George Simenone 2

GEORGES SIMENON
Un art
d'écriture
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES POUR
L’OBTENTION DE La LICENCE
FONDAMENTALE
RÉALISÉ PAR : ENCADRÉ PAR :

Mr. AHMED EL AJADI Mr. Brahim Elharfi
Remerciements
Remerciements
Je remercie Dieu Tout-Puissant de m'avoir donné la
santé et la volonté de commencer et de terminer ce
travail. Je tiens à remercier mes parents pour tous
leurs sacrifices, ainsi que toute ma famille et mes amis.
Mes sincères remerciements à Mr Ibrahim Elharfi pour
Avoir accepté de diriger ce travail.
Un grand merci à tous ceux qui ont participé
directement ou indirectement à la préparation de ce
travail.
1
Dédicace
s
Dédicace
Je dédie mon travail
A mes chers parents et à toute ma
Famille
A mes amis en particulier
A tous ceux qui m’ont aidé de près ou

de loin
A ma réussite
A mon binôme Merouane et sa famille
2
Sommaire
Sommaire
Introduction générale ........................................................................................ 04
I . La littérature francophone belge ...................................................................................06
A_ GEORGES SIMENON..................................................................................... 08
1_ L'état d'esprit d'un génie de l'écriture ............................................................ 10
2_La particularité de GEORGES SIMENON ....................................................... 12
B_Le style de GEORGES SIMENON ........................................................................... 14
1_Le roman policier ....................................................................................... 15
2_Le roman dur ...............................................................................................16
II . Lecture et analyse stylistique dans les œuvres de GEORGES SIMENON .18
A_ La vérité sur Bébé Donge ......................................................................................... 21
1_Les figures de style ................................................................................... 22
- La comparaison
- La répétition
2_La poétique de l'imparfait ................................................................................... 25
B_ Le chien jaune ...............................................................................................27
1_ la représentation du chien dans les romans policiers ........................... 31
2_ Un chien, métaphore de la crise des années trente ............................... 32
Conclusion .............................................................................................................. 34
Bibliographie......................................................................................................... 36
3
Introduction
Générale
4
Introduction Générale
La littérature francophone englobe l'ensemble des œuvres littéraires écrites en français
par les auteurs issus de pays et de cultures diverses, autres que la France. Elle
représente une richesse littéraire mondiale, reflétant la diversité des expressions
culturelles et linguistiques présentes dans les pays francophones.
La littérature francophone belge constitue une part importante de cet héritage littéraire.
La Belgique, pays multilingue, possède une tradition littéraire riche et variée, dans
laquelle la littérature francophone occupe une place prépondérante. Les auteurs belges
francophones ont apporté leur propre sensibilité et leur vision unique à la littérature,
contribuant ainsi à la diversité et à l'enrichissement de la littérature francophone.
Au sein de la littérature francophone belge, Georges Simenon se démarque comme l'une
des figures les plus emblématiques. Son œuvre a transcendé les frontières nationales
pour devenir universellement reconnue et appréciée. Ses romans policiers, en
particulier, ont connu un succès international et ont influencé de nombreux auteurs dans
le genre.
En résumé, la littérature francophone, avec son riche héritage provenant de divers pays
et cultures, représente une facette importante de la littérature mondiale. La littérature
francophone belge, avec des auteurs tels que Georges Simenon, occupe une place
distincte dans cet ensemble, apportant sa propre voix et sa contribution unique.
L'analyse des caractéristiques stylistiques de Simenon nous permettra de mieux
appréhender son importance dans la littérature francophone et de mieux comprendre
son influence sur les écrivains contemporains.
Dans ce travail, nous examinerons les caractéristiques stylistiques propres à l'œuvre de
Georges Simenon et son impact sur la littérature francophone belge. Nous explorerons
son style d'écriture, son approche réaliste, sa représentation de la psychologie humaine
et sa contribution au genre du roman policier et du roman dur.
5
I. La littérature
francophone
Belge
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La littérature francophone belge
La littérature francophone belge est un domaine riche et diversifié, qui englobe une
grande variété d'auteurs, de styles et de genres littéraires. Les écrivains belges de langue
française ont contribué de manière significative à la littérature francophone au cours des
siècles, avec des auteurs tels que Charles De Coster, Maurice Maeterlinck, Georges
Simenon, Marguerite Yourcenar et Amélie Nothomb.
L'une des caractéristiques les plus marquantes de la littérature francophone belge est sa
diversité. Les écrivains belges ont exploré une grande variété de thèmes et de sujets,
allant de la satire sociale et politique à la poésie lyrique en passant par le roman
historique et le roman noir. Cette diversité reflète en partie la riche histoire et la culture
variée de la Belgique, qui est influencée par les langues et les traditions de la France, des
Pays-Bas et de l'Allemagne.
La littérature francophone belge a également été façonnée par des événements
historiques majeurs, tels que les deux guerres mondiales et la scission linguistique de la
Belgique en 1962. Ces événements ont eu un impact significatif sur les écrivains belges
de langue française, qui ont souvent abordé des thèmes tels que la guerre, l'identité
nationale et les tensions linguistiques dans leurs œuvres.
En somme, la littérature francophone belge est un domaine riche et diversifié qui offre
une multitude de voix, de styles et de thèmes différents. Elle reflète l'histoire, la culture
et les défis de la Belgique, tout en s'inscrivant dans le contexte le plus large de la
littérature francophone.
Ce serait une excellente idée de mettre la lumière sur Georges Simenon en tant que l'un
des écrivains les plus influents et les plus prolifiques du XXe siècle, ses romans ont été
traduits dans plus de 50 langues à travers le monde.
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A_ GEORGES SIMENON :
Georges Simenon (1903-1989) est un écrivain belge de langue française, né à Liège, en
Belgique. Il est surtout connu pour avoir créé le personnage de Maigret, le célèbre
