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édition digitale
EAN 9782376040408
Valérie BUGAULT
LES RAISONS CACHÉES
DU DÉSORDRE MONDIAL
SIGEST
Remerciements
à Le Saker francophone et à Boulevard Voltaire
pour les autorisations de reproduction des articles
parus sur leurs sites
à Jean Rémy
pour l’autorisation de reproduction
des articles cosignés avec Valérie Bugault
Sommaire
Préface
PANORAMA ÉCONOMIQUE
Géopolitique du libre-échange
Géopolitique du Brexit
LA QUESTION MONÉTAIRE
LA DÉGRADATION DU DROIT
LE RENOUVEAU INSTITUTIONNEL
Préface
Il n’est pas non plus aisé d’identifier et de dénouer tous les liens qui peuvent
exister entre, d’une part, les politiques étrangères des grands pays de ce
monde et les conflits qui en découlent et d’autre part l’action et l’influence
des grands acteurs de la finance internationale souhaitant contrôler ces
politiques.
Valérie Bugault va bien au-delà dans le recueil d’articles présentés dans cet
ouvrage. Elle fait ce qu’une forte majorité de ses confrères n’ose pas faire.
Elle soulève les tapis et présente une vue des choses qu’on a beaucoup de
mal à trouver ailleurs. Elle le fait avec la compétence et les connaissances
que lui confèrent ses titres et son goût de la recherche universitaire, mais
aussi les nombreux échanges de terrain qu’elle entretient avec des experts de
différents pays.
Cet ouvrage devrait susciter l’intérêt des lecteurs pour au moins 5 raisons :
D’abord, son titre et son sous-titre définissent parfaitement le contenu de
l’ouvrage et devraient interpeller tous ceux qui sont passionnés de
géopolitique et d’économie : « Les raisons cachées du désordre mondial ‒
Analyses de géopolitique économique, juridique et monétaire. »
Ensuite, la thèse exposée peut initier et éclairer un débat intéressant, car elle
donne à « la City » de Londres, acteur majeur de la finance internationale, la
responsabilité la plus lourde dans l’organisation de ces manœuvres cachées
et des désordres créés qui, peu ou prou, servent ses intérêts.
En quatrième lieu, les conclusions que tire Valérie Bugault, avec une
approche économique, juridique et monétaire, sur la répartition des
responsabilités dans les désordres mondiaux, rejoignent, le plus souvent, les
conclusions obtenues, avec une approche très différente, par des experts du
renseignement non inféodés au « système ».
Enfin, ce livre est original dans sa structure. Il s’agit d’un recueil d’articles
qui peuvent très bien se lire indépendamment les uns des autres. Certes,
chacun de ces articles apporte une pierre à la grande explication des causes
cachées du désordre mondial, mais le lecteur peut choisir, dans le sommaire,
tel ou tel sujet qui l’intéresserait davantage et le lire avant d’autres articles. Il
peut aussi, s’il le souhaite, lire le 4e chapitre consacré au renouveau
institutionnel avant les trois premiers.
N’en doutons pas, les écrits de Valérie Bugault susciteront des réactions, qui
pourront être très agressives, voire violentes, de la part des tenants du
système qui tiennent à conserver les règles et modes de fonctionnement de la
finance internationale dont ils profitent. Le mot bien connu de
« complotisme », visant aujourd’hui à décrédibiliser et à faire taire tous ceux
qui ne partagent pas la vision politiquement correcte de l’oligarchie
dirigeante, pourrait même être utilisé pour qualifier les résultats des travaux
de recherche exposés dans ce livre. Ces réactions ne seront que des
arguments de plus, ajoutant à la crédibilité de Valérie Bugault en montrant
que ses thèses dérangent les partisans du statu quo.
Merci à Valérie Bugault d’avoir pris le risque de nous faire partager ses
convictions et de nous inciter à réagir. Bon courage pour la suite…
La City de Londres, qui acquiert dès 1319 une autonomie politique, peut être
considérée comme étant historiquement le premier paradis fiscal des temps
modernes. Elle abrite les plus riches commerçants anglais qui ont obtenu
d’Édouard II – souverain faible et/ou corrompu – un statut dérogatoire au
droit public. La City est, depuis cette époque, une ville dans la ville, son
activité financière échappe à la magistrature de l’État britannique tout en
faisant bénéficier l’empire thalassocratique des largesses financières
nécessaires à son propre développement. La City a opéré comme une sorte
de poste de pilotage de l’Empire britannique conférant aux dirigeants
britanniques qui se sont succédé les moyens financiers de développer leur
autorité sur le reste du monde.
Introduction
La City de Londres, qui acquiert dès 1319 une autonomie politique, peut être
considérée comme étant historiquement le premier paradis fiscal des temps
modernes. Elle abrite les plus riches commerçants anglais qui ont obtenu
d’Édouard II – souverain faible et/ou corrompu – un statut dérogatoire au
droit public. La City est, depuis cette époque, une ville dans la ville, son
activité financière échappe à la magistrature de l’État britannique tout en
faisant bénéficier l’empire thalassocratique des largesses financières
nécessaires à son propre développement. La City a opéré comme une sorte
de poste de pilotage de l’Empire britannique conférant aux dirigeants
britanniques qui se sont succédé les moyens financiers de développer leur
autorité sur le reste du monde.
Dès la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, les plus
grosses entreprises américaines, qui ont dû leur développement aux
principaux banquiers privés européens, ont organisé un système de mise en
concurrence juridique et fiscale des différents États fédérés au moyen de la
liberté de circulation des capitaux et des biens à l’intérieur de l’État fédéral5.
C’est à cette époque que le Delaware et le New Jersey naissent en tant que
paradis fiscaux6 ; ces États ont collecté les capitaux qui échappaient à
l’impôt dû par les entreprises dans leur État d’origine.
D’autre part, l’histoire du Delaware renvoie à celle de deux États qui ont été
des points d’ancrage de la finance et de la concentration des capitaux : les
Pays-Bas et l’Angleterre. L’État du Delaware a en effet été créé par des
colons néerlandais avant d’être cédé, après trois guerres, à l’Angleterre à la
fin du XVIIe siècle (en 1674).
Il fallait enfin que l’argent drainé puisse être collecté et utilisé par les acteurs
économiques dominants : c’est à cet objectif que répondent la propagation et
la soudaine indépendance politique des paradis fiscaux anglo-saxons, qui
échappent à la domination formelle de la Couronne britannique pour devenir
vassaux directs – bien que cachés – des principaux capitalistes qui se sont
approprié les structures étatiques occidentales (USA, États occidentaux et
leurs anciennes colonies).
Les années 1960, 1970 et 1980 ont ainsi vu émerger sur la scène
internationale tout un tas de micro États – devenus subitement indépendants
– dont la souveraineté est aussi artificielle que l’est leur économie,
entièrement fondée sur l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent.
À titre d’illustration, citons par exemple les Îles Caïmans ou la Barbade qui a
acquis en 1966 son indépendance formelle en qualité de Royaume du
Commonwealth. Les Maldives acquièrent en 1965 leur indépendance,
quittant leur statut de protectorat britannique. En 1976, les Seychelles
forment un État indépendant membre du Commonwealth et de la
francophonie. Ancienne colonie britannique Antigua et Barbuda devint
indépendante en 1981 en tant que Royaume du Commonwealth et adhéra
dans la foulée à l’Organisation (régionale) des États de la Caraïbe orientale
(OECO).
L’OCDE a axé l’essentiel de sa lutte contre les paradis fiscaux sur la notion
d’échange d’informations, auquel les places opaques étaient, par principe,
opposées. L’OCDE a ainsi édicté des listes noires, puis grises, en fonction du
nombre de conventions fiscales d’échange de renseignements passées par les
territoires non coopératifs. Cet organisme faisant consensus international, ses
pays membres ont globalement aligné leur politique de lutte contre les
paradis fiscaux sur ses recommandations.
La lutte contre les paradis fiscaux est en réalité une lutte de l’oligarchie
financière anglo-saxonne contre les paradis sous le contrôle d’États
indépendants dans l’objectif de récupérer leurs avoirs.
La guerre faite aux paradis fiscaux fondés sur des comptes bancaires
numérotés a pour objet essentiel de drainer les capitaux qui y étaient cachés
vers des établissements bancaires tenus par les principaux acteurs
économiques occidentaux – La City, le Delaware, Singapour, Caïmans, etc.
Finalement, dans cette lutte ouverte contre les paradis fiscaux, il y a, comme
dans toute guerre, des perdants, les établissements financiers sous contrôle
d’États autonomes, et des gagnants, les établissements financiers gérés par
l’aristocratie financière anglo-saxonne.
Cette lutte proclamée contre les paradis fiscaux est une parfaite illustration
du stratagème numéro un du Livre des 36 stratagèmes de Sun Zi classé
parmi les stratagèmes des batailles déjà gagnées, qui stipule que « Le grand
jour est une cachette plus sûre que la pénombre. Tout montrer c’est
obscurcir tout ».
A – Les États sont des acteurs d’une pièce dont le scénario et les
bénéfices leur échappent
Les principaux actionnaires des banques les plus importantes présentes dans
les paradis fiscaux organisent et bénéficient de la collecte des fonds évadés
ou optimisés – qui vont se réfugier dans les paradis fiscaux. Ils peuvent
ensuite, comme bon leur semble, utiliser ces fonds pour corrompre les
hommes politiques et les organismes, subvertissant ainsi les États qui
auraient des velléités de s’opposer à leur conquête du pouvoir global. Dans
ce contexte, le rôle politique des États est nié, ces derniers sont soumis à la
loi des détenteurs de la finance anglo-saxonne.
Autrement dit, les clients des paradis fiscaux sont les grandes entreprises –
multinationales et très grosses PME –, certains particuliers fortunés mais
aussi toutes les mafias, lesquelles sont parfois – souvent ? – liées aux
services de renseignements (une partie d’entre eux) des États eux-mêmes26.
Si les trafics illégaux peuvent être le fait d’individus ou mafias isolés, ce cas
cohabite avec d’importants flux financiers liés aux trafics d’origine étatique,
trafic de drogue27, trafic d’organes28, etc. Il faut également garder à l’esprit
qu’une mafia, pour perdurer, s’appuie nécessairement sur des hommes
politiques influents29, ce qui rend les États au moins partiellement
complices de ces mafias privées.
Par une ironie de l’histoire, les évadés fiscaux cachés dans les paradis
terrestres anglo-saxons jouent, à leur insu, le rôle de simples collecteurs de
capitaux au profit des principaux propriétaires financiers ! En affranchissant
leurs revenus des liens juridiques et fiscaux avec leurs États, ils préparent
leur asservissement à l’empire financier, autrement plus dominateur. Il peut
raisonnablement être anticipé que les évadés fiscaux usagers des paradis
anglo-saxons perdront la libre disposition de leurs capitaux à mesure que
croîtront les besoins de financement de leurs bienfaiteurs. Tel est pris qui
croyait prendre…
Les flux financiers qui entrent et sortent des paradis fiscaux ne sont
contrôlables, partiellement, que par les opérations de compensation, dites de
clearing34. Malheureusement, ces opérations sont elles-mêmes aux mains de
chambres de compensation gérées par des établissements financiers.
Sur le fond, une place financière, qui ne vit que par et pour la captation des
capitaux – évadés ou optimisés – n’a d’indépendante que l’apparence. Il
s’agit en réalité d’un État tout à fait dépendant des capitaux qui le font vivre.
Le fait qu’une telle instrumentalisation de la notion d’État ait été possible est
le signe que les États en tant qu’entités politiques autonomes ont perdu la
partie dans le vaste jeu géopolitique mondial. Cette partie a été
incontestablement gagnée par les principaux détenteurs de capitaux
financiers.
Pour finir de convaincre les plus sceptiques que ces nouveaux États,
fantoches, sont voulus et protégés, il suffit de remarquer qu’alors même que
les USA n’hésitent pas à faire, ou à faire faire par l’OTAN ou autres milices
privées – contras –, des guerres (même illégales comme en Irak) à des États
tiers (sous le fallacieux prétexte de leur imposer la démocratie), personne n’a
jamais entendu parler d’une quelconque velléité des USA ou de l’OTAN
d’aller envahir et anéantir les États parasites tels que les îles Vierges
britanniques ou les Caïmans.
Conclusion
D’un point de vue stratégique, le paradis fiscal est l’élément essentiel qui
solidifie l’édifice monétaro-économique global en permettant l’opacité totale
des propriétaires des capitaux et une sauvegarde de leurs avoirs financiers –
qui échappent à toute imposition. Ils facilitent d’autant le mécanisme de
concentration du capital qui, à son tour, rend possible la subversion des États
et des organisations internationales.
Pour terminer sur une note positive, les paradis fiscaux sont devenus, à leur
corps défendant, le talon d’Achille de la mondialisation. Ces paradis,
nouvellement constitués en réseau, ont pour caractéristique d’agir au moyen
de trusts anonymes. Il suffirait que des États dignes de ce nom suppriment la
validité des transactions juridiques avec les trusts anonymes – et, d’une
façon générale, avec tout type de structures juridiques permettant l’opacité
pour les propriétaires de capitaux – pour tarir une grande partie du drainage
des fonds vers les paradis fiscaux anglo-saxons.
21 février 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-47-
geopolitique-des-paradis-fiscaux
Notes
1 Pour la France : http://bofip.impots.gouv.fr/bofip/5334-PGP.html
2 Cf. Le rapport de l’OCDE de février 2001 :
http://www.google.fr/url?sa=t&rc-
t=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0ahUKEwi0jMG767DLAhX-
HiRoKHQrJD4MQFggdMAA&url=http%3A%2F%2Fwww.oecd.org%2Ffr
%2Fctp%2Fdommageables%2F2664477.pdf&usg=AFQjCNEgHuKY-Cf-
d2PHYDGwZyJHDISrMLA&sig2=eumSKiUFMqN2a_qJX8G7nA
3 http://www.stopparadisfiscaux.fr/les-pfj-c-est-quoi/les-paradis-
fiscaux/article/definition-et-caracteristiques-des
4 L’emploi ci-dessous du terme États-Unis doit être précisé en ce que le
terme d’État est ici dénaturé, dans sa nature et sa fonction, depuis que –
1913, création de la Fed – les institutions dudit État sont abusivement
utilisées pour la défense d’intérêts privés ; l’utilisation du terme État relevant
dès lors d’une sorte d’abus de droit constitutionnel.
5 Lire à cet égard nos articles précédents « Géopolitique du libre-échange et
Géopolitique de l’optimisation fiscale ».
6 Voir : http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i1902.asp ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis_fiscal
7 L’Empire britannique a été établi progressivement, de la fin du XVIe siècle
jusqu’à son apogée au début du XXe siècle :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_britannique
8 N’étant pas historienne, nous laissons aux historiens la tâche de démêler
l’historique du cheminement du grand capital durant le second millénaire
après Jésus Christ.
9 Cf. http://vigiinfos.canalblog.com/archives/2012/11/05/23247925.html
10 Voir « Géopolitique de l’optimisation fiscale », ci-dessous, p. 24
11 Voir notre article précédent sur la « Géopolitique du libre-échange », p.
117.
12 Voir ci-après « Géopolitique de l’entreprise, les caractères actuels de
l’entreprise ».
13 Cf. http://www.oecd.org/fr/ctp/echange-de-renseignements-
fiscaux/36667338.pdf
14 Cf. http://www.stopparadisfiscaux.fr/qui-sommes-nous/plateformes-
regionales-43/article/identification-du-beneficiaire
15 Ernst & Young, KPMG, PricewaterhouseCoopers, Deloitte Touche
Tohmatsu.
16 La situation oligopolistique est une caractéristique de la concentration du
capital.
17 Sur la mise en perspective du rôle géopolitique délétère de l’OCDE,
« Géopolitique de l’optimisation fiscale », p.24.
18 Cf. http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/05/11/97002-
20130511FILWWW00329-evasion-fiscale-vaste-enquete-ouverte.php
19 http://www.abroad-fiduciaire.com/fr/attualita/secret-bancaire/102-secret-
bancaire-les-anglos-saxons-contre-la-suisse
20 http://russeurope.hypotheses.org/1077
21 http://www.romandie.com/news/n/_Bruxelles_juge_inacceptable_que_l_
Autriche_s_accroche_a_son_secret_bancaire_RP_080420131554-18-
343649.asp
22 http://www.lematin.ch/economie/suisse-luxembourg-sacrifie-secret-
bancaire/story/23680527 ; et http://www.tdg.ch/economie/suisse-
luxembourg-sacrifie-secret-bancaire/contenu-2/secret-bancaire/s.html
23 Cf. http://www.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2013/04/04/offshore-
leaks-les-details-du-projet_3153470_4862750.html ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Offshore_Leaks
24 https://www.sif.admin.ch/sif/fr/home/themen/internationale-
steuerpolitik/automatischer-informationsaustausch.html
25 Cf. http://www.bilan.ch/argent-finances-plus-de-redaction/trusts-
americains-resteront-opaques
26 Voir à cet égard Les armées secrètes de l’OTAN, Daniele Ganser, éditions
Demi Lune, collection Résistances, 2012.
27 Voir en particulier Peter Scott Dale, La machine de guerre américaine,
éditions Demi Lune collection Résistances pour des applications précises,
Trafic de drogue et CIA :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Implication_de_la_CIA_dans_le_trafic_de_dro
gue ; en Afghanistan, implication de l’OTAN dans le trafic de drogue :
http://www.voltairenet.org/article167734.html
28 Voir l’exemple du Kosovo : http://www.lepoint.fr/monde/les-dirigeants-
du-kosovo-soupconnes-de-purification-ethnique-et-trafic-d-organes-29-07-
2014-1850053_24.php
29 Pour une illustration concernant la loge P2 :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Propaganda_Due
30 Sur la présence des banques dans les paradis fiscaux : cf.
http://lesmoutonsenrages.fr/2016/03/03/non-ce-nest-pas-une-veritable-crise-
mais-un-colossal-systeme-de-detournement-de-capitaux
31 Cf. http://www.voltairenet.org/mot266.html?lang=fr
32 http://www.senat.fr/rap/r13-087-2/r13-087-229.html ;
http://www.paradisfj.info/spip.php?rubrique24 ; voir aussi, pour un descriptif
de leur fonction http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/03/la-
chambre-de-compensation-la-cle-de-l-amendebnp_4430185_4355770.html
33 Voir par exemple Clearstream au Luxembourg.
34 Le clearing est un procédé permettant de centraliser et d’organiser les
opérations de compensation en vue de la liquidation des créances et des
dettes entre banques ou entre pays.
35 Voir notre article sur la géopolitique du système des banques centrales sur
geopolitica.ru
36 Pour une cartographie des paradis fiscaux, voir :
http://www.france24.com/static/infographies/carte-paradis-fiscaux/paradis-
fiscaux.html?keepThis=true&TB_iframe=-true&height=720&width=986
Le rapport de force entre d’une part les États et d’autre part les entreprises
multinationales a été fondamentalement modifié par la généralisation du
principe de libre-échange et de l’optimisation fiscale qui lui fait cortège. Au
point de changer, de façon fondamentale, la conception du rôle de
l’administration fiscale : de père Fouettard, celle-ci est devenue2, à coup
d’instructions et autres recommandations en ce sens, un correspondant des
entreprises chargé de négocier dans le cadre des rescrits fiscaux3. Les
administrations fiscales deviennent des organismes consensuels cherchant
des arrangements acceptables avec les entreprises. Tantôt il s’agit de
négocier d’un commun accord avec les entreprises le schéma général de
leurs prix de transfert (facturation intra-groupe) – en conformité avec des
lignes directrices édictées au niveau européen dans le cadre des réunions
dites Ecofin, application du soft power cher aux Anglo-Saxons –, tantôt il
s’agit de négocier avec elles certains avantages en contrepartie de leur
implantation à tel ou tel endroit, etc.
Les USA ayant été les grands vainqueurs financiers de la Seconde Guerre
mondiale, les capitalistes qui détenaient concrètement cet État ont alors
entrepris de généraliser au niveau mondial les recettes prédatrices qui leur
avaient si bien réussi en interne. C’est ainsi que sont nés, en 1947, les
accords du GATT et l’OECE issue du plan Marshall7 ; l’OECE fut
transformée et élargie en 1961, sa vocation devenant mondiale, en OCDE.
Notons que dans un monde digital où les actifs sont de plus en plus
dématérialisés (marques, brevets, etc.), il devient de plus en plus aisé, pour
les propriétaires de groupes de sociétés, de localiser la valeur dans des
endroits fiscalement accueillants et d’organiser le groupe en entreprises
spécialisées par tâches. L’exemple d’Amazon est à cet égard très explicite.
Ce groupe centralise sur une société luxembourgeoise en commandite simple
la valeur de ses actifs technologiques (sites web, systèmes d’information,
etc.). L’activité de commercialisation (vente en ligne) des produits Amazon
est quant à elle centralisée sur une autre société, holding de type commercial
(SARL), luxembourgeoise. Toutes les autres sociétés européennes d’Amazon
sont des filiales qui fournissent à la SARL luxembourgeoise un service de
logistique et d’expédition (distribution). La SARL luxembourgeoise paie
d’une part les frais d’utilisation des actifs technologiques à la société en
commandite simple luxembourgeoise, et d’autre part les frais de distribution
aux différentes filiales européennes, vidant ainsi de sa substance la majeure
partie de son chiffre d’affaires.
Du point de vue des entreprises, la localisation judicieuse des activités est
considérée par les agents économiques comme réalisant une bonne gestion,
car elle leur permet de choisir la localisation d’une activité en fonction du
lieu qui offre le moins de pression juridique, sociale, réglementaire ou le
plus d’avantages fiscaux sur cette activité particulière. La localisation
judicieuse des activités permet aux entreprises d’un même groupe de réaliser
de substantielles économies d’impôts parce que celles-ci sont légalement
autorisées à commercer entre elles.
Nous avons vu que le processus qui porte le nom d’optimisation fiscale est
une conséquence du principe de libre-échange, qui se matérialise
juridiquement par la liberté de circulation des capitaux, des biens et des
personnes.
Conclusion
21 février 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-37-
geopolitique-de-loptimisation-fiscale
Notes
1 Voir à ce propos notre article précédent sur la géopolitique du libre-
échange.
2 Il s’agit, pour la France, d’une véritable révolution des mentalités qui a mis
du temps à se mettre en place.
3 Voir à ce propos http://www.cms-
bfl.com/NewsMedia/PublicationDetail/Pages/default.aspx?
PublicationGuid=e1818021-c0d1-4dab-89e6-88696cdef38b ;
http://www.impots.gouv.fr/portal/dgi/public/popup?
docOid=documentstandard_5738&espId=0&typePage=cpr02 ; sur le
problème de la transparence des grandes entreprises sur la pratique des
rescrits fiscaux, voir : http://www.europarl.europa.eu/news/fr/news-
room/20150609IPR64206/Des-soci%C3%A9t%C3%A9s-incapables-de-
rencontrer-la-commission-des-rescrits-fiscaux ; sur la coordination
européenne en matière de rescrits fiscaux :
http://www.europarl.europa.eu/news/fr/top-
stories/20150318TST35503/Fiscalit%C3%A9-des-entreprises
4 Cf. http://www.politis.fr/articles/2014/11/juncker-au-centre-dun-scandale-
fiscal-impliquant-340-multinationales-28907/ ; et encore
http://www.huffingtonpost.fr/2014/11/06/luxembourg-juncker-luxleaks-
optimisation-fiscale-commission-europeenne_n_6112956.html
5 Par exemple le présumé redressement fiscal de Google France :
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2016/02/24/32001-
20160224ARTFIG00266-google-risque-un-redressement-fiscal-d-16-
milliard-d-euros-en-france.php ; http://www.lefigaro.fr/secteur/high-
tech/2015/08/17/32001-20150817ARTFIG00039-google-a-baisse-de-35-ses-
impots-payes-en-france.php
6 Cf. La guerre des monnaies : la Chine et le nouvel ordre mondial, par
Hongbing Song, éditions Le Retour aux Sources, 2013.
7 Le plan Marshall était volontiers paré aux yeux du grand public de la cape
de la bienfaisance américaine pour la reconstruction européenne ; il a été en
réalité le moyen utilisé par les capitaux américains pour s’implanter
massivement et durablement en Europe occidentale.
8 http://www.lefigaro.fr/impots/2013/01/20/05003-20130120ARTFIG00136-
google-amazon-apple-l-ocde-lance-l-offensive.php
12 février 2016
Source :
http://www.bvoltaire.fr/combat-perdu-davance-de-lutte-contre-loptimisation-
fiscale/
Les banques se sont donné les moyens juridiques pour être en mesure de
convaincre les hommes d’État, de tous horizons politiques et de tous pays,
d’édicter des lois en leur faveur.
Elles ont notamment obtenu que les législations imposent aux administrés
une limite aux montants payables en espèces (pour la France, voir l’article L
112-6 du Code monétaire et financier). Ainsi, en France, aucun paiement
excédant 1500 euros2 ne peut plus être effectué en espèces, ce qui oblige les
administrés à détenir un compte bancaire3. Dans la vie courante, le compte
en banque est ainsi devenu incontournable4.
Les choses sont, comme toujours, habilement présentées par des experts en
rhétorique. Ainsi, l’obligation de détenir un compte bancaire, instituée par
une loi bancaire de 2006, s’est habilement transformée en droit à un compte
bancaire5 édicté par l’article L 312-1 du Code monétaire et financier.
Un petit retour en arrière permettra d’y voir plus clair. Dès le courant des
années 1970, le gouvernement américain a couvert les agissements bancaires
tendant à contourner le Glass-Steagall Act, qui imposait la séparation des
banques de dépôt et des banques d’investissement. Cette législation, qui
avait été introduite suite à la crise boursière de 1929 afin d’éviter de
nouveaux excès, a finalement été abrogée par le gouvernement Clinton en
1999.
Lesdits stress tests, conçus par l’autorité bancaire européenne (EBA) basée à
Londres, ont une très faible valeur technique, car outre qu’ils ne prennent
pas en compte les opérations hors bilan des banques – ce qui est énorme –,
ils omettent également de prendre en compte l’hypothèse déflationniste
agissant en Europe de l’Ouest ainsi que les effets systémiques, c’est-à-dire
les effets domino dus à l’interconnexion des banques. La pertinence et la
valeur de ces prétendus tests ont été remises en cause de nombreuses fois20 ;
signalons à cet égard que le passage de stress tests n’avait pas, en son temps,
empêché la Lehman Brothers de faire faillite21. Il n’est pas étonnant que
certains esprits taquins fassent valoir que ces tests agissent davantage
comme une opération de propagande bancaire que comme un indicateur
économique fiable22.
Les personnes qui verront leurs avoirs ponctionnés sont toutes celles qui
participent au schéma financier global en ayant confié leurs économies à des
établissements financiers privés. Au premier titre des victimes bancaires se
trouvent les personnes détenant, via des assurances vie ou autres fonds de
pension, des parts obligataires ou des actions bancaires. En roue de secours,
les petits déposants seront également ponctionnés.
En résumé, les petits et moyens déposants, ceux que les lois obligent à avoir
un compte bancaire, et tous les acteurs malgré eux du cirque financier global
– détenteurs, via des assurances vie ou autre placement rentable, de titres
obligataires ou d’actions bancaires – sont les dindons d’une farce concoctée
par les plus gros propriétaires des banques systémiques, lesquels ne
répondent jamais de leurs actions puisqu’ils ont pris le contrôle des circuits
législatifs des États occidentaux. Les établissements financiers peuvent donc
continuer de jouer en toute impunité et en toute liberté avec l’argent déposé
ou placé par le public, qui de facto sinon de jure leur appartient.
En conclusion, les banques ont été autorisées par les États à utiliser l’argent
des dépôts bancaires afin de spéculer pour leur compte propre. Ce mélange
des genres bancaires a occasionné une fragilisation générale des bilans des
banques dont les activités sont interconnectées. Suite à la crise de 2008,
l’inquiétude du public a évoqué la nécessité de séparer les activités bancaires
entre d’une part les activités de dépôt et d’autre part les activités
d’investissement – spéculatives.
Or, non seulement les activités de dépôt n’ont pas été réellement séparées
des activités de spéculation, mais, au surplus, l’irresponsabilité économique
des acteurs bancaires, qui spéculent pour leur propre compte, pourra
aujourd’hui, par la grâce de la trahison et de l’incompétence des législateurs
étatiques, être sanctionnée par la confiscation des comptes des déposants et
par la spoliation des petits et moyens porteurs d’actions ou d’obligations
bancaires.
Qui plus est, et parce que la somme d’argent prêtée n’existe pas, seule la
banque tire un réel bénéfice d’un contrat de prêt fondé sur un tel système. En
effet, l’emprunteur devra fournir des intérêts sur une somme qui n’a pas pu
être valablement prêtée, car inexistante. Un contrat de prêt fondé sur un
système de prêt à découvert est donc par construction léonin.
