comparaison entre des sous corpus ne veut
pas dire que la formation discursive a un
caractère « non- focal ». Prenons l’exemple d’un
corpus construit par C. Oger, pour une étude sur
les rapports des jurys des concours de trois
catégories de hautes fonctionnaire français : les
majustratures, l’armée, l’administration.
• Un tel corpus peut être exploité de trois
manières :
• La première : A travers une simple analyse
constative entre les ensembles posés comme
autonomes. Dans ce cas on ne peut pas parler de
formation discursive.
• La troisième : en passant d’emblée le
caractère non focal des trois constituants,
intégrés dans une même formation
discursive..
• Dans ce cas, qui est considéré le plus difficile,
car il existe des manières de construire des
relations entre les ensembles textuels que l’on
suppose liés.
• Maingueneau prend l’exemple des deux discours ;
Janséniste et humaniste, ou la formation discursive est
apparait comme passionnément à l’intérieure d’un
même champ discursif c’est en fait l’espace d’unité –
incompréhension, où sont en relation ces deux
positionnent et non chacun des deux discours.
• L’intérêt que présente le recours a des formations
discursives non focales augmenté par :
• l’évolution actuelle et le développement des
recherches sur le discours.
• La discursification des medias et leur pénétration dans
tous les actes de la vie quotidienne. (par contre la
formation discursive unifocale montre vite leurs
limites).
• En suivant cette logique, on pourrait dire que la
valeur de la formation discursive non focale a un
caractère dynamique, et sa constriction affranchit
le chercheur d’un redoublement dans
découpages déjà instaurés par les pratiques
discursives, et lui permettent d’établir des sites
d’observation non publiées cela fait apparaitre
des relations invisibles et des interprétations
fortes. Alors il est nécessaire de justifier les choix
qui sont faits.
• Dans ce tableau, on présente comme
récapitulation ce que nous avons déjà dit, les
divers types d’unités.
Les unités topiques Les unités non-topiques

Les formations
Domaniales Transverses Les parcours discursives
unifocale non
-
foca
le
-Types/Genres de -Registres linguistiques
discours -Registres
-Champs/ communicationnels
positionnement
• On pourrait dire qu’il ne faut pas exagérer l’écart
entre les unités topiques et non topiques, d’une
part, les unités topiques posent au chercheurs
des multiples problèmes de d’élimination,
comme toujours dans les sciences humaines et
sociales. D’autre part, les unités non topiques à
savoir les formations discursives et les parcours
ne sont pas soumises aux caprices des chercheurs
a cause de développement des recherches en
terme de discours. C’est à dire l’existence des
principes et des règles de l’art, qui sont souvent
acquises par imprégnation.
• Dans ce cas on ne peut pas limiter la recherche
en analyse de discours dans les unités topiques,
ou dans l’exclusion de ces unités. La réalité de
discours met en relation permanente le discours
et l’inter discours.
• L’interdiscours travaille le discours, qui en retour
redistribue perpétuellement cet interdiscours qui
le domine.
• C’est de cette impossible clôture que passait la
résistance de la notion de formation discursive. Et
dans ce cas l’analyse de discours a besoin de ces
unités topiques et non topiques pour observer la
discursivité des toutes complexités.
• Conclusion

• En guise de conclusion, Maingueneau a essayé de


donner un nouveau statut à la formation
discursive.
• Pour lui l’objectif n’est pas seulement de rendre
clair cette notion qui est progressivement
devenue insaisissable, en lui donnant une zone
de variation plus limitée, mais de prendre la
mesure d’une transformation des conditions de
construction des objets d’analyse. En faisant
évoluer cette notion de formation discursive, on
prend acte de l’instauration progressive d’une
configuration différente.

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