commissaire de police, qui apparaît dans plus de 75 romans et nouvelles.
Simenon a commencé à écrire à l'âge de 16 ans et a publié son premier roman à l'âge de
19 ans. Au cours de sa carrière, il a écrit plus de 400 romans, ainsi que de nombreux
articles et nouvelles. Il a travaillé comme journaliste pendant plusieurs années avant de
se consacrer entièrement à l'écriture.
Ses romans sont connus pour leur style concis et leur narration efficace, ainsi que pour
leur exploration de thèmes tels que la justice, la moralité et la psychologie humaine.
Simenon a également été un écrivain prolifique de romans durs, connus sous le nom de
"romans populaires", qui ont connu un grand succès en France et dans d'autres pays
francophones.
Simenon a vécu dans de nombreux endroits différents au cours de sa vie, notamment en
France, aux États-Unis et en Suisse. Il a également voyagé à travers le monde, visitant de
nombreux pays, dans l'Afrique, l'Asie et l'Amérique du Sud. Ses voyages ont souvent
influencé son écriture, avec des décors exotiques et des personnages issus de cultures
diverses apparaissant dans ses romans.
En 1929, Simenon décide de se consacrer à l'écriture à plein temps et quitte la police. Il
commence alors à écrire des romans policiers sous son propre nom ainsi que sous
différents pseudonymes. En 1931, il crée le personnage du commissaire Maigret, qui
apparaît pour la première fois dans "Pietr-le-Letton". Maigret deviendra rapidement l'un
des personnages de fiction les plus célèbres du monde et apparaîtra dans plus de 75
romans et de nombreuses nouvelles.
8
En dehors de son travail d'écriture, Simenon menait également une vie privée
tumultueuse. Il a été marié trois fois et a eu de nombreuses liaisons amoureuses. En
1955, il a quitté la Belgique pour s'installer en France, où il est devenu un ami proche du
célèbre écrivain français Albert Camus.
Simenon a reçu de nombreux prix et distinctions au cours de sa carrière, notamment le
Grand prix de littérature de l'Académie française en 1967 et le Prix mondial Cino Del
Duca en 1972. Il est décédé à Lausanne, en Suisse, en 1989. Aujourd'hui, il est considéré
comme l'un des écrivains les plus importants et les plus influents de la littérature du XXe
siècle.
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1. L'état d'esprit d'un génie de l'écriture :
L'état d'esprit de Georges Simenon, en tant qu'écrivain prolifique et expérimenté, se
reflète clairement dans ses romans. L'un des aspects les plus remarquables de son
travail est sa capacité à créer des personnages complexes et réalistes qui semblent tout
droit sortis de la vie réelle. Il était également connu pour sa capacité à capturer l'essence
de lieux et de situations, créant ainsi un réalisme convaincant.
Voici quelques exemples de l'état d'esprit de Simenon dans ses romans :
Dans "Les Mémoires de Maigret", Simenon écrit : "Maigret ne cherchait jamais à faire
saillir sa personnalité, comme s'il n'avait pas voulu laisser d'empreinte, comme s'il avait
voulu se fondre dans l'ensemble des êtres qu'il avait à connaître."
Cette citation révèle l'état d'esprit de Simenon quant à la création de personnages. Il
cherchait à créer des personnages crédibles et réalistes, qui ne seraient pas juste une
extension de sa propre personnalité.
Dans "L'Horloger d'Everton", Simenon décrit ainsi la ville de Liverpool : "Les rues étaient
sales et noires, les bâtiments décrépis, et il y avait un sentiment général d'abandon. C'était
une ville qui avait connu de meilleurs jours, mais qui avait été laissée pour compte."
Cette description reflète l'état d'esprit de Simenon quant à la création de l'atmosphère
de ses romans. Il cherchait à créer des décors crédibles et réalistes, qui permettraient au
lecteur de s'immerger complètement dans l'histoire.
Dans "Les Innocents", Simenon écrit : "Elle avait toujours eu l'impression qu'elle était
seule au monde, qu'il n'y avait personne qui puisse la comprendre."
Cette citation révèle l'état d'esprit de Simenon quant à la psychologie des personnages. Il
cherchait à créer des personnages profonds, qui avaient des pensées et des émotions
complexes.
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Dans "La Vérité sur Bébé Donge", Simenon décrit ainsi la campagne française : "Le soleil
d'août frappait fort sur les champs jaunis, et les grillons chantaient dans les herbes
sèches. Tout semblait paisible et calme, mais derrière cette apparence se cachait un
monde de passions et de désirs."
Cette description reflète l'état d'esprit de Simenon quant à la création de l'atmosphère
de ses romans. Il cherchait à créer des décors qui semblaient paisibles et calmes à
première vue, mais qui cachaient des secrets et des tensions.
En somme, l'état d'esprit de Georges Simenon dans l'écriture de ses romans se
caractérise par un souci de réalisme, tant au niveau des personnages que des décors,
ainsi qu'une volonté de créer des histoires profondes et complexes.
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2. La particularité de GEORGES SIMENON :
La particularité de Georges Simenon réside dans sa capacité à créer des personnages et
des ambiances saisissantes avec une économie de moyens. Il a développé un style
d'écriture minimaliste et précis, où chaque mot compte et où chaque détail est
significatif. Dans ses romans, il ne s'attarde pas sur les descriptions décoratives, mais se
concentre plutôt sur les émotions, les motivations et les pensées de ses personnages.
De plus, Simenon a une capacité unique à dépeindre la psychologie humaine, en
particulier celle de ses personnages qui sont souvent des criminels ou des marginaux. Il
explore leurs motivations et leurs émotions, cherchant à comprendre les raisons de leurs
actes plutôt que de les juger. Dans ses romans policiers, il n'hésite pas à montrer les
failles de la société et de ses institutions, soulignant l'injustice et les inégalités qui
peuvent mener à la criminalité.
Voici un exemple tiré de son roman "L'homme qui regardait passer les trains" qui met en
évidence cette particularité :
"Un homme qui a besoin d'un travail et qui ne peut en trouver est un homme perdu. Surtout
lorsqu'il a passé l'âge de la jeunesse et qu'il se sent en quelque sorte déjà mort, au fond de
lui. C'est comme s'il était en prison, et pourtant ce n'est pas la prison. C'est pire que la
prison. Parce qu'il ne peut même pas se considérer comme un prisonnier." "La Tête d'un
homme"
Ce passage montre comment Simenon est capable de décrire avec précision les émotions
et les pensées de son personnage, ainsi que les défis auxquels il est confronté. Il montre
également son empathie envers les marginaux et les déshérités de la société, tout en
soulignant les injustices qui les frappent.
Simenon avait également une aptitude remarquable pour dépeindre les personnalités
complexes et nuancées de ses personnages. Ses protagonistes étaient rarement des
