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coranique.
Ainsi, l’objet de cette étude est de voir si le Coran contient des marqueurs
idéologiques temporels, des traces matérielles d’interventions politiques concernant le
culte ?
Le Coran contient-il des marqueurs idéologiques temporels, des traces
matérielles d’interventions politiques concernant le culte ? Non, si on se fie à la légende
pieuse professant un texte intemporel en dehors des affres politiques, un texte et un
culte universels dès les origines. Cependant, la « légendotologie islamique » postule
simultanément un texte sorti du temps et un texte épousant comme un gant la vie de
Muḥammad, la relecture du Coran à l’aune des méandres politiques de la sirah est
incompatible avec le dogme de l’atemporalité. La « légendotologie islamique »
postule un culte originel et hors de toute vicissitude mais rétabli par cette figure
emblématique suite à un conflit historique avec le judaïsme. Donc on peut affirmer
d’ores et déjà que oui le Coran contient intrinsèquement ces marqueurs temporels, il
suffit d’être attentif au sens des mots, de collecter minutieusement les hétérogénéités
des discours et des documents au fil des sourates et de prendre comme grille de lecture
la bicéphalie du ḥaram et des cultes. Oui, la fonction de purification du culte attribué
simultanément à Muḥammad et à Ismaël est un marqueur temporel de cette action
politique. Ainsi la vulgate canonisée du texte intemporel est proclamée
« uthmanienne » (marqueur temporel), la qibla du culte des origines est imposée
hiérosolymitaine1 puis mecquoise au fil des coalitions opérées selon la légende
islamique par le réceptacle historique du discours sacré atemporel. Les rites quant à
1
eux, sont de véritables palimpsestes judéo-nabatéens avec une double obédience : celle
d’Abraham et de Muhammad.2 Ainsi, contrairement au mythe consensuel ressassé à
l’infini, les sources islamiques elles-mêmes, 3 insistent sur l’effort de l’appareil califal
pour rectifier toute lecture divergente, les polémiques avec les Gens du Livre sont le
cœur même des dialectiques fondamentales du texte sacré − qui les englobe avec
d’antiques et virtuels polythéistes − et nombreux sont les récits décrivant
l’islamisation lente et progressive des lieux de prière4. On a voulu voir si ce travail,
éminemment politique pour définir le culte avait pu − comme le suggère Keith
E.Small5 − laisser des traces décelables matériellement sur les codex anciens et
notamment dans les textes afférents à ce sujet ? A partir de ces faits afférents à la
bicéphalie du ḥaram et celles du pouvoir peut-on reconstruire le puzzle coranique ?
Cette idée d’une pluralité textuelle a été développée par G. Puin6, E.M Gallez7,
Muhammad Moezzi8 et F.Deroche9. Ce dernier évoque : « un Coran non canonique en strate
inférieure », « un texte différent entre les mains », « les variantes sont là », « des versets en plus
ou en moins », « les enjeux politiques sont très clairs », « les détenteurs d’autres versions », « la
division entre politique et religieux n’est pas nette ». G.Dye prête à ‘Abd al-Malik, l’intention
d’avoir un texte « par lequel toute la communauté islamique, et elle seule, puisse se définir […]
un texte qui soit sous le contrôle du pouvoir, qui l’imposera progressivement». Dans le même
registre, les variations et les corrections signalées par E-M. Gallez concernant la polémique
anti-juive ou anti-chrétienne sont aussi liées à un pouvoir qui cherche ses marques. L’hypothèse
de J.J Walter sur des strates de composition, étalée sur deux cent ans permet non seulement une
meilleure compréhension de la genèse éditoriale mais éclaire aussi sur l’étendue des signatures.
Cette idée s’infère aussi de la pluralité des scénarios coraniques traitant d’un même
sujet – comme la naissance d’’Isa et son importance, le sort de la femme de Loth et de celle de
Noé – ainsi que de la plasticité des isolats coraniques révélée par l’épigraphie par F. Imbert.
Cette idée se déduit notamment de l’impossibilité de lire le Coran de façon univoque. Les
réécritures manifestes et les deux états textuels ‒ matériellement parlant ‒ si distincts observés
par nous sur les folios du WEII 191310 plaident en faveur de tels processus.11 L’absence de
cohérence globale du texte – des versets médinois insérés dans des sourates mecquoises, les
2. Umar donne son nom à une porte ou une mosquée de Jérusalem, Mu’awiya choisit l’esplanade comme lieu
d’allégeance, ‘Abd al-Malik décrète le Rocher le lieu le plus Saint de la terre et Abdallah Ibn Zubayr choisit La
Mecque où des déesses nabatéennes auraient été pourtant vénérées.
3. ‘Abdallah Ibn Mas’ud était un compagnon du prophète islamique. John Gilchrist, dans son livre Jam’Al-Coran
cite quelques rapports : il accuse les scribes d’Uthmann d’ajouter trois sourates (1, 113, 114).
4. L’Eglise St Jean de Damas devenue progressivement une mosquée et le lieu garde un culte à St Jean Baptiste.
5. SMALL Keith Textual criticism and qur’an manuscripts lexington books (2012) p101.
6. Dans un article publié par l’Atlantic Monthly en 1999, Gerd Puin dit : « Selon moi, le Coran est une sorte de
cocktail de textes qui n’ont pas tous été compris, même à l’époque de Mohammad. Beaucoup d’entre eux peuvent
même être plus anciens que l’islam lui-même d’une centaine d’années ».
