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Le séquençage d’un ADN consiste à identifier les différentes bases qui constituent
les chaînes de cet ADN. Deux techniques sont généralement utilisées :
- technique de SANGER
- technique chimique de MAXAM et GILBERT
I - TECHNIQUE DE SANGER
1 - Principe
Cette technique enzymatique dite encore séquençage au didesoxyribonucléotide
triphosphate (ddNTP) est la plus utilisée actuellement pour effectuer le
séquençage d’un fragment d’ADN.
C’est une technique basée sur la copie d’un fragment d’ADN monocaténaire que
l’on désire séquencer par l’ADN polymérase. On utilise des ddNTP pour assurer
l’incorporation.
En effet le ddNTP est un analogue du dNTP mas ne possède pas de OH en 3, du
désoxyribose. Ainsi, il s’incorpore normalement dans une chaîne nucléotidique
en cours de synthèse. Mais cette incorporation du ddNTP par l’ADN polymérase
bloque l’allongement de la molécule d’ADN en cours de synthèse.
Rappelons que l’allongement d’une chaîne polynucleotidique par un ADN
polymérase nécessité en effet un groupement – OH en 3 du ribose disponible
Chacun des tubes contient en outre un type de ddNTP en quantité bien définie
proportionnellement aux desoxyribonucléotides associés. Le travail se fait
toujours dans des conditions dénaturantes.
* Procédé pratiques
Soit l’ADN bicentenaire suivant dont on désire déterminer la séquence :
- Laissons agir dans les 4 tubes : une réaction de séquençage démarre entre les
dNTP (dATP, ddTTP, dCTP, dGTP ), les ddNTP (ddATP, ddTTP, ddCTP,
ddGTP ) et la Taq polymerase.
Les 4 tubes sont identifies en A, T, G, C comme l’indique le tableau suivant :
TUBE A T C G
Taq poly + + + +
dNTP + + + +
ddNTP ddATP ddTTP ddCTP ddGTP
Ainsi, les molécules obtenues dans chaque tube sont très nombreuses. On a toute
une famille de fragments de DNA synthétisés avec des tailles différentes selon
que dNTP ou ddNTP a été au hasard incorporé. Mais dans tous les cas toutes les
molécules se termineront obligatoirement par un ddNMP.
Dans l’exemple choisi, il y aura dans le tube A, des fragments stoppés en face du
premier « T » situé sur le brin à séquencer et formés donc de 9 nucléotides ;
d’autres stoppés en face du 2nd « T » et ayant donc 13 nucléotides et d’autres
encore devant le 3eme « T » avec 18 nucléotides.
En appliquant le même raisonnement sur chacun des 3 autres tubes, on obtient
finalement pour chacun des 4 tubes, les résultats suivant :
TUBE A
5 – GGT CAT CCA 3’ ( 9 nucléotides)
5 – GGT CAT CCA TGGA 3’ (13 nucléotides)
5 –GGT CAT CCA TGG ATT GGA 3’ (18 nucleotides)
TUBE T
5 – GGT CAT CCAT 3’
5 – GGT CAT CCA TGGAT 3’
5 – GGT CAT CCA TGG ATT 3’
TUBE C
5 – GGT CAT CCA TGG ATTC 3’
TUBE G
5 – GGT CAT CCATG 3’
5 – GGT CAT CCAT TGG 3’
5 – GGT CAT CCATGG ATT CG 3’
Ainsi, on verra les 3 espèces suivantes qui se terminent toutes par ddA en leur
extrémité 3’- OH.
* Autoradiographie et révélation
A la fin de l’électrophorèse, le gel est séché, un film est appliqué sur ce gel ;
et une révélation est effectuée après plusieurs heures de contact.
Chaque petit trait vu sur le film correspond à un fragment nucléotidique radioactif
terminé par un ddNTP.
Si par exemple dans la piste 1 on repère 3 trais successifs en .9, 13 et 18, cela veut
dire qu’il y a un « A » en position 9, 13 et18 dans le brin synthétisé. Le même
raisonnement s‘applique aux 3 autres tubes.