Le contrat de prêt tel qu’actuellement pratiqué par les banques est fondé, ab
initio, sur un vice du consentement de l’emprunteur qui commet une erreur
en croyant que la somme prêtée existe. Dans la mesure où les prêts fondés
sur une somme d’argent inexistante sont faits de façon normale et habituelle,
on pourrait dire qu’il existe, vis-à-vis des prêts bancaires, une présomption
irréfragable de vice du consentement des emprunteurs.
Lorsque des acteurs financiers sont à la fois juges et parties, il arrive qu’il
n’y ait plus de contre-pouvoir à leur volonté. En l’espèce, l’esprit de rapine
l’a emporté sur toute autre considération publique. Les individus seront,
comme les États, spoliés, c’est-à-dire illégalement et illégitimement
appauvris, par le fait du prince bancaire.
Conclusion
Les contrats de prêts devraient être massivement annulés par des juridictions
dignes de ce nom comme contrats non causés, fondés sur une clause léonine,
sur un vice du consentement des emprunteurs au contrat (en tout cas pour ce
qui concerne les particuliers, l’État ne pouvant pas se prévaloir de sa propre
turpitude en invoquant son ignorance d’un processus qu’il a lui-même
autorisé) et aboutissant à un enrichissement sans cause de l’une des parties,
la banque.
Le mixage de la réserve fractionnaire avec la perception d’intérêts liés au
crédit, formule juridiquement invalide, opère en réalité un transfert massif de
capitaux du public dans les mains des principaux propriétaires de capitaux.
Ce transfert s’effectue, quelle que soit par ailleurs la qualité de personne
privée ou personne publique du cocontractant puisque les personnes
publiques se financent quoiqu’il arrive par l’augmentation des prélèvements
obligatoires qui pèsent, en fin de parcours, sur les résidents ou les usagers
personnes privées.
Le contrôle politique opéré par les banques a produit, outre la mise en place
de contrôles beaucoup plus formels que réels de leurs activités (notamment
par la création de prétendues banques centrales), le vaste mouvement de
dérégulation bancaire que l’on a connu au XXe siècle. Ce mouvement de
dérégulation bancaire – d’origine anglo-saxonne, est intimement lié à
l’ouverture de l’économie et de la finance à la théorie des jeux – dont
l’importance dans l’analyse économique s’est considérablement accrue
depuis l’attribution, en 1994, par la Banque de Suède, du prix Nobel
d’économie à John Nash.
La fusion de l’opérateur NYSE, contrôlé par une société située dans l’État
du Delaware33 avec Euronext, contrôlée par une société néerlandaise, est
une parfaite illustration du processus de concentration des opérateurs
boursiers en cours. Les opérateurs financiers sont aux mains – anonymes
comme toujours – des propriétaires des plus grandes banques. Le
12 novembre 2013, le groupe NYSE Euronext est passé sous le contrôle
d’Intercontinental Exchange Group Inc., dit ICE, entreprise créée en 2000
par un certain Jeffrey Sprecher, qui a commencé sa carrière en travaillant
avec un ponte de la dérégulation.
L’État et les institutions sont contrôlés par ceux qui les financent, c’est-à-
dire, en l’occurrence, l’oligarchie bancaire. C’est en vertu de ce dernier
principe – immuable – que les collaborateurs vichystes de l’Allemagne nazie
ont tôt fait de se transformer en collaborateurs de l’empire dominant
américain, ce qui leur a permis de conserver leur rang social et leurs
prérogatives économiques.
La concentration des capitaux dans les mains des banques a à son tour
permis à ces dernières de développer et d’amplifier leur poids politique, en
contrôlant de mieux en mieux la législation des États. C’est ainsi que le
lobbying a été présenté aux populations comme étant un moyen normal de
légiférer ; l’emprunt bancaire non causé est devenu un moyen normal de
financement en vertu de ce même système.
Ainsi, le groupe Continental Exchange Inc., dit ICE, créé en 2000 par Jeffrey
Sprecher, a, dès 2001, racheté le principal marché européen de l’énergie,
lequel s’occupe depuis 2005 de la cotation des permis de gaz à effet de serre.
La commercialisation des permis de polluer participe activement à la
financiarisation de l’économie mondiale au profit des principaux acteurs
financiers de la planète41.
C’est également cette méthode, très efficace, des petits pas qui amènera
l’oligarchie financière à réaliser son projet d’institutions mondiales
aujourd’hui appelé Nouvel Ordre Mondial. Les peuples et les États
indépendants, telles des grenouilles bouillant à petit feu dans une marmite,
sont sidérés et ne réagissent pas à la mesure du danger de disparition qui les
guette ; il en aurait été différemment si l’oligarchie avait brutalement imposé
des ruptures institutionnelles ou d’agenda international : elle aurait alors, très
probablement, dû faire face à une opposition frontale qui aurait mis ses
projets en échec.
L’exemple suisse
L’exemple français
Dans le même sens, et bien que plus espacé dans le temps, le long
cheminement de la disparition de la place financière de Paris (Palais
Brongniart)48 commencé en septembre 200049 par la création d’Euronext,
bientôt fusionnée en NYSE Euronext, elle-même aujourd’hui contrôlée par
ICE, a précédé et accompagné le retour de la France dans le commandement
intégré de l’OTAN.
Conclusion
Ce cercle, vicieux pour les peuples et les nations, et vertueux pour les
tenants de l’oligarchie, dure déjà depuis plusieurs siècles. Les peuples du
monde – au premier titre desquels le peuple français bercé de l’illusion
révolutionnaire – devraient s’organiser en dehors de tout système de parti
politique pour s’approprier leur destin collectif ; une telle action est seule de
nature à permettre le rejet par les populations de la prédation économique,
laquelle se transforme immanquablement en prédation politique et
géopolitique.
21 février 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-57-
entreprise-bancaire-linstrument-juridique-du-desordre-politique-global
Notes
1 L’activité de fusion-acquisition (fusac), très lucrative pour tous les
intervenants, est devenue, au-delà d’un effet de mode, un des fleurons de
l’activité des avocats d’affaires des trente dernières années.
2 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?
cidTexte=JORFTEXT000000682043&fastPos=1&-
fastReqId=1157335271&categorieLien=cid&oldAction=rechTexte
3 http://rue89.nouvelobs.com/rue89-eco/2008/12/12/puis-je-demander-
toucher-mon-salaire-en-especes-68837
4 http://rue89.nouvelobs.com/2010/08/01/peut-on-vivre-en-france-sans-
compte-en-banque-160478
5 https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2417 ;
https://www.banque-france.fr/la-banque-de-france/missions/protection-du-
consommateur/droit-au-compte/informations-sur-le-droit-au-compte.html
6 http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2013/5/15/Ltrange-nature-du-dpt-bancaire
7 http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021156849159-
pourquoi-il-faut-separer-les-banques-1131842.php
8 Cf. http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/06/l-allemagne-
adopte-le-principe-de-separation-des-activites-
bancaires_1827864_3234.html
9 http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/la-reforme-
bancaire-en-europe-sera-aussi-une-coquille-vide-472289.html
10 Cf. http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/l-allemagne-adopte-sa-
propre-reforme-bancaire_1435418.html
11 Cf. http://www.atlantico.fr/pepites/projet-reforme-bancaire-en-europe-
devrait-fortement-ressembler-loi-allemande-2119629.html ;
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/06/l-allemagne-adopte-le-
principe-de-separation-des-activites-bancaires_1827864_3234.html
12 http://www.finance-watch.org/informer/blog/1070-bsr-blog-france?
lang=fr
13 http://www.latribune.fr/entreprises-finance/reforme-bancaire-pourquoi-
les-banques-francaises-s-insurgent-contre-le-projet-europeen-485687.html ;
et aussi http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/projet-europeen-
de-reforme-bancaire-les-banques-francaises-denoncent-un-scandale-18-06-
2015-
4873589.php#xtref=http%3A%2F%2Fwww.google.fr%2Furl%3Fsa%3Dt%
24rct%3Dj%24q%3D%24esrc%3Ds%‒
24source%3Dweb%24cd%3D7%24ved%3D0ahUKEwj766v227_LAhUEX
RQKHavPDl4QFghDMAY%24url%3Dhttp%253A%252F%252Fwww.lepar
isien.fr%252Fflash-actualite-economie%252Fprojet-europeen-de-reforme-
bancaire-les-banques-francaises-denoncent-un-scandale-18-06-2015-
4873589.php%24usg%-3DAFQjCNH8WmFCGvIHLqCQKzIddd9GNysUd
Q%24sig2%3DDgkALo9ef1NpE-J5719fz9Q ; encore
http://www.agefi.fr/banque-
assurance/actualites/quotidien/20160126/deputes-francais-s-inquietent-
reforme-bancaire-167323
14 Voir « Géopolitique des paradis fiscaux », p.12.
15 Voir « Géopolitique des paradis fiscaux » ; cit.
16 Dans la zone euro, il s’agit des dépôts et des titres de créance et
instruments du marché monétaire dont les échéances sont inférieures à deux
ans.
17 http://www.google.fr/url?
sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&ved=0ahUKEwi-
ny7Tx0MDLAhXFORoKHfveCyIQFggoMAI&url=http%3A%2F%2Fwww.
bis.org%2Fpubl%2Fbcbs189_fr.pdf&usg=AFQjCNERhhxbR84wkYorwyjU
CDyyTX0e-7Q&sig2=ennCM_3tkX8kRtGbMEZnnQ ; https://acpr.banque-
france.fr/international/les-grands-enjeux/les-accords-de-bale/bale-iii.html
18 Sur le rôle fondamental joué par la BRI, voir :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-17-
geopolitique-du-systeme-banques-centrales
19 http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/10/26/20002-
20141026ARTFIG00149-stress-tests-toutes-les-grandes-banques-
reussissent-l-examen.php
20 https://www.les-crises.fr/la-vaste-blague-des-stress-tests-de-la-bce/ ;
http://www.paris-match.com/Actu/Politique/Interview-de-Philippe-
Lamberts-stress-tests-et-regulation-des-banques-642426
21 Rappelons que les stress tests américains n’avaient décelé aucune
anomalie sur la Lehman Brothers qui a pourtant fait faillite peu de temps
après : https://books.google.fr/books?id=UdqPnz-
q1pcC&pg=PA685&lpg=PA685&dq=leh‒
man+brothers+passe+ses+stress+tests&source=bl&ots=mSmDo2fC9g&‒
sig=Sq9DJFDdY9HnZMDWvwTkMB7UzIs&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEw
jOwr-Lh-
8LLAhWIrxoKHeo_BBUQ6AEISDAG#v=onepage&q=lehman%20brother
s%20passe%20ses%20stress%20tests&f=false
22 Cf. http://www.egaliteetreconciliation.fr/Stress-tests-de-la-BCE-
propagande-au-service-du-cartel-bancaire-francais-28797.html
23 https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2015/12/23/directive-brrd-
ponction-comptes-bancaires-grands-medias-commencent-a-s-interesser-
philippe-herlin/ et aussi https://www.goldbroker.fr/actualites/alerte-directive-
brrd-ponction-comptes-bancaires-desormais-legale-france-869
24 Voir à cet égard « Géopolitique des paradis fiscaux », cit.
25 Voirparexemple, pourlaFrance :
http://www.20minutes.fr/economie/596786-20100914-economie-nicolas-
sarkozy-veut-aider-les-francais-a-devenir-proprietaires ; voir encore :
http://www.liberation.fr/france/2008/10/15/sarkozy-etait-il-partisan-des-
subprimes-a-la-francaise_111027
26 Ce projet sera analysé plus loin dans l’article « Géopolitique de
l’entreprise capitalistique ».
27 https://www.youtube.com/watch?v=a4ZcsRgC5ak
28 https://www.youtube.com/watch?v=TLjq25_ayWM
29 La titrisation permet le séquençage et la parcellisation de produits
financiers toxiques – comme l’étaient les subprimes – qui peuvent ensuite
être partiellement mélangés à d’autres produits financiers, via des véhicules
juridiques appelés special purpose vehicles, et revendus incognito à des
clients ; l’ensemble du processus a pour objet de permettre aux acteurs
bancaires ayant créé des créances irrécouvrables, de se délester
juridiquement de ces dernières de façon discrète. Ce procédé a pour effet
collatéral de contaminer très largement tous les acquéreurs de ces produits
synthétiques, qui disposeront ainsi dans leurs bilans de créances douteuses
ou irrécouvrables. C’est aussi, pour les établissements financiers, un moyen
efficace de se débarrasser de concurrents encombrants.
30 Le Credit Default Swap est une sorte d’assurance contre le non-
remboursement d’une dette d’un État ou d’une société. Toutefois, à la
différence d’une assurance, le montant en capital dû en cas de réalisation de
l’événement n’est pas garanti par une quelconque couverture financière ;
cette assurance a, au surplus, pu être proposée à nu, c’est-à-dire que les
établissements financiers pouvaient proposer des CDS sur des titres de
créances, notamment sur des dettes d’États souverains, qu’ils ne possédaient
pas.
31 Voir la manipulation du libor et de l’euribor.
32 http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/04/23/20002-
20150423ARTFIG00186-libor-comprendre-ce-scandale-qui-fait-trembler-
les-banques.php ; https://deontofi.com/fraude-sur-lindice-des-taux-euribor-
point-detape-dun-scandale-statistique-mondial/
33 Concernant le Delaware, voir « Géopolitique des paradis fiscaux », cit.
34 http://www.lefigaro.fr/marches/2011/02/09/04003-
20110209ARTFIG00584-nyse-euronext-et-deutsche-borse-pourraient-
fusionner.php
35 http://europa.eu/rapid/press-release_IP-12-94_fr.htm?locale=FR
36 http://www.zonebourse.com/DEUTSCHE-BOERSE-AG-
449617/actualite/Deutsche-Boerse-Projet-de-fusion-Deutsche-Borse-NYSE-
Euronext-le-Tribunal-europeen-valide-son-re-19995347/
37 Cf. http://www.lemonde.fr/bourse/article/2016/03/16/les-operateurs-
boursiers-allemand-deutsche-borse-et-britannique-lse-vont-
fusionner_4883716_1764778.html
38 Voir http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/11/14/goldman-sachs-le-
trait-d-union-entre-mario-draghi-mario-monti-et-lucas-
papademos_1603675_3214.html
39 Voir le rôle de la BRI dans le financement de l’Allemagne nazie, détaillé
dans notre précédent article « Géopolitique du système de banques
centrales ».
40 Cf. Annie Lacroix-Riz Aux origines du carcan européen (1900-1960) ; la
France sous influence allemande et américaine, coédition Le Temps des
Cerises et Delga ; voir aussi : https://vimeo.com/18006526
41 http://www.voltairenet.org/article164792.html
42 Voir http://www.challenges.fr/entreprise/20121220.CHA4583/mais-qui-
est-le-nouveau-proprietaire-de-la-bourse-de-paris.html et aussi
http://www.challenges.fr/entreprise/20121220. CHA4582/l-americain-ice-
rachete-nyse-euronext-pour-8-2-milliards-de-dollars.html
43 Cf. http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/03/17/les-defis-de-la-
fusion-lse-deutsche-borse_4884754_3234.html ;
http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021770839800-
accord-pour-la-fusion-entre-la-bourse-de-londres-et-deutsche-borse-
1207533.php
44 http://www.capital.fr/bourse/actualites/deutsche-boerse-et-lse-devoilent-
leur-projet-de-fusion-1109604
45 Voir « Géopolitique du libre-échange ».
46 Voir à ce propos « Géopolitique des paradis fiscaux », cit.
47 http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4877
48 Pour une histoire de la Bourse de Paris : voir
http://www.institutdelabourse.fr/?section=presentation&page=histoire-de-la-
bourse
49 Voir http://www.slate.fr/story/25769/paris-petite-place-financiere-
province-NYSE-LSE ; http://www.slate.fr/story/34213/bourse-defaite-nyse ;
et https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourse_de_Paris
50 Cf. https://www.monde-diplomatique.fr/2008/04/VIDAL/15800
51 Cf. Les armées secrètes de l’OTAN de Daniele Ganser, aux éditions Demi
Lune, collection Résistances.
52 https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9int%C3%A9gration_de_la_Franc
e_dans_le_commandement_int%C3%A9gr%C3%A9_de_l%27OTAN ;
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-
defense/reintegration-france-otan/
53 2e édition, éd. Armand Colin, 2017.
54 Voir « Géopolitique du système de banques centrales », p.148.
55 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Gaulle
56 Voir « Géopolitique du système des banques centrales »
57 Cf. Antony Sutton, Wall Street et la Révolution bolchevique, cit ; voir
également https://fr.wikipedia.org/wiki/Antony_Cyril_Sutton
58 Voir notre article « Géopolitique des banques centrales pour le
financement du nazisme par la BRI » ; concernant le financement du
nazisme par les multinationales : https://www.youtube.com/watch?
v=GGciVseWyhs ; concernant le financement du nazisme par Wall Street :
Antony Sutton, Wall Street et l’ascension de Hitler, cit. ; voir aussi
https://www.youtube.com/watch?v=aq7so0vk2uQ
59 Cf. http://bfmbusiness.bfmtv.com/monde/quand-l-etat-islamique-s-
enrichit-en-speculant-sur-le-trading-de-devises-957765.html
60 Cf. https://www.les-crises.fr/deconnexion-swift-russie
61 Cf. http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/11/19/esclavage-
rancons-petrole-pillage-comment-se-finance-l-etat-
islamique_4812961_4355770.html ;
http://www.lesechos.fr/17/11/2015/lesechos.fr/021484782326_attentats‒
comment-se-finance-l-etat-islamique.htm ; voir aussi cette interview du
président syrien Bachar el-Assad : https://www.youtube.com/watch?
v=foKf_4lLXjY
Face aux excès dus à la confiscation du pouvoir par une élite financière, il
est globalement souhaitable de réformer l’entreprise qui sert d’appui à leur
expansionnisme juridique et politique mondial. La théorie juridique exposée
en seconde partie de cet article, qui s’inscrit dans une ligne de rupture,
répond au besoin – aujourd’hui impérieux – de rendre au fait politique un
contrôle sur le fait économique, en d’autres termes, de rendre à la notion
d’État ses lettres de noblesse.
Cette théorie juridique de l’entreprise, si elle était acceptée par une majorité
d’États, serait indiscutablement de nature à changer la géopolitique mondiale
en mettant un terme à la prédation politico-économique en cours
d’achèvement.
Nous allons voir comment, par son mode de fonctionnement, l’entreprise est
un outil de prédation économique, politique et géopolitique aux mains de ces
réels détenteurs du pouvoir.
II) Le modèle d’entreprise de type capitalistique actuellement en
vigueur est un instrument de prédation sociale, politique et
géopolitique
Le cas du trust
Toutefois, afin que la libre circulation des capitaux par trusts interposés
puisse se réaliser pleinement, il fallait que le véhicule juridique trust soit
juridiquement reconnu dans les différentes parties du monde. Il a donc été
nécessaire soit d’imposer purement et simplement cette institution dans des
systèmes juridiques étrangers – opérant ainsi un apport juridique étranger
directement au sein des législations concernées –, soit d’adapter les systèmes
juridiques étrangers au concept de trust de façon à rendre cette institution
juridiquement valable.
C’est à cette dernière préoccupation que répond l’intégration, en droit
français, de la fiducie. En effet, le trust anglo-saxon, qui n’entre dans aucune
des qualifications traditionnelles du droit français, y fait figure d’ovni
juridique.
L’État en tant qu’entité politique légitime n’existe plus dans les pays
occidentaux ; c’est la raison principale pour laquelle il a démissionné de son
rôle d’impulsion des grandes orientations politiques. La souveraineté ne peut
pas se conjuguer au principe d’allégeance, elle est ou elle n’est pas. Un État
qui fait allégeance à des intérêts privés n’est en aucun cas un État souverain.
Nous verrons que l’État français et tous les États du monde ont renoncé à
déterminer et encadrer de façon stricte le rôle social – manifesté par l’objet
social – de l’entreprise.
Par ailleurs, en France, la nature juridique du concept d’entreprise oscille
entre une approche contractuelle, de plus en plus envahissante, et une
approche institutionnelle, en régression, le tout engendrant une insécurité
juridique pour les petits entrepreneurs. Dans le même ordre d’idées, le
législateur étatique français et européen autorise une multitude de formes et
de régimes juridiques et fiscaux qui pénalisent les petits entrepreneurs et
avantagent les groupes économiques disposant d’une forte assise financière.
Enfin et surtout, les législateurs étatiques des différents pays du monde ont
renoncé à édicter les normes comptables des entreprises multinationales,
prérogatives qui appartiennent aujourd’hui, de plein droit, aux acteurs
économiques dominants. Il n’y a, semble-t-il, malheureusement pas le
moindre début de contestation, par les États, de ce phénomène…
Mais il y a pire : le contrôle étatique sur le rôle social rempli par l’entreprise
disparaît totalement en présence d’un groupe d’entreprises.
À la faveur de l’émergence de la notion de groupe d’entreprises – plus ou
moins formellement pris en compte par le droit, mais d’ores et déjà une
réalité fiscale en France – l’objet social réel du groupe est tout à fait
colossal, il est susceptible de prendre en compte à peu près l’intégralité des
activités humaines.
Une fois de plus, les États sont considérés par les principaux détenteurs du
pouvoir économique comme quantités négligeables. La négation du
principe législatif par le pouvoir économique est en réalité la négation
du concept d’État ; derrière ce phénomène se cache une prise du pouvoir
politique par les principaux acteurs économiques.
En revanche, les partisans d’un État fort, qui veulent restaurer la force de la
loi considérée comme devant préserver l’intérêt général, devront
naturellement considérer l’entreprise comme une institution. Une fois
l’entreprise créée, il n’appartient plus aux propriétaires ‒ y compris les
majoritaires – d’en changer totalement la substance. S’ils veulent le faire, ils
devront dissoudre l’entreprise existante pour éventuellement en créer une
nouvelle. La contrainte juridique change de camp.
Il faut noter que, comme toujours, seules les petites et moyennes entreprises
(PME) sont susceptibles de réellement souffrir de cette insécurité juridique,
les multinationales ayant l’assise financière leur permettant d’amortir ce
genre d’inconvénients. Ce qui peut être fatal à une petite entreprise ne
s’avère être qu’un inconvénient mineur pour une multinationale.
Les petits et moyens exploitants sont, de leur côté, souvent embarrassés par
les choix qui s’offrent à eux : mal informés sur les avantages et les
inconvénients – par ailleurs extrêmement fluctuants – des différentes
structures et régimes, ils finissent inéluctablement par prendre une mauvaise
option, pas toujours aisée à corriger. Dans le meilleur des cas, cette erreur
réduira la marge bénéficiaire de leur activité. Dans le pire des cas, leur faible
assise financière ne leur permettra pas d’amortir le coût de cette erreur et ils
seront contraints de liquider leur activité professionnelle. Cette situation
nuit, quoiqu’il en soit, aux États, en réduisant d’autant leurs rentrées fiscales.
D’une façon générale, la complexité, bien que s’appliquant théoriquement de
façon indistincte à toutes les entreprises, ne pénalise concrètement que les
seules entreprises ayant peu d’assises financières et dont les dirigeants ont
eux-mêmes peu de connaissances comptables, juridiques et fiscales –
connaissances pointues qu’il faut par ailleurs et remettre sans cesse à jour, en
raison des incessants changements législatifs et réglementaires.
Les normes IFRS sont édictées par les tenants du pouvoir économique
global
L’IASB est sous la tutelle de l’IASCF14, structure à but non lucratif qui
œuvre pour le bien commun de ses membres – les plus gros détenteurs de
capitaux du globe. L’IASCF, créée en 2001 dans l’État du Delaware – l’un
des tout premiers paradis fiscaux de la planète15 – est composée de 22
administrateurs (trustees16) qui assurent la direction de l’IASB et des entités
associées17.
De la même façon, tous les hommes qui prétendent libérer la croissance, les
énergies, l’économie parlent au nom des plus gros propriétaires de capitaux
et ne se soucient aucunement de libérer les énergies productives des PME ou
des citoyens.
Les normes IFRS se sont ainsi imposées en France par le biais du droit de
l’Union européenne. Cela ne doit point surprendre, car nous avons déjà vu20
que l’Union européenne était un mur institutionnel de consolidation du
système général de prédation économique mis en place par les grands
capitalistes.
Outre les pays occidentaux, ces normes IFRS tendent à s’imposer au niveau
mondial. Elles sont actuellement appliquées par cent vingt-trois pays répartis
sur tous les continents. Ainsi, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Hong Kong,
l’Afrique du Sud ont adopté ces règles en 2003. Le Canada, le Mexique, la
Chine, le Japon, l’Inde et la Russie (pour les institutions bancaires et certains
émetteurs de titres) appliquent aujourd’hui également les normes IFRS.
Sans surprise, ces normes IFRS ont été édictées afin de faire converger les
modèles américain (US GAAP) et européen21. Il s’agit ni plus ni moins
d’un processus de convergence normative annonciatrice du grand marché
transatlantique et, un pas plus loin, du gouvernement mondial – ou Nouvel
Ordre Mondial – voulu par l’oligarchie bancaire.
Les États, une fois de plus, apparaissent comme de simples entités juridiques
chargées de faire respecter, sur leur territoire, les intérêts privés des
principaux propriétaires de capitaux ; intérêts érigés en loi internationale
fondamentale.
L’abandon par les États de leur rôle législatif a pour effet direct immédiat de
creuser la différence de traitement juridique et fiscal entre multinationales et
PME22 ; aggravant d’autant la concentration des capitaux. Ce phénomène a
pour effet d’alimenter le cercle vicieux du contrôle global par les acteurs
économiques dominants.
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-67-
geopolitique-entreprise-capitalistique-12
Notes
1 cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_r%C3%A9forme_de_l%27entreprise ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Management_participatif
2 Acronyme de Credit Default Swap, sorte d’assurance contre le risque de
non-remboursement d’une dette par un État ou une entreprise ; mais cette
assurance n’en est formellement pas une, car elle ne bénéficie pas de la
couverture financière légale nécessaire à toute assurance ; encore plus loin,
les CDS ont pu être proposés à nu, c’est-à-dire sur des titres de dettes d’État
que le souscripteur de CDS ne détenait pas. De la sorte, c’est un peu comme
si votre assureur vous assurait, sans garantie de pouvoir le faire, sur la
maison de votre voisin, vous procurant ainsi un intérêt à voir celle-ci partir
en fumée pour espérer (!) toucher une assurance pour laquelle vous auriez
versé des primes – le moins de primes versées serait le mieux pour vous. Un
véritable délire de créativité bancaire…
3 Fonds d’investissements non cotés, qui échappent donc à la réglementation
de marché, à vocation spéculative. Leurs performances sont en conséquence
structurellement déconnectées des performances des marchés d’actions et
obligataires
4 Acronyme de Leveraged buy-out – en français « achat à effet de levier » –
qui correspond à l’achat d’une entreprise au moyen d’un emprunt qui sera
remboursé par la société acquise (la cible en terminologie guerrière du droit
des affaires).
5 Depuis les Grandes Découvertes, en passant par la Renaissance et les
Lumières, dont a, plus ou moins directement, résulté la révolution
industrielle.
6 La démocratie est une forme de gouvernement dans lequel la souveraineté
émane du peuple.
7 La ploutocratie est un système de gouvernement dans lequel le pouvoir
politique est dévolu aux détenteurs de la richesse.
8 Lire notre article précédent « Géopolitique des paradis fiscaux ».
9 cf. http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl04-178.html ; et encore
http://www.lepetitjuriste.fr/droit-des-affaires/droit-bancaire-et-financier/la-
france-enfin-a-lheure-de-la-finance-islamique ; et http://cnriut09.univ-
lille1.fr/articles/Articles/Fulltext/75a.pdf
10 http://www.lexisnexis.fr/droit-document/article/droit-societes/07-
2007/009_PS_RDS_RDS0707ET00009.htm ; et
http://books.google.fr/books?id=qmftD9rW4Mc-
C&pg=PA205&lpg=PA205&dq=fiducie+inachevée&source=bl&ots=p74Fa
9epSy&-sig=8gCla1xA_kbGGas6jXEmf-
Mm9kc&hl=fr&sa=X&ei=nwJ1UZH1DO6f7gbe6o-
DIAw&ved=0CEkQ6AEwBTgK#v=onepage&q=fiducie%20inachevée&f=f
alse
11 Cf. http://www.lepetitjuriste.fr/droit-international/droit-international-
prive/la-fiducie-face-au-trust/
12 Cf. http://www.entreprise.news/?p=976
13 Voir notre précédent article « Géopolitique des paradis fiscaux », cit.
14 Acronyme de International Accounting Standards Committee Foundation
15 Voir à cet égard notre précédent article « Géopolitique des paradis
fiscaux », cit.