7. http://rootsofislamtruehistory.com/subpages/Codicology_and_suspected_verses.pdf.
8 . « La version officielle que l’on connaît a probablement été élaborée assez tôt, c’est-à-dire à la fin du Ier siècle
de l’Hégire (le VIIe siècle de notre calendrier), sous le califat de ‘Abd al Malik, le cinquième omeyyade, mais tout
le monde n’a pas accepté cette version-là. D’autres versions ont circulé et c’est au IVe siècle de l’Hégire que tout
le monde a accepté la version officielle. Mais jusque-là il y avait au moins trois ou quatre recensions coraniques »,
note-t-il auprès de nous, « selon les tendances religieuses et politiques, les villes et les régions, les gens optaient
pour telle ou telle recension ».
9 . Déroche François. La transmission écrite du Coran dans les débuts d’Islam. Académie des Belles Lettres.
(2009).
10. MRAIZIKA-CHAUSSY Florence, L’alliance biblique dans le Coran, Mise en évidences de strates
doctrinales. Thèse en cours.
11. L’examen des sources de Qumran montre a contrario, une détérioration isotrope.
2
ruptures de rythme et de rimes, les incohérences herméneutiques plaident en faveur de strates
scripturaires. Et toujours en citant G.Dye qui précise que « par de nombreux aspects – absence
de cadre narratif, textes décontextualisés, effacement du Sitz im Leben liturgique de nombreux
biens textuels mobilisés, identité ambiguë des voix impliquées dans le discours – le Coran se
prête en effet fort bien à cet usage politique ».
Notre démarche a notamment utilisé la fréquence de présence des versets ou des sourates
au sein de plusieurs codex anciens ; cette recension de versets retenus permet d’émettre
des hypothèses sur la progression éditoriale. Nous avons alors confronté ces hypothèses
avec les recensions des hétérogénéités du lexique cultuel ‒ou du lexique tout court ‒ les
aspérités des doctrines et des traditions afférentes ainsi qu’avec de stupéfiantes anomalies
codicologiques.13
Le but est de replacer le corpus coranique dans un contexte réel et non hagiographique
grâce à des repères statistiques, étymologiques, codicologiques et épigraphique.
L’architecture cultuelle, l’observation des sites mecquois et hiérosolymitain et leur
confrontation au récit coranique ainsi qu’aux discours cultuels conflictuels sont aussi à prendre
en compte. On peut en effet, considérer comme signifiants, la bicéphalie des sites et la mention
de conflits cultuels dans les récits coraniques (sourates 2, 3, 4, 5, 8, 9), les hadiths et les
chroniques d’époque14. Les absences et anomalies de toute nature seront de grand recours, les
statistiques de champs lexicaux aussi. Prenons un exemple simple : comment justifier de
l’absence de toute mention de la pierre noire dans le Coran, cette absence est remarquable et
tranche notoirement avec la nature du culte final retenu à La Mecque. Cette anomalie sur le
culte ne pourrait-elle pas trouver son origine dans le conflit entre ‘Abd al-Malik et Abdullah
Ibn Zubayr ? Cette absence prouve ad minima l’étalement et le remaniement du discours
cultuel islamique.
La première hypothèse que nous aborderons, hypothèse issue des travaux de E-M
Gallez concerne la disparité géographique du culte : une partie des sourates 2 et 48 décriraient
la nécessaire prise de possession de l’esplanade du Temple pour y faire un sacrifice. Cette piste
impose que les sourates précitées puissent se lire à la lumière de Jérusalem, de la géographie
d’Al-Aqṣa et de ses traditions cultuelles afférentes. Or le Dôme, comme l’ont montré Andreas
12. MRAIZIKA-CHAUSSY Florence, L’alliance biblique dans le Coran, Mise en évidences de strates
doctrinales. Thèse en cours.
13. Notamment la pléthorique lecture biblique des rituels liés au Dôme, transmises par les traditions omeyades.
14. John Tolan. Le pèlerin Arculfe et le roi Mavias : la circulation des informations à propos des « sarrasins »
aux VIIème-VIIIème siècles, de Jérusalem à Iona et Yarrow. (2013).
3
Kaplony et Matthieu Tillier,15 est lui-même, un véritable palimpseste de rites judéo-arabes. Ce
lieu du culte hiérosolymitain – initial, selon l’exégèse islamique – cette primo-tradition
cultuelle impériale omeyade (qibla) 16 ont évidemment dû être dilués puis camouflés, suite au
choix final abbasside de La Mecque. Elles seront expliquées islamiquement par des choix
politiques d’un Muḥammad gestionnaire du culte. Ces évolutions sont déjà sensibles par le
caractère abracadabrant des récits coraniques retenus (cheval ailé) et des hadiths décrivant le
pèlerinage de la Ka’ba elle-même navigant à Jérusalem autour du Rocher ; l’obscurité absolue
des récits cultuels n’est pas en reste.
