Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L
es machines à commande numérique représentent encore le
moyen de production le plus important des pièces. De part
l'avancée des techniques, les machines ont subi des
modifications, et le concept de ces machines s'est adapté aux exigences
de productivité modernes.
Au terme de ce cours, l’étudiant devrait être capable de connaitre les
fondements de la commande numérique, les contraintes de mise en
forme qui ont contribué à son essor ainsi que ses apports à la
production industrielle.
ISET BÉJA Généralités sur les machines à commande numériques
1. Introduction..............................................................................................................................................................3
2. Historique des machines à CN................................................................................................................................3
3. Principe de la commande numérique (CN)...........................................................................................................4
4. Contraintes de mise en forme des pièces...............................................................................................................5
4.1. Contraintes liées au matériau mis en œuvre................................................................................................6
4.1.1. Procédés de mise en forme des matériaux métalliques......................................................................7
4.2. Synthèse.........................................................................................................................................................16
5. Justification de la CN, avantage et inconvénients..............................................................................................16
5.1. Automaticité..................................................................................................................................................16
5.2. Flexibilité.......................................................................................................................................................17
5.3. Sécurité..........................................................................................................................................................17
5.4. Nécessité économique...................................................................................................................................18
6. Domaine d’utilisation des Machines à CN...........................................................................................................18
6.1. L’usinage.......................................................................................................................................................18
6.2. Le découpage................................................................................................................................................18
6.3. La mesure......................................................................................................................................................19
6.4. L’assemblage.................................................................................................................................................19
6.5. Secteurs d’activités.......................................................................................................................................19
7. Conclusion..............................................................................................................................................................21
1. Introduction
La commande numérique est une technique utilisant des données composées de codes
alphanumériques pour représenter les instructions géométriques et technologiques nécessaires à la
conduite d’une machine ou d’un procédé.
C’est également une méthode d’automatisation des fonctions des machines ayant pour
caractéristiques principales une très grande facilité d’adaptation à des travaux différents.
Exploitant au maximum les possibilités de la micro-informatique, toutes les données sont traitées
en temps réel, c’est à dire au moment où elles sont générées, de manière à ce que les résultats du
traitement contribuent également à piloter le processus.
Après une première génération de commande numérique (CN) à logique câblée sont apparues les
commandes numériques par calculateur (CNC), ou par ordinateur, qui intègrent un ou plusieurs
ordinateurs spécifiques pour réaliser tout ou partie des fonctions de commande.
Tous les systèmes de CN commercialisés actuellement contenant au moins un microprocesseur.
2. Historique des machines à CN
Les travaux menés par Flacon et Jacquard à la fin du 18ème siècle ont montré qu’il était possible
de commander les mouvements d’une machine à partir d’informations transmises par un carton
perforé. Leur métier à tisser fut le premier équipement à être doté de cette technique et, de ce point
de vue, il peut être considéré comme l’ancêtre de la commande numérique.
Il faut cependant rattacher l’exploitation industrielle de la CN au développement des nouveaux
matériaux pour la conception de circuits électroniques trop performants.