héros conventionnels, mais plutôt des personnages complexes et souvent troublants, qui
étaient motivés par des impulsions profondes et parfois sombres.
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En outre, Simenon était connu pour sa capacité à écrire rapidement et de manière
efficace. Il était capable de produire des romans en seulement quelques semaines, ce qui
lui a permis de publier plus de 200 romans au cours de sa carrière. Malgré cette
production rapide, ses romans étaient d'une qualité constante, témoignant de sa maîtrise
de l'écriture.
Enfin, la particularité de Georges Simenon réside dans son attachement à la réalité et son
refus de la fiction purement imaginative. Il a souvent déclaré qu'il ne pouvait écrire que
sur des situations et des personnages qu'il avait observés dans la réalité. Cette obsession
de la vérité a ajouté une dimension de crédibilité à ses personnages et à leurs actions,
renforçant ainsi l'impact émotionnel de ses romans sur ses lecteurs.
13
B_ Le style de GEORGES SIMENON :
Le style de Georges Simenon est marqué par une grande sobriété et une précision
minutieuse dans la description des personnages, des lieux et des situations. Ses phrases
courtes et directes créent une atmosphère dense et immersive pour le lecteur.
Dans ses romans, Simenon se concentre souvent sur les aspects psychologiques et
sociaux de ses personnages, plutôt que sur l'intrigue elle-même. Il explore les conflits
intérieurs et les désirs inavoués de ses personnages, tout en décrivant minutieusement
leur environnement et leur contexte social. Cette approche permet à ses romans de
transcender le genre du roman policier pour devenir des études psychologiques et
sociales plus larges.
Le style de Simenon est particulièrement adapté à son genre de prédilection, le roman
policier, qu'il a pratiqué avec un grand succès. Dans ses romans policiers, Simenon
privilégie l'atmosphère et la psychologie des personnages plutôt que l'énigme policière
en elle-même. Il décrit les personnages avec précision, en détaillant leur physique, leur
comportement, leurs habitudes et leurs désirs. Cette approche permet de créer une
tension dramatique qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la fin.
Simenon a également écrit des romans durs, qui mettent en scène des personnages
souvent marginaux, violents et désespérés. Dans ces romans, Simenon décrit des milieux
sociaux déshérités et en marge de la société, où règnent la violence, la pauvreté et la
misère. Les personnages sont souvent à la recherche d'une identité ou d'un sens à leur
vie, et se retrouvent confrontés à des choix difficiles et moralement ambigus. Le style de
Simenon dans ces romans est brut, direct et sans concession, reflétant l'âpreté de son
sujet.
En somme, le style de Georges Simenon se caractérise par sa sobriété, sa précision, sa
densité et son efficacité. Ses romans policiers et ses romans durs sont des exemples de
l'habileté de Simenon à créer des personnages complexes et des atmosphères prenantes,
tout en abordant des thèmes sociaux et psychologiques profonds.
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1. Le roman policier :
Le style de George Simenon dans ses romans policiers est marqué par sa concision, sa
précision et sa sobriété. Il utilise des descriptions simples et directes pour créer des
atmosphères réalistes et immersives, sans jamais tomber dans le sensationnalisme ou
l'exagération. Il privilégie également la psychologie des personnages et leurs
interactions, plutôt que l'intrigue policière elle-même.
Dans ses romans policiers, Simenon évite les rebondissements spectaculaires et les
retournements de situation trop artificiels. Au lieu de cela, il se concentre sur la
résolution du mystère par la police ou par le personnage principal, souvent un détective
privé. Dans certains de ses romans, le coupable est même révélé dès le début, et le reste
de l'histoire se concentre sur les motivations et les conséquences de l'acte criminel.
Un autre aspect du style de Simenon dans ses romans policiers est sa représentation
réaliste de la société et de la vie quotidienne. Il dépeint souvent les quartiers populaires
et les classes ouvrières, avec des personnages authentiques et crédibles, loin des
stéréotypes habituels du genre policier. En même temps, il explore des thèmes sociaux et
psychologiques complexes, tels que la pauvreté, la solitude, la culpabilité et la
désillusion.
En somme, le style de George Simenon dans ses romans policiers est caractérisé par sa
simplicité, sa sobriété et sa profondeur psychologique, avec une représentation réaliste
de la société et de la vie quotidienne.
Le style de Simenon dans les romans policiers est caractérisé par une écriture
minimaliste, sèche et directe, dépourvue de fioritures ou de descriptions superflues. Il
utilise souvent des phrases courtes et simples, ainsi que des dialogues réalistes et
concis, pour créer une atmosphère de tension et d'angoisse.
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Les personnages dans les romans policiers de Simenon sont souvent des gens ordinaires,
pris dans des situations extraordinaires. Leurs motivations et leurs désirs sont explorés
en profondeur, souvent à travers des dialogues et des monologues intérieurs. Simenon
est également connu pour sa capacité à créer des portraits psychologiques complexes et
nuancés de ses personnages, qui sont souvent ambigus et difficiles à cerner.
En somme, le style de Simenon dans les romans policiers est marqué par sa simplicité,
son minimalisme et sa concentration sur la psychologie des personnages plutôt que sur
l'intrigue. Ce style unique a influencé de nombreux écrivains de romans policiers, y
compris certains des plus grands noms du genre.
2. Le roman dur :
Les romans durs de Simenon sont connus pour leur écriture concise et leur style direct,
qui capturent les réalités brutales de la vie. Ils sont souvent dépourvus d'intrigues
élaborées et de résolutions spectaculaires, préférant plutôt se concentrer sur les
personnages et les situations de la vie quotidienne. Les personnages sont souvent des
marginaux, des criminels ou des personnes en conflit avec la société, et Simenon
examine souvent leur psychologie et leurs motivations.
Dans ces romans, Simenon utilise également une écriture minimaliste et descriptive pour
créer des atmosphères oppressantes et angoissantes, qui reflètent l'atmosphère souvent
sombre et oppressante de ses histoires. Les dialogues sont souvent limités, avec une
préférence pour les descriptions évocatrices et les silences chargés de sens. Les thèmes
récurrents incluent la solitude, l'aliénation, la violence et la nature humaine complexe et
ambiguë.
En somme, le style des romans durs de Simenon se caractérise par une écriture
minimaliste et directe, qui se concentre sur les personnages et les situations de la vie
quotidienne, avec des atmosphères sombres et oppressantes qui reflètent les thèmes
récurrents de ses œuvres.

