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Sommaire Pages
Sigles et abréviations
Résumé synthétique
Introduction
7. Politiques et institutions
7.1. Revue des politiques et de leurs instruments
7.2. Diagnostic institutionnel
Conclusion
Bibliographie
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SIGLES ET ABREVIATIONS
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DSRP: Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté)
EAC: Enquête Agricole de Conjoncture ;
ECIBEV: Etablissement Pour le Crédit et l’Investissement dans la Filière Bétail Viande
ELIM: Enquête Légère Intégrée sur les Ménages
EPIVET-MALI: Réseau National de Surveillance Epidémiologique Vétérinaire du Mali ;
EUROLAIT: Fabrication et Vente de Produits Laitiers en Côte d’Ivoire
FA: Fièvre Aphteuse ;
FAD: Fonds Africain de Développement
FAO: Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture ;
FEBEVIM: Fédération des Groupements interprofessionnels du bétail et de la viande du Mali
FED: Fonds Européen de Développement ;
FENALAIT: Fédération Nationale des professionnels de la Filière lait
FIDA/ IFAD: Fonds International pour le Développement Agricole
FIFAM: Fédération des Intervenants de la Filière Avicole du Mali
GAM: Générale alimentaire du Mali
GMM: Grands Moulins du Mali
HUICOMA: Huilerie Cotonnière du Mali
IADM: Initiative d’Annulation de la Dette Multilatérale
ICRAFT: International Center of Research on Agroforestry inTropics
ICRISAT: International Crops Research Institute of the Semi-Arid Tropic
IDA: International Development Association
IPH: Indice de Pauvreté Humaine
IPR/IFRA: Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée de Katibougou
IRD: Institut de Recherche pour le Développement
IRLI/ILRI: International Livestock Research Institute
ISFRA: Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée
IIED: International Institute for Environment and Development
Labo-SEP: Laboratoire des sols, eaux, plantes
LCV: Laboratoire Central Vétérinaire ;
LOA: Loi d’Orientation Agricole ;
LTA: Laboratoire des technologies alimentaires
MA: Ministère de l’Agriculture ;
MATCL: Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ;
MEA: Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement ;
MEIC: Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce ;
MEP: Ministère de l’Elevage et de la Pêche ;
MF: Ministère des Finances ;
MS: Ministère de la Santé ;
MSU: Michigan State University
NTIC: Nouvelles Technologies d'Information et de Communication
O.I.E: Organisation Mondiale de la Santé Animale ;
OAC: Œuf à Couver ;
OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economique
OCHA: Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies;
ODEM: Opération du Développement d’Elevage de Mopti
ODHD: Observatoire du Développement Humain Durable
ODIB: Office du Développement Intégré de Baguineda
OHVN: Office de la Haute Vallée du Niger
OMA: Observatoire du Marché Agricole
OMBEVI: l’Office Malien du Bétail et de la Viande
OMC: Organisation Mondiale du Commerce ;
OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS: Organisation Mondiale de la Santé ;
ON: Office du Niger,
ONG: Organisation Non Gouvernementale ;
OPA: Organisations Paysannes Agricoles
OPLI: Organisations Politique, législative et Institutionnelle
OVM: Ordre des Vétérinaires du Mali ;
PAACV-Tonka: Projet d’Appui à l’Amélioration des Conditions de Vie des Pauvres et des Couches Vulnérables dans
la zone lacustre de Tonka
PACE: Programme Panafricain de Contrôle des Epizooties ;
PACP: Projet Régional d’Amélioration de la Qualité des Cuirs et Peaux dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest
PADENEM: Projet d’Appui au Développement de l’Elevage au Nord Est du Mali
PADEPA-KS: Projet d’Appui au Développement de l’Elevage et des Productions Animales dans la Zone de Kayes Sud
PADESO: Projet d’Appui au Développement de l’Elevage au Sahel Occidental
PALCGA: Plan d’Action de Lutte Contre la Grippe Aviaire ;
PAM: Programme Alimentaire Mondial ;
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PAMORI: Projet d’Appui à la Mobilisation des Recettes Intérieures
PASAM: Programme d’Appui au Secteur Agricole au Mali
PASAOP: Programme d’Appui aux Secteurs Agricoles et aux Organisations Paysannes
PASMZAM: Projet d’Appui à la Sélection et à la Multiplication du Zébu Azawak au Mali
PCDA: Programme de Compétitivité et de Diversification Agricole ;
PDAM: Projet de Développement de l’Aviculture au Mali ;
PDELG: Projet de Développement de l’Elevage dans la Région du Liptako Gourma
PDES: Programme de Développement Economique et Social
PDRIP/ONDY: Projet de Développement Intégré pour la Réduction de la Pauvreté dans la zone Opération N’dama
Yanfolila/ Madina Diassa
PIB: Produit Intérieur Brut
PME-PMI: Petite et Moyenne Entreprise - Petite et Moyenne Industrie
PNIR: Programme National d’Infrastructures Rurales
PNSA: Programme National de Sécurité Alimentaire
PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement ;
PPTE: Pays Pauvres Très Endettés
PRODEC: Programme Décennal de l’Education et de la Culture
PRODEJ: Programme de Développement de la Justice
PRODESO: Projet de Développement de l’Elevage au Sahel Occidental
PRODESS: Programme Décennal Socio- Sanitaire
PRODEVALAIT: Projet de Développement et de Valorisation du Lait au Mali
P3A: Projet d’Appui à l’Agriculture Africaine
PTF: Partenaire Technique et Financier
PVS: Performance Vision et Stratégie
RCI: République de la Côte d’Ivoire
RESAKSS: Regional Strategic Analysis and Knowledge Support System
RGA: Recensement Général de l’Agriculture
SAC: Système Agropastoral associé aux Cultures
SAP: Système d’Alerte Précoce
SDDR: Schéma Directeur du Secteur du Développement Rural
SHS CH: Système hors sol poulets de chair
SHS P: Système Hors Sol Pondeuses
SIAGRI: Salon International pour l’Agriculture
SNF: Société N’DIAYE et Frères
SNU: Système des Nations Unies;
SODOUF: Société DOUCOURE et Frères
SOLAIMA: Société de Laiteries du Mali
SPC: Système Pastoral associé aux Cultures
SPP: Systèmes Pastoral Pur,
SSE B: Système Semi intensif Embouche Bovin
SSE O: Système Semi intensif Embouche Ovin
SSI L: Système Semi Intensif Laitier
SVV: Système Volailles Villageois
SWOT: Strengths Weaknesses Opportunities Threats
SYNELPROV: Syndicat National des Producteurs de Lait et de Viande
TAMALI: Tannerie du Mali
TAO: Tannerie de l’Afrique de l’Ouest
TAPROMA: Tannerie Providentielle du Mali
TEC: Tarif Extérieur Commun
TSE: Technicien Supérieur d’Elevage
TVA: Taxe sur la Valeur Ajoutée;
UBT: Unité bétail tropical
UCOFAB: Union des coopératives de la filière avicole de Bamako
UE: Union Européenne ;
UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
ULB: Union Laitière de Bamako
UNICEF: Fonds des Nations Unies pour l’Enfance ;
USAID: Agence Américaine pour le Développement International ;
VAN: Valeur Ajoutée Nationale
VATE: Valeur Ajoutée Totale Elevage
VIE: Vétérinaires et Ingénieurs d’Elevage ;
VIH/Sida : Virus immuno - déficient Humain/Syndrome immuno- déficient Acquis
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RESUME SYNTHETIQUE
Le dernier comité exécutif du partenariat Alive de mars 2008 a recommandé que la première
version du guide fasse l’objet d’un ou plusieurs tests sur le terrain avant sa finalisation, sa validation
finale par le partenariat et sa diffusion.
Le Ministère de l’Elevage et de la Pêche du Mali s’est porté candidat pour ce test et le comité
exécutif a approuvé ce choix. Le Test a été lancé en juin 2008 avec le premier atelier organisé à
Bamako avec l’appui de l’équipe internationale. A l’issue de cet Atelier l’équipe nationale d’experts
mise en place a démarré les travaux de mise en œuvre en novembre 2008. Ces travaux se sont
poursuivis pour s’achever en mai 2009.
Les diagnostics effectués ont permis d’aboutir à des constats sur l’importance de l’élevage pour
l’économie nationale et par rapport à son intégration au Document stratégique de réduction de la
pauvreté (DSRP) du Mali, le Cadre stratégique de croissance de croissance et de réduction de la
pauvreté (CSCRP 2007-2011). Sur la base du modèle élaboré à l’aide des outils du Guide un
certain nombre de résultats se sont dégagés tels qu’il ressort aux tableaux n° 1 et 2. Ainsi, malgré
l’importance de l’élevage, on note une faible intégration dans le CSCRP dont les raisons sont entre
autres la faible implication des acteurs du sous-secteur dans le processus de mise en œuvre et de
suivi-évaluation. La mise en place d’une coalition entre autres mesures a été jugée indispensable
pour remédier à cette situation. La faiblesse conséquente des ressources budgétaires allouées a
aussi été relevée.
Dans le cadre de la typologie des systèmes de production il a été identifié compte tenu de la
situation de l’évolution de l’élevage, de la démographie et de l’urbanisation croissante comme
systèmes de production animale au Mali les systèmes pastoral pur (SPP), pastoral associé aux
cultures (SPC), agropastoral (SAC), semi-intensif laitier (SSI L), semi-intensif embouche bovin et
ovin (SSE), hors sol poulets de chair (SHS CH), hors sol pondeuses (SHS P), volailles villageois
(SVV). Les espèces retenues sont les bovins, ovins, caprins, camelins, volailles. Compte tenu de
leurs productions marginales en terme de volume dans l’alimentation humaine les porcins et le
gibier, qui fait l’objet de protection n’ont pas été pris en compte.
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Tableau 1 : Synthèse des principaux résultats techniques et économiques
Système de SPP SPC SAC SSE SSI L SHS SVV SHS P SHS CH
production Total (Nomade) (Trans- (Agropasto (embouche) (Intensif lait) (villageois) (Pondeuses) (Chair)
humant) ral)
Productions
Viande
(tonnes) 118 232 16579 21220 29781 6429 29947 2856
Lait (*000 463298 557994 - 6429 -
Litre) 1371879 314244
Œufs (*000 - - - - - 564000 265512
Unité) 829 512
Cuirs et 3203070 1829007 268823 -
Peaux (Kg) 7724153
Fumure
Organique
(tonnes) 6472856 271319 2028254 2092076 268823
Potentiel
fourrager 78 666 294 6 708 484 23 007 645 43 089 634 5 860 167
Ressources 29 257 593 10 006 427 8 369 776 17 519 227 2 362 163
8
% 100 3,4 28,6 60
Besoin 24 000 460 816 016 6 864 131 14 400 276 1 920 037
% 18
Par rapport aux ressources alimentaires le potentiel a été estimé sur la base des ressources
fourragères naturelles disponibles par zone agro écologique, des ressources agricoles sous forme
de résidus de culture et de l’apport en sous agroindustriels. Les ressources correspondent aux
quantités totales consommables ingérées du fait de leur accessibilité. Les besoins sont déterminés
dans le Guide sur la base des effectifs de 2005.
Le bilan est de 5 257 133 tonnes de MS en ressources fourragères soit un solde positif, mais dont
le niveau pourrait limiter le potentiel d’accroissement de la production animale dans le future si des
mesures appropriées ne sont pas prises pour améliorer les ressources alimentaires consommables
par une valorisation du potentiel fourrager à travers l’augmentation de la disponibilité en
complément alimentaire qui constitue à ce jour l’un des facteurs limitant en matière d’alimentation
animale au Mali, et la valorisation des ressources fourragères naturelles par une amélioration de
la disponibilité en eau.
Les filières retenues pour les besoins du test réfèrent aux filières prioritaires au Mali, comme la
filière bétail-viande, la filière cuirs et peaux, la filière lait, les filières avicoles (œufs et chair). Ces
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filières ont été analysées sous l’angle de la production, de la commercialisation, de l’organisation en
mettant en évidence dans le cadre de tableaux SWOT les forces, faiblesses, opportunités et
menaces (contraintes) auxquelles elles sont soumises. Les performances financières des filières
ont été ensuite examinées en considérant le stade producteur et le stade de la commercialisation,
en rapport avec leur contribution au Produit intérieur Brut (PIB) du pays.
Les résultats obtenus démontrent que la contribution de l’élevage au PIB, et donc à celui du secteur
primaire excède les valeurs avancées au titre des statistiques nationales (9% du PIB national),
comme l’ont déjà prouvé certaines études récentes sur la question (rapport FIDA, France, OECD,
2007).
Ainsi, la Valeur ajoutée (VA) totale de l’élevage estimée dans le cadre du test est de 744.443
millions de FCFA soit 19,2 % du PIB national ajusté. La valeur ajoutée créée au stade
producteur est de 574. 096 millions FCFA (77,1% du PIB élevage), et de 170.347.millions FCFA
(22,9% du PIB élevage), au stade filières de commercialisation (hors autoconsommation).La Valeur
Ajoutée Nationale est de 3.424.540 millions FCFA (2007) dont une VA élevage de 290.150 millions
de FCFA. La Valeur ajusté est obtenue par déduction de la contribution de l’élevage et la prise en
compte de VA élevage estimée dans le cadre du Test. La VA nationale ainsi obtenue est 3.879.833
millions FCFA. La contribution indirecte au PIB à travers son interaction avec l’agriculture (matière
organique et culture attelée utilisée directement par l’agroéleveur) représente 38.164 millions de
FCFA soit 0,9 %.
Compétitivité CRI
La contribution aux exportations est de 33.393 millions de FCFA. Elle ne prend pas en compte les
exportations d’asins, de porcins et de la volaille. Si on considère tous les produits cette contribution
devient 49 901 millions de FCFA. Nonobstant cet aspect ce résultat se rapproche de celui de la
DNSI pour l’année 2007 (DNSI, comptes économiques, 2008).
Le coût en ressources internes (CRI) qui permet de déterminer la compétitivité d’une filière est de
0,68 pour le bétail-viande exporté sur la Côte d’Ivoire, et 0,06 pour le lait importé au Mali. Il montre
8
ainsi la compétitivité de la filière bétail-viande à l’exportation, et celle du lait importé au Mali.
Contrairement aux idées reçues il apparait clairement que le bétail malien est compétitif sur les
marchés extérieurs, sous réserve d’éliminer un certain nombre de contraintes qui entravent la
commercialisation du bétail. Le résultat par rapport au lait importé mesure la difficulté pour la
promotion du lait local. La définition et l’application de politiques et de mesures appropriées sont
nécessaires afin d’inverser cette tendance.
Pour ce qui est des performances financières des systèmes en termes de résultats il ressort que les
taux de marge sont de 39,40 % et 39,0 % pour les systèmes pastoraux pur et pastoral associé aux
cultures. Le système agropastoral présente un taux de 217,5 %, à cause de la faiblesse des
consommations intermédiaires. Les systèmes semi intensifs embouche et laitier ont respectivement
des taux de 83,24 et 65,08 %. Les taux de marge des systèmes Volailles Villageois (SVV) est de
63,68 %, celui des systèmes Hors Sol Pondeuses (SHP) est de 17,24 % et pour les Hors sol
poulets de Chair (SHC) de 81,22 %. Ainsi il ressort que les systèmes semi-intensifs embouche et
laitier, et les systèmes hors – sol Chair et villageois ont les ratios de marge brute sur la valeur du
troupeau les plus élevés. Le système pastoral relatif à l’élevage de caprins présente des ratios
appréciables.
Tableau 2. Efficacité financière estimée des différents systèmes d’élevage modélisés (en FCFA)
BOVINS
SPP 52 1426766 124 965 36% 18,45
SPC 52 1 529 271 102636 34% 13,54
SAC 25 740411 101426 31% 2,4
SSI LAIT 50 2 508 271 164 171 30% 32,43
SSE Bovin 2X10 2 482 164 - 155% 32,09
OVINS
SPP 60 511 472 18 338 64% 6,61
SPC 60 1 050 708 38 367 77% 13,59
SAC 45 590 074 28 007 60% 7,64
SSE Ovin 2X10 503 126 - 101% 6,51
CAPRINS
SPP 100 1 032 948 22 723 85% 13,36
SPC 80 2 642 628 71 515 194% 34,17
SAC 30 784 428 52 028 174% 10,14
CAMELINS
SPP 30 1 263 723 113 805 44% 16,34
VOLAILLE
SVV 446 930 953 18 619 170% 23,4
SHS1 CHAIR 1050 5 744 776 5 745 238% 74,28
SHS2 660 634 586 1 077 64% 8,20
pondeuses
*Place par rapport à SHS1 Chair
Dans le cadre du Test la vulnérabilité des ménages s’adonnant à l’élevage ou vivant de l’élevage
au niveau des différents systèmes a été analysée en tenant compte de plusieurs critères comme la
9
vulnérabilité financière, par rapport à la sécurité alimentaire, aux services techniques et de la santé
animale, à l’eau et aux ressources, et à l’accès aux services sociaux. Afin d’évaluer l’hétérogénéité
des revenus au sein des systèmes de production une simulation portant sur la taille des troupeaux
et des revenus hors élevage a été faite par rapport aux systèmes d’élevage bovins.
Par rapport à la vulnérabilité financière en SPP, le rapport de l’écart du revenu moyen au seuil de
pauvreté est positif chez les camelin, bovins et caprins avec respectivement 161%, 86% et 49%
dénotant une vulnérabilité faible, et négatif chez les ovins à hauteur de -6,3% d’où une vulnérabilité
élevée. Ce qui démontre qu’en SPP les éleveurs ovins sont plus vulnérables par rapport aux
éleveurs des autres espèces. Dans le cas de SPC, ce rapport reste positif chez les bovins et les
caprins respectivement 81% et 136%, et est de 10 % chez les ovins dénotant là encore leur
vulnérabilité. Dans les SAC, les revenus moyens des différents élevages bovins, ovins et caprins
sont tous proches du seuil de pauvreté avec un écart de revenu moyen au seuil de pauvreté
respectivement de 11%, -10% et 5,6%. Pour le SVV, l’écart de revenu moyen par rapport au seuil
de pauvreté reste faible à hauteur de -13,6%, alors dans les systèmes semi-intensifs des
pondeuses et chair il est respectivement de 150,6% et 728% montrant une vulnérabilité élevée
pour le SVV, et nulle pour les systèmes semi-intensifs.
Il ressort que plus l’effectif possédé augmente plus la situation du ménage tend à s’améliorer
confirmant le rôle majeur de l’élevage dans la réduction de la pauvreté des ménages. Les éleveurs
à revenu moyen et riches sont beaucoup moins vulnérables en termes de revenus. Il reste entendu
que l’éleveur pauvre a plutôt tendance à posséder des petits ruminants que des bovins.
Le Test a également porté sur la revue des politiques et instruments liés au sous-secteur élevage
en termes de forces et faiblesses, et la proposition de solutions d’amélioration sur la base de
l’expression des priorités par représentants des acteurs lors des ateliers régionaux. L’analyse des
priorités et contraintes de ces derniers a aussi été prise en compte.
Parmi les forces identifiées il convient de relever la volonté et l’engagement des décideurs
nationaux, et des partenaires techniques et financiers (PTF), l’existence de structures spécialisées,
avec du personnel expérimenté, des programmes bien élaborés le plus souvent, couvrant assez
bien le territoire national, la participation et l’implication des populations dans la majorité des cas.
Parmi les faiblesses relevées on note la faiblesse de ressources humaines, financières et
matérielles, l’absence de programme spécifique, le manque de structures adaptées au besoin, la
faiblesse des capacités des producteurs, de leurs organisations et de l’encadrement, les difficultés
d’accès liées à l’enclavement de certaines zones du pays, et le non respect voire la non application
des textes réglementaires .
Les différents résultats de l’analyse diagnostic de la situation de l’élevage ont servi de base pour
l’élaboration du Plan d’Action permettant de retenir les objectifs et interventions prioritaires sur la
base d’un ciblage adéquat des bénéficiaires au niveau des systèmes et filières considérées.
Introduction
10
Le partenariat pour le développement de l’élevage, la réduction de la pauvreté et la croissance
économique en Afrique (Alive) a été initié en 2002 par la Banque Mondiale. Son objectif est de
repositionner le secteur de l’élevage dans les programmes des décideurs nationaux, régionaux et
internationaux, de souligner le rôle crucial de l’élevage et sa contribution aux objectifs du millénaire
pour le développement, et d’améliorer la qualité et l’impact des projets de développement de
l’élevage.
En collaboration avec le CIRAD, la FAO, et l’IIED, le partenariat Alive a élaboré une première
version du guide méthodologique à l’usage des pays africains en vue de les aider à préparer des
stratégie de développement de l’élevage pour la réduction de la pauvreté, et ainsi faciliter l’insertion
de secteur de l’élevage dans les documents de réduction de la pauvreté, les programmes de
supports budgétaires, et de façon général dans les programmes et projets d’investissements
nationaux.
Le dernier comité exécutif du partenariat Alive de mars 2008 a recommandé que la première
version du guide fasse l’objet d’un ou plusieurs tests sur le terrain avant sa finalisation, sa validation
finale par le partenariat et sa diffusion.
Le Ministère de l’Elevage et de la Pêche du Mali s’est porté candidat pour ce test et le comité
exécutif a approuvé ce choix.
Du 9 au 13 juin 2008 s’est déroulé à Bamako le premier atelier préparatoire au test du guide
méthodologique au Mali. A l’issue de cet atelier il a été demandé à l’équipe d’experts nationaux
conformément au programme établi de procéder à la mise en œuvre du test.
A l’issue du test, conformément aux résultats attendus, les experts nationaux auront réalisé le
diagnostic complet du secteur de l’élevage prenant en compte les aspects de pauvreté, auront
proposé une stratégie et un plan d’action détaillé du secteur en collaboration avec les acteurs.
L’équipe nationale aura également discuté avec l’équipe internationale un ensemble de
proposition et d’amélioration ou de simplification des différentes activités et outils du guide.
Le présent rapport fait le point des résultats des diagnostics effectués dans le cadre du test du
Guide et ce conformément aux différents Modules constitutifs du Guide.
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Le Guide comprend un ensemble de six (6) Modules qui guident les utilisateurs étape par étape
pour (i) l’élaboration ’un diagnostic du secteur de l’élevage orienté vers la lutte contre la pauvreté
ainsi qu’un plan d’action associé et (ii) son intégration tant dans le DSRP général que dans les
politiques sectorielles nationales.
Cette évaluation initiale se fonde sur les données collectées au démarrage du Test. Ces données
seront confrontées voire consolidées par les résultats obtenus au cours de sa mise en œuvre.
Le sous-secteur de l’élevage occupe une place importante dans le secteur primaire. L’activité est
pratiquée par au moins 85% des agriculteurs maliens (FIDA, OCDE, France, Projet P3A), en
particulier par la frange la plus pauvre. Ce secteur constitue ainsi la principale source de
subsistance pour plus de 30% de la population.
L’élevage est une composante structurante de l’ensemble des systèmes de production car présent
dans 88% des exploitations avec 43% des exploitations possédant moins de 10 têtes.
Contrairement à la terre, le cheptel est assez fortement concentré puisque les exploitations qui
possèdent plus de 20 têtes sont peu nombreuses (14 %) mais cumulent 53 % du cheptel.
Le Mali dispose d’un des cheptels les plus importants de l’Afrique de l’Ouest (8.141.459 de bovins,
9.761.578 ovins, 13.593.063 caprins, 852.260 camelins, et 30.000.000 de volailles (DNPIA, 2007).
Mais il reste toujours un des plus grands importateurs de lait et des produits laitiers malgré les
nombreuses mesures politiques en faveur de la promotion de la filière lait.
La production d’œufs estimée en 2007 était de 183 205 660 œufs provenant principalement des
élevages modernes et améliorés. Avec un prix moyen de l’œuf de 40 FCFA cette production
représenterait 7,3 milliards de FCFA.
La FAO estimait en 2005 la valeur de la production nationale de lait à 182.484.000 Dollars EU*
soit 82,12 milliards de FCFA pour une production totale de 608.440.000 litres de lait. Cette
production se répartit entre bovins (31%), ovins (21%), caprins (39%), camelins (9%).
Pour la même période la production de viande (disponible exploitable) était estimée à 470.401.000
Dollars EU soit 211,7 milliards de FCFA pour une quantité de 260.651 tonnes (48 % bovins, 19 %
caprins, 15 % ovins, 3 % % camelins, 14 % volailles).
La possession d’animaux confère un prestige social certain en milieu rural et constitue encore de
nos jours une importante source de thésaurisation permettant de faire face à certaines dépenses
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monétaires (paiement de l’impôt, frais de scolarité des enfants, achat d’équipements). Les animaux
(ovins, bovins, camelins, volailles) jouent un rôle important lors des cérémonies et évènements
sociaux tels que baptême, mariage, fêtes religieuses (tabaski, noël) et lors de sacrifices divers. On
leur reconnaît aussi un rôle de protection mystique des familles.
La pratique des activités d’élevage constitue pour une bonne partie de la population les moyens
essentiels de lutte contre la pauvreté. En zone rurale, l’élevage des espèces à cycle court (petits
ruminants, porcins et volaille) constitue l’une des principales sources de revenu des ménages.
Cependant, les données quantitatives faute d’études spécifiques manquent sur la question.
