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sia

D 0192
Documentation

D 0192

Construction en béton: Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262


Construction en béton
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

ISBN 3-908483-63-8 schweizerischer


ingenieur- und
architektenverein

société suisse
des ingénieurs
et des architectes

società svizzera
degli ingegneri
e degli architetti

swiss society
of engineers
and architects

Lizenz 905.000: Gruner AG, Basel


Construction en béton
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

schweizerischer
ingenieur- und
architektenverein

société suisse
des ingénieurs
et des architectes

società svizzera
degli ingegneri
e degli architetti

swiss society
of engineers
and architects
Lizenz 905.000: Gruner AG, Basel

selnaustrasse 16
ch 8039 zürich
www.sia.ch
SIA
Société suisse des ingénieurs et des architectes
Selnaustrasse 16, case postale, 8039 Zurich

Photographies de couverture:
Reinhard Zimmermann, Adliswil

Impression: Truninger Druck AG, Zurich, 2004-05


Tirage 600 exemplaires
Lizenz 905.000: Gruner AG, Basel

ISBN 3-908483-63-8
Documentation SIA D 0192
Construction en béton
Exemples de dimensionnement selon la norme
SIA 262

Copyright © 2004 by SIA Zurich

Tous droits, aussi la reproduction partielle,


de même que la restitution partielle ou
intégrale (photocopie, microcopie, CD-Rom etc.),
la mise en mémoire sous forme
électronique des données et le droit de
traduction, sont réservés.
Introduction par la Direction du projet

En 1998, la SIA a lancé le projet « Swisscodes », visant à élaborer une nouvelle collection de
normes suisses compatibles avec les normes européennes. Le but étant de former un ensemble
cohérent pour unifier la terminologie dans le domaine de la planification des structures por-
teuses.
Les nouvelles normes de la construction sont entrées en vigueur le 1er janvier 2003, pour une
période transitoire de 18 mois. Dès le 1er juillet 2004, seules les nouvelles normes pourront être
utilisées. Elles regroupent tous les domaines de la construction, tels que les constructions en
béton, en métal ou en bois, les constructions mixtes, la maçonnerie et la géotechnique.
Durant l'été 2003, la SIA a lancé une série de cours d'introduction aux nouvelles normes, en col-
laboration avec les Ecoles Polytechniques de Zurich et de Lausanne. Un survol des normes a
permis aux participant(e)s de se familiariser avec une nouvelle terminologie « euro-compatible ».
Les cours d'introduction des nouvelles normes SIA 260 à 267 constituent un projet de l'ensemble
des filières du génie civil des HES suisses, lequel a été lancé en mai 2003. Une direction de pro-
jet composé de deux personnes assure la coordination générale tandis que la formation spéci-
fique à chacune des normes a été pilotée par un duo romand et alémanique.
Lors des cours d'introduction proposés par les Hautes Ecoles Spécialisées (HES), les partici-
pants pourront se familiariser avec les nouveaux concepts au travers d'exercices d'application
adaptés. Par rapport aux cours d'introduction de la SIA, proposés dans les EPF, les cours de for-
mation HES constituent un approfondissement orienté vers la pratique

Fachschaft Bauingenieurwesen

Vorsitz: A. Steurer, FHZH Zürich

Projektleitung
D-CH: A. Kenel, HSR Rapperswil
SR: A. Oribasi, EIA-Fr Fribourg

Projektsekretariat
SIA Generalsekretariat
K. Rietmann, Zürich
Erdbeben: P. Lestuzzi

SR: Ch. Deschenaux


D-CH: Ch. Gemperle
Norm SIA 260/261

D-CH: J. Schwartz
D-CH: B. Zimmerli
SR: F. Gervasoni
SR: P.-A. Dupraz

SR: A. Flückiger

D-CH: T. Frangi
D-CH: A. Kenel

D-CH: W. Gysi
Norm SIA 262

Norm SIA 263

Norm SIA 264

Norm SIA 266

Norm SIA 267

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A cette occasion, nous adressons nos plus sincères remerciements à tous les professeurs parte-
naires du projet, pour leur disponibilité et leurs compétences, ainsi qu’aux responsables de
chaque norme, qui ont su coordonner le contenu de leur documentation, assurer le respect des
délais et organiser les traductions. Plus particulièrement, nous remercions l’Office fédéral des
eaux et de la géologie (OFEG) et la Société suisse des ingénieurs et architectes (SIA), qui assu-
re également le secrétariat du projet, pour leur soutien financier et logistique. Enfin les honneurs
reviennent à toutes les filières de génie civil des HES suisses pour leur participation financière et
leur engagement lors de la planification des cours.

Direction du projet de formation continue pour les HES


Albin Kenel, André Oribasi
Sommaire

1 Bruno Zimmerli Introduction 7

2 Bruno Zimmerli Flexion, cisaillement, torsion 8

3 Albin Kenel Aptitude au service 29

4 Bruno Zimmerli, Piliers, parois porteuses 45

5 Bruno Zimmerli Dalles et dalles plates, construction ductile 88

6 Albin Kenel Fatigue 119

7 Litérature 129

Annexe

8.1 Diagramme de dimensionnement 130

8.2 Fluage et retrait du béton 150

8.3 Nouvelles notions dans les Swisscodes 159


(traduction de la version actualisée de l’article paru dans
tec21 27-28/2001, pp.26-29)

8.4 Documentations aux nouvelles normes sur 163


les structures porteuses

8.5 Nouvelles normes sur les structures porteuses 164


Liste des documentations SIA « Exemples de
dimensionnement »
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Auteurs

Albin Kenel Prof. Dr. sc. techn. dipl. Bauing. ETH


Hochschule für Technik Rapperswil
8640 Rapperswil

Joseph Schwartz Prof. Dr. sc. techn. dipl. Bauing. ETH


Hochschule für Technik+Architektur Luzern
6048 Horw

Bruno Zimmerli Prof. Dr. sc. techn. dipl. Bauing. ETH


Hochschule für Technik+Architektur Luzern
6048 Horw

Markus Leuthard dipl. Bauing. HTL


Leuthard Bauingenieur GmbH
6005 Luzern

Viktor Sigrist Prof. Dr. sc. techn. dipl. Bauing. ETH


Technische Universität Hamburg-Harburg
AB 3-07 Massivbau
21071 Hamburg

Daniel Heinzmann dipl. Bauing. FH / cand. Bauing. ETH


Dorfstrasse
3932 Visperterminen

Traducteur

Pierre-André Dousse Ingénieur civil dipl. EPFZ


PAD ingénieurs civils SARL
Rte du Soleil 11
1752 Villars/Glâne

Lizenz 905.000: Gruner AG, Basel


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Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

1 Introduction

1.1 Bases

Le présent document se base sur la norme SIA 262 [3] et sur la


documentation D 0182 [5]. Les contrôles de la sécurité structurale sont par
conséquent effectués au niveau du dimensionnement. On examine selon la
norme SIA 260 [1] les états-limites de la sécurité structurale et les états-
limites de l’aptitude au service.
Nouveauté : outre les valeurs de dimensionnement pour la sécurité
structurale on définit aussi des valeurs de dimensionnement pour les limites
d’utilisation.

