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Introduction à la
linguistique
1ère année
Univ. de
Helwan Hussein Abdel Moneim Hussein (Salwa)
Prof. de linguistique, Lettres, Helwan
&
Faculté des Farouk Abdel Khalek Hassan (Wafaa)
Lettres, Prof. adjointe émérite de linguistique, Lettres,
(DLLF). Helwan.

8/15/2023
Introduction à la linguistique 1ère année

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Introduction à la linguistique 1ère année

Présentation.

Ce travail est destiné aux étudiants de la première année du cycle universitaire


pour les initier à l'étude d'une discipline nouvelle ne faisant pas partie des cursus
scolaires déjà étudiés.

Il s’adresse donc à un public supposé être débutant en linguistique. Il donne des


notions de base et une introduction à la linguistique dans une langue simple et
facile. Il répond au descriptif élaboré par le département et cherche à initier
l’étudiant aux diverses branches que couvre cette discipline.

Le livre comporte onze chapitres et leurs exercices et doit être enseigné, selon le
statut intérieur de la faculté des Lettres, Helwan, au premier semestre en
première année universitaire.

Le livre est élaboré en collaboration entre prof Salwa Abdel Moneim et prof
adjointe Wafaa Farouk, spécialisées en linguistique et membres du corps
enseignant de la faculté des Lettres, Helwan.

Le livre est révisé et approuvé par le comité de révision nommé de la part du


département.

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Introduction à la linguistique 1ère année

- Table des matières :

- Présentation P. 2
- Table des matières……………………………… P. 3
- Chapitre 1 : Qu'est-ce que la linguistique ? .. .. .. P. 5
- Questions :……………………………… .. .. .. .. .. .. P. 11
- Chapitre 2 : Le signe linguistique (suite) .. .. .. .. .. P. 12
- Exercices : ………………………………................ P. 19
- Chapitre 3 : Les domaines de la linguistique…… P. 21
- Questions :………………………………………… P. 24
- Chapitre 4 : Introduction à la sémantique…....... P. 26
- Exercices : ……………………………………….. P. 29
- Chapitre 5 : Polysémie, homonymie, synonymie,
- Antonymie et paronymie P. 30
- Exercices : ……………………………………….. P. 36
- Chapitre 6 : Quelques notions de syntaxe……… P. 38
- Exercices : ……………………………………….. P. 42
- Chapitre 7 : La phrase…………………….......... P. 44
- Exercices : …………………………………......... P. 50
- Chapitre 8 : De la phrase à l'énoncé………........ P. 53
- Exercices : …………………………………......... P. 56
- Chapitre 9 : De l'énoncé à l'énonciation……..... P. 57
- Chapitre 10 : Les actes de langage ou actes P. 62
de parole
- Exercices : …………………………………........ P. 65
- Chapitre 11 : L'explicite et l'implicite………..... P. 66
- Exercices : …………………………………......... P. 71

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Introduction à la linguistique 1ère année

- Modèles d’examen P. 72

- Références………………………………………. P. 75
- C.V. condensés des auteurs P. 76

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 1

- Qu’est-ce que la linguistique ?

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 1

- Qu’est-ce que la linguistique ?


La linguistique est une discipline scientifique récente s’intéressant à l’étude du
langage humain, appréhendé à travers les diverses langues. Elle a un caractère
descriptif et non prescriptif.
Des réflexions sur le langage datent de l’Antiquité avec des philosophes comme
Platon mais il faut attendre le XX e siècle pour voir se dégager une approche
scientifique autour des faits de langues.
- Objet de la linguistique :
Elle a pour objet d’étude la langue envisagée en elle-même et pour elle-même.
Autrement dit, la linguistique est la discipline qui s’occupe de l’étude scientifique du
langage humain. Elle s’intéresse à la structure des langues naturelles et essaie d’en
identifier les propriétés.
- Le structuralisme de Saussure
On s’accorde à considérer le linguiste suisse Ferdinand de Saussure comme
père de la linguistique moderne. Son Cours de Linguistique générale publié à titre
posthume en 1916 est considéré comme date de naissance de la linguistique.
Selon lui, la langue est un système doté d’une structure décomposable.

- Quelques concepts de base de la linguistique structurale de


Saussure :
- Langage/ langue.
- Signe linguistique (signifiant- signifié).
- Caractéristiques du signe linguistique.
 L’arbitraire du signe :
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Introduction à la linguistique 1ère année

 La linéarité du signifiant
 La mutabilité du signe
 L’immutabilité du signe
- Synchronie/ diachronie.
- Syntagme/ paradigme.

- Langage/ langue.
Le langage est la capacité d'exprimer une pensée et de communiquer au moyen d'un
système de signes
La langue est, selon Saussure, un produit social, une convention adoptée par les
membres d’une communauté linguistique. C’est un système de signes permettant à
l’homme d’exercer la faculté de parler.
Séparer la langue de la parole, c’est séparer le social de l’individuel.
- Signe linguistique (signifiant, signifié) :
C’est le terme donné par F. Saussure pour désigner l’unité (généralement appelée
mot). Le signe est le fondement de la linguistique structurale. C’est une entité
psychique ayant deux composants inséparables :
Le signifié et Le signifiant.
Le signifié : est l’idée ou le concept que représente le signe.
Le signifiant : est un moyen d’exprimer le signifié. C’est le symbole graphique ou
l’image acoustique, c’est-à-dire la suite de phonèmes qui constituent l’aspect matériel
du signe.
Le signifié et le signifiant sont des réalités psychiques inséparables. Cependant, ce
signe linguistique renvoie à une réalité qui, selon les lieux et les personnes peut
varier. On appelle donc référent, ce que désigne le signe linguistique C’est l'objet
physique, matériel dont les locuteurs parlent.
Notez bien :
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Introduction à la linguistique 1ère année

Le concept de référent revient à un autre linguiste, c’est Charles Sanders Peirce qui a
ajouté ce troisième élément au signe linguistique. En fait, pour qu'il y ait une
interrelation entre le signifié et le signifiant, il faut qu'il y ait un référent dans la vie
réelle, un objet auquel se référer, sinon il n'y aurait pas de relation possible.

- Caractéristiques du signe linguistique :


a- L’arbitraire du signe :
Selon F. de Saussure, le lien unissant le signifiant et le signifié est arbitraire
c’est-à-dire qu’il n’est pas naturel. En fait, aucune relation réelle n’existe entre le
concept « table » et les phonèmes / t / a / b/ l / qui forment son signifiant. Ce même
concept peut être représenté dans d’autres langues par des signifiants différents :
‫ منضدة‬en arabe par exemple. Donc, le lien entre le signifiant et le signifié est
conventionnel.
- Arbitraire relatif- absolu :
F. de Saussure distingue bien l’arbitraire relatif de l’arbitraire absolu. Pour les
onomatopées par exemple, il s’agit d’un arbitraire relatif étant donné le rapport
existant entre signifiant et signifié exemple : tic-tac. Les linguistes parlent d'arbitraire
ou de motivation relatifs aussi dans le cas des mots composés, dans le sens que, les
mots (signes) simples les composant sont arbitraires, tandis que les noms composés
(signes) sont relativement motivés. Exemple : le nom composé "ouvre-boîte" est
relativement motivé. Il s'agit d'un objet qui ouvre les boîtes; alors que les signes ouvre
et boîte reviennent à une dénomination arbitraire.

b- La linéarité du signifiant

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Introduction à la linguistique 1ère année

Le signifiant étant de nature auditive, il est constitué d’une suite de phonèmes placés
les uns après les autres et se déroulent sur la chaîne du temps. Ainsi, les signes se
succèdent et forment la chaine parlée, cette structure linéaire est alors analysable.

c- L’immutabilité du signe
La langue est une convention admise par les membres d’une communauté
linguistique et transmise aux générations suivantes, c’est un code basé sur un
système de signes différents qui se combinent les uns avec les autres. Ainsi, pour qu’il
y ait communication, les signes doivent être partagés par les membres de la même
communauté. De ce fait, les signifiants ne sont pas libres, ils sont imposés. Le signe
linguistique échappe donc à notre volonté.
Autrement dit, si le signifiant apparait comme librement choisi, il est imposé à la
communauté linguistique qui l’utilise. Cette dernière n’est point consultée et le
signifiant choisi ne pourrait pas être remplacé par un autre. À n’importe quelle
époque, la langue apparait toujours comme un héritage d’une époque précédente.

d- La mutabilité du signe
D’après Saussure, le temps peut modifier les signes linguistiques. Les changements
subis peuvent être d’ordre phonétique et sémantique et causent un déplacement du
rapport signifiant/signifié.
N.B. :
Parlant de l’immutabilité du signe, Saussure explique pourquoi on ne peut pas
changer librement la langue et parlant de la mutabilité, il explique pourquoi la langue
ne peut pas être librement fixée ou stabilisée et il rattache les deux impossibilités au
même principe à savoir l’arbitraire du signe. Étant donné qu’il n’y a pas de principe
naturel ou logique sur lequel repose le rapport signifiant/signifie, donc il faut obéir

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Introduction à la linguistique 1ère année

aux forces sociales, qui constituent un agent décisif soit dans le changement ou la
stabilité du signe.

- Synchronie/ diachronie :
La langue est vivante et évolue en permanence :
Dans la linguistique diachronique, on étudie la langue dans son évolution. Pour F. de
Saussure, l’étude diachronique est une explication historique du système linguistique
et des changements que subissent les signes d’une époque à une autre.
La diachronie recherche ces changements et les situent dans le temps. Cependant, il
faut les analyser dans leur système tel qu’il a fonctionné à une époque précise, on
passe ainsi à l’étude synchronique.
Dans la linguistique synchronique, on étudie la langue à un moment donné de
l’histoire. Selon Saussure, le passé n’a pas d’importance pour la compréhension du
système linguistique vu que les locuteurs ne connaissent pas en général l’histoire de
leur langue, il insiste sur le fait que la langue doit être étudiée en elle-même et pour
elle-même.

