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le développement de l’élevage,
de la pêche et de l’aquaculture
en Afrique de l’Ouest
Citation recommandée :
CORAF/WECARD
7, Avenue Bourguiba,
BP 48- cp18523- Dakar Sénégal
E-mail : secoraf@coraf.org
Site Internet : www.coraf.org
Tel: +221 33 869 96 18
Fax: +221 33 869 96 31
ISBN / 2-916111-16-6
Cette étude est une initiative du Secrétariat Exécutif du Conseil Ouest et Centre
Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF/WECARD).
Elle a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire de consultants composée comme
suit :
Sous la coordination de :
TABLE DESMATIÈRES
AVANT-PROPOS 07
RESUME EXECUTIF 08
SIGLES ET ABREVIATIONS 10
REMERCIEMENTS 12
ANNEXES 101
Annexe 1 : Production de la pêche et aquaculture des pays
d'Afrique de l'Ouest et du Centre (en milliers de tonnes) 102
Annexe 2 : Liste des personnes rencontrées 103
AVANT-PROPOS
L
’élevage, la pêche et l’aquaculture, sous-secteurs stratégiques pour la sécurité alimentaire et
nutritionnelle et la lutte contre la pauvreté en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), rencontrent
d’énormes contraintes qui limitent leur productivité et leur compétitivité. Dans le sous-secteur de
l’élevage, il a été noté une inadéquation entre les besoins en produits animaux qui croissent de
4% par an et la croissance annuelle de l’offre qui n’est que de 2% dans l’espace CEDEAO. Dans le
sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture, on observe une baisse drastique de la consommation
de poisson qui s’explique par la dégradation des ressources halieutiques, les pertes post-capture, et le
faible développement de l’aquaculture.
Ainsi, l’élaboration du nouveau Plan Stratégique 2007-2016 du CORAF/WECARD avait pour objectif
global de contribuer à l’atteinte des objectifs du PDDAA, notamment une croissance annuelle de 6%
de la productivité agricole d’ici à 2016. Le CORAF/WECARD apportera sa contribution en réalisant son
objectif spécifique qui consiste à « assurer des améliorations durables de la productivité, de la
compétitivité, et des marchés agricoles en Afrique de l'Ouest et du Centre par la satisfaction des
demandes principales adressées au système de recherche de la sous région par les groupes cibles ».
Les quatre résultats suivants sont attendus à l’horizon des Plans Stratégique (2007-2016) et Opérationnel
(2008-2013) : (i) des technologies et des innovations appropriées sont développées; (ii) des options
stratégiques de prise de décision pour les politiques, les institutions et les marchés sont élaborées; (iii)
le système de recherche agricole de la sous région est renforcé et coordonné et ; (iv) la demande
pour le système d’innovation agricole provenant des groupes cibles est facilitée et satisfaite. Pour ce
faire, l’Organisation a mis en place huit programmes prioritaires, parmi lesquels le Programme Elevage,
Pêche et Aquaculture. Par rapport à l’ancien Réseau Elevage, la création de ce Programme répond
au souci d’améliorer l’impact global des interventions du CORAF/WECARD dans le sous-secteur de
l’élevage et de prendre en compte le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture.
Conduite selon un processus participatif, la présente étude visait à cibler les interventions de la
recherche pour le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en AOC. Elle a
permis d’identifier les contraintes et les opportunités, et de définir des priorités de recherche
comprenant quatre thèmes prioritaires, une dizaine de sous-thèmes et plusieurs activités stratégiques
pour chacun des deux sous-secteurs. Ces priorités régionales de recherche et développement seront
traduites en projets compétitifs ou de recherche commissionnée dont la finalité est d’améliorer la
sécurité alimentaire et les revenus des petits producteurs.
Dr Paco SEREME
Directeur Exécutif du CORAF/WECARD
RESUME EXECUTIF
Dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan Stratégique pour la période 2007 – 2016, le
CORAF/WECARD a élaboré un premier Plan Opérationnel de 5 ans couvrant la période 2008 – 2013.
Ce Plan Opérationnel soutient l’objectif le plus élevé du PDDAA à savoir, réaliser la vision africaine de
6 % de croissance annuelle de la production agricole. Il comporte huit (8) programmes dont le
Programme Elevage, Pêche et Aquaculture. Pour mieux orienter ses investissements, le
CORAF/WECARD a commandité cette étude qui vise à analyser les contraintes et identifier les priorités
de recherche pour le développement des sous-secteurs de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture
en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Après une revue bibliographique et un atelier sur la méthodologie générale de l’étude, une mission
de terrain a été effectuée dans 10 pays sélectionnés (Zone du Sahel : Sénégal, Mali, Burkina Faso,
Niger ; Zone Côtière : Ghana, Côte d’Ivoire, Bénin, Nigeria ; Zone de l’Afrique Centrale : Cameroun,
Tchad) pour collecter les informations auprès des différentes catégories d’acteurs sur les points clés
de l'étude. Un atelier sous-régional regroupant une soixantaine de participants représentant les
Organisations professionnelles d’éleveurs, de pêcheurs, d’aquaculteurs et de transformateurs, les
Institutions de formation, les centres d’excellence du CORAF/WECARD, les Institutions nationales de
recherche, les Organisations intergouvernementales, les partenaires techniques et financiers, et
l’Agence de Coopération Australienne, a été organisé du 7 au 9 juillet 2010 à Ouagadougou, Burkina
Faso. Au terme de cet atelier, les priorités de recherche et de renforcement des capacités des acteurs
proposées par l’étude ont été validées.
Au cours des dernières années, la production de bétail n’a pas suffi à répondre aux exigences de
l’accroissement des populations. Ceci a conduit à des niveaux croissants d’importation des produits
d’élevage et de poissons en Afrique dont la valeur actuelle s’élève à près de 3 milliards de dollars EU
par an et augmentera encore.
Diverses contraintes ont un impact négatif sur la production et la productivité de l’élevage en Afrique
de l’Ouest et du Centre. Elles peuvent être classées en quatre principales catégories : techniques,
institutionnelles politiques, et organisationnelles ; mais aussi spécifiquement liées aux zones agro-
écologiques. Concernant la pêche et l‘aquaculture, au-delà des considérations d’ordre sociologique
et culturel, il faut surtout noter des contraintes d’ordre technique et économique. En effet, la
production et la disponibilité d'alevins et d’aliments de bonne qualité continuent d’être des facteurs
limitant l'expansion des activités aquacoles.
Une analyse plus fine des contraintes par la méthode de planification basée sur la construction de l’arbre
à problèmes a permis l’élaboration de l’arbre des objectifs à partir desquels se sont dégagées des
activités stratégiques, des sous-thèmes et des thèmes potentiels de recherche. Les thèmes identifiés sont
: (1) l’amélioration de la production et de la productivité, (2) l’amélioration de la performance et de
l’accès au marché, (3) l’amélioration de la compétitivité et de la chaine de valeurs, et (4) l’amélioration
durable des interactions élevage – pêche - environnement. Ces thèmes ont été déclinés en une dizaine
de sous-thèmes et une cinquantaine d’activités prioritaires de recherche pouvant générer des résultats
à forts impacts sur l’accroissement de la production et de la productivité du secteur, et qui ont été
validées et priorisées. Sur la base de ces domaines prioritaires, des actions de renforcement des
capacités des acteurs ont été définies en vue de mieux gérer et conduire des recherches de qualité.
Les priorités de recherche retenues sont celles qui sont plus en cohérence avec le Plan Opérationnel
du CORAF/WECARD, ainsi qu’avec les stratégies agricoles de la CEMAC, de l’UEMOA et de la
CEDEAO. Ce sont des activités à même d’avoir un fort impact dans l’atteinte des résultats du
CORAF/WECARD, à savoir : (i) des technologies et innovations appropriées développées ; (ii) des
options stratégiques de prise de décision élaborées pour les politiques, les institutions et les marchés ;
(iii) le système de recherche agricole sous-régional renforcé et coordonné ; (iv) et la demande pour
le système d’innovation agricole provenant des groupes cibles facilitée et satisfaite.
Cette approche de recherche agricole intégrée pour le développement va nécessiter la bonne
coordination du Programme, le développement de partenariats, l’animation scientifique du
Programme, l’information et la communication, la valorisation des acquis et des innovations, le suivi
et l’évaluation des résultats et des impacts. Aussi, des propositions pour une mise en œuvre efficiente
et efficace du Programme ont été présentées, à savoir :
• Adjoindre au Coordonnateur deux assistants de programmes, dont l’un serait chargé de
l’élevage, et l’autre de la pêche et de l’aquaculture, et au niveau de chaque SNRA ; avoir
également un point focal pour faciliter les échanges entre le pays et le Programme ;
• Utiliser les mécanismes de fonds compétitifs et de recherche commissionnée dans la mise en
œuvre des projets ;
• Développer des mécanismes pour une participation active des parties prenantes par le
modèle de plateformes d’innovations pour soutenir et favoriser l’interaction entre les différents
groupes d’acteurs ;
• Renforcer les capacités managériales des acteurs (organisationnelle, technique,
économique, managériale) ;
• Renforcer les capacités techniques des chercheurs dans certaines thématiques pour leur
permettre d’être en mesure de participer aux activités scientifiques du Programme (réponses
aux appels d’offres des projets sur fonds compétitifs…) ;
• Assurer une intense animation scientifique au niveau de la sous-région d’une part, et jouer
un rôle de veille sur les questions touchant au secteur élevage, pêche et aquaculture au
plan international d’autre part;
• Informer et communiquer pour rendre compte aux partenaires, des technologies, des
produits et des acquis de la recherche, pour faciliter leur valorisation par l’établissement des
plateformes de diffusion et d’adoption des innovations.
Deux questions transversales à la mise en œuvre du Programme se posent. La première concerne le
genre, car les femmes sont déjà affectées par plusieurs facteurs qui les rendent plus vulnérables à
l’insécurité alimentaire, aux changements environnementaux et à la pauvreté. Etant donné que les
enjeux actuels risquent d’intensifier les inégalités existantes et l’affecter différemment la capacité des
femmes et des hommes à faire face aux stress supplémentaires, il faudrait accorder plus d'attention
pour que les stratégies de mise en œuvre du Programme tiennent compte des différences et des
besoins accrus des femmes.
La deuxième question concerne l’éthique dans la mise en œuvre du Programme. Compte tenu du
nombre élevé des projets dans un espace géographique aussi vaste et impliquant une multitude
d’acteurs, il est important pour les parties prenantes de suivre le Manuel des procédures de gestion
des programmes du CORAF/WECARD, qui définit les principes touchant à l’élaboration des projets de
recherche, leur mise en œuvre, leur suivi et leur valorisation.
Pour permettre un démarrage harmonieux et sans délai des activités du Programme par le
CORAF/WECARD, une feuille de route a été proposée pour le lancement des appels à projets, leur
sélection et leur mise en œuvre, après la signature des conventions avec les partenaires.
SIGLES ET ABREVIATIONS
REMERCIEMENTS
L’équipe qui a réalisé l’étude tient à remercier chaleureusement toutes les personnalités dans les
différents pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre qui ont accepté de la recevoir et de partager leur
expérience et leur analyse concernant le développement de l’élevage, de la pêche et de
l’aquaculture. Elle tient à souligner combien elle a été sensible à leur accueil et voudrait leur exprimer
toute sa gratitude.
Elle remercie également les diverses administrations, les institutions nationales, régionales ou
internationales de recherche, les organismes nationaux, régionaux ou internationaux, publics ou privés,
les opérateurs économiques, les organisations des éleveurs, des pêcheurs d’aquaculteurs et les
différents acteurs dans la chaîne de valeur qui ont bien voulu accepter de faire visiter leurs réalisations.
Elle a apprécié l’appui à la préparation de la méthodologie et la relecture du document par les
institutions partenaires du CORAF/WECARD, particulièrement l’ILRI, le CIRAD, et le WorldFish Center.
Enfin, elle remercie le CORAF/WECARD et toute son équipe dirigeante pour le financement de cette
étude et son rôle actif dans l’organisation, l’orientation et le suivi de cette mission.
1.1.Contexte de l’étude
En Afrique sub-saharienne, les sous-secteurs de l’élevage, des pêches et de l’aquaculture contribuent
pour un tiers (1/3) à la production nationale brute de l’agriculture (au sens large) (FAO, 2006).
Les produits animaux (viande, lait, œufs et poisson) contribuent de manière significative à la sécurité
alimentaire et nutritionnelle et à la réduction de la pauvreté, objectifs majeurs des Communautés
économiques régionales de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et premier point des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) à savoir « éliminer la faim et l’extrême pauvreté à l’horizon
2015 » (FAO, 2006 ; CEDEAO, 2009).
Selon la FAO (2006), les pêches et l’aquaculture africaines contribuent pour une grande partie à la
sécurité alimentaire d’environ 200 millions de personnes. Elles constituent une source de revenus pour
plus de 10 millions d’individus répartis dans les secteurs de la production, de la transformation et de la
commercialisation. Le poisson est également devenu l’un des premiers produits d’exportation avec
des revenus annuels estimés à 2,7 milliards de dollars US. Les produits piscicoles et aquatiques jouent
désormais un rôle primordial dans les moyens d’existence des populations, en contribuant à
l’accroissement de l’économie et à l’amélioration de la production alimentaire en Afrique
sub-saharienne. C’est pourquoi, compte tenu de leur importance socio-économique, un document
d’accompagnement a été élaboré pour l’intégration des sous-secteurs de l’élevage, de la pêche et
de l’aquaculture dans le Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine
(PDDAA) élaboré dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD)
(FAO, 2006).
Toutefois, l’élevage, les pêches et l’aquaculture, sous-secteurs stratégiques pour la sécurité alimentaire
et nutritionnelle et pour la lutte contre la pauvreté en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC),
rencontrent d’énormes contraintes qui limitent leur productivité et leur compétitivité. Dans le sous-
secteur de l’élevage, il a été noté une inadéquation entre les besoins en produits animaux qui
augmentent de 4% par an et la croissance annuelle de l’offre qui n’est que de 2% dans l’espace
CEDEAO (CSAO-OCDE / CEDEAO, 2008). Dans les sous-secteurs des pêches et de l’aquaculture, on
observe une baisse drastique de la consommation de poisson qui est passée de 9,9 kg en 1982 à
7,6 kg en 2003 (Chimatiro, 2007). Les principales causes de la faible contribution de ces sous-secteurs
à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique
régionale sont en rapport avec la faible productivité, compétitivité et le faible accès au marché des
produits de l’élevage et des pêches.
1 IFPRI (2006), Regional Strategic Alternative for Agriculture-Led Growth and Poverty Reduction
in West Africa, International Food Policy Research Institute, December 31st, 2006.
Dans cette perspective, le CORAF/WECARD a été mandaté par les Communautés économiques
régionales de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (CEDEAO et CEEAC) pour mettre en œuvre le pilier IV
du PDDAA. L’Organisation s’est donc dotée d’un nouveau Plan Stratégique (2007-2016) pour répondre
aux défis et enjeux de développement agricole de sa région de couverture (22 pays) et atteindre les
objectifs du PDDAA. Au terme de ce Plan, la vision du CORAF/WECARD s’énonce comme suit : « Une
réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire en AOC par une augmentation de la
croissance économique induite par l’agriculture et une amélioration durable des principaux aspects
du système de recherche agricole ». Il s’agit pour le CORAF/WECARD d’« Opérer des améliorations
durables de la compétitivité, de la productivité, et des marchés du système agricole de l’Afrique de
l’Ouest et du Centre par la satisfaction des principales demandes des groupes cibles du système sous-
régional de recherche », à travers la mise à disposition de technologies et d’innovations, d’options
politiques, de renforcement des capacités et de gestion des connaissances adaptées aux besoins
d’une grande partie des acteurs prioritaires.
Ce Plan Opérationnel de cinq ans pour la mise en œuvre de la première étape du Plan Stratégique
est en cohérence avec les principes du FAAP qui le lient au PDDAA. Il soutient l’objectif le plus élevé
du PDDAA grâce à la production de quatre résultats qui constituent un changement de paradigme
de la recherche conventionnelle qui ne se concentre plus seulement sur l’élaboration de paquets
technologiques.
Résultat 2 : Des options de prise de décisions stratégiques pour les politiques, les institutions et les
marchés sont élaborées. Ce résultat est un élargissement de la perspective pour assurer un
impact accru et des réponses plus adaptées à la demande.
Résultat 4 : La demande en connaissance agricole provenant des groupes cibles est facilitée et
satisfaite. Ce résultat consiste à accroître les efforts pour développer et activer les liens
avec les réseaux indispensables pour la production de résultats. Il s’agit de créer des
plateformes pour assurer l’information sur les technologies et sur leur élaboration pour
susciter les connaissances nécessaires pour l’innovation.
En vue de délivrer ces résultats, huit (8) programmes ont été identifiés comme priorités de la sous-région
grâce à l’étude conduite par l’IFPRI (2006), après un processus consultatif qui aura duré douze mois.
Ils peuvent être classés dans trois grandes catégories :
• La recherche technique utilise une approche intégrée basée sur les systèmes et les
spéculations qui emploient de nouvelles méthodologies globales et participatives :
• La Recherche sur les Politiques identifie et répond aux enjeux-clés empêchant la réussite des
systèmes de marchés améliorés, la compétitivité et la productivité :
Pour les cinq programmes de recherche technique, plusieurs priorités dans le domaine des politiques,
des marchés, du commerce et des aspects socio-économiques ont été aussi identifiées comme
d’importantes priorités. Elles sont d’abord traitées par le Programme 6, sous l’appellation générale de
Recherche sur les Politiques. Mais il y a aussi un brassage d’idées fertiles et un échange d’informations
entre les Programmes de la recherche technique et celui du Programme 6 à travers l’utilisation des
plateformes d’innovations.
Ce programme vise à réaliser des améliorations durables avec l’implication équitable de tous les
acteurs, de la productivité, de la compétitivité et des marchés des produits de l’élevage, de la pêche
et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre par :
L’étude vise à analyser les contraintes et à identifier les priorités de recherche pour le développement
de l’élevage, des pêches et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle a intégré une
analyse croisée des contraintes et des opportunités liées aux aspects politiques, marchés et commerce
ainsi que le renforcement de capacités en étroite collaboration avec les Gestionnaires des
Programmes concernés.
Au terme de l’étude, et selon les termes de références, les produits attendus sont une analyse des
contraintes et des opportunités, l’identification des domaines et des activités prioritaires de recherche,
les besoins en renforcement des capacités des acteurs et une stratégie de mise en œuvre.
Une recherche bibliographique par internet a été réalisée dans plusieurs centres de documentation.
Un rapport préliminaire sur les systèmes d’élevage, de pêche et d’aquaculture, le contexte au Sahel,
en Afrique Occidentale et Centrale, et la méthodologie proposée pour l'étude a été élaboré et
présenté lors d’un atelier d'un jour au siège du CORAF/WECARD. Cette revue qui avait pour but d’avoir
une vision commune pour l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’accroissement durable des
revenus des acteurs, tant pour l’élevage, la pêche que l’aquaculture, s’est beaucoup inspirée
d’importants documents stratégiques ou d’orientation du CORAF/WECARD (2007, 2008), de la CEDEAO
(2005), de la CEMAC (2002), du FAAP (2006), de l’IFPRI (2006), du NEPAD (2003, 2006), de l’UEMOA
(2006), de l’ILRI (2007), du World Fish Center (2005) pour n’en citer que quelques uns.
Il s’agissait de dresser une liste de points clés devant être abordés par l'étude, de discuter et de se
mettre d’accord sur les pays prioritaires dans les trois zones agro-écologiques, et d’atteindre un
consensus sur la méthodologie générale. Outre les trois consultants, le Directeur Exécutif, le Directeur
et les Gestionnaires de Programme et tous les cadres du CORAF/WECARD présents à Dakar ont pris
part à l’atelier.
