N° 28

MAI
2023

CERCLE APS
Autonomie • Survie • Résilience

DOSSIER DU MOIS
10 astuces qui facilitent la vie en autonomie

À la rencontre L’art de la vie sauvage Rencontre inspirante

des plantes sauvages Le noeud de chaise Major Gérald,
Le panais sauvage et ses variantes la préparation physique
comme mode de vie

ISSN : 2813-0863 (Print) – 2673-7949 (Web)

ÉDITO
Quand j’ai emménagé dans ma BAD, j’avais 1 000 travaux en tête,
tous plus urgents les uns que les autres.
Mais j’ai passé mes premiers jours à installer mon atelier, en
réfléchissant soigneusement à la position de chaque étagère, de
chaque outil.
Gagner en autonomie ça prend du temps et sans une bonne
organisation, notamment dans le jardin et dans l’atelier, on peut
vite se retrouver débordé.
C’est pour vous faciliter la vie et vous faire gagner du temps que
dans le dossier du mois, vous découvrirez 10 astuces qui peuvent
paraître simples, mais qui changent tout sur le long terme.
Bonne lecture !
Antoine

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4 10 14 20
Confort et ergono- Le panais sauvage Le paillage Le noeud de chaise
mie en autonomie : Ce mois-ci, François Au mois de mai, et ses variantes
10 astuces qui Couplan t’emmène les premières cha- Ce mois-ci, Sylvestre te
facilitent la vie au avec lui à la chasse au leurs commencent à présente en détail, non
quotidien panais sauvage. Ce s’abattre sur le pota- pas une, mais deux fa-
Vivre en autonomie cousin éloigné de la ger. L’occasion par- çons différentes de
peut parfois être usant carotte possède une faite pour Valentin faire le nœud de chaise.
et contraignant. Heu- racine au goût pro- de te parler d’une des Si tu as toujours rêvé de
reusement, il existe de noncé caractéristique. techniques phares de maitriser un nœud fa-
nombreuses façons de la permaculture : le cile à retenir, rapide à
se rendre la vie plus paillage. faire et aisé à défaire, tu
facile et confortable. vas être servi.

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Réaliser une caisse Le Yoga : une acti- Les 3 types Major Gérald,
en bois vité bénéfique pour de cordelette la préparation
multifonction ta santé physique La cordelette est physique comme
Objet à la fois facile et psychique un élément central mode de vie
à réaliser et extrê- Franck Ropers est du matériel de sur- Gérald Michiara, plus
mement polyvalent, un pratiquant assi- vie en pleine nature, connu sur les réseaux
la caisse multifonc- du du Yoga. Dans sa mais aussi au potager. sous le nom du « Major
tion est un excellent rubrique, il te donne Sylvestre fait le tour Gérald », me parle de
moyen de valoriser ses conseils pratiques de trois types de cor- ses exploits sportifs et
du bois récupéré et de pour bénéficier au delettes dans le test de de sa préparation phy-
faire un bricolage utile maximum de cette ac- matos. sique. L’occasion d’évo-
à moindre coût. tivité. quer les clés de réussite
d’un parcours hors du
commun.
 DOSSIER DU MOIS
CONFORT
ET ERGONOMIE
EN AUTONOMIE :
10 ASTUCES QUI
FACILITENT LA VIE
Parce qu’autonomie et galères 1 - L’ÉVIER GÉANT
ne vont pas forcément de pair.
Se faciliter le quotidien est indis-
Dossier du mois
pensable. Se sentir confortable
dans son projet pour tenir dans
la durée est possible en adaptant
les outils de production. Dans cet
article, je vais vous parler de 10
astuces que j’ai mis en place à
l’intérieur de ma BAD et qui m’ont
grandement aidé au quotidien,
soit en me faisant économiser du
temps, de l’énergie, ou parfois les
deux en même temps.
La plupart du temps, les éviers ou
postes de lavage ne donnent pas
accès à de grands espaces. Être
serré pour laver des outils ou
transformer des productions au-
tonomes limite les mouvements
en favorisant les contorsions et
le mal de dos. Bocaux à rincer,
linge à tremper, bain de l’enfant
ou encore simple réserve de se-
cours, les utilisations pratiques
de l’évier géant sont multiples.
À la manière d’un évier, mais à
la dimension d’une baignoire,
cet outil de lavage, de transfor-
4
mation et de production est idéal.
Avec sa hauteur confortable, ses
rangements en dessous, sa grille
de séchage et son robinet à ral-
longe, ce bricolage de récupéra-
tion permet polyvalence et adap-
tabilité. Le poste de nettoyage de
« la souillarde » est ainsi bien ins-
tallé et fonctionnel.
Une baignoire de récupération se
trouve aisément. Celle-­ci s’est né-
gociée à 50 € sur un site de petites
annonces. Il existe des baignoires
de toutes formes et de toutes
tailles. Ne perdre aucune place en
l’installant doit être une priori-
té. Une fois dénichée, un cadre de
bois doit être réalisé. A l’aide de
chevrons et de vis de charpente,
quatre petits cadres de bois sont
assemblés pour n’en former qu’un
grand. Il est vital de pouvoir sou-
tenir le poids immense de la bai-
gnoire, de toute son eau mais aus-
si d’un humain. Un habillage en
parquet vinyle est réalisé à l’aide
d’un cloueur pneumatique et une
grille de barbecue est coupée pour
servir d’égouttoir.
2 - LE DÉROULEUR ÉLECTRIQUE AUTOMATIQUE
Les rallonges sont souvent pé-
nibles à installer. Pour une pe-
tite bricole, sortir la rallonge
convenablement et la brancher
demande de l’énergie, du temps
et même quelques fois de la pa-
tience. Si la rallonge est difficile-
3 - LE TABLEAU VELLÉDA
L’autonomie demande beaucoup
de sérieux et d’organisation. Nais-
sances des bêtes, listes de courses,
productions et semis, rendez-­
vous, etc. Toutes les informations
ne peuvent se retenir entière-
ment de tête. Tout le monde finit
par oublier. Le cerveau humain,
s’il n’est pas sans arrêt à se rappe-
ment installable, on en vient à un
outil manuel, alors le temps occu-
pé est décuplé. Les fils de rallonge
au sol gênent et sont dangereux
pour les utilisateurs.
Avec un dérouleur électrique au-
tomatique, l’électricité descend
du plafond en permanence. Plus
besoin de sortir la rallonge, de la
brancher, d’allumer le tableau
et de tout ranger. Finies les ral-
longes à trainer et à ramasser. Ce
dérouleur et enrouleur automa-
tique permet de bénéficier d’élec-
tricité sans câble au sol. Aus-
si rapide que pratique, sa prise
femelle a été optimisée en prise
ler une information, finit par ou-
blier l’existence même de cette in-
formation. Les autonomistes qui
se donnent les moyens de leurs
ambitions chassent le détail pré-
cis. Une naissance de poussin de
21 jours ne peut pas être décrétée
décidée à 18 jours. C’est ainsi pour
tout. Chaque note est précieuse,
elle amène à la vérification et la
validation de la tâche à effectuer.
Un agenda papier est très efficace
pour quelqu’un qui a le réflexe de
le regarder chaque jour, de reve-
nir en arrière, de jouer avec les
calendriers, les cartes, etc. Le ta-
bleau Velléda, lui, saute aux yeux
quotidiennement, il fait tout pour
ne pas se faire oublier. Le tableau
est souvent impersonnel, muni
de crayons de différentes cou-
double étanche afin de brancher
deux prises en même temps par
temps de pluie.
Disposé aux bons endroits, le
gain de temps est considérable.
Existant en de nombreuses lon-
gueurs, il est possible d’en ins-
taller en extérieur comme en
Confortet ergonomie en autonomie : 10 astuces qui facilitent la vie
intérieur. L’enrouleur doit être
raccordé à un disjoncteur sur le-
quel, idéalement, il est seul à ti-
rer le courant. Ainsi les pannes
peuvent aisément s’identifier. Du
câble 3G2.5, une boite de dériva-
tion étanche et des « wagos » per-
mettent de réaliser la liaison aux
tableaux proprement.
leurs, il permet de se passer les
informations à plusieurs, dans un
groupe, un clan, une colocation,
etc. Mémo, pense bête, to-­do liste,
etc. L’information doit être écrite
et visuellement efficace.
A l’aide d’un perfo-­burineur et
de chevilles à boulons ou d’une
perceuse à placo et de chevilles
moly, le tableau doit être ins-
tallé de manière sécurisée. Lors
de l’écriture, celui-­ci ne doit pas
bouger. Un repose crayon, une
brosse ou un chiffon, des ai-
mants, quelques feutres peuvent
aussi équiper l’ensemble. Ain-
si on ne cherche jamais les ac-
cessoires, tout comme les infor-
mations. Effaçable à volonté, les
tableaux font partie de l’organisa-
tion de la plupart des entreprises.
5
 4 - LA CUISINE/SOUILLARDE D’ÉTÉ
Salir la cuisine pour des actions
non alimentaires n’offre pas tou-
jours une partie de nettoyage-­
plaisir. Ancrer des odeurs nau-
séabondes dans la maison ou
polluer son environnement de
vie n’encourage pas à l’action. La
plupart du temps, on se limite en
cuisine de peur de salir ou de faire
des dégâts dans son lieu de vie.
Dossier du mois
Il est plus simple de cuire des
frites dans la souillarde que dans
5 - LA BATTERIE DE TERRAIN
Les smartphones actuels dé-
pensent leur batterie dans la jour-
née avec les nombreuses applica-
tions utilisées. Lampe et radio se
rechargent la plupart du temps
en USB. L’électricité est devenue
vitale, nous devons la transpor-
6
la maison. Chaque maison de
campagne possédait à l’époque
un poste de travail gaz-­eau dans
la cave. Les anciens possédaient
une souillarde : une partie pour
les cuissons sales. Le poste gaz-­
eau permet d’installer un feu
puissant pour cuire à haute tem-
pérature et sauter les aliments,
pour réaliser des bocaux en au-
toclave, pour s’en servir à l’atelier,
etc. Le gaz, utilisé dans une autre
pièce que la maison, amène une
touche de sécurité supplémen-
taire car le gaz reste dangereux,
même en bouteille.
Un énorme feu trois-­gaz de col-
lectivité se déniche aisément en
vide-­greniers. À l’aide de brosses
métalliques, de papier à poncer
et de tampon-­jex pour les pièces
ter partout. Les kits d’énergie
transportables coûtent cher lors-
qu’ils sont réalisés par de grandes
marques. Les power-­Banks stan-
dards ne se démontent pas en cas
de panne : elles se cassent. Elles
sont soudées, moulées, vissées ou
encore collées. Elles répondent à
un standard de « consommateur-­
poubelle ».
En vogue sur le web survivaliste,
la batterie 18650 devient la pile
survivaliste. D’un boitier vide, la
power-­Bank maison est créée. Les
petites batteries 18650 se trouvent
dans tous les appareils à batte-
rie classiques : perceuses, vapo-
en laiton ainsi que d’une peinture
haute-­température, un feu trois-­
gaz se restaure en deux heures.
Installé sur un chariot, le feu
trois-­gaz peut se transporter par-
tout où le besoin s’en fait sentir.
Attention :
Un feu butane doit aller avec
un détendeur 28 mbar et une
bouteille de butane. Un feu
propane doit aller avec un dé-
tendeur 37 mbar et une bou-
teille de propane. Les injec-
teurs (sortie de gaz) ne sont
pas les mêmes. En cas d’erreur,
la combustion est incomplète
et les flammes non adaptées.
teuses, ordinateurs, etc. Les 18650
se trouvent partout autour de
nous ! Une batterie d’ordinateur
est composée de plusieurs accus
18650, lorsqu’elle ne fonctionne
plus, souvent un seul de ses ac-
cus met en panne la batterie com-
plète. Ce style d’accu se déniche
vraiment partout, il suffit d’être
curieux pour disposer d’énergie
quasi-­gratuite sur le terrain. Il
est possible de recharger talkie-­
walkie, téléphone ou éclairage
grâce au solaire et aux 18650 en
ne dépensant aucun argent.
Le boitier vide s’achète sur les
sites internet connus de tous.
Son prix modique offre le choix
des modèles. D’un à une centaine
d’accus, toutes les tailles existent.
Une fois acheté, il suffit de rem-
6 - LA SUSPENSION AÉRIENNE
Le manque de place est un pro-
blème sérieux. Même si à ce
jour, la place libre est suffisante,
7 - LE SÈCHE BOTTES
plir le boitier avec des accus d’oc-
casion. Pur cela, il faut démon-
ter une batterie de 18650, tester
la tension des accus un par un à
dans une optique autonomiste-­
survivaliste, la place vient rapi-
dement à manquer. Indispen-
sable au stockage, le rangement
plutôt que l’entassement doit être
priorisé. Les stocks encombrent
quelques fois les sols et bloquent
le passage ou la manutention
d’autres stocks.
Les stocks doivent être acces-
sibles de suite et par tous. Afin
de gagner en place et en espace au
sol, suspendre est pratique. Cor-
delettes, attaches et poulies ma-
rines permettent de pendre et de
dépendre aisément. Ainsi, le sé-
chage alimentaire est à l’abri des
rongeurs, les copeaux des toi-
lettes sèches n’encombrent pas
Les bottes sont des outils indis-
pensables à l’autonomie. Plu-
sieurs paires doivent être dis-
ponibles par habitant. Les
nombreuses bottes utilisées
se stockent souvent n’importe
comment. Sales, les crampons
doivent être lavés de la boue et
des éléments qui leur sont accro-
chés. Ça n’est jamais une partie
de plaisir de frotter les bottes à
la brosse. Les bottes doivent aus-
si être tapées à cause des cail-
l’aide d’un multimètre et ne sortir
que les bons accus. On évitera de
garder les accus qui coulent, qui
gonflent ou encore qui s’écaillent.
le plancher, les ruches paille sont
protégées de l’humidité du sol,
Confortet ergonomie en autonomie : 10 astuces qui facilitent la vie
etc.
Cette solution est facile à mettre
en œuvre. Quelques matériaux
peu onéreux et la pendaison
est assurée. Les nœuds à réali-
ser doivent être bien effectués :
nœuds coulants, nœud de 8 et
nœud d’amarrage sont les plus
utilisés. La pendaison peut s’amé-
liorer par un système doublage
de poulie divisant la force mus-
culaire à exercer. Judicieusement
placée, la suspension aérienne
à nourriture est refroidie par le
chauffe-­eau thermodynamique.
Gainé, il envoie du froid au bon
endroit.
loux qu’elles pourraient conte-
nir en leur intérieur. L’intérieur
des bottes est souvent un univers
rempli d’acariens, de mauvaises
odeurs et d’humidité.
Avec le sèche botte, finies les cor-
vées de nettoyage. Bottes coquées,
bottes de pêche, bottes d’usine,
etc. elles peuvent toutes être pen-
dues la tête à l’envers afin de sé-
cher, de se vider des éléments et
de s’aérer. Installées en extérieur
7
 et lavées par la pluie, les cram-
pons et le tour des bottes s’auto-­
nettoient. L’eau sort doucement
des bottes vers le bas.
8 - LA LUMIÈRE AUTOMATIQUE
Le gaspillage d’énergie est un pro-
blème récurrent. Une lumière qui
Dossier du mois
reste allumée toute une nuit pour
rien consomme de précieuses
ressources lorsque l’on est hors
réseau. Lorsque l’on rentre à la
BAD chargé, les bras remplis, ap-
puyer sur le bouton est quelques
fois compliqué. Les boutons de
lumière sont aussi des nids d’in-
fections, même dans notre propre
9 - LE RANGE PERCEUSE
8
Des sèche bottes de toutes tailles
existent. D’une paire à dix paires,
de nombreuses bottes peuvent
être installées sur un séchoir.
Fabricable en bois ou en mé-
foyer, ils peuvent être contami-
nés de divers microbes, virus ou
bactéries.
La lumière, ou plus précisément
l’ampoule automatique, est une
solution à de multiples pro-
blèmes. Cette simple ampoule
équipée d’un détecteur de mouve-
ment change le quotidien. Cave,
armurerie et local radio en sont
équipés chez nous. Une pièce in-
cluse dans un bâtiment déjà en
place et créée après la bâtisse ori-
ginelle ne permet pas toujours de
passer de nouvelles gaines et de
nouveaux interrupteurs. Repris
sur la lumière de la pièce géné-
rale, le nouvel espace créé par
cloison ne s’allume maintenant
Les outils trainent souvent sur
les plans de travail. Par terre, en
vrac, dans les étagères, sur l’éta-
bli, etc. il arrive de ne pas trouver
ses outils avant un bon moment
et de finir découragé. Quand il
manque une pièce ou un morceau
à un outil, cela entraine une mau-
vaise utilisation de celui-­ci et de
l’énervement. La perte de temps
liée au mauvais rangement est
parfois énorme. Les boîtes à per-
ceuses prennent de la place et ne
tal, le sèche bottes est très utili-
sé chez les Hollandais. Rien de
plus simple, le principe peut être
acheté ou fabriqué par tous.
qu’au passage de quelqu’un. Cette
lumière automatique, peut aussi
faire fuir un voleur, même si dans
ce cas précis, ça n’est pas le but.
Sans travaux d’installation,
l’ampoule automatique est aussi
simple à changer qu’une ampoule
traditionnelle. Coûtant quelques
euros, elle se déniche partout sur
le web et en magasin de bricolage.
Attention :
Certains modèles trop peu chers
ne fonctionnent qu’un court laps
de temps. Une ampoule de qua-
lité doit être privilégiée.
sont pas toujours faciles à ranger,
elles sont surtout utiles lors d’un
déplacement.
Lorsque l’on bricole, les outils et
les matériaux doivent sauter aux
yeux. Dans un atelier bien ran-
gé, n’importe quelle personne
doit s’y retrouver et s’y sen-
tir chez elle. Afin de produire
mieux et de produire plus, les
ateliers doivent être calqués sur
un modèle de rangement efficace.
Le range perceuse est un acces-
soire de rangement ultra-­efficace.
Ainsi, perceuse, meuleuse, lampe
ou divers électroportatifs peuvent
se ranger stablement et propre-
ment. Chaque chose à sa place
et chaque place pour une chose.
Bien rangées, les perceuses sont
installées à côté d’un range bat-
terie et d’un poste de recharge-
10 - LE SPOT D’OUTILS
J'espère que ces 10 astuces vous
seront utiles. L'important, c'est
d'adapter vos solutions à votre
propre maison et environne-
ment électrique. Tout posséder au
même endroit évite la confusion.
Le range perceuse s’achète sur
le web ou se fabrique en bois ou
en plastique. Lors de la fabrica-
tion, les cotes doivent être prises
sérieusement sur chaque ou-
til. Les trous à la scie cloche sont
agrandis à la scie sauteuse. Les
Les outils accumulés peuvent
devenir un véritable problème.
Avoir de nombreux outils est in-
téressant, mais les laisser trainer
et ne plus les trouver n’encourage
pas au travail. Rangés en caisse
ou dans les tiroirs, les outils ne
sautent pas aux yeux, quelques
fois, on en oublie et on en rachète.
Rangés sur l’établi, la place n’est
plus libre pour travailler et les
outils envahissent l’espace.
Les barres aimantées sont idéales
pour les rangements de cuisine ou
d’atelier. Un spot d’outils entière-
ment aimanté permet de voir, de
se saisir et de reposer un outil en
quelques secondes. L’accès ocu-
laire est immédiat. Lorsque l’on
CONCLUSION
ment. Dans un prochain ar-
ticle, je vous parlerai des astuces
mises en place spécifiquement
planches sont vissées par vis de
Ø4 mm afin de ne pas éclater le
bois au montage. Le tout est an-
cré dans le mur. Pour les batte-
ries nues supplémentaires, il
existe des portes-batteries. Ils
s’achètent et sont difficiles à réa-
liser. Ils coûtent assez cher mais
sont très pratiques.
Confortet ergonomie en autonomie : 10 astuces qui facilitent la vie
bricole c’est indispensable, c’est
un gain de temps et de place mo-
numental. Toute partie conte-
nant du fer tiendra sur les barres
aimantées, mais impossible d’y
fixer d’autres matières sans mo-
dification. Si de la place au mur
est disponible, de nombreuses
barres peuvent être fixées.
Certaines barres très puissantes
tiennent même des marteaux de
quelques kilos. Les barres ont une
durée de vie de quelques décen-
nies. Les barres s’achètent plu-
tôt par dizaines chez Lidl. C’est là
qu’elles sont réellement les moins
chères. Sur internet, elles sont
plus onéreuses alors que la qua-
lité est quasiment similaire.
pour la partie extérieure de ma
BAD.
Virgile Ghiliani
9
 À LA RENCONTRE DES PLANTES SAUVAGES