Les différentes étapes de développement de la CN sont les suivantes :
1725 : Utilisation des cartes perforées sur les machines à tricoter,
1863 : Premier piano automatique, on fait passer de l'air à travers une feuille de papier
perforée,
1940 : Introduction aux contrôles hydrauliques, pneumatiques et électroniques,
1942 : Commencement des recherches et développement en CN,
1947 : John C. Parsons ; la première machine-outil à Commande Numérique (pointeuse)
fait son apparition; les données sont entrées à l'aide de cartes perforées,
1952 : Première fraiseuse Cincinnati Hydrotel à Commande Numérique,
1954 : Bendix acquiert le brevet de Parsons et fabrique la première CN industrielle
1955 : Le constructeur américain Giddins & Lewis commercialise la première MOCN
Diversification de la Commande Numérique à d'autres procédés de fabrication Naissance du
langage APT (Automatic Programmed Tool),
1959 : apparition de la CN en Europe (foire de Hanovre),
1960 : différents nouveaux systèmes sont développés ; l'ordinateur est à la base de tous les
calculs,
1964 : Télémécanique Électrique en France lance la CN NUM 100, conçue à base de relais
Téléstatic,
1968 : La CN adopté les circuits intégrés; elle devient plus compacte et plus puissante,
1970 : l'expression CNC (Computer Numerical Control) est apparue,
1972 : les mini calculateurs remplacent les logiques câblées; la CN devient CNC,
1976 : Développement des CN à microprocesseurs,
1984 : Apparition des fonctions graphiques évoluées et du mode de programmation
conversationnel,
1986 : Les CN s’intègrent dans les réseaux de communication, début de l’ère de la
fabrication flexible (CIM),
1990 : Développement des CN à microprocesseurs 32 bites,
Aujourd’hui : On assiste à un développement sans cesse des MOCN, grâce aux progrès de
l’informatique et l’apport des logiciels de CFAO et de prototypage rapide dans la fabrication
automatisée.
La commande numérique constitue l'ensemble des systèmes de positionnement dans lesquels les
ordres relatifs au déplacement d'un mobile à positionner sont élaborés par un processus entièrement
automatique à partir d'informations numériques définies, soit manuellement ou par l'intermédiaire
d'un programme. Une boule de commande numérique est constituée principalement de trois organes
fondamentaux, à savoir le procédé à commander, le calculateur numérique et les interfaces.
Comme le montre la figure 1, Le calculateur constitue l’élément essentiel dans l’élaboration et la
mise en œuvre de la commande numérique du procédé industriel. En effet, c’est au calculateur que
l’on confie l’opération d’acquisition et de traitement de l’information, le calcul du signal de
commande et l’application de cette commande à l’actionneur.
La réalisation d’une pièce conçue nécessite l’emploi d’un matériau mais aussi la mise en forme
de celui-ci. A ces deux s’ajoute une nécessité de faire intervenir la géométrie de la pièce. Ainsi,
l’obtention d’une pièce finie est tributaire de ces quatres éléments étroitement liés. (cf. figure 2)
Conception
Pièce
Géométrie finie Matériaux
Procédé
Les contraintes de mise en forme peuvent être principalement synthétisées dans quatre
paramètres
Contraintes liées au matériau mis en forme
Contraintes liées à la géométrie de la pièce et à la fonction à assurer
Contraintes à caractère économique
Contraintes liés aux conditions opératoires du procédé
Chacune des grandes classes des matériaux, figure 3, possède des propriétés physico-chimiques
spécifiques qui traduisent leur aptitude à se mettre en forme.
Ainsi, on trouve de grandes filières de mise en forme présentées par classe de matériau, à savoir :
Procédés de mise ne forme des matériaux métallique
Procédés de mise ne forme des polymères
Procédés de mise ne forme des matériaux composites
Dans ce qui suit, on se propose de passer en revue les procédés de mis en forme par famille.
4.1.1. Procédés de mise en forme des matériaux métalliques
à chaud usinage
à froid tournage
forgeage découpage
étirage fraisage
estampage poinçonnage
laminage laminage rectification oxycoupage
matriçage etc. perçage etc.
etc. etc.
La diversité des pièces plastiques existant sur le marché nécessite à son tour une diversification
au niveau des procédés. Les polymères sont souvent classés en deux grandes familles comme le
montre l’organigramme ci-dessous.
Les matieres
plastiques
Thermoplastiques Thermodurcissables
Le tableau 1 récapitule brièvement ces principaux procédés de mise en forme des matières
plastiques.
Corps creux
Ce procédé possède deux techniques ; injection
soufflage et extrusion soufflage. Il est utilisé pour la
Injection fabrication de corps creux.
Soufflage
Figure 4
(a) Fibres de verre (b) fibres de carbone
les matrices polymères, utilisés pour les sports et loisirs ou encore la construction
industrielle (Figure 5).
