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Stratégie Nationale de Développement

de la Cuniculture au Bénin
(2018-2022)
Libérer le potentiel de la cuniculture pour la nutrition humaine et la création de richesses

DIRECTIVES
ÉDITORIALES
DE LA FAO
11 mars 2016

P O N C T U ATION | EMPLOI DES MAJUSCULES ET DES MINUSCULES | ITA LI

N O M B R E S | MOIS | UN IT É S MON É TAIR E S | ORT HOG R APH E | RES S O UR


Stratégie Nationale de
Développement de la
Cuniculture au Bénin
(2018-2022)

Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)


Cotonou, 2018
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ISBN 978-92-5-1-130037-4

© FAO, 2018

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Crédit photo couverture: © KAGOME Hamadé


TABLE DES MATIÈRES

SIGLES ET ABREVIATIONS vii


RÉSUMÉ EXÉCUTIF ix
1. INTRODUCTION 1
2. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE 3
2.1. Approfondissement du diagnostic et élaboration de la Stratégie 3
2.2. Validation de la Stratégie et du Plan d’action quinquennal 5
3. CONTEXTE SECTORIEL DE L’ÉLEVAGE 6
3.1. Contribution à la croissance économique et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle 6
3.1.1. Contribution à la croissance économique 6
3.1.2. Contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle 6
3.2. Politique et stratégies de développement de l’élevage 6
3.2.1. Le PAG -Programme d’Action du Gouvernement 2016-2021 « Le Bénin Révélé » 6
3.2.2. Le PSDSA - Plan Stratégique de développement du Secteur Agricole 2017-2021 7
3.2.3. Le PDE - Programme de Développement de l’Elevage 7
3.3. Évolution et caractéristiques de la filière lapin 7
3.3.1. Évolution de la cuniculture au Bénin 7
3.3.2. Les acteurs de la filière lapin 8
3.3.3. Production 11
3.3.4. Transformation 12
3.3.5. Commercialisation 12
3.3.6. Eléments d’analyse économique de la filière lapin 13
4. DIAGNOSTIC DE LA FILIÈRE LAPIN AU BÉNIN 14
4.1. Un faible accès aux intrants spécifiques et aux services d’appui-conseil et vétérinaires 14
4.1.1. Prix élevé et en constante augmentation de la provende granulée 14
4.1.2. Difficulté d’accès au matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivité 14
4.1.3. Insuffisance de l’offre d’appui-conseil technico-économique 15
4.1.4. Faible accès au crédit adapté à la filière lapin 15
4.2. De faibles productivité et production cunicoles 15
4.2.1. Faibles performances des souches locales de lapin 16
4.2.2. Absence de normes et de contrôle de qualité de la provende granulée pour lapin 16
4.2.3. Faible capacité du système d’alerte et de contrôle de la Maladie Hémorragique Virale 16
4.2.4. Prépondérance des systèmes extensifs et des élevages de petite taille 17
4.3. Une faible compétitivité et des difficultés d’accès au marché 17
4.3.1. Faible compétitivité-prix de la viande de lapin local 17
4.3.2. Une qualité commerciale et microbiologique de la viande de lapin peu satisfaisante 17
4.3.3. Difficultés d’accès au marché 18
4.4. Une chaîne de valeur peu structurée et faiblement sensible au genre 18
4.4.1. Une faible structuration de la chaîne de valeur lapin 18
4.4.2. Une faible gouvernance au sein de la chaîne de valeur 19
4.4.3. Une filière peu sensible au genre 19
4.5. Un environnement peu favorable au développement de la filière lapin 19
4.5.1. Faible capacité institutionnelle de la Direction de l’Elevage 20
4.5.2. Faible disponibilité de données sur la filière lapin 20
4.5.3. Faible investissement public dans la filière lapin 20
5. ORIENTATIONS STRATÉGIQUES 21
5.1. Rappel des orientations stratégiques au niveau continental, régional et national 21

iii
5.1.1. La LiDeSA - Stratégie de Développement de l’Elevage de l’Afrique 2015-2035 21
5.1.2 Le PADTE - Plan d’Action pour le Développement et la Transformation de l’Elevage dans 21
l’espace CEDEAO 2011-2020
5.1.3. Le Règlement N°07/2007/CM/UEMOA 22
5.1.4 Le PDE - Programme de Développement de l’Elevage 22
5.2. Défis de la filière lapin au Bénin 22
5.3. Vision de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture à l’horizon 2022 22
5.4. Axes stratégiques 22
5.5. Objectifs et principales actions 23
6. PLAN D’ACTION 2018-2022 25
6.1. Logique d’intervention 25
6.2. Accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production de lapin 25
6.2.1. Amélioration du patrimoine génétique cunicole 25
6.2.2. Sécurisation des besoins nutritionnels des lapins 26
6.2.3. Amélioration de la protection sanitaire du cheptel cunicole 27
6.2.4. Appui à la modernisation des exploitations et à l’intensification des systèmes d’élevage 27
6.3. Amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local 28
6.3.1. Amélioration des systèmes d’abattage, de conditionnement et de vente de la viande de lapin 28
6.3.2. Amélioration de l’accès aux informations sur le marché 28
6.3.3. Appui à l’exploitation des opportunités de marchés au niveau sous-régional 28
6.4. Développement de la chaîne de valeur lapin 29
6.4.1. Renforcement de l’organisation coopérative des cuniculteurs 29
6.4.2. Développement d’associations au sein des autres maillons de la chaîne de valeur 29
6.4.3. Appui à l’établissement de plateformes d’innovation multi-acteurs pour la promotion de la 29
filière lapin
6.4.4. Appui à la mise en place de l’Interprofession nationale de la filière lapin du Bénin 30
6.4.5. Facilitation de l’entrepreneuriat cunicole des jeunes et des femmes 30
6.5. Création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement de la filière lapin 30
6.5.1. Amélioration de l’accès aux innovations et connaissances appropriées 30
6.5.2. Amélioration de l’offre de service aux cuniculteurs et aux autres acteurs de la chaîne de valeur 31
6.5.3. Renforcement de la formation initiale en cuniculture 31
6.5.4. Mise à jour et analyse régulières des données sectorielles sur la filière lapin 31
6.5.5. Amélioration de l’accès des acteurs de la chaîne de valeur lapin au financement public et privé 32
7. MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION 33
7.1. Dispositif de pilotage de la Stratégie et du Plan d’action 33
7.2. Financement du Plan d’action 33
7.2.1. Coût du plan d’action 33
7.2.2. Schéma de financement 33
7.3. Suivi-évaluation et capitalisation 34
7.4. Communication et visibilité 34
8. RISQUES ET HYPOTHÈSES 35
8.1. Risques 35
8.2. Hypothèses 35
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 36
ANNEXES 38
Annexe 1. Résultats du diagnostic de la filière lapin au Bénin selon la méthode SEPO. 38
Annexe 2. Plan d’action budgétisé pour la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement 40
de la Cuniculture (SNDC) au Bénin (2018-2022)
Annexe 3. Cadre logique du Plan d’action pour la mise en œuvre de la SNDC 2018-2022. 44
Annexe 4. Liste des personnes rencontrées. 45
REMERCIEMENTS

Financé par la FAO, ce document intitulé Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture


au Bénin (2018-2022) est l’un des résultats attendus de la mise en œuvre du TCP/BEN/3503 «Appui
à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin - APFECS».
La coordination technique de ce travail a été assurée par Dr Tiemoko YO (Représentant Résident de
la FAO), Jean ADANGUIDI (Chargé de Programme de la FAO) et Yao AKPO (Directeur de l’Elevage).
Nos remerciements vont à l’endroit des cadres des directions techniques du MAEP (DPP, DE, INRAB,
DCQ, ABSSA, DDAEP, DQIF, Coordonnateur du projet TCP/BEN/3503, etc.) et autres personnes-
ressources qui ont apporté leurs expertises techniques à cette œuvre.

Le Représentant Résident de la FAO au Bénin,

Tiemoko YO, PhD.

v
FIGURES

Figure 1. Modèle théorique d’analyse de la chaîne de valeur lapin au Bénin 4

Figure 2. Illustration de l’outil SEPO -Succès, Echecs, Potentialités et Obstacles (Agbo et al., sd). 5

Figure 3. Cartographie de la chaîne de valeur lapin au Bénin (Monsia et Agbede, 2014). 10

Figure 4. Schéma de commercialisation du lapin au Sud-Bénin (Monsia et Agbédé, 2014). 13

Figure 5. Schéma pyramidal de création et de diffusion du progrès génétique chez le lapin (Adapté 26
de Lebas et al., 1996).

vi
SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ABeC Association Béninoise des Cuniculteurs


ABSSA Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments
APFECS Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin
ATDA Agences Territoriales de Développement Agricole
CARDER Centre Agricole Régional pour le Développement Rural
CECURI Centre Cunicole de Recherche et d’Information
CEDEAO Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest
CMMB Caisse du Mouvement Mutualiste Béninois
CNPBV Centre National des Produits Biologiques à Usage Vétérinaire
CTPEP Conseiller Technique Pour la Promotion de l’Elevage et de la Pêche
DDAEP Direction Départementale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
DE Direction de l’Elevage
DIP Direction de l’Informatique et du Pré-archivage
DLROPEA Direction de la Législation Rurale, de l’Appui aux Organisations Professionnelles
et à l’Entrepreneuriat Agricole
DPP Direction de le Programmation et de la Prospective
EMICoV Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des ménages
ESF Elevages sans Frontières
FADeC Fonds d’Appui au Développement des Communes
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FIFO Principe du premier entré, premier sorti
FNDA Fonds national de Développement Agricole
FNPEEJ Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes
FSA Faculté des Sciences Agronomiques
IDH Indice de développement Humain
IMF Institution de Micro-Finance
INRAB Institut National des Recherches Agricoles du Bénin
LABOVET Laboratoire Vétérinaire de Bohicon
LCSSA Laboratoire Central de Sécurité Sanitaire des Aliments
LiDESA Stratégie de Développement de l’Elevage pour l’Afrique
LRZVH Laboratoire de Recherche Zootechnique, Vétérinaire et Halieutique

vii
MAEP Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche
OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
OIE Organisations Mondiale de la Santé Animale
PADTA Plan d’Action pour le développement et la Transformation de l’Elevage dans
l’espace CEDEAO
PAFILAV Projet d’Appui aux Filières Lait et Viande
PAG Programme d’Action du Gouvernement
PDE Programme de Développement de l’Elevage
PNIASAN Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire et
Nutritionnelle
PSDSA Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole
PVS Outil de l’OIE pour l’évaluation de la Performance des Services Vétérinaires
RDR Responsable du Développement Rural
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SCDA Secteur Communal pour le Développement Agricole
SEPO Succès, Échecs, Potentialités, Obstacles
SNCA Stratégie Nationale de Conseil Agricole
SNDC Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture
UA-BIRA Bureau Interafricain des Ressources Animales de l’Union Africaine
UCCEL/AC Union Communale des Coopératives des Éleveurs de Lapin d’Abomey-Calavi
UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
VHD Maladie Hémorragique Virale
RÉSUMÉ EXÉCUTIF

Au Bénin, le sous-secteur de l’élevage contribue à hauteur de 14,8% au PIB agricole. Toutefois, les productions
animales ne couvrent pas les besoins en protéines animales de la population béninoise. Le niveau élevé des
importations de viande traduit l’ampleur du déficit de l’offre intérieure qui est estimée à 52% pour la viande,
34% pour le lait et 62% pour les œufs (FAOSTAT 2014). Les importations de viandes et abats comestibles
ont évolué de 2 590 tonnes en 1996 à 17 200 tonnes en 2012; ce qui traduit la forte dépendance du Bénin en
produits carnés.
A côté des traditionnelles filières conventionnelles (bovins, ovins, caprins, volailles et porcins) qui font l’objet
d’une attention particulière des pouvoirs publics, l’élevage du lapin se développe progressivement. Le cheptel
cunicole national étant encore très faible, il n’a qu’une contribution marginale à la croissance et à la sécurité
alimentaire. L’élevage de lapins dispose pourtant d’atouts qui doivent être valorisés pour permettre à la filière
lapin de connaître un véritable essor: qualités nutritionnelles de la viande de lapin nettement au-dessus des
autres viandes; espèce à cycle court et à grande prolificité; source d’emplois et de revenus, notamment
pour les jeunes et les femmes; etc. Malgré ces atouts et la forte demande tant nationale que sous-régionale
en viande de lapin, la production cunicole tarde à décoller véritablement. C’est dans ce contexte, et pour
promouvoir la filière lapin, que le Gouvernement béninois, avec l’appui technique et financier de la FAO, a
entrepris d’élaborer la Stratégie nationale de Développement de la Cuniculture (SNDC) au Bénin assortie d’un
Plan d’action quinquennal 2018-2022.
La démarche méthodologique adoptée pour atteindre l’objectif et les résultats attendus de l’étude comprend
deux phases, à savoir: (i) l’approfondissement du diagnostic et l’élaboration de la Stratégie et (ii) la validation
de la SNDC et du Plan d’action quinquennal. En vue d’assurer la participation des parties prenantes, celle-ci
s’est basée sur l’approche chaîne de valeur. Un modèle théorique d’analyse de la chaîne de valeur lapin a été
élaboré, ce qui a permis d’effectuer le diagnostic approfondi de la filière lapin en utilisant l’outil SEPO (Succès,
Échecs, Potentialités et Obstacles), l’analyse de l’accès aux intrants et aux services, l’analyse des écarts de
productivité, l’analyse de la compétitivité et de l’accès au marché et l’analyse de la gouvernance de la chaîne
de valeur. Au terme de ces analyses, un mini-atelier a été organisé pour valider les résultats du diagnostic
et les axes stratégiques proposés avant l’élaboration du rapport provisoire de la SNDC 2018-2022 et de son
Plan d’Action. Enfin, un atelier technique et un atelier national ont été organisés, respectivement pour la pré-
validation et pour la validation de la SNDC et de son Plan quinquennal 2018-2022.
L’environnement politique de l’élevage et de la cuniculture est marqué par le Programme d’action du
Gouvernement (PAG «Le Bénin Révélé»), le Plan Stratégique de Développement du secteur Agricole
(PSDDSA), le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
(PNIASAN) et le Programme de Développement de l’Elevage (PDE). Un des objectifs quantitatifs de ces
stratégies est d’accroître la production de viande à partir des espèces conventionnelles et non conventionnelles
pour la porter de 63 277 tonnes en 2012 à 104 000 tonnes en 2021. Ce qui permettra de couvrir les besoins
de la population et de réduire le déficit des besoins en viande de 60 %. Pour atteindre ces objectifs, en plus
des filière viande, lait et œufs de table, l’élevage des espèces à cycle court bénéficiera d’appui dans le cadre
de la mise en œuvre du PNIASAN 2016-2021.
La trajectoire d’évolution de la cuniculture a été marquée par les faits suivants: (i) l’essor de la cuniculture
au Bénin a été observé à partir de 1988 avec la création du Centre Cunicole de Recherche et d’Information
(CECURI) au sein de l’Université d’Abomey-Calavi; (ii) la première épizootie de la Maladie Virale Hémorragique
(VHD) qui a décimé une importante partie du cheptel du Sud-Bénin estimée à 10 000 têtes environ en 1995;
(iii) la promotion de la filière lapin, après la fin de la première épizootie de la VHD par le CECURI et les
autres acteurs (ABeC, ONG, etc.), à travers notamment la mise en œuvre du projet CORUS « Projet de
Développement et de la Vulgarisation de la Cuniculture au Bénin » et, à partir de 2014, celle du projet FAO
« Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin – APFECS » est venue donner
un nouveau souffle après retrait de l’ONG Louvain développement et la crise de l’ABeC; (iv) enfin la survenue
de la deuxième épidémie de la VHD en fin 2015, qui a sévi dans les exploitations cunicoles jusqu’en fin 2016.
Cette évolution a abouti à une différenciation des élevages cunicoles en ces trois systèmes suivants: (i) le
système familial, élevage naisseur-engraisseur associé à d’autres activités agricoles avec une portée de
4-5 lapereaux par lapine-mère, soit environ 30 lapins engraissés par an avec un poids vif corporel (PV) de

ix
moins de 2 kg; (ii) le système d’élevage semi-intensif, élevage naisseur-engraisseur associé ou non à d’autres
activités agricoles (élevage notamment) avec une portée de 6-7 lapereaux, soit 36-40 lapins engraissés par
an et un PV d’environ 2 kg; (iii) le système d’élevage intensif, élevage spécialisé ou en voie de spécialisation
(naissage, engraissement, multiplication de reproducteurs performants), avec une portée de 7-8 lapereaux,
soit plus de 40 lapins engraissés par lapine et par an avec un PV de plus de 2 kg.
Au plan organisationnel, la filière lapin est caractérisée par l’existence d’acteurs jouant plusieurs rôles à la fois
tels que les éleveurs-provendiers, les éleveurs-transformateurs, les éleveurs-commerçants (presque tous étant
à la recherche de marchés), les éleveurs-transformateurs-commerçants et les transformateurs commerçants.
Le diagnostic de la filière lapin au Bénin a mis en évidence les principales contraintes suivantes qui limitent
sa performance:
 un faible accès aux intrants spécifiques et aux services, notamment  (i) le prix élevé et en constante
augmentation de la provende granulée, principale ressource alimentaire des lapins, (ii) les difficultés
d’accès au matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivité, (iii) l’insuffisance de l’offre d’appui-
conseil technico-économique et (iv) le faible accès au crédit adapté à la filière lapin;
 une faible productivité et production cunicoles dues essentiellement (i) à la faible performance des souches
locales de lapin, (ii) à l’absence de normes et de contrôle de qualité de la provende granulée pour lapin,
(iii) à la faible capacité du système d’alerte et de contrôle de la Maladie Hémorragique Virale et (iv) ) à la
prépondérance des systèmes extensifs et des élevages de petite taille;
 une faible compétitivité et des difficultés d’accès au marché, caractérisées par (i) une faible compétitivité-
prix de la viande de lapin local par rapport à la viande de lapin importée congelée, (ii) une qualité
commerciale et microbiologique de la viande de lapin peu satisfaisante et (iii) des difficultés d’accès au
marché résumées par des éleveurs qui ont des difficultés d’écoulement d’une part et des clients qui ont
des difficultés d’approvisionnement régulier d’autre part;
 une chaîne de valeur faiblement structurée et peu sensible au genre dont les causes sont (i) une faible
structuration horizontale et une absence d’organisation verticale de la chaîne de valeur lapin, (ii) une faible
gouvernance au sein de la chaîne de valeur dominée par les fournisseurs d’intrants, les transformateurs
et les commerçants et (iii) une faible insertion (moins de 20%) des femmes et des jeunes dans la chaîne
de valeur;
 un environnement peu favorable au développement de la filière lapin, caractérisé par (i) une faible capacité
institutionnelle et opérationnelle de la Direction de l’Elevage, (ii) une faible disponibilité de données sur
la filière lapin nécessaires pour la planification et les prises de décision stratégiques et (iii) un faible
investissement public dans le sous-secteur de l’élevage et pour la promotion de la filière lapin.
Sur la base des résultats du diagnostic, des orientations stratégiques pour le développement de l’élevage au
niveau continental (Stratégie de Développement de l’Elevage de l’Afrique 2015-2035), régional (Plan d’Action
pour le Développement et la Transformation de l’Elevage dans l’espace CEDEAO 2011-2020, Règlement
N°07/2007/CM/UEMOA sur la Sécurité Sanitaire des Végétaux, des Animaux et des Aliments dans la zone
UEMOA) et national (PAG, PSDSA, PNIASAN et PDE), une vision a été définie et 4 axes stratégiques identifiés
pour la SNDC. La vision s’énonce comme suit:
Une filière lapin performante, attractive et créatrice de richesses, qui renforce la sécurité
alimentaire et nutritionnelle et contribue au développement socio-économique équitable
de la population béninoise.
Les quatre axes stratégiques dont la mise en œuvre permettra de réaliser la vision sont les suivants:
1. l’accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production de lapin;
2. l’amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local;
3. le développement de la chaîne de valeur viande de lapin et
4. la création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement de la filière lapin.
Les objectifs stratégiques de la SNDC relatifs à ces quatre axes stratégiques sont les suivants: (i) une
augmentation de la production à 6 930 tonnes de viande de lapin en 2022; (ii) une augmentation des parts
de marché de la viande de lapin local à 90% sur le marché domestique et à 1% sur le marché sous-régional;
(iii) une gouvernance de la chaîne de valeur viande de lapin renforcée et (iv) une attractivité de la filière lapin
renforcée, notamment pour les jeunes et les femmes.
Le Plan d’action, instrument d’opérationnalisation de la SNDC, s’appuie sur les axes et les objectifs définis dans
les Orientations stratégiques. Il compte 17 actions prioritaires qui sont déclinés en 58 activités nécessaires et
suffisantes pour atteindre les objectifs stratégiques formulés plus haut. D’un coût estimatif de 1 632 900 000
francs CFA, le Plan d’action s’appuiera en grande partie sur le PNIASAN pour son financement.
Le succès de la mise en œuvre de la SNDC et du Plan d’action 2018-2022 sera assuré par une Cellule de
coordination logée au sein de la Direction de l’Elevage, ainsi que par l’élaboration et la mise en œuvre d’un
Manuel de suivi-évaluation orienté vers les résultats et d’un Plan de communication assurant l’information sur
les progrès et sur les résultats (effets et impacts) dudit Plan d’action.

