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Ecole Industrielle et Commerciale de la ville d'Arlon

Rue Godefroid Kurth, 2

6700 Arlon

Le véganisme :
Demain, tous végans ?

Travail de fin d’études présenté par

Vandorpe Carine
en vue de l’obtention du Certificat d’Enseignement Secondaire Supérieur
Février 2020
Remerciements

Je remercie toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de mon TFE.

Dans un premier temps, je remercie ma professeure de français, madame Lanotte, pour son
enseignement qui m’a beaucoup aidé dans la réalisation de ce travail, mais aussi pour sa disponibilité
et ses conseils judicieux qui m’ont permis de me dépasser.

Je remercie également toute l’équipe pédagogique de l’école Industrielle et Commerciale d’Arlon


pour avoir assuré la partie théorique de cette formation.

Je tiens à témoigner ma reconnaissance aux personnes ci-après pour leur aide dans la réalisation
de ce travail de fin d’étude et pour le soutien moral qu’elles m’ont apporté.

Ma famille et mes amis, pour leur soutien constant et inestimable.

Ma sœur et mon amie, Peggy Vandorpe et Delphine Magerat, pour avoir relu et corrigé mon travail.

Enfin, je remercie tout particulièrement et de tout cœur mes enfants, Maël et Maïlys, pour leur
patience envers une maman très occupée et moins attentive à leurs besoins, ainsi que pour leurs mots
de réconfort dans les moments de découragement.

À tous ces intervenants, je présente mes remerciements, mon respect et ma gratitude.

2
1. Introduction

Il y a quelques années, le véganisme ne m’invoquait rien ou très peu.


La forte médiatisation qu’il y a actuellement sur le sujet m’a donné l’envie de m’y intéresser de
plus près. Ayant déjà étudié le végétarisme et le végétalisme, il me semble intéressant de découvrir
l’évolution qui amène vers le véganisme et d’approfondir le sujet dans le but de mieux le maîtriser.
En outre, étant professionnelle dans l’Horeca, je me vois confrontée à une demande grandissante
de la clientèle envers ce nouveau type de consommation. Il va de soi que le véganisme fait de plus en
plus d’adeptes. Les commerces de bouche et de restauration sont dès lors nombreux à proposer cette
option « végane ».
Aujourd’hui, la société en général a une vision un peu plus précise sur les végans. Il reste cependant
encore beaucoup de questions sans réponse.
Toutefois, la question principale de ce travail sera « Demain tous végans ? ».
Nous allons découvrir en quoi consiste exactement ce nouveau mode de vie et mieux le
comprendre dans le but de pouvoir déterminer personnellement comment se positionner face à ce
nouvel élan en matière d’alimentation.
Je vais, tout d’abord, définir le véganisme, son origine et son histoire. Il me semble également
important de distinguer le végétarisme, le végétalisme et le véganisme car il est vrai que l’on pourrait
s’y perdre un peu.
Ensuite, je vais développer cette philosophie de vie qui ne se détermine pas uniquement par une
sélection d’aliments que l’on ne peut pas manger. En effet, le véganisme inclus des aspects éthiques,
écologiques, économiques et également sanitaires.
L’avis de professionnels dans le domaine sera abordé par une approche médicale et scientifique
ainsi que par l’expérience des industries alimentaires et des restaurateurs.
Tous les sujets abordés permettront à chacun de conclure si le véganisme est l’avenir de l’homme
ou si, au contraire, le véganisme n’est pas une solution à bon nombre de nos problèmes ?

3
2. Que signifie le terme « VÉGAN »
2.1. Définition
Le végan pratique le véganisme, un mode de vie qui ne se limite pas à un régime alimentaire dit
végétalien mais qui implique aussi une philosophie de vie ayant pour but de protéger les animaux, la
planète, la santé, …
Hallot-Charmasson1, auteur végane, définit ce terme comme suit :
« Devenir végane, c’est reconnaître aux animaux le droit de vivre et de ne pas être utilisés
comme nourriture, matière première, divertissement, jouet, moyen de transport, …
Concrètement, ceci se traduit par deux choses :
- supprimer de son régime alimentaire tout produit d’origine animale (viande, poisson,
produits laitiers, œufs, miel,…) ;
- supprimer de sa vie quotidienne tout produit en lien avec les animaux : ne pas porter
de cuir, de laine ou de fourrure, ne pas acheter de produits testés sur les animaux,
boycotter les zoos, aquariums, cirques traditionnels, …»
Vous trouverez en annexe quelques définitions complémentaires proposées par Larousse.

1Une personne végane, c'est quoi ? inoaction.info

1 Hallot-Charmasson, A. (2018). Manger végane : Tout ce qu’il faut savoir. Saint-Julien-en-Genevois :


Jouvence.
4
2.2. Origine du terme végan

D’après Hallot-Charmasson « le terme végan est le terme anglais forgé en 1944 par le cofondateur
de la Vegan Society, Donald Watson, à partir des premières et dernières lettres de vegetarian, pour
se distinguer de ces derniers qui consomment aussi des produits issus des animaux. »
Les principaux dictionnaires français nous exposent une graphie différente du mot « végan ».
Hachette est le premier à publier, sous cette orthographe, le mot végan/végane dans son édition 2012.
Ensuite vient en 2014, Le Petit Robert avec « végane » et, l’année suivante, Larousse avec
« végan/végane » ainsi que « vegan » invariable en nombre et en genre.
Dans cette recherche, nous utiliserons l’orthographe publiée par Larousse.

3. Véganisme, végétalisme et végétarisme, quelles différences ?


Il est parfois difficile de différencier ces modes de consommation alimentaire.
Tout comme le véganisme, le végétalisme consiste à ne pas se nourrir de chair animale et exclut
tout sous-produit d’origine animale. Nous parlons donc de viande, de poisson, fruits de mer mais
aussi de miel, produits laitiers, gélatine animale, … La différence réside dans le fait que le véganisme
étend le refus de toute exploitation animale dans tout son mode de vie (cuir, laine, …).
Le végétarisme exclut, quant à lui, uniquement la chaire animale de l’alimentation.

4. Pour aller un peu plus loin... « Le carnisme »


De nombreux ouvrages nous parlent du terme carniste/carnisme mais peu sont les dictionnaires
qui le définissent. Nous pourrons lire ci-dessous la définition réalisée en collaboration avec des
professionnels de la santé et de la médecine, sous la direction du docteur Pierrick Horde, directeur
éditorial de Santé-Médecine et du Particulier Santé2 :
« Carnisme : Le carnisme est une idéologie opposée au végétarisme. Tandis que les
végétariens s'abstiennent de manger de la viande, les carnistes prônent la consommation de
viande. Il faut distinguer les carnistes des carnivores. Les carnistes choisissent de manger
de la viande et leur choix est basé sur des croyances. Les carnivores sont des êtres vivants
(humains, animaux) qui ont besoin de consommer de la viande pour survivre. Les carnistes
mangent donc de la viande par choix, non pas par nécessité. Le carnisme est une idéologie
peu connue souvent associée à la violence. »
Mélanie Joy, psychologue sociale et activiste américaine, a été la première à utiliser le terme de
« carnisme ». Elle le définit comme l’idéologie omniprésente et invisible qui contrarie le souci
primordial du bien-être des animaux.

2 LE JOURNAL DES FEMMES Santé. (2019). Conseils pratiques>Définitions Carnisme-Définition.


Récupéré sur LE JOURNAL DES FEMMES :
https://sante-medecine.journaldesfemmes.fr/faq/50058-carnisme-definition
5
5. Historique
Le végétarisme et plus encore le véganisme sont des régimes ou des modes de vie qui semblent
être apparus récemment. R. Larue, professeur de littérature à l’Université de Californie à Santa
Barbara et auteur de Végétarisme et ses ennemis, Vingt-cinq siècles de débats (PUF, 2015), nous
démontre le contraire. Dans son ouvrage « Le défi végane 21 jours » 3, Desaulniers reprend les
arguments de ce professeur pour retracer l’histoire du véganisme.