- Syntagme/ paradigme.
Les unités linguistiques peuvent entretenir entre elles deux sortes de rapports :
- Des rapports syntagmatiques.
- Des rapports paradigmatiques.
L’axe syntagmatique est l’axe linéaire, celui des successions, de la production de la
parole et de la combinaison des mots entre eux.
L’axe paradigmatique est celui des substitutions, des commutations (deux éléments
appartiennent au même paradigme s’ils peuvent se remplacer l’un l’autre sur la
même chaîne syntagmatique.

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Introduction à la linguistique 1ère année

- Questions
1- Qu’est-ce que la linguistique ?
2- Quels sont les concepts de base de la linguistique structurale de Saussure ?
3- Qu’est-ce qui caractérise le signe linguistique ?
4- Comment peut-on expliquer ces notions contradictoires de mutabilité et
d’immutabilité du signe linguistique?
5- Quel est le principe sur lequel se base Saussure pour expliquer ces deux
notions contradictoires (de mutabilité et d’immutabilité) relatives au signe ?
6- Expliquez la différence entre :
- Langue/ langage.
- Signifiant /signifié.
- Linguistique synchronique et diachronique.
- L’axe syntagmatique et paradigmatique.
____________________________________________

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 2

- Le signe linguistique (suite).

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 2 :
- Le signe linguistique (suite) :
a- La double articulation.
b- La formation du signifiant :
 La dérivation
 La composition

a- La double articulation :
D’après les linguistes, ce qui caractérise le langage humain par rapport à tout autre
langage, c’est sa double articulation.
Un mot comme chaud comporte 5 lettres ou graphèmes, tandis que phoniquement
parlant, il est composé de deux unités \ʃo\, la succession des mots dans la phrase
constitue la première articulation tandis que la succession de phonèmes ou de
graphèmes à l’oral ou l’écrit constitue la seconde articulation.
André Martinet explique donc que la langue contient :
a) Des unités de première articulation :
Les morphèmes (unités minimales de signification). Ce sont des noms (lit, table,
chaise, etc.), des verbes (parler, danser, construire, etc.), des adjectifs (petit,
lent, large, etc.), etc. On note aussi que les "parties de mots" (comme le "-ez"
dans le verbe "parlez", ou le "eur" dans "chanteur") qui ont une valeur
grammaticale sont aussi appelées « morphèmes » et sont porteuses de sens. En
effet, à chaque fois qu'un verbe se termine par un "-ez", On déduit que le sujet
est la deuxième personne du pluriel ("vous"), quel que soit le verbe.
Ex. : 1:
a. "Il sort." (2 morphèmes)
b. "Il sortira." (3 morphèmes)
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Introduction à la linguistique 1ère année

a. il : pron. pers.
sort : verbe sortir
b. il : pron. pers.
sorti-: verbe sortir
ra: futur, 3 ème personne du sing.
Ex. 2 (utilisation du morphème "-ez"):
a. Vous sortez.
vous : pron. pers.,
sort : verbe sortir,
ez : présent, 2e pers. du pluriel.

Ce qu’il faut retenir alors. C’est que ces morphèmes sont constitués d'un signifiant et
d'un signifié.

b) Des unités de seconde articulation :


Les phonèmes (unités minimales distinctives). Ce sont des sons distinctifs (ils
changent le sens d'un mot exemple : (son/long, vent/lent) sans qu'ils ne soient
porteurs de sens) propres à une langue.
Ces phonèmes ne sont constitués que d'un signifiant sans signifié.
La langue peut donc "optimiser" son système en formant un grand nombre de mots
différents avec la simple modification d’un seul son. Ce qui revient à l’existence
d’unités sans sens (les sons, ou phonèmes) que l’on peut substituer les unes aux
autres pour modifier le sens d’un mot. Cette particularité revenant à la présence de
deux niveaux d'organisation pour communiquer est une des caractéristiques du
langage humain
En résumé, lorsque nous parlons de double articulation du langage, nous parlons de
deux niveaux d'organisation du langage :
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Introduction à la linguistique 1ère année

a) première articulation, les morphèmes (qui ont un signifié et un signifiant)


b) deuxième niveau d'organisation : les phonèmes (qui n'ont qu'un signifiant)1

b- La formation du signifiant :
Les signifiants français proviennent pour la plupart du latin mais certains
proviennent aussi du grec et d’emprunts à d’autres langues. En fait, les deux modes
de formation de mots français les plus connus sont la dérivation et la composition.
 La dérivation consiste à former un nouveau mot en y ajoutant un affixe
préfixal et/ou suffixal. Il s'agit d'ajouter une ou des extensions à un mot
pour en modifier le sens.
Le mot obtenu par dérivation est appelé mot dérivé, il est composé d’une
base et d’un affixe. Il s’agit d’un mot complexe puisqu'il peut être divisé en
plusieurs parties.
Exemples :
Mot de base Mot dérivé
grand grandiose
national multinational
régulier irrégulier
fille fillette

La langue française contient un grand nombre de préfixes et de suffixes. La


connaissance de leur signification permet la compréhension du sens d’un grand
nombre de mots.
Les préfixes et les suffixes ne sont pas des mots à part entière puisqu'ils ne peuvent
pas être utilisés seuls dans une phrase, il faut toujours les lier à un mot de base.

1
Conf. https://www.sfu.ca/fren270/semiologie/page2_9.html
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Introduction à la linguistique 1ère année

Il est possible d'ajouter un suffixe à un mot ayant un préfixe ou encore d'ajouter un


nouveau préfixe à un mot qui en contient déjà un.
Ajout d’un préfixe et Ajout d’un
Mot de base
d’un suffixe deuxième préfixe
fatigue infatigable -
oublier inoubliable -
cadre Encadrer désencadrer

La majorité des mots du français sont formés de mots dérivés. Comme beaucoup de
mots en français, les préfixes et les suffixes ont souvent une origine latine ou grecque.
N.B. : Les préfixes ne changent pas la classe grammaticale du mot de base. Par contre,
le suffixe permet de le faire et d'obtenir des noms, verbes, adjectifs ou adverbes à
partir du mot de base.
Exemples de préfixes :
- In, ir, il, anti, mal, dé ou dés → pour exprimer le contraire.
(Intolérant, irresponsable, antisémite, malheureux, défaire, déséquilibre)
- Bi, tri, multi, poly → pour exprimer le nombre ou la multiplicité.
Bilatéral, trimestre, multinational, polygone.
(Voir le tableau des préfixes à la fin du chapitre)
NB : La majorité des préfixes ne prennent pas de trait d’union et se soudent à la base
du mot (à gauche du radical)
Exemples de suffixes :
- Able, ible → permettent de former un adjectif et donne le sens de la possibilité.
(Applicable, lisible)
- Eux, esque, iste → permettent de former un adjectif et donne une qualité.
(Peureux, gigantesque, fataliste)

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Introduction à la linguistique 1ère année

- Ien, ais, ois → permettent de former un nom qui réfère à l’origine de quelqu’un ou
de quelque chose.
- (Canadien, français, genevois)
- (Voir le tableau des suffixes à la fin du chapitre)
NB : Les suffixes ne prennent pas de trait d’union : ils se soudent à la base du mot, à la
droite du radical pour ne former qu’un seul mot.
 La composition :
Un autre procédé de création de signifiants est la composition. On crée des
mots composés par la combinaison de mots français déjà existants : un chauffe-
eau, des sans-abris, un grand-père, un haut-parleur, un portefeuille etc.
Un mot composé est donc formé de plusieurs mots ayant une existence autonome
dans la langue mais une fois lié, il réfère et désigne un autre référent. Par exemple : le
mot pomme réfère à un fruit qu’on connait tous et le mot terre réfère à la surface de
la planète sur laquelle on vit, tandis que le mot composé pomme de terre réfère à un
légume.
- Un mot composé peut être formé de deux mots attachés comme : portefeuille.
- Il peut être composé de mots reliés par des traits d’union comme : arc-en-ciel,
sans-abris, grand-père, haut-parleur, porte-monnaie.
- Il peut être composé de mots séparés par des espaces comme : pomme de terre,
salle à manger.
- Le mot composé constitue une entité et les éléments le composant ne peuvent
jamais être séparés.
- Il se caractérise également par l’absence d’articles entre les éléments le
composant.

-
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Introduction à la linguistique 1ère année

- Tableau de certains préfixes et leur signification :


Préfixes Signification Exemples
acou- entendre acoustique
acro- extrémité acrobate
aéro- air aéronaute
agro- champ agronome
amphi- autour/ amphithéâtre
doublement
anté- précédent antérieur
archéo- ancien archéologie
bi-/ bis/ deux fois bipède
auto- de soi-même automobile
autobiographie
bio- vivant biologie
biblio- livre bibliothèque
ex- à l’extérieur/ hors/ qui a expatrié
cessé d’être ex-employé

- Tableau de certains suffixes et leur signification :

Suffixes Signification Exemples


-phobe crainte/ haine xénophobe
xénophobie
-isme doctrine ou opinion idéalisme
-iste partisan d’une doctrine ou raciste
une opinion

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Introduction à la linguistique 1ère année

-eur agent de l’action Chanteur


-er Boucher
-ère boulangère
-iste modéliste/ garagiste
-esse qualité gentillesse
-eur/euse noms de machine broyeur, tracteur,
moissonneuse
-ifier/ -iser Factitifs (idee de faire/ Simplifier
rendre) moderniser

- Exercices :
I- À l’aide des suffixes suivants, utilisez les mots suivants pour faire des
mots dérivés :
ible, able, iste, âtre, ade, age.
Garage, intelligent, jaune, remplacer, limon, embouteiller, soutenir.
II- À l’aide des préfixes suivants, transformez les mots suivants en mots
dérivés :
sur – anti - contre – extra -très - sous.
Attaque, rouille, charge, poison, gelé, brouillard, ordinaire lavage, aigu, exposé,
existant, lucide.
III- Que signifie les préfixes suivants :
Hyper, multi, anti, extra.
IV- Décomposez en morphèmes les mots suivants :
Plombier / Surcharger / Incassable / Sous-estimer/ Démontable.
V- Donnez la définition des locutions soulignées :
- Si vous avez besoin d'un coup demain, prévenez-moi.