L’enquête légère intégrée sur les ménages (ELIM) (source : MEIC, MDSSPA, DNSI, 2007) donne
néanmoins quelques indications. Le niveau de ce revenu pourrait être utilisé comme un indicateur
de pauvreté de cette population.
Depuis la promulgation des lois relatives aux conditions de la libre administration des collectivités
territoriales, aux principes de constitution et de gestion du domaine des collectivités, de l’exercice à
titre privé de la profession vétérinaire et de l’attribution du mandat sanitaire, l’Etat ne détient plus
l’exclusivité de l’encadrement des activités du sous secteur élevage. Ceci demande une
concertation et une coordination à tous les niveaux et en particulier dans le cadre de l’élaboration
des politiques, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des activités de promotion du sous
secteur.
Les nombreuses réflexions et études effectuées au cours de ces dernières années ont abouti en
2004 à l’élaboration d’une politique nationale de développement de l’élevage, constituant la vision
consensuelle et réaliste de ce que devrait être le paysage de l’élevage à moyen et long terme.
Cette vision partagée permettrait d’éclairer l’ensemble des acteurs publics, privés ou associatifs du
secteur sur les objectifs qui sont recherchés et sur les actions et mesures à entreprendre par
chacun en fonction des rôles respectifs.
Le sous-secteur élevage occupe ainsi une place importante dans l’économie nationale. Cela
s’explique par sa contribution importante au produit intérieur brute (PIB), aux recettes
d’exportation, et au rôle social qui lui est conféré. L’activité constitue une importante source de
subsistance pour la population rurale. C’est pourquoi l’élevage devrait occuper une place de choix
dans les stratégies de développement du Mali dont le CSCRP (Cadre Stratégique de Croissance et
de Réduction de la Pauvreté) constitue le cadre de référence.
Cette importance est enfin reflétée dans la création du Ministère de l’élevage et de la Pêche, et de
ses services rattachés et déconcentrés.
13
Le Gouvernement de la République du Mali a adopté le 20 décembre 2006 le document de
stratégie de réduction de la pauvreté au Mali intitulé « Cadre Stratégique de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté (CSCRP) 2007-2011». Ce document fait suite au Cadre Stratégique de
Lutte contre la Pauvreté (CSLP-I) dit de première génération.
Le Cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté, décrit les politiques et
programmes que le pays entend mettre en œuvre sur le plan macroéconomique, structurel et social
afin de promouvoir la croissance et de réduire la pauvreté, au cours de la période 2007-2011. Il
expose également le plan de financement ainsi que les besoins de financement extérieurs qui en
découlent pour cette période.
Le CSCRP constitue aussi la base des apports d’aide des partenaires techniques et financiers ainsi
que des allégements de dette consentis au titre de l’Initiative PPTE (Initiative en faveur des pays
pauvres très endettés) et de l’IADM (Initiative d’Annulation de la Dette Multilatérale), deux initiatives
dont le Mali est bénéficiaire.
Le premier CSLP du Mali, adopté dans sa forme définitive en mai 2002, portait sur la période 2002-
2006. Au total, onze groupes de travail réunissant des représentants de l’administration centrale, de
la société civile, du secteur privé et des partenaires au développement extérieurs ont joué un rôle
clé dans son établissement. Le processus d’élaboration du document a également donné lieu à des
consultations régionales.
Représentant désormais le cadre unique de référence à moyen terme de la politique de
développement du Mali et le principal référentiel pour l’ensemble des PTF dans leurs appuis au
pays, il a permis de mettre en œuvre plusieurs programmes dans chacun des axes prioritaires
retenus, à savoir: (i) le développement institutionnel et l’amélioration de la gouvernance et de la
participation, (ii) le développement humain et le renforcement de l’accès aux services sociaux, (iii)
le développement des infrastructures et l’appui aux principaux secteurs productifs.
Les rapports de mise en œuvre et une revue du CSLP réalisée en juin 2006 ont souligné les acquis
et les faiblesses tant dans la préparation du CSLP I que dans son exécution. Les justifications de la
préparation d’un CSLP de nouvelle génération résident donc dans le constat des faiblesses du
CSLP I. Il s’agit surtout : (i) de l’insuffisance des résultats atteints par rapport aux objectifs globaux
fixés, (ii) de la faiblesse relevée dans les liens entre le CSLP et le budget de l’Etat, de la faiblesse
opérationnelle du dispositif institutionnel de suivi - évaluation, de la faiblesse des divers instruments
de travail (indicateurs, statistiques).
Le CSRP 2007-2011 est donc d’adoption récente et son évaluation ne devrait intervenir qu’à la fin
de la période concernée. Cependant des revues sont prévues périodiquement sur la base de
concertations régionales organisées par le Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce,
à travers la Cellule Technique du CSLP avec l’appui financier du PNUD.
S’appuyant sur les acquis et les leçons tirées de la réalisation du CSLP I, le Cadre Stratégique pour
la Croissance et Réduction de la Pauvreté (CSCRP) s’est donné pour objectif global l’impulsion
d’une croissance forte et soutenue (environ 7% par an) et la réduction significative de la pauvreté.
La pauvreté monétaire devrait aussi baisser de 5 points de pourcentage pendant la période de cinq
ans.
Pour parvenir à cette croissance, une attention particulière sera portée sur la relance des secteurs
productifs et la consolidation du processus de réformes du secteur public qui s’appuiera sur la
décentralisation administrative et la promotion des initiatives du secteur privé. A travers la réforme
du secteur public, le CSLP II consolidera aussi la bonne gouvernance économique et politique.
Les objectifs spécifiques visent à:
accélérer la croissance économique à travers notamment le développement des
filières des productions rurales et minières ;
14
améliorer le bien-être des populations maliennes à travers la poursuite des efforts
entrepris dans les secteurs sociaux et leur renforcement grâce aux réformes liées à la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
En vue de l’atteinte de l’objectif global et des objectifs spécifiques du CSLP II, trois grands axes
d’orientations stratégiques ont été retenus:
(i) le développement du secteur productif,
(ii) la poursuite et la consolidation des réformes structurelles,
(iii) le renforcement du secteur social.
Ces trois orientations stratégiques sont explicitées dans quatorze domaines prioritaires qui
recouvrent l’ensemble des activités de l’administration, de la société civile, du secteur privé et du
secteur productif : (1) La sécurité alimentaire et le développement rural ; (2) Le développement des
petites et moyennes entreprises ; (3) La préservation et la gestion durable des ressources
naturelles ; (4) La consolidation de la réforme des administrations publiques ; (5) La poursuite de la
réforme de l’environnement des affaires ; (6) Le développement du secteur financier ; (7) Le
développement des infrastructures ; (8) La promotion de la gouvernance démocratique et des
libertés publiques ; (9) Le renforcement des capacités de la société civile ; (10) Le renforcement
des initiatives d’intégration régionale et sous régionale ; (11) La création et la promotion d’emplois
durables ; (12) Le développement de l’accès aux services sociaux de base ; (13) La lutte contre le
VIH/SIDA ; (14) L’intégration au Système Commercial Multilatéral.
Bien que mentionné en plusieurs passages dans le CSRP, ni la part de l’élevage dans l’affectation
des ressources, ni les données sur les productions animales qui peuvent informer sur l’importance
de l’élevage et sa contribution socio-économique ne ressortent dans le document.
Cependant, l’introduction cite l’élevage au titre des productions rurales comme l’un des secteurs
porteurs de l’économie nationale capables de contribuer à promouvoir une croissance annuelle
forte de 7,0%, par la génération de richesses et la création d’emplois au même titre que
l’agriculture, la pêche, l’agroforesterie, les fruits et légumes, le secteur des mines et de l’énergie, et
celui des biens et services (commerce, tourisme, culture et NTIC).
La promotion de la sécurité alimentaire mentionnée au titre des interventions prioritaires passera
par la promotion des filières de produits agricoles d'origine végétale, de l’élevage et des filières
animales, de la filière de la pêche et de l'aquaculture et des filières sylvicoles ainsi que la promotion
de la mécanisation agricole.
En ce qui concerne les secteurs du développement rural (agriculture, élevage, pêche,
agroforesterie) les défis à relever peuvent se résumer à:
la réduction du nombre de communes vulnérables ;
la disponibilité et la maîtrise de l’eau ;
le financement de l’agriculture ;
l’accessibilité aux facteurs de production (matériels agricoles, produits
phytosanitaires, semences et intrants) ;
la valorisation, la diversification et une meilleure commercialisation des productions
rurales ;
la protection des végétaux ;
la protection et la sauvegarde de l’environnement (urbain et rural) ;
l’encadrement technique et la responsabilisation des producteurs ruraux ;
l’accès au foncier.
15
On peut noter que le financement réfère uniquement à l’agriculture, et que l’accessibilité aux
facteurs de production concerne aussi et surtout l’agriculture.
Le Bilan des résultats obtenus par le CSLP au titre du secteur primaire porte essentiellement sur le
secteur de l’agriculture, sans aucune référence spécifique aux résultats liés à l’élevage.
A titre de rappel les résultats atteints relevés dans le document portaient sur :
La mise en œuvre du Programme Gouvernemental d’Aménagement de 50.000 hectares, la mise en
œuvre du Programme d’Appui aux Secteurs Agricoles et aux Organisations Paysannes (PASAOP),
la mise en œuvre effective du Programme National d’Infrastructures Rurales (PNIR) et la création et
installation de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Infrastructures et d’Equipements Ruraux
(AGETIER).
L’adoption par le Conseil des Ministres d’une Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire en
Novembre 2002, d’un cadre institutionnel de gestion de la sécurité alimentaire en Avril 2003 et
l’institution auprès du Président de la République d’un Commissariat à la Sécurité Alimentaire
chargé d’élaborer et d’assurer la mise en œuvre de la politique en matière de sécurité alimentaire.
L’évolution des superficies aménagées en maîtrise totale qui après avoir augmenté entre 2002 et
2003 (+75%), sont restées relativement stables aux environs de 5.000 ha par an, ce qui correspond
à peu près à la moitié de l’objectif d’aménagement. Le programme global d’aménagement est de
64.279 ha dont 50.000 ha en maîtrise totale et 14.279 ha en maîtrise partielle. Le financement
acquis permet de réaliser 70% des superficies soit 44.710 ha. Globalement, le taux de réalisation
des actions programmées est de 78%.
Cependant, les domaines prioritaires qui ont été retenus pour que le secteur du développement
rural contribue à la réalisation des objectifs du CSLP II sont :
le développement des filières de productions agricoles, pastorales, piscicoles et
forestières ;
la promotion de la mécanisation agricole adaptée ;
la préservation, la gestion des ressources naturelles et de la faune sauvage ;
la poursuite des programmes de petits aménagements, d’intensification, de
diversification des productions, d’amélioration de la commercialisation, de la
transformation, et de la conservation des productions et de leur meilleure utilisation, la
prévention et la gestion des crises alimentaires ;
la promotion des emplois ruraux et la lutte contre le chômage des jeunes.
La répartition sectorielle des dépenses au titre du CSCRP, comme il ressort des tableaux 3 et 4
qui suivent, mentionne uniquement l’agriculture. Sur la période 2007-2009 le montant est de
409,663 milliards de FCFA.
Le montant doit sûrement prendre en compte les autres sous-secteurs. Aussi, une décomposition en
fonction des sous-secteurs permettrait d’améliorer la lisibilité et la visibilité de ces derniers, et de
mieux apprécier le niveau des investissements prévus.
16
Table 3 : Répartition sectorielle des dépenses 2007-2011 (en milliards FCFA)
SECTEURS D'ACTIVITE 2006 2007 2008 2009 2010 2011
POUVOIRS PUBLICS ET ADMINISTRATION GENERALE 115,695 117,318 128,993 133,177 142,494 153,243
DIPLOMATIE ET AFFAIRES ETRANGERES 16,714 20,265 20,300 21,778 23,706 25,455
DEFENSE NATIONALE ET SECURITE INTERIEURE 68,920 75,633 77,290 83,323 93,860 101,587
EDUCATION DE BASE 119,322 122,629 135,451 138,575 145,436 159,035
ENSEIG. SEC. SPERIEUR & RECH. SCIENTIFIQUE 39,169 41,494 44,171 47,763 52,004 56,805
CULTURE JEUNESSE ET SPORT 13,051 13,668 14,780 15,758 17,150 18,126
SANTE 72,684 65,307 70,146 72,299 79,797 87,417
SECTEURS SOCIAUX 27,849 36,620 38,799 38,976 41,126 43,342
EMPLOI 7,636 7,876 7,698 7,045 7,996 8,785
AGRICULTURE 118,283 131,192 132,908 145,563 158,222 170,297
MINE HYDRAULIQUE ET INDUSTRIE 53,859 68,353 72,882 79,626 85,120 91,030
URBANISME ET TRAVAUX PUBLICS 99,217 115,376 119,051 131,830 140,332 150,908
TRANSPORT 10,570 13,749 14,580 15,969 18,133 19,982
COMMUNICATION 9,100 10,845 11,945 12,775 13,579 14,487
DETTE INTERIEURE 1,637 1,748 1,603 1,520 1,446 1,373
DETTE EXTERIEURE 61,522 34,239 34,410 36,103 37,852 41,513
INTERET DETTE EXTERIEURE 17,531 11,769 10,042 9,783 9,385 8,671
DOTATIONS NON REPARTIES 83,002 88,522 79,335 83,189 85,711 89,688
TOTAL 935,759 976,602 1.014,385 1.075,052 1.153,349 1.241,745
Le document du CSRP relève que le secteur rural compte parmi les secteurs moteurs de la
croissance économique. La croissance du secteur rural sera assurée à travers la valorisation
maximale du potentiel agro-écologique et des savoir-faire agro-pastorales du pays ainsi que par la
création d’un environnement propice au développement d’un secteur agricole structuré notamment
à travers la relance et la création des PME-PMI. L’accent sera mis sur le développement des
céréales sèches, du riz, du coton, des fruits et légumes et du bétail-viande.
Il est à relever qu’il n’est pas ou très peu fait référence aux autres filières de l’élevage comme le
lait, les cuirs et peaux, et la volaille ne sont pas citées. Cependant les cuirs et peaux sont plus loin
cités comme matières premières pour les industries.
En ce qui concerne les infrastructures de soutien à la croissance (chapitre 9.3, paragraphe 266), il
est noté que « pour les industries traitant les matières premières qui sont produites dans le pays
(viande, lait, peaux et cuirs et fruits et légumes), le secteur public pourrait faciliter un partenariat
commercial entre les grandes unités privées modernes et les micros et petites entreprises du
secteur artisanal et informel ». Comme on le voit, Il s’agit d’un engagement conditionnel au lieu
d’être ferme.
17
Aussi au niveau des indicateurs de suivi du CSLP II l’indicateur effectif du cheptel retenu pour
l’élevage est très peu significatif en terme de mesure de l’efficacité, de l’efficience et de volume des
investissements réalisés. Il gagnerait à être revu. Les conclusions de la mission de revue des
indicateurs du secteur du développement rural au Mali achevée en 2008 doivent être mises à profit
dans ce cadre.
Le Guide méthodologique au titre du module M1-SM2-A2 présente les résultats d’une étude sur le
rôle de l’élevage dans les documents stratégiques de réduction de la pauvreté (DSRP) effectuée en
2002 au niveau de 39 pays africains membres de l’IDA. Ces pays ont été classés selon une grille
de notation de 0 à 5 :
- 0 : élevage non mentionné dans le DSRP
- 1 : élevage mentionné
- 2 : élevage traité brièvement (1 à 2 paragraphes)
- 3 : élevage traité beaucoup plus, stratégie présentée avec
budgétisation,
- 4 : élevage traité de façon plus détaillée, stratégie systématique,
appropriée
- 5 : élevage avec stratégie détaillée, budget, et un impact sur la
réduction de la pauvreté.
L’actualisation intervenue en 2006 et prenant en compte le CSLP II classe le Mali dans le groupe
des pays du rang 2.
La possibilité d’une meilleure prise en compte et intégration de l’élevage dans le CSCRP doit être
considérée à partir des constats effectués. Elle est rendue possible du fait que comme souligné
dans la Conclusion du document le CSLP 2ème génération, dans sa version actuelle est encore
évolutive, traduisant la volonté des autorités d’associer dans cet exercice la participation de tous les
acteurs de développement avec la nécessité de prendre en compte l’ensemble des problèmes de la
société malienne. Le CSLP nouvelle génération n’est pas encore complet et intangible mais il
présente, par rapport au CSLP I, des progrès importants qui devront être consolidés par une
exécution et un suivi eux-mêmes en progrès notables.
Ainsi le mécanisme de suivi prévoit des revues annuelles du CSCRP, dont la première a été
réalisée en juillet 2007. La revue de 2008 a démarré en novembre 2008 et se poursuivra en 2009.
La revue de 2009 interviendra probablement vers fin 2009.
Le test du Guide pour le développement de l’élevage et la réduction de la pauvreté tire toute son
importance de cette conclusion et pourrait être un document de base pour ces revues annuels.
Le constat de la faible prise en compte de l’élevage rejoint celui du Guide comme il ressort de
l’encadré ci-après :
18
En dépit de la contribution qu’il pourrait apporter à la
croissance économique et à la réduction à long terme de
la pauvreté, les bailleurs de fonds internationaux et les
gouvernements nationaux n’ont accordé qu’une attention
limitée au développement du secteur de l’élevage, au
cours des dernières années.
19
La République du Mali est classée, suite à la revue des DSRP effectué en 2007, parmi les pays
ayant un secteur élevage important (10 % du PIB), mais avec un traitement limité du secteur dans
le DSRP.
Il est important de noter l’intérêt des Partenaires Techniques et Financiers du Mali par rapport au
CSCRP au cœur de la 26ème réunion de la Commission Mixte Gouvernement-Partenaires
techniques et financiers qui s’est déroulée le jeudi 15 janvier 2009 à Bamako.
L’engagement des hautes Autorités nationales doit se concrétiser dans les faits à travers l’action et
la manifestation de la priorité accordée au secteur.
Par ailleurs, le Département en charge de l’élevage n’est pas suffisamment doté de compétences à
même de plaider la cause du sous-secteur. Ceci se reflète dans la difficulté à disposer
d’informations et données fiables sur le secteur, et la faible représentativité lors des débats de
politique de développement du secteur agricole. Beaucoup d’aspects liés au secteur sont peu ou
pas documentés. En outre, la structure en charge des statistiques de l’élevage est sous la tutelle
administrative d’un Département autre que celui en charge de l’élevage. Ceci débouche très
souvent sur des problèmes de communication, de cohérence et d’harmonisation des données
produites au niveau de cette structure et les services du Ministère en charge de l’élevage. La tutelle
administrative et la localisation ont à n’en pas douter une influence sur la nature, le volume, la
fréquence et la qualité des statistiques produites, ainsi que sur les ressources mobilisées à cet
effet.
La sécurité alimentaire constitue l’un des domaines d’intervention clé du CSCRP. Mais, Les
discours politiques en faveur de l’amélioration de la sécurité alimentaire mettent toujours en avant
en ce qui concerne les objectifs à atteindre les résultats de l’agriculture. La sécurité alimentaire est
exprimée en terme de production céréalière. Les produits de l’élevage sont seulement évoqués au
passage sans aucune quantification le plus souvent. Les résultats agricoles au niveau national au
terme d’une année ou d’une campagne donnée concernent surtout les céréales. Ces résultats sont
relayés par les médias d’information et largement portés à la connaissance du public. Les prix des
céréales sont devenus le baromètre de la stabilité sociale. Aussi, le secteur de l’élevage dont on ne
fait pas état des résultats tend à être oublié. Cependant, les hausses du prix de la viande sont tout
autant susceptibles de soulever l’émoi parmi les consommateurs lorsqu’elles surviennent.
Les structures de concertation entre l’Etat et les Partenaires Techniques et Financiers ayant trait au
développement agricole sont tout autant marquées par la prédominance des productions
céréalières.
20
Il n’existe pratiquement pas de structures ou organes de concertation Etat- Partenaires Techniques
et financiers spécifiques au secteur élevage.
Les faibles capacités des organisations susceptibles de représenter les producteurs du secteur
constituent aussi une lacune. Ces organisations également sont plus tournées vers l’agriculture et
les spéculations céréalières que vers l’élevage. En plus ces organisations lorsqu’elles y prêtent
une attention assument beaucoup plus les intérêts des éleveurs des zones sédentaires agricoles
que ceux des éleveurs pauvres des zones à élevages transhumant et nomade.
Ces différents aspects conduisent à une faible participation et implication des acteurs du secteur
dans le processus du CSCRP avec comme conséquence la faible intégration de l’élevage dans le
CSCRP. Aussi l’établissement d’une coalition des acteurs de l’élevage intéressés par la promotion
de ce secteur, l’amélioration de sa contribution à la croissance économique, et la réduction de la
pauvreté au Mali par une meilleure prise en compte dans le CSRP, se justifie pleinement et reste
d’actualité dans la perspective des revues à venir du CSCRP.
Diverses études existent sur la question dans le Guide méthodologique (M2-SM2-A2) démontrant
que le processus de DRSP bien qu’ayant ouvert la voie au dialogue participatif sur les politiques
de développement et de réduction de la pauvreté reste encore perfectible dans nombre de pays en
développement.
Aussi, les profils et domaines de compétences du personnel impliqué dans la gestion du CSCRP
gagneraient à être revus et élargis aux représentants du secteur de l’élevage (Services
techniques, la Société Civile, et les Organisations de producteurs….).
Plus spécifiquement il s’agira de trouver les voies et moyens de faire entendre la voix des petits
éleveurs pauvres, et ceux en particulier marginalisés des zones à accès difficile parce qu’étant les
plus pauvres et les plus vulnérables. Aussi pour que le processus du CSCRP atteigne ses objectifs
au Mali pour ce qui est du secteur de l’élevage il conviendra :
- D’améliorer le niveau de représentation et de participation de représentants tant
institutionnels que de la Société civile du secteur élevage ;
- D’intégrer au niveau de la structure de suivi et de gestion du processus les profils et
compétences spécifiques au secteur de l’élevage ;
- De développer un système de communication autour du processus transparent, efficace et
touchant toutes les couches de la population notamment les pauvres : Le CSCRP ne doit
plus être l’apanage de quelques initiés seulement ;
- Les revues annuelles doivent être préparées de concert avec l’ensemble des départements
impliqués au plan national, auxquels il appartiendra de procéder à la sensibilisation, la
préparation et l’information la plus large de leurs acteurs clés.
- Le document du CSCRP devra intégrer et prendre à son compte toutes observations et
suggestions, et contributions pertinentes émergeant lors des revues.
21
3. Etablissement de la coalition pour une meilleure intégration de l’élevage dans le
CSCRP
En vue d’établir la coalition pour une meilleure intégration de l’élevage dans le CSCRP il est
important de procéder à l’identification des organisations et structures jouant un rôle dans la
réglementation et la gestion du secteur. Une liste non exhaustive peut être dressée à cet effet,
comme suit :
Ministères
- Ministère / Départements des services de l'élevage
Direction Nationale de la Production et des Industries Animales et services
déconcentrées sur le terrain
Direction Nationale des Services Vétérinaires et services déconcentrées sur le
terrain
Laboratoire Centrale Vétérinaire
Centre de Formation Pratique Elevage
Les programmes et projets de développement de l’élevage existants
-Ministère de l’Agriculture
Cellule de Planification et de Statistiques du Secteur du Développement Rural
Direction Nationale de l’Agriculture
- Ministère de l’Environnement
Direction Nationale de la Conservation de la Nature
-Ministère de l’éducation
L’Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée (ISFRA),
L’Institut Polytechnique Rural de Formation et Recherche Appliquée de Katibougou
(IPR/IFRA)
le Centre national de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST)
Organisations professionnelles
Ordre National de la Profession Vétérinaire du Mali
Association Nationale des vétérinaires du Mali (ANAVEM)
22
Association Nationale des Ingénieurs d’élevage du Mali
ATAVI (Association des Techniciens de l’aviculture)
3.1.2. Organisations dans d'autres secteurs possédant des liens possibles avec le secteur
de l’élevage
Ministères
- Ministère de la Santé
Agence Nationale pour la Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSSA)
Laboratoire National de la santé
23
AFB (Abattoir frigorifique de Bamako), Abattoir frigorifique de Sabalibougou et
abattoirs régionaux
TAO (Tannerie de l’Afrique de l’Ouest)
TAMALI (Tannerie du Mali)
Boucheries
Rôtisseries
• ONG-clés :
o Jèkassi, (amélioration capacités organisationnelles et aménagement des
pistes de passage du bétail)
o Acod Niétasso (amélioration capacités organisationnelles et aménagement
des pistes de passage du bétail).
• Groupes de soutien :
o CNOP (Coordination nationale des Organisations paysannes)
o AOPP (Association des Organisations professionnelles paysannes)
3.2. Liens entre l’élevage et les autres secteurs : Problématique sectorielle de l’élevage
L’élevage interagit avec une diversité de secteurs qui peuvent contribuer à impulser ou freiner son
développement et partant sa contribution à la réduction de la pauvreté.
Le sous-secteur est à travers ces interrelations concernées d’une part par des questions
transectorielles telles que la Gouvernance, le Genre, les maladies comme le VIH/Sida, le
paludisme, la tuberculose, et d’autre part par les questions intersectorielles touchant l’agriculture,
l’environnement, l’infrastructure, le foncier, le commerce et le développement humain.