x
1. INTRODUCTION

A l’instar de la plupart des pays sub-sahariens, le secteur agricole constitue le principal moteur
de l’économie nationale au Bénin. Il contribue en moyenne pour 32,6% à la formation du produit
intérieur brut (PIB), génère environ 80% des devises d’exportation et emploie plus de 70% de la
population totale du pays.
Au sein de ce secteur, le sous-secteur de l’élevage contribue à hauteur de 14,8% au PIB agricole.
Toutefois, les productions animales ne couvrent pas les besoins en protéines animales de la
population béninoise. Le niveau élevé des importations de viande traduit l’ampleur du déficit de l’offre
intérieure qui est estimée à 52% pour la viande, 34% pour le lait et 62% pour les œufs (FAOSTAT,
2014). Les importations de viandes et abats comestibles ont évolué de 2  590 tonnes en 1996 à
17 200 tonnes en 2012, ce qui traduit la forte dépendance du Bénin en produits carnés (Direction
de l’Elevage, 2014).
A côté des traditionnelles filières conventionnelles (bovins, ovins, caprins, volailles et porcins) qui
font l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics, l’élevage du lapin ainsi que celui d’autres
espèces animales non conventionnelles (escargots, aulacodes, cobayes, etc.) se développent
progressivement. Le cheptel cunicole national étant encore très faible, il n’a qu’une contribution
marginale à la croissance et à la sécurité alimentaire.
L’élevage de lapins dispose pourtant d’atouts qui doivent être valorisés pour permettre à la filière
lapin de connaître un véritable essor. En effet, les qualités nutritives du lapin en font une espèce
dont la vulgarisation pourrait contribuer à l’amélioration du statut nutritionnel des familles béninoises.
C’est une viande pauvre en lipides et peu calorique, très bonne source de protéines de bonne
qualité, riche en acides gras oméga 3, excellente source de vitamines (B3 et B12), de minéraux
(phosphore, potassium) et d’oligoéléments (sélénium) (Lecerf et Clerc, 2009). En outre, le lapin est
une espèce à cycle court avec une grande prolificité. Son élevage dans des conditions optimales
pourrait constituer une source d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, et de revenus
pour les producteurs et les autres acteurs de la filière lapin.
Malgré ces atouts et la forte demande tant nationale que sous-régionale en viande de lapin, la
production cunicole tarde à décoller véritablement. L’absence de statistiques sur les performances
réelles de cette filière rend difficile l’appréciation des perspectives de la filière cunicole. L’élevage
de lapins, intégré généralement dans de petites exploitations agricoles familiales, dispose d’une
importante marge de progression vers une filière performante et compétitive.
Dans le Sud-Bénin à forte densité de population (plus de 500 habitants/km2 contre une moyenne
nationale de 40 habitants/km2), seuls les élevages à cycles courts et de type intensifs (lapins, volailles,
aulacodes, porcs) offrent des possibilités de développement et constituent une niche d’auto-emplois
pour les jeunes et les femmes. Afin d’exploiter au mieux le potentiel de production et de génération de
revenus que constitue la filière lapin, la FAO a apporté un appui à l’élaboration et à la mise en œuvre
du projet TCP/BEN/3503 « Appui à la Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au Sud-
Bénin - APFECS ». Ce projet a pour objectif de contribuer à assainir l’environnement administratif
et institutionnel de l’élevage cunicole, à améliorer sa productivité et sa compétitivité, à créer de
meilleures conditions de commercialisation et, in fine, un secteur rentable et attractif capable de
constituer une source d’auto-emplois pour les jeunes et les femmes.
Parmi les produits attendus de ce projet figure le Produit 8 « Une Stratégie Nationale de Développement
de la Cuniculture suivie d’un Plan d’actions quinquennal est élaborée et validée ». C’est dans ce
contexte, et en rapport avec la promotion des filières agricoles inscrite dans le Programme d’Action
du Gouvernement « Le Bénin Révélé » 2016-2021, que s’inscrit l’élaboration de la Stratégie Nationale
de Développement de la Cuniculture (SNDC) au Bénin et de son Plan d’action quinquennal 2018-

1
2022. Fondée sur le diagnostic approfondi du secteur cunicole, la SNDC a formulé des orientations
stratégiques et les principales actions à mettre en œuvre pour lever les contraintes et réaliser le
potentiel de la cuniculture.
La SNDC est un document de référence pour toutes les interventions publiques et privées dans le
domaine de l’élevage cunicole et de la promotion de la filière lapin dans son ensemble. Dès lors,
son appropriation et sa mise en œuvre, impliquant toutes les parties prenantes, sont nécessaires
pour promouvoir la filière lapin et améliorer sa contribution au développement socio-économique
équitable des populations béninoises.

2
2. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

La démarche méthodologique adoptée pour atteindre l’objectif et les résultats attendus de l’étude
comprend 2 phases, à savoir: (i) l’approfondissement du diagnostic et l’élaboration de la Stratégie et
(ii) la validation de la SNDC et du Plan d’action quinquennal.

2.1. Approfondissement du diagnostic et élaboration de la Stratégie


Le diagnostic approfondi de la filière lapin fait suite à deux précédentes études diagnostiques
commanditées par la FAO, à savoir: (i) l’étude diagnostique des élevages à cycle court au Bénin.
Projet d’insertion des jeunes et des femmes dans des activités agricoles rentables: promotion de
modèles d’élevages à cycles courts de lapins, volailles et aulacodes (PPMECC) (Monsia et Agbédé,
2014) et l’étude de marché de la viande de lapin au Bénin (Sodjinou, 2016). Certains résultats de
ces études diagnostiques ont été pris en compte dans le présent document.
Cette phase d’approfondissement du diagnostic et d’élaboration de la Stratégie a consisté en
plusieurs étapes allant d’une réunion de cadrage à l’élaboration de la version provisoire de la SNDC
et du Plan d’actions quinquennal.
Une réunion de cadrage de l’étude s’est déroulée le 13 janvier avec le Représentant résident de
la FAO entouré du Chargé de programme et du Coordonnateur du projet APFECS. Au terme de la
réunion, la démarche méthodologique et le programme de la mission ont été validés.
Une revue documentaire initiale sur la cuniculture et sur l’ensemble de la filière lapin a été réalisée à
partir des documents stratégiques et techniques mis à disposition par la FAO et par le Ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, mais aussi d’articles scientifiques et d’autres documents
collectés en ligne et à l’Université d’Abomey-Calavi, au CECURI, à l’ABeC, à l’UEMOA, à la CEDEAO,
à l’UA-BIRA, etc.. Une attention particulière a été portée sur l’« Étude diagnostique des élevages à
cycle court au Bénin » et sur l’« Étude sur le marché de la viande de lapin au Bénin », rapports de
diagnostic préliminaire de la filière lapin.
A partir de l’analyse des données secondaires, des outils de collecte de données et informations ont
été élaborés, sur la base d’un modèle théorique d’analyse de la chaîne de valeur lapin (Figure 1). Il
s’agit notamment de guides d’entretien avec les différentes catégories d’acteurs de la filière lapin, à
savoir les fournisseurs d’intrants, les prestataires de services publics et privés, les producteurs, les
transformateurs, les commerçants et les restaurateurs), ainsi que des institutions d’appui à la filière.
La particularité de ces guides était d’actualiser et de compléter les diagnostics préliminaires réalisés
précédemment.

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© FAO

Les entretiens et les visites de terrain se sont déroulés dans le Sud-Bénin, notamment à Cotonou,
à Porto-Novo, à Adjarra, à Calavi et à Bohicon. Les entretiens ont concerné les structures d’appui à
la filière (le CECURI, la Direction de l’Elevage, le CNPBV, le Laboratoire Vétérinaire de Bohicon, les
CARDERs, l’INRAB, les Cabinets vétérinaires privés, les ONG et les Institutions de Micro-Finance),
les organisations de cuniculteurs (ABeC, Coopératives communales et Unions de coopératives), les
transformateurs, les commerçants et les restaurateurs. Différents types d’exploitations cunicoles,
des restaurants, des supermarchés, le Centre d’application et l’Unité de fabrique de provende
granulée du CECURI ont été visités.
Le traitement des données et informations collectées s’est basé sur l’approche chaîne de valeur, en
analysant les Succès, les Échecs, les Potentialités et les Obstacles de chaque maillon de la chaîne
ainsi que des structures d’appui de la filière lapin. Les différents types d’analyse effectuée sont: (i)
l’analyse de l’accès aux intrants et de l’offre de services; (ii) l’analyse des écarts de productivité; (iii)
l’analyse de la compétitivité et de l’accès au marché; (iv) l’analyse de la gouvernance de la chaîne de
valeur et (v) l’analyse de l’environnement politique et institutionnel de la filière. Les résultats de ces
analyses et les orientations stratégiques nationales, régionales et continentales en matière agricole
et de développement de l’élevage ont permis d’identifier les défis de la filière lapin, de formuler la
vision de la SNDC à l’horizon 2022 et de définir les axes stratégiques.

4
© FAO

Figure 2. Illustration de l’outil SEPO -Succès, Échecs, Potentialités et Obstacles (Agbo et al., sd).

Un mini-atelier de validation, regroupant une vingtaine de participants représentant les différentes


catégories d’acteurs concernés par la promotion de la filière lapin au Bénin, a été organisé le 3
février 2017 dans la salle de réunion de la FAO. Ce mini-atelier, qui s’est déroulé en sessions
plénières et en travaux de groupes, a permis de valider les contraintes, les défis, la vision et les axes
stratégiques proposés pour la promotion de la filière lapin au Bénin.
La validation des résultats du diagnostic et des propositions d’axes stratégiques a constitué un
quitus donné aux Consultants pour l’élaboration de la SNDC. Prenant en compte les amendements
et les recommandations de l’atelier, le rapport provisoire de la SNDC 2017-2021 a été élaboré, y
compris le Plan d’Actions quinquennal et les conditions de mise en œuvre pour la promotion de la
filière lapin.

2.2. Validation de la Stratégie et du Plan d’action quinquennal


Le processus de validation de la Stratégie et du Plan d’actions s’est déroulé en deux étapes, à savoir
l’atelier de pré-validation et l’atelier national de validation.
L’atelier de pré-validation, encore appelé atelier de validation technique, a regroupé d’une façon
exhaustive les représentants des acteurs de la chaîne de valeur, des institutions d’appui et des
institutions en charge de l’orientation politique des filières agricoles au Bénin. Une revue critique du
document est ainsi effectuée, des amendements faits, le document de Stratégie et de Plan d’action
validé et des recommandations formulées pour la mise en œuvre de la SNDC et du Plan d’actions.
L’atelier national de validation de la Stratégie et du Plan d’action, qui présente une connotation
politique, a été présidé par le Conseiller Technique à la Promotion de l’Elevage et de la Pêche. Il a
permis à plus de cinquante représentants des acteurs des différentes maillons de la filière lapin, des
institutions d’appui et de toutes les parties prenantes à la promotion de la filière lapin, de valider la
SNDC et le Plan d’action, de formuler des recommandations et d’élaborer une feuille de route pour
leur mise en œuvre.
Au terme du processus, un rapport de mission de l’étude a été élaboré et soumis à la Représentation
de la FAO au Bénin et au Gouvernement. Ce rapport rappelle le contexte de l’élaboration de la
SNDC, décrit les activités réalisées et les difficultés rencontrées, formule des recommandations et
propose une feuille de route préparatoire à la mise en œuvre de la SNDC et du Plan d’action 2018-
2022.

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3. CONTEXTE SECTORIEL DE
L’ÉLEVAGE

Le quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 4) du Bénin de 2013 a


permis de dénombrer une population résidente d’environ 10 millions d’habitants dont 60% vivent sur
10% de la superficie dans la partie sud du pays. Sur le plan social, le Bénin reste un pays à faible
développement humain, avec un Indicateur composite de Développement Humain (IDH) en 2011 de
0,427 qui le classe au 167ème rang sur 187 pays (PNUD, 2011).

3.1. Contribution à la croissance économique et à la sécurité alimentaire et


nutritionnelle
3.1.1. Contribution à la croissance économique
La croissance économique du Bénin a évolué de 3,3% en 2011 à 5,7% en 2015, avec une moyenne
annuelle de 5,1%. A cette croissance, le secteur agricole contribue pour une part importante avec
une moyenne de 2,4%. La croissance du sous-secteur élevage est passée de 3,5% en 2011 à
3,2% en 2014, même si cette régression est restée constante de 2012 à 2014 (MAEP, 2016). Ces
statistiques sont faibles au regard de la cible fixée pour 2015 qui est de 5%. La contribution du sous-
secteur élevage au PIB Agricole a augmenté de 2,88 points passant de 15,50% en 2011 à 18,5% en
2014. Le niveau atteint en 2014 est supérieur à la cible de 2015 qui est de 16%.

3.1.2. Contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle


La consommation nationale de viande au Bénin qui est de 9 kg/habitant/an est en dessous de la
moyenne des pays au sud du Sahara (13 kg/habitant/an) et des normes minimales recommandées
par la FAO (21 kg/habitant/an). L’un des enjeux de la politique sectorielle dans le domaine de l’élevage
est de combler cet écart par l’exploitation des espèces conventionnelles et non conventionnelles et
la substitution aux importations massives à bon prix de certaines denrées alimentaires, dont la
viande, par la promotion de la production nationale. Dans cette perspective, la cuniculture pourrait
jouer un rôle important, notamment en améliorant la situation nutritionnelle très préoccupante. La
malnutrition chronique ou retard de croissance est passée de 32% en 2011 (EMICoV, 2011) à 34,4%
en 2014 (MICS, 2014). La situation est plus critique en milieu rural (35,2%) qu’en milieu urbain
(25,8%) et affecte plus les garçons que les filles (EMICoV, 2011).

3.2. Politique et stratégies de développement de l’élevage


3.2.1. Le PAG -Programme d’Action du Gouvernement 2016-2021 « Le Bénin Révélé »
Le Gouvernement veut faire du secteur agricole le principal levier de développement économique,
de création de richesses et d’emplois au Bénin (Présidence de la République du Bénin, sd). La
stratégie du PAG vise à instaurer une nouvelle dynamique de promotion de filières agricoles, à travers
l’amélioration des systèmes de production grâce à une politique responsable de modernisation de
l’agriculture et la promotion de l’agro-industrie gérée par le secteur privé. Les efforts seront centrés
sur la productivité et la compétitivité des filières phares (à haute valeur ajoutée et conventionnelles)
pour répondre à l’augmentation des besoins alimentaires de la population et de l’accès aux
marchés. Le Programme s’exécutera à travers des réformes et projets phares parmi lesquels le
projet d’« Amélioration de la production de viande, lait et œufs de table: atteindre à l’horizon 2021,

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des niveaux de production de cent quatre mille (104 000) tonnes pour la viande (vs. 68 000 en 2015),
cent soixante-douze mille (172 000) tonnes pour le lait (vs cent treize mille (113 000) en 2015) et
25 000 tonnes pour les œufs (vs. Cent quinze mille (15 000) en 2015). Dans cette perspective, la
mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture pourrait contribuer de
manière significative à la production de viande et la création de richesses et d’emplois.

3.2.2. Le PSDSA - Plan Stratégique de développement du Secteur Agricole 2017-2021


En plus des filières phares définies dans le PAG, le PSDSA a retenu celles qualifiées «d’autres
filières agricoles». Elles apportent également des revenus supplémentaires aux petits producteurs
dont les femmes. Enfin, ces différentes sortes d’élevage contribuent tant soit peu à la croissance
de l’économie béninoise. Considérés comme des filières d’appoint aux compléments en protéines
animales pour lesquelles le Bénin présente actuellement des déficits alimentaires, les élevages
des espèces à cycle court bénéficieront également d’appui dans le cadre de la mise en œuvre
du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
(PNIASAN).

3.2.3. Le PDE - Programme de Développement de l’Elevage


L’objectif global du Programme est de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la
population et d’augmenter le volume et les recettes d’exportation. Spécifiquement, il s’agit d’accroître
durablement les niveaux de production et de compétitivité des filières animales. Un des objectifs
quantitatifs poursuivis par le PDE, calculé sur la base des normes de consommation définies par la
FAO en tenant compte des projections démographiques du pays à l’horizon 2020, est d’accroître la
production de viande à partir des espèces conventionnelles et non conventionnelles. L’objectif est
de porter de 63 277 tonnes en 2012 à 104 000 tonnes en 2021, afin de couvrir les besoins de la
population et de réduire le déficit des besoins en viande de 60 %. A noter que selon la Direction de
l’Elevage (2014), la filière viande est désagrégée en sous-filières viande bovine, viande de petits
ruminants, viande porcine, viande de volaille, viande de lapin et viande d’aulacode.

3.3. Évolution et caractéristiques de la filière lapin


3.3.1. Évolution de la cuniculture au Bénin
Jusqu’en 1987, la cuniculture était pratiquée sur l’ensemble du territoire béninois, mais dans de
mauvaises conditions d’élevage. Cet élevage ne bénéficiait d’aucun appui. Il n’existait non plus
de données fiables. La situation zootechnique des élevages était Avec une moyenne de 4 lapines-
mères et 17 sujets présents, la production était de 2 à 5 portées par an avec 2 à 6 lapereaux sevrés
par portée à l’âge de 6 semaines et plus (Kpodekon et Coudert, 1993).
L’essor de la cuniculture au Bénin a été observé à partir de 1988 avec la création du Centre
Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI) au sein de l’Université d’Abomey-Calavi. Ce
Centre a été créé pour faire face à la situation zootechnique globalement médiocre et promouvoir un
développement rationnel et durable de la cuniculture au Bénin. A travers des actions de recherche-
développement, de formation, d’information, de vulgarisation et d’appui à la production (diffusion de
reproducteurs performants), des résultats très encourageants sur l’augmentation numérique des
petits ateliers dans les zones rurales et périurbaines, sur la productivité et sur la consommation de la
viande de lapin ont été enregistrés en moins de 5 ans. En termes de durabilité, le CECURI a œuvré à
l’introduction de la cuniculture dans les programmes de recherche, à l’introduction de l’enseignement
de la cuniculture dans les lycées agricoles et à l’université, au recyclage et à la formation continue
des éleveurs et des techniciens, à la naissance de l’Association Béninoise des Cuniculteurs (ABeC)
en 1993, à la sensibilisation des décideurs politiques et des partenaires financiers et, enfin, à la
tenue en mars 1992 d’un Congrès africain sur la cuniculture.
La cuniculture, en plein essor, a été frappée de plein fouet en 1995 par la première épizootie de la
maladie virale hémorragique (VHD) qui a décimé une importante partie du cheptel du Sud-Bénin.
Cette maladie virale a occasionné une perte estimée à 10 000 têtes environ (FAO, 2000). Pour revenir

7
à la situation d’avant l’épizootie de VHD et assurer un développement durable, le Bénin a bénéficié
de l’assistance de la FAO à travers le projet TCP/BEN/6714 « Appui à la lutte contre l’hémorragie
virale du lapin et au développement de la cuniculture ». Les principaux résultats du projet ont été
les suivants: (i) la mise au point d’une stratégie économique de prophylaxie envers les principales
maladies du lapin, notamment la VHD et les coccidioses; (ii) la mise au point d’un programme de
communication et d’information et son application partielle, y compris l’élaboration du Guide de
l’éleveur de lapins en Afrique de l’Ouest; (iii) l’étude exhaustive des problèmes de commercialisation
des produits cunicoles; (iv) la participation à la mise en place d’une unité à granuler en partenariat
avec Louvain Développement (ex ADRAI) et l’AFC au sein du CECURI; (v) le repeuplement en lapins
reproducteurs et (vi) la formation des différents intervenants et opérateurs de la filière cunicole.
Après la fin de la première épizootie de la VHD, le CECURI et les autres acteurs (ABeC, ONG,
etc.) ont poursuivi la promotion de la filière lapin à travers différentes actions telles que: (i) la mise
en œuvre du projet intitulé « Projet de Développement et de la Vulgarisation de la Cuniculture au
Bénin » dont le volet Amélioration génétique a permis l’augmentation de la portée à 7 lapereaux par
lapine-mère et du poids au sevrage de 600 g à 30 jours; (ii) la formation de 1 500 cuniculteurs en
techniques de production et en gestion économique entre 2007 et 2010; (iii) l’introduction des cages
en grillage métallique galvanisé en 2009; (iv) la mise en place des postes de vente de lapins par
l’ABeC avec l’appui de l’ONG Louvain Développement, etc.
A partir de 2014, la mise en œuvre du projet FAO « Appui à la Professionnalisation de la Filière
d’Elevage Cunicole au Sud-Bénin – APFECS » est venu donner un nouveau souffle après retrait de
l’ONG Louvain développement et la crise de l’ABeC. Ce projet vise à renforcer la capacité technique
et managériale des acteurs le long de la chaîne, d’introduire dans les élevages des reproducteurs
plus performants, de mieux organiser les circuits de commercialisation et d’apporter un appui à
l’administration pour l’édiction et le contrôle des normes de qualité des intrants d’élevage.
L’exécution du projet APFECS a été sérieusement perturbée par la survenue de la deuxième
épidémie de la VHD en fin 2015. Celle-ci a sévi dans les exploitations cunicoles jusqu’en fin 2016.
Ce second épisode de la VHD au Bénin a eu de graves conséquences sur la filière lapin: décimage
de 80 à 100% des effectifs, diminution drastique de l’offre de viande de lapin, perte d’emplois et de
revenus, etc..

