17 Juin 2022

CERCLE
APS

SURVIE : Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement

BUSHCRAFT : Deux nœuds indispensables à connaître
HISTOIRE DE SURVIE : Hugh Glass

CERCLE APS    1

ISSN : 2813-0863 (Print) – 2673-7949 (Web)
 SOMMAIRE

TOUT CE QU’IL FAUT SAVOIR POUR BIVOUAQUER SEREINEMENT. . . . 3

Lorsqu’on marche en itinérance, le choix du bivouac est assez déterminant.
Sur des randonnées au long court, on apprend à découper ses étapes selon
le lieu où nous allons élire domicile. Mais quel matériel emporter ? Comment
trouver le lieu idéal à partir d’une carte ? À quels détails faut-il penser pour
que ce moment ne se transforme pas en calvaire ?
Par Matthias M

2 NŒUDS INDISPENSABLES À TOUTE SITUATION. . . . . . . . . . . . . . . 13

En forêt, lors de vos expéditions ou même au quotidien, savoir confectionner
des nœuds est un savoir-faire précieux et indispensable ! On voit ensemble
les étapes détaillées et imagées comment réaliser ces 2 nœuds qui vous
serviront forcément.
Par Sylvestre Grünwald.

HUGH GLASS - L’HOMME ET LA BÊTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Son affrontement avec un grizzly suivi des semaines où il a dû survivre dans
la nature sauvage américaine est devenu mythique. On revient sur la vie tu-
multueuse de ce trappeur, immortalisée dans le film The Revenant.
Par Niels Labuzan

QUESTIONS / REPONSES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
• Comment lire les coordonnées UTM 30 ?

CERCLE APS    2

 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement

TOUT CE QU’IL FAUT SAVOIR

POUR BIVOUAQUER
SEREINEMENT

Lorsqu’on marche en itinérance, le choix d’une nuit au même endroit. Toutefois, ce

du bivouac est assez déterminant. Sur des
randonnées au long court, on apprend à
découper ses étapes selon le lieu où nous
allons élire domicile, nuit après nuit, bivouac
après bivouac. Pour rappel la différence
entre le bivouac et le camping sauvage tient
essentiellement à la durée d’installation.
En bivouac, on plante la tente tard et on
lève le camp tôt et on ne passe jamais plus
n’est pas une raison pour négliger le choix
de votre emplacement. En effet, celui-­ci
devra vous assurer une nuit récupératrice
autant que possible et éventuellement l’ac-
cès à des ressources indispensables (eau,
bois pour le feu…). Nous allons passer en
revue quelques conseils valables pour les
trois saisons : printemps, été, automne.