Selon Larue, les considérations morales entourant la consommation de viande et de produits


d’origine animale apparaissent lorsque naît la civilisation européenne, dans la Grèce du Ve siècle
avant J-C. En effet, pour les carnistes antiques, les dieux ont créé le monde pour faire plaisir aux êtres
humains et les aider dans leurs tâches. Les animaux, qui n’ont pas de raison, ne peuvent être inclus
dans une société de droit. De plus, une alimentation sans viande provoquerait une prolifération
d’animaux qui envahiraient les villes et les récoltes. Les végétariens et végans de l’antiquité
soutiennent quant à eux que les dieux sont bienveillants et interdisent donc qu’on tue des êtres
innocents. Ils proclament qu’il faudrait étendre la justice à toutes les créatures sensibles.

A cette époque les philosophes sont tous plus au moins d’accord pour dire que la consommation
de viande n’est pas nécessaire et qu’elle nuit même à ceux qui mènent une vie sédentaire et exercent
des professions intellectuelles.

2L'histoire du végétarisme en BD/Slate.fr

Larue précise que les débats perdent de leur vigueur lorsque le christianisme triomphe en Europe.
Plusieurs sectes d’inspiration chrétienne prônent l’abstinence de viande pour des raisons morales mais
l’Eglise officielle se montre hostile envers eux. Pour les catholiques, refuser de tuer et de manger les
animaux par respect pour eux est un outrage à Dieu puisque celui-ci a autorisé l’usage de la viande.
En revanche, l’église prône un pesco-végétarisme qui consiste à se priver de viande à certains
moments de l’année afin, dit-elle, d’affaiblir le corps et d’élever l’âme.

3 Desaulniers, E. (2017). Le défi végane 21 jours. Paris : La plage.


6
Toujours selon Larue, cette manière de condamner le végétarisme aura tendance à être contestée
à partir du XVIIIe siècle. On recommence à s’intéresser de près au sort des animaux au point que la
chasse, la boucherie, la vivisection font l’objet de vives critiques de la part de philosophes comme
Voltaire ou Jean-Jacques Rousseau. On pense qu’il serait peut-être juste d’accorder des droits aux
animaux. Larue souligne qu’un grand nombre d’intellectuels et de militants prônent une exclusion de
la viande et du poisson dans l’alimentation mais également de tous produits d’origine animale et ceci
pour des raisons éthiques. C’est ainsi que naît, en 1847, la « Vegetarian Society » et, en 1944, la
« Vegan Society ».
Larue conclut en disant qu’à l’heure actuelle le véganisme a particulièrement le vent en poupe
puisque plus personne ne croit vraiment que l’abstinence de viande ou de produits laitiers soit
mauvaise pour la santé. On mesure même les effets catastrophiques de l’élevage sur l’environnement
et la menace terrible qu’il fait peser sur l’espèce humaine.

6. Quelles sont les motivations de ces consommateurs ?

3Etique végane/médium.com

6.1. Raisons étiques


Le véganisme prône la fin de la maltraitance des animaux, la reconnaissance de leur sensibilité et
le droit de vivre en paix.
Le docteur Édouard Pélissier4, chirurgien en cancérologie et membre de l’Académie des sciences
de New York, fait part de la réalité de l’élevage industriel en disant que « les scènes de maltraitance
enregistrées par les associations de défense des animaux dans le but d’ouvrir les yeux au public sont
insoutenables ».
Desaulniers rejoint Pélissier pour citer de nombreux arguments qui démontrent la souffrance des
animaux dans les élevages intensifs :
- Les porcelets mâles sont castrés à froid pour éviter que leur viande ne développe un mauvais goût.
Dans certains pays cette pratique est illégale.
- Lorsqu’ils sont prêts à être tués, les animaux sont amenés à l’abattoir. La loi permet de transporter
les porcs pendant vingt-quatre heures sans protection contre le froid ou le chaud.
- Des animaux enfermés dans des hangars clos ne verront la lumière du soleil pour la première et
dernière fois que le jour où ils seront conduits à l’abattoir.
Selon Pélissier la maltraitance des animaux à tous les stades de la chaîne, l’élevage, le transport
et l’abattage, déshonore notre société lorsque cela entraîne la course au profit.

4 Pélissier, E. (2019). Végétarien, végan ou flexitarien ? : Ce qui est bon pour la santé. Paris : Odile Jacob.
7
Desaulniers précise également que l’exploitation des animaux ne se limite pas à ce qu’ils soient
derrière les clôtures et les barbelés mais que la souffrance de ceux-ci se déroule également dans les
cirques, aquariums, laboratoires, usines à chiots, les élevages de fourrure, … « Les animaux qui
fournissent le cuir, la fourrure et la laine sont élevés dans des conditions absolument abjectes. » dit-
elle. Elle fera référence dans son ouvrage à l’expérimentation animale dans l’industrie des
cosmétiques, qui depuis 1960 à recours aux rats, cochons d’Inde, lapins et autres animaux pour
vérifier la toxicité de ses ingrédients. Depuis 2013, ces tests sont interdits pour les produits importés
mais ils sont toujours légaux ailleurs dans le monde.

6.1.1. Pourquoi s’abstenir de consommer des sous-produits animaliers ?

Il peut être évident qu’un morceau de viande ou de poisson est directement lié à la souffrance
animale. Ceci est moins flagrant pour les sous-produits animaux comme les œufs, le lait ou le miel.
Voici quelques arguments qui pourront nous aider à comprendre :
- Les œufs : en France, 70 % des poules pondeuses sont élevées dans des cages où sont entassées de
15 à 60 poules. Elles peuvent difficilement se déplacer ou ouvrir les ailes. Dans l’industrie des
œufs, les poussins mâles sont systématiquement broyés à la naissance. (Desaulniers, 2017)
- Le lait : les vaches laitières sont sélectionnées génétiquement pour produire beaucoup de lait. Deux
fois plus que dans les années 1960. Elles souffrent fréquemment d’inflammation des pis et de
douleurs aux articulations. (Desaulniers, 2017)
- Le miel : les techniques utilisées sont l’enfumage ou les répulsifs. Les abeilles sont écrasées ou
intoxiquées pendant l’opération de récolte. (Hallot-Charmasson, 2018)

6.1.2. Comprendre les arguments de défense des omnivores

Dans son livre, Voir son steak comme un animal mort, le philosophe Martin Gibert (cité par
Desaulniers, 2017) essaie de comprendre pourquoi, malgré la solidité des arguments et le fait qu’on
aime les animaux, on continue de les exploiter pour les manger.
Il nous explique à quel point notre rapport aux animaux peut être contradictoire. « Nous trouvons
de la compassion pour les chiens et les chats mais nous exploitons les vaches et les cochons. Nous
pensons d’une façon mais agissons d’une autre » dit-il. Les psychologues nomment cette
contradiction la dissonance cognitive.
Léon Festinger, psychologue américain, désigne le concept de dissonance cognitive comme étant
l’état d’inconfort psychique que ressent une personne lorsque deux de ses croyances et certains de
ses actes entrent en dissonance, c’est-à-dire se contredisent de manière flagrante (cité par Giroux,
Larue, 2017).
Desaulniers nous cite les tactiques utilisées par les omnivores pour atténuer cette dissonance
cognitive :

- Nier qu’il y a un problème ;


- Se convaincre qu’on n’a pas le choix ;
- Mépriser, attaquer les végans ;
- Éviter d’y penser ; se persuader que les animaux ne souffrent pas ;
- Faire une dissociation entre viande et animaux.
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6.2. Raisons écologiques
6.2.1. Impact environnemental

Pélissier fait référence au rapport de l’UNEP (Programme des Nations Unies pour
l’Environnement) :
« L’agriculture contribue pour 14 % au total des émissions de gaz à effet de serre, autant
que les transports (13 %) et un peu moins que la déforestations (17 %), alors que l’industrie
et la production énergétique représentent 45 % au total. Si on regroupe agriculture et
déforestation on atteint le chiffre de 31 % cité par d’autres, avec une participation de
l’élevage estimée de l’ordre de 14 % à 24 % selon les études. »

Les activités humaines sur l’environnement et sur le climat sont l’un des problèmes les plus graves
auxquels l’humanité est confrontée à ce jour :
« La production de viande étant plus consommatrice que la production végétale, il serait
logique de penser que si les humains se nourrissaient essentiellement de plantes, leur
empreinte écologique serait moindre qu’en mangeant de la viande, des œufs, du fromage et
autres laitages. Cela dit la conversion ne se ferait quand même pas kilo pour kilo. »
Il ajoute également, qu’à cela il faut additionner le gaz carbonique libéré par la combustion
d’énergies fossiles, les transports, la transformation et distribution des produits, la destruction des
forêts, la dégradation des terres, la pollution des eaux due aux déjections des animaux, les pesticides
utilisés dans les cultures, les antibiotiques et les hormones administrés aux animaux …

6.2.2. Abandonner la viande pour diviser l’impact écologique… une équation pas si
simple

Selon Desaulniers, un simple changement de nos habitudes alimentaires pourrait avoir des effets
plus importants sur le réchauffement climatique que toutes les initiatives coûteuses mises en place
depuis des années.
Pour Joan Sabaté et Sam Soret de l’université de Loma Linda (cité par Pélissier, 2019), il faut en
effet 6 à 17 fois plus de terre, 4 à 26 fois plus d’eau, 6 à 20 fois plus de fuel, … pour produire la
même quantité de protéines animale que de protéines de soja (ces estimations dépendent du type de
production animale).