Noms : Panais sauvage
Nom latin : Pastinaca sativa
Famille : Apiacées
Plante : Plante bisannuelle
commune au bord des che-
mins, parfois dans les prés,
À la rencontre des plantes sauvages
LE PANAIS
SAUVAGE
Ressemblant à la carotte, le pa- cé. Si vous êtes attentifs, vous
nais est redevenu un légume à la pourrez cueillir la version sau-
mode ces derniers temps alors vage de ce merveilleux légume
qu’il avait été délaissé pendant qui peut être préparé de diffé-
de nombreuses décennies à rentes façons.
cause de son goût trop pronon-
COMMENT IDENTIFIER

où elle peut former de petites
colonies. Le panais sauvage
est facile à reconnaître à ses
feuilles une fois composées
de folioles allongées, incisées-­
dentées.
Fleurs et fruits : Les petites
fleurs jaunes sont regrou-
pées en ombelles composées,
comme chez presque toutes
les plantes de sa famille. Elles
donnent des fruits aplatis et
ailés, d’abord verts, puis bruns,
très odorants au froissement.
Environnement : Lieux her-
beux, prairies, talus, friches.
LE PANAIS SAUVAGE
À son apparence
Le panais sauvage est une plante
bisannuelle qui développe pen-
dant la première année de sa vie
une profonde racine pivotante
nourrie par d’assez grandes
feuilles réunies en rosette, sim-
plement divisées en 5 à 11 seg-
ments ovales ou lobés, velus et
bordés de dents inégales.
Au printemps suivant, la plante
développe une tige qui peut at-
teindre de 50 cm à 1 m de hau-
teur et porte de nombreuses
feuilles. Au sommet des hampes
florales apparaissent de juillet à
septembre des fleurs jaunâtres
à 5 pétales repliés, réunies en
ombelles de 4 à 10 rayons plus ou
moins inégaux. Elles produisent
des fruits de taille moyenne, apla-
tis et ailés, qui finissent par se
dessécher et tomber.

François Couplan,
ethnobotaniste, est
l’auteur de nom-
breux ouvrages sur
les plantes et la nature, notamment
Plantes sauvages comestibles et
toxiques. Il organise régulièrement
des stages de découverte des
plantes sauvages comestibles et
médicinales, ainsi qu’une forma-
tion complète sur trois ans (Col-
lège Pratique d’Ethnobotanique).
Retrouvez toutes les informations
sur son site : www.couplan.com.

10
À l’odeur Confusions possibles
Toutes les parties de la plante dé- Avant que ses fleurs n’appa-
gagent lorsqu’on les froisse une raissent, le panais pourrait être
odeur aromatique agréable, qui confondu avec la berce spondyle
n’est pas sans rappeler celle des (Heracleum sphondylium) mais les
agrumes. Elle est relativement feuilles de cette dernière sont
peu prononcée dans les feuilles, beaucoup plus grandes, plusieurs
plus marquée dans la racine et fois divisées, avec des folioles
particulièrement forte dans les toutes lobées et plus anguleuses.
fruits. Les fleurs de panais ressemblent
un peu, par leur couleur, à celles
du fenouil (Foeniculum vulgare),
Au toucher mais celui-­ci possède des feuilles
Les feuilles du panais sauvage divisées en fines lanières et bien
sont plus ou moins velues et sûr, une odeur d’« anis » tout à fait
douces au toucher. Une sous-­ caractéristique. L’aneth (Anethum
espèce, le panais urticant (Pasti- graveolens) a également des fleurs
naca sativa subsp. urens), est den- jaunes et des folioles filiformes,
sément couverte de poils fins qui avec une odeur assez proche de
rendent la plante veloutée lors- celle du panais.
qu’on la caresse. Mais ses feuilles
fraîches sont connues pour irri- Ces confusions avec ces plantes

Le panais sauvage
ter la peau de certaines personnes de la même famille, les Apia-
sensibles, pouvant même provo- cées, ne porteraient pas à consé-
quer des brûlures au second degré quence. A priori aucune confusion
par photosensibilisation. ne serait possible avec une plante
toxique.