L’interrelation avec l’agriculture mérite considération. En effet l’élevage fournit à ce secteur des
fertilisants sous forme de fumure organique, la force de travail pour la mécanisation (Bœufs de
labour, animaux pour la traction de charrettes), des ustensiles divers, du matériel d’habitat et
bénéficie en retour d’aliments sous forme de fourrages, et sous-produits agricoles. La contribution
24
de l’élevage à l’agriculture est détaillée au chapitre 10 portant sur l’élevage dans l’économie
nationale sous le point contribution indirecte de l’élevage à l’économie nationale.
Malgré une certaine littérature qui a tendance à mettre en avant l’impact négatif de l’élevage sur
l’environnement et l’agriculture, l’intégration agriculture-élevage et élevage-environnement
constituent pour les pays en développement pauvres comme le Mali un potentiel de développement
socio-économique d’importance capitale. En outre, la diffusion de l’information sur l’élevage et sa
contribution actuelle et potentielle à la réduction de la pauvreté souffre de beaucoup de lacunes
également. En effet, les rares informations diffusées sont centrées sur l’animal et non l’homme,
l’éleveur et son environnement de vie. Ici également le manque d’implication forte des structures en
charge de l’élevage est à déplorer. Les médias susceptibles d’être mis à contribution au Mali sont la
télévision nationale, la radio nationale, les radios privées, rurales et de proximité, la télévision
privée. Ces différents médias ont déjà l’habitude de ce genre d’exercice. Mais ils ont besoin d’un
accompagnement de qualité des structures en charge de la gestion du secteur.
Tout développement de l’élevage qui se veut intégrer et durable se doit de tenir compte de ses
différentes relations avec les autres secteurs.
La caractérisation des systèmes de production animale est fonction des critères de classification
choisis. Un premier critère pris en compte est la mobilité du troupeau. Un deuxième critère est
l'activité d'élevage pur ou intégré à l'agriculture. Cette approche est de plus en plus utilisée de nos
jours. Un autre critère considéré dans le cadre du Test a été l’espèce animale dominante élevée
dans chacun des systèmes de production ainsi identifiés. Un dernier critère est le niveau
d’intensification de l’élevage.
En fonction de ces critères différents systèmes ont pu être identifiés dans le cadre du Test. Il s’agit
du système pastoral pur (nomade), du système pastoral associé aux cultures (transhumant), du
système agropastoral, des systèmes ruminants semi-intensif embouche et laitier, des systèmes
avicoles hors sol (pondeuses et Chair), et le système volaille villageoise.
Les systèmes pastoraux sont pratiqués dans les zones semi-arides au nord de 400 mm s’expriment
à travers un pastoralisme transhumant pratiqué principalement par les peuls et un pastoralisme
nomade pratiqué par les touaregs dans le Gourma, l’Adrar des Iforas et dans le nord du delta
central du Niger. Les espèces élevées portent sur les camelins, les caprins, les ovins et les bovins
(race Maure et Touareg).
Les systèmes agropastoraux se pratiquent entre les isohyètes 400 et 800 mm et couvrent les zones
soudano-sahéliennes d’est en ouest du pays. Selon la zone considérée, ces systèmes associent
les cultures pluviales, les cultures de décrue (boucle du Niger, zone du système Kolimbiné –
25
Terekolé - Lac Magui), les cultures irriguées (zones Office du Niger) les cultures de rentes (zones
cotonnières du Mali-sud). Ils occupent 23 % du territoire, concernent 55 % des UBT et comptent
pour 18 % du revenu des éleveurs (Source : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche :
Politique Nationale de développement de l’élevage, 2004). Cette situation tend à évoluer vers une
plus grande contribution de l’élevage au revenu de l’exploitant.
Le système semi- intensif ruminants recouvre les sous- systèmes laitier périurbain et d’embouche.
Ce système comme son nom l’indique se retrouve dans les zones urbaines et périurbaines des
différentes régions du pays.
Dans le cadre de la présente étude et en tenant compte des informations récentes sur la question
(étude FIDA, OCDE, France, Projet P3A, 2007), la typologie des systèmes de production au Mali a
été schématisée conformément à la typologie par segmentation présentée au Module M3-SM1- A1 du
Guide.
Pâturage Association
Seul agriculture
Oui Association Proximité
agriculture urbaine
Non
Système Système (agro) Oui Oui Oui
pastoral SPA Système mixte agro
nomade élevage (SAC)
SPP
Divagation
Oui
Système semi-
intensif spécialisé Non
Système Système hors-
Système Volaille sol Chair
6/9/2009 Système
d’embouche Villageois Pondeuse
laitier
26
4.1.1 Système pastoral pur (ou système nomade) (SPP)
Ce système a très peu de liens avec l’agriculture. Il se retrouve dans la zone frontalière entre le
Mali et la Mauritanie ainsi que dans les zones adjacentes à la boucle du Niger (Aklé-Azaouad,
Tilemsi, Gourma, Haoussa, Adrar, Azawak). Les groupes ethniques les plus concernés sont les
Touaregs, les Maures, les Bellahs, les Arabes. Pendant l’hivernage, ils se dispersent dans le
Gourma, le Haoussa, le Mena et le Tilemsi. A partir d’octobre-décembre, lorsque les mares
temporaires s’assèchent, ils se rapprochent progressivement des points d’eau permanents et des
rives du Niger dans l’attente de pâturages inondés.
Le système pastoral pur soumis aux aléas climatiques est caractérisé par la grande mobilité des
troupeaux, la disponibilité des ressources naturelles pour l’alimentation du bétail et les possibilités
de développer l’embouche herbagère et l’embouche de case. Les principales contraintes de ce
système sont : la faible productivité des troupeaux, le faible niveau d’organisation des producteurs
et le faible niveau des investissements.
Dans ce système, l’éleveur a une vision peu économique du cheptel et se préoccupe uniquement
du croît naturel du troupeau à travers les stratégies de transhumance et de nomadisme.
- le système pastoral associé aux cultures pluviales : Pratiqué par les Peulhs et les Maures du
Sahel Occidental et du Séno-Mango, ce système a cependant connu une certaine mutation
sous l’effet des sécheresses et de la pression démographique. Certains éleveurs
traditionnels ont en effet été transformés en bouviers salariés et certains agriculteurs
Bambara, Sarakolés et Dogon sont devenus de gros propriétaires de bétail.
- Le système pastoral associé aux cultures et pâturages de décrue : Localisé dans le Delta
intérieur du Niger, la région du lac Magui et la vallée de la boucle du Niger, ce système se
caractérise par l’exploitation des pâturages inondés (bourgoutières) et est pratiqué par les
Peulhs sédentarisés, les pêcheurs Bozos, les cultivateurs Rimaïbés, Sonrhaï, Bambara et
quelques éleveurs Touareg. L’agriculture est pratiquée de façon plus importante que dans
les deux systèmes précédents mais représente toujours moins de 50 % des revenus des
producteurs.
En plus des contraintes notées au titre du système pastoral pur (SPP) il convient de relever la
contrainte foncière marquée par la transformation des bourgoutières en champs de culture
(riziculture), l’obstruction des passages d’animaux (bourtols), les affections parasitaires (internes et
externes) des animaux.
27
- Système agro-pastoral associé à l’irrigation
Il est localisé dans la zone de l’Office du Niger où la majorité des riziculteurs possède du bétail.
La présence des sous-produits agricoles représente un avantage comparatif important.
Le Système agro-pastoral sous toutes ses formes est caractérisé par l’intégration cultures/bétail.
Le développement de l’embouche paysanne est fortement influencé par les conditions climatiques.
Dans ce système, outre le croît du troupeau, les bœufs sont utilisés comme moyen de production
agricole et reformé après une mise en état. Ces bœufs reformés sont destinés soit à l’abattoir, soit
à l’exportation. Les contraintes à ce niveau sont :
- l’insécurité foncière
- la réduction de l’espace pastoral
- la faible productivité des troupeaux
- La faible technicité des agro-éleveurs
- La dégradation des ressources naturelles par l’homme et le climat.
Dans les périphéries des grandes villes, surtout la capitale, existent des systèmes semi intensifs
d’élevage qui ont tendance à se développer de plus en plus ces dernières années. Ainsi on
rencontre les systèmes semi intensifs laitier et d’embouche (bovin et ovin), les systèmes Hors-sol
de poulets de chair et pondeuses. Le système Hors- sol volailles villageois se rencontre sur
l’ensemble du territoire
A côté des concessions rurales l’élevage des animaux est pratiqué au niveau des parcs
communaux et des parcs privés.
28
- Les parcs privés : Les parcs privés présentent certaines similitudes avec les parcs
communaux mais, dans ce cas, chaque éleveur possède son propre parc. L’éleveur n’est
cependant pas propriétaire du terrain. La majorité des parcs privés sont en périphérie de
Bamako, certains sont parfois sur les mêmes sites que des parcs communaux, d’autres se
trouvent implantés en pleine ville mais de façon illégale. Le fait de ne pas posséder les terrains
sur lesquels sont implantés les parcs crée une situation d’insécurité foncière et beaucoup de
propriétaires de parcs privés projettent de transférer leur troupeau sur une concession rurale.
Ce système concerne les espèces bovines et ovines surtout, et se développent également dans les
zones péri- urbaines des villes. Il concerne des effectifs de 10 à 20 têtes par cycle en moyenne,
pour deux cycles de production qui démarrent au début de la période de soudure.
Encore appelée aviculture familiale, elle concerne environ 94 % de la population aviaire. Même si
l’élevage mixte de plusieurs espèces est une pratique courante, l’élevage de la poule est la plus
répandue , suivent par ordre décroissant, les pintades, les dindons, les canards et les pigeons. Les
effectifs varient de quelques têtes à quelques dizaines de têtes. En fonction des niveaux
d’amélioration on distingue 2 sous-types d’aviculture villageoise :
- L’aviculture traditionnelle
Pratiquée sans aucune forme d’amélioration, ce type d’aviculture connaît des pertes
très élevées (20% et plus) dues aux maladies et aux prédateurs ; en effet la
vaccination et les soins vétérinaires sont presque inexistants, la pratique de la
complémentation alimentaire est occasionnelle, les oiseaux doivent couvrir leur
besoin à travers la divagation. En conséquence la productivité est très faible : 50 -
80 œufs /an, un poids vif de moins de 1 kg à 6 mois d’âge.
Les œufs sont essentiellement destinés à la reproduction, tandis que la chair est
avant tout autoconsommée. Il est noté cependant l’émergence d’une production
marchande en direction des centres urbains.
29
- l’amélioration génétique par voie de croisement (exploitation de coqs améliorateurs).
Les performances sont en conséquence plus importantes : taux de survie de près de 75%, des
quantités et qualités d’œufs propices à une exploitation marchande, des poids vifs de l’ordre de 1,5
à 2,5Kg à 6 mois d’âge. Cependant les effectifs concernés sont encore faibles et la couverture
territoriale incomplète (Régions Nord). C’est pourquoi dans le cadre du test pour des raisons de
simplification il a été intégré au système villageois dans son ensemble.
Le système d’élevage des poulets de chair concerne des races exotiques de volailles d’un poids vif
moyen de 2,3 – 3 kg au stade de commercialisation. Il se retrouve également autour des centres
urbains. Les effectifs varient de 500 à 10.000 sujets.
L’objectif visé est commercial. Il utilise les techniques modernes d’élevage par l’observation des
normes techniques (Santé, Alimentation, hygiène, Habitat, Souches sélectionnées, etc.). On note
en particulier :
l’exploitation de bâtiment avicole fermé en matériel durable;
Le respect des normes de densité et l’application stricte des normes d’hygiène et de
prophylaxie ;
L’utilisation d’aliments produits ou achetés auprès de provendiers (maïs, tourteaux
divers et farines de poissons, sels minéraux et adjuvants alimentaires importés);
L’application de principes rigoureux de gestion (bande systématique) et le respect d’un
plan de commercialisation et de marketing.
En fonction des types de production il est exploité une large gamme de souches de poulets
importés : des Leghorn, des Rhodes Island Red, des Lohman, des Isa Brown et White, des High
Line, des Bovan, des Sussex, des bleus d’ Hollandes etc.
L’approvisionnement en matériel génétique est assuré essentiellement par l’importation de
poussins d’un jour, la production locale des accouveurs ne permettant de couvrir que 40 %
maximum de la demande.
Toutes les vaccinations usuelles pour l’aviculture moderne sont pratiquées : contre la maladie de
Newcastle, le Gomboro, la bronchite infectieuse etc.
Ce système a connu un essor important lié à l’urbanisation rapide de ces dernières années, et la
mise en œuvre de programmes d’élevage spécifiques. Il se rencontre surtout dans la zone
périphérique des villes au niveau des concessions rurales. Il s’agit d’élevages modernes spécialisés
qui se pratiquent dans des conditions assez similaires à celles-ci-dessus. Les effectifs sont
importants de 1000-2000 sujets en moyenne.
Les systèmes Hors Sol avec les filières Chair et Pondeuses intègrent une variante intermédiaire
entre l’aviculture villageoise améliorée et le système Hors Sol à biosécurité plus élevée.
L’éleveur a alors recours aux souches commerciales, essentiellement des races de ponte ; Les
effectifs sont petits : 200 à 500 pondeuses.
Les tableaux qui suivent présentent les différents systèmes de production animale au Mali et leurs
caractéristiques et importance respective. Ils ont été établis à l’aide des outils de diagnostic des
Modules M3 et M4.
30
Tableau 5: Caractéristiques des différents systèmes d’élevage au Mali
Systèmes Mode de Espèces Types de climat Principales Contraintes
gestion de dominantes cultures régions
l’élevage concernées
Pastoral pur nomadisme Bovin, ovin, Maraîchère Aride (<300 Gao/ Faible productivité
(SPP) caprin, mm) Tombouctou/ Faible niveau d’organisation
camelin Kidal Faible niveau
d’investissement
Accès à l’eau et aux pâturages
Pastoral associé Transhuma Bovin, ovin, Mil/ Semi-aride Nord Faible productivité
aux cultures nce caprin, Sorgho/riz (300-500 mm) Koulikoro/Mopti Faible niveau d’organisation
(SPC) volailles (delta du Niger), Faible niveau d’investissement
Kayes (vallée du Contrainte foncière
Sénégal) Obstruction des passages
d’animaux
Affections parasitaires
Système hors Sédentaire Volailles Fruitier, Semi aride - Bamako, Ségou, Accès au financement
sol Chair (SHS exotiques céréales humide (500- Kayes, Sikasso,
Chair) 1500 mm) Approvisionnement en poussin
d’un jour
Système hors Sédentaire Volailles Mil, sorgho, Aride- humide Mopti, Ségou, Faible productivité
sol Villageois locales riz, Sikasso, Kayes, Persistance des maladies aviaires
(SVV) arachide Koulikoro Faible technicité des
aviculteurs
Faible niveau des
investissements
31
4.2. Importance relative des systèmes en fonction des effectifs d’animaux et du nombre des
ménages.
Les effectifs d’animaux ont été regroupés par système en fonction de leur répartition régionale, en
l’absence de statistiques propres aux systèmes de production.
La région de Mopti, représentative du système pastoral associé aux cultures (SPC), demeure le
plus gros bassin de production de bovins avec 22% des effectifs, talonnée de très près par la
région de Sikasso avec 20% des effectifs. L’élevage de petits ruminants demeure fortement
concentré dans le Nord, principalement dans les régions de Tombouctou (système pastoral pur) et
Mopti (40% des effectifs) ; et accessoirement dans les régions de Gao et Kidal (système pastoral
pur) (15% des effectifs). Les camelins sont essentiellement concentrés dans le Nord (régions de
Gao, Kidal et Tombouctou (SPP).
Le cheptel malien est l’un des plus importants d’Afrique. Sa progression a été significative et
régulière avec cependant trois périodes de réduction liée aux années de sècheresses.
Les principales races bovines rencontrées sont chez les zébus, les races maure, touareg, azawak,
peulhs, et chez les taurins la N’dama, et le Méré. Chez les ovins on distingue le mouton à laine du
Macina, le mouton maure, touareg, peulh et le mouton à poils du sud. Les races caprines sont la
chèvre du Sahel, la chèvre du Fouta Djallon. Les races animales au Mali sont détaillées dans
l’Annexe au présent rapport.
32
Tableau 7: Importance respective des principaux systèmes d’élevage (M4-SM1-A1et A3)
% des % des bovins % des ovins % des caprins % des camelins % des Volailles
ménages
SVV* 99,6 94
*Ce système intègre les ménages des autres systèmes, l’aviculture villageoise se pratiquant sur l’ensemble du territoire.
L’importance des systèmes a été établie en tenant compte de la proportion des ménages
s’adonnant à l’élevage dans un système donné.
La structure des troupeaux et leur productivité diffèrent selon les systèmes, même si l’écart entre
les systèmes n’est pas aussi marqué. Cela s’explique par le fait que ces différents systèmes sont
extensifs et traditionnels. On note cependant des améliorations du taux de fécondité, de l’intervalle
entre vêlage, du taux de rendement numérique, du taux d’exploitation, des taux de mortalité au
niveau des systèmes agro-pastoraux, et semi-intensifs qui bénéficient d’une meilleure alimentation
du fait de l’apport de sous-produits agricoles et de résidus de récolte (paille et tiges de céréales,
fanes de niébé, et de haricot), d’abreuvement plus régulier, d’un suivi vétérinaire et d’un habitat plus
ou moins améliorés. En outre, les animaux de ces systèmes n’effectuent pas de grands
déplacements.
Les tableaux qui suivent portent sur la structure et la productivité des troupeaux par système
d’élevage. Ces éléments ont été établis à partir du modèle, des données disponibles et ajustés par
l’équipe nationale. Les différents paramètres peuvent varier à la baisse (taux de fécondité) ou à la
hausse (taux de mortalité, taux d’exploitation) lors des périodes de crises comme la sécheresse.
Dans le cadre du test il a été retenu un cycle quinquennal suivi d’un cycle décennal conformément
aux cycles de sécheresse survenus dans le pays. Les projections des différents paramètres des
troupeaux individuels des ménages sont effectuées sur 20 ans grâce à l’outil M3-SM1-A2 (ecorum).
Les paramètres ci-dessous du tableau n.8 se réfèrent à une année de pluviométrie moyenne.
33
Tableau n.8 : Paramètres techniques
34
Dur
Taux ée Trait
Taille
F-J F-S F-A M-J M-S M-A mise F-J F-S F-A M-J M-S M-A F-J F-S F-A M-J M-S M-A lact e /
troupeau
bas atio jour
n
Bovins
SPP 52 7 32 27 6 21 7 63% 0 5 7 10 25 35 17 73 190 18 76 210 180 2,5
SPC 52 7 32 27 6 21 7 63% 0 3 5 10 20 21 17 73 190 18 76 210 180 2,5
SAC 25 7 32 27 6 21 7 66% 0 2 3 5 15 18 17 73 190 18 76 210 180 2,5
Ovins
SPP 60 13 12 46 11 8 10 120% 0 6 10 2 15 25 4 17 22 5 18 23 100 0,2
SPC 60 13 12 46 11 8 10 120% 0 8 15 2 20 30 5 20 30 7 25 35 150 0,2
SAC 45 11 10 48 9 7 15 110% 0 5 11 2 30 40 4 15 25 5 20 30 150 0,2
Caprins
SPP 100 13 12 46 11 8 10 130% 0 8 15 4 25 35 3 12
35
L’analyse des performances financières de chaque système de production a été effectuée en
termes de marge brute, de coûts de production, de rentabilité et de rémunération des facteurs
(travail, cheptel). L’évaluation des performances financières s’appuie sur les résultats de production
issus de l’activité M3-SM1-A2. Les indicateurs financiers permettent d’estimer la vulnérabilité
monétaire et alimentaire des ménages dans l’activité M3-SM1-A4. Certains indicateurs
intermédiaires serviront à l’évaluation de la valeur ajoutée globale du secteur de l’élevage dans
l’économie nationale (M4) mais aussi à la formulation du plan d’action pour l’élevage (M5).
Les coûts intermédiaires reflètent le niveau d’intensification de l’élevage. Ils varient en fonction des
systèmes, des espèces animales, et des produits. Ainsi, les coûts les plus élevés se rencontrent au
niveau du système Agropastoral (SAC) et les systèmes semi-intensif embouche (SSE), laitier
(SSIL), et Hors sol (poulets chair et pondeuses) où l’éleveur investit plus pour l’entretien et la
production des animaux que dans les systèmes pastoraux. Les coûts intermédiaires en SAC
varient de 20,17 % à 33,5 % pour la viande, et de 5,85 % à 29,62 % pour le lait.
L’autoconsommation en viande (0 à 20 %) est faible dans l’ensemble des systèmes, contrairement
au lait (50 %).
Le revenu agricole concerne le revenu d’autres activités d’élevage et agricoles pratiquées par le
ménage. Le revenu total comprend le revenu de l’élevage dominant auquel s’ajoutent le revenu
agricole et le revenu hors exploitation.
Bien que le Guide permette aussi d’effectuer l’analyse économique des systèmes d’élevage, le
temps imparti ainsi que les données disponibles n’ont pas permis de prendre en compte cette
analyse, qui gagnerait à être réalisée ultérieurement.
Camelins
Caprins
Bovins
Ovins
SPC
SAC
SPP
% couts
Paramètres
33,51
16,56
20,17
15,24
10,89
25,24
Vian
2,78
5,63
8,09
6,35
de
intermédiaires
Lait
1,3
2,5
9,5
2,3
5,9
13
14
30
10
2 socio-économiques
revenu
Agricol
316000
400000
125000
rev.
es hors
rev.
exploita
150000
60000
20000
élevage
tion
hors
% auto-consommation
(diagnostic)
nde
Via
10
20
0 Lai
2 50
t 30000
35000
40000
42000
8000
6000
5000
F-J
0 60000
70000
80000
12000
20000
10000
15000
55000
F-S Prix
120000
150000
140000
30000
18000
25000
20000
F-A
des animaux
35000
40000
45000
52500
8000
3000
6000
5000
M-J
(projection)84000
70000
80000
90000
14000
25000
11000
20000
M-S
Prix et couts
135000
160000
180000
195000
22000
45000
40000
19000
30000
25000
M-A Prix100
250
lait
litre
prix / couts
céréales
Cout
110
(diagnostic)
kg Cout
aliments
200
0des
36
La modélisation a permis d’évaluer la rentabilité des différents systèmes d’élevage. Le tableau qui
suit présente une sélection des résultats de cette analyse.
Tableau 10: Efficacité financière estimée des différents systèmes d’élevage modélisés (en FCFA).
Les ratios marge brute sur valeur du troupeau les plus élevés se rencontre au niveau des systèmes
semi-intensifs embouche (Bovin (155%) et ovin (101%)), Hors sol Volaille villageois (170 %) et
Poulet de chair (238 %). Les caprins semblent donner de bons résultats dans les différents
systèmes sans doute à cause de leur prolificité élevée et leur rusticité. La marge brute par femelle
reproductrice la plus élevée est obtenue au niveau du Système semi-intensif laitier bovin soit
164 171 FCFA.
4.4. Pauvreté et vulnérabilité dans les systèmes de production animale
Dans le cadre du Test la vulnérabilité des personnes s’adonnant à l’élevage ou vivant de l’élevage
a été analysée en tenant compte de plusieurs critères comme la vulnérabilité financière, par rapport
à la sécurité alimentaire, aux services techniques et de la santé animale, à l’eau et aux ressources,
et à l’accès aux services sociaux. Afin d’évaluer l’hétérogénéité des revenus au sein des systèmes
37
de production une simulation portant sur la taille des troupeaux et des revenus hors élevage a été
faite par rapport aux systèmes d’élevage bovins.
Par rapport à la vulnérabilité financière en SPP, le rapport de l’écart du revenu moyen au seuil de
pauvreté est positif chez les camelin, bovins et caprins avec respectivement 161%, 86% et 49%
dénotant une vulnérabilité faible, et négatif chez les ovins à hauteur de -6,3% d’où une vulnérabilité
élevée. Ce qui démontre qu’en SPP les éleveurs ovins sont plus vulnérables par rapport aux
éleveurs des autres espèces. Dans le cas de SPC, ce rapport reste positif chez les bovins et les
caprins respectivement 81% et 136%, et est de 10 % chez les ovins dénotant là encore leur
vulnérabilité. Dans les SAC, les revenus moyens des différents élevages bovins, ovins et caprins
sont tous proches du seuil de pauvreté avec un écart de revenu moyen au seuil de pauvreté
respectivement de 11%, -10% et 5,6%. Pour le SVV, l’écart de revenu moyen par rapport au seuil
de pauvreté reste faible à hauteur de -13,6%, alors dans les systèmes semi-intensifs des
pondeuses et chair il est respectivement de 150,6% et 728% montrant une vulnérabilité élevée
pour le SVV, et nulle pour les systèmes semi-intensifs.
Il ressort que plus l’effectif possédé augmente plus la situation du ménage tend à s’améliorer
confirmant le rôle majeur de l’élevage dans la réduction de la pauvreté des ménages. Les éleveurs
à revenu moyen et riches sont beaucoup moins vulnérables en termes de revenus. Il reste entendu
que l’éleveur pauvre a plutôt tendance à posséder des petits ruminants que des bovins.