CERCLE APS    3

 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement
PARTIR LÉGER :
EMPORTER LE MINIMUM
Tout d’abord, j’insiste sur l’importance de par-
tir léger. Le sac à dos représentera toujours
une contrainte physique, mais il faut éviter
d’en faire un facteur psychologique écra-
sant. Pour ce faire il n’y pas de secret, em-
portez le minimum.
LES VÊTEMENTS
Pour se vêtir, je vous conseille de prendre
deux exemplaires de chaque vêtement et
sous-­vêtement et de les laver régulièrement.
Évitez le coton qui sèche mal et prend l’hu-
midité, privilégiez plutôt la laine mérinos, qui
ne retient pas les odeurs, ou les matières syn-
thétiques. Un seul pantalon devrait suffire,
renoncez aux jeans volumineux, là encore, le
synthétique sera bien plus adapté. Le mieux
reste encore de se munir d’un pantalon de
randonnée à fermetures éclair au niveau des
genoux et qu’on peut aisément transformer en
short en retirant les jambes au matin quand
la chaleur commence à monter. Un deux-­en-­
un qui vous fera économiser du poids et de
la place. Une casquette, une paire de gants
fins et un tour de cou autrement appelé buf,
pouvant également servir de bonnet.
CERCLE APS    4
Pensez au système à trois
couches :
1. Un sous-­pull ou t-­shirt suivant la saison ;
2. Une polaire ou une doudoune en
plumes, plus chère mais facile à trans-
porter et incroyablement calorifuge ;
3. Un coupe-­vent imperméable.
J’utilise le même bloc de savon d’Alep pour
faire mes lessives, me laver et me brosser les
dents. Je ne vais pas rentrer plus dans les
détails, mais pour chaque élément que vous
emportez, pensez à plusieurs utilisations dif-
férentes.
LA NOURRITURE
Pour la nourriture je vous conseille aussi
d’aller au plus léger. Les plats lyophilisés re-
présentent un certain budget auquel vous
trouverez quelques alternatives. Tout d’abord
débarrassez-­vous des contenants en carton
et plastiques et videz le contenu de vos
vivres dans des sacs de congélation à fer-
meture zip. Privilégiez la semoule au riz ou
aux pâtes, elle cuit plus vite et demande
moins d’eau. Pensez aux aliments déshy-
dratés, champignons, soupes, lait en poudre
et pour ceux qui ne pourraient se passer de
viande, outre l’indétrônable saucisson, vous
pouvez déshydrater et sécher des morceaux
de viande de bœuf avant votre départ et
 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement
les manger en chips salés ou ajoutés à vos
soupes. Emportez des sources de fibres et
d’énergie, les fruits secs et les fruits séchés.
Le matin, avant de reprendre votre chemin, les
flocons d’avoine dans du lait en poudre dilué
dans l’eau chaude ou froide représentent un
bon rapport poids/calorie. Pour la popote, le
luxe revient aux vaisselles en titane, un métal
particulièrement léger et résistant mais pour
un budget moins conséquent, l’aluminium fera
l’affaire.
Je conseille toujours de partir avec trois
litres d’eau sur le dos, ce qui représente déjà
trois kilos en sus du reste, pour le contenant,
le plus léger demeurant le plastique je vous
recommande de changer régulièrement de
bouteille si vous voyagez longtemps pour évi-
ter la dégradation du plastique sous l’effet de
l’usure et de l’exposition au soleil.
LE SAC À DOS
Pour le sac à dos de randonnée, à vous de
déterminer quel modèle vous conviendra, se-
lon votre taille et la répartition des tensions
du sac adaptée à votre morphologie. Je di-
rais que lorsqu’on est grand, il est préférable
d’adopter un sac à dos qui vous saisira bien
les hanches pour soulager les épaules. À l’in-
verse, les petites tailles peuvent être gênées
par un sac à dos porté aux hanches et frei-
nant leur foulée. De mon côté j’utilise un sac
Osprey, modèle Atmos, en 50 litres. Je vous
conseille de vous limiter à 50 l maximum, c’est
le meilleur moyen de ne pas se laisser ten-
ter par l’accumulation de choses inutiles. De
préférence, on rangera les affaires les plus
lourdes dans la moitié la plus haute du sac
et contre le dos pour éviter de déséquili-
brer le centre de gravité du marcheur. En
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disposant le plus lourd au fond du sac, on
aura vite la sensation d’être tiré en arrière et
de lutter contre un poids mort. Contrairement
au présupposé, le poids maximal du sac n’est
pas proportionnel au poids de la personne qui
le porte, il faut considérer qu’en marchant on
porte aussi son propre poids. Des études ont
d’ailleurs prouvé que des marcheurs graciles
avaient moins de peine à porter une charge
lourde que des marcheurs massifs. Ne vous
surchargez pas pour soulagez le poids d’un(e)
ami(e).
LA TENTE ET LE DUVET
Le duvet et la tente vont représenter une
charge également importante. Heureusement,
les récentes améliorations en matière de tis-
sus techniques et d’armatures ont permis de
considérablement diminuer le poids de ce
matériel.
LE DUVET
Pour les duvets sarcophage ou sacs de cou-
chage, il existe deux solutions : le synthétique
ou le duvet.
Le synthétique est plus lourd et plus volumi-
neux que le duvet à température égale, mais il
résiste mieux à l’humidité. Votre choix va donc
dépendre de votre utilisation : si vous devez
marcher beaucoup plusieurs jours d’affilée
il vaut mieux opter pour le duvet. S’il risque
de faire très humide et/ou que vous comptez
dormir à la belle étoile, alors le synthétique
est plus indiqué. Je vous invite quand même à
investir dans un duvet dont la température
de confort descend au minimum à 0° pour
toutes vos randonnées en moyenne mon-
 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement
tagne, les nuits d’été peuvent se révéler plus
fraîches qu’on le pense.
LA TENTE
Enfin, la tente : l’abri indispensable pour se
protéger des intempéries, des insectes et
s’isoler du sol où le froid et l’humidité se
concentrent dans la nuit. Je vais vous ren-
voyer vers deux types de tente :
• Le dôme :
•
La plupart de ces tentes sont autoportantes,
c’est-­à-­dire que la toile intérieure tient toute
seule grâce aux arceaux sans avoir à plan-
ter des sardines, ce qui facilite grandement
le montage. On peut même se passer du
double-­toit quand la nuit est clémente voire
trop chaude et laisser filtrer les étoiles à tra-
vers la toile de la chambre. Les piquets de-
meurent toutefois indispensables pour tendre
le double-­toit surtout quand le vent souffle.
On trouve aujourd’hui des modèles de tentes
en dôme particulièrement légers, à l’instar
de la MSR hubba NX, le fabricant américain
a frappé fort avec ce modèle passant sous la
barre des deux kilos (1,7 kg). Mais on trouve-
ra d’autres marques, telles que Nemo ou Big
Agnès qui concurrencent aisément le modèle
phare de MSR et proposent des tentes plus
légères encore. Le gros avantage réside dans
le confort de la chambre, spacieuse, elle est
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assez haute pour s’assoir et s’accroupir sur
une bonne superficie de la toile au sol. Quand
on voyage à deux, on privilégiera des absides
sur le côté pour distribuer les espaces de
chacun. Le principal inconvénient de ces
tentes réside dans le prix et la fragilité des
tissus lorsque vous faites le choix de la légère-
té. En effet, elles se vendent aux alentours de
450 euros et même si les tissus du double-­
toit sont conçus pour résister aux intempéries
et à l’abrasion, il faut rester précautionneux si
on veut conserver sa tente longtemps.
• Le tunnel :
•
Ces tentes sont généralement plus longues.
Elles nécessitent une surface importante au
sol parce que la structure n’est pas auto-
portante et demande un haubanage intégral
pour tenir. Les sardines suffisent la plupart
du temps mais en cas de vent fort, les hau-
bans ou cordelettes cousues au double-­toit
deviennent indispensables. Le montage est
simple, le double-­ toit se monte simulta-
nément à la chambre quand elles sont so-
lidaires l’une de l’autre. Cela représente un
gros avantage quand on voyage seul et qu’on
veut monter sa tente sous la pluie sans trem-
per la chambre. Les tentes en tunnel ne sont
pas nécessairement moins spacieuses que
les tentes en dôme, elles rivalisent en hau-
teur à la différence près qu’on s’y assoit sur
une superficie plus réduite puisque la tente
 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement
s’abaisse en s’allongeant. Le principal avan-
tage de ce type de tente se retrouve dans
le prix. Pour un poids équivalent, elles sont
pratiquement deux fois moins chères que
les tentes en dôme, comme chez le fabricant
italien Ferrino avec son modèle Lightent pro.
Je dirais aussi que les tentes en tunnel se
prêtent mieux à un usage solitaire.
Ces deux formes de tentes offrent une très
bonne résistance au vent. Pour faire votre
choix, il y a d’autres données à prendre en
compte :
La résistance des tissus est mesurée en
deniers (D), plus le nombre de deniers est