Une mission de terrain a été effectuée dans les pays sélectionnés pour collecter les informations auprès
de plusieurs acteurs sur les points clés de l'étude. Par rapport au zonage de la région CORAF/WECARD,
10 pays sur 22 ont été visités :
La mission prévue au Gabon n’a malheureusement pas eu lieu faute de visa. Plusieurs institutions et
structures ont été visitées dont les ministères techniques chargés de l’élevage, de la pêche et de
l’aquaculture, les organisations d’intégration régionale et les institutions régionales (UEMOA, CIRDES,
PRASAC, CEBEVHIRA), les partenaires techniques et financiers, les instituts et centres de recherche et
de formation, les organisations professionnelles, les organisations de la société civile, les institutions de
micro-finance, et les opérateurs privés (Voir liste des personnes rencontrées en annexe). Les données
quantitatives ont aussi été obtenues à partir des sites internet et des sources officielles des pays, des
statistiques et des rapports des organisations régionales et internationales.
Au cours des rencontres avec les parties prenantes, les principaux outils utilisés ont été les interviews
semi-structurées ou le focus group. Une analyse des forces, des faiblesses, des opportunités et menaces
a été réalisée sur quelques Centres d’excellence et sur les Institutions de recherche nationales qui ont
été visitées au cours de la mission. L’analyse chaîne de valeurs a été utilisée pour les principaux produits
d’élevage. Les points abordés au cours de ces entretiens comprennent aussi l’état actuel des
ressources halieutiques, des pressions humaines afférentes et de la diversité biologique.
A la fin de la mission de terrain, une réunion de synthèse autour du chef de mission a permis de faire
le point sur les principaux résultats de l’étude et d’affiner le plan du rapport provisoire. Les questions à
traiter ont été mieux définies.
Ainsi, l’analyse des contraintes au développement des sous-secteurs de l’élevage, des pêches et de
l’aquaculture qui se sont dégagées de la production, de la transformation, de la commercialisation
et de la consommation, a produit comme résultats de nombreuses propositions d’activités de
recherche et d’innovations. L’analyse plus fine des contraintes en utilisant la méthode de planification
basée sur la construction de l’arbre à problèmes a conduit à l’élaboration de l’arbre à objectifs à
partir desquels se sont dégagés les activités prioritaires, sous-thèmes et thèmes de recherche.
Le rapport provisoire a été complété et la mise en cohérence d’ensemble a été assurée suite à des
échanges par courriel entre les membres de la mission, sous la coordination du Gestionnaire du
Programme Elevage, Pêche et Aquaculture du CORAF/WECARD.
Le rapport de démarrage et la première version du rapport provisoire ont bénéficié du concours des
personnes ressources de certaines institutions partenaires comme l’ILRI, le CIRAD, le World Fish Center
et le CIT. Leurs observations ont permis d’améliorer la méthodologie de l’étude, la bibliographie, ainsi
que le contenu du rapport provisoire.
Le Rapport provisoire a été présenté au cours d’un atelier sous-régional organisé du 7 au 9 juillet 2010
à Ouagadougou, Burkina Faso. Il a regroupé une soixantaine de participants représentant les
Organisations professionnelles d’éleveurs, de pêcheurs, d’aquaculteurs et de transformateurs, les
Institutions de formation, les Centres d’excellence du CORAF/WECARD, les Institutions nationales de
recherche, les Organisations intergouvernementales, les partenaires techniques et financiers, et
l’Agence de Coopération Australienne (AusAID). L’atelier s’est déroulé en sessions plénières et en
travaux de groupes. Les participants ont suivi la présentation du rapport de l’étude sur l’analyse de la
situation des sous-secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture dans l’objectif de définir les
domaines prioritaires de recherche pour le développement du secteur.
En vue de mieux orienter les investissements dans la recherche pour le développement des sous-
secteurs de l’élevage, de la pêche et de
l’aquaculture, une priorisation des sous-
thèmes et des activités stratégiques,
incluant les aspects de politique, de
marché et de commerce a été faite,
en utilisant l’outil Grid analysis, ou
matrice de classification.
Les effectifs du cheptel dans l’ensemble des pays couverts par le CORAF/WECARD étaient en 2008
de 75 839 000 bovins, 128 081 000 caprins, 94 282 000 ovins, 16 264 000 porcins et 494 975 000 volailles
(Tableau 1). La zone sahélienne concentre 51 % du cheptel bovin, 40-48 % des petits ruminants, 23%
des porcins et 25% des poules. Le cheptel des autres espèces (porcins, volailles) est relativement plus
important dans la zone côtière (47- 62%) ; ceci s’explique par le poids du Nigeria qui compte 35 - 42%
de ces espèces.
Les effectifs ont connu une augmentation au cours de la période 1990-2008 : 56% pour la volaille, 70%
pour les porcins, 84-85% pour les petits ruminants et 87% pour les bovins (Tableau 2). En considérant en
détail l’évolution du cheptel bovin au cours de ladite période, on note une augmentation de 54% en
Afrique de l’Ouest et du Centre, soit un accroissement de 2,31%/an sur les deux décennies, passant
de 49 164 606 à 75 838 831 têtes. En particulier, l’augmentation a été la plus forte au Sahel (87%, soit
un taux d’accroissement annuel de 3,36%) et la plus faible en zone côtière (18% pour un taux
d’accroissement annuel de 0,09%).
Sahel 87 3,36
Côtière 36 1,64
Forestière 18 0,09
TOTAL 87 2,31
L’élevage a subi des transformations considérables avec la croissance démographique, les options
politiques choisies ou les variations climatiques. Une des innovations significatives qui s’est produite au
Sahel au cours de ces dernières décennies est le développement de l’agro-pastoralisme qui combine
l’agriculture et l’élevage dans la même exploitation. C’est une stratégie adoptée par les paysans pour
limiter les risques associés à un climat incertain, et pour assurer leur sécurité alimentaire et foncière.
L'élevage est une force motrice pour l’agriculture par la traction animale. Il joue un rôle important
dans l’augmentation des rendements des cultures. La pratique de l’agriculture aide à limiter l'achat
des céréales pendant la période de soudure ; les paysans, pour leur part, cherchent à diversifier leurs
activités et capitaliser leur revenu en investissant dans l’élevage. Les changements dans ces pratiques
sont associés à la transformation spatiale des activités, suivant les changements des conditions
climatiques. Les sécheresses de 1973/74 et 1984/85 ont changé la dynamique spatiale des troupeaux
migrateurs dans le Sahel.
Les terres de parcours, quand elles sont correctement utilisées via la mobilité du cheptel et la réduction
du temps de jachère, peuvent agir comme des systèmes importants de séquestration de carbone. En
dépit de la vulnérabilité croissante, le pastoralisme est unique par le fait qu’il peut être simultanément
une source de revenus et préserver l’écosystème, encourager la conservation de la faune et
contribuer aux valeurs et aux traditions culturelles (ILRI, 2006 ; PNUD, 2006). C'est un scénario gagnant-
gagnant pour renverser la dégradation de l'environnement et améliorer la santé, le bien-être et la
durabilité à long terme des revenus de ceux qui dépendent de l’élevage. Les ruminants convertissent
d’immenses ressources renouvelables des savanes herbeuses qui ne sont pas consommées par les
êtres humains, en nourritures comestibles de haute valeur.
croissance des économies nationales. Ces statistiques sont notoirement inadéquates, inexactes
et peu fiables en partie parce que le commerce du bétail est principalement un secteur informel,
pourtant très dynamique et rentable. Au Burkina Faso, les statistiques officielles affichent que la
commercialisation des ruminants a contribué pour 253,8 milliards de CFA (approximativement
550 millions dollars américains), à l'économie nationale et créé l'équivalent de 920 000 emplois à temps
plein en 2007.
L'importance de l’élevage est un sujet abordé par beaucoup d'auteurs, mais il manque des données
concrètes pour le prouver. Le faible investissement dans le secteur est responsable de la faible
production. Au Mali par exemple, un des plus grands pays d’élevage (Tableau 1) qui contribue à
hauteur de 30% au PIB du secteur primaire, la part de l’élevage dans le budget spécial
d’investissement ne représente que 6,8% du montant destiné au secteur rural entre 1993-2002.
De même, des 261 milliards de FCFA du programme triennal d’investissement 2004-2006, l’élevage n’a
bénéficié que de 3,6% (Tableau 3) pour une contribution au PIB de 10%, alors que l’agriculture a disposé
de 91,6% pour une contribution au PIB de 21% (Kouriba A, Niang M, 2009).
Des efforts pour connaître la contribution exacte de cet important secteur aux économies nationales
sont nécessaires. En retour, ce secteur pourra bénéficier de toute l'attention des décideurs politiques
et des planificateurs.
ANNÉES
Secteur 2004 2005 2006 TOTAL %
Pour les besoins de la présente étude, le système d’élevage est défini comme un ensemble de
parcelles et de troupeaux caractérisé par des ressources naturelles ayant les mêmes types de
production et de gestion, et confrontées aux mêmes contraintes, afin que le développement et les
stratégies d'intervention semblables puissent leur être appliqués (Dixon et al, 2001).
La description des systèmes d’élevage par Séré et al. (2001) est trop générale pour être appliquée
dans le contexte de cette étude. Les systèmes de production animale dans la zone CORAF sont
normalement déterminés par le climat (la répartition des pluies totales et des températures) associé
aux conditions socioculturelles des éleveurs. Par conséquent, notre analyse est adaptée de l’OCDE
(2008). Elle présente cinq principaux systèmes d’élevage en Afrique Occidentale et Centrale.
Ces systèmes représentent un tiers des élevages bovins et la moitié des petits ruminants ; mais
fournissent 60% de la viande de bœuf, 40% de la viande de petits ruminants et 70% du lait. Dans ce
système traditionnel extensif, la production animale dépend essentiellement de l'usage des ressources
naturelles pâturées, sur des terres impropres aux cultures des zones arides et semi-arides à partir du
Sénégal jusqu’au Tchad. Le bétail se retrouve dans des troupeaux mixtes ou dans des troupeaux non
mixtes de bovins, de moutons, de chèvres, de chameaux, d’ânes et de chevaux (OCDE, 2008). Quant
aux bovins, le type Zébu est prédominant, et est quelquefois la seule espèce. Les contraintes principales
sont les problèmes fonciers, les droits de propriété et la pénurie de ressources fourragères, surtout
pendant la longue saison sèche qui va d'octobre à mai ou juin. La disponibilité des zones de pâturages
dicte les mouvements des troupeaux. Les systèmes pastoraux comportent deux sous-systèmes :
le nomadisme et la transhumance.
2.1.2.1.1. Le nomadisme
Il est caractérisé par des éleveurs qui se déplacent avec la famille et les troupeaux, selon la disponibilité
du fourrage. Ce système est en déclin car les éleveurs ont de nouveaux besoins tels que les écoles
pour leurs enfants, les points d'eau et les centres de santé pour améliorer leurs conditions de vie. En
quelque sorte, ils commencent maintenant à cultiver pour produire de la nourriture pour la famille afin
de réduire les ventes d’animaux. On peut classer moins de 15% d’éleveurs en Afrique Occidentale et
Centrale comme des nomades.
2.1.2.1.2. La transhumance
C’est un mouvement d’oscillation saisonnière du bétail avec des bergers, suivant des itinéraires précis,
pour exploiter les ressources pastorales. Les stratégies pastorales pour maintenir la production incluent
la mobilité du bétail selon les ressources fourragères et la disponibilité en eau. La croissance
démographique et le développement de l’agriculture sont à l’origine de multiples problèmes fonciers
conduisant au rétrécissement des pâturages de façon à compromettre la durabilité de ce système.
La transhumance dans la région est devenue une source d'inquiétudes à cause des conflits qu'elle
crée, dans un même pays ou entre les pays de la région. De nombreuses plaintes sont exprimées par
les agriculteurs et les gardes des parcs nationaux et des réserves de faune contre l'intrusion du bétail
sur leurs terres. En outre, la réduction de la pression de la mouche tsé-tsé dans les zones sub-humides
et humides rend ces zones de plus en plus attrayantes pour les éleveurs.
Ce système concerne les pâturages privés ou étatiques. Le système de ranch est rare en Afrique
Occidentale et Centrale, à part quelques cas où l’Etat a pour objectif de développer et d’encourager
une espèce. On note des exemples comme le ranch de Marahoué en Côte d’Ivoire, le ranch de
Madina-Diassa au Mali, ou le ranch de Toukounous au Niger qui exploitent le potentiel génétique du
zébu Azawak, ou celui de la SODEPA au Cameroun pour la race Goudali. Ce système a été créé sur
les modèles de gestion foncière occidentale par la délocalisation des droits de bail de pâturages à
travers la nationalisation et/ou les plans de privatisation. Ces politiques, qui ont favorisé seulement la
petite élite commerçante, n'ont pas permis l’augmentation en qualité ou en quantité la production
animale dans la région.
Ce système, constitué de petits systèmes d’agriculture et d’élevage mixtes gagne du terrain sur les
systèmes purement pastoraux. De nos jours, il devient rare de trouver des éleveurs qui ne pratiquent
pas une certaine forme d'agriculture. Ces adaptations ont réussi à augmenter la production animale
tout en maintenant les ressources naturelles. L'intégration de l’élevage dans les systèmes d’agriculture
intensive sert plusieurs buts : le fumier est utilisé comme engrais, les animaux sont utilisés pour la traction
et le transport ; les résidus des cultures sont utilisés comme aliments du bétail, et les animaux peuvent
être vendus et les revenus réinvestis en agriculture. Les céréales et les principaux aliments sont produits
en quantités pouvant couvrir les besoins de la famille, et les excédents sont vendus. Un des facteurs
qui contribuent au succès de ce système est la proximité des centres urbains qui permettent
l’écoulement des produits. Un tel système contribue pour 35% de la production totale de viande de
bœuf, 20% de viande de petits ruminants, 35% de viande de volaille, 40% de viande de porc, 15% de
lait, et 10% des œufs (OCDE, 2008).
Ces systèmes sont indépendants de tout usage agricole de la terre et sont confrontés aux carences
en intrants et à la fréquence des maladies émergentes et ré-émergentes. Ils utilisent seulement le
fourrage cultivé et les sous-produits agro-industriels, les céréales, les tourteaux de graines végétales,
les sons, le foin et la paille. On trouve ces systèmes dans les villes ou à leur périphérie. Ils se sont
développés avec l’urbanisation croissante et la demande en produits animaux que les petits systèmes
agricoles ou pastoraux en milieu rural sont incapables de satisfaire. Ils se concentrent principalement
sur la volaille (œufs et chair), l’élevage porcin et la production laitière, généralement en collaboration
étroite avec les compagnies étrangères qui fournissent des formules d’alimentation et des aliments
concentrés, les poussins ou les animaux reproducteurs, ainsi que les conseils. Le système se développe
principalement dans les pays côtiers du Sénégal au Cameroun. Il est confronté à plusieurs défis parmi
lesquels les importations de viande bon marché (bœuf, porc, volaille) d'Europe et d’Amérique Latine,
la fièvre porcine africaine, la récente pandémie de la grippe aviaire et le coût élevé des aliments de
base tels que le maïs qui est un constituant majeur dans la formulation des rations alimentaires de
espèces animales élevées.
Ces dernières années, la domestication des aulacodes (Thryonomys swinderianus) pour réduire le
braconnage qui allait presque faire disparaître cette espèce est une affaire florissante en Afrique
Centrale et Occidentale. L’élevage d'autres espèces telles que les escargots et les lapins commence
à se répandre dans la région. La domestication des aulacodes a commencé au Ghana il y a plus de
25 ans et s’étend en Afrique de l’Ouest et du Centre (Jori et Chardonnet, 2001). Sa contribution à la
provision totale de produits d’origine animale dans la région est encore faible, mais croît de façon
régulière, ce qui pourrait améliorer l’approvisionnement en protéines animales des villes.
La production des escargots est en plein essor en zone côtière humide (Nigeria, Cameroun).
L'avantage de ces nouvelles sources de revenus et de protéines animales se trouvent dans le fait qu'ils
exigent de faibles investissements, des infrastructures bon marché, peu d’espace, et aucun niveau
d'éducation pour les producteurs. En revanche, le retour d’investissement est élevé. En plus de la
consommation locale, une importante quantité d'escargots est exportée vers l'Europe et l'Amérique.
2.1.3. L’élevage pastoral est victime des variations climatiques et des événements extrêmes
devenus de plus en plus fréquents
Les changements dans la fréquence et la sévérité des vagues de chaleur, de sécheresse et des
inondations restent une grande incertitude des climats futurs. Les catastrophes naturelles (sécheresse,
inondations, apparition des maladies, envahissement des criquets du désert, etc.) sont devenues de
plus en plus fréquentes, affectant le bétail. Ainsi, les grandes sécheresses des années 1970 et 1980 ont
décimé plus de 30% du bétail et ont ruiné plusieurs éleveurs sahéliens. L’un des effets néfastes des
sécheresses était le transfert du bétail des éleveurs aux agriculteurs. Ce transfert a été aussi le résultat
de la capitalisation des surplus des revenus agricoles sur le bétail, spécialement dans les zones
cotonnières. Pour faire face aux risques, les éleveurs se sont donc tournés vers la culture des céréales
pour réduire l’exploitation de leurs troupeaux. Les facteurs climatiques mentionnés ci-dessus affectent
directement le fourrage et la disponibilité de l'eau qui sont de très grande importance dans les
systèmes d’élevage traditionnels en Afrique de l’Ouest et du Centre.
La zone sahélienne souffre des variations climatiques chroniques majeures depuis le début des années
1970. Les cycles de grande sécheresse qui ont sévi au Sahel durant cette période ont
pour conséquences la réduction des pluies, une plus grande variation dans leur répartition
géographique et périodique, et une baisse dans l’écoulement des cours d'eau. Cette baisse de la
pluviométrie a été d’environ 15% à plus de 30%, selon la zone (UICN, 2004), de sorte que les isohyètes
se sont deplacé approximativement de 200 km vers le sud. Par conséquent, il y a une baisse dans
l’écoulement des principaux cours d'eau de la région, notamment les fleuves Gambie, Niger
et Sénégal, allant de 25% à 60%.
La détérioration des conditions climatiques a réduit la capacité de charge des pâturages et les
possibilités d'abreuvement du bétail. Le lien étroit existant entre la pluviométrie et la biomasse
herbacée signifie que toute réduction dans la première provoque une réduction dans la productivité
des pâturages naturels. De plus, la productivité des plaines inondables qui sont des ressources
stratégiques de fourrage pendant la saison sèche au Sahel est sérieusement affectée par tout
changement dans le niveau des cours d'eau et des lacs.
Les principaux effets néfastes de ces événements sur les économies nationales en général et les
secteurs les plus vulnérables en particulier sont : la baisse de la productivité des cultures, le déficit du
fourrage pour l’élevage, la pénurie d’eau des étangs, l’envasement des étangs, la réduction des
régions boisées, la baisse de la production de la pêche, la diminution de la diversité biologique,
l’augmentation des pandémies telles que la rougeole, la méningite, la malaria et les maladies
respiratoires.
Malgré leurs fonctions reconnues pour la vie des pasteurs et agropasteurs, l’entretien et la mise en
valeur des milieux les plus rudes, l'alimentation humaine et l'accroissement des revenus des plus
pauvres, les élevages intensifs ou extensifs sont stigmatisés par les opinions publiques mondiales et
nationales pour leurs effets négatifs sur l'environnement, voire plus récemment sur la santé. Cette
perception de l'élevage, si elle perdurait, condamnerait à plus ou moins long terme les politiques
d'appui aux productions animales et donc à la recherche dans ce secteur. L'enjeu est de transformer
les impacts négatifs des systèmes d'élevage sur les ressources et l'environnement en facteurs de
développement durable notamment par des démarches d'intensification écologique des systèmes
de production. En Afrique de l’Ouest et du Centre, certains sous-systèmes doivent être analysés dans
leurs contraintes et leurs dynamiques, accompagnés dans leur adaptation aux changements et aux
nouveaux enjeux, en particulier :
• L’analyse des interactions éco-systémiques entre les espaces naturels, cultivés et forestiers
(productivité animale et aussi : biodiversité, fertilité et séquestration du carbone) visant à les
traduire en termes techniques et économiques de services environnementaux
reconnaissables, évaluables et finançables dans les politiques locales, nationales et
internationales ;
• Les stratégies des systèmes d'alimentation visant à atténuer la production des gaz à effets
de serres, et à améliorer l’efficience et les bilans azote et carbone dans les systèmes de
production.