3.3.2. Les acteurs de la filière lapin


La Figure 1 présente les acteurs de la filière lapin au Bénin: les opérateurs de la chaîne de valeur pour
le marché national et les institutions de support de la chaîne de valeur. L’une des caractéristiques
organisationnelles de la filière est l’existence des acteurs jouant plusieurs rôles à la fois: les
éleveurs provendiers, les éleveurs-transformateurs, les éleveurs-commerçants (presque tous étant
à la recherche de marchés), les éleveurs-transformateurs-commerçants et les transformateurs
commerçants. Il y a une faible segmentation de la filière, ce qui limite l’efficacité et l’efficience des
actions.

8
9
© FAO
© FAO

Figure 3. Cartographie de la chaîne de valeur lapin au Bénin (Monsia et Agbede, 2014).

10
3.3.3. Production
Diversité des systèmes d’élevage
Les exploitations cunicoles sont largement dominées par les exploitations familiales non intensifiées
(plus de 90%). On dénombre aussi des exploitations cunicoles semi-intensives et intensives. Les
caractéristiques des 3 principaux systèmes d’élevage cunicole rencontrés au Bénin sont présentées
dans le Tableau 1.

Tableau 1. Caractéristiques des exploitations cunicoles au Bénin.

Localisation
Types
& proportion Caractéristiques des élevages cunicoles
d’élevage
d’exploitations
• Elevage naisseur-engraisseur, associé à d’autres activités
agricoles (cultures, élevage, pisciculture), avec une contribution
inférieure à 50% du revenu de l’exploitation
• Main d’œuvre familiale
• Effectif du cheptel reproducteur inférieur à 20 lapines-mères à
Système Zone rurale statut génétique imprécis
d’élevage 90% • Habitat et équipement (cages, mangeoires, abreuvoirs) en
familial matériaux de fortune et ne respectant pas souvent les normes
• Reproduction par saillie naturelle, non planifiée en bande
• Système d’alimentation à base d’aliment composé granulé,
combinant ou alternant avec l’aliment composé farineux et/ou
l’herbe
• Productivité: portée de 4-5 lapereaux, soit environ 30 lapins
engraissés par an avec un poids vif corporel de moins de 2 kg
• Elevage naisseur-engraisseur, associé ou non à d’autres
activités agricoles (élevage notamment)
• Main d’œuvre familiale et/ou salariée
• Effectif du cheptel reproducteur supérieur à 50 lapines-mères et
Système Zone péri-urbaine et des géniteurs à statut génétique connu
d’élevage urbaine • Habitat et équipement (cages, mangeoires, abreuvoirs)
semi- 9% respectant les normes
intensif • Reproduction par saillie naturelle et/ou artificielle, planifiée en
bande
• Système d’alimentation à base d’aliment composé granulé
associant ou non de l’herbe
• Productivité: portée de 6-7 lapereaux, soit 36-40 lapins
engraissés par an et un poids vif corporel d’environ 2 kg
• Elevage spécialisé ou en voie de spécialisation (naissage,
engraissement, multiplication de reproducteurs performants)
• Main d’œuvre salariée
Système Zone urbaine et péri- • Effectif du cheptel reproducteur supérieur à 100 lapines-
d’élevage urbaine mères à statut génétique connu ou plus de 400 lapereaux à
intensif Moins de 1% l’engraissement
• Habitat et équipement moderne respectant les normes
• Reproduction par saillie naturelle et/ou artificielle, planifiée en
bande
• Système d’alimentation à base d’aliment composé granulé
associant ou non de l’herbe
• Productivité: portée de 7-8 lapereaux, soit plus de 40 lapins
engraissés par lapine et par an et un poids vif corporel de plus
de 2 kg

11
Productivité et niveau de production
Le Tableau 2 présente les principaux paramètres de production des exploitations cunicoles au Bénin,
ainsi que les valeurs de référence en milieu tropical obtenues à dire d’expert au cours de l’étude.

Tableau 2. Principaux paramètres de productivité du lapin au Bénin.

Moyenne des Référentiel en milieu


Paramètres zootechniques
exploitations cunicoles tropical
Rythme de reproduction par lapine 50 jours 42 jours
Taux de mise bas annuel 65% 70
Taille de la portée à la mise bas 6 8
Nombre de lapins produits /femelle /an 32 40
Poids moyen vif après 2 mois d’engraissement 2 kg 2,5 kg

Source: Adapté de Monsia et Agbédé (2014).

En 2015, l’offre nationale de viande de lapin/lièvre était estimée à environ 1 934 tonnes. La viande de
lapin d’élevage représentait environ 56 % de cette offre nationale, contre 7,6 % pour le lapin congelé
importée et 36,4 % pour le lapin de brousse ou lièvre (Sodjinou, 2016). La production nationale de
viande de lapins peut être estimée à environ 1 083 tonnes de carcasses de lapins. Comparée à la
production totale annuelle de carcasses de lapins qui était de 400 tonnes en 2005 (ABeC, 2007), la
production de lapins d’élevage a connu un accroissement de 171 % en 11 ans, soit un taux de croît
annuel de 11,05% entre 2005 et 2015. Cette production est inégalement répartie entre les différentes
régions du pays. L’Atlantique/Littoral est la plus forte région de production de lapin au Bénin avec
environ 30 % de la production nationale. L’Ouémé/Plateau vient en seconde position avec 27 % suivi
du Zou/Collines (23 %), du Mono/Couffo (13 %) et de la région septentrionale (7 %).

3.3.4. Transformation
Le maillon « transformation du lapin » proprement dit est encore embryonnaire. Les animaux sont
généralement abattus, soit à la ferme sur des aires d’abattage, soit dans les restaurants ou encore
tout simplement dans les ménages. Les pratiques de transformation consistent en l’habillage ou au
fumage du lapin, et plus rarement en son découpage. Il n’existe pas encore d’abattoir de lapins, et
les pratiques de transformation ne permettent pas de valoriser la peau.
Lors de la mission, il a été observé quelques initiatives sur les bonnes pratiques de transformation
du lapin, avec construction d’abattoir, découpe et conditionnement de la carcasse de lapin.

3.3.5. Commercialisation
Il n’existe pas de données fiables sur la demande nationale en viande de lapin, mais il est admis que
celle-ci existe bien et ne serait satisfaite qu’à 50 % (Sodjinou, 2016).
L’accès des éleveurs au marché du lapin a été fortement influencé par le système de commercialisation
mis en place par l’ABeC: (i) mise en place d’un réseau de postes de vente dans les principaux marchés
de consommation du lapin (Cotonou, Porto-Novo, Calavi); (ii) organisation de l’achat dans ces postes
de la production de lapins des membres de l’Association, destinés à la vente et (iii) institution d’une
marge de 300 FCFA par carcasse livrée. Cette organisation de la commercialisation, qui garantissait
l’écoulement des lapins produits par les membres, a eu, pour conséquence, l’augmentation sensible
de la production.
Depuis 2010, la crise de l’ABeC a entraîné une déstructuration du système mis en place et l’accès
au marché est redevenu l’une des contraintes majeures des cuniculteurs. La Figure 2 présente le
schéma actuel de commercialisation du lapin. Il est à noter que la mise en marché se modernise,

12
avec le commerce électronique et l’insertion de la viande de lapin local dans la grande distribution
(supermarchés).
© FAO

Figure 4. Schéma de commercialisation du lapin au Sud-Bénin (Monsia et Agbédé, 2014).

3.3.6. Éléments d’analyse économique de la filière lapin


La production d’un kilogramme de carcasses de lapin coûte en moyenne 1 908 FCFA et l’alimentation
représente 64 % des consommations intermédiaires de production du lapin (Sodjinou, 2016). La forte
proportion des coûts d’alimentation dans les coûts totaux de production suggère que la réduction
du coût sur la production du lapin, et donc l’amélioration de sa rentabilité, passe par la maîtrise des
coûts d’alimentation.
La carcasse de lapin est vendue entre 2 700 à 3 000 FCFA le kilogramme par les éleveurs et peut
atteindre 5 000 FCFA dans les supermarchés.
De l’analyse effectuée par Monsia et Agbédé (2014), il ressort que le prix moyen de revient du kg
de la viande du lapin et de ses sous-produits est estimé à 3 400 FCFA au niveau des bouchers. La
valeur ajoutée globale dégagée de la chaîne de valeur est estimée à 1 440 FCFA qui se répartit au
niveau des maillons de la façon suivante: 55,6 % pour la production, 26,4 % pour la transformation
et 18,1 % pour la commercialisation.
Sur le plan de la rentabilité économique, pour une dépense de 100 FCFA effectuée dans l’élevage
de lapin, l’éleveur gagne 11,5 FCFA, le transformateur 12,4 FCFA et le commerçant 9,5 FCFA. La
rentabilité économique possède une importante marge de progression, notamment au niveau de la
production et de la transformation. Lors des entretiens que la mission a eus avec les acteurs, il est
ressorti que le taux de rentabilité des exploitations cunicoles semi-intensives, le taux de rentabilité
s’élève à 18%. Quant à la transformation du lapin, elle générerait un profit de 91 FCFA, selon
Sodjinou (2016).

13
4. DIAGNOSTIC DE LA FILIÈRE
LAPIN AU BÉNIN

Le diagnostic de la filière lapin, qui a été établi à partir de l’approche chaîne de valeur, a permis de
mettre en évidence les principales contraintes qui affectent l’accès aux intrants spécifiques et aux
services vétérinaires et d’appui-conseil, la productivité et la production de lapins, la compétitivité et
l’accès au marché de la viande de lapin produit localement, la gouvernance de la chaîne de valeur
et l’environnement politique et institutionnel de la filière lapin au Bénin.

4.1. Un faible accès aux intrants spécifiques et aux services d’appui-conseil et


vétérinaires
L’accès aux intrants zootechniques et vétérinaires ainsi qu’aux services d’appui-conseil et financiers
est nécessaire pour permettre aux éleveurs de produire du lapin. Lors des investigations, il est
ressorti que cet accès est faible, avec des conséquences négatives sur les niveaux de productivité
et de production de la viande de lapin.

4.1.1. Prix élevé et en constante augmentation de la provende granulée


L’accès et la maîtrise des intrants alimentaires constituent un élément clé de la rentabilité des
élevages de lapin. La distribution des intrants zootechniques et vétérinaires nécessaires à l’élevage
du lapin est assurée par le Groupe Véto Service et par le CECURI pour les aliments composés
granulés et les médicaments vétérinaires par les Cabinets vétérinaires privés. Ces fournisseurs
d’intrants disposent globalement de bons réseaux de distribution à travers le pays, notamment dans
le Sud-Bénin. La contrainte d’accès aux intrants est en rapport avec le prix élevé, en constante
augmentation, de la provende granulée, affectant négativement la rentabilité des élevages par
l’augmentation des coûts de production. Cet état de fait a été décrié par toutes les catégories d’acteurs
lors des entretiens, car l’aliment composé granulé représente 65,8% des coûts de production du
lapin (Monsia et Agbédé, 2014), avec des répercussions sur la compétitivité-prix de la filière. La
provende granulée est produite et distribuée majoritairement par un seul fournisseur au Bénin. Ce
qui entraîne un monopole de fait. Quelques initiatives individuelles ou associatives visant à produire
des provendes sous forme farineuse de substitution à la provende granulée ont été observées,
mais celles-ci restent embryonnaires et la qualité desdites provendes ne permet pas d’atteindre
les performances de production attendues. En vue d’améliorer l’accès et la maîtrise des intrants
alimentaires, les actions devront viser à réduire les coûts de production de la provende, d’une part,
et à diversifier les sources d’approvisionnement en provendes, d’autre part.

4.1.2. Difficulté d’accès au matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivité


Une des contraintes majeures auxquelles font face les cuniculteurs est la difficulté d’accès au
matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivité (reproducteurs performants, semences).
La majorité des cuniculteurs possèdent une certaine maîtrise de la reproduction par saillie naturelle.
Toutefois, il existe une méconnaissance globale des origines génétiques du cheptel de reproducteurs
avec seulement 15,55% des lapins reproducteurs répondant à une race clairement identifiée
(Mvondo et Ahokpossi, 2012). Des initiatives publiques (CECURI, projet FAO) de multiplication
d’introduction de reproducteurs améliorés dans les élevages ont eu lieu ou sont en cours avec des
résultats mitigés. Ainsi, le CECURI avait commencé l’introduction de reproducteurs améliorés, mais
l’expérience n’a pu se poursuivre à cause de la première épidémie VHD (1995) et pour des contraintes

14
budgétaires. Plus récemment, dans le cadre du projet APFECS, des géniteurs performants ont été
remis à quelques cuniculteurs. Cette dernière opération d’introduction de reproducteurs performants
dans les élevages a été partiellement affectée par la seconde épidémie de la VHD (avril 2015 –
fin 2016). Plus récemment, quelques fermes ont commencé à se spécialiser dans l’introduction,
la multiplication et la distribution de reproducteurs performants basés sur des souches exotiques
et leur adaptation aux conditions bioclimatiques du Bénin. Malgré ces initiatives, la question de
l’accès et de la gestion du matériel génétique reste à résoudre en vue d’améliorer significativement
la productivité.

4.1.3. Insuffisance de l’offre d’appui-conseil technico-économique


L’accès des cuniculteurs aux connaissances professionnelles et aux innovations technologiques
est assuré par le CECURI (recherche-développement, publication du Guide pratique de l’éleveur
de lapins en Afrique de l’Ouest et formation), l’ABeC (appui-conseil et formation), les CARDERs
(appui-conseil, formation technique et gestion coopérative), les Cabinets vétérinaires privés
(vaccination et soins vétérinaires) et l’ONG Élevages Sans Frontières (appui-conseil, formation,
etc.). Les organisations coopératives n’ont pas encore commencé à fournir des services à leurs
membres. Malgré l’importance des acteurs publics, privés et associatifs d’offre de services,
l’analyse des contraintes a fait ressortir une insuffisance d’offre de service d’appui-conseil aux
éleveurs, notamment dans les domaines de la gestion de l’exploitation, de l’entreprenariat agricole
et de la gestion coopérative. L’analyse a fait également ressortir l’inexistence d’offre de service
d’appui-conseil aux autres acteurs de la chaîne de valeur lapin (transformation, commercialisation),
notamment dans le domaine de l’entreprenariat.

4.1.4. Faible accès au crédit adapté à la filière lapin


L’investissement privé dans la filière lapin est limité à cause du faible accès au crédit. Ainsi, plus
de 90% des cuniculteurs ont démarré leur activité sur fonds propres (Sodjinou, 2014). L’accès
des éleveurs au crédit est assuré par les institutions de micro-finance (IMF) et, dans une moindre
mesure par les banques commerciales. Toutefois, il faut noter que la plupart des acteurs interrogés
rencontrent des difficultés pour faire prospérer leurs entreprises (exploitations cunicoles, restaurants,
unités de transformation-distribution, postes de vente, etc.) à cause du manque de financement. En
effet, il n’existe pas de crédit pour les débuts d’activités (création d’entreprise cunicole par exemple)
d’une part, et le crédit pour l’extension, la reconstitution (après le décimage des élevages par la VHD)
et l’exploitation (fonds de roulement pour l’approvisionnement en intrants, en lapins et carcasses de
lapins) est inapproprié, d’autre part. A titre d’illustration, une des IMF de la place propose le crédit
aux modalités suivantes: montant maximum 5 000 000 francs CFA; taux d’intérêt: 2% dégressif par
mois; délai de remboursement:12-18 mois, absence de différé. Ces conditions, qui limitent l’accès
au crédit pour l’investissement initial et pour l’exploitation, sont défavorables à l’insertion des jeunes
et des femmes dans la filière.

4.2. De faibles productivité et production cunicoles


La productivité et la production de lapins restent encore faibles malgré les importants efforts déployés
par le CECURI et l’ABeC pour la promotion de la filière. La faible productivité, mise en évidence par
l’analyse des écarts de productivité, est due à plusieurs contraintes parmi lesquelles (i) la faible
maîtrise du patrimoine génétique, (ii) le non contrôle de la qualité de l’aliment et (iii) la faiblesse du
système d’alerte et de contrôle de la VHD. Outre la faible productivité, la production nationale de
lapins et la profitabilité sont également affectées par la petite taille des élevages cunicoles et les
systèmes d’élevage familiaux extensifs.

15
4.2.1. Faibles performances des souches locales de lapin
L’une des principales contraintes majeures qui limitent la productivité des systèmes d’élevage
cunicoles est la faible maîtrise du patrimoine génétique. La grande majorité des éleveurs utilisent
des souches locales à faibles performances, aggravées par la consanguinité. La portée moyenne
par lapines-mères dans les élevages utilisant les reproducteurs à origine méconnue est de 5-6
lapereaux par mise-bas (contre un potentiel de 7-8 lapereaux) et un poids vif de 1,8 à 2 kg après
2 mois d’engraissement (contre un potentiel de 2 à 2,5 kg). En effet, l’accès au matériel génétique
animal amélioré est difficile. Seuls quelques éleveurs disposent de souches performantes (Hyla,
Papillon, Géant de Flandre, etc.) importées d’Europe essentiellement (cf point 4.1.2. Difficulté
d’accès au matériel génétique cunicole à haut potentiel de productivité).

4.2.2. Absence de normes et de contrôle de qualité de la provende granulée pour lapin


La majorité des cuniculteurs possèdent, grâce aux formations et à l’appui-conseil technique, une
certaine maîtrise de la conduite alimentaire de l’élevage avec utilisation généralisée de la provende
granulée. Dans la plupart des élevages, tous systèmes confondus, c’est l’aliment composé granulé qui
est majoritairement utilisé, seul ou en association avec du fourrage et/ou des sous-produits agricoles
(son de maïs, etc.). Selon Mvondo et Ahokpossi (2012), la moitié des exploitations cunicoles utilisent
exclusivement des compléments alimentaires comme mode d’alimentation des lapins en élevage.
Près du tiers associent de manière égale les compléments alimentaires au fourrage. Le complément
alimentaire le plus utilisé est l’aliment composé granulé qui constitue la base de l’alimentation (en
exclusivité ou en association) dans trois quarts des exploitations. Les aliments composés farineux
constituent l’aliment de base de peu d’exploitations (15,31%) et ne sont généralement utilisés qu’en
remplacement, pour cause d’indisponibilité, des aliments composés granulés. En plus du prix élevé
relaté plus haut, il n’y a pas de normes et de contrôle de qualité de la provende de lapin par les
services compétents de l’Etat pour déceler d’éventuels déficits nutritionnels et/ou des principes
toxiques. Lors des entretiens, il est ressorti qu’en 2013, d’importantes mortalités de lapins dues à la
mauvaise qualité de l’aliment composé granulé ont été enregistrées chez beaucoup de cuniculteurs.