important plus le tissu est résistant à la dé-
chirure ;
L’imperméabilité est mesurée par rapport
à la pression exercée par une colonne d’eau,
c’est l’indice Schmerber exprimé en mm.
Une imperméabilité de 10 000 mm signifie
qu’un tissu résiste à 10 mètres d’eau. Cet in-
dice est mentionné pour la toile extérieure. Si
TROUVER SON LIEU DE BIVOUAC
TRAVAILLER
AVEC LA CARTE IGN
Pour trouver un bon bivouac, il est important
de bien étudier la carte IGN avec laquelle vous
avez imaginé votre parcours de randonnée.
Que vous suiviez un GR assez emprunté ou
des GR de pays moins courus, la carte four-
mille d’informations qui vous permettront de
vous organiser en amont du départ.
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vous prévoyez de randonner sous les mous-
sons, ne minimisez pas cette information ;
Le procédé de tissage ripstop, appliqué au
nylon, renforce la résistance à la déchirure et
l’abrasion. L’enduction de la toile va faire jouer
la durabilité du produit, son étanchéité dans
le temps ainsi que le poids du tissu.
Enfin, regardez les systèmes d’aérations, l’em-
placement des ouïes de ventilation, leur di-
mension, elles sont utiles pour lutter contre
la condensation. Pour finir sur les modèles
de tente, je laisse à votre libre arbitre le choix
d’autres abris, tels que le tipi, moins com-
mercialisé en France et le tarp, un abri ultra-­
léger puisqu’il s’agit essentiellement d’une
toile montée avec des bâtons de randonnée,
associée à un tapis de sol. D’un point de vue
minimaliste, le tarp est imbattable mais il
isole beaucoup moins le dormeur de l’envi-
ronnement extérieur. Cela peut représenter
un choix stratégique quand l’abri devient un
poste d’observation ou de surveillance sur un
environnement qui peut se révéler dangereux.
COMMENT ÉVALUER
LES DISTANCES ?
La première des enquêtes consiste à éva-
luer la distance que vous allez parcourir par
jour. Sur une carte IGN d’1:25 000, 1 cm équi-
vaut à 250 m. Le fond de carte est quadrillé
de lignes bleues, le côté d’un carré mesurant
4 cm, il équivaut à 1 km rectiligne.
Pour aller d’un point A à un point B, calculez
le nombre de segments qui séparent les deux
 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement
points, puis considérez les courbes du sen-
tier que vous suivez et ajoutez plus ou moins
cinq kilomètres au résultat obtenu. En effet les
virages et les lacets augmentent la distance.
Prenez en compte le dénivelé ! Il est indiqué
par les courbes de niveau représentées par
des lignes marrons. Entre chaque ligne on
compte 100 m de dénivelé. En outre, l’alti-
tude est régulièrement inscrite d’un point à
l’autre sur la carte. En soustrayant le ou les
points les plus bas de votre randonnée à l’al-
titude des points culminants, vous connaîtrez
le dénivelé positif cumulé de votre journée et
l’effort à produire en conséquence. Le déni-
velé négatif compte autant que le positif, on
présume marcher plus vite en descente mais
selon le degré de la pente et le caractère du
terrain, s’il est plus ou moins accidenté, on
devra nécessairement ralentir par rapport à
une vitesse de référence sur un terrain lisse
et plat qui serait de 5 km/h. Au-­delà de 1 000
mètres de dénivelé positif ou négatif, on peut
facilement imaginer qu’on ira moins loin que
sur une étape relativement plate. Vous gagne-
rez en expérience pour évaluer la distance et
le temps pour la parcourir en comparant vos
estimations sur la carte au temps réellement
vécu. Par suite d’expériences, vous saurez
lire le relief visible devant vous et estimer le
temps nécessaire pour le gravir. Un très bon
marcheur peut s’approcher des 30 kilomètres
par jour en moyenne-­montagne avec du dé-
nivelé, pour les marcheurs plus contemplatifs
on visera plutôt entre 15 et 22 kilomètres par
jour pour gérer son effort.
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COMMENT TROUVER UN
TERRAIN PLAT ?
Maintenant que vous avez identifié une zone
approximative dans laquelle vous allez ter-
miner votre étape, vous pouvez accroître
votre précision et repérer un terrain plat pour
planter votre tente. Pour ce faire observer
les courbes de niveau, plus deux courbes
consécutives sont éloignées l’une de l’autre,
plus le terrain est plat, au contraire, des
lignes très resserrées désignent un endroit
raide voire une falaise. Il faut donc repérer
les aires aux alentours du sentier où deux
courbes s’espacent l’une de l’autre. Quand
ces aires se font rare, c’est elles justement
qui vont infléchir l’étape de la journée, en dé-
cidant soit de pousser plus loin pour atteindre
un terrain plat, soit de réduire la distance pour
s’assurer d’avoir un endroit où dormir, quitte à
avaler des kilomètres le lendemain.
Zone relativement plate
Zone à très fort dénivelé
OBSERVER LE CIEL
La météo est un autre facteur à prendre en
compte. Au matin, des nuages hauts, déroulés
en ruban en travers du ciel annoncent une
dégradation du temps dans la journée, ce sont
les cirrocumulus.
 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement
Des nuages blancs moutonnant en boules de
coton dans le ciel sont les signes d’un temps
changeant avec de la pluie dans les prochains
jours, ce sont les altocumulus.
Les nuages bas peuvent se transformer en
brouillard mais ceux qui doivent particulière-
ment attirer votre attention sont les cumu-
lonimbus.
Ces nuages bourgeonnants à la base large-
ment évasée, allant du blanc au gris mena-
çant, annoncent la venue d’orages et de fortes
précipitations. Ils peuvent vous empêcher
d’établir votre camp.
Une météo menaçante peut donc amener à
revoir ses plans pour trouver un abri en dur.
Sur la carte IGN vous pouvez chercher un
refuge gardé, non gardé, un abri de type
cabane, une chapelle ou une église. En
l’absence d’infrastructure même mini-
male, vous pouvez rechercher l’existence
de grottes, d’un talus, voire d’une maison
troglodyte. Tous ces abris de fortune sont
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référencés dans la légende de votre carte
IGN, ils peuvent vous permettre de vous
abriter momentanément en attendant que
l’orage passe.
Les orages éclatent sur les versants exposés
au vent tandis que l’air chaud redescend sur
les versants opposés. Si vous marchez sur
une crête, descendez donc du côté abrité du
vent. Quoiqu’il en soit il faut vous éloigner des
points culminants, des forêts basses et des
arbres isolés. Les pierriers forment parfois des
abris naturels, ils sont indiqués sur la carte par
des petits points alignés et de taille variable
mais ils peuvent vous exposer à d’éventuels
éboulements. En montagne il faut pouvoir
identifier un ressaut pour s’abriter dessous.
Sur la carte, les courbes se resserrent sur un
espace réduit, dans la réalité, une saillie du
relief se dessine, vous y serez moins exposé
à la foudre que sur les sommets. Votre tente
vous isole du sol, mais si vous n’avez pas eu
le temps de l’installer, il vous faudra vous pro-
téger de la foudre. Le plus prudent consiste
à étendre une bâche ou un tapis de sol et
à vous pelotonner dessus, les jambes re-
pliées. Éloignez vos bâtons de randonnée si
vous en avez ou bien rangez les dans votre
sac dos.
SE DISSIMULER
En règle générale, un bon bivouac est suffi-
samment isolé, à l’abri des regards, des routes
et des passages fréquentés. La lecture de
la carte vous aidera à cet égard. Repérez la
végétation : une zone blanche au contour
tracé d’un liseré vert indiquera une clairière,
une prairie entourée d’une forêt de feuil-
lus voire d’une forêt peu dense. La légende
vous permet de repérer les forêts ouvertes,
 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement
elles sont exprimées par des pois vert clair
et sur terrain plat, elles offrent en général de
bonnes opportunités de bivouaquer. Tout ter-
rain appartient à un propriétaire, pour ne pas
gêner il vaut mieux s’éloigner des habitations
et des bâtiments tous désignés par des rec-
tangles sur la carte. Dans le cas contraire, si
vous devez planter la tente dans un verger par
exemple, n’hésitez pas à demander l’autori-
sation en frappant à la porte de l’habitation
la plus proche. Les vergers et les vignes sont
indiqués sur la carte, il est préférable de s’y
rendre après avoir éliminé les autres options.
GÉRER SES RESSOURCES
L’eau est une ressource qui exige toute votre
attention en randonnée. Référez-­vous à la
légende de la carte pour identifier les sources
et les fontaines, (cercle bleu et carré bleu).
Attention toutefois, les sources sont difficiles
à trouver, elles peuvent être asséchées et les
fontaines ne sont pas toujours potables. Les
lavoirs sont aussi indiqués par un rond bleu, là
encore on ne peut pas compter sur la potabi-
lité de l’eau, en revanche il peut se révéler inté-
ressant de suivre les tuyaux de captation des
sources près des habitations. Ils vous mène-
