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Pour présenter le problème d’optimisation, nous nous placerons dans le cas d’un réseau
linéaire à n éléments régulièrement espacés. Des généralisations sont possibles, mais elles sont
extrêmement lourdes, de part la complexité du problème.
Le facteur de réseau dans le plan du réseau a déjà été établi en (XI-9), pour un réseau
alimenté à phase et à amplitude constante :
F = 1 + e jkd sin θ + e2jkd sin θ + e3jkd sin θ + .......... + e(n − 1)jkd sin θ (XI-30)
Le problème consiste à déterminer les amplitudes Ai et les phases βi que l’on doit
appliquer à chaque élément du réseau afin de répondre à un certain nombre de contraintes.
Ces contraintes peuvent être par exemple de tendre vers un maximum pour des
directions θmax1, θmax2, θmax3, ….qui représentent les directions des lobes de rayonnement et
vers un minimum pour des directions θmin1, θmin2, θmin3, …..qui peuvent représenter des lobes
secondaires que l’on souhaite les plus bas possibles, ou des zéros dans le diagramme de
rayonnement.
On recherche donc les Ai et βi tels que la norme des fonctions suivantes soient
maximum :
1 + A1e j( kd sin θmax 1 + β1 ) + A 2e j( 2kd sin θmax 1 + β 2 ) + A3e j(3kd sin θmax 1 + β3 ) + .......... + A n − 1e j( (n − 1)kd sin θ max 1 + β n −1 )
1 + A1e j( kd sin θmax 2 + β1 ) + A 2e j( 2kd sin θmax 2 + β 2 ) + A3e j(3kd sin θmax 2 + β3 ) + .......... + A n − 1e j( (n − 1)kd sin θ max 2 + β n −1 )
1 + A1e j( kd sin θmax 3 + β1 ) + A 2e j( 2kd sin θ max 3 + β 2 ) + A3e j( 3kd sin θmax 3 + β3 ) + .......... + A n − 1e j( (n − 1)kd sin θmax 3 + β n −1 )
(XI-31)
1 + A1e j( kd sin θmin 1 + β1 ) + A 2e j( 2kd sin θmin 1 + β 2 ) + A3e j(3kd sin θmin 1 + β3 ) + .......... + A n − 1e j( (n − 1)kd sin θmin 1 + β n −1 )
1 + A1e j( kd sin θmin 2 + β1 ) + A 2e j( 2kd sin θ min 2 + β 2 ) + A3e j( 3kd sin θmin 2 + β3 ) + .......... + A n − 1e j( (n − 1)kd sin θmin 2 + β n −1 )
1 + A1e j( kd sin θmin 3 + β1 ) + A2e j( 2kd sin θmin 3 + β 2 ) + A3e j( 3kd sin θmin 3 + β3 ) + .......... + An − 1e j( (n − 1)kd sin θmin 3 + β n −1 )
(XI-32)
VAUDON Patrick – Master Recherche Télécommunications Hautes Fréquences et Optiques 2
IRCOM –Université de Limoges
Si on impose au plus une contrainte tous les degrés, il y a donc 180 relations de type à
prendre en compte, ce qui rend le problème d’optimisation extrêmement complexe.
Différentes simplifications sont possibles : plutôt que de rechercher un minimum pour
les lobes secondaires, on peut fixer un niveau à ne pas dépasser : on se ramène alors à un
problème d’optimisation sous contrainte. On peut également rechercher une optimisation sur la
phase seulement en choisissant les Ai égaux à 1, ou sur l’amplitude seulement en choisissant
les βi égaux à 0.
Lorsque l’alimentation du réseau est symétrique, les exponentielles s’ajoutent 2 à 2
pour donner des termes réels en cosinus : on parle alors de synthèse réelle, par opposition à la
synthèse complexe définie ci-dessus.
II-1) Synthèse d’un réseau sectoriel avec des lobes secondaires inférieurs à 45 dB
0
-90 -80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Téta
-10
-20
-30
-40
-50
dB
-60
2.75 -0.126049 0
3.25 -0.173288 0
3.75 -0.136238 0
4.25 -0.082659 0
4.75 -0.026182 0
Figure XI-12 : Synthèse d’un réseau à lobe sectoriel avec de très bas lobes secondaires
0
-90 -80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Téta
-10
-20
-30
-40
-50
dB
-60
Ce type de rayonnement est utilisé pour des liaisons à amplitude constante, alors que la
distance de liaison varie, et ce tant pour des applications indoor que des applications outdoor.