Cet instant initial hiérosolymitain du culte islamique est prouvé tout autant par la
localisation tacite des sourates 2, 3 et 19 et de ses personnages bibliques qui évoluent dans le
Temple que par le culte bien organisé et documenté au Dôme durant la période omeyade et à
l’empressement d’un culte et d’une construction sur l’Esplanade. Le Coran est muet sur la ka’ba
(une seule occurrence du mot), sa localisation, les personnages qui en sont garants. Seul,
l’unique verset Q2/124 tente une délocalisation forcée de la « Maison » par le biais d’Ismaël,
qui est supposé être « associé » au site Mecquois, seuls des hadiths évoquent un conflit militaire
et cultuel (de ka’ba) entre Hajjaj et Ibn Zubayr qui date de cinquante ans après la mort de
Muḥammad. Ces éléments convergents prouvent une qibla orientée vers Jérusalem et donc ces
trois sourates ne seront que très difficilement reliées à La Mecque. La localisation vers
Jérusalem de la qibla initiale admise par le récit islamique et attestée par le culte au Sachrat
Bayt El Maqdis impossible à effacer a forcément dû être relue à la lumière d’une présupposée
tradition mecquoise canonisée par les Abbassides. Ces relectures successives ont imposé des
ajouts de glose puisqu’il n’y a aucune trace textuelle ni archéologique de cette tradition
multiséculaire cultuelle mecquoise. Le manuscrit de Ṣanʿā Dam 16 présente une absence du
bloc « La Mecque et Muḥammad » : Q48/24 à Q48/29 et du bloc : Q49/1 à Q49/12
(Documents A5 et A15).
De plus, ce revirement est doublement surprenant puisque l’usage d’une qibla renvoie
fatalement à l’époque maudite, dite de la Jahiliyya et montre l’indécision d’un Prophète. Un tel
retournement vers ce site polythéiste pourtant « purifié par Ismaël » et ce, dès les origines de
l’islam mythique (Q2/124) est incompréhensible, il aurait dû être justifié, sourcé, décrit par le
Coran.
15. 2018, Mathieu Tillier. ‘Abd al-Malik, Muhammad et le jugement dernier : le Dôme du Rocher comme
expression d’une orthodoxie islamique. Academia.
16. De même le mot qibla signifie « traditions et non pas direction géographique.
17. Enfin dans cette optique d’intervention politique sur les textes, de nombreux philologues voient dans la sourate
17 des stigmates d’une délocalisation tardive – en partie sur la Mecque et un transfert de certains attributs
mosaïques sur Mohamed. L’accroche, unique dans le Coran : « de la mosquée à la mosquée » cherche
artificiellement et péniblement à relier deux lieux, deux cultes. Par contre, ‘Abd al-Malik, premier lieutenant de
Dieu n’évoque jamais, ni dans le symbolisme de sa réforme monétaire ni dans son Dôme du Rocher, la céleste
épopée du Messager.
4
Les deux sacrifices sont maladroitement agglomérés. Cette imprégnation juive se retrouve dans
des récits islamiques eux-mêmes.18
La seconde hypothèse, mise en lumière par les travaux d’Ignaz Goldziher et ceux de
Bashear Suleyman19 éclaire la discontinuité doctrinale et le motif de la substitution. Si on se
réfère à ces deux chercheurs, le motif sacrificiel initial concernait Isaac, Ismaël serait juste le
mobile de la substitution dû à l’exigence d’introniser La Mecque comme centre de culte.
L’isolat coranique (Q2/125) ne permettrait-il pas simplement l’intronisation de La Mecque (non
citée) sous le haut patronage d’Abraham, père de la nouvelle communauté purifier via Ismaïl ?
De même, les versets 143 à 150 demandent aux orants de se tourner vers le Sanctuaire interdit
(La Mecque) dont le nom n’était pas encore fixé et objet de querelle de pouvoir. Cette absence
du terme Mecque montre l’antériorité de l’écriture des textes cultuels de la sourate 2/150 par
rapport au culte définitif mecquois. Maîtriser le culte revient à maîtriser les croyants mais les
textes étaient canonisés donc à prendre tels quels. L’autre isolat cultuel présent en 17/1 et situé
explicitement à Jérusalem − sur lequel des réécritures dans plusieurs codex (document 2) sont
visibles − permet d’introniser Muhammad et ses Califes, superviseurs de ces premiers essais
liturgiques et ainsi de les mettre l’ensemble des textes sous la dépendance des dernières
innovations cultuelles.
18 Umar assistait aux sermons (qussas) de Tamim ibn ad Dari, un chrétien féru de légende eschatologique juive.
19. BASHEAR, Suliman, Abraham's Sacrifice of his Son and Related Issues, Islam, 67, p.243, (1990).
20. J. Cantineau. Le nabatéen t II Choix de texte. Lexique. Paris Leroux, (1932).
5
lieu de prosternation. En effet, le mont Moriah, nombril du monde pour le
judaïsme (expression reprise pour La Mecque) est bien le rocher, l’autel où
Abraham aurait voulu sacrifier Isaac.
C’est désormais une pensée juive qui intègre un substrat nabatéen familier aux
arabes christianisés de l’axe Hégra-Pétra, les racines « masigd » et « ḥrm »
prennent des sens nouveaux.