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Introduction à la linguistique 1ère année

- Cet article du règlement est toujours resté lettre morte :


- En raison des risques d'attaque ennemie ; la garnison se tenait sur ses gardes.
- La plaine s'étendait devant nous, à perte de vue.
- Depuis cette prise de bec ; je ne suis plus dans ses petits papiers.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 3

Les domaines de la linguistique.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 3 :
Les domaines de la linguistique.
Les domaines traditionnels de la linguistique:
(domaines « internes » de la linguistique)
 Sémantique : « étude du langage considéré du point de vue du sens. » (P.
Robert 1991)
Autrement dit, la sémantique est la branche de la linguistique qui étudie les signifiés,
ce que l’on veut transmettre par un énoncé, l’ensemble des processus concourant à la
construction du sens.
 Phonétique : étude scientifique des éléments phoniques du langage. C’est la
branche de la linguistique qui étudie les phones (les sons), leur production,
transmission, audition dans le processus de communication humaine ayant lieu par
l’intermédiaire de la langue et à travers des moyens spécifiques permettant leur
description, leur classification et leur transcription (voir l’alphabet phonétique a la fin
du chapitre)
 Phonologie : Science qui étudie les sons d’une langue du point de vue de leur
fonction. C’est la branche de la linguistique qui étudie l’organisation des sons du
langage au sein des différentes langues naturelles. Elle est complémentaire de la
phonétique qui s’intéresse aux sons indépendamment de leur emploi.
 Morphologie : « Étude des formes des mots. » (Dict. de linguistique Larousse)
 Syntaxe : « Étude des règles qui président à l’ordre des mots et à la construction
des phrases, dans une langue ; (…) » (P. Robert 1991)

-Les domaines non traditionnels de la linguistique :


 Sociolinguistique : l'étude des relations entre les phénomènes linguistiques et
sociaux dans le sens que cette branche de la linguistique prend en considération les
facteurs externes à la langue. Pour mieux appréhender l’acte langagier, ce dernier doit

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Introduction à la linguistique 1ère année

être mis dans son contexte social. En fait, le langage est le reflet des relations sociales
et joue le rôle de marqueur identitaire.
 Ethnolinguistique : l'étude de la langue en tant qu'expression d'une culture.
Autrement dit, c’est la discipline qui étudie le langage des peuples ainsi que les
relations chez ces peuples entre le langage, la culture et la société.
 Dialectologie : « (…) discipline qui s’est donné pour tâche de décrire
comparativement les différents systèmes ou dialectes dans lesquels une langue se
diversifie dans l’espace et d’établir leurs limites. » (Dict. de linguistique Larousse)
 Psycholinguistique : « L'étude scientifique des comportements verbaux dans
leurs aspects psychologiques.» (Dict. de linguistique Larousse)
 Lexicologie : science des unités de signification (monèmes) et de leurs
combinaisons en unités fonctionnelles (…) souvent étudiées dans leurs rapports avec la
société dont elles sont l’expression. » (Dict. de linguistique Larousse)
 L’application de la lexicologie se nomme la lexicographie qui est la technique
de confection des dictionnaires.
 La neurolinguistique : science qui traite des rapports entre les troubles du
langage (aphasies) et les atteintes des structures cérébrales qu’ils impliquent. (Dict. de
linguistique Larousse)
 L’analyse du discours : « (…) partie de la linguistique qui détermine les règles
commandant la production des suites de phrases structurées. » (Dict. de linguistique
Larousse)

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Introduction à la linguistique 1ère année

L’alphabet phonétique 2:

- Questions
- Citez quelques domaines traditionnels des études linguistiques.
- Citez quelques domaines non traditionnels des études linguistiques.
- Qu’est-ce que la sémantique ?
- Qu’est-ce que la syntaxe ?
- Qu’est-ce que la lexicologie ?
- Qu’est-ce que la morphologie?

2
https://www.google.com/search?q=l%27alphabet+phon%C3%A9tique&sxsrf=AB5stBh4UMugJTjiFnoS3OQnj8fk64f7MA
:1690632276883&tbm=isch&source=iu&ictx=1&vet=1&fir=OjkMrJVXB7KlcM%252CVP5MsTukvDie0M%252C_%253BvNfj
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mBVSLicM
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Introduction à la linguistique 1ère année

Complétez :
- …………..est la discipline qui étudie le langage des peuples ainsi que les relations
chez ces peuples entre le langage, la culture et la société.
- …………..est la branche de la linguistique qui étudie les phones (les sons), leur
production, transmission, audition.
- …………., est la discipline qui étudie les signifiés, ce que l’on veut transmettre par
un énoncé.
- ………….. est la technique de confection des dictionnaires.
- ………….. est la science qui traite des rapports entre les troubles du langage et les
atteintes des structures cérébrales qu’ils impliquent

______________________________________

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 4

Introduction à la sémantique.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 4 :
Introduction à la sémantique.
La sémantique lexicale : Étude du Sens d'un mot :
1- les différents sèmes d'un mot.
2- les différents sens d'un mot.

1- Les différents sèmes d'un mot


Le signifié est, comme le signifiant, composé de différentes unités de sens appelées
sèmes ; donc le sème est la plus petite unité de sens qu'on peut trouver dans un mot.
Par exemple, dans le signifié bureau nous trouvons comme sème : meuble, bois
...........etc. Il y a des sèmes spécifiques et des sèmes génériques.
Par exemple, dans les signifiés rose, marguerite, tulipe, nous trouvons comme sème
générique : fleur.
a- les sèmes dénotatifs
Les sèmes de nature objective qui décrivent le signifié tel qu'il est sont des sèmes
dénotatifs : ils appartiennent à la description objective, stable et généralisée du signifié.
b- les sèmes connotatifs:
Les sèmes connotatifs sont plus complexes à définir car ils sont plus subjectifs, et plus
instables. Ils dépendent du contexte, de la culture et des convictions des personnes.
Alors que le chat noir porte comme sème connotatif des traits négatifs, comme porte-
malheur ou mauvais augure, chez les anciens Égyptiens, il était un porte-bonheur et
était même adoré.
Certaines connotations sont devenues si courantes qu'elles figurent dans les
dictionnaires : blanc comme la neige, bête comme une oie,...............etc

Les sèmes connotatifs témoignent de la subjectivité du sujet parlant, de sa culture, de


son imagination, de son expérience et de son milieu.

27 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

2- Les différents sens d'un mot


- Synchronie et diachronie
L'étude sémantique (du sens) d'un mot peut être envisagée sous deux angles : en
synchronie et en diachronie
En synchronie, le mot sera étudié à un moment déterminé de l'évolution de la langue.
En diachronie, l'évolution sera étudiée à travers le temps : son histoire depuis ses
origines.
Par exemple, le mot "poison" d'un point de vue synchronique, se définit comme une
substance toxique et mortelle. Il connaît des emplois figurés pour qualifier ce qui est
nuisible.
L'étude diachronique du mot "poison" révélera qu'il provient du latin et signifiait
"boisson médicinale ou magique". Progressivement, le sème essentiel "boisson" va
devenir facultatif et le sème facultatif "nocif" dominera dès le XVI è siècle.
La langue ne cesse pas d'évoluer : des glissements sémantiques s'opèrent. Un mot peut
tomber en désuétude et est remplacé progressivement par un autre.
Cependant, un mot peut, à force d'être utilisé, connaitre une usure sémantique.
Par exemple, le mot "navré" voulait dire en ancien français "une grave blessure
physique". Le sens de ce verbe va s'affaiblir progressivement au XVII è siècle et
désignera une blessure morale. Actuellement, il est utilisé comme simple formule de
politesse : je suis navré = je suis désolé.
Le sens d'un mot peut subir une extension ou inversement une restriction
Exemple de restriction : le mot viande qui désignait autrefois ce qui permet de vivre.
En ancien français, la viande est ce qui sert à vivre, tous les aliments. Progressivement,
viande va se restreindre à son sens actuel.
Comme exemple d'extension, le mot bureau qui signifiait au XII è siècle, " tapis
de table". Ensuite, il subira une extension pour signifier la table elle-même. Plus tard,
le mot bureau signifiera la pièce où se trouve la table, puis le lieu de travail et enfin
les personnes qui travaillent dans un bureau.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Exercices :
1-Pour chacune des séries de mots trouvez le générique :
1- Chaise, fauteuil, tabouret, table, buffet.
2- Lit, matelas, sommier, oreiller.
3- Cuisinière, chauffeur, femme de chambre.
4- Laine, coton, Nylon. .
5- Caravelle, yacht, cargo, cuirassé, paquebot.
6- Cocker, lévrier, caniche, bouledogue.
7- Juge, magistrat, conseillé à la Cour des comptes.

2-Proposez une liste de « spécifiques » correspondant à chacun de ces génériques


1- Fruit.
2- Légume.
3- Animal.
4- Insecte.
5- Métier.
6- Meubles.
7- Couleur.
8- Ville.
9- Pays.
10- Sentiment.