ront peut-­être là où l’eau jaillit. Outre la quan-
tité d’eau potable que vous consommez ré-
gulièrement, l’eau est indispensable pour vous
laver, faire votre vaisselle et cuire vos aliments.
Il est donc judicieux d’établir son campement
près d’un cours d’eau pour économiser vos
réserves en eau potable et faire bouillir l’eau
d’un ruisseau, d’un torrent ou d’un lac d’alti-
tude pour cuisiner.
Je vous déconseille toutefois de planter la
tente proche des rives, l’humidité y est om-
niprésente et en cas de fortes précipitations,
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le lit d’un torrent peut déborder. Gardez une
petite marche d’approche pour aller faire
votre vaisselle et vous laver dans l’eau du tor-
rent. Dans les gorges et les canyons, vérifiez
si un barrage est édifié en amont, les dates
d’ouverture des vannes sont communiquées
publiquement et il faut bien sûr éviter d’y
bivouaquer les nuits où le niveau d’eau peut
augmenter rapidement et vous surprendre.
Les cours d’eau sont tous indiqués sur la carte
par des tracés bleus, quand la ligne devient
discontinue et se transforme en pointillés,
le cours d’eau rétrécit, en temps de séche-
resse vous risquez de tomber sur les alluvions
d’un ruisseau sec. Si vous manquez d’eau po-
table vous pouvez utiliser des comprimés
d’ions d’argent qui inactivent les bactéries
d’une eau claire captée dans un ruisseau.
Les pastilles de Micropur Classic 1T suffisent
en France pour purifier une eau s’écoulant.
Avec un budget plus conséquent vous pouvez
également vous munir d’une pompe filtrante
qui s’utilise mécaniquement sur les points
d’eau rencontrés. En moyenne-­montagne le
risque d’intoxication réside principalement
dans les déjections des animaux d’élevage et
la présence de charognes sur les cours d’eau.
Une eau captée bien en amont des estives et
des prairies de pâturage réduit les risques de
contamination.
Nous avons vu combien la carte recèle d’in-
formations utiles voire indispensables pour
organiser les étapes de marche selon l’endroit
où vous allez planter votre tente. Vous pouvez
vous lancer avec cette grille de lecture et dé-
velopper votre propre recette pour dénicher
des lieux cachés avec vue, des havres de
douceur. Je vais vous donner quelques der-
niers conseils pour améliorer votre confort
en bivouac.
 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement
GAGNER EN CONFORT
PENSER À L’ORIENTATION
On distingue les deux versants d’une mon-
tagne par les termes adret et ubac. L’adret
est l’ensemble des versants d’une vallée de
montagne qui bénéficient de la plus longue
exposition au soleil. Le versant opposé, moins
ensoleillé et plus froid, est l’ubac. Privilé-
giez votre recherche d’aires adaptées au
bivouac sur l’adret, c’est-­à-­dire les ver-
sants sud d’un relief. Je n’affirmerai pas qu’il
existe une exposition idéale pour le bivouac,
sur l’adret la forêt monte plus haut en attitude
et la sécheresse y est plus intense. Si vous
êtes orienté sud-­est, vous ratez le coucher
du soleil mais vous bénéficiez en cas de beau
temps, des premiers rayons qui viendront sé-
cher votre tente mouillée par la condensation
nocturne. Si vous n’avez pas l’occasion de la
faire sécher au soleil au petit matin, essuyez
la pour la remettre dans son sac étanche, puis
profitez d’une pause dans la journée pour sor-
tir la toile et la sécher au soleil.
LUTTER CONTRE LA
CONDENSATION
Les gouttelettes froides menaçant de choir
sur votre front tout le long de la toile inté-
rieure ne signifient pas que votre tente n’est
plus étanche. C’est le point de rosée dû à la
condensation, à l’air chaud que vous produi-
sez en dormant, notamment par la respira-
tion, tandis que l’air froid entoure la tente. Le
double-­toit étant imperméable, il empêche
l’évaporation des gouttes vers l’extérieur. Au-
tant vous le dire tout de suite, il est prati-
quement impossible d’éviter ce phénomène
CERCLE APS    11
mais on peut toutefois en réduire la formation.
D’abord, pour mieux vous isoler du sol, je vous
conseille d’emporter une bâche de protection
en aluminium que vous placerez entre le sol et
la tente. Ensuite, il vous faudra aérer considé-
rablement la tente, le soir en entrouvrant les
portes et la nuit avec les ouïes de ventilation
ouvertes même en cas d’intempéries. Il fau-
dra également ménager un espace impor-
tant entre le sol et le bas du double-­toit
afin de créer un circuit d’air entre les toiles
extérieure et intérieure en veillant à bien
tendre le double-­toit. Le modèle Dragon-
fly de la marque Nemo est bien découpé à
cet égard puisque le double-­toit s’arrête à
quelques centimètres du sol. Évitez de cui-
siner dans la tente ou d’y faire sécher des
affaires humides. Enfin, l’idéal est de planter
votre tente dans un sous-­bois : les arbres
favorisent les températures constantes et
réduisent ce phénomène d’humidité.
SE PROTÉGER DES MENACES
EXTÉRIEURES
Vous encourrez peu de danger à bivoua-
quer en France et même en Europe dans les
pays en paix. Les animaux représentent une
menace très secondaire. Je vous conseille
toutefois de suspendre vos poubelles aux
arbres et de ranger votre nourriture pour
éviter d’avoir la visite de chapardeur tels que
les renards peu farouches quand il s’agit de
dénicher de la nourriture à peu de frais.
Les sangliers peuvent aussi être de curieux
rôdeurs, surtout quand on plante sa tente à
quelques lieues de leur tanière. Mais en l’ab-
 Tout ce qu’il faut savoir pour bivouaquer sereinement
sence de butin, le sanglier finit par rebrousser
chemin.
Dans certaines régions, les élevages de che-
vaux en semi-­liberté peuvent se révéler dan-
gereux quand dans la nuit ils décident bon gré
malgré de piétiner votre habitation. En mon-
tagne, si vous observez la présence de che-
vaux près des refuges, demandez aux gardiens
s’il existe une aire de bivouac protégée par
des clôtures électriques. En l’absence d’aide
extérieur, vous pouvez fabriquer votre propre
clôture avec des bâtons de randonnée ou des
branches et de la corde. La simple présence
d’une limite pourrait les dissuader.
En Europe, les grands prédateurs ne s’ap-
prochent que très rarement de l’homme.
En d’autres cas, c’est la présence humaine
qui peut représenter une véritable menace
dans les vallons reculés, où les propriétaires
CERCLE APS    12
tolèrent peu la présence d’étrangers. Le
mieux reste encore d’aller au-­devant des
rencontres inopportunes et d’engager la
conversation pour montrer votre respect du
lieu et des hommes qui l’habitent et jauger de
la dangerosité de votre interlocuteur.
Vous voilà bien renseignés pour aborder l’au-
tonomie en randonnée itinérante. Quel que
soit votre préparation, les circonstances im-
prévisibles et les déconvenues existent en
randonnée. Vous n’aurez qu’à puiser dans
vos capacités d’adaptation et d’improvisa-
tion desquelles on tire toujours un certain
plaisir. En bivouac on renonce au confort
moderne, mais ce dénuement est vivifiant
et vous donnera le sentiment de faire corps
avec le milieu que vous traversez. Alors à
tous, bon bivouac !
Matthias M
 2 nœuds indispensables à toute situation
2 NŒUDS INDISPENSABLES
À TOUTE SITUATION
En forêt, lors de vos expéditions ou même au
quotidien, savoir confectionner des nœuds
est un savoir-­faire précieux et indispensable !
• Fixer du matériel ;
• Monter le camp ;
• Réparer des objets ;
• Sécuriser une personne blessée ;
• Alléger et simplifier son matériel en rem-
plaçant les boucles plastiques ou métal par
des nœuds
Les situations ne manquent pas, et certaines
vous demanderont d’agir dans l’urgence.
Alors pour chacune d’elles, vous devez
connaître le nœud qui y est adapté et maî-
triser son exécution parfaitement. J’ai donc
sélectionné pour vous 2 nœuds simples qui
vous serviront dans presque toutes les situa-
tions que vous pourrez rencontrer et je vous
montre comment les réaliser, étape par étape.
Vous n’avez plus qu’à suivre le guide et pra-
tiquer !
CERCLE APS    13
Avant de commencer, un
peu de vocabulaire et de
contexte.
On nomme le dormant la partie de la
corde qui ne bouge pas et le courant le
bout de la corde qui circule. Le ballant
c’est le bout de corde entre les deux.
En repliant une courte longueur du courant
le long du dormant sans les croiser, on
obtient une ganse.
Si l’on forme une boucle en croisant le
courant et le dormant (donc une ganse
fermée), c’est un tour.
Pour vous aider, j’ai utilisé sur mes photos
trois traits et couleurs différentes :
En rouge, le mouvement à réaliser durant
cette étape ; en tiret jaune, la position
précédente de la corde ; et en orange
foncé, une mise en évidence des boucles
sous lesquelles il faut passer.
A noter : je suis gaucher ! Si vous êtes
droitier et que cela vous semble plus
confortable, vous pouvez tout à fait réa-
liser ces nœuds en miroir.
 2 nœuds indispensables à toute situation