1.2 Structuration

Là où les participants aux cours sur la Documentation D 0182 ont décelé


des faiblesses théoriques, des compléments ont été apportés par les
auteurs de la norme ou par les conférenciers. Dans certains cas on renvoie
aussi à des publications scientifiques existantes.
La formation se fait à l’aide d’exemples qui se rapportent aux paragraphes
de la norme qui n’ont subi que peu de changements. On y traite des
problèmes qui n’ont souvent pas été considérés dans la pratique.
Dans le chapitre 2 qui traite de la flexion, du cisaillement et de la torsion il
n’y a que des modifications marginales. On met l’accent sur le problème
souvent sous-estimé de l’interaction entre le cisaillement et la flexion aussi
bien dans l’âme que dans les ailes.
Dans le chapitre 3 on examine le comportement à la fissuration et à la
déformation des poutres. On traite aussi le fluage, le retrait et la relaxation.
Dans le chapitre 4 qui traite essentiellement des piliers, on aborde le
problème du changement d’optique du calcul qui passe de la rigidité
flexionnelle à la courbure. Les conséquences de diverses simplifications
sont illustrées par des figures.
Le chapitre 5 s’occupe avant tout des importantes modifications pour les
éléments de construction sans armature de cisaillement et pour le
poinçonnement. Les exemples présentent des dalles continues, des dalles
plates et des fondations isolées.
Dans le chapitre 6 on traite des exemples où la fatigue joue un grand rôle.
Les changements sont importants et mènent à un volume de calcul
nettement plus grand.
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7
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

2 Flexion, cisaillement, torsion

On traite dans ce paragraphe les poutres à armature passive et


précontrainte. Les modifications de la nouvelle norme SIA 262 y sont
marginales. On profite de cette situation pour présenter les bases connues
sous un nouveau jour.

2.1 Exemple : poutre-caisson à armature passive

On examine la poutre-caisson de la figure 2.1-1. Le plus intéressant est


bien sûr la portée centrale. Aux appuis A à D on a des entretoises. On a
volontairement choisi un modèle de charge d’utilisation simple. Il est ainsi
possible de faire des raisonnements simples qui montrent l’influence de la
position des actions sur les divers efforts internes de dimensionnement.

0.24

y
0.40 1.1
z zs 0.20

5.0
Qd D
A B C
gd+qd

14 m 20 m 14 m

Fig. 2.1-1 Système statique et section avec dimensions

2.1.1 Données de l’objet


La poutre comporte trois travées avec une travée centrale un peu plus
grande.

Géométrie :
b A = bD = 0.40 m bB = bC = 0.60 m
Valeurs de section :
Ac = 2.728 m 2 J = 0.452 m 4 z s = 0.5703 m

W c,sup = 0.853m 3 W c,inf = 0.792 m 3


Matériaux :
Acier d’armature B500B : f sd = 435 N/mm 2
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SIA 262,
2 2 tabl. 8 et 9
Béton C 20/25 f cd = 13.5 N/mm f ctm = 2.2 N/mm τ cd = 0.9 N/mm 2

Résistance dans l’âme :


k c ⋅ f cd = 0.6 ⋅ 13.5 = 8.1N/mm 2 SIA 262, 4.2.1.7

Actions : béton : 68.2kN/m revêtement : 0.1 ⋅ 24 ⋅ 5 = 12 kN/m


Actions permanentes : g k = 80.2 kN/m
Charge utile : répartie: 10 kN/m 2
Charge ponctuelle sur 0.4 m x 0.4 m: 100 kN

8
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Valeurs de calcul pour contrôle de la sécurité structurale (type 2) : SIA 260, tabl. 1 et 8
g d = 80.2 ⋅ 1.35 = 108.3 kN/m q dN = 1.5 ⋅ 10 ⋅ 5 = 75 kN/m
q d = 183.3 kN/m Qd = 150 kN
Valeurs de calcul pour contrôle de l’aptitude au service :
actions quasi permanentes : qd = 80.2 kN/m SIA 260, 4.4.4

2.1.2 Dimensionnement longitudinal


En général on effectue les contrôles de la sécurité structurale séparément
pour le sens longitudinal et le sens transversal. Il faut toutefois prendre
garde qu’il y a une interaction entre les deux sens.

2.1.2.1 Flexion
On calcule d’abord la flexion et le cisaillement longitudinaux pour la charge
indiquée dans la figure 2.1-2. Pour ce cas la charge ponctuelle se situe au
milieu de la section.

z = 0.9 m

lq = 4.6 m
1 Qd
2
gd+qd

14 m 20 m 14 m

Fig.2.1-2: Cas de charge examiné (transversal et longitudinal)

Moments d’encastrement longitudinaux :


183.3 ⋅ 14 2
M d ,sup,1(q ) = − = −4491 kNm
8
183.3 ⋅ 20 2
M d ,sup,2 (q ) = − = −6110 kNm
12
Md ,sup,1(Q ) = 0

150 ⋅ 20
M d ,sup,2 (Q ) = − = −375 kNm
8
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Les moments de flexion (fig. 2.1-3) sur appui entre les travées 1 et 2 ne
sont pas répartis selon la théorie de l’élasticité, mais arithmétiquement.
Cela se justifie pour le contrôle de la sécurité structurale car il en résulte
une répartition statiquement admissible des efforts internes. Pour le cas de
la précontrainte on équilibre de toute façon souvent les sections
supérieures et inférieures. Les justifications correspondantes se trouvent
dans les cours de construction en béton :
−4491 − 6110
Md ,sup (q ) = ≈ −5301 kNm
2

9
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0 + 375
M d ,sup (Q ) = ≈ 188 kNm
2
M d ,sup = 5489 kNm M d ,inf = 4426 kNm

–5489 –5489

4491 M

4426 –1908
–1675
–75
V
75
891
1908

Fig 2.1-3: Efforts intérieurs M et V pour section totale

On calcule les forces de traction et de compression avec un bras de levier


estimatif qui relie environ les milieux des ailes. z ≈ 0.9 m
Appui:
5489
Ft = Fc = = 6099 kN As,erf = 14021 mm 2
0.9
As (φ 20,200 + φ18,200 ) = 14200 mm 2 Ftd = 6177 kN
0.85 ⋅ x ≈ 0.09 m < 0.2 m M Rd = 5559 kNm
Travée:
4426
Ft = Fc = = 4918 kN As,erf = 11306 mm 2
0 .9
As (φ18,200 + φ16,200 ) = 11400 mm 2 M Rd = 4463 kNm
Avant de prendre d’autres mesures on détermine l’armature minimale qui
doit empêcher la fissuration incontrôlée de la section.
1 1
k t ,sup = = 0.89 kt ,inf = = 0.91 SIA 262, 4.4.1.3
1 + 0.5 ⋅ 0.24 1 + 0 .5 ⋅ 0 .2
f ctd ,sup = 1.96 N/mm 2 f ctd ,inf = 2.0 N/mm 2
M rd ,sup = 0.853 ⋅ 1.96 = 1672 kNm