La lecture de ce gel se fait de bas en haut c’est à dire des fragments de petite taille
aux fragments de grande taille. Cette lecture nous donne comme résultat de
Séquençage :
5’ - ATGGATTCGA - 3’
3’ –TACCTTGCT – 5’
Exemples :
- Le diméthylsulfate : pour G et A par chauffage ; en jouant sur les conditions
opératoires, on peut favoriser le clivage en A ou en G.
- L’hydrazine clive au niveau de C et T, le clivage s’effectue au niveau des
2 bases ; mais suivant les conditions, l’un des deux clivages est grandement
privilégié.
Après ces clivages, les différents fragments obtenus sont séparés par
électrophorèse sur gel de polyacrylamide.
L’examen de l’autoradiographie correspondante permet de connaître les
séquences du brin analysé.
TECHNIQUE DE SOUTHERN ET TECHNIQUES PARALLELES
I - TECHNIQUES DE SOUTHERN
1 - Définition principe
Cette technique dite encore « Transfert selon southern » consiste à détecter
spécifiquement des fragments d’ADN (gène) sur filtre par leur hybridation à des
séquences complémentaires. C’est une technique initialement décrite en 1976 par
E .M Southern.
2 - Réalisation pratique
En pratique on précède par un certain nombre d’étapes successives qui sont :
- extraction de l’ADN ;
- digestion de l’ADN ;
- séparation des fragments ;
- transfert des fragments ;
- fixation des fragments ;
- lavage et révélation des bondes d’ADN.
Il est aussi possible de réaliser les digestions par 2 enzymes de restriction dans un
même un tube.
Dans ces conditions, on obtient un grand nombre de fragments, mais seuls
quelques-uns correspondent à une partie ou à la totalité du gène étudié ou
recherché.
- Montage
3 - Les Applications de la Technique de Southern
Les applications sont très nombreuses. On peut citer entre autre :
*Etablissement d’une carte de restriction
Les enzymes de restriction coupent l’ADN aux niveaux des séquences
parfaitement connues. Il est ainsi possible d’établir une véritable carte de sites
de restriction d’un gène donné par la technique de Southern. Cette carte est dite
carte de restriction. Elle favorise la maîtrise et l’utilisation de l’ADN à des fins
médicales, agronomique etc…
*Mise en évidence des délétions
Si l’on dispose des sondes spécifiques de gène à explorer, la technique de
Southern permet de mettre en évidence des délétions dans le gène. L’étendu de
la délétion peut être estimée par la détermination de la taille des fragments
d’ADN.
*Comparaison des ADN de différents individus
Cette comparaison se fait avec la mise en évidence des polymorphismes de
restriction grâce à la technique de Southern.
En présence de mutations ponctuelles au niveau des sites de restriction, des
variations dans la taille de certains fragments seront observées et ceci par
exemple à l’intérieur d’une même population. Cette petite différence entre des
individus de la même population est qualifiée de polymorphisme de taille de
fragment. En anglais on parle de Restriction Fragment Lengh polymorphisme.
D’où le nom de technique RFLP.
a. TECHNIQUE DE NORTHERN
Southern étant le nom du chercheur ayant mis point la technique de Southern qui
permet de séparer les fragments d’ADN, il a été appelé Northern par analogie, la
technique consistant à séparer les fragments d’ARN.
b. TECHNIQUE RFLP
Cette technique de polymorphisme de longueurs de restriction, est une
technique qui permet de comparer les ADN de différents individus et de
rechercher si des mutations ponctuelles faisant apparaître ou disparaître des sites
de restriction se sont produites ou non.
*Principe
Deux ADN de séquences identiques traités par des enzymes de restriction
similaires donneront des fragments identiques. Les Southern-blots (tâche)
obtenus avec fragments de DNA seront donc identiques. Au contraire, si un site
de restriction a disparu à la suite d’une mutation ponctuelle, les fragments
n’auront plus des tailles identiques. Ce qui sera visible sur les autoradiogammes.