16 Cf. http://www.google.fr/url?
sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&ve-
d=0ahUKEwivy5O2j9LLAhVGcBoKHQZLAuIQFggrMAI&url=http%3A
%2F%2Fwww.etudes-fiscales-
internationales.com%2Fmedia%2F02%2F00%2F1133111840.doc&us-
g=AFQjCNG9yZyX75ecLOu3u17Icp1adBjTMw&sig2=zfcb4Hx-
yPNjaDo6gqfg7g
17 Cf. http://www.focusifrs.com/content/view/full/774
18 Cf. L’entreprise bancaire, instrument juridique du désordre économique
global.
19 Cf. http://www.pansard-associes.com/publications/audit-
comptabilite/normes-ias-ifrs/normes-ifrs-divergences-normes-
francaises.htm ; https://www.over-
blog.com/Le_point_sur_les_norme_Ifrs_descriptions_champs_dapplication_
conseils-1095203869-art206691.html
20 Voir notre article précédent intitulé « Géopolitique du libre-échange ».
21 http://www.google.fr/url?
sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&ve‒
d=0ahUKEwjf5PyitNTLAhUDVhoKHTNhByIQFggjMAE&url=http%3A%
2F%2Fwww.focusifrs.com%2Fcontent%2Fdownload%2F6619%2F34641%
2Fversion%2F1%2F-file%2F450-41-
43.pdf&usg=AFQjCNHE8fPGHRdPe00DxFB-f9zPEMJBww&-
sig2=IGRqSQR50RUOwKfeogkUCA
22 Pour une application récente de l’édiction de normes qui, sous couvert
d’aider les entreprises, opèrent en réalité une différence fondamentale de
traitement entre les PME et les grandes entreprises, voir par exemple
http://www.eric-verhaeghe.fr/bruno-leroux-sacharne-contre-entreprises-
francaises/
Une clientèle est, par essence, un phénomène fluctuant qui échappe pour une
très large part à la seule volonté du chef d’entreprise ; sa matérialité est trop
imprécise et incertaine pour pouvoir faire l’objet d’une valorisation honnête,
à des fins d’appropriation et de transmission. De la même façon qu’il ne
saurait être sérieusement question d’approprier l’intensité de l’air que nous
respirons même si, de fait, cet air a une valeur vitale intrinsèque évidente. La
valeur vitale de notre environnement est hors de portée de l’individu, elle se
différencie par nature de la valeur marchande, laquelle ne doit se fonder que
sur des éléments tangibles et pérennes qui dépendent entièrement de
l’individu.
Une entreprise est composée d’un animus et d’un corpus reliés par un
objectif professionnel
L’animus professionnel
Le corpus professionnel
Cet objectif professionnel a deux faces. La première face est qu’il est
formellement et juridiquement déterminé par l’objet social de l’entreprise.
La seconde face est l’existence d’un intérêt propre de l’entreprise – l’intérêt
social –, distinct de l’intérêt des différentes composantes de l’entreprise.
Afin de remplir son nouveau rôle, l’entreprise doit avoir un objet social
parfaitement clair et délimité, elle doit aussi être attachée de façon
permanente à un État.
D’une part, nous avons vu, dans la première partie de cet article,
qu’actuellement l’objet social des entreprises est le plus souvent rédigé de
manière suffisamment large pour permettre à l’entreprise, au gré des
changements de conjoncture et de propriétaires, d’englober la plupart des
activités. La nécessaire souplesse de l’objet social ne doit cependant pas
dépasser une limite, celle qui rendrait l’objet si vague qu’il permettrait toutes
sortes d’activités.
Il faut préciser que la fixité du siège social n’interdit pas, par nature,
l’implantation multiple des entreprises – sous forme de succursales ou
d’établissements –, cette dernière devant néanmoins être limitée à deux ou
trois. Les implantations multiples doivent même pouvoir être faites sur des
territoires étrangers, sous réserve que les États intéressés en aient accepté le
principe. À cet égard, il serait de bonne politique pour les États d’exclure la
possibilité d’implantation dans un paradis fiscal.
Mais il n’en demeure pas moins que ces trois catégories, les propriétaires
majoritaires, les dirigeants et les apporteurs de travail – agents économiques
de l’entreprise –, sont absolument nécessaires au fonctionnement concret de
l’entreprise.
Nous allons analyser les caractéristiques propres à chacun de ces trois
groupes.
Il peut se faire que la forme sociale elle-même, telle que les trusts anonymes,
organise l’opacité juridique des propriétaires. Ces structures sont
particulièrement présentes dans les paradis fiscaux.
D’une part, les structures sociales opaques que sont les trusts anonymes ne
doivent pas avoir de reconnaissance légale. D’autre part, la notion de groupe
de sociétés doit disparaître du vocabulaire économique, juridique et
politique ; comme doit disparaître la réalité des groupes économiques. Les
entreprises ne doivent plus pouvoir s’organiser en groupes, toute
participation les unes dans les autres étant dorénavant interdite.
L’aspect de la présente théorie qui s’inscrit le plus dans une ligne de rupture
par rapport au concept actuel de société capitalistique est sans aucun doute la
reconnaissance statutaire, au même niveau que les propriétaires majoritaires,
des apporteurs de travail – c’est-à-dire des gens qui, par leur travail régulier,
participent à la réalisation de l’objet social de l’entreprise.
La mise en perspective des rapports de force qui régissent les entreprises est
fondamentale pour comprendre la nécessité politique pour les États – pour
ceux d’entre eux qui veulent récupérer des marges de manœuvre
économiques et politiques et retrouver ainsi le statut politique qui leur
appartient de droit –, de remettre de l’ordre et des contre-pouvoirs dans le
concept d’entreprise.
Une fois les acteurs de l’entreprise identifiés, chaque groupe doit être doté
de façon permanente et officielle de pouvoirs et de responsabilités
corrélatives. La paix sociale suppose qu’il ne peut y avoir de pouvoir sans
responsabilité ni, à l’inverse, de responsabilité sans pouvoir.
1° Pouvoir et responsabilité des dirigeants
Les dirigeants ont, dans la mise en œuvre de leur mission, une liberté totale
d’action qui est néanmoins limitée par des sanctions en cas d’outre-
passement ou de non-respect de leur mission.
Concrètement, l’équipe dirigeante doit par principe intégrer les gens qui
travaillent dans l’entreprise aux décisions concernant l’organisation de ce
travail et les interactions entre les individus participant à la réalisation de
l’objet social. Cette méthode, mise en œuvre par les partisans de l’entreprise
libérée a d’ores et déjà largement fait ses preuves en termes d’efficacité. Des
gens comme Jean-François Zobrist ont ainsi, en France, rendu ses lettres de
noblesse à la notion d’entreprise grâce précisément à cette méthode de
management5.
Dans les grandes lignes, de telles contestations peuvent provenir des constats
que les dirigeants confondent l’intérêt de l’entreprise avec l’intérêt
particulier d’un groupe constituant l’entreprise ; qu’ils opèrent des choix de
financement manifestement excessifs ou inadaptés à un développement de
long terme – tel par exemple le recours excessif à l’endettement, en
particulier de court terme – ; qu’ils prennent des décisions incohérentes dans
le temps ou dans l’espace, etc. Le juge pourra également être amené à
décider si le ou les dirigeants sont en situation d’incapacité manifeste de
remplir leur mission.
Les dirigeants sont gardiens du respect des relations de travail établies sur le
principe de la cogestion.
Le juge sera le cas échéant amené à se prononcer sur le respect ou non par le
dirigeant de ce principe de cogestion.
Prérogatives
Prérogatives
Si l’on veut bien se souvenir que le respect de l’objet social par l’entreprise
relève d’une prérogative des dirigeants, alors il résulte de leur nouveau
processus de désignation que ces derniers ne sont mécaniquement plus les
seuls commanditaires des propriétaires majoritaires.
Prérogatives financières
Les dirigeants sont seuls habilités à déterminer le montant des bénéfices qui
seront distribués aux actionnaires majoritaires. Toutefois, les propriétaires
majoritaires peuvent contester devant le juge la décision – dans son principe
et dans son montant – prise par les dirigeants de distribuer ou non des
bénéfices.
Prérogatives
Les propriétaires minoritaires de l’entreprise sont l’élément économique
passif de l’animus professionnel. Ils ont, dans l’entreprise, un rôle de simple
investisseur. Un peu comme une banque externe qui octroie un prêt, ils
investissent de l’argent dans l’entreprise. Mais, à la différence des banquiers,
ils détiennent, de la même façon que les propriétaires majoritaires, une partie
de l’entreprise.
Par ailleurs, en tant que simples apporteurs de capitaux, ils ne sont pas
habilités à contester en justice les décisions d’affectation des bénéfices de
l’entreprise prise par les dirigeants.
Les relations entre les divers groupes qui composent l’entreprise doivent être
analysées et encadrées de façon permanente par le droit. A défaut, le risque
serait l’installation de sempiternels conflits, plus ou moins latents, qui
empêcheraient le fonctionnement correct de l’entreprise. Aucune théorie
juridique de l’entreprise ne résisterait à l’instauration à titre permanent de
tels nids de chicanes.
Ces deux groupes ont pour fonction d’apporter des capitaux à l’entreprise
afin de pourvoir à un moment donné, totalement ou partiellement, au
financement de ses activités. Mais ces deux groupes n’entretiennent pas de
réel rapport l’un avec l’autre.
Ce bénéfice distribué est ensuite réparti à parts égales entre d’un côté
l’élément économique de l’animus professionnel – composé des apporteurs
majoritaires et minoritaires de capitaux – et de l’autre côté l’élément humain
du corpus professionnel – les apporteurs de travail.
Une fois cette première répartition établie, la partie des bénéfices distribuée
réservée aux apporteurs de capitaux sera divisée entre les majoritaires et les
minoritaires au prorata de la participation de chacun de ces deux groupes
dans le financement de l’entreprise – participation actée au passif du bilan de
l’entreprise.
Les propriétaires minoritaires n’ont pas d’action directe contre les décisions
du dirigeant. Ils conservent néanmoins un moyen de pression, qui est une
sorte d’action indirecte sur eux, car ils peuvent à tout moment retirer leurs
apports de l’entreprise, imposant à cette dernière – c’est-à-dire à ses
dirigeants – de trouver une source de financement de remplacement.
Toute action en révocation jugée abusive doit donner lieu à des dommages et
intérêts au profit de l’entreprise.
Le dirigeant arbitre entre les intérêts des apporteurs de travail ou ceux des
propriétaires majoritaires dans la conduite de l’entreprise et la détermination
de l’intérêt social
Autrement dit, les dirigeants apprécient la façon dont l’objet social doit être
mis en œuvre en tenant compte du point de vue de ces deux groupes – les
propriétaires majoritaires et les apporteurs de travail.
Une bonne politique, celle qui est source de paix, doit organiser la fluidité
des relations sociales et ne pas cristalliser les rôles des uns et des autres ad
vitam aeternam. Il s’agit donc de prévoir et d’organiser ce que l’on appelle,
en langage courant, un ascenseur social.
Les dirigeants et les apporteurs de travail sont dans une situation très
similaire : les uns et les autres passent la plus grande partie de leur temps à
mettre en œuvre l’objet social de l’entreprise. Ils doivent donc logiquement
pouvoir être ponctuellement récompensés en nature de la même manière par
l’octroi de parts sociales (actions) de l’entreprise.
Le montant total des parts de l’entreprise qui seront distribuées ainsi que leur
répartition entre les bénéficiaires relève d’une décision de la direction de
l’entreprise. Ces parts devront s’accompagner d’une augmentation
corrélative de capital, ce qui rend par nécessité l’opération assez
exceptionnelle.
Selon le régime actuel, les stock-options sont une option d’achat à terme sur
des parts de l’entreprise à un prix fixé à l’avance. Ce régime est supposé
inciter les bénéficiaires – c’est-à-dire les dirigeants – à faire monter, à terme,
le cours des actions de l’entreprise. Il s’agit en quelque sorte d’une
spéculation sur le travail d’autrui. Si le cours des actions augmente, certes
les détenteurs de stock-options seront favorisés – ce qui sera une juste
récompense des efforts fournis à l’occasion de leur travail – mais tous les
actionnaires, en particulier les majoritaires, le seront également. Le régime
dit des stock-options est une incitation faite par les principaux propriétaires
de l’entreprise à leurs dirigeants pour motiver ces derniers à continuer de
travailler à l’accroissement de la valeur de la société dont les majoritaires
profiteront au premier chef.
Une partie des bénéfices doit obligatoirement être mise en réserve afin de
permettre à l’entreprise d’assurer, au moins en partie, le financement de ses
investissements et de son développement à venir.
Le surplus de bénéfices doit pouvoir être distribué aux personnes ayant
participé, financièrement ou par leur travail, à la réalisation desdits
bénéfices. Il est contre-productif d’exclure de la part du bénéfice distribuable
les apporteurs de travail, alors que ce sont principalement eux qui ont
positivement agi pour permettre la réalisation dudit bénéfice. C’est la raison
pour laquelle la présente théorie se prononce pour une première répartition
des bénéfices distribués à part égale entre d’un côté le groupe des apporteurs
de travail et de l’autre celui des apporteurs de capitaux.
D’une part les événements, d’ordre révolutionnaire, de Mai 1968 ont suivi
de très près la généralisation du principe de participation des salariés (1967).
D’autre part et surtout, le Général de Gaulle a été tenu en échec en 1969 lors
d’un référendum, ce qui a entraîné son départ7.
Il serait sans doute aventureux de faire un lien direct exclusif entre Mai 68 et
le seul avènement du principe de la participation tant les décisions politiques
prises par le Général de Gaulle dans la décennie des années 1960
s’inscrivaient globalement dans une opposition frontale aux intérêts états-
uniens ; lesquels intérêts ne faisaient – déjà depuis bien longtemps ‒ que
refléter les intérêts des principaux propriétaires capitalistiques occidentaux,
en particulier ceux de l’oligarchie française. Il n’est qu’à songer à la décision
du président français de transformer en or une partie des avoirs français
détenus en dollar américain8. Il faut également penser à la décision prise en
1966 par Charles de Gaulle de sortir du commandement intégré de
l’OTAN9, ce qui a eu pour effet de faire récupérer à la France,
temporairement jusqu’à la décision de Nicolas Sarkozy prise en 2007 et
validée en 200910, son autonomie militaire.
Conclusion
Alors que la domination politique s’était jusqu’à présent faite par les armes,
ces dernières ne sont devenues que l’ultime recours pour forcer la mise en
place de la domination par la finance et le capital (concentration du capital).
La nouvelle arme de soumission des peuples est l’entreprise, au premier titre
de laquelle figure la banque. L’entreprise est à la prédation politique ce que
les fonds spéculatifs – hedge funds – sont à la prédation financière : une
sorte de cavalerie d’élite chargée de montrer la voie à l’infanterie ;
l’infanterie étant représentée en matière financière par les investisseurs et en
matière politique par les États – notamment les élus chargés de légiférer et
réglementer.
En quelques siècles, les piliers juridiques de la domination sont ainsi
devenus, à la faveur de l’activité des entreprises, le contrôle de la création
monétaire, le libre-échange et la liberté de circulation des capitaux.
La constitution de ces groupes a généré le fait que l’entreprise ait été élevée
dans l’ordre juridique au niveau de l’État12, rabaissant de facto ce dernier à
un simple rôle d’agent économique, annihilant ce faisant sa fonction
politique. Inverser la tendance nécessite la suppression de la possibilité de
formation de groupes de sociétés, véritables empires économiques. Si les
États veulent récupérer leur légitimité politique, ils doivent nécessairement
interdire les groupes de sociétés. Car, en abdiquant, au profit des groupes de
sociétés le contrôle du fait économique, les États se sont eux-mêmes
condamnés à terme à perdre celui du fait politique et donc leur légitimité.
D’une façon générale, s’il veut avoir une chance de reprendre le pouvoir
politique qu’il a jusqu’à présent complaisamment abandonné aux seuls
détenteurs du pouvoir économique ‒ assumant dès lors de se transformer
mécaniquement en porte-parole de leurs intérêts particuliers – le législateur
étatique, en tant que représentant du bien commun, doit impérativement
prendre le contrôle de la définition précise du concept d’entreprise.
Ainsi, la théorie juridique de l’entreprise brièvement présentée dans le
présent chapitre s’inscrit en totale opposition au conservatisme politico-
économique actuel. Cette théorie aura donc nécessairement comme ennemie
déclarée une bonne partie de l’oligarchie actuellement aux commandes ; elle
sera en revanche une aide juridique et politique précieuse, voire même
décisive, pour tout homme politique qui ambitionne de récupérer un pouvoir
que les tenants du tout économique ont fait en sorte de lui retirer.
21 février 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-67-
geopolitique-entreprise-capitalistique-22
Notes
1 Volontariat international en entreprise.
2 Volontariat international en administration.
3 Volontariat de solidarité internationale ; les VSI participent, au sein d’une
ONG agréée, à une action de solidarité internationale, aide au
développement ou urgence humanitaire.
4 Maurice Hauriou a décrit l’institution comme étant « une idée d’œuvre ou
d’entreprise qui se réalise et dure juridiquement dans un milieu social ; pour
la réalisation de cette idée, un pouvoir s’organise, qui lui procure des
organes ; d’autre part, entre les membres du groupe social intéressé à la
réalisation de l’idée, il se produit des manifestations de communion dirigées
par les organes du pouvoir et réglées par des procédures ».
5 Cf. https://www.youtube.com/watch?v=N_4DzvRn-Qg
6 À titre d’exemple, Marcel Dassault avait été moteur dans l’établissement
de ce sain principe de gestion : http://www.laurent-dassault.com/la-famille-
dassault-_r_5.html
7 Cf. http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=248 ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Gaulle
8 Lire par exemple : http://www.les-crises.fr/de-gaulle-smi-1/
9 Cf. http://www.charles-de-gaulle.org/pages/revue-espoir/articles-comptes-
rendus-et-chroniques/le-7-mars-1966-de-gaulle-sort-de-l-otan-par-raphael-
dargent.php
10 Cf.
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9int%C3%A9gration_de_la_France_
dans_le_commandement_int%C3%A9gr%C3%A9_de_l%27OTAN
11 Cf. https://www.youtube.com/watch?v=0vRRFxIxSW0
12 Voir notre article « Géopolitique du libre-échange ».
Voyons maintenant un phénomène qui est d’autant plus accentué que les
monnaies fiduciaires vont, à la faveur de crises monétaires et financières
savamment organisées par les tenants du pouvoir économique mondial1,
bientôt perdre une partie substantielle de leur valeur artificielle. Devant le
danger de disparition – organisée – de la richesse monétaire, les temps sont
venus pour les détenteurs de grandes fortunes de disposer juridiquement de
tous les biens matériels disponibles.
Nous voici donc collectivement entrés dans une nouvelle ère d’accaparement
des richesses matérielles (biens matériels tangibles tant mobiliers
qu’immobiliers) et immatérielles (brevets, marques) par un petit nombre
d’individus. En termes de philosophie politique, l’époque contemporaine
ressemble de plus en plus au Moyen Âge dans lequel les seigneurs et le
clergé se partageaient les terres que les paysans avaient le droit de cultiver
contre paiement d’impôts en nature et en argent. Mais, à la différence du
Moyen Âge, les seigneurs actuels ne doivent rien à leurs vassaux, ni
protection ni secours. La route juridique, politique et économique que l’on
voit prendre est, bien au-delà d’un retour à la féodalité, une véritable
impasse civilisationnelle dans laquelle l’individu n’aura comme seule valeur
que celle du niveau d’accaparement atteint par ses richesses ; il s’agit ni plus
ni moins de la négation de l’individu et des conceptions naturelles de la vie
sur terre. La perspective pour la très grande majorité des humains est celle
du servage pur et simple, dans lequel ils finiront, tôt ou tard, par être des
pièces de rechange corporelles pour la classe dominante des marchands
devenus financiers.
Selon une analyse plus prosaïque, l’ultralibéralisme, nom donné aux théories
développées par et pour les plus gros détenteurs de capitaux, instaure et
utilise l’appropriation du fait politique par le fait économique pour assurer la
domination de ses intérêts. Cet ultralibéralisme agit en quelque sorte comme
un communisme inversé. Si la mise en œuvre du communisme a assuré, en
même temps que l’appropriation collective par la désappropriation
individuelle2, la mainmise de quelques apparatchiks sur le pouvoir3,
l’ultralibéralisme réalise à l’instar du communisme, mais en prenant le
chemin inverse de la désappropriation des biens publics récupérés par
quelques individus, la mainmise de quelques personnes sur le pouvoir.
À leur corps défendant, les physiocrates ont été des alliés objectifs de la
destruction de l’ordre politique de l’Ancien Régime. Contesté de l’extérieur
par la bourgeoisie commerçante et de l’intérieur, notamment, par l’école des
physiocrates, l’ordre féodal, support de l’Ancien Régime, était condamné
sans appel possible. La nature ayant horreur du vide, l’ordre commerçant l’a
finalement emporté, remplaçant les institutions de l’Ancien Régime par les
siennes propres fondées sur la notion de propriété privée. C’est dans ce
contexte politique précis que le principe juridique de propriété privée a
finalement été imposé par la bourgeoisie commerçante.
Le Code civil de 1804 est, dans son intégralité, une œuvre de compromis
chargée de confirmer, après des années particulièrement sanglantes, la paix
civile fraîchement retrouvée et chèrement payée par la population française.
S’agissant du droit de propriété, le Code civil avait pour objectif de solder la
période révolutionnaire, de confirmer les droits des acquéreurs des biens
nationaux – c’est-à-dire essentiellement la bourgeoisie commerçante –, et
finalement, d’acter juridiquement le fait sociologique et économique de
l’avènement politique de la bourgeoisie d’argent.
Il faut préciser que la vente des biens nationaux s’est opérée selon des
modalités qui ont oscillé entre le fait de privilégier les petits acquéreurs, en
acceptant des coalitions de petits paysans peu fortunés, en morcelant les lots
et en acceptant leur financement sur le long terme (par des rentes), et le fait –
beaucoup plus fréquent – de privilégier une caste bourgeoise, enrichie par le
commerce, capable d’acquérir des lots importants et de racheter les rentes,
c’est-à-dire de payer comptant ces lots initialement destinés à être financés
sur de nombreuses années9. Toutefois, même en tenant compte de la faveur
clairement concédée aux bourgeois commerçants10, la répartition dans la
population des biens du clergé et de la noblesse était réelle : l’appropriation
bourgeoise n’était alors comparable ni à l’accaparement de tous les biens
immobiliers par les castes de l’Ancien Régime ni à l’accaparement par les
tenants du pouvoir économique que nous connaissons aujourd’hui.
Ainsi, les États, placés sous la double loi d’airain de leur financement par
l’emprunt et de la disparition structurelle, dans les paradis fiscaux, d’une
grosse partie de leur source de financement15 sont d’une manière générale
contraints, pour assurer leur train de vie, de resserrer l’étreinte fiscale sur les
citoyens appartenant aux catégories sociales moyennes et inférieures.
En l’état actuel de la situation, la logique voudrait que les hommes issus des
partis politiques proposent le vote d’une loi, ou d’un règlement européen (le
champ géographique d’application étant nettement plus vaste et son
application aux États étant directe, c’est-à-dire ne nécessitant –
contrairement aux directives – aucun acte positif de transposition), imposant
au public le paiement des prélèvements obligatoires aux principales banques,
ou plutôt à la banque centrale de leur pays – ce qui revient au même25 –
comme contrepartie du droit d’occuper un logement, de se déplacer sur le
territoire, d’utiliser des services dits publics, etc. Une telle évolution s’inscrit
de façon naturelle dans le contexte où l’État n’a plus aujourd’hui pour seule
et dernière mission que la mise en œuvre des intérêts oligarchiques. L’impôt
ainsi perçu serait directement mis à la disposition de ses véritables
bénéficiaires, sans passer par l’intermédiaire d’un État qui, de fait, n’existe
plus.
2.b) Les atteintes, par les politiques étatiques, à l’exercice effectif par les
particuliers du droit de propriété
Conclusion
Peu à peu, la place est en train de se libérer pour l’instauration d’un nouveau
paradigme sociétal et politique.
Ainsi, par droits naturels, il faut entendre, à notre sens, deux choses : d’une
part les règles issues du fonctionnement inné des êtres vivants, et d’autre
part les principes historiques de fonctionnement des sociétés.
Parmi les règles issues du fonctionnement inné du vivant, nous trouvons par
exemple l’accouplement d’un homme et d’une femme pour engendrer un
enfant et ainsi permettre à la race humaine de perdurer. Un autre exemple de
règle issue du fonctionnement inné du vivant est celle de l’intégrité de
l’humain : le corps et l’esprit sont un tout indissociable, à plus forte raison,
le corps humain est-il lui-même indissociable. La diversité du vivant est une
autre règle naturelle, comme l’est l’intégrité des sources de vie que sont la
qualité de l’air, des sols et des eaux qui doivent, sous peine de disparition du
vivant, rester non pollués. Ces règles, très brièvement évoquées ici, se
déclinent concrètement en une multitude d’applications politiques.
21 février 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-77-
geopolitique-du-concept-de-propriete-privee-12
Notes
1 Voir La dérégulation bancaire mondiale a été mise en œuvre par le Trésor
américain et les directions des principales banques systémiques anglo-
saxonnes : http://rue89.nouvelobs.com/2013/08/23/tresor-americain-accuse-
davoir-vendu-monde-banquiers-245152 ; sur le déclenchement de la crise
grecque par cinq fonds spéculatifs réunis à New York, voir
https://www.youtube.com/watch?v=TLjq25_ayWM (Myret Zaki et Etienne
Chouard) – en particulier autour de la 3e minute.
2 Une question pertinente pourrait être : peut-on réellement parler de
propriété collective alors que la propriété individuelle n’existe pas ? Autre
façon de dire les choses : la collectivité peut-elle exister sans la prise en
compte des individus qui la composent ?
3 Réalisant ce faisant le despotisme d’une intelligentsia, condamné par
certains communistes eux-mêmes, telle Rosa Luxembourg.
4 Cf. http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-les-
consequences-d-une-reevaluation-de-l-or.aspx?
article=8160260494H11690&redirect=false&contributor=Hugo+Salinas+Pri
ce.&mk=2
5 Cf.
http://www.librairal.org/wiki/Henri_Lepage:Pourquoi_la_propri%C3%A9t%
C3%A9_-_2
6 Cf. http://www.cours-de-droit.net/cours-d-histoire-du-droit-des-biens-
c27647304
7 Voir par exemple : http://www.cours-de-droit.net/cours-d-histoire-du-droit-
des-biens-c27647304 ; et aussi
https://fr.wikipedia.org/wiki/Propri%C3%A9t%C3%A9_priv%C3%A9e
8 Une telle présentation des choses est sans aucun doute inédite – réductrice
qui plus est – mais elle nous semble indispensable à la bonne compréhension
des choses.
9 Sur ce sujet, voir : https://rives.revues.org/100
10 Cf. : http://www.larousse.fr/archives/histoire_de_france/page/116 ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bien_national ;
http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1999_num_315_1_2219
11 Pour plus de précisions, voir notre article « L’entreprise bancaire,
instrument juridique du désordre politique global ».
12 Voir notre article intitulé « Géopolitique du système des banques
centrales ».
13 Voir notre article supra : « L’entreprise bancaire, instrument juridique du
désordre politique global ».
14 id.
15 Voir supra « Géopolitique de l’optimisation fiscale » et « Géopolitique
des paradis fiscaux ».
16 Cf. Citons par exemple la création de deux nouveaux prélèvements
obligatoires que sont la CSG en 1991 et la CRDS en 1996.
17 Voir la récente, parfois considérable, augmentation de la taxe foncière sur
les terrains non bâtis constructibles : http://blog.mon-credit-
immobilier.info/2014/10/actualite/majoration-de-la-taxe-fonciere-sur-les-
terrains-constructibles-4360.html
18 Cf. http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/le-journal-de-7h-inversion-
de-la-courbe-des-naissances-en-france-7780365228
19 Cf. : http://votreargent.lexpress.fr/impots/fiscalite-les-proprietaires-
occupant-leur-residence-principale-bientot-taxes_1580082.html
20 Cf. : http://edito.seloger.com/actualites/villes/residence-secondaire-paris-
vote-le-principe-d-une-hausse-de-la-taxe-d-habitation-article-7777.html ;
http://www.lefigaro.fr/impots/2014/11/03/05003-20141103ARTFIG00419-
les-proprietaires-bientot-surtaxes-pour-leurs-residences-secondaires.php
21 Cf. http://immobilier.lefigaro.fr/article/etes-vous-concerne-par-la-taxe-
sur-les-logements-vacants-_5e2f6502-9f16-11e5-a596-804c2384c61f
22 Voir supra : « L’entreprise bancaire, instrument juridique du désordre
politique global ».
