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Une
introduction, Armand Colin, Paris, 2014.
Synthèse de lecture
La publication de cet ouvrage est motivée par le souci d’aide aux étudiants afin de mieux
appréhender la structuration d’un discours, en identifier les catégories sur la base d’une
méthode analytique, et être conscients de l’hétérogénéité discursive. la livre est par nature
pédagogique et se structure en trois parties.
Il est difficile et complexe de retracer le parcours historique du discours parce que ses études
et analyse ne présentent aucune linéarité. Si certaines disciplines scientifiques portent des
noms emblématiques et fondateurs comme Durkheim en sociologie ou Newton en physique,
une telle caractéristique échappe à l’analyse du discours qui est fille d’une transdisciplinarité
scientifique. E. Goffman, L. Wittgenstein, M. Foucault, M. Bakhtine ont assurément joué un
rôle capital dans le vaste champ de recherche discursive, mais non dans le courant spécifique
de l’analyse du discours.
Parallèlement au structuralisme qui a connu un grand essor en 1966, 1969 est la grande année
de l’analyse du discours. Langages, revue de linguistique, consacre son n° 13 à « l’analyse du
discours ». Au cours de cette même année sont publiés Analyse automatique du discours de
M. Pêcheux et Archéologie du savoir de M. Foucault. Si la notion de discours au cœur de ces
publications, son intelligence reste diversifiée, hybride et non consensuelle. J. Dubois, éditeur
de Langages, se préoccupait, en titrant le n° 13 de sa revue « l’analyse du discours », de
l’extension des recherches linguistiques quant aux rapports entre la langue et la société. Pour
lui, l’analyse du discours s’emploie à l’étude de tous genres de textes, emprunte les outils de
la linguistique, et permet de connaître le milieu sociologique qui a fait naître le texte. M.
Pêcheux, philosophe marxiste, établit une synonymie entre analyse et psychanalyse. Pour lui
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analyser un texte, c’est le décomposer, le psychanalyser pour découvrir l’idéologie qui s’y
dissimule.
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la responsabilité et est garant des propos énoncés. Le discours, comme tout système verbal
« est régi par des énormes » comme l’intelligibilité et fluidité des idées sans redondance. « Le
discours est pris dans un interdiscours » c'est-à-dire qu’est mis en relation avec tous ses autres
appuis discursifs antérieurs et extérieurs. « Le discours construit socialement le sens » dans ce
sens que l’interaction orale impacte sur la collectivité. Au regard de ce qui précède, la
plasticité du discours tient aux dispositifs de la communication et aux normes d’activités.
Il est nécessaire de relever aussi le départ qui existe entre la théorie du discours et l’analyse du
discours. La théorie du discours qui relève des discussions philosophiques portent en soi les
idées du post structuralisme et du constructivisme pour donner réponse aux postulats des
sciences humaines et sociales (« la subjectivité, le sens, le pouvoir, la différence sexuelle,
l’écriture, la dissidence, le postcolonialisme… ») (p. 27). Les débuts des études du discours se
sont servis de cette approche. L’analyse du discours par contre se présente non comme un
présupposé mais comme « une boite à outils dans le vaste ensemble des méthodes
qualitatives » (pp. 27-28) qui permet au-delà du langage d’accéder à une réalité tout autre. En
somme, le discours n’est pas une réalité scientifique d’exploration superficielle.
La distinction entre texte et discours s’opère selon que plusieurs textes forment un discours ou
que chaque texte est un discours. Dans le cas où le discours est formé d’un ensemble de
textes, le discours dépasse le cadre textuel tel qu’il se vérifie en psychiatrie. Dans ce sens, le
discours peut signifier discipline (géographie, astronomie…), positionnement dans un champ
(discours communiste ou surréaliste…), thématique (sur la sécurité, sur l’Afrique...),
production associée à une aire déterminée de la société (discours journalistique ou
administratif…), productions verbales propres à une catégorie de locuteurs (discours des
infirmiers, des mères de famille…). Dans le cas où chaque texte est un discours, le discours
sous-tend le texte et véhicule les informations communicationnelles. Le discours peut être un
texte et se différencier du texte selon les usages.
L’analyse du discours s’intéresse au texte selon trois usages : texte-structure c’est-à-dire que
le texte est un tissus de relation des phrases ; texte-produit c'est-à-dire que le texte résulte d’un
discours qui à la base pouvait être orale et d’un autre récit composé selon les procédures
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discursives pour communiquer une information ; texte-archive c’est-à-dire que le texte ne
découle et ne porte pas sur le discours mais est contenu sur un support soft (mémoire) ou hard
(matériel) pour une tierce exploitation.
Les trois usages des textes comme structure, produit ou archive dans un même support
forment un corpus. Cependant, il est fondamentale de distinguer le texte du corpus pour
établir les limites entre les commentaires / interprétations des textes anciens et les hypothèses
de discours qui se réclament des sciences humaines et sociales. L’analyste du discours en ce
qui le concerne s’intéresse au corpus fait soit des textes anciens, soit des textes transcrits.
Il est difficile de nommer le champ de recherche discursif soit comme discipline du discours,
soit comme études du discours, soit comme genre discours comme l’a fait plus d’un auteur
parce que l’expression analyse du discours a pris du pas depuis 1952 où le linguiste
distributionnaliste Harris commit un article et l’intitula « Discourse Analysis ». Deux
procédés permettent d’analyser cette diversité : 1) énumération d’un grand nombre
d’approches peu contraignantes du discours. 2) la structuration du discours autours des grands
principes.
Aborder l’analyse du discours nécessite d’abord que soient établis les différentes approches,
ou approches méthodologique ou encore méthodes dont le nombre varie d’un auteur à l’autre.
Celles les plus récurrentes sont cependant : la pragmatique, la théorie des actes de langage, la
linguistique systémique-fonctionnelle, la sémiotique, la proxémique et divers types d’analyse
rhétorique, stylistique, sémantique et narratives. Si ce procédé échappe à une rigueur
dogmatique, il présente toutefois quelques difficultés : les études discursives deviennent très
discutables ; donne l’illusion que toutes ces approches portent à un même objet ; ces
approches recouvrent des réalités hétérogènes.
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coopératrice. C’est ainsi que sera distingué le discours de la conversation (production verbales
dans des colloques par exemple).
Toux les travaux sur le discours ne relèvent pas toujours d’une discipline. Car, certains ne se
donnent que la description du domaine du discours. Tout compte fait, le discours est par
nature interdisciplinaire.
Les études sur le discours visent deux buts : 1) l’analyse des fonctionnements, 2) l’exercice
d’un pouvoir critique. L’analyse critique du discours renvoie-t-elle à l’analyse du discours ?
Quelle est la valeur sémantique de « critique » ?