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Un autre aspect du style de Simenon dans ses romans durs est sa capacité à décrire des
personnages avec des traits psychologiques complexes. Il ne se contente pas de décrire
les actes des personnages, mais cherche à explorer leur psyché et leurs motivations.
Dans des romans comme "Les Inconnus dans la maison" ou "L'Assassin" par exemple,
les personnages principaux sont confrontés à des dilemmes moraux qui les amènent à
remettre en question leurs propres actions et leur propre identité.
De plus, Simenon utilise souvent une langue simple et directe pour décrire des situations
complexes, créant ainsi une tension narrative qui maintient le lecteur en haleine. Son
style est également marqué par une grande attention aux détails et aux ambiances,
créant des atmosphères sombres et oppressantes qui contribuent à l'atmosphère
inquiétante de ses romans.
Enfin, il convient de noter que Simenon était également un grand observateur de la
société et de ses changements. Ses romans durs reflètent souvent les tensions et les
conflits sociaux de l'époque, en particulier les inégalités économiques et les divisions
politiques. Cette dimension sociale est particulièrement visible dans des romans tels que
"Les Fiançailles de M. Hire" ou "Les Bourreaux", qui explorent les thèmes de la pauvreté,
de la solitude et de l'injustice sociale.
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II. Lecture et analyse
stylistique dans les
Œuvres de GEORGES
SIMENON
18
Lecture et analyse stylistique fians les œuvres de GEORGES SIMENON
L'analyse stylistique des œuvres de Simenon montre qu'il a une préférence pour les mots
simples et directs. Il évite les mots pompeux et les tournures de phrases complexes,
préférant la clarté et la simplicité. Cette simplicité est ce qui rend ses romans si
accessibles et populaires auprès des lecteurs du monde entier.
La lecture et l'analyse stylistique des œuvres de Georges Simenon révèlent plusieurs
éléments caractéristiques de son style d'écriture.
1 Écriture fluide et efficace : Simenon est connu pour sa prose fluide et efficace. Il
utilise des phrases courtes et simples, ce qui permet au récit de progresser
rapidement. Son style d'écriture est direct et sans fioritures, ce qui contribue à
maintenir l'attention du lecteur tout au long de l'histoire.
Exemple : "Maigret se mit à passer de l'un à l'autre, les regardant tour à tour dans les
yeux." (Le Charretier de la Providence)
Cette phrase courte et directe donne une impression de fluidité et d'action,
permettant au lecteur de visualiser rapidement la scène.
2 Atmosphère réaliste : Simenon excelle à créer une atmosphère réaliste dans ses
romans. Il utilise des descriptions précises pour dépeindre les lieux, les scènes et les
personnages. Ses descriptions sont souvent concises, mais elles parviennent à
capturer l'essence de l'environnement dans lequel se déroule l'intrigue.
Exemple : "Les ombres grandissaient. Une lampe électrique s'éclairait dans un pavillon
isolé." (L'Affaire Saint-Fiacre)
Cette description précise des ombres grandissantes et de la lampe électrique créent
une atmosphère mystérieuse et contribuent à l'ambiance réaliste du roman.
3 Focus sur la psychologie humaine : Les romans de Simenon sont souvent centrés
sur l'exploration de la psychologie humaine. Il se concentre sur les motivations et les
émotions des personnages, et il parvient à décrire de manière convaincante leurs
pensées les plus profondes. Cette introspection psychologique donne de la
profondeur aux personnages et contribue à la complexité de l'intrigue.
19
Exemple : "Il se trouvait devant ce cas étrange où il n'y avait rien de criminel et où
pourtant, il se passait quelque chose." (Maigret et la vieille dame)
Cette phrase met en évidence l'intérêt de Simenon pour les motivations et les
émotions des personnages, soulignant son exploration de la psychologie humaine.
4 Sens du détail : Simenon est connu pour sa capacité à observer les détails du quotidien.
Il inclut des éléments précis et tangibles dans ses descriptions, ce qui ajoute une
dimension de réalisme à ses histoires. Ces détails permettent également au lecteur de
s'immerger davantage dans l'univers créé par l'auteur.
Exemple : "Il avait un visage d'homme fatigué, avec des yeux tristes et la peau grasse. Il y
avait du calcaire dans les plis de sa chemise de drap blanc." (Le Chien jaune)
Cette description détaillée du visage et de la chemise du personnage donne une
image précise et tangible, renforçant l'atmosphère réaliste des romans de Simenon.
5 Économie de mots : Simenon est un maître de l'économie de mots. Il utilise juste
ce qu'il faut pour raconter son histoire, évitant les descriptions superflues et les
digressions. Cette économie de mots contribue à maintenir le rythme rapide de ses
récits et à maintenir l'attention du lecteur.
Exemple : "L'heure était venue où l'on allume les becs de gaz." (L'Ombre chinoise)
Cette phrase concise transmet l'idée de l'heure tardive où les becs de gaz sont
allumés, sans recourir à des descriptions supplémentaires.
6 Structure narrative linéaire : Simenon préfère généralement une structure narrative
linéaire, où l'intrigue se déroule chronologiquement. Il évite les sauts temporels et les
techniques narratives complexes, ce qui permet au lecteur de suivre facilement
l'histoire et de se concentrer sur l'intrigue principale.
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En combinant ces caractéristiques stylistiques, Georges Simenon crée des romans
captivants qui sont à la fois réalistes et introspectifs. Son style d'écriture fluide et concis,
associé à son attention portée aux détails et à la psychologie humaine, fait de lui l'un des
écrivains les plus appréciés dans le domaine du roman policier et du roman noir.
A_ La vérité sur Bébé Donge :
"La vérité sur Bébé Donge" est un roman policier psychologique publié par Georges
Simenon en 1952. Il s'agit d'un roman court, qui se concentre principalement sur la
psychologie des personnages.
Le style d'écriture de Simenon dans ce roman est sobre et précis. Il utilise des phrases
courtes et simples pour donner une impression de rapidité et d'urgence. Par exemple,
dans les premières pages du roman, la narratrice décrit la manière dont elle a été arrêtée
par la police :
"Je suis allée en prison. Pas parce que j'étais coupable, mais parce qu'il fallait bien que
quelqu'un paie pour le crime." "Les Caves du Majestic"
Ces phrases courtes et directes créent une tension et une atmosphère sombre, en accord
avec le ton du roman.
Simenon utilise également une narration à la première personne pour donner au lecteur
un accès direct aux pensées et aux émotions de la narratrice. Cette technique renforce
l'aspect psychologique du roman en permettant au lecteur de se plonger dans l'esprit de
la narratrice et de comprendre sa perception des événements.
Le style de Simenon dans "La vérité sur Bébé Donge" se caractérise également par une
attention minutieuse aux détails. Les descriptions des lieux et des personnages sont
précises et concises, sans fioritures inutiles. Cela crée une atmosphère de réalisme qui
renforce l'impact émotionnel du roman.
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Enfin, Simenon utilise un style indirect libre pour donner l'impression que la narratrice
est en train de parler directement au lecteur. Cela renforce l'impression de vérité et de
sincérité dans les mots de la narratrice.
Dans l'ensemble, le style d'écriture de Simenon dans "La vérité sur Bébé Donge" est
sobre, direct et précis, avec une attention minutieuse aux détails et une narration à la