4.2.3. Faible capacité du système d’alerte et de contrôle de la Maladie Hémorragique


Virale
La protection sanitaire du cheptel cunicole constitue une activité importante pour assurer le
développement de la cuniculture au Bénin. Les principales maladies rencontrées dans les
élevages sont les coccidioses, les maladies respiratoires, les colibacilloses, les gales et la maladie
hémorragique virale (VHD - Viral Hemorragic Disease). Si la plupart d’entre elles sont en passe d’être
maîtrisées par les éleveurs, c’est encore loin d’être le cas de la VHD. Cette maladie foudroyante et
à grande vitesse de propagation est apparue pour la première fois au Bénin en 1995, à une époque
où la cuniculture était en plein essor. Plus de 90% des exploitations du sud du pays ont été touchées
avec un taux de mortalité estimé entre 80 et 100% des animaux (Djago et Kpodekon, 2010). Plus
récemment, en avril 2015 – fin 2016, la VHD a fait sa seconde apparition et les cuniculteurs ont
subi encore d’énormes pertes. Par découragement, certains éleveurs ont abandonné l’élevage du
lapin alors que d’autres tentent de reconstituer leur cheptel avec des fonds propres. Il ressort que
la principale contrainte sanitaire au développement de la cuniculture est relative à la faible efficacité
du système d’alerte et de contrôle de la Maladie virale hémorragique (VHD) qui a décimé 80 à
100% du cheptel cunicole, en 1995 et en avril 2015-fin 2016. En effet, la longueur de la chaîne de
traitement de l’information sanitaire, le non équipement des laboratoires vétérinaires nationaux pour
le diagnostic de la VHD, le retard dans le sérotypage des souches virales en circulation, la non
disponibilité de vaccin approprié et l’absence de plan de contingence pour riposter contre la maladie
à bonne date, sont autant de faiblesses qu’il convient de corriger pour améliorer le contrôle de la
maladie en cas (non souhaité) d’une nouvelle épidémie de la VHD.

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4.2.4. Prépondérance des systèmes extensifs et des élevages de petite taille
Outre la faible productivité, la production nationale de lapins et la profitabilité sont également affectées
par la petite taille des élevages cunicoles et le caractère extensif des systèmes d’élevage familiaux.
La cuniculture est dominée par les systèmes d’élevage extensifs, marqués par une faible utilisation
des facteurs de production et des innovations technologiques (habitat et équipement non appropriés,
cheptel de reproducteurs à statut génétique imprécis, mauvaise gestion de la reproduction favorisant
la consanguinité, non-respect des mesures de biosécurité, etc.). C’est une activité secondaire
pratiquée par plusieurs catégories socio-professionnelles (agriculteurs, conducteurs de taxi moto,
fonctionnaires à la retraite ou en activité, salarié du secteur privé, etc.). Dans ces systèmes d’élevage,
la taille de la plupart des élevages est petite, de l’ordre de 10 à 30 lapines-mères, ce qui semble
être en dessous du seuil de rentabilité. En outre, le nombre d’élevages est faible, soit 1997 ateliers
cunicoles observés dans le Sud-Bénin, région d’élevage du lapin par excellence (Monsia et Agdébé,
2014). Enfin, on note une faible valorisation des crottes et de la peau de lapin, ce qui constitue une
moins-value pour les cuniculteurs et les transformateurs. En vue de contribuer significativement à
l’augmentation de l’offre en viande du pays, il est nécessaire d’entreprendre des actions visant à
améliorer la productivité, la taille des élevages et le nombre d’exploitations cunicoles.

4.3. Une faible compétitivité et des difficultés d’accès au marché


La viande de lapin produite localement au Bénin n’est pas assez compétitive pour assurer la durabilité
de la filière. En effet, que ce soit du point de vue du prix que de celui de la qualité, la viande de
lapin produite localement fait face à la concurrence de la viande congelée importée essentiellement
d’Europe et, dans une moindre mesure, de la viande de lièvre de brousse.

4.3.1. Faible compétitivité-prix de la viande de lapin local


L’importation de la viande congelée de lapin entraîne une baisse drastique de la compétitivité-prix
du lapin local par rapport au lapin importé. La viande de lapin produite localement est vendue sur
le marché domestique à 3000 et 5000 francs CFA/kg de poids carcasse, respectivement chez les
commerçants et restaurateurs et dans les supermarchés, contre 2000 francs CFA/kg pour le lapin
importé chez le plus gros importateur. En outre, il a été observé un accroissement annuel des
importations de carcasses de lapin de 5,8% sur la période 2008-2015 et une hausse de 41 % du prix
de la viande de lapin local entre 2011 et 2015 (Sodjinou, 2016). Il en résulte que le lapin congelé a
une compétitivité-prix plus élevée que le lapin d’élevage produit au Bénin.

4.3.2. Une qualité commerciale et microbiologique de la viande de lapin peu


satisfaisante
Une recherche menée par Wabi (2007) conclut que, globalement, l’étude de la qualité microbiologique
a révélé que les carcasses produites au Bénin sont plus contaminées que les découpes importées,
avec 16,66 % des échantillons analysés qui sont non conformes. Néanmoins, dans l’ensemble,
la viande de lapin livrée à la consommation publique est de qualité microbiologique satisfaisante.
Toutefois, en vue de réduire le niveau de contamination constaté, la mise en pratique de l’hygiène
s’impose comme partie intégrante dans toutes les opérations technologiques et commerciales de
la viande de lapin. En effet, on note une insuffisance de bonnes pratiques de transformation et de
commercialisation (abattoirs aux normes, inspection des carcasses de lapin, techniques de découpe
et de présentation1) qui constituent un des freins à la compétitivité hors-prix de la viande de lapin
local. Dans les départements de l’Atlantique et du Littoral par exemple, il a été observé que 90%
des abattages se déroulent au sein des élevages sans respect des règles d’hygiène. Les carcasses
sont acheminées au niveau des différents points de vente, sans utilisation d’une chaîne de froid. Ce
qui contribue activement à la multiplication des germes. Dans les postes de vente, les carcasses de
lapin sont entassées dans les congélateurs et prélevées sans respect du principe du FIFO « first in,
first out », en français « premier entré, premier sorti », avec des risques de détérioration de la qualité
commerciale (couleur, l’odeur ou texture anormales).
1 Dans la présentation actuelle, la carcasse de lapin conditionnée apparaît comme un fœtus humain, ce qui rebute certains consommateurs.

17
4.3.3. Difficultés d’accès au marché
L’accès au marché demeure une contrainte majeure pour les acteurs de la filière viande de lapin
local. Cette question avait été prise en charge par l’ABeC qui avait installé des postes de vente dans
les grands centres urbains, un service qui facilitait la mise en marché de lapins par les cuniculteurs.
La plupart de ces postes de vente ont pratiquement disparu depuis la crise de l’ABeC. De nouvelles
initiatives portées par des particuliers (restaurants, ONG, cuniculteurs, Forum WhatsApp, etc.) sont
en développement pour combler le vide et améliorer l’accès au marché. Toutefois, les difficultés
demeurent à cause, notamment: (i) du faible accès à l’information sur le marché du lapin avec, pour
conséquence, des éleveurs qui ont des difficultés d’écoulement, d’une part, et des clients qui ont
des difficultés d’approvisionnement, d’autre part; (ii) de la non uniformisation du prix de cession de
lapin due à la faible structuration des producteurs et (iii) de la faiblesse des liens d’affaires entre
les cuniculteurs et les acteurs en aval de la filière (restaurants, supermarchés, transformateurs-
distributeurs).
En conclusion, on retient que la viande de lapin produite localement est globalement moins compétitive
que la viande de lapin congelée importée. Pour le moment, la faible compétitivité est atténuée par la
faiblesse de la production et la préférence des consommateurs béninois qui est plus orientée vers
la viande de lapin produite localement. Néanmoins, il convient de surveiller de près l’évolution de la
compétitivité-prix et d’anticiper par des mesures et actions appropriées pour préserver et améliorer
la compétitivité de la filière lapin local.

4.4. Une chaîne de valeur peu structurée et faiblement sensible au genre


Au Bénin, la filière lapin existe et présente un grand dynamisme. Toutefois, celle-ci n’est pas
encore organisée en chaîne de valeur, dispositif institutionnel formalisé et opérationnel, qui lie et
coordonne l’ensemble des fournisseurs d’intrants, les prestataires de services, les cuniculteurs, les
transformateurs, les distributeurs du « lapin » ou viande de lapin. En effet, la filière lapin au Bénin
est encore caractérisée par une orientation axée sur l’offre, des acteurs indépendants, un faible flux
d’information et une compétitivité individuelle.

4.4.1. Une faible structuration de la chaîne de valeur lapin


En effet, la filière est marquée par: (i) une faible segmentation avec des éleveurs-provendiers, des
éleveurs-transformateurs, des éleveurs-commerçants, des éleveurs-transformateurs-commerçants
et des transformateurs-commerçants (Onibon et Kotchoni, 2010), ce qui limite l’efficacité et
l’efficience des actions et (ii) une faible intégration horizontale (organisation par maillon) et verticale
(organisation regroupant tous les maillons) des acteurs pour fournir des services et défendre les
intérêts des membres.
Historiquement, c’est l’ABeC qui avait assuré le regroupement des acteurs, notamment au niveau de
la production et de la transformation. Elle a vu le jour le 30 janvier 1993, sous le n°093/164/MISAT/DAI/
SAAP/ASSOC en tant qu’Organisation paysanne du sous-secteur de l’élevage au Bénin, avec l’appui
technique du Centre Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI). L’ABeC est une faîtière qui
regroupait, en décembre 2010, 1 599 éleveurs répartis dans 115 sections locales, possédant 20 888
lapines-mères. Ce qui correspond à une capacité de production d’environ 700 tonnes de carcasses
de lapin par an (Onibon et Kotchoni, 2010). L’ABeC a, pour objectifs: (i) l’amélioration de la qualité
des services offerts aux membres; (ii) le développement du système d’approvisionnement en facteurs
de production; (iii) la commercialisation des produits; (iv) la professionnalisation des acteurs et (v)
le développement de l’autofinancement et des relations contractuelles avec les partenaires. Régie
par la loi 1901 (association, ONG) et mise en place selon la démarche top-down, l’ABeC a sombré
dans une crise de gouvernance après le départ de Louvain développement, son principal soutien
financier.
De nos jours, on assiste à l’émergence d’organisations coopératives de cuniculteurs avec conseil
d’administration (coopératives au niveau des quartiers, unions de coopératives au niveau communal,
Coopérative des cuniculteurs modernes et professionnels du Bénin, etc.) conformes à l’Acte uniforme

18
de l’OHADA. Elles sont en cours d’organisation avec l’accompagnement des CARDER et d’ONGs. A
côté de ces coopératives, on note le Forum WhatsApp qui regroupe plus de 150 membres composés
notamment de cuniculteurs, mais également d’autres acteurs de la filière lapin. Toutes ces initiatives
visent à renforcer le positionnement des cuniculteurs au sein de la filière et à combler le déficit d’offre
de services aux membres. Mais à ce jour, seulement 11,3% des cuniculteurs appartiennent à une
organisation coopérative (Sodjinou, 2016).
Dans les maillons « fourniture d’intrants », « transformation » et « commercialisation », aucune
organisation n’a été constatée jusqu’à ce jour. Au niveau de la consommation, des ligues de
consommateurs existent et pourraient participer, aux côtés de l’Etat, au contrôle de la qualité de la
viande de lapin mise en vente dans les abattoirs, les restaurants, les supermarchés et autres circuits
de distribution (e-commerce).

4.4.2. Une faible gouvernance au sein de la chaîne de valeur


Sur le plan de la rentabilité économique, il a été observé une bonne répartition des marges
bénéficiaires: pour une dépense de 100 francs CFA effectuée dans l’élevage du lapin, l’éleveur
gagne 11,5 FCFA par tête; le commerçant 9,5 francs CFA et le transformateur gagne 12,4 francs CFA
(Monsia et Agdébé, 2014). Néanmoins, les relations de pouvoir au sein de la filière sont dominées
par les fournisseurs d’intrants, les transformateurs et les commerçants. Cette situation s’explique
par le fait qu’il y a un monopole de fait dans la fourniture des intrants, notamment les aliments
composés granulés, et que les transformateurs et les distributeurs sont également peu nombreux et
disposent d’une surface financière plus importante que les cuniculteurs.
La faible gouvernance de la filière lapin se traduit aussi par la faiblesse des liens d’affaires (contrats
formels) entre les cuniculteurs et les acteurs en aval de la filière (restaurants, supermarchés,
transformateurs-distributeurs). L’absence de contrats formels, rendus difficiles à cause de la non
régularité de l’offre de lapin et des modalités de paiement non satisfaisantes pour les cuniculteurs,
est mise à profit par les acteurs en aval de la filière pour dicter le prix d’achat du kg de lapin, souvent
au détriment des cuniculteurs.

4.4.3. Une filière peu sensible au genre


Les femmes sont faiblement responsabilisées dans la filière lapin, notamment dans les activités de
production. Sur l’ensemble de la filière, elles représentent 22,8% de l’effectif total des acteurs au
Sud-Bénin, désagrégés comme suit: 19 % des cuniculteurs, 67,4% des transformateurs et 40 % des
commerçants (Monsia et Agdébé, 2014). Lorsqu’elles ne sont pas gestionnaires des exploitations
cunicoles, les femmes participent néanmoins aux activités des exploitations cunicoles aux côtés de
leurs conjoints. Elles interviennent majoritairement (en nombre absolu) dans l’élevage des lapins,
mais également dans la transformation et la commercialisation des productions.
L’insertion des jeunes dans la filière est encore très faible et la plupart des exploitations cunicoles sont
détenues par des hommes adultes. A titre d’exemple, deux tiers des exploitants cunicoles (67,54%)
dans le département de l’Atlantique ont entre 35 et 55 ans (Mvondo et Ahokpossi, 2012). Seulement
10% des cuniculteurs sont constitués de jeunes, avec un âge inférieur à 35 ans. Toutefois, il est à
noter que la filière lapin attire de plus en plus de jeunes, notamment des diplômés des Universités et
des lycées agricoles. L’Etat devra donc veiller à encourager et faciliter l’insertion des jeunes dans la
filière et la création d’emplois en améliorant de manière significative l’environnement institutionnel à
travers, notamment, l’accroissement du financement de la filière.

4.5. Un environnement peu favorable au développement de la filière lapin


Quand bien même l’environnement politique serait globalement favorable au développement du sous-
secteur de l’élevage et de la cuniculture (PAG, PDE, PSDSA/PNIASAN), les moyens institutionnels
et financiers alloués à ce sous-secteur gagneraient à être renforcés pour la promotion de la filière
lapin.

19
4.5.1. Faible capacité institutionnelle de la Direction de l’Elevage
L’analyse des écarts PVS (Performances des Services Vétérinaires) réalisée par l’Organisation
Mondiale de la Santé Animale (OIE) a mis en évidence la faiblesse des services vétérinaires du Bénin:
insuffisance des moyens budgétaires et humains, d’une part, et, d’autre part, dysfonctionnements de
la chaîne de commandement (Petitclerc et al., 2014). Outre les difficultés de suivi du sous-secteur, la
Direction de l’Elevage n’est pas en mesure d’assurer convenablement ses fonctions régaliennes en
matière de santé animale et de santé publique vétérinaire. Ainsi, le dysfonctionnement du Réseau
de Surveillance Épidémiologique (RESUREP) pourrait être la principale cause de l’insuffisance de
la riposte contre l’épidémie de la VHD en 2015-2016.
Selon Petitclerc et al. (2014), la mise aux normes OIE des services vétérinaires requiert une
importante allocation de ressources financières (environ 1% du budget de l’Etat), mais également un
engagement politique et une réforme structurelle des services vétérinaires pour rétablir leur unicité,
leur chaîne de commandement et leur indépendance technique. La création de l’ABSSA et la réforme
en cours du MAEP, notamment la création des Directions Départementales, devront, en principe,
permettre d’améliorer l’accomplissement des fonctions régaliennes par les services vétérinaires.

4.5.2. Faible disponibilité de données sur la filière lapin


Le suivi du sous-secteur de l’élevage, notamment la collecte et le traitement des données, se limite
aux bovins, aux petits ruminants, aux porcs et à la volaille. Il en résulte une faible disponibilité de
données sur la filière lapin (effectifs du cheptel, races, systèmes d’élevage, fermes, cuniculteurs,
autres catégories d’acteurs de la chaîne de valeur, volume, prix des importations et des exportations).
Des données qui sont pourtant nécessaires pour la planification stratégique et opérationnelle.
Quelques initiatives de collecte et de traitement des données sur la filière lapin ont été observées
(ABeC, projet APFECS, etc.) mais celles-ci produisent généralement des données ponctuelles et
fragmentaires. La faible capacité institutionnelle de la Direction de l’Elevage explique en partie cet
état de fait.

4.5.3. Faible investissement public dans la filière lapin


Le secteur agricole, dans son ensemble, connaît un faible investissement public. En moyenne sur la
période 2011 à 2015, 6,5% des dépenses totales de l’Etat ont été investies dans le secteur agricole,
ce qui est nettement en dessous des 10% de l’engagement de Maputo. Au sein de ce secteur,
le sous-secteur de l’élevage en général et celui de la filière lapin en particulier, bénéficient d’un
faible investissement public. Pour les 5 années à venir, des efforts de mobilisation des ressources
devront être déployés, car la cuniculture ne fait pas partie des filières agricoles devant bénéficier
d’un investissement massif. En effet, le Programme d’Action du Gouvernement 2017-2021 distingue
les filières et sous-secteurs d’investissement massif pour le Gouvernement des autres filières à
promouvoir parmi lesquelles l’élevage de lapin. Les filières d’élevage non conventionnel, telles
que l’aulacodiculture, la cuniculture et l’achatiniculture (élevage d’escargot géant africain), sont
considérées comme des filières d’appoint aux compléments en protéine animale pour laquelle le
Bénin présente actuellement des déficits alimentaires.

20
5. ORIENTATIONS STRATÉGIQUES

5.1. Rappel des orientations stratégiques au niveau continental, régional et


national
Ce rappel vise à assurer une bonne cohérence, voire un alignement, entre la Stratégie Nationale
de Développement de la Cuniculture au Bénin et les orientations stratégiques du sous-secteur de
l’élevage au niveau continental, régional et national.

5.1.1. La LiDeSA - Stratégie de Développement de l’Elevage de l’Afrique 2015-2035


En appui au Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA),
la Déclaration de Malabo2 a été signée pour accélérer la transformation de l’agriculture et la
croissance économique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie. A travers
cette Déclaration, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine ont pris l’engagement
d’éradiquer la faim d’ici 2025, notamment en augmentant les dépenses agricoles de 10%, assurant
une croissance de 6% du secteur de l’agriculture, multipliant par cinq la part des petits producteurs
dans la chaîne de valeurs, doublant la productivité agricole, augmentant les opportunités d’emploi
des jeunes de 30%, multipliant par trois le commerce intra-africain de produits agricoles, renforçant
enfin la résilience des agro-pasteurs en augmentant leurs moyens de 30%.
Alignée sur la Déclaration de Malabo, la Stratégie de développement du Secteur de l’Élevage en
Afrique (LiDESA) 2015-2035 a été élaborée pour guider et assister les États et les Communautés
économiques régionales (CER) dans la formulation des priorités d’investissement dans le secteur
de l’élevage. Elle s’articule autour de 4 objectifs stratégiques, à savoir: (i) attirer les investissements
publics et privés dans les différentes filières d’élevage; (ii) améliorer la santé animale et accroître
la production, la productivité et la résilience des systèmes d’élevage; (iii) améliorer l’innovation, le
développement et l’utilisation des technologies, des capacités et des compétences entrepreneuriales
des acteurs engagés dans les filières d’élevage et (iv) améliorer l’accès aux marchés, les services et
la production de valeur ajoutée (UA-BIRA, 2014).