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L’étude réalisée par Paolo Tessari5 (cité par Pélissier, 2019) a mis en évidence la comparaison de
l’impact environnemental -surface de sol nécessaire et émission de CO2- pour différentes productions
animales et végétales, en tenant compte de leur contenu d’acides aminés et de leur capacité à apporter
le grammage essentiel indispensable à un homme de 70 kilos.
Ces analyses montrent quant à elles que si l’impact du bœuf est important, certaines productions
végétales ne font pas mieux et l’impact d’autres productions animales comme le lait, les œufs et le
poulet est comparable voire inférieur à celui du soja, du blé et du maïs.
En d’autres termes, si la comparaison de l’empreinte écologique des aliments d’origine animale
ou végétale est réalisée de manière précise (en prenant en compte leur qualité nutritionnelle et leur
contenu en acides aminés essentiels), nous pouvons constater que le passage à une alimentation
purement végétale n’entraîne pas une réduction de l’empreinte environnementale aussi nette qu’on
aurait pu l’attendre. Il en résulte donc que manger du poulet, des œufs ou des laitages permet d’assurer
un apport protéiné adéquat sans aggraver considérablement l’impact environnemental. (Pélissier,
2019)

6.3. Raisons sanitaires


6.3.1. Le véganisme, bénéfique pour la santé ?

Nombreux sont les ouvrages valorisant les mérites du véganisme sur la santé, que ce soit pour le
diabète, les maladies cardio-vasculaires ou les cancers.
Selon Pélissier, une adoption d’un régime sans viande contribue à réduire le risque de diabète. Il
ne suffit toutefois pas de renoncer à la viande mais il faut aussi adopter un régime sain. Il précise
également qu’il n’est pas prouvé que le régime strictement végétalien soit meilleur pour la santé que
le régime simplement végétarien, voire un régime flexitarien (alimentation végétarienne incluant
occasionnellement de la viande ou du poisson).
Une liste publiée en 1981 par le docteur Jenkins a changé l’histoire et la façon de se nourrir. Cette
liste classe les aliments en fonction de leur effet sur le taux de sucre dans le sang et permet une
meilleure compréhension du rôle des glucides dans la gestion du diabète. Cet index glycémique a été
repris un peu partout et a influé les recommandations alimentaires émises par l’Organisation
Mondiale de la Santé, l’Académie des sciences des Etats-Unis ainsi que l’association nationale du
diabète. (Desaulniers, 2017)
A la question « Quel serait un bon point de départ pour bien se nourrir ? », posée par le public lors
de la remise des prix du « Bloomberg Manuvie 2014 »6 de l’Université McGill7, le Dr Jenking a
répondu :

5 Paolo Tessari : départements de médecine et d’agronomie, nutrition, ressources naturelles et


environnement de l’Université de Padoue.
6 Bourse de recherche de 50.000 $ pour promouvoir la santé active.
7 Salle de presse, communications institutionnelles. (2014). Lauréat du prix Bloomberg Manuvie 2014.

Récupéré sur Université McGill :


https://www.mcgill.ca/newsroom/fr/channels/news/laur%C3%A9at-du-prix-bloomberg-manuvie-2014-
240731
10
« Adopter une alimentation plus végétalienne en remplaçant la viande et les protéines
animales par des pois, des haricots, des lentilles, des pois chiches, de l’avoine et de l’orge.
Ajoutez des noix et de l’huile végétale qui sont faibles en gras saturés et en cholestérol et
vous avez une alimentation équilibrée. »
Celui-ci a également démontré qu’un changement d’habitudes alimentaires pouvait réduire le
cholestérol autant que les médicaments les plus prescrits au Canada.
En ce qui concerne les infarctus, Pélissier se réfère à une étude réalisée par EPIC-Oxford selon
laquelle les végétariens ont un risque d’infarctus réduit de 32 % par rapport aux non-végétariens.
Cette étude révèle également qu’il n’y a pas de différence entre les végétariens et les végétaliens qui
ne consomment pas de laitages.
Par ailleurs, une deuxième étude a démontré que les dosages sanguins de cholestérol et la pression
artérielle ne sont pas influencés par l’apport de 150 gr de viande rouge par semaine. Pélissier en
conclut dès lors que plus que la viande en soi, ce sont le type de viande (trop grasse) et la quantité
excessive qui exercent des effets défavorables et nocifs.
Les effets protecteurs sont moins parlants pour le cancer. L’étude EPIC-Oxford obtient une
incidence de cancer de 10 % pour les consommateurs de viande et de 6 % pour les mangeurs de
poisson, végétariens et végétaliens. Une seconde étude réalisée par Lap Tai et Johan Sabaté obtient
une différence de 8%.
Des études conduites par une équipe de l’Université d’Oxford ainsi que celle réalisée par la cohorte
des adventistes n’ont par ailleurs pas fait apparaître d’effet protecteur du régime végétarien sur le
cancer du sein. De ces différentes études, Pélissier retient également qu’une augmentation du risque
de cancer des voies urinaires a été observée chez les végétariens et que la consommation de poisson
plutôt que de la viande offre une efficacité pour se prémunir du cancer colorectal.

6.3.2. Risques de carences

Comme nous le rappelle Pélissier, les régimes d’exclusions comme le végétalisme sont soumis à
un risque de carence. Passer à une alimentation végétalienne poserait problème pour l’apport de
protéines car, à poids égal, les plantes contiennent moins de protéines que la viande, les œufs, le
poisson ou le laitage. Une lecture rapide des tables de composition des aliments donne à penser que
certains végétaux contiennent autant de protéines que la viande ou le fromage. Cependant, les
pourcentages sont ceux de produits secs et nous ne consommons pas les céréales, haricots, lentilles
ou pois non cuits. En effet, 100 gr de haricots cuits contiennent 2 à 3 fois moins de protéines que
100 gr de haricots secs.
Les protéines constituent le composant essentiel de nos tissus et participent aussi à la constitution
des hormones, des enzymes et de l’hémoglobine. On ne peut pas faire sans, il faut que notre
alimentation les fournisse. Contrairement à l’alimentation animale, les produits de consommation
d’origine végétale manquent de protéines et celles-ci sont moins bien assimilées par le corps. Il est
donc indispensable de bien varier son alimentation (légumineuses, soja, noix, graines diverses et
algues). Pélissier ajoutera qu’une connaissance approfondie de la valeur nutritive des produits est
indispensable. Il ne suffit pas de se reporter sur les pâtes, le riz, les pizzas et les salades.

11
Le fer est quant à lui indispensable à la formation de l’hémoglobine des globules rouges qui permet
le transport de l’oxygène aux cellules par le sang. Les besoins varient en fonction de notre nature
(homme, femme réglée, enfant, adolescent fille ou garçon) et une carence engendre un risque
d’anémie. Ces besoins sont couverts sans problèmes par une alimentation variée incluant la viande
et le poisson, en revanche les apports peuvent être insuffisants chez les végétaliens.
Les acides gras sont également nécessaires. Les omnivores comme les végétaliens consomment
trop d’oméga-6 et pas assez d’oméga-3, or la proportion entre les 2 a son importance. Pour les
végétaliens, les graines de lin et de chia sont la principale source d’oméga-3. Cependant, l’acide
alpha-linolénique qu’elles contiennent n’est que faiblement transformé en DHA (acide gras
polyinsaturé) qui est essentiel pour le cœur et pour le cerveau. Le DHA ne se trouvant pratiquement
que dans les poissons gras, il est recommandé aux végétaliens de prendre en complément des gélules
d’oméga-3 produites à partir d’algues.
L’apport en calcium ne peut pas non plus être négligé. Il est indispensable pour la solidité des os
et une carence engendre des risques majorés de fractures liées à l’ostéoporose. Il faut savoir que les
aliments d’origine végétale en contiennent en moindre quantité. Les aliments les plus riches en
calcium sont les fromages. Le risque de carence est donc réel pour les végétaliens.