Les composites à matrice métallique améliore les qualités des métaux (ductilité, bonne tenue
face au vieillissement, à la corrosion et au feu...) avec la légèreté et les bonnes caractéristiques
mécaniques propres aux structures composites. Ce sont des matériaux performants, mais pénalisés
par un coût de revient encore élevé et réservés à des applications relativement exigeantes, dans
divers domaines (Figure 6).
Elles ont un coût élevé. Elles sont principalement utilisées dans l'industrie spatiale et
l'aéronautique militaire, ainsi que pour la conception d'organes haut de gamme comme des disques
ou plaquettes de freins (Figure 7).
Figure 7. Quelques
applications des
MC : (a) la tuyère
d'un moteur spatial,
(b) le disque à
aubes d'une turbine
(c) un disque de
frein haut de
gamme [1].
Procédés mécanisés
Cette propriété de la matière reste essentielle à connaitre lors de l’élaboration d’une pièce. En
effet, elle permet de définir :
La température maximale possible pour le procédé
La température d’utilisation de la pièce
Exemples d'applications : fours industriels hautes températures, réacteurs, aubes de turbines, buses
de fusées, filaments d'ampoules, électrodes pour fusion de verre, électrode d'électroérosion,
chaudières, échangeurs thermiques, vannes pour l'industrie chimique, filtres haute température,
filières d'extrusion, moules, outils de coupe. (figure 10)
(a) Moule d’injection (b) Aube d'une turbine haute pression (c) filtre haute température [directindustry]
Les propriétés physiques et chimiques de la matière
Comme le montre la figure 11, l’utilisation des plastiques dans le secteur automobile vient
remplacer d’autres matériaux et ce grâce à :
L’absence de corrosion ;
La résistance aux chocs ;
L’amélioration de l’aérodynamisme ;
L’allègement du véhicule.
Un gain de 10% sur la masse du véhicule correspond à un gain de 3 à 3,5% sur les émissions
de CO2;
Un gain de 10% en aérodynamique correspond à un gain de 2,5% sur les émissions de CO2.
Chez PSA, à titre indicatif, les voitures qui sortent des chaînes de montages contiennent en
moyenne 750 pièces en matières plastiques.
Figure 11. Évolution de la part des matières plastiques chez PSA [4]
Le coût-matière
La matière de la pièce doit être adaptée au prix du marché ainsi qu’à la fonction assurée par
celle-ci.
Pour fabriquer des siphons de lavabo, par exemple, on ne peut choisir du polyamide qui est bien
cher en comparaison avec le polypropylène ou encore le PVC.
Le recyclage
Certaines matières composites ainsi que les céramiques techniques sont difficiles à former et
imputent des prix important aux pièces à cause des couts élevés des outillages.
Tenue aux agressions chimiques
contraintes
dimensionnelles
Cadence de contraintes
production surfaciques
contraintes de
mise en forme
des pièces
contraintes
esthétique contraintes
s de tolérence
complexité de
la géométrie
1.
2.
3.
4.
4.1.
4.2.
4.2.1. Contraintes dimensionnelles
La taille de la pièce, définie par son volume ou sa masse, doit être compatible avec la capacité
du procédé.
4.2.2. Forme de la pièce
4.2.3. Complexité
Les petites pièces très fines et d’une grande complexité posent des contraintes de mise en forme.
Par exemple, le matériel dentaire, représenté sur la figure 13, requière des opérations de tournage,
fraisage, alésage et filetage sur des pièces miniatures (des alésages à 15°, diamètre 0,4 mm, pour le
mélange eau/air (par vaporisation) et des poches de fraisage minuscules, à droite : une pièce
maîtresse avec des rainures intérieures et des filetages fins).
Les progrès des pièces électroniques leur a imposé une grande précision et par conséquent des
tolérances dimensionnelles serrées. Exemples : carte mère des ordinateurs, les routages des circuits
électriques, les téléphones portables, les télévisons Plates etc. (cf. figure 14)
Figure 14.