38
REPUBLIQUE DU MALI:
Initiative "Elevage, pauvreté et croissance (IEPC)" - Document National 2009
couverture de
besoins
Vulnérabilit Vulnérabilit
proteiniques
é é
annuels du
ménage (en%)
Tableau : 10 Classification des systèmes de production au regard de leurs vulnérabilités (systèmes ruminants)
des resssources et la
Elevé Alimentation, eau, Existence des écoles nomades et
possibilité de paiement
Système pastoral fourrages, santé animale, soins de santé mobile, difficulté
coût de l'eau sur les 0,04/ha Elevé Elevé Moyenne
pur (SPP) amélioration génétique, d'accès à l'eau potable,
espaces aménagés. Accès
organisation des éleveurs insuffisance des points d'eau
libre aux points naturels de
Faible
surface.
39
d'animaux.
40
REPUBLIQUE DU MALI:
Initiative "Elevage, pauvreté et croissance (IEPC)" - Document National 2009
41
Tableau 11:Classification des systèmes de production au regard de leurs vulnérabilités (systèmes volaille et semi-intensifs)
Une étude effectuée par des consultants CERCAD (2008) dans les régions de Koulikoro, Ségou,
Sikasso, Kayes montre que l’élevage tend à jouer un rôle majeur dans la constitution des revenus
des exploitants agricoles. En effet, pour l’ensemble des exploitations étudiées le revenu moyen du
bétail enregistré était de 1 777 000 FCFA contre un revenu moyen agricole de 510 667 FCFA. Le
revenu moyen total est 2 287 667 FCFA dont 78 % constitué par le revenu du bétail. Ceci démontre
une forte tendance à l’acquisition de bétail par les agro-éleveurs ces dernières années et la
reconnaissance du rôle du bétail comme facteur de sécurisation du revenu de l’exploitant.
En ce qui concerne la vulnérabilité alimentaire elle est très élevée dans tous les systèmes de
production exceptée chez les camelins en SPP, les caprins en SPC et les pondeuses. Ceci est
démontré par le faible taux de couverture des besoins protéiniques annuels des ménages par les
productions animales. Ce qui dénote d’un niveau faible d’autoconsommation par les ménages
d’éleveurs. Cette tendance mérite d’être inversée par une sensibilisation appropriée afin que la
contribution de l’élevage à la sécurité alimentaire des ménages soit renforcée.
La vulnérabilité par rapport aux ressources pastorales a été entre autres estimée à partir de la charge
pastorale exprimée en UBT (Unité Bétail Tropical) par surface disponible, elle même calculée à partir
du module M4-SM2-A1, feuille relative à la détermination des ressources et besoins alimentaires, cas
du Mali. Ce Sous-Module fait état des surfaces pastorales des différentes zones agro écologiques du
Mali. La vulnérabilité en ressources pastorales et eau est très élevée en SPP avec 0,04UBT/ha ce
qui justifie leur mode de transhumance pour palier aux insuffisances en ressource. Elle est moyenne
en SPC avec 0,09 UBT/ha, et faible en SAC avec 0,3 UBT/ha grâce aux disponibilités en pâturage,
en résidus des récoltes et des points d’eau.
L’analyse de la vulnérabilité par rapport aux services techniques et à la santé animale, au vu de leur
contraintes techniques, montre que les SPP, SPC bovin et SVV ont le plus besoin d’encadrement.
Par ailleurs les ressources consacrées à l’achat de médicaments vétérinaires par animal sont faibles
dans tous les systèmes. Ils confirment bien le caractère extensif de notre élevage et posent le
problème de l’amélioration des intrants vétérinaires et de production animale pour passer à un stade
plus intensif de développement de l’élevage.
Enfin par rapport à l’accès aux services sociaux de base, en ce qui concerne la santé humaine, les
efforts immenses entrepris ces dernières années ont permis de rapprocher la santé le plus près
possible des populations, quoique d’une manière générale la couverture sanitaire humaine reste
insuffisante en milieu rural. Le cas des systèmes pastoraux avec la mobilité des hommes et des
animaux est un défi permanent pour garantir une couverture sanitaire minimum. Ce problème se
pose également par rapport à l’éducation et la formation des enfants et des adultes de ces
communautés. Le système d’écoles nomades et des soins de santé mobile constituent des
réponses à la situation.
42
5. Analyse des filières de commercialisation des produits d’élevage
Le Module M3-SM2 –A1 du Guide a trait à la caractérisation des filières d’élevage. Les notions de
base sont explicitées sous ce module et des indications sont données pour l’analyse et le
fonctionnement des filières.
La filière se définit dans ce cadre comme l’ensemble des activités étroitement imbriquées et liées
verticalement qui conduisent à l’élaboration d’un produit final et sa mise à la disposition du
consommateur final. Tous les échanges au sein des filières se réalisent entre agents de la filière.
On distingue les agents productifs, ceux par lesquels le produit va transiter effectivement pour y
subir une transformation ou un transfert vers l’étape suivante des autres agents, comme les
fournisseurs d’intrants ou de services.
Sur la base de ces indications la caractérisation a porté sur les filières identifiées au Mali comme la
filière bétail- viande, qui intègre les sous-filières de viande fraîche (bovine, ovine-caprine,
cameline), de bétail (bovins, ovins-caprins, camelins), et des cuirs et peaux, la filière lait frais (y
inclus le lait transformé), et la filière volaille avec les sous-filières chair, pondeuses et villageois. La
sous-filière chair volailles (villageois et chair semi-intensif) sera cependant agrégée à la production
de viande.
La transformation du bétail en viande se fait au niveau des infrastructures d’abattage à savoir les
aires d’abattages, les abattoirs. En 2007, il a été abattu dans les différents centres d’abattages
régionaux et du District de Bamako 291259 têtes de bovins, 247086 ovins, 532952 caprins, 591
porcins, 543 dromadaires, 1569092 volailles correspondant à 44 921 tonnes de viande. Cette
production de viande est repartie entre les espèces comme suit : 74 % pour les bovins, 22% pour
les petits ruminants 0,19% pour les Camelins, 0,03% pour les porcins, 4% pour la volaille.
L’évolution de la production contrôlée de viande sur la période 2003-2007 est donnée au tableau
n° 12.
43
Tableau N°12 : Abattages contrôlés de 2003-2007
Années Nbre Poids Nbre Poids Nbre Poids Nbre Poids Nbre Poids
Ces statistiques ne prennent pas en compte les abattages traditionnels (fêtes religieuse, rites et
sacrifices), les abattages pour l’autoconsommation, les abattages clandestins évalués à environ
40% du total des abattages (contrôlé et non contrôlé).
Ces abattages ne sont pas cernés par les services en charges des statistiques de l’élevage d’où
une sous estimation des quantités de la viande consommée dans le pays et exportées. Pour mieux
déterminer les niveaux réels des abattages nationaux, il est nécessaire de procéder à une étude
lors des fêtes religieuses (trois jours avant et trois jours après) au niveau des principaux marchés
du pays, et mettre en place un mécanisme de suivi des abattages pour l’autoconsommation.
Les niveaux de consommation des produits animaux dépendent de plusieurs variables telles que
les habitudes alimentaires et le pouvoir d’achat des consommateurs, variations saisonnières de
l’offre et de la demande, les aléas climatiques, les difficultés économiques, comme la récente
flambée des prix des denrées alimentaires au niveau international avec des répercussions fortes
dans les pays en développement comme le nôtre.
En comparant les chiffres des cinq dernières années de 2003 à ceux de 2007, on observe une
nette augmentation des abattages en 2007 par rapport à 2003. La production de viande a
augmenté de 10,03% pendant cette période en 2007 par rapport à 2003.
Depuis la dévaluation du FCFA survenue en Janvier 1994, les exportations du bétail malien vers
les pays côtiers ont considérablement augmenté. En dépit de l’approvisionnement correct des
marchés, les prix des animaux ont connu des hausses significatives face à cette nouvelle demande.
Aussi, les changements intervenus dans les modes de transactions en l’occurrence l’achat au
44
comptant des animaux par les marchands exportateurs a fortement perturbé les achats d’animaux
de boucherie par les chevillards habitués au système d’achat à crédit.
Ce système d’achat a ainsi entraîné une diminution des quantités de viande à la consommation. En
effet, les meilleurs sujets présentés sur les foires et marchés du pays sont soustraits de la
consommation intérieure par les marchands exportateurs plus nantis que les acteurs du circuit mort
intérieur.
En Système Pastoral Pur, la commercialisation du bétail est caractérisée par la vente des mâles
adultes, des vaches stériles et des taurillons. C’est ce système qui approvisionne le commerce
frontalier de bétail.
En fait, ce type d’élevage n’est pas particulièrement orienté vers le marché et la recherche du profit
maximum mais plutôt vers la sécurisation du troupeau et la satisfaction des besoins monétaires
courants. En rapport avec la transhumance comme mode d’élevage dominant, les décisions de
vente des producteurs sont beaucoup plus motivées par le souci de faire face à des besoins
monétaires immédiats. L’offre de bétail qui provient d’un tel type d’élevage ne se fait nullement en
fonction de la demande.
En Système Périurbains, les échanges se font autour des grands centres de consommation et des
marchés terminaux (Source : Etude sur les filières agroalimentaires au Sahel, 1996 : Cas du Mali).
Le répertoire des marchés à bétail effectué par l’Office Malien du Bétail et de la Viande en 2004
identifie 375 foires et marchés à bétail, à travers le territoire national.
Actuellement tous les marchés à bétail sont gérés par les associations ou coopératives des
professionnels qui y interviennent (éleveurs, marchands de bétail, bouchers), sur la base de
contrats de gestion, suite au désengagement de l’Etat, de la gestion des infrastructures de
transformation et de commercialisation du bétail. C’est le cas des marchés de Kati, Niono, Fatoma.
Les charges d’entretien et de fonctionnement sont supportées par des frais de fréquentation dont
les montants varient selon les marchés (100 à 250 FCFA par tête de bovin et 25 à 50 pour les
ovins/caprins).
45
Les approvisionnements des marchés à bétail varient selon les aléas climatiques, la saison, les
opportunités de marchés.
En raison de leurs points de départ et de leur complexité, les circuits de commercialisation du bétail
au Mali peuvent être classés selon les axes desservis et leurs origines. Les principaux axes
desservis sont les suivants :
Les axes desservant l’Abattoir Frigorifique de Bamako et les Abattoirs Régionaux (Kayes, Sikasso,
Ségou et Mopti) ;
- Les axes desservant les marchés côtiers : Côte d’Ivoire, Libéria, Ghana, Guinée Conakry,
Nigéria, Sénégal ;
- Les axes desservant les marchés sud algériens.
Ainsi, les origines des circuits de commercialisation peuvent concerner plusieurs régions du
zonage économique. Ainsi on distingue :
- Les circuits ayant leur origine dans le Sahel Occidental traversant les parties nord des
1ère, 2ème, et 4ème régions, pour desservir la Côte d’Ivoire, le Libéria et le Sénégal ;
- Les circuits ayant leur origine dans le Delta Central traversant les 4èmes et 3ème régions,
pour desservir Bamako, la Côte d’ivoire, le Libéria et le Ghana.
- Les circuits ayant leur origine dans le Haut Gourma Central (Gossi) traversant le
Gourma et le Haoussa pour desservir Bamako, la Côte d’ivoire, le Niger, le Burkina Faso, le
Ghana, le Nigéria et les marchés sud algériens.
Le coût de l’alimentation en céréales joue aussi un rôle très capital dans la formation du prix des
bovins. L’achat des céréales étant l’une des principales motivations des ventes de bétail des
éleveurs, le prix du bétail devrait être une fonction croissante du prix des céréales. Cela signifie
que les producteurs devraient réagir à une augmentation du prix des céréales par une
augmentation de celui des bovins. Dans la pratique, le prix des céréales et celui du bétail évoluent
généralement en sens inverse au gré des variations climatiques.
Autour des centres urbains se développent les systèmes d’embouche bovine et ovine. Le coût de
l’alimentation, les difficultés d’accéder au crédit, l’expansion démographique et l’occupation
anarchique des pâturages par les cultures, sont des facteurs imitant à l’activité d’embouche.
Puisque l’offre de bétail sur les marchés de production subit d’importantes fluctuations
saisonnières, la formation des prix tient compte du rapport entre l’offre et la demande. Ce rapport
est certainement l’un des principaux facteurs qui impulse les fluctuations du prix. En principe
l’augmentation de l’offre entraîne la baisse du prix tandis que sa diminution entraîne la hausse du
prix.
Sur les marchés contrôlés (60 au total) au cours de l’année 2007, les effectifs présentés et vendus
sont consignés dans le tableau ci-dessous pour toutes les espèces.
46
Taux Prix moyen
(FCFA)
Présentées (tête) Vendues (tête) de vente (%)
Esp Espèces 2007 2006 Var% 2007 2006 Var% 2007 2006 Var% 2007 2006 Var%
Ovins/
cap. 4340029 3558566 22 2370080 1766052 34 55 50 10,0 31054 34656 -10
L’analyse du tableau N° 13 montre qu’il y a une hausse de l’offre et de la demande en bovins, petits
ruminants et en volailles. Par contre l’offre et la demande en asins et en camelins sont en baisse.
Les taux de vente les plus importants sont observés chez les bovins et la volaille avec
respectivement 21% et 10,4%. Les asins sont les moins vendus avec -51%.
Les prix moyens pratiqués sur les principaux marchés ont connu une hausse chez les bovins, les
camelins et la volaille tandis que ceux des petits ruminants et des asins ont baissé. Le prix le plus
important est observé chez la volaille avec 84% et le taux les plus bas est observé chez les petits
ruminants avec -10%.
Les prix moyens par rapport à l’ensemble des systèmes de production et utilisés dans le cadre du
test du Guide pour les projections (M3- Sm1-a2) sont les suivants :
Tableau n. 14: Prix moyens des animaux dans les différents systèmes étudiés.
47
Traditionnellement le Mali fournit du bétail (bovins, camelins et petits ruminants) aux pays de la
Côte (Nigeria via Niger, Ghana via le Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Libéria via la Côte d’Ivoire, le
Sénégal (notamment moutons de Tabaski), Guinée Conakry et aux métropoles sud-algériennes.
Ainsi le commerce du bétail sur pied figure au premier plan des échanges commerciaux frontaliers
entre le Mali et les pays limitrophes (Algérie, Niger, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry et
Sénégal).
Les exportations concernent surtout les bovins, les ovins et dans un moindre degré les caprins et
les camelins. Les exportations des ovins sont centrées sur les deux mois qui précédent la Tabaski.
Les camelins sont exportés en Algérie.
A l’intérieur le déplacement des troupeaux commerciaux se fait à pied, quand aux troupeaux
d’exportations ils sont expédiés par camions sur la RCI, le Ghana et l’Algérie.Les exportations en
direction du Sénégal se font par camions et quelques fois par train.
Les exportations contrôlées des animaux vivants au cours de 2007 ont porté sur 148.490 bovins,
272.740 ovins, 12.983 caprins, 1949 camelins, 580 asins, 3587 volailles et 915 porcins. A partir de
ces chiffres, on constate une augmentation des exportations de bovins, d’ovins et de caprins
comparativement à ceux de 2006. (les taux sont respectivement de 5,79%, de 53,27% et de
156,30%). Ainsi, il ressort que :
- le Sénégal et la RCI sont les principaux pays importateurs pour les bovins et les ovins soient
respectivement 57,52% et 29,85% des effectifs de bovins et 72,21% et 13,14% des effectifs
d’ovins ;
- la Guinée est la destination privilégiée pour les caprins avec 42,12% des effectifs exportés ;
- l’Algérie demeure le débouché principal pour les exportateurs de camelins avec près de
82% des effectifs exportés.
Le flux monétaire engendré par ces exportations se chiffre à plus de 29. 803 millions de FCFA.
Dans le cadre du Test le flux monétaire estimé des exportations de bétail sans les asins, la volaille
et les porcins se monte à 33.393.568.228 FCFA pour 117.102 bovins, 229.251 petits ruminants, et
10.950 camelins.
Par ailleurs, il est à noter le volume faible des exportations de volailles (3.587 unités), de porcins
(915 têtes), et d’asins (580 têtes). L’évolution des exportations des animaux vivants est donnée
dans le tableau N°24 sur la période de 2003-2007. Les données montrent que les exportations des
animaux sur pied sont en hausse de 5,79% pour les bovins et 60,56% pour les ovins/caprins tandis
que elles ont baissé pour les camelins et la volaille avec respectivement -31,97% et -73,84%.
48
Unité : tête
Porcins 915
b) Commercialisation de la viande
Le prix de la viande est intimement lié au prix de revient de l’animal de boucherie et varie en fonction
de plusieurs paramètres dont la qualité (catégorie ou classe de la viande -1er, 2è choix - la nature-
fraîche ou congelée, etc), l’offre et la demande, la position géographique des marchés (marchés de
production, marchés de transit, marchés terminaux). On distingue les prix en gros pratiqués par les
chevillards et les prix au détail pratiqués par les bouchers abattants et/ou bouchers détaillants. Les
premiers sont les prix à la cheville, tandis que les seconds sont les prix au consommateur. Les prix
pratiqués vont de 1200 FCFA à 1500 FCFA le kg.
Le prix de la viande est libre. L’Etat n’intervient qu’en cas de force majeure. Le prix de la viande est
lié à celui de l’animal vivant comme à bien d’autres facteurs. En général il est fixé en tenant compte
des éléments suivants :
Il faut signaler également que les bouchers payent une patente en fonction de leurs catégories. La
plus faible est de 14.700 FCFA par an. Cette charge « fixe » n’est pas non plus prise en compte
dans la formation du prix de la viande.
- Exportation de la viande
Les exportations de la viande malienne sont également confrontées aux barrières sanitaires posées
par les normes internationales. En dehors des problèmes de santé plusieurs produits du sous
secteur d’élevage font également face à des problèmes de traitement et de conservation (produits
laitiers, cuirs et peaux).
49
presque totalité des viandes ont été exportés vers le Sénégal (environ 78% de la quantité totale de
viande bovine, et 43,60% de viande ovine et 99, 21% de viande de volaille).
Unité : Tonne
Destination TOTAL
Désignation
Viande ovine
1424,035 42 500 15 1487,74 44 3411,775
Intervenants
Les intervenants de la filière sont les producteurs (éleveurs traditionnels, emboucheurs), les
professionnels du bétail-viande, les consommateurs, et les services d’encadrement et autres
fournisseurs de services. Il est recensé au Mali 395 organisations socioprofessionnelles, 836
marchands de bovins, 984 marchands de petits ruminants, 1423 bouchers- rôtisseurs, 220
négociants et collecteurs cuirs et peaux et autres 256 courtiers ou transformateurs à travers
le territoire du Mali selon une étude effectuée par l’O.M.BE.VI en 2004.
Les éleveurs traditionnels : Ils sont au départ de la filière et œuvrent dans l’accroissement
quantitatif et qualitatif des effectifs d’animaux. Très souvent ils opèrent individuellement, mais
acceptent de se regrouper en coopératives ou associations pour défendre des intérêts corporatistes
avec les marchands de bétail. Ils se retrouvent dans tous les systèmes de production avec des
comportements différents d’un système à l’autre.
Les commerçants de bétail : c’est un groupe d’intervenant biens structuré qui assure la collecte,
la commercialisation et le convoyage du cheptel sur les marchés internes et côtiers. A côté des
commerçants locaux on voit émerger des commerçants étrangers avec grosses capacités
50
financières et attirés par l’avantage comparatif du marché à bétail malien. Les commerçants de
bétail travaillent en collaboration avec les intermédiaires suivants :
Le terme marchand de bétail prend en charge les courtiers ou « téifas », les convoyeurs et les
démarcheurs.
Les courtiers : Ils sont présents sur les marchés à bétail et servent d’intermédiaires entre les
éleveurs et les marchands. Garants de l’origine et de la propriété de l’animal, ils facilitent les
transactions et sont rémunérés par l’acheteur à raison de 1000 FCFA par bovin.
Les convoyeurs : Ils assurent l’acheminement des animaux par camion ou à pied jusqu’à
destination. Les bergers sont généralement payés à 40.000 FCFA pour 3 jours de convoyage,
tandis que le « madougou » - principal guide et responsable du convoi pour l’exportation à pieds
des animaux, perçoit 50.000 FCFA. Quant au « manpala » - chargé de préparer les repas des
bergers et d’indiquer le point de rencontre du jour, il est rémunéré au même titre que les bergers.
Les démarcheurs : Ils sont les intermédiaires privilégiés entre les exportateurs et les camionneurs.
Ils connaissent les propriétaires des camions et détiennent l’information sur leur disponibilité et leur
capacité. Ils sont rémunérés par l’exportateur à 40.000 FCFA ou 55.000 FCFA selon la saison.
(Extraits de Doumbia, 1998 et Bellinguez, 1994 ; cités dans l’étude de la capitalisation et
information de la filière Bétail-Viande et lait au Mali, 2001).
Les transporteurs : Ils louent leurs camions à 175.000 FCFA ou à 250.000 FCFA avant la récolte
du coton. Les frais de location sont multipliés par cinq pendant la période de transport du coton de
Novembre en Décembre (entre 500.000 FCFA et 750.000 FCFA) pour des camions qui ne peuvent
transporter plus de 35 têtes de bovins à la fois.
Les bouchers et rôtisseurs : Ils assurent la transformation du bétail en produits comestibles. Ils
s’approvisionnent auprès des marchands de bétail ou directement chez les éleveurs. Les bouchers
et les rôtisseurs constituent le maillon essentiel de distribution de la viande. Leurs activités
s’exercent dans les abattoirs et sur les aires d’abattage aménagées ou non.
Les agents de la filière, leurs fonctions et les produits aux différents stades de la filière sont
présentés au tableau qui suit :
51
Stade de la Agents
filière productifs Fonctions Produits Profondeur complexité Autres agents Fonctions
peaux
animaux amenés certains vont
Rassem- aux commerçants jusqu'aux véhicules Transport
collecteurs rassemblement
blement
(transport) marchés terminaux Bergers, guide
Animaux aux
Petits marchés de
commerçants Transport consommation marché local: Camionneurs Transport
femelles,
Animaux aux
jeunes, vétérinaires
Grands transport et marchés de
animaux Bovins, Ovins et
Transport commerçants export. consommation Contrôle
maigres caprins
agriculteurs
Fourrage
export: Autorités
Animaux mâles marché contrôle;
exportés adultes infrastructure
Grands Payement parfois
commerçants voir ci-dessus différé Camionneurs Transport
Commerçants
étrangers Mâles adultes en Payement cash vétérinaires Contrôle
Exportation Export
bon état
agriculteurs Fourrage
contrôle;
Autorités marché infrastructure
Chez
carcasse particuliers
abattage;
sur marchés parfois braiseurs
Condition- découpe;
Bouchers contrôle;
nement parfois vente spécialisation: Autorités marché
infrastructure
détail viande ou 5ème
quartier
peaux collecteurs peaux Collecte
52
SCHEMA DE LA FILIERE BETAIL-VIANDE bovine AU MALI
Eleveurs
Collecteurs
87 % %%
13%
Petits
Grands Commerçants
commerçants/Exportateurs
1%
12% C1 Marchés Terminaux
Exportations sur pieds
26% C3 62%
%
RCI
RIM
Abattoirs
23 % %%
Sénégal Niger 2% %
% Bouchers/
Rotisseries/
Guinée Algérie Autres pays
dibiteries
Consommateurs
53
SCHEMA DE LA FILIERE BETAIL-VIANDE AU MALI (Ovin)
Eleveurs
12 % Collecteurs
88%
Grands Commerçants
/Exportateurs
Petits Commerçants
11% C1
1%
Marchés Terminaux
Exportations sur Pieds
11% C3
Guinée 78 %
RIM Autres
Sénégal Abattoirs
RCI
Niger
Bouchers/
Rôtisserie/Dibiterie
Algérie
Consommateurs
54
SCHEMA DE LA FILIERE BETAIL-VIANDE AU MALI (Caprins)
Eleveurs
Collecteurs
1%
99%
Grands Commerçants
/Exportateurs
Petits Commerçants
1% C1
Marchés Terminaux
Exportations sur Pieds
23% C 3
76% C2
Guinée
RIM Autres
Abattoirs
Sénégal
RCI
Niger
Bouchers/
Rôtisserie/Dibiterie
Algérie
Consommateurs
55
SCHEMA DE LA FILIERE BETAIL-VIANDE AU MALI (CAMELIN)
Eleveurs
23% C1
Collecteurs
Exportations sur pieds
6% C 3
7% 4% 89% Bouchers
71% C2
Consommateurs
56
Le manque de statistiques fiables et leur production régulière constitue une contrainte transversale
à l’ensemble des filières de l’élevage.