USAGES ET VERTUS

Comment manger
le panais sauvage
La racine de panais est appré-
ciée comme nourriture depuis
des millénaires, puisque nos an-
cêtres cultivaient déjà le panais
dans l’Antiquité. « Pastinaca »,
d’où dérive notre mot panais,
désignait chez les Romains aus-
si bien les carottes – dont les
formes sauvages dans nos régions
ont une racine blanche – que
les panais eux-­mêmes. Quant à
« sativa », qui signifie « culti-
vé », on l’applique aussi bien aux
formes sauvages de l’espèce. Sa
gloire n’a commencé à se ter-
nir que récemment, au début
de notre siècle, les panais étant
considérés trop « rustiques »
(ce qu’ils sont effectivement en
termes de jardinage), d’un goût
trop prononcé pour les délicates
bouches citadines – nombre d’ex-
cellents légumes ont d’ailleurs
ainsi disparu…
Mais, malgré notre lâche aban-
don, le panais a refusé de nous
quitter et ses colonies décorent
abondamment le bord des routes
et des chemins. On le rencontre
encore parfois dans le potager de
quelque amateur éclairé qui sait
ainsi se garantir une récolte de
racines nutritives tout au long
de l’hiver. Notons d’ailleurs qu’il
suffit de traverser la Manche
pour rencontrer ce légume savou-
reux sur les étals des marchands :
les Anglais le cultivent commer-

11
 cialement et s’en délectent sans
arrière-­pensée. Et la mode du bio
l’a fait revenir dans les magasins
spécialisés.
La racine du panais sauvage doit
être récoltée au bon moment.
Comme la plante est bisannuelle,
sa racine se gorge de nutriments à
la fin de la première année de sa
vie. De l’automne au printemps,
elle est tendre et charnue. On peut
alors la hacher, crue, et l’ajou-
ter aux salades, ou bien la faire
cuire comme les carottes, seules
ou avec d’autres légumes. On en
prépare de délicieuses soupes et
À la rencontre des plantes sauvages
La meilleure partie du panais
sauvage, ce sont peut-­être ses
tendres tiges, récoltées avant la
floraison : il suffit de les peler et
de les déguster telles quelles. Ces
tiges sont croquantes, juteuses et
aromatiques : de véritables bon-
bons végétaux !
Les fleurs jaunâtres peuvent
être ajoutées aux salades ou à
d’autres plats comme condiment
pour leur arôme d’agrume. Les
Son goût
fruits – que l’on nomme couram-
ment « graines » – fournissent
une épice intéressante. Ils aro-
matisent particulièrement bien
les soupes, les céréales et les des-
serts. Leur aspect, leur odeur et
leur saveur rappellent ceux des
fruits de berce, l’un de nos meil-
leurs condiments sauvages. On
peut les utiliser verts, donc im-
matures, ou secs, après qu’ils ont
mûri sur la plante.

d’aromatiques gratins. Pour pou- • Les racines de panais ont une saveur aromatique, souvent pronon-
voir utiliser les racines au mieux cée mais très agréable. Elle rappelle, en plus sauvage, celle de la
de leur forme, il faut être capable carotte, sa cousine. Il est connu que les panais cultivés acquièrent
d’identifier la plante rien qu’à ses un goût sucré lorsqu’on les laisse en terre jusqu’à ce que les ge-
feuilles, sans l’aide des fleurs ou lées soient passées dessus. Une partie de l’amidon que les racines
des fruits, car lorsque la tige s’est contiennent en abondance s’est alors transformée en sucres. Elles
développée, les racines sont deve- renferment aussi des protéines, des vitamines du groupe B, des
nues ligneuses : une mince couche sels minéraux et diverses substances;
blanchâtre entoure une partie • Les fruits de panais ont une saveur très marquée, à la fois fortement
centrale dure comme du bois. La aromatique, avec un arôme d’agrume, et piquante comme du poivre.
couche extérieure, fibreuse, peut
encore servir de nourriture à
condition de la couper perpendi-
culairement aux fibres, de la faire
cuire et, si possible, de la passer
dans un moulin à légumes pour
la réduire en purée.

Les feuilles du panais sau-

vage sont comestibles. Lors-
qu’elles sont très jeunes, elles
sont tendres, et leur saveur n’est
pas trop forte. On peut alors les
ajouter aux salades. Plus tard, il
sera préférable de les faire cuire.
On peut par exemple en prépa-
rer de bonnes soupes aroma-
tiques. N’omettez pas d’utiliser
les feuilles que vous ramasserez
forcément en même temps que
les racines.

12
 Recette : Gratin de racines de panais

Ingrédients :
• 300 g de racines de panais récoltées bien • Sel ;
tendres ; • Poivre ;
• 200 g de pommes de terre ; • 150 g de crème ;
• 150 g de Gruyère râpé ; • 30 g de chapelure ;
• 2 gousses d’ail ; • 25 g de beurre.

Préparation :
1. Brossez et lavez soigneusement les racines de panais. Coupez-­les en rondelles épaisses et faites-­les
précuire à l’eau salée pendant une dizaine de minutes ;
2. Faites cuire à moitié les pommes de terre, à l’eau, épluchez-­les et coupez-­les en rondelles ;
3. Graissez un plat à gratin et disposez-­y les rondelles de panais et de pommes de terre en couches alter-
nées, en disposant entre chaque couche un peu de fromage râpé et d’ail écrasé. Salez et poivrez ;
4. Nappez de crème, recouvrez du reste de fromage puis de chapelure, parsemez la surface de quelques
morceaux de beurre et faites gratiner une vingtaine de minutes à four chaud ;
5. Servez avec un vin blanc sec.

Qualités nutrition-
nelles et médicinales
La racine de panais est riche en
amidon et se montre donc nutri-
tive en apportant à l’organisme
les glucides qui représentent une
source d’énergie.
La composition des feuilles n’est
pas connue, mais on peut suppo-
ser qu’elles renferment des pro-
téines équilibrées en acides ami-
nés essentiels, des minéraux, des
oligo-­éléments, des vitamines
et des antioxydants en quantité
importante, comme il est usuel
pour les feuilles vertes, chloro-
phylliennes. Elles ne renferment
a priori pas de facteurs antinutri-
tionnels particuliers.
Le panais sauvage
Restrictions
Comme de nombreuses autres
Ombellifères, ou Apiacées, le
panais sauvage renferme des
furanocoumarines qui peuvent
provoquer de sévères brûlures
par photodynamisation. Si l’on
s’y frotte les bras ou les jambes
nues et que l’on s’expose ensuite
au soleil, les UV provoquent la
mort des cellules du derme, ce
qui se manifeste par des rou-
geurs, puis des cloques impres-
sionnantes. Il faut donc se mon-
trer prudent, se couvrir et éviter
de se frotter à la plante pour évi-
ter tout ennui de ce genre.
François Couplan

13
 Valentin s’est mis
à la permaculture il
y a plus de 10 ans.
Il s’est formé sur
le terrain, dans les alpages et
des fermes de toute l’Europe,
avant de passer sa Certification
de Designer en Permaculture.
Une encyclopédie vivante de la
permaculture !
Au mois de mai, les premières
grosses chaleurs vont commen-
cer à s’abattre sur le potager.
L’occasion parfaite pour parler
du paillage, l’une des techniques
essentielles de la permaculture !
En effet, en été, un bon paillage
sur une planche de culture réduit
Vers l’abondance au potager
par 2 voire 4 les besoins d’arro-
sage ! Mais pailler ses cultures
apporte de nombreux avantages
supplémentaires comme nourrir
et protéger le sol.
Dans cet article, nous allons faire
le tour des bienfaits du paillage
et des points clés à prendre en
compte lorsque l’on pratique
cette technique au potager.
Paillage
ou « mulch »
En français, on parle de « pail-
lage », mais en réalité, le mot
« mulch » est plus adapté,
puisqu’on ne parle pas unique-
ment de paille mais d’un mé-
lange de matières organiques
qui, bien équilibré, protège le
sol puis se décompose pour
l’enrichir.
14
VERS L’ABONDANCE AU POTAGER
LE PAILLAGE
LE PAILLAGE, C’EST QUOI ?
Comme vous le savez, le paillage
est l’une des techniques de base
de la permaculture. Pailler un
sol, cela veut dire ne pas le lais-
ser à nu, comme dans la nature et
contrairement aux pratiques de
l’agriculture traditionnelle. Mais
attention, tous les couvre-­sols ne
se valent pas. Nous allons voir en-
LES VERTUS DU PAILLAGE
Couvrir le sol
Le premier objectif du paillage,
c’est de couvrir le sol, car cela a
de nombreux avantages :
1. En paillant son sol, on limite
grandement l’évaporation de
l’eau du sol. Grâce au paillage,
l’humidité du sol est conser-
vée et cela l’empêche de sé-
cher ;
2. L’obscurité créée par le pail-
lage évite la germination des
plantes indésirables. Le pail-
lage réduit donc grandement
le temps de désherbage ;
3. Enfin, le paillage protège le sol
des éléments naturels comme
le vent (qui érode le sol) ou le
gel en hiver.
semble les avantages du paillage,
les différents matériaux que vous
pouvez utiliser (avec leurs avan-
tages et inconvénients), ainsi que
quelques astuces et conseils pour
vous procurer votre paillage, qui
sera l’un de vos alliés les plus pré-
cieux au jardin durant la période
estivale.
Enrichir le sol
Cependant, le paillage a un deu-
xième objectif central, c’est
enrichir notre sol, notam-
ment en nourrissant les micro-­
organismes du sol. Ces derniers
sont les meilleurs amis du jar-
dinier car ils aèrent, fertilisent
et travaillent notre sol potager
à notre place grâce à leur activi-
té. C’est pourquoi il est plus in-
téressant que notre paillage soit
composé de matières organiques
équilibrées plutôt que de bâches
en plastique qui n’ont que la pro-
priété d’obscurcir le sol et d’em-
pêcher l’évaporation de l’eau. Car
pour atteindre le meilleur résul-
tat possible, il est important de
respecter quelques règles im-
portantes dans la composition
de notre paillage.
 LA COMPOSITION DU PAILLAGE
De quoi peut être composé un
paillage de matières organiques
au jardin ?
Traditionnellement, on les sépare
en deux catégories :
• Les matières plutôt carbo-
nées (C), des matériaux orga-
niques durs, secs et fibreux
(tiges de roseaux, branchages
fins, BRF (bois raméal frag-
menté), feuilles mortes, etc.) ;
• Les matières plutôt azotées
(N), des matériaux organiques
mous, verts et humides
(tontes de la pelouse, déchets
de légumes et fruits, fumiers
d’animaux, etc.).
Un bon équilibre entre les deux
assure un apport optimal pour le
sol et permet une bonne décom-
position des matériaux. Si vous
souhaitez plus de détails sur le
rapport C/N, vous pouvez vous
référer à mon article « un sol vi-
vant, c’est quoi ? » dans le numé-
ro 21 du Cercle APS. Pour vous
simplifier la tâche, vous pouvez
compter une part de matériaux
sec pour une part de matériaux
frais. Restez cependant atten-
tif à vos plantes et si vous voyez
qu’elles peinent à pousser vous
pouvez compléter le manque
d’azote avec un arrosage au pu-
rin d’ortie.
Le bon calcul
Pour rappel, on estime que
pour un mulch équilibré, il faut
25 à 30 fois plus de carbone
que d’azote. Ça peut paraître
impressionnant mais ce n’est
pas difficile à atteindre parce
que même dans les matériaux
dits « riches en azote », la pro-
portion de carbone est supé-
rieure à celle de l’azote.
Le paillage
15
 L’ÉPAISSEUR DU PAILLAGE
Il dépend surtout de la période
de l’année. Il y a une distinc-
tion à faire entre les périodes de
cultures et celles de repos.
Quand le jardin
est au repos
En automne, pour mettre le jar-
din au repos, ça vaut vraiment
la peine de mettre une couche
épaisse d’environ 30 cm de
paillage avec les matériaux
qui ont poussé sur place : bio-
masse, feuilles mortes, fanes de
Vers l’abondance au potager
légumes, broussailles. D’où l’inté-
rêt de laisser pousser les plantes
qui fourniront de la biomasse au
jardin.
Donc à l’automne, je coupe les
légumes au pied, je laisse les ra-
cines dans le sol et je dépose les
fanes sur place.
Commencez le paillage avec les
matériaux les plus rigides, pla-
cés directement au contact de la
terre pour ménager des poches
d’air et finissez par recouvrir
16
avec les matériaux les plus fins.
Non seulement ces poches isolent
du froid et du gel, mais elles pour-
raient servir de refuges pour la
nidification des insectes voire des
crapauds dont on connaît le goût
pour les limaces.
Couvrir vos zones de culture dès
l’automne simplifie aussi le dés-
herbage. Je coupe seulement les
grandes pousses à l’automne et
je laisse les petites pousses dépé-
rir sous le paillage.
Si votre paillage de feuilles
mortes menace de s’envoler,
arrosez-­le pour l’alourdir et
coller les feuilles entre elles, ou
recouvrez-­le avec quelques bran-
chages.
Au moment de planter
Au moment de semer ou de plan-
ter, tout dépend de l’épaisseur de
votre paillage, vous pouvez :
• Diminuer l’épaisseur du
paillage (environ 10 cm) et
planter directement au tra-
vers, voire semer de grosses
graines (assurez-­vous juste de
bien mettre la graine en pleine
terre et de ne pas la perdre dans
le paillage) ;
• Découvrir entièrement la
zone de culture pour les pe-
tites graines et les petits se-
mis (ex : carotte) puis la recou-
vrir en début d’été, une fois les
plants développés.
En cours de culture
Plus les plantes sont grandes,
plus elles tolèrent un paillage
épais. Si vous avez de quoi cou-
vrir votre sol, n’hésitez pas à le
faire. Pour un mulch en cours de
culture, j’utilise souvent du foin
et des feuilles mortes de frui-
tiers, avec un rapport carbone/
azote équilibré.
Sinon le mélange paille et herbe
de tonte fraîche est très pratique
en été car on trouve facilement
ces deux matériaux, mais atten-
tion aux proportions si vous uti-
lisez de la paille de blé !
 Les limaces