1 -­LE NŒUD DE CHAISE

Vous devez accrocher une corde à un anneau 3 -­ Enfilez le dormant dans le tour, afin de
ou à un passant de votre tente ? former une deuxième ganse.

Le candidat idéal, facile à retenir, rapide à exé-

cuter et surtout aisé à défaire est le nœud de
chaise (bowline knot en anglais) !

LES 6 ÉTAPES POUR RÉALISER

VOTRE NŒUD DE CHAISE

1 -­Formez une ganse avec la corde, devant

vous.
S’il s’agit d’accrocher la corde à un anneau ou
à un passant de tente, la ganse passera bien
évidemment dans cet anneau.
4 -­Faites passer le courant dans cette ganse,
de l’arrière vers l’avant, puis ramenez le cou-
rant vers lui-­même.

5 -­De la main droite, pincez le courant, puis

tirez simultanément sur le dormant et sur le
2 -­Créez un tour (une boucle) sur le dormant, courant. Le nœud doit s’inverser, et finir bien
en tirant vers vous. compact.

CERCLE APS    14

 2 nœuds indispensables à toute situation

6 -­Avec cette première méthode, le courant 3 -­Enfilez le dormant dans le tour pour former
finit dans la boucle. la 2e ganse.

4 -­Le courant va d’avant en arrière dans la

UNE VARIANTE deuxième ganse formée par le dormant.
DU NOEUD DE CHAISE

Vous pouvez aussi réaliser ce nœud en inver-

sant le sens de la boucle initiale.

On repart depuis l’étape 1 ci-­dessus.

2 -­Cette fois le tour initial est réalisé en éloi-

gnant la corde.
5 -­Serrage du nœud.

Les étapes intermédiaires sont les mêmes, 6 -­ Présentation finale du nœud : le courant
sauf pour traverser la 2e ganse, ou le courant finit en dehors de la boucle !
ira cette fois-­ci d’avant en arrière.

CERCLE APS    15

 2 nœuds indispensables à toute situation

Le nœud de chaise est donc un nœud très
facile à apprendre et très facile à réaliser.
Entraînez-­vous plusieurs fois chez vous pour
être sûr de bien maîtriser le procédé, puis
essayez-­le en extérieur.
2 -­On passe le brin (qui devient le courant)
à l’intérieur de la boucle, et on le fait ressortir
sous celle-­ci, vers soi.

Bien que pratique et facile à apprendre, le noeud

de chaise souffre d’un gros défaut : il se défait
facilement lorsqu’il n’est pas en charge.

Attention donc, le nœud de chaise n’est pas

sécurisé pour des applications où la charge
n’est pas constante. Il n’est ainsi pas re-
commandé pour l’assurage sur corde en
escalade, où on lui préfère classiquement
le nœud de huit.
3 -­On crée une première boucle en enroulant
le courant autour du dormant, de l’extérieur
à l’intérieur.

Je vais vous présenter deux manières de re-

médier à ce défaut.

COMMENT SÉCURISER
VOTRE NŒUD DE CHAISE ?

4 -­On crée une deuxième boucle par-­dessus

PREMIÈRE MÉTHODE – RAJOUT la première, en croisant les brins, toujours de
D’UN NŒUD ÉTRANGLEUR l’extérieur à l’intérieur.

Voici les 7 étapes pour compléter le nœud

de départ :

1 -­En formant le nœud de chaise, on veillera

d’abord à créer un brin assez long au bout du
courant, afin d’avoir de la corde en suffisance
pour le nœud étrangleur.

CERCLE APS    16

 2 nœuds indispensables à toute situation

5 -­On passe maintenant le courant dans les

deux boucles qu’on vient de former, en al- DEUXIÈME MÉTHODE –
lant du nœud de chaise jusque vers la boucle VARIANTE YOSEMITE
(soit de gauche à droite, dans l’illustration ci-­
dessous). 1 -­Pour cette deuxième variante, on part à
nouveau d’un nœud de chaise de base, avec
un brin final assez long.

2 -­On fait ici aussi ressortir le courant de la

boucle par-­dessous, vers soi.

6 -­On peut maintenant serrer le nœud en

tirant simultanément sur le dormant avant le
nœud de chaise et sur le courant qu’on vient
de passer dans les deux boucles.

3 -­On fait revenir le courant dans la boucle,

pointant en direction du nœud de chaise (soit
vers la gauche dans l’illustration ci-­dessous).

7 -­On vérifie que le nœud d’étranglement est

bien fait : d’un côté du nœud, les brins sont
croisés, et de l’autre ils sont parallèles.
4 -­On fait maintenant passer le courant sous
le 2e brin de la boucle, et à travers le nœud de
chaise, en le faisant longer le dormant.

CERCLE APS    17

 2 nœuds indispensables à toute situation
5 -­On peut maintenant procéder au serrage
final du nœud. Celui-­ci se fait en deux étapes.
On serrera d’abord le nœud de chaise pro-
prement dit (1), puis l’attache Yosemite en
second (2).
2 – LE SIBERIAN HITCH
Imaginez la scène suivante : vous êtes dans
les bois fin novembre, il fait presque 0 °C, et
la pluie qui tombe depuis quelques heures
menace de tourner à la neige. Vous souhai-
tez vous reposer un moment pour manger un
morceau et éventuellement allumer un feu
pour vous réchauffer. Pour cela, vous préférez
vous mettre au sec. Heureusement vous avez
une tarp avec vous !
Il vous faut donc un nœud pour accrocher
une cordelette à un arbre qui servira de ligne
principale pour tendre votre tarp. Le nœud
idéal pour cette situation est le Siberian Hitch
qui a deux particularités, dont une qui nous
intéresse beaucoup dans la scène que je vous
ai décrite ci-­dessus !
CERCLE APS    18
Voici donc deux manières de sécuriser cet
excellent nœud. La variante Yosemite a ma
préférence, car je la trouve plus simple.
UN NŒUD QUE L’ON PEUT NOUER
SANS ENLEVER SES GANTS !
La particularité la plus intéressante de ce
nœud est la facilité avec laquelle on peut le
nouer, même en gardant ses gants, voire ses
moufles aux mains, d’où son nom !
Il y a plein d’autres nœuds adéquats pour
attacher une cordelette autour d’un tronc ou
d’une branche, mais la plupart d’entre eux
nécessitent beaucoup de dextérité, et sont
incompatibles avec le port de gros gants
chauds.
UN NŒUD FACILE À DÉFAIRE !
Une autre particularité de ce nœud, c’est la
facilité avec laquelle on peut le défaire. Il suffit
de tirer sur un des brins, et le nœud tombe
tout seul. A nouveau, en cas de grand froid
et avec des mains gantées, nous n’avons pas
 2 nœuds indispensables à toute situation

envie de passer dix minutes à desserrer un
tout petit nœud très serré !
Je vais vous présenter deux variantes de ce
nœud.
la boucle (2) sous le croisement formé par
le courant sur lui-­même. La paume de votre
main est toujours face à vous.

1RE VARIANTE

Cette variante du nœud comprend huit

étapes. Je démontre celles-­ci à mains nues.

1 -­Commencez par passer votre cordelette
autour de l’arbre que vous avez choisi. Saisis-
sez le dormant et le courant dans votre main,
paume face à vous. Laissez environ 50 cm de
courant pendre en-­dessous de votre main.
4 -­Une fois votre pouce dans la boucle, pivo-
tez votre poignet dans le sens horaire, tout
en écartant vos doigts et votre pouce pour
mettre la boucle en tension.

5 -­Venez maintenant pincer le courant du

2 -­Ramenez le courant derrière vos doigts, et bout des doigts, par-­dessus le dormant.
formez un tour autour de ceux-­ci, de l’arrière
vers l’avant.