5.1.2 Le PADTE - Plan d’Action pour le Développement et la Transformation de


l’Elevage dans l’espace CEDEAO 2011-2020
Sur la base de la vision de l’ECOWAP/PDDAA, l’objectif sectoriel du Plan d’Action pour le
Développement et la Transformation de l’Elevage dans l’espace CEDEAO 2011-2020 est la
transformation et la valorisation économique des filières de bétail, de viande et de lait pour satisfaire
de manière durable la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté et procurer des revenus décents à
ces actifs, tout en préservant les ressources naturelles. Il est structuré en 4 composantes ci-après: (i)
amélioration de la productivité et compétitivité des filières de bétail, de viande et de lait; (ii) création
d’un environnement favorable au développement des filières animales; (iii) prévention et gestion
des crises sanitaires, environnementales et leurs impacts sur les populations et (iv) financement,
coordination, pilotage et suivi-évaluation (CEDEAO, 2010).

2 La Déclaration de Malabo sur l’accélération de la croissance et de la transformation de l’agriculture pour une prospérité partagée et une
amélioration des moyens de subsistance a été adoptée lors de la Vingt-troisième Session Ordinaire de la Conférence de l’UA tenue à Malabo (Guinée
Équatoriale) les 26 et 27 juin 2014, sous le thème de l’Année de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire en Afrique.

21
5.1.3. Le Règlement N°07/2007/CM/UEMOA
Dans le cadre de ses interventions relatives à l’Axe 2 de la Politique Agricole de l’Union (PAU) qui vise
l’approfondissement du marché commun de l’UEMOA dans le secteur agricole, la Commission de
l’UEMOA a adopté le Règlement N°07/2007/CM/UEMOA du 06 avril 2007 relatif à la Sécurité Sanitaire
des Végétaux, des Animaux et des Aliments dans la zone UEMOA. Il constitue le cadre de référence
pour la gestion des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) dans l’espace communautaire. La
mise en œuvre du Règlement va garantir la sécurité des populations, des animaux et des végétaux
et permettre de développer en toute sécurité des échanges de produits agricoles et alimentaires au
sein de l’UEMOA et avec les pays tiers.

5.1.4 Le PDE - Programme de Développement de l’Élevage


En vue de faire face aux défis majeurs du sous-secteur Élevage à l’horizon 2020, le Ministère de
l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche a élaboré le Programme de Développement de l’Élevage
(PDE) (Direction de l’Élevage, 2014). Le PDE a pour objectif global de contribuer à la sécurité
alimentaire et nutritionnelle de la population et d’augmenter le volume et les recettes d’exportation.
Plus spécifiquement, il vise à accroître durablement les niveaux de production et de compétitivité
des filières animales, y compris la filière viande qui est désagrégée en sous-filière viande bovine,
viande de petits ruminants, viande porcine, viande de volaille, viande de lapin et viande d’aulacode.
L’objectif spécifique du PDE a été confirmé récemment dans le Programme d’Actions du
Gouvernement (République du Bénin, sd) qui vise, entre autres, l’amélioration de la production de
viande à un niveau de 104 000 tonnes à l’horizon 2021 contre une production de 68 000 tonnes en
2015.

5.2. Défis de la filière lapin au Bénin


Au regard des résultats du diagnostic de la filière lapin présentés plus haut et des orientations
politiques et stratégiques nationales, régionales et continentales rappelées plus haut, les principaux
défis de la filière lapin peuvent être énoncés comme suit:
1. la croissance durable de l’offre nationale de viande de lapin pour contribuer à la couverture
des besoins alimentaires et nutritionnels de la population;
2. l’attractivité de la filière, la création d’emplois et la génération de revenus pour les hommes,
les femmes et les jeunes;
3. l’amélioration de la productivité des systèmes d’élevage lapin et de la compétitivité de filière
lapin local3 et
4. le renforcement de la résilience des cuniculteurs vulnérables face aux risques (climatique,
sanitaire et économique/volatilité des prix).

5.3. Vision de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture à


l’horizon 2022
En prenant en compte les résultats du diagnostic et des défis de la cuniculture au Bénin, la vision de
la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture (SNDC) est formulée comme suit:
« Une filière lapin performante, attractive et créatrice de richesses, qui renforce la sécurité
alimentaire et nutritionnelle et contribue au développement socio-économique équitable de
la population béninoise ».

5.4. Axes stratégiques


Quatre (4) axes stratégiques ont été identifiés pour permettre la réalisation de la vision de la SNDC
à l’horizon 2022. Ce sont:
3 Dans ce document, le terme de « lapin local » est utilisé pour désigner le lapin produit au Bénin.

22
1. l’accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production de lapin;
2. l’amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local;
3. le développement de la chaîne de valeur viande de lapin et
4. la création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement de la filière
lapin.

5.5. Objectifs et principales actions


Le Tableau 3 présente les objectifs des axes stratégiques et les principales actions à mettre en œuvre
pour la réalisation de la vision à l’horizon 2022. L’objectif quantitatif de la production à l’horizon 2022
a été obtenu suite à une projection sur la base de la production estimée (1 934 tonnes) de l’année
2015 à laquelle un taux de croît annuel de 20% a été appliqué. La projection relative aux parts de
marché de 90% (contre 56% en 2015) et de 1%, respectivement pour le marché domestique et pour
le marché sous-régional, traduit la volonté d’un positionnement fort de la viande de lapin local au
détriment de la viande de lapin importée et de brousse, d’une part, et la volonté de conquérir des
marchés à l’exportation vers le Nigeria et d’autres pays de la sous-région, d’autre part. Enfin, le
renforcement de la gouvernance de la chaîne de valeur et de l’attractivité de la filière vise à relever
les autres défis majeurs du secteur cunicole au Bénin.

23
Tableau 3. Objectifs stratégiques et principales actions à mettre en œuvre.

Axes Objectifs
Principales actions
stratégiques stratégiques
Accroissement de Production de 6 930  Amélioration du patrimoine génétique cunicole
la productivité, de tonnes de viande de
 Sécurisation des besoins nutritionnels des lapins
la profitabilité et lapin en 2022
de la production  Amélioration de la protection sanitaire des lapins
de lapin
 Appui à la modernisation des exploitations et à
l’intensification des systèmes d’élevage
Amélioration de 90% de parts de  Amélioration des systèmes d’abattage et de
la compétitivité marché du lapin conditionnement de la viande de lapin
et de l’accès au local sur le marché
 Amélioration de l’accès aux informations sur le marché
marché de la domestique et, 1%de
viande de lapin part sur le marché  Appui à l’exploitation des opportunités de marchés au
local sous-régional niveau sous-régional

Développement La gouvernance de  Renforcement de l’organisation coopérative des


de la chaîne de la chaîne de valeur cuniculteurs
valeur viande de viande de lapin est
 Développement d’associations au sein des autres maillons
lapin renforcée
de la chaîne de valeur
 Appui à l’établissement de plateformes d’innovation
multi-acteurs pour la promotion de la cuniculture
 Appui à la mise en place de l’interprofession nationale de
la filière lapin
Création d’un L’attractivité de  Amélioration de l’accès aux innovations et connaissances
environnement la filière lapin est appropriées
favorable et renforcée, y compris
 Amélioration de l’offre de services aux cuniculteurs et
incitatif pour le pour les jeunes et les
aux autres acteurs de la chaîne de valeur lapin
développement de femmes
la cuniculture  Renforcement de la formation initiale en cuniculture
 Mise à jour et analyse régulières des données sectorielles
sur la filière lapin
 Amélioration de l’accès des acteurs de la chaîne de valeur
lapin au financement public et privé

24
6. PLAN D’ACTION 2018-2022

Le Plan d’action 2017-2021 est l’instrument d’opérationnalisation de la Stratégie Nationale de


Développement de la Cuniculture au Bénin. Dès lors, le Plan d’action s’appuie sur les axes et les
objectifs à l’horizon 2022 définis dans les Orientations stratégiques. Il compte 17 actions prioritaires
qui sont déclinées en 58 activités nécessaires et suffisantes pour atteindre les objectifs stratégiques
formulés plus haut. Le détail du Plan d’action, incluant les actions prioritaires et les activités, les
échéances, le chef de fil et ses collaborateurs ainsi que les ressources à mobiliser, est présenté à
l’Annexe 2.

6.1. Logique d’intervention


Le Plan d’action est conçu pour mettre en œuvre la SNDC, en abordant ses 4 axes stratégiques.
Il cherche à lever les contraintes et exploiter les opportunités en se référant aux succès et aux
potentialités identifiées au cours du diagnostic (cf l’analyse SEPO, Annexe 1). Il est conçu pour
ajouter de la valeur aux initiatives publiques et privées et pour accroître l’impact des actions sur la
performance de la filière lapin en se focalisant sur les besoins concordants des différentes catégories
d’acteurs le long de la chaîne de valeur. Il présente des innovations aussi bien technologiques
qu’institutionnelles qui permettront d’aller au-delà des sentiers battus (business as unusual) pour
faire transformer durablement la cuniculture au Bénin. Ce plan d’action va contribuer à l’atteinte des
objectifs du PDE, du PNIASAN et du PAG.
Le cadre logique du plan d’action pour la mise en œuvre de la SNDC 2018-2022 est présenté en
Annexe 3. Il définit un objectif global, un objectif spécifique et des résultats attendus qui résultent des
axes stratégiques de la SNDC.
Objectifs du Plan d’action
 Objectif global: contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la
création de richesses;
 Objectif spécifique: améliorer durablement le niveau de production, la compétitivité et l’accès au
marché du lapin produit localement.
Le texte ci-dessous présente le narratif du Plan d’action, notamment les actions prioritaires et les
activités requises pour chacun des 4 axes stratégiques de la SNDC 2018-2022.

6.2. Accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production de


lapin
Cet axe stratégique vise à assurer une croissance durable de l’offre nationale de viande de lapin.
L’accroissement de l’offre devrait atteindre, voire dépasser la demande de viande de lapin et se
situer à un niveau de croissance supérieur ou égal à celui de la croissance démographique au
Bénin. Les interventions devraient s’inscrire au sein d’actions permettant d’accroitre la productivité,
la profitabilité et la production.

6.2.1. Amélioration du patrimoine génétique cunicole


L’amélioration du patrimoine génétique est rendue nécessaire à cause de l’utilisation généralisée
de reproducteurs à statut génétique imprécis et à faible productivité. Le progrès envisageable

25
consisterait à identifier des souches à haut potentiel de productivité, mieux adaptées à la chaleur et
possédant un meilleur indice de consommation que la souche locale actuellement la plus répandue.
Les reproducteurs des souches améliorées seront multipliés et introduits dans les élevages en
remplacement progressif du cheptel reproducteur des élevages cunicoles.
Pour être efficace, l’amélioration génétique doit être faite dans un cadre collectif et bénéficier d’un
appui scientifique et technique de la part des organismes de recherche-développement du pays
(Lebas et al., 1996). Celle-ci recquiert une spécialisation technique: en plus du CECURI, il y aura
donc des éleveurs-multiplicateurs, des éleveurs-utilisateurs et, éventuellement, des éleveurs-
sélectionneurs. Les interventions consisteront en priorité (i) au renforcement des capacités du
CECURI et des services de l’élevage en gestion, suivi et contrôle du patrimoine génétique et (ii) à
l’élaboration et la mise en œuvre d’un schéma d’amélioration génétique en s’inspirant de la Figure 3.
La conduite de cette action sera confiée au CECURI qui travaillera en partenariat avec les éleveurs
sélectionneurs et les éleveurs multiplicateurs de reproducteurs performants.
© FAO

Figure 5. Schéma pyramidal de création et de diffusion du progrès génétique chez le lapin (Adapté de
Lebas et al., 1996).

6.2.2. Sécurisation des besoins nutritionnels des lapins


L’accès aux ressources alimentaires reste, en effet, un facteur majeur de vulnérabilité et, probablement,
le facteur le plus limitant de l’amélioration de l’offre nationale en viande de lapin local. L’objectif
principal des interventions sera de préserver, d’accroître et de sécuriser l’approvisionnement en
ressources alimentaires de bonne qualité nutritionnelle et sanitaire.
La qualité, le coût et la disponibilité des provendes granulées devront faire l’objet d’une attention
particulière. Il s’agira d’assurer l’accès à des provendes granulées de qualité à coût de production
maitrisé. Pour ce faire, il sera mis en œuvre: (i) des modules de formation des fabricants de
provendes granulées en élaboration de formules alimentaires optimisées (efficaces et à moindre
coût); (ii) des incitations à l’installation de nouvelles unités de production de provendes granulées
par des privés par la facilitation de l’accès au financement; (iii) l’élaboration des normes de qualité
des intrants alimentaires du lapin et (iv) des actions de contrôle de la qualité nutritionnelle et sanitaire
des provendes granulées avant leur mise sur le marché.

26
6.2.3. Amélioration de la protection sanitaire du cheptel cunicole
Cette action vise à assurer une maîtrise de la VHD et des pathologies courantes du lapin au Bénin
(coccidioses, gales, entérotoxémie, colibaciloses, maladies respiratoires). A l’instar des dispositions
sanitaires prises pour protéger le bétail, il sera élaboré et mis en œuvre un plan national harmonisé
de prophylaxie pour le cheptel cunicole.
Concernant spécifiquement la VHD, un plan de contingence sera élaboré pour améliorer le contrôle
de cette maladie virale foudroyante. L’élaboration du plan de contingence prendra en compte
l’expérience et les leçons apprises du Plan intégré d’intervention d’urgence contre l’Influenza Aviaire
Hautement Pathogène (H5N1) au Bénin (FAO et MAEP, 2015). Le contenu du plan devra détailler,
entre autres, la nature de l’épizootie, l’analyse du risque de la maladie, la stratégie de prévention,
le plan d’alerte précoce, le plan de riposte, la stratégie de contrôle et d’éradication, le système
organisationnel de gestion de l’émergence de la maladie, les mesures d’accompagnement et le plan
d’urgence. Des tests (exercices de simulation) seront réalisés et tous les acteurs seront formés sur
leurs rôles, devoirs et responsabilités en cas d’une alerte.
En outre, les éleveurs seront sensibilisés sur les mesures de biosécurité (désinfection à l’entrée
des élevages, utilisation de cages appropriées pour éviter les coccidioses, hygiène des boîtes à
nid, mise en quarantaine de lapins adultes de plus de 2 mois d’âge avant leur introduction dans
l’élevage, etc.) qui devront être appliquées dans les élevages pour prévenir la maladie.

6.2.4. Appui à la modernisation des exploitations et à l’intensification des systèmes


d’élevage
Les principales actions visées sont: (i) l’amélioration des conditions d’exploitation et (ii) l’intensification
des systèmes d’élevage.
Concernant l’amélioration des conditions d’exploitation, les interventions porteront sur: (i) l’élaboration
et la mise à disposition des éleveurs de modèles d’habitat pour les différents types d’exploitations
cunicoles pour assurer une bonne ambiance pour les animaux; (ii) la formation des équipementiers à
la fabrication de cages, de mangeoires, d’abreuvoirs et boîtes à nid respectant les normes techniques
et (iii) la facilitation de l’accès au crédit au niveau des IMF et du FNDA.
Les interventions pour l’intensification des systèmes d’élevage seront axées sur: (i) l’appui à
l’augmentation de la taille du cheptel pour atteindre au moins le seuil de rentabilité; (ii) la mise
à disposition des éleveurs multiplicateurs, par le CECURI, de reproducteurs améliorés; l’appui
à l’utilisation d’autres innovations et bonnes pratiques d’élevage cunicole; (iii) la formation des
cuniculteurs à l’optimisation technico-économique des facteurs de production pour accroître la
rentabilité des exploitations; (iv) la formation des cuniculteurs à l’entreprenariat agricole et (v) l’appui
à la spécialisation des exploitations en élevages naisseurs, élevages engraisseurs et élevages
multiplicateurs de reproducteurs performants.
Au regard du coût élevé de l’alimentation dans les charges d’exploitation (plus de 60%), l’optimisation
technico-économique de la provende granulée industrielle et celle des facteurs de production, y
compris la ration alimentaire à la ferme, constitueront les principaux leviers pour l’amélioration de la
profitabilité chez les cuniculteurs.

27
6.3. Amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de
lapin local
6.3.1. Amélioration des systèmes d’abattage, de conditionnement et de vente de la
viande de lapin
Cette action vise à améliorer la qualité sanitaire, hygiénique et commerciale de la viande de lapin.
Il s’agira ainsi, notamment, de développer auprès de l’ensemble des acteurs intervenants aux
niveaux des points critiques des étapes de production, de transformation, de commercialisation et
de consommation des produits une prise de conscience au regard des risques et un niveau élevé de
connaissances des bonnes pratiques permettant de limiter ces risques.
Ainsi, les interventions suivantes seront entreprises:
 l’appui des transformateurs à la construction d’aires d’abattage de lapins respectant les
normes et standards;
 l’appui des commerçants à la construction et/ou la mise aux normes des unités de
commercialisation et de vente au détail, y compris sur les marchés locaux;
 la formation des acteurs de la filière aux bonnes pratiques d’abattage, de découpe et de
présentation, de conditionnement, de transport et de conservation de la viande de lapin;
 l’inspection des carcasses de lapin et le contrôle de la qualité sanitaire, hygiénique et
commerciale de la viande de lapin tout au long de la chaîne de valeur.

6.3.2. Amélioration de l’accès aux informations sur le marché


Cette action vise à rendre disponibles et accessibles les informations utiles relatives aux prix et aux
marchés des intrants et des produits et une juste interprétation et exploitation de ces informations.
L’intervention consistera à: (i) appuyer la mise en place d’un système d’information sur le lapin « SIM
lapin » permettant de collecter, traiter et diffuser régulièrement les informations nécessaires auprès
des acteurs de la chaîne de valeur viande de lapin et de (ii) former les acteurs à l’interprétation et
l’exploitation des informations diffusées. Les données et informations à collecter, pour qu’elles soient
pertinentes, seront définies par l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur. Le SIM lapin sera,
dans un premier temps, placé au sein de la Direction de l’Elevage puis transféré à l’Interprofession
des acteurs de la chaîne de valeur lapin dès que celle-ci sera mise en place et fonctionnelle. Les TIC
seront mises à profit pour la collecte et la diffusion des informations, ce qui permettra d’optimiser le
fonctionnement du SIM Lapin.

6.3.3. Appui à l’exploitation des opportunités de marchés au niveau sous-régional


Les exigences de compétitivité des produits d’élevage impliquent de permettre aux filières de
commercialisation et de transformation de s’adapter aux opportunités de marchés tout en maintenant
et améliorant leur niveau d’efficacité et de compétitivité. Si, pour le moment, l’on peut encore
raisonner la compétitivité en termes d’autosuffisance et de compétitivité de la viande de lapin local
face aux importations de carcasses lapin congelées en considérant le marché domestique, dans
le moyen terme, ce sera sans doute en termes de compétitivité des produits en considérant les
marchés sous-régionaux qu’il faudra le faire. Dès lors, le Bénin aura intérêt à développer, même sur
une petite échelle et à titre pilote, une ouverture de marché en direction du Nigeria et d’autres pays.
L’intérêt croissant des consommateurs pour des produits de qualité pourrait, à terme, offrir sur ces
marchés des opportunités à haute valeur ajoutée.
Les interventions consisteront essentiellement à: (i) appuyer les acteurs pour la prospection
de marchés rémunérateurs dans la sous-région et (ii) faciliter la formalisation d’arrangements
contractuels entre les acteurs béninois et les importateurs sous-régionaux de viande de lapin.

28
6.4. Développement de la chaîne de valeur lapin
Le développement de la chaîne de valeur viande de lapin local suppose une intégration horizontale et
verticale des différentes catégories d’acteurs. Pour ce faire, l’accent devra être mis sur l’organisation
des acteurs au sein des différents maillons de la filière et sur le processus devant permettre d’aboutir
à la mise en place d’une interprofession de la filière viande de lapin local fonctionnelle.

6.4.1. Renforcement de l’organisation coopérative des cuniculteurs


Comme l’a fait ressortir le diagnostic, on note une dynamique de regroupement des cuniculteurs
en Coopératives communales, unions de Coopératives, etc.. Cette dynamique nécessite d’être
accompagnée et renforcée en vue de faire passer le taux d’appartenance des cuniculteurs à une
organisation coopérative de 11% actuellement à au moins 75% en 2021. En effet, les cuniculteurs
constituent la catégorie d’acteurs la plus nombreuse, avec la proportion la plus élevée de pauvres,
et la plus faible dans les relations de pouvoir au sein de la filière. Leur organisation en coopérative
permettra non seulement d’améliorer l’offre de service (approvisionnement groupé d’intrants,
uniformisation des prix de cession du lapin, accès au crédit par caution solidaire, etc.), mais également
de les mettre en bonne position pour interagir avec les autres catégories d’acteurs (fournisseurs
d’intrants, transformateurs, commerçants).
L’intervention consistera à: (i) informer et sensibiliser les cuniculteurs sur les avantages de
l’organisation coopérative; (ii) faciliter l’organisation des cuniculteurs en coopératives et unions
de coopératives conformément à l’Acte uniforme de l’OHADA et (iii) former les responsables à la
gestion coopérative.

