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✵ REGARD – dans Les 100 mots de la poésie de Jean-Michel Maulpoix

Regarder le monde avec des mots, « associer un acte et une vision » (Joë Bousquet), ainsi
pourrait se définir le travail de la poésie. Car c’est une « histoire d’œil », et le poète se dira
volontiers visionnaire (Victor Hugo), voyant (Arthur Rimbaud) ou simple témoin oculaire.
La tonalité, l’ardeur, l’élan, la hauteur de vue de l’écriture sont pour une grande part
tributaires du regard porté sur l’histoire et sur le monde, ainsi que de la focale
particulière de l’écriture : vue large ou plan rapproché. Par exemple, le regard aigu de la
satire fonctionne par plans serrés qui isolent cruellement les détails, quand le regard de
la méditation ou de l’élégie procède par plans larges qui embrassent des horizons temporels
et géographiques étendus. Dans sa préface aux Voix intérieures, Victor Hugo évoque « ce
tranquille regard que l’histoire jette sur le passé », capable de mettre les événements en
perspective et donc de les relativiser en prenant de la hauteur. Mais sans doute est-ce
Stéphane Mallarmé qui a défini le plus précisément, dans le poème qu’il dédie à Théophile
Gautier, « Toast funèbre », la singularité du regard du poète : celui dont « l’œil profond »
parvient à éveiller dans la langue une conscience de la beauté terrestre apaisant l’anxiété du
monde et son « inquiète merveille ». C’est dire combien le poète est par excellence celui qui
donne un nom à ce qu’il voit.

✵PEINTURE:

« La poésie est une peinture parlante et la peinture une poésie muette » Simonide

« Ut pictura poesis » => « Un poème est comme un tableau » Horace – Art poétique

L’ekphrasis / L’hypotypose / jeu de contraste / jeu de lumière ou de couleurs /

Locus amoenus

Procédés à analyser :

connecteurs (« en haut », « en bas ») ;

lexique du regard => analysez le regard porté/ le jeux de regard construisant le poème/texte

Lexique chromatique ;

déictique « voilà » ;

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