Cheptel avec un disponible exploitable Faible productivité du cheptel Améliorer la productivité du cheptel à
important local travers l’amélioration génétique e, de
Ressources pastorales importantes l’alimentation, de la santé et des conditions
(pâturage, terres salées, eaux et de production (hygiène, habitat et conduite
cultures fourragères (bourgou, niébé et Faible disponibilité d’aliments des animaux)
dolique)) pour le bétail et la volaille
Existence des foires et marchés à
bétail Diversifier les sources d’aliment pour
Existence d’unités de transformations le bétail et la volaille en valorisant les
Accessibilité des pâturages
d’aliment bétail et volaille naturels limitée par l’insuffisance ressources locales disponibles
Bonne couverture sanitaire du cheptel de points d’eau, l’extension
sur l’ensemble du territoire (services anarchique des champs de Créer des points d’eau dans les zones
publics et mandataires) culture, à forte potentialité en pâturage à accès
Présence d’un réseau important des
limité par le manque d’eau, définir et
pharmacies et dépôts vétérinaires
appliquer les schémas d’aménagement des
Présence d’organisations paysannes
Insuffisance et vétusté terroirs
dynamiques
d’infrastructures et équipements
Existence d’usines et de fabriques
de production, de transformation
d’aliment bétail et volaille (Huicoma, Accroître les investissements pour la
et de commercialisation
SNF, Grands moulins…) réalisation, l’entretien et la rénovation des
Gestion non rationnelle du
Disponibilité en sous produits infrastructures de production, de
troupeau
agroindustriels et de résidus de culture transformation et de commercialisation
Acquis des résultats de la recherche en
Faibles capacités des
matière d’élevage
organisations des professionnels Renforcer les capacités de gestion
Existence de nombreuses organisations et de producteurs (
de professionnels et de producteurs des producteurs à travers l’alphabétisation
Manque de statut juridique pour fonctionnelle
Existence de la charte pastorale les infrastructures existantes
Existence de marché local pour les Manque et/ou faible accès aux
produits issus de la transformation des Définir et octroyer un statut juridique
sources d’énergie (électrique,
peaux et cuirs éolienne, solaire, bioénergie) aux infrastructures de commercialisation
Existence d’une maison de l’artisanat Non respect de la réglementation
au niveau national et régional dans le cadre de la gestion des Appuyer à l’accès aux sources
Existence de races locales animales ressources pastorales d’énergie
ayant des aptitudes de production
(zébus Maure, Azaouak, moutons et
chèvres du sahel) et de travail très Appliquer les textes législatifs et
Insuffisance d’infrastructures et
appréciées (N’Dama et Méré) réglementaires (charte pastorale)
équipements pastoraux
Existence des services et structures
d’appui et d’encadrement déconcentrés Accroître les investissements pour la
et décentralisés réalisation, l’entretien et la rénovation des
Insuffisance de moyens de infrastructures et équipements pastoraux
Acquis de l’ODEM, PRODESO, PMNE transport adaptés et
et PADENEM en matière d’hydraulique performants ;
pastorale Appuyer les producteurs dans
Absence de crédit de l’acquisition des moyens de transport
commercialisation adapté
Démarrage de nouveaux programmes adaptés et performants
(PDELG, PIDRN, PIDRK), programme
quinquennal d’aménagements Faciliter l’accès au financement
pastoraux (microcrédit, lignes de crédit bancaire)
Faible rendement des usines et
fabriques d’aliment bétail et Améliorer le rendement des usines et
volaille fabriques d’aliment bétail et volaille par un
57
approvisionnement régulier et suffisant en
matière première (réglementer l’exportation
Persistance de certaines des graines de coton et d’autres sous
maladies animales et aviaires produits agroindustriels)
Renforcer la surveillance
épidémiologique et lutter contre les
maladies
Existence des débouchés (pays Non application des textes Information et sensibilisation des
frontaliers) communautaires régissant populations
Marchés sous régionaux du bétail et de la libre circulation des biens Plaidoyer auprès des autorités
la viande et des sous produits et personnes communautaires
Existence de nombreuses structures de Réduction des pâturages Réglémenter et appliquer les
micro-finances, BNDA et autres suite à l’urbanisation Schémas d’Aménagements des Terroirs
banques galopante (SAT)
Existence de différentes études, Faible niveau d’acquisition Introduction et promotion des cultures
politiques et stratégies pour le du patrimoine foncier fourragères
développement de la filière (plan Mettre en place un mécanisme de
d’action de développement de la filière facilitation pour l’acquisition et la
viande rouge et plan d’action de Application des normes conservation du patrimoine foncier pastoral
développement de la filière bétail sanitaires restrictives dans Respect des règles (mesures
viande) les pays de débouchés Sanitaires et Phytosanitaires (SPS)) de
Existence de nombreuses Barrières tarifaires et non l’Organisation Mondiale du Commerce
structures d’appui (ONGs) tarifaires (OMC) en matière de commerce des
Existence de Centres Régionaux produits agricoles
de Recherche Agronomique (CRRA)
Existence d’un réseau hydraulique
de surface (fleuve Niger et Sénégal) et
souterrain
Prix élevé de la viande
5.1.2 Filière cuirs et peaux
58
5.1.2.1 Production des cuirs et peaux
La production contrôlée des cuirs et peaux toutes espèces confondues au niveau des centres
officiellement reconnus et contrôlés est de 291.259 cuirs verts pour un poids de 4.660.144,0 kg et
780.038,0 peaux vertes d’un poids total de 624.030,4 kg au cours de l’année 2007. Seulement 30
séchoirs et 5 magasins de stockage existent dans le pays. (Source : Politique nationale de
l’élevage au Mali, 2004).
Nature Nbre Poids Nbre Poids Nbre Poids Nbre Poids Poids
Cuirs 282253 1411265 258153 1290765 540907 2704535 291259 4660144 11557399
Peaux 528645 343619 407022 264564 961227 624798 780038 8654512 10286836
Total 810898 1754884 665175 1555329 1502134 3329333 1071297 13314656 21844235
La production estimée de cuirs et peaux au stade producteur dans le cadre du test est de 7 724 153
kg. Elle semble sous-estimée par rapport aux statistiques présentées ci-dessus. Ceci est
certainement à mettre au compte des poids unitaires considérés.
Les cuirs et peaux sont essentiellement exportés. Ils constituent le second produit d’exportation des
produits d’élevage du Mali. On distingue deux circuits de commercialisation et transformation
des cuirs et peaux :
- Le deuxième circuit concerne les exportations des cuirs et peaux avec deux destinations
l’une vers la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Burkina pour les peaux, et l’autre vers le Ghana
principalement pour le cuir brut destiné à l’alimentation.
La qualité des cuirs et peaux au Mali aurait été fort appréciable à cause de son mode dominant
d’élevage qu’est la transhumance. Malheureusement le marquage au fer rouge, la médiocre
dépouille et des méthodes rudimentaires de séchage et de conservation déprécient la qualité
marchande des cuirs et peaux. Si elle a lieu, la conservation se fait par séchage ou salage à sec.
Les conditions de travail de l’AFB ne permettent pas d’assurer une qualité satisfaisante des peaux
pour le marché mondial. Cependant, on assiste à une amélioration de la qualité des peaux grâce à
la sensibilisation.
En 2007 Les exportations contrôlées en volume de cuirs et peaux ont porté sur 386.409 cuirs bruts
et 1.338.806 peaux brutes contre respectivement 398.454. La presque totalité des cuirs est
exportée vers le Ghana (soit 83% des quantités totales exportées), alors que les peaux ovines et
59
caprines sont surtout exportées vers la Côte d’Ivoire et le Sénégal (soit respectivement 85 et 15%
du total exporté) au cours de l’année 2007.
Unités : kg
Le tableau montre que le cumul des exportations présente une évolution due surtout aux peaux.
Les prix moyens pratiqués localement varient de 2000 - 4500 FCFA pour les cuirs bruts et de 300
- 1100 FCFA. Le prix moyen retenu dans l’étude est 1990 FCFA/kg.
60
SCHEMA DE LA FILIERE CUIRS et PEAUX AU MALI
BOUCHER/CHEVILLARD
19% peaux
EXPORTATEURS 56% C1 soit 42% cuirs 14%
67%
peaux
23% C2 soit
7,2% C2 34,8% C2
cuirs cuirs 17% cuirs 6%
peaux TRANSFORMATEURS/COURTIERS
CONSOMMATEURS
61
5.1.2.3 Les contraintes, forces et faiblesses, opportunités et risques de la filière
Formation, sensibilisation
Faible rendement des unités de des acteurs de la filière cuirs et
transformation et de traitement des peaux
cuirs et peaux
Appuyer les acteurs dans
l’acquisition des moyens de
transport adaptés et performants
Formation et
sensibilisation des éleveurs aux
techniques de marquage amélioré
des animaux
62
Nombre élevé des intermédiaires de régional et local
la filière
Création d’une structure
chargée de la collecte et de la
planification des statistiques du
sous secteur élevage
Réglementer et formaliser
le statut des intermédiaires de la
filière
- la faible exploitation de la production de lait : des quantités importantes de lait sont souvent non
accessibles pour le grand nombre de consommateurs à cause des caractéristiques des systèmes
63
de production de l’élevage dans la zone sahélienne notamment (déplacement constant des
animaux transhumants et nomades, vaches non traites) et la non exploitation des petits ruminants
dans le Sud du Mali.
Aujourd’hui une attention particulière est portée aux zones urbaines et périurbaines, où une
évolution significative de la production laitière est à noter. En effet, par l’amélioration des conditions
d’élevage comme le suivi sanitaire, la sélection, l’insémination artificielle des femelles de races
locales à partir des semences de races laitières confirmées, des performances individuelles de 15 à
20 litres/jour, au pic de lactation, ont été observées dans certains élevages du District de Bamako.
Difficile à quantifier en raison des déplacements temporaires d’une partie importante du cheptel et
aussi de l’absence d’un programme approprié d’enregistrement systématique de la production
laitière sur l’étendue du territoire, le disponible laitier national annuel, toutes espèces confondues,
est estimée sur la base de l’application de paramètres bioéconomiques des troupeaux aussi bien
que sur l’hypothèse selon laquelle environ la moitié de la production laitière des femelles allaitantes
dans les systèmes d’élevage traditionnels, d’où provient la presque totalité de la production,
servirait à l’allaitement de jeunes animaux et à l’autoconsommation.
La production calculée dans le cadre du Test a donné les résultats suivants : Production totale de
lait toutes espèces confondues 1.371.879.000 litres, dont 472.918.000 litres autoconsommées. La
contribution par espèce est de 41 % pour les bovins, 47 % pour les petits ruminants, et 12 % pour
les camelins.
Le tableau ci-dessous, nous donne une idée des paramètres bioéconomiques ayant permis
l’estimation de la production laitière comparés aux paramètres utilisés dans le cadre du Test
(tableaux n. et ).
DNPIA
DNPIA DNPIA DNPIA
Le détail de la production de lait par région et par espèce est donné dans le tableau n° 24 qui suit.
64
Tableau 24: Production laitière nationale en 2007 (en litres)
Kayes 54 781 167 45 780 836 46 353 708 947 003 147 862 714
Koulikoro 73 813 131 33 011 226 58 410 072 3 518 122 168 752 550
Sikasso 81 991 782 29 334 515 35 123 099 0 146 449 395
Ségou 58 021 795 34 513 533 54 666 536 270 686 147 472 550
Mopti 144 025 697 72 901 418 105 094 098 5 547 471 327 568 683
Tombouctou 52 055 013 50 050 548 83 018 277 70 493 806 255 617 644
Gao 44 339 345 80 412 953 106 415 330 78 544 526 309 712 152
Kidal 3 652 057 47 836 616 60 502 059 178 940 777 290 931 509
Total 2007 514 377 443 395 343 950 550 519 052 338 261 994 1 798 502 438
Total 2006 499 396 000 359 291 000 534 485000 422 408000 1 815 579 000
La production locale qui est fournie à 98 % par les élevages traditionnels et 2 % par l’élevage
périurbain est marquée par la faible valorisation de la filière (production, conditionnement,
transformation et commercialisation). Il en résulte qu’une importante fraction de cette production
échappe à la consommation, et cela malgré une demande élevée et régulièrement croissante
observée dans les centres urbains justifiant ainsi les importations massives de lait en poudre
(elles ont coûté 12 milliards en sortie de devises au trésor public en 2000).
Selon une étude de la CPS, au cours de la période allant de 1990 à 2006, la production estimée de
lait au Mali a connu une évolution croissante en passant de 859 mille kilolitres en 1990 à 1426
mille kilolitres en 2006, soit un rythme de progression de 3,2 % par an, un peu plus que
l’accroissement de la population qui est au tour de 2,2 %. Malgré le potentiel de production laitière
au Mali, une part importante de la consommation est couverte par les importations surtout pour les
centres urbains (Source : CPS-MA, IIA, RESAKSS, avril 2008 : Rapport sur l’évolution du secteur
agricoles et des conditions de vie des ménages au Mali). Les données du Test sont assez
proches de ces Résultats.
1
Production des métisses non comprise. Dans la zone périe urbaine, la production laitière est estimée à 30.000 T de lait
par an soit 82.200 litres de lait par jour
65
5.1.3.2 Collecte du lait et commercialisation
La collecte du lait et sa commercialisation s’effectuent aux niveaux des zones rurale, périurbaine et
urbaine :
- En zone rurale
Traditionnellement, le lait est collecté au niveau des zones de production. Le surplus après
l’autoconsommation peut prendre en général trois destinations :
- la vente directe du lait frais aux clients traditionnels, sur les marchés et foires ainsi qu’aux
collecteurs locaux ;
- la transformation en lait caillé qui sera vendu aux clients traditionnels et au niveau des
foires et marchés ;
- le traitement par ébullition du lait en vue de sa vente aux collecteurs qui ravitaillent les
centres urbains.
Dans les zones de forte tradition pastorale, l’exemple de la femme Peul illustre bien la dynamique
de la filière. Aussitôt après la traite, elle répartit le surplus en part réservée pour la transformation et
celle qui fera l’objet de vente directe. Toutes les opérations restent entièrement du ressort de la
femme. Le placement du lait se fait de façon classique au niveau des clients traditionnels. Le troc
lait/céréales est pratique courante dans les zones de production et marchés d’échange du Sahel.
Dans le delta intérieur du Niger (région de Mopti), on assiste souvent au troc lait/poisson.
Aliment très fragile, le lait en milieu rural est soumis à des problèmes de conservation, de
stockage et de transport vers les centres de consommation. Dans ce contexte, le lait caillé répond
mieux aux impératifs de commercialisation, de même que le ghee. Il conviendra de développer ces
types de produits dans le cadre de l’amélioration de la filière dans ce système.
Dans le cas spécifique du périmètre laitier de Bamako, le fort niveau de demande de produits
laitiers a entraîné un engouement particulier au niveau de la filière.
Les flux de ravitaillement en lait frais ou bouilli sont de plus en plus importants et sont dominés par
des collecteurs individuels ou organisés en petits groupes, qui ont une certaine maîtrise de la
filière depuis la zone de collecte jusqu’aux clients de la ville.
Les collecteurs jouent un grand rôle dans le ravitaillement des populations du District de Bamako.
Les flux de transport sont assurés par des piétons, des cyclistes, des motocyclistes, des véhicules
de transport en commun et même par le train. Dans le domaine, il manque cruellement des
données statistiques fiables qui peuvent refléter les réalités de la production et de la consommation.
66
Ceci constitue un handicap important pour évaluer correctement tous les éléments dynamiques de
la filière.
Des dynamiques similaires sont observées autour des centres urbains secondaires. Dans le Mali
central (Niono, Ségou), la fonction laitière des troupeaux d’éleveurs est relativement récente et liée
à la proximité de centres urbains et à l’existence d’une unité de transformation, comme à Koutiala
avec l’appui du projet CIDR dans le Mali Sud ou à Mopti avec la laiterie Kosam-Mopti (actuellement
en arrêt de production). A Ségou, l’unité Ségou Lait a également crée une dynamique de filière
avec le développement de la production par des élevages modernes et traditionnels.
Koulikoro 9 - 1316776
Total 77 - 1.551.545 -
67
5.1.3.3. Transformation du lait
Denrée hautement périssable, le lait est généralement transformé avant d’être vendu. Sur le plan
de la transformation on distingue :
la transformation traditionnelle
Elle est surtout pratiquée en milieu rural loin des grands centres de consommation (les villes) et de
façon individuelle. La fraction de la production non consommée directement est transformée en lait
caillé, en beurre, ghee, crème maturée, en fromage et parfois en yaourt, écoulés sur le marché
local.
la transformation artisanale
A caractère souvent familial voire individuel, la transformation artisanale consiste en une simple
modification de la structure du lait par pasteurisation, fermentation, où par apport de ferments
spécifiques à l’aide d’équipements simples et d’emballages.
Pratiquée le plus souvent dans les villes, cette transformation utilise surtout comme matière
première le lait en poudre importé et rarement le lait local.
Les mini laiteries privées disséminées à travers le Pays, participent à l’approvisionnement des
populations en lait et produits laitiers .Elles sont implantées dans le District de Bamako et
certaines villes secondaires du pays (Koutiala, Niono, San, Sikasso et Fana)
De nos jours on dénombre environ une trentaine de mini laiteries fonctionnelles sur le territoire
national. Pour toutes ces unités le lait frais collecté dans un rayon de 20 à 30 Km est transformé en
lait pasteurisé, lait caillé sucré, yaourt brassé, crème maturée et lait caillé nature.
Les équipements de ces unités sont simples : Casseroles en aluminium, réchauds à gaz,
congélateurs, mixeuses électriques, écrémeuses, glacières et petits instruments de mesure.
La transformation du lait frais local par les mini laiteries se chiffrait en 2007 à 51.027 328,5
litres .Cette situation ne reflète pas les réalités du terrain eu égard aux problèmes rencontrés dans
la collecte et la remontée des statistiques. Au regard d’une part des quantités transformées par les
33 mini laiteries concernées en 2007 et du disponible laitier calculé à la même période on
constate que moins de 10% de la production est transformée (tableau 38).
la transformation industrielle
Elle est réalisée par Mali lait SA, GAM, et plus récemment EUROLAIT et la SOLAIMA qui
regroupe les éleveurs périurbains désireux d’intervenir dans la transformation.
Elle concerne les unités capables de transformer plus de 1000 litres de lait par jour. Cet objectif
premier est loin d’être une réalité aujourd’hui compte tenu du caractère peu rémunérateur du prix
proposé en son temps par la principale unité (ULB) aux producteurs à savoir 175F CFA bien que le
prix courant du marché libre soit de 250 à 300 F CFA/litre. Cette situation est à l’origine de
l’orientation des unités industrielles actuellement fonctionnelles (ULB et GAM) vers la reconstitution
du lait en poudre. A cet effet il n’est point inutile de signaler au passage que l’ULB transforme
uniquement à base de lait en poudre près de 20 000 litres d’équivalent lait par jour.
68
Aujourd’hui c’est seulement une infime quantité de lait frais qui est livrée aux unités industrielles
implantées uniquement à Bamako. En effet il est beaucoup plus rentable pour les producteurs de
traiter avec les Unités et autres clients (marchands de produits alimentaires) qui offrent des prix
plus rémunérateurs de 350 FCA à 400 FCFA le litre de lait frais.
69
5.1.3.4. Commercialisation du lait
Au Mali, la demande en lait et en produits laitiers tend à dépasser l’offre à cause du taux
d’urbanisation poussé de la population et de la faible évolution des systèmes d’élevage. Compte
tenu de la faible productivité de notre cheptel, la demande de plus en plus forte des
consommateurs est couverte en partie par les importations de lait et des produits laitiers.
D’une manière générale par rapport à la commercialisation les circuits suivants sont répertoriés. Il
s’agit du
Circuit C2 : est le circuit des collecteurs chargés du ramassage du lait destiné aux
unités semi industrielles où industrielles. Cette collecte s’effectue souvent auprès des
producteurs organisés en groupements où coopératives. Le lait collecté est livré directement
aux unités de transformation où à des centres de collecte spécialisés (Kasséla, Keleya
etc..).
Bien que dans le cadre des diagnostics du Test les importations n’aient pas été prises en compte, il
est important de les considérer par rapport au Plan d’Action (Module 5) à élaborer. Au Mali, le
marché d’importation concerne les produits laitiers à caractère commercial, ainsi que les aides
alimentaires, notamment dans le cadre du Programme Alimentaire Mondial (PAM), et les dons
divers. Le graphique ci-après illustre la tendance de l’évolution de 2000-2004.
70
Graphique des importations de lait et produits laitiers 2000-2004
Les importations de lait et produits laitiers au cours de la période 2000 - 2004 se sont élevées à
46,67 milliards de FCFA pour 39.153 tonnes. Elles ont été plus importantes en 2000 avec 11,41
milliards de FCFA pour 9.928 tonnes.
Enfin, on constate que la valeur du lait et des produits laitiers importés au Mali en 2004 a diminué
de 26,38% par rapport à celle des mêmes produits en 2000.
On note depuis 2000 une évolution, même si en dents de scie, des quantités importées de lait au
Mali. De 2000 à 2004 les importations de lait et produits laitiers en provenance de l’UEMOA se
chiffrent à 3,06 milliards de FCFA et représentent 6,56% des importations totales d’une valeur
égale à 46,67 milliards de F CFA ( Source: DNSI - DNCC). Elles proviennent surtout de la Côte d’Ivoire et
du Sénégal.
Dans la même période, la zone Hors-UEMOA constitue le principal fournisseur ave 43,61 milliards
de FCFA représentant 93,44% des importations totales de lait et produits laitiers. Ces importations
de lait et produits laitiers proviennent pour l’essentiel de la France et des Pays Bas.
Il n’existe pas de statistiques officielles sur la répartition des importations par région
consommatrice. Von Massow (1986), estimait les quantités consommées dans la région de
Bamako à 65 % des importations totales de produits laitiers, 25 % étaient vendues dans d’autres
villes, et 10 % dans le cadre des aides alimentaires (CSA, PAM).
L’organisation et le fonctionnement de la filière lait tel que présentée dans les lignes qui précèdent
peuvent être représentés à l’aide du schéma qui suit basé sur le Module M3-SM2-A1-Annexes du
Guide.
71
Producteurs urbains et
5%
périurbains 2 %
Producteurs systèmes
PP
extensifs pastoraux et
agropastoraux 98 %
10% 0,2%
20-50% 0,1%
1,4 %
Collecteurs/Détaillants
2,2 % Collecteur
C1 s
Unités laitières C2
0,1% privées C3
8% 88%
C0
3,7 0,3 %
Consommateurs:
Ménages: 60 %
Institutions/Hôtels-Restaurants: 40 %
72
5.1.3.5 Politique laitière
Dans le souci de promouvoir la filière lait local, le gouvernement a adopté en 1985 suite à une
mission d’appui technique de la FAO, une politique laitière qui visait : l’accroissement de la
production, de la consommation et la réduction des importations. Dans la mise en œuvre de cette
politique, le Ministère chargée de l’élevage a entrepris à travers l’ex Direction Nationale de
l’Elevage diverses activités parmi lesquelles la tenue d’un séminaire national sur la filière, la
création des unités de transformation, la mise en place d’un projet de développement de la
production laitière, avec la réalisation d’une ceinture laitière autour de Bamako. Cependant, force
est de reconnaître que cette politique n’a pas atteint tous les objectifs visés.
73
concertation et d’harmonisation des
données statistiques et informations
Insuffisance et manque de fiabilité sur la filière au niveau national,
de données statistiques et régional, et local
d’informations sur la filière
Création d’une structure chargée de
la collecte et de la planification des
statistiques du sous-secteur
OPPORTUNITES RISQUES PROPOSITIONS DES SOLUTIONS
Les statistiques disponibles sur les espèces aviaires exploitées au niveau de l’aviculture familiale
n’autorisent aucune répartition précise entre les espèces ou selon les unités administratives du
pays (CPS, 2006). Il s’agit d’estimation générale toutes espèces confondues faite annuellement
comme présenté dans le tableau ci-dessous.
Effectifs
Villageois 24 000 000 26 000 000 27 000 000 28 334 000
Effectifs
moderne 850.000 1.150.000 1.400.000 1.665.506
Nombre
d’exploitations 251 275 326 -
modernes
L’essentiel de la population de volaille villageois est constitué de poules et poulets pour près de
80% et de pintades estimées à environ 18% (Sangaré, 2005 dans A. Traoré, 2006 ); le reste est
constitué de canards de dindons et de pigeons; ces derniers sont essentiellement élevés par les
enfants.
Les effectifs de l’aviculture moderne sont mieux connus ; ils représentent environ 6% de la
population avicole totale. Ils sont constitués surtout de poulet et sont concentrés autour de la
74
capitale et dans la proche région de Koulikoro. Le Tableau suivant donne un aperçu de l’importante
stratification de celui-ci en fonction de la taille de l’exploitation.
Sur cette base on pourrait dénombrer une vingtaine de grandes exploitations pratiquant sans nul
doute une aviculture intensive de type intermédiaire entre les types 1 et 2 de la typologie FAO. Les
pratiquants du type 2 de la typologie FAO qui sont les plus nombreux restent néanmoins très
hétérogènes du point de vue taille des exploitations (500 à 10.000 sujets) ; peut-être aussi du point
de vue de la conduite de l’élevage, en particulier dans le respect des normes bio sécuritaires
(prophylaxies médicales et sanitaires).
Une seule exploitation aspire à satisfaire l’exigence du Type 1 de la typologie FAO ; il s’agit de
SODOUF (Société Doucouré et Frères) qui dispose d’une ferme de 40.000 pondeuses et d’un
élevage de 3000 reproductrices pour la production d’œufs fécondés et de poussins d’un jour ; Mais
il ne dispose pas de chaîne d’abattage.