L'adoption d'innovations générées par la recherche sur les systèmes pastoraux en vue de
l'accroissement de leurs performances engendre des coûts, mais aussi des gains. Il est par conséquent
essentiel que la recherche finalisée pour le développement et les interventions allant dans ce sens
s’avèrent non seulement techniquement réalisables, mais aussi socialement acceptables, et
économiquement viables.
La consommation des produits animaux est mal connue en Afrique de l’Ouest en raison d’une forte
part de l’autoconsommation (lait et ses dérivés, œufs, viandes), et en raison d’une connaissance très
approximative des échanges commerciaux et de l’importance des circuits d’approvisionnement
informels (échanges de proximité). Seul le niveau des importations est assez bien connu. Selon l’étude
CSAO/OCDE-CEDEAO, sur la base des données de la FAO, la consommation annuelle, toutes viandes
confondues, s’élèverait à 8,6 kg par habitant (Duteurtre, 2009) en Afrique de l’Ouest. En Afrique
centrale, elle est encore plus faible, soit 7,7 kg par personne (Njoya et al, 2003).
Malgré le faible niveau de développement des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, et en dépit
de la précarité dans laquelle vivent les populations, il n’y a guère de doute qu’il existe des marges
d’augmentation de la consommation. En la matière, on tiendra compte d’un certain nombre de
facteurs parmi lesquels :
• Les revenus qui conditionnent le niveau et la qualité de l’alimentation. Selon certaines études,
la demande de produits d’élevage augmenterait avec les revenus mais moins rapidement
dans les groupes les plus riches qui dépensent déjà une bonne part de leurs revenus pour
ces produits (IFPRI, 2007) ;
• La démographie qui influe sur la consommation globale. Par exemple, en considérant les
Etats de l’UEMOA, on constate que la consommation des produits animaux, notamment de
viandes, augmente très fortement même si dans le même temps, la consommation par
habitant baisse. La production doit s’ajuster en conséquence en vue de réduire le volume
des importations ; des mesures de sécurité et même de souveraineté alimentaires sont à
prendre pour éviter la trop grande dépendance de l’étranger, ainsi que les émeutes de la
faim et à terme, l’instabilité sociale et politique.
Malgré une évolution positive du cheptel, la production animale demeure en-deçà de la demande
qui croît à un rythme plus rapide (double du taux de croissance de l’offre).
En zone CEMAC, le potentiel exploitable du cheptel doit tenir compte des exportations hors zone
CEMAC, notamment du Tchad vers le Nigeria (et dans une certaine mesure vers la Lybie), du reste
généralement sous-estimées ou de la RCA vers le Cameroun. Cette offre est essentiellement
saisonnière du fait de (i) la longue saison sèche en zone de savanes entrainant la réduction des
ressources pastorales et la transhumance, (ii) la saisonnalité de la navigation sur le fleuve Oubangui
et (iii) les fêtes de fin d’année et les fêtes religieuses. Cette offre théorique de viande bovine calculée
est de 7,68 kg/habitant/an en moyenne. Elle est complétée par des importations extrarégionales. Les
principaux pays importateurs en zone CEMAC sont le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale et le
Cameroun jusqu’en 1988 (Njoya et al, 2003), (Figure 1)
Figure 1 : Contribution des importations hors zone CEMAC à la consommation de viande bovine
(Source : Njoya et al, 2003)
Quant au lait et produits laitiers, les besoins annuels de l'Afrique de l'Ouest et du Centre sont énormes,
estimés à 31,5 millions de tonnes par an pour ses 350 millions d'habitants, à raison de 90 équivalents
litres/personne/an, selon la norme fixée par la FAO et l'OMS. Mais la production est en deçà de ce
seuil de consommation optimale. En 2005 la production de lait en Afrique de l’Ouest et du Centre
n’était que de 1,78 million de tonnes dont 1,27 million dans la sous- région occidentale et 510.000
tonnes dans la sous-région centrale. Ces quantités restent inférieures à la demande des
consommateurs. Elles ne représentent que 9,5 kg/personne/an pour l'ensemble de la région, contre
29,8 kg en Afrique de l'Est, 60,3 kg en Afrique du Sud et 125 kg en moyenne dans le monde (Bambio,
2009). Les importations ont doublé en l’espace de 20 ans, passant en valeur absolue de 223,7 millions
de dollars US en 1984 à 529,4 millions de dollars US en 2004.
En Afrique de l’Ouest, la demande en produits animaux connaît une croissance annuelle estimée à
4% (elle devrait augmenter de plus de 250% d’ici 2025) alors que le taux de croissance de l’offre en
produits animaux est estimé à 2% actuellement malgré les périodes de sécheresse au cours des trente
dernières années. Cette croissance de l’offre, même si elle est jugée significative, demeure faible au
regard de la demande. Les statistiques indiquent même que ce déséquilibre, entre l’offre et la
demande, persisterait et s’aggraverait dans les années 2020 (OCDE/CSAO, 2008).
Selon l’étude IEPC conduite au Burkina Faso, la demande sous-régionale de viande connaitra un bilan
entre offre et demande déficitaire à l’horizon 2016, soit de 280 000 T pour le bassin ivoirien
et de 525 000 T pour celui du Nigéria (Tableau 4).
Source : Etude IEPC Burkina Faso (MRA, 2005), cité dans Kagoné et al. (2009)
L’offre en produits animaux devra, par conséquent, prendre en considération plusieurs mutations
majeures observées dans les pays de l’Afrique de l’ouest et du centre, et s’y préparer. Il s’agit de la
croissance démographique, de l’urbanisation et de la segmentation du marché qui s’opère à l’image
des niveaux différenciés des revenus. En effet, une bonne partie de la population très pauvre sera
tentée sinon contrainte de s’alimenter avec « les soldes du marché mondial » (produits bas de gamme
bradés comme les queues de dinde, les viandes foraines, le poisson d’origine asiatique, …). Toutes
choses qui empêchent le développement de l’élevage local et exposent ces consommateurs à des
problèmes de santé à cause de la qualité douteuse des produits consommés.
Dans le même temps, l’émergence d’une véritable classe moyenne au pouvoir d’achat assez
important pourrait représenter une niche dynamique pour les produits transformés, de qualité, voire
labellisés. De même, une forte croissance de la demande de produits transformés pourrait intervenir
à la suite d’une amélioration des revenus entraînant une amélioration des régimes alimentaires.
En tout état de cause, les produits d’importation ont réussi une percée importante dans les systèmes
alimentaires pour plusieurs raisons comme leur faible niveau de prix. Outre la perte de devises pour les
États, les importations de produits animaux ont été préjudiciables au développement des filières locales
de production, notamment les filières laitières et avicoles. Cette situation place la région dans le cycle
infernal de la dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur (CSAO/OCDE, 2008).
La transformation locale de viande (essentiellement artisanale) est encore timide. Les unités de
transformation sont absentes et les abattoirs sont en mauvais état. De manière générale, les abattoirs
et boucheries sont dans un état vétuste et souffrent de problèmes d’entretien et de gestion. Le lait du
cru naturel, ou transformé selon des méthodes traditionnelles, artisanales ou industrielles ne parvient
pas aux consommateurs en quantité et en qualité suffisantes. La privatisation progressive des
infrastructures de transformation (abattoirs, laiteries) opérée dans certains pays ne donne pas encore
de résultats satisfaisants ou tarde à faire preuve de performance.
Il y a une absence notable d’unités de transformation des produits de l’élevage. Pour certaines filières
(volailles, porcs) cela représente un frein considérable au développement. Les abattoirs ont des modes
de gestion inadaptés. Très peu de ces abattoirs respectent les normes d’hygiène et de santé publiques
en Afrique du Centre et de l’Ouest. Quand ils existent, ils ne tournent pas au mieux de leurs capacités.
D’une manière générale, les circuits de la viande, et en particulier les boucheries dont les promoteurs
restent encore peu professionnalisés sont caractérisés par une inorganisation de leurs activités.
L'histoire de la production laitière en Afrique de l’Ouest et du Centre est assez ancienne et date de
l'époque coloniale. Les travaux de recherche dans ce secteur ayant commencé à cette époque ont
abouti à des résultats très intéressants. Fort de ces acquis, certains pays ont développé des projets de
production et/ou de transformation laitière, comme au Cameroun (MINIPIA) ou au Sénégal. Malgré
leur privatisation, ces projets n’arrivent toujours pas à fonctionner. Entretemps, de nombreuses laiteries
privées ont vu le jour dans plusieurs banlieues des villes, orientées vers la transformation du lait frais.
Par contre, d’autres ont orienté leurs activités vers la reconstitution des poudres de lait importées.
Malgré l'existence de ces différentes sociétés laitières, la région connaît toujours un déficit en matière
de lait et reste tournée vers les importations. Avec un marché local très demandeur, les unités de
transformation restent confrontées à des problèmes d’approvisionnement, d’équipement et de
financement qui freinent leur développement. Malgré d'importants efforts faits par les Gouvernements
pour développer ce secteur, la production de lait reste embryonnaire et insuffisante du fait de la
persistance de nombreuses contraintes :
Dans ce domaine, beaucoup de pays comme le Cameroun avaient créé des tanneries dans le but
de valoriser les cuirs et peaux. Des problèmes de gestion et d’organisation ont conduit à leur
privatisation. L’essentiel des activités est tourné vers la collecte, le pré tannage et l'exportation des
cuirs et peaux à l'état semi-tanné. Mais les difficultés de ravitaillement en cuirs et peaux dues aux
besoins croissants orientés vers la consommation humaine, les nombreuses blessures sur les cuirs,
réduisant leur valeur marchande, ne permettent pas à ces entreprises de tourner à leur plein régime.
Jusqu'à une date récente, le développement du secteur de l'élevage avait porté peu d’attention à
l'alimentation des animaux ; la priorité à l’époque étant la protection sanitaire du cheptel (bovin
notamment) contre les grandes épizooties meurtrières qu'étaient la peste et la péripneumonie, ainsi
que la trypanosomiase bovine.
Pour les espèces à cycle court, notamment les volailles et les porcs en élevage semi-intensif qui
consomment des provendes complètes, les problèmes fondamentaux sont : l'insuffisance du maïs
produit localement et le coût élevé des intrants importés (concentrés, premixes, tourteaux de soja,
etc.). Actuellement la filière s’articule autour de quelques sociétés locales privées spécialisées dans la
production d'aliments complets et également de matériels et d’animaux (poussins). Mais, on note
l’inorganisation persistante de la filière.
Les besoins exacts du secteur, encore mal connus, constituent un handicap qui rend toutes actions
de prévision difficiles. Par ailleurs, le fait que toutes ces structures soient installées dans les périphéries
des grandes villes ne favorisent pas l’acquisition des produits par les petits éleveurs majoritairement
dans les zones enclavées. Quand bien même ils y auraient accès, les coûts restent prohibitifs surtout à
cause du renchérissement des intrants importés.
L’expansion des marchés constitue le moteur du développement agricole bien que d’autres
conditions soient nécessaires. En effet, le niveau des échanges dépend de facteurs comme le pouvoir
d’achat des populations, le degré de compétitivité des producteurs régionaux par rapport aux
importations, la pertinence des politiques de commerce extérieur, etc.
Plusieurs types de marchés existent dans la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre : les marchés de
collecte dans les zones de production ; les marchés de regroupement, les marchés relais au niveau
des frontières ; les marchés de consommation dans les centres urbains. La précarité des équipements
et l’insécurité caractérisent la plupart de ces marchés.
Les flux de commercialisation de bétail obéissent à une complémentarité des zones agro écologiques
en Afrique de l’Ouest et du Centre. Les circuits de commercialisation partent des grands bassins de
production que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger en Afrique de l’Ouest et le Tchad en Afrique
Centrale. Orientés du nord au sud, ils se ramifient d’Est en Ouest en direction des pays consommateurs
(côte ouest africaine et Afrique Centrale). En fonction de leur orientation, les circuits de
commercialisation sont généralement classés en circuits verticaux et horizontaux.
On compte quatre (4) sous-circuits dans cette catégorie, à savoir : le circuit central occidental,
le circuit du couloir central, le circuit central oriental, le circuit oriental.
Le circuit central occidental : il fonctionne à partir du Mali et plus accessoirement de l’ouest du Burkina
Faso et alimente les marchés de la Guinée Conakry, du Sénégal, de la Mauritanie, de la Gambie, du
Libéria et de la Sierra Leone.
Le circuit du couloir central : ce couloir comporte le plus important bassin constitué du Burkina Faso et
du Mali qui alimente les marchés du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Togo et même du Bénin. Les
marchés à bétail de Pouytenga au Burkina Faso et de Sikasso au Mali sont les principaux pourvoyeurs
de ce bassin de consommation à travers les marchés frontaliers de Bittou (Burkina-Faso), Cinkansé
(Togo), Bakwu (Ghana) et Niangologo (Burkina Faso).
Le couloir central oriental : il part du Niger et alimente les marchés du Nord du Nigeria (Kano, Sokoto,
Maïduguri, Katsina, Zaria et Kaduna) et même au-delà, à savoir les marchés plus importants du sud du
Nigeria (Lagos, Ibadan, Calabar,..). Il se ramifie en direction du Bénin, via les marchés frontaliers de
Gaya (Niger) et Malanville (Bénin).
Le circuit oriental : il est relatif au bassin de consommation de l’Afrique Centrale. Il est alimenté par les
ressources en provenance du Tchad, de la République Centrafricaine et du nord Cameroun. Les lieux
de consommation sont les grandes villes du Sud Cameroun, du Congo, du Gabon, de la République
Démocratique du Congo et de l’Angola. Ce circuit est relativement modeste malgré un important
potentiel de développement grâce aux revenus plus élevés (Gabon et Angola, notamment) et à un
fort taux d’urbanisation.
Ils sont nés à la suite d’une nouvelle dynamique du marché caractérisée par l’accroissement de la
demande et l’émergence de nouveaux marchés. Ainsi, outre les axes principaux définis plus haut dans
les différents sous-espaces, on note la présence des circuits nouveaux mais très dynamiques et
horizontaux qui viennent renforcer l’intégration des marchés. Le premier de ces circuits horizontaux est
celui qui part des zones d’élevage en pleine expansion du Sud Est du Burkina Faso, à partir du marché
international de Pouytenga et de celui de Fada N’Gourma vers le Nigeria, via le Nord du Bénin. Il
alimente les villes du Sud Ouest du Nigeria, (Abeokuta, Ogbomosho, Ifè, etc.) et Cotonou au passage.
Le deuxième circuit va des bassins de production du Tchad et de la République Centrafricaine vers le
Nigeria, parfois via le Cameroun. C’est le circuit de connexion de l’Afrique de l’Ouest à celui du Centre
dont le Nigeria demeure le principal marché de convergence. D’autres circuits comme celui allant
des environs du lac Tchad en direction des villes nigérianes de Maiduguri et de Kano et celui partant
du Niger et du Burkina Faso vers le Sénégal.
Les échanges de bétail en Afrique centrale suivent deux grands axes (CEBEVIRHA) : l’axe nord-sud et
l’axe est-ouest. L’axe Nord-Sud regroupe les circuits intra régionaux suivants : Tchad – RCA, Bangui –
Brazzaville, Adamaoua – Yaoundé, RCA – Cameroun, Yaoundé – Douala, Yaoundé – Libreville et
Yaoundé – Malabo. L’axe Est-Ouest comporte des circuits extra régionaux : Tchad – Nigeria, Cameroun –
Nigeria, Soudan – RCA, RDC – Congo.
Les systèmes de transport du bétail sont précaires et ont des coûts élevés. L’acheminement du bétail
à pieds est le mode de transport prédominant et le moins cher. Le transport par camion est rapide
mais coûteux. Le train est utilisé entre l’Adamaoua et Yaoundé. Le transport par bateau est le moins
coûteux et le plus rapide avec deux voies : la voie maritime (Douala – Libreville, Douala – Malabo) et
la voie fluviale (Bangui – Brazzaville). La situation sociopolitique qui prévaut en RDC perturbe
grandement le recours à la voie fluviale. L’avion est de moins en moins présent pour les échanges intra
communautaires de viande.
Malgré le rôle primordial du marché comme moteur du commerce, les échanges connaissent des
entraves dues au mauvais état des infrastructures, à l’inorganisation des marchés à bétail, à
l’inexistence des passages et des pistes à l’exportation. Les acteurs ont également déclaré le non
application du principe de la libre circulation des biens au sein de la CEDEAO, notamment, où les
tracasseries, les rackets et les taxes aux frontières (130 à 150 mille FCFA par voyage) jugées exorbitantes
ne permettent pas un plus grand développement des échanges intra-communautaires.
Les communes émergentes ont un rôle primordial à jouer dans la commercialisation, notamment à
travers la gestion des infrastructures au niveau local (marchés à bétail, pistes à bétail..). La viabilisation
et la pérennisation de ces infrastructures sont indispensables au bon fonctionnement du système.
Les enjeux agricoles sont au centre des négociations entre l’OMC d’une part et la CEDEAO, la CEMAC
et l’UEMOA d’autre part.
Dans les espaces CEDEAO et CEMAC, on note la mise en place progressive de politiques régionales
portant à la fois sur le commerce sous-régional du bétail, la réglementation et la facilitation de la
transhumance et des politiques tarifaires en matière d’importation de viandes en provenance du
marché mondial.
Le paysage des politiques relatives au commerce des produits agricoles se caractérise par
l’élaboration de politiques peu adaptées et le non-respect de ces mêmes politiques.
L’ECOWAP ayant été adoptée après la PAU de l’UEMOA, il est important de mettre en place les outils
de politique commerciale de la CEDEAO pour répondre aux ambitions que la région s’est fixées pour
la promotion du secteur agricole. L’ECOWAP se distingue de la PAU en reconnaissant explicitement le
rôle de l’exploitation familiale et la nécessité de promouvoir la souveraineté alimentaire. En effet, dans
une approche de souveraineté alimentaire, l’ECOWAP vise à satisfaire les besoins alimentaires, à
contribuer au développement économique et social de la région et à favoriser la réduction de la
pauvreté et des inégalités en donnant la priorité à l’augmentation des disponibilités en produits locaux
et à la promotion des échanges régionaux; ce qui suppose des actions hardies en faveur du secteur
agricole et surtout une politique de protection appropriée. Or la politique de l’UEMOA, intervenue plus
tôt ne consacre qu’une très faible protection des produits agricoles (par exemple une taxe de 5% pour
le lait en poudre sous prétexte qu’il s’agit de la matière première pour des industries). La protection
des produits animaux considérés comme des produits de première nécessité pour garantir la sécurité
alimentaire des populations ne dépasse guère 5%. Comparés aux taux pratiqués par d’autres
ensembles économiques mondiaux ou d’autres pays, ces taux paraissent très faibles. Les écarts
seraient de plus de 7 points de moyenne supérieurs pour les produits alimentaires européens, comparés
aux mêmes produits de la CEDEAO (22% pour l'UE contre 15% pour la CEDEAO). Ces écarts sont de 50
points pour le lait et plus de 13 points pour les animaux et les viandes. Par rapport au Maroc, pays avec
qui l’UEMOA envisage un accord commercial, ces écarts sont considérables pour certains secteurs
comme celui des viandes (+136 points), celui du lait (+54%), des animaux vivants (48%) et autres
produits d’origine animale (+28).