3 -­Glissez maintenant votre main derrière

le dormant (1), en entrainant la boucle que
vous avez formé à l’étape 2. Puis amenez votre
pouce contre vos doigts, et enfilez le dans

CERCLE APS    19

 2 nœuds indispensables à toute situation
6 -­Ramenez le courant pincé à travers la
boucle autour de votre main. Le nœud com-
mence à se resserrer.
7 -­Finalisez le serrage du nœud en tirant sur
le brin supérieur de la boucle (vous verrez
tout de suite que si vous tirez sur le brin in-
férieur, vous serez en train de remonter le
courant !).
8 -­Finalement, ajustez le nœud autour du
tronc en tirant sur le dormant, jusqu’à ce que
le nœud soit bien serré contre le tronc.
Vous avez maintenant un point d’attache so-
lide et rapidement noué, qui servira de base
pour votre ligne principale !
CERCLE APS    20
COMMENT DÉFAIRE LE NŒUD ?
Pour défaire le nœud, on tirera cette fois sur
le courant avec lequel on a travaillé pour faire
le nœud. En tirant dessus, on réduira la boucle
qui tient le tout en place, et dès que celle-­ci
sera repassée dans la partie serrée du nœud,
tout se relâchera.
ET AVEC LES MAINS
GANTÉES ?
Si vous portez des gants fins, la procédure
est exactement la même qu’à mains nues.
Avec des gants plus épais, ça se complique
un peu, puisque l’on manquera de finesse et
de dextérité. Il sera important de former tous
les tours et toutes les boucles en prenant de
la marge, afin de pouvoir passer vos doigts
dedans avec facilité.
Pensez également au fait que la corde risque
de s’accrocher sur vos gants, donc essayez
 2 nœuds indispensables à toute situation
de garder assez de mou dans votre nœud
jusqu’au serrage final. Ne vous crispez pas !
Ci-­dessous, l’étape 2 décrite plus haut, avec
des gants en cuir moyens, puis des gants d’hi-
ver. J’ai testé une autre fois avec un gant de
cuisine (ceux qu’on utilise pour sortir les plats
du four), et ça marche aussi, du moment qu’on
garde du mou dans les nœuds.
SECONDE VARIANTE
Je vous encourage à reprendre la première, et
à tester les deux méthodes successivement,
pour bien comprendre leurs différences, et
voir laquelle vous convient le mieux.
HUIT ÉTAPES
POUR FAIRE CE NŒUD
Cette variante du nœud comprend huit
étapes également.
CERCLE APS    21
1 -­Comme pour la première variante, com-
mencez par passer votre cordelette autour
de l’arbre que vous avez choisi. Saisissez le
dormant et le courant dans votre main, paume
face à vous. Laissez environ 50 cm de courant
pendre en-­dessous de votre main.
2 -­Ramenez le courant derrière vos doigts, et
formez un tour autour de ceux-­ci, de l’arrière
vers l’avant.
3 -­Passez le courant par-­dessus votre pouce,
jusque vers le dos de votre main.
4 -­Ramenez le courant vers vos doigts, par
derrière, contre le tronc de l’arbre. Le courant
forme un tour autour du dormant, que vous
pouvez serrer légèrement.
 2 nœuds indispensables à toute situation

5 -­Maintenant, glissez le courant entre l’in-
dex et le majeur (1), et pincez-­le (2) avec
ceux-­ci.
7 -­Finissez le nœud en tirant sur la boucle
qui vous reste entre les doigts, jusqu’à ce
que tout soit bien serré ! Ne tirez que sur le
brin supérieur de la boucle (le brin inférieur
ravale le courant à travers le nœud, il ne sert
donc à rien de tirer dessus)

6 -­Ramenez votre main, toujours en pinçant

le courant entre vos doigts, à travers le tour
que vous avez créé à l’étape 1.
8 -­ Pour l’ajustage final, tirez sur le dormant
pour bien serrer l’entier du nœud contre le
tronc de l’arbre. Le dormant, c’est donc bien
le long brin, que vous allez maintenant pouvoir
utiliser comme ligne principale !

Pour le défaire, c’est comme pour la 1re va-

riante : tirez sur le courant avec lequel vous
avez travaillé pour faire le nœud.

QUELLE CORDELETTE
UTILISER ?

Il y a 3 types de cordelettes intéressants à

connaître, que ce soit pour une utilisation en
bivouac, à l’atelier ou dans un sac de survie.
Chacun a ses avantages et ses inconvénients :