6.3.3. La vitamine B12 d’une importance cruciale

La vitamine B12 est essentielle pour la formation de l’hémoglobine du sang. Elle est d’une
importance capitale, d’autant plus qu’elle peut perturber la transmission de l’influx nerveux et
provoquer des troubles à tous les niveaux du système nerveux, y compris le cerveau. Les carences
peuvent entraîner des troubles neurologiques, alors même que l’anémie ne se manifeste pas. Elle n’est
présente en abondance que dans les aliments d’origine animale. Le risque de carence étant très élevé,
il est recommandé aux végétaliens de prendre de la vitamine B12 en complément car les algues, les
chanterelles, les trompettes-de-la-mort peuvent difficilement satisfaire les besoins.

4 Pyramide alimentaire végane. pinterest.com


12
6.4. Raisons économiques
En février 2018, VEGANTPE8 a rédigé un article sur les économies du végétarisme. Celui-ci fait
référence à une étude américaine réalisée en 2015 qui relève qu’opter pour une alimentation
végétarienne permettrait d’économiser annuellement jusqu’à 650 € sur nos dépenses alimentaires tout
en respectant l’apport en protéines recommandées.
Viandes, poissons et produits laitiers sont les aliments les plus chers à l’inverse de la plupart des
aliments consommés par les végans tels que les légumes secs ou céréales. Les produits dérivés comme
le yaourt de soja, les laits végétaux sont cependant plus coûteux. Par ailleurs, le coût dépend
majoritairement de la filière d’approvisionnement : grande distribution, magasins biologiques…
Une seconde étude a été menée dans le but de démontrer qu’un régime végétarien permettrait de
réaliser des économies. LearnVest9 met en place un tableau qui décompose le coût quotidien de la
nourriture, réparti en quatre régimes alimentaires différents : les carnistes, les végétariens, les
pescetariens et les végans/végétaliens. Le montant d’achat de ces aliments est basé sur les prix
standards des épiceries. On peut remarquer grâce à ce document que le menu végan est le plus
économique.

5Impact économique d'un régime végétarien-végan à l'échelle national et individuelle

8 VEGANTPE. (2018). L’impact économique d’un régime végétarien/végan au niveau macro et micro : être
végétarien permet de réaliser des économies ? Récupéré sur La véganosphère :
https://vegantpe.wordpress.com/2018/02/26/limpacte-economique-dun-regime-vegetarien-vegan-a-
lechelle-national-et-individuelle/
9 LearnVest est une société de planification financière américaine fondée par la PDG Alexa von Tobel.

13
7. L’Académie Royale de Médecine de Belgique se prononce contre le
régime végan imposé aux enfants
En mai 2019, Mathieu Tamigniau10 a rédigé un article sur l’avis rendu par l’Académie Royale de
Médecine de Belgique11. D’après celui-ci 3 % des enfants belges seraient concernés par le régime
alimentaire végan. L’avis stipule que

« Ce régime restrictif nécessite un suivi permanent des enfants pour éviter les carences et des
retards de croissance souvent irréversibles. … Il est inadapté pour les enfants à naître, les
enfants, les adolescents et pour les femmes enceintes et allaitantes. Les quantités de protéines
de haute valeur biologique, de vitamine B12, de vitamine D, de calcium, de fer, de zinc, d'iode
et de DHA sont particulièrement visées dans les carences observées.

Il est non recommandé médicalement et même proscrit de soumettre un enfant, en particulier


lors des périodes de croissance rapide, à un régime potentiellement déstabilisant, nécessitant
des supplémentations et des contrôles fréquents. Ce concept d'alimentation s'apparente à une
forme de traitement qu'il n'est pas éthique d'imposer à des enfants. »
Cet avis a été rendu à la demande de Bernard Devos, délégué aux droits de l’enfant, alarmé par
les situations difficiles (dont des décès) qui se multiplient dans les hôpitaux, les crèches ou les écoles.
Selon lui, ce traitement apparenté à une maltraitance devrait motiver la décision d’enlever la tutelle
des enfants à ces parents.

10 Tamignau, M. (2019). Voici les conclusions des médecins sur le régime VÉGAN : suivi médical obligatoire
et enfants exclus. Récupéré sur RTL INFO :
https://www.rtl.be/info/belgique/societe/voici-les-conclusions-des-medecins-sur-le-regime-vegan-suivi-
medical-obligatoire-enfants-exclus-1124583.aspx
11 Académie Royale de Médecine de Belgique. (2019). Mise au Point de l’Académie royale de Médecine de

Belgique sur le régime végétalien pour les enfants, femmes enceintes et allaitantes. Récupéré
sur l’Académie Royale de Médecine de Belgique :
www.armb.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=8be75426bdfd1667aa53169e9b1330
e9e56c7c22&file=fileadmin/sites/armb/upload/armb_super_editor/armb_editor/pdf/Avis/2019/ARMB__
Regime_vegetalien_.docx.pdf

14
8. L’avis de l’Académie Royale de Médecine de Belgique (ARMB)
contesté par les scientifiques
En septembre 2019, Jean-Yves Hindlet rédige un article12 sur la contestation d’un collectif de plus
de 100 scientifiques belges et étrangers constitué suite à l’avis de l’ARMB concernant le végétalisme.
Selon eux l’avis est infondé et relève d’une désinformation.
Comme cité préalablement, cet avis proscrit l’alimentation végétalienne pour les enfants, les
adolescents, les femmes enceintes et allaitantes et laisse aux autres catégories de personnes la
responsabilité des conséquences de cette alimentation.
D’après Hindlet, les sources citées par l’ARMB contredisent leurs propres conclusions. Sur 40
références citées par l’académie, seules deux sont contre le végétalisme. En contrepartie, les autres
sources en concluent qu’une alimentation végétalienne bien planifiée et équilibrée est bénéfique pour
la santé à tous les stades de vie.
Les porte-paroles du collectif, les Dr Lampirini Rios et Catherine Devillers, précisent :
« Nous avons créé ce collectif pour rétablir une vérité scientifique alors qu’aucune structure
végétalienne n’existait en Belgique. En fait, l’ARMB rejette en bloc les positions officielles
d’associations scientifiques internationales faisant office d’autorité dans le domaine de la
nutrition. Or, en médecine, nous nous basons sur les recommandations de sociétés savantes
qui elles-mêmes s’appuient sur une littérature de haute qualité épidémiologique. Le premier
rapport de l’ARMB ne citait que 13 références. Ce n’est qu’après avoir reçu des critiques de
sociétés scientifiques internationales qu’elle a publié une clarification alourdie d’une
trentaine de références supplémentaires, mais en tirant toujours des conclusions contraires à
celles de ses sources. Nous avons démonté point par point ses erreurs d’interprétation et y
avons encore ajouté une quarantaine de références pour étoffer notre rapport d’une
littérature abondante. Par ailleurs, l’académie nie l’excellente santé de milliers d’enfants
végétaliens pour ne se focaliser que sur des cas isolés de négligence infantile, mis sur le
compte du végétalisme. »
Hindlet, ajoutera également dans son article que les 115 scientifiques invitent l’Académie Royale
à revoir sa position, à promouvoir les formations en nutrition végétale auprès des professionnels de
la santé et à s’inquiéter de la santé des enfants dont le régime omnivore induit une augmentation
constante des maladies chroniques non transmissibles, première cause de mortalité dans le monde.