La décision des chefs d’Etat d’étendre le Tarif Extérieur Commun (TEC) de l’UEMOA (déjà très peu
protecteur des produits locaux) à l’ensemble des pays de la CEDEAO connaît des difficultés en
pratique étant donné que le niveau de protection varie d’un pays à l’autre. D’où la nécessité
d’harmoniser et de relever le niveau du TEC à 35%. Le relèvement de la protection de l’agriculture de
la région se pose comme une nécessité urgente, surtout à la suite des émeutes de la faim de 2008 qui
ont mis à nu la fragilité des pays grandement dépendants des importations alimentaires. Cette
disposition facilitera la mise en œuvre d’initiatives visant à accroître la productivité des troupeaux, la
fluidité des échanges et la compétitivité des produits animaux. Le développement de la production
agricole en général et de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture en particulier, ne répond pas
seulement à des objectifs sectoriels mais induit des effets sur l’ensemble de l’économie, permettant
ainsi de lutter contre la pauvreté et de réduire les inégalités.
Les conséquences de l’absence de protection suffisante du produit local par cette réglementation
communautaire UEMOA/CEDEAO, se trouvent aggravées par la politique de subvention pratiquée
par les pays exportateurs européens. Par exemple pour le lait, la subvention serait de l’ordre de
470 FCFA/kg soit 30% de la valeur du lait importé en 2002-2003 et de 20% en 2006. Ce n'est pas avec
les producteurs laitiers européens que les producteurs des pays d’élevage comme le Burkina Faso, le
Mali et le Niger sont en concurrence, mais avec le Trésor Public de l'Union européenne (AGECO, 2006).
Les Accords de Partenariat ACP-Union Européenne (APE) font peser de lourdes menaces sur les
productions nationales et régionales. Cette situation pourrait être encore plus grave si les APE prônant
une ouverture des marchés aux produits d’origine européenne venaient à être signés, même si la
notion de « produits sensibles » est introduite dans la démarche de négociation. Le non-respect des
réglementations sur la transhumance et la circulation du bétail est sources d’inquiétude. Des textes
ont été adoptés dans le cadre communautaire mais ne sont guère respectés, chaque Etat
l’appliquant ou l’interprétant en sa faveur.
Les pêches de capture et l’aquaculture ont produit en 2006 environ 144 millions de tonnes dont
110 millions de tonnes de poisson destiné à l’alimentation humaine (Figure 2), situant l’offre apparente
par habitant à 16,7 kg (équivalent poids vif). L’offre par habitant, hors Chine, a progressé très
faiblement de l’ordre de 0,5%, depuis 1992. Globalement, le poisson a assuré à plus de 2,9 milliards de
personnes au moins 15% de leur apport en protéines animales. La part des protéines de poisson dans
le total mondial de l’apport protéique d’origine animale est passée de 14,9% 1992 à 16% en 1996,
avant de retomber à environ 15,3% en 2005 (FAO, 2009). La production halieutique dans la zone CORAF
est estimée à environ 2 660 217 tonnes/an (figure 2).
La production mondiale de poisson par l’aquaculture, en croissance régulière, est estimée aujourd’hui
à 51,7 millions de tonnes par an. En 2005, la pisciculture représente 48,1% de la production aquacole
mondiale (animale et végétale), avec une progression de 5,4% par rapport aux chiffres de 2004 (FAO,
2006). Le Continent africain, en dépit de son potentiel immense (43% du Continent serait favorable à
l’aquaculture) en terre aménageable (Aguilar-Manjarrez et Nath, 1998), ne contribuerait qu’à environ
1,5% à la production mondiale de poisson. Dans la quasi-totalité des pays, l’aquaculture est restée
limitée à une pisciculture de subsistance, à l’exception de certains pays comme l’Egypte et le Nigéria.
Figure 2 : Evolution des productions de poissons par la pêche et dans l’aquaculture dans le monde
et leurs utilisations (FAO, 2009).
Depuis les années 1990, on assiste dans le monde à une stagnation voire une diminution des
productions halieutiques par la pêche de capture et il ne faut pas s'attendre, dans un proche avenir,
à un accroissement significatif de cette activité vu l'extinction de certains stocks (baleines, harengs,
etc.) et les problèmes de pollution (FAO, 2002). Ceci n’est pas sans relations avec les importants
changements des conditions environnementales et climatiques, et aussi les grands bouleversements
institutionnels, politiques, économiques et sociaux qui se sont opérés au cours de la décennie passée.
Concomitamment, on a observé un accroissement démographique très important qui a entrainé une
augmentation de la demande en produits halieutiques et une paupérisation plus grande dans la
plupart des pays, et plus particulièrement ceux au sud du Sahara.
Toutefois, les récentes données (FAO, 2009) révèlent que le Togo et le Nigéria se situent dans les dix
premiers pays où le taux de croissance annuelle de la production aquacole pour la période 2004-2006
(incluant uniquement les pays dont la production communiquée a dépassé 1 000 tonnes en 2006) est
le plus important. Ce qui montre que si les potentialités sont bien valorisées, la production aquacole
en Afrique peut progresser très rapidement de manière significative. L’exemple patent est celui de
l’Egypte qui a produit environ 635 516 tonnes en 2007 (soit 80% de la production aquacole du
Continent) alors qu’elle ne produisait que 61 000 tonnes en 1990 (FAO, 2009).
D’une manière générale, le poisson est un aliment de base en Afrique et surtout dans les pays côtiers.
Malheureusement, les ressources halieutiques issues de la pêche de capture étant largement
exploitées (voire surexploitées), l’approvisionnement des marchés locaux en poisson devient de plus
en plus difficile.
Bien que, parmi les 20 premiers pays producteurs de poisson en eaux continentales, on retrouve
7 pays membres du CORAF/WECARD (Bénin, République Centrafricaine, Congo Brazzaville,
République Démocratique du Congo, Gabon, Mali et Tchad), la plupart des pays africains importent
du poisson. La surexploitation des stocks (notamment ceux de petits pélagiques des eaux côtières) ne
permet plus de satisfaire à bas coût la demande. En outre, la mondialisation a entraîné le
détournement des poissons vers des marchés plus rémunérateurs et ce sont désormais les rebuts de
chaluts qui se retrouvent sur les marchés africains.
Face à cela, et compte tenu du fait que la contribution de l’aquaculture est encore très faible dans
pratiquement tous les pays africains, certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Burkina et le Mali se sont
lancés dans l’importation de milliers de tonnes de tilapia (originaire pourtant d’Afrique) en provenance
de Chine.
Zone sahélienne 72,30 889 733,00 1 536,00 4,53 13,69 1 795 713 110 1 008 990
Zone côtière 234,70 1 449 313,00 150 397,00 2,93 15,14 7 556 860 324 4 142 020
Zone forestière 97,30 476 603,00 3 499,00 1,64 19,03 319 070 33 490 130
TOTAL 404,30 2 815 649 155 432 3,04 15,95 9 671 643 582 6 380 590
La distribution des produits de la pêche artisanale dans la région constitue une activité importante
incluant plusieurs milliers de commerçants, des femmes pour la plupart. Tandis que cette activité sert
à des fins sociales telles que fournir de la nourriture aux familles des commerçants, son objectif premier
est économique, à savoir, générer un revenu.
La plus grande partie des produits halieutiques transformés sont acheminés par route, dans des
camions, pick-up, bennes, véhicules de transport de passagers, taxis et à mobylettes. Le choix dépend
de la distance, du volume de chargement, des coûts, et s’il s’agit d’une zone rurale ou urbaine. Le
transport par voie fluviale est très populaire également sur le lac Volta et le fleuve Niger. A part la ligne
Abidjan Ouagadougou, ainsi que certaines connections ferroviaires au Togo, le transport ferroviaire
est moins présent dans la commercialisation du poisson transformé en Afrique de l’Ouest (Tall, 2000).
Il est important de noter que la compétition dans le commerce du poisson tant au niveau local que
régional est de plus en plus forte. En effet, les petits pélagiques qui sont généralement une importante
source d’alimentation humaine font l’objet d’un commerce intense et lucratif notamment avec l’Asie,
la Chine en particulier. Cette situation tend à accroitre la pression sur l’exploitation de la ressource et
à affecter négativement l’offre de poissons sur les marchés locaux par une réduction drastique de
l’offre de poissons bon marché, toutes choses qui pourraient à terme avoir un impact négatif sur la
sécurité alimentaire et nutritionnelle des plus pauvres (FAO 2006) et poser le problème de la durabilité
de l’exploitation des ressources halieutiques et de la pérennité des activités y afférant.
• un secteur artisanal qui produit, essentiellement pour le marché local et régional des produits
séchés, salés, fermentés, fumés ;
• un secteur industriel qui valorise des produits de la pêche hauturière en particulier les produits
dits « nobles » congelés (soles, gambas,..) ou conserves (thon, sardines,…) destinés
généralement à l’exportation vers les pays du Nord.
D’après les rapports de missions d’INFOPECHE3, 70% du poisson consommé dans la région est sous
forme fumée. En effet, les pertes après capture dues à l’inadaptation des infrastructures, des
installations d’entreposage et des moyens de transport, ainsi qu'à l’absence de formation à la
manipulation du poisson, s'élèvent parfois à 40% des débarquements. Si les produits destinés à
l’exportation sont conformes à des normes de qualité très strictes, ceux destinés aux marchés intérieurs
et régionaux ne répondant pas aux normes d’hygiène et sans qu’une attention suffisante soit prêtée
à la propreté de l’environnement dans lequel le poisson est transformé (séchage, salage, fumage)
et/ou des installations d'entreposage et de distribution. Les méthodes de transformation
(essentiellement assurée par les femmes, environ 90%) en pêche artisanale sont principalement
traditionnelles, même si des technologies améliorées sont en train d’être introduites et graduellement
adoptées.
Suite au constat de la baisse des productions halieutiques et les menaces qui pèsent sur la biodiversité
des écosystèmes marins et continentaux liées à l’intensification de la pêche et à la nécessité d’une
gestion concertée des ressources partagées, l’UEMOA a proposé un plan d’aménagement concerté
des ressources halieutiques. Ce plan a fait l’objet d’un règlement qui a été adopté. Il s’agit du
Règlement N°05-2007-CM-UEMOA portant adoption du plan d’aménagement concerté des pêches
et d’aquaculture au sein de l’UEMOA.
Il existe également d’autres organismes intergouvernementaux qui œuvrent pour une harmonisation
des législations et une coopération halieutiques entre les Etats partageant des ressources communes.
Il s’agit notamment de la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP) créé en 1985 et du Comité
des pêches du Centre Ouest du Golf de Guinée (CPCO) créé en 2007 dont les objectifs visent le
renforcement de la coopération et la coordination des États membres dans les domaines suivants :
La question centrale guidant ces réformes a été de voir comment booster l’accès et l’utilisation des
innovations agricoles par les producteurs et permettre ainsi à l’exploitation agricole de tirer le meilleur
parti du contexte global marqué par la libéralisation de l’économie, mais surtout pour répondre à la
demande alimentaire d’une population en forte croissance et de plus en plus urbanisée. C’est ainsi
que les Gouvernements ont mobilisé d’importants moyens en faveur de la Recherche, avec le
concours de la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement, de nombreux
partenaires et des pays amis.
Les activités de recherche programmées ont été élaborées entre autres dans les domaines des
productions animales, de la santé animale, de la pêche et de l’aquaculture. Elles comprennent
également des activités sur les systèmes de production, l’économie et la sociologie rurales. A ces
activités s’ajoutent d’autres à mettre en œuvre dans le cadre de l’interface Recherche-Vulgarisation
et celles relatives à la promotion des relations entre la recherche et le développement. Cependant,
la plupart des institutions de recherche en Afrique de l’Ouest et du Centre souffrent par contre de leur
rattachement institutionnel (tantôt au Ministère en charge de l’Agriculture, ou au Ministère en charge
de l’Elevage, ou au Ministère en charge de la Recherche ou de l’Enseignement Supérieur), de vision
claire de leurs missions, et des carences humaines, infrastructurelles et financières (Encadré 2).
Les ressources humaines sont vieillissantes ; les départs ne sont pas remplacés et l’absence d’un statut
motivant n’encouragent pas les jeunes diplômés à s’intéresser au métier de chercheur, préférant les
ONG, l’enseignement supérieur, ou encore, l’expatriation.
Placé sous tutelle du Ministère de l’Elevage, le LRVZ a été créé en 1949 et rétrocédé à
l’Etat par le Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement
(CIRAD) en 1985. Pour la période 2006 – 2010, cinq programmes de recherche ont été
identifiés à partir du Plan à Moyen Terme de la Recherche Agronomique (PMTRA) :
Ecosanté, Elevage et Environnement, Pastoralisme, Vulnérabilité et Déséquilibres
Ecologiques, Développement des Filières et Conservation/Biodiversité. En dehors de
quelques projets financés dans le cadre du Programme de Recherche sur Base
Compétitive du Projet d’appui aux Services Agricoles et aux Organisations de Producteurs
(PRBC/PSAOP), du Projet de Coopération pour la Recherche Universitaire et Scientifique
(CORUS), et du Pôle Régional de Recherche Appliquée au développement des Systèmes
Agricoles d’Afrique Centrale (PRASAC), leur exécution souffre d’un manque de ressources
financières adéquates. Le LRVZ dispose de 15 chercheurs tous basés à Farcha dont 6
possédant un diplôme terminal (dont une femme), essentiellement dans les disciplines
axées sur la santé et les productions animales. Le LRVZ ne dispose pas de Comité
Scientifique. Ses principales activités restent la production de vaccins et la participation
aux projets de recherche financés essentiellement par les partenaires (PRASAC, PRBC,
PSAOP, CORUS, ONG) et axés sur la maîtrise des épizooties et les analyses des filières
animales et des ressources pastorales.
Il serait prétentieux de sortir dans le cadre d’une telle étude un bilan exhaustif des résultats de
recherche en élevage, pêche et aquaculture obtenu en Afrique de l’Ouest et du centre. Pour l’instant,
sont présentés des résultats clés ayant eu un impact sur l’amélioration de la productivité et la
compétitivité de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture.
Les résultats sont valorisés dans le cadre de séminaires et colloques, de journées portes ouvertes, des
séances de formation des agents de vulgarisation, et de journées de réflexion avec les acteurs du
développement. Des synthèses thématiques sont réalisées par filière ou par produits pour l’information
des décideurs. Des bulletins ou des lettres d’information trimestrielles sont aussi publiées. Parfois,
l’organisation d’ateliers et de journées de la programmation de la recherche, la création des sites
Web et l’organisation des visites des structures de recherche sont autant d’occasion de valorisation
des résultats de recherche. Les programmes et projets de recherches ont abouti à une diversité de
produits comprenant des connaissances pour l’action, des technologies innovantes, et des méthodes
et outils pour le développement.
• Dans la plupart des pays ayant de grands laboratoires, la production de vaccins a été
prioritaire sur la recherche. C’est le cas avec le Laboratoire National d’Elevage et de
Recherche Vétérinaire de Dakar-Hann (LNERV de l’ISRA) au Sénégal, le Laboratoire Central
du Mali (LCM), le Laboratoire National Vétérinaire de Garoua (LANAVET) au Cameroun et le
Laboratoire Vétérinaire et Zootechnique de Farcha (LRVZ) au Tchad.
• Les laboratoires ont largement contribué à la maîtrise des grandes épizooties à travers les
diagnostics, les enquêtes et études épidémiologiques, le développement des vaccins et des
plans prophylactiques.
• De nombreuses institutions dont le CIRDES ont largement contribué à la mise au point des
méthodes d’utilisation rationnelle des trypanocides et des acaricides, du diagnostic
différentiel des trypanosomes des ruminants, pérennisation des acquis de la lutte anti
vectorielle, rentabilité de la lutte contre le trypanosome animal africaine, spatialisation du
risque trypanosomien, piégeage des vecteurs, imprégnation.
• Dans la plupart des Centres et Stations de Recherche ont été conduites des activités
d’amélioration génétique et de reproduction (caractérisation des races, conservation,
introduction des races exotiques pour la production de viande et de lait, croisements,
mesures des performances zootechniques en station et en milieu réel, insémination artificielle,
transfert d’embryon, cryoconservation des embryons et des spermes).
Souvent, l’alimentation et la santé sont les problèmes majeurs des races améliorées.
• A partir des suivis des élevages sur plusieurs années, une bonne connaissance et des
possibilités d’amélioration des systèmes d’élevage (typologies des élevages, composition des
troupeaux, performances et amélioration des animaux en milieu réel) sont mieux connues
(Njoya et al, 1997).
• L'étude de l’environnement de la production porcine en zone de savanes a permis de dégager
ses contraintes et ses potentialités. Des thèmes de vulgarisation ont été proposés et mis en
œuvre dans les domaines de la santé, de l’habitat, de l’alimentation, de la reproduction,
ainsi que des recommandations en vue de l'amélioration durable de cette production.
• L’évaluation de l'impact de la vaccination contre la peste des petits ruminants et de la
vermifugation a été réalisée en milieu réel au Nord Cameroun ; ce qui a donné des résultats
remarquables sur les stratégies de réduction de la mortalité des petits ruminants de près de
50% (Njoya et al, 2005).
• Les analyses d’interactions élevage-environnement, l’élevage non conventionnel, le service
à l’environnement grâce à la mobilité de troupeaux, la cartographie des espaces pastoraux,
le développement des systèmes d’alerte ont fait l’objet de nombreux travaux permettant
de mieux gérer les ressources pastorales.
• De nombreux travaux portant sur l’amélioration de l’intégration agriculture-élevage
(production laitière, traction animale, fumure organique, plantes à usage multiple (haies
vives, cultures fourragères, ligneux fourragers)) ont été réalisés, permettant d’avoir de
meilleurs rendements des cultures et une meilleure productivité du bétail.
• Les capacités de travail du zébu, de l’âne, et du cheval, les tables de performances à l’effort,
l’ajustement de l’alimentation des animaux de trait au cours de l’année selon l’intensité du
travail ont été déterminés, permettant ainsi de réduire la pénibilité du travail (Vall, 2004 ; 2007).
Ainsi, ces études ont été menées dans le domaine de la commercialisation sans que l’on ait épuisé
ou totalement compris certains phénomènes en amont. A l’inverse, des volets de la production ont
pu être explorés sans que cela n’entraine aucune recherche en aval (commercialisation,
conservation/transformation, consommation). Il est vrai que des résultats existent mais souvent de
manière éparse et fragmentaire. L’approche holistique qui aurait permis de mieux cerner les problèmes
techniques et de mieux les résoudre en intégrant l’analyse économique, sociologique et même
anthropologique dans la démarche, a souvent fait défaut alors que ces activités, loin d’être des
occupations purement techniques sont plutôt des modes de vie, de pensée et d’être. Ce constat est
d’autant plus vrai que, dans la plupart des instituts et centres de recherche des pays membres du
CORAF/WECARD, les sciences sociales sont désespérément absentes. Cette situation n’est pas de
nature à permettre un traitement exhaustif et pertinent des problèmes en élevage, pêche et
aquaculture. D’ailleurs, même dans les organismes sous-régionaux, il est régulièrement fait recours à
des bureaux internationaux pour les travaux ponctuels, relatifs aux aspects économiques de ces
secteurs. Ainsi l’IRAM, le Club du Sahel, l’IFPRI, l’AGECO, la SNV et le PRASAC ont fait des études sur les
filières d’élevage : compétitivité, commercialisation, notamment.
Comme déjà indiqué plus haut, les recherches en économie et sociologie de l’élevage sont
ponctuelles. Ainsi, CILSS/OCDE /CSAO (1991) ont conduit des études sur le commerce et les politiques
agricoles en Afrique de l'Ouest. Kaboré (2008) a examiné les options de politiques dans une commune
du delta du Niger au Mali où coexistent différents groupes de producteurs qui doivent partager des
ressources naturelles en constante dégradation. En tout état de cause, il reste beaucoup à faire en
matière d’investigation socio-économique à toutes les échelles (micro, méso et macro).
La plupart des études et recherches en filières ont adopté l’approche «chaîne de valeurs» qui est une
nouvelle approche visant à mieux valoriser les filières. Actuellement, la plupart des études adoptent
cette approche privilégiant l’analyse et l’action pour accroître la valeur ajoutée à tous les maillons
de la filière. Ainsi, le projet d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP) de la Banque Mondiale
au Burkina Faso conduit une étude sur la chaine des valeurs pour sept filières d’appui.