29 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 5

Polysémie
Homonymie, Synonymie,
Antonymie et Paronymie

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 5.
Polysémie.
Homonymie, Synonymie,
Antonymie et Paronymie

1-La polysémie :
Un signifiant peut avoir plusieurs signifié dans le sens qu’un mot peut avoir
plusieurs sens différents, on dit alors que ce mot est polysémique (en grec, poly =
plusieurs et sème = sens.
En fait, la polysémie est un phénomène répandu dans la langue. 95 % du
vocabulaire courant est polysémique3 dans le sens qu’un seul signifiant peut référer à
plusieurs signifiés. Ce qui relève de l’économie linguistique et reste un phénomène
naturel lié à l’évolution des langues. Et loin de constituer un défaut, la polysémie
semble être un atout, permettant de conférer à l’emploi habituel d’un mot un certain
aspect d’originalité. En fait, comme le dit, Victorri et Fuchs « Une langue sans
polysémie serait une langue rigide, incapable d’évoluer »4
Pour Bréal, « Le sens nouveau, quel qu'il soit, ne met pas fin à l'ancien. Ils
existent tous les deux l'un à côté de l'autre. Le même terme peut s'employer tour à tour
au sens propre ou au sens métaphorique, au sens restreint ou au sens étendu, au sens
abstrait ou au sens concret… À mesure qu'une signification nouvelle est donnée au
mot, il a l'air de se multiplier et de produire des exemplaires nouveaux, semblables de
forme, mais différents de valeur.»5

3
Cité par :
Mazaleyrat H., 2010, Vers une approche linguistico-cognitive de la polysémie, thèse de doctorat. Victorri B., 1996, La
polysémie. Construction dynamique du sens, Hermès, Paris.
4
Bernard Victorri, Catherine Fuchs. La polysémie - construction dynamique du sens. Hermès, pp.131, 1996. ffhalshs-
00713735f , p. 7
5
Bréal M., Essai de sémantique (science des significations), Paris, Hachette, 1897, p. 154, 155.
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Introduction à la linguistique 1ère année

L'étude diachronique d'un mot permet de mieux comprendre sa polysémie. Tous


les sens d'un mot s'expliquent les uns par rapport aux autres et découlent généralement
du sens premier.
La polysémie est cette propriété d'un lexème (mot) à avoir plusieurs acceptions
(emplois), c'est à dire valeurs proches les unes des autres. Par exemple, un mot comme
tilleul admet 4 emplois distincts par leurs significations ainsi que par le contexte.
- L'arbre : tilleul = (concret + comptable +végétal).
Elle dormait à l'ombre d'un tilleul.
- Fleurs de l'arbre : tilleul = (concret + comptable +végétal).
Je voudrais un paquet de tilleul.
-L'infusion faite avec ses fleurs : tilleul = (concret+ comptable+ liquide.)
Tous les soirs, elle tenait son tilleul.
-Bois de l'arbre. : tilleul = (concret + comptable +bois). Ma grand-mère avait une table
ancienne en tilleul.
Le mot côte admet lui aussi plusieurs emplois. Il peut designer « un os », « un rivage
maritime » ou « une pente ».

2- L'homonymie.
L’homonymie est la relation entre 2 lexèmes de forme identique, mais de significations
différentes. La différence entre polysémie et homonymie ne serait donc qu'une
question de degré. La distance, sémantique est plus grande entre les significations des
homonymes qu’entre les diverses acceptions d'un lexème polysémique.
Les homonymes se présentent sur les 2 types :

- Les homophones :
Les homophones sont des mots qui se prononcent de la même manière, (homo =
même) et (phone = son, voix) mais qui sont radicalement différents par la signification
et les règles d'emploi.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Exemple :
La suite phonétique [v r] correspond à 6 mots différents :
- Vert : couleur
- Verre : un verre d'eau, un verre de cristal,
- Ver : insecte
- Vers : ligne de poésie
- Vers : préposition
- Vair : fourrure.
C’est toujours le cas pour les mots :
- Sang, sans, sent, cent, s’en.
- Font, fond, fonds.
- Sept, cette, cet, Sète, set, Seth.

- Les homographes :
Les homographes sont des mots qui s'écrivent de la même manière, mais qui ont des
sens différents.
- Un livre/ une livre,
- Un mémoire/ une mémoire.
- Un vase / une vase.
- Un voile/ une voile

3- La synonymie :
Quand deux mots ou locutions appartiennent à la même classe grammaticale et
peuvent être remplacés l'un par l'autre sans que ce soit modifié le sens général de la
phrase, on dit que ces deux mots ou locutions sont synonymes.
Ex : François est têtu/ obstiné comme une mule.
Cette équivalence sémantique entre 2 termes correspond à une équivalence sémantique
globale entre les 2 phrases reliées par la synonymie.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Les degrés de la synonymie :


Pour que 2 mots soient des synonymes parfaits, il faudrait qu'ils soient
interchangeables dans tous les contextes et que cette substitution n'entraine aucune
modification de sens. En fait, têtu et obstiné sont des synonymes presque parfaits
même si têtu a une coloration plus familière.
En général, il n’y a pas de synonymie complète, soit qu'elle se limite à un petit
nombre de contextes, soit qu'elle entraîne une modification dans les traits sémantiques
du mot ou dans le registre de la phrase.
Dans le cas où les synonymes ne peuvent pas être interchangeables dans tous les
contextes. On dit qu'ils sont des parasynonymes, c'est à dire partiellement synonyme.
Exemples de synonymes et de parasynonymes :
- courageux, téméraire, brave, intrépide.
- lâche, peureux, poltron.
- doué, compétent, habile, perspicace, génial.

4-L’antonymie :
Les mots antonymes sont des mots dont le sens s’oppose.
- Un antonyme peut se former de différentes manières :
a- On ajoute un préfixe : (in/ im/ ir/ dé/ il)
Exemples : Efficace/ inefficace
Possible/ impossible.
Responsable/ irresponsable
Brancher / débrancher
Logique/ illogique.
b- Avec des mots de vocabulaire qui représentent des idées qui
s’opposent :
Exemples : chaud/ froid - grand/ petit – gros/ mince - ami/ ennemi -
épais/ fin.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Notez Bien : Il est plus facile de trouver des antonymes aux adjectifs et aux adverbes
qu’aux noms

5- La paronymie :
La paronymie est un rapport lexical entre deux mots de sens diffèrent mais dont
l’écriture ou la prononciation sont si proches de telle manière qu’ils peuvent être
confondus à la lecture ou à l’audition.
Exemples :
Collision / collusion
Amener/ emmener
Adresser/ agresser
Attention/ intention
Cultuel/ culturel
Conservation/ conversation

-----------------------------------------------------------------------------

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Introduction à la linguistique 1ère année

Exercices :
I- Trouvez les homonymes correspondant aux mots suivants, donnez la classe
grammaticale, le genre s'il s'agit d'un nom :
Sang, mais, mettre, sel, par, voix, poids.
II- Montrez la différence entre ces noms homonymes :
- le dessin, le dessein / le porc, le port/ le fonds, le fond/ le vers, le verre/ le
balai, le ballet/ le satyre, la satire/
III- Dans les phrases suivantes, donnez les différentes acceptions des mots
soulignés.
1- Tu prendras une baguette.
2- La note est juste.
3- Jean a déjà pris le train.
4- J'aime bien la photo.
5- Je n'ai pas froid aux yeux.
6- Vous pourriez me donner votre radio.
7- Le préfet est l'hôte du Premier ministre.
8- Dans les 2 sens du mot, les compositeurs ont été obligés de composer avec
leurs interprètes.
IV- Donnez un homonyme à chacun des mots suivants :
Son, sur, on, fois, saut, ce, jeune, mer, puits, riz, nuit.
V- Liez les mots synonymes ou parasynonymes:
Maison casquette
Bateau bagage
Armoire vélo
Casserole marmite
Pistolet matou
Chat navire
Chaussure soulier

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Introduction à la linguistique 1ère année

Valise revolver
Bicyclette demeure
képi placard

VI- Donnez les antonymes des mots suivants :


Triste /moderne/ courageux/ absent/ vieux / faux.
VII- Donnez les paronymes des mots suivants :
- Imminent.
- Éclipse.
- Empreint.
- Graduation.
- Invoquer.
- Infecter.
- Affliger.
- Sinistre.
- Dessert.
- Poisson.
- Cousin.
------------------------------------------------------

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 6

Quelques notions de syntaxe

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 6 :
Quelques notions de syntaxe.
1-Les espèces de phrases.
2-La notion de proposition.
3- Le syntagme.
1-Les espèces de phrase.
a- La phrase nominale.
C'est une phrase ne comportant pas de verbe conjugué.
Exemple : Moi, partir !
Quel bonheur !
b- La phrase verbale.
C'est une phrase comportant un verbe conjugué, on distingue :
I- La phrase simple :
Elle se confond tout entière avec la proposition qui la constitue.
Exemple : À 4h, Pierre rentre de l'école.
Que Pierre entre !
Pierre viendra-t-il ce soir ?
On appelle phrase-noyau la phrase simple, active transitive, réduite à ses constituants
fondamentaux : Un chat a été écrasé par une voiture hier soir.
Phrase noyau : une voiture a écrasé un chat.
II- La phrase complexe.
Elle comporte deux ou plus de deux propositions. Si les deux sont de même fonction,
on parle de propositions coordonnées ou juxtaposées.
Exemples de propositions coordonnées :
- Pierre mange des gâteaux et Paul boit du chocolat.
- Il ne s’absente pas mais vient en retard.
Les conjonctions de coordination sont : car, or, et, ou, mais, donc, ni.
Exemples de propositions juxtaposées :
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Introduction à la linguistique 1ère année

- Elle n’est pas sortie, il fait froid.