23 Voir supra : « Géopolitique de l’optimisation fiscale ».
24 Voir supra : « Géopolitique des paradis fiscaux ».
25 Voir plus bas : « Géopolitique du système des banques centrales ».
26 Cf.
http://www.lesechos.fr/04/08/2015/lesechos.fr/021245217030_politique-
familiale‒les-prestations-diminuent‒le-deficit-subsiste.htm ; http://calcul-
impots.eu/pagesinfos/fiscalite/quotient-familial.php ;
http://impotsurlerevenu.org/fonctionnement-de-l-impot/210-plafonnement-
du-quotient-familial.php
27 Cf. http://lesmoutonsenrages.fr/2016/01/14/assurance-chomage-vers-une-
baisse-des-allocations-cela-fera-suite-a-la-coupe-des-aides-sociales-de-
lessonne/ ; http://www.metronews.fr/conso/caf-les-aides-au-logement-apl-
vont-baisser-ce-qui-va-changer/moiD!T-MMcgNzbQQcc/
28 Voir supra : « Géopolitique du libre-échange »
29 La Commission dispose du monopole de l’initiative législative dans le
même temps qu’elle est le pouvoir exécutif en Union européenne
30 Cf. https://www.youtube.com/watch?v=H8qpT9DASUY –
Fonctionnement institutionnel de l’UE : Analyse juridique et politique. Par
Valérie Bugault ; https://www.youtube.com/watch?
v=zJB5TqWAeNQ&index=89&list=PLSZZt8YP2_sDodffjjdw9hX8Md7y3s
P29– « Les grandes orientations des traités européens », par Valérie Bugault.
31 Pour un exemple français, voir le viol de la volonté populaire par Nicolas
Sarkozy, alors président de la République française, qui a fait voter le Traité
de Lisbonne par les représentants du peuple réunis en Congrès, alors que les
Français avaient rejeté ce même projet – alors appelé Constitution
européenne – par référendum en 2005 :
http://www.france24.com/fr/20080208-france-adopte-le-traite-europeen-
lisbonne-union-europeenne ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_fran%C3%A7ai
s_sur_le_trait%C3%A9_%C3%A9tablissant_une_constitution_pour_l%27E
urope
32 Pour plus de précisions, voir la conférence suivante :
https://www.youtube.com/watch?v=zJB5TqWAeNQ – « Les grandes
orientations des traités européens », par Valérie Bugault, en particulier la
minute 32’.
33 Cf. les cessions de parts dans toutes les grandes entreprises publiques :
http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20130506.OBS8351/entreprises-
publiques-ou-l-etat-peut-il-reduire-ses-participations.html ;
http://www.liberation.fr/futurs/2015/04/02/entreprises-trente-ans-de-
desengagement-de-l-etat_1233131 ;
http://www.zdnet.fr/actualites/desengagement-de-l-etat-la-cession-partielle-
de-france-telecom-pour-financer-un-plan-dinvestissements-39790166.htm ;
Voir aussi les récentes cessions des aéroports de Toulouse, Lyon et Nice :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_a%C3%A9roportuair
e ; http://www.lefigaro.fr/societes/2014/12/11/20005-
20141211ARTFIG00061-apres-toulouse-l-etat-va-vendre-une-partie-de-l-
aeroport-de-lyon.php ; http://www.lemonde.fr/economie-
francaise/article/2016/03/10/coup-d-envoi-a-la-privatisation-des-aeroports-
de-nice-et-lyon_4880716_1656968.html
34 Voir sur l’avènement des Credit Default Swap – CDS –, titrisation de
créances douteuses, High-Frequency Trading –
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transactions_%C3%A0_haute_fr%C3%A9que
nce, etc. ; voir notre article « L’entreprise bancaire, instrument juridique du
désordre politique global ».
35 Cf. Sous-partie II :… à la fin de la propriété privée et à l’avènement de la
propriété économique
36 Voir à cet égard La guerre des monnaies de Hong-Bing Song, Editions le
Retour aux Sources, qui décrit pages 24 et 25 le réseau d’espionnage mis en
place par la Banque Rothschild au moment de la bataille de Waterloo.
37 Cf. http://www.moonofalabama.org/2016/04/selected-leak-of-the-
panamapapers-creates-huge-blackmail-potential.html ;
https://fr.sputniknews.com/international/201604061023988250-wikileaks-
panama-papers-usa-poutine/
38 Voir Occident et Islam ; sources et genèse messianiques du sionisme de
l’Europe médiévale au choc des civilisations, par Youssef Hindi, éditions
Sigest ; lire en particulier page 239, citant Gershom Scholem (et le) projet…
kabbalistique, qui entend étendre son imperium théocratique, par « la
transformation de la Torah afin de faire de la loi du peuple d’Israël la loi
secrète propre à l’univers et par suite donner au juif mystique un rôle vital
dans le monde ». Ceci par le biais d’une gouvernance mondiale en gestation,
celle de l’hyper-classe que prône en France par exemple, le messianiste
Jacques Attali ancien directeur de la Banque européenne pour la
reconstruction et le développement (BERD) ; voir aussi La guerre des
monnaies de Hong-Bing Song, cit., en particulier page 35 : « Mayer avait un
adage : Les familles qui prient ensemble seront réunies. Plus tard, beaucoup
de gens se sont demandés quelle force habitait les Rothschild pour qu’ils
soient aussi obsédés par la conquête du pouvoir. »
Cela fait déjà un moment que j’ai remarqué le petit jeu d’économistes ou de
financiers, tous formés à l’école de « l’économie », qui alertent
publiquement, car les médias leurs sont souvent grands ouverts, le commun
des mortels sur les dangers de la continuation telle quelle du mouvement
économique global. Et puis tout à coup, on nous dévoile qu’une monnaie
mondiale est en préparation, appelée DTS, formellement encore une simple
« unité de compte »… Quelques « économistes-financiers » arrivent pour
clamer la bonne nouvelle. La vérité, pour ceux qui ont compris le rôle des
élites financières cachées à la City, Wall Street n’étant qu’une émanation de
la première, est extrêmement simple à comprendre.
Ainsi, se fait jour dans un public soulagé, l’idée selon laquelle nous
pourrions collectivement échapper au grand reset financier. Il suffisait d’y
penser…
Ce qui devrait faire réfléchir le commun des mortels est évidemment que les
intérêts qui avaient propulsé le dollar comme monnaie d’échange
internationale en remplacement de la livre sterling sont précisément les
mêmes que ceux qui nous proposent aujourd’hui les droits de tirages
spéciaux (DTS). Cela ne demande qu’un tout petit effort de compréhension
des mécanismes en cause et surtout des personnes et de leurs intérêts
financiers bien réels qui se cachent derrière les institutions financières
nationales et internationales. Cet effort hors de portée des « économistes »
est en revanche à la portée de n’importe quel juriste qui se donnerait un tant
soit peu la peine d’analyser sérieusement les institutions dans lesquelles on
vit. C’est justement ce que j’ai fait.
La réponse est simple, elle se trouve ici ; elle se trouve dans le phénomène
parfaitement expliqué par ce brillant sujet qu’est Mikhail Khazine. Depuis la
révolution industrielle et les découvertes juridiques et sociales faites
notamment (mais pas seulement) par Karl Marx, le monde entier ne tourne
conceptuellement qu’autour d’un unique sujet de préoccupation : le gain de
parts de marché, gain impossible à réaliser à terme. Dès lors, deux modèles
ont, au cours du XXe siècle, vu le jour : un modèle d’économie fermée, mis
en œuvre par l’Union soviétique, et un modèle d’économie ouverte mis en
œuvre par l’Occident, qui prospère aujourd’hui au-delà de toute espérance
pour ses promoteurs.
Une fois que l’on a compris cela, et que l’on a perçu comment fonctionne le
monde actuel, la troisième voie de développement apparaît de façon
naturelle et lumineuse, ou plutôt elle s’impose. Je vais vous la décrire dans
les très grandes lignes.
Doivent être organisés des comités civiques chargés de réguler, dans chaque
pays, la masse monétaire en circulation. J’insiste lourdement sur le fait que
cette masse monétaire ne doit pas brider les idées quelquefois géniales que
nombre de gens ingénieux et créatifs peuvent avoir pour sortir le monde de
la dépendance oligarchique aux hydrocarbures et autres matières finies. Cela
ne se fera pas en un mois, mais les « hommes politiques » doivent faire
confiance à leur population… Les institutions économiques et financières
mondiales doivent être dénoncées, sans aucune exception, et supprimées.
Les échanges internationaux se feront simplement en mettant en œuvre la
théorie de la monnaie structurale qui est une technique permettant la mise en
œuvre des échanges internationaux par la voie de la régulation des monnaies
libérées du joug bancaire. Cette théorie a été développée par un banquier de
formation comptable, non-apatride de cœur et d’esprit.
27 septembre 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-27-
geopolitique-du-libreechange
Que peut-on penser de l’appel chinois
pour un renouveau du système fiscal
international ?
N’oublions pas non plus que les paradis fiscaux sont alimentés en grande
partie par les revenus tirés de l’optimisation fiscale par les firmes
multinationales, c’est-à-dire, techniquement, par les groupes d’entreprises
apatrides dument contrôlés par des personnes très concentrées. Or
l’optimisation fiscale est la fille légitime directe du vaste mouvement de
libre-échange – tiré par celui, fondamental, de la liberté de circulation des
capitaux – lancé et organisé dès la fin de la seconde guerre mondiale par le
GATT, puis l’OMC, et dont les institutions de l’Union européenne
représentent la version politique la plus achevée.
Or, l’observateur attentif ne peut que constater la similitude qui existe entre
les DTS et l’ancien ECU européen, fils direct du « serpent » (sic) monétaire
européen, lequel a donné naissance à la monnaie scélérate qu’est l’euro.
Nous avons, en Europe, d’ores et déjà le recul nécessaire à l’appréciation
juste de ce que sera une monnaie mondiale et des intérêts elle servira.
La lutte effective ne passe certainement pas par le fait de remettre les clefs
du coffre financier et monétaire aux actuels gérants des superstructures de
contrôle bancaire et financier. Il y a en jeu ici rien de moins que la pérennité
des Nations et des États ainsi que le droit à l’autodétermination des peuples.
31 août 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/que-peut-on-penser-de-lappel-chinois-pour-un-
renouveau-du-systeme-fiscal-international
Géopolitique du libre-échange
I) Historique du libre-échange
Au niveau français :
Au niveau européen :
Au niveau international :
A propos de cette clause particulière incluse dans le TTIP : pour faire bonne
figure devant la levée de boucliers populaires, Cecilia Malmström, la
négociatrice pour l’Union Européenne – commissaire européenne en charge
du commerce –, envisage de transformer la cour d’arbitrage initialement
prévue pour le règlement des différends en tribunal public. Un tribunal
public permanent, payé par les con-tribuables européens, serait donc chargé
de punir les États qui auront adopté des réglementations protectrices de leurs
ressortissants, dont l’effet aura été de réduire l’espoir de gain suscité par un
investissement. Voilà l’avancée démocratique proposée par l’UE : remplacer
une Cour d’arbitrage rémunérée par les parties en cause – entreprise et État –
par un « tribunal d’investissement public » intégralement payé sur
financement public – c’est-à-dire intégralement payé par les con-tribuables –
pour protéger les investissements privés des multinationales. Belle
rhétorique des mondialistes !
Cette voie, toute tracée pour nous par l’oligarchie à la manœuvre, n’est pas
inéluctable. Nous verrons plus tard que ce projet de domination planétaire,
entièrement fondé sur la notion d’entreprise, peut être stoppé au moyen
d’une simple appropriation juridique par les États du concept d’entreprise.
En d’autres termes, la survie – de la liberté et de l’humanité – suppose que
l’entreprise de type capitalistique réintègre le corps social, dont elle a –
grosso modo depuis la Révolution française – émergé comme une tumeur
cancéreuse sur un organe sain. Un tel retournement des choses aurait pour
effet de remettre le fait économique dans le giron du fait politique et de
rendre à la notion d’État ses lettres de noblesses. Quel État, quel chef d’État,
en sera capable ?
21 février 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-27-
geopolitique-du-libre-echange
Notes
1 Voir à cet égard « Géopolitique du système des banques centrales ».
2 Traité sur le Fonctionnement de l’Union européenne.
3 http://lewebpedagogique.com/grunen/accords-de-bretton-woods-22-juillet-
1944/; http://abc.economie.free.fr/gratuit/brettonwoods.html
4 http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/10/05/partenariat-
transpacifique-un-accord-entre-les-etats-unis-et-onze-
pays_4782836_3234.html ; http://www.lefigaro.fr/flash-
eco/2016/02/04/97002-20160204FILWWW00001-l-accord-de-partenariat-
transpacifique-signe.php
5 Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine, par Carroll Quigley,
publié aux États-Unis en 1981 et traduit en français en 2016, avec une
préface de Pierre Hillard, aux éditions Le Retour aux Sources.
6 Voir plus loin les chapitres concernant la géopolitique des banques
centrales et le fonctionnement des entreprises et des banques.
7 http://www.euractiv.fr/section/commerce-industrie/news/francois-
hollande-veut-accelerer-les-negociations-commerciales-avec-les-etats-unis/ ;
http://reporterre.net/La-mobilisation-contre-le-Traite
8 http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-
europeenne/20150305triba7dc96c4a/ttip-merkel-veut-signer-avec-les-etats-
unis-en-2015.html
9 http://www.latribune.fr/opinions/blogs/vu-de-bruxelles/cecilia-malmstrom-
une-infirmiere-au-chevet-du-ttip-475734.html
10 Voir par exemple : https://stoptafta.wordpress.com
11 http://fr.novopress.info/191459/25-millions-signatures-contre-tafta-
poubelle/ ; http://www.marianne.net/susan-george-32-millions-signatures-
contre-tafta-c-est-premiere-europe-100237158.html ;
http://www.upr.fr/actualite/monde/tafta-l-upr-lance-une-grande-petition-
pour-demander-a-francois-hollande-l-organisation-d-un-referendum ;
http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/europe-etats-unis-
pourquoi-le-traite-tafta-neverra-pas-le-jour-en-2015_1643110.html
12 La dictature est, selon le dictionnaire Larousse, un « régime politique
dans lequel le pouvoir est détenu par une personne ou par un groupe de
personnes qui l’exercent sans contrôle, de façon autoritaire ».
13 https://stoptafta.wordpress.com/2016/01/07/acces-des-eurodeputes-aux-
documents-de-negociation-sur-le-tafta-ttip/ ; pour l’accès limité aux
parlementaires français : http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-
economique/arret-des-negociations-du-tafta-le-double-jeu-de-la-
france_1720112.html
14 http://danielleauroi.fr/?p=10599 ;
http://fr.sputniknews.com/opinion/20160127/1021251518/tafta-allemagne-
documents-secrets.html
Une telle présentation des choses est erronée à plus d’un titre.
Il convient en outre de faire la juste part des choses dans le double discours
de certaines élites qui abondent dans un sens et agissent dans un autre ; ce
qui a très précisément fait le succès des élites bancaires depuis qu’elles ont
entrepris de conquérir le pouvoir3. Il est loisible de soupçonner Peter
Sutherland4, mais aussi Christine Lagarde du FMI5 de ce type de discours à
double entrée. S’agissant de Peter Sutherland, il est également loisible
d’estimer qu’en fervent partisan de l’empire américain, ce dernier est
réellement inquiet pour son avenir – chacun se fera sa propre opinion sur
l’honnêteté du discours de cet individu.
LE CAS ANGLAIS
Ainsi, il résulte d’une analyse précise des faits que la sortie de la Grande-
Bretagne des institutions européennes ne change, concrètement, pas grand-
chose à la situation géopolitique de ce pays et, surtout, ne change strictement
rien à la situation financière et géopolitique des détenteurs d’actifs présents à
la City. Tout au plus le Brexit rendra la vie plus difficile aux étudiants
bénéficiant du programme Erasmus. Rien de bien méchant pour les
détenteurs de grands capitaux prospérant à la City et à Wall Street.
Par ailleurs, il faut avoir à l’esprit que les institutions de l’UE sont, en
quelque sorte et pour la première fois dans l’Histoire, la mise en forme
institutionnelle du principe de libre-échange. Dans ce contexte, la signature
des traités de libre-échange qui finaliseront l’avènement du grand marché
transatlantique est le continuum logique de ces institutions. Or, aux dernières
nouvelles, il n’est pas réellement question pour les instances germano-
européennes de renoncer à ces grandes avancées mondialistes ; la signature
de ces traités est, et reste, une priorité institutionnelle de l’Union
européenne13.
Ce qui in fine restera des institutions européennes telles que nous les
connaissons actuellement est leur valeur expérimentale pour l’oligarchie
financière ; sur la durée, ces institutions pourraient ne représenter rien
d’autre qu’une expérience institutionnelle faite à un moment donné.
Comme toujours, pour avoir une vue d’ensemble – sur la durée – des
processus de modifications juridiques en cours au niveau international, il
apparaît utile de faire un bref tour d’horizon – nécessairement incomplet –
sous forme de rappel historique des principales avancées institutionnelles en
matière monétaire, financière et économique au cours des derniers siècles ;
lesquelles avancées ont subi une considérable accélération à compter de la
seconde moitié du XXe siècle :
Dans ce contexte (aussi durable que général), il est tout à fait improbable que
le Brexit opère une quelconque modification en profondeur de la stratégie,
ci-dessus décrite, qui tend vers la disparition des États indépendants et vers
la création d’une monnaie unique à usage mondial. La stratégie oligarchique
aux mains des financiers globalisés reste la même : la marche forcée vers
une monnaie mondiale, préalable à l’organisation d’un gouvernement
mondial.
Un pas plus loin, les institutions européennes furent une expérience unique
de monnaie dite commune sans gouvernement économique commun.
Comme chacun a pu constater l’échec patent d’une telle stratégie,
l’oligarchie à la manœuvre aura beau jeu, à l’avenir, de montrer du doigt cet
échec pour justifier que la même chose ne saurait être renouvelée sous peine
de n’être pas viable. Il est loisible d’estimer que cet échec sera mis en avant
par ceux-là mêmes qui l’ont organisé – à marche forcée – pour justifier une
prochaine centralisation économique locale – au niveau d’un bloc
continental – ou mondiale. Et, de fil en aiguille, la centralisation économique
justifiera la création d’une centralisation politique ; ce à quoi répondra
parfaitement un gouvernement mondial.
D’une façon générale, tant que les élites au pouvoir auront besoin d’hommes
de confiance dévoués pour assurer leur pouvoir effectif sur les masses – elles
en ont actuellement et pour quelque temps encore besoin – les concepts
d’États, d’Empire et d’armées humaines ont et continueront d’avoir une
place centrale dans le développement du phénomène d’asservissement. Le
destin des concepts d’État, de frontière, de nation et d’armée est intimement
lié à l’avenir technologique (et cet avenir ne se présente pas de façon
favorable pour les populations… tant, du moins, que l’élite bancaire
dirigeante restera aux commandes du monde).
Dans une perspective à court terme – qui est notre actualité – on suppose que
la notion d’armée composée d’hommes est et restera quelques temps encore,
d’actualité. L’OTAN conserve dans ce cas toute son utilité pour le maintien
de l’ordre. Il est vraisemblable que l’OTAN continue et continuera de
permettre la mise au pas de tout État qui voudrait prendre ou affirmer son
indépendance21, non plus de la domination américaine vouée à disparaître,
mais de la domination financière, au contraire promise à un bel avenir.
On ne saurait trop insister sur le fait que pour percevoir et comprendre les
mouvements géopolitiques, de nature tectonique, auxquels nous assistons au
niveau mondial, il importe d’avoir à l’esprit le principe, très simple, selon
lequel celui qui tient la monnaie tient les rênes de l’économie et, par voie de
conséquence, celles de la politique.
Pour ceux qui l’auraient oublié, cette vérité a été directement précisée par
l’un des fondateurs de l’oligarchie financière22 : « Donnez-moi le contrôle
de la monnaie d’une nation et je n’aurai pas à m’occuper de ceux qui font les
lois »23.
L’actualité nous donne tous les jours de nouvelles preuves de cet axiome
général. À cet égard (contrairement à ce que les médias laissent entendre) la
nomination de l’ancien président de la Commission européenne dans une
grande banque multinationale24 – notons au passage que ledit Barroso est
passé d’un maoïsme passionné25 à Goldman Sachs sans état d’âme – n’a
strictement rien d’anormal, n’est pas une dérive, mais se situe au contraire
dans la pure et absolue logique des choses ; une sorte de corruption
structurelle et non conjoncturelle comme les médias tentent d’en persuader
les gens. Des exemples du passage de la haute fonction publique ou de la
direction de banques centrales – officiellement, mais à tort présentées
comme des banques d’État – à la banque privée ou vice versa, prolifèrent
dans tous les pays européens. Pour ne citer que quelques exemples, nous
avons, récemment, les deux Mario (Draghi, nommé gouverneur de la BCE et
Monti, un temps propulsé à la tête du gouvernement italien), Mark Carney
actuel gouverneur de la Banque centrale d’Angleterre après avoir été celui
de la Banque centrale du Canada, ou encore en France Emmanuel Macron et
son nouveau parti politique En Marche. Il faut par ailleurs souligner que ce
phénomène ne date pas d’hier, souvenons-nous, pour un exemple français,
de l’ancien président de la République Georges Pompidou.
Il faut au contraire réaffirmer avec force le principe, dicté par le bon sens, le
droit et l’équité, selon lequel l’économie est une partie du fait politique et
non l’inverse. Si l’on veut bien considérer que le fait politique est
l’organisation des rapports régissant la vie en commun, le fait économique
s’avère être l’une des composantes du fait politique, lequel ne se réduit pas à
cette seule donnée. Autrement dit, faire dépendre le fait politique du fait
économique est une très étrange inversion des valeurs. C’est en cela que les
brillantes analyses de Karl Marx nous entraînent collectivement – peut-être
d’ailleurs à son corps défendant – dans une impasse conceptuelle et
idéologique. Il faut impérativement sortir du conditionnement idéologique
qui veut que le fait politique soit intégralement soumis au fait économique.
C’est à la condition de cette prise de conscience collective que la politique
retrouvera ses lettres de noblesse et les humains leur droit de cité dans le
gouvernement des hommes.
Tant que le destin des monnaies restera l’apanage des banquiers mondialisés,
et continuera en conséquence à échapper aux peuples qu’elles contraignent,
nous assisterons à la continuation de la mise sous tutelle financière,
économique, juridique et politique de ces derniers.
17 juillet 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/brexit-vraie-ou-fausse-bonne-nouvelle
Notes
1 Cf. https://www.morningstaronline.co.uk/a-b842-Former-trader-Nigel-
Farage-backs-rich-City-mates#.V4OY849OKgk ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nigel_Farage ; marié à une ancienne trader
d’origine allemande : http://www.msn.com/fr-fr/actualite/other/ukip-lépouse-
de-nigel-farage-dresse-un-portrait-décapant-de-son-mari/ar-AA158qx
2 Voir par exemple :
https://www.facebook.com/upr.francoisasselineau/photos/a.393974702611.1
73278.367713397611/10154331862237612/?type=3&theater
3 Cf. par exemple le coup de Nathan Rothschild qui a consisté à répandre la
fausse rumeur de la victoire française lors de la défaite française à la bataille
de Waterloo : http://www.alterinfo.net/Les-Rothschild-et-les-crises-
mondiales_a32261.html
4 Cf. http://lesobservateurs.ch/2016/06/26/brexit-peter-sutherland-president-
de-goldman-sachs-resultat-etre-annule/ ;
https://twitter.com/PDSutherlandUN/status/746687362902728704
5 Cf. https://www.24bourse.fr/actualites/economie/brexit-le-fmi-revoit-a-la-
baisse-la-croissance-de-la-france-pour-2017/
6 Cf. Georges Soros : http://www.msn.com/fr-be/actualite/other/soros-le-
brexit-peut-renforcer-l%e2%80%99ue/vi-AAhOr1c
7 Cf.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_du_trait%C3%A9_de_l%27Atlant
ique_nord ; de l’aveu même du secrétaire général de l’OTAN :
https://euobserver.com/uk-referendum/134192
8 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Five_Eyes ;
http://www.rfi.fr/ameriques/20131102-etats-unis-nsa-alliance-five-eyes/
9 Cf. http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/la-vie-immo-brexit-
quelles-consequences-sur-le-marche-immobilier-londonien-2406-
837843.html ; http://immobilier.lefigaro.fr/article/alerte-sur-les-fonds-
immobiliers-britanniques_6b-b01a1a-42b7-11e6-be92-6642240b8ece/?
pagination=4
10 Voir sous forme de vidéos : https://www.youtube.com/watch?v=EyzcW-
bpsp0 ; https://www.youtube.com/watch?v=aTqMfnu_AMs; sous forme de
livre : https://www.amazon.fr/Aux-origines-carcan-europ%C3%A9en-1900-
1960/dp/2370710012
11 Voir La marche irrésistible du nouvel ordre mondial : http://nouvel-
equinoxe.over-blog.com/pages/La_marche_irresistible_par_Pierre_Hillard-
424323.html
12 Voir les conférences disponibles sur les liens suivantes :
https://www.upr.fr/conferences/les-origines-cachees-de-la-construction-
europeenne-2 ; https://www.youtube.com/watch?v=Qj5utZJm1dA
13 Cf. http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/07/11/traite-
transatlantique-les-europeens-esperent-encore-avancer-malgre-le-
brexit_4967374_3234.html ; https://francais.rt.com/economie/23024-traite-
ue-canada‒juncker
14 Cf. http://static.presspublica.pl/red/rp/pdf/DokumentUE.pdf ;
https://philippehua.com/2016/06/29/la-france-et-lallemagne-ont-prepare-un-
projet-pour-lue-apres-le-brexit/
15 Voir en ce sens http://www.voltairenet.org/article192655.html : Tous les
éléments étaient posés pour faire de la City le cheval de Troie chinois dans
l’Union européenne au détriment de la suprématie états-unienne
16 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-
global-27-geopolitique-du-libre-echange ; ainsi que
http://lesakerfrancophone.fr/heurs-et-malheurs-du-concept-de-propriete-
privee
17 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-
global-47-geopolitique-des-paradis-fiscaux, mais aussi
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-37-
geopolitique-de-loptimisation-fiscale et encore
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-27-
geopolitique-du-libre-echange
18 Voir en ce sens Pierre Hillard :
http://www.voltairenet.org/article164176.html
19 Voir en ce sens l’amiral Debray : https://francais.rt.com/entretiens/22811-
entretien-amiral-debray
20 Voir Xavier Moreau : http://www.polemia.com/le-mur-de-bruxelles-
tentative-de-lotan-de-separer-la-russie-de-leurope/
21 Voir pour un exemple d’actualité : http://reseauinternational.net/lorsque-
poutine-se-retire-dans-le-silence/
22 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mayer_Amschel_Rothschild
23 Cité par exemple ici :
https://www.cercledesvolontaires.fr/2015/01/12/livre-la-guerre-des-
monnaies-la-chine-et-le-nouvel-ordre-mondial-de-hongbing-song/
24 Cf. http://www.challenges.fr/europe/20160708.CHA1646/jose-manuel-
barroso-se-recycle-a-goldman-sachs.html ;
http://www.leparisien.fr/international/europe-la-nomination-de-barroso-
chez-goldman-sachs-fait-polemique-09-07-2016-5955039.php
25 Cf. https://www.youtube.com/watch?v=wAHv3UnXvmM
26 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-
global-57-entreprise-bancaire-linstrument-juridique-du-desordre-politique-
global ; http://lesaker-francophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-
global-17-geopolitique-du-systeme-banques-centrales
27 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-
global-67-geopolitique-entreprise-capitalistique-12
28 Cf. https://www.youtube.com/watch?v=a4ZcsRgC5ak ; écouter Myret
Zaki : https://www.youtube.com/watch?v=aovjo2zILYQ
Géopolitique du Brexit
I) Le contexte britannique
Ensuite, il faut constater que les médias et les hommes politiques, tous bords
confondus, laissent entendre que les intérêts britanniques, banques,
entreprises et populations, sont inexorablement mêlés et homogènes au
regard du retrait britannique des instances européennes. Rien n’est plus faux,
cette présentation s’apparente à une manœuvre d’ordre psychologique afin
de faire disparaître toute velléité d’analyse sérieuse de cette question dite du
« Brexit ». En réalité, il faut, afin d’établir les responsabilités des uns et des
autres, distinguer clairement les causes des effets ainsi que les centres
d’intérêt de chaque groupe en présence de ce qui s’apparente à un vaste « jeu
de dupes ».