De nombreux procédés de transformation et de conservation des produits d’élevage ont été mis au
point :
• Les procédés de transformation et de conservation des produits (fumage, séchage, Kilichy,
lait et produits laitiers) ont été mis au point et vulgarisés.
• Dans le domaine de la commercialisation, plusieurs analyses des filières des principaux
produits ont été réalisées : filière bovin sur pied, filière porcine, chaine de valeurs,
compétitivité-prix, étude de consommation (habitudes alimentaires).
• L’économie et la sociologie de l’élevage : micro, méso et macro, l’homme et l’animal (élevage-
mode de vie, élevage-système de production), l’adoption des technologies, les études
d’impacts des politiques et de la réglementation ont été conduites dans de nombreux pays.
L’offre de recherche actuelle en Afrique de l’Ouest et du Centre ne répond que de façon parcellaire
à une vision d’ensemble. Les recherches sur les sciences sociales (Economie et Sociologie) et les
systèmes de production sont insuffisantes, de même que celles sur les effets des changements
climatiques et les énergies alternatives (valorisation de la biomasse, biogaz, en particulier).
Pour rester en phase avec les évolutions actuelles des sociétés, les méthodes et pratiques de recherche doivent
évoluer pour fournir des informations utiles aux acteurs, appuyer les filières de diversification et les organisations
professionnelles, et mieux comprendre les interactions entre dynamiques sociales et celles du milieu naturel
dans la gestion des ressources, particulièrement les ressources foncières. Les recherches doivent être menées
en partenariat avec les acteurs dans leur milieu à différentes échelles : exploitation, région, filière.
La fourniture d’informations utiles aux acteurs peut passer par la promotion d’observatoires permettant
de mieux caractériser les dynamiques. La recherche sur les sciences sociales, la géographie peuvent
fournir des appuis méthodologiques, des informations et des analyses.
L’appui aux filières et aux nouveaux acteurs dans le cadre de la constitution des plateformes d’innovations,
doit leur permettre une meilleure maîtrise de leur système de production : fourniture d’innovations
techniques, valorisation des savoirs locaux et accompagnement des dynamiques en cours, qualité des
produits et marchés. La recherche en sciences sociales et en économie des filières peut contribuer en
matière de formation, d’information, d’élaboration de méthodes et diffusion de technologies. L’appui aux
filières pose aussi la question des services à l’agriculture : financement, intrants, politiques commerciales,
et formation. La contribution de la recherche en économie portera sur la réalisation d’études et de
réflexions prospectives sur l’évolution de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture.
La compréhension des interactions entre les dynamiques sociales et celles des milieux naturels
nécessite d’aborder les questions liées au foncier, à la résolution des conflits, donc de faire appel aux
sciences sociales. L’intensification écologique des systèmes d’élevage (respectueux des capacités
du milieu et économe en intrants), le bilan énergétique, les animaux à cycle court (monogastrique),
l’alimentation à haute teneur en protéines, la valorisation des ressources protéiques (soja, graines de
Mucuna, poudre de néré), la maîtrise de la mortalité ou l’élevage non conventionnel, la transformation
des produits, normes et qualité, les politiques (service d’appui aux sous-secteurs : financement,
conseil), le commerce et le marché, et le renforcement de capacités (organisationnelle, technique,
économique, managériale) des acteurs sont autant des domaines importants à prendre en compte
dans un futur programme de recherche en élevage, pêche et aquaculture.
L’implication de toutes les structures du SNRA, particulièrement les Universités, contribuera à améliorer
la masse critique au plan des capacités humaines et infrastructurelles, et en retour améliorer la qualité
des enseignements.
Les thématiques ont porté essentiellement sur l’hydrologie et l’hydrobiologie, la biologie et l’écologie
des espèces commerciales, l’évaluation des stocks et des captures qui étaient des requêtes
permanentes des administrations des pêches, l’inventaire des espèces, les monographies des
pêcheries et les typologies des pêches. Les centres de recherches nationales existants dépendaient
presqu’exclusivement des financements bilatéraux ou multilatéraux (UE, GTZ, DFID, SCAC, USAID, CTB,
ACDI, etc.). Les activités de recherche menées dans ces centres ou universités ont porté
principalement sur la caractérisation génétique à l’échelle macro et micro-géographique des tilapias
et des crevettes d’eau douce, la biodiversité et l’aquaculture des poissons chats, la bio-écologie de
nouvelles espèces (Laleye et al., 1995 ; Toguyeni et al., 2001 ; Sirima et al. 2007 ; Atsé et al., 2008).
En ce qui concerne particulièrement l’aquaculture, sur le plan international, de nombreux travaux ont
été réalisés sur les deux principales familles (Cichlidés et Siluridés) utilisées en Afrique. La production
est constituée à 95 % par Oreochromis spp. et leurs hybrides, Oreochromis niloticus étant l’espèce
dominante (Mikolasek et al., 1997 ; Agnèse et al., 1997 ; Pouomogne et al, 1997; Toguyeni et al., 2002).
Chez les Siluridés, c’est surtout Clarias gariepinus, Chrysichthys nigrodigitatus, et Heterobranchus longifilis
qui ont fait l’objet de recherche dans le cadre de la diversification des espèces utilisables en
aquaculture (Laleye et al., 1995 ; Pouomogne V. 1995). Chez les deux familles, les travaux ont porté
aussi bien sur la reproduction, la croissance que sur les systèmes d’élevage.
Concernant les tilapias, de nombreuses études ont porté sur différents systèmes d’élevage allant de
l’intensif en cages flottantes et en étangs aux systèmes d’élevage extensif en polyculture en eaux
douces et saumâtres, de même que sur la gestion des réseaux trophiques en étangs (Lazard, 1980 ;
Baroiller et Jalabert, 1989 ; Rackocy et al., 1993 ; Mair, 2000).
De nombreux travaux ont été aussi réalisés sur son adaptation au milieu saumâtre ainsi que sur la
sélection d’une souche résistante à la salinité (Villegas,1990 ; Lemarie et al., 2004, Güner et al., 2005,
Kabir Chowdhury et al. 2006).
D’autres travaux ont porté sur les aspects physiologique, génétique et génomique (Légendre et al.,
1986, Eknath, 1993 ; Mair et al., 1995 ; Toguyeni et al.,2002 ; Bolivar et Newkirk, 2002).
Chez les trois espèces, Clarias gariepinus, Chrysichthys nigrodigitatus, et Heterobranchus longifilis, les
travaux ont porté essentiellement sur l’élevage, la reproduction et la croissance (Janssen, 1986, Laleye
et al., 1995 ; Mutambue, 1998 Yal.In et al., 2001).
Les activités de recherche en cours dans la plupart des centres de recherche sont consacrées à la
connaissance de la dynamique et de la biologie des espèces marines côtières et continentales en
relation avec leur écosystème ainsi que la préservation et l'exploitation des plans d'eau continentaux.
Les aspects socio-économiques, qui étaient jusqu’ici en marge sinon ignorés sont pris en compte dans
les différents programmes de recherche. En ce qui concerne l’aquaculture, les thématiques de
recherche portent sur la maîtrise de la reproduction et la stimulation de la croissance en milieu fermé,
l’optimisation des systèmes d’élevage et de production d’alevins, la caractérisation et la sélection
génétique de même que sur la bio-écologie des crevettes d’eau douce. Il faut aussi ajouter les travaux
sur l’amélioration génétique et celle des techniques d’élevage existantes de même que la recherche
de nouvelles espèces pour les besoins de la diversification. A cela s’ajoute la caractérisation des
potentialités des plans d’eau continentaux, et l’appui au transfert des innovations technologiques.
Une analyse plus fine des contraintes par la méthode de planification a permis de construire des arbres
à problèmes dans les sous-secteurs Elevage, Pêche et Aquaculture (Graphiques 1 et 2).
Faiblesse de la production et de la Faible performance et faible niveau Faible compétitivité et faible valeur Faiblesse des interactions élevage-
productivité d’accès au marché ajoutée agriculture-environnement
Faible niveau Faible Faible Faible Faible Faible Faiblesse du Faible niveau Faible niveau Faiblesse de
de niveau de valorisation maîtrise niveau de connaissance processus d’investissement d’intégration systèmes intégrés
l’alimentation gestion de la des de la connaissance des politiques et d’addition de dans le aquaculture- en phase avec les
animale santé ressources reproduction du réglementations la valeur secteur de élevage changements
animale et génétiques fonctionnement dans la zone ajoutée l’élevage globaux
de la santé et du
publique potentiel
des
marchés
55
56
Graphique 2 : Arbre à problèmes du sous-secteur pêche et aquaculture
Faible contribution de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction de la pauvreté et à la croissance
La disponibilité en aliments de bétail à faible coût est le facteur le plus significatif qui déterminera si la
croissance de la production annuelle requise de 4.2% sera atteinte. Toutes les zones agro-écologiques
ne sont pas affectées de la même manière. La contrainte alimentaire est particulière dans les régions
sèches où la quantité de fourrage est faible par rapport au cheptel et où la disponibilité obéit à un
modèle saisonnier très prononcé. Dans les régions les plus humides, le problème est de nature beaucoup
plus qualitative que quantitative : les fourrages sont souvent de moindre qualité, faibles en protéines et
en énergie. Dans les zones arides et dans les les zones de montagnes, les ressources alimentaires sont
presque complètement utilisées. Dans les zones de hautes terres, les opportunités peuvent exister pour
que les agriculteurs augmentent leur production à travers l’utilisation accrue des technologies et des
intrants. Avec une pression relativement modérée sur les ressources alimentaires en zones semi-arides
et le bon potentiel de production en zones semi humides, des opportunités d’expansion des productions
animales sont possibles. Globalement, l’absence des techniques appropriées de valorisation des
ressources alimentaires animales demeure parmi les freins en productions animales.
Quant à l’eau, deux facteurs réduisent considérablement sa disponibilité pour le bétail : le blocage de
l’accès par les cultures, et la baisse de la nappe rendant difficile son extraction. Le développement des
cultures de contre-saison et l'installation des systèmes d'irrigation dans les plaines et les bas-fonds ont
privé les troupeaux des ressources pastorales importantes. Par exemple, les systèmes d’irrigation à grande
échelle réalisés dans les vallées des fleuves Niger et Sénégal n'ont pas suffisamment inclus l’élevage dans
leurs plans de développement. Les vallées des fleuves sont devenues des mosaïques de cultures où il est
quelquefois difficile de trouver un chemin pour permettre au bétail d’accéder à l’eau. Dans les zones
arides, les impacts négatifs de la dégradation de l’environnement s’observent à travers l'abaissement
du niveau de la nappe phréatique, et l'envasement des étangs, des lacs et des rivières (les fleuves
Gambie, Niger et Sénégal) ; ce qui réduit les possibilités d’extraction pour l'abreuvement du bétail.
Les maladies infectieuses et les maladies émergentes et ré-émergentes continuent d’être une
contrainte sérieuse affectant la productivité animale. Les maladies sont responsables de pertes
annuelles de plus de 4 milliards de dollars en Afrique subsaharienne ; ce qui représente environ un quart
de la valeur totale de la production animale (NEPAD, 2006). Quatre contraintes pathologiques majeures
de l’élevage en Afrique de l’Ouest et du Centre ont été identifiées (CORAF/WECARD, 2010) : les
trypanosomoses animales, les tiques et les maladies transmises par les tiques, les helminthoses et les
zoonoses parasitaires, ainsi que les maladies infectieuses. Des épidémies de grippe aviaire depuis 2007
ont plombé la production de volaille et d’œufs dans la région. Les maladies transfrontalières sont
exacerbées par la transhumance et les mouvements commerciaux du bétail sur pied. Il y a une nécessité
de prendre en compte la faune sauvage dans les activités de recherche sur les pathologies animales.
Le faible potentiel génétique est une contrainte qui affecte particulièrement la production du lait.
Toutefois, l’introduction et l’utilisation des races importées et des programmes de croisement, dont le
but était d’accroître plus rapidement la productivité en lait et en viande, n’ont pas toujours donné les
résultats escomptés. Cependant, les races locales sont souvent plus résistantes aux maladies,
supportent mieux la chaleur et ont la capacité d’utiliser de manière efficace les fourrages ou les
aliments de moindre qualité. Ces adaptations aux conditions difficiles du milieu doivent être préservées
pour être combinées à la capacité de produire des rendements plus élevés de viande et/ou de lait.
Les changements climatiques ont des impacts directs et indirects sur l’élevage pastoral. Les impacts
directs incluent l’augmentation de la température ambiante, les fréquentes inondations et sécheresses.
Les impacts indirects résultent de la disponibilité réduite en l'eau et en fourrage. Dans les zones arides
du Mali et du Burkina Faso, les éleveurs ont indiqué que le départ pour la transhumance vers le sud
n'est pas nécessairement dû au manque de fourrage, mais au manque d’eau (Njoya, 2009). De la
même façon, plus tôt les pluies reviennent en abondance, plus tôt les éleveurs reviendront à leurs
villages d’origine. Les configurations pluviométriques ont un impact direct sur la date du départ à la
transhumance, l'itinéraire suivi, ainsi que la date du retour au village. Les changements des conditions
environnementales favorisent la propagation des maladies contagieuses par des contacts accrus
entre les animaux, la résistance ou le développement des agents pathogènes ou leurs hôtes
intermédiaires (Bossche et Coetzer ; 2007). Ceux-ci ont aussi de nombreux effets indirects sur la
dégradation de la qualité de la vie des éleveurs.
L’élevage a été, dans le passé, sujet aux politiques gouvernementales non favorables, notamment
dans la sécurisation foncière, à un faible investissement dans le secteur, à une réglementation
excessive et à une concurrence inéquitable du secteur public.
L'extension des zones protégées et le développement de l'agriculture menacent la survie à long terme
du pastoralisme. Les gouvernements et les autres acteurs externes au système pastoral n’ont pas
souvent compris la logique sous-jacente et la dynamique du pastoralisme. Les gouvernements
coloniaux percevaient les terres pastorales comme étant inoccupées (n'ayant aucun propriétaire) ou
sous-utilisées et mal gérées, justifiant ainsi leur appropriation par l'Etat, et leur classification comme
parcs nationaux. Cette approche impliquait que les pâturages et les corridors migratoires pouvaient
être aliénés sans consulter, ou même informer, les communautés locales d’éleveurs.
Les problèmes fonciers majeurs dans la zone CORAF/WECARD sont de trois ordres, à savoir :
(i) la sécurité foncière (surtout pour les femmes) ; (ii) le droit de propriété ; et (iii) le droit d’accès et
d’exploitation des ressources naturelles.
La question foncière est responsable de nombreux problèmes relationnels entre les différents usagers
de ce patrimoine collectif. L'innovation en matière de gestion des ressources fourragères et
d’aménagements agroforestiers est conditionnée par la sécurisation du foncier. Les débats importants
portent sur cette question notamment dans les contextes d’émergence de la décentralisation, du
développement des bioénergies, et de l’intégration de l’agriculture et de l’élevage. La recherche en
élevage, au même titre qu’en agroforesterie et en agriculture de conservation doit s'y impliquer au
service des politiques respectueuses de la multifonctionnalité des espaces et des sociétés pastorales
et agropastorales.
4.2.2.2. La persistance des conflits relatifs à la mobilité du cheptel transhumant est due
à l’inadaptation et/ou à la faible application des textes relatifs
Au cours des dernières décennies, les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) ont connu
des contraintes budgétaires croissantes et une insuffisance en ressources humaines de qualité. A ce
jour, la zone CORAF/WECARD ne compte pas plus de 20 chercheurs qualifiés en Génétique et Sélection
Animale. La conséquence directe est que les SNRA ne génèrent plus assez de nouvelles technologies
pour promouvoir le développement de l’élevage et les liens avec les services de vulgarisation sont
restés limités. Les agences de vulgarisation sont encore plus sensibles aux bureaucraties
gouvernementales qu’aux besoins des éleveurs. Il est aussi difficile de fournir des services de
vulgarisation intégrés aux exploitations d’agro- éleveurs car les agents de vulgarisation dépendent de
divers ministères et donc, sont sous l’autorité d’entités administratives différentes. Et, les solutions
technologiques ont un impact limité si elles ne sont pas soutenues par les politiques adaptées et par
les cadres institutionnels nécessaires à la mise en œuvre de ces politiques.
Les Gouvernements ont souvent donné la priorité à l’approvisionnement en produits agricoles à bon
prix aux consommateurs urbains. On a maintenu les prix bas par plusieurs moyens tels que les politiques
des taux de change, les politiques d’importation des produits animaux et les contrôles directs des prix.
Les déséquilibres économiques qui en ont résulté ont contribué à éroder la production locale et, par
conséquent, ont causé une utilisation inefficace des ressources humaines et financières.
Outre ce qui précède, les services chargés de l’élevage sont souvent limités par une faible capacité
d’élaboration des politiques, de planification et de mise en œuvre au secteur de négociation avec
les partenaires, résultant des ressources humaines inadéquates, en nombre et en qualité, avec l’arrêt
de recrutement dans beaucoup de pays sous ajustement structurel. Il manque des informations
statistiques précises et détaillées sur la production et le commerce. Par ailleurs, il y a un manque de
capacités institutionnelles à appliquer des solutions technologiques appropriées car les liens existants
entre les instituts de recherche, les services de vulgarisation et les services vétérinaires sont extrêmement
faibles dans plusieurs pays.
La transformation des produits animaux (lait, viande,..) souffre de politiques commerciales non
incitatives avec de graves conséquences sur la production locale et l’investissement dans l’innovation
agricole. Au delà du coût élevé de l’énergie et de la faible densité du réseau électrique en zones
rurales, d’une insuffisance de main d’œuvre qualifiée, d’absence des normes et des standards pour
certains produits (Kilichi par exemple) et de chaîne de froid, les politiques commerciales ne sont pas
favorables à une meilleure connexion des produits locaux transformés aux marchés. Les producteurs
locaux sont laissés pour compte. Les marchés sont envahis par les produits importés subventionnés.
Par exemple, en 2002, les subventions de l’Union Européenne (UE) en matière de production laitière
sont estimées à près de 2 $ US/vache laitière/jour (16 milliards d’euros par an). Si l’offre en innovations
technologiques appropriées pour un meilleur accompagnement des acteurs des filières de
transformation des produits animaux est encore faible et fragmentaire, les conditions d’émergence
des nouvelles unités de transformation ne sont pas bien maîtrisées. Dans le cadre des négociations
commerciales internationales sur l’agriculture au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce et les
Accords de Partenariat Économique, les intérêts des acteurs d’Afrique de l’Ouest et du Centre n’ont
pas été suffisamment pris en compte. Les décideurs politiques des pays et au niveau des organisations
économiques régionales ont des rôles et des responsabilités en termes de soutien nécessaire et
d’environnement incitatif à apporter au secteur de la transformation.
En ce qui concerne la commercialisation, les problèmes d’accès aux marchés aussi bien pour les
ressources que pour les produits sont essentiellement limités aux marchés locaux et informels. L’accès
aux marchés régionaux et internationaux plus vastes est limité à cause de l’absence d’informations
sur les marchés, de mauvaises infrastructures de conservation, de transformation et de
commercialisation. Des exigences techniques croissantes et des normes sanitaires (la fièvre aphteuse
par exemple est endémique dans les pays de la zone CORAF/WECARD) que les élevages de la région
ne peuvent honorer pour le moment handicapent l’exportation des produits animaux vers les marchés
internationaux.
La persistance des tracasseries administratives, et la faible application des textes au niveau des Etats
et au niveau sous régional ne facilitent pas un commerce régional qui aurait pu tirer la production.
Au-delà du faible poids des animaux présentés sur les marchés et de leur mauvais état corporel ne
permettant pas de rendement carcasse élevé, les méthodes de fixation des prix ou de vente ne sont
basées sur aucun principe objectivement vérifiable. Il n’existe pas de normes classiques pour la vente
des animaux ou de la viande.
Les populations rurales de la zone CORAF/WECARD sont confrontées chaque jour à des risques
multiples et ne disposent que de très peu d’instruments pour réduire ou se protéger contre ces risques.