- Il est intelligent, il gagne toujours le premier prix.
Si les deux propositions sont dans un rapport hiérarchique, on parle de propositions
subordonnées.
Exemple : Pierre mange les gâteaux que sa mère lui a achetés.
Pierre mange les gâteaux→ Proposition principale.
que sa mère lui a achetés→ Proposition subordonnée.
Les conjonctions de subordination peuvent exprimer un rapport de cause, de
conséquence, de but, de condition etc.
Exemples :
- Mon ami ne vient pas au cours parce qu’il est malade. (rapport de cause)
- Elle fait du sport afin qu’elle puisse maigrir. (rapport de but)
- S’il réussit l’examen, il partira à l’étranger. (rapport de condition)

- La notion de proposition :
On appelle proposition une unité syntaxique constituée autour d'un sujet et d'un verbe.
C'est ainsi qu'on peut distinguer la phrase simple qui contient une seule proposition
appelée proposition indépendante, et la phrase complexe qui comprend plusieurs
noyaux verbaux mis en relation, soit par coordination, soit par juxtaposition, soit par
subordination.
- Le syntagme :
Le syntagme se définit comme constituant de la proposition, lui-même constitué de
constituants inférieurs, les morphèmes. Les syntagmes sont caractérisés par leur
morphème noyau.
- Le syntagme nominal (SN) :
Le morphème-noyau est un lexème nominal assorti d'un ou de plusieurs déterminants.
Ex : Le garçon, le petit garçon, le garçon qui mange son goûter, le garçon de service.
- Le syntagme adjectival (SA) :

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Introduction à la linguistique 1ère année

Le morphème noyau est un lexème adjectival qui peut être assorti d'un adverbe ou d'un
syntagme prépositionnel. Ex : fier, très fier, très fier de sa réussite.
- Le syntagme prépositionnel (SP) :
Le morphème-noyau est une préposition ou une locution prépositionnelle suivie d'un
syntagme nominal :
Malgré cette décision / compte tenu de cette décision, etc..
- Le syntagme verbal (SV).
Le morphème-noyau est un lexème verbal, éventuellement suivi d'un SN ou d'un SP ou
dans le cas du verbe être ou d’un verbe d'état, il est suivi d'un attribut du sujet.
Exemple :
- Il dort / SV.= lexème verbal.
- Il dort à 8h / SV = lexème verbal + SP.
- Il écrit le devoir / SV = lexème verbal + SN.
- Il est gentil /SV = lexème verbal + SA.
- Il donne un bonbon à l'enfant.
/ SV = lexème verbal + SN + SP.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Exercices :
I- Repérez et relevez les SN dans l'extrait ci-dessous.
En 1942, la maison était dans un état pitoyable. Mais devant l'intérêt qu’elle
représentait pour l'histoire de la ville et par ses spécificités architecturales, les
Monuments Historiques décidèrent en 1950 de classer le bâtiment comme « monument
historique », lui assurant ainsi une reconnaissance officielle comme bâtiment à
restaurer.
II- Faites des phrases ayant la structure syntaxique suivante :
- SN + SV.
- SN+ SV (SN+SP)
- SN+ SV+SP
- SP+ SN+ SV (SA)
III- Décomposez en propositions les phrases du texte suivant :
Le sentier était étroit, il serpentait entre la mer et la Lande. Sous mes pieds, c'était un
mélange de terre glissante et de roches qui affleuraient. Je devais aller jusqu'au Nez des
Voidries. Les cormorans étaient là-bas. On s'interrogeait sur leur capacité à s'entraider.
Ils comptaient sur leur cohésion de chasse. Comment cohabitaient-ils quand ils
chassaient ? C'était un long travail avec des heures d'observation dans le vent.
IV- Indiquez pour chacun des verbes conjugués, s'il appartient à une
proposition indépendante, principale ou subordonnée :
a- La plupart des gens ne savaient pas écrire et l'écriture était réservée aux scribes.
b- Dans les villages qui bordent le Nil, on trouve des agriculteurs, des vanniers, des
potiers, ..
c- Les Égyptiens croient que les Dieux les protègent.
d- C'est un français, Champollion, qui a découvert la signification des hiéroglyphes.
e- Enfant, le pharaon Ramsès vivait dans un grand palais avec sa mère, sa
famille était très riche.

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Introduction à la linguistique 1ère année

II- Indiquez dans la parenthèse s'il s'agit d'une phrase simple (PS) ou d'une
phrase complexe (PC) et précisez le nombre de propositions dans chaque phrase.
1- Le garçon laissa passer un silence, puis les yeux rivés sur le mur d'en face, il
commença à parler. (.........)
2- J'ai vu deux hommes qui se battaient. (.......)
3- Le garçon rectifia : (........)
4- - Enfin, il y en avait un surtout qui battait l'autre. (.......)
5- - Tu les connaissais ? interrogea le chef de brigade. (........)
6- - Sur le moment, je n'ai pas pu voir. (.......).
III- Décomposez les phrases en propositions. Soulignez les principales en bleu, les
subordonnées en noir et les indépendantes en rouge :
Renard, auquel tout moyen de fuite était interdit, sent qu'il ne peut éviter son sort. Il
tombe à genoux, la queue entre les jambes, et dit d'un ton suppliant :
« Oncle, il est usage en cour de barons d'offrir et de prendre l'amende comme
compensation. Vous pensez que j'ai fait des dégâts, dites donc, et Dieu aidant, je vous
satisferai. »
IV- Relevez les propositions et indiquez leur nature :
D'abord, quand on est un chien trouvé, on ne fait pas de manières ! C'est la Poivrée
qui glapit. La Poivrée a une voix terriblement aiguë. Ses mots rebondissent contre les
murs de la cuisine où ils se mêlent aux tintements de la vaisselle. Trop de bruit, le
chien n'y comprend rien. Le chien se contente d'aplatir ses oreilles et d'attendre. Le
chien en entend d'autres !

43 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 7

La phrase.

44 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 7 :
La phrase.
La phrase :
La phrase est une chaine de mots qui obéit à des règles bien précises. Pour que la
phrase soit grammaticalement correcte, il faut qu’elle respecte les règles
morphosyntaxiques. Mais une phrase peut être grammaticalement correcte et
sémantiquement incohérente : elle doit également obéir à des règles lexicales.
On entend par morphologie, la science qui étudie (logie) des formes (morpho) sous
lesquelles se présentent les signifiants d’une langue, leurs différents modes de
formation ainsi que leurs variations.
Variations de forme :
- Variations syntagmatiques c’est-à-dire dans la succession des unités linguistiques
dans la chaine parlée. Ces variations peuvent se présenter pour des raisons
euphoniques exemple : l’élision (se - s’amuser/ ne – n’aime), d’ajouts de lettres ou
de tirets à la fin des mots.
Ex. : l’impératif→ parles-en, l’interrogation : Chante-t-il ?
Variations de genre, de nombre ou de personne (l’accord) :
Toutes les marques de singulier ou de pluriel, de masculin ou de féminin, de personnes
(pronoms personnels, adjectifs possessifs, ..etc) relèvent de la morphologie.
Variations du radical du verbe suivant le temps, le mode et la personne.
Enfin, la morphologie et la syntaxe sont étroitement liées d’où le terme
morphosyntaxe.

Les constituants de la phrase.


Le Syntagme (groupe) nominal :
1- Nature et fonction.
2- Le Syntagme (Groupe) nominal.

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Introduction à la linguistique 1ère année

- Les constituants du SN.


- Les substituts du SN.

1-Nature et fonction :
La nature est le résultat d'une classification des unités d'une langue qui distingue les
noms ou substantifs et pronom, les verbes, les adjectifs, les adverbes, les prépositions,
les déterminants, les conjonctions. Ainsi, pour une unité linguistique, la nature ne
change pas quel que soit le rôle que cette unité joue dans la phrase.

En revanche, la fonction syntaxique est déterminée par le rôle que l'unité linguistique
étudiée joue dans la phrase ou par la/les relation(s) que cette unité entretient avec les
autres unités de la phrase. Certaines relations ne se font que par rapport à un nom
(épithète du nom, complément du nom, apposition au nom, subordonnée relative), les
autres se forment à partir d'un verbe (sujet, complément essentiel, complément
circonstanciel, attribut du sujet, complément d'agent.
Gamal, professeur à l'université, est riche.
Mona, la fille de Mme Claude, a réussi à l'examen.
La souris a été attrapée par le chat.

2-Le syntagme nominal :


Le SN peut occuper plusieurs fonctions dans la phrase :
(1)
Ex : - Le directeur du laboratoire de biométrie fera, la
(2) (3)
semaine prochaine, une conférence très intéressante.
(2) (1)
- La semaine prochaine, le directeur du laboratoire de
(3)

46 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

biométrie fera une conférence très intéressante


(1) (3)
- Le directeur du laboratoire de biométrie fera une
(2)
conférence très intéressante, la semaine prochaine.
On peut constater que le SN (2) peut se déplacer dans la phrase sans modifier le sens.
Tandis que les deux autres (1) et (3) ne peuvent être déplaçables car ils sont
indispensables au fonctionnement de la phrase-noyau.

Le SN « Le directeur du laboratoire de biométrie » a la fonction de Sujet du verbe fera.


Le SN « une conférence très intéressante » a la fonction COD du verbe fera.
Enfin, le SN « la semaine prochaine » a la fonction de complément circonstanciel de
temps du verbe fera.

-Les constituants du SN :
Le SN minimal est constitué d'un déterminant et d'un nom, et il peut être précisé par un
adjectif ou une proposition relative.
- Le nom :
Il est évident que la classe du nom se subdivise en plusieurs couples selon le sens :
On distingue :
Nom propre/ nom commun : Marie, enfant.
Abstrait/ concret : liberté, chaise.
Dénombrable/ non-dénombrable : trois enfants, du sel.
Animé/ non-animé : un chat/ la poésie.
-Le nom peut être accompagné par d'autres unités linguistiques :
- Un syntagme prépositionnel dont la fonction est complément de nom :
Le chien de Mona = SN (Le chien) + SP (de Mona)

47 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

Le Tout forme un SN : Le chien de Mona dans la mesure où le SP de Mona complète le


SN Le chien et en détermine la possession.
- Une proposition relative :
Le livre que j'ai commandé = SN constitué d'un SN (le livre) et de la relative (que j'ai
commandé)
- Un syntagme adjectival ou un adjectif :
Des gens heureux de vivre.
SN: Des gens heureux de vivre = SN (des gens) + SA (heureux de vivre)

- Le déterminant :
Le déterminant est un mot qui précède un nom commun avec lequel il constitue
les éléments principaux du SN.
Ce rôle peut être assumé par un seul élément (le livre) ou une combinaison de
différents éléments (tous mes autres livres).
Le déterminant se définit comme le mot qui doit nécessairement précéder un nom
commun pour constituer un syntagme nominal bien formé dans la phrase de base.
Les déterminants peuvent être classés en deux catégories :
a- Les déterminants définis:
Les articles définis : le, la, les, l'.
Les adjectifs possessifs :
mon, ma, mes, ton, ta…etc
Les adjectifs démonstratifs :
ce, cette, cet, ces

b- Les déterminants indéfinis


Les articles indéfinis : un, une, des.
Les adjectifs numéraux : deux, trois,....etc

48 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

Ils précisent le nombre des objets ou des êtres désignés par le nom. Les adjectifs
numéraux peuvent être précédés d'un article ou d'un autre déterminant :
Deux livres, trois hommes.
Les deux personnes, ces dix hommes.
Le cinquième jour.
Les adjectifs numéraux sont considérés comme indéfinis car ils ne précisent que le
nombre du mot qu’il précède et non le nom même.