M rd ,inf = 0.792 ⋅ 2.0 = 1584 kNm


Lizenz 905.000: Gruner AG, Basel

Les armatures correspondantes sont également calculées avec le bras de


levier estimatif :
1672
a s min,sup = = 855 mm 2 /m
0.9 ⋅ 5 ⋅ 0.435
1584
a s min,inf = = 809 mm 2 /m
0.9 ⋅ 5 ⋅ 0.435

10
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Choix de l’armature minimale longitudinale :


a s min (φ12,200 + φ10,200 ) = 958 mm 2 /m
Ftd ,min = 5.0 ⋅ 958 ⋅ 0.435 = 2083.65 kN/m

M Rd ,min,sup = M Rd ,min,inf ≈ 0.9 ⋅ 2083.65 = 1875 kNm

2.1.2.2 Cisaillement
Pour obtenir le cisaillement maximum la charge ponctuelle doit se trouver
près de l’appui et décalée de la largeur d’une âme (fig. 2.1-4). Pour un
contrôle sommaire des dimensions de l’âme les résultats utilisés jusqu’ici
suffisent.
tan α = 0.5 sin α ⋅ cos α = 0.4
VRd ,c = bw ⋅ z ⋅ k c ⋅ fcd ⋅ sin α ⋅ cos α k c ⋅ fcd = 0.6 ⋅ 13.5 = 8.1N/mm 2 SIA 262, 4.3.3.4.5

Vd
VRd ,c = 0.4 ⋅ 0.9 ⋅ 8.1⋅ 0.40 = 1166.4 kN > 954 kN = par aile
2
Les âmes suffisent aussi lorsque l’on contrôle le cisaillement avec une
estimation conservatrice pour laquelle la charge ponctuelle est placée
entièrement d’un seul côté sur l’appui.
qd ⋅ l 183.3 ⋅ 20
Vdw ≈ + Qd = + 150 = 1067 kN < VRd ,c = 1166 kN
4 4
Les considérations qui suivent doivent montrer comment on détermine le
cisaillement maximal près de l’appui. Si l’on déplace la charge ponctuelle
sur l’entretoise, des moments de torsion apparaissent. Les charges
réparties ne changent pas. La charge ponctuelle ne peut être déplacée vers
l’appui que pour autant qu’elle ne soit pas directement appuyée.
qd ⋅ l 20 − 1.8 18.2
Vdw ,V ≈ + Qd ⋅ = 916.5 + 150 ⋅ = 1053 kN Trop favorable
4 20 20
a ≥ z ⋅ cot α = 0.9 ⋅ 2 = 1.8 m SIA 262, 4.3.3.4.1
2
Ak = z ⋅ l q = 0.9 ⋅ 4.6 = 4.14 m

Qd

Sd.lq
Sd.z z = 0.9 m
Lizenz 905.000: Gruner AG, Basel

lq = 4.6 m
a bw gd+qd

14 m 20 m 14 m

Fig. 2.1-4: Charge ponctuelle excentrée

11
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Effet de la torsion :
Td = 150 ⋅ 2.3 = 345 kNm Sans réduction

Td 345
Sd = = = 41.7 kN/m SIA 262, 4.3.5.2
2 ⋅ Ak 2 ⋅ 4.14
Vdw ,T = 0.9 ⋅ 41.7 = 37.5 kN Vdf ,T = 4.6 ⋅ 41.7 = 192 kN

1091
Vdw = 984.8 + 37.5 = 1091 kN asw ,erf ≈ = 1394 mm2 /m SIA 262, 4.3.3.4.3
1.8 ⋅ 0.435
asw (φ14,200 ) = 1540 mm 2 /m
L’armature de cisaillement pour le cisaillement longitudinal maximum ne
correspond pas avec les moments de flexion transversale maximaux pour
lesquels la charge ponctuelle se trouve en milieu de travée et pas sur l’âme.

2.1.3 Dimensionnement transversal


On détermine les moments de flexion dus aux charges réparties et à la
charge ponctuelle au milieu (fig. 2.1-2).

2.1.3.1 Aile supérieure


L’aile supérieure est liée rigidement à l’âme. Les deux âmes sont si rigides
par rapport à l’aile que l’on peut admettre un encastrement à peu près total
dans l’âme.
Contrôle avec Cross :
3 ⋅ EJw Détermination des rigidités
3 ⋅ 0.43 E⋅b
kw = ∝ = 213.3 ⋅ 10 −3 ⋅ compte tenu de la symétrie
lw 0.9 12 des effets distribués

2 ⋅ EJf 2 ⋅ 0.243 E⋅b


kf = ∝ = 6.0 ⋅ 10 −3 ⋅
lf 4.6 12
213.3
αw = = 0.97
213.3 + 6
Cela signifie que 97% des moments de flexion sont reportés dans l’âme et
que le moment d’encastrement de l’aile ne diminue que de 3%.
Pour les moments de flexion pour le sens transversal on fait une estimation
et pour la charge ponctuelle on utilise le programme CEDRUS.
Flexion transversale dans l’aile supérieure :
q d = 1.35 ⋅ (6 + 2.4) + 1.5 ⋅ 10 = 26.4 kN/m 2 d sup = d inf = 0.20 m

26.4 ⋅ 4.6 2
md ,sup (q ) = − = −46.6 kNm/m m d ,inf = 23.3 kNm/m
12
Lizenz 905.000: Gruner AG, Basel

26.4 ⋅ 4.6 2
md 0 = = 69.8 kNm/m
8
Estimation avec une répartition à 45° (Fig, 2.1-5) :
md ,sup (Q ) = −20 kNm/m m d ,inf (Q ) = 20 kNm/m

Calcul sur PC avec CEDRUS-4 :


md ,sup (Q ) = −23.6 kNm/m m d ,inf (Q ) = 28.7 kNm/m
md ,sup = −46.6 − 23.6 = −70.2 kNm/m

md ,inf = 23.3 + 28.7 = 52.0 kNm/m

12
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

70.2
a s,sup = = 897 mm 2 /m
0.9 ⋅ 0.2 ⋅ 0.435
52.0
a s,inf = = 664 mm 2 /m
0.9 ⋅ 0.2 ⋅ 0.435
a s,sup (φ14 / 16,200 ) = 890 mm 2 /m

mRd ,sup = 890 ⋅ 0.435 ⋅ 0.185 = 71.6 kNm/m

as,inf (φ12 / 14,200 ) = 668 mm 2 /m

mRd ,inf = 668 ⋅ 0.435 ⋅ 0.189 = 54.9 kNm/m

Armature minimale pour l’âme supérieure :


1
kt = = 0.962 fctd = 2.12 N/mm 2 SIA 262, 4.4.1.3
1 + 0.5 ⋅ 0.24 / 3
h2 ⋅ b 0.242 ⋅ 1.0
mrd = ⋅ fctd = ⋅ 2115 = 20.3 kNm/m
6 6
20.3
a s,min,erf = = 260 mm 2 /m
0.9 ⋅ 0.2 ⋅ 0.435
as ,min (φ10,200 ) = 393 mm2 /m Ftd = 171.0 kN/m
mRd ,min = 33.1 kNm/m

On contrôle le cisaillement dans les coupes A et B de la fig. 2.1-5.