Les risques sont de trois ordres, :
• risques dûs aux calamités naturelles : sécheresse, inondations, incendies, maladies, pestes, etc.
• les risques économiques ou du marché essentiellement dûs à la volatilité des cours sur le
marché et
• les risques associés à l’innovation. dûs à l’apprentissage rendu nécessaire par la transition
d’un mode de production à un autre considéré comme étant plus performant.
Tous ces risques sont aggravés par l’absence de statistiques fiables sur les ressources animales.
Les organisations des éleveurs devraient constituer des atouts importants à la dissémination des
informations, au renforcement des capacités de leurs membres, à la production et à l’élaboration des
politiques pour faciliter le mouvement du bétail dans ou à l'extérieur des pays pour la transhumance ou
le marché de commercialisation, ainsi que les politiques sanitaires. Mais leur émergence est encore
timide. Par ailleurs, la zone CORAF/WECARD dispose de ressources naturelles riches et variées, mais dans
un environnement complexe et fragile qui subit une dégradation rapide à cause de l’action de l’homme.
L’utilisation des méthodes de production et d’exploitation non appropriées conduit à leur dégradation.
Ceci suggère une responsabilisation dans la gestion consensuelle et mutuellement avantageuse des
ressources. Cette insuffisante organisation des acteurs à la base est essentiellement dû au retrait précipité
à partir des années 1980 de l’encadrement que les Etats leur apportaient, cela sans s’assurer de la
capacité des organisations existantes à prendre la relève et sans réel transfert de compétences.
La demande de financement pour assurer le fonctionnement des élevages, mais aussi pour permettre
les investissements nécessaires à leur développement est immense. Face à ces besoins de financement,
l’offre de crédit est dans la plupart du temps limitée en volume et dans l’espace : toutes les zones rurales
sont loin de pouvoir bénéficier d’un accès au crédit. Cette offre de crédit, très en deçà des besoins, se
concentre sur certaines filières agricoles et s’adressent principalement aux exploitations agricoles
moyennes ou grandes, au détriment de la majeure partie des familles en milieu rural. Cette fracture
importante entre la demande et l’offre de crédit est souvent expliquée par la difficulté de sécurisation
du crédit et la réticence des banques commerciales classiques à s’investir dans ce secteur. De même,
les investissements publics consacrés au secteur sont faibles par rapport à l’agriculture.
L’élevage traditionnel est généralement un mode de vie et non une activité économique stricto sensu.
La production animale est basée sur des considérations socio-culturelles d’autoconsommation et non
sur des exigences économiques de mise en marché du produit. Il existe même des relations
particulières entre l’éleveur et ses animaux (élevage sentimental) ; il en est ainsi des pasteurs Peulh très
attachés à leurs animaux pour lesquels ils pratiquent la transhumance à la recherche de pâturage et
d’eau. De même, les croyances sociales et religieuses du corps social auquel l’éleveur appartient
n’ont pas toujours favorisé le développement de l’élevage dans son ensemble. Dans certains cas, la
pratique de l’élevage, perçue comme une spécificité (sinon une exclusivité) ethnique (cas des Peulh
aux yeux des agriculteurs sédentaires), a souvent conduit à des conflits interethniques basées sur des
stigmatisations. Face à cette situation où prédomine le socioculturel, les politiques n’ont pas toujours
eu de réponses adaptées et opportunes pour impulser le développement de l’élevage.
Les zones arides sont fortement menacées par une sécheresse récurrente et de nombreuses
épidémies. Des risques élevés de sécheresse avec absence d’eau et précarité des pâturages, une
insuffisante couverture par les services vétérinaires, et une dégradation croissante de l’environnement
réduisent considérablement la productivité de l’élevage, tout en les rendant plus vulnérables aux
chocs (climatiques, sanitaires…). Le faible potentiel de la terre réduit les possibilités d’intensification
de la production du fourrage pour le bétail.
Les zones semi-arides sont marquées par une forte compétition entre l’agriculture et l’élevage pour
l’utilisation de l’espace et des ressources naturelles. Les contraintes majeures de ces zones incluent
une forte croissance démographique, un déclin de la fertilité des sols, des ressources alimentaires
insuffisantes en saison sèche, des pénuries d’eau, un manque des services vétérinaires, de mauvaises
infrastructures de transport, de transformation et de commercialisation, et des innovations inadaptées,
particulièrement dans le cadre du système intégré agriculture-élevage.
Dans les zones semi-humides, bien que les opportunités énormes d’expansion du bétail soient possibles,
les maladies sont la contrainte majeure, en particulier les maladies liées aux vecteurs et aux parasites
(trypanosomiase et maladies liées aux tiques). La baisse de la fertilité des sols et la baisse de la qualité
des pâturages en saison sèche sont des freins à l’intensification des systèmes de production.
Dans les zones humides, en plus de toutes les autres contraintes que connaît la zone semi humide, les
maladies, particulièrement la trypanosomiase, limitent la production des ruminants seulement à des
races trypanotolérantes. Les perspectives d’accroissement des ruminants dans cette zone sont très
limitées, mais le potentiel existe pour la production de volaille et de porcs, à condition que les aliments
concentrés et les infrastructures appropriées soient disponibles.
Les montagnes représentent la zone agricole la plus intense, elles disposent d’énormes potentialités
pour accroître la production de viande et de lait. L’amélioration de la productivité nécessite l’utilisation
des biotechnologies (insémination artificielle…) et l’accroissement de ressources alimentaires (cultures
fourragères) et de services. L’absence de ces technologies et des intrants appropriés représente la
contrainte majeure au développement de l’élevage dans ces zones.
Dans les zones périurbaines, les problèmes fonciers, alimentaires et de salubrité publique ne permettent
pas un développement de l’élevage. Le développement urbain en Afrique de l’Ouest et du Centre
est si rapide que les activités d’élevage sont obligées de s’éloigner de plus en plus ; ce qui nécessite
de nouveaux investissements qui sont difficiles à trouver.
Les diagnostics conduits jusque-là montrent que certains problèmes ont été plus ou moins surmontés,
comme les conflits entre groupes de pêcheurs et entre mareyeurs, liés à la compétition pour l’accès
aux ressources halieutiques, qui sont moins perceptibles aujourd’hui. Par contre, l’analyse de la situation
actuelle fait ressortir des difficultés en relation avec le milieu, l’activité de pêche et les conditions de
vie autour des plans d’eau.
Bien que la pêche et l’aquaculture contribuent de manière très significative au développement socio-
économique en procurant des emplois à plusieurs catégories socioprofessionnelles (pêcheurs,
mareyeurs, commerçants, transformatrices, menuisiers), elles ne bénéficient pas de systèmes de crédit
pour le financement de l’activité. Les pêcheurs et les pisciculteurs sont ainsi confrontés à deux
problèmes majeurs que sont le coût élevé du financement des intrants et la commercialisation
(problèmes de conservation des produits frais) dont la conséquence est une valorisation insuffisante
de leur production.
En effet, l’approvisionnement en intrants de pêches se fait le plus souvent partiellement à crédit, sur la
base d'accords informels fondés sur les relations sociales entre les différents partenaires. Ce système
de crédit usurier n’est jamais favorable aux pêcheurs qui ne contrôlent plus le prix de vente de leur
production. Il faut aussi dire que la pêche est traditionnellement soutenue par les opérateurs privés
notamment les mareyeurs, les commerçants d’engins de pêche et les fournisseurs de services tels les
vendeurs de glace.
Dans la plupart des pays, la recherche en matière de pêches et aquaculture a souvent été reléguée
au second plan. Les activités de recherche sont menées soit dans les centres nationaux de recherche
agricole, soit dans les universités, soit dans les deux.
Il faut toutefois signaler deux problèmes majeurs qui sont : la faiblesse des ressources humaines et
matérielles et la non jonction, la plupart du temps, des activités menées dans les centres nationaux
de recherche et dans les universités. Ces deux problèmes sont les corollaires des nombreuses crises
institutionnelles et économiques. Il faut aussi signaler que certains pays ne possèdent même pas encore
de centre de recherche spécifique à la pêche alors que d’importantes questions restent à résoudre.
De manière générale, les centres de recherche existants ont vu la contribution de l’Etat au budget de
fonctionnement décroître significativement alors même qu’elle était déjà insuffisante. Le nombre de
chercheurs n’a fait que diminuer d’année en année sans que des mesures soient prises pour inverser
la tendance. Des questions spécifiques à certaines spécialités n’ont jamais pu être traitées faute de
ressources humaines compétentes ou suffisantes. Dans la plupart des cas, on constate l’absence d’une
vision d’ensemble cohérente et prospective. Les thèmes de recherche sont élaborés en fonction des
partenaires financiers sans tenir compte des préoccupations réelles des acteurs de la filière.
Par ailleurs, contrairement aux autres secteurs tels que l’agriculture et l’élevage, il n’existe pas de
centre de recherche sous-régional ou régional pour traiter des questions relatives au secteur de la
pêche et de l’aquaculture. Cela constitue un handicap majeur quand on sait tout ce que ces centres
sous-régionaux tels que le CIRDES, l’ICRISAT, l’ITC, l’ILRI, l’ADRAO, etc. ont apporté au développement
des secteurs de l’agriculture et de l’élevage.
Les facteurs hydro-biologiques et écologiques sont les éléments clés de la productivité des retenues
et cours d’eau, en particulier pour les retenues dont l’hydrologie est fortement dépendante des cours
d’eau desquels elles sont tributaires (Arrignon, 1971 ; Welcomme, 1979 ; 2001 ; Onema, 2007). Par
conséquent, la gestion des stocks de poissons ne peut être considérée indépendamment de la gestion
de l’ensemble des écosystèmes aquatiques (nécessité d’une gestion éco systémique). Sur le plan
strictement biologique, et du renouvellement des stocks en particulier, il existe une forte liaison entre
le recrutement (entrée des juvéniles dans la pêcherie) et les conditions environnementales.
De nos jours, sur l’ensemble des écosystèmes aquatiques en Afrique de l’Ouest et du Centre, on note
une dégradation accélérée de la végétation et des sols, liée à l’augmentation des surfaces défrichées
(notamment par les migrants en nombre croissant) pour les cultures pluviales et le maraîchage, à
l’augmentation de la pression des herbivores domestiques, et aux prélèvements de bois pour les
besoins domestiques (feu, construction). Cette dégradation du couvert végétal, qui contribue à la
fixation des sols, entraine un envasement continuel des barrages, des cours d’eau et de leurs affluents
et par voie de conséquence une baisse du niveau (et donc de la profondeur) de l’eau dans de
nombreux barrages, cours d’eau et de leurs affluents. Il faut aussi noter l’impact des changements
climatiques qui affectent de plus en plus les pluies et partant le régime des cours d’eau entrainant
une diminution des zones inondées, très propices à la prolifération des poissons. Il faut ajouter à cela
l’envahissement croissant des plans d’eau par des plantes nuisibles telle que la jacinthe d’eau qui
réduisent considérablement la productivité de ces retenues.
Les pertes post-captures sont à la fois physiques (ou matérielles) et qualitatives et sont très élevées
dans le secteur halieutique. Elles se traduisent en pertes dans la contribution nutritionnelle du poisson
au régime alimentaire total et à la santé des populations. L’examen des études de cas sur les pertes
après capture dans plusieurs pays d’Afrique indique des taux élevés de pertes (environ 40% des
captures), tant en quantité (pertes matérielles ou physiques) qu’en qualité (principalement suite au
déclassement) des produits halieutiques. Cette situation est surtout liée à l'absence d'installations de
réfrigération, de congélation et d'entreposage à froid. En Afrique de l’Ouest, particulièrement au
Ghana, les pêcheurs sont contraints de vendre leurs productions aux transformateurs qui ont tendance
à reporter l'achat des prises fraîchement débarquées à une heure tardive de la soirée lorsque ces
derniers cherchent désespérément à écouler leur marchandise et que les prix tombent. La qualité du
poisson vendu dans ces conditions est souvent médiocre, mais il est néanmoins vendu, puis transformé
en produits séchés, fumés ou fermentés. En effet, certaines espèces telles le Lates niloticus (Capitaine),
les Barbus sp. et le Raiamas senegalensis pourrissent très rapidement après capture, ce qui réduit les
marges de manœuvre du pêcheur lors de la commercialisation de sa capture. Cette pratique a pour
conséquence un faible retour sur investissement.
Les informations et les données statistiques sur le sous secteur sont insuffisantes et peu fiables (collecte,
analyse, traitement et diffusion). En effet, les systèmes de collecte de données au niveau des pêcheries
sont plus qu‘inefficients, ce qui ne permet pas d’avoir une idée réelle des productions. Ceci constitue
un handicap majeur à l’élaboration de programme de développement du sous-secteur.
La plupart des cours et retenues d’eau n’ont fait l’objet d’aucune évaluation réelle de leurs
potentialités, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, élément fondamental pour l’élaboration de
plan de gestion. Cette situation est souvent à la base de la surexploitation observée sur certains plans
d’eau.
Au niveau de la plupart des pêcheries, les poissons sont vendus par tas et quelquefois au kilogramme,
ce qui n’est pas à l’avantage des pêcheurs. Les prix pratiqués sont souvent dérisoires par rapport aux
prix pratiqués ensuite par les mareyeurs. L’effort de pêche est peu valorisé et il existe très peu d’unités
de transformation du poisson dans les pays membre du CORAF/WECARD.
Le poisson est simplement vendu frais, fumé ou séché, ce qui n’apporte pas beaucoup de valeur
ajoutée. Il faut souligner que la grande majorité des pêcheurs utilise des techniques inadéquates et
du matériel obsolète et sont réticents à s’approprier les nouvelles technologies qu’ils trouvent
budgétivores.
De nombreux obstacles subsistent et constituent des freins à un accroissement des échanges des
produits de la pêche entre les pays des sous-régions Ouest et Centre mais aussi vers le marché
international :
Les études menées sur les pêcheries tant au niveau de la pêche artisanale que continentale révèlent
une faible adoption des technologies particulièrement celles liées à la conservation et au transport du
poisson frais. Ceci est lié d’une part à la pauvreté des pêcheurs et d’autre part à l’absence même de
certains intrants indispensables telle la glace (il n’y a pas d’électricité dans la plupart des localités de
production, ce qui ne permet pas de produire de la glace pour la conservation). Par ailleurs, la grande
majorité des acteurs de la filière pêche sont analphabètes et ignorent ou ont parfois beaucoup de
difficultés à comprendre les exigences du marché afin de pouvoir valoriser davantage leurs produits. Il
faut aussi signaler le manque et/ou l’indisponibilité d'informations sur les marchés de la région.
Les actions anthropiques, combinées à la variabilité climatique contribuent à dégrader les ressources
naturelles en général et les ressources en eau en particulier. Ceci s’est progressivement traduit par une
pression de plus en plus forte sur les écosystèmes. En conséquence, on observe des conflits
interethniques liés soit aux différences de conception de l’accès à la ressource en eau, soit au
chevauchement des droits (moderne et coutumier) qui entrent en contradiction. Ces conflits de
prérogatives tendent à s’aggraver surtout en l’absence de dispositions réglementaires claires.
L’exploitation sur des règles consensuelles pourrait permettre une gestion durable des ressources.
Le développement de l’aquaculture s’est opéré au cours des 20 dernières années avec un taux de
croissance de l’ordre de 14% (Lazard et al, 2005). La production mondiale de poisson est estimée aujourd’hui
à environ 50 millions de tonnes dont 93% proviennent de l’Asie (FAO, 2009). La pisciculture, introduite dans
la quasi totalité des pays africains par l’administration coloniale avant les années 60, est restée jusqu’à
présent à l’état embryonnaire. Malgré le fait que 43% du continent soit propice à l’aquaculture,
l’Afrique ne contribue que pour 1,5% à la production mondiale de poissons par l’aquaculture.
Malgré les efforts consentis par les différents acteurs de la filière, les productions restent tributaires
des aléas climatiques, de l’enclavement des sites de production, de l’insécurité foncière, des insuffisances
d’infrastructures et d’équipements, du manque de crédits adaptés, de l’insuffisance de formation
des acteurs, des insuffisances des performances des services d’encadrement et de recherche,
de l’insuffisance organisationnelle des organisations socio-professionnelles et des choix politiques
souvent inadaptés.
Le principal système de production dans l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre est
l’élevage en étang avec ou sans apports d’aliments ou de fertilisation. A côté de celui-ci, on trouve
les cages flottantes, les enclos et les raceways. La productivité de ces systèmes demeure très faible,
à causé le plus souvent à des problèmes de conception (étangs mal construits, emplacement
inadéquat pour les cages et les enclos, etc.) et de qualité de l’eau.
La production et la disponibilité d'alevins de bonne qualité sont, et continuent d’être, des éléments
majeurs du goulot d'étranglement à l'expansion des activités aquacoles. Dans la plupart des pays
africains, les espèces de poissons élevées en eaux douces n’ont pas fait l’objet de caractérisation ni
d’amélioration génétique. Les étangs sont pour la plupart ensemencés à partir de prélèvements d’alevins
dans le milieu naturel. Or des études de génétique des populations ont montré des taux de consanguinité
et d’introgression élevés sur certaines populations asiatiques (Macaranas et al, 1986 ; Eknath et al, 1991).
Jusqu’à présent, la pisciculture est surtout de type extensif dans la plupart des pays au Sud du Sahara,
avec des densités de mise en charge faible (1 à 3 poissons/m3), ce qui a réduit l’occurrence
d’épizooties par les organismes infectieux. De plus, les risques de stress dû aux manipulations sont faibles
et les maladies liées à l’alimentation ont encore moins de chance d’apparaître comptenu du régime
alimentaire basé presque exclusivement sur la production naturelle des étangs. Cependant, les risques
deviennent extrêmement élevés dès lors que l’on passe à un système intensif lié au caractère
spécifique de l’environnement aquatique tropical et de ses implications sur la physiologie et le
métabolisme du poisson. Or très peu de données existent actuellement sur les épizooties des milieux
aquatiques tropicaux, ce qui constitue un facteur à prendre en compte dans l’évaluation des
contraintes au développement de l’aquaculture.
L’une des difficultés de l’aquaculture par rapport à la pêche réside dans le coût des investissements.
Or jusqu’à présent, la grande majorité des aquacultures appartenait à des couches sociales parmi
les plus défavorisées, ce qui ne leur permettait pas de réaliser des investissements. L’aquaculture est
donc restée de ce fait comme une activité de seconde zone. Il faut aussi noter que l’absence
d'informations et d'éléments d'analyse fiables, notamment économiques constitue également une
contrainte majeure pour le développement de cette activité. Il faut ajouter à cela l’absence de
système de crédit pour financer les investissements.
Depuis les premières introductions de l’aquaculture dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre,
il s’est toujours posé un problème de formation des agents des services techniques chargés
d’accompagner les acteurs de la filière. Il faut noter que ces services ne disposent que de faibles
moyens de fonctionnement pour remplir leur mission efficacement. Dans l’ensemble des pays, le sous-
secteur des pêches et de l’aquaculture est confronté à de nombreux problèmes et contraintes qui
influencent négativement sa croissance. Cependant, parmi les nombreuses contraintes identifiées
pour le développement de ce sous-secteur, aucune ne peut être considérée comme étant la
principale cause. Parmi ces contraintes, il faut néanmoins citer tout d’abord la question
organisationnelle que ce soit au niveau des pêcheries continentales (lacustres ou fluviales) ou des
pêcheries côtières (pêches artisanales ou semi-industrielles). Toutefois, le contexte social et
économique, qui diffère d’un pays à un autre, induit des spécificités qu'il convient de prendre en
considération. Il faut aussi noter que la dégradation des conditions climatiques est parmi les facteurs
importants qui régissent l’évolution des pêcheries.
Les diagnostics conduits jusque-là montrent que certains problèmes ont été plus ou moins surmontés,
comme les conflits entre groupes de pêcheurs et entre mareyeurs, liés à la compétition pour l’accès
aux ressources halieutiques, qui sont moins perceptibles aujourd’hui. Par contre, l’analyse de la situation
actuelle fait ressortir des difficultés en relation avec le milieu, l’activité de pêche et les conditions de
vie autour des plans d’eau.