(a) routage circuit électronique (b) carte mère HP
L’impact du procédé sur l’environnement (rejets, résidus) induit un surcoût de mise en œuvre
difficile à évaluer.
4.2.6. Contraintes à caractère économique
Dans l’industrie, le coût se pilote par l’aval : le prix de vente est imposé par le marché visé pour
le produit. Le fabricant doit alors agir sur l’ensemble {conception, matériau, procédé}.
Le coût de production est essentiellement donné par :
4.3. Synthèse
Toutes ces contraintes, rendent la réalisation de la plupart des pièces actuelles impossible avec
les procédés ordinaires. De ce fait, vient s’imposer la commande numérique dans tous les secteurs
de mise en forme.
5. Justification de la CN, avantage et inconvénients
1.
2.
3.
4.
5.
5.1. Automaticité
Trois principaux objectifs peuvent être retenus pour l’automatisation des systèmes de
production:
Visant le personnel : améliorer ses conditions de travail en :
supprimant les tâches les plus pénibles (charges, travaux à risques, manipulations dangereuses,
…),
améliorant la sécurité (meilleure protection),
Visant le produit :
Améliorer sa faisabilité en apportant des solutions techniques, mieux adaptées aux problèmes
posés,
Améliorer sa qualité par rapport au cahier des charges (cahier des charges fonctionnel),
Améliorer sa fiabilité dans le temps par rapport à l’utilisateur,
Visant l’entreprise :
Améliorer sa productivité, sa compétitivité :
o En réduisant les différents coûts,
o En améliorant la qualité de la production (moins de rebut, produit plus performant,…)
Augmenter la production en améliorant la flexibilité (changement de fabrication plus facile),
Les CN offrent aux machines un très haut niveau d’automaticité intervention de l’opérateur
réduite (moins d’erreurs + temps d’usinage constant + prévision d’usinage).
5.2. Flexibilité
* les MOCN sont pilotées par un programme usinage de différentes pièces réglages très courts.
La grande souplesse d’utilisation de la CN :
Chargement aisé de programme d’usinage des pièces
Réduction des encours de fabrication
Réduction des outillages et suppression des gabarits
Diminution du nombre des outils spéciaux et des outils de forme
Réduction du temps de préparation et de réglage du poste de travail
Prise en compte rapide des modifications d’usinage
Définition rapide et plus fiable des conditions optimales d’usinage
Réduction du nombre de prises de pièces, du fait de l’universalité de la machine
Diminution du temps d’attente entre les diverses machines d’usinage dans un atelier
Gain sur les surfaces au sol occupées dans l’atelier
Possibilité de réaliser des pièces complexes en gérant des déplacements simultanés sur plusieurs
axes
Contrôle automatique des outils et des dimensions de pièces avec prise en compte par la CN des
corrections à effectuer.
5.3. Sécurité
1.
2.
3.
4.
5.
6.
6.1. L’usinage
Figure 15. (a), (b) Pièces de précision [Billardy], (c)Macheoires industrie agroalimentaire[Roch]
6.2. Le découpage
Figure16.
(a) pièce découpée par jet d’eau [Cardichi] (b) montre Festina découpage laser
Technologie de la commande numérique Page 17
ISET BÉJA Généralités sur les machines à commande numériques
6.3. La mesure
6.4. L’assemblage
Figure 18.
(a) revêtements PVC (b) découpage CN
Mais aussi, différents types de matériaux sont utilisés par les machines à commande numérique :
Matériaux métalliques : Acier, laiton, cuivre, inox, bronze, aluminium etc.
7. Conclusion
Pour les grandes séries, le recourt à des machines à commande numérique a permis de satisfaire
le besoin du marché sous l’enveloppe d’une compétitivité accrue et rapide.
Afin de justifier ces résultats, on se propose d’étudier en profondeur l’architecture de ces
machines.