première personne qui permet au lecteur de se plonger dans l'esprit de la narratrice.
1. Les figures de style :
La comparaison est une figure de style fréquemment utilisée par Georges Simenon dans
ses romans pour créer des images vivantes et donner de la couleur à ses descriptions.
Voici un exemple de comparaison dans lequel Simenon utilise la douceur du miel pour
décrire une voix :
"Sa voix était douce comme du miel." "L'Affaire Saint-Fiacre"
Cette comparaison suggère que la voix en question est agréable à écouter, apaisante et
douce. En associant la voix à la douceur du miel, Simenon crée une image sensorielle qui
évoque une sensation de réconfort et de douceur pour le lecteur. La comparaison
renforce également l'idée que la voix a une qualité particulièrement agréable et
enveloppante.
Simenon utilise ces comparaisons pour rendre les descriptions plus vivantes et pour
susciter des émotions chez les lecteurs. Elles contribuent à donner une tonalité
particulière à ses romans et à rendre les personnages et les situations plus tangibles et
mémorables.
Dans les romans de Georges Simenon, on trouve une multitude d'autres exemples de
comparaisons qui enrichissent son style d'écriture. Voici quelques exemples
supplémentaires :
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"Ses yeux étaient bleus comme l'océan." "L'Affaire Saint-Fiacre"
Cette comparaison suggère que les yeux d'un personnage ont une profondeur et une
intensité similaires à celle de l'océan, créant ainsi une image percutante.
"Il était rapide comme un éclair." "La Nuit du carrefour"
Cette comparaison met en évidence la vitesse et l'agilité d'un personnage en le
comparant à la rapidité d'un éclair, créant ainsi une image de mouvement rapide.
"Le silence régnait comme un linceul sur la pièce." "Les Caves du Majestic"
Cette comparaison utilise l'image d'un linceul funéraire pour décrire le silence pesant
et étouffant qui règne dans une pièce, ajoutant une dimension dramatique à la scène.
"Ses paroles étaient tranchantes comme des lames de rasoir."
Cette comparaison met en avant la nature acérée et perçante des paroles d'un
personnage, soulignant leur impact et leur potentiel de causer des blessures.
"La chaleur était étouffante, comme si le soleil était un brasier ardent." L'Homme qui
regardait passer les trains
Cette comparaison utilise l'image d'un brasier ardent pour décrire l'intensité de la
chaleur, créant une sensation d'étouffement et de suffocation.
Ces comparaisons permettent à Simenon de créer des images frappantes, d'évoquer
des émotions et d'approfondir la compréhension des lecteurs en associant des
éléments concrets à des concepts abstraits. Elles contribuent à l'atmosphère et à la
tonalité de ses romans, et participent à la construction des personnages et des
situations de manière mémorable et immersive.
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La répétition est une figure de style qui consiste à répéter intentionnellement un mot,
une phrase ou un motif pour créer un effet rythmique, emphatique ou expressif.
Georges Simenon utilise parfois la répétition dans ses œuvres pour renforcer certains
aspects de son récit ou pour attirer l'attention sur des éléments clés.
Voici quelques exemples de répétition que l'on peut trouver dans son écriture :
Répétition de mots : "Il marchait, marchait sans relâche, sans savoir où il allait."
Dans cet exemple, la répétition du verbe "marcher" souligne l'idée de mouvement
continu et l'absence de destination claire.
Répétition de phrases : "Elle a dit non, non et non ! Elle n'acceptera jamais."
Dans cet exemple, la répétition de "non" met en évidence l'insistance de la réponse
et renforce le refus catégorique.
Répétition de motifs : "Les jours se succédaient, les jours se ressemblaient. Toujours la
même routine, les mêmes gestes répétés."
Cette répétition du motif des jours qui se succèdent et se ressemblent souligne la
monotonie et la routine de la vie quotidienne.
Répétition de sonorités : "Les vagues se brisaient, les cris se fondaient dans l'air."
Dans cet exemple, la répétition du son "s" crée une sonorité fluide et évoque l'idée de
mouvement et de fusion.
Et dans les œuvres de Georges Simenon, on peut également trouver d'autres figures
de répétition telles que l'anaphore, l'épiphore et la polyptote.
L'anaphore : C'est une figure de répétition qui consiste à répéter un mot ou une
expression au début de plusieurs phrases ou vers. Par exemple : "Il était seul, seul
avec ses pensées. Seul dans cette pièce sombre. Seul avec le poids du passé qui le
tourmentait."
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L'épiphore : C'est l'opposé de l'anaphore, où le mot ou l'expression est répété en fin
de plusieurs phrases ou vers. Par exemple : "La peur le tenait en haleine. Le tenait
prisonnier de ses propres démons. Le tenait éveillé la nuit."
La polyptote : C'est une figure de style qui consiste à répéter un mot sous différentes
formes grammaticales (ex : même racine, mais différents temps ou modes verbaux). Par
exemple : "Il court, il courait, il courra sans relâche."
Ces figures de répétition utilisées par Georges Simenon contribuent à renforcer certains
aspects de son style d'écriture. Elles peuvent créer un rythme, une musicalité ou une
emphase, et permettent également de mettre l'accent sur des idées ou des sentiments
importants dans le récit. Ces techniques stylistiques ajoutent de la dynamique et de
l'intensité aux passages concernés, contribuant ainsi à captiver le lecteur et à rendre
l'écriture de Simenon plus marquante.
2. La poétique de l'imparfait :
La poétique de l'imparfait est une caractéristique importante de l'écriture de Georges
Simenon. L'utilisation de l'imparfait crée une atmosphère particulière et contribue à la
tonalité de ses romans. Il crée une impression d'intemporalité, de nostalgie et de
réminiscence, en transportant le lecteur dans le passé et en donnant une dimension
profonde aux souvenirs et aux événements.
Voici quelques exemples de l'utilisation de l'imparfait dans les œuvres de Simenon :
"Il faisait nuit quand il entra dans la pièce. Les rideaux étaient tirés, plongeant la pièce
dans une semi-obscurité. La lueur vacillante de la lampe éclairait faiblement la table où
s'entassaient des papiers et des documents."
Dans cet extrait, l'utilisation de l'imparfait crée une ambiance sombre et mystérieuse.
Simenon nous transporte dans un moment précis du passé, en utilisant l'imparfait pour
décrire l'état des choses et l'atmosphère de la pièce.
25
"Les maisons alignées le long de la rue semblaient figées dans le temps. Les volets fermés,
les façades délavées par le soleil, tout rappelait un passé révolu."
Dans cet extrait, l'imparfait est utilisé pour décrire un paysage urbain qui semble
immuable et ancré dans le passé. Simenon utilise cette conjugaison pour évoquer une
atmosphère de nostalgie et de mélancolie.
L'utilisation de l'imparfait dans les œuvres de Simenon contribue à la création d'une
atmosphère spécifique, en évoquant le passé et en donnant une dimension temporelle
aux événements. Cela permet de créer une immersion plus profonde dans l'histoire et les
émotions des personnages.
"Il marchait lentement dans les rues étroites du quartier. Les pavés usés témoignaient du
passage incessant des générations précédentes. Les façades des maisons décrépites
racontaient des histoires de vies passées, de joies et de peines."
Dans cet extrait, l'imparfait est utilisé pour décrire l'environnement dans lequel évolue le
personnage principal. L'utilisation de cette conjugaison renforce le sentiment