Le gros inconvénient du paillage, vulnérables aux attaques, ne re- pectant l’équilibre carbone/azote.
c’est qu’il est un nid à limaces… mettez pas de paillage. Vous bénéficierez à nouveau des
Si vous êtes concerné par le pro- avantages du paillage, contre les
blème, vous pouvez quand même Dès que les plants sont bien mauvaises herbes et surtout, pour
utiliser cette technique avec montés (30 à 40 cm) et que diminuer les arrosages.
quelques ajustements. l’été arrive, repaillez votre zone
de culture en fonction de la taille En automne, couvrez le sol
Deux à trois semaines avant de des plantes et toujours en res- abondamment pour l’hiver.
planter ou semer, retirez toute la
couverture de paillage et mettez-­la
de côté ou au compost. Juste avant
de planter ou de semer, sarclez
les 2 premiers centimètres du
sol pour enlever les jeunes mau-
vaises herbes qui auraient germé.

Le temps que les jeunes plants

Le paillage
se développent et soient moins

17
 OÙ TROUVER LES MATÉRIAUX ?
Pour tout paillage, privilégiez
les matériaux que vous avez à
disposition (biomasse du jardin,
tontes de gazon, feuilles mortes,
etc.), c’est l’idéal dans une dé-
marche de permaculture et d’au-
tonomie. N’hésitez pas à deman-
der à vos voisins qui voudraient
se débarrasser de leurs déchets
verts, aux paysans des environs
s’ils vendent ou donnent du foin,
il n’est généralement pas traité.
Si vous achetez de la paille à l’ex-
térieur, assurez-­vous qu’elle
soit de bonne qualité et non-­
Vers l’abondance au potager
18
traitée, idem pour les matières
azotées, même si on en trouve
plus facilement.
Il peut également y avoir un pro-
blème avec les graines contenues
dans les végétaux que vous utili-
sez en paillage. Certaines grami-
née (paille et foin, par exemple)
contiennent pas mal de graines
qui vont certainement germer
dans votre mulch.
Jusqu’ici chez moi j’ai réussi à
composer avec ce phénomène
surtout car je peux laisser le sol
couvert sur la totalité de l’année
donc les graines n’ont donc pas
assez de lumière pour germer.
Le problème se pose plus si vous
laissez la terre à nu, mais garder
aussi en tête que le sol contient
déjà de nombreuses graines
prêtes à germer s’il se retrouve
découvert.
Dans la mesure du possible, choi-
sissez des matériaux qui n’ont pas
ou peu de graines.
Les plantes pour la biomasse
Au jardin, il y a plusieurs plantes que je cultive pour leur biomasse. Evidement elles sont souvent aussi utiles
pour d’autre raison ; attirer les auxiliaires, repousser des ravageurs ou encore aérer le sol.
Les plantes annuelles
Elles sont intéressantes car elles
n’auront pas besoin d’occu-
per la même place l’année sui-
vante, vous pouvez donc les
planter entre vos légumes sur les
planches de culture. Dans cette
catégorie, j’utilise souvent :
• L’amarante ;
• Le tournesol ;
• Le ricin ;
• Le chénopode ;
• Le souci ;
• La grande tagète.
Elles ont l’avantage de croître
très rapidement et donc de créer
beaucoup de matière en une seule
saison.
Les plantes vivaces
Elles permettent de fournir plus
de biomasse encore car une fois
passé le cap des deux premières
années après la plantation, elles
vont fournir régulièrement des
quantités abondantes de matière.
De plus, elles pousseront sans
plus d’action de votre part, une
fois installées.
En revanche, il faudra réfléchir
avant de les planter car une fois
en place, elles ne pourront pas
forcément être déplacées. Dans
cette catégorie, au jardin, il y a :
• Du roseau de chine (miscan-
thus) ;
• De l’armoise ;
• De la vendangeuse (aster
ericoïd) ;
• De la consoude.
Les plantes « invasives »
Finalement, il y a aussi des
plantes qui s’installent spontané-
ment et à qui je laisse une place
au jardin car elles peuvent juste-
ment me rendre service pour le
paillage, entre autres.
• L’ortie ;
• L’onagre ;
• La molène ;
• La solidage.
Ces dernières sont mes préférées
car elles ne nécessitent aucune
action de ma part si ce n’est la
cueillette. Cependant, il faut res-
Le paillage
ter vigilant quant à leur caractère
invasif.
Concernant le bois broyé et les
feuilles, j’ai aussi planté beau-
coup d’arbres et arbustes au jar-
din de manière à bénéficier de ces
deux ressources au maximum, di-
rectement sur place.
Évitez l’utilisation
des conifères !
Les aiguilles de pin, mélèze,
etc. et les copeaux de bois de
conifères acidifient le sol, évi-
tez donc de les utiliser au jar-
din. Les légumes préfèrent un
sol au pH neutre.
Valentin
19
 Sylvestre est ingé-
nieur, père de fa-
mille et passion-
né de bushcraft et
de marche ultra-­légère. Tous les
week-­ends, il part en forêt, par-
fois seul, parfois avec des amis
ou sa famille, pour tester de nou-
velles techniques et ses limites.
En forêt, lors de vos expéditions
ou même au quotidien, savoir
confectionner des nœuds est
un savoir-­faire précieux et indis-
pensable ! Pour fixer du matériel,
monter le camp, réparer des ob-
jets ou protéger votre vie, vous
devez connaître et maîtriser une
L’art de la vie sauvage
série de nœuds.
Savez-­vous faire une boucle
simple sur le bout d’une corde ou
d’une cordelette ? Vous devez
accrocher une corde à un anneau
ou à un passant de votre tente ?
Le candidat idéal, facile à retenir,
rapide à exécuter et surtout aisé
à défaire est le nœud de chaise
(bowline knot en anglais) !
Voici comment le réaliser, étape
par étape !
20
L’ART DE LA VIE SAUVAGE
LE NŒUD DE CHAISE
ET SES VARIANTES
Un peu de vocabulaire et de contexte.
On nomme le dormant la partie de la corde qui ne bouge pas et le
courant le bout de la corde qui circule. Le ballant c’est le bout de
corde entre les deux.
En repliant une courte longueur du courant le long du dormant sans
les croiser, on obtient une ganse.
Si l’on forme une boucle en croisant le courant et le dormant (donc
une ganse fermée), c’est un tour.
Pour vous aider, j’ai utilisé sur mes photos trois traits et couleurs dif-
férentes :
En rouge, le mouvement à réaliser durant cette étape ; en tiret jaune,
la position précédente de la corde ; et en orange foncé, une mise en
évidence des boucles sous lesquelles il faut passer.
À noter : je suis gaucher ! Si vous êtes droitier et que cela vous
semble plus confortable, vous pouvez tout à fait réaliser ces nœuds
en miroir.
LES 6 ÉTAPES POUR RÉALISER
VOTRE NŒUD DE CHAISE
1. Formez une ganse avec la 2. Créez un tour (une boucle)
corde, devant vous. S’il s’agit sur le dormant, en tirant vers
d’accrocher la corde à un an- vous
neau ou à un passant de tente,
la ganse passera bien évidem-
ment dans cet anneau.
3. Enfilez le dormant dans le
tour, afin de former une deu-
xième ganse
4. Faites passer le courant dans
cette ganse, de l’arrière vers
l’avant, puis ramenez le cou-
rant vers lui-­même.
UNE VARIANTE DU NŒUD DE CHAISE
Vous pouvez aussi réaliser ce nœud en inversant le sens de la boucle initiale.
On repart depuis l’étape 1.
2bis. Cette fois le tour initial est
réalisée en éloignant la corde.
Les étapes intermédiaires sont les
mêmes, sauf pour traverser la 2e
ganse, ou le courant ira cette fois-­
ci d’avant en arrière.
3bis. Enfilez le dormant dans le
tour pour former la 2e ganse.
5. De la main droite, pincez le cou-
rant, puis tirez simultanément
sur le dormant et sur le courant.
Le nœud doit s’inverser, et fi-
nir bien compact.
4bis. Le courant va d’avant en
arrière dans la deuxième ganse
formée par le dormant
5bis. Serrage du nœud
6. Avec cette première mé-
thode, le courant finit dans
la boucle.
Le nœud de chaise et ses variantes
6bis. Présentation finale du
nœud : le courant finit en dehors
de la boucle !
Le nœud de chaise est donc un
nœud très facile à apprendre et
très facile à réaliser.
Entraînez-­ vous plusieurs fois
chez-­vous pour être sûr de
bien maîtriser le procédé, puis
essayez-­le en extérieur, toujours
en restant vigilant.
21
 Les limites du nœud de chaise

Bien que pratique et facile à apprendre, le nœud de chaise souffre d’un gros défaut : il se défait facilement
lorsqu’il n’est pas en charge.

Attention donc, le nœud de chaise n’est pas sécurisé pour des applications où la charge n’est pas constante.
Il n’est ainsi par recommandé pour l’assurage sur corde en escalade, où on lui préfère classiquement le
nœud de huit.

LE NŒUD DE CHAISE, MAIS EN MIEUX !

Maintenant que vous savez faire le nœud de chaise les yeux fermés, la tête en bas, avec les mains derrière
le dos, nous allons voir ensemble comment le sécuriser.

On a vu dans la partie précédente comment former le nœud de chaise. Je vous avais dit qu’il souffrait d’un
défaut : il se défait facilement lorsqu’il n’est pas chargé et qu’il est soumis à des secousses. C’est une des rai-
L’art de la vie sauvage

sons pour laquelle ce nœud, pourtant bien plus simple et plus rapide à nouer que le nœud de 8, n’est pas du
tout utilisé pour l’assurage en escalade.

Je vais vous présenter deux méthodes pour remédier à ce défaut.

Première méthode : rajout d’un nœud étrangleur

Voici les 7 étapes pour compléter croisant les brins, toujours de

le nœud de départ : l’extérieur à l’intérieur.