12 Hindlet, J-Y. (2019). Plus de 100 scientifiques belges et étrangers contestent l’avis de l’Académie Royale
de Médecine sur les dangers du végétalisme. Récupéré sur Le SPECIALISTE L’actualité des médecins
spécialisés :
https://www.lespecialiste.be/fr/actualites/medical/plus-de-100-scientifiques-belges-et-etrangers-
contestent-l-rsquo-avis-de-l-rsquo-academie-royale-de-medecine-sur-les-dangers-du-vegetalisme.html
15
9. Le véganisme en restauration
En Belgique

Selon un article13 rédigé par Zahra Benasri et publié sur le site Sosoir, TheFork14 a annoncé que
la Belgique est l’un des pays européens où la cuisine végane est tendance. Notre pays obtient donc la
deuxième place dans le classement juste après l’Italie et avant la France. Selon elle, la Belgique est
sujette à une augmentation de la demande végane. En effet, la réservation de plats végans s’est
multipliée par 12 au cours de ces trois dernières années. Concernant l’offre des restaurants, la
Belgique obtient la troisième place et ceci grâce au large choix d’établissements proposant une cuisine
végane. Notre capitale est celle qui abriterait le plus de restaurants végans.
De plus, un article publié par la RTBF15 (2019, 26 mai), Humus & Hortense, à Ixelles, en région
bruxelloise, a été désigné par « We’re Smart Taste »16 meilleur restaurant végan du monde. Cet
établissement a également remporté la 7ème place au concours du meilleur restaurant de légumes au
monde et son chef, Nicolas Decloeds, a été désigné meilleur chef végétarien par le guide culinaire
Gault & Millau.
En mai 2018, la fondation Gondola publie un article rédigé par FOOD-RETAIL17 sur une étude
réalisée par IVOX commandité par EVA (Asbl invitant les gens à intégrer une nourriture
végétalienne, saine et durable, dans leur quotidien). Selon eux, une diminution de 44 % est à constater
sur la consommation de viande en Belgique. En 2018, 7 % des consommateurs belges se disent
végétariens et 9 % flexitariens. 1 % des wallons sont végans, 9 % se déclarent être végétariens et
9 % flexitariens. La Flandre compte quant à elle 1 % de végans, 3 % de végétariens et 8 % de
flexitariens. A Bruxelles, les chiffres s’élèvent à 4 % pour les végans. EVA précise par ailleurs que
Bruxelles suit l’évolution remarquée depuis plusieurs années dans d’autres capitales et grandes villes
telles que Berlin, Londres et New York. 84 % des Belges se disent omnivores pour 74 % à Bruxelles.
En avril 2019, un article diffusé par Rtbf.be et rédigé par Belga fait savoir qu’une enquête a été
réalisée par GfK Belgium et iVox pour le compte du VLAM, centre flamand de marketing agricole
et de la pêche. Celle-ci relève qu’une légère diminution de la consommation de viande fraîche à
domicile est à constater en 2018. En effet, cette consommation passe de 17,5 kg par personne à
17,2 kg. En 2014, cette consommation s’élevait encore à 19,9 kg par belge. Par ailleurs, l’achat de
viande pour la consommation à domicile est passée de 44 fois par an en 2014 à 39 fois par an en 2018.
Il ressort également qu’en janvier 2019, 72 % des participants déclarent manger de la viande une à
cinq fois par semaine, 21 % en mangent d’avantage et 7 % moins ou jamais.

13 Benasri, Z. (2019, 01 novembre). La Belgique, l’un des pays les plus vegan friendly. Récupéré sur
Sosoir.lesoir.be :
https://sosoir.lesoir.be/la-belgique-lun-des-pays-les-plus-vegan-friendly
14 Plate-forme de réservation en ligne de restaurants en Europe.
15 RTBF. (2019). Le meilleur restaurant vegan du monde est belge. Récupéré sur RTBF.be :

https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_le-meilleur-restaurant-vegane-du-monde-est-
belge?id=10229983
16 We’re Smart. (2019). Top 100 Best Vegetables Restaurants 2019. Récupéré sur We’re Smart :

https://weresmartworld.com/fr/pourquoi-we%E2%80%99re-smart-world
17 FOOD-RETAIL. (2018, 14 février). 44% des belges ont réduit leur consommation de viande. Récupéré sur

gondola.be :
https://www.gondola.be/fr/news/44-des-belges-ont-reduit-leur-consommation-de-viande
16
Cet article évoque en outre qu’en moyenne, une personne sur cinq, soit 18 %, consomme un
substitut végétarien et 33 % consomme une fois par semaine un repas sans viande, poisson ou
alternative à la viande.
L’auteur en conclut que la consommation de viande tient encore une place importante dans notre
repas et que selon l’étude nous considérons que celle-ci est "nourrissante, riche en énergie et
rassasiante".18

6 La Meuse

En France
Le secteur hôtelier s’est aussi véganisé en France. Selon le site Malou19 qui assure la visibilité des
restaurateurs en ligne, le chef trois étoiles Régis Marcon a dit que la finale du concours Le Bocuse
d’or était destiné à une assiette végane afin de « s’inscrire dans l’air du temps ».
Toujours selon Malou, le légume n’est plus un simple accompagnement de la viande et les chefs
de restaurants doivent réinventer leur manière de travailler et ceci pour répondre à une demande
croissante de la clientèle vers une alimentation saine.
Il indique également qu’en 2017, le 50 Best, concurrent du guide Michelin, a classé 6 restaurants
français parmi les 50 meilleurs restaurants du monde dont trois d’entre eux valorisent le légume.
Il ajoute que même en pâtisserie le véganisme est à l’honneur avec le chef Michael Bartocetti du
« Shangri-La Hôtel Paris » qui propose un Tea time palace 100 % végan.
Selon l’Association végétarienne de France (cité par Malou), le nombre de restaurants végans et
végétariens serait passé à plus de mille en 2014 alors qu’il n’était que d’une centaine dans les années
2000.

18 Belga. (2019, 25 avril). Légère baisse de la consommation et de la fréquence d'achat de viande fraîche.
Récupéré sur Rtbf.be :
https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_legere-baisse-de-la-consommation-et-de-la-frequence-d-
achat-de-viande-fraiche?id=10204764
19 Cuzin, V. (2018,31 mai). Décryptage : pourquoi la tendance vegan peut être profitable à un restaurant

omnivore ? Restaurant-stratégie de communication. Récupéré sur Malou :


https://malou.io/decryptage-pourquoi-tendance-vegan-profitable-restaurant-omnivore/
17
10. Le véganisme dans le monde
Peu de statistiques ont été réalisées sur la population végane dans le monde. Cependant, beaucoup
d’entre elles incluent le végétarisme, le végétalisme et le véganisme dans leurs conclusions. C’est le
cas pour l’étude réalisée par Céline Laisney, responsable du club Vigie Alimentaire au sein de
Futuribles International20, et directrice d’AlimAvenir, cabinet de veille et de prospective sur les
comportements alimentaires et les innovations.
Futuribles est un centre de réflexion et d’études prospectives qui vise une intégration efficace du
temps long dans les décisions et les actions. Depuis 1960, Futuribles joue un rôle moteur dans le
développement de la prospective en France et dans le monde.
Dans une interview accordée à Cécile Désaunay, elle répond aux questions concernant l’ampleur
de ces pratiques dans le pays développés et émergents.
➢ Peut-on estimer l’ampleur réelle de ces pratiques dans les pays développés ?
« Il n’en existe pas de dénombrement tout à fait fiable et l’on connaît a fortiori mal leur
répartition en sous-ensembles. Les enquêtes dont on dispose sont souvent des sondages
ponctuels, permettant rarement des comparaisons dans le temps et encore moins entre pays,
les méthodologies étant différentes.
On observe des variations importantes pour un même pays d’une enquête à l’autre, ce qui tient
souvent aux questions posées et à leur compréhension par les enquêtés (si la question porte sur
les produits évités ou plutôt sur un “régime particulier”, etc.). Le fait de se définir comme
“végétarien”, et plus encore comme “végan”, induit la revendication d’une identité, marque
l’appartenance à une communauté. Cela peut tout autant induire une sous-représentation du
phénomène dans les enquêtes (je peux vouloir manger végétarien sans être pour autant étiqueté
comme tel) qu’une surreprésentation (je me proclame végétarien alors qu’il m’arrive de faire
quelques exceptions…).
Malgré ces difficultés méthodologiques, on peut estimer l’ampleur de ces régimes et leur
évolution dans de nombreux pays, au travers des enquêtes dont on dispose (une quarantaine
d’enquêtes ont été synthétisées dans l’Étude Vigie Alimentation 2018), mais également au
travers d’indicateurs comme l’évolution des requêtes sur le moteur de recherche Google, le
nombre d’adhérents des associations végétariennes ou véganes, la publication de livres de
recettes spécialisés, la baisse de la consommation de produits d’origine animale, etc. Ces
indicateurs montrent que, si la part de végétariens, et encore plus celle des végans, est encore
faible dans la plupart des pays développés (inférieure à 10 % et souvent à 5 %), elle progresse
parfois rapidement, par exemple au Royaume-Uni, en Australie, en Suisse, en Allemagne ou
encore en Italie. En France, selon la douzaine d’enquêtes récentes, la proportion de végétariens
serait comprise entre 1 % et 4 % des adultes, et celle de végans entre 0,4 % et 2 % ; on est donc
loin du raz-de-marée présenté dans les médias.
Mais la part de ceux qui déclarent avoir l’intention de le devenir est plus élevée, laissant
envisager un renforcement de cette tendance. Surtout, ces régimes sont beaucoup plus fréquents
chez les jeunes (près de 10 % sont végétariens), ce qui, avec le changement générationnel,
pourrait entraîner une vraie bascule…