L’effectif estimé dans le cadre du Test est de 1.800.000 sujets pour l’aviculture moderne et
28.200.000 sujets pour l’aviculture villageoise.
Les ressources génétiques aviaires sont peu différentes de celles rencontrées ailleurs dans la sous
région. Cependant, certaines des variétés et souches rencontrées au Mali du fait de la préférence
locale dont elles ont fait l’objet de la part des populations, sont considérées comme « souche du
terroir » ; c’est le cas :
- du poulet « Koko-ché » dans la région de Ségou particulièrement la zone de fana
- du poulet « Semba-Ché » que l’on rencontre dans certaines localités des régions de
Ségou et de Sikasso. C’est une race locale de type chair, d’allure dégingandée
pouvant peser jusqu’à 5 kg (source : A. Traoré, 2006).
75
Au niveau national, trois unités de production de poussins d’un jour se partagent le marché : Mali
poussins, la société SODOUF, Veto services pour respectivement des capacités d’incubation de 58
000, 46 000 et 10 000 œufs. Parmi ces trois unités, la Société SODOUF seule possède un élevage
de reproducteurs (3 000). Les deux autres unités fonctionnent à partir d’œufs fécondés importés.
Les œufs fécondés destinés à l’approvisionnement de ces unités de production de poussins sont
importés d’Allemagne, de la Hollande, du Portugal, du Brésil, du Sénégal, de la France, de la Côte
d’Ivoire, etc.
Selon une enquête faite par le PDAM en 2005 ; la production annuelle de poussins au Mali était
estimée à 295 000 poussins de ponte et 550 000 poussins de chair. La production d’œufs de
consommation et de poulets de chair est présentée au tableau ci-après.
Il est difficile d’obtenir des informations sur les coûts de production unitaire, les producteurs
avancent la très forte variabilité des coûts des facteurs de productions (électricités, coût de l’aliment
surtout du maïs local, les pertes de production etc.). Peu de producteurs tiennent une comptabilité
analytique leur facilitant une estimation des coûts de production.
Les chiffres suivants ont été avancés : le poussin de ponte de 1 jour revient à 760 FCFA et le
poussin de chair à 550 FCFA. Ces poussins sont vendus respectivement à 625 et 825 FCFA.
Au niveau des producteurs, l’œuf revient entre 28 et 35 FCFA l’unité et est vendu à 40 FCFA sur
le marché. Le coût de production du poulet de chair et son évolution sont présentés au Tableau ci-
après.
Le coût de l’aliment volaille est un élément majeur de la structure du coût de production avicole. Le
tableau suivant présente l’évolution du prix de l’aliment volaille de 2001 à 2005.
76
Tableau 32: Evolution de la production et du prix du kilogramme d’aliment volaille.
3. Prix moyen de la tonne (FCFA) 135 000 150 000 160 000 172 500 175 000
Tourteau de coton 60 60 90 90 90
Le circuit de distribution des produits avicoles est complexe ; il est caractérisé par l’implication de
nombreux intervenants. Cette multiplicité des acteurs renchérit les prix aux consommateurs et
réduit en particulier les marges bénéficiaires des producteurs. Le prix de vente du poulet oscille
entre 1.000 et 2.500 F l’unité.
L’analyse du circuit de commercialisation conduit aux schémas présentés aux Figures 1 et 2
respectivement pour la production de viande et pour les œufs.
Le transport au marché se fait à travers tous les moyens possibles de transport (bicyclette,
motocyclette, Minibus et « taxi-brousse » etc.); les oiseaux sont entassés dans des cages
traditionnelles où suspendus à l’air libre en grappes avec des pattes entravées. Il est enregistré
des pertes parfois importantes dues à la chaleur et à l’entassement excessif.
Les marchés de volailles sont le plus souvent intégrés aux marchés traditionnels dont ils occupent
une aire ; Y sont principalement vendus les poulets, à l’occurrence les poulets locaux, suivis selon
les saisons de la pintade, des canards et des pigeons.
Aucune séparation n’est faite entre les espèces, souvent gardées dans les mêmes cages ; des
cages contenants des poulets malades voire même des cadavres de poulets jouxtent avec les
cages contenant les poulets offerts à la vente ; sur certains marchés des abattoirs improvisés
s’organisent autour des points de vente. Cette grande promiscuité est de nature à favoriser la
dissémination des maladies hautement contagieuses comme la grippe aviaire. Aussi, est-il
important de relever la construction récente de marchés modernes de volaille à travers le PDAM
comme il ressort au tableau n. .
77
Localisation Marchés à volailles Nombre
d’aires
d’abattage
District Bamako
- Communes I Fadjiguila 1
- Communes VI Banankabougou 1
19 14
Total
1
Le Marché à volailles de FR3 dispose d’une chaîne d’abattage industriel
permettant de conditionner les volailles selon les normes d’hygiène requises en la
matière.
Il faut noter que si le poulet de chair est vendu à Bamako entre 1500 et 2 000 FCFA/kg, dans des
zones à forte demande, comme la zone minière de la région de Kayes, les prix peuvent grimper
jusqu’à 3000 FCFA/Kg. L’évolution des prix des produits avicoles est présentée au tableau ci-après.
1: 2
chute des prix consécutive à la mévente des produits avicoles lors de la CAN 2002. : chute des prix de janvier à avril 06 après
l’apparition de la grippe aviaire au Nigeria.
Le Mali est importateur de poussins d’un jour ; il est noté une nette différence de prix selon qu’il
s’agisse de poussins de chair ou de poussins de ponte (350 - 450 FCFA contre 600 et 750 FCFA)
ou qu’il s’agisse de poussins produits localement (350 – 750 FCFA selon le type de poussins) ou
importés, (1.100 FCFA l’unité), taxes douanières comprises (47 % du prix d’acquisition). Il peut être
78
noté que le Mali importe peu viande blanche et œufs de consommation. Le Tableau ci-après donne
l’évolution des importations de produits avicoles de 2001 à 2005.
Poussins de ponte 390 316 390 376 208 490 255 074 320 235
Poussins de chair 131 931 131 937 80 775 119 944 152 645
Les intervenants dans la filière avicole sont nombreux et sont désormais organisés en associations
d’aviculteurs, en coopératives d’aviculteurs (modernes et villageois), en associations des
provendiers, des accouveurs, des marchands de volailles, des vendeurs d’œufs et des techniciens
en aviculture. Le Niveau de qualification des personnels techniques employés est très variable. Les
intervenants au niveau de la filière de commercialisation sont :
79
- Le marchand de volaille : Il opère généralement au niveau des marchés et foires sur les
aires réservées à la vente de volaille.
- Les abattants : Ils sont sur tous les marchés ou se vend et s’achète la volaille. Ils abattent la
volaille et la prépare à la demande des acheteurs pour le prix de 100-150 FCFA par volaille.
- Le marchand détaillant : Il vend les œufs au détail. Il doit vite écouler sa marchandise pour
ne pas subir de perte liée à la conservation des œufs.
Le faible niveau d’organisation des acteurs de la filière a constitué un handicap sérieux pour
l’émergence d’une aviculture professionnalisée, moderne et plus performante. Aussi, le secteur a
connu ces dernières années une réorganisation profonde ; la filière Avicole est organisée autour de
l’Union des coopératives de la filière avicole de Bamako (UCOFAB) qui est née du regroupement
des différentes coopératives qui opèrent dans la filière.
En 2005 les acteurs de la filière ont mis en place la Fédération des Intervenants de la Filière
Avicole du Mali (FIFAM), organisation faîtière bien structurée dans l’ensemble du pays avec des
unions locales et régionales.
Le secteur de production de l’aliment volaille recèle de nombreuses unités avec des niveaux
d’équipement et de capacités variables. Communément appelés provendiers, les promoteurs de
fabriques d’aliments constituent un des maillons les plus importants de la filière vue la place
qu’occupe l’alimentation dans l’aviculture.
80
Tableau n.37 : Répertoire des fabriques d’aliments de volaille au Mali
Désignation Localisation
PROMO-AVI-MALI Magnambougou
AVI-PRO Faladiè
Prodalvo Yirimadjo
Moulavic Hamdallaye
Cooprav Ségou
81
Schéma du circuit de commercialisation filière avicole au Mali : Filière viande
Producteurs
Producteurs
SVV villageois SH Chair 5 %
95%
60%
35 %
1% 3% Ramasseurs
54% 6%
60 %
Grossistes
Collecteurs
30%
60% 1%% 6%
Marchands de
volailles
93%
Consommateurs:
-Hôtel/Restaurant/Alimentation-
rôtisserie : 30%
-Ménages : 70%
82
Schéma du circuit de commercialisation filière avicole au Mali : Filière oeufs
Producteurs ProducteursSH
Pondeuses 98%
SVV villageois
oeufs 2%
60% 30%
8%
20 %
Grossistes
Collecteurs
40 % 40%
10%
Marchands
d’oeufs
2%
80%
Consommateurs:
-Restaurateurs/Hôtels,
Alimentations: 70%
-Ménages: 30%
83
5.1.4.4 Description de la demande et de son évolution
Le tableau suivant présente la situation des volailles présentées ou vendues sur les marchés de
Bamako et à l’intérieur du pays.
4 868 091 4 045 980 6 366 176 7 336 466 7 841 425
Présentées
3 034 324 5 576 424 6 670 861 7 353 684
Vendues 4 191 864
Sources : Rapports annuels d’activités du PDAM et de la Direction Générale de la Réglementation et du Contrôle (DGRC), 2001-
2005.
Il convient de rappeler que l’œuf de la poule locale est essentiellement destiné à la reproduction et
la disponibilité des œufs de pintade est très saisonnière.
La production de poulet de chair (près de 200 tonnes) complétée par celle des poulets de reforme
(pondeuses) sont bien exploitée dans le secteur de la restauration à côté de l’apport du secteur
avicole traditionnel. Les parts respectives sont de 5% pour le secteur moderne et 95 % pour le
secteur avicole traditionnel par rapport à la commercialisation.
5.1.4.5 Les contraintes, forces, opportunités et faiblesses des filières avicoles (villageoise et
moderne)
Les contraintes, forces, opportunités et faiblesses des filières sont présentées au tableau qui suit :
84
Tableau n.39 : SWOT Aviculture villageoise :
Cheptel diversifié avec un disponible Faible productivité du cheptel Améliorer la productivité du cheptel à
exploitable important local travers l’amélioration génétique , de
Existence des foires et marchés à volaille l’alimentation, de la santé et des
Existence d’unités de transformations conditions de production (hygiéne,
d’aliment volaille
habitat et conduite des animaux
Bonne couverture sanitaire du cheptel sur
l’ensemble du territoire (services publics et Faible disponibilité d’aliments
mandataires) Diversifier les sources d’aliment
volaille
Existence d’un Comité Technique de volaille en valorisant les ressources
Coordination de lutte contre la Grippe locales disponibles
Aviaire (CTC)
Conditions d’élevage
Présence d’un réseau important des Sensibiliser et appuyer les
rudimentaire (habitat,
pharmacies et dépôts vétérinaires aviculteurs pour l’amélioration des
alimentation et hygiène)
Présence d’organisations paysannes conditions d’élevage
dynamiques
Existence d’usines et de fabriques d’aliment
bétail et volaille (HUICOMA, SNF, Grands Insuffisance d’infrastructures Accroître les investissements pour la
Moulins…) et équipements de réalisation des infrastructures de
Disponibilité en sous produits production, de transformation production, de transformation et de
agroindustriels et de résidus de culture et de commercialisation de commercialisation de la volaille
type amélioré
Acquis des résultats de la recherche en
matière d’aviculture Renforcer les capacités de gestion
Existence des organisations des aviculteurs des producteurs à travers
(FIFAM) et professionnels (ATAVI) Faibles capacités des
organisations des l’alphabétisation fonctionnelle
Existence de races locales adaptées au
milieu professionnels et de
Existence d’un programme de vulgarisation producteurs
de coq amélioré
Existence des services et structures Appuyer et renforcer les capacités
d’appui et d’encadrement déconcentrés et Faible productivité de la des organisations des professionnels
décentralisés volaille locale et des producteurs
Existence d’un Programme de
Développement de l’Aviculture au Mali Appuyer à l’accès aux sources
Création des marchés à volaille moderne d’energie
au niveau de Bamako et de certaines
régions Manque et/ou faible accès
aux sources d’énergie
(électrique, solaire)
85
sur la filière données statistiques et
d’informations sur la filière au niveau
national, régional et local
Existence des foires et marchés à volaille Faible disponibilité d’aliments Diversifier les sources d’aliment
Existence d’unités de transformations volaille volaille en valorisant les ressources
d’aliment volaille locales disponibles
86
poussins, Sodouf, Véto services) logistiques au niveau des matérielles et logistiques suffisantes
Aviculteurs expérimentés dans l’élevage des structures d’encadrement de
souches importées l’état, Mise en place d’un mécanisme de
Insuffisance et manque de concertation et harmonisation des
fiabilité de données
données statistiques et
statistiques et d’informations
sur la filière d’informations sur la filière au niveau
national, régional et local
5.2 Analyse des performances financières des filières de commercialisation des produits
d’élevage
L’analyse des performances financières des filières d’élevage a été effectuée à l’aide des outils du
Module M3-SM2-A2. Les résultats obtenus sont présentés dans les tableaux de l’approche
simplifiée (voir Annexes au rapport) pour les filières bétail-viande, pour les espèces bovine, ovine et
caprine, et cameline, la filière lait pour les espèces bovine, ovine, caprine et cameline, la filière
Chair pour les systèmes SVV, et SHS Chair, la filière œufs. Les cuirs et peaux sont analysés
comme et les données y afférentes ont été extraites du tableau du PIB-Valeur ajoutée (M4-SM1-
A1) à partir des paramètres de production établis à l’aide des tableaux de projection.
Dans le cadre du présent test l’analyse a porté sur la production et la commercialisation de bétail
viande à partir de l’agent éleveur au niveau de l’exploitation. Cette analyse à été effectuée pour
l’ensemble de la filière viande en considérant les circuits de commercialisation emprunté
Exportation (C1), Circuit intérieur vif (C2) et Circuit intérieur mort (C3), et par rapport aux différentes
espèces. Il s’agit des bovins, ovins, caprins et camelins. La volaille sera traitée dans le cadre de
l’analyse de cette filière. Les tableaux établis à l’aide de l’outil M3-SM2-A2 (approche simplifiée)
sont en Annexe. Il n’est présenté ici à titre d’exemple que les résultats pour les bovins. Les prix de
vente unitaires, les consommations intermédiaires, les marges unitaires utilisées réfèrent aux prix
pratiqués sur les marchés dans le pays et aux coûts des consommations intermédiaires estimés
selon les agents.
87
Les valeurs unitaires au stade producteur et au stade filière de commercialisation pour les différents
agents permettent de déterminer les revenus à partir de l’effectif de la filière. Les résultats obtenus
contribuent à la détermination de la valeur ajoutée au stade filière hors autoconsommation pour la
filière concernée en reportant les données au M4-SM1-A1-Annexe PIB-Feuille 3 (Voir détermination
du PIB). Les consommations intermédiaires correspondent à la valeur des intrants nécessaires à la
production. On peut les assimiler aux dépenses monétaires des éleveurs. D’après l’IEMVT, en
Afrique sub-saharienne, les consommations intermédiaires moyennes sont de 12% (de la valeur de
la production) en élevage bovin, de 5% pour les petits ruminants, de 3% pour les camelins, de 35%
pour les porcins et de 40% pour les volailles.
La place du Courtier et les gains réalisés sans encourir de charges laissent pressentir la difficulté
majeure d’organiser le circuit de commercialisation sans leur intervention. Aussi, le Plan d’Action
pour le développement de l’élevage devra considérer cette question dans toute sa dimension et
sensibilité.
La valeur Ajoutée totale produite par la filière viande au stade de commercialisation est de 115.332
millions de francs CFA dont 49.747 millions de FCFA pour les bovins, 14.836 millions de FCFA
pour les ovins, 11.600.273.000 FCFA pour les caprins, 1.476 millions de FCFA pour les camelins et
37.671 millions de FCFA pour la volaille. Ces données sont présentées au Tableau du Module M4-
SM1-A- Tool GDP (PIB) qui suit.
A titre de comparaison, les données d’une étude effectuée par Diakité et al. (2002) a permis de
déterminer les marges de commercialisation à l’exportation de 35 têtes de bétail. L’étude a été
limitée par le manque de données afin de déterminer les marges selon les acteurs (collecteur,
marchand, exportateur) et l’évolution de celles-ci dans le temps. Aussi, les auteurs se sont limités à
résumer l’analyse au niveau des exportateurs à partir des données d’une année. L'analyse de la
structure des frais de transaction indique que les frais de transport seuls occupent 40 à 64% des
frais totaux de la commercialisation, viennent ensuite les frais d'alimentation du bétail 8 à 22% ; les
taxes officielles 13% environ et enfin les taxes non officielles, environ 8%. Le transport apparaît
alors comme la principale contrainte de la commercialisation du bétail. Cependant, dans l'analyse
de la structure des coûts globaux, le prix d'achat des bovins représente 77 à 89 %. En terme de
marge bénéficiaire par tête de bétail, les axes Sikasso-Abidjan et Mopti-Abidjan semblent plus
intéressants pour les exportateurs avec environ 30.000 FCFA par tête contre près de 21.000
FCFA/tête sur l’axe Bamako-Abidjan.
Dans le cadre du Test et conformément au modèle l’analyse de la filière ayant concerné le circuit
intérieur l’exportation se situant en aval, les frais de transport n’ont pas été pris en compte. En effet
les déplacements des animaux se faisant surtout à pieds pour joindre les marchés terminaux. Le
transport intervient dans la plupart des cas pour les circuits d’exportation portant sur de longues
distances à partir des marchés terminaux. En outre, la plupart des coûts évoqués comme les frais
de transaction, les taxes, interviennent surtout à ce stade et non pas été pris en compte par le Test.
Au vu de l’analyse de la filière il ressort que des intermédiaires existent et ont une influence
certaine sur le circuit de commercialisation. Du fait qu’ils n’encourent aucune charge les revenus
tirés des transactions sont assez importants.
Les résultats du Test sous réserve de ce qui a été dit s’agissant de la non prise en compte de
certains coûts donnent comme résultats pour la filière bovin viande pour le circuit exportation (C1)
comme marge par tête hors stade de production 77.400 FCFA.
88
Limites à la détermination des performances de la filière bétail-viande
Si la filière bétail sur pieds est bien connue en termes d’organisation et en termes de coûts et de
marge, certaines zones d’ombre subsistent. La part du transport en camion par rapport à
l’acheminement traditionnel n’est pas appréhendée. Le rôle de l’élevage du sud dans les
exportations n’est pas non plus clairement identifié. Dans l’analyse des taxes indirectes touchant la
filière bétail, les coûts élevés des télécommunications, régulièrement utilisées par les commerçants,
n’ont pas été appréhendés.
L’exportation de viande à la place d’animaux vivants est envisagée comme un des moyens
d’améliorer la valeur ajoutée de la filière du bétail au Mali. Plusieurs contraintes existent cependant.
Les infrastructures sont limitées : l’abattoir de Bamako est le seul abattoir frigorifique du pays et il
nécessiterait des rénovations.
Les résultats de la filière cuirs et peaux sont résumés dans les tableaux suivants. Deux circuits ont
été identifiés dans le cadre du Test à savoir un circuit intérieur (C1) faisant intervenir les
bouchers /Chevillards, les collecteurs, négociants, et transformateurs, et un circuit d’exportation
(C2) dont les acteurs sont les bouchers/chevillards, les collecteurs, les transformateurs, et les
exportateurs.
L’analyse des performances financières de la filière lait et produits laitier en l’absence de données
sur ces derniers, a porté sur les résultats de la filière lait cru pour laquelle des informations sont
disponibles mais là également incomplètes, en ce qui concerne toute la structure des coûts.
Les résultats sont analysés à partir des tableaux de l’approche simplifiée par rapport aux circuits
de commercialisation identifiés (C0, C2, C1, C3) comme il ressort du schéma d’organisation de la
filière en fonction des flux et des intervenants. Ces tableaux ont été établis sur la base des
données de la feuille production du Tableau Annexe du Module M4-SM1-A- Outil PIB. Les données
de production des espèces animales concernées (bovin, ovin, caprin, camelin) ont été agrégées
après déduction de la part autoconsommée. Les circuits C2 et C3 ont été regroupés.
La marge totale dégagée par le circuit C0 est de 189 860 563 000 FCFA dont hors stade de
production 31 643 427 000 FCFA, pour une quantité de 791 085 680 litres de lait. Pour le circuit C1
et une quantité totale commercialisée de 71 916 880 litres de lait la marge totale réalisée est de
22 148 601 000 FCFA et 7 191 688 000 FCFA hors stade de production. La marge totale pour le
circuit C3 est de 1.438.338.000 FCFA pour une production de 35 958 440 litres de lait.
89
5.2.4 Filières avicoles
Les résultats des filières avicoles sont présentés dans les tableaux en Annexe. Les filières SSV
Chair, SHS Chair et SHS œufs et SSV Œufs ont été analysés. Deux circuits ont été pris en compte
pour la chair et les œufs, le circuit traditionnel et le circuit moderne compte tenu de la spécificité de
chaque circuit. Les intervenants de ces filières en plus de l’aviculteur sont les collecteurs, les
ramasseurs, les grossistes, les marchands détaillants.
Pour chacun des intervenants de la filière il est possible de déterminer la marge réalisée en
multipliant la marge unitaire par l’effectif commercialisé de la filière. La marge totale de la filière de
commercialisation SVV Chair est de 33 351 028 258 FCFA et celle de la filière SHS Chair est de
4.210.857.000 FCFA. Par rapport aux œufs le circuit SVV crée une marge de 82 .241 .000 de
FCFA, contre 5.373.085.000 FCFA pour le circuit SHS Pondeuses.
Les résultats obtenus pour l’ensemble des filières sont synthétisés dans le tableau qui suit.
Ovin (têtes) C1 202 857 50 000 33 000 2 500 2 941 427 20%
C2 1 438 442 41 000 31 000 3 500 9 349 873 63%
C3 221 299 46 000 30 000 4 500 2 544 939 17%
Camelins (têtes) C1 10 950 275 000 222 500 2 500 547 500 37%
C2 2 856 212 000 180 000 2 500 84 252 6%
C3 33 802 175 000 150 000 845 050 57%
Volailles (têtes) CHAIR SVV 51 616 967 2 000 800 550 33 551 029 89%
CHAIR SHS 2 716 682 4 500 2 500 450 4 210 857 11%
Cuirs et Peaux (kg) C1 2 497 991 3 500 1 923 600 2 440 537 27%
C2 5 071 679 4 000 1 923 745 6 755 476 73%
90
La valeur ajoutée totale produite par les filières étudiées est 170 347 milions de FCFA. Sur ce total la
filière Bétail- viande représente 44,7%, la volaille 22,2 %, la filière lait 23,6%, la filière œufs 3,2%,
les cuirs et peaux 5,4%.
Les filières d’élevage paraissent rentables malgré le fait que leurs performances restent encore
minées par des contraintes diverses comme présentées au titre de l’analyse des filières d’élevage.
La levée de ces contraintes permettra d’améliorer les performances de l’élevage, sa contribution à la
réduction de la pauvreté et son apport à l’économie nationale. Les intervenants principaux ou
opérateurs ont été considérés ainsi que les revenus que les filières d’élevage leur procurent. Mais
elles font intervenir une multitude d’autres intervenants dont l’activité et les revenus sont liés à
l’élevage. Si certains s’en sortent bien, d’autres par contre connaissent des fortunes diverses. Le
chapitre qui suit tente d’appréhender ces intervenants et d’analyser leur vulnérabilité.
La compétitivité des filières d’élevage a été examinée à l’aide du concept du Coefficient des coûts
en ressources internes (CRI). Le CRI a été déterminé pour la filière bétail-viande bovine et pour le
lait importé.
Des notions de base, on note :
a). Coefficient de Coûts en Ressources Internes : = CRI = coût des biens non
échangeables (au prix de référence) / (valeur des produits – coûts des biens échangeables
également aux prix de référence).
Si le CRI est supérieur à 1, cela signifie que pour l’économie nationale le coût des facteurs
internes consommés est supérieur à la plus-value créée, mesurée en prix internationaux.
La filière génère donc une perte de richesse pour l’économie nationale, pour la société.
Le CRI permet également de comparer au regard de l’économie nationale deux filières différentes
aboutissant au même marché : celle dont le CRI sera le plus bas est donc plus intéressante » au
regard de la collectivité.
Le tableau suivant présente les données sur le coût du produit final, la marge financière brute, la
valeur ajoutée internationale nette avec le Coût des Ressources Internes (CRI). Le tableau ci-après
donne des précisions sur les analyses du CRI.
91
Tableau n. 42: Synthèse des analyses du Coût en Ressources Internes (CRI)
L’analyse des données du tableau ci-dessus indique que près de 98% des produits de l’élevage
pour l’exportation du bétail/viande sur l’axe Sikasso-Abidjan font l’objet d’échange et environ 1%
sont non échangeables. La valeur ajoutée nette est de 114 979 FCFA avec un Coût en
Ressources Internes (CRI) de 0,68. Le CRI calculé, étant inférieur à 1, cela signifie que la
consommation en facteurs nationaux par la filière sur l’axe Sikasso-Abidjan est inférieure à
l’économie en devises. Ceci indique que ce segment de la filière bétail/viande génère une plus
value économique pour l’économie nationale.