Aucune armature de cisaillement n’est prévue.
Charge ponctuelle au milieu de la travée (calcul avec CEDRUS):
v dA = 82 kN/m mdA = −54.8 kNm/m
v dB = 54.8 kN/m mdB = 36.2 kNm/m

B Répartition manuelle des


A Sections de efforts à 45°
4.20 Contrôle A et B

2 1 qd = 26.4 KN/m2

d/2 d/2 Qd = 150 kN

d/2 2.10
45°
Encastrement
Encastrement

Fig. 2.1-5: Charge positions 1 et 2, sections de contrôle


Lizenz 905.000: Gruner AG, Basel

Comme approximation on utilise le rapport entre le moment de flexion et la


résistance flexionnelle 1. De plus on admet que des déformations
plastiques ne sont pas à exclure.
1 1
kd = kv = 3 kd = = 0.625 SIA 262, 4.3.3.2.2
1 + kv ⋅ d 1 + 3 ⋅ 0 .2
v Rd = k d ⋅ τcd ⋅ d = 0.625 ⋅ 0.9 ⋅ 0.2 = 112.5 kN/m > 82 kN/m SIA 262, 4.3.3.2.1

13
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Bord de la charge ponctuelle à la distance d de l’âme (calcul avec


CEDRUS):
Si la charge ponctuelle se trouve près de l’âme, le cisaillement est Interprétation :
A = 2d
nettement plus grand et le moment de flexion est légèrement plus petit. SIA 262, 4.3.3.2.9
mdA = 52.9 kNm/m v dA = 171 kN/m
52.9 1
k v = 2 .2 ⋅ = 1.625 kd = = 0.755
71.6 1 + 1.278 ⋅ 0.2
v Rd = k d ⋅ τcd ⋅ d = 0.755 ⋅ 0.9 ⋅ 0.2 = 135.9 kN/m < 171 kN/m
0.30 0.24
Avec un petit gousset d’environ 30cm de hauteur le contrôle peut être
respecté, car la section de contrôle se trouve à plus grande distance de la
charge ponctuelle ainsi que du bord. En outre la résistance flexionnelle pour
une même section d’armature est plus grande.
1.00

2.1.3.2 Aile inférieure


L’armature minimale de la dalle supérieure du caisson peut être reprise
pour la dalle inférieure, car les dimensions sont les mêmes. En outre pour
des raisons constructives on ne choisira pas d’armature minimale plus
petite.
q d = 1.35 ⋅ 6 = 8.1 kN/m 2 d sup = d inf = 0.165 m

8 .1 ⋅ 4 .6 2
md 0 = = 21.4 kNm/m
8
a s,min (φ10,200 ) = 393 mm 2 /m Ftd = 171.0 kN/m
m Rd ,min = 27.1 kNm/m

La résistance flexionnelle de l’armature minimale est plus grande que le


moment de flexion de la dalle inférieure simplement appuyée. C’est
pourquoi il n’est pas nécessaire de prévoir un encastrement dans l’âme.

On examine encore les sollicitations combinées de cisaillement avec flexion


dans le sens transversal. Elles peuvent conduire à des modifications
d’armature indiquées dans la fig. 2.1-5 qui est à considérer comme base
pour les prochaines vérifications.

Ø14/16,200 Ø12,200 Ø10,200


Ø20,200

Ø12/14,200 Ø18,200
Ø10,200 Ø10,200
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Ø14,200 Ø10,200 Ø16,200 Ø10,200 Ø10,200


Ø10,200

Ø12,200 Ø10,200
Ø10,200 Ø18,200
Armatures maximales Armatures minimales

Fig. 2.1-6: Esquisse des armatures passives

14
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

2.1.4 Sollicitations combinées

2.1.4.1 Ame
Pour l’examen de la combinaison cisaillement avec flexion transversale, on
détemine le flux des champs de contraintes [6] pour le cas de charge de la
fig. 2.1-2 avec disposition symétrique qui donne le maximum de flexion
transversale. Le poids propre est réparti sur les membrures inférieure et
supérieure (fig. 2.1-7) :
q d ,inf = 23.0 kN/m q d ,sup = 68.65 kN/m

A, B, ... Segments champs de contraintes qd,sup Résultante Qd=37.5 kN


Appui intér. D E F 0.1 m

z rr
B C
954 kN A qd,inf 1.8 m 0.7 m
0.15 m Milieu

Fig. 2.1-7: Champs de contraintes dans l’âme (travée centrale) 954 kN issu de Vd/2 P. 12

Calcul de l’augmentation de force dans le dernier élément :


rr ⋅ 101.655 = 37.5 ⋅ 0.6 + 64.155 ⋅ 0.35 r r = 0.4422 m
0.4422 + 0.9
∆F = ⋅ 101.66 = 151.6 kN
0 .9

Valeur A B C D E F
initiale
BRd 802.94 637.97 473.00 308.03 143.06 16.1 kN
Bvd 446.1 354.4 262.8 171.1 79.5 23.0 kN/m
BRd1 926.51 761.54 596.57 431.60 266.63 101.66 kN

∆F 1080.9 1523.1 1193.1 863.2 533.3 151.6 kN

F 3049.4 1968.5 445.4 -747.7 -1610.9 -2144.2 -2295.8 kN


Tableau 2.1-1: Champs de contrainte travée centrale (tracé de F selon fig. 2.1-8)
3049.4 kN issu de Ft/2
Désignations dans le tableau 2.1-1 : (cf. p.11)

BRd 1 Composante verticale de la force diagonale


BRd Force résultante d’étrier d’un segment de champ de
contraintes
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Bvd Force d’étrier par mètre courant d’un segment de


champ de contraintes

15
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

3049.4 2295.8
2144.2
3049.4 2295.8
1968.5
1610.9
Aile inf.
747.7
Traction
445.4
A
B C D E F

-445.4 Compress.
-747.7

-1610.9 Aile sup.


-1968.5
-2144.2 -2295.8
-3049.4

FIG. 2.1-8: Tracés des forces de traction et de compression dans la travée


centrale par demi-poutre

Contrôle tableau:

BRd (A ) + qd ⋅ z ⋅ cot α = 802.94 + 68.65 ⋅ 1.8 = 926.51 = BRd 1(A )


Les forces de traction calculées dans le tableau 2.1-1 ne correspondent pas
exactement avec les valeurs du calcul de flexion, cela à cause de la prise
en compte des dimensions de l’appui et de la charge ponctuelle
(paragraphe 2.1.2.1). Les valeurs sont établies pour une âme (soit pour une
moitié de la poutre). Le tracé des forces de compression et de traction est
représenté dans la fig. 2.1-7. On choisit les valeurs de départ sur l’appui, ce
qui se justifie selon la théorie de l’élasticité.
As = 7010 mm 2 f sd = 435 N/mm 2 Fsd = 3049.4 kN
Lors de l’introduction des forces de cisaillement dans l’aile se pose la
question de savoir comment se répartissent les forces de traction sur l’aile
tendue et les forces de compression sur l’aile comprimée. Toutes les forces
sont diffusées à 45° dans les ailes.