Les adjectifs indéfinis : certain, plusieurs, chaque, n'importe quel, quel que, quelque,
différent (e,s) aucun(e), nul, ...........etc.

Les substituts du SN :
 Les pronoms :

Le pronom est le substitut du SN dans toutes ses fonctions syntaxiques. Il s'agit d'un
mot qui remplace le SN, une idée ou une proposition exprimée avant ou après lui.
Ex:
Prenez ces billets et gardez-les sur vous.
Le travail est un trésor : retenez bien cela.

On distingue six types de pronoms :


- Les pronoms personnels : je, tu , il,…etc
- Les pronoms possessifs : le mien, la mienne,...etc
- Les pronoms démonstratifs : ceci, cela, celui-ci/là, celle-ci/là...etc
- Les pronoms relatifs : qui, que, dont, où, lequel.
- Les pronoms indéfinis : l'une, l'autre, on, chacun, personne, rien...etc

49 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

Exercices :
1- Dites si la relation entre les couples de mots suivants homonymie ou polysémie,
justifiez votre réponse :
- Bois : petite forêt et bois : matière.
- Vair : fourrure. Vert : couleur.
- Verre : matière. Verre : récipient.
- Cœur : organe. Cœur : milieu de quelque chose.
- Aiguille à coudre et aiguille de l’horloge
2-Décomposez les mots suivants en morphèmes, dites la nature et le rôle de
chaque morphème :
Exceptionnel, immigré, émigration, voyageur chargerai, beau, beauté,
imprudence, illisibilité.

Polysémie et homonymie.
3-Dites quelle est la relation entre les couples de mots suivants, justifiez votre
réponse :
1- Disparaitre : contraire d'apparaître/ Disparaître : mourir.
2- Bois : verbe boire/ Bois, matière.
3- Plu/ verbe pleuvoir/ plu : verbe plaire.
4-Déchirure : action de déchirer/ Déchirure : résultat de l'action.

La nominalisation.
4-Transformez les phrases suivantes en titres de journaux (en syntagmes
nominaux) ?
Ex : On inaugure de nouveaux locaux.
Inauguration de nouveaux locaux.
- On vendra des tapis aux enchères.
- Il s'est créé une agence immobilière.

50 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

- La police a découvert un complot.


- Une nouvelle expérience scientifique a réussi.
- On liquide tout le stock de marchandises.
- On a remis des médailles aux travailleurs.
- On tire les lots ce soir.

5-Transformez les phrases complexes en phrase simple :


- La fraicheur vient quand la nuit tombe.
- À l'époque où les feuilles tombent, une rafale de vent suffit à dénuder les arbres.
- Cents détails prouvent que cette voiture est raffinée.
- Au moment où la neige fond, les rivières entrent en crue.
- Ce tissu rétrécit quand on le lave.
- Il a plu, c'est pour cette raison que nous n'avons pas pu sortir.
- Notre demande a été acceptée. Nous nous en sommes surpris.
- La presse est menacée, les journalistes sont inquiétés.
- On a réalisé une magnifique maquette, le groupe entier y a participé.
- Notre équipe sportive a été victorieuse, cette nouvelle nous a réjouis.

6-Transformez les deux propositions en une seule :


Ex : on réparera le moteur, cela sera coûteux.
Réparer le moteur sera coûteux.
- On a dévalué le dollar, cela a permis un retour à l'équilibre financier.
- Nous quitterons l’appartement de notre ex-époux, Ce qui nous permettra
d’oublier le chagrin.
- Elle a refait sa vie, ce qui la rend heureuse.

7-À l'aide d'une nominalisation, transformez la proposition conjonctive en un


syntagme nominal :
Ex : Je crains qu'il n'échoue.
51 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

Je crains son échec.


- Personne ne s'était rendu compte qu'il s'était évanoui.
- Personne n’a deviné qu’il sera absent.
- Le juge découvre que le suspect est coupable.
- Il regrette qu’il se soit divorcé.

- Nominalisation à base adjective.


8-Transformez les phrases en syntagmes nominaux :
Ex : Ce devoir est facile.
La facilité de ce devoir.
- Les prix sont divers.
- Le traitement est efficace.
- Son regard est étrange.
- L'eau est limpide.
- Ces efforts sont inutiles.
9-Donnez les noms des adjectifs suivants :
Grossier, large, long, artiste, doux, fou, sage maladroit, prudent, parfait.

52 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 8

De la phrase à l’énoncé

53 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 8 :
De la phrase à l’énoncé
- La phrase et l’énoncé :
La phrase est une pure construction linguistique et théorique, prise isolément, pouvant
se répéter à l’infini mais ne correspond à aucune réalité. La phrase appartient au
domaine du virtuel.
Une phrase, dès qu’elle est prononcée dans un certain contexte (circonstances,
moment, lieu, interlocuteurs.) et dans un certain co-texte (on entendra par ce terme
l’entourage linguistique de la phrase) devient un énoncé unique. L’énoncé est du
domaine du répétée six fois mais c’est six occurrences de phrases donneront six
énoncés différents.
- Paraphrase sémantique et Paraphrase pragmatique :
La phrase « Il pleut » peut sémantiquement se paraphraser par la définition du
dictionnaire de verbe « pleuvoir ». : la pluie tombe, par un synonyme du verbe ou par
sa traduction dans une langue étrangère.
On appellera paraphrase sémantique la paraphrase de la phrase ayant le même sens
qu’elle. Il existe différents types de paraphrases sémantiques : tout d’abord, celles qui
sont équivalentes syntaxiquement :
Ex : le chat a mangé la souris
La souris a été mangée par le chat.
Paul a cassé le vase
Le vase est cassé par Paul.
- Les équivalences peuvent être d’ordre lexical :
Ex : elle a réprimandé son enfant.
Elle a grondé son enfant.
Elle a engueulé son moutard.
Elle s’est fâchée contre son enfant.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Ces 4 phrases sont des paraphrases sémantiques. Les verbes sont synonymes et ont les
mêmes sèmes dénotatifs. Cependant leurs sèmes connotatifs sont différents. La 2e et la
dernière phrase sont de registre courant, la première est d’un niveau de langue soutenu
et la 3e appartient au registre familier.
Ainsi, nous déduisons qu’il est très difficile d’envisager une phrase en dehors de son
cadre énonciatif et la paraphrase sémantique ne donne pas toujours des phrases d’une
identité sémantique.
Si on parle de paraphrase sémantique pour les phrases, on parlera plutôt de paraphrase
pragmatique pour les énoncés.
On entend par paraphrase pragmatique la paraphrase de l’énoncé ayant la même
signification que lui. La paraphrase pragmatique est une paraphrase de la phrase en
action, c’est-à-dire énoncée dans un certain contexte, en particulier, face à certains
interlocuteurs.
Ainsi, il pleut aura, suivant le contexte, un nombre infini de paraphrases pragmatiques
possibles comme :
1- Il faut rentrer le linge,
2- Nous ne pourrons pas sortir
3- Le niveau de la Seine va encore monter
4- Pierre va être de mauvaise humeur.
Toutes ces paraphrases pragmatiques ont pour point commun d’être des conséquences
de l’énoncé initial.
En bref, la sémantique étudie la signification des mots et des phrases hors contexte et
la pragmatique les étudie en contexte, selon le message que le locuteur a voulu
communiquer par son énoncé.

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Introduction à la linguistique 1ère année

-Exercices :
1- Proposez des paraphrases sémantiques ensuite pragmatiques aux énoncés
suivants :
- Elle porte de nouvelle chaussure,
- Je mange beaucoup de chocolat.
- J’écris un roman.
- En été, il fait trop chaud.
- Il pleut à verse.
- Je n’ai pas réussi l’examen.
- Mon mari va me quitter.
- Mon enfant a de la fièvre.
- J’ai perdu mon chat.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 9

De l’énoncé à l’énonciation

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 9 :
De l’énoncé à l’énonciation
Enoncé/énonciation
La théorie énonciative développée par Benveniste, Maingueneau et
Orecchioni repose sur l’étude du fait de langue qui renvoie à une situation de
communication et met en évidence la notion de subjectivité.
Le cas standard d’énonciation, c’est la conversation entre deux interlocuteurs. Il y en a
d’autres cas :
- La correspondance.
- Les émissions radiophoniques.
- Les conversations téléphoniques.
- Le cas le plus compliqué est celui de l’énonciation littéraire. L’auteur écrit et
s’adresse à un public immense. Le lecteur de tout lieu et de toute époque peut lire
son œuvre.
a- Définition de l’énoncé :
L’énoncé est le message échangé. Il doit être mis en relation avec les
interlocuteurs (l’émetteur, le récepteur) et avec les circonstances de sa production
(lieu+temps).
L'énoncé, pourra aussi référer à toute séquence signifiante. Sa longueur est variable.
Dans une analyse textuelle, c’est l’ensemble du texte qui constituera l’énoncé.