1. En formant le nœud de chaise,

on veillera d’abord à créer un
brin assez long au bout du
courant, afin d’avoir de la
corde en suffisance pour le
nœud étrangleur.
Etape 1 – On part d’un nœud de
chaise normal, avec un long brin
2. On passe le brin (qui devient
le courant) à l’intérieur de la
boucle, et on le fait ressortir
sous celle-­ci, vers soi.
Etape 2
3. On crée une première boucle
en enroulant le courant au-
tour du dormant, de l’exté-
rieur à l’intérieur.
Etape 3 – Première boucle
4. On crée une deuxième boucle
par-­dessus la première, en
Etape 4 – Deuxième boucle
5. On passe maintenant le cou-
rant dans les deux boucles
qu’on vient de former, en al-
lant du nœud de chaise jusque
vers la boucle (soit de gauche
à droite, dans l’illustration ci-­
dessous).
Etape 5

22
6. On peut maintenant serrer
le nœud en tirant simultané-
ment sur le dormant avant le
nœud de chaise et sur le cou-
rant qu’on vient de passer
dans les deux boucles.
Etape 6 – Serrage du nœud
Deuxième méthode – Variante Yosemite
1. Pour cette deuxième variante,
on part à nouveau d’un nœud
de chaise de base, avec un brin
final assez long.
2. On fait ici aussi ressortir le
courant de la boucle par-­
dessous, vers soi
Etape 2
3. On fait revenir le courant dans
la boucle, pointant en direc-
tion du nœud de chaise (soit
vers la gauche dans l’illustra-
tion ci-­dessous).
Voici donc deux manières de sé-
curiser cet excellent nœud. La va-
riante Yosemite a ma préférence,
car elle est plus simple.
On vérifie que le nœud d’étranglement est bien fait : d’un côté du nœud,
les brins sont croisés, et de l’autre ils sont parallèles
On serrera d’abord le nœud de
chaise proprement dit (1), puis
l’attache Yosemite en second
Le nœud de chaise et ses variantes
(2).
Etape 3
4. On fait maintenant passer le
courant sous le 2e brin de la
boucle, et à travers le nœud de
chaise, en le faisant longer le
dormant.
Etape 4 – Verrouillage du nœud
5. On peut maintenant procé-
der au serrage final du nœud.
Celui-­ci se fait en deux étapes. Etape 5 -­Serrage final du nœud
CONCLUSION
Retenez toutefois aussi la va- Allez dehors et essayez !
riante avec le nœud d’étrangle-
ment, car je vous reparlerai de ce Sylvestre Grünwald
nœud dans un prochain article.
23

Comme beaucoup d’entre nous,
certaines personnes n’ont pas
accès à un extérieur. J’ai d’ail-
leurs vécu le premier confine-
ment sans jardin ni terrasse, et
Le coin Do It Yourself
je dois vous avouer que la ver-
dure me manquait énormément.
Dès lors que nous vivons en ap-
partement, il nous faut dire au
revoir aux plantations, potagers,
et tout ce qui s’en approche.
En considérant l’aspect positif
des plantes sur mon humeur, je
voulais vraiment réaliser un jar-
din portatif qui puisse me suivre
partout et surtout être malléable
dans son utilisation. C’est pour-
quoi je me devais de vous mon-
trer comment réaliser une caisse
pouvant aussi bien servir de jar-
din portatif que de caisse de ran-
gement.
Grâce à cela et avec les bonnes
dimensions que vous adapterez
suivant vos besoins, vous pourrez
réaliser en très peu de temps une
caisse qui pourra s’installer sur
un rebord de fenêtre ou dans un
salon et qui accueillera toutes les
plantes que vous rêvez de faire
pousser chez vous.
24
LE COIN DO IT YOURSELF
RÉALISER UNE
CAISSE EN BOIS
MULTIFONCTION
MATÉRIEL
Avant de commencer la réalisation de notre caisse multifonction,
intéressons-­nous rapidement au matériel dont vous aurez besoin pour
ce bricolage maison.
Liste du matériel
Vous aurez besoin :
• D’un tasseau de 2x2 cm et d’une longueur totale de 1 m (4x25 cm,
dans notre cas) ;
• D’une scie à bois (idéalement une scie japonaise) ou d’une scie
à onglet ;
• D’un mètre ;
• D’un stylo ou d’un crayon à papier ;
• De pointes ou de clous ;
• D’un marteau ;
• D’une agrafeuse (facultatif) ;
• De planches de bois de deux largeurs différentes (la différence
de largeur est facultative).
Pour mes tasseaux, j’ai pris un pied de lit (que j’ai eu d’occasion dans un
vide-­maison) que j’ai scié en quatre pour avoir une épaisseur de 2x2 cm
grâce à ma scie sur table. Pensez à vous équiper à moindre frais, vous
ferez des économies sur le long terme qui ne sont pas négligeables. Il
en va de même pour les planches que j’utilise dans ce tutoriel, ce sont
des lattes que j’ai sciées dans la largeur -­pour passer de 1,5 à 0,6 cm
d’épaisseur. Pensez malin, pensez récup’ !
 RÉALISATION DE LA CAISSE EN 5 ÉTAPES
Pour cette réalisation, j’ai choisi de partir sur une caisse de 30x40 cm de large et de long pour une hauteur
de 25 cm. Cela me garantit une taille convenable et de plus nombreuses possibilités quant aux plantes que
je désire faire pousser à l’intérieur.

1. Les découpes préparatoires

mémoire que les planches consti-
tuent le corps et l’habillage de
votre caisse, il vous faudra donc
une hauteur totale d’environ
20 cm pour garantir une struc-
ture forte.
Voici mes coupes :
Les miennes mesurent 0,6 cm
d’épaisseur, il y a deux côtés,
donc nous avons une épaisseur
totale de 1,2 cm 30 + 1,2 = 31,2 cm.
CQFD.
Adaptez suivant l’épaisseur de
vos planches et en fonction des

Réaliser une caisse en bois multifonction

Pour commencer notre caisse,
rien de plus simple !
Dans un premier temps, j’ai cou-
pé quatre tasseaux à la longueur
souhaitée, à savoir 25 cm dans
mon cas.
J’ai ensuite coupé mes planches
à la longueur voulue. Gardez en
• 16 planches coupées à 31,2 cm ;
• 8 planches coupées à 40 cm.
Vous vous demandez proba-
blement d’où sort mon premier
chiffre ? Rappelez-­vous que nous
construisons une caisse. Pour
avoir un peu plus d’esthétique,
nous voulons que les planches
sur le côté arrivent à fleur avec
les planches perpendiculaires.
dimensions que vous voulez don-
ner à votre caisse.
Et pourquoi 16 planches ? Car il fau-
dra réaliser les côtés mais égale-
ment donner un fond à notre boîte !
Mes planches mesurent 5 cm de lar-
geur et je désire une boîte de 40 cm
de long. Nous avons 4x2 planches
pour les côtés et 8 planches pour le
fond (8x5 cm = 40 cm).

2. L’assemblage de la caisse de jardin

Me croiriez-­vous si je vous disais
que nous avons presque terminé
notre caisse ?
Pour l’assemblage, rien de plus
simple. Munissez-­vous de deux
tasseaux et de 4 planches de
même longueur. Vous pouvez
commencer par le côté le plus
court ou le plus long, l’ordre im-
porte peu dans notre cas.
Commencez par faire un mon-
tage à blanc, c’est-­à-­dire position-
ner vos planches sans les clouer
pour vérifier que vos mesures sont
correctes. Dès lors que vous vous
êtes assurés de la bonne qualité
de votre travail, clouez les deux
planches aux extrémités hautes
et basses de vos tasseaux comme
sur la photo. En faisant cela, vous
vous assurerez que les tasseaux
ne puissent plus bouger lorsque
vous voudrez assembler le reste
de votre habillage.
Cela fait, clouez le reste de vos
planches et hop ! Voici déjà un
côté de terminé. Répétez cette
opération encore une fois en
vous munissant de deux autres
tasseaux et de quatre nouvelles
planches (de la même longueur
que pour la première étape, vous
verrez pourquoi d’ici peu), et vous
aurez réalisé presque la moitié de
votre caisse de jardin !

25

Astuce
Pour un côté un peu plus es-
thétique, j’ai découpé une de
mes planches dans la largeur
pour lui donner une dimen-
sion de 2,5x31,2 cm. En alter-
nant les largeurs comme moi,
vous aurez un rendu un peu
plus travaillé en très peu de
temps. Pour ma part, j’ai utili-
sé une scie sur table pour dé-
couper cette planche mais ça
marchera aussi avec une scie
à bois classique.
Le coin Do It Yourself
26
3. Assemblage des deux derniers côtés
Pour réaliser cette étape,
munissez-­ vous des deux fa-
çades que vous venez de réaliser
et positionnez-­les debout sur la
tranche. Les tasseaux doivent se
faire face et les planches doivent
impérativement se trouver sur
l’extérieur de votre assemblage.
Prenez ensuite les quatre autres
planches de longueur différentes
et réalisez un montage à blanc
comme précédemment. Lorsque
vous serez satisfaits, clouez
comme dans l’étape 2, c’est-­à-­
4. Réaliser le fond de notre caisse de jardin
Pour cette avant-­dernière étape,
positionnez votre caisse à l’envers
pour avoir accès au fond. Réalisez
votre montage à blanc pour vous
assurer d’avoir la bonne longueur
de planches et une fois cela fait,
clouez la première et la dernière
planche pour ne pas avoir de pro-
blèmes par la suite.
Faites très attention lors de cette
étape si, comme moi, vous avez
une épaisseur de planches infé-
rieure à 1 cm, car lorsque vous
clouez le fond, si vos pointes/
dire une planche en haut et une
autre en bas de vos tasseaux pour
vous assurer que la structure
bouge le moins possible.
Une fois cela fait, clouez les
planches restantes en respectant
l’alignement des deux côtés que
vous venez de créer.
Retournez votre caisse pour ré-
péter cette opération, et vous voilà
avec vos quatre côtés de réalisés !
Quand je vous disais que ça allait
être rapide.
clous ne sont pas exactement
perpendiculaires à votre travail,
vous risquez de voir les pointes
traverser vos planches latérales
d’un côté comme de l’autre. Si
celles-­ci ressortent à l’extérieur,
attention à vos doigts ! Retirez-­
les et recommencez. Si elles res-
sortent sur l’intérieur de votre
caisse, vous risquez de déchirer
la toile géotextile et d’avoir de la
terre et de l’eau un peu partout
chez-­vous… N’hésitez pas à re-
commencer pour avoir le résul-
tat le plus propre possible.
5. Appliquer la toile
géotextile
Pour cette ultime étape, prenez
la toile géotextile que vous avez
ainsi que l’agrafeuse et commen-
cez par le haut d’un côté. Encore
une fois, il n’est pas nécessaire de
commencer par un côté en prio-
rité, dans la mesure où nous al-
lons devoir faire le tour complet
de notre caisse.

Agrafez sur toute la hauteur de

votre caisse comme sur les photos
et, une fois le tour terminé, clôtu-
rez en agrafant votre toile sur le

Réaliser une caisse en bois multifonction

fond de votre caisse.

Rajoutez des billes d’argile et du

terreau suivant vos envies et vos
besoins, et vous voilà avec une
petite caisse de jardinage prête
à l’emploi !

Augustin F.

27
 Franck Ropers,
expert en arts
martiaux et self-­
defense, est aus-
si conférencier, consultant au-
près des forces de l’ordre et
des unités d’élite de la gendar-
merie et ne cesse de se for-
mer à de nouvelles méthodes
(sophrologie, yoga, PNL…) pour
toujours s’améliorer à plus de
60 ans ! À présent, il souhaite
partager au plus grand nombre
son expérience dans la self-­
defense et l’hygiène de vie.
Optimiser sa préparation physique et mentale
QUELLE FORME DE YOGA CHOISIR ?
Il existe plusieurs formes de yoga
dont chacune met l’accent sur un
aspect spécifique.
28
OPTIMISER SA PRÉPARATION PHYSIQUE ET MENTALE
LE YOGA :
UNE ACTIVITÉ
BÉNÉFIQUE POUR
VOTRE SANTÉ
PHYSIQUE
ET PSYCHIQUE
Le Yoga n’est pas à proprement
dit un sport mais il s’agit plus
d’un art de vivre et d’une activité
physique complète pour le corps
et l’esprit. C’est une pratique an-
cestrale d’origine Indienne com-
prenant un ensemble de pos-
tures toujours couplées avec des
Nous trouvons 2 grandes familles
de Yoga :
• Il y a des Yogas dynamiques
dans lesquels l’enchaînement
des postures se fait à un rythme
dynamique tout en assouplis-
sant, renforçant le corps, tout
en ayant une recherche de dé-
veloppement des capacités
cardio-­vasculaires ;
• Il y a aussi un Yoga dit doux
comme le Hatha yoga qui lui est
plus accessible pour des per-
sonnes de tout âge et condition
physique.
types de respiration spécifiques
qui ont pour objectif de procu-
rer une meilleure santé physique,
mentale, émotionnelle et spiri-
tuelle. L’objectif ultime d’un Yogi,
pratiquant de yoga, est la réalisa-
tion de soi en passant par la sé-
rénité et la paix intérieure.
Il est primordial de pratiquer le
style de Yoga qui vous convient
le mieux.
Pour pratiquer les yogas dyna-
miques, il faut être plutôt déjà en
bonne santé et avoir une bonne
condition physique de base, au
risque de ne pas pouvoir suivre
le rythme imposé ou de se blesser.
Pour ceux qui ne sont pas spor-
tifs, qui ont des douleurs musculo
squelettiques ou qui sont séniors,
je conseille de se tourner vers un
yoga plus doux comme le Hatha
Yoga où l’on passe d’une posture
à l’autre à son rythme.
 QUELS SONT LES BIENFAITS DU YOGA ?
Le Yoga est un ensemble de pos-
tures couplées avec des exercices
de respiration (nommés Prana-
yama) qui ont pour objectif d’as-
souplir et de renforcer le corps
tout en régulant le flux d’éner-
gie vitale.
Pendant la séance, on est invi-
té à prendre le temps d’écouter
son corps, de se concentrer sur
ses sensations. L’attention est
constamment orientée vers le
souffle, ce qui développe ses ca-
pacités de concentration.
Que va-­t-­il se passer au bout de
quelques semaines de pratique
du Yoga ?
Vous allez gagner en souplesse
et renforcer vos articulations.
La colonne vertébrale sera beau-
coup sollicitée (elle est l’arbre
de la vie en yoga) ce qui va évi-
ter ou diminuer les douleurs dor-
sales. Je vous rassure, pas besoin
d’être souple pour commencer
les postures car justement c’est
le maintien des postures qui as-
souplissent.
Vos muscles superficiels et pro-
fonds seront renforcés : en effet,
les postures de yoga sollicitent
des muscles qui ne sont pas sol-
licités par les activités de la vie
quotidienne.
Votre fonction pulmonaire va
être optimisée. Notre respira-
tion est souvent inconsciente et
reprendre conscience de sa res-
piration, la contrôler et la maîtri-
ser améliora progressivement vos
capacités respiratoires.
Tous mes élèves notent une nette
amélioration de l’équilibre, de
l’agilité, et des capacités pro-
prioceptives en général (la capa-
cité à situer son corps dans l’es-
pace). Les exercices d’équilibre
nécessitent une grande concen-
tration et toute notre attention
pour maintenir la posture. Chez
les seniors c’est vital pour éviter
les chutes et les douleurs.
Les postures Yoga et les respira-
tions spécifiques vont tonifier et
drainer les organes internes par
le biais des massages des organes
et des viscères. Chaque posture
et contre-­postures ont pour effet
de comprimer et décongestionner
les organes ce qui les purifie… De
nombreux pratiquants constatent
une nette amélioration des fonc-
tions digestives. Une meilleure
irrigation sanguine dans tout le
corps décrasse l’organisme en ap-
portant plus d’oxygène dans cha-
cune de nos cellules.
Le système immunitaire sera ren-
forcé grâce à la respiration pro-
fonde (dite intégrale). Je vous en
parle régulièrement, ici la respi-
ration fait partie intégrante de la
Le Yoga : une activité bénéfique pour votre santé physique et psychique
pratique du Yoga. Une meilleure
vitalité vous attend.
Certaines postures stimulent le
système endocrinien ce qui peut
aider à réguler les déséquilibres
hormonaux.
Des chercheurs ont constaté une
diminution de la pression arté-
rielle et même une baisse de la
glycémie chez des diabétiques de
type 2 après quelques années de
pratique régulière du Yoga.
Le Yoga peut être une forme de
méditation de pleine conscience.
Le fait de manger en pleine
conscience, être « vraiment pré-
sent » au moment du repas et
l’envie de vivre plus sainement
peut aider à gérer ses pulsions
alimentaires.
En Yoga, on dit qu’on est présent
dans « l’ici et maintenant ».
29
 OÙ ET COMMENT PRATIQUER LE YOGA ?
Si vous êtes motivé et voulez pra-
tiquer dès demain, je vous invite
à le faire en club pour avoir des
bonnes bases. Ensuite si vous le
souhaitez, au bout de quelques
mois quand vous maitriserez les
postures, vous pourrez travailler
en autonomie.