2.1.4.2 Ame : flexion transversale et cisaillement


On place la force à
Avec les armatures de raccord existantes de l’aile supérieure et l’armature une distance
comprise entre b et
de cisaillement, on effectue le contrôle dans la zone de l’âme du segment
b/2 de la poutre
de champ de contraintes A de la fig. 2.1-7. Les bases théoriques sont transversale
résumées dans [2-1] (fig. 2.1-9).
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FRd1 FRd2 bred


bw FRd1
mwd Fd2
σcw.sin2αw fce.sin2αw
z as1
as2
Vd bs bs
z.cotαw (b
(a) bw bw (c
Fig. 2.1-9: Champ de contraintes pour effort tranchant avec flexion transversale

16
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

mwd = 70.2 kNm/m Vd ≈ 950 kN cf. 2.1.3.1

VRd ,c 0 = 1166.4 kN cf. 2.1.2.2

asw (φ 14, 200 + φ14 / 16, 200, armature de raccord ) = 1657 mm2 /m cf. Figure 2.1-6

FRd 1 = as1 ⋅ fsd = 720.8 kN/m


mwRd 0 = 720.8 ⋅ 0.32 = 230.7 kNm/m

mwRd 1 ⎛ F ⎞ 1 ⎛ F ⎞ b ⎛ Vd ⎞⎟
= ⋅ ⎜⎜1 − d 2 ⎟⎟ + ⋅ ⎜⎜1 + d 2 ⎟⎟ ⋅ w ⋅ ⎜1 − (2.1-1)
mwRd 0 2 ⎝ FRd 1 ⎠ 2 ⎝ FRd 1 ⎠ bs ⎜ V ⎟
⎝ Rd ,c 0 ⎠

Vd 950
Fd 2 = − FRd 1 = − 720.8 = −193 kNm/m Fd2 = 0
z ⋅ cot αw 1.8
mwRd 1 1 0.40 ⎛ 950 ⎞
= + ⋅ ⋅ ⎜1 − = 0.616
230.7 2 2 0.32 ⎝ 1166 ⎟⎠
mwRd = 142 kNm/m > mwd = md,sup = 70.2 kNm/m

L’armature existante respecte le contrôle.


Les mêmes bases théoriques peuvent être appliquées au problème du
raccord de cisaillement dans les ailes et de la flexion correspondante dans
les ailes.

2.1.4.3 Aile supérieure : raccord de cisaillement et flexion


transversale
Les forces de traction sont considérées comme réparties quasi
uniformément sur l’aile. On choisit la variante selon laquelle la force de
traction est reprise d’abord dans l’âme en passant par l’appui intérieur (fig.
2.1-10). Les introductions de forces à l’exception de la part de l’âme doivent
se faire à partir du bord sur la longueur d’élément correspondante.
Les largeurs des champs de traction sont résumées dans le tableau 2.1-2.
FRd = 3088.5 kN Fd = 3049.4 kN
0 .4
∆Ffw = ⋅ 3088.5 = 494.2 kN
2 .5
3049.4 ∆Ff
bf ,erf = ⋅ 2.5 = 2.4684 m ∆bf = ⋅ bf ,erf
3088.5 Fd
On détermine l’armature d’étriers dans les travées 1 à 3.
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17
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Appui intér. Champ de contraintes Transition compression-traction


selon fig. 2.1-8

Mi-poutre

Entretoise
Compression
Traction

1 2 3 4 5 6

Vue en plan entre appui intér. et mi-travée Champ de contraintes

Fig. 2.1-10: Champs de contraintes dans l’aile supérieure

Travée A B Part C  

Grandeurs Zone âme 1 2 3 6 

'Ff 494.2 586.7 1523.1 445.4 3049.4 kN

'bf 0.40 0.475 1.233 0.361 2.469 m

'l 0.823 0.977 1.8 0.672 4.272 m


Tableau 2.1-2: Détermination des largeurs de champs de contraintes (traction)

Travée 1:
586.7
Bvf 600.5 kN/m asw ,erf 1381 mm 2 /m
0.977
Travée 2:
1523.1
Bvf 846.2 kN/m asw ,erf 1945 mm 2 /m
1 .8
asw 2 xI16,200 2010 mm 2 /m
Travée 3:
445.4
Bvf 662.8 kN/m asw ,erf 1524 mm 2 /m
0.672
Un étrier de bord (armature fermée) est nécessaire pour assurer l’équilibre
avec la diagonale de béton comprimée. On peut se demander si les
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armatures du raccord de cisaillement et de la flexion transversale peuvent


être simplement superposées. La question est résolue par la relation
d’interaction. On examine le segment de travée 2. La flexion transversale
pour la position de charge choisie est nettement plus petite dans ce
segment. C’est pourquoi on admet que la charge ponctuelle se trouve dans
cette zone. Toutefois en faisant ainsi on modifierait aussi la force de
cisaillement longitudinale.

18
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Mais comme la part due à la charge ponctuelle est faible, la modification de


la force de cisaillement et donc du raccord de cisaillement serait elle aussi
modeste. On commence par superposer les deux parts d’armature du
raccord de cisaillement et de la flexion transversale.
as,sup,erf = 973 + 897 = 1870 mm 2 /m

as,sup (φ16 / 200 + φ14 / 16,200 ) = 1897 mm 2 /m

FRd 1 = 825.2 kNm/m


Bvfd = 846.2 kNm/m
mwd = 70.2 kNm/m
Fd 2 = Bvf − FRd 1 = 846.2 − 825.2 = 21 kNm/m
mwRd 0 = 825.2 ⋅ 0.16 = 132.0 kNm/m
Bvcd 0 = 0.6 ⋅ f cd ⋅ t f ⋅ sin α f ⋅ cos α f = 8.1 ⋅ 0.24 ⋅ 0.5 = 972 kNm/m

mwRd 1 ⎛ F ⎞ 1 ⎛ F ⎞ t ⎛ B ⎞
= ⋅ ⎜⎜1 − d 2 ⎟⎟ + ⋅ ⎜⎜1 + d 2 ⎟⎟ ⋅ fc ⋅ ⎜⎜1 − vfd ⎟⎟
mwRd 0 2 ⎝ FRd1 ⎠ 2 ⎝ FRd1 ⎠ t s ⎝ Bvcd 0 ⎠
mwRd 1 ⎛ 21 ⎞ 1 ⎛ 21 ⎞ 0.24 ⎛ 846.2 ⎞
= ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⋅ ⎜1 + ⎟⋅ ⋅ ⎜1 − ⎟ = 0.587
132.2 2 ⎝ 825.2 ⎠ 2 ⎝ 825.2 ⎠ 0.16 ⎝ 972 ⎠
mwRd = 77.5 kNm/m > mwd = 70.2 kNm/m
L’hypothèse faite pour l’armature est ainsi confirmée.