20 Laisney, C. (2018, 18 septembre). Demain, tous ‘’vegan’’ ? Récupéré sur futuribles :


https://www.futuribles.com/fr/article/demain-tous-vegan/
18
D’autant que, parallèlement, l’offre d’alternative se développe et se perfectionne, à la fois dans
la grande distribution et la restauration (collective et commerciale). »
➢ Les pays moins développés sont-ils aussi concernés ?
« Tout à fait, et c’est l’un des enseignements de l’étude. J’ai découvert que le végétarisme et
même le véganisme étaient assez répandus dans les pays émergents comme le Brésil, et que la
jeunesse (urbaine tout du moins) de nombreux pays de par le monde était au diapason de celle
de Californie (ce qui n’est pas surprenant étant donné qu’elle a les mêmes idoles, les mêmes
modes de vie, ou en tout cas les mêmes valeurs et aspirations). Le plus étonnant est de constater
que dans un pays comme la Chine, où la croissance de la consommation de viande a été
parallèle à la croissance économique et qui semblait partie pour rattraper le niveau de
consommation actuel des États-Unis, les comportements sont en train de changer. Là aussi, le
végétarisme et le véganisme sont considérés comme “branchés” parmi les classes moyennes et
aisées des grandes villes, et même si c’est encore anecdotique, il s’agit d’un signal faible
potentiellement important… Ce sera d’ailleurs l’objet d’une autre étude que je vais lancer dans
les prochains mois, avec un travail d’enquête sur le terrain. »

7 Le véganisme et végétarisme dans le monde

19
11. Qu’en est-il pour les industries alimentaires ?
L’événement Food Forward organisé en avril 2019 par Fevia (Fédération de l’industrie
alimentaire belge) a rassemblé les entreprises alimentaires et de jeunes étudiants autour des tendances
alimentaires de demain, notamment davantage d’alimentation d’origine végétale.
Selon Fevia21, les entreprises alimentaires réfléchissent aux défis de l’alimentation du futur et
collaborent avec les pôles d’innovation afin de répondre aux tendances des consommateurs qui se
soucient de plus en plus de leur alimentation. A savoir que cette première tendance se porte sur les
produits végétaux.
Rtbf.be info souligne dans un article, publié le 24 avril 2019 par Julien Covolo et Simon
Bourgeois22, que nous ne mangeons plus de la même manière qu’il y a 20 ou 50 ans. Selon eux, les
industries alimentaires en sont conscientes et tiennent à garder leurs parts de marché sur le long terme.
Le président de Fevia Wallonie, Guy Paternoster, constate :
« On sent très clairement cette tendance d’une alimentation plus équilibrée et plus saine. On
a aussi certains groupes cible avec l’alimentation sans gluten, allégée en sel, enrichie en
fibres, etc. Il y a aussi une préoccupation beaucoup plus importante par rapport à l’aspect
écologique ».
L’article ajoute également que les entreprises agro-alimentaires investissent de façon
considérable, notamment en recherche et développement avec un montant de 280 millions d’euros
dépensés. L’objectif étant de trouver une alternative à nos repas habituels.
« Nourrir l’Europe et la planète à partir de protéines est un grand défi pour le secteur.
Beaucoup d’entreprises sont en train de mettre sur le marché des protéines végétales. Notre
secteur prépare l’avenir en innovant dans les produits, dans les emballages, dans les
processus de production et dans la gestion des ressources humaines » nous dit Guy
Paternoster.
Dans son article23 sur le développement mondial de la viande végane, Jennifer Nille, journaliste
de l’Echo, écrit que la technologie alimentaire ne cesse de progresser mais que la consommation reste
minoritaire.
Une forte augmentation est toutefois attendue, d’autant plus que de nos jours la conscience
climatique est d’actualité. L’entrée en bourse de Beyond Meat en mai 2019 qui produit de la viande
végane a vu son cours exploser de 160 % dès son premier jour. Cependant, Erlan Abdikarimov,
analyste chez Freedom Finance, souligne le fait que cette société fait face à une grande compétition
de la part des géants de l’alimentation comme Nestlé en Europe ou encore Tyson Food aux Etats-
Unis qui ont eux-mêmes leur viande végane.

21 Fevia. (2019,08 mai). Qui connait les 4 tendances alimentaires de demain ? Récupéré sur Fevia :
https://www.fevia.be/fr/actualites/qui-connait-les-4-tendances-alimentaires-de-demain
22 Rtbf.be. (2019,24 avril). De jeunes étudiants belges imaginent ce que nous mangerons demain.

Récupéré sur Rtbf.be info :


https://www.rtbf.be/info/economie/detail_a-quoi-ressemblera-l-alimentation-de-demain?id=10204139
23 Nille, J. (2019, 28 juillet). La viande végane, en plein développement mondial. Récupéré sur L’Echo :

https://www.lecho.be/les-marches/actu/general/la-viande-vegane-en-plein-developpement-
mondial/10148862.html
20
Nille souligne le fait que les analystes de chez Barclays (banque britannique) estiment que les
ventes de viande produite à partir de plantes vont exploser d’ici dix ans. En effet, à la crainte pour
l’environnement s’ajoutent la préoccupation de la santé et l’inquiétude du bien-être animal. Ce qui
rend l’alternative végétale plus populaire.
La chaîne de restaurant Burger King a indiqué en mai 2019 vouloir commencer à vendre des
hamburgers composés de viande végétale. Suite au franc succès du test réalisé dans un de ses
restaurants, ce géant alimentaire projette la commercialisation de ce nouveau type d’hamburgers dans
ses 7.200 restaurants aux Etats- unis.
En Grande-Bretagne, la chaîne de boulangerie Greggs a elle aussi gonflé ses ventes grâce au pain-
saucisse végétal.
L’industrie alimentaire n’en est toutefois qu’à un stade peu avancé. « Il est encore tôt pour parler
d’une adoption massive par l’industrie, et les premiers à adopter la viande végane ont tendance à
être soucieux de leur santé et fortunés, au vu du coût de ces produits », constate Conor Sen,
gestionnaire de fonds chez New River Investments. « Mais à un certain moment, si la viande végane
doit devenir une part importante de l’industrie alimentaire et du budget des ménages pour
l’alimentation, elle va devoir être produite à une échelle plus acceptable. Cela signifie qu’elle va
devoir s’étendre au-delà des palais des citoyens riches, urbains, et progressistes pour trouver sa voie
auprès des consommateurs de McDonald’s et des clients de Walmart », ajoute-t-il.