Un conseil : faites toujours un

cours d’essai pour être certain
que le style de Yoga enseigné vous
convient et que l’interaction avec
Optimiser sa préparation physique et mentale

l’enseignant est bonne.

Une séance de Yoga en pratique !

Elle est constituée globalement
de 3 parties :
• Un échauffement ;
• Un corps de cours ;
• Un retour au calme.
Les séances peuvent être très
différentes d’un type de yoga à
l’autre.
Pour les yogas dits dynamiques,
on s’échauffe en début de cours.
Soit on échauffe le corps dans sa
totalité avec la salutation au soleil
(enchaînement de postures sous
forme de cycles) soit en s’échauffe
en mettant l’accent sur le groupe
musculaire particulier que l’en-
seignant a choisi de travailler lors
du corps de séance.
Une fois le corps à la bonne tem-
pérature, on progresse en in-
tensité avec l’enchaînement de
postures, que ce soit en position
debout, assis ou en équilibre.
La dernière partie du cours vise
un retour au calme en visant à
ralentir le rythme cardiaque afin
qu’il revienne à la normale. Pour
cela, on privilégie alors les étire-
ments dans des postures allon-
gées et des respirations fluides et
contrôlées.
On clôture souvent la séance par
la posture dite du cadavre ou
« Shavasana » (qui consiste à s’al-
longer sur le dos, bras et membres
inférieurs écartés) pour relâcher
tous les muscles du corps.

30
Quelle est la durée d’une séance ?
Une séance dure en moyenne
1 heure. Ensuite on peut répartir
les entrainements différemment
(c’est ce que je fais-­moi) :
• 5 mn de salutation au soleil tous
les matins comme réveil mus-
culaire ;
Quel matériel utiliser pour pratiquer le Yoga ?
La pratique du yoga ne nécessite
pas beaucoup de matériel mais
simplement un tapis de sol pour
plus de confort.
Tous nos actes et nos pensées ont
un impact sur notre futur proche
et lointain. C’est en faisant des
petites actions pour votre bien-­
être, que votre santé vous le ren-
dra !
• 20 mn tous les soirs en ciblant
des groupes musculaires précis
(le but étant de travailler l’en-
semble des muscles sur 2 jours).
Le Yoga : une activité bénéfique pour votre santé physique et psychique
Il n’y a rien de magique dans le
yoga et les adeptes y trouvent une
pratique physique complète.
CONCLUSION
Essayez et évoluez dans votre pra- Pour conclure, il y a un adage que
tique à votre rythme, en toute sécu- j’aime beaucoup : « lorsqu’on fait un
rité, sans oublier que nous sommes petit effort… on s’aime ». Je vous sou-
tous uniques et donc différents haite de pouvoir améliorer votre
dans la pratique. Dans quelque bien-­être et santé grâce au yoga.
temps, vous ferez peut-­être par-
tie de ces personnes qui disent « Le Franck Ropers
yoga a changé mon quotidien ! ».
31

La cordelette est un accessoire
indispensable pour une multi-
tude d’usages en bushcraft, au
camping ou à la maison : atta-
cher, réparer, consolider, faire des
Le test de matos
nœuds en tous sens…
Il est aujourd’hui extrêmement
facile de se procurer des cor-
dages plus ou moins épais, plus
ou moins résistants et plus ou
moins légers à des prix abor-
dables, et on peut en stocker fa-
cilement des grandes quantités.
Reste à savoir quelle cordelette
choisir, parmi les nombreuses
possibilités sur le marché !
Au-­delà de la paracorde, qui est
LA cordelette des survivalistes, il
en existe d’autres aux propriétés
intéressantes. Je vous donne ce
mois-­ci un petit aperçu des pos-
sibilités avec deux types de cor-
delettes : paracorde et polypro-
pylène.
32
LE TEST DE MATOS
LES 3 TYPES
DE CORDELETTE
Le jargon
Pour commencer un peu de vocabulaire et quelques définitions
simples :
Une corde est composée de fils, assemblés en brins ou en torons,
eux-­mêmes tressés pour former une âme, qui peut être entourée
d’une gaine. On trouve des cordes sans âme, et donc formées uni-
quement par la gaine, qui est alors creuse. Certaines technologies de
cordes récentes lient la gaine et l’âme (par exemple la technologie
« paraloc » chez Mamutec).
LES 3 CORDELETTES
Pas grand-­chose ne semble dis- C. Polypropylène tressé 4 mm ;
tinguer les quatre cordelettes D. Dyneema 3 mm ;
noires sur la photo ci-­dessous. Et
pourtant, il y a là trois types dif- Je les utilise toutes couramment
férents de cordelettes : pour divers usages, mais pour au-
tant, elles ne se valent pas toutes.
A. Paracorde Type III / 550 ;
B. Polypropylène tressé 3 mm ; Aujourd’hui, je vais comparer les
deux premières.
Quatre cordelettes noires aux apparences quasi-­identiques !
 1. LA PARACORDE

On commence avec la plus
connue. C’est la cordelette de ré-
férence ultime dans le milieu sur-
vivaliste, (à tel point que ça en de-
vient presque un cliché).
est de fait, plus chère et plus ré-
sistante que la paracorde « stan-
dard/civile ». La plus couram-
ment utilisée est la paracorde
Type III ou 550.
Elle se compose d’une gaine
tressée à 32 brins et d’une âme à
7 brins (eux-­mêmes composés de
3 fils), le tout en nylon.

Disons-­le tout de suite, la para-

corde n’est PAS aujourd’hui uti-
lisée comme suspente de para-
chute… mais son nom est quand
même dérivé de son origine mi-
litaire, puisqu’elle apparaît du-
rant la 2e Guerre Mondiale dans
les unités de parachutistes amé-
ricains.

La paracorde « originale » est dé-

Les 3 types de cordelette

signée sous le terme « MilSpec »
pour « Military Specification ».
Elle répond à certains critères
stricts de l’armée américaine et Gaine et âme à sept brins de la paracorde

Les caractéristiques de la paracorde

Diamètres et résistance
On trouve plusieurs diamètres de paracorde, classés ainsi :

Résistance à la rupture
Type Diamètre [mm] Résistance à la rupture [kg]
[livres]
Micro 1.18 90 40
Type I 1.60 100 45
Type II 3.00 425 181
Type III 4.00 550 249
Type IV 4.50 750 340
Type V 6.00 1 250 566

Attention, le monde de la para- Poids au mètre linéaire

corde est un vrai sac de nœud
(c’est le cas de le dire) concernant
la nomenclature.
Les diamètres et les résistances
ci-­dessus sont données à titre
indicatif et selon le site que vous
consulterez, ces données pour-
ront différer.
Une paracorde Type III / 550
« MilSpec » de 4 mm de diamètre
pèse au maximum 6,61 g/m.
Donc si vous voulez en emporter
100 m dans votre sac à dos, vous
transporterez une charge de 661
grammes.
Bon à savoir
La densité du nylon est de
1 150  kg/m3, c’est plus que celle
de l’eau (997 kg/m3) et donc la
paracorde ne flotte pas.

33
 Prix courant
Sur un site internet suisse spécia-
lisé dans la vente de paracorde,
on trouve de la Type III simple
monocolore dès 0.65 CHF/m, ou à
0.45 CHF/m en bobine de 300 m.
Un site français la propose à
0,39 euros/m, ou à 0,29 euros/m
en bobine de 300 m.
Les usages
J’utilise principalement la para-
corde comme :
Je ne l’utilise jamais comme :
• Suspente de hamac ;
• Corde d’escalade ;
Pour descendre d’un hélicoptère
« black-­ops » pendant la nuit (dé-
solé, c’est un mythe).
Une autre caractéristique intéres-
sante de la paracorde, qu’il est in-
téressant de mettre en avant, est
la possibilité de séparer la gaine
des brins, et d’utiliser la gaine vide
pour avoir une cordelette plate, ou
les brins individuels pour avoir
des ficelles beaucoup plus fines.
La paracorde reste toutefois rela-
tivement limitée pour la vie sur
le camp et particulièrement pour
le montage de la tarp, et je vous
conseille donc plutôt de partir sur
un autre type de corde plus ap-
proprié.

• Corde d’entraînement pour ap-

prendre les nœuds ;
• Réserve de corde sur mon
porte-­clé (on appelle ça un
« fob » en anglais, ce qui se tra-
Le test de matos

duit par gousset) ;

• Garniture de poignée pour cou-
teau ;
• Lanières et dragonnes. Quelques exemples d’utilisation de la paracorde

2. LA CORDELETTE POLYPROPYLÈNE TRESSÉE

La cordelette polypropylène (ou

PP) est une cordelette en tresse
simple facilement disponible en
magasin de bricolage. Comme
son nom l’indique, elle se com-
pose de polypropylène, un mo-
nomère du propylène.

Elle a à mes yeux un énorme

avantage sur la paracorde : par sa
structure en tresse, on peut y pra-
tiquer des épissures.

Selon son diamètre, la corde-

lette PP sera composée de 8 ou
16 torons tressés (et n’a donc pas
d’âme). Les huit torons tressés de la cordelette PP

34
 Effet des nœuds sur la résistance
des cordes et avantage de l’épissure
Avant de faire quoi que ce soit avec Pour donner un ordre de grandeur, On peut diminuer fortement cette
une corde, il faut impérativement un nœud de huit (bien connu en perte de résistance en pratiquant
comprendre que tout système de escalade) réduit la résistance de une épissure sur la corde (perte
cordage est aussi résistant que son la corde de 20 à 25 %, un nœud de 10 % environ). C’est le fait d’en-
point le plus faible (qui peut être de chaise de 25 à 30 % ! trelacer les torons de la corde
l’attache au point fixe, un mous- entre eux, en repassant la corde
queton ou la corde elle-­même…), A l’extrême, certains types de dans elle-­même. Ce qui n’est évi-
et qu’y faire un nœud revient à di- corde perdent jusqu’à 50 % de demment possible que si la corde
minuer sa résistance à la rupture. leur résistance à la rupture quand est formée d’une tresse simple !
elles sont nouées.
Pourquoi est-­ce le cas ? Parce
que le nœud crée une distor-
sion de l’application des forces
sur les brins de la corde : on ne
peut alors plus considérer la ré-
sistance à la rupture de la corde
dans son ensemble, mais seu-

Les 3 types de cordelette

lement des brins individuels car
certains sont sur-­sollicités.