Apparaît ici un effet pervers, car à défaut d’accord avec les instances
européennes, les globalistes de la City seront, au moins temporairement,
privés d’un « soft power » très important et efficace : celui consistant à
former et déformer les jeunes esprits afin de leur faire endosser leurs propres
intérêts catégoriels. Il en va notamment, bien que pas uniquement, ainsi de la
fameuse London School of Economics9, mais aussi des universités, comme
Cambridge et Oxford, qui enseignent le droit à la mode anglo-saxonne. Le
Brexit fera donc – au passage – du point du vue du « soft power », des
dommages collatéraux imprévus pour les globalistes de la City.
C’est précisément la raison pour laquelle le Brexit est présenté, par tous les
médias (dominants et alternatifs), comme une véritable catastrophe
économique et sociale de nature planétaire. La conservation et la
pérennisation de cette narration officielle sont de la plus haute importance
pour les instances dirigeantes à l’origine même du Brexit.
D’un côté, il y a les plus riches et les plus connus d’entre eux, telle la famille
Rockefeller, qui ont pris définitivement parti pour les banques de la City,
contre l’intérêt bien compris de leur propre pays. Ces gens-là se rangent du
côté du Brexit, de l’abandon du dollar comme monnaie mondiale, de
l’abandon de l’empire américain, et de l’avènement du futur gouvernement
mondial.
D’un autre côté, il y a les patriotes américains, qui ont sincèrement cru à la
« destinée manifeste » des États-Unis, et qui sont, et restent, collectivement
attachés à l’intérêt bien compris de l’Empire américain.
Cette « oligarchie américaine patriote » est sans aucun doute possible « prête
à tout » pour faire exploser les institutions européennes – pourtant leur
propre créature – plutôt que d’en laisser les avantages institutionnels aux
dirigeants de la City. Cette élite américaine patriote, celle qui reste attachée
aux effets de l’empire américain, dispose encore – pour des raisons de
corruption physique, financière ou morale – de très sérieux relais d’influence
politique et militaire en Europe ; elle fera tout pour s’opposer à ce que
l’Europe se fédéralise davantage au profit de leurs ennemis de la City.
En réalité, ce qui se joue actuellement dans les coulisses du Brexit est une
lutte à mort des banques de la City contre ce qui reste de l’empire américain.
Car, les institutions européennes et leur succédané qu’est l’OTAN13 ne sont,
par construction et depuis le début, qu’un dominion de l’empire américain,
une colonie non avouée mais très dévouée à la cause de son maître.
D’un point de vue géopolitique, les dirigeants de tous les pays du monde,
autant ceux de la Russie que ceux de la Chine, doivent être mis en garde : le
gouvernement mondial en cours d’élaboration et tel qu’initié par les
banquiers n’a réellement que faire des États, lesquels sont en réalité ses pires
ennemis. L’Empire américain n’est, pour eux, qu’un ennemi conjoncturel, en
aucun cas leur véritable ennemi, qui, répétons-le est « tous les États
indépendants du monde ». Le gouvernement mondial sous domination des
banquiers de la City ne pourra se construire que sur les décombres des
entités politiques autonomes : États, États-nations ou empires.
Les États qui continueront à être dupes des banquiers sont d’ores et déjà
leurs futures victimes désignées. Les victimes impériales des banquiers de la
City sont déjà innombrables ‒ Empire napoléonien, empire d’Europe
centrale, empire britannique –, il reste à y ajouter l’empire américain, dont le
déclin est maintenant inéluctable, et tous ses potentiels candidats
successeurs, en particulier les actuelles Russie et surtout Chine.
16 janvier 2019
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/geopolitique-du-brexit
Notes
1 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nigel_Farage
2 Voir par exemple : https://www.cnews.fr/monde/2018-08-13/un-
milliardaire-britannique-pro-brexit-sexpatrie-monaco-et-cree-lindignation-
791139 ; https://pureactu.com/ces-milliardaires-pro-brexit-qui-tournent-le-
dos-au-royaume-uni/
3 Cf. https://pureactu.com/ces-milliardaires-pro-brexit-qui-tournent-le-dos-
au-royaume-uni/
4 Cf. https://www.lesechos.fr/19/09/2018/lesechos.fr/0302266153301_marc-
roche-----le-brexit-va-permettre-au-royaume-uni-de-decupler-ses-atouts--
htm
5 Voir à ce propos le NAIRU : cf.
https://www.lesechos.fr/19/09/2018/lesechos.fr/0302266153301_marcroche-
----le-brexit-va-permettre-au-royaume-uni-de-decupler-ses-atouts--htm
6 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_des_règlements_internationaux
7 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Erasmus
8 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_européenne
9 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/London_School_of_Economics
10 Cf. https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2019/01/08/signature-
nouveau-traite-franco-allemand-aix-la-chapelle ; https://www.les-
crises.fr/urgent-texte-integral-et-analyse-du-traite-franco-allemand-daix-la-
chapelle-qui-sera-signe-le-22-janvier/
11 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aix-la-Chapelle
12 Sur cette question : lire, notamment, le dernier article de l’américain
Brandon Smith : http://lesakerfrancophone.fr/trump-joue-de-la-flute-
enchantee-pour-lagenda-du-nouvel-ordre-mondial
13 Cf.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_du_traité_de_l%27Atlantique_nor
d
14 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_de_tirage_spéciaux
15 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouammar_Kadhafi
16 Cf. http://www.ebengostone.com/sacrifice-de-dsk-et-kadhafi/
LA QUESTION MONÉTAIRE
Géopolitique du système
des banques centrales
Le premier constat est que le concept même de banque centrale véhicule une
illusion d’indépendance développée et entretenue par des acteurs bancaires.
Les banques centrales ont en effet toujours été indépendantes des élus
politiques, mais elles n’ont jamais été indépendantes des banquiers qui les
contrôlent. Dit autrement, le système actuel des banques centrales est, par
construction, indépendant de tout contrôle populaire de type politique, mais
au contraire sous la totale dépendance du contrôle capitalistique initial. D’un
point de vue conceptuel logique, la recherche d’une orthodoxie financière de
l’État peut passer par bien d’autres moyens que celui de remettre les clefs du
coffre à un groupe homogène de personnes.
Le second constat sur lequel il convient de s’attarder est que les hommes
politiques, élus du peuple, qu’ils appartiennent au pouvoir exécutif ou au
pouvoir législatif, sont, dans leur très grande majorité, ignorants des
questions monétaires. Ils n’étaient pas meilleurs connaisseurs de ces
questions hier qu’ils ne le sont aujourd’hui. Les décisions monétaires, y
compris celle consistant à recourir à la planche à billets leur étaient soufflées
par des hommes de l’art issus du milieu bancaire. Il faut d’ailleurs convenir
que, d’un point de vue strictement conceptuel, la différence entre l’ancienne
planche à billets, et l’actuel quantitative easing (QE) est assez ténue. Il est à
la vérité très tentant de considérer que le quantitative easing (QE)
actuellement en cours est une version sophistiquée, améliorée, de l’ancienne
planche à billets ; ces deux techniques permettant in fine d’orienter la masse
monétaire en circulation dans un sens ou dans un autre. Ces mouvements de
masse monétaire sont aujourd’hui opérés de façon coordonnée dans la plus
grande indépendance des intérêts du public bien compris ; ils répondent à
l’intérêt financier supérieur, pris à un moment donné, de la petite population
des grands banquiers – non pas apatrides, car ils ne sont pas dépourvus de
patrie, mais transnationaux, car tous les États, via les banques, sont leur
patrie.
Son siège est situé à Bâle, en Suisse. Cette institution particulière bénéficie
de tous les privilèges d’immunité possibles et détient la capacité
diplomatique, ce qui en fait un État dans l’État. Aujourd’hui, la BRI/BIS agit
comme la banque centrale des banques centrales, elle fédère les différents
banquiers centraux – occidentaux et des pays affiliés – au moyen de réunions
régulières ; elle organise et supervise les politiques monétaires qui seront
mises en œuvre par les différentes banques centrales.
Très concrètement, ce sont, notamment, les prêts octroyés par la BRI qui ont
permis à Hitler (qui en a remboursé les intérêts jusque fin 1944) de mettre en
œuvre ses préparatifs de guerre tout en faisant peser l’effort de financement
– qui assurait dans le même temps l’enrichissement des créanciers – dans un
premier temps sur le citoyen allemand et dans un second temps sur les
habitants des pays conquis.
La BRI a eu pour objectif premier, comme cela a été parfaitement décrit par
l’historienne Annie Lacroix-Riz, de liquider les réparations de guerre dues à
la France par l’Allemagne au moyen d’un tour de passe-passe. La
ploutocratie française, à la manœuvre lors de la négociation du traité de
Versailles, a accepté, dès le début des années 1920, de se plier aux vues
anglo-saxonnes et de renoncer à ses réparations de guerre au profit des
intérêts qu’elle tirerait avec d’autres acteurs financiers oligarques – en
particulier anglo-saxons ‒ des prêts que la BRI accorderait à l’Allemagne. Il
faut comprendre que les citoyens allemands ont été les premiers grands
perdants – tant sur les plans politique qu’économique – de ces petits
arrangements entre les élites oligarchiques aux commandes des différents
pays.
D’un point de vue juridique, donner à une institution bancaire tous les
privilèges et immunités possibles signifie que cette institution est
structurellement élevée au même rang qu’un État.
Le FMI
La nouveauté par rapport à la BRI est que ces prêts sont octroyés moyennant
une double contrepartie : d’une part un taux d’intérêt et d’autre part
l’exigence de cessions d’actifs étatiques ou publics à des multinationales afin
de permettre le désendettement. Derrière les grandes et belles prétendues
volontés ouvertement affichées, la structure même du FMI laisse entrevoir
que ses objectifs réels sont à l’opposé de ceux qui sont proclamés : il s’agit
tout simplement d’organiser, au moyen d’un pas de danse rhétorique
consistant à imposer un endettement tout en exigeant d’en sortir,
l’appauvrissement à la fois des États et des populations.
La Banque mondiale
Conclusion
21 février 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-17-
geopolitique-du-systeme-banques-centrales
Notes
1 Sur les bénéficiaires de la politique suivie par les banques centrales, voir
par exemple l’article suivant : http://www.eric-verhaeghe.fr/leurope-est-elle-
sous-la-tutelle-de-ses-banques
2 Voir à ce propos plusieurs vidéos de Martin Armstrong
3 Cf. La guerre des monnaies de Hongbing Song, cit.
4 Sur l’organisation américaine du système banque centrale, voir
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9serve_f%C3%A9d%C3%A9rale_de
s_%C3%89tats-Unis
5 Cf. Eustace Mullins, Les secrets de la Réserve fédérale, Le Retour aux
Sources (paru en français en octobre 2010) ; voir également Antony C.
Sutton Le complot de la Réserve fédérale, aux éditions Nouvelle Terre (paru
en France en 2009)
6 Voir également la thèse de Frédéric Clavert, Hjalmar Schacht, financier et
diplomate (1930-1950), HAL archives ouvertes.fr ; en particulier p. 49 et 50
7 A ce propos, voir Annie Lacroix-Riz, L’intégration européenne de la
France ; la tutelle de l’Allemagne et des États-Unis, éd. Temps des Cerises
8 Sur l’intérêt structurellement dominant des multinationales en UE, voir par
exemple : https://www.youtube.com/watch?v=0LJdUtJIM
9 Sur les limites institutionnelles de la démocratie européenne, voir par
exemple : https://www.youtube.com/watch?v=H8qpT9DASUY
10 Voir les articles 127 et s. du TFUE, en particulier l’article 130 : « Dans
l’exercice des pouvoirs et dans l’accomplissement des missions et des
devoirs qui leur ont été conférés par les traités et les statuts du SEBC et de la
BCE, ni la Banque centrale européenne, ni une banque centrale nationale, ni
un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni
accepter des instructions des institutions, organes ou organismes de l’Union,
des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme. Les
institutions, organes ou organismes de l’Union ainsi que les gouvernements
des États membres s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à
influencer les membres des organes de décision de la Banque centrale
européenne ou des banques centrales nationales dans l’accomplissement de
leurs missions. »
11 Sur l’opération Paperclip : http://www.voltairenet.org/article14657.html ;
également http://rr0.org/org/us/dod/Paperclip.html ; les réseaux d’exfiltration
nazis passaient par le Vatican :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Réseaux_d’exfiltration_nazis
12 Voir sur ce sujet Annie Lacroix-Riz : https://vimeo.com/18006526 ;
également : L’intégration européenne de la France ; la tutelle de
l’Allemagne et des États-Unis, cit.
13 Sur le rôle des hedge funds dans le déclenchement de la crise grecque, cf.
Myret Zaki : https://www.youtube.com/watch?v=TLjq25_ayWM
Ce texte est une copie quasi conforme des réglementations coercitives issues
du Patriot Act de Georges Bush, qui ont donné le signal d’une importante
réduction des libertés publiques, plus précisément des libertés
fondamentales, pour les citoyens américains. La déclinaison européenne du
Patriot Act s’est faite progressivement depuis le 11 septembre 2001. Les
banques américaines et européennes ont ainsi été amenées à recruter des
cohortes de nouveaux employés dotés de pouvoirs exorbitants : ils sont
chargés, au sein de nouveaux départements appelés « contrôle permanent »
et « conformité » de profiler les clients et leurs opérations afin de les
contrôler au moyen de systèmes informatiques experts. Ce nouveau type de
personnel, improductif (« bullshit job » dénoncé par Jean-François Zobrist,
précurseur de « l’entreprise libérée »), a été chargé de missions de délation et
de contrôle des personnes ; il s’élève, rien qu’en France, à plusieurs dizaines
de milliers de personnes, soit environ un tiers des effectifs de la gendarmerie
nationale !
La France est parmi les pays d’Europe et du monde les plus impliqués dans
les réglementations bancaires coercitives, mais rappelons qu’en Europe, au-
delà de l’échelon national, se trouvent les institutions de l’Union
Européenne. Il faut ici rappeler ce qui est trop peu souvent expliqué au
public : à savoir que les institutions européennes organisent, via les Traités
européens (TUE et TFUE issus du Traité de Lisbonne, version à peine
édulcorée de la Constitution européenne rejetée par le peuple français), la
souveraineté commerciale des multinationales ; au travers de cette
souveraineté commerciale, il s’agit en réalité de la souveraineté des
principaux détenteurs de capitaux, au premier rang desquels se trouvent
justement les principaux propriétaires des grandes banques systémiques. Les
Traités européens, bâtis autour de la question du commerce, utilisent le
terme de « Parlement » de façon fallacieuse, pour laisser entendre aux
ressortissants européens que ces institutions sont, comme les anciennes
institutions nationales, organisées autour du principe de démocratie
représentative. Or, il n’en est rien. D’une part, le prétendu Parlement
européen n’a aucune légitimité politique, puisqu’il ne représente aucun
peuple homogène doté d’une même histoire politique, d’une même culture
sociale, d’une même langue et, plus généralement d’un même mode de vie.
D’autre part, ce Parlement ne dispose pas de l’initiative des lois, qui
appartient exclusivement à la Commission. Par ailleurs, les institutions qui
ont le plus de poids dans la création des « lois » européennes (droit dérivé)
sont incontestablement les lobbies, avec une moyenne de trente lobbyistes
par « décideur » (parlementaires, commissaires) ; chaque immeuble, dans un
rayon d’un kilomètre autour de la Commission, du Conseil et du Parlement
européen est occupé par les « grands noms du monde des affaires ».
Ainsi, peu à peu, conformément à la politique des petits pas suivie depuis
toujours dans la construction européenne, les banques tendent à se substituer
aux États. Les particuliers ne dépendront plus, dans leur vie quotidienne, de
la législation de leur État mais du bon vouloir de leur banque. Inutile de
préciser toutes les garanties, en termes de justice et liberté (foin de
l’organisation politique, foin de la séparation des pouvoirs, foin de la
reconnaissance juridique et sociale des ressortissants des anciens États), qui
seront perdues par les particuliers ; la liberté devient le dommage collatéral
essentiel de la translation du pouvoir de l’État vers les banques.
Il faut ici rappeler que la lutte contre les paradis fiscaux n’est pas réellement
menée par les « pouvoirs publics ».
Dans le contexte décrit, on peut aller plus loin et affirmer que la lutte contre
le financement du terrorisme serait seule efficacement réalisée par un
pouvoir politique rénové, qui reprendrait le contrôle du fait monétaire. Un
pouvoir politique rénové s’entend d’une rupture conceptuelle de
l’organisation sociale, dont le contrôle devrait être fait par les ressortissants
d’un État et non par les principaux propriétaires de capitaux.
17 mars 2017
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/la-disparition-des-especes-ou-la-lutte-des-
banquiers-contre-les-libertes-publiques
Privatisation de la monnaie
Mais, plus grave, l’histoire nous apprend que ceux qui contrôlent la monnaie
prennent aussi le contrôle des institutions étatiques, essentiellement au
moyen de la corruption, qu’il est aujourd’hui de bon ton d’appeler
« lobbying » et qui domine toute activité législative.
D’une part, un État n’a nul besoin d’un organisme dont la seule fonction est
de créer des lois. L’existence même d’une telle institution est le gage, sur le
long terme, d’une profusion de textes qui, fatalement, générera une
insécurité juridique endémique nuisible aux ressortissants dudit État.
L’État, capté par des intérêts privés, est substantiellement inapte à mettre en
œuvre le principe d’autodétermination interne des peuples, alors pourtant
que ce principe1 a été proclamé par les instances internationales sur
l’initiative des pays occidentaux, autoproclamés démocratiques. Il faut ici se
rappeler que les États ayant introduit ce principe avaient eux-mêmes perdu
toute consistance politique réelle.
Par extension, les institutions politiques de tous les pays ayant suivi le même
processus institutionnel (séparation des pouvoirs et régime parlementaire) ne
sont structurellement pas aptes à respecter le « droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes » qui est pourtant l’essence du « principe démocratique ».
Conclusion
Avril 2018
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/les-banques-internationales-contre-les-etats
Notes
1 Voir l’article 1er du Pacte international des droits civils et politiques
adopté par l’Assemblée générale des Nations unies le 16 décembre 1966
2 Cf. https://www.erudit.org/fr/revues/ltp/1997-v53-n2-ltp2158/401080ar.pdf
Une guerre sans merci est actuellement en cours. Grosso modo, cette
guerre oppose les « Wasp américains » – qui se sont enrichis par le
système de Bretton Woods, lequel a instauré le dollar américain comme
monnaie mondiale – aux banquiers qui tiennent la City. Ces derniers
sont en train d’instituer ce que Keynes voulait instituer dès 1944 : le
Bancor, qui est un panier de monnaies, en tant que monnaie mondiale
aujourd’hui appelé Droits de Tirage Spéciaux (DTS). Les enjeux de
cette guerre monétaire invisible sont considérables, ils expliquent à eux
seuls tous les troubles géopolitiques actuels.
Afin de rendre cette vie en commun supportable, il faut donc instituer une
sorte « d’arbitre » dont le rôle va consister à trancher entre les différents
intérêts contradictoires de façon à instituer un statu quo de nature à apaiser
les conflits. Pour être supportable, et donc suivi, ce statu quo doit être perçu
comme « juste », ou du moins perçu comme le « plus juste possible en l’état
actuel de la situation ».
La politique consiste donc, si les mots en un sens, à arbitrer entre des conflits
de façon à rendre possible la vie en commun sur un espace
géographiquement délimité.
Élément fondamental de l’organisation sociale, le terme « politique » est
donc synonyme d’arbitrage, de justice. À partir de là, il devient possible de
discerner le sens primitif du « pouvoir politique ».
Car il faut bien considérer que les arbitrages qui seront rendus ne seront, à
terme, respectés par les justiciables dudit État que s’ils apparaissent
globalement justes. Autrement dit, le rôle de l’État ne sera accepté par tous
que s’il remplit la fonction qui justifie son existence, celle pour laquelle il
existe : garantir le respect d’un équilibre des forces en présence sur le
territoire sur lequel il a juridiction.
Si le concept d’État tel que décrit ci-dessus s’est développé dans le monde
entier, à mesure que s’imposait l’ordre juridique et politique occidental au
reste du monde, il n’en reste pas moins que ce concept est profondément de
nature européenne, c’est-à-dire que son signifiant est entièrement compris
dans la culture gréco-latine propre à ce que fut l’Europe. Il est donc
indispensable, afin de conserver une cohérence au signifiant (le concept
d’État), d’en apprécier la réalité externe dans le contexte culturel européen.
Au sens géopolitique européen du terme, l’État doit donc être une entité
disposant d’une autonomie suffisante pour garantir la sécurité de ses
ressortissants ; cette entité doit, selon les principes westphaliens, être capable
de se mesurer, seule ou avec ses alliés, à des voisins plus puissants.
Voter, à intervalle régulier, pour des « élus » censés les représenter au sein
d’un parlement, ne permet aucunement aux électeurs de maîtriser ou de
canaliser, qualitativement autant que quantitativement, les lois qui seront
votées par lesdits « élus » lors de leur mandat. Le vote pour les prétendus
« représentants du peuple » n’est pas « libre », mais encadré par la
cooptation préalable des « élus » par les partis politiques. Les électeurs ne
maîtrisent pas réellement les gens pour qui ils sont sommés de voter, car ces
derniers sont présélectionnés, en amont et selon nombre de tractations
opaques, par des partis politiques. Cette présélection des élus garantira, de
façon fonctionnelle, beaucoup plus la loyauté des élus envers le parti duquel
ils sont issus, et qui se chargera de financer leur élection, qu’envers des
électeurs anonymes.
Le régime parlementaire à la mode britannique et le mandat représentatif
qu’il soustend ne permettent aucunement de mettre en œuvre la souveraineté
populaire. Ce type d’institution est totalement disqualifié pour asseoir le
principe de l’autodétermination des peuples, car la souveraineté ainsi
comprise est captée par des organismes intermédiaires, les partis politiques.
Or ces partis politiques ne dépendent pas tant des électeurs que des
créanciers qui leur permettent de financer les incessantes élections leur
permettant de conserver le pouvoir politique formel ; formel, car ce pouvoir
politique apparent est dénué de sens politique réel, puisque capté par les
détenteurs de capitaux, il est devenu, par là même, une coquille vide de tout
signifiant politique réel.
Il faut donc revenir – car en la matière tout à déjà été inventé – à des
institutions permettant de mettre effectivement, institutionnellement en
œuvre, les différents intérêts des différents membres et catégories
socioprofessionnelles d’une population installée sur un territoire déterminé.
Nous évoquons ici deux principes essentiels. Le premier principe est celui de
l’instauration de « corps intermédiaires » pour chaque catégorie sociale, de
nature économique, mais aussi non économique, comme le sont toutes les
activités visant à créer du lien social, de l’instruction, des soins, etc. Le
second principe est que les représentants de chacun de ces « corps
intermédiaires » devront être régis par un mandat impératif, qui garantira la
loyauté et la transparence du représentant vis-à-vis de ses mandataires (qui
sont également ceux qui l’auront élevé à sa charge de représentation).
Une fois que seront dûment représentés tous les intérêts sociaux des
différentes catégories sociales, les instances étatiques, représentées par un
« gouvernement » dirigé par un chef, pourront effectivement remplir le rôle
qui leur est imparti : à savoir trancher entre les intérêts divergents issus de la
population qu’ils ont à régir ; en d’autres termes, assurer la viabilité et la
pérennité de la « vie en commun » sur un territoire déterminé.
Il en découle que la banque est une organisation détenue par des personnes
privées qui restent, le plus souvent, anonymes.
Cette pratique des groupes d’entreprises permet aux détenteurs actifs des
capitaux de prendre, au niveau mondial, un poids économique et politique de
plus en plus important tout en restant dans l’ombre, c’est-à-dire à l’abri de
toute responsabilité politique.
De façon fonctionnelle, l’État n’a, sans les banques, aucun moyen financier
propre pour atteindre les objectifs étatiques qu’il se fixe. En abandonnant
dans des mains privées sa fonction régalienne de battre monnaie, l’État s’est
volontairement placé dans une position d’infériorité par rapport aux
détenteurs du « fait économique ».
Or, les banquiers ne recherchent pas l’intérêt commun aux citoyens, ce qui
est le rôle de l’État en tant qu’entité politique, ils recherchent le
développement de leur intérêt privé, qui est donc de nature catégorielle ; cet
intérêt privé consiste aujourd’hui à asseoir leur domination politique par
l’élaboration d’un gouvernement mondial qu’ils contrôleraient
définitivement. L’abandon volontaire, par l’État, de la gestion monétaire a
pour conséquence directe de priver l’État de toute substance politique. L’État
est devenu un simple outil de pouvoir aux mains des banquiers anonymes.
Une lueur d’espoir pour l’avenir : la domination des États par les
banques n’est pas inéluctable : « Ce que la main de l’homme a fait,
l’homme peut le défaire »
La première condition de forme est une condition sine qua non : elle est que
les ressortissants des États prennent conscience de leur entière dépossession
du phénomène politique. Ce qui signifie qu’ils devront politiquement
s’organiser de façon à se donner les moyens concrets de reprendre le
contrôle de leur destin collectif.
La common law anglaise est un système juridique dont les règles sont
principalement édictées par les tribunaux au fur et à mesure des décisions
individuelles. Si l’on parle du droit anglais, il faut aussi parler du système de
« l’Equity » selon lequel le « prince », c’est-à-dire au début le roi puis le
chancelier, se sont accordé le droit de juger en fonction de préceptes moraux
les cas qui n’étaient pas abordés par la common law. Les principes de
« l’Equity » ainsi conçus ne méconnaissent pas la common law, ils s’y
adaptent. Tout cet arsenal juridique anglo-saxon a pris une ampleur
considérable en même temps que se développait le commerce maritime,
lequel commerce a toujours été contrôlé par les banquiers commerçants qui
ont leur quartier général à la City de Londres.
Juin 2018
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/letat-peut-il-resister-aux-banques
La présence d’une banque centrale est-elle
compatible avec la souveraineté étatique ?
La banque est une organisation détenue par des personnes privées qui
restent, le plus souvent, anonymes. Dire que la banque est une entreprise
privée signifie que la banque a pour mission de mettre en œuvre les intérêts
privés de ses propriétaires. De façon structurelle, la banque, en tant
qu’entreprise privée, n’a jamais eu pour mission de remplir une fonction, de
nature politique, concernant l’intérêt commun. Les choses doivent être, à cet
égard, parfaitement claires.
D’autre part, il s’est consolidé par zone géographique au moyen des banques
centrales.
La banque est une organisation détenue par des personnes privées qui
restent, le plus souvent, anonymes. Dire que la banque est une entreprise
privée signifie que la banque a pour mission de mettre en œuvre les intérêts
privés de ses propriétaires. De façon structurelle, la banque, en tant
qu’entreprise privée, n’a jamais eu pour mission de remplir une fonction, de
nature politique, concernant l’intérêt commun. Les choses doivent être, à cet
égard, parfaitement claires.
S’agissant du poids respectif des banques par rapport à celui des États, nous
pourrions citer l’exemple de BNP-Paribas dont le bilan officiel (non compris
le « hors bilan ») s’élève, pour 2017, à 1960 milliards d’euros, à comparer
avec le PIB de la France pour la même période qui s’élève à 2163 milliards
d’euros.
Néanmoins, les chiffres officiels présentés par les banques concernant leurs
revenus d’exploitation ne sont pas significatifs, car ils font l’objet de trop
nombreuses manipulations liées à l’existence d’une opacité juridique et
comptable internationale d’ordre systémique :
•La présence de trop nombreuses filiales dans les paradis fiscaux qui ne
font pas apparaître les donneurs d’ordre (sur le modèle des trusts
anonymes) ;
En outre, il faut garder à l’esprit que le rapport de forces entre les banques et
les États ne se situe pas seulement au niveau capitalistique, il passe
également par :
Il faut aussi préciser que ce sont les grandes banques, prioritairement celles
opérant à la City, qui ont organisé le réseau des paradis fiscaux fondé sur les
trusts anonymes. Ce réseau est juridiquement supervisé par les grandes
firmes anglo-saxonnes d’audit et de droit, les fameuses « Big Four ».
Ainsi, les capitaux cachés dans les paradis fiscaux sont sous l’entier contrôle
des grandes banques d’affaires internationales. Non seulement ces réseaux
opaques servent à collecter tout type d’argent (évasion, optimisation et
argent sale), mais surtout ils permettent aux banques qui y siègent d’utiliser
cet argent comme bon leur semble, aucune règlementation ne venant
entraver leurs « activités ».
Par ailleurs, les banquiers eux-mêmes ont été assez créatifs pour remplacer
la méchante « planche à billets » par le « Quantitative Easing », qui entraîne
une stagflation, dont les résultats sont bien plus satisfaisants pour les
banquiers que l’inflation, leur permettant même d’accroître encore leur
accaparement.
La Federal Reserve américaine (Fed) est née sous les mêmes auspices
fallacieux d’une banque privée présentée comme une banque publique, à
l’initiative de banquiers.