d'ancienneté et de continuité historique du quartier, en donnant l'impression que les
événements passés résonnent encore dans le présent.
"La pluie tombait doucement, créant une mélodie apaisante sur les toits. Les gouttes
glissaient le long des fenêtres, formant des dessins éphémères sur le verre. Les passants
pressaient le pas, cherchant refuge dans les cafés chaleureux."
Dans cet exemple, l'imparfait est utilisé pour décrire une scène pluvieuse. L'utilisation de
cette conjugaison permet de créer une ambiance immersive, en décrivant les actions et
les sensations avec une certaine continuité dans le temps.
26
"Le vent soufflait en rafales, faisant voler les feuilles mortes dans les airs. Les arbres se
penchaient sous la force du vent, comme s'ils voulaient raconter leur histoire au monde
entier. Les nuages grisaient le ciel, annonçant une tempête imminente."
Dans cet extrait, l'imparfait est utilisé pour décrire un paysage venteux et menaçant.
L'utilisation de cette conjugaison permet de créer une tension et un sentiment
d'anticipation, en décrivant les éléments naturels avec une continuité et une force
constante.
Ces exemples illustrent comment l'imparfait est utilisé par Georges Simenon pour créer
des atmosphères, des décors et des émotions spécifiques dans ses romans. L'imparfait
permet de donner une impression de stabilité, de continuité et d'intemporalité,
contribuant ainsi à l'immersion du lecteur dans l'univers de l'auteur.
B_ Le chien jaune :
"Le chien jaune" est le titre d'un roman particulier mettant en scène le célèbre
commissaire Maigret. Publié en 1931, il s'agit du sixième roman mettant en vedette ce
personnage emblématique de la littérature policière.
L'intrigue de "Le chien jaune" se déroule dans la ville de Concarneau, en Bretagne. Tout
commence lorsqu'un brouillard épais enveloppe la ville et qu'un marin est retrouvé mort
dans un bar, La Belle-Angèle. Peu de temps après, un chien jaune apparaît
mystérieusement dans la ville avant chaque crime.
Le commissaire Maigret est dépêché sur les lieux pour mener l'enquête. Il découvre
rapidement que les habitants de Concarneau cachent de nombreux secrets et que la ville
est en proie à la peur et à la paranoïa. Maigret doit démêler les fils de l'intrigue, faisant
face à de faux témoignages, des alibis douteux et des personnages énigmatiques.
27
Exemple "Le commissaire Maigret fut dépêché à Concarneau, cette petite ville côtière en
Bretagne, pour élucider le mystère qui pesait sur les lieux. Dès son arrivée, il réalisa que
les habitants étaient empreints de secrets et que la ville était rongée par la peur et la
paranoïa. Maigret devait démêler les fils complexes de l'intrigue, naviguer à travers de
faux témoignages, des alibis douteux et des personnages énigmatiques qui semblaient
tous avoir quelque chose à cacher."
"Le chien jaune" est apprécié pour son atmosphère oppressante, sa description précise
des personnages et des lieux, ainsi que pour son dénouement surprenant. Il fait partie
des romans les plus célèbres de Georges Simenon et a contribué à la renommée de son
personnage récurrent, le commissaire Maigret.
Au fur et à mesure que l'enquête progresse, Maigret découvre que les apparences sont
trompeuses et que les habitants de Concarneau dissimulent des secrets plus sombres
qu'il ne l'aurait imaginé. Il fait face à une multitude de suspects potentiels, chacun avec
ses propres motivations et secrets à préserver.
Le chien jaune lui-même devient un symbole intrigant et mystérieux tout au long de
l'histoire. Son apparition avant chaque crime est perçue comme un présage sinistre par
les habitants de la ville. Certains croient qu'il est lié à une malédiction ou à une force
surnaturelle, tandis que d'autres soupçonnent qu'il s'agit simplement d'une coïncidence
troublante.
Maigret, quant à lui, reste fidèle à sa méthode d'enquête caractéristique : il observe
attentivement les gens, écoute leurs conversations, et tente de comprendre les
motivations et les émotions qui les animent. Sa perspicacité et son intuition lui
permettent de résoudre le mystère du chien jaune et de démasquer le véritable coupable
28
.
Au-delà de l'intrigue principale, "Le chien jaune" explore également des thèmes tels que
la psychologie humaine, la culpabilité et les conséquences de nos actions. Georges
Simenon excelle à dépeindre les personnages complexes et à créer une atmosphère
réaliste qui captive le lecteur.
"Le chien jaune" reste l'un des romans les plus appréciés de la série Maigret, offrant une
combinaison captivante de mystère, de suspense et de psychologie humaine. Il démontre
le talent de Simenon pour créer des histoires policières intenses et immersives, faisant
de lui l'un des auteurs les plus lus et respectés du genre.
Dans "Le chien jaune", Georges Simenon explore également la dynamique sociale d'une
petite communauté. Concarneau devient un personnage à part entière, avec ses
habitants qui se connaissent tous, se médent les uns des autres et se sentent menacés
par les événements mystérieux qui se produisent dans leur ville.
Exemple "Dans les rues étroites de Concarneau, les habitants se croisaient,
échangeaient des regards méfiants, murmurant des chuchotements à demi-mots. Les
événements mystérieux qui avaient secoué leur paisible ville les avaient plongés dans un
état de paranoïa collective. Les conversations étaient teintées de suspicion, les sourires
étaient rares. Chacun se demandait qui pouvait être derrière les actes criminels qui
semaient la terreur parmi eux. Les secrets, les rivalités et les tensions latentes se
révélaient peu à peu, révélant une communauté en proie à la peur et à la méfiance."
Simenon décrit avec précision les différentes couches de la société dans le roman, des
marins aux notables, en passant par les ouvriers et les commerçants. Chaque
personnage apporte sa propre vision du crime et des événements qui se déroulent,
révélant les tensions et les rivalités qui existent entre eux.
Exemple "Le commissaire Maigret s'entretenait avec les divers protagonistes de l'affaire.
Il avait rendez-vous avec le marin, qui avait été témoin du crime, et écoutait
attentivement son récit détaillé. Puis, il rencontrait le notable, un homme influent de la
ville,
29
qui avait ses propres théories sur ce qui s'était passé. Ensuite, il se rendait dans un bar
populaire où les ouvriers discutaient du mystère, partageant leurs soupçons et leurs
frustrations. Enfin, il échangeait avec les commerçants locaux, chacun avec son propre
intérêt à protéger. Chaque personnage apportait sa vision unique du crime, révélant les
tensions et les rivalités qui existaient entre les différentes couches de la société de
Concarneau."
De plus, "Le chien jaune" soulève des questions sur la nature humaine et la capacité des
individus à commettre des actes terribles. Les motivations des personnages sont
examinées de près, mettant en lumière les faiblesses, les frustrations et les désirs
inavoués qui peuvent conduire à des actes criminels.
Lorsque Maigret interrogeait les suspects et les témoins, il se plongeait dans les
méandres de leur psyché. Il cherchait à comprendre les motivations profondes qui les
avaient poussés à agir de la sorte. Les frustrations refoulées, les désirs inavoués et les
faiblesses humaines se révélaient peu à peu. Derrière chaque personnage se cachaient
des zones d'ombre, des secrets enfouis et des pulsions inexprimées. Certains étaient
poussés par l'ambition, d'autres par la jalousie ou le désespoir. L'auteur mettait ainsi en
lumière la fragilité de la condition humaine et la capacité des individus à franchir la ligne
ténue qui sépare la moralité de la transgression.