La demande en produits animaux au Sahel et en Afrique de l’Ouest connaît une croissance annuelle
estimée à 4%. Elle devrait augmenter de plus de 250% d’ici 2025 alors que le taux de croissance de
l’offre en produits animaux est estimé à 2% actuellement. Les estimations montrent que le déficit
cumulé des bassins de consommation ivoirien et nigérian sera d’environ 800 000 tonnes de viande
bovine, ovine, caprine et de volaille à l’horizon 2016. Il s’agit là d’un marché énorme à satisfaire. Pour
le sous secteur de la pêche et de l’aquaculture, l’accroissement est estimé à 225% pour les pays de
la zone CORAF/WECARD pour conserver le niveau de disponibilité actuelle qui est toutefois la plus
faible de la planète.
La population de la zone CORAF/WECARD croît à un rythme de 2,6% par an. En outre, l’urbanisation
croissante des pays de la zone induit une demande importante en produits animaux. C’est dire le rôle
crucial du facteur démographique dans l’accroissement des quantités demandées et dans
l’amélioration de la qualité des produits consommés consécutive aux changements d’habitudes
alimentaires. La dynamique démographique et la diversification des systèmes alimentaires constituent
une opportunité historique pour le développement agricole en général et de celui de l’élevage, de
la pêche et l’aquaculture en particulier.
Les viandes et les produits laitiers sont en effet parmi les produits alimentaires dont la consommation
augmente le plus rapidement avec le niveau de vie. La demande devrait également augmenter du
fait de la découverte de nouveaux gisements pétroliers et de la relative amélioration de la situation
économique dans la plupart des pays de la sous-région qui induisent une hausse du pouvoir d’achat.
Un autre atout et non des moindres est le regain d’intérêt de plus en plus soutenu des Etats pour la
pêche et l’aquaculture en tant que secteur pouvant générer des ressources importantes pour leurs
économies. Ainsi, dans l’ensemble des pays, on assiste à la mise en place de politiques sectorielles
visant le développement et la diversification des productions halieutiques dans le cadre de la lutte
contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Les objectifs initiaux de nombreuses retenues de petites
capacités et de grands barrages hydro-agricoles, qui n’avaient aucun volet consacré à la pêche et
à l’aquaculture, ont été modifiés par l’ajout d’un projet de développement des productions
halieutiques.
Il faut ajouter à cela l’environnement institutionnel au niveau des pays et à l’échelle sous-régionale et
régionale qui est aujourd’hui favorable à l’impulsion d’un nouveau dynamisme du volet aquaculture
qui a connu en Afrique beaucoup d’échecs à l’exception de quelques rares pays. Ainsi dans
l’ensemble des pays membres du CORAF/WECARD, des politiques sectorielles sont mises en place
visant à développer et à diversifier les productions halieutiques dans le cadre de la lutte contre la
pauvreté et l’insécurité alimentaire.
En plus de ces plans nationaux, des programmes sous-régionaux ont été initiés. Au niveau de l’Afrique
de l’Ouest, un projet de développement de l’aquaculture dans six (06) pays (Bénin, Burkina Faso, Côte
d’Ivoire, Ghana, Mali, Togo) est en cours de réalisation. Ce projet intitulé «Investir dans l’aquaculture
pour réduire la pauvreté dans le bassin du fleuve volta : création d’opportunités pour les aquaculteurs
africains à faibles revenus à travers une meilleure gestion des ressources génétiques du Tilapia»
envisage une caractérisation génétique du tilapia Oreochromis niloticus et l’introduction de semences
améliorées provenant de la souche GIFT en vue d’accroître durablement les productions aquacoles.
Ceci pourrait constituer un atout majeur car la production en aquaculture dépend en grande partie
de la qualité et de la quantité de la semence (alevins) et des intrants utilisés, particulièrement des
fertilisants et des aliments.
L’UEMOA, dans le cadre de sa Politique Agricole de l’Union dont l’objectif global est de contribuer,
de façon durable, à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement
économique et social des Etats membres et à la réduction de la pauvreté, a élaboré un programme
triennal de développement du secteur de la pêche pour la période 2003-2005 axé sur la coordination
et l’harmonisation des législations pour une gestion durable des pêcheries de l’Union (UEMOA, 2003).
La CEMAC a aussi élaboré des programmes prioritaires de recherche-développement portant
notamment sur la cogestion des ressources halieutiques dans les eaux continentales et marines
(CEMAC, 2002).
Les objectifs de recherche (Graphiques 3 et 4 ) ont été déclinés à partir des arbres à problèmes et les
priorités de recherche, après l’analyse des contraintes et le choix des activités stratégiques, et sont
présentés par sous-thème et par thème (Tableaux 7 et 8).
Quatre (4) domaines ou thèmes prioritaires de recherche ont émergé : (i) l’amélioration de la production
et de la productivité, (ii) l’amélioration de la performance et l’accès au marché, (iii) l’amélioration de
la compétitivité et de la valeur ajoutée, et (iv) l’amélioration des interactions élevage - agriculture -
aquaculture - environnement.
Dans ce domaine, les activités de recherche mettront l’accent sur la recherche adaptative et
appliquée, avec une attention particulière sur les activités orientées vers des impacts. Ce thème, qui
aura aussi une part de recherche fondamentale sur des sujets hautement prioritaires, permettra le
développement des innovations et des technologies appropriées pour l’élevage, la pêche et
l’aquaculture. Il traitera de l’amélioration de l’alimentation et de l’abreuvement, de la santé animale,
de l‘amélioration et de la valorisation des ressources génétiques, ainsi que de la maîtrise de la
reproduction.
Améliorer la production et la Améliorer la performance et l’accès au Améliorer la compétitivité et accroitre la Améliorer durablement les interactions élevage-
productivité marché valeur ajoutée agriculture-aquaculture-environnement
Améliorer Mieux gérer Améliorer et Mieux Mieux Mieux Améliorer le Améliorer Accroître Développer des
l’alimentation la santé valoriser les maîtriser la processus l’investissement l’intégration systèmes intégrés
connaître le connaître les
animale animale et reproduction d’addition de dans le secteur aquaculture- en phase avec les
ressources fonctionnement élevage
la santé politiques et la valeur de l’élevage changements
publique génétiques globaux
et le potentiel ajoutée
réglementations
des marchés dans la zone
73
74
Graphique 4 : Arbre des objectifs en pêche et aquaculture
Améliorer la contribution de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la réduction de la pauvreté et à la croissance
production
pêche -
aquaculture
En ce qui concerne les thèmes et sous-thèmes, les participants ont apprécié leur pertinence au regard
de cinq (5) critères d’ordre économique, social, humain/institutionnel, environnemental et
géographique.
Les participants ont d’abord examiné les thèmes et sous-thèmes pour améliorer leur formulation
et apporter des compléments éventuels. Après avoir reconnu la pertinence des thèmes
et des sous-thèmes proposés, les participants ont priorisé les activités stratégiques. La méthode de
priorisation est basée sur la Théorie de l’utilité Multi-attribut (Multi-Attribute Utility Theory) ; l’outil utilisé
est le Grid Analysis, bâti sur une matrice (OxF : O étant les options en lignes et F les facteurs en colonnes)
appelée Matrice de décision. Chaque facteur (critère) a été pondéré pour tenir compte de son
importance relative par rapport à l’ensemble des facteurs considérés.
Au regard de chaque critère, chaque activité a reçu un score (note) sur 5 (1= plus faible et 5= plus
forte note). Les participants ont échangé dans les différents groupes pour attribuer des scores aux
différentes activités en fonction des critères. Une moyenne des scores a ensuite été calculée par
activité, à laquelle le coefficient de pondération correspondant a été affecté. Les totaux par activité
ont été finalement classés par ordre de grandeur, ce qui correspond à une priorisation des activités
stratégiques. Six (6) critères, essentiellement d’ordre économique et financier, ont été utilisés pour la
priorisation. Il s’agit de :
1. l’importance régionale du problème : plus le nombre de pays couverts par l’activité est
important ; plus l’activité est importante ;
2. la proportion d’acteurs concernés : l’exécution de l’activité fait intervenir des acteurs - plus
elle implique des acteurs, plus elle est considérée importante ;
3. le niveau d’amélioration espéré : les résultats de l’activité en termes d’amélioration de la
situation ;
4. l’existence des capacités dans la région pouvant traiter les problèmes : les capacités sont
cruciales pour la mise en œuvre de l’activité. Toutefois, l’absence initiale de capacité ne
doit pas forcément pénaliser l’activité, étant donné que des programmes de renforcement
de capacité sont généralement à développer ;
5. les coûts des interventions : la rareté des ressources financières notamment, justifie
l’importance de ce critère. Une activité moins coûteuse sera privilégiée par rapport à une
activité plus coûteuse ;
6. la durée probable des interventions nécessaires pour arriver aux résultats : plus l’activité doit
prendre du temps pour délivrer ses résultats, moins elle sera privilégiée.
L’exercice a ainsi permis, au terme de l’atelier, d’obtenir des activités priorisées tant au niveau global
que dans le domaine prioritaire spécifique de l’activité (voir Tableaux 6 et 7).
Thèmes Rang
Sous thèmes Activités stratégiques
prioritaires A* B**
Thèmes Rang
Sous thèmes Activités stratégiques
prioritaires
A* B**
Thèmes Rang
Sous thèmes Activités stratégiques
prioritaires A* B**
Thèmes Rang
Sous thèmes Activités stratégiques
prioritaires
A* B**
Thèmes Rang
Sous thèmes Activités stratégiques
prioritaires
A* B**
22 Amélioration des
2 Amélioration de connaissances sur
la performance et les politiques et les 221 Analyse des impacts des politiques et
8 2
règlementations du réglementations tarifaires
l'accès au marché
marché régional et
d'exportation
231 Analyse des formes d’organisations efficaces
23 Amélioration 20 4
pour favoriser l’accès aux marchés
du rôle des
organisations 232 Analyse des conditions d'amélioration de la
participation des communautés au contrôle de 33 6
professionnelles l'interaction pêche-environnement
Thèmes Rang
Sous thèmes Activités stratégiques
prioritaires A* B**
Les Tableaux 8 et 9 donnent l’état des besoins en renforcement des capacités techniques tant dans
le sous-secteur de l’élevage et que dans celui de la pêche et de l’aquaculture.
11. Compétences en Systèmes d’Information Géographique 123 ; 111 ; 124 ; 422 ; 141,
12. Compétences en Biotechnologie 111 ; 121 ; 122 ; 124 ; 412 ; 133 ; 132 ; 222
16. Compétences en technologie agro-alimentaire 112 ; 223 ; 311 ; 224 ; 124 ; 133
17. Compétences en génétique et sélection animales 122 ; 133 ; 126 ; 132 ; 222 ; 142 ; 142
18. Compétences en nutrition animale 423 ; 112 ; 114 ; 111 ; 424 ; 133 ; 131
Activités
Compétences techniques à développer en Pêche et Aquaculture
concernées*
Compétences en analyse des politiques et réglementations 221
Compétences en modélisation, gestion de bases de données, analyse 112 ; 163 ; 211 ; 213 ;
socio-économique (commercialisation et étude d’impact) 313 ; 411 ; 417,
Les participants à l’atelier ont identifié des domaines de renforcement des capacités à même de
permettre aux gestionnaires des Institutions, des Centres, des Laboratoires et des Stations de recherche
de mener leurs activités plus efficacement et de produire des résultats de qualité.
Il s’agit principalement de :
1. la capacité de négociation
2. la gestion des ressources humaines
3. la réflexion stratégique
4. la gestion des conflits
5. la communication
6. le suivi-évaluation
7. la mobilisation et la gestion des ressources
8. le développement du partenariat
9. la bonne gouvernance.
Les organisations cibles identifiées pour ces formations sont (i) les organisations professionnelles de
producteurs, (ii) les ONG et les organisations de la société civile, (iii) les organisations de
consommateurs, (iv) le secteur privé, (v) l’Etat et ses démembrements (ministères et services
techniques) (vi) les projets en élevage, pêche et aquaculture, (vii) les transporteurs, commerçants et
transformateurs, et (viii) les organisations sous-régionales.
• Des technologies adaptées et des innovations pour l’élevage, la pêche et l’aquaculture sont
élaborées ;
• Les options stratégiques de prise de décision pour les politiques, les institutions et les marchés
dans le domaine de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture sont identifiées ;
• Le système de recherche agricole sous régional approprié pour l’élevage, la pêche et
l’aquaculture est renforcé ;
• La demande en connaissance agricole liée à l’élevage, la pêche et l’aquaculture venant
des clients – cibles est satisfaite.
Des diagnostics approfondis ont permis de dégager des contraintes et des opportunités, ainsi que des
défis communs aux pays de chaque sous-région, complétés par des axes d’intervention et des
composantes. Outre les actions structurantes (infrastructures rurales,…), plusieurs actions visant
l’amélioration de la compétitivité de l’agriculture régionale ont été proposées ou engagées au niveau
des sous-régions et des pays.
Au niveau des CER d’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’élevage et les pêches viennent parmi les
programmes prioritaires à développer. Au sein de ces programmes, les principales chaînes de valeur
à prendre en considération sont les suivantes : (i) bétail-viande (bovins et petits ruminants), (ii) lait de
vache, (iii) aviculture, (iv) et poisson.
L’amélioration des performances de l’élevage et des pêches est l’une des principales préoccupations
des CER. Elles ont saisi les enjeux que la science, la technologie et l’innovation sont essentielles pour
l’augmentation de la productivité de l’agriculture et l’amélioration de la gestion des ressources
naturelles. Pour exploiter le potentiel en ressources, des investissements conséquents sont nécessaires
dans la recherche pour mieux maîtriser les maladies, établir et veiller au respect des normes de santé
animale, créer des infrastructures de transformation et de commerce des produits d’élevage et des
pêches.
La signature des accords par la CEDEAO, l’UEMOA et la CEMAC avec le CORAF/WECARD est
l’illustration la plus significative de cet engagement. Il est ainsi donné mandat au CORAF/WECARD de
mettre en œuvre le 4ème pilier du PDDAA. La réalisation de son objectif à l’horizon 2015 passe par la
définition de nouveaux programmes prioritaires au niveau du CORAF/WECARD. C’est dans cette
perspective que, dans le cadre du Programme Elevage, Pêche et Aquaculture du CORAF/WECARD,
le plan d’action proposé par la présente étude est en parfaite cohérence avec les objectifs
stratégiques des CER, à savoir : (1) l’amélioration de la production et de la productivité,
(2) l’amélioration de la performance et de l’accès au marché, (3) l’amélioration de la compétitivité et
de la chaine de valeurs, et (4) l’amélioration durable des interactions élevage-pêche-environnement.
Le modèle de plate-forme d’innovation est basé sur l’interaction entre les acteurs, la demande et
l’offre de la chaîne de valeurs, de façon à ce que les activités de recherche et de développement
soient adaptées pour mieux répondre aux besoins variés en moyens de subsistance, aux compétences
et à la capacité qu’elles exposent. La création des plateformes d’innovations multi institutionnelles
aux niveaux appropriés permettra de soutenir et de favoriser l’interaction entre les différents groupes
d’acteurs. Il y aura lieu de sensibiliser d’avantage les bénéficiaires sur leur rôle de partenaires à part
entière de la recherche, renforcer leur capacité et les encourager à prendre part activement à
l’identification, la planification, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des activités.
La mise en place et l’animation de plateformes devraient se faire à une échelle réduite, ensuite être
élargies progressivement et à terme, toucher un public plus large, voire national ou régional.
Le dernier maillon et le plus important est constitué des utilisateurs pilotes qui vont s’engager à mettre
en pratique la technologie concernée pour servir de modèle aux autres. Les plateformes qui auront
produit de bons taux d’adoption avec des impacts positifs visibles et réels serviront de modèle pour
une plus large diffusion à l’échelle nationale et régionale. A ce stade, le rôle des organisations
professionnelles est capital.
Le rôle des organisations professionnelles et des organisations de la société civile en général est crucial
dans la dynamique du développement. Il est de plus en plus reconnu que la société civile, de par ses
deux missions essentielles (sociopolitique de veille et socio-économique de développement) est
appelée à jouer le rôle de contrepoids dans le sens de la promotion d'une participation citoyenne au
développement. Elle constitue une force de propositions, de mobilisation de ressources et contribue
à la définition des politiques, et à la diffusion de bonnes pratiques. Les organisations de la société civile
sont à même de contribuer à promouvoir la participation à la base et à mettre en œuvre, à moindre
coût, des projets dans des domaines aussi divers que la participation à la mise en œuvre de activités
de recherche (sélection animale en milieu paysan par exemple), la production, le transport, la
commercialisation, la santé, l’éducation, le renforcement des capacités de leurs membres, la gestion
participative des ressources et protection de l’environnement, etc.
Sur le terrain, on note la présence d’organisations professionnelles tant à la base (Association des
Eleveurs Nomades au Tchad, Interprofession Avicole du Cameroun) qu’à un niveau sous-régional
comme le ROPPA, l’APESS, le PROPAC, Billital Maroobé et COFENABEVI. Elles seront des interlocuteurs
valables et incontournables du Programme. Ces partenariats existants ou nouveaux devront être
formellement établis par des accords dans lesquels les rôles spécifiques, les responsabilités et les
attentes des parties prenantes seront identifiés.
Le Programme peut assurer une intense animation scientifique au niveau de la sous-région, d’une part
en mettant les chercheurs et les acteurs en contact avec leurs homologues des autres pays, et d’autre
part en organisant des rencontres régionales.
Dans le premier cas, la Coordination du Programme devrait jouer un rôle de veille pour tout ce qui
touche au secteur élevage, pêche et aquaculture au plan international : informations sur les appels
à projets compétitifs, les bourses et stages, les colloques, les productions, les marchés des produits,
etc.. Ces informations peuvent être relayées aux partenaires à travers un bulletin électronique, simple
dans sa conception. Des copies papier peuvent également être produites, cela dans les deux langues
du CORAF/WECARD.
Le Programme pourrait produire des répertoires du potentiel scientifique et technique pour faciliter
une meilleure connaissance des ressources humaines et des infrastructures de recherche disponibles
dans la sous-région. Ceci a le double avantage de mieux les valoriser et de renforcer les domaines
moins nantis. Un bilan des résultats de recherche et des innovations serait aussi un excellent outil pour
le développement du secteur, afin d’éviter des doublons ou de refaire ce qui est déjà mieux maîtrisé
par ailleurs.
Dans le deuxième cas, le Programme devrait organiser des rencontres, des colloques, des échanges,
des visites pour permettre aux partenaires de valoriser toutes les expertises, les informations utiles pour
le développement de leur secteur d’activités. Des synthèses thématiques, des positions et des points
de vue peuvent être produits pour éclairer les politiques ou l’opinion publique sur des enjeux du
moment, ou à la demande.
La dissémination effective des technologies, des produits et des acquis de la recherche peut mieux
passer par l’établissement de cadres favorables et propices comme les plateformes de diffusion des
résultats et d’innovations.
Les priorités régionales de recherche identifiées sont essentielles en vue de créer des masses critiques
de ressources humaines de qualité et de mobiliser des ressources adéquates pour accroître leur
efficacité en terme de résultats. La qualité et l’efficacité des institutions responsables de la gestion et
de la conduite des recherches identifiées en Afrique de l’Ouest et du Centre détermineront le niveau
d’impact sur le développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture.
