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Drôle de livraison
Pendant les vacances, je suis allé chez Papa
avec ma petite sœur Agathe. Nous attendons
souvent ce moment avec impatience, car nous
n’habitons plus avec notre père depuis que
Maman et lui sont séparés.
Un matin, alors que je donnais à manger à
Bubulle, notre poisson rouge, quelqu’un a sonné.
J’ai regardé par la fenêtre du salon et j’ai vu un
livreur. Il transportait un énorme colis ! Le
livreur l’a apporté dans la cuisine et Papa m’a
expliqué :
— Axel, voici notre nouveau frigo !
Avec Papa, j’ai commencé à le déballer. Puis
Agathe est venue nous aider. Il m’a semblé
entendre des bruits étranges.
Papa a ouvert la porte du frigo. Et là,
incroyable ! À l’intérieur, nous avons découvert
un pingouin ! Il nous a regardés et il a fait : «
Pouik pouik ! »
Ma sœur était ravie, elle sautait de joie !
Papa, lui, n’en revenait pas, il s’est écrié :
— Comment cet animal atil bien pu entrer là
dedans?
J’ai trouvé ça vraiment bizarre, moi aussi, de
découvrir un pingouin dans le nouveau frigo.
Papa a dit :
— Je vais téléphoner pour qu’on vienne
chercher ce pingouin tout de suite ! Ma sœur
s’est mise à sangloter.
Entre deux hoquets, elle a supplié Papa :
— On peut le garder ? Dis oui. S’il te plaît !
Papa a pris Agathe dans ses bras. Il lui a
expliqué doucement :
— Tu sais, ma chérie, un pingouin, ça ne vit
pas dans un appartement !
Ma sœur s’est mise à pleurer de plus belle.
Papa a fini par céder :
— Bon d’accord, on le garde.
Chapitre 2
Miam, un poisson
Moi, j’étais content d’avoir un nouvel animal de
compagnie. Un pingouin, c’est plus amusant
qu’un poisson rouge !
— Il faut lui trouver un prénom ! a déclaré ma
sœur qui avait séché ses larmes.
J’ai eu une idée :
— On pourrait l’appeler... Maurice ?
Agathe a hoché la tête :
— D’accord.
Nous avons passé un très bel aprèsmidi avec
Maurice. Il nous suivait partout en se
dandinant. Il était vraiment rigolo !
Au goûter, Agathe a voulu partager ses biscuits
avec notre nouvel animal de compagnie. Mais il
n’en a pas voulu.
Maurice est parti dans le salon. Il s’est
approché du bocal de Bubulle et il s’est mis à le
regarder d’un air très intéressé. Ma sœur m’a
demandé :
— Qu’estce que ça mange un pingouin ?
J’ai répondu :
— Du poisson, je crois.
Nous avons ouvert le congélateur. Il n’y avait
que des poissons panés.
Quand on a voulu les donner à Maurice, il a
pris un air dégoûté. Alors j’ai demandé à Papa
s’il pouvait aller à la poissonnerie. Papa était
fatigué, il n’a pas voulu. Il a soufflé :
— Pfff, pas ce soir, Axel. Ça peut attendre
demain matin !
Après le dîner, Maurice a voulu retourner dans
le frigo pour dormir. Nous lui avons souhaité
une bonne nuit et nous sommes partis nous
coucher.
C’est vers minuit que les ennuis ont commencé.
Nous avons été réveillés en sursaut par un
grand bruit. Nous nous sommes tous levés en
vitesse.
Dans le salon, il y avait des morceaux de verre
cassé et de l’eau partout.
Papa s’est exclamé :
— Maurice a fait tomber le bocal de Bubulle ! Il
a mangé notre poisson !
— Non, a crié Agathe. Je le vois, il bouge, il est
sous la commode !
Vite, j’ai ramassé notre pauvre Bubulle et j’ai
couru dans la salle de bains pour le mettre dans
le lavabo rempli d’eau.
Je suis retourné dans le salon. Papa
tambourinait de toutes ses forces sur la porte de
la cuisine en criant :
— Ouvre cette porte, Maurice !
À l’intérieur de la cuisine, il y avait un boucan
pas possible. On entendait les portes des
placards qui claquaient, et des assiettes qui
tombaient par terre.
Chapitre 3
Un gros problème
Notre pingouin poussait des cris déchirants.
J’ai demandé à Papa :
— Mais qu’estce qui se passe ?
— Je crois que Maurice a très faim et qu’il
cherche à manger, m’a répondu Papa. Je n’arrive
pas à ouvrir cette fichue porte. Elle est bloquée...
La sonnette de notre appartement a alors
retenti. Papa est allé ouvrir. C’était madame
Grognard, la voisine du dessous. Elle a sifflé :
— Vous allez arrêter ce tintamarre ? Il n’y a
pas moyen de dormir !
— Oui, oui, nous avons un problème que nous
allons très vite régler ! Pardon, pardon ! s’est
excusé Papa.
Après le départ de madame Grognard, Papa a
pris son élan et il s’est jeté de toutes ses forces
sur la porte de la cuisine. On a entendu un
grand craquement et la porte est tombée en
renversant la table et les chaises qui étaient
derrière.
Papa s’est précipité sur Maurice pour le
plaquer au sol.
Ensuite, nous nous sommes mis à trois pour
l’enfermer dans le frigo. Agathe est allée
chercher sa corde à sauter. Je l’ai nouée autour
du frigo et j’ai demandé à Papa, avec une petite
voix :
— Estce que Maurice va rester tout le temps
làdedans?
Papa a soupiré :
— Non, c’est juste pour pouvoir passer une nuit
tranquille.
Le lendemain matin, Papa est allé acheter des
sardines à la poissonnerie. Puis nous avons
libéré notre pingouin. Il s’est jeté sur les
poissons. Il en a avalé plusieurs kilos !
Papa nous a alors annoncé :
— Les enfants, je suis désolé, mais nous ne
pouvons pas garder Maurice. Il fait trop de
bêtises. Un pingouin, ça n’est vraiment pas fait
pour vivre en appartement !
Agathe était triste mais elle a dit :
— Je comprends. Il serait mieux chez lui, sur
la banquise.
J’ai demandé à Papa :
— Que vaton faire de Maurice ?
— J’ai une petite idée... m’a répondu Papa.
Et il est allé s’enfermer dans son bureau. Il a
parlé au téléphone, puis il est ressorti.
Avec un grand sourire, il s’est exclamé :
— J’ai réservé quatre billets d’avion. Nous
partons en voyage pour ramener Maurice chez
lui ! Je vais vous aider à faire vos bagages...
Vite, Agathe et moi sommes allés mettre notre
anorak et notre bonnet, puis nous avons crie :
— Ça y est, on est prêts pour le pôle Nord !!!