L’idée d’une banque centrale a été vendue par les banquiers aux « autorités
politiques » et surtout au public en mettant en avant les immenses services
qui seraient rendus à l’État par cette « centralisation monétaire », mise en
œuvre par les banquiers. Ces banques centrales ont été présentées au public
sous la forme de banque d’État alors que la détention capitalistique desdites
banques restait dans des mains privées, les banquiers privés contrôlant
désormais officiellement les émissions monétaires. Dès lors, les entités
juridiques, de droit public, dénommées États se sont portées garantes des
capitaux privés investis dans ces « banques centrales ».
Rappelons que la BRI est une entité privée dont le capital est composé
d’actions appartenant, depuis le dernier élargissement de 2011, à 60 banques
centrales. Ce capital est divisé en 600 000 actions, dont la moitié
appartiennent aux banques centrales d’Allemagne, d’Angleterre, de
Belgique, de France, d’Italie et des États-Unis d’Amérique, ou à tout autre
établissement financier de ce dernier État. Ce sont les gouverneurs de ces six
banques centrales qui se partagent la direction de la BRI, avec les
gouverneurs des banques centrales du Brésil, du Canada, de Chine, de
l’Inde, du Japon, du Mexique, des Pays-Bas, de Suède et de Suisse, et le
président de la Banque centrale européenne (BCE). Son capital, libellé en
DTS, s’établissait, au 31 mars 2017, à 242,2 milliards de DTS/SDR (Droits
de Tirage Spéciaux ou Special Drawing Rights).
Rappelons au passage que les DTS sont, en tant que panier de monnaies,
destinés à devenir la prochaine monnaie mondiale, lorsque le dollar US aura
cédé sa place centrale. On ne saurait trop insister sur le fait que les DTS ne
sont rien d’autre que la résurgence du Bancor que Keynes, en tant que porte-
parole des banquiers de la City de Londres, voulait imposer au monde au
moment des Accords de Bretton Woods.
BRI/BIS : GENÈSE
En mars 1922, Schacht fait part à John Foster Dulles d’un nouveau système
financier international afin de financer l’Allemagne, prétendument pour les
réparations de guerre, mais réellement pour la remilitarisation. Citons
Schacht :
« Mon idée est que ce ne soit pas un emprunt d’État, mais un emprunt
de compagnies privées. Je veux former, disons, quatre compagnies
privées allemandes, et à chacune d’entre elles, le gouvernement
allemand devra accorder le monopole des exportations en gros de
produits tels que le charbon, la potasse, le sucre et le ciment. Chacune
de ces compagnies contrôlera l’exportation d’un de ces produits. Le
monopole devra être accordé pour 20 ans. Les producteurs nationaux
devront leur remettre leur production. (…) Ces sociétés émettront des
emprunts d’un montant total de 5 milliards de marks-or. (…) Comme le
total des exportations des quatre peut être estimé à 500 millions de
marks-or, le montant de l’emprunt sera remboursé en 10 ans. (…)
L’emprunt que je propose (…) n’est basé sur aucun traité politique. (…)
Le remboursement sera sous le contrôle, tout d’abord, d’industriels et
d’hommes d’affaires appartenant aux rangs les plus élevés. »
IG Farben a été dissout par décret en 1950 et démantelée en12 entités dont
les principales sont : Bayer, BASF, Agfa, Hoechst et Dynamit Nobel…
Étant donné l’énorme explosion, aussi bien quantitative que qualitative, des
découvertes actuelles, la question qui se pose est de savoir s’il faut vraiment
laisser aux banquiers et aux conglomérats économiques qu’ils ont créés, le
monopole de ces découvertes, alors que ces derniers ont largement fait leurs
preuves en matière de nuisance sociale et civilisationnelle (pour ceux qui en
douteraient, je les invite à visionner certaines conférences du Dr Rath).
De façon fonctionnelle, l’État n’a, sans les banques, aucun moyen financier
propre pour atteindre les objectifs étatiques qu’il se fixe. En abandonnant
dans des mains privées sa fonction régalienne de battre monnaie, l’État s’est
volontairement placé dans une position d’infériorité par rapport aux
détenteurs du « fait économique ».
Or, les banquiers ne recherchent pas l’intérêt commun aux citoyens, ce qui
est le rôle de l’État en tant qu’entité politique, ils recherchent le
développement de leur intérêt privé, qui est de nature catégorielle ; cet
intérêt privé consiste aujourd’hui à asseoir leur domination politique par
l’élaboration d’un gouvernement mondial qu’ils contrôleraient
définitivement.
Entre les mains des banquiers, la monnaie est devenue un bien matériel
qu’ils ont accaparé. En effet, la monnaie aujourd’hui, largement considérée
comme un simple « actif », a perdu sa valeur comptable neutre « d’actif-
passif ». En falsifiant le concept juridique et comptable de monnaie, les
banquiers ont pu corrompre les systèmes politiques, et les hommes qui les
incarnent, de façon à dominer le « fait politique ».
La première condition, de forme, est une condition sine qua non : elle est
que les ressortissants des États prennent conscience de leur entière
dépossession du phénomène politique. Ce qui signifie qu’ils devront
politiquement s’organiser de façon à se donner les moyens concrets de
reprendre le contrôle de leur destin collectif.
La « common law » anglaise est un système juridique dont les règles sont
principalement édictées par les tribunaux au fur et à mesure des décisions
individuelles ; ces décisions ne concernaient, à l’origine, que les seigneurs,
c’est-à-dire la caste dominante. Si l’on parle du droit anglais, il faut aussi
parler du système de « l’Equity » selon lequel le « prince », c’est-à-dire au
début le roi puis le chancelier, se sont accordés le droit de juger en fonction
de préceptes moraux les cas qui n’étaient pas abordés par la « common
law ». Les principes de « l’Equity » ainsi conçus ne méconnaissent pas la
« common law », ils s’y adaptent.
Ce qui est resté constant est que le système juridique anglais est
essentiellement conçu par et pour la caste dominante : les tenanciers du
système économique, essentiellement les banquiers ont, à partir de la période
des Grandes Découvertes, succédé aux seigneurs qui régnaient par les armes.
Alors que le droit anglais est un droit édicté par et pour les tenanciers du
commerce international, le droit continental traditionnel est un droit de
régulation fait pour organiser la « vie de la Cité ». Ce droit continental,
actuellement en voie d’extinction, répondait à des règles strictes conçues
autour de la personne humaine comprise comme une partie d’un tout formé
par la collectivité. Le droit des gens lui-même, qui était (assez
grossièrement) la partie du droit romain qui organisait les peuples vaincus,
était conçu autour des idées centrales de la personne et de l’organisation de
la vie en commun.
De ces deux formes, seule la seconde, qui se traduit par des sanctions
financières en provenance des États-Unis, apparaît dans les radars
médiatiques et juridiques alors que la première forme est, de loin, la plus
dangereuse pour les libertés publiques et pour le concept même de
civilisation.
Conclusion
Octobre 2018
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/la-presence-dune-banque-centrale-est-elle-
compatible-avec-la-souverainete-etatique
DÉCRYPTAGE JURIDICO-ÉCONOMICO-POLITIQUE
À l’opposé, les puissants banquiers de la City avaient soutenu, via leur porte-
voix Keynes, une autre option : celle d’une monnaie mondiale conçue
comme un panier de monnaies. Panier de monnaies que nous allons
retrouver en ce début de XXIe siècle, sous la forme des Droits de Tirage
Spéciaux (DTS).
2.emise en quantité suffisante pour pouvoir être utilisée dans tous les
échanges, soit à l’échelle nationale, soit à l’échelle internationale.
C’est ainsi que, dès le début des années 1970, nous assistons, aux USA au
début du « principe général » de dérégulation financière, qui deviendra de
plus en plus massive avec le temps. La régulation issue du Glass Steagall
Act commence à ne plus être appliquée, afin de :
1.la titrisation, qui a permis de faire circuler dans le monde entier les
« actifs douteux » et,
2.l’internationalisation de la normativité anglo-saxonne (colonisation
du droit continental traditionnel par les préceptes réglementaires anglo-
saxons : trust, propriété économique, etc.).
C’est ainsi que le magazine The Economist avait, dès 1988, prévenu le
public du fait que le Bancor, panier de monnaies, allait, tel le phénix, renaître
de ses cendres autour des années 2018 sous la forme d’un Phoenix.
À terme, et quels que soient les maux actuels issus du dollar compris comme
monnaie mondiale, les DTS, c’est-à-dire la version renommée du Bancor de
Keynes, vont entraîner des maux bien plus grands pour l’humanité, laquelle
se verra littéralement assiégée et mise en esclavage, sans plus aucune
« poche de résistance » politique et institutionnelle possible.
La seconde voie, qui pourrait être entrouverte par des dirigeants courageux,
consisterait à reprendre, en sous-main, l’entier contrôle politique de leur
monnaie4 tout en faisant mine de jouer le jeu des DTS. Il s’agirait de retirer
aux banquiers le contrôle du système monétaire intérieur des pays et
d’engager avec des pays tiers des « conventions fondatrices d’échanges de
monnaie ». Ces conventions poseraient les critères, politiques, d’une juste
appréciation de la valeur respective de chacune des monnaies, au regard de
la qualité et de la viabilité socio-économique du pays en question. Nous
retrouverions, ici, une conception réellement politique de la monnaie.
Septembre 2018
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/comment-et-pourquoi-le-dollar-va-laisser-la-
place-aux-dts-comme-monnaie-mondiale
Notes
1 https://www.loretlargent.info/dossiers/charles-de-gaulle-et-sa-vision-sur-
la-place-de-lor-dans-le-systeme-monetaire-mondial-12 et
https://www.loretlargent.info/dossiers/charles-de-gaulle-et-sa-vision-sur-la-
place-de-lor-dans-le-systeme-monetaire-mondial-22, lire également
http://archives.investir.fr/2007/jdf/20071117ARTHBD00267-la-france-du-
president-de-gaulle-prefere-l-or-au-dollar.php
2 https://www.monde-diplomatique.fr/2010/05/LORDON/19137 ; dans cet
article Frédéric Lordon explique, autour de la note 2, la cause de la
dérégulation financière : « … en effet, les États-Unis se trouvent confrontés
à la question suivante : comment financer des déficits (extérieur et
budgétaire) quand on n’a plus d’épargne nationale (2) ? Tout simplement en
faisant venir l’épargne des pays qui en ont. Soit, à l’époque (comme
d’ailleurs aujourd’hui), le Japon et l’Allemagne, et désormais la Chine. La
déréglementation financière est donc la réponse stratégique qui consiste à
installer les structures de la circulation internationale des capitaux pour
dispenser l’économie américaine d’avoir à boucler le circuit épargne-
investissement sur son espace national. »
3 Lire, à cet égard, Brandon Smith : http://lesakerfrancophone.fr/la-guerre-
commerciale-fournit-une-couverture-parfaite-pour-la-reinitialisation-
financiere-globale et http://lesakerfrancophone.fr/la-chine-se-prepare-a-une-
guerre-commerciale-depuis-plus-dune-decennie
4 Voir Du nouvel esprit des lois et de la monnaie par Valérie Bugault et Jean
Rémy, Ed. Sigest, 2017.
Alors que les économistes, formés pour être les gardiens du temple
financier actuel, sont unanimes pour dire que la monnaie est,
notamment, mais essentiellement, un instrument de stockage de la
valeur, Jean Remy et moi-même avons démontré dans notre ouvrage
intitulé Du nouvel esprit des lois et de la monnaie (publié en juin 2017
aux éditions Sigest) que la monnaie est, de façon bien plus
fondamentale, un service rendu à la collectivité par une puissance
publique légitime. La monnaie n’est en aucun cas une marchandise
dotée d’une valeur intrinsèque, et n’est donc pas non plus,
contrairement à ce que d’aucuns affirment, un instrument de stockage
de la valeur. En décider autrement revient à justifier tout l’édifice
financiariste et dogmatique actuel, c’est-à-dire, in fine, à justifier le
contrôle des monnaies par quelques banquiers anonymes, par le biais du
jeu séculaire des banques centrales et des marchés subséquents de taux
de change et d’intérêt.
Pour comprendre ce qu’est la monnaie, il faut se référer aux temps les plus
anciens qui ont vu sa naissance et ses premiers développements, c’est-à-dire
s’ouvrir aux découvertes de l’archéologie. Il faut également se référer à la
sémantique et à la nature réelle des choses, et non pas rester dans la
scolastique. Les apparences actuelles de la monnaie, en tant qu’instrument
de réserve de valeur (autrement dit une « monnaie-marchandise »), reposent
sur des analyses qui ont été entièrement élaborées et renouvelées depuis
quatre siècles par des individus intéressés à faire croire que la monnaie était
foncièrement un bien, c’est-à-dire une réserve de valeur, de façon à justifier
la conservation du contrôle de cette dernière par des banquiers tout-
puissants.
11 juillet 2017
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/de-la-veritable-nature-de-la-monnaie
LA DÉGRADATION DU DROIT
Heurs et malheurs
du concept de propriété privée
Par ailleurs et de façon plus générale, les conditions permettant une remise à
plat des valeurs sociales ne sont pas réunies, car nous sommes actuellement
dans un monde en transition ; aucune transition n’est favorable à une remise
à zéro de l’intégralité de l’organisation sociale. En d’autres termes, si un
nouveau type d’organisation sociale commence dès à présent à émerger,
celui-ci n’en est encore qu’à ses balbutiements, il n’est pas suffisamment
mature pour pouvoir donner naissance à une nouvelle organisation juridique
de la vie en société, car ses atouts et ses dangers n’ont pas encore clairement
émergé.
Conclusion
Afin de ne pas agir comme des alliés objectifs de l’oligarchie qui asservit les
peuples, prenons collectivement garde à ne pas jeter le bébé avec l’eau du
bain et à ne pas faire disparaître les concepts de propriété privée ou d’État,
sous le seul prétexte que ces principes ne sont plus mis en œuvre. Les
institutions occidentales actuelles sont devenues des coquilles vides en
raison de leur instrumentalisation par la petite caste des
commerçants/banquiers actuellement au pouvoir. Les principes politiques de
séparation des pouvoirs, de commerce, de propriété, d’entreprise, d’État, etc.
n’existent tout simplement plus aujourd’hui.
5 Mai 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/heurs-et-malheurs-du-concept-de-propriete-
privee
Notes
1 Pour un panorama des interventions américaines dans le monde, voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Interventions_militaires_des_%C3%89tats-
Unis_dans_le_monde ; aujourd’hui encore, les interventions dans les affaires
d’États étrangers via des ONG et autres lobbies sont fréquentes :
http://lesakerfrancophone.fr/ingerence-des-groupes-de-pression-americains-
en-thailande-source-dinquietude-pour-toute-lasie ;
http://lesakerfrancophone.fr/latroisieme-guerre-mondiale-a-commence
2 Certains estiment, de façon très convaincante, qu’il s’agit en réalité de
l’organisation d’un coup d’État oligarchique contre la présidente en
exercice : http://www.les-crises.fr/watch-interview-exclusive-de-lancien-
president-du-bresil-lula-da-silva-par-glenn-greenwald
3 Cf.
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_sur_la_r%C3%
A9forme_du_S%C3%A9nat_et_la_r%C3%A9gionalisation;
https://www.youtube.com/watch?v=lA9BwSJJY6Q
4 Cf. http://www.echomagazine.ch/?
option=com_content&view=article&id=68&Itemid=2; http://www.lepoint.fr/
monde/les-États-unis-auraient-apporte-leur-soutien-a-l-oas-en-1962-18-03-
2012-1442450_24.php ; http://www.atlantico.fr/pepites/1962-soutien-États-
unis-oas-fln-312439.html
5 Cf. Révolution des tulipes par exemple : http://www.lemonde.fr/asie-
pacifique/article_interactif/2005/03/22/la-revolution-des-tulipes-de-
2005_630240_3216.html ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_des_Tulipes
6 Lire par exemple : http://www.voltairenet.org/article187537.html
7 Sur la naissance institutionnelle de l’actuelle Union européenne, voir par
exemple : http://www.relay-of-life.org/fr/pdf-files/rol_fr_chap02.pdf?
hc_location=ufi
8 Cf. http://www.dedefensa.org/article/obama-en-solde-pour-ttip-a-tout-prix
9 Cf. supra « Géopolitique du libre-échange », « Géopolitique du concept de
propriété privée : de la propriété privée… » et « Géopolitique du droit de
propriété… » à la fin de la propriété privée
10 Voir supra « Géopolitique de l’optimisation fiscale », « Géopolitique des
paradis fiscaux », Géopolitique de l’entreprise : les caractères actuels de
l’entreprise capitalistique » et plus loin « Géopolitique de l’entreprise : le
renouveau de l’entreprise capitalistique ».
11 Voir à cet égard les chapitres « Géopolitique du système des banques
centrales » et « L’entreprise bancaire, instrument juridique du désordre
politique global » ; pour savoir qui détient actuellement la Réserve fédérale
américaine (Fed), lire par exemple : http://reseauinternational.net/voyage-
circummonetaire-a-la-recherche-du-roi-dollar-et-decouverte-de-la-caverne-
dali-baba/
Nous allons, pour ce faire, opérer d’une part au moyen d’une analyse du
contexte politique dans lequel cette notion intervient (A) et d’autre part en
établissant un bref comparatif de certaines implications juridiques de la
propriété économique par rapport aux effets du droit de propriété classique
(B).
Alors que la notion classique de propriété octroie des droits à des acteurs
juridiques sur la seule considération de la volonté de l’auteur de l’acte, selon
le principe dit de propriété économique, le titulaire des droits principaux sur
un bien mobilier ou immobilier, matériel ou immatériel, est soit celui qui
fournit le capital nécessaire à son acquisition, au premier rang desquels se
trouvent les établissements financiers, soit celui qui traite ou exploite le bien.
La notion de profit prend le pas sur toutes les valeurs politiques et morales
qui ont, jusqu’à preuve du contraire, rendu possible l’émergence de
civilisations. Si la civilisation est la mise en avant de procédures de
polissage, au moyen de l’organisation sociale et politique, des instincts
humains primaires, la domination économique est, à l’opposé, l’ouverture
des procédures juridiques, politiques et sociologiques aux pires instincts de
prédation ; ces derniers n’étant pas considérés au regard d’une quelconque
nécessité vitale, mais au contraire dans un objectif de domination absolue.
L’accaparement des biens par les banquiers et grands capitalistes, qui est
aujourd’hui un fait économique incontestable, ne doit en aucun cas être
validé par le droit, sous peine de retour à la féodalité. Autrement dit : entre le
fait économique, qui relève d’un rapport de forces d’ores et déjà perdu par
les peuples, et la matérialité juridique du phénomène, doit s’interposer la
volonté des particuliers et la mise en œuvre du bien commun. À défaut de
relever ce défi, les citoyens valideraient eux-mêmes le grand retour de
l’esclavagisme légal, qui ne tardera pas à se manifester par l’avènement
politique d’un régime fondé sur l’accaparement par une ou plusieurs castes.
C’est précisément contre cette dérive que voulait lutter le général De Gaulle,
en instituant le principe de l’entreprise participative, qui avait pour objectif
de rendre à la société de type capitalistique le rôle d’organisation sociale que
les théories économiques, qui empiétaient déjà sérieusement sur le droit,
menaçaient sérieusement de lui retirer définitivement. L’historien Henri
Guillemin a avancé que De Gaulle a été renversé par les banques en raison
justement de son projet d’entreprise participative7. Depuis lors, la
conception économique de la notion d’entreprise n’a fait que croître et
embellir dans les pays continentaux, dits de droit écrit.
Un pas plus loin, la propriété est également, lorsqu’elle peut être mise en
œuvre, le moyen d’assurer la sécurité des particuliers ; en ce sens, la
propriété a été le principal moyen de la liberté des peuples. Car il ne saurait
y avoir de liberté sans sécurité : la sécurité individuelle est la condition
nécessaire et indispensable (sine qua non), bien que pas toujours suffisante,
de la liberté.
En l’état actuel du droit positif, la banque qui veut se faire payer sa créance
contre l’emprunteur devra engager une action en justice pour faire
reconnaître son droit contre l’emprunteur créancier ; il est vrai que la banque
pourra également se faire payer en actionnant les cautions ou en mettant en
œuvre son hypothèque si l’emprunt était garanti par une hypothèque.
Cette évolution du droit français est portée par des personnalités actives et
influentes, qui ont acquis des positions sociales dominantes leur permettant
de faire passer l’idée que cette évolution s’impose, qu’elle est, somme toute,
naturelle et que l’histoire de la propriété économique appartient à l’avenir.
On ne peut que faire le triste constat que le fait économique est, en France,
en passe de prendre définitivement le pas sur le fait politique, opérant ainsi
un reniement de toute la philosophie de notre construction juridique
démocratique. Personne ne dira que cette prétendue évolution juridique
cache en réalité une révolution juridique.
La seconde raison est que, si la France tentait de résister (ce qui est fort peu
probable pour les raisons exposées ci-dessus), l’Union européenne pourrait
être là, au moment opportun, pour rappeler à l’ordre ultralibéral et
financiariste tout État qui traînerait les pieds à intégrer le principe de
propriété économique. Dans le contexte du monopole ‒ et du mépris ouvert
du principe de séparation des pouvoirs – de la Commission européenne en
matière d’initiative législative20, aucun obstacle théorique n’empêcherait
cette institution d’imposer un jour, soit par directive21, soit par règlement
directement applicable dans les États membres, une conception renouvelée
de la propriété entièrement tournée vers le concept de propriété économique.
Ceci pourrait très bien voir le jour sous couvert de la compétence exclusive
de l’UE concernant l’établissement des règles de concurrence nécessaires au
fonctionnement du marché intérieur22.
Pour étayer le fait que le droit interne est de plus en plus souvent issu du
droit européen, citons l’avènement en droit français, par le biais d’un
règlement communautaire, des normes IFRS23, qui réalisent une
harmonisation mondiale des règles comptables applicables aux sociétés.
Rappelons que les normes IFRS sont édictées par un organisme privé24 pour
mieux répondre aux besoins mondiaux du grand capital libre et décomplexé.
Dans les pays occidentaux, la lutte reste entièrement à mener, et elle sera
rude tant l’imaginaire collectif a perdu, contrevenu par des centaines
d’années d’instrumentalisation oligarchique, le sens des réalités objectives.
L’avenir libre dépendra de la seule prise de conscience collective objective –
c’est-à-dire dépourvu de postulat idéologique – des peuples.
21 février 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-77-
geopolitique-du-concept-de-propriete-privee-22
Notes
1 Cf. article 7/1 intitulé De la propriété privée…
2 Cf.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_%C3%A9conomique_des_dro
its_de_propri%C3%A9t%C3%A9
3 Cf. http://rue89.nouvelobs.com/2013/08/23/tresor-americain-accuse-
davoir-vendu-monde-banquiers-245152
4 Cf. https://www.youtube.com/watch?
v=Fn_dcljvPuY&feature=youtube_gdata_player, écouter en particulier
autour de 6 min 50 s
5 Cf. les deux parties du chapitre intitulé « Géopolitique de l’entreprise
capitalistique », supra, et http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-
systeme-economique-global-67-geopolitique-entreprise-capitalistique-12 et
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-67-
geopolitique-entreprise-capitalistique-22
6 Sur ce sujet, lire par exemple La naissance du PDG actionnaire, Olivier
Berruyer, Stop ! Tirons les leçons de la crise, Yves Michel, collection
économie, p.26 et s.
7 Sur ce sujet, lire également : http://reseauinternational.net/le-mai-1968-
dont-les-medias-nont-pas-voulu-parler/
8 La technique du LBO permet à une entreprise d’acheter une autre
entreprise, sa cible, en faisant financer ledit rachat par la cible victime,
laquelle est in fine obligée de rembourser les échéances de l’emprunt
contracté par la prédatrice ; voir
https://fr.wikipedia.org/wiki/Achat_%C3%A0_effet_de_levier ;
http://lentreprise.lexpress.fr/gestion-fiscalite/budget-
financement/description-du-montage_1532299.html
9 Concernant la concentration des capitaux par les multinationales, voir
l’étude suisse suivante :
http://arxiv.org/PS_cache/arxiv/pdf/1107/1107.5728v1.pdf ; pour une
présentation en français de cette étude :
http://www.pauljorion.com/blog/2011/09/08/le-reseau-de-controle-global-
par-les-grandes-entreprises-par-stefania-vitali-james-b-glattfelder-et-stefano-
battiston/
10 Cf.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_%C3%A9conomique_des_dro
its_de_propri%C3%A9t%C3%A9
11 Cf. « L’ntreprise bancaire, instrument juridique du désordre politique
global », supra.
12 Pour une illustration, voir par exemple l’intégration, partielle, en droit
français du trust anglo-saxon par le biais de l’avènement de la fiducie :
http://www.upr.fr/actualite/france/larbre-marini-qui-cache-la-foret-du-lobby-
de-la-financiarisation-de-leconomie
13 Cf. http://www.liberation.fr/france/2016/01/29/secret-des-affaires-la-
fuite-en-avant_1429925 ;
http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20150213.OBS2460/loi-macron-
le-secret-des-affaires-enterre-a-l-assemblee.html
14 Le parlement européen a adopté, le 14 avril 2016, la directive dite
« secret des affaires » :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/04/14/le-parlement-europeen-
adopte-la-directive-sur-le-secret-des-affaires_4902340_3234.html ;
http://www.kon-bini.com/fr/tendances-2/secret-des-affaires-vote-directive-
europeenne/
15 Lire à cet égard Le choix de la défaite par Annie Lacroix-Riz, 2e édition,
Armand Colin, 2017.
16 Voir par exemple la thèse d’Elodie Pommier, soutenue à Clermont-
Ferrand 1, sous la direction de Jean-François Riffard :
http://www.theses.fr/s83065
17 Voir par exemple Propriété économique, dépendance et responsabilité par
Catherine Del Cont, L’Harmattan : https://books.google.fr/books?
id=XZ1j8Q5nY-
UC&pg=PA24&lpg=PA24&dq=propri%C3%A9t%C3%A9+%C3%A-
9conomique&source=bl&ots=QqVjlAQkLe&sig=rgRnS7il0xX0ffPZfOsJXl
-N1c2g&hl=fr&sa=X&ei=-jt6Uo6ND-
Sh0QWi64HAAw#v=onepage&q=pro-
pri%C3%A9t%C3%A9%20%C3%A9conomique&f=false
18 Voir par exemple :
http://www.crdp.umontreal.ca/_ancien_site/fr/publications/ouvrages/Bergel.
pdf
19 Cf. http://engagements-socialistes.fr/2009/12/une-approche-economique-
de-la-propriete/
20 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Monopole_de_l%27initiative
21 Les amendes pour non transposition dans le délai requis des directives se
chargent de sanctionner tout État résistant ; comme le font, dans un autre
contexte, les amendes infligées aux États jugés excessivement
protectionnistes dans le cadre des Aides d’État.
22 Sur le partage des compétences, voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_europ%C3%A9enne#Comp.C3.A9tence
s_propres_et_partag.C3.A9es
23 Concernant l’origine des normes IFRS, lire par exemple
http://www.argusdelassurance.com/institutions/origines-principes-et-enjeux-
des-normes-ias-ifrs.30656 ; voir également la première partie de notre article
intitulé « Géopolitique de l’entreprise capitalistique », supra.
24 Les normes litigieuses proviennent en effet de l’International Accounting
Standarts Commitee Foundation qui, comme son nom le laisse supposer, est
une fondation de droit britannique regroupant des organismes professionnels
de différents pays (notamment les grands cabinets anglo-saxons) et
structurée en différents conseils, dont un comité exécutif (IASB) chargé
d’élaborer un référentiel commun nécessaire à la libre circulation des biens
et des capitaux ; cf. Précis de fiscalité des entreprises 2011/2012,
35e édition, par Maurice Cozian et Florence Deboissy, Lexisnexis, n° 102
p.48
25 Pour une application des normes IFRS aux comptes annuels, voir :
https://www.netpme.fr/info-conseil-1/gestion-entreprise/comptabilite/fiche-
conseil/40811-ifrs-nouvelles-regles-comptables-financieres
26 En ce sens, voir par exemple Paul Craig Roberts,
http://www.paulcraigroberts.org/2013/10/28/pcr-column-wake-destroyed/
Quelques précisions sur les projets
de réforme du Code civil français
Lorsque les rédacteurs du Code civil de 1804 distinguaient les biens des
obligations, ils analysaient une situation et agissaient dans le sens de la
taxinomie, conformément à la méthodologie répandue au XVIIIe siècle. La
logique suivie est claire et le résultat compréhensible, c’est-à-dire que la
raison logique de chacun est capable de l’appréhender sans recours à aucun
artifice.
Ainsi, l’actuel article 516, dont la rédaction est celle de 1804, indique-t-il
que « tous les biens sont meubles ou immeubles ».