CERCLE APS    22

 2 nœuds indispensables à toute situation
1. LA CORDELETTE EN POLYPROPYLÈNE
• C’est la moins chère et aussi la moins résis-
tante des trois ;
• Elle est plus légère que la paracorde et flotte
dans l’eau ;
• Elle est relativement élastique ;
• Elle est sensible aux UV, donc ne se prête
pas aux installations long terme en extérieur.
C’est celle que je vous conseille pour vous
entraîner. Vous pouvez facilement acheter des
bobines de 50 m pour pas cher. J’en stocke
toujours une dans ma voiture.
2. LA PARACORDE
C’est LA cordelette du survivaliste.
• Prix moyen, résistance moyenne ;
• Ne flotte pas ;
• Accroche suffisamment pour en faire des
poignées de couteaux ou autre.
Données pour des cordelettes de 3 mm de diamètre :
Cordelette en
polypropylène
Résistance à la rupture 150 kg
Prix 0,15-­0,22€/m
Maintenant il suffit de s’y mettre. Sans pra-
tique on oublie vite, et c’est d’autant plus vrai
pour les nœuds. Alors faites et refaites, dé-
composez les étapes, essayez dans tous les
sens, dans différentes situations. Ces nœuds
pourraient vous sauver la vie.
Sylvestre Grünwald
CERCLE APS    23
• Elle se compose d’une âme de plusieurs
brins (généralement 7) et d’une gaine ex-
térieure ;
• On peut séparer ces éléments si on a besoin
de cordelettes très fines, ou d’une gaine plate ;
• Il existe des modèles spéciaux avec des fils
métalliques, de nylon ou de jute.
J’en ai toujours une réserve de 2 m sur mon
porte-clé, sous forme de « fob ».
3. LA CORDELETTE EN DYNEEMA
• La plus chère des trois mais la plus résis-
tante à l’abrasion ;
• Le meilleur ratio poids/résistance ;
• Bonne résistance aux UV ;
• Elle est très glissante, et se prête mal à cer-
tains noeuds.
Je l’utilise pour suspendre mes hamacs, pour
mes kits de tarps ultralégers et pour un kit de
survie léger.
Paracorde Dyneema
181 kg 950 kg
0,29-­0,39€/m 0,84-­0,92€/m
TU VEUX EN SAVOIR PLUS SUR L’ART
DU BUSHCRAFT ?
Je te donne toutes les informations pour t’inscrire
à la lettre de Sylvestre sur la dernière page.
 Hugh Glass L’homme et la bête
HUGH GLASS
L’HOMME ET LA BÊTE
Immortalisé dans le film oscarisé
The Revenant, le trappeur Hugh Glass relève
aujourd’hui du mythe américain. Les faits
entourant son existence restent nébuleux,
mais il en est un qui est indéniable et qui a
fait sa légende : son affrontement avec un
LES JEUNES ANNÉES
On estime que Hugh Glass est né vers 1780
en Pennsylvanie, de parents immigrants irlan-
dais. Sur son enfance, il y a peu d’éléments, en
revanche, on sait que dans les années 1810, il
était marin et que c’est sans doute le point de
départ d’une vie riche d’aventures.
Au cours d’une de ses traversées, son navire
est attaqué dans le golfe du Mexique. Capturé
par le célèbre flibustier français Jean Lafitte,
Hugh Glass n’a d’autre choix que de rejoindre
son équipage. Durant près de deux années, il se
CERCLE APS    24
ours ainsi que sa volonté de survivre après
l’attaque. Grâce à des témoignages et des
reconstitutions, il est possible de revenir sur
ses multiples vies.
livre à des pillages pour le compte des pirates
afin d’éviter la mort. Opposé à cette vie et au
meurtre, Glass décide un jour d’abandonner le
navire, prenant tous les risques. En compagnie
d’un autre mutin, il se jette à l’eau et nage
dans les eaux chaudes infestées de requins
pendant plus de trois kilomètres jusqu’à re-
joindre la côte de Galveston, au Texas.
Seulement, le retour sur la terre ferme n’est
pas de tout repos. Bien qu’ayant échappé
aux pirates, Glass et son compère croisent
 Hugh GlassL’homme et la bête
la route de redoutables Indiens Pawnees. Si
son compagnon est brûlé vif au cours d’un
rite, Glass parvient à se faire accueillir au
sein de leur tribu en offrant au chef un pa-
quet de pigment vermillon. À leur côté, il ap-
prend à survivre en pleine nature, à manier
leurs armes, à chasser… La réalité sur sa vie in-
dienne n’est pas documentée, mais il semble
ASHLEY’S HUNDRED
En 1822, Hugh Glass engage sa vie dans une
nouvelle voie. Avide d’aventure et de mouve-
ment, il rejoint la Compagnie de fourrures des
Montagnes Rocheuses, fondée la même année
par Andrew Henry et William Henry Ashley.
Glass, devenu trappeur, participe à l’expédi-
tion qui prend le nom de Ashley’s Hundred,
ou « Les 100 de Ashley », composée de 100
hommes. Il les rejoint en 1823 dans le Dakota
du Sud, où ils sont censés remonter le fleuve
Missouri à la recherche de fourrures.
La vie de trappeurs est alors une vie péril-
leuse. Il faut faire face à une nature hostile
mais également à des tribus indiennes ina-
micales et violentes. Le groupe dont Glass
fait partie essuie un jour une attaque menée
par des guerriers Arikaras.
Des Indiens Arikara en 1908
CERCLE APS    25
qu’il passe avec eux deux années avant de
renoncer à cette vie tribale.
En 1821, il fait partie d’une délégation indienne
et se rend à St Louis pour rencontrer les au-
torités américaines. Au contact de la « civili-
sation », il décide de rester dans la ville.
À cette époque, les États-­Unis et ses repré-
sentants sont en conflit ouvert avec ces In-
diens. La guerre Arikara, qui va durer un an,
est le premier conflit entre le pays et les In-
diens des Plaines. Suite à la mort de qua-
torze trappeurs, l’armée américaine, sous le
commandement de Henry Leavenworth, réagit
brutalement et détruit les principaux villages
arikaras, ce qui conduira à un traité de paix.
Bien que blessé par des flèches, Hugh Glass
se remet de cette attaque à Fort Kiowa et
poursuit l’expédition à la recherche de tou-
jours plus de fourrures. Le groupe est passé
de cent hommes à une trentaine. Cinq mois
après les avoir rejoints, au beau milieu de l’été,
Glass va faire face à l’événement le plus mar-
quant de son existence, celui qui le rendra
célèbre.
ET LA BÊTE ATTAQUA
Durant la saison estivale, il n’est pas rare de
croiser des grizzlys près du fleuve Missouri. Ils
sont en effet très nombreux dans cette région.
En général, les ours ne sont pas agressifs vis-­
à-­vis de l’homme et il est rare qu’ils attaquent.
Ces animaux savent se dissimuler dans leur
 Hugh GlassL’homme et la bête
habitat naturel et ils préfèrent fuir la présence
de l’homme plutôt que s’y confronter (voir
l’encadré « Face à un ours » pour connaître les
réactions de base face un tel animal).
Il existe toutefois certaines situations péril-
leuses, et c’est particulièrement le cas lors-
qu’un homme croise une femelle ourse et ses
petits. Cette situation est la plus dangereuse
car la mère peut charger pour protéger sa
progéniture. Et c’est ce qui va arriver à Hugh
Glass. Début août, alors que sa compagnie se
repose, il pénètre sur le territoire d’une femelle
grizzly et de ses deux oursons. Celle-­ci l’at-
taque violemment et lui inflige de nombreuses
blessures.
Glass est soulevé du sol, mordu, griffé, il est
scalpé de moitié, sa gorge est crevée, il a
de nombreuses entailles au torse, dans le
dos (laissant ses côtes apparentes) et aux
jambes. La violence de l’attaque est inouïe.
Malgré cela, il parvient à se saisir d’un de
ses outils et à frapper la bête. Entendant ses
appels à l’aide désespérés, les trappeurs fi-
nissent par arriver sur les lieux du drame et
abattent l’ourse.
Les hommes sont au beau milieu d’une na-
ture extravagante et ils se retrouvent avec un
blessé sur les bras. Glass est alors plus mort
que vivant et les trappeurs comprennent
que le transporter les ralentit trop. Andrew
CERCLE APS    26
Henry, à la tête de l’expédition, désigne alors
deux hommes pour le veiller et lui offrir une
tombe décente s’il (ou plutôt quand, pensent-­
ils) perd la vie.
John Fitzgerald (ou Fitzpatrick) et le jeune Jim
Bridger héritent de cette mission. En plein ter-
ritoire indien, ils doivent veiller Glass quelques
jours, jusqu’à son trépas final. Seulement,
après cinq jours, Glass n’est toujours pas
mort. Les deux hommes, sans doute effrayés
de rester trop longtemps dans ces territoires
ennemis, prennent alors les possessions
de Glass, dont son précieux fusil, et l’aban-
donnent sur place. De retour au campement
principal, ils le déclarent mort.
SURVIVRE
Lorsque Hugh Glass reprend connaissance,
il réalise qu’il a été abandonné à son sort. À
ce moment, poussé par son instinct, il dé-
cide d’agir. Une de ses jambes est cassée et
il réussit à la remettre en place. Il a de nom-
breuses plaies suppurantes et tout son corps
n’est que douleur, notamment ses côtes à
vif. Connaissant plus ou moins bien les lieux,
il estime être à environ 300 kilomètres de
Fort Kiowa.
Il rampe jusqu’à la rivière et prend la direction
du camp. Durant des jours, il avance comme
il peut, se nourrissant de vers, de serpents,
de baies sauvages, il récupère également les
restes d’un bison tué par des loups. Englouti
par cette nature hostile, il parvient à trouver
sa place, à défier le sort et les éléments. Sa
force, il la trouve dans sa volonté de se ven-
ger de ceux qui l’ont lâchement abandonné.
Il veut retrouver Fitzgerald et Bridger, il veut
les confronter, et surtout, il veut retrouver
 Hugh GlassL’homme et la bête