Les caractéristiques
Diamètres et résistances
Diamètre [mm] Résistance à la rupture [kg] Poids [g/m]
3.00 150 4.0
4.00 250 7.0
5.00 350 11.2
6.00 500 15.5

Une cordelette PP de 3 mm de
diamètre est donc 40 % plus lé-
gère mais 17 % moins résistante à
la rupture qu’une paracorde Type
II (même diamètre), ce qui s’ex-
plique aisément puisqu’elle n’a
pas d’âme.
En outre la densité du polypro-
pylène est d’environ 910 kg/
m3, donc cette cordelette flotte
puisque c’est moins que l’eau.
À noter que cette cordelette est
relativement élastique, ce qui re-
présente un avantage pour fixer
une tarp : l’élasticité de la corde
sera bienvenue en cas de vent en
dissipant une partie de l’énergie.

Mais comme on peut l’épisser, la

résistance à la rupture d’un sys-
tème de cordage sur un point
fixe sera de 90 % x 150 = 135 kg
pour la cordelette PP 3 mm
avec une boucle épissée, et de
70 % x 181 = 126,7 kg pour la pa-
racorde Type II avec un nœud de
chaise ! Cordelette polypropylène « Betelon » achetée en magasin de bricolage

35
 Prix courant
En magasin de bricolage en Suisse,
on trouve cette cordelette en 3 mm
en bobine de 30 m pour 7.95 CHF,
soit 0.265 CHF/m.
Un site français spécialisé dans le
cordage propose la même corde-
lette à 0,22 euros/m, ou à 0,15 eu-
ros pour 100 m.
3. LA « PARALOC »,
UNE AUTRE CORDELETTE EN PP
Le test de matos
Cordelette polypropylène « paraloc » après quelques mois de stockage
36
Les usages
J’utilise principalement la corde-
lette PP comme :
• Corde d’entraînement pour ap-
prendre les épissures (moins
chère que le Dyneema) ;
• Réserve de corde dans ma voi-
ture ou au camping (beaucoup,
pas cher) ;
• Suspentes de tarp (ligne princi-
pale et lignes de tension) ;
• Corde tout usage pour le cam-
ping.
Je ne l’utilise jamais comme :
• Suspente de hamac ;
• Corde d’escalade ;
• Garniture de poignée pour cou-
teau (trop lisse !).
Mamutec, un des principaux fa-
bricants de corde et cordelette en
Suisse, propose une autre corde-
lette en polypropylène, mais avec
leur tressage breveté « Paraloc »,
où l’âme et la gaine sont tressées
ensemble. Cette méthode de tres-
sage augmente la résistance à
l’abrasion de la corde (mais pas la
résistance à la rupture).
Je n’utilise plus ce type de corde-
lette depuis que je me suis rendu
compte qu’elles gardaient la tor-
sion si on les stockait en petite
bobine trop longtemps ! Elles fi-
nissent en pelote emmêlées, les
rendant à mes yeux inutilisables.
Notez également que le PP est sen-
sible aux UV. Il ne se prête donc pas
aux installations à long terme en
extérieur.
À vos nœuds, et essayez !
Sylvestre Grünwald

Plus connu sous le nom du Major
Gérald sur les réseaux sociaux,
Gérald Michiara est aujourd’hui
une référence francophone en
matière de préparation physique,
quelle que soit la situation. Lé-
gionnaire émérite, athlète et
combattant référencé, il a érigé
la préparation physique et l’en-
trainement comme art de vivre.
Pris entre de nombreux projets
en ce moment grâce à sa noto-
riété grandissante sur internet,
j’ai néanmoins eu la chance de
pouvoir lui poser quelques ques-
tions sur son parcours et sa phi-
losophie de vie.
LA RENCONTRE INSPIRANTE DU MOIS
MAJOR GÉRALD,
LA PRÉPARATION
PHYSIQUE COMME
MODE DE VIE
Comment vas-­tu en ce moment
avec toutes tes activités ?
Je suis bien pris par le temps.
Au niveau sportif, j’essaie de le-
ver un peu le pied, car le corps
me balance des signaux d’alarme,
comme des inflammations, etc.
J’imagine que cela ne doit pas
être évident dans le milieu du
sport, où on veut être toujours
actif et en forme. Première
question : si je t’avais croisé
quand tu avais 15 ans, tu étais
où, tu faisais quoi et quelles
étaient tes inspirations dans la
vie ?
À 15 ans, j’étais un élève aux
écoles militaires, au lycée mili-
taire d’Autun plus exactement, et
je voulais m’engager dans la lé-
gion étrangère. J’étais déjà orien-
té et formaté. J’attendais d’avoir
17 ans pour pouvoir m’engager.
Qu’est ce qui te faisait vibrer et
que tu attendais de la légion ?
Comme je l’explique souvent,
je suis issu d’un milieu mili-
Major Gérald, la préparation physique comme mode de vie
taire (mon père, mon oncle,
mon grand-­père étaient mili-
taires) donc j’ai toujours baigné
dans ce milieu-­là. Très tôt, je n’ai
vu ma vie que comme militaire,
c’était logique. À cette époque-­
là, la seule unité professionnelle,
c’était la légion étrangère, donc
j’ai voulu être un légionnaire, un
militaire qu’on envoyait tout de
suite sur le théâtre des événe-
ments, au front.
Comment se sont passés tes
débuts à la légion ?
Très bien, j’ai eu une très bonne
instruction qui s’est extrêmement
bien passée. Après, vu que je suis
en civil, c’est difficile pour moi de
parler de la légion.
Comment est-­ce que tu t’en-
traines aujourd’hui ? Es-­tu tou-
jours autant investi et quelles
sont aujourd’hui tes fonctions ?
Comme fonction, je suis militaire.
Je suis l’officier des sports du 1er
régiment de la légion étrangère
à Aubagne et sur le plan person-
nel, j’essaie d’être régulier sur 4
37

La rencontre inspirante du mois
à 6 séances de sport par semaine.
J’ai levé le pied dernièrement à
cause des signaux d’alarme en-
voyés par mon corps mais sinon,
j’essaie d’être assez régulier. Et
je suis assez généraliste, je varie
entre de la musculation, du foo-
ting, de l’entretien aux sports de
combat, etc.
Pour parler de ton parcours
dans les sports de combat jus-
tement, quelles étaient tes as-
pirations quand tu as com-
mencé à pratiquer ce type
d’activités ?
J’ai commencé très tôt par le Judo,
à 5 ans. J’étais un gosse assez hy-
peractif, donc sur les conseils de
mon grand-­père, on m’a mis dans
un club de Judo. J’en ai fait 1 an
et je n’ai pas tellement accroché.
Ensuite, j’ai voulu faire du kara-
té et au club où j’étais, à Biarritz,
il y avait Karaté, Judo et Aïkido,
donc j’ai enchainé les 3 disci-
plines et j’ai rajouté en plus du
judo à l’école, car il y avait un club
en primaire dans l’établissement
où j’étais.
38
ment spécialisé en Judo (en club)
et j’ai fait de la lutte et du Sam-
bo également. Je suis tombé dans
un club où il y avait de la lutte et
du sambo en plus du Judo donc
j’ai fait les 3. J’ai eu des bons ré-
sultats en lutte, j’ai fait 2ème aux
championnats de France junior.
En Sambo, j’avais fait une mé-
daille de bronze aux champion-
nats de France. En Judo, j’étais
en catégorie cadet et j’avais été
jusqu’aux inter-­ régionaux où
j’avais été éliminé, ce qui m’avait
privé de championnats de France.
Ce n’est pas passé loin, c’est dom-
mage. Et après, je me suis enga-
gé à l’âge de 17 ans à la légion
J’ai maintenu ce cap là jusqu’à donc j’ai forcément laissé tom-
l’âge de 11 ans. Je faisais quelques ber le sport et la compétition. En
compétitions de judo pour enfant fait, j’étais plus dans l’optique de
à côté. m’entrainer pour aller à l’armée
que pour être un
À l’âge de 11 ans, je athlète et faire de
suis rentré en école « J’étais plus dans la compétition.
militaire donc je l’optique de m’en- Même quand j’ai
n’ai pu maintenir trainer pour aller à eu des opportu-
que le judo dans l’armée que pour être nités d’aller en
les sports que je un athlète et faire de équipe de France
pratiquais. Le bon la compétition » de lutte, faire les
côté des écoles mi- championnats,
litaires, c’est qu’on a pratiqué je n’étais pas orienté là-­dessus.
beaucoup de sports par le biais de J’étais plus dans l’état d’esprit
l’UNSS (Unité National du Sport d’être un soldat professionnel.
Scolaire). On faisait du cross, de En fait, je m’entrainais pour être
l’athlétisme, un peu de gymnas- un militaire.
tique, on a touché à pas mal de
choses. J’ai pu continuer le judo, Tu avais déjà ta ligne de
mais pas autant que si j’avais conduite et tes objectifs.
été en club réellement. J’ai fait
quelques compétitions, je crois Exactement. Ensuite, en rentrant
que j’ai gagné quelques cham- à l’armée, bien évidemment que
pionnats départementaux, aca- tu fais du sport, tu as des acti-
démiques, etc. vités, mais la pratique intensive
d’un sport n’était pas possible.
J’étais très généraliste comme Pour la suite de ma carrière spor-
athlète et quand je suis ensuite tive, par le biais des stages mi-
retourné à la vie civile à l’âge de litaires, j’avais un peu touché à
15 ans et demi, je me suis vrai- la boxe. Je m’étais découvert en

Crédit photo : Légion étrangère
boxe quelque part et j’ai voulu en
faire en compétition en arrivant
à Aubagne fin 2005. Mais comme
j’étais trop âgé à 33 ans pour évo-
luer en boxe anglaise (je n’ai ja-
mais eu de licence), on m’a bas-
culé en pied-­poing. Ensuite, j’ai
maintenu le cap et j’ai évolué en
Full-­contact et K1.
Et dans ces disciplines
(K1, Kick-­boxing, Full-­contact),
tu as des médailles et des ré-
sultats remarquables, non ?
Alors en Kick-­boxing, j’ai été
champion de France en 2007,
en Full-­contact, j’ai eu 3 titres
de champion de France et gagné
deux coupes de France. J’ai fait
2 coupes du monde et un cham-
pionnat du monde. Pas de chance
lors de ces derniers, je suis tom-
bé à chaque championnat dans la
même poule que le Russe qui était
champion du monde en titre à
l’époque. Lui, en 2008 – 2009., au
niveau technico-­tactique, c’était
une autre dimension. Si au niveau
physique cela se valait, au niveau
technico-­tactique, il a complè-
tement survolé la compétition.
Les Russes de ces années-­là ga-
gnaient quasiment dans toutes
les catégories. Donc je n’ai pas eu
de chance, je suis tombé contre
lui lors des éliminatoires et je n’ai
pas pu évoluer correctement lors
de ces tournois. Je suis tombé sur
lui en quart lors des champion-
nats du monde et en huitième de
finale lors de la coupe du monde
et il m’a sorti les deux fois.
Après, en Full-­contact, j’ai fait
deux championnats d’Europe
(2010 et 2012). En 2010, je suis
blessé lors de la finale et je sors
vice-­champion d’Europe (bles-
sure à l’œil, plancher orbital) et en
2012, je remporte le champion-
nat d’Europe de Full-­contact. En
K1, j’ai remporté le championnat
de France, la coupe de France,
j’ai été en équipe de France pour
le championnat du monde où je
fais quart de finaliste et je sors sur
fracture des côtes. Tout cela entre
mes 33 et 39 ans. Mon dernier
combat date de février 2012, je
venais d’avoir 39 ans. J’ai eu une
mutation militaire à l’été 2012 et
cela m’a empêché de participer
aux championnats du monde de
K1 en juillet 2012. À mon retour
de cette mutation, je n’ai pas pu
enchainer tout de suite et quand
j’ai voulu revenir à la compétition
en 2016, on m’a détecté une dété-
rioration post-­traumatique à l’œil
gauche, ce qui m’a interdit de re-
prendre la compétition.
Et comment va l’œil au-
jourd’hui ?
J’avais été opéré du plancher or-
bital en 2010, ça c’était bien re-
mis. Mais avec les années, le
choc post-­traumatique a déclen-
ché une cataracte à l’œil. C’est une
dégradation qu’on a typiquement
Major Gérald, la préparation physique comme mode de vie
quand on est plus âgé. J’avais
comme un voile devant l’œil et il
a fallu opérer. C’est bénin, mais
on m’a opéré, mis un implant et
aujourd’hui, je vois même mieux
de l’œil qui a été opéré que de
l’autre qui a décliné avec l’âge
(rires). Mais le fait d’avoir un im-
plant interdit l’accès au sport de
percussion et la compétition.
Et tu peux faire encore des
sparring ?
Alors des sparring, je peux encore
en faire mais je mets un casque
avec une visière car je ne peux pas
prendre le risque de recevoir un
coup sur l’œil.
Qu’est-­ce que ce parcours re-
marquable dans les sports de
combat t’a apporté dans ta vie
et dans ta carrière militaire ?
Le sport de combat, comme on le
dit souvent, cela apporte toutes
les valeurs. Déjà le dépassement
de soi, d’aller aux limites car ce
sont des sports qui sont durs, à
la fois dans l’entraînement et la
compétition. C’est dans cette der-
nière que l’on repousse ses limites
car on est épuisé, fatigué, on
prend des coups et il faut conti-
39
 nuer. Sur l’entrainement, c’est
pareil, il faut donner le maximum
que ce soit sur le plan technico-­
tactique ou physique. Cela de-
mande également une certaine
discipline, un certain régime de
vie qui astreint des contraintes,
c’est pour cela qu’on dit souvent
que c’est un sacrifice. Mais je l’ai
bien vécu ce sacrifice, je l’ai bien
accepté parce que l’entraînement,
cela fait partie de ma vie. Quand
je ne peux pas m’entraîner, que je
suis blessé ou pas en forme, c’est besoin de l’entrainement suivant c’était bien passé, j’avais bien
toujours une déception. J’en suis pour me rajouter de la confiance géré le combat, je n’avais pas
furax (rires). et en général, j’arrivais prêt pour pris beaucoup de coups, de bout
la compétition. en bout ça c’était bien passé. En
Si l’on parle de la préparation revanche, le deuxième combat,
La rencontre inspirante du mois