Dans le même ordre d’idée, le Code de 1804 distingue entre les biens et les
obligations, cette dernière catégorie se justifie en ce qu’elle permet
d’acquérir la propriété de biens. Ainsi, les obligations sont localisées dans le
livre III du Code civil intitulé Des différentes manières dont on acquiert la
propriété, dont un titre III est intitulé Des contrats ou des obligations
conventionnelles en général.
Il en va tout autrement dans le projet de réforme du Code civil tel que
présenté par l’Association Henri Capitant.
Ainsi, ce projet est présenté, comme il est devenu habituel, comme une
nécessaire modernisation du droit français ; laquelle modernisation doit être
rapidement mise en œuvre en catimini par le gouvernement par voie
d’ordonnance, afin de ne pas risquer d’éventuels - bien que peu probables -
houleux débats parlementaires.
Ainsi, il se trouve que le droit des biens et celui des obligations se verraient,
l’air de rien, très profondément modifiés à la fois d’un point de vue
méthodologique et d’un point de vue symbolique.
Ainsi, le nouvel article 520 du Code disposerait que « sont des biens, au sens
de l’article précédent, les choses corporelles ou incorporelles faisant l’objet
d’une appropriation, AINSI que les droits réels ou personnels tels que définis
aux articles 522 et 523 ».
D’un point de vue formel, plusieurs remarques s’imposent. Cet article ne se
suffit pas à lui-même, il n’est pas compréhensible à sa seule lecture. En effet,
pour comprendre le nouvel article 520, pas moins de trois renvois à d’autres
articles sont indispensables. À elle seule, cette remarque permet de
comprendre que les choses énoncées ne sont pas si claires et qu’elles se
cachent derrière une complexité qui n’augure rien de bon. La complexité est
la mère du complot en ce qu’elle permet d’agir discrètement, mais
ouvertement, mettant en œuvre de manière éclatante le premier des
stratagèmes chinois de l’art de la guerre : « le grand jour est une cachette
plus sûre que la pénombre ». Cette méthode du renvoi systématique à
d’autres textes est devenue un leitmotiv de toutes les réformes législatives
actuelles.
Par ailleurs, cet article laisse penser, par son « ainsi que » qu’il existe des
biens qui ne sont ni des biens corporels ni des biens incorporels faisant
l’objet d’une appropriation. À côté des classiques biens corporels et
incorporels, susceptibles d’appropriation, il existerait donc une catégorie
nouvelle de choses susceptibles d’être appropriées… Cette catégorie
nouvelle est en réalité la catégorie ancienne, c’est-à-dire connue des
rédacteurs de 1804 comme étant celle des obligations. Ainsi, les obligations
deviennent, avec ce projet de réforme, susceptibles d’appropriation.
Il faut se souvenir que les sommes déposées par toute personne sur un
compte en banque sont fongibles, en raison du fait que la monnaie est le seul
« bien » ayant pour caractère juridique une fongibilité absolue. Il découle de
cette caractéristique juridique de la monnaie que les particuliers ne sont pas à
proprement parler propriétaires - au sens où ils disposeraient sur elle d’un
droit réel - des sommes qu’ils ont sur un compte en banque, mais qu’ils sont
détenteurs, sur la banque, d’une créance : la banque ayant pris l’engagement
tacite au moment de l’ouverture du compte, de rendre au titulaire la même
somme que celle qui y est déposée. Ainsi, et cela change tout, les détenteurs
de comptes bancaires ne sont pas propriétaires de l’argent qu’ils déposent en
banque, mais créanciers de ladite banque. Vous comprenez pourquoi le
fameux bail-in qui prévoit la capture d’une partie de l’argent des déposants a
pu être juridiquement prévu en cas de faillite bancaire.
Ainsi, grâce à la réforme du Code civil qui transforme les créances (droits
personnels) en biens susceptibles d’appropriation, la réforme du droit de
propriété économique passera beaucoup mieux : il suffira de dire que la
propriété économique ne fait qu’entériner une réalité juridique préexistante
puisque les apporteurs de capitaux sont d’ores et déjà propriétaires des
créances qu’ils ont sur les tiers.
Ainsi, la réforme prévue du Code civil est tout sauf une réforme
démocratique du droit, elle est le premier pas vers la disparition du principe
même de propriété privée et la préparation de l’accaparement érigé en règle
de droit. Les seuls intérêts que protègent le projet de réforme sont les intérêts
du grand capital. Avec des amis de la culture juridique française tels que les
membres de l’association Henri Capitant à l’origine dudit projet, nous
n’avons plus besoin d’ennemis de la culture juridique française…
Il faut insister sur le fait que toutes ces réformes s’appuient de façon
constante sur la nécessité de modernisation du droit français dans la
« perspective probable », et surtout ardemment souhaitée, d’une unification
du droit au sein de l’Union européenne. Il suffit seulement de rappeler que le
droit dominant de l’Union européenne n’a rien à voir avec le droit
continental classique, dont le Code civil de 1804 est le plus parfait
représentant, et tout à voir avec le droit anglo-saxon - dominé par le
commerce et bras armé des intérêts du grand capital - pour comprendre dans
quel sens iront les réformes envisagées.
8 août 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/quelques-precisions-sur-les-projets-de-reformes-
du-code-civil-francais
Les banques pourront ponctionner
directement vos comptes bancaires !
Finalement, pour les pouvoirs publics, « tout est pour le mieux dans le
meilleur des mondes » ; la philosophie du docteur Pangloss résonne dans
l’éternité du XXIe siècle.
2 décembre 2015
Source :
http://www.bvoltaire.fr/janvier-2016-banques-pourront-ponctionner-
directement-vos-comptes-bancaires/
La France est-elle réellement
un « État socialiste » ?
Cela permet aussi de montrer que sur des sujets aussi complexes, on
peut avoir des analyses différentes. En 5000 mots, Valérie Bugault prend
le temps d’aller au fond des choses alors qu’en quelques minutes, au
pied levé comme le fait Xavier Moreau, et en articulant en plus le sujet
avec la situation en Russie, on reste dans le commentaire de surface.
Il faut noter que le système consistant à rendre les lois et leurs applications
indépendantes des entités politiques étatiques n’est pas propre à la
construction européenne. On le retrouve au sein de l’Organisation mondiale
du commerce. Une fois ratifiés par les États (le plus souvent dans la plus
grande opacité vis-à-vis des populations), les traités commerciaux
multilatéraux qui sont négociés par des « autorités compétentes » (lesquelles
ne sont jamais des personnalités désignées par mandat populaire ad hoc,
insistons là-dessus), s’imposent à toutes les entreprises des États, parties
prenantes de l’accord. Par voie de conséquence, ces Traités se trouvent
régenter la vie économique des populations situées sur le territoire des États
parties du dit Traité. Ce mécanisme de traités multilatéraux s’accompagne de
façon systématique d’un mécanisme dit « de règlement des différends » qui
se traduit concrètement par une justice arbitrale, payée par les parties au
litige, et qui n’a rien à voir avec une quelconque justice étatique.
La structure de la construction européenne se trouve suivre exactement la
même voie que celle initiée postérieurement, au niveau mondial, par l’OMC.
Pour toutes les raisons analysées plus haut, et pour beaucoup d’autres allant
dans le même sens, la France ne peut plus, fonctionnellement et
organiquement, être qualifiée d’« État » en tant qu’entité politique à part
entière : les fonctions, dites régaliennes, ont désormais déserté le
rattachement étatique français. Une observation attentive des faits et des
institutions révèle, de façon tout à fait objective, que la France n’est plus un
État.
Insistons sur le fait que nous ne prenons pas, à l’occasion de cet article, parti
sur la question de la légitimité de la disparition de la France en tant qu’entité
politique ; cette question, essentielle, relève d’un autre débat, un débat de
nature politique qui excède largement le cadre d’un modeste article
d’information. Le présent article a pour seul objet de faire une analyse
fonctionnelle, organique et technique, de l’« État » français.
Par membres les plus faibles, il faut entendre d’une part les personnes qui
sont devenues économiquement faibles suite à un choc, que ce dernier soit
de nature personnelle (accident, maladie, choc psychologique ou affectif) ou
de nature collective, lié par exemple à une politique étatique de
délocalisation ou d’orientation ou de réorientation globale des activités de
l’État dans une direction différente de celle pour laquelle ses ressortissants
étaient préparés par formation ou formatage. Par « membres les plus
faibles », il faut aussi entendre ceux qui, par naissance, sont dépourvus des
capacités motrices ou cérébrales leur permettant de s’insérer de façon
harmonieuse ou facile dans la vie collective.
Or, seuls les contribuables très moyennement fortunés ont leurs avoirs placés
en immobiliers bâtis, les autres ayant les moyens de diversifier leurs
patrimoines de façon à échapper à l’assiette de cette imposition. Ces biens
immobiliers font par ailleurs l’objet de double taxation, car ils ont été acquis
avec des revenus déjà taxés au titre de l’impôt sur le revenu. Ces biens, y
compris les malheureux abris de jardin10, font en outre l’objet de multiples
impositions locales.
Il faut encore ajouter que les seuils d’imposition sur la fortune immobilière
ne doivent pas faire illusion, car le spectaculaire et récent enrichissement des
classes financières a engendré une très conséquente inflation des prix de
l’immobilier dans la plupart des grandes villes, générant au passage une
surexposition des modestes propriétaires à l’impôt immobilier français. Il est
au surplus fortement question aujourd’hui de taxer la détention de biens
immobiliers au titre de l’économie d’impôts que feraient leurs propriétaires
par rapport à des non-propriétaires qui doivent louer leur local d’habitation.
Il faut aussi se rappeler que l’impôt immobilier, devenu « enfer fiscal » pour
les Français est en revanche un « paradis fiscal » pour certains ressortissants
étrangers, comme les Qataris, qui bénéficient par la grâce de l’ancien
président Sarkozy d’une exonération totale11. Ainsi, même en matière de
taxation immobilière, la préférence nationale n’est pas, en France, à l’ordre
du jour. Il faut au contraire constater que la France pratique la préférence
étrangère, y compris en matière de taxation des biens immobiliers.
En bref, la surimposition de la propriété foncière bâtie n’est en aucune façon
un signe évident de protection des plus faibles. Au contraire, ce type
d’impôt, sur des biens non liquides, irait plutôt dans le sens de la
paupérisation des classes moyennes pendant que les États et surtout les
entités supranationales telles que l’OCDE et l’OMC organisent l’impunité
des très riches par le biais de la liberté mondiale de circulation des capitaux.
2.a.6 En conclusion, le seul constat que l’on puisse faire est que les
ressortissants français (personne physique ou personne morale de petite
ou moyenne taille) font, d’une façon générale, l’objet d’un matraquage
fiscal. D’une façon générale, le nombre délirant d’impôts et de taxes en
tout genre, qui s’appliquent, à un titre ou à un autre, aux Français12
n’est pas un gage de cohésion sociale mais au contraire le signe d’une
volonté de paupérisation de la classe moyenne qui engendrera, à son
tour, des carences dans la cohésion sociale, y compris la cohésion
intergénérationnelle. Dit autrement : le matraquage fiscal systématique
des Français – à l’occasion allié au principe de « préférence étrangère »
– non seulement ne bénéficie en aucun cas aux plus fragiles mais a
surtout pour effet une nette paupérisation des classes moyennes. Nous
assistons d’ailleurs très concrètement ces dernières décennies à une
importante recrudescence de « Sans Domicile Fixe » et des personnes
en difficulté alimentaire, toutes pourvues de la nationalité française.
Dans le même temps, les personnes âgées sont de moins en moins bien
prises en charge par la collectivité. Il ne faut donc pas s’étonner du fait
que nous assistions actuellement à une baisse de la natalité française.13.
Dans le même ordre d’idées, le numerus clausus imposé aux médecins rend
quasiment impossible l’accès des études de médecines aux étudiants français
(le niveau de sélectivité du concours dépassant celui des grandes écoles
d’ingénieurs), y compris parmi les bons élèves se sentant une véritable
vocation à soigner les autres. Or le numérus clausus médical cohabite
allègrement et depuis déjà un certain temps avec une augmentation
exponentielle des besoins en matière d’offre globale de soins. L’une des
conséquences de cette intéressante politique de « gestion des ressources
humaines françaises » par l’État français, est que le territoire devient de plus
en plus souvent un désert médical, contraignant les cliniques et hôpitaux à
embaucher du personnel formé à l’étranger, ce qui permet au passage de
diminuer les salaires et conditions d’embauche, sans pour autant faire
disparaître la réelle pénurie d’offres de soins. Notons au passage que ces
embauches de personnels hospitaliers étrangers ne permettent pas toujours
une vérification réellement sérieuse des compétences alléguées par les
postulants.
Ainsi donc, pendant que l’État français s’ingénie à fabriquer des générations
de désespérés – qui finiront tôt ou tard par se réfugier dans la drogue ou dans
l’alcool, participant ainsi à l’accroissement du PIB (!) – en rendant
impossible la réalisation des études de leurs choix aux étudiants, ce même
État impose au reste de la population française (toutes catégories d’âge
confondues, étant entendu que certaines typologies de nécessiteux ou de
malades souffrent plus que d’autres : les personnes âgées, les drogués devant
être sevrés…) des restrictions aussi constantes qu’importantes en matière
d’offre de soins. Les restrictions budgétaires constantes pratiquées dans les
hôpitaux ont par ailleurs pour effet soit la fermeture de services hospitaliers
soit d’imposer à ces services des conditions de fonctionnement
incompatibles avec une qualité de soins minimale.
D’un côté, les petites et moyennes entreprises françaises (dont le siège social
est implanté sur le territoire français) font l’objet :
3 – En conclusion
2 février 2018
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/la-france-est-elle-reellement-un-etat-socialiste
Notes
1 C’est-à-dire, concrètement pour éviter que certains services étatiques ne
rechignent à mettre en œuvre les Traités européens de nature commerciale :
à cet égard, voir Du nouvel esprit des lois et de la monnaie, cit.
2 Le rattachement des entreprises à un pays de l’Union est parfois purement
formel, par le biais de l’implantation de filiales dont le siège social est
localisé dans un état membre de l’Union, pendant que les propriétaires
contrôlant ladite entreprise ne sont aucunement liés à un quelconque pays
européen
3 Voir par exemple :
http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2015/07/09/la-france-condamnee-
pour-des-aides-illegales-a-la-sncm_4676893_1656994.html ; ou encore
http://www.clubic.com/pro/entreprises/orange-france-telecom/actualite-
463942-aides-etat-justice-condamnation-orange.html qui a contraint la
France à modifier sa législation nationale
4 Pour de plus amples détails, les lecteurs curieux sont renvoyés à la lecture
de notre ouvrage Du nouvel esprit des lois et de la monnaie, cit.
5 Cf. https://lecolonel.net/la-cia-appelee-au-secours-par-lantiterrorisme-
francais ; ou encore
https://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20131102trib0007
93649/espionnage-l-etroite-collaboration-des-services-francais-et-
anglais.html
6 Cf. https://www.touteleurope.eu/actualite/comment-l-union-europeenne-
lutte-t-elle-contre-le-terrorisme.html
7 Voir par exemple :
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/10/21/comment-la-nsa-
espionne-la-france_3499758_651865.html ;
http://www.bfmtv.com/international/espionnage-france-nsa-faut-il-
comprendre-revelations-monde-628374.html
8 Cf. https://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article322
9 Cf. https://www.legifiscal.fr/actualites-fiscales/1620-la-reforme-de-lisf-et-
limpot-sur-la-fortune-immobiliere.html
10 Cf. http://droit-finances.commentcamarche.net/faq/5659-abris-de-jardin-
et-taxe-d-amenagement
11 Voir la convention fiscale bilatérale franco-qatarie signée en 2009 à
l’initiative du Président Sarkozy : http://bofip.impots.gouv.fr/bofip/1727-
PGP?datePubl=16%2F11%2F2012
12 Cf.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_imp%C3%B4ts_et_taxes_fran%C3%
A7ais ; ou encore, pour les taxes et impôts applicables aux entreprises :
https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/ces-taxes-ubuesques-qui-
pesent-sur-les-entreprises_1341648.html
13 Cf. http://www.lemonde.fr/famille-vie-
privee/article/2017/01/17/demographie-la-baisse-de-la-natalite-se-poursuit-
en-france_5064027_1654468.html
14 Cf. http://www.businessinsider.fr/insee-trafic-de-drogues-pib-comment-
mesurer
15 Pour l’exemple de Science Po :
https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/migrants-sciences-po-
ouvre-ses-portes-aux-refugies-desireux-de-poursuivre-leurs-
etudes_1353813.html ; pour l’exonération des frais d’inscription
universitaire pour les migrants : http://www.leparisien.fr/nanterre-92000/l-
universite-de-nanterre-se-prepare-a-accueillir-des-etudiants-migrants-16-09-
2015-5098077.php ; ou encore https://www.polemia.com/luniversite-de-
nantes-instaure-la-preference-etrangere
16 Voir l’exemple du scandale du RSI, organisme dit social organisé et géré
par « l’État » et qui fréquente abondamment les paradis fiscaux :
http://www.sauvonsnosentreprises.fr/index.php?id=519 ; http://www.l-union-
fait-la-force.info/modules/newbb/viewtopic.php?post_id=17772
17 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/les-donnees-dematerialisees
Replaçons la fusion des TI et des TGI dans son contexte : depuis juillet
2017, le juge de proximité, qui jugeait les litiges d’un montant inférieur ou
égal à 4 000 euros, a disparu1 ; ces litiges relèvent désormais tous de la
compétence des TI.
Les TI sont donc devenus, de facto depuis juillet 2017, les héritiers de la
justice de proximité, traditionnelle en France. Ces Tribunaux (TI) sont
dédiés aux litiges dont les montants peuvent aller jusqu’à 10 000 euros, ce
qui n’est pas rien.
Les Tribunaux de Grande Instance, dits TGI, sont la forme la plus basique de
la justice dite du premier degré. Ces tribunaux de droit commun sont, de
notoriété publique et de longue date, extrêmement engorgés2, ce qui a pour
conséquence d’allonger drastiquement le délai de rendu des jugements.
La hiérarchie des normes ont été particulièrement mise à mal, pour ne pas
dire ouvertement bafouée, par l’adhésion de la France à l’ordre
commercialiste issu des institutions européennes, lesquelles privilégient les
concepts commerciaux du droit anglo-saxon au détriment des concepts civils
traditionnels du droit continental.
Enfin, ce n’est pas seulement la hiérarchie des normes qui a, ces dernières
décennies, sous l’égide de l’État français, été consciencieusement bafouée
mais également, et prioritairement, la vocation fondamentale du « droit » :
de civil, le droit commun devient « commercial ». Au point de rendre « le
secret des affaires » priorité nationale ; ce secret devient aussi par la force du
mouvement globaliste une priorité européenne et internationale. La France a,
sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres de la même veine, devancé les
injonctions de l’Union Européenne pour intégrer en « droit positif » cette
« priorité commerciale nationale ».
La fusion des TI et des TGI s’inscrit donc dans le cadre de cette pente fatale
consistant, pour les dirigeants français – tout et tous acquis à la « cause »
commerçante mondialiste-globalisante – à faire disparaître le concept
politique de « justice » et donc, en réalité, à faire disparaître la légitimité
politique de l’État ; laquelle disparition justifiera, aux yeux d’un public
médusé, la prochaine étape : la disparition de l’État lui-même. Car il ne
saurait exister d’État sans service public de « justice ».
•un contrôle de plus en plus apparent sur les juges (et enquêteurs) et une
délégitimation de ces derniers par mise en place ou en lumière de
personnes corrompues.
Toutes ces procédures et tous ces organismes ont pour seule vocation de
permettre, de façon structurelle et institutionnelle, la primauté des
investissements des multinationales sur le « bien commun », c’est-à-dire sur
l’intérêt, y compris vital, des ressortissants (personnes physiques) des États.
C’est ainsi que les investissements des multinationales dans le domaine
agroalimentaire ou pharmaco-chimique doivent, fonctionnellement,
prévaloir sur la santé et l’équilibre vital des populations. Nous assistons ici à
une forme nouvelle, de nature institutionnelle et fonctionnelle, d’eugénisme
à l’échelle de la planète. Les multinationales agrochimiques contrôlent ainsi,
de facto, la population mondiale. On ne peut que remarquer la similitude
avec le système des banques centrales – lui aussi organisé à l’échelle
mondiale, qui permet aux tenanciers des multinationales de l’argent
(dépossédant au passage les États de ce pouvoir) de contrôler l’affectation
des richesses sur tous les territoires du globe.
La France est ainsi devenue – à son corps social défendant – la tête de pont
du projet globaliste à visée mondiale. Tous les pays du monde doivent le
comprendre afin de se protéger eux-mêmes de ces funestes, autant que
radicales, évolutions d’ordre civilisationnel. Évolutions qui passent par le
contrôle des masses monétaires et la disparition du concept de « justice »,
avant de justifier la disparition effective de « l’État » lui-même.
Novembre 2018
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/de-la-justice-etatique-a-la-justice-des-
multinationales-pour-tous
Notes
1 Cf. https://www.litige.fr/articles/suppression-juge-de-proximite-tribunal-
saisie-procedure-recours-sans-avocat ;
https://www.litige.fr/articles/suppression-juge-de-proximite-tribunal-saisie-
procedure-recours-sans-avocat
2 Pour quelques manifestations de ce problème, voir par exemple :
https://blogavocat.fr/space/albert.caston/content/les-delais-de-jugement-des-
cours-et-tribunaux_84D05889-044B-462E-8902-5BFF0F9ACA56 ;
https://blogavocat.fr/space/bogucki/content/retards-et-delais-de-nos-
tribunaux_743abe68-4e6b-4891-9ca6-ef-8cb956181c
3 Cf. https://blogavocat.fr/space/bogucki/content/retards-et-delais-de-nos-
tribunaux_743abe68-4e6b-4891-9ca6-ef8cb956181c ; lire également :
http://leparticulier.lefigaro.fr/jcms/p1_1717617/justice-pour-en-finir-avec-
lengorgement-des-tribunaux
4 Les récentes évolutions, depuis Maastricht, n’ont strictement rien changé à
cela : les principales préoccupations des traités européens sont d’asseoir
définitivement la liberté mondiale de circulation des capitaux ainsi que le
nomadisme humain avec la liberté d’établissement des entreprises et la libre
circulation des travailleurs
5 Cf.
https://icsid.worldbank.org/fr/Pages/about/ICSID%20And%20The%20Worl
d%20Bank%20Group.aspx ; http://www.cadtm.org/L-arbitrage-
international-une
Il n’est pas acceptable que des États souverains ne puissent pas qualifier les
entreprises, fussent-elles multinationales, selon leurs propres prescriptions
juridiques lorsque celles-ci agissent sur le territoire que ces États ont la
charge de gérer et d’organiser. Pas plus qu’il n’est acceptable que le principe
de la « propriété » soit dévoyé de façon générale au point de signifier la
disparition de la propriété et l’avènement juridique de l’accaparement. Il y a
là évidemment une atteinte flagrante à la souveraineté des États en tant
qu’entités politiques.
19 janvier 2018
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/les-donnees-dematerialisees
Notes
1 cf. Jean-Loup Izambert Pourquoi la crise, éditions Amalthée, 2009, page
149.
2 Voir, pour un exemple russe : http://soborjane.ru/2017/12/21/20-dekabrja-
prinjat-antikonstitucionnyj-zakonoproekt-no-157752-7-o-biometricheskoj-
identifikacii
3 Voir les programmes échelon : https://fr.wikipedia.org/wiki/Echelon ; ou
Prism http://www.clubic.com/pro/it-business/securite-et-donnees/actualite-
568700-prism-revelations-guardian-keith-alexander.html ;
https://www.silicon.fr/collecte-de-donnees-renseignement-francais-nsa-
91106.html?inf_by=5a6205be681db82e488b45c7
Les colonnes infernales de la défaite
civilisationnelle
Après 1789, la France est passée d’une monarchie, qui avait pour contre-
pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de
tout contre-pouvoir, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La
démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu’existe
une représentation populaire (pouvoir législatif). Mais cette représentation
est, dans les faits, c’est-à-dire concrètement, catégorielle et non pas
populaire parce que contrôlée par des partis politiques sous influence des
puissances d’argent.
Le contexte occidental
Ainsi, après 1789, la France est passée d’une monarchie, qui avait pour
contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière
dénuée de tout contre-pouvoir, le tout sous le vocable trompeur de
démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le
prétexte qu’existe une représentation populaire (pouvoir législatif). Mais
cette représentation est, dans les faits, c’est-à-dire concrètement, catégorielle
et non pas populaire parce que contrôlée par des partis politiques sous
influence des puissances d’argent. L’appareil d’État (pouvoir exécutif) est
par ailleurs lui-même géré par des hommes politiques issus du vivier
contrôlé par ces mêmes puissances d’argent.
Il résulte de la présente analyse qu’en Occident, c’est la structure même du
pouvoir qui correspond au concept de sixième colonne identifié par
Alexandre Douguine.
La France n’était France que parce qu’elle n’avait pas donné la prééminence
aux puissances d’argent. Autrement dit, la France n’était indépendante et
autonome qu’à l’époque, qui correspond à l’ordre monarchique de l’Ancien
Régime, où la spiritualité chrétienne était une valeur supérieure à la
détention matérielle : la France n’avait d’existence institutionnelle réelle que
parce qu’elle organisait, de façon structurelle, la supériorité de « l’être » sur
« l’avoir », le statut social et les réalisations des individus passant avant leurs
avoirs matériels ‒ aujourd’hui simples numéros (dématérialisés) indiqués
sur des comptes en banque dont les titulaires ne sont pas propriétaires.
Plus généralement, il est une leçon de l’histoire que ces puissances d’argent
victorieuses connaissent et redoutent : « Chassez le naturel et il reviendra au
galop ».
L’ordre naturel est tout entier, ab initio, le pire ennemi des puissances
d’argent dominantes. Elles veulent bannir, interdire ou rendre impossible
toute procréation naturelle, alimentation naturelle, soins naturels, cultures et
élevages naturels, regroupement naturel d’individus, « droit naturel » et
finalement toute humanité, tant il est vrai que l’humanité est une part du
processus naturel qu’elles honnissent.
Octobre 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/les-colonnes-infernales-de-la-defaite-
civilisationnelle
Le premier moyen mis en place par les détenteurs du fait économique dans
leur quête du pouvoir est le principe dit « de séparation des pouvoirs »,
théorisé par Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu. Ce principe
a eu le succès spatio-temporel que vous savez. Universellement reconnu
comme le seul moyen institutionnel de limiter le pouvoir, il a permis une
uniformisation générale des modes de gouvernement de tous les pays du
monde ; rendant dès lors possible le passage à la phase ultime du
gouvernement mondial.
Le second moyen mis en place par les détenteurs du fait économique dans
leur quête du pouvoir est la centralisation des questions monétaires dans
leurs mains. Le système de la centralisation monétaire dans les mains des
banquiers, que nous appellerons ici – par facilité de compréhension – le
« système des banques centrales » est né aux Pays-Bas, s’est perfectionné en
Angleterre, et s’est ensuite installé en France avant de se répandre dans tous
les pays du monde. En se généralisant, le système des banques centrales s’est
évidemment diversifié et complexifié. La plupart des banques centrales du
monde, soixante parmi les plus importantes, sont aujourd’hui gérées et
régulées par la Banque des Règlements Internationaux (BRI en français, BIS
en anglais) située à Bâle. Cet établissement bancaire et financier, créée en
1930 à l’occasion du plan Young, a été conçu dès l’origine comme une entité
juridique de droit public comparable à un État, moins, évidemment, la
fonction de régulation sociale. Pour l’anecdote - qui n’en est pas une -, ce
sont les flux financiers (via de nombreux prêts) qui ont transité par la BRI
qui ont financé l’effort de guerre nazi et permis l’avènement du IIIème Reich
allemand.
Car il faut considérer que l’Empire américain n’a été, et n’est encore, lui-
même qu’un avatar de la puissance économique et financière globale. Cette
puissance, qui a pris politiquement conscience d’elle-même au siècle dit des
Lumières, s’est successivement incarnée dans les Empires britannique puis
américain ; les États-Unis d’Amérique ont été au XXe siècle ce que la
Couronne britannique fut au XIXe siècle : une matérialisation du pouvoir
grandissant des banquiers-financiers. Il n’est pas exclu que les détenteurs de
la puissance financière mondiale aient opté pour la Chine en tant que nouvel
Empire intermédiaire précédant l’arrivée concrète du gouvernement
mondial. Toutefois, leurs plans pourraient être déjoués par le pouvoir
politique chinois, qui vient par exemple d’interdire sur son territoire les
plateformes de cryptomonnaies et qui semble poursuivre inlassablement
depuis quelques années une implacable lutte contre la corruption. L’avenir
nous renseignera sur le fait de savoir si la Chine sera ou non le troisième et
dernier Empire global, celui chargé de précéder l’avènement du Nouvel
Ordre Mondial, c’est-à-dire de la dictature universelle…
Pour tous les détails techniques, je vous donne rendez-vous dans un autre
cadre…
Je termine cet exposé en insistant sur le fait que LE DROIT est LE moyen
qui permettra soit d’aller toujours plus loin vers l’avènement du
gouvernement mondial, soit de stopper ce processus mortifère et
d’entreprendre une lutte efficace contre les postulants économiques au
pouvoir politique global.