2. La racine ḥaram ḥrm21 renvoie à un lieu « interdit ». Ce mot se trouve dans les
inscriptions nabatéennes de Hegra mais la référence en 17/1 se rapporte à
Moïse.22 Par ailleurs, Moïse est évoqué dans le lieu interdit où il faut se
déchausser. Donc deux origines se disputent le sens. Aussi la référence
« ḥrm » avec son allusion aux bédouins en Q48 pourrait avoir un rapport avec
l’Esplanade de Jérusalem occupée à l’époque d’Umar et ses troupes selon la
Tradition. Ce sens « interdit » est concentré aux sourates 2, 5, 9, 17, 48, sourates
tardives dans l’ordre d’Al-Azhar. Le vocable ḥrm désigne dans à la fois
Jérusalem et à la fois La Mecque dans le verset 17/1 dans une relecture
abbasside. Ce flou montre les glissements sémantiques. Par ailleurs ce verset est
rectifié (documents A), il est le seul qui relie les deux sites islamiques ceci est la
preuve de son caractère tardif.
21. Ainsi la nomination, mosquée sacrée, masgid al haram apparait uniquement en Q2/144, Q2/149, Q2/150,
Q2/198, Q17/1, Q22/25, Q48/25 et dans la sourate 9. La nomination « la maison » est exclusive à la sourate 5 et
aux versets Q2/125 et Q3/97. Le temple égyptien est par essence un espace fermé dont la fonction première est de
protéger la divinité manifestée dans sa statue de culte et préservée dans l’espace le plus reculé et le plus sacré du
temple : le saint des saints. Seul un personnel sacerdotal suivant des règles d’hygiène strictes était habilité à
approcher cette image divine afin de lui prodiguer offrandes et purifications.
22. Q17/2. « Et Nous avions donné à Moïse le Livre dont Nous avions fait un guide pour les Enfants d'Israël. »
6
Thématique cultuelle se Thématique cultuelle Thématique cultuelle
référant à la zonejuive : relevant d’une islamisation
« Petra » : « Sacrifice sur un autel », par Ismaël :
« Prosterné », « interdit »,« entrer dedans », « Circuit », « debout »,
sacrifice chameau « niche », « détruit, béni ».
= « prosterné », « penché »,
prédication vers Prédication
les désignant « fondation assises »
bédouins Jérusalem, « la vache »
ḥā jīm rā = ( חגרhgr) signifie
l-bayta l-ḥarāma « place où Abraham priait debout»
pierres, consacrées חגרḥgr l-muḥarami : peut se traduire Q 2/125 aucun identificateur
géographique ni aucune fonction
signifie tout autant consacré que par « Ta maison interdite » et doctrinale.
pierres, cette racine est liée aux peut se référer au Temple. Q22/26 lieu d’Abraham sans
cultes des bétyles. C’est le nom aucun identificateur géographique,
dakhalahu (entrer dedans )
d’une sourate et des gens allusions vagues : « Circuit »
habitant une ville détruite. Cette ḥijju l-bayti = références au Livre des Jubilés,
sourate évoque aussi la Q3/97 : hjj bayta « célébrer la Le trinôme : « penché, debout,
« découpe » des versets du maison », dédicace « y entrer ». prostré » est la marque d’une
Livre. accommodation tardive.
Q5/97 : « ka’ba + maison
interdite » où il y
a offrande d’animaux non
ṣād nūn mīm = צנמsignifie identifiés. Le thème de l’élection :
idole roche religion Abraham.
nūn ṣād bā = נצבsignifie stèle, « Q22/ 78. Et luttez pour Dieu
La racine nūn sīn kāf signifie avec tout l’effort qu’Il mérite.
libation en nabatéen, elle est C’est Lui qui vous a élus ; et Il ne
traduite par « rites » aux vous a imposé aucune gêne dans la
sourates 22, 2. religion, celle de votre père
Abraham, lequel vous a déjà
nommés Musulmans avant et dans
ce, afin que le Messager soit
témoin contre vous Accomplissez
donc la Salat, acquittez la Zakat. »
La racine ḥrm renvoie à un Q3/96 : « première et bénie » l-bayta (La maison) Q2/125
lieu « interdit ». Ce mot se + Bakka (liée à Abraham). Le (mathābatan), Q5/2,
trouve dans les inscriptions terme Relecture-glose des versets
nabatéennes de Hegra. awwala signifie première Q3/97, Q14/37, Q22/29 et ajout
comme en Q9/108 codicologique, Q33/3 relecture
La racine « ḥjj » traduite par islamique.
pèlerinage se trouve dans les
sourates 2, 22 et 9. A la sourate
7
3 elle est suivie du mot maison
et un verbe est sous-entendu. En
araméen la racine signifie
célébrer et suivie de la maison :
célébrer Sukkot. Le cotexte
concerne les enfants d’Israël
(3/93) et l’on « célèbre » (la
racine ḥjj signifie célébrer) « la
maison ». La phrase arabe n’a
pas de verbe et est suivie du mot
bayt, maison (que Blachère
traduit par pèlerinage au
Temple). La célébration juive
des cabanes se traduit par « hajj
soukkot ».
msgd. C’est un mot nabatéen 17/7 « Masigd » « détruit תברן « Masgid Allah » Lieu de
désignant la prosternation, il est 2 fois », le verset Q17/ désigne prosternation pour
amplement attesté par des donc le Temple et Aqṣa Allah concept calqué sur celui
inscriptions à Hégra dans le désigne le site mecquois. de « Beth-El »
sens d’autel. : uniquement en Q9/17, Q9/18,
Q9/107 « masgid » de la Combinaison du concept de
division absent du DAM 27 « masgid3 et de « Bayt Allah ».
codex E.Puin, au verset Q9/108
le mot fondé est araméen : l-qawāʿida Q 2/127 traduit par
ussisa et se réfère à fondations uniquement dans
deux versets
Esd 4. 12
קעדsignifie génufexion
ils vont relever les murs et font
examiner les fondations
[’oushȋn]
« Venus à Jérusalem, sont en
train de rebâtir la ville rebelle
et perverse ; ils commencent à
restaurer les remparts et ils
creusent les fondations. »
8
Le vocable ‘umra désigne le
pèlerinage en Q2/196, y a-t’il
une référence à l'Omer עומר,
désigne les 50 jours entre
Pessah et Shavot.