6.4.2. Développement d’associations au sein des autres maillons de la chaîne de valeur


A l’instar du renforcement de l’organisation coopérative des cuniculteurs, le regroupement des
autres acteurs par maillon (fournisseurs d’intrants spécifiques, transformateurs, commerçants et
consommateurs) de la filière lapin est à encourager. Il leur permettra d’offrir des services et de
défendre les intérêts des membres à travers des actions de plaidoyer et de lobbing.
L’intervention visera à: (i) informer et sensibiliser des acteurs sur les avantages du regroupement en
association; (ii) faciliter l’émergence des associations professionnelles de fournisseurs d’intrants, de
transformateurs et de commerçants; (iii) former les responsables à l’administration et la gouvernance
des associations; (iv) informer et sensibiliser les ligues des consommateurs sur les avantages de la
viande de lapin et sur les risques sanitaires et hygiéniques liés aux mauvaises pratiques d’abattage,
de transport, de conservation et de vente de la viande de lapin.

6.4.3. Appui à l’établissement de plateformes d’innovation multi-acteurs pour la


promotion de la filière lapin
Pour rappel, la plateforme d’innovation multi-acteurs est un réseau axé sur les besoins regroupant
les principaux acteurs de la chaîne de valeur (fournisseurs d’intrants, producteurs, collecteurs,
transformateurs, commerçants, consommateurs, etc.) et les institutions d’appui (Recherche, Services
d’appui-conseil, ONG, IMF, etc.) pour échanger des connaissances, générer de l’innovation et
développer des actions communes. Elle permet aux acteurs d’analyser les contraintes, d’explorer les
opportunités et d’identifier des actions communes à mettre en œuvre pour améliorer la performance
de la chaîne de valeur. Le processus de mise en place d’une plateforme d’innovation peut être résumé
comme suit: (i) identifier la question focale ou point d’entrée (contrainte ou opportunité); (ii) identifier
les principales parties prenantes qui deviendront les membres de la plateforme; (iii) organiser des
réunions de la plateforme d’innovation et (iv) identifier les contraintes et les actions communes à
mettre en œuvre pour les résoudre et les consigner dans un plan d’actions. Les principaux acquis
d’une plateforme d’innovation multi-acteurs pour la promotion de la chaîne de valeur lapin au Bénin
pourraient être, entre autres, l’amélioration de la communication entre les acteurs (revue, forum
WhatsApp, etc.), le développement ou le renforcement des liens d’affaires entre les différentes
catégories d’acteurs et la mise en place de l’Interprofession et de ses démembrements.

29
L’intervention consistera à: (i) identifier et analyser les principaux acteurs de la filière viande de
lapin; (ii) former des facilitateurs pour l’animation des plateformes d’innovation; (iii) appuyer la mise
en place et le fonctionnement des plateformes d’innovations communales/arrondissements, par
département et au niveau national et (iv) appuyer la mise en œuvre de leurs plans d’actions.

6.4.4. Appui à la mise en place de l’Interprofession nationale de la filière lapin du


Bénin
La mise en place d’une Interprofession est nécessaire pour assurer l’intégration verticale des acteurs
de la filière lapin. Elle permettra aux acteurs de défendre les intérêts des membres, notamment à
travers des actions de plaidoyer et de lobbying auprès des décideurs politiques et auprès des autres
partenaires. Les questions cruciales de financement, d’accès aux intrants, d’accès au marché, et de
compétitivité-prix en lien avec les importations extracommunautaires pourraient, entre autres, être
mieux prises en charge par une telle institution. Au sein de la chaîne de valeur, la recherche d’une
répartition équitable des marges bénéficiaires et plus généralement des mesures et actions visant à
améliorer la gouvernance seront entreprises pour accroître la performance de la filière.
L’appui à la mise en place de l’Interprofession consistera en: (i) la facilitation de l’élaboration des
textes fondateurs de l’Interprofession (statuts, règlement intérieur, etc.); (ii) la facilitation de la tenue
de l’Assemblée générale constitutive et (iii) la formation des responsables à l’administration et la
gouvernance de l’Interprofession.

6.4.5. Facilitation de l’entrepreneuriat cunicole des jeunes et des femmes


Comme indiqué dans la partie Diagnostic, on observe un regain d’intérêt des jeunes et des femmes
pour la cuniculture et les activités liées aux autres maillons de la chaîne de valeur lapin. Toutefois,
ceux-ci font face à d’énormes difficultés, notamment pour l’accès au financement et l’appui-conseil
approprié. Dès lors, la facilitation de l’entrepreneuriat cunicole consistera en un appui ciblé et au
suivi des jeunes et des femmes entrepreneurs pour la création et l’extension d’entreprises modernes
le long de la chaîne de valeur lapin.
Cette facilitation passera par: (i) l’appui à l’élaboration de business plans éligibles au FNDA et
FADeC-Agriculture et (ii) la mise en place d’un mécanisme spécifique de suivi appui-conseil des
jeunes entrepreneurs.

6.5. Création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement


de la filière lapin
6.5.1. Amélioration de l’accès aux innovations et connaissances appropriées
L’utilisation des innovations technologiques est indispensable pour accroître la productivité et la
rentabilité des exploitations cunicoles, mais aussi celles des unités de production de provendes, de
transformation et de commercialisation. Au Bénin, c’est le CECURI qui est en charge de générer les
informations et de les mettre à la disposition des utilisateurs, à savoir les cuniculteurs et les services
étatiques et ONG chargés de l’appui-conseil. Créé en 1988 à l’initiative conjointe des enseignants-
chercheurs de l’Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) et des chercheurs de l’Institut
National de Recherche Agronomique (INRA) de Tours (France), le CECURI vise à: (i) accroître par
la recherche-développement les connaissances concernant le lapin, son élevage et sa pathologie
au Bénin et, partant, dans les zones tropicales et sub-tropicales, pour améliorer les productions
locales et (ii) vulgariser l’élevage rural mais rationnel du lapin à travers l’information au sens le plus
large du terme (Kpodekon et Coudert, 1993). De nos jours, le CECURI est peu fonctionnel du fait du
manque de moyens humains, scientifiques (laboratoires équipés, animaleries, infrastructures, etc.)
pour bien conduire des programmes de recherche-développement en vue de répondre aux besoins
et préoccupations des acteurs de la filière lapin.

30
Les interventions visant à améliorer l’accès aux technologies et innovations4 porteront sur: (i) la
diffusion à grande échelle du « Guide pratique de l’élevage de lapin sous les tropiques, deuxième
édition »; (ii) le renforcement des capacités opérationnelles du CECURI par des dotations suffisantes
en ressources humaines, matérielles et financières; (iii) l’appui à l’élaboration et la mise en œuvre
de programmes de recherche-développement basés sur l’approche « Recherche Agricole Intégrée
pour le Développement -IAR4D5 » et utilisant les plateformes d’innovation multi-acteurs; (iv) le
renforcement du partenariat avec d’autres institutions de recherche et de développement au niveau
national et international pour redonner au CECURI sa vocation régionale et (v) l’appui à l’érection du
CECURI en Centre régional d’excellence en recherche-développement en cuniculture pour l’Afrique
de l’Ouest.

6.5.2. Amélioration de l’offre de service aux cuniculteurs et aux autres acteurs de la


chaîne de valeur
L’adoption et l’utilisation des innovations technologiques et des bonnes pratiques de production, de
transformation et de commercialisation sont nécessaires pour accroître la productivité et la rentabilité
des exploitations ainsi que la bonne qualité sanitaire, hygiénique et commerciale de la viande de
lapin. C’est là toute l’importance qui doit être accordée à l’offre de services publics, associatifs et
privés d’appui-conseil aux cuniculteurs et aux autres acteurs de la chaîne de valeur lapin.
Au regard des résultats du diagnostic, l’intervention consistera, en lien avec la Stratégie Nationale
de Conseil Agricole, à: (i) former les prestataires de services publics (Agences Territoriales de
Développement Agricole-ATDA, ex CARDER), associatifs (ONG) et privés (Cabinets vétérinaires
privés) en gestion technico-économique, en entreprenariat agricole et aux bonnes pratiques
d’abattage, de découpe et de présentation, de conditionnement, de transport et de conservation
de la viande de lapin; (ii) renforcer les capacités de la Direction de l’Elevage et des Directions
Départementales au contrôle de la qualité sanitaire, hygiénique et commerciale de la viande de lapin
tout au long de la chaîne de valeur.

6.5.3. Renforcement de la formation initiale en cuniculture


Dans les Universités et les lycées agricoles, il existe des modules de formation sur la cuniculture.
C’est ainsi que depuis quelques années, des diplômés (Ingénieurs, Techniciens, titulaires de Master
et de Licence,) sont mis à disposition du sous-secteur de l’élevage et de la filière lapin. Toutefois,
il a été observé une insuffisance d’Agents en charge de la gestion technico-économique et de
l’entreprenariat agricole. Ce qui limite la bonne gestion et la rentabilité des exploitations.
Pour combler cette insuffisance, il est proposé de renforcer les curricula dans les Universités et Lycées
agricoles, notamment dans les domaines de la gestion technico-économique et de l’entreprenariat
agricole. Il s’agira d’appuyer ces institutions de formation à: (i) identifier les priorités et besoins de
formation en concertation avec l’ensemble des acteurs de la filière lapin et des institutions d’appui et
(ii) à renforcer le centre d’application du CECURI.

6.5.4. Mise à jour et analyse régulières des données sectorielles sur la filière lapin
En vue de permettre la réorientation des priorités et l’adaptation des interventions en faveur de
la filière lapin, il est nécessaire que les données sectorielles soient mises à jour et analysées
régulièrement par la Direction de l’Elevage et l’INSAE. Cette action s’inscrit dans le PAG 2017-2021
qui, au titre des reformes du secteur de l’Agriculture, prévoit la réalisation du Recensement National
de l’Agriculture (RNA) et des Enquêtes Statistiques Agricoles (ESA) afin de doter le secteur agricole
de statistiques fiables. En complément au RNA, il est nécessaire d’effectuer un suivi et une analyse
permanente (i) des paramètres socio-économiques et des dynamiques et tendances évolutives des
4 Les besoins en technologies et innovations identifiés au cours du déroulement de l’étude sont: (i) l’amélioration génétique, (ii) l’optimisa-
tion des rations alimentaires (granulés de fourrages exclusifs, granulés de fourrages alicaments à base de plantes médicinales, élaboration de tables de
rationnement), (iii) l’amélioration de la protection sanitaire et, (iv) la gestion de la qualité le long de la chaîne de valeur lapin. Ces besoins seront validés
et complétés lors des réunions des plateformes d’innovations pour l’élaboration des programmes de recherche-développement.
5 L’IAR4D est une approche de recherche-développement basée sur les besoins des acteurs de la chaîne de valeur et qui les impliquent tout au
long du processus d’identification des priorités et de génération des innovations, facilitant ainsi leur adoption et utilisation.

31
différents systèmes de production de la filière et, (ii) également, des paramètres zootechniques
et financiers des différents systèmes d’élevage. Afin d’éviter des duplications, les enquêtes socio-
économiques à mener devraient être confiées (intégrées) aux services statistiques nationaux gérés
par l’INSAE, les services de l’élevage intervenant sur les aspects d’identification typologique des
exploitations (la typologie étant, elle aussi, évolutive), contribuant à l’identification des paramètres à
mesurer et, assurant l’analyse des résultats.
L’intervention consistera à: (i) élaborer une Note aux décideurs sur la promotion de la filière lapin
au Bénin pour conduire une action de plaidoyer en vue de la prise en compte de la cuniculture
dans le RNA et dans les ESA; (ii) renforcer les capacités de la Direction de l’Elevage et de l’INSAE
pour la collecte régulière et l’analyse des données et enfin, (iii) la création d’une base de données
dynamique sur la filière lapin accessible par tous les acteurs.

6.5.5. Amélioration de l’accès des acteurs de la chaîne de valeur lapin au financement


public et privé
En 2003 à Maputo, le financement public du secteur de l’Agriculture a fait l’objet d’un engagement des
Chefs d’Etat Africains d’allouer au moins 10% de leurs budgets nationaux à ce secteur pour permettre
une croissance agricole annuelle de 6% nécessaire pour assurer la souveraineté alimentaire. Plus
récemment en 2014 à Malabo, cet engagement a été réaffirmé pour « renforcer le financement des
investissements publics » et « d’en garantir l’efficacité et l’efficience et privés dans l’agriculture ».
Sur cette base, les Ministres en charge des Ressources animales ont formulé, lors de leur Neuvième
Conférence tenue à Abidjan (Côte d’Ivoire) les 18 et 19 avril 2013, la recommandation d’augmenter
et de soutenir les investissements dans le secteur de l’élevage.
Dans la perspective des engagements cités plus haut, le Gouvernement béninois a déjà alloué 6,5%
du budget national au secteur de l’Agriculture. Il serait en train de mettre en place d’autres instruments
de financement, à savoir le Fonds National de développement Agricole (FNDA), le Fonds d’Appui
au Développement des Communes, volet agriculture (FADeC-Agriculture) et la Banque Agricole
(MAEP, 2016).
Le FNDA, créé par décret N°2014-100 du 31 janvier 2014, avec une dotation initiale prévue de
10 milliards de francs CFA, est au cœur de la stratégie d’appui au financement agricole. Il est
actuellement doté de trois guichets dont l’opérationnalisation s’avère indispensable pour la mise en
œuvre du PSDSA, à savoir: (i) Guichet 1: Subventions aux Investissements Agricoles; (ii) Guichet 2:
Accès aux Services Non Financiers et (iii) Guichet 3: Accès aux Services Financiers.
Le FADeC-Agriculture est une dotation financière destinée à la promotion des activités agricoles
pour la réalisation des investissements dans le secteur agricole. De façon spécifique, le FADeC-
Agriculture vise à financer des investissements structurants pour: (i) l’amélioration de la productivité
agricole; (ii) l’amélioration de la transformation des produits agricoles; (iii) l’amélioration de la
commercialisation des produits agricoles et, enfin, (iv) l’amélioration de la qualité nutritionnelle des
produits agricoles.
L’amélioration de l’accès des acteurs de la filière lapin au financement public consistera à: (i) conduire
une action de plaidoyer pour augmenter la part du sous-secteur de l’élevage dans les ressources
budgétaires allouées au secteur de l’Agriculture; (ii) faciliter l’accès des acteurs de la filière lapin au
FNDA et au FADeC-Agriculture à travers l’appui à l’élaboration de projets éligibles et (iii) mettre en
place des fonds de garantie auprès d’une IMF et d’une banque pour faciliter l’accès au crédit.

32
7. MISE EN ŒUVRE DE LA
STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION

7.1. Dispositif de pilotage de la Stratégie et du Plan d’action


La SNDC et son Plan d’action seront pilotés par une Cellule de coordination à mettre en place par le
MAEP, avec, pour chef de file, le Directeur de l’Elevage. Cette Cellule sera chargée, en liaison avec
la Direction de la Programmation et de la Prospective, de veiller à la planification, à la mise en œuvre
harmonieuse et efficiente, au suivi et à l’évaluation des actions, avec l’implication effective de tous
les acteurs de la chaîne de valeur lapin.
Le chef de file de la SNDC et du Plan d’action devra rendre compte périodiquement au Cabinet du
Ministre en charge de l’Elevage et au Conseil National d’Orientation et de Suivi (CNOS) du secteur
agricole.

7.2. Financement du Plan d’action


La mobilisation des ressources pour le financement est une condition sine qua none à la mise
en œuvre réussie de la SNDC et de son Plan d’action 2018-2022. D’où la nécessité de faire une
estimation rigoureuse des coûts et de raisonner le schéma de financement du Plan d’action.

7.2.1. Coût du plan d’action


Les ressources financières nécessaires pour mettre en œuvre le Plan d’action s’élèvent à un milliard
six cent trente-deux millions neuf cent mille (1 632 900 000) francs CFA. Les poids financiers relatifs
des différents axes stratégiques sont les suivants:
 Axe 1. Accroissement de la productivité, de la profitabilité et de la production: 57,69%;
 Axe 2. Amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché: 13,96%;
 Axe 3. Développement de la chaîne de valeur lapin: 14,21%;
 Axe 4. Création des conditions favorables et incitatives pour le développement de la
cuniculture: 14,14%.

7.2.2. Schéma de financement


La réalisation de la vision de la SNDC et de ses objectifs stratégiques dépendra du niveau et de la
qualité des investissements qui seront alloués au sous-secteur de l’élevage et de la cuniculture. Les
sources traditionnelles de financement de l’élevage sont essentiellement les allocations budgétaires
du Gouvernement, les fonds des donateurs (bilatéraux et multilatéraux) et les investissements du
secteur privé, y compris ceux des éleveurs.
Les opportunités de financement de la filière lapin sont entre autres:
• les ressources qui seront mobilisées par le Gouvernement et auprès de ses partenaires
techniques et financiers dans le cadre du financement du PSDSA et du PNIASAN en cours
d’élaboration et dont la mise en œuvre coïncidera avec celle de la SNDC et de son Plan
d’action 2018-2022; les actions de plaidoyer inscrites dans le Plan d’action devraient aboutir à
des investissements publics plus importants pour la promotion de la filière lapin qui contribue
aux objectifs du PSDSA, du PNIASAN et, partant, du PAG;

33
• le FNDA, en cours d’opérationnalisation, et le FADeC-Agriculture disposent de guichets
susceptibles de servir pour le financement du sous-secteur de l’élevage et, en conséquence,
de la filière lapin;
• les éleveurs et les autres acteurs de la filière lapin accèderont plus facilement au crédit
auprès des IMF et des banques avec la mise en place de fonds de garantie prévu dans ce
Plan d’action pour assurer l’investissement privé en plus de leurs ressources propres;
• enfin, il s’agit des investissements qui pourront être soutenus par des fondations (Fondation
Dangote, etc.) et par la diaspora béninoise.

7.3. Suivi-évaluation et capitalisation


Un manuel de suivi-évaluation orienté vers les résultats de la SNDC et de son Plan d’action sera
élaboré et mis en œuvre afin de permettre de mesurer les progrès accomplis et procéder à des
ajustements si nécessaires en vue d’atteindre les objectifs stratégiques à l’horizon 2022. Il sera
placé sous la responsabilité du Service Suivi-Evaluation de la Direction de l’Elevage, avec l’appui de
la Cellule Suivi-Evaluation du MAEP.
Le suivi de la Stratégie et du Plan d’action concernera à la fois l’exécution technique et financière.
Pour ce faire, les outils de planification et de suivi-évaluation ci-après seront utilisés: le cadre de
résultats du Plan d’action, le plan de suivi des indicateurs de performance, le Plan de travail et
le Budget Annuel (PTBA), les rapports d’étape technique et financiers et le rapport de suivi des
indicateurs.
Deux évaluations externes, une évaluation à mi-parcours et une évaluation finale, seront organisées
par le MAEP pour mesurer la performance du Plan d’action en vue d’améliorer la mise en œuvre et/
ou déterminer l’impact dudit Plan.
Enfin, des dispositions seront prises pour capitaliser le processus de mise en œuvre ainsi que les
acquis de la Stratégie et du Plan d’action.

7.4. Communication et visibilité


Le succès de la mise en œuvre de la SNDC et du Plan d’action 2018-2022 sera en partie assuré
par une communication permanente et pédagogique autour de la vision et des objectifs stratégiques
à atteindre à l’horizon 2022. Pour ce faire, un Plan de communication sera élaboré et mis en
œuvre par le Service de Communication du MAEP. Ce Plan de communication aura pour objectifs
spécifiques: (i) de favoriser la circulation de l’information entre les parties prenantes institutionnelles;
(ii) d’informer périodiquement le public sur les progrès réalisés; (iii) de diffuser les résultats, effets
et impacts, obtenus et (iv) d’assurer l’appropriation des résultats obtenus par les bénéficiaires et les
partenaires.