92
part Prix
Prix financiers % taxes échangeables écono
(%) miques
Prix mondial du produit rendu marché 300000
final 2500000 40% 0
Synthèse
L’objectif est de donner des clés d’entrées pour approcher la multiplicité des emplois générés le
long des filières, estimer la vulnérabilité financière des agents impliqués mais aussi leur
vulnérabilité liée à l’environnement socio-économique et à l’organisation des filières.
Ces agents ont été présentés au titre de l’analyse des filières . A titre d’exemple il sera considéré ici
le cas des marchands de la filière bétail-viande. La vulnérabilité a été analysée par rapport à la
situation financière, l’environnement social et l’organisation de la filière.
Il ressort de l’analyse effectuée dans le cadre du Test que la vulnérabilité financière est élevée en
ce qui concerne les collecteurs et les assistants tels les bergers, gardien et autres aides. Par contre
les marchands de bétail, les bouchers et rôtisseurs sont moins vulnérables.
93
exposés aux changements relatifs à la fiscalité dans les pays de débouchés, et à la politique de
subvention dans le pays d’origine. Au Mali par exemple les taxes à l’exportation de bétail ne sont
plus appliquées depuis 1994. Si ces taxes venaient à être rétablies elles auraient certainement une
conséquence sur les prix et le volume des animaux exportés.
Afin d’atténuer la vulnérabilité des agents concernés qui sont des maillons importants de la filière il
convient de prendre en compte leur situation en développant des mécanismes de financement
appropriés, en les organisant mieux, et en les soutenant par des mesures incitatives (fiscalité,
facilitation des procédures administratives, contrôle amélioré du circuit d’exportation pour lutter
contre les taxes abusives). La situation est résumée au tableau n. 44 qui suit.
94
Tableau n.44: Analyse de la vulnérabilité des agents productifs : Exemple de la filière bovine au Mali.
Vulnérabilité financière Vulnérabilité par rapport à l'environnement Vulnérabilité liée à l'organisation des
Stade de la Agents Catégorie Effectifs estimés
Revenu Ecart (%) par
filière productifs professionnelle (ETP) Vulnérabilité Situation Vulnérabilité Situation Vulnérabilité
moyen rapport au SP**
Collecteur 600 450 000 185% Faible Peu d'accès au capital; dépendant
Très dépendants des instances
des relations sociales (crédit);
Rassemblement collecteurs Elevée de régulation; bon accès à Faible
Elevée sensible aux fluctuations des
Gardien 200 36 000 -77% l'information et aux marchés
(tr.temporaire) marchés (crédits)
95
6. L’élevage dans l’économie nationale
La contribution de l’élevage à l’économie nationale a été effectuée sur la base des indications
fournies au Module M4 et à partir des données relatives aux performances financières des filières
de production animale.
Valeur
Nb animaux/
Chiffre d'achat à Cons. Valeur
produits
d'affaires la Interm. ajouée
exploités
production
(en
(unité) (unité) (unité) millions) %
Bovins tête 850 978 173 540 105 950 9 131 49 747 29,2%
Ovins tête 1 862 598 42 574 31 099 3 510 14 836 8,7%
Caprins tête 2 639 425 23 040 15 030 3 615 11 600 6,8%
Volailles tête 54 333 649 2 125 885 545 37 762 22,2%
Camelins tête 47 608 200 220 168 475 725 1 477 0,9%
Oeufs nombre 274 137 000 60 30 10 5 455 3,2%
Lait en litre 898 961 000 272 210 17 40 273 23,6%
Cuirs et Peaux en kg 7 569 670 3 835 1 923 697 9 196 5,4%
170 347
3. Valeur ajoutée totale
Producteurs: 574 096 77,1%
Filières de commercialisation: 170 347,1 22,9%
Total élevage 744 443
VA nationale (en millions) Source: DNSI, 2008 3 424 540
Part élevage (en millions) Source: DNSI ,2008 290 150
Contribution de l'élevage % 19,2%
96
Il est à noter l’importance de la production laitière et de sa contribution à la Valeur Ajoutée au stade
producteur. La production de lait si elle venait à être valorisée pourrait avoir un effet d’entraînement
considérable sur l’économie nationale. Aussi, les Autorités l’ont bien comprise et entendent mettre
en œuvre un Programme de développement et de valorisation du lait cru local au cours des cinq
prochaines années.
Selon la Direction Nationale de la Statistique du Mali, le secteur primaire représentait environ 33,4
% du PIB et a contribué pour 0,8 point de pourcentage à la croissance en 2007. La part de
l’élevage était de 9,6 % contre 19,1 % pour l’agriculture. Les exportations des animaux vivants
représentaient 30 200 000 000 FCFA en 2006 (Source : DNSI, Comptes économiques du Mali,
2008). La contribution directe du sous-secteur élevage au PIB et son évolution de 2005 à 2007
ressort au tableau qui suit.
L’analyse du tableau indique que le part du secteur primaire dans l’économie se situe en moyenne
à 34 entre 2005 et 2008. Quant aux différentes branches du secteur primaire, la contribution de
l’agriculture est de 19,8% pendant la même période. La contribution de la branche de l’élevage est
de 9,6%.
Selon la DNSI, en 2007 le PIB du Mali était de 3.424,54 milliards FCFA, celui du secteur primaire
de 1114,79 milliards FCFA et celui du secteur élevage de 290,2 milliards FCFA à prix courant. Ce
sous-secteur représentait donc environ 26 % du PIB primaire et 9 % du PIB national.
Par contre, la mission mobilisée par le MEP avec l’appui de la Délégation de la Commission
européenne (DCE) en juin 2006 a évalué le PIB élevage à 428 milliards FCFA (source : IFAD,
France, OECD, 2007), soit 13 %.
97
La contribution indirecte de l’élevage au PIB concerne l’apport du sous-secteur aux autres Secteurs
de l’économie. Dans le cadre du test il a été identifié l’agriculture, l’emploi, et la fiscalité, et d’autres
secteurs comme le tourisme, l’environnement et le changement climatique.
L’élevage et l’agriculture
Les systèmes d’exploitation agricoles mixtes comprenant des spéculations animales offrent de
nombreux avantages par rapport aux systèmes fondés exclusivement sur les cultures. Comme elles
produisent elles-mêmes leur fumier, tout en disposant de leurs propres moyens de traction, les
exploitations mixtes sont souvent plus rentables et plus durables. La productivité des cultures ainsi
que des spéculations animales est donc supérieures, et la disponibilité de produits variés réduit les
risques. (Source : FAO, l’élevage reconnaître son rôle dans l’agriculture durable, 1995).
Au Mali, le faible pouvoir d’achat des producteurs ne permet pas à la majorité des agriculteurs
d’utiliser les engrais minéraux importés le plus souvent, et cela constitue l’une des causes de la
dégradation du sol, engendrant ainsi des baisses de rendement comme celles constatées sur le mil
par exemple au cours des 10 dernières années (-1%). Cette faible productivité entraîne également
des baisses de revenu agricole. L’élevage contribue au niveau des terroirs villageois à
l’amélioration des terres en jachère. Des contrats de fumure existent entre les éleveurs
transhumants et les agriculteurs sédentaires bénéficiant aux deux parties.
Durant la campagne agricole 2004-2005 au Mali 300 838 exploitations agricoles (43,3 %) utilisaient
de la fumure organique pour une superficie de 942 035 ha (28,8 %), et 375 737 exploitations
(53,78 %) utilisaient la charrue, et 36 053 (5,16 %) la houe asine. la superficie totale exploitée en
culture attelée était de 2.332.860 ha. (source : Recensement général de l’agriculture, Vol I, Rapport
de synthèse, 2007). Le Guide donne des indications sur la production de matière organique par les
différentes espèces animales comme suit : bovin en stabulation totale 30-40 kg/jour, soit 12,775
tonnes/an, et 10 kg/jour en stabulation partielle soit 4,258 tonnes par an ; petits ruminants 1kg/jour
soit 0,365 tonnes/an. Ces données ont servi de référence pour la détermination de la production de
matière organique des différents systèmes de production animale (Module M3-SM1-A2). La
quantité de matière organique déterminée dans le cadre du Test est de 6 472 856 Tonnes, dont 42
% (2 707 685 Tonnes) sont valorisés soit par vente directe ou à travers des contrats de fumure,
particulièrement au niveau du Système agropastoral entre éleveurs et agriculteurs voire même
agro-éleveurs. La part utilisée au niveau du producteur représente 20% (1.294.571Tonnes). La
différence entre la production totale et celle valorisée est à mettre au compte des pertes diverses
du fait du manque de système approprié de collecte et exploitation au niveau des différents
systèmes d’élevage, en particulier dans les zones pastorales. Le prix de la matière a été estimé à
partir des prix du marché émergent observés à Bamako qui est de 12500 FCFA la tonne en
moyenne. La part valorisée par vente représente ainsi 33.843.355.000 FCFA. La valeur indirecte
est de 16 182 000 000 de FCFA.
98
L’élevage apporte une contribution inestimable à la mécanisation de l’agriculture par la fourniture
de l’énergie sous forme de culture attelée vu le faible niveau d’équipement de nos exploitations
agricoles. Dans le cadre du présent Test la contribution de l’élevage sur la base de la location de
bœufs de labour a été évaluée. Les éléments de calcul sont basés sur les données du CIRAD-
IEMVT.
La contribution totale est obtenue en multipliant le nombre total heures d’attelage par le coût
horaire. Dans le cadre du Test la production d’énergie en contribution indirecte a été estimée à
21.981.939.300 FCFA soit 20.516.477 heures de travail (30 % du Total) selon la méthode de
l’IEMVT.
Méthode CIRAD-IEMVT
Total attelage (effectif total bovin *0,04) 325658,36
Superficie en culture attelée (/Ha)
Nbre moyen de jours de travail (jours/an) 30*
Nombre d’heures/jour 7
cout moyen du travail (F CFA/J) 7500
Cout/heure (FCFA/H) 1071,428571
Nombre de jours/an total 9769750,8
Nombre d’heures œuvrés/an 68 388 256
Total contribution (FCFA) 73 273 131 000
Contribution directe (70%) (FCFA) 51291191700
contribution indirecte (30%) (FCFA) 21981939300
Cette contribution indirecte (matière organique et énergie) est donc évaluée à 38 164 millions de
FCFA soit 0.9 % du PIB national et 5.1% du PIB élevage.
Il est à souligner cependant la compétition entre les deux sous-secteurs pour l’utilisation de
l’espace agricole, le plus souvent au détriment de l’élevage. En effet, compte tenu de la
prédominance des modes d’élevage mobiles (transhumance, et nomadisme) et de la non
appropriation des terres pastorales par les éleveurs, l’agriculture, avec l’urbanisation rapide, tend à
réduire les espaces pastorales et à restreindre de plus en plus les mouvements d’animaux.
L’élevage et l’environnement
L’élevage peut contribuer à la dégradation des espaces dans le cas de surcharge des pâturages.
Les déjections surtout en élevage sédentaire peuvent contribuer à accroître la production de gaz à
effet de serre. Cependant, dans les conditions d’élevage au Mali, l’élevage peut aussi contribuer à
la régénération des parcours dégradés, et à la restauration des écosystèmes. Les données
manquent pour avoir une bonne appréciation de l’impact de l’élevage sur l’environnement au Mali.
Mais à priori on peut considérer cet impact comme positif quand la conduite des animaux est bien
gérée.
99
L’élevage et tourisme
L’élevage malien a un impact certain sur le tourisme. En effet l’afflux de touristes pour assister à la
traversée de Diafarabé, et lors du « Degaal » de Dialloubé, dans la région de Mopti sont là pour
l’attester. Ces deux évènements sont aujourd’hui bien connus au plan touristique international.
Aussi, ces dernières années les éléphants du Gourma constituent une attraction touristique de plus
en plus importante. L’aménagement du Parc National de la Boucle du Baoulé s’inscrit dans ce
cadre. Cet apport indirect à l’économie est certainement important pour le Mali. Un suivi du
phénomène permettrait de recueillir des informations plus détaillées sur la question et situer mieux
l’apport à l’économie qui en résulte.
L’élevage et l’emploi
Sur le plan de l’emploi, compte tenu des systèmes de production en vigueur et de son niveau
d’intensification, le sous secteur d’élevage constitue une source potentielle d’emplois. On estime
que 85 % des agriculteurs pratiquent l’élevage au Mali. L’’élevage (en particulier celui des espèces
à cycle court ) constitue en effet une des principales sources de revenus des populations rurales
dans toutes les régions du pays. En terme d’emplois il revient de considérer les bergers, surtout en
élevage extensif pastoral, les bergers et les ouvriers agricoles en élevage semi-intensifs, les
marchands de bétail, les bouchers et rôtisseurs, les collecteurs de lait, d’oeufs, les distributeurs et
revendeurs de lait et d’oeufs, les travailleurs des Unités laitières, des tanneries artisanales et semi-
industrielles, et des abattoirs.
Selon une étude réalisée par le Projet d’Appui à la Mobilisation des Recettes Intérieures (PAMORI),
la filière bétail a contribué pour moins de 1% aux recettes fiscales en 1997. La plupart des
opérateurs échappent à toute fiscalité directe. La pression fiscale de tous les opérateurs s’élevait à
peine à 0.6% de la valeur ajoutée du bétail. Les gisements potentiels fiscaux de la filière bétail sont
évalués cependant à 2, 257 milliards de FCFA.
100
6.3 Contribution de l’élevage à la sécurité alimentaire
Le poids du secteur élevage est donc vraisemblablement encore plus important qu’on ne le croit et,
à ce titre, il joue un rôle fondamental dans l’alimentation et dans la sécurité alimentaire. Malgré une
grande incertitude dans les données statistiques, les effectifs du cheptel sont particulièrement
importants pour les ruminants, situant le Mali parmi les premiers producteurs de la sous-région.
Grâce à son disponible exploitable, le pays est largement autosuffisant en viande. Mais ce potentiel
n’est pas pleinement valorisé, les objectifs de production des différents systèmes n’étant pas
systématiquement orientés vers le marché, même s’il existe d’importants courants traditionnels
d’exportation d’animaux sur pied vers les pays côtiers déficitaires.
L’élevage fournit la viande, le lait et les produits laitiers (beurre, fromage, ghee), les Œufs pour la
consommation humaine. Même si les niveaux ne sont pas conformes aux normes internationales
en la matière, l’apport de l’élevage à l’alimentation humaine et à la sécurité alimentaire est
appréciable au Mali. Les niveaux de consommation par habitant et par an au Mali sont estimés à
8,3 kg pour la viande fraîche de ruminants, 3,9 kg de viande de volailles, 8,5 litres de lait, et 0,4
œufs. Alors que selon les normes internationales ces niveaux sont de 21 kg/an pour la viande, 62
kg pour le lait.
Les résultats du test confirment ces niveaux faibles de consommation.
En 2000, la consommation par habitant de viande, de lait et des œufs n’était en Afrique
subsaharienne, que de 10 Kg, 30 kg, et 1-2 kg respectivement, ce qui ne représente que 40 %,
60%, et 20 % des moyennes respectives des pays développés.(Source : Guide Alive,
Repositionnement de l’élevage dans les agendas de développement nationaux et internationaux,
juin 2008).
Le SAP établit des moyennes récapitulatives annuelles, qui permettent d’analyser les changements
intervenant suite aux crises alimentaires récentes et qui modifient l’équilibre d’échange entre bétail
et céréales.
A titre d’exemple, l’évolution des échanges entre bétail et céréales de 2004 à 2005 a été la suivante
dans les villes de Kayes, Ségou et Gao.
101
Les données du Test indiquent comme équivalent à 1kg de viande caprine 16,25 kg de céréales.
Aussi pour un caprin de 20 kg avec un rendement carcasse de 47%, soit 9,40 kg l’équivalent
céréale serait de 153 kg.
Les volailles servent aussi de monnaie d’échange pour des besoins monétaires plus modestes.
Leur rôle n’en est pas moins important. C’est pourquoi la lutte contre la maladie de Newcastle
(depuis toujours) et contre la grippe aviaire (depuis peu de temps) revêt une très grande
importance, car la première décime toute la basse-cour et la seconde, quand elle est déclarée,
contraint à abattre les volailles et prive la région, voire le pays qui en est atteint, d’une importante
source de protéines, puisque 80% de la population élève des poulets.
Il faut encore citer aussi le rôle joué par la vente quotidienne du lait et remarquer, enfin, que les
spéculations qui viennent d’être évoquées sont presque toujours et entièrement gérées par les
femmes.
Par rapport à l’alimentation le Mali offre une disponibilité suffisante en ressources alimentaires
exprimées en Tonnes de matières sèches supérieure aux besoins. La situation détaillée des
potentialités en ressources est présentée à l’Annexe au présent rapport.
Le tableau qui suit établi à partir du module M4-SM2-A2 du Guide élaboré pour le Mali présente le
bilan des ressources alimentaires en fonction des différentes zones agro- écologiques.
Tableau n. 49 : Bilan des ressources alimentaires pour l’alimentation des animaux (T MS).
Le potentiel a été estimé sur la base des ressources fourragères naturelles disponibles par zone
agro écologique, des ressources agricoles sous forme de résidus de culture et de l’apport en sous
agroindustriels. Les ressources correspondent aux quantités totales consommables ingérées du fait
de leur accessibilité. Les besoins sont déterminés dans le Guide sur la base des effectifs de 2005.
les équins et les porcins ont été pris en compte.
Le bilan est de 5 257 133 tonnes de MS en ressources fourragères soit un solde positif, mais dont
le niveau pourrait limiter le potentiel d’accroissement de la production animale dans le future si des
mesures appropriées ne sont pas prises pour améliorer les ressources alimentaires consommables
par une valorisation du potentiel fourrager à travers l’augmentation de la disponibilité en
complément alimentaire qui constitue à ce jour l’un des facteurs limitant en matière d’alimentation
animale au Mali, et la valorisation des ressources fourragères naturelles par une amélioration de
la disponibilité en eau. Le bilan en sous produits agroindustriels est 313.225 T et en équivalent
céréale c'est-à-dire la quantité de céréale pour la production d’un kilo de produits animaux est
2 011 501 Tonnes de MS. Des travaux de Boudet (1978) on note que seul 1/3 du potentiel en
pâturage naturel est utilisé par le bétail, les 2/3 autres sont piétinés ou détruits par les feux et la
décomposition, confirmant le niveau de ressources consommables retenu dans le Guide.
La situation des ressources alimentaires du bétail au Mali est détaillée à l’Annexe au rapport.
7. Politiques et institutions
102
7.1. Revue des politiques et de leurs instruments
La République du Mali a opté depuis les évènements de mars 1991 pour un système politique
marquée par l’avènement d’une démocratie pluraliste, la libéralisation de l’économie, la promotion
du secteur privé, le désengagement de l’Etat des activités de production et de commercialisation, et
la décentralisation avec la création de 703 communes. Le régime politique est présidentiel, avec la
séparation des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif. Les dernières élections présidentielles et
législatives démocratiques, libres et transparentes se sont déroulées en 2007, et ont vu la
réélection de Son Excellence Amadou Toumani Touré pour un second mandat de 5 ans à la tête du
pays.
De l’indépendance à ce jour différentes politiques et stratégies ont été définies par rapport à
l’élevage avec plus ou moins de succès. L’environnement politique du sous-secteur de l’élevage est
marqué aujourd’hui par l’existence de document de politiques et stratégie au plan national tels que
la Loi d’Orientation Agricole (LOA), le Cadre Stratégique de Croissance et de réduction de la
Pauvreté (CSCRP), le Programme de Développement Economique et Social (PDES) initié par le
Président de la République, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et au niveau
sectoriel la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire assortie d’un Programme National de
Sécurité Alimentaire (PNSA), le Schéma Directeur du Secteur du Développement Rural (SDDR), et
la Politique Nationale de développement de l’élevage.
La Loi d’Orientation Agricole (LOA) adopté en décembre 2004, se veut l’instrument directif et
fédérateur pour l’ensemble des dispositions législatives ou réglementaires touchant aux domaines
de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la forêt. Elle vise à dessiner ce que sera le secteur
agricole à court, moyen et long terme. Elle concerne l’ensemble des activités économiques en
milieu rural (agriculture au sens strict, élevage, pêche continentale, sylviculture, cueillette,
transformation, commerce, services), ainsi que leur impact social et environnemental. Les politiques
développées dans chacun des sous – secteurs font partie intégrante de la politique générale de
développement agricole.
La Loi d’Orientation Agricole tient compte des spécificités régionales et des diversités agro-
écologiques du pays. Elle doit permettre aussi d’adopter un régime de protection sociale des
agriculteurs adapté aux besoins et aux capacités du pays. C’est une question d’équité qui vise à
rapprocher les conditions des ruraux de celles des urbains.
Cette vision s’appuie sur une stratégie globale et cohérente dont les dimensions essentielles
incluent une croissance forte et un développement plus efficace, mettant en œuvre les voies et
moyens qui permettent d’intégrer les pauvres dans le processus de croissance et de
développement sur la base d’une utilisation rationnelle et efficace des ressources internes et
externes: Le Cadre Stratégique de Lutte contre la pauvreté ( CSLP) au Mali.
Les objectifs du CSLP adopté par le Gouvernement en mai 2002, et revu en 2006 pour devenir le
Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (CSCRP) ou CSLP II, dit de
103
nouvelle génération visent à atteindre à long terme les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) en 2015. Il a été élaboré sur la base d’une approche participative, et
constitue aujourd’hui le cadre de référence pour toute action visant à réduire la pauvreté au Mali en
fonction de l’objectif fixé. Il traduit la volonté du Gouvernement de faire de la lutte contre la
pauvreté la priorité de toutes les priorités de développement.
Le CSCRP constitue le cadre unique des politiques et stratégies du Gouvernement à moyen terme
et le principal document de négociation avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers.
Le choix d’un processus participatif pour son élaboration a été conçu comme un instrument
d’efficacité, de responsabilisation, de confiance et de meilleure gouvernance.
A court et moyen terme, la stratégie du CSLP est construite autour de trois domaines prioritaires,
qui ont vocation à se renforcer mutuellement pour atteindre l’objectif central de croissance forte,
durable et réductrice de pauvreté :
Développement institutionnel et amélioration de la gouvernance et de la
participation qui vise un renforcement des capacités institutionnelle pour une bonne
gestion des affaires publiques, la paix et la stabilité sociale.
La version actualisée du SDDR adoptée le 09 janvier 2002 par le Gouvernement confirme les
grandes orientations du développement du secteur rural adoptées par les Etats Généraux du
Monde Rural en 1991 tout en prenant en compte le contexte national de développement marqué
par la décentralisation, l’intégration sous-régionale et plusieurs politiques sous- sectorielles
dont le Programme Décennal Socio- Sanitaire (PRODESS), le Programme Décennal de
l’Education et de la Culture (PRODEC), et le Programme de Développement de la Justice
(PRODEJ).
Six domaines prioritaires d’intervention ont été retenus pour les années à venir : la sécurité
alimentaire, la restauration et le maintien de la fertilité des sols, les aménagements hydro-agricoles,
le développement des productions agricoles, animales, forestières et halieutiques, le
développement des fonctions d’appui, et le développement durable des ressources naturelles.
104
Améliorer les revenus et les conditions de vie des populations rurales par la
promotion des filières agro-alimentaires et des services financiers et d’intermédiation
appropriés, et par l’accès aux services sociaux et agricoles de base.
Protéger l’environnement et assurer une meilleure gestion des ressources
naturelles par le développement d’un corps de lois, règlements et d’institutions
impliquant la participation de tous les acteurs, le renforcement des capacités de ces
acteurs pour la prise en charge des actions de restauration et de conservation des
ressources naturelles, et la prise en compte de la gestion des ressources naturelles
dans tous les programmes de développement agricoles.
Le SDDR prend en considération les cinq options transversales fondamentales qui sont :
105
La Politique Nationale de Développement de l’élevage adoptée en 2004 s’inscrit dans les
orientations définies dans le CSCRP. Son objectif est de promouvoir le développement de ce sous-
secteur dans une perspective de croissance économique durable et de réduction de la pauvreté.
Pour atteindre cet objectif six axes majeurs stratégiques ont été définis, à savoir : l’amélioration
de l’alimentation des animaux, l’amélioration de la santé animale, l’amélioration des performances
zootechniques du cheptel, le renforcement des capacités des acteurs, et la gestion des ressources
naturelles.
Les actions au titre de ces axes stratégiques seront menées dans le cadre des programmes prioritaires
comme :
- Programme national d’amélioration de l’alimentation des animaux ;
- Programme de santé animale et de santé publique vétérinaire
- Programme d’appui à la recherche zootechnique et vétérinaire
- Programme d’amélioration génétique pour la production de viande, la volaille et le lait ;
- Programme d’appui à la commercialisation et à la promotion des unités industrielles du sous secteur
- Programme national d’appui au secteur avicole ;
- Programme national de formation des acteurs du sous-secteur ;
- Programme d’appui à la communication ;
- Programme d’appui à l’amélioration des données et le renforcement des systèmes de suivi évaluation
du sous-secteur ;
- Programme de promotion du financement du sous-secteur élevage.