12. L’activisme
Pour vous définir au mieux l’activisme, je me suis inspirée des sources de Pierre Tourev,
formateur scientifique et cadre en contrôle de gestion. Passionné de politique, il partage son
expérience en réalisant le site « La Toupie ».24
Il nous définit l’activisme comme étant
« Une conduite, un trait de caractère qui, dans ses principes d'action, met en avant l'action
et l'initiative personnelles. Plusieurs doctrines philosophiques, morales ou spirituelles se
réfèrent à l'activisme pour donner un rôle primordial à l'action concrète dans la conduite
de la vie ou dans la recherche de la vérité. En psychologie, l'activisme est
la propension marquée à utiliser l'action comme moyen de réponse à l'angoisse générée par
des conflits intérieurs ou par des situations externes problématiques. Cette tendance s'opère
au détriment de la réflexion ou des sensations éprouvées lorsque l'individu est confronté à
ces événements. Elle devient pathologique lorsqu'elle est excessive ou exclusive.’’
Nombreuses sont les actions menées par les solidaires du véganisme qui défendent la cause
animale, ce que nous pouvons appeler l’antispécisme. L’association Vegan France interpro définit le
spécisme comme « Une forme de discrimination opérée par l’homme à l’encontre de différentes

24 Tourev, P. (2006). « Toupictionnaire’ » : le dictionnaire de politique. Activisme, activiste. Récupéré sur


La Toupie :
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Activisme.htm
21
espèces animales. Elle se base sur le fait que l’existence d’une espèce animale vaut plus qu’une autre.
Cette forme de discrimination s’exprime principalement à travers la culture et les religions. »25
Comme nous l’évoquent Waleriane Dubois et Arthur Lejeune dans leur article26 publié sur Rtbf
info, le combat des véganes est d’une part pacifique, où ils sensibilisent les passants, ou parfois plus
musclé. Certaines actions visent principalement la filière de la viande tels que les boucheries, les
producteurs, les agriculteurs, … Selon Hugues Falys « Le véganisme est une idéologie. Tout comme
une religion peut l’être, les revendications des végans sont parfois violentes. »
Les journalistes relatent l’ « attaque » d’antispécistes subie par une poissonnerie l’été 2018 en
France. Celle-ci a démontré la violence de leurs actes et s’est traduite par des jets de projectiles sur
les vitrines, du sang sur les façades, des tags de peinture… Tout a été réalisé de manière à faire peur
et à heurter la sensibilité des petits commerçants.
Depuis, beaucoup d’autres actions ont été menées comme, entre autres, l’action choc réalisée par
l’association Peta France (Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux) le 23 août à Paris face
à la Tour Eiffel. Nous pouvions y voir un chien sur un barbecue accompagné de brochette de légumes
et une banderole indiquant « chien ou cochon : quelle différence ? »27
L’organisation de défense des animaux L214 en France organise quant à elle bon nombre d’actions
(https://www.l214.com/participer-organiser-des-actions).
L’association pour promouvoir le véganisme, VEGAN IMPACT, organise également diverses
actions (http://veganimpact.com/nos-actions/).
En Belgique aussi il existe plusieurs groupes actifs comme GAIA, Végétik, BE Vegan et Bite
Back.

8Barbecue choc/PETA

25 Vegan France développement économique. (2013). Définition du spécisme. Récupéré sur Vegan France
interpro :
https://www.vegan-france.fr/blog/definition-du-specisme
26 Dubois, W., Lejeune, A. (2019, 01 octobre). Questions à la Une : le véganisme, une nouvelle religion ?

Récupéré sur Rtbf.be info :


https://www.rtbf.be/info/article/detail_questions-a-la-une-le-veganisme-une-nouvelle-
religion?id=10328967
27 LE SOIR.be. (2019, 23 août). « Barbecue choc » : des militants vegan font « griller un chien » pour

sensibiliser à la souffrance animale. Récupéré sur LE SOIR.be :


https://www.lesoir.be/243854/article/2019-08-25/barbecue-choc-des-militants-vegan-font-griller-un-
chien-pour-sensibiliser-la
22
13. Le véganisme, la tendance du futur ?

Comme nous le décrit le docteur Édouard Pélissier dans son livre, il est osé de faire des prévisions.
Comme il nous l’explique, l’homme s’est adapté au cours de l’évolution. Grâce à l’élevage, il a acquis
l’enzyme lactase qui lui permet de digérer le lait alors même que les mammifères au départ ne sont
pas pourvus de cette faculté par la nature. Selon lui, on peut dès lors penser que d’ici le prochain
millénaire, l’homme aura la faculté de s’adapter à une alimentation entièrement végétale et que la
terre redeviendra un jardin d’Eden. Mais, comme il l’indique, il n’en est que « utopie ! ».
La population humaine de notre terre va continuer à augmenter et nous serons entre 9 et 10
milliards en 2050 si nous continuons à vivre dans un monde où tout se passe bien. La guerre, les
épidémies, les maladies, la malnutrition, la suralimentation, la pollution, le changement climatique,
… pourraient aussi amener à ce que nous soyons moins nombreux. Mais il se peut également que
nous soyons nombreux dans un monde qui serait dévasté ou non pour un tas de raisons.
En conclusion, Pélissier nous fait savoir que les possibilités de scénarios visualisant l’avenir sont
nombreuses. Il en résulte donc qu’il est difficile d’en savoir la tendance. Il ajoutera qu’il est compliqué
d’imaginer que l’on puisse s’opposer avec succès aux habitudes, aux goûts, aux traditions ou plus
encore aux enjeux économiques et ceci même de l’ordre d’une ou deux générations.
A la question « Serons-nous tous végans en 2050 ? » posée par Désaunay, Céline Laisney répond:
« Comme dans toute bonne prospective, on ne peut pas se contenter de faire une extrapolation
du tendanciel. Il faut prendre en compte l’évolution de plusieurs facteurs dont l’offre de
produits alternatifs (substituts à la viande, aux produits laitiers mais également aux produits
de la mer ou encore aux œufs), leur disponibilité et leur prix, ce qui est l’objet d’un autre
chapitre de l’étude. Là encore, on observe la multiplication de start-ups sur ces créneaux, non
seulement aux États-Unis, au Canada, en Australie et dans plusieurs pays européens, mais
aussi dans les pays émergents, du Brésil au Chili en passant par l’Inde… Il faut ajouter le rôle
des politiques publiques sous leurs différentes formes (recommandations nutritionnelles,
décisions prises pour la restauration collective publique, campagnes de sensibilisation, etc.).
Ces facteurs, ainsi que la logique de diffusion sociale des goûts et celle du changement
générationnel, vont dans le sens d’un développement de ces régimes. Mais il se fera à des
rythmes variés selon les pays et cultures : dans les pays où la viande est un élément important
du répertoire culinaire, comme la France, il est probable que ce soit surtout le flexitarisme qui
devienne majoritaire (un tiers de la population déclare avoir déjà réduit sa consommation de
viande). La répartition entre végétariens et végans dépendra ensuite de l’évolution du secteur
de l’élevage : va-t-il prendre en compte ou non les attentes sociétales en matière
d’environnement et de bien-être animal ? Il s’agit d’une profonde remise en cause, qui est
enclenchée mais qui doit aller beaucoup plus loin pour éviter de voir les consommateurs se
détourner durablement de la viande (et des produits d’origine animale en général). Les futurs
restent donc ouverts, et des ruptures sont aussi à prévoir et anticiper, c’est ce que l’Étude Vigie
Alimentation 2018 s’efforce de faire sur ce sujet comme sur les autres transformations
majeures qui vont bouleverser le système alimentaire. »

23
Dans l’article publié dans le UP LE Mag, la journaliste Héloïse Leussier28 aborde les scénarios qui
se dérouleraient dans un monde sans exploitation animale. Elle se réfère au rapport du FAO pour dire
que moins d’émission de CO2 due à l’exploitation animale épargnerait l’impact environnemental de
l’élevage. Ne plus consommer de sous-produit animal obligerait à manger plus de céréales et de
légumineuses. Mais étant donné qu’aujourd’hui les animaux d’élevage consomment environ 1/3 des
récoltes mondiales de céréales, les espaces où cette alimentation est produite pourraient être dédiées
aux régimes des humains.
Mais qu’un sera-t-il du devenir des animaux destinés à la consommation ? Leussier a posé cette
question à l’association pro-vegan L214. Brigitte Gothière, co-fondatrice de l’association répond :
« C’est une question qui est débattue au sein de l’association, mais qui est quelque part encore
assez lointaine, parce que, pour l’instant, il n’y a aucune transition engagée pour aller dans un
monde sans exploitation animale, il n’y a pas de freinage de l’intensification de l’élevage. Je
pense par exemple à la ferme usine de 4 000 bovins à l’étude en Saône-et-Loire. De plus, cette
société de demain, il faut la construire, notamment avec les gens qui vivent de l’exploitation des
animaux aujourd’hui, qu’ils soient acteurs de cette transition et en comprennent les enjeux ».
Concernant les prairies qui sont entretenues à ce jour par les ruminants dont nous consommons le
lait ou la viande, Jean-Louis Peyraud, chercheur chargé de mission à la direction scientifique
Agriculture de l’INRA (Institut national de recherche agronomique) fait savoir que
« Sans les ruminants, il n’y aurait plus de paysages de prairies et de bocages, ni de haies. La forêt
gagnerait du terrain en montagne et deviendrait plus sensible aux incendies en zones sèches, car
privée du rôle de débroussaillage des petits ruminants. On perdrait en surface agricole utile
puisqu’il n’est pas possible de produire des cultures à graine dans bon nombre de nos territoires
couverts de prairies permanentes qui ne peuvent être valorisés que par les ruminants ». (cité par
Leussier)