Les systèmes de recherche agricole comprennent des Centres internationaux de recherche agricole
(CIRA), les bases centres du CORAF/WECARD et les SNRA, ces derniers étant le point focal responsable
de l’identification des problèmes de recherche, de la conduite des activités de recherche et de
l’établissement des principaux liens avec les services de vulgarisation, les institutions universitaires, le
secteur privé, les ONG, les donateurs et les Organisations internationales. Pour ce faire, la collaboration
doit être renforcée entre les centres du Groupe consultatif de recherche agricole internationale
(GCRAI) tels que l’ILRI, le WorldFish Center et l’IITA qui s’occupent de la recherche stratégique en
Afrique ; le CIRAD et l’IRD qui sont très présents dans la région, entretenant d’excellents partenariats
avec les SNRA et les bases centres du CORAF/WECARD (CIRDES, ITC, PRASAC), qui dans une large
mesure mobilisent les chercheurs des institutions partenaires. Les grands laboratoires nationaux
vétérinaires comme ceux de Dakar, Bamako, Vom ou de Garoua devraient être des partenaires clefs
dans la mise en œuvre du programme, au vu de la qualité des ressources humaines et infrastructures
dont ils disposent, et surtout de leur productivité scientifique.
La priorité des interventions et des projets aura tendance à être différente selon les sous-régions, les
zones agroécologiques et les systèmes d’élevage, de pêche et d’aquaculture. Les programmes de
recherche devront poursuivre les travaux déjà engagés au niveau national ou régional, et chercher
à les adapter en tenant compte de la diversité des contextes locaux (agroécologiques,
socioéconomiques, institutionnels).
Pour impulser un véritable élan, il est nécessaire que les différents projets soient menés dans un cadre
de recherche-action en partenariat, intégrant les administrations en charge du sous-secteur, le privé
et la recherche.
Il est important de noter que les contraintes au développement du secteur élevage, pêche et
aquaculture occasionnent des défis et des opportunités différents aux hommes et aux femmes. En
Afrique de l’Ouest et du Centre, le rôle des femmes dans les systèmes d‘élevage est considérable.
Généralement, elles sont responsables de la plupart des activités d’alimentation du bétail et jouent
un rôle actif dans l’alimentation, l’abreuvement, la collecte du fourrage, le nettoyage de l’étable, la
traite, le traitement du lait et la commercialisation, les soins aux jeunes et aux animaux malades,
l’élevage de volaille, les soins médicaux traditionnels des animaux, etc. Les hommes sont généralement
responsables de la commercialisation, des achats des aliments pour les animaux, des services
vétérinaires, et la garde des troupeaux.
Les femmes sont déjà affectées par plusieurs facteurs qui les rendent plus vulnérables à l’insécurité
alimentaire et aux changements environnementaux et qui affectent leur capacité à réduire la
pauvreté. En Afrique de l’Ouest et du Centre, quelques-unes des questions clés qui ont un impact sur
les femmes sont les suivantes : le refus des droits à la propriété foncière, l’attitude de partialité des
gouvernements contre les femmes, le manque d'accès à l’information et aux nouvelles connaissances,
le manque de crédibilité et d’accès aux marchés et aux services financiers, leur présence très limitée
dans les pouvoirs politiques et les lobbies, et le manque d'occasion pour faire entendre leurs voix.
Etant donné que les enjeux actuels risquent d’intensifier davantage les inégalités existantes et
d’affecter différemment la capacité des femmes et des hommes à faire face aux stress
supplémentaires, on aura besoin de plus d'attention pour s’assurer que les stratégies de mise en œuvre
du Programme soient développées en tenant compte des différences et des besoins accrus des
femmes, vu leur rôle important en tant que fournisseurs de la main-d’œuvre familiale et gérantes
efficaces de la sécurité alimentaire du ménage. Alors que la recherche n'a pas prêté suffisamment
d'attention aux différences entre les hommes et les femmes, les stratégies de développement du
secteur doivent s’assurer qu'elles soutiennent aussi l'émancipation des femmes en tant qu’actrices de
premier ordre dans ce chantier.
Compte tenu du nombre élevé des projets et des activités à développer et à mettre en œuvre dans
un espace géographique aussi vaste et impliquant une multitude d’acteurs, il est important pour les
partenaires de s’inspirer du Manuel de Procédures de gestion des programmes, élaboré par le
CORAF/WECARD (2008) qui contient des informations utiles pour des bonnes pratiques de la recherche
pour le développement en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ce guide définit les principes touchant à
l’élaboration des projets de recherche, à leur mise en œuvre, à leur suivi et à leur valorisation.
Ce Programme renferme trois sous-secteurs clés qui jouent un rôle important dans la sécurité
alimentaire, la lutte contre la pauvreté et la gestion durable des ressources et de l’environnement. En
plus, le sous-secteur élevage seul renferme d’autres sous-secteurs extrêmement importants comme la
santé et la production animales. La taille actuelle de l’équipe de coordination, constituée d’un
Gestionnaire sans autre assistance technique est une préoccupation pour exécuter convenablement
le Programme. Aussi peut-on suggérer d’adjoindre au Gestionnaire deux assistants de programmes,
au moins pour l’instant, dont l’un serait chargé de l’élevage, et l’autre de la pêche et de l’aquaculture.
Au niveau de chaque SNRA, le Gestionnaire devrait avoir un point focal pour faciliter les échanges
entre les différentes activités dans le pays et la Coordination du Programme.
Une organisation, un groupe d'organisations ou une personne physique sera celui ou celle qui a fait
ses preuves avec le CORAF/WECARD et/ou ayant satisfait aux critères et normes internationaux en
matière de prestations techniques, financières et administratives. Les critères techniques et financiers
pour la recherche commissionnée sont les mêmes que ceux du fonds compétitif, sur la base
des mécanismes décrits dans le Manuel des procédures de gestion des programmes du
CORAF/WECARD (2008).
Il est prévu dans le cadre du Plan Opérationnel du CORAF/WECARD (2008) un Comité de pilotage ou
un Groupe Technique Consultatif pour chaque programme pour rendre transparente la supervision
du programme. Un tel Groupe sera composé des représentants de plusieurs catégories d’acteurs. Il
pourrait se réunir une fois l’an pour passer en revue le plan d’action proposé (projets commissionnés,
appels d’offre compétitifs, calendrier et contenu de la valorisation prévue), les résultats obtenus, etc.
Le suivi régulier des projets devrait être réalisé selon le Manuel des procédures de gestion des
programmes du CORAF/WECARD (2008), par le personnel CORAF/WECARD et le Comité Scientifique
et Technique. Par contre, tout projet compétitif ou commissionné devrait faire l’objet d’une évaluation
externe à mi-parcours ou à la fin, sur la base d’un cadre logique par projet ou par activité, avec des
indicateurs chiffrés objectivement vérifiables. Cette évaluation devrait cependant se faire avec des
personnes extérieures au CORAF/WECARD et aux institutions impliquées, pour éviter d’être juge et
partie.
Le CORAF/WECARD doit, dans la phase de démarrage du Programme, prendre des mesures pour
mettre en œuvre le plus tôt possible le processus d’appel à propositions de recherche pour le
développement. Ainsi, la feuille de route (Tableau 10) a été proposée.
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Benin 38,42 38,42 0 40,66 40,67 0,02 41,89 41,90 0,02 39,99 40,00 0,02 38,04 38,41 0,97 38,02 38,44 1,08
Burkina Faso 8,50 8,51 0,06 8,50 8,51 0,06 9,00 9,01 0,06 9,00 9,01 0,06 9,00 9,01 0,07 9,50 9,70 2,06
Cameroun 111,03 11,08 0,45 120,14 120,47 0,27 107,80 108,12 0,30 108,00 108,30 0,30 142,35 142,68 0,24 137,23 137,57 0,25
Cap vert 9,65 9,65 0 8,00 8,00 0 8,72 8,72 0 8,45 8,45 0 7,74 7,74 0 9,67 9,67 0
Centrafrique 15,00 15,13 0,83 15,00 15,00 0 150,00 15,00 0 15,00 15,00 0 15,00 15,00 0 15,00 15,00 0
Congo Brazza 42,00 42,20 0,47 43,00 43,00 0 52,37 52,40 0,05 43,50 43,53 0,06 58,37 58,45 0,14 59,49 59,51 0,04
Congo RDC 208,45 208,85 0,19 220,00 222,97 1,33 220,00 222,97 1,33 220,00 222,97 1,33 220,00 222,97 1,33 236,59 239,56 1,24
Côte d'ivoire 73,56 74,58 1,37 79,74 80,55 1,00 68,90 69,77 1,24 54,40 55,26 1,57 55,00 55,87 1,55 32,64 33,46 2,44
Gabon 40,46 40,56 0,25 40,88 40,96 0,20 44,78 44,86 0,18 45,96 46,04 0,17 43,86 43,94 0,18 41,52 41,65 0,30
Gambie 34,53 34,53 0 45,77 45,77 0 36,86 36,86 0 31,42 31,42 0 32,00 32,00 0 34,91 34,91 0
Ghana 445,29 451,29 1,33 371,18 377,18 1,59 390,76 391,69 0,24 399,37 400,32 0,24 392,27 393,43 0,29 366,92 368,07 0,31
Guinée Conakry 90,00 90,00 0 104,00 104,00 0 118,85 118,85 0 92,55 92,55 0 96,57 96,57 0 94,00 94,00 0
Guinée Bissau 5,00 5,00 0 5,00 5,00 0 5,00 5,00 0 6,20 6,20 0 6,20 6,20 0 6,20 6,20 0
Libéria 11,29 11,30 0,12 11,50 11,51 0,12 11,30 11,31 0,12 10,35 10,36 0 10,00 10,00 0 10,42 10,42 0
Mali 100,00 100,04 0,03 100,00 101,01 1,00 100,00 101,01 1,00 100,00 101,01 1,00 100,00 101,01 1,00 100,00 101,00 0,99
Mauritanie 83,60 83,60 0 78,90 78,90 0 80,00 80,00 0 199,38 199,38 0 247,58 247,58 0 193,23 193,23 0
Niger 20,80 20,82 0,10 23,52 23,56 0,17 55,86 55,90 0,07 51,47 51,51 0,08 50,02 50,06 0,08 29,84 29,88 0,13
Nigéria 452,14 476,54 5,12 481,06 511,72 5,99 475,16 505,84 6,06 465,25 509,20 8,63 523,18 579,54 9,72 552,32 636,90 13,28
Sénégal 405,41 405,56 0,04 375,82 375,93 0,03 448,17 448,27 0,02 445,26 445,47 0,05 405,07 405,26 0,05 377,69 377,89 0,05
Sierra Leone 75,21 75,24 0,04 82,99 82,99 0 96,93 96,93 0 134,44 134,44 0 145,99 145,99 0 148,15 148,15 0
Tchad 84,00 84,00 0 84,00 84,00 0 70,00 70,00 0 70,00 70,00 0 70,00 70,00 0 70,00 70,00 0
Togo 23,16 23,28 0,52 20,95 21,97 4,67 27,49 28,71 4,25 28,01 29,54 5,16 27,73 29,27 5,24 24,88 27,90 10,82
746,49 746,70 724,52 725,68 808,62 809,77 914,98 916,24 921,41 922,65 824,84 826,28
Zone sahélienne 0,03 0,16 0,14 0,14 0,14 0,17
(31,40) (32,32) (30,69) (30,19) (30,87) (32,09) (35,49) (34,84) (34,18) (33,42) (31,87) (30,80)
1 214,06 1 245,65 1 197,08 1 235,59 1 236,27 1 269,99 1 230,56 1 277,87 1 294,99 1 355,27 1 273,56 1 363,54
Zone côtière 2,54 3,12 2,66 3,70 4,45 6,60
(51,06) (53,92) (50,71) (51,40) (47,19) (50,33) (47,73) (48,59) (48,03) (49,09) (49,21) (50,82)
00 226 50 36 08 25/70 16 29 49
Burkina Faso TIORO André Expert Foncier ROPPA
atioro@yahoo.fr
Chef de Département Gestion
Burkina Faso TRAORE Hamidou INERA Ouagadougou
des Ressources Naturelles
00 226 20 97 20 53/76 62 68 09
Chercheur sur le Petit Ruminant et
Burkina Faso Dr. SANGARE Mamadou CIRDES mamadousangare@hotmail.com
les Animaux à Cycles Courts
sangare_mamadou2003@yahoo.fr
00 226 50 34 32 36/71 28 20 96
Burkina Faso Dr. ALIOU Ibrahima Secrétaire Général APESS
ibrahimaaliou@yahoo.fr
Chargée des Ressources 00 226 50 31 88 73/78 82 45 19
Burkina Faso FERREIRA Maria Luisa Cassama UEMOA
Halieutiques mlferreira@uemoa.int
00 226 50 32 88 14/76 65 43 92
HAMADOU Seyni Chargé de l’Agriculture UEMOA
105
106
Pays Nom et prénom Fonction Institution Contact (tél et email)
Directeur de l’Agriculture et de la 00 226 50 32 88 59/70 16 37 26
Burkina Faso BOCOUM Kolado UEMOA
Sécurité Alimentaire kbocoum2001@yahoo.fr
Chargé de la Communication et 00 226 76 63 54 80
Burkina Faso TIEMOKO Hamido APESS
des Relations Extérieures htiemogo@yahoo.fr
Directeur de la Promotion de Direction Générale des Ressources 00 226 50 35 60 36
Burkina Faso OUATTARA Bema
l’Aquaculture Halieutiques bemaouattara2003@yahoo.fr
Direction Générale des Ressources 00 226 50 35 60 36
Burkina Faso ZERBO Henri Directeurs des Pêches
Halieutiques henri_zerbo@hotmail.com
Union Régionale des Pêcheurs de
Burkina Faso SANOU Emmanuel Pêcheur/Conseiller Technique 00 226 76 60 38 23
l’Ouest
Dr. TEFIANG DONFACK Eléonore Direction des Services Vétérinaires 00 237 99 82 09 63/75 04 67 11
Cameroun Chef d’Unité Santé Animale
Christiane au MINEPIA eleotefiang@yahoo.com
Directions du Développement des
00 237 95 01 60 32/77 56 41 39
Cameroun Dr. EBODE Sylvain Blaise Directeur Productions et des Industries
ebodesb@yahoo.fr
Animales
Direction des Services Vétérinaires 00 237 94 92 50 55/79 62 40 83
Cameroun Dr. ESSOMBA Jacques Armand Chef d’Unité Production
au MINEPIA jacques.essomba@pdfp.net
00 237 22 01 16 27
Cameroun FOUDA OTTOU Jean Paul Secrétaire Permanent IPAVIC
jpfoudaottou@yahoo.fr
00 237 77 76 58 48/22 22 33 62
Cameroun Dr. NGEVE MBUA Jacob Directeur Général IRAD
jmngeve2000@yahoo.fr
Coordonnateur Scientifique,
00 237 77 04 15 49/22 22 59 24
Cameroun Dr. NDI Christopher Productions Animales et IRAD
c_ndi@yahoo.com
Halieutiques
237 77 59 00 26
Cameroun Dr. POUOMOGNE Victor chercheur IRAD
pouomognev@yahoo.fr
IRAD/Production Animale et 79 81 73 03
Cameroun SULEM YONG Steve chercheur
Halieutique yongsulem@yahoo.com
WorldFish Center, Humid Forest (237) 22 23 74 34
Cameroun Dr. BRUMMET Head
Center r.brummett@cgiar.org
(237) 22 23 41
Cameroun NGA Célestin Secrétaire Permanent PROPAC
Propac_cm@yahoo.fr
(237) 22 23 41
Cameroun OUELLÉ Guy Gustave Resp. Administratif et Financier PROPAC
Propac_cm@yahoo.fr
Président du Conseil ytealexis@yahoo.fr
Côte d’Ivoire Dr. WONGBÉ Yté CNRA
d’administration (225)20 22 33 03/02 02 11 14
Chef du Programme Pêche et (225) 03 48 90 18 / 05 78 24 55
Côte d’Ivoire KOUASSI N'Gouan Cyrille CNRA
Aquaculture Continentales cyrillengk@yahoo.fr
Centre de Recherches
Côte d’Ivoire Dr. BAMBA Directeur (225) 21 35 58 80/21 35 50 14
Océanologiques
01 98 96 08
Côte d’Ivoire COULIBALY Salif Vice-Président COFENABVI
facoulservice@yahoo.fr
02 03 55 89
Côte d’Ivoire KOUADIO Konan DAF COFENABVI
euyeukonank@yahoo.fr
01 29 01 11
Côte d’Ivoire BAMBA Yacouba Directeur documentation COFENABVI
bamba.yacoub@yahoo.fr
Coordonnateur Scientifique 00 223 66 76 68 48
Mali Dr. KANE Moussa
chargé du Suivi-évaluation kanemoussa_negala@yahoo.fr
107
Pays Nom et prénom Fonction Institution Contact (tél et email)
108
+227 20 31 53 16// 96 27 03 23
Chef Division Sécurité Alimentaire et
Niger Mr. SAMBA Abdallah CILSS/ Centre Régional AGRHYMET a.samba@agrhymet.ne
Accès aux marchés
assamba_ne_1999@yahoo.fr
+227 20 31 53 16// 96 99 42 80
Niger Dr. ATTA Sanoussi Expert Formation Agronomie CILSS/ Centre Régional AGRHYMET
s.atta@agrhymet.ne
+227 20 31 57 58
Niger Mr. DJIBO Hamidou Resp. Division Formations Continues CILSS/ Centre Régional AGRHYMET
h.djibo@agrhymet.ne
+227 20 75 36 33/227 94 01 02 35/
Niger Dr. DJEDJEBI Théophile Conseiller SNV Niger 96 12 43 65
sdjedjebi@snvworld.org
Conseiller élevage - pastoralisme, +227 20 75 36 33
Réseau Développement des +227 96 88 41 90
Niger Mr. YIMGA Raphaël P. Tatchi SNV Niger
connaissances pour l’Afrique de +227 94 84 06 40
l’Ouest et du Centre ryimgatatchi@snvworld.org
+227 96 87 23 15
Niger Mr. DODO Boureima Président Billital Maroobé
billital@intnet.ne
Head of Department Biological Ahmadou Bello University 08 03 7 00 16 06
Nigéria Pr. ANTA Jehu
Science Zaria jehuanta@gmail.com
Department of Biological Science, Ahmadou
Nigéria Pr. ONIYE S.J. Enseignant-Chercheur
Bello University (Zaria)
NAPRI-ABU 08 03 61 62 962
Nigéria Pr. VOH (Jr) A. A. Executive Director
SHIKA/ZARIA aavohjr@yahoo.com
08 02 30 57 219
Nigéria Dr. IWAR Vivian N. Principal Programme Officer CEDEAO
vniwar@ecowas.int
00 221 33 869 96 18
Sénégal Dr. FAYE Mbène Dièye Programme Manager CORAF/WECARD
mbene.faye@coraf.org
Laboratoire de Recherches Vétérinaires et 00 235 609 52 43
Tchad Dr. GRIMAUD Patrice Conseiller du Directeur
Zootechniques patrice.grimaud@cirad.fr
Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la
Conseiller du Chef de Projet d’Appui à
Tchad VIGNON Jean Recherche Scientifique et de la Formation jeanvignon@yahoo.fr
la Recherche Scientifique et Technique
Professionnelle
Tchad Dr. BOUBA Khalidou Directeur de la Production Animale CEBEVIRHA 00 235 996 46 12/629 35 64
00 235 252 01 01/628 55 72/
Institut Tchadien de Recherche Agronomique
Tchad Dr. IBET Outhman Issa Directeur Général 998 00 13
pour le Développement
iouthman@hotmail.com
00 235 541 42 36/+237 629 35 64
Tchad LIMAN Mohama Expert Zootechnicien CEBEVIRHA
mohamaliman@yahoo.fr
00 235 52 70 24/648 91 69
Tchad BOUMARD Philippe Coordinateur Scientifique PRASAC
boumard@prasac.td
Mahamat Abderamane 00 235 620 74 75/948 92 82
Tchad Chargé de Communication Association des Eleveurs Nomades
Mahamat aen_tchad@yahoo.fr
00 235 647 54 91/970 10 07
Tchad MAHAMAT NOUR Abdallah Communication Association des Eleveurs Nomades
aniraye_79@yahoo.fr
Enseignant Chercheur à l’Université de
Tchad Dr. HAMID Abdallah Association des Eleveurs Nomades 00 235 626 77 44
Tchad Dr. SEINY BOUKAR Lamine Directeur Général PRASAC 00 235 52 70 24/648 91 69