Le même procédé est applicable pour l’armature inférieure de travée


transversale en milieu de dalle. A cause du changement de signe des
moments de flexion transversaux, le champ des contraintes de compression
transite du bord supérieur le long de l’âme dans le bord inférieur au milieu
de l’aile. Dans cette zone selon la fig. 2.1-8 le champ diagonal dévié
s’élargirait un peu. Comme les champs de contrainte de la direction
longitudinale changent de toute façon (comme mentionné plus haut), on ne
tient pas compte de cet effet favorable. Là aussi on additionne les parts
d’armature du raccord de cisaillement et de la flexion transversale.
as,inf,erf = 973 + 664 = 1637 mm 2 /m

On commence le contrôle avec une section d’armature plus petite.


asw ,f ,sup (φ20 / 200 ) = 1570 mm 2 /m

FRd 1 = 682.95 kNm/m


Fd 2 = Bvfd − FRd 1 = 846.2 − 682.95 = 163.3 kNm/m
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mwRd 0 = 682.95 ⋅ 0.16 = 109.3 kNm/m

mwRd 1 ⎛ 163.3 ⎞ 1 ⎛ 163.3 ⎞ 0.24 ⎛ 846.2 ⎞


= ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⋅ ⎜1 + ⎟⋅ ⋅ ⎜1 − ⎟ = 0.50
109.3 2 ⎝ 683.0 ⎠ 2 ⎝ 683.0 ⎠ 0.16 ⎝ 972 ⎠
mwRd = 54.7 kNm/m > mwd = 52.0 kNm/m
L’hypothèse pour l’armature est ainsi confirmée.

19
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

4 5 6 Ame Σ

∆Ff 747.7 863.2 317.6 367.3 2295.8 kN

∆bf 0.8140 0.9405 0.346 0.40 2.5 m

∆l 1.128 1.8 1.072 1.428 5.428 m


Tableau 2.1-3: Détermination des largeurs de champs de contraintes (compression)

Les forces de compression sont réparties uniformément sur la largeur de


l’aile. Les largeurs des champs comprimés sont résumées dans le tableau
2.1-3.
Fd = 2295.8 kN
Part de l’âme :
0 .4 ∆Ff bf
∆Ffw = ⋅ 2295.8 = 367.3 kN ∆bf = ⋅
2 .5 Fd 2
On détermine l’armature d’étrier dans les travées 4 à 6.

Travée 4 :
747.7
Bvf = = 662.9 kN/m asw ,erf = 1524 mm 2 /m
1.128
asw (2 xφ14,200 ) = 1540 mm 2 /m
Travée 5:
863.2
Bvf = = 479.6 kN/m asw ,erf = 1103 mm 2 /m
1 .8
Travée 6:
317.6
Bvf = = 296.3 kN/m asw ,erf = 681 mm 2 /m
1.072
On contrôle la travée 4 au bord de l’âme, bien qu’ici (comme plus haut) on
devrait en soi aussi tenir compte d’une nouvelle position de la force
ponctuelle dans cette zone. Mais là également la modification de la force
longitudinale reste petite.
Bvfd = 662.9 kN/m mwd = 70.2 kNm/m
Bvcd 0 = f cd ⋅ t f ⋅ sin α f ⋅ cos α f = 13.5 ⋅ 0.24 ⋅ 0.5 = 1620 kN/m
mwRd 0 = 79.3 kNm/m

as,sup,erf = 897 + 762 = 1659 mm 2 /m

Dans cette zone on peut choisir une section d’armature nettement plus
petite, comme le montre le contrôle suivant.
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as,sup (φ14,200 + φ10,200 ) = 1163 mm 2 /m


FRd 1 = 505.9 kN/m mwRd 0 = 80.9 kNm/m
Fd 2 = Bvfd − FRd 1 = 662.9 − 505.9 = 157.0 kN/m

mwRd 1 ⎛ 157.0 ⎞ 1 ⎛ 157.0 ⎞ 0.24 ⎛ 662.9 ⎞


= ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⋅ ⎜1 + ⎟⋅ ⋅ ⎜1 − ⎟ = 0.925
79.3 2 ⎝ 505.9 ⎠ 2 ⎝ 505.9 ⎠ 0.16 ⎝ 1620 ⎠
mwRd = 74.8 kNm/m > mwd = 70.2 kNm/m

20
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

En milieu d’aile le champ de contraintes 4 dévié subit un fort


raccourcissement, ce qui cause de très grandes forces de compression.
Mais celles-ci n’agissent que localement. Cela n’a pas d’influence sur
l’armature. On détermine la résistance à la compression nécessaire du
béton dans cette zone.
∆l 4,red = 1.128 − 0.814 = 0.314 m

0.7477
f ce,erf = = 19.8 N/mm 2
0.314 ⋅ 0.24 ⋅ 0.5
as,inf,erf = 762 + 664 = 1426 mm 2 /m

Le béton de l’aile est sollicité sur toute l’épaisseur de dalle. C’est pourquoi
le moment de flexion positif de cette zone doit être repris par l’armature
seule.
as,sup (φ20,200 ) = 1570 mm 2 /m FRd 1 = 682.85 kN/m

mwRd 0 = 109.3 kNm/m


Fd 2 = Bvfd − FRd 1 = 662.9 − 682.85 < 0 Fd 2 = 0
mwRd 1 1 0.24
= ⋅ (1 − 0 ) + ⋅ (1 + 0 ) ⋅ ⋅ 0 = 0. 5
109.3 2 2 0.16
mwRd = 54.7 kNm/m > mwd = 52.0 kNm/m
L’état de contraintes de compression plus élevé devrait être possible de par
la disposition favorable des contraintes de compression. La structure peut
améliorer elle-même cette situation par la diffusion de la force dans le
champ diagonal 4 au détriment de la plus petite force 5.

2.1.4.4 Aile inférieure : raccord de cisaillement et flexion


latérale
Il faut effectuer une investigation analogue pour l’introduction de la force de
compression dans la dalle inférieure. Les moments de flexion latéraux sont
relativement petits. On les néglige dans le contrôle. Le dernier
accroissement de force au dessus de l’appui doit être repris directement
dans l’âme, car il n’y a pas de place pour une diffusion de la force.
∆F1 = 1080.9 kN
1.081
f cd ,erf = = 13.5 N/mm 2
0 .4 ⋅ 0 .2
La valeur de la résistance à la compression nécessaire du béton peut être
atteinte sans problème, car il s’agit d’un état de contrainte tridimensionnel
qui est rendu possible par la confluence de l’entretoise, de l’âme et de la
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dalle. Il devrait aussi être avantageux de ne pas utiliser la largeur de l’aile


pour la reprise des autres forces de compression.
On peut justifier cette décision grâce à des considérations géométriques.
Les valeurs sont résumées dans le tableau 2.1-4.
445.4
∆l f 4 = ⋅ 1.8 = 0.672 m
1193.1
On détermine l’armature d’étrier dans les travées 4 à 5. Comme mentionné
plus haut on néglige la faible flexion latérale.

21
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Travée 4:
445.4
Bvf 662.8 kN/m asw ,erf 1524 mm 2 /m
0.672

4 5 Ame 6 

'Ff 445.4 1523.1 1080.9 3049.4 kN

'bf 0.8140 0.9405 0.40 2.5 m

'l 0.672 1.8 0.30 2.772 m


Tableau 2.1-4: Détermination des largeurs de champs de contraintes (compression)

Travée 5:
1523.1
Bvf 846.2 kN/m asw ,erf 1946 mm 2 /m
1 .8
asw 2 xI16,200 2010 mm 2 /m
Les largeurs des champs de traction sont résumées dans le tableau 2.1-5.