9 le futur est végan

28 Leussier, H. (2017, 09 octobre). Quels scénarios pour un monde sans exploitation animale ? Récupéré sur
UP LE Mag/ écologie :
https://www.up-inspirer.fr/37478-quels-scenarios-pour-un-monde-sans-exploitation-animale

24
Conclusion personnelle
Ce projet m’a permis de mieux cerner les raisons qui conduisent au véganisme.
Il y a tout d’abord les raisons éthiques liées à la cause animale. Je comprends tout à fait cette
position et trouve ça tout à fait respectable. Il me semble toutefois plus réaliste de faire appliquer les
règlements concernant le bien-être animal que de vouloir imposer un nouveau régime alimentaire à
toute une population.
De nombreux activistes végans prônent cette cause animale. Certains le font de manière pacifiste,
d’autres usent de moyens drastiques qui effraient la population. Le constat est que ces techniques de
persuasion violentes ou choquantes créent une objection face au véganisme et/ou à une remise en
question de la part de la société.
Une deuxième raison invoquée est l’impact de l’élevage sur l’environnement. Il est vrai que,
comme les végans, je ne suis pas indifférente à l’empreinte environnementale. Les études révèlent
toutefois que si l’impact du bœuf est important, certaines productions végétales ne font pas mieux.
Diminuer sa consommation de viande me semble dès lors déjà un bon début pour aider la planète.
Privilégier les producteurs locaux pourrait également apporter un équilibre fasse à l’élevage
industriel. Sans oublier bien sûr de réduire, réutiliser, recycler, remplacer, … pour éviter la
surconsommation.
Il y a enfin le régime alimentaire en tant que tel, régime qui consiste à ne pas se nourrir de chair
animale et exclut tout sous-produit d’origine animale. Je peux comprendre la réticence de certaines
personnes car le véganisme demande de nombreuses restrictions. Il me semble important que la
transition vers un tel régime alimentaire se fasse pas à pas avec un suivi approprié. Il faut connaître
scrupuleusement les aliments de nature végétale qui apportent les nutriments essentiels en quantité
suffisantes et pouvoir les varier. Il me paraît également indispensable de prendre en compte l’avis de
l’ARMB qui annonce un danger pendant la grossesse, l’allaitement et surtout pour les enfants. En
tant qu’adulte, chacun est responsable de ces choix. Mais pour les enfants, les risques que certains
parents imposent à leur progéniture me paraît inapproprié.
Personnellement, en tant que fille de restaurateur, l’idée de supprimer définitivement la viande de
mon alimentation me paraît difficile mais, il est vrai, pas infaisable. Malgré le fait d’apprécier la
saveur de celle-ci et d’en avoir consommé depuis mon jeune âge, je suis prête à faire un effort
alimentaire en diminuant ma consommation carnée mais pas à la supprimer totalement.
Personnellement, j’opterais donc plus facilement pour un régime flexitarien en diminuant ma
consommation de viande sans prendre le risque de carence. Ce régime me semble moins éloigné de
mon alimentation actuelle et peu apporter également des biens-faits pour ma santé.
Je trouve par ailleurs intéressant que la restauration se prête à cette tendance alimentaire. Elle
apporte de l’innovation dans nos cuisines, de nouveaux défis culinaires et l’idée de transformer les
légumes pour les rendre plus attractifs me paraît être judicieuse. A contrario, je ne vois pas d’un bon
œil l’implication des industries alimentaires dans ce domaine. Ces industries voient en général le
profit et ne se soucient pas vraiment de notre alimentation, ni de l’impact des produits utilisés.
« Le véganisme, demain tous végan ? » Il est vraisemblablement difficile de savoir ce que
l’avenir nous réservera. Néanmoins, à travers toutes ces argumentations, chacun peut se questionner
sur sa volonté ou non de contribuer à cette philosophie.

25
Annexe 1 – Les définitions
Les définitions proposées par Larousse29
Végan, végane, vegan :
« Relatif au véganisme ; qui le pratique »
Véganisme :
« Mode de vie alliant une alimentation exclusive par les végétaux (végétalisme) et le refus de
consommer tout produit (vêtements, chaussures, cosmétiques, etc.) issu des animaux ou de leur
exploitation. »
Végétarisme :
« Régime alimentaire excluant toute chair animale (viande, poisson), mais qui admet en général la
consommation d'aliments d'origine animale comme les œufs, le lait et les produits laitiers (fromage,
yaourts). »
Végétarien, végétarienne :
« Relatif au végétarisme ; adepte du végétarisme. »
Végétalisme :
« Régime alimentaire excluant tout aliment d'origine animale. »
Végétalien, végétalienne, végétaliste
« Relatif au végétalisme ; adepte du végétalisme. »

Autres définitions30
Flexitarien, flexitarienne
« (angl. flexitarian, de flexible, flexible, et vegetarian, végétarien). Relatif au flexitarisme ; qui le
pratique. »

Flexitarisme
« (angl. flexitarianism). Mode d’alimentation principalement végétarien, mais incluant
occasionnellement de la viande ou du poisson. »

29 LAROUSSE. (2019). Langue française >dictionnaire>. Récupéré sur LAROUSSE.fr :


https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais-monolingue/
30 Crocq, M. (2019). [PDF] Les mots nouveaux - Le petit Larousse illustré. Récupéré sur :
mots-nouveau-petit-larousse-illustré-2019

26
Bibliographie

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29
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wallon
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font-griller-un-chien-pour-sensibiliser-la
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https://encryptedtbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcR1KHj7mHRjMPNAnILuoEztaE6
wys9v2PaGB3ORW4SOO2zDHOme&s

30
Table des matières

1. Introduction .................................................................................................................................. 3
2. Que signifie le terme « VÉGAN » ............................................................................................... 4
2.1. Définition............................................................................................................................... 4
2.2. Origine du terme végan ......................................................................................................... 5
3. Véganisme, végétalisme et végétarisme, quelles différences ? ................................................... 5
4. Pour aller un peu plus loin... « Le carnisme » ............................................................................. 5
5. Historique ..................................................................................................................................... 6
6. Quelles sont les motivations de ces consommateurs ? ................................................................. 7
6.1. Raisons étiques ...................................................................................................................... 7
6.1.1. Pourquoi s’abstenir de consommer des sous-produits animaliers ? ............................... 8
6.1.2. Comprendre les arguments de défense des omnivores .................................................. 8
6.2. Raisons écologiques .............................................................................................................. 9
6.2.1. Impact environnemental ................................................................................................. 9
6.2.2. Abandonner la viande pour diviser l’impact écologique… une équation pas si simple 9
6.3. Raisons sanitaires ................................................................................................................ 10
6.3.1. Le véganisme, bénéfique pour la santé ? ..................................................................... 10
6.3.2. Risques de carences ..................................................................................................... 11
6.3.3. La vitamine B12 d’une importance cruciale ................................................................ 12
6.4. Raisons économiques .......................................................................................................... 13
7. L’Académie Royale de Médecine de Belgique se prononce contre le régime végan imposé aux
enfants ................................................................................................................................................ 14
8. L’avis de l’Académie Royale de Médecine de Belgique (ARMB) contesté par les scientifiques
15
9. Le véganisme en restauration ..................................................................................................... 16
10. Le véganisme dans le monde ..................................................................................................... 18
11. Qu’en est-il pour les industries alimentaires ? ........................................................................... 20
12. L’activisme................................................................................................................................. 21
13. Le véganisme, la tendance du futur ? ......................................................................................... 23
Conclusion personnelle ...................................................................................................................... 25
14. Annexe 1 – Les définitions ........................................................................................................ 26
14.1. Les définitions proposées par Larousse ........................................................................... 26
14.2. Autres définitions............................................................................................................. 26
15. Bibliographie.............................................................................................................................. 27
Bibliographie des illustrations ........................................................................................................... 30
Table des matières .............................................................................................................................. 31

31

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