- Un Plan d’Action pour la mise en œuvre de la politique a été élaboré couvrant la période 2004 - 2009.
106
Textes législatifs et réglementaires du Sous-secteur élevage
Les principaux textes législatifs et réglementaires en vigueur au Mali concernant le sous-secteur,
ans être exhaustifs, sont les suivants :
Loi N°02/006 du 31 janvier portant code de l’eau
Loi n°01-021 du 30 Mai 2001 régissant la profession vétérinaire.
Décret n°01-341/P-RM du 9 Août 2001 fixant les modalités d’application de la loi n.01-062 du 4
juillet 2001
Décret n°01-340/P-RM du 9 Août 2001 fixant les modalités d’application de la loi n. 01-021 du 30
mai 2001
Décret N°1/040/P-RM du 2 février les formes et conditions d’attribution des terrains du domaine
privé foncier de l’état
Arrêté n°02-0988/MDR-SG du 17 Mai 2002 fixant le détail les modalités d’application du Décret
n°01-340/P-RM du 9 Août 2001 fixant les modalités d’application de la Loi n° 01-021 du 30 Mai
2001 régissant la profession vétérinaire.
Décret 00-604/P-RM du 5 décembre 2000 fixant les modalités d’application de l’Ordonnance n. 00-
044/PRM du 21 septembre 2000.
Décret 06-430/P-RM du 18 octobre 2006 fixant les modalités d’application de la Loi n.001-004 du
27 février 2001 portant Charte pastorale en République du Mali.
L’ensemble des textes sont répertoriés dans le document intitulé « Recueil des textes législatifs et
réglementaires en matière d’élevage ».
107
Projets et Programmes d’investissement du Sous- secteur de l’élevage
Ils constituent des instruments essentiels de la mise en œuvre des politiques et stratégies définies.
Les principaux projets et programmes en cours sont : Projet Liptako- Gourma, PADENEM,
PADESO, PADEPA-KS, PLMT, PDAM, Projet de valorisation du lait cru local, PACE- Mali,
PALCGA, Projet Azawak, PDRIP-ONDY, PAACV- Tonka, Projet de transformation des Sous-
produits d’abattage. Les descriptifs de ces projets et programmes figurent en Annexe.
L’analyse des politiques, stratégies de l’élevage ainsi que des instruments de mise en œuvre a été
effectuée à l’aide de la matrice d’analyse des politiques du Module M4-SM3-A1. Cette analyse a
permis d’identifier les forces et faiblesses des politiques en cours au Mali et de proposer des
solutions en vue d’une amélioration éventuelle. L’analyse a été consolidée lors des ateliers
régionaux.
Parmi les forces identifiées il convient de relever la volonté et l’engagement des décideurs
nationaux, et des partenaires techniques et financiers (PTF), l’existence de structures spécialisées,
avec du personnel expérimenté, des programmes bien élaborés le plus souvent, couvrant assez
bien le territoire national, la participation et l’implication des populations dans la majorité des cas.
Parmi les faiblesses relevées on note la faiblesse de ressources humaines, financières et
matérielles, l’absence de programme spécifique, le manque de structures adaptées au besoin, la
faiblesse des capacités des producteurs, de leurs organisations et de l’encadrement, les difficultés
d’accès liées à l’enclavement de certaines zones du pays.
108
Tableau n.50 : Analyse des Mesures politiques, des législations, et de leurs instruments
Politiques/
Agents/ Améliorations à
Objectif/contenu Couverture Faiblesses
Public Filières Forces apporter
Mesures de la politique géographique
visés
Couverture
Réseau
insuffisance et
Alimentation en eau important
Populations inégalement Renforcer la
potable pour les en eau
Hydrauliques urbaines et Toutes Tout le territoire répartie, couverture en
hommes et les souterraine
rurales profondeur et eau
animaux et de
débit des nappes
surface
souterraines
Développer et
équiper en
Abattoirs Sous-
infrastructures
modernes, équipement,
d’abattage,
Amélioration des gestion couverture
Services Capitales former les
conditions privée, insuffisance du
Abattoirs Vétérinaire, Viande Régionales et professionnels,
d’abattage et de la organisatio territoire,
Chevillard centres urbains améliorer les
qualité de la viande n des conditions
conditions de
professionn transport de la
transport et
els viande
conservation de
la viande
Politiques socio-sanitaires
Renforcer le
Très bonne Insuffisance du
nombre du
couverture personnel
personnel,
Protection santé du Consommat Lait viande Territoire territorial, manque de
Santé publique
consommateur eur oeufs national personnel matériels et
Accroître
expériment équipements de
matériel et
é contrôle
équipement
Insuffisance
Réalisation des
d’infrastructure et
infrastructures et
de chaine de
chaine de froid,
froid,
la production
suffisante de
Rupture de
vaccins,
vaccin, cout élevé
des intrants,
Disponibilité Lutte contre les
insuffisance et
des intrants ventes illicite des
Amélioration de la Tout le territoire mauvaise
Sanitaire population Humaine et du produits de
santé national répartition du
personnel contre façon,
personnel
qualifié
Recrutement et
Vente illicite des
favorisation a
produits de
l’installation des
mauvaises
vétérinaires
qualités et de
privés
contre façon
109
Elaboration et suivi
Existence
de l’application des Publics,
de textes Faible application Application
textes vétérinaires Toutes National,
réglementai des textes stricte des textes
régulations réglementaires de privés et filières régional et local
res réglementaires réglementaires
sanitaires la législation mandataires
législatifs
sanitaire
Services
expériment
és, IER, Renforcer
Lait,
LCV, Insuffisance de recherche
viande,
Innovation technique CFPE, ressources vulgarisation,
Producteur œufs,
Recherche/ et technologique et Territoire IPR/ISFRA, humaines et développe les
s, éleveurs, matières
Education renforcement des national financières, programmes
encadreurs organique,
capacités Bonne liaison recherche adapté aux
cuirs et
couverture vulgarisation besoins des
peaux
du territorial, bénéficiaires
bonne
organisation
Existence de
structures
spécialisées
S’assurer de Faible prise en
Une structure
l’exécution correcte Services (CPS ; compte des
spécialisée pour
Suivi-Evaluation efficace et efficient techniques, Toutes les Territoire DNSI) données de
les données
statistiques des programmes producteurs, filières national l’élevage dans les
statistiques de
amélioration de la décideurs. Maîtrise dispositifs de
l’élevage.
planification des outils suivi évaluation
d’évaluation
Insuffisance du
personnel de Renforcer le
terrain, faible personnel
Services
Appui-conseil pour capacité d’encadrement,
Producteurs techniques,
Soutien une bonne Toutes Territoire technique de formation du
et leurs partenaires
technique exécution des filières national l’encadrement, personnel et
organisations techniques
activités moyens mise à
et financiers
logistiques disposition des
moyens.
Système
existant
Améliorer les
(SAP, Faiblesse de
Préparation à la moyens
EPIVET) moyens
Informations gestion et Bétail, Territoire logistiques,
Producteurs intégré et logistiques, faible
(Early warning) prévention des volaille national renforcer la
géré à la couverture des
crises couverture de
base zones nord
zones nord
OMA, Doter en
Producteurs
DNPIA, personnel et de
Suivre et informer ,
système ressources,
Service sur la situation et les marchands, Insuffisance de
fonctionnel améliorer la
d'information sur perspectives de consommat Toutes national personnel et
périodicité de la
les marchés l’évolution des eurs, ressources
parution des
marchés
bulletins
organisations
d’information
110
Renforcer les
ressources,
Stopper l’avancée Secrétariat améliorer la
Services Manque de
du désert, récupérer Technique couverture
Contrôle de la techniques, Bétail- ressources,
les terres Régional, local PNAE, forte zonale,
désertification populations viande faible couverture
menacées, protéger participation développer les
, ONG zonale
les ressources à la base techniques
efficientes de
lutte
Faible adhésion
Forêt et participation
des populations,
étendues du
territoire national,
Code
Sensibiliser les
forestier,
Préserver les RN et Services populations,
Service
renforcer forêts, renforcer les
Bois Régional, local forestier Faible application
contribution à populations moyens de lutte
paramilitaires des textes, non
l’économie nationale , ONG contre les feux
, gestion respect des
de brousse
locale textes,
manque de
moyens de lutte
contre les feux de
brousse
Eau
Existence
de textes
réglementai
re, législatif,
et Méconnaissance
Services de
biosécurité, et non respect Formation et
Assainissement, et l’assainisse
Pollution Tout territoire des textes, sensibilisation,
contrôle des ment, Toutes
Services incivisme, coût subvention des
pollutions t populations filières
d’encadrem élevé des produits et
nuisances , ONG et
ent et produits équipements
GIE
d’appui d’assainissement
111
Subventionner
l’activité,
Coût élevé des
semences,
Formation
insuffisance
continue des
Services d’infrastructures
Ressources intervenants,
Préserver et spécialisés, Lait, Existence de spécialisées
génétiques National, rendre
améliorer les ONGS, viande, structures
régional, local disponible les
ressources Privés, œufs spécialisées Faiblesse des
semences
éleveurs moyens de
conservation,
suivi et
insuffisance des
évaluation des
professionnels
activités de
l’insémination
Relecture de
tous les textes et
Préserver les RN et Code traduction en
Services Bois,
renforcer forestier, langues
Zone protégée forêts, Faune et Local Textes datent
contribution à code nationales,
populations flore
l’économie nationale domanial
Sensibilisation
des populations
Services
techniques, Renforcer les
Politique fiscale Améliorer la
Services du bonne moyens
et monétaire contribution des Faible moyens
fisc, Lait, volaille National couverture logistiques
recettes fiscales à logistiques
douanes territoriale
l’économie
Création d’une
Filières
structure
Soutien des prix Services stratégique
Promotion des Volonté spécialisée de
agricoles économiqu s (coton, Ressources
filières agricoles, politique, suivi et soutien
domestiques es et riz, bétail- National limitées, contexte
amélioration des prix engagemen des produits
financiers, viande et de libéralisation
aux producteurs t de l’Etat d’élevage
agricoles fruits et
légumes)
Création d’une
Filières
structure
Services stratégique
Promotion des Volonté spécialisée de
économiqu s (coton, Ressources
Subventions/ filières agricoles, politique, suivi et soutien
es et riz, bétail- National limitées, contexte
taxes aux intrants amélioration des prix engagemen des produits
financiers, viande et de libéralisation
aux producteurs t de l’Etat d’élevage
agricoles fruits et
légumes)
112
Volonté Améliorer les
Pop.
Améliorer la politique et conditions
Subventions/ Services
contribution des engagemen d’accès à
taxes éco, agric. bois national Subvention faible
recettes fiscales à t de l’Etat, l’énergie solaire,
énergétiques Et
l’économie éolienne,
sylvicoles
hydrique, biogaz
Porosité des
frontières
Services concurrence
Promouvoir
Services Lait, économique déloyale des
Politiques l’économie nat.,
écon et viande, spécialisé, produits ; Application des
commerciales: développer les
financiers / fruits et code du textes
taux de change échanges
élevage légumes commerce et Faible application
commerciaux
guichet unique des textes
Mise en œuvre
de mécanisme
pour
CSCRP,
l’amélioration de
code
coûts des
Promouvoir le d’investisse
facteurs de
développement ment
production. Suivi
économique et incitatif, Manque de
de l’affectation
social du pays Guichet ressources,
des ressources
unique, difficultés de
Producteur budgétaires au
déclaration mobilisation des
Investissements s, sous-secteur
de Paris, financements
et aide étrangère consommat National, élevage,
Toutes engagemen extérieurs, coût
eurs, régional et local
t de l’Etat des facteurs de
services Accroitre le
(10% du production,
publics niveau
Budget au
d’investissement
développe Faible intérêt de
( état,
ment l’Etat
partenaires
agricole),
financiers
engagemen
décentralisés)
t des
bailleurs
Créer et animer
les cadres de
concertations
entre les
Code Faible intérêt des
Accroître la partenaires
Opérateurs d’investisse institutions
Environnement/ contribution des techniques et
économiqu National, ment financières dans
incitations Investissements toutes financiers, le
es régional, local incitatif, l’investi. Dans le
économiques privés au Gouvernement
nationaux Guichet sous secteur
développement et les acteurs du
unique, élevage.
Sous-secteur
élevage.
113
Main
d’œuvre
disponible
Insécurité des
et bas prix
emplois et
Sécuriser les
Emploi Agents insuffisance de
Lutter contre le Toutes les Tout le territoire Existence emplois et
publics et qualification
chômage filières national de renforcement
privés
créneaux des capacités
Faiblesse des
investissements
porteurs
Financement des
unités de Taux d’intérêts
Existence
production Amélioration des élevés, crédits
de banques Elaborer des
productions, et non adaptés,
Toutes Zones de et de mécanismes de
Producteurs
filières production structures Crédits adapté a
Promotion des appuis
de micro la filière
unités de production insuffisants par
finance
les IMF
Relecture des
Schémas textes,
d’aménage
ment de Application des
territoires, textes de la LOA
Insuffisances de
Expérience Aménagement
s de projets des pâturages
Foncier Organiser Populations Pâturages
Toutes National, dans la
l’utilisation de et valorisés
filières regional et local GTV Formation et
l’espace, collectivités
sensibilisation
Sécurisations des Insécurités
Loi des utilisateurs a
exploitations foncières
d’orientatio l’exploitation
n Agricole, rationnelle des
charte espaces
pastorale pastoraux
Superficies
disponibles
Application de la
Agents existence Faible application LOA et les
Code pastoral publics et des textes du code pastoral, décrets de la
Gestion rationnelle Toutes les
privés, CT Tout le territoire législatifs et Méconnaissance charte pastorale,
des pâturages filières
plus règlementai et non respect de
partenaires re la LOA, Sensibiliser les
acteurs
114
terrain ;
acteurs
Faible niveau de
formation
Formation et
recrutement
Insuffisance des d’agent
agents techniques,
Accompagner et Structures
Services techniques et doter les
soutenir le Toutes les et agents
Secteur public publique de Tout le territoire moyens structure de
développement de filières techniques
l’état matériels, moyens
l’élevage disponibles
financiers, et matériels
humains financiers et
humains
conséquents
Insuffisance de
moyen financier
Existence Formations
Meilleures
d’associations communications
implication de la Société Toutes les Faible de
Société civile Tout le territoire et de et octroi de
société civile dans civile filières communication et
syndicats moyens
les organisations de collaboration,
dynamiques financiers
faible niveau de
formation
Dans le cadre du Test il a été pris en compte dans ce cadre les résultats de l’évaluation des
Performances des services vétérinaires au Mali (PVS-Mali) effectuée en 2007 (OIE, PVS
Mali,2007).
L’évaluation PVS a été consacrée par tous les pays membres de l’OIE et par les bailleurs de fonds,
comme l’outil de référence pour l’évaluation des Services Vétérinaires et l’identification
des domaines qui nécessitent des améliorations en faisant appel aux ressources nationales et/ ou
internationales.
C’est une méthode d’examen qui vise à apprécier la conformité des SV d’un pays donné, avec les
normes internationales, établies par les chapitres 1.3.3 et 1.3.4 du Code sanitaire pour les animaux
terrestres de l’OIE relatifs à l’évaluation de la qualité des Services Vétérinaires.
115
De manière synthétique les résultats de cette évaluation sont les suivantes :
Organisation administrative
En contrepartie cependant, la fixation des organigrammes par le décret n°05-104 du 9 mars 2005
relatif au cadre organique ainsi que l’organisation selon un modèle unique engendrent une grande
rigidité de l’organisation qui ne permet pas les ajustements nécessaires en matière de répartition du
personnel sur les fonctions prioritaires. L’absence de délégation de signature impose de multiplier
les niveaux opérationnels et amène à des redondances. Le principe de la délégation de signature
étant prévu dans l’administration publique du Mali par le décret N° 204/PG-RM du 21 août 1985
déterminant les modalités de gestion et de contrôle des services publics, une délégation de
signature du ministre au directeur national des services vétérinaires par exemple améliorerait sans
doute certaines procédures qui ne méritent pas d’encombrer les services du secrétaire général
(agréments… ).
Compte tenu de la réorganisation récente, les fonctions de supervision sur trois niveaux en cascade
sont répétitives. L’opportunité et le coût de ce système pourrait être évalué.
Réglementation
La législation récente prend bien en compte les recommandations internationales et son élaboration
associe les professionnels concernés. Son application sur le terrain est néanmoins loin de répondre
aux ambitions qu’elle porte. La Mission note en effet de grands écarts entre la volonté du législateur
et l’application réelle.
La lutte contre l’exercice illégal repose sur l’action de l’Etat et sur un Ordre professionnel fort. Ce
n’est pas le cas au Mali. Il apparaît donc urgent que l’Ordre se mette rapidement en situation de
remplir ses missions et que l’Etat y veille en exerçant une tutelle attentive.
Pharmacie vétérinaire
La distribution du médicament vétérinaire est un point critique majeur de cette évaluation PVS. Elle
est faite dans le plus grand désordre. A cause d’une concurrence effrénée et souvent illégale, on
trouve sur le marché des produits inefficaces, périmés et même dangereux. Les grossistes, qui n’en
ont légalement pas le droit, distribuent directement les produits à des prix quelquefois inférieurs à
ceux qu’ils pratiquent envers les ayants droits et contribuent à leur asphyxie.
116
On observe donc une course à la consommation de médicaments vétérinaires qui a pour effet :
Projets
Concernant les projets observés (PATEC -au travers du PLMT- et PACE), la Mission souligne que
le Mali sait tirer le meilleur profit des aides internationales et qu’il s’attache, à la hauteur de ses
moyens, a en assurer la pérennité (PACE Mali, notamment).
Il apparaît que les SV sont financièrement très dépendants des projets et adaptent leurs structures
à l’offre plutôt que de la solliciter en fonction de leur stratégie.
Un Plan d’Action a été proposé sur la base des recommandations formulées par la mission et
figurant dans le rapport PVS-Mali.
La perception des acteurs de l’offre de services par rapport à leurs priorités est consignée au
tableau qui suit.
Principales Principales
Secteur Secteur
Acteurs Région problématiques et demandes Secteur public
associatif privé
dynamiques récentes de services
- Vulnérabilité par
Sahel (Régions rapport aux ressources
Nord et Centre) pastorales et l’eau - accès sécurisé aux - services fournis - Faible
- Dégradation des ressources hydriques à travers des - Faible densité présence
ressources naturelles et pastorales projets ponctuels d'organisations de des
- Accessibilité aux -Schémas producteurs opérateurs
services sociaux de d’aménagement - appui-conseil - Mandat centré - Mandats
base concertés du territoire limité sur les services centrés sur
- Occupation des - services sociaux de - pas de privés (distribution les
Passages base dispositif adapté compléments) et épizooties
D’animaux - intrants sanitaires de financement peu sur les majeures
Pastoralistes
-Participation dans les - reconstitution du - faible capacité services publics dont
projets de cheptel et présence des (gestion de l’octroi est
développement - Application de la structures l'environnement) centralisé
communautaire à la charte pastorale publiques - Faible -Faible
base -Renforcement des -Réglementation, représentativité capacité
-Sédentarisation capacités et contrôle auprès des humaine,
Pasteurs nomades confrontée au structures technique,
-Disponibilité de la force manque de publiques financière
de travail ressources
117
-Renforcement des - Faiblesse des
capacités ressources
- Accès au crédit Humaines
-Restriction de
- Organisation de la (nombre et -Bonne densité
Périurbains l’accès et diminution des - Bonne
commercialisation capacité), d’organisation
pâturages naturels présence
Des produits financières et de défense des
- Urbanisation des
-Encadrement vétérinaire et logistiques intérêts des
galopante mandataires
zootechnique producteurs
- Pression sur foncier et
- Vulgarisation résultats -Absence de -Mandat centré
Toutes Régions -Vols de bétail pourvoyeurs
recherche/ projets sur
-Intensification de la de services,
Amélioration animale et intervenant en commercialisati
production produits et
alimentation zones on des produits
-Maîtrise des techniques intrants pour
-Approvisionnement en périurbaines - Concertation
améliorées l’élevage
intrants - Concentration avec services
-Développement ressourcessur l’appui- publiques
alimentaires alternatives Conseil et
(Cultures fourragères, réglementation
aliments améliorés)
-Conflits fonciers
-Gestion foncière
-Extension des cultures au
améliorée
détriment des pâturages
-Elaboration de Schémas
-Arbitrage des
d’aménagement de
-Concurrence conflits
Agro éleveurs terroirs et du territoire
agriculture-élevage
-Vols de bétail -Elaboration de
-Intégration agriculture- -Ecoulement des -Fourniture
- Financement adapté schémas
élevage produits d’intrants
des activités d’aménagement
limitée par
- Conservation et du territoire
Centre et Sud - Développement du -Plaidoyer la faible
utilisation des sous- -Appui-conseil
système de crédit -Contacts avec capacité
produits et résidus de et formation
décentralisé les Autorités financière
cultures limité par les
- Conservation de Peu suivis -
- Coût et accessibilité capacités
sous-produits et
des intrants techniques et
résidus de cultures
-Baisse des revenus manque de
-Diversification des
hors exploitation moyens
activités
(travailleurs
-Renforcement des
saisonniers)
capacités
-Services
centrés
-Disponibilité de la - Centrés sur principale
force de travail -Financement des - Faiblesse des l’approvisionne ment sur la
-Accès aux marchés activités crédits octroyés ment en intrants santé
-Saisonnalité de la - Amélioration des - Libéralisation alimentaires vétérinaire
Emboucheurs Centre et sud
production et des prix voies d’accès aux des marchés (aliments bétail) -Fourniture
-Accès des femmes au marchés -Capacité -Gestion des d’intrants
crédit - Appui-conseil technique faible marchés à alimentaires
bétail -Offre de
crédit
limité
-Services de
santé
-Accès au crédit pour les - Financement vétérinaire
femmes adapté et à des taux et appui-
-Appui conseil à
- Couverture sanitaire de incitatifs - Ecoulement conseil
la demande
la volaille -Bonne protection de des produits conduite de
Semi intensif- -Contrôle de
Sud -Gestion de l’exploitation la volaille -Facilitation de l’exploitation
poulets l’application de la
-Disponibilité par rapport -Maîtrise de l’accès aux -Fourniture
réglementation
au coût des intrants techniques de intrants d’intrants
sanitaire
-Ecoulement des gestion et conduite alimentaires
produits de l’exploitation surtout et
matériel et
équipement
118
-Approvisionnement
Laiteries
en produits laitiers -Faible suivi
artisanales -Accès au crédit
-Conservation des -Manque de -Projets d’appui
-Dotation en matériel et -Fourniture
produits personnel -Faible
équipement laitiers d’équipement
-Garantie de la qualité qualifié et de organisation
-Ecoulement des et intrants
des produits ressources des laiteries
produits (marketing)
-Distribution des -
produits
119
CONCLUSION
Les résultats du diagnostic de l’élevage effectué dans le cadre du Test ont encore une fois apporté
la preuve de l’importance de l’élevage pour la lutte contre la pauvreté, et la croissance économique
au Mali.
Il est ressorti clairement et sur la base du Modèle conçu que tant au niveau de l’économie familiale
que de l’économie nationale l’élevage contribue effectivement à l’amélioration des revenus des
ménages, et à la Valeur Ajoutée Nationale bien au-delà des niveaux jusqu’ici retenus. L’élevage
est un facteur qui permet de limiter la vulnérabilité des ménages et les aider à s’émanciper de la
pauvreté. Le développement de l’élevage permet ainsi aux éleveurs pauvres d’améliorer leurs
revenus et leurs conditions de vie.
La possession de bétail permet à l’agro-éleveur d’équilibrer ses revenus, et avec le revenu agricole
d’améliorer la situation de l’exploitation vis-à-vis de la pauvreté.
Il est apparu également que le sous-secteur de l’élevage est faiblement pris en compte par le
CSCRP2007-2011, malgré son importance. Or cette prise en compte est le passage obligé pour
faire bénéficier le sous-secteur de l’attention des décideurs nationaux et internationaux, et des
investissements à même d’impulser son développement. Ceci est d’autant plus primordial que le
sous-secteur malgré d’énormes potentialités se trouve confronté à des difficultés voire des
contraintes qui limitent son apport au développement économique et social du pays. Ces difficultés
ont été bien appréhendées dans le cadre du Test.
Les solutions sont néanmoins connues, mais leur mise en œuvre nécessite des ressources
conséquentes et doit se faire dans un cadre structuré et planifié dans le temps.
Aussi, c’est à juste titre que le Module 5 du Guide est consacré à l’élaboration de ce Plan d’Action,
qui doit être considéré avec la plus grande attention par les décideurs. Enfin, le Test a permis de
confirmer ce qui était bien connu dans notre pays, à savoir la nécessité d’améliorer de manière
radicale la production des statistiques et de l’information sur le sous-secteur élevage. Aucune
planification sérieuse, durable et répondant bien aux besoins des bénéficiaires ne pourra se
concevoir sans prendre cette question en compte.
La Seconde Partie du rapport dans le cadre du Test porte sur le Plan d’Action pour le
développement de l’élevage, la réduction de la pauvreté, et la croissance économique.
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BIBLIOGRAPHIE
121
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