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/valerie-bugault-discours-de-chisinau
Sur un plan économique et sociétal, nous détaillerons les raisons qui militent
pour la suppression des notions de PIB et PNB. S’agissant de l’individu,
nous expliciterons pourquoi il est tout aussi nécessaire d’abandonner les
velléités de mesure de l’intelligence humaine au moyen de QI.
D’un point de vue pratique, il existe un certain nombre de concepts qui ont
été imposés à nos sociétés par les tenants du « fait économique » qui sont
des facteurs empêchant, de façon dirimante, toute évolution civilisationnelle.
Le problème, né dans les sociétés européennes occidentales, est devenu
beaucoup plus grave à mesure qu’il s’est imposé dans l’ordre international.
Le premier de ces concepts est double, il s’agit des acronymes PIB et PNB.
Ces agrégats servent aujourd’hui, au niveau mondial, d’étalonnage absolu
pour déchiffrer l’état d’une société. Tout se passe comme si les PIB/PNB
avaient définitivement été acceptés par tous les pays du monde, grâce au
vecteur des institutions internationales – au premier rang desquelles figure
l’OCDE –, en tant qu’instrument de mesure inaltérable et fiable de la
situation économique des États ; un peu comme le mètre mesure les
distances ou le gramme le poids. Or, cette impression fallacieusement
disséminée dans les esprits de tout un chacun ‒ entreprises, hommes
politiques, économistes et simples particuliers – est fausse à plus d’un titre.
Sur le fond, elle donne une vision tronquée de ce qu’est la création de valeur,
jusqu’à en arriver, de plus en plus souvent, à mesurer mécaniquement son
exact contraire, c’est-à-dire non pas la création, mais la destruction de
« valeurs ».
Sur la forme, ces indicateurs cachent très mal le fait que la création de
richesse n’est plus du ressort des États et de leurs ressortissants, mais de
celui des principaux détenteurs de capitaux de la planète, qui opèrent via les
groupes d’entreprises. Les tenants du « fait économique » détiennent, via les
groupes économiques qu’ils pilotent, un pouvoir qui transforme les États et
leurs gouvernements en simples exécutants de leur volonté, de type
impériale.
Alors que les PIB/PNB sont censés mesurer la richesse générée par une
Société6, ils engendrent, de plus en plus souvent, tout au contraire et presque
mécaniquement l’effet inverse pour finir par devoir être suspectés de
mesurer en réalité la disparition de richesses, de valeurs et finalement se
faire l’écho à peu près correct du niveau de la descente aux enfers
civilisationnels.
•le paiement de Credit Default Swap (CDS) alors que ces derniers sont
une assurance non garantie, c’est-à-dire une escroquerie générée par la
créativité des financiers ; le paiement des CDS est particulièrement
susceptible de générer le défaut financier de la banque émettrice-
débitrice, dont le poids sera, comme il est devenu habituel, porté par la
collectivité, générant un réel appauvrissement collectif ;
La différence entre PIB et PNB mérite d’être détaillée : tandis que le PIB
mesure la prétendue richesse produite sur un territoire donné, le PNB
prétend mesurer la richesse produite à l’étranger par les ressortissants d’un
pays donné. Bien entendu, la prétendue richesse produite à l’étranger par des
ressortissants s’entend en tout premier lieu de celle produite par des
entreprises dont les capitaux sont majoritairement détenus par des
ressortissants du pays en question. Le problème vient du fait que ces
capitaux sont aujourd’hui, par le « fait du prince » les principaux détenteurs
de capitaux de la planète13, délibérément mobiles aussi bien du point de vue
de leur incarnation territoriale matérielle que de celui de leurs détenteurs
apparents.
Dès lors, la mise en concurrence fiscale des États devient le moteur principal
de la création de richesse, laquelle profite in fine principalement aux
principaux actionnaires des multinationales, c’est-à-dire ni aux ressortissants
des États concernés par la mise en œuvre de l’activité, ni même aux petits
actionnaires desdites entreprises, ceux qui n’ont pas accès aux décisions
politiques du groupe.
Pour conclure, les tests sont en grande partie des principes autoprédictifs
utilisés à des fins de normativité de la société par une petite minorité
d’individus pour tenir la majorité en respect. La notion même de mesure de
l’intelligence implique une volonté de domination de la part de certains
individus sur la masse des autres.
En effet, faire prévaloir l’« être » sur l’« avoir » rend possible une mesure
beaucoup plus sûre des compétences et des qualités humaines génératrices
de valeur. Elle permet de juger un individu non pas a priori sur des
présupposés, mais, de façon beaucoup plus sûre, a posteriori sur ce qu’il a
effectivement produit et apporté au groupe. À l’opposé, les batteries de test
de QI et autres tests de personnalités sont des instruments de la « société de
l’avoir » en ce qu’ils présument a priori la valeur des individus, introduisant
au surplus l’effet dévastateur de l’autoréalisation ; il en va de même de
l’acquisition d’un diplôme qui ne préjuge pas davantage des qualités
intrinsèques d’un individu qu’un test de QI peut le faire ! La « société de
l’avoir » est en réalité une prise de pouvoir d’une minorité sociale sur la
majorité ; cette prise de pouvoir passe par le contrôle des individus et
groupes d’individus au moyen notamment du formatage réalisé par
l’obtention de diplômes et le passage de tests de QI.
La société de l’« être » ne préjuge pas des individus, elle les laisse libres de
se réaliser et n’évalue que leur éventuelle contribution au bien commun. Les
individus y sont ainsi formés à l’école de l’autonomie et de la responsabilité,
toute tentative d’enfermer les individus dans des concepts extérieurs est, par
construction, impossible dans une « société de l’être ». Si l’on considère que
chaque individu composant le groupe a la possibilité d’apporter sa valeur à
ce dernier, il ne fait pas de doute que la valeur générée par la société en
question sera beaucoup plus saine et pérenne que celle qui repose sur des
supposées capacités désignées à l’avance par des « diplômes », ou autres
tests de QI et de personnalité en vigueur dans les sociétés actuelles.
D’un point de vue économique, une société de l’« être » évaluera la création
de valeur économique au regard du bien-être des individus composant la
société et non en fonction d’indicateurs techniques qui ne permettent pas de
différencier les activités factices des activités réelles, les activités
socialement toxiques, corrosives ou suicidaires pour le groupe des activités
constructives pour l’avenir de la collectivité.
11 décembre 2016
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/de-la-civilisation-europeenne-de-la-mesure-
plaidoyer-pour-un-retour-du-concept-deconomie-politique
Notes
1 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/les-colonnes-infernales-de-la-defaite-
civilisationnelle
2 https://www.youtube.com/watch?v=wY-M963oEN0
3 Cf.
http://fr.radiovaticana.va/news/2015/06/26/onune_pas_oublier_ses_obligatio
ns_morales_envers_les_migrants/1154313
4 Cf. http://www.lesechos.fr/02/10/2014/lesechos.fr/0203815572968_saint-
patron‒quand-le-pape-reorganise-le-vatican.htm
5 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/les-tres-vieilles-racines-spirituelles-de-la-
russophobie
6 Pour une vue d’ensemble de la méthodologie de calcul du PIB, lire :
https://www.nbb.be/doc/dq/f_method/m_inventaire_sec1995_fr_def.pdf
7 Cf. http://www.toupie.org/Dictionnaire/Pib_limites.htm ;
http://www.challenges.fr/economie/comment-calcule-t-on-le-produit-
interieur-brut_33779 ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_Stiglitz
8 Cf. http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/06/18/l-insee-n-
integrera-pas-le-trafic-de-drogue-et-la-prostitution-dans-le-calcul-du-pib-
francais_4440160_3234.html
9 Cf. http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/06/18/97002-
20140618FILWWW00028-france-le-trafic-de-drogue-integre-au-pib.php
10 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-
global-17-geopolitique-du-systeme-banques-centrales
11 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-
global-57-entreprise-bancaire-linstrument-juridique-du-desordre-politique-
global
12 Cf. https://www.youtube.com/watch?v=sVwdwIcUGOE ;
http://www.medias-presse.info/du-combat-pour-la-langue-francaise-au-
combat-politique-valerie-bugault-et-arnaud-aaron-upinsky/66290/
13 Le lecteur curieux est renvoyé à la lecture de mes articles de « décryptage
du système économique global » publiés par le Saker francophone durant le
premier semestre de 2016, lire en particulier :
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-27-
geopolitique-du-libre-echange ; http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-
systeme-economique-global-37-geopolitique-de-loptimisation-fiscale ;
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-47-
geopolitique-des-paradis-fiscaux
14 Cf. http://www.loretlargent.info/fiscalite/france-paradis-fiscal-
deficit/18910/
15 Sur la différence entre « économie politique » et « science économique »,
voir Mikhaïl Khazine : http://lesakerfrancophone.fr/mikhail-khazine-2016-
annee-de-la-grande-rupture-15
16 Cf. http://katehon.com/fr/article/lautisme-outil-de-la-puissance-en-israel
17 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/les-colonnes-infernales-de-la-defaite-
civilisationnelle
LE RENOUVEAU
INSTITUTIONNEL
De nouvelles institutions pour un nouveau départ
1/4
Depuis les temps les plus reculés de la naissance de la civilisation, le pouvoir
politique s’est manifesté par le fait de « rendre justice » ; au point qu’il est
possible d’affirmer que le pouvoir politique est intrinsèquement lié à la
capacité de rendre la justice. S’il n’existe pas de pouvoir sans justice,
l’inverse est également vrai, il n’existe pas de justice sans pouvoir : en
d’autres termes, la justice est ab initio une fonction régalienne de l’État.
Introduction
N’étant plus du tout une émanation des populations sous son autorité, le
pouvoir politique tel qu’actuellement conçu en Occident (et dans ses
dépendances mondiales idéologiques) est à la fois faible dans sa légitimité et
abusif dans son exercice ; les deux caractéristiques allant de pair. Le pouvoir
est politiquement inexistant, car totalement dépourvu de la légitimité
populaire dont il se pare et qui justifie son existence ; ce pouvoir (apparent)
est en réalité un « homme de paille » agité, tel un épouvantail, à la face des
populations soumises, pour justifier un semblant d’ordre social. Le pouvoir
politique tel qu’il apparaît aujourd’hui est en réalité un artefact de pouvoir, il
est entièrement dévoué au véritable pouvoir, le pouvoir économique.
A) Un pouvoir réel
Sur le fond, la réalité du pouvoir suppose que l’on tient compte de ses
caractéristiques intrinsèques tel que le fait de rendre la justice et de disposer
pour ce faire du pouvoir de contrainte. Justice et contrainte sont les deux
attributs existentiels, c’est-à-dire essentiels et vitaux, du pouvoir.
Le pouvoir pour être réel doit être officiel, c’est-à-dire non caché. Traduit en
termes institutionnels, cela signifie que pour être légitimes les représentants
du pouvoir doivent être issus d’un processus officiel et contrôlable, ils ne
doivent pas provenir directement ou indirectement d’un processus caché ou
occulte. Cette assertion se décline en trois propositions distinctes.
La seconde est que les détenteurs du pouvoir doivent être désignés par
l’ensemble des individus du groupement qu’ils auront la charge de régir. En
d’autres termes, les détenteurs du pouvoir politique doivent faire l’objet d’un
processus de désignation au cours duquel toutes les tendances sociétales sont
représentées. Nous analyserons plus en détail cette proposition lorsque nous
aborderons la légitimité du pouvoir (voir ci-dessous).
Sur le fond, nous avons vu que la fonction consistant à assurer la justice est à
la fois une condition d’existence et une contrainte irrémédiable du pouvoir.
Pour assurer la justice, le pouvoir a besoin de disposer de la contrainte. Dans
ce sens, la police est intimement liée, de façon indirecte c’est-à-dire par la
médiation de la justice, à la notion de pouvoir. La mise en œuvre de la vie en
commun d’un groupement, qui est la mission première du pouvoir politique
et donc d’un gouvernement légitime, rend également nécessaire d’assurer la
sécurité de ce groupement. L’armée, en tant que force, est en conséquence un
autre attribut essentiel du pouvoir politique.
B) Un pouvoir légitime
Nous allons voir que l’avènement d’un pouvoir politique légitime est
antinomique avec la notion de représentation populaire de type
parlementaire que nous connaissons en Occident.
Outre leur présélection par les partis politiques (le vote populaire s’apparente
à une simple chambre d’enregistrement d’un fait accompli), les
parlementaires sont institutionnellement chargés de légiférer sur tout type de
sujets, ceux conformes à l’intérêt général, autant que ceux conforms aux
seuls intérêts particuliers, ceux dont ils maîtrisent la substance et ceux dont
ils ignorent à peu près tout. Il n’est conceptuellement pas possible de donner
un cadre limitant à un pouvoir susceptible de s’appliquer à tous les
domaines.
Une fois élu, le gouvernement est chargé d’organiser les services de justice,
police et l’armée. Il est également chargé de coordonner, valider ou rénover,
la législation en vigueur. Cette mission doit être remplie par le gouvernement
nouvellement élu en toute impartialité vis-à-vis de son rattachement
d’origine à tel ou tel type de corps intermédiaire.
Le gouvernement peut, de façon exceptionnelle, être démis de ses fonctions
en cas de demande en ce sens faite par un nombre déterminé (par exemple
cinq ou sept) de corps intermédiaires.
Septembre 2017
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/de-nouvelles-institutions-pour-un-nouveau-
depart-pour-renouer-avec-leconcept-de-civilisation-14
Notes
1 Le lecteur curieux d’en savoir plus sur l’analyse des institutions actuelles
est renvoyé au livre Du nouvel esprit des lois et de la monnaie co-écrit avec
Jean Rémy, ainsi qu’à sa présentation au cours de l’émission Zoom de TV
Libertés du 12 juillet 2017.
2 Lire à ce propos Du nouvel esprit des lois et de la monnaie, (cit.), éditions
Sigest, juin 2017, pages 43 à 64.
De nouvelles institutions pour un nouveau départ
2/4
Dans le nouvel ordre politique que nous élaborons, la vie politique n’est plus
organisée autour de trois pouvoirs distincts mais autour d’une part d’un
pouvoir central, représenté par le gouvernement, et d’autre part autour de
corps intermédiaires. Il n’est donc pas nécessaire d’organiser dans une
constitution les relations entre ces trois pouvoirs. La relation du
gouvernement avec les corps intermédiaires ainsi que l’étendue et les limites
des prérogatives du gouvernement sont inhérentes à l’agencement
institutionnel de cet ordre nouveau. Au nouvel ordre politique correspond un
nouveau régime politique.
Sur la forme, nous avons assisté, au fil des siècles, à l’émergence officielle
d’autres manifestations du pouvoir, en particulier au travers de
l’appropriation de la monnaie et des médias. De ce point de vue, l’histoire
(en tant qu’expérience sociétale et ontologique) – en particulier celle issue
du XXe siècle et de ce XXIe siècle débutant – a apporté la preuve de
l’inanité du concept de séparation des pouvoirs en trois branches, exécutif,
législatif et judiciaire. Le « pouvoir », qui n’en est plus un, est aujourd’hui
susceptible d’être scindé en une multitude de vecteurs, parmi lesquels la
monnaie et les médias occupent une place primordiale.
Dans le nouvel ordre politique que nous élaborons, la vie politique n’est plus
organisée autour de trois pouvoirs distincts mais autour d’une part d’un
pouvoir central, représenté par le gouvernement, et d’autre part autour de
corps intermédiaires. Il n’est donc pas nécessaire d’organiser dans une
constitution les relations entre ces trois pouvoirs. La relation du
gouvernement avec les corps intermédiaires ainsi que l’étendue et les limites
des prérogatives du gouvernement sont inhérentes à l’agencement
institutionnel de cet ordre nouveau. Au nouvel ordre politique correspond un
nouveau régime politique.
En résumé, les lois doivent respecter en priorité les nécessités sociales liées à
la « vie en commun », qui fait partie intégrante de l’ordre naturel. Cet
impératif se retrouve en matière de famille, de contrôle du niveau de
pollution (olfactive, sonore et visuelle), qui a une acuité particulière en
milieu urbain, mais qui existe de façon générale.
Dans notre nouvel ordre politique, l’individuel se conçoit comme étant une
partie du collectif. Le nouveau régime a pour fonction de garantir que
l’ensemble des lois subtiles garantissant la pérennité du « vivant », compris
dans sa diversité, auront une force supérieure à la « loi du plus fort » (loi de
la jungle), actuellement très en vogue. Le « droit de nuire à autrui » ne sera
plus une prérogative attachée à l’argent et à la possession.
Septembre 2017
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/de-nouvelles-institutions-pour-un-nouveau-
depart-pour-renouer-avec-le-concept-de-civilisation-24Notes
Notes
1 Pour la responsabilité pénale et politique du président de la République,
voir les articles 67 et 68 de la constitution de 1958 résultant de la loi
constitutionnelle du 23 février 2007 ; pour la responsabilité pénale des
membres du gouvernement, voir les articles 68-1 à 68-3 de la constitution,
issus de la loi constitutionnelle du 27 juillet 1993
2 Cf. Jean Rémy et Valérie Bugault, Du nouvel esprit des lois et de la
monnaie, cit. pages 43 à 64.
3 id.
De nouvelles institutions pour un nouveau départ
3/4
Prolégomènes
Le constat essentiel est que dans nos pays, chantres de démocratie, les
élections politiques ne servent qu’à perpétuer l’ordre social, qui est en réalité
un désordre sociétal. Il y a là une contradiction fondamentale : comment la
démocratie peut-elle perpétuer un dysfonctionnement général dont tout le
monde souffre alors que les habitants ont, par hypothèse, les moyens
politiques de le résoudre ? Cette contradiction dans les termes ne semble pas
réellement émouvoir les Français, peuple pourtant déclaré « politique »
depuis qu’il a fait la « Révolution » de 1789.
Recentrer la politique sur son sens premier nécessite en effet d’identifier qui
gouverne vraiment, c’est-à-dire qui se cache derrière l’anonymat pour
manipuler et corrompre les hommes politiques afin de les amener à prendre
des décisions largement hostiles à la grande majorité des ressortissants.
L’interdiction de toute possibilité légale de rendre les capitaux anonymes
permettra de mettre les véritables accapareurs, ceux peu nombreux et dont
nous n’entendons jamais prononcer le nom, sous la lumière des projecteurs.
L’accaparement est un fait qui a jonché les sols et les sous-sols de toute
l’histoire humaine, de l’Antiquité à nos jours ; car l’accaparement des biens,
matériels et immatériels, donne le « pouvoir » aux accapareurs.
En réalité, les paradis fiscaux ont été conçus par les très gros accapareurs
afin d’avancer vers leur objectif exclusif : miner les États afin de pouvoir, en
fin de parcours, établir leur Nouvel Ordre Mondial uniformisé.
Techniquement, la suppression de l’anonymat des capitaux aurait pour effet
de faire disparaître, de façon naturelle et structurelle, le secret bancaire et les
paradis fiscaux qui, ne pouvant plus héberger l’anonymat, deviendraient de
facto inutiles.
2.et de faire ainsi une distinction claire entre les accapareurs réels et les
accapareurs supposés que sont la plupart des utilisateurs des paradis
fiscaux.
Le retour au droit commun est la seule voie juridique disponible pour lutter
efficacement contre le phénomène d’accaparement, lequel prend la voie
« royale » de l’anonymat des capitaux. La question monétaire, autre moyen
privilégié utilisé pour l’accaparement, sera traitée dans le quatrième article
de cette série.
En résumé, la lutte contre l’accaparement passe en premier lieu par la remise
en vigueur du droit français, traditionnellement droit écrit codifié, en ce qu’il
faisait, par nature, prévaloir le droit civil en tant que droit commun sur tout
type de droit, y compris le droit commercial. La réintégration des pratiques
commerciales dans le droit commun est un impératif de la lutte contre
l’anonymat des capitaux.
Nous décrirons, dans un premier temps, dans les grandes lignes, les
conditions de la disparition du concept de « droit autonome ». La
réintégration des droits d’exception, en particulier du droit commercial et de
ses dérivés, dans le droit commun, devra respecter les principes issus du
droit naturel.
Le droit pénal sera conçu comme faisant partie du droit commun. Toutefois,
la responsabilité pénale restera un champ indépendant du droit civil. La
première branche du droit commun est civile tandis que sa deuxième
branche est pénale.
Ces « biens publics » disposeront d’un statut juridique nouveau qui rendra
impossible leur appropriation par des personnes privées. Ils seront gérés par
le gouvernement pour la collectivité des utilisateurs, sans autre distinction
d’appartenance.
Du point de vue du régime juridique, ces biens – qui représentent une valeur
collective ‒ ne feront l’objet d’aucun paiement ni d’aucune redevance
d’aucune sorte, pour leur utilisation. Ces biens seront financés et entretenus
par la création monétaire telle que nous la décrirons prochainement à
l’occasion du 4e et dernier article de cette série consacrée aux institutions.
Les juges seront nommés par le gouvernement. Ils seront choisis, pour
chaque litige, de façon à éviter les conflits d’intérêts. En particulier lorsque
les litiges auront une nature commerciale ou pénale, les juges seront
soigneusement sélectionnés de façon à éviter tout conflit d’intérêts (voir la
description ci-dessous concernant l’impartialité des juges).
Ainsi, il devra être créée une juridiction spécialisée dans les fraudes et délits
monétaires et financiers. Cette juridiction particulière sera instituée en
première instance au sein de chaque TGI ainsi qu’au sein de chaque Cour
d’appel régionale.
Septembre 2017
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/de-nouvelles-institutions-pour-un-nouveau-
depart-pour-renouer-avec-le-concept-de-civilisation-34
Notes
1 J’ai déjà mentionné cet aspect des choses en introduction du volume Du
nouvel esprit des lois et de la monnaie, cit., voir pages 18 et 19.
2 Cf. http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-
global-47-geopolitique-des-paradis-fiscaux ; également
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-67-
geopolitique-entreprise-capitalistique-12
3 Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_sur_l%27accaparement
4 Cf. par exemple https://rives.revues.org/100
5 Lire à ce propos http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-
economique-global-57-entreprise-bancaire-linstrument-juridique-du-
desordre-politique-global
6 A cet égard, lire par exemple :
http://lecerveau.mcgill.ca/flash/capsules/histoire_bleu06.html ; ou encore
http://secouchermoinsbete.fr/27937-lexperience-inhumaine-defrederic-ii-de-
hohenstaufen ; les expériences en ce sens sont innombrables et vont toutes
dans le même sens : celui de la nécessité impérative des liens sociaux pour le
développement normal du cerveau.
7 À ce propos, lire http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-
economique-global-67-geopolitique-entreprise-capitalistique-12
8 Pour une première approche de ce travail, lire
http://lesakerfrancophone.fr/decryptage-du-systeme-economique-global-67-
geopolitique-entreprise-capitalistique-22
De nouvelles institutions pour un nouveau départ
4/4
Rénovation monétaire
Nous proposons ici d’adosser la perception des capacités de l’État sur des
indicateurs radicalement différents des PIB/PNB, extrêmement contestables
et actuellement en usage. Cette démarche revient à mettre en œuvre une
nouvelle méthodologie d’adossement de la monnaie. En d’autres termes, les
nouveaux indicateurs qui permettront d’apprécier la santé d’un État
permettront par la même occasion d’apprécier la valeur de sa monnaie et, par
voie de conséquence, de comparer les valeurs respectives des différentes
monnaies appartenant aux différents États.
•sur l’axe vertical, la monnaie est nécessairement émise par une entité
radicalement différente des entités utilisatrices, parmi lesquelles l’État
lui-même. Quand ce principe n’est pas respecté, on aboutit à une
situation comme celle qui a prévalu à partir de 1791 en France avec les
assignats de la Révolution.
De plus, il faut que l’entité émettrice soit pourvue de tous les attributs de la
souveraineté, et que la mise en œuvre de ses services ait des effets identiques
pour tous les utilisateurs mis en situation d’égalité de traitement.
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/de-nouvelles-institutions-pour-un-nouveau-
depart-pour-renoueravec-le-concept-de-civilisation-44
Notes
1 Cf. http://www.medias-presse.info/un-monde-de-services/78341/
2 Cette particularité distingue radicalement cette proposition de celle
exposée par Philippe Derudder et André-Jacques Holbecq dans leur ouvrage
Une monnaie nationale complémentaire paru en 2011 aux Editions Yves
Michel, où il est question d’une monnaie sociétale complémentaire (appelée
UMS, unité monétaire sociétale) qui serait, à l’image de la monnaie
dominante, également une monnaie de crédit, avec un fort potentiel
inflationniste, et réservée à des entreprises à mandat sociétal.
Les pièges du débat sur les évolutions
historiques de la Res Publica
Cet article est une réponse à l’article de Jacques Sapir « Les débats sur
la souveraineté révélés par les évolutions des représentations de la Res
Publica »
Ainsi, le retour à l’analyse de la Res Publica des temps antiques ne doit pas
cacher les raisons et le contexte de la naissance des républiques des temps
modernes ! Il est donc impératif, pour éviter toute manipulation
intellectuelle, de rappeler que si l’on peut trouver des points de ressemblance
– notamment dans la terminologie utilisée – entre la Res Publica antique et
les républiques modernes, il faut impérativement garder à l’esprit que les
raisons profondes de la réapparition, en Occident, de la République ne sont
pas tant dues à la nostalgie d’un passé glorieux et libre, plus ou moins bien
interprété et réapproprié, qu’aux contraintes de la prise de pouvoir politique
par une nouvelle caste arrivée à maturité : celle des banquiers commerçants.
7 janvier 2019
Source :
http://lesakerfrancophone.fr/les-pieges-du-debat-sur-les-evolutions-
historiques-de-la-res-publica
La démocratie est un régime politique dans lequel les grandes décisions sont
prises, sinon par le peuple, du moins dans l’intérêt du peuple et sous son
contrôle. Nous verrons qu’un tel régime est encore plus éloigné des actuelles
républiques parlementaires qu’il ne l’était de l’Ancien Régime. Le pouvoir
politique a, en Occident et depuis le XVIIIe siècle, été confisqué par les
détenteurs du pouvoir économique qui mènent actuellement une guerre tous
azimuts et sans merci aux États et aux souverainetés politiques qui tentent de
résister. Ce processus est arrivé au point où « l’esprit des lois » de
Montesquieu n’est plus reconnaissable et où le droit continental, dicté par
des considérations humanistes, est en passe d’être définitivement balayé au
profit d’intérêts mercantiles formatés selon le droit anglais. Ces intérêts, qui
reflètent la volonté hégémonique des détenteurs de la puissance économique,
tendent logiquement à remettre au goût du jour le principe de l’esclavage
légal. Après avoir analysé qui sont les véritables détenteurs du pouvoir, la
présente étude propose des solutions juridiques et institutionnelles pour
rendre au principe politique la prééminence qu’il est en passe de perdre
définitivement.
LA NOUVELLE ENTREPRISE
Géopolitique de l’entreprise
Valérie BUGAULT
Valérie BUGAULT
EAN 9782376040347
SIGEST, 2019, 116 pages, 12x18cm, 9,95 €
Bien que de nature radicale, les évolutions politiques, géopolitiques,
institutionnelles, économiques et juridiques actuelles, passent souvent sous
le radar des analystes, qui ne voient que l’écume des transformations. Les
français, qui perçoivent de façon diffuse la gravité des évènements en cours,
sont limités par leur perception et ne comprennent, trop souvent, pas la
cohérence de long terme des évènements. Car, sur le modèle de la tectonique
des plaques, les modifications auxquelles nous assistons, préparées de
longue date et longtemps restées invisibles, deviennent brutalement
apparentes aux yeux de tous. Privés d’analyses cohérentes sur la durée, les
Français ne disposent pas de réelles armes pour défendre le modèle de
société qu’ils avaient accepté et qui leur est retiré, de façon aussi sournoise
qu’autoritaire. Face à l’apparente inéluctabilité des phénomènes auxquels
nous assistons, une réaction par le rejet est aujourd’hui la seule alternative
politique disponible.
À l’heure des bilans, cette synthèse apporte des clefs de compréhension
systémique que le lecteur curieux pourra utilement compléter par la lecture
du livre Les raisons cachées du désordre mondial qui énumère les conditions
du renouveau civilisationnel. Demain dès l’aube…
SIGEST
29 rue Etienne Dolet – 94140 Alfortville – F
courriel : editions@sigest.net
N° Éditeur : 978-2-37604
édition digitale