FRd 2479.5 kN Fd 2295.8 kN


2295.8 'Ff
bf ,erf ˜ 2 .5 2.315 m 'bf ˜ bf ,erf
2479.5 Fd

Ch. de contraintes Transition


Nulldurchgang
compression-traction Mi-poutre
de compression
Appui intér.
Entretoise
sur appuis
Compression

Traction

5 4 3 2 1
z.cotDw
Vue en plan entre appui intér.
et mi travée Zugspannungsfeld
Ch. de contraintes
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Fig. 2.1-11: Champs de contraintes dans l’aile inférieure

Le contrôle pour la longueur est respecté :


'l t  'l c 7.228  2.772 10.0 m
Travée 1:
288.2
Bvf 296.2 kN/m asw ,erf 681 mm 2 /m
0.973

22
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Travée 2:
863.2
Bvf = = 479.6 kN/m asw ,erf = 1103 mm 2 /m
1 .8
Travée 3:
747.7
Bvf = = 662.9 kN/m asw ,erf = 1524 mm 2 /m
1.128
asw (2 xφ14,200 ) = 1540 mm 2 /m

Ame 1 2 3 Σ

∆Ff 396.7 288.2 863.2 747.7 2295.8 kN

∆bf 0.40 0.2906 0.8703 0.7539 2.315 m

∆l 3.327 0.973 1.8 1.128 7.228 m


Tableau 2.1-5: Détermination des largeurs de champs de contraintes (traction)

La fig. 2.1-11 montre les champs de contraintes pour la compression dans


la zone d’appui et pour la traction en travée. On choisit la limitation des
champs de contrainte de compression de telle façon que les contraintes de
compression soient les mêmes dans les directions longitudinale et
transversale. Ce procédé n’a pas d’influence sur la section d’armature
d’étrier.
Les armatures passives dans la zone de raccord de l’appui intérieur pour
une demi poutre sont résumées dans la fig. 2.1-12.

Etrier Ø14,200 Variante crochet


Ø20,200 Ø20,200 Ø16,200

Ø14/16,200
Ø18,200
Ø18,200 Ø20,200
Ø10,200
Etrier Ø16,200

Ø10,200 Ø10,200
Ø16,200

Etrier Ø16,200 Ø12,200 Ø16,200


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Fig. 2.1-12: Armatures passives dans la zone d’appui

Remarque
Le procédé de cet exemple consistant à tirer de la position d’une charge
des conclusions pour les autres sera aussi utile dans la pratique en fonction
des actions. Il n’est en général pas possible d’examiner toutes les positions
de la charge dans le cadre d’un cas de charge.

23
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

2.2 Exemple : poutre-caisson avec précontrainte adhérente

La poutre de la fig. 2.1-1 est précontrainte longitudinalement. Les


dimensions et les données sont reprises du paragraphe 2.1. En
complément on donne les valeurs pour la précontrainte (monotorons).
L’armature minimale reste passive. Des critères d’aptitude au service
peuvent demander une précontrainte plus élevée.
Données de la précontrainte :
Y1770: f pd = 1320 N/mm 2 f pk = 1770 N/mm 2

Section par monotoron : Ap = 150 mm 2

2.2.1 Dimensionnement longitudinal


L’armature est plus concentrée dans l’âme, car les câbles sont de
préférence disposés dans l’âme à cause de leur tracé.

2.2.1.1 Flexion
L’armature minimale est reprise du paragraphe 2.1.
Fst ,sup = Fst ,inf = 4790 ⋅ 0.435 = 2083.65 kN
Fp,sup,erf = 6099 − 2083.65 = 4015.4 kN
Précontrainte nécessaire en travée et sur appui :
Fp,inf,erf = 4918 − 2083.65 = 2834.4 kN

4015.4 + 2834.4
Fp,erf = = 3424.9 kN
2
Ap,erf = 2595 mm 2

Choix : 2x9 monotorons, A270, G 345 (spirale), J 92


( )
Ap 18 Litzen mit 150mm 2 = 2700 mm 2 > Ap ,erf

Les câbles suivent un tracé parabolique à peu près de milieu d’aile à milieu
d’aile (fig. 2.1-13). Les armatures passives qui complètent la précontrainte
forment les membrures parallèles. La précontrainte peut être traitée comme
action externe à l’aide des forces de déviation et d’ancrage (fig. 2.1-14).
Les moments, forces normales et cisaillement sont décrits pour une demi-
poutre (demi-section).
f p = 0.90 m d 'inf = d ' sup = 0.10 m

σ p 0 = 1200 N/mm 2 ≈ 0.68 ⋅ f pk P0 = 1620 kN

Pk = 1350 ⋅ 1.77 = 2.39 MN


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rmin ≈ 3 ⋅ Pk = 3 ⋅ 2.39 = 4.64 m

Données de la travée centrale :

l 1 = 8 .0 m l 2 = 2. 0 m

f1 f p f2
= = = 0.09 f1 = 0.72 m f2 = 0.18 m
l1 l p l 2

24
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

fp l2
tan βw = 2 ⋅ = 0.18 r2 = = 11.1 m > rmin
lp tan βw

x i2 xi
z = tan βw ⋅ tan β x = tan βw ⋅
2 ⋅ li li
Données de la travée de rive :

r2 = 4.70 m > rmin f0 = 0.45 m


f p = 0.90 m l = 14 m

lp =
l
1 − f0 / f p

l2
(1 − f0 / fp )2

1
1 − f0 / f p
( )
⋅ l 2 + 2 ⋅ r2 ⋅ f0 = 8.416 m

l 0 = 5.584 m tan βw = 0.214 tan β0 = 0.161


l 2 = 1.005 m f2 = 0.1075 m
l1 = 7.411 m f1 = 0.7925 m

f2
l2 f2
l1
l0 lp l2 l1

f0 f1 Tr.de rive Tr.centrale f1

Fig. 2.1-13: Tracé du câble avec désignations

Comme la grandeur de la force de précontrainte le long de la poutre dépend


des étapes de construction, on fait pour les calculs une hypothèse
raisonnable. Les pertes de fluage, retrait et relaxation sont admises à 15%.
Le frottement de l’étape considérée se monte à environ 10%.
P (x ) = P ⋅ e − µ ⋅(ϕ x + ∆ϕ ⋅x )
max ϕ = 0.50 x

P (Feldmitte ) ≈ 0.9 ⋅ Pmax Pm ≈ 0.95 ⋅ P


Pour la suite des calculs on travaille avec une force de précontrainte
moyenne après déduction de toutes les pertes. On ne tient donc pas
compte du tracé réel du frottement sur la longueur de la poutre.
Pm∞ = 0.95 ⋅ 0.85 ⋅ P0 ≈ 1308 kN

1308 ⋅ 10 3
σ m∞ = = 969 N/mm 2
Lizenz 905.000: Gruner AG, Basel

9 ⋅ 150
Si l’on tient compte de la précontrainte sous forme de forces de déviations
et d’ancrage, on doit considérer l’élément de précontrainte pour la force
restante comme armature passive avec contrainte de dimensionnement
réduite.
∆f pd = 1320 − 969 = 351 N/mm 2 = fsd , p