Cependant, on peut retrouver des éléments similaires dans de nombreux romans de
Simenon, tels que "Les Mémoires de Maigret", "Maigret et son mort" ou "Maigret et la
vieille dame".
En explorant ces thèmes plus profonds, Simenon donne une dimension supplémentaire à
son récit policier. "Le chien jaune" n'est pas simplement un roman de résolution de crime,
mais une réflexion sur la nature humaine et sur la manière dont les événements
extraordinaires peuvent mettre en lumière les secrets et les tensions cachés au sein
d'une communauté.
Avec son style d'écriture direct et dépouillé, Simenon captive le lecteur en le plongeant
dans l'univers sombre et fascinant de "Le chien jaune". Le roman continue de captiver les
lecteurs par son intrigue envoûtante et son exploration subtile des motivations
humaines, faisant de lui l'un des classiques de la littérature policière.
30
1. La représentation du chien dans les romans policiers :
La représentation du chien dans les romans policiers peut varier selon les auteurs et les
œuvres, mais il existe quelques motifs récurrents et significatifs associés aux chiens
dans ce genre littéraire.
Compagnon fidèle : Le chien est souvent représenté comme un compagnon fidèle du
protagoniste. Il peut être le partenaire loyal d'un détective privé ou d'un enquêteur,
offrant un soutien émotionnel et une présence réconfortante tout au long de l'histoire.
Symbole de loyauté et de protection : Les chiens sont souvent associés à la loyauté et à la
protection, ce qui peut être symbolique du rôle du protagoniste dans la résolution des
crimes. Ils représentent également la quête de justice et de vérité, et leur présence peut
renforcer le sentiment de sécurité dans l'histoire.
Flair pour la détection : Les chiens sont connus pour leur flair aiguisé, et leur utilisation
dans les enquêtes policières est parfois exploitée dans les romans. Ils peuvent être
entraînés pour détecter des substances, des preuves ou des personnes spécifiques,
apportant ainsi une dimension supplémentaire à l'enquête.
Symbole d'indices ou de pistes : Parfois, la présence d'un chien dans un roman policier
peut être un élément-clé de l'intrigue. Le chien peut être lié à un crime ou être témoin
d'événements importants, agissant comme un indicateur ou une piste pour le
protagoniste.
Contraste entre innocence et violence : Les chiens sont souvent perçus comme des
animaux innocents et aimables. Leur utilisation dans les romans policiers peut créer un
contraste saisissant avec la violence et la noirceur des crimes commis, soulignant ainsi la
cruauté et l'injustice auxquelles les personnages sont confrontés.
31
Cependant, il convient de noter que la représentation des chiens peut varier d'un roman à
l'autre et que chaque auteur peut apporter sa propre interprétation de ce symbole. Ces
éléments ne sont pas exhaustifs, mais ils illustrent quelques-unes des façons dont les
chiens sont souvent représentés dans les romans policiers.
2. Un chien, métaphore de la crise des années trente :
L'utilisation d'un chien comme métaphore de la crise des années trente dans les
romans policiers peut être explorée de manière intéressante. Voici quelques
perspectives à considérer :
Le chien abandonné : Un chien abandonné ou errant peut symboliser les personnes
touchées par la crise économique et sociale des années trente. Comme le chien sans
foyer ni maître, ces individus peuvent se retrouver livrés à eux-mêmes, cherchant
désespérément une stabilité et une sécurité qui leur échappent.
La quête de justice : Le protagoniste, souvent un enquêteur ou un détective, peut être
représenté comme un chien de garde de la justice, cherchant à rétablir l'équilibre et à
résoudre les problèmes causés par la crise. Comme un chien obstiné qui ne lâche pas
sa proie, le protagoniste persévère pour mettre au jour la vérité et restaurer un
semblant d'ordre dans un monde en plein bouleversement.
La loyauté et la solidarité : Les chiens sont connus pour leur loyauté envers leurs maîtres
et pour leur capacité à former des liens solides. Cette représentation peut être utilisée
pour illustrer la solidarité et l'entraide entre les individus dans les périodes de crise. Les
personnages peuvent se soutenir mutuellement, agissant comme une meute de chiens
unie face à l'adversité.
32
Les instincts de survie : Les chiens ont des instincts de survie aiguisés, adaptés à la vie
dans des conditions difficiles. Cette qualité peut être utilisée pour illustrer la résilience
des personnages confrontés à la crise des années trente. Comme les chiens qui cherchent
de la nourriture ou s'adaptent à des environnements hostiles, les protagonistes peuvent
faire preuve de débrouillardise et de créativité pour trouver des solutions aux problèmes
auxquels ils sont confrontés.
La menace sous-jacente : Dans certains cas, le chien peut être utilisé pour représenter
une menace ou un danger qui plane sur les personnages. Il peut symboliser les forces
destructrices de la crise économique et sociale, les aspects sombres et violents qui
émergent dans un contexte de désespoir et de lutte pour la survie.
Il convient de noter que l'utilisation du chien comme métaphore de la crise des années
trente peut varier selon les auteurs et les œuvres. Chaque écrivain peut apporter sa
propre interprétation et donner une signification particulière à cette métaphore en
fonction de l'histoire et du message qu'il souhaite transmettre.
33
Conclusion
34
Conclusion
L’influence de Georges Simenon sur la littérature francophone belge est indéniable.
Sonsuccès international et sa renommée en tant qu'auteur de romans policiers en font
une figure emblématique de la littérature belge. Ses œuvres ont suscité l'admiration et
la fascination des lecteurs du monde entier, et son style d'écriture unique a contribué à
sonstatut d'écrivain de premier plan.
Simenon a apporté une contribution significative au genre du roman policier, en
introduisant le personnage récurrent du commissaire Maigret, qui est devenu une figure
emblématique de la fiction policière. Son approche réaliste de l'enquête criminelle, son
exploration de la psychologie des personnages et sa capacité à créer des atmosphères
captivantes ont redéfini le genre et ont inspiré de nombreux auteurs dans le domaine du
roman policier.
Au-delà du genre policier, Simenon a également écrit des romans durs qui explorent les
aspects sombres de la société et de la condition humaine. Ces récits, souvent teintés de
pessimisme, ont permis à Simenon d'aborder des thèmes profonds tels que la culpabilité,
l'aliénation et la complexité des relations humaines.
Son style d'écriture, caractérisé par sa concision, sa clarté et sa capacité à capturer les
nuances psychologiques, a été salué par les critiques et a exercé une influence durable
sur la littérature francophone. De nombreux écrivains contemporains s'inspirent de son
approche réaliste, de son exploration de la psychologie humaine et de son sens aigu de la
narration.
En conclusion, Georges Simenon a laissé une empreinte indéniable dans la littérature
francophone belge et continue de fasciner les lecteurs du monde entier. Son succès
international, sa contribution au genre du roman policier et son style d'écriture unique en
font une figure emblématique de la littérature belge et une source d'inspiration pour des
écrivains contemporains tels que l'écrivain français FRED VARGAS, l'écrivain écossais
IAN RANKIN, l'auteur suédois HENNING MANKELL et l'auteur américain DONNA LEON.
Son héritage littéraire perdure et continue d'influencer le paysage littéraire actuel.
35
Bibliographie
36
Bibliographie
"Georges Simenon : Une vie"