34
8. RISQUES ET HYPOTHÈSES

8.1. Risques
Les principaux risques pouvant affecter la mise en œuvre réussie de la SNDC et de son Plan
d’action sont les suivants:
 la non maîtrise de la VHD et le non accès des éleveurs ayant perdu leur cheptel cunicole
au Fonds d’indemnisation des calamités naturelles;
 les faibles liens avec les marchés peuvent affecter négativement la production et les
revenus des éleveurs vis-à-vis des prix élevés des intrants de base;
 l’élevage et la cuniculture occupent une position faible dans la priorisation des ressources
par le secteur public;
 la mobilisation des ressources pour le financement du PSDSA et du PNIASAN rencontre
des difficultés, notamment concernant l’opérationnalisation du FNDA et du FADeC-
Agriculture;
 l’envahissement du marché domestique par des carcasses de lapin extra-communautaires
à prix subventionnés;
 les facteurs politiques et institutionnels défavorables peuvent avoir un impact négatif sur
l’organisation et la mise en œuvre de la SNDC et de son Plan d’action et enfin,
 la croissance de l’économie béninoise est affectée par la dévaluation du naira, la monnaie
nigériane.

8.2. Hypothèses
Les hypothèses pour la réalisation réussie des stratégies d’élevage, les résultats et les objectifs sont
précisés dans le cadre logique détaillé. Les principales hypothèses sont reprises ci-dessous:
 l’environnement politique et institutionnel est favorable à la promotion de la filière lapin;
 l’engagement de Maputo d’affecter au moins 10% du budget national au secteur agricole et
le pacte PNIA/PDDAA-Bénin sont respectés par l’Etat;
 la SNDC et son Plan d’action sont pris en compte dans les stratégies nationales existantes
et en cours d’élaboration telles que le PSDSA et le PNIASAN;
 le PSDSA et le PNIASAN sont adoptés dans les délais requis et les ressources nécessaires
à leur financement mobilisées.

35
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ajoutées agricoles au Bénin, Guide méthodologique, Cotonou, Ministère de l’Agriculture, de
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FAO & MAEP. 2015. Plan intégré d’intervention d’urgence contre l’Influenza aviaire hautement
pathogène (H5N1) au Bénin, Cotonou, FAO, 126 p.
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pour Tous. Consulté le 15 avril 2017 à l’adresse suivante: http://hdr.undp.org/sites/default/files/
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Présidence de la République du Bénin, sd. Bénin révélé, le nouveau départ. Programme d’Actions
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36
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Wabi K.A. 2007. Étude de la qualité commerciale et microbiologique des carcasses de lapin de chair
au Bénin. Thèse de doctorat vétérinaire. Dakar, Université Cheik Anta Diop, 141 p.

37
ANNEXES

Annexe 1. Résultats du diagnostic de la filière lapin au Bénin selon la méthode


SEPO.
Succès Potentialités
 Accès aux intrants zootechniques et vétérinaires (provende  Marge de progrès sur la productivité des
granulée distribuée par Véto Service et le CECURI, produits systèmes d’élevage, notamment par
chimiques distribués par les Cabinets vétérinaires privés) l’amélioration génétique (de 5-6 lapereaux à 7-8
 Utilisation généralisée des aliments granulés lapereaux par portée)
 Accès aux connaissances professionnelles et aux  Initiatives de professionnalisation et spécialisation
innovations technologiques grâce à la recherche- des exploitations cunicoles familiales (naisseurs,
développement, à la publication du Guide pratique de engraisseurs, élevage de reproducteurs
l’éleveur de lapins en Afrique de l’Ouest, à la formation performants)
et à l’appui-conseil fournis par le CECURI, l’ABeC, les  Utilisation des TIC pour la promotion de la
CARDERs, les Cabinets vétérinaires privés et les ONG cuniculture (Forum WhatsApp des cuniculteurs)
(Élevages Sans Frontières, Hunger Project, Louvain et pour le e-commerce de la viande de lapin
Développement, SONGHAÏ Bénin) (AgroDynamique)
 Maitrise de la reproduction par monte naturelle  Emergence d’organisations coopératives de
 Maîtrise de la conduite alimentaire de l’élevage avec cuniculteurs, conformes à l’Acte uniforme de
utilisation généralisée de la provende granulée l’OHADA, pour améliorer l’offre de services
 Contrôle des maladies courantes du lapin: coccidioses,  Etablissement de plateformes d’innovation
colibacilloses, gales, maladies respiratoires multi-acteurs préalables à la mise en place de
 Création d’élevages cunicoles utilisant une méthode pro- l’interprofession pour améliorer la gouvernance
pauvres « Qui Reçoit, Donne - QRD », promue par l’ONG  Mise en place de la Banque agricole et du FNDA
Élevages Sans Frontières: crédit de 6 lapines et un géniteur pouvant améliorer l’accès au financement de la
remboursable en nature au profit d’un autre candidat- CV lapin
éleveur (39 bénéficiaires de la Coopérative Fondéhou de  Application effective du TEC CEDEAO pour
Bohicon) améliorer la compétitivité-prix du lapin local
 Modèles de mise en marché du lapin: postes de vente de  Demande nationale et régionale (Nigeria) en
lapin mis en place l’ABeC dans quelques grandes villes lapins non satisfaite et en progression
et de postes de vente et de promotion du lapin au niveau  Haute qualité nutritionnelle de la viande de lapin,
local pour créer des circuits directs de consommation de la considérée comme l’une des meilleures viandes
viande de lapin au niveau local établis par Élevages Sans qui soient, et préférence des consommateurs
frontières béninois pour le lapin produit localement
 Introduction de la viande de lapin dans les habitudes  Insertion du lapin local dans la grande distribution
alimentaires des Béninois permise par la publicité, les (super marché U, etc.)
restaurants spécialisés ou non en menus à base de lapin et  Filière porteuse et attractive pouvant servir pour
la grande distribution (exemple du « Lapin supérieur » au la création d’emploi pour l’insertion des jeunes et
supermarché Super U) des femmes au Sud du Bénin
 Masse critique de ressources humaines qualifiées pour  Poursuite de l’engagement politique du
accompagner les cuniculteurs grâce à l’introduction de Gouvernement et de ses PTF (dont la FAO)
curricula dans les programmes de formation des Universités en faveur des élevages à cycle court et du
(UAC, Dassa, Parakou) et des lycées agricoles lapin de à travers le Programme d’Actions du
 Bon niveau d’éducation des cuniculteurs: plus de 50% Gouvernement 2016-2021, le Plan Stratégique
ont le Bac et certains sont diplômés de l’université de Développement du Secteur Agricole (PSDSA):
(Licence professionnelle et Master) pouvant faciliter la Orientations stratégiques 2025 et le Plan National
professionnalisation de la filière lapin d’Investissements Agricoles (PNIA) 2017-2021 et,
 Engagement du Gouvernement et ses PTF (FAO en la Stratégie Nationale de Développement de la
l’occurrence) et les ONGs (en faveur de la cuniculture à Cuniculture 2017-2021 (en cours d’élaboration).
travers la Stratégie de Développement Rural, le Plan de
développement de l’Elevage 2014 et le projet « Appui à la
Professionnalisation de la Filière d’Elevage Cunicole au
Sud-Bénin (APFECS) »

38
Echecs Obstacles
 Insuffisance de l’offre de service d’appui-conseil aux  Difficulté d’accès au matériel génétique cunicole
éleveurs, notamment dans les domaines de la gestion à haut potentiel de productivité (reproducteurs
de l’exploitation, l’entreprenariat agricole et la gestion performants, semences)
coopérative, et aux autres acteurs de la chaîne de valeur  Prix élevé, et en constante augmentation, de la
lapin (transformateurs, commerçants, restaurants) provende granulée, affectant négativement la
 Faible accès au crédit approprié notamment pour la rentabilité des élevages par l’augmentation des
création, l’extension ou la reconstitution (après la VHD) coûts de production
d’élevages (et autre business lié au lapin: abattoirs, postes  Récurrence de la maladie virale hémorragique
de vente, restaurants), mais aussi pour l’exploitation (VHD) qui décime 80 à 100 des effectifs des
(fondement de roulement pour l’approvisionnement en élevages de lapins et décourage les cuniculteurs
intrants et en lapins et carcasses de lapins); crédit inadapté  Difficulté d’accès aux produits biologiques
(ex CMMB: montant maximum 5 000 000 fcfa, taux d’intérêt (vaccins): cherté et quelquefois indisponibilité.
2% dégressif par mois, pas de financement des débuts  Importation de la viande congelée de lapin avec
d’activités, délai de remboursement 12-18 mois) pour conséquence une faible compétitivité-prix
 Faible adoption des normes et techniques de construction du lapin local par rapport au lapin importé (3000-
du logement des lapins et de l’équipement (cages, 5000 fcfa versus 2000 fcfa) et un accroissement
mangeoires, abreuvoirs), en lien avec la difficulté d’accès au annuel des importations de 5,8% (2008-2015)
financement ? • Faiblesse des services vétérinaires mise en
 Petite taille des élevages dans les systèmes familiaux, avec évidence par l’analyse PVA de l’OIE
moins de 30 lapines-mères, ce qui est en dessous du seuil
de rentabilité
 Faibles performances des souches locales de lapin,
aggravées par le métissage anarchique et la consanguinité,
avec une portée moyenne de 5-6 lapereaux par mise-bas
(potentiel de 8-10 lapereaux) et un poids de 1,8 à 2 kg après
2 mois d’engraissement (potentiel 2,5 kg)
 Faible capacité de contrôle de la Maladie virale
hémorragique (VHD) qui a décimé 80 à 100% du cheptel
cunicole, en 1996 et en fin 2015-début 2016, en cause:
manque de kits de diagnostic, serotypage tardif, utilisation
de vaccin inapproprié,
 Méconnaissance des bonnes pratiques de transformation
du lapin (abattoirs aux normes, inspection des carcasses de
lapin, techniques de découpe)
 Faible valorisation de la peau et des crottes de lapin pour
améliorer le revenu des cuniculteurs
 Faible accès à l’information sur le marché du lapin avec
pour conséquence des éleveurs qui ont des difficultés
d’écoulement d’une part et des clients qui ont des difficultés
d’approvisionnement d’autre part
 Faiblesse des liens d’affaires entre les cuniculteurs et les
acteurs en aval de la filière (restaurants, supermarchés,
transformateurs-distributeurs)
 Faible présence des femmes (environ 15%) et des jeunes
18-35 ans (environ 10%) dans la chaîne de valeur lapin
selon les statistiques de l’ABeC; la coopérative Fondéhou
de Bohicon d’un effectif de 39 cuniculteurs comprend à
peine 10% de femmes
 Faible structuration de la chaîne de valeur lapin: faible
intégration horizontale (organisation par maillon) et verticale
des acteurs (organisation regroupant tous les maillons)
 Faible disponibilité de données sur la filière lapin
(effectifs du cheptel, races, systèmes d’élevage, fermes,
cuniculteurs, autres catégories d’acteurs de la chaîne de
valeur), nécessaires pour la planification stratégique et
opérationnelle
 Faible investissement public (en dessous de l’engagement
de Malabo) dans le secteur de l’élevage en général et dans
la cuniculture en particulier

39
Annexe 2. Plan d’action budgétisé pour la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture

40
(SNDC) au Bénin (2018-2022)

Cibles Cibles chiffrées Structure/Acteur Coût unitaire Montant


Codes Axes/Actions/Activités Unités Détails
chiffrées 2018 2019 2020 2021 2022 Responsable Partenaires FCFA FCFA p100
Axe 1 Axe 1 : Amélioration de la productivité, de la profitabilité et de la production de lapin
942 000 000 57,69
A1.1. Action 1.1 : Amélioration du patrimoine génétique cunicole 81 000 000
Session de formation
Renforcement des capacités du CECURI et des services de Universités, INRAB
A1.1.1. Session de formation de 3 jours avec 20 1 CECURI
l’élevage en gestion, suivi et contrôle du patrimoine génétique et DE
participants 5 000 000 5 000 000
Un schéma
A.1.1.2. Elaboration du schéma d'amélioration génétique Etude d'amélioration 1 1 CECURI DE
génétique élaboré 5 000 000 5 000 000
Session de formation
Formation des acteurs à la mise e œuvre du schéma d'amélioration
A.1.1.3. Session de formation de 3 jours avec 20 4 2 2 CECURI EPAC, DE
génétique
participants 3 000 000 12 000 000
Construction d'un troisième bâtiment équipé pour l'amélioration Bâtiment plus
A.1.1.4. Bâtiment d'élevage 1 1 CECURI EPAC
génétique, y compris kits pour l'insémination artificielle équipement 50 000 000 50 000 000
Acquisition de grands parentaux performants pour l'amélioration
A.1.1.5. Grands parentaux 200 200 CECURI DE
génétique 20 000 4 000 000
A.1.1.6. Réhabilitation du 2ème bâtiment du CECURI Bâtiment d'élevagfe Réhabilitation 1 1 CECURI EPAC 5 000 000 5 000 000
A.1.2. Sécurisation des besoins nutritionnels des lapins avec des provendes granulées de qualité et à moindre coût 317 000 000
Session de formation
Formation des fabricants de provendes granulées en élaboration de
A.1.2.1. Session de formation de 3 jours avec 20 1 1 DE SECURI
formules alimentaires optimisées
participants 5 000 000 5 000 000
Fonds de garantie
pour l'accès au crédit
A.1.2.2. Fonds de garantie 1 1 DE FNDA, CECURI
Facilitation de l’installation de nouvelles unités de production de auprès des IMF et
provendes granulées par des privés banques 300 000 000 300 000 000
CECURI, Labo,
A.1.2.3. Etude 1 1 DE Structure de
Elaboration des normes de qualité des intrants alimentaires du lapin normalisation 2 000 000 2 000 000
Contrôle de la qualité nutritionnelle et sanitaire des provendes Campagne de
A.1.2.4. 10 2 2 2 2 2 DE ABSSA
granulées avant leur mises sur le marché contrôle 1 000 000 10 000 000
A.1.3 Amélioration de la protection sanitaire du cheptel cunicole 223 000 000
CNPV, Cabinets
Elaboration d'un plan national harmonisé de prophylaxie pour le
A.1.3.1. Etude 1 1 DE véto privés,
cheptel cunicole
Coopératives, ONG 6 000 000 6 000 000
DE, CNPV,
Elaboration d'un plan de contingence pour améliorer le contrôle de la Cabinets véto
A.1.3.2. Etude 1 1 DE
VHD privés,
Coopératives, ONG 6 000 000 6 000 000
CNPV, Cabinets
Session des formation
A.1.3.3. Formation des acteurs sur sur leurs rôles, devoirs et responsabilités Session de formation 1 1 DE véto privés,
d'une journée
en cas d’une alerte Coopératives, ONG 3 000 000 3 000 000
CNPV, Cabinets
Exercice de
A.1.3.4. Conduite de tests (exercices de simulation) d'une alerte 2 1 1 DE véto privés,
simulation
Coopératives, ONG 6 000 000 12 000 000
CNPV, Cabinets
Session de
A.1.3.5. Sensibilisation des éleveurs à la vaccination des lapins et à 2 1 1 DE véto privés,
sensibilisation
l'application des mesures de biosécurité Coopératives, ONG 3 000 000 6 000 000
Appui au contrôle de la VHD, y compris stock de vaccins tampon
pour faire face aux urgences et compensation des victimes de la Dotation 1 1 DE CNPBV
VHD 50 000 000 50 000 000
formations de courte
A.1.3.6. Spécialisations 3 3 CECURI EPAC, UAC
Formation de spécialistes en pathologie cunicole durée 30 000 000 90 000 000
A.1.3.7. Acquisition d'une clinique vétérinaire mobile Clinique mobile 1 1 DE CECURI, Labo, 50 000 000 50 000 000
A.1.4 Appui à la modernisation des exploitations et à l'intensification des systèmes d’élevage
321 000 000
DE, ONG,
A.1.4.1. Modèle d'habitat 3 3 CECURI
Elaboration et la mise à disposition des éleveurs de modèles d’habitat Coopératives 1 000 000 3 000 000
Formation des équipementiers à la fabrication de cages, de
Session de 3 jours DE, ONG,
A.1.4.2. mangeoires, d’abreuvoirs et boites à nid respectant les normes Session de formation 1 1 CECURI
avec 20 participants Coopératives
technique 3 000 000 3 000 000
Formation des cuniculeturs à l’optimisation technico-économique
Session de formation Session de 3 jours DE, ONG,
A.1.4.3. des facteurs de production pour accroître la rentabilité des 5 2 3 CECURI
de formateurs avec 20 participants Coopératives
exploitations 3 000 000 15 000 000
Fonds de garantie pour la modernisation et l'intensification des
exploitations cunicoles (extension, acquisition d'intrants, DE, CECURI,
A.1.4.4. Fonds de garantie 1 1 FNDA
spécialisation) Coopératives, ONG 300 000 000 300 000 000
Axe 2. Amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local
228 000 000 13,96
Amélioration des systèmes d’abattage et de conditionnement de la viande de lapin
71 000 000
Appui des transformateurs à la construction d’aires d'abattage de Modèle d'aires DDAEP, Service
1 1 DE
lapins respectant les normes et standards d'abattage d'hygiène, DGR
3 000 000 3 000 000
Modèle d'unités de
DDAEP, Service
Appui des commerçants à la construction et/ou la mise aux normes commercialisation et 2 2 DE
d'hygiène
des unités de commercialisation et de vente au détail  de vente en détail 3 000 000 6 000 000

Formation des acteurs de la filière aux bonnes pratiques d’abattage,


DDAEP, Service
de découpe et de présentation, de conditionnement, de transport et Session de formation 4 2 2 DE
d'hygiène, DGQIFE
de conservation de la viande de lapin
3 000 000 12 000 000
Inspection des carcasses de lapin et contrôle de la qualité sanitaire, Campagnes de DDAEP, Service
hygiénique et commerciale de la viande de lapin tout au long de la 10 2 2 2 2 2 DE
contrôle de qualité d'hygiène
chaîne de valeur 5 000 000 50 000 000
Amélioration de l’accès aux informations sur le marché
145 000 000
DIP, DCP,
CECURI,
Appuyer la mise en place d’un système d’information sur le lapin Etude 1 1 DE
Coopératives, ONG,
« SIM lapin » Associations 5 000 000 5 000 000
Equipement pour le fonctionnement du SIM Lapin (kit informatique, un lot par
lot d'équipement 10 10 DE MAEP
motos, smartphones, etc.) Département 10 000 000 100 000 000
CECURI,
Former les acteurs à l’interprétation et exploitation des informations Session de formation 3 3 DE Coopératives, ONG,
diffusées Associations 5 000 000 15 000 000
Information par des
Appui à l'information et la sensibilisation des populations sur les Campagne médias et notamment ONG, CECURI,
5 1 1 1 1 1 DE
qualités nutritionneles et les bienfaits de la consommation de la d'information la Radio Coopératives
viande de lapin rurale/communautaire 5 000 000 25 000 000
Appui à l'exploitation des opportunités de marchés au niveau sous-régional
12 000 000
Coopératives,
Associations
Voyage au Nigéria de
d'acteurs, Ministère
Voyage sous-régional 4 personnes pour une 1 1 DE
du Commerce -
semaine
Appuyer les acteurs pour la prospection de marchés rémunérateurs Service chargé des
dans la sous-région exportations 10 000 000 10 000 000
Coopératives,
Associations
Session d'information
d'acteurs, Ministère
Faciliter la formalisation d’arrangements contractuels entre les sur la 2 1 1 DE
du Commerce -
acteurs béninois et les importateurs sous-régionaux de viande de contractualisation
Service chargé des
lapin exportations 1 000 000 2 000 000

41
42
A.3 Axe 3. Développement de la chaîne de valeur lapin
232 000 000 14,21
A.3.1. Renforcement de l’organisation coopérative des cuniculteurs
25 000 000 25 000 000

Informer et sensibiliser les cuniculteurs sur les avantages de Session de


A.3.1.1. 5 5 DLROPEA DE, ATDA, ONG
l’organisation coopérative sensibilisation 2 000 000 10 000 000

A.3.1.2. Faciliter l’organisation des cuniculteurs en coopératives et unions de Etude 1 1 DLROPEA DE, ATDA, ONG
coopératives conformes à l’Acte uniforme de l’OHADA 5 000 000 5 000 000
A.3.1.3. Formation des responsables à la gestion coopérative Session de formation 5 3 2 DLROPEA DE, ATDA, ONG 2 000 000 10 000 000
A.3.2. Développement d’associations au sein des autres maillons de la chaîne de valeur
17 000 000
Session de
A.3.2.1. Informer et sensibiliser des acteurs sur les avantages du 3 3 DLROPEA DE, ATDA, ONG
sensibilisation
regroupement en association 2 000 000 6 000 000