∆Fpd = Fpd − Pm∞ = 1782 − 1308 = 474 kN

25
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Forces de déviation de la travée centrale :


f 0.72
u1 = 2 ⋅ Pm∞ ⋅ 12 = 2 ⋅ 1308 ⋅ 2 ≈ 29.4 kN/m u 2 = 117.7 kN/m
l1 8
Forces de déviation de la travée de rive :
f 0.793
u1 = 2 ⋅ Pm∞ ⋅ 12 = 2 ⋅ 1308 ⋅ ≈ 37.8 kN/m u2 = 278.4 kN/m
l1 7.412

75 2.0 1.005
370 209.4 62.3
210 53.9 10.0 14.0

–1308 –1308
–2196

495
–840.4 1583
–468.6
V

231.8 37.5
953.9 535.1
–1308

Fig. 2.1-14: Actions et efforts internes Somme de tous les effets

(par exemple) :
Valeurs de dimensionnement de la fig. 2.1-14 pour la travée centrale : qd1=183.3/2 – 37.8=
M d ,sup = −2196 kNm M d ,inf = 1583 kNm 53.9 kN/m

Vd 1 = 953.9 kN Vd 2 = 535.1 kN
Il faut contrôler si le moment de flexion sur appui combiné avec l’effort
normal (fig. 2.1-15) peut être repris [2-2].
Nd = −1308 kN
M Rd ,sup = 2070 kNm M Rd ,inf = 2045 kNm Calculs avec FAGUS

M Rd ,sup + M Rd ,inf = 4115 kNm > −M d ,sup + M d ,inf = 3779 kNm

Les moments doivent se redistribuer légèrement de l’appui vers la travée.

Md,sup

x
y Nd
Md,inf
z z

Fig. 2.1-15: Section avec efforts intérieurs

On contrôle aussi les efforts intérieurs sous l’effet des actions quasi
permanentes (fig. 2.1-16), cela en tenant compte du fluage.
M d ,sup = −495.6 kNm Nd = −1308 kN Calculs avec FAGUS

26
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Les contraintes au niveau des armatures calculées sont encore en


compression. Il y a toutefois déjà une faible traction au bord de la section de
béton.
σc = −1.8 N/mm 2 σsm,sup = −3.6 N/mm 2

ε c,sup = −1.2 ⋅ 10 −5

Au cas où l’on désire garantir sous poids propre une section totalement non
fissurée aussi sur appui, il faudrait utiliser un toron supplémentaire.

–495.6
M –296.2

325.5

–358
V
–38.4

85.4
401

Fig. 2.1-16: Efforts intérieurs pour actions quasi permanentes

2.2.2 Effort tranchant


Le calcul comparatif entre poutre à armature passive et précontrainte est
effectué avec une valeur moyenne de la force de précontrainte admise
constante sur la longueur de la travée centrale. On compare les cas de
charge avec la charge située en milieu de section qui ne cause pas d’effort
tranchant maximal.
∆VRd , p = Pm∞ ⋅ sin β x tan βw = 0.18

La sécurité à la rupture par flexion est assurée par l’armature précontrainte


et passive. L’armature d’étriers peut être dimensionnée en tenant compte
de la diminution de la force de précontrainte en milieu d’élément. Si la
diminution avait lieu à l’extrémité de l’élément, la réduction serait trop
grande dans l’exemple calculé ici (A’ dans le tableau 2.1-6). L’équilibre ne
serait pas respecté. On n'examine que la zone d’appui de la travée centrale.

SCC x2 x1 tan β x ∆VRd , p BRd 0 BRd Bvd

A 1.20 8.80 0.108 140.4 802.9 662.5 368.1

(A') (2.10) (7.90) (0.1778) (228.9) - - -

B 3.00 7.00 0.1575 203.5 638.0 434.5 241.4

m m - kN kN kN kN/m
Tableau 2.1-6: Forces d’étriers y compris effets de la précontrainte
(SCC: segments champs de contraintes)

Armature d’étriers (1) :


368.1
asw ,erf = = 846 mm 2 /m
0.435
Cette valeur est à comparer avec la force d’étrier du tableau 2.1-1 pour la
poutre armée passivement :

27
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Armature d’étriers (2) :


446.1
asw ,erf = = 1026 mm 2 /m
0.435
Si l’on choisit l’effort tranchant dans la coupe a, cela correspond
exactement aux deux mètres de distance à partir du sommet du câble sur
appui :
Vd 2 = 535.1 kN a = z ⋅ cot α = 1.8 m
A cette valeur s’ajoute le poids propre suspendu dans la dernière zone
d’effort tranchant :
∆G = 1.8 ⋅ 23 = 41.4 kN BRd = 576.5 kN
Armature d’étriers (3) :
576.5
asw ,erf = = 736 mm 2 /m
1.8 ⋅ 0.435
Cette valeur est encore un peu plus petite que celle de l’armature d’étriers
(1).

28
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

3 Aptitude au service

3.1 Bases pour limiter la largeur des fissures

3.1.1 Action
Sur la base du modèle du treillis on peut déterminer des
armatures minimales pour limiter la fissuration sous
sollicitations dues aux charges et aux entraves [3-1]. On
utilise dans la norme SIA 262 un modèle simplifié.
Fct f
Fct ≈ Ac ⋅ f ctm σ sr (Fct ) = ≈ ctm (3.1-1)
As ρ
La contrainte dans l’acier à mi-chemin entre deux fissures en
admettant une liaison rigide idéalement plastique ainsi que
l’équilibre dans la section fissurée se monte à (fig. 3.1-1(b)) :
φ2 ⋅ π s 2 ⋅ τ b ⋅ s rm
(σ sr − σ s,min ) ⋅ = τ b ⋅ π ⋅ φ ⋅ rm σ s,min = σ sr −
4 2 φ
σ sr + σ s,min τ b ⋅ s rm
σ sm = = σ sr − (3.1-2)
2 φ

(a) (b)

σs max Ac
∆ε Es σsr*As
N N
σsr 1
As

srm
φs
4τb
Stahlspannung σsr
σs,min
0 εct εm

Betonspannung
σc,max

τb
Verbundspannung
−τb

Fig. 3.1-1 : Elément tendu sous charge: (a) Contrainte de l’acier dans la
fissure et allongements moyens; (b) Elément fissuré.

L’entre-axe des fissures peut être situé, en utilisant


τb ≈ 2 ⋅ fctm ainsi que la longueur d’introduction de la force l 0 ,
dans une fourchette de
fctm ⋅ φ ⋅ (1 − ρ) φ
l0 = ≈ l 0 ≤ s rm ≤ 2 ⋅ l 0 (3.1-3)
4 ⋅ τb ⋅ ρ 8⋅ρ
ou similairement
srm
0,5 ≤ λ ≤ 1,0 avec λ= (3.1-4)
2 ⋅ l0
On détermine le taux d’armature géométrique avec l’entre-
axe des barres s et une hauteur de section utile heff

29
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

πφ2 f 4 ⋅ s ⋅ heff ⋅ fctm


ρ= = ctm φ= (3.1-5)
4 ⋅ s ⋅ heff σsr π ⋅ σsr
Pour une estimation de la largeur de fissure, on peut utiliser la
limite supérieure de l’entre-axe des fissures rm
s = 2 