Il en est de même si un nouveau site de restriction est apparu suite à une
mutation. Cette technique est souvent utilisée dans l’étude de la drépanocytose.
c-TECHNIQUE DES DOTS
Cette technique des dots, c’est dires des tâches, est assez simple car pas de
digestion par les enzymes de restriction.
En pratique, un échantillon est déposé sur un filtre en nylon. Puis comme la
technique de Southern, on procède successivement à la dénaturation, à
l’hybridation, au lavage et l’autoradiographie. Ce qui permet d’observer les
tâches représentant les fragments. Cette technique est souvent utilisée dans
l’étude des hépatites.
APPLICATION DES TECHNIQUES BIOLOGIQUES
Introduction
Les applications des techniques de la biologie moléculaires sont, de nos jours, très
nombreuses. Elles sont utilisées dans plusieurs domaines de la vie modernes. On
peut citer entre autres la police judiciaire et frontalière, les industries
électroniques, les industries pharmaceutiques, la médecine et les laboratoires de
recherches.
A- GENERALITES
Les empreintes génétiques ont été décrites par JEFFREYS en Angleterre en 1985
et sont utilisés depuis 1987. Elles permettent d’identifier un individu par son ADN
et ceci dans des cas aussi divers : crimes, violes, recherche de paternité, avec
pratiquement aucun risque d’erreurs.
B - ECHANTILLON UTILISE
Le prélèvement contenant le DNA à identifier est selon les cas, une goutte de sang,
du sperme, les fragments de cheveux etc.… ; en fait, toute cellule nucléé.
C – TECHNIQUES UTILISEES
Deux techniques sont très utilisées : la RFLP et le PCR
1 - Utilisation de la RFLP
a – Polymorphisme de restriction
a1 - Définition et principe
Un locus est l’emplacement occupé par un gène (ou segment de DNA) sur un
chromosome.
Un allèle est une des diverses séquences nucléotidiques polymorphiques qui
peuvent occuper un même locus.
Les séquences codantes de notre DNA sont généralement très semblables d’un
sujet à l’autre. Alors qu’au contraire, les séquences non codantes ont subi d’assez
grandes variations au cours de l’évolution. Dans cette partie non codantes, se
trouvent des séquences appelées minisatellites ou VNTR (Variable Number of
Temdem Repeat). Il s’agit de la répétition d’une même séquence nucléotidique.
Le nombre de répétition de cette séquence est variable d’un individu à un autre et
se transmet héréditairement.
a2 - Données pratiques
Considérons les individus 1 et 2, un locus L et une séquence S.
• Individu 1 qui a :
- dans un locus L, hérité de son père une séquence S répétée 3 fois.
- dans ce même locus, mais hérité de sa mère, la même séquence S mais répétée
un nombre de fois différent, par exemple 8 fois.
• Individu 2 qui a :
- dans ce même locus L, hérité de son père cette même séquence S mais répétée 7
fois.
- dans ce même locus, mais hérité de sa mère, cette même séquence répétée 5 fois
Dans les 2 cas, il s’agit d’un même locus mais qui prend des formes différentes
selon le nombre de répétitions de séquences. On dit qu’il y a un polymorphisme
de répétition. Il s’agit là d’un type de polymorphisme autre que le polymorphisme
dû à un changement de bases.
a5 - Hybridation
Deux types de sondes peuvent être utilisés : uniloculaire et multiloculaire.
Cas de viol
Dans un prélèvement obtenu par écouvillon vaginal, deux populations de cellules
coexistent : les spermatozoïdes du violeur et les cellules vaginales de la victime.
Après avoir effectué une lyse cellulaire différentielle, il est possible d’obtenir
l’empreinte génétique de la victime avec le DNA des cellules vaginales et celle
de l’agresseur avec le DNA des spermatozoïdes. On compare avec les empreintes
des suspects.
Exo :Exemple de résultats dans le tableau suivant.
- Cas de crime
NB : cas homozygote.
Dans l’exemple ici choisi (individu 1 et 2), il s’agit de sujet hétérozygotes ayant
hérité de leur père un allèle différent de celui de leur mère. Bien évidemment,
lorsqu’il s’agit d’un sujet ayant hérité du même allèle pour son père et sa mère
(homozygote), on aura une seule bande et non 2 bandes détectées.