A.3.2.2. Faciliter l’émergence des associations professionnelles de Etude 1 1 DLROPEA DE, ATDA, ONG
fournisseurs d’intrants, de transformateurs et de commerçants 3 000 000 3 000 000
Former les responsables à l’administration et la gouvernance des
A.3.2.3. Session de formation 2 1 1 DLROPEA DE, ATDA, ONG
associations 2 000 000 4 000 000
Service d'hygiène,
Informer et sensibiliser les ligues des consommateurs sur les Session de
A.3.2.4. 2 1 1 DE Ligues des
avantages de la viande de lapin et sur les risques sanitaires et sensibilisation
consommateurs
hygiéniques 2 000 000 4000000
A.3.3. Appui à l’établissement de plateformes d’innovation multi-acteurs pour la promotion de la filière lapin
50500000
CECURI, DE, ONG,
Associations,
A.3.3.1. Identifier et analyser les principaux acteurs de la filière viande de lapinAtelier national 1 1 CECURI 3000000
Coopératives,
DDAEP, ATDA 3000000
A.3.3.2. Former des facilitateurs pour l’animation des plateformes d’innovation Session de formation 1 1 DLROPEA CECURI, DE 2500000 2500000

CECURI, DE,
ATDA, DDAEP,
A.3.3.3. Appuyer la mise en place et le fonctionnement des plateformes d’innovations
Réunioncommunales/arrondissements, par département
30 et au niveau national15 15 DLROPEA 500000 15000000
ONG, Coopératives,
Associations, Ligues

A.3.3.4. Appuyer la mise en œuvre des plans d’actions des Plateformes d'innovation
Allocation budgétaire 3 1 1 1 DLROPEA CECURI, DE, MAEP 10000000 30000000

A.3.4. Appui à la mise en place de l’Interprofession nationale de la filière lapin du Bénin 9500000

DE, Coopératives,
Facilitation de l’élaboration des documents fondateurs de
A.3.4.1. Etude 1 1 DLROPEA Associations, 1500000 1500000
l’Interprofession (statuts, règlement intérieur, etc.) 
Ligues, ONG
DE, Coopératives,
A.3.4.2. Facilitation de la tenue de l’Assemblée générale constitutive Réunion 1 1 DLROPEA Associations, 5000000 5000000
Ligues, ONG
DE, Coopératives,
A.3.4.3. Formation des responsables à l’administration et la gouvernance de Session de formation 1 1 DLROPEA Associations, 3000000 3000000
l’Interprofession Ligues, ONG
A.3.5. Facilitation de l’entrepreneuriat cunicole des jeunes et des femmes 65000000
Frais d'appui à FNDA, FADeC-
A.3.5.1. Appui à l’élaboration de business plans éligibles au FNDA et FADeC- Business plans l'élaboration des 100 20 20 20 20 20 DE Agriculture, IMF, 200000 20000000
Agriculture business plans Banque
Recrutement d'un
FNDA, FADeC-
Bureau d'études
A.3.5.2. Homme-jour 300 60 60 60 60 60 DE Agriculture, IMF, 150000 45000000
Mise en place d’un mécanisme spécifique de suivi appui-conseil des chargé du suivi appui-
Banque
jeunes entrepreneurs conseil
A.4. Axe 4. Création d’un environnement favorable et incitatif pour le développement de la cuniculture
230 900 000 14,14
A.4.1. Amélioration de l’accès aux technologies, innovations et connaissances appropriées 148400000

Diffusion à grande échelle du « Guide pratique de l’élevage de lapin DE, ADTA, DDAEP, 3000 6000000
A.4.1.1. sous les tropiques, deuxième édition  »  Exemplaire 2000 2000 CECURI Coopératives, ONG
Renforcement des capacités opérationnelles du CECURI (véhicule,
A.4.1.2. Allocation budgétaire 1 1 CECURI MAEP, UAC/EPAC 20000000 20000000
kit informatique)
A.4.1.3. Appui au fonctionnement du CECURI (Salaire, frais généraux) Allocation budgétaire 3 1 1 1 MAEP, UAC/EPAC 16800000 50400000
Programmes R&D en UAC (EPAC,FSA),
amélioration FA/UP, INRAB, DE,
Appui à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes de Programmes de
génétique, Coopératives,
A.4.1.4. recherche-développement basés sur l'approche IAR4D et les recherche- 4 1 2 1 CECURI 3000000 12000000
alimentation, Associations, ONG
plateformes d'innovation développement
protection sanitaire, Bouge, ONG ESF,
gestion de la qualité, REDDAD, Privé
Renforcement du partenariat avec d’autres institutions de recherche AUC/EPAC, INRAB,
A.4.1.5. et développement au niveau national et international pour redonner Mission circulaire 1 1 CECURI CORAF, INRA 5000000 5000000
au CECURI sa vocation régionale France, ILRI
Appui à l’érection du CECURI en Centre régional d’excellence de UAC/EPAC,
A.4.1.6. Etude 1 1 CECURI 5000000 5000000
recherche-développement en cuniculture pour l’Afrique de l'Ouest UEMOA, CEDEAO
Construction d'un laboratoire de recherche en pathologies cunicoles
A.4.1.7. Laboratoire équipé 1 1 CECURI UAC/EPAC 50000000 50000000
et amélioration génétique
A.4.2. Amélioration de l’offre de service d’appui-conseil aux cuniculteurs et aux autres acteurs de la chaîne de valeur 9000000
Former les prestataires de services publics, associatifs et privés en
gestion technico-économique et en entreprenariat agricole, et aux
bonnes pratiques d’abattage, de découpe et de présentation, de CECURI, Serice
A.4.2.1. conditionnement, de transport et de conservation de la viande de Session de formation 2 1 1 DE d'hygiène, DDAEP, 3000000 6000000
lapin, et aux bonnes pratiques d’abattage, de découpe et de ATDA
présentation, de conditionnement, de transport et de conservation
de la viande de lapin
Renforcer les capacités de la Direction de l’Elevage et des
Directions Départementales au contrôle de la qualité sanitaire, Service d'hygiène,
A.4.2.2. Session de recyclage 1 1 DE 3000000 3000000
hygiénique et commerciale de la viande de lapin tout au long de la DDAEP
chaîne de valeur
A.4.3. Renforcement de la formation initiale en cuniculture 55000000
Universités, Lycées
agricoles, ATDA,
A.4.3.1. Atelier national 1 1 CECURI ONG, Coopératives, 5000000 5000000
Identifier les priorités et besoins de formation en concertation avec Associations,
l’ensemble des acteurs de la filière lapin et des institutions d’appui DDAEP
Bâtiment d'élevage
A.4.3.2. 1 1 CECURI UAC/EPAC, MAEP 50000000 50000000
Renforcer le Centre d’application du CECURI équipé
A.4.4. Mise à jour et analyse régulières des données sectorielles sur la filière lapin 6500000
Elaborer une Note aux décideurs sur la promotion de la filière lapin
A.4.4.1. au Bénin pour conduire une action de plaidoyer en vue de la prise Etude 1 1 DE CECURI 1500000 1500000
en compte de la cuniculture dans le RNA et dans les ESA
Renforcer les capacités de la Direction de l’élevage et de l’INSAE INSAE, CECURI,
A.4.4.2. Session de formation 1 1 DE 3000000 3000000
pour la collecte régulière et l’analyse des données MAEP
CECURI,
Créer une base de données dynamique sur la filière lapin accessible Coopératives,
A.4.4.3. Etude 1 1 DE 2000000 2000000
par tous les acteurs Associations, ONG,
Privé
A.4.5. Amélioration de l’accès des acteurs de la filière lapin au financement public et privé 6000000
Conduire une action de plaidoyer pour augmenter la part du sous-
A.4.5.1. secteur de l’élevage dans les ressources budgétaires allouées au Réunion 1 1 DE CECURI, FNDA 3000000 3000000
secteur de l’Agriculture
Faciliter l’accès des acteurs de la filière lapin au FNDA et au FADeC- FNDA, FADeC-
A.4.5.2. Session de formation 1 1 DE 3000000 3000000
Agriculture à travers des projets éligibles Agriculture
Ces fonds de garantie
Mise en place de fonds de garantie pour l'accès des acteurs de la DE, Coopératives,
Fonds de garantie sont déjà provisionnés 2 pm pm FNDA 0 0
chaîne de valeur lapin au crédit auprès des IMF et des banques Associations, Privé
plus haut
COUT TOTAL 1 632 900 000 100

43
Annexe 3. Cadre logique du Plan d’action pour la mise en œuvre de la SNDC 2018-2022.

44
VALEURS DE SOURCES ET MOYENS
LOGIQUE D’INTERVENTION INDICATEURS CIBLES (2022) HYPOTHÈSES
RÉFÉRENCE DE VERIFICATION
Objectif global 1. Taux de croissance du sous-secteur de l’élevage Rapports annuels des Environnement socio-
Contribuer à la sécurité 2. Quantité moyenne de viande consommée par habitant par 3,2 % (2014) 6% (2022) Ministères en charge politique, institutionnel et
alimentaire et nutritionnelle et à la an 9 kg (2017) 13 kg (2022) de l’Economie et de sécuritaire favorable
création de richesses l’Elevage, INSAE
Objectif spécifique 1.Niveau de production de viande de lapin 1 934 tonnes (2015) 6 930 tonnes (2022) Rapports du MAEP, Financement du PNIASAN
Améliorer durablement le niveau 2. Proportion de parts de marché de la viande de lapin local 56% (2015) 90% (2022) INSAE assuré
de production, la compétitivité et
l’accès au marché du lapin local
Résultats attendus
R1. Le niveau de production de 1. Nombre de lapins produits annuellement par lapine 1. 32 (2017) 1. 40 (2022) Rapports annuels de Les acteurs de la chaîne
lapin est accru 2. Poids moyen des lapins engraissés la DE de valeur jouent leurs rôles
3. Effectif moyen du cheptel reproducteur par exploitation 2. 2 kg (2017) 2. 2,5 kg (2022) Enquête Le financement du Plan
4. Proportion d’exploitations spécialisées (naissage, 3. 20 (2017) 3. 50 (2022) d’action est acquis
engraissement, élevage de reproducteurs performants)
4. 1% (2017) 10% (2022)
R2. La compétitivité et l’accès au 1. Nombre d’abattoirs de lapin fonctionnels 0 (2017) 5 (2022) Rapports annuels de Les acteurs de la chaîne
marché de la viande de lapin sont 2. Proportion de carcasses de lapin respectant les normes de 10% (2017) 50% (2022) la DE de valeur jouent leurs rôles
renforcés qualité hygiénique, sanitaire et commerciale Enquête Le financement du Plan
3. Nombre de SIM lapin fonctionnels d’action est acquis
4. Nombre de contrats signés avec des importateurs sous- 0 (2017) 1 (2019)
régionaux de viande de lapin 0 (2017) 5 (2022)
R3. La chaîne de valeur lapin est 1. Proportion de cuniculteurs appartenant à des coopératives 11,3% (2016) 50% (2022) Rapports annuels de Les acteurs de la chaîne
développée et renforcée conformes à l’OHADA la DE de valeur jouent leurs rôles
2. Proportions d’autres acteurs de la chaîne de valeur lapin Nd 50% (2022) Enquête Le financement du Plan
appartenant à des organisations professionnelles, désagrégé par d’action est acquis
catégorie d’acteurs
3. Nombre de plateformes d’innovation pour la promotion de la 0 (2017) 10 (2022)
filière lapin fonctionnelles
4. Nombre d’Interprofession de la filière lapin fonctionnelle 0 (2017) 1 (2020)
5. Nombre d’entrepreneurs cunicoles désagrégé par genre
(jeunes et femmes)
R4. Les conditions favorables à la 1. Nombre de programmes de recherche-développement sur la 0 (2017) 2 (2022) Rapport de l’UAC/EPAC Les acteurs de la chaîne
promotion de la filière lapin sont cuniculture utilisant l’approche IAR4D fonctionnels Rapports de la DE de valeur jouent leurs rôles
créées 2. Nombre de bases de données dynamiques sur la filière lapin Rapports FNDA et Le financement du Plan
fonctionnelles 0 (2017) 1 (2022) FADeC d’action est acquis
3. Proportion du budget du secteur agricole alloué au sous-
secteur de l’élevage Nd (2017) 15% (2022)
4. Proportion d’acteurs de la filière lapin ayant bénéficié d’un
crédit adapté nd 30% (2022)
Annexe 4. Liste des personnes rencontrées.
N˚ Noms et prénoms Structures Contacts
95 16 83 35/97 36 21 25
01 ACHADE Germain LABOVET Bohicon
germachade@yahoo.fr
96 94 56 18
02 ADANGUIDI Jean FAO
Jean.adanguidi@fao.org
03 ADIMI Armand SCDA / Bohicon 97531194 carlos adimi@gmail.com
05 ADJE Yvette SCDA RDR / Cotonou adjeyvette@yahoo.fr
06 AFFOGNON Kuami John RDR CARDER Atlantique 95 34 68 25
96 38 35 54
07 AGOSSOU Aziz Ibidun Farming
Azizdieudonne@yahoo.fr
08 AHOUANGONOU Jacqueline UCCEL 96 95 89 99
97 89 99 63
09 AHOUANVOEDO Augustin PNOPPA/BENIN
olagustino@yahoo.fr
10 AIZANNON Michel Président fondateur, ONG Yacikᴐ 95375477
11 AKPO Jaab ABSSA 64240404 akpojaab@yahoo.fr
95 53 33 74/97 55 81 24
12 AKPO Yao DE
Yao-akpo@gmail.com
UCCEL Calavi, membre du 95 84 54 26
13 AKUESON F. Alfred
Conseil d’Administration akufale@yahoo.fr
14 ALINGUE Eugène Président Coop Fondehou, Zou 95196301 / 96135916
97 98 68 20 / 94 24 40 35
15 AMINOU Taératou CNPBV
aminoutaratou@yahoo.com
95 84 93 71
16 ANAGONOUVI Gabriel ESF
Esf_benin@yahoo.fr
17 ASSOGBA Antoine Eleveur 97 04 45 15
18 ASSOGBA Justin Eleveur 96 66 30 88
19 ATCHADE Théodora LRZVH / INRAB 95424357 atchadedora@yahoo.fr
97 55 90 39
20 ATTISSOUSSI M. Florent Chargé de prêt, CMMB
aflorentmahuto@gmail.com
Coopérative prod. Djrègbé, C / 97379577
21 AVALLA S. Pierre
Sème kpodji
22 AVOCEFOHOUN Étienne Eleveur 97 89 28 25
23 BAKPE Fabrice FUPRO BéNIN 97617033
97 03 46 18/95 46 02 09
24 BIADJA Eugène CTPEP/MAEP
ebiadja@gmail.com
25 BIO Yerima Sanni Adjoint au programme, FAO 96090997 sannibioyerima@gmail.com
26 BOGNAHO D. M. Clément SCDA/RDR Adjarra 97946664
27 CHACRAN Bernadette C / DLROPEA 97575296 bchacrann@gmail.com
Coordonnateur projet TCP/ 67 63 42 02 / 95 52 09 26
28 CRINOT Michel-Patrick
BEN/3503/FAO mcrinot2002@yahoo.fr
95 45 54 80/97 22 80 11
29 DAHOUDA Mahamadou FSA
Dahouda2605@hotmail.com
97 39 64 11
30 DOUGNON Jacques CECURI
dougnon@yahoo.fr
97 83 85 63
31 EDAH Justin DPP/MAEP
Justinedah79@gmail.com
Clinique et Pharmacie Vétérinaire 97 16 60 19/95 81 15 20
32 FANOU Urbain
Bon Pasteur urbainfanou@yahoo.fr
33 FASSASSI Labissi Eleveur 96 37 74 71
95 89 14 94
35 FIOGBE Célia AgroDynamique
cefam2406@gmail.com
36 GBEDEME Edoud Eleveur 96 03 49 31

45
N˚ Noms et prénoms Structures Contacts
96101622
37 GLADJA Euphrem SCDA Abomey-Calavi
euphremgladja@gmail.com
38 HONVO Louis Eleveur 97 31 63 14
39 HOUDANON L. Lazare SCDA/RDR Sèmè Kpodji 96858131
Union communale des
40 HOUGBEDJI Nicaise 97180189 / 97180189
coopératives cunicoles d’Adjarra
41 HOUINATO Marcel UAC/FSA, École doctorale 95 40 07 81/ 97 69 65 64
97 26 80 80
42 HOUNDEGNON Donatien RDR/CARDER Porto-Novo
houndegnondonatien@gmail.com
43 HOUNKPATIN Lancelot Marc Eleveur 97 37 54 78
97 09 35 81
44 HOUNKPONOU Élysée Coopérative
cocoulk@yahoo.fr
45 HOUNSOU D. Leonard Eleveur 97 60 11 39
97 57 80 99
46 HOUNVIO Lucien Président ABeC

47 HOUSSOU S. Antoine Eleveur 97 85 72 91


FAO RAF, Livestock projetc +233 26 6552231
48 Ibrahim WORA SALAMI
officer
49 KOUMAGNON Lamidi TSPA Rpt RDR SCDA Aplahoué 97311990 koul9@yahoo.fr
97 01 97 80/64 32 13 78
50 KOURA Bossima Ivan FSA
kouraivan@gmail.com
97 50 56 10
51 KPODEKON T. T. Marc CECURI
Marc.kpodekon@gmail.com
53 LALEYE Serge Ainoongbe ONG Nature Tropicale 63003587
Groupe veto services, 95865181
54 LOKONON Albert Responsable technico-
commercial
55 MAHOUSSI Laurent Restaurant Le Lapin 61 34 32 16/95 71 64 06
64 39 44 30
56 MAMA Joseph Vincent INRAB
mamvincent@coraf.org
95 22 95 50/97 49 01 88
58 MENSAH Guy Appolinaire INRAB mensahga@gmail.com/ga-mensah@
yahoo.com
59 MESSANVI Thierry UCCEL/AC 96 63 59 89
60 MIDINGOI Firmin Eleveur 96 04 02 65
61 MONDEGNON Alain Franck PNOPPA, Plateforme Zè 97588818
62 OKE Basile DE / MAEP 97878972
94 16 40 32
63 OMORES Adékounlé Armel Groupe Véto Services SA
aomores@gvssa.com
64 SAIZONOU Antoinette Eleveuse 97 94 92 05
65 SAYI Tundé Eleveur 97 91 85 02
Faculté des Sciences 95 40 15 56 / 97 39 05 51
66 SODJINOU Épiphane
Agronomiques sodjinoue@gmail.com
67 SOGBEDJI Rufin Bosco Michel ONG Yacikᴐ 61061821 / 94978853
68 TAKPAMELO Blaise FAO Cotonou 66365932 blaise.takpamelo@fao.org
69 TCHOUTCHOU Minhahoué DE / MAEP 97434046 rtchoutchou@yahoo.fr
70 THON Augustin CARDER Ouémé 97 11 02 31
71 TIDJANI Charafou Deen LABOVET Bohicon 97770151 tchadeen2@yahoo.fr
72 TIGRI Amilcav Eleveur 96 54 85 34
95062786
73 TOGBENOU Médard DPP / MAEP
hognonto@yahoo.fr
Président des Cuniculteurs
74 TOYEBO Amoussa Yekini 94605062
d’Akplayoué

46
N˚ Noms et prénoms Structures Contacts
75 VISSIKOMON Joseph Etablissement le Repère 97 27 17 54
97 84 95 29/94 14 39 44
76 WABI A. Karamatou Épouse AGBE DE
karamie@hotmail.fr
77 YACOUBOU H. Rahamatou DPP / MAEP 96960038 rahayacoubou@gmail.com
78 YO Tiémoko FAO 21 31 42 45/21 31 39 68/97 97 27 05
Tiémoko.Yo@fao.org

47
Représentation de la FAO au Bénin ISBN 978-92-5-130037-4
ORGANISATION DES NATIONS UNIES
POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE
Avenue Jean-Paul II
BP 1327 Cotonou - Bénin 9 7 8 9 2 5 1 3 0 0 3 7 4
I8180FR/1/01.18
Tél. (229) 21 31 42 45

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