son précieux fusil, sa possession ayant à ses

yeux le plus de valeur. C’est donc le désir de
vengeance qui lui permet d’affronter tous les
dangers et de toujours être en mouvement
malgré son état.
Certains racontent qu’il aurait été recueilli par
une tribu d’Indiens qui auraient soigné ses
plaies et désinfecté sa chair qui grouillait d’as-
ticots. Quoi qu’il en soit, six semaines après
avoir été laissé pour mort et après avoir
rampé sur plus de trois cents kilomètres,
Hugh Glass rejoint Fort Kiowa.
Une fois sur pieds, il se procure une carabine
et se met en chasse.
Sa cible principale : John Fitzgerald.
LA TRAQUE
Durant plusieurs années, Hugh Glass dédie
sa vie à traquer les deux hommes qui l’ont
laissé pour mort. Les circonstances exactes
de cette traque ne sont pas toutes connues,
mais on sait qu’il a retrouvé dans un pre-
mier temps Bridger et qu’il lui a pardonné
son acte. On sait également que Glass s’est
réengagé parmi les 100 de Ashley, avec l’es-
poir de tomber sur Fitzgerald. Il a beaucoup
voyagé dans la région et a passé du temps à
Fort Atkinson.
Son désir de vengeance aurait pris fin le jour
où il apprit que Fitzgerald s’était engagé dans
l’armée. Tout homme tuant un militaire s’ex-
posait alors à la mort. La légende veut que
Glass aurait tout de même réussi à retrou-
ver Fitzgerald, qu’il aurait récupéré son fusil
et qu’il aurait dit à son ennemi qu’il ferait
mieux de rester dans l’armée car le jour où
il la quitterait, il serait là pour l’abattre.

MORT ET RENAISSANCE
Après tous ces périples, Glass aurait continué
son activité de trappeur, notamment près de
Yellowstone. C’est là, en 1833, qu’il a connu
une fin cruelle et terrible. Alors qu’il longeait
la rivière avec deux autres trappeurs, il a été
pris pour cible par des Indiens Arikaras. Après
avoir frôlé la mort et s’être joué de la vie, Glass
est tué et scalpé par les Indiens. Mais cette
mort est aussi une naissance, celle de son
mythe comme seule l’Amérique peut en
produire.

Un article du Milwaukee Journal

sur Hugh Glass datant de 1922

CERCLE APS    27

 Hugh GlassL’homme et la bête
En effet, sa vie tumultueuse a attiré l’atten-
tion et suscité de nombreuses interrogations,
voire de l’admiration. Élevé au rang de héros,
il a été célébré en 1954 dans un roman de
Frederick Manfred, Lord Grizzly, dans le film
Man in the Wilderness, du réalisateur Richard
C. Sarafian en 1971 et bien sûr dans le livre
de Michael Punke, The Revenant, librement
adapté au cinéma en 2015 par Alejandro
González Iñárritu.
L’histoire de Hugh Glass, trappeur intrépide,
ne s’est pas arrêtée en 1833, mais elle conti-
nue d’exister, elle raconte la violence de cette
époque, la violence de la nature, mais égale-
ment celle de l’homme vis-­à-­vis de son pro-
chain, que ce soit face aux peuples amérin-
diens ou aux bassesses de la nature humaine.
Face à un ours
Si vous vous retrouvez face à un ours alors
que vous êtes en train de camper ou de
vous promener, la règle est d’éviter la
confrontation où vous ressortiriez à coup
sûr perdant.
Selon l’attitude de l’ours face à vous, il
convient d’adopter les bonnes habitudes :
-­Si celui-­ci est calme et marche tranquil-
lement, c’est qu’il est en confiance. Il n’est
pas recommandé de fuir en courant mais
CERCLE APS    28
vous pouvez vous éloigner tranquillement
toujours en gardant un œil sur lui, ou bien
lui faire peur en faisant du bruit, en chan-
tant, en agitant les bras…
-­Si l’ours paraît inquiet ou nerveux, c’est
peut-­être que vous l’avez surpris et qu’il
est sur ses gardes. Il est alors possible qu’il
bave et montre les dents. Il est alors im-
pératif de battre en retraite dans le calme.
Gardez un contact visuel, restez face à
lui et reculez doucement. Montrez-­lui que
vous ne lui voulez pas de mal, que vous
n’êtes pas un danger pour lui.
-­Si l’ours est agressif, il est possible qu’il
charge. Ce peut être une charge d’intimi-
dation ou d’attaque. Certains ours peuvent
courir à plus de 55 km/h, autant dire que la
fuite est inutile. Dans cette situation, l’ours
vous considère comme une menace. Si
vous avez avec vous un spray au poivre,
c’est votre meilleure arme. Aspergez l’ours
qui perdra ses repères. Vous pouvez aussi
« faire le mort », mais cela nécessite d’avoir
des nerfs d’acier.
Enfin, sachez que si un ours se dresse sur
ses pattes, c’est qu’il recueille des infor-
mations visuelles et olfactives. Bien que
très impressionnante, cette posture n’in-
dique pas de danger imminent.
Niels Labuzan
 Les questions / réponses du Cercle APS
LES QUESTIONS / RÉPONSES
DU CERCLE APS
Chaque mois, je sélectionne quelques
questions des membres de la communauté
APS et j’y réponds en détail dans le numéro
du Cercle.
L’occasion d’aborder des sujets variés et
importants dans nos stratégies de rési-
lience.
Ce mois-­ci, on aborde :
COMMENT LIRE LES
COORDONNÉES UTM 30 ?
Bonjour Antoine,
j’ai pu lire l’article Comment naviguer, sans
GPS, en pleine nature ? du rapport d’avril.
j’ai pris une carte pour suivre la démarche
in situ. Pour les lignes noires, c’est clair
mais je ne comprends pas le sens des
numéros indiqués pour les lignes bleues
(malgré la légende de la carte) : ils in-
diquent quoi ?
La question m’intéresse car les carrés
bleus sont plus petit que les noirs et per-
mettent d’affiner la recherche de coor-
données d’un point.
CERCLE APS    29
Merci par avance pour ta réponse (en es-
pérant avoir été clair).
On se prépare ! On avance dans la connais-
sance !
Pierre-­Jean
Bonjour Pierre-­Jean,
Les lignes bleues correspondent aux coor-
données UTM qui sont un autre référentiel un
peu différent des coordonnées Lambert qu’on
a détaillées dans l’article sur la navigation.
Les coordonnées UTM découpent le globe
en 60 fuseaux verticaux et en 20 bandes ho-
rizontales. Ta carte doit te donner l’informa-
tion de la zone concernée quelque part (par
exemple 31T pour le centre de la France, 31
indique le fuseau et T la bande).
Ensuite l’abscisse notée E se lit en mètres
d’Ouest en Est dans cette zone, et l’ordonnée
notée N se lit en mètres depuis l’équateur.
Par exemple, au hasard sur une carte qui
concerne la zone 31T, les coordonnées
450256/5232725 correspondent à un point
se situant à 450 km et 256 m à l’Est du bord
gauche du fuseau 31 et à 5 232 km et 725 m au
Nord de l’équateur dans le parallèle T.
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CERCLE APS 31

Juin 2022 n°17

ISSN : 2813-0863 (Print) – 2673-7949 (Web)

Directeur de publication : Antoine Ledu
Rédacteur en chef : Antoine Ledu
Editeur : APS Formations, c/o Drys Fiduciaire SA, Rue Mercerie 12, 1003 Lausanne
Imprimé en France par : Corlet Roto 53300 Ambrières-les-Vallées
Dépôt légal : à parution
Abonnement : 37€ / trimestre (12,3€ / n°)
Contact : support@apprendre-preparer-survivre.com

Crédits photos : BigMouse – FeelGoodLuck – Sander van der Werf – RDVector – SanchaiRat – Sorin Vidis
– John D Sirlin – BCBimages – Everett Collection – rvlsoft – tanuha2001 / Shutterstock.com