Nomenclature de locus
Un locus est défini par un groupe de lettres et de chiffres.
Exemple D2 S44
Par convention D signifie DNA, le numéro suivant désigne le chromosome, la
lettre suivante est S s’il s’agit d’une séquence unique puis un numéro de catégorie
de sonde termine l’ensemble. La sonde qui explore le locus D2 S44 a pour cible
une séquence unique et pour catégorie 44. c‘est une sonde uniloculaire située sur
le chromosome 2 du DNA.
• Interprétation de profil
Crime : l’identification consiste à comparer les empreintes génétiques de la
victime, celle des suspects et celle obtenue à partir de tache de sang recueilli sur
le lieu du crime.
Viol : un suspect peut être innocenté si l’empreinte génétique obtenue avec son
sang est différente de celle donnée par les spermatozoïdes recueillis chez la
victime.
Les spermatozoïdes donnent deux bandes car bien que le DNA de spermatozoïdes
ne comprenne qu’un chromosome. Il s’agit d’une population mixte constituée de
spermatozoïdes de type X et de spermatozoïdes de type Y.
Recherche de paternité
On est amené à comparer les empreintes de la mère, de l’enfant et du père
présumé. On ne s’intéresse pas à la bande de l’enfant correspondant à l’allèle
hérité de sa mère, mais à la 2eme bande, celle héritée de son père. On cherche à
situer cette 2ème bande chez le ou les pères présumés.
Exo Représenter un exemple de figure dans lequel, on voit nettement que l’allèle
inférieur de l’enfant a été transmis par la mère. Pour l’allèle supérieur, les pères
présumés 2 et 3 peuvent être exclus. Le père présumé 1 pourrait être le père
biologique. Ce travail peut être poursuivit par d’autres sondes pour analyser
l’enfant et le père 1.
Mère enfant pères présumes
1 2 3
Recherche de maternité
Elle peut être effectuée lors d’une substitution d’enfant ou d’un vol d’enfant (voir
recherche de paternité).
Identification d’individus
Cette recherche permet d’identifier un cadavre lors d’une catastrophe de train ou
d’avion…, en comparant les empruntes génétique du mort avec celles d’un
ascendant ou d’un descendant présumé. On peut aussi prendre des échantillons de
cheveux du défunt.
La probabilité P pour que 2 sujets qui ne sont pas de vrais jumeaux ait par hasard
la même empreinte génétique, est infime et diminue avec le nombre de bandes
étudiées. Elle est également P = 1/4n avec n le nombre total de bandes communes
entre 2 profils. Ainsi, les calculs théoriques indiquent qu’il aurait une chance sur
68 milliards de rencontrer 2 individus ayant 18 bandes communes à la même
position. La réalité pratique est cependant différente et la probabilité de trouver 2
individus ayant ces 18 mêmes bandes est en faite plus élevé.
Recherche de paternité
Sur le film autoradiographique, on examine chaque allèle de l’enfant. Selon le
même principe que précédemment, on s’intéresse aux allèles de l’enfant que l’on
ne retrouve pas chez la mère. Si on les retrouve chez le père présumés, celui ci
est bien le père biologique de l’enfant.
Représenter les Empreintes génétiques FRLP avec une sonde multiloculaire dans
le cas de la recherche de paternité.
1 2
Le père présumé 2 peut être exclu. Pour simplifier le travail, seul le schéma d’un
segment du film a été représenté. L’examen de la concordance des bandes permet
de conclure que le père 1 est le père biologique.
a – Polymorphisme de répétition
Les amorces de PCR utilisées sont donc des séquences uniques situées de part et
d’autre du minisatellite.
Après amplification de la région souhaitée, les fragments de DNA obtenus seront
séparés par électrophorèse selon leur taille.
Comme la quantité du DNA à analyser est plus importante, on peut éviter les
techniques recourant à un transfert suivi d’hybridation avec des sondes
radioactives. Les fragments de DNA sont donc directement visualisés grâce au
BET et au rayons U. V.