mentale, comment est-­ce que Et comment tu gérais le stress ? c’était « guerre et veine », le mec
tu te prépares pour les mis- Est-­ce que tu mettais en place en face était très fort et ça a été 3
sions ou les compétitions  ? des techniques de respiration rounds de guerre. Je suis sorti de
Est-­ce que tu as des astuces par exemple ? ce combat-­là bien entamé physi-
à partager ? quement, bien fatigué, j’avais pris
Non, pas vraiment. J’étais seul pas mal de coups. Et dans l’at-
Dans la préparation des com- dans mon coin, dans une bulle tente du combat suivant dans les
bats, j’étais essentiellement livré et j’allais au charbon. Je n’ai pas gradins, j’avais pris froid, c’était
à moi-­même. Je m’auto-­motivais, eu besoin d’un apport extérieur, long. Je combattais le lendemain
j’essayais de bien gérer le stress, j’ai géré cela seul. Ce qui est bien matin et je suis arrivé sans en-
car déjà quelques semaines avant quelque part car cela permet une vie, sans motivation. J’ai laissé
un combat, cela cogite différem- approche empirique de la situa- l’adversaire s’installer, diriger le
ment dans la tête, tion et de détecter match, imposer sa technique et
on n’est pas dans les moments où il même si je tenais tête, il arrivait
le même état, sur- « Je l’ai bien vécu ce y aurait eu besoin toujours à me mettre un coup de
tout en fonction des sacrifice, je l’ai bien de quelqu’un ou genou dans les côtes au même en-
échéances. Mais un accepté parce que d’un conseil. Si droit. Cela n’a pas manqué, dans
combat, cela reste l’entraînement, cela tu as quelqu’un à le 3ème round, plusieurs côtes se
un combat. On n’est fait partie de ma vie » coacher, tu peux sont fracturées et c’était ma faute.
jamais au préalable lui apporter des Et il y a un des coachs de l’équipe
dans le même état mental que éléments de ta propre expérience de France qui après coup me dit :
d’habitude. Comme je dis sou- et des éventuels manquements « Toi, tu as des marteaux dans les
vent, le psychologique et le phy- que tu as noté. poings, si j’étais ton entraineur,
sique sont étroitement liés. L’un je te ferais travailler beaucoup là-­
va emmener l’autre, comme l’un J’ai une anecdote à ce sujet. J’étais dessus, etc. ». Et quand il m’a dit
peut faire chuter l’autre. Donc au championnat du monde de K1, ça, cela m’a relancé d’un coup et
j’essaie d’être bien stable dans je perds en quart de finale, je me s’il me l’avait dit avant le combat,
l’entraînement, car ce dernier fais casser les côtes et c’était de je ne serais pas arrivé avec mon
me donne une grosse confiance. ma faute car je n’étais pas dans état d’esprit « je n’ai pas envie »
L’entraînement me donnait le combat. Je n’étais pas dedans, et cela aurait tout changé. C’est
confiance, me rassurait, j’avais je fais un premier combat où ça

40
l’expérience de savoir quoi dire à
quelle personne au bon moment.

Gérald, tu as maintenant 50
ans, une forme exceptionnelle,
quels sont tes conseils pour te-
nir dans la longueur, garder la
forme, s’entretenir physique-
ment même après 40 ans ?

Je pense que j’ai été le plus fort

entre mes 40 et mes 43 ans.
J’étais dans l’optique de revenir à
la compétition, donc je m’entrai-

Major Gérald, la préparation physique comme mode de vie

nais énormément, je faisais pas
mal de circuits que j’avais inventé Crédit photo : Légion étrangère
moi-­même, je m’étais imposé des
cycles d’entrainements intenses, je n’ai pas ressenti de baisse im- séances par semaine et une jour-
etc. Et c’est à cette période que portante. Cela reste étroitement née de repos. J’essaie de garder
j’étais le plus fort lié, dans tous les ce cap-­là, même si en ce moment
que ce soit au ni- cas de figure, au j’ai un peu baissé de rythme pour
veau des charges en « Dans le 3ème round, maintien de l’ac- laisser le corps récupérer.
musculation ou au plusieurs côtes se tivité physique.
niveau de l’intensi- sont fracturées et En fait, il ne faut Ensuite, il faut maintenir une ali-
té dans les circuits, c’était ma faute » jamais s’arrêté, il mentation correcte, même si je
j’avais vraiment un faut toujours être suis assez gourmand de manière
gros rendement. Alors bien sûr, régulier, même sans faire de spé- générale, mais j’essaie de main-
c’est valable car il y avait déjà du cifique. Il faut toujours se mettre tenir une bonne alimentation et
foncier auparavant car toute ma au compteur quelques footing, hydratation. Cela étant, ce qui me
vie, j’ai été sportif. C’est évident travailler le renforcement mus- fait défaut, c’est la récupération
que pour quelqu’un qui n’a pas culaire et toujours avoir des acti- et le sommeil. Je n’ai pas assez
fait d’activités physiques régu- vités. Quand on a toujours main- d’heures de sommeil au comp-
lières avant et qui démarre à 40 tenu le cap de 2 à 4 séances par teur, ce qui représente un gros
ans, cela sera plus compliqué, il semaine, le corps, physiologique- manque dans la performance et
faudra amorcer la machine car ment, physiquement, psychologi- la récupération. Je ne suis pas bon
les qualités physiques n’ont pas quement, est toujours prêt à faire là-­dessus. Je me couche entre 23h
été travaillées. Donc si un socle de cette bascule pour accélérer. et minuit et me réveille entre 5h
base n’est pas établi, c’est moins et 6h du matin. C’est suffisant
réalisable. C’est quoi une journée type pour vivre mais pas pour un ré-
pour toi ? Comment tu récu- gime de vie athlétique disons.
Ce qui m’a fait un peu baisser pères et t’organises ? Pour un athlète, il faut compter
dernièrement, c’est le cumul des entre 8 et 10h de sommeil par
blessures et de devoir faire atten- Déjà j’ai un travail de militaire tranche de 24h, en comptant la
tion, être moins « tout feu tout avec les horaires qui vont avec. sieste là-­dedans bien entendu,
flamme » pour éviter de se bles- Ensuite, au niveau de l’entraine- pour avoir un rendement opti-
ser, etc. Mais sinon, sur les qua- ment personnel, j’essaie d’avoir mal.
lités physiques en elles-­mêmes, une séance par jour, c’est-­à-­dire 6

41
 Pour en revenir à la légion, est-­
ce que tu peux expliquer ton
travail de tous les jours ?
J’ai une fonction d’officier des
sports et je m’occupe de l’entrai-
nement et de la planification des
compétitions au sein du régi-
ment. On forme et entraine des
gens quand ils vont à des stages
particuliers, on met en place des
cycles de préparation spécifiques,
etc.
Et jusqu’à quel âge tu peux faire
ce que tu fais ?
Le système de l’armée fait qu’il
La rencontre inspirante du mois
y a une limite d’âge par rapport
aux grades, mais dans tous les
cas de figure, que l’on soit offi-
cier ou sous-­officier, à 59 ans,
c’est la fin du service actif. L’in-
dividu est obligé de prendre sa re-
traite. Dans mon cas, je suis lé-
gionnaire et sous contrat jusqu’en
septembre 2025.
Raconte nous un peu l’histoire
de ta chaîne YouTube person-
nelle, on sait que tu as explo-
sé durant le confinement sur
la chaîne de la légion étran-
Franck Ropers a essayé une séance de sport avec le Major Gérald
42
gère, sur laquelle tu donnais
de nombreux exemples d’en-
trainement pour que les gens
puissent rester en forme enfer-
més chez eux.
Alors ma chaîne personnelle, c’est
Guillaume Sanjorge qui la crée en
2017. Je tournais comme acteur
dans l’une de ses séries qu’il avait
sur YouTube et on avait pour pro-
jet à l’avenir de faire des vidéos sur
la préparation sportive, des pré-
sentations, etc. En 2017, en créant
la chaîne, il a commencé à mettre
des vidéos d’entrainement assez
banales. C’est à la suite de la dy-
namisation de la chaîne que Guil-
laume a été contacté par des per-
sonnes extérieures. Et ces contacts
n’étaient pas du tout intéressés par
le militaire (le Major Gérald), mais
ils souhaitaient avoir la person-
nalité du civil pour intervenir au
sein de leurs entreprises ou faire
d’autres activités.
Dans la communauté APS, le
but c’est d’aider les gens à de-
venir plus autonomes, plus rési-
lients, etc. Est-­ce que toi, dans
ta vie de tous les jours, tu as
mis en place des éléments pour
être plus autonome, plus rési-
lient et mieux préparé ?
Comme on en a parlé tout à
l’heure, j’essaie d’être assez posé
sur l’alimentation, même si je
suis gourmand et que j’aime bien
les écarts (rires).
Quand j’ai des objectifs, je dois
être capable de me mettre des
restrictions, car même si je reste
assez sec, je suis capable de mon-
ter rapidement sur la balance si
j’emmagasine beaucoup de nour-
riture. Donc j’essaie d’être assez
régulier sur l’alimentation (repas,
collations, etc.). Depuis 2 ans, je
prends des compléments alimen-
taires pour éviter les carences et
les manques au niveau de la nu-
trition.
Où est-­ce qu’on peut te suivre
sur les réseaux ?
La chaîne YouTube Gérald
Michiara. Je n’ai que YouTube de
très actif pour le moment, je ne
suis pas un grand fan des réseaux
sociaux (rires).
Major Gérald, la préparation physique comme mode de vie

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Mai 2023 n°28
ISSN : 2813-0863 (Print) – 2673-7949 (Web)
Société éditrice: APS Formations SA, société anonyme dont le siège social se situe à c/o Drys Fidu-
ciaire SA, Rue Haldimand 10, 1003 Lausanne, Suisse, inscrite dans le canton de Vaud et dont l'IDE est CHE-
464.618.854, représentée par M. Bernard Robert Jahrmann, en sa qualité d'Administrateur.
Directeur de publication: Remi Daniel
Responsable de la rédaction: Antoine Ledu
Imprimé en France par : Corlet Roto - 53300 Ambrières-les-Vallées
Dépôt légal : à parution
Abonnement : 37€ / trimestre (12,3€ / n°)
Contact : https://apprendre-preparer-survivre.com/contact/
Crédits photos : Légion étrangère | Morphart Creation – Dieter Hawlan – MaxNadya – SFIO CRACHO – Kse-
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