Les trois divinités nabatéennes dhāl bā ḥā ִּד ְב ִּחין: mot l-bayta ḥarāma Q 5/2 partie
sont citées sourate 53 signifiant « autel » ou très longue, interpolée et
Les divinités associées à « sacrifice » sourate 2 et 37 absente dans certains codex et
l’interdit des chameaux Q5/110 Le mot hébreu ִּדבְ חִּ יןsacrifier- avec détails particuliers
+ Q71/23 (chasse, guirlande)
égorger est utilisé pour
4 Déesses présentes à la sourate Abraham sacrifiant Isaac et
Q53 Moïse sacrifiant la vache, c’est
un témoin du judaïsme des
sourates 2 et 37 au Mont
Moriah, peut vouloir dire
crainte de Dieu.
24 . « Vous demeurerez dans des Soukkot durant sept jours ; tout citoyen en Israël demeurera dans des Soukkot,
afin que vos générations sachent que c’est dans des Soukkot que J’ai fait résider les enfants d’Israël, quand Je les
ai fait sortir du pays d’Égypte, Moi, l’Éternel, votre Dieu. » Lévitique 23, 40-43.
9
Le verset (Q5:27:9) utilise le Accomplissez la Salat,
vocable « qur'bānan » pour acquittez la Zakat. »
désigner le sacrifice.
l-ḥarāmi l-masjidi signifie lieu de prosternation interdit
Q2/144, Q2/150, Q2/196, Q17/1, Q8/34 Q9/19, Q9/28, Q22/25, Q48/25, Q48/27
En Grisé : verset forte suspicion codicologique ou séquentielle si on se réfère aux
travaux de E ; Puin pour le verset Q9/19, et Small Keith pour le Q22/25 et aux nôtres pour Q48/25,
Q48/27
• Conclusions
Les expressions cultuelles mettant en scène Ibrahim mecquois sont tardives, en effet,
l’unique occurrence de prières originelles mecquoises, muṣallan (hapax, Q2/125) n’est pas
d’origine araméenne (le wa a disparu). De plus les versets mettant en scène Ibrahim présent
dans un site Mecquois, (Q3/97, Q14/37, Q22/26) portent des « marques » tardives et abbassides
du fait de l’institution du site à partir de cette période. Ces marques peuvent être de natures
variées, de type interpolation ou interprétations.
Plusieurs blocs cultuels sont sans conteste juifs comme ceux se référant au sacrifice
d’Abel (Q5:27:9), de Moïse et d’Isaac « uqūdi ’uḥillat ». Une référence aux fondations du
Temple de IVème Esdras est présente en Q9/107 ‒fondations [’oushȋn]. Ainsi le verset 3/97
porte les marques d’une glose islamique, ce verset évoque littéralement une « célébration de la
maison » où il faut entrer, résider pour obtenir la sécurité. Il semble se référer au rite de
Soukkot. La position « debout » pour la prière subit une réprobation de fidèles attachés à la
10
prosternation, Abraham (maqāmi d’Abraham Q2/125) est associé à une « prière debout »
27
.Cette position est biblique et se réfère à Genèse 35 où un lieu se nomme maqom Jacob et est
à Beth El : « Debout [qoȗm], monte [jȃlȃh] à Béthel [bėyt ’ėl] », le terme coranique
yataṭahharū pour désigner la purification est issu du même corpus biblique :
« Purifiez [ṯȃhėr]-vous ». Dans le même corpus le lieu se nomme Bekka, des Pleurs [bȃkoȗt]. »
Le Lieu est béni : « il le [M] bénit [bȃrak] ». Le rituel mecquois, fait de 7 tours autour de la
ka’ba renvoie indiscutablement au rite institué par Abraham dans le livre des Jubilés où après
la naissance d’Isaac, Abraham construisit des huttes pour ses serviteurs à l’occasion de la fête
et pendant 7 jours offrit des holocaustes sur l’autel. Il savait que de lui proviendrait une
plantation de justice pour des générations éternelles et de là une semence sainte. La
transplantation « coranique » vers le site mecquois se fait juste par la lecture fausse de Bekka
en Mekka, les interpolations de la fin de la sourate 48 (absentes de certains codex), par des
ajouts à la fin de la sourate 22 (documents A8) et les versets suspects allant de Q2/124 à Q2/127
qui sont soit des interpolations, soit des relectures abbassides.
Des interpolations sont manifestes aux versets Q73/31, Q17/78 et Q5/2, Q5/97, Q22/29
et Q48/25 à Q48/29.