"Pierre Assouline"
"Simenon ou le Roman Gras"

"Patrick Marnh
"Georges Simenon : L'homme qui était Maigret"

"Stanislas Petrosky"
"Simenon et le roman policier"

"Jacques Dubois"
"Simenon ou le secret du romancier"

"Jean-Baptiste Baronian"
"Simenon, l'homme et son œuvre"

"Joseph Goy"
"Georges Simenon : Chronologie d’une œuvre "

"Jacques Dubois et Benoît Denis"
"Simenon et la littérature populaire"

"Jean-Marie Apostolidès"
"Simenon, ou les pièges de la liberté"

"Philippe Barbeau"
"Simenon, ou le Roman moderne"

" Pierre Assouline"
37
Bibliographie
"Les romans durs de Georges Simenon SensCritique"
"Tous les livres de Georges Simenon Booknod "
"Georges Simenon : Auteur de (le chien jaune) Babello"
"Georges Simenon : Académie Royale de la langue et de littérature de Belgique"
"Georges Simenon : biographie et livres (Le livre de poche)"
"Wiki source"
"Wikipédia"
38

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RÉALISÉ PAR : ENCADRÉ PAR :

Je remercie Dieu Tout-Puissant de m'avoir donné la

santé et la volonté de commencer et de terminer ce

travail. Je tiens à remercier mes parents pour tous

leurs sacrifices, ainsi que toute ma famille et mes amis.

Mes sincères remerciements à Mr Ibrahim Elharfi pour

Avoir accepté de diriger ce travail.

Un grand merci à tous ceux qui ont participé

directement ou indirectement à la préparation de ce

Je dédie mon travail

A mes chers parents et à toute ma

A mes amis en particulier

A tous ceux qui m’ont aidé de près ou

A mon binôme Merouane et sa famille

Introduction générale ........................................................................................ 04

I . La littérature francophone belge ...................................................................................06

1_ L'état d'esprit d'un génie de l'écriture ............................................................ 10

2_La particularité de GEORGES SIMENON ....................................................... 12

B_Le style de GEORGES SIMENON ........................................................................... 14

1_Le roman policier ....................................................................................... 15

2_Le roman dur ...............................................................................................16

II . Lecture et analyse stylistique dans les œuvres de GEORGES SIMENON .18

A_ La vérité sur Bébé Donge ......................................................................................... 21

1_Les figures de style ................................................................................... 22

2_La poétique de l'imparfait ................................................................................... 25

B_ Le chien jaune ...............................................................................................27

1_ la représentation du chien dans les romans policiers ........................... 31

2_ Un chien, métaphore de la crise des années trente ............................... 32

La littérature francophone englobe l'ensemble des œuvres littéraires écrites en français

représente une richesse littéraire mondiale, reflétant la diversité des expressions

culturelles et linguistiques présentes dans les pays francophones.

contribuant ainsi à la diversité et à l'enrichissement de la littérature francophone.

Au sein de la littérature francophone belge, Georges Simenon se démarque comme l'une

pour devenir universellement reconnue et appréciée. Ses romans policiers, en

et cultures, représente une facette importante de la littérature mondiale. La littérature

distincte dans cet ensemble, apportant sa propre voix et sa contribution unique.

L'analyse des caractéristiques stylistiques de Simenon nous permettra de mieux

appréhender son importance dans la littérature francophone et de mieux comprendre

son influence sur les écrivains contemporains.

Dans ce travail, nous examinerons les caractéristiques stylistiques propres à l'œuvre de

son style d'écriture, son approche réaliste, sa représentation de la psychologie humaine

et sa contribution au genre du roman policier et du roman dur.

française ont contribué de manière significative à la littérature francophone au cours des

Simenon, Marguerite Yourcenar et Amélie Nothomb.

allant de la satire sociale et politique à la poésie lyrique en passant par le roman

La littérature francophone belge a également été façonnée par des événements

nationale et les tensions linguistiques dans leurs œuvres.

et les défis de la Belgique, tout en s'inscrivant dans le contexte le plus large de la

traduits dans plus de 50 langues à travers le monde.

Georges Simenon (1903-1989) est un écrivain belge de langue française, né à Liège, en

commissaire de police, qui apparaît dans plus de 75 romans et nouvelles.

articles et nouvelles. Il a travaillé comme journaliste pendant plusieurs années avant de

se consacrer entièrement à l'écriture.

leur exploration de thèmes tels que la justice, la moralité et la psychologie humaine.

Simenon a vécu dans de nombreux endroits différents au cours de sa vie, notamment en

France, aux États-Unis et en Suisse. Il a également voyagé à travers le monde, visitant de

diverses apparaissant dans ses romans.

En 1929, Simenon décide de se consacrer à l'écriture à plein temps et quitte la police. Il

différents pseudonymes. En 1931, il crée le personnage du commissaire Maigret, qui

romans et de nombreuses nouvelles.

tumultueuse. Il a été marié trois fois et a eu de nombreuses liaisons amoureuses. En

célèbre écrivain français Albert Camus.