- Types d’énoncés
c- Énoncé ancré dans la situation d’énonciation :
Il est ancré lorsqu’on réfère à la situation d’énonciation par des indices
:-Les indices de personnes (je, tu, notre,...)
-Les indices de lieu et de temps (ici, maintenant, ...) + Emploi du temps verbal, :
présent, passé, futur.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Exemple : « Demain, nous serons ici pour rencontrer des amis »


- Indices d’énonciation : personne (nous), temps (demain), lieu (ici), ...
d- Énoncé non-ancré dans la situation d’énonciation :
L’énoncé ne dépend pas d’une situation d’énonciation. Pas de présence d’un
énonciateur ou d’un récepteur→ le récit est à la 3e personne.
Exemple :
- Dans la journée du 6 octobre 1973, l’armée égyptienne a franchi la ligne Bar-Lev.
(Pas d’indice, d’émetteur ou de récepteur.)

b- Définition de l’énonciation
Pour Benveniste, l'énonciation est l'acte individuel d'utilisation de la langue. On
l'oppose à l'énoncé qui est l'objet linguistique qui résulte de cette utilisation.
Il y a d'une part, ce qui est dit : l'énoncé et il y a d'autre part le fait de le dire :
l'énonciation, c'est le fait de produire un énoncé. L'énonciation est « dire » et l'énoncé
est un « dit ».
Autrement dit, l’énonciation, c’est l’« acte physique et mental de production du
message linguistique ». L’énoncé est le résultat de cet acte.

e- Les embrayeurs (les déictiques) :


L’énonciation est repérable à partir de certains indices à savoir les embrayeurs ou les
déictiques.
Les embrayeurs (Traduit de l’anglais shifters par Jakobson), les embrayeurs sont
également appelés déictiques. Maingueneau explique qu’un embrayeur n’a de sens que
dans une situation d’énonciation qui lui permet être interprété.
a- Indices de personnes
a) Les pronoms personnels de la première et deuxième personnes
- Je désigne le destinateur (celui qui parle), le locuteur. Sont également utilisés les
pronoms me, moi.

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Introduction à la linguistique 1ère année

- tu désigne le destinataire (celui à qui le destinateur parle). Les pronoms te et toi sont
aussi utilisés.
- nous inclut celui qui parle et d'autres personnes (nous, c'est toujours je et d'autres
personnes).
- vous désigne le ou les destinataires.
À ces pronoms doivent être ajoutés les déterminants possessifs (mon, ton, son...) et
démonstratifs (ce, cet, cette, ces) ainsi que les pronoms possessifs (le mien, le tien, le
sien...) et les pronoms démonstratifs (ceci, cela, celui-là...). Sans la situation de
communication, l'énoncé Je prendrai celui-là ne peut être compris (on ne sait pas ce
qu'est celui-là).
Ces mots sont appelés des déictiques, c'est-à-dire des mots qui servent à montrer un
objet auquel le locuteur fait référence dans la situation de communication.
N.B. : Le on ou le il/elle s’ils remplacent un je/tu, ils sont alors des embrayeurs.
Mais en général, le pronom personnel il ne fait pas partie de la situation de
communication. « il », ce n’est pas celui à qui l'on parle, mais dont on parle. Les
pronoms de la 3e personne il/elle, ils/elles sont appelés anaphoriques et exigent la
présence de référents.
N.B. : Les termes affectifs comme maman, papa, mamie, papie….sont des embrayeurs
subjectifs.
b- Indices temporels :
1- Les temps verbaux :
Le temps par excellence de l’énonciation est le présent. Il s’agit du président
indiquant l’actualité. Les temps qui ont pour référence le moment de
l’énonciation sont : le présent, le passé composé et le futur.
2- Les circonstants temporels :
Outre les temps grammaticaux, certains adverbes et groupes nominaux sont des
embrayeurs, comme hier, aujourd’hui, demain, maintenant etc… qui ont pour
repère le moment de l’énonciation
c-Indices spatiaux :
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Introduction à la linguistique 1ère année

Les démonstratifs et adverbes de lieu :


L’adverbe ici et les démonstratifs s’ils sont accompagnés de geste de démonstration, ils
sont des embrayeurs.
Tout adverbe, s’il a pour repère le lieu de l’énonciation est embrayeur :
Ex : là-bas par rapport à ici
Loin … et non pas loin de
Près non pas près de
Au-dessus ..etc

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 10

Les actes de langage


ou actes de parole

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 10 :
Les actes de langage ou actes de parole.

La théorie des actes de langage revient à John Austin avec son ouvrage Quand dire,
c'est faire traduit de l’anglais.

1- Les actes du langage :


Austin a établi sa théorie des actes de parole ou actes de langage en montrant qu’en
énonçant une phrase quelconque, on accomplit trois actes simultanés :
a. Un acte locutoire, dans la mesure où on articule et combine des sons, c'est aussi
l’acte de dire quelque chose.
b. Un acte illocutoire, dans la mesure où l’énonciation de la phrase constitue en
elle-même un certain acte :
- l'acte de promettre en disant « Je promets... »,
- l’acte d'interroger, en disant « Qu’est-ce que...? ».
Austin donne certains critères pour repérer l'acte illocutoire. D'une part, c'est un acte
accompli dans la parole même. C’est pourquoi, il peut être précédé de la formule
performative (« Je te demande si... », « Je t'ordonne de... », « Je te conseille de...»).
D’après Austin, les énoncés performatifs s’opposent aux énoncés « constatifs »).
Bien qu’apparemment déclaratifs, les énoncés performatifs ne peuvent pas être
qualifiés de vrais ou de faux. Ils n’ont pas pour fonction de représenter un état de
choses, mais d’accomplir un acte, et de l’accomplir par leur énonciation même :
« Je promets... », « je parie que... », « je te baptise... », etc.
Cependant, l'énoncé constatif est un énoncé qui décrit un état de chose ou la réalité du
monde.
Exemple : La vie est courte.

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Introduction à la linguistique 1ère année

c. Un acte perlocutoire, dans ce cas, l’énonciation sert des fins plus lointaines
cherchant à agir sur l’interlocuteur. Ce dernier, quoique possédant très bien la langue
peut ne pas comprendre.
Certaines catégories d'actes de langage (les questions, les exclamations) peuvent avoir
des valeurs différentes : une exclamation comme (il fait chaud !) ou une question
(auriez-vous la gentillesse d'ouvrir la fenêtre ?) peut avoir valeur de demande (je vous
demande d'ouvrir la fenêtre.)
Certaines situations exigent pour des raisons de politesse ou des situations sociales de
remplacer l’acte de parole par un autre pour dire la même chose.
Exemple :
-Passez-moi la moutarde.
La motarde !
Tu me donnes la moutarde ?
Pourrais-tu me passer la moutarde ?
Je voudrais la moutarde.
Il y a de la moutarde.
Aurais-tu la gentillesse de me passer la moutarde ?
Ça serait mieux avec de la moutarde.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Exercices :
1- Quelle est la différence entre un verbe constatif et un verbe performatif ?
3- Quelle est la valeur des actes de langage suivants :
- Quelle heure est-il ?
- Veux-tu te taire ?
- Oh ! Comme je voudrais lire ton roman !
- Je n’ai pas d’argent.
- Rouler vite est dangereux.
- J’ai froid.
- Aimes-tu le cinéma ?
- Je suis fatigué aujourd’hui.
3- Citez quelques verbes dans la catégorie des performatifs.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 11

L’explicite et l’implicite

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Introduction à la linguistique 1ère année

Chapitre 11 :
L’explicite et l’implicite :
Quand nous parlons, nous transmettons deux types
d’informations, explicites et implicites :
 Les informations explicites sont claires et précises, le locuteur dit clairement ce
qu’il pense.
 Les informations implicites doivent être déduites par le destinataire du
message, le locuteur ne dit pas directement ce qu’il veut dire.
Il existe des énoncés implicites de deux sortes, les présupposés et les sous-entendus :
 Les présupposés sont liés à l’emploi de certains mots ou de certaines
constructions ;
 Les sous-entendus sont des informations implicites que le locuteur veut faire
passer et que le destinataire devine en fonction du contexte.

- Qu’est-ce-que le posé, le présupposé et le sous-entendu :


- Dans l’énoncé : mon frère est en France.
- Le posé est l’information : mon frère est en France.
- Le présupposé est : j’ai un frère.

- Dans l’énoncé : c’est Pierre qui a cassé le vase.


- Le posé est l’information : Pierre a cassé le vase.
- Le présupposé est : un vase a été cassé.

Le présupposé est comme l’indique le préfixe « pré » est ce qui est déjà su. C’est en
quelque sorte un avant du posé et qu’on détecte par induction. Très souvent, on déduit
le présupposé au niveau de la phrase sans qu’on ait besoin de connaitre le contexte ou
le co-texte. Mais il arrive que seule la situation d’énonciation de la phrase permette de
savoir ce qui est posé et ce qui est présupposé.
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Introduction à la linguistique 1ère année

Enfin, le présupposé est invariable que la phrase soit à la forme affirmative,


négative ou interrogative : c’est un des principaux critères de reconnaissances du
présupposé qui permet aussi de le distinguer du sous-entendu.
Ex1 : Paul est allé à l’enterrement de sa mère.
- Le présupposé est : la mère de Paul est morte.
- Ex 2 : Paul n’est pas allé à l’enterrement de sa mère.
- Le présupposé est : la mère de Paul est morte.
Ex 3 : Est-ce que Paul est allé Paul à l’enterrement de sa mère ?
- Le présupposé est : la mère de Paul est morte.

- Présupposé et sous- entendu :


Le sous-entendu est un autre type d'implicite qu'on déduit de l'énoncé. Dans
l'exemple "Paul est allé à l'enterrement de sa mère". On peut déduire comme sous-
entendus :

- Paul aime bien sa mère.


- Paul, bien qu'il n'aime pas sa mère, est allé à son enterrement.

- Dans l'énoncé négatif :


- Paul n'est pas allé à l'enterrement de sa mère.
- On peut déduire :
- Paul n'aimait pas sa mère.
- Paul est indifférent à la mort de sa mère.
- Paul ne sait pas que sa mère est morte.
- Enfin, dans l'énoncé interrogatif :
- - le locuteur n'a pas vu Paul à l'enterrement ? etc..

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Introduction à la linguistique 1ère année

Ainsi, si le présupposé ne change pas, suivant la situation de l'énonciation (le


contexte), un seul énoncé peut donner un nombre infini de sous-entendus qui
varient selon la situation de l'énonciation.
Le sous-entendu et le présupposé, tout en étant deux modes de l'implicite, ont
un fonctionnement bien différent. Voici leurs principales différences :
- Le présupposé demeure inchangeable, que la phrase soit affirmative, négative où
interrogative, contrairement au sous-entendu.
- Si le présupposé est ce qui est censé être connu de l'interlocuteur, s'il est un avant
du posé, le sous-entendu, véritable paraphrase pragmatique, est une déduction, une
conséquence, en quelque sorte, un après du posé.
- Le présupposé est censé être une évidence partagée par le locuteur et l'interlocuteur,
alors que le sous-entendu peut être source de malentendus, le locuteur sous-
entendant volontairement ou non quelque chose que l'interlocuteur ne saisit pas ou
la saisie différemment.
- Les présupposés sont en nombre limité alors que les sous-entendus peuvent être
multiples.
- Les présupposés peuvent, en règle générale, être détectés sans avoir recours au
contexte ou au co-texte.
- Les sous-entendus dépendent du contexte et ont une fonction pragmatique.