Outre l’imposant lexique cultuel judaïsant précédemment mis en évidence, les rites
islamiques, eux-mêmes pratiqués durant la période marwanide se focalisent autour du dôme
de l’esplanade, site archi-saint pour le judaïsme. Il est étonnant de voir l’adhésion totale et
rapide des Saracènes au système cultuel des juifs. Cette adhésion et leur empressement à
restaurer le Temple résulte-elle d’une longue incubation des idées juives chez les conquérants,
d’un simple partenariat politique ou de l’activité de scribes juifs « partenaires » ou « convertis »
en ce qui concerne la partie textuelle ? L’onction du Rocher, effectuée dans le culte islamique
omeyyade révèle une imprégnation forte des rites juifs – entrevue par l’étude du vocabulaire –
dans la conscience des nouveaux arrivants. Les légendes juives semblent phagocytées et
intégrées au corpus. On pourra peut parler de la construction du « Nouvel Israël ».
27. « Et quand le serviteur d’Allah s'est mis debout pour L’invoquer, ils faillirent se ruer en masse sur lui. »
28. « 24. C'est Lui qui, dans la vallée de la Mecque, a écarté leurs mains de vous, de même qu'Il a écarté vos
mains d'eux, après vous avoir fait triompher sur eux. Et Allah voit parfaitement ce que vous œuvrez. 25. Ce sont
eux qui ont mécru et qui vous ont obstrué le chemin de la Mosquée Sacrée [et ont empêché] que les offrandes
entravées parvinssent à leur lieu d'immolation. »
11
Jérusalem et au judaïsme : Mont at-tur, Bekka, les « masgid » des verset 17/1 et 17/7 ‒
« masgid détruit תברןdans lequel on entre comme la première fois » ‒ les fondations (ussisa)
du verset Q9/108 ‒ mot araméen se référant aux murs de Jérusalem. Les têtes pourront être
rasées, cela fait songer au Livre d'Ézéchiel, chapitre 5, versets 1 à 5, et ce détail lie le ḥaram de
Jérusalem construit par le Calife à celui promis par Ezéchiel.29 . On peut dire que les cultes
coraniques sont entièrement judaïsant.
Le but de cette immolation est défini surtout en sourate 2 et en sourate 48. C’est le
pardon des péchés qui est recherché dans la sourate 2.30 Cette immolation d’une vache est liée
à la tradition mosaïque et talmudique ; le Coran la réinvestit intensément mais uniquement
dans le début de la sourate 2 dont la fonction est de décrire un nécessaire sacrifice d’expiation.
Il est question des caractéristiques que la vache devra être posséder. La forte présence de racines
arabes translitérées depuis les racines araméennes valorise encore les vertus de ce sacrifice31.
La vache rousse midrashique ressemble à sa cousine la vache coranique, irréprochable, sans
imperfection, et sur laquelle jamais ne fut placé un joug. Le propos de la sourate est donné dès
le départ mais n’est repris nulle part ailleurs. Ce lot de versets Q2/1 à 2/100, basé sur Moïse et
son sacrifice est greffé tardivement à la vulgate finale comme le montre R. Dequin32. La fin de
la sourate 2 décrit en détail le culte islamique et introduit de façon floue le jeûne. La racine kāf
fā rā signifie expiation (voir même racine que Kippour) et cette signification se limite
exclusivement à la sourate 5. Cette sourate évoque la Table du Christ revue de façon islamique
et le sacrifice près du masigd sacré qui est obstrué. La sourate évoque très vite Moïse. « Et Allah
certes prit l'engagement des enfants d'Israël » ainsi que les deux sacrifices d’Abel et Caïn. Cette
sourate redéfinit l’Alliance en faveur des conquérants : le nouvel Israël.
29. « Et toi, fils de l'homme, prends un instrument tranchant, un rasoir de barbier ; prends-le, et passe-le sur ta tête
et sur ta barbe... Brûles-en un tiers dans le feu, au milieu de la ville, lorsque les jours du siège seront accomplis. »
La prise de siège et le nazirat expliquent cette précision. No 6:18 Le nazir rasera, à l’entrée de la tente
d’assignation, sa tête consacrée ; il prendra les cheveux de sa tête consacrée, et il les mettra sur le feu qui
est sous le sacrifice d’actions de grâces.
30. « Qu'Allah fasse entrer qui Il veut dans Sa miséricorde qu’Allah te pardonne tes péchés, passés et
futurs. » « Entrez dans cette ville, et mangez-y à l’envie où il vous plaira ; mais entrez par la porte en vous
prosternant et demandez la rémission […] lorsque Moïse dit à son peuple : Certes Allah vous ordonne d’immoler
une vache. »
31 . זללdhāl lām lām : brillante : être sans obligation fā rā ḍād פרצ, être sans péché עונʿayn wāw nūn être éclatante
פקעfā qāf ʿayn et vive צפרsans joug.
32. DA COSTA Colloque Inarah 2019.
12
présente ni au Dôme, ni dans la conscience islamique (sauf de façon floue), ni dans le Coran.
La référence au sacrifice d’Ismaël33 n’est aucunement présente, à part coraniquement parlant ;
et la valeur expiatrice liée à ce sacrifice l’est encore moins – aucun sacrifice explicite du mouton
n’est présent dans le Coran. La référence abrahamique en Q2/124 est détachée des notions de
sacrifice34 : elle fait pourtant figure de pierre de fondation. Le recours acrobatique à Abraham,
premier musulman et fondateur mecquois est donc tardif, il accompagne un bloc de
différenciation Abbasside : Q2/111 à Q2/246.
Concernant les premiers versets de la sourate 22, ils sont absents du DAM 01-27.1, du
DAM 01-25.1 DAM 01-29.1 de même toutes les sourates de numéro supérieur à 60. Des
analyses codicologiques suivantes nous confortent dans cette suspicion de manipulation à
propos du culte (Schéma 3). Ces anomalies codicologiques et séquentielles autour du culte
confortent les bizarreries philologiques et doctrinales mises en évidence dans la partie 1.
Le thème du culte islamique dans la version uthmanienne est concentré sur 7 sourates :
2, 3, 5, 9, 17, 22, 48 (ce qui correspond aux sourates 87, 89, 112, 113, 50, 103, 111) ; cette
concentration finale révèle en elle-même un processus de composition : ce processus est
confirmé par les versets lacunaires observés sur les anciens codex. Seule la sourate 50 selon
l’ordre Al Azhar (17 selon la Vulgate) donne une occurrence cultuelle centrale. Tout le champ
13
lexical des mosquées est donc très localisé et plus « tardif » si on considère l’ordre selon Al
Azhar. Ces remarques sont confortées par des observations codicologiques.
Dans le codex WEII 1913, les innombrables ratures de la sourate 2 et 48, sur les parties
décrivant ce culte, l’état est très varié entre dégradé et impeccable, laissent à penser que ce culte
fut élaboré par étapes et écrit progressivement sur les codex. L’analyse de la présence de versets
de la Vulgate uthmanienne concerne plusieurs codex incomplets. Ainsi le WEII possède des
parties grossièrement réécrites et mal diacritiquées, alternant avec des parties diacritiquées et
propres. Deux phases éditoriales distinctes se superposent : une phase où le diacritisme est
absent ou aléatoire, une phase où il est présent et maîtrisé.
En outre nous observons pléthore manipulations codicologiques sur les versets
idéologiques sur le masigd ainsi que des hétérogénéités de séquences au tableau 3. Le mot
masgid 36 présente des hésitations graphiques, des rectifications manifestes et récurrentes
comme le montre les documents A1, A2, A3, A4, A5, A8, A18.37
Sanaa, Dār al-Maḫṭūṭāt: DAM 01-15.9 : anomalie sur le mot masgid sourate 48
17/1 Ms. Sanaa 17-21-1 Palimpseste sur le mot « mosquée » : deux encres différentes
14
folios, 10% d’entre eux sont violemment rectifiés. La sourate 22 débute au verset 19, les
sourates 28 à 34 sont absentes. Concernant les DAM ils comportent seulement 30 % de la
vulgate, si des pertes peuvent être incriminées pour l’absence de folio cet argument n’explique
pas tout. Ainsi les versets de la sourate 20 sont ultra-représentés dans les codex de Sana comme
le montre ce document 3 ci-dessous.
De plus, lorsque sur un même folio recto verso, des blocs entiers sont absents (encadré),
ce mobile ne peut plus être incriminé. En outre les blocs présents ou les blocs absents sont
souvent les mêmes d’un codex à l’autre (graphiques a et b). Il y a des recoupements : certains
blocs sont retrouvés systématiquement dans les codex incomplets notamment les blocs liés à la
sourate 20, l’absence du bloc 17/4 à 17/40 se répète dans plusieurs codex.
15
verset absent Folio 22 Recto 31 :24 – 32 :04
Recto 69:44 – 71:28 (djins) verso 72:8 – 74:28
Ainsi, le codex Marcel 20 présente un passage abrupt de la sourate 2 verset absent (2/84
à la sourate 57/20 à 66; le Marcel 18 comporte les séquences suivantes : 8/25 à 8/72, (9/1 à
9/66, verset absent (23/5 à 23/97, 23/97 à 28/53, 30/58 à 31/23)
La forte hétérogénéité des champs lexicaux dans la Vulgate d’Uthman s’accompagne
d’une variabilité des recensions des sourates (hétérogénéité séquentielle). Le codex Marcel 13
comporte les séquences suivantes : 8/25 à 8/63, 9/28 à 9/66, 23/5 à 23/97, 23/97 à 28/53, 30/58
à 31/23, la sourate 29 n’y est pas présente.
37,008
1,001
2,159
3,038
4,003
4,168
6,037
7,037
9,086
11,013
12,055
15,014
16,080
18,006
19,061
20,128
22,046
24,015
26,039
26,204
28,049
30,057
34,025
37,173
39,068
42,021
44,044
49,011
53,004
55,052
58,014
68,012
72,001
76,022
80,020
86,012
96,002
39. « Ce qui est remarquable, ici, de toutes les variantes coraniques, c’est que dans l’ouvrage de Sanʿāʿ, on constate
une continuité textuelle là où ailleurs, les différences n’apparaissent que comme des pics saillants, isolés, dans un
texte autrement identique au canon. On a cette fois-ci un ensemble. Peut-être qu’au moment de la rédaction sur
ces vieux parchemins retrouvés à Sanʿā,ʿ la conception du texte différait légèrement, qu’on y incorporait des
gloses, directement intégrées dans le texte, jouxtant des enseignements du Prophète. Il ne s’agit pas d’une simple
corruption du Coran d’Othman mais d’une forme indépendante. Quand on compare les deux versions, on a
l’impression de deux traditions qui se chevauchent et le manuscrit de Sanʿāʿ montrerait la fin de l’une d’entre
elles.»
16
Variabilité de présence des sourates
10
FREQUENCE
5
1,001
3,037
4,166
7,034
9,082
12,050
16,074
19,054
22,038
26,030
28,039
34,014
37,161
42,008
48,026
55,037
67,026
76,005
85,016
SOURATE
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 20 40 60 80 100
Certains versets et sourates ne sont pas présents. Ainsi on note une grande hétérogénéité
et notamment sur les blocs cultuels ; Le bloc central vers la sourate 20 semble plus fréquent. Le
corpus des anciens codex montre la variété des recensions et la fébrilité de rectifier les primo-
écritures. On voit que les sourates Mecquoises notamment sont absentes des anciens codex ;
certaines sourates comme la sourate 20 (suivant l’ordre uthmanien) sont toujours présentes.
17
c)
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Série1 Série2
Au vu des différences entre les deux distributions en bleue l’aléatoire et en rouge celle
obtenue on peut dire que la répartition n’est pas aléatoire : les codex ne sont pas homogènes.
Distribution binomiale et distribution de présences des sourates
DAM 01-29.1 une DAM 01-29.1 partie Présence de 17/54 à Absence du bloc Absence du Absente DAM
partie : 2/140 à 2/186 présente 3/36 à 3/55 17/62 et 17/82 à début 22 dans DAM bloc culte
et du DAM 01-27.1 3/153 à 3/156 et 17/99 La partie prière Absence du bloc dans (verset 25 dans
3/164 à 3/175 est absente WEII 1913, DAM 01-25.1et
Rectification du bloc réécriture sur le bloc 01-27.1 DAM
culte dans WEII 1913 Absence 3/156 3/164 Dans le codex DAM verset 5 16
DAM 01-27.1 : rien 01-29.1et 01-27.1et Rectification
Localisation DAM 25 du bloc dans
Jérusalem De nombreuses
réécritures dans le Rectification du bloc WEII 1913 Les
WEII culte initial dans WEII mots masgid
1913 et DAM 17 absents ou
Rectification du bloc rectifiés voir
culte dans le Ṣanʿā annexe
17-21-1, les mots Présente dans
Localisation masgid dans le WEII DAM 01-29
Jérusalem
18
Tableau 2 : Hétérogénéités et anomalies sur les séquences cultuelles dans les codex
ABSENT ABSENT
Doute sur le mot « Ramadan »
A1
Q2/177 2/183
Anomalie signalée
A2
Q2/192
ABSENT ABSENT ABSENT
A3
Q2/150
Q2/143
A4
Q3 /20 : le mot «islam» est douteux
Q3/157. « Et si vous êtes tués dans le sentier d'Allah ou si vous ABSENT ABSENT ABSENT
mourez »
19
Q3/144. « Muhammad n'est qu'un messager - des messagers ABSENT ABSENT ABSENT
avant lui sont passés »
Q29/67. « Ne voient-ils pas que vraiment Nous avons fait un ABSENT ABSENT Pas de
sanctuaire sûr [la Mecque], alors que tout autour d'eux on « sanctuaire
enlève les gens ? » sûr » Q 29/67
ABSENT
A5
Q22/48 22/60
Q2/142 Qibla ABSENT ABSENT ABSENT
FOLIO 5V
A9
20
Le mot « Ismaël » est douteux.
« Ou dites-vous qu'Abraham, Ismaël, Isaac et Jacob et les
ABSENT ABSENT
Q6/26
FOLIO 46 V, trou au niveau de l’unité d’Allah
A13
73/20. « Ton Seigneur sait, certes, que tu (Muhammad) te ABSENT ABSENT ABSENT
tiens debout moins de deux tiers de la nuit, ou sa moitié, ou
son tiers Allah détermine la nuit et le jour, toute la nuit en
prière. Récitez-en donc ce qui [vous] sera possible.
Accomplissez la Salat, acquittez la Zakat. »
Ce bloc manifeste une forte rupture syntaxique et est une
réplique.
A14
Sourate 47/ Verset 0 avec Mhmd ajouté et verset 2
Mhmd absent ABSENT ABSENT Tout est
A15 effacé et
réécrit, en
vert verset
inconnu
21
48 ABSENT DAM
Mhmd effacé 34 V 47/20 0.15.9
Tout est effacé et absence de PAS MHMD
réécrit, en bleu verset « si la sourate
inconnu descendait où
le combat » ṢANʿĀA, DAR AL-
Sourate 48 A16 47 :032- MAḪṬUṬAT: DAM 16
DAM 29 48 :002 48/23
VERSO
Muhammad
absent et Mecca
A19
A20 DAM 16/116
16/118
mensonge des
juifs
22
inscription de Nuba, judéo-arabe récemment découverte par l’archéologue Assas Avraham, présentant le Temple
terme Sachrat Beit El Maqdis, traduit comme : Le rocher du Temple Saint.40
40. Endowment to the Sakhrat Bayt al-Maqdis and al-Aqsa Mosque. Early Islamic Inscription from the Village
of Nuba.
23