0
-90 -80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Téta
-10
-20
-30
-40
-50
dB
-60
Dans tous les cas, les contraintes sont nombreuses, et l’exemple présenté a pour objet
de mettre en évidence quelques unes de ces contraintes sur un cas particulier.
Il s’agit de réaliser un réseau directif, avec des contraintes sur les lobes secondaires
assez sévères :
Il n’existe pas une solution unique répondant au cahier des charges, et à cette étape de
l’élaboration du réseau, il existe un certain nombre de degrés de liberté.
Quelques uns de ces choix sont faits de manière empirique : leur opportunité est
souvent guidée par l’expérience acquise.
Ainsi l’élément de base sera choisi de forme carrée, alimenté en coin (Figure XI-15),
car le diagramme de rayonnement du plan H décroît vers 0 lorsque l’on s’approche de
l’horizon (Figure XI-16), ce qui va contribuer à abaisser le niveau des lobes secondaires dans
ce plan.
Plan H
0
-90 -80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Degrés
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14
-16
-18
dB
-20
La largeur de la ligne d’alimentation peut elle aussi faire l’objet d’une certaine latitude,
une contrainte minimum étant de l’ordre du mm afin de garder une précision de réalisation
suffisante pour ne pas affecter les performances du réseau. La largeur choisie va conditionner
l’impédance caractéristique de la ligne, ainsi que les dimensions des transformateurs quart
d’onde utilisés.
Un logiciel simple de calcul de ligne et d’antennes imprimées doit être utilisé afin de
dimensionner ces éléments dont les dimensions sont fonction du substrat.
A 12 GHz, avec une perméabilité relative de 2,55, le patch carré aura 7,3 mm de côté.
Sa résistance d’entrée calculée pour une alimentation sur un coin est de 276 Ω.
La cohérence entre les angles d’ouverture et le gain peut être vérifiée par la formule
approchée suivante valide pour des réseaux directifs :
Nombre d’éléments 1 2 4 8 16 32
Gain (dB) 6 9 12 15 18 21
Compte tenu des angles d’ouverture demandés dans les plan E (40°) et H (6°), le réseau
qui doit comporter 32 éléments au minimum pour garantir un gain de 20 dB, sera décomposé
en un réseau de 2 X 16 éléments : 2 éléments dans le plan E et 16 éléments dans le plan H.
0
-90 -80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Téta
-10
-20
-30
-40
-50
dB
-60
Cette répartition va se faire par l’utilisation de transformateurs quart d’onde qui vont
permettre d’ajuster chaque impédance d’antenne par rapport à la précédente. Considérons pour
commencer la répartition entre les éléments 7 et 8 situés à l’extrémité du réseau. Désignons par
Zc l’impédance caractéristique de la ligne de 1 mm que nous avons choisie pour amener
l’énergie. (Figure XI-18)
Zc2
Z'8 = ZA (XI-34)
Zc22
Tout se passe comme si, au point d’alimentation de l’antenne 7, on avait deux antennes
en parallèle : l’antenne 7 d’impédance ZA, et l’antenne 8 d’impédance ramenée Z’8.
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E7 E8
Z7 Z8
Zc Zc2 Zc
λg / 4 λg / 4 λg / 2
Par analogie avec des résistances en parallèles R7 et R’8 alimentées sous une même
tension U, on en déduit le rapport des puissances rayonnées par chaque antenne en fonction de
leur résistance d’entrée :
2 P8 U 2 / R'8 R
α = = 2 = 7 (XI-35)
P7 U / R7 R '8
soit encore :
2 ZA Zc22
α = = 2 (XI-36)
Z2 Zc
ZA 2c
Zc2
La procédure un peu laborieuse décrite ci-dessus doit être répétée (en remplaçant Z8 par
Z7 // Z’8 ……) de proche en proche jusqu’au premier élément du réseau afin de permettre le
calcul de chaque transformateur. Enfin, si nécessaire, il faudra adapter la partie réelle de
l’impédance du réseau à 50 Ω, la partie imaginaire étant en général ajustable à l’aide d’un stub.
On notera sur la figure XI-21 l’impédance à 12GHz qui est idéalement voisine de 50Ω.
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Enfin, une mesure du diagramme de rayonnement dans le plan H (Figure XI-22) vient
confirmer un angle d’ouverture proche de 6°, et des lobes secondaires inférieurs ou égaux à -
30 dB.