- Mécanismes linguistiques créateurs de la Présupposition, Structures


Prépositionnelle.

- On peut relever certaines structures syntaxiques qui contiennent des présupposés :

- Phrase avec verbe recteur exprimant une subjectivité. C'est le cas des verbes de
sentiments comme se réjouir, regretter. Exemple. Je suis heureux qu'il vienne.

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Introduction à la linguistique 1ère année

- Le posé est le contenu de la principale : je suis heureux.

- Le présupposé et le contenu de la compétitive : ils viennent.

- Si le verbe recteur est à la forme négative, le présupposé ne change pas.

- Je ne suis pas heureux qu'il vienne.

- Le posé est : je ne suis pas heureux.

- Le présupposé : il vienne.

- Phrase avec verbe, recteur exprimant un jugement sur la vérité où la fausseté


de la Complétive.
C'est le cas des verbes. Savoir, ignorer, s'imaginer, se douter. La phrase : « Paul sait
que Marie viendra à la soirée » a pour présupposé : il y a une soirée et Marie y viendra.
Si le verbe recteur (sait) est à la forme négative, le présupposé demeure inchangeable.
Dans le cas de : « Paul ne sait pas si Marie viendra à la soirée », il n'y a pas de
présupposé car il s'agit d'une interrogation indirecte.
De même pour les verbes d'opinion comme : penser, croire,… etc, le contenu de la
complétive est un posé et non un présupposé.

- Je crois que Marie viendra à la soirée : Marie viendra à la soirée est un posé
probable.

- Phrases contenant un verbe, transformatif :


Les verbes transformatifs sont des verbes qui expriment un changement d'état comme :
marcher, sortir, se lever, entrer, monter, descendre.

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Introduction à la linguistique 1ère année

- Exemple : Pierre est sorti présuppose que Pierre était dedans


- Il a cessé de fumer présuppose qu'il fumait auparavant.

- Les interrogations partielles


Les interrogations partielles sont celles qui portent sur une partie de l'énoncé.
- Exemple : quand vas-tu au cinéma ? Cet énoncé présuppose que je vais au cinéma.
Tandis que les interrogations qui exigent une réponse par oui ou non, sont dites
interrogatives totales.
- Est-ce que Paul vient ? Celles-ci ne portent pas de présupposé.

- Exercices
Relevez des énoncés suivants les présupposés et proposez à chacun des sous-
entendus :
- Paul a rencontré le ministre.
- C'est Victor Hugo qui a écrit Les Misérables.
- Je sais que cette femme a 2 enfants.
- Je ne sais pas si cette femme a des enfants.
- Où Marie a-t-elle caché son agent ?
- Hier, Mona est allée voir un médecin.
- Demain, il fera plus chaud.
- Il ne dort plus.
- Notre télé est en panne.
- J'étais heureux de te voir dans la soirée de Marie.

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Introduction à la linguistique 1ère année

Modèles d’examen :
Modèle 1 :
Examen de fin d’année 2022/2023 (20 pts)

I- Répondez à 3 questions seulement : (9 pts)


1- Quelle différence y a-t-il entre l’étude synchronique et diachronique de la
langue? (3 pts)
2- Les unités linguistiques peuvent entretenir entre elles des rapports
syntagmatiques et paradigmatiques.
- Expliquez ce que vous entendez par axe syntagmatique et axe
paradigmatique. (3 pts)
3- Donnez la définition de : (3 pts)
- L’énoncé.
- L’énonciation.
- La situation d’énonciation.
4- Quelle est la différence entre un verbe constatif et un verbe performatif ? (3 pts)
II- Complétez les phrases suivantes : (5 pts)
a- Le signifié est composé de différentes unités de sens appelées ...
b- Pour les onomatopées, il s’agit d’arbitraire ….
c- Animal est le sème … des mots : chien, chat, cheval, chameau.
d- « Ouvre-boîte » est un mot formé par …
e- Dans l’énoncé : mon frère est en France.
- Le posé est :………..
- Le présupposé est : …………
f- Il existe des énoncés implicites de deux sortes : les… et les…
g- Les actes de langage sont : l’acte locutoire, l’acte… et l’acte…

III- Faites comme indiqué entre parenthèses : (6 pts)


a- Notre télé est en panne. (Relevez de l’énoncé le présupposé et proposez un
sous-entendu) (2pts)

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Introduction à la linguistique 1ère année

b- Il fait mauvais temps aujourd’hui. (Paraphraser sémantiquement ensuite


pragmatiquement cet énoncé) (2 pts)
c- Il y en avait un surtout qui battait l’autre. (1 pts)
- Cette phrase est une phrase [simple, complexe] et elle renferme [une, deux,
trois] propositions. (Soulignez la bonne réponse)
d- Les anciens Égyptiens croyaient que les Dieux les protégeaient. (Indiquez pour
chaque proposition que renferme la phrase précédente s’il s’agit d’une
proposition principale, subordonnée ou indépendante). (1 pts)

Bonne chance
Salwa Abdel Moneim

Modèle 2 :

Examen de mi-année 2022/2023 (20 pts)


1. Qu'est-ce que le signe linguistique selon Saussure. Expliquez ? (3pts)
2. Citez quelques domaines traditionnels de la linguistique et expliquez ce qu’il étudie.
(3pts)
3. Quelle différence y a-t-il entre l’étude synchronique et diachronique d’un mot.
Expliquez. (3pts)
4. Que signifient les préfixes suivants, donnez un mot comportant chacun d’eux :
Hyper, multi, anti. (3pts)
5. Complétez les phrases suivantes : (5 pts)
 Le signifié est composé de différentes unités de sens appelées...
 Dans une étude .... , le mot sera étudié à un moment déterminé de l'évolution de la
langue.
 Le meuble est le sème … des mots suivants : canapé, armoire, lit, niche, table,
chaise.
 Vert, vers et verre sont des mots…

73 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

 Grand et petit sont des mots…


 Évoquant l’aspect arbitraire du signe, on peut parler de 2 catégories : l’arbitraire…. et
l’arbitraire…..
 En français, la formation d’un signifiant se fait par… et par…
 Pour les onomatopées, il s’agit d’un arbitraire …
6. Choisissez la bonne réponse : (3 pts)
« Ce matin, Tom court une fois de plus derrière son bus car il ne veut pas rater son
cours. »
- La proposition soulignée est une (prop. principale, prop. subordonnée, prop.
indépendante)
- La phrase précédente est une phrase (simple, complexe.)
- La phrase précédente comprend (1 – 2 - 3 – 4) propositions.
(Fin)

74 | P a g e
Introduction à la linguistique 1ère année

- Références :
- Benveniste (E.), 1966, Problèmes de linguistique générale, Paris : Gallimard.
- Bernard (Victori), Fuchs (C.), 1996, La polysémie - construction dynamique du
sens, Paris : Hermès.
- Bréal (M.), 1897, Essai de sémantique (science des significations), Paris :
Hachette.
- Filliolet (J.), Chiss (J.-L.), Maingueneau (D.), 2017, Introduction à la
linguistique française, Paris : Hachette.
- Martinet (A.), 2008, Éléments de linguistique générale, Paris : Armand Colin.
- Mazaleyrat H., 2010, Vers une approche linguistico-cognitive de la polysémie,
thèse de doctorat. Victorri B., 1996, La polysémie. Construction dynamique du
sens, Paris : Hermès.
- Saussure (F.), 1979, Cours de linguistique générale, Paris : Payot.
- Zufferey (S.) & Moeschler (J.), 2021, Initiation à la linguistique - 3e éd., Paris :
Armand Colin.

-Sitographie :

- https://www.sfu.ca/fren270/semiologie/page2_9.html
- https://www.google.com/search?q=l%27alphabet+phon%C3%A9tique&sxsrf=AB5
stBh4UMugJTjiFnoS3OQnj8fk64f7MA:1690632276883&tbm=isch&source=iu&ictx=
1&vet=1&fir=OjkMrJVXB7KlcM%252CVP5MsTukvDie0M%252C_%253BvNfjBe
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Introduction à la linguistique 1ère année

C.V. condensés des auteurs :


Salwa Abdel Moneim,
- Professeure de linguistique à la faculté des Lettres, université de Helwan.
-Ex-cheffe du département pendant la période de 2017 à 2023.
- Ex- traductrice au Conseil d’État égyptien.
-Ex-membre du comité scientifique de promotion des professeurs et professeurs
adjoints dans sa treizième session, de 2019 à 2022
Wafaa Farouk
Prof. adjointe émérite de linguistique française à la faculté des Lettres, université de
Helwan.
Coordinatrice de la gawda au sein du département.
Directrice et responsable de la convention entre l’université de Helwan et la CCIP
(Chambre de commerce et d’industrie de Paris).

:‫السيزة الذاتيت‬
‫ سلوى حسين عبذ المنعن‬/‫ا د‬
‫أستبذ اللغويبث الفسوسيت بكليت االداة جبمعت حلوان ومتسجمت بمجلس الدولت المصسى سببقب وزئيس القسم السببق‬
7102 ‫ وعضو سببق بلجىت تسقيبث األسبترة واألسبترة المسبعديه في الفتسة مه‬7172 ‫ الي‬7102 ‫في الفتسة مه‬
7177 ‫الي‬
‫ وفاء فاروق عبذ الخالق‬/‫ا م د‬
‫أستبذ مسبعد اللغويبث الفسوسيت المتفسغ بكليت االداة جبمعت حلوان ومىسق الجودة ببلقسم ومسئول ومديس اتفبقيت‬
‫جبمعت حلوان مع غسفت التجبزة و الصىبعت بببزيس‬

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