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Étude de texte Un mariage d’amour de Zola

I NARRATION ET RYTHME DU RECIT

1-Le narrateur a une place externe car à la fin du récit le narrateur dit « on trouva sur une table
leur confession, et c’est après avoir lu ce testament sinistre, que j’ai pu écrire l’histoire de ce
mariage d’amour ».
2-Le point de vue ici adopté est omniscient car le narrateur sait tout sur les personnages, ce
qu’ils ressentent, ce qu’ils pensent « Après la haine, vinrent la crainte et la lâcheté ; les deux
assassins eurent peur l’un de l’autre. »
3-a) Les indices temporels qui structurent cette histoire sont « Michel avait vingt-cinq
ans lorsqu’il épousa Suzanne », « Ils vécurent trois années sans querelles » ; « un jour » ;
« Lorsque le dîner eut été commandé » ; « Le lendemain » ; « Il fallait attendre au moins treize
mois ». « Pendant les huit premiers jours » ; « tous les matins » ; « dix-huit mois s’écoulèrent » ;
quand ils crurent avoir assez attendu » « Enfin se joua le dernier acte de ce drame poignant » ;
« Un jour » et « Il expièrent à la même heure ».
b) L’auteur a consacré plus de temps au récit de Jacques et Suzanne car c’est le temps qui
déclenche les divers sentiments des deux assassins et l’acte de s’entretuer.

4-Le découpage : la vie normale / Le plan du meurtre/Le mensonge/L’attente/Le mariage/ la


nuit de noces / la prise de conscience / La peur de l’autre / La mort des assassins / La confession
5-Cette nouvelle est réaliste. Mais aussi Naturaliste. Une nouvelle est un récit court (plus court
qu’un roman) où tout est focalisé sur peu de personnages et sur une action.
6-Le titre fait penser à une histoire heureuse mais l’histoire est tout l’inverse.

II LES PERSONNAGES
1-Le récit compte trois personnages : Suzanne, Michel et Jacques. Les personnages sont peu
nombreux (peu de personnages extérieurs à leur histoire)
2-Michel : il épouse Suzanne à 25 ans, il est l’ami de Jacques, il ne sait pas nager.
Suzanne : a le même âge que Michel, elle est maigre, elle a un visage effilé et de beaux yeux,
elle est l’amante de Jacques.
Jacques : ami de Michel, amant de Suzanne, excellent nageur.
Michel est la victime. Jacques et Suzanne sont les amants et les assassins de Michel.
3-Les substituts nominaux qui réunissent Jacques et Michel sont « un ami du mari » et « les
deux hommes ».
4-Jacques et Suzanne ressentent l’un pour l’autre de l’amour « peu à peu passionnément
amoureuse », de la passion « la douceur cuisante de cette passion », de la gêne « ils
éprouvèrent un étrange malaise, de la joie « ils goûtèrent une joie nerveuse », de l’embarras et
de l’inquiétude « ils s’assirent embarrassés et inquiets », de l’effroi et de l’irritation « effrayés et
irrités », de l’épouvante « ils étaient tout à leur épouvante », du désespoir « s’unissaient avec
désespoir », de la haine « puis la haine vint », du reproche « Jacques reprocha amèrement à
Suzanne », de la colère et de l’angoisse «  « la colère accroissait leurs angoisses », de l’âpreté et
de la cruauté « plus âpre et plus cruelle », de la souffrance « dans la vie de souffrance qu’ils
s’étaient faite », de l’horreur «  le visage de Jacques était devenu pour elle un objet d’horreur,
de la crainte et de la lâcheté «vinrent la crainte et la lâcheté », de la peur « les deux assassins
eurent peur l’un de l’autre ».

Cette histoire est inspire d’un fait divers réel


Histoire qui donnera naissance à un roman sur le même thème, lequel ?

La structure de Thérèse Raquin est basée sur le récit qui a inspiré Émile Zola pour la
rédaction de son roman, c'est-à-dire La Vénus de Gordes d'Adolphe Belot et Ernest Daudet, diffusé
en plusieurs épisodes dans Le Figaro en 1866.
Ce livre racontait l'histoire de Marguerite Rivarot, appelée la Vénus de Gordes et qui était la fille
d'un riche fermier. Elle est enlevée par Pascal, aidée par une vieille femme et par le cocher
Furbice. Deux années plus tard, Furbice, qui est marié, devient l'amant de Marguerite, profitant de
la maladie de Pascal que sa femme tente d'empoisonner sans y arriver. Furbice tuera finalement le
mari gênant. Les deux complices seront découverts et envoyés au bagne où Marguerite mourra de
la fièvre jaune.

On écrit de Gordes, au Courrier de Marseille, qu'un assassinat a été commis dans cette commune,
le 24 de ce mois, sur la personne d'un nommé Auphan (Théophile);la femme de ce malheureux
entretenait, depuis un an, des relations coupables avec un nommé Denante, et déjà plusieurs fois
elle avait tenté d'empoisonner son mari; pour en finir plus promptement elle n'a pas craint
d'armer le bras de son amant et de le pousser au crime; Auphan a été tué d'un coup de fusil.
Immédiatement arrêté par les soins de la gendarmerie, l'assassin a tenté de se donner la mort en
se frappant d'un coup de couteau au bas ventre; mais la blessure n'est pas mortelle et le coupable
s'est décidé à faire l'aveu de son crime. La veuve Auphan, enceinte de sept mois persiste à nier
toute participation au crime, malgré les révélations de son amant ; elle a été transférée à la prison
d' Apt. Quant à Denante il a été laissé provisoirement à l'hospice de Gordes jusqu'à ce que son état
permette de le faire transporter sans danger.

Effectivement, il y a bien dans l'Etat Civil d'Apt la naissance le 18/02/1862 de Anne Thérèse
AUPHAN fille de feu Théophile et de Fortunée Béridot son épouse.
La dite Anne Thérèse a été mise en nourrice à Gordes où elle est décédée le 02/08/1862
On est loin de la légende rapportée dans l'article précédemment cité:
Le souvenir du crime resta longtemps dans les mémoires. L’enfant né en prison fut élevé à Gordes
par sa grand-mère maternelle, Emma Bérigot. Il ouvrit par la suite un café dans le village et y
demeura jusqu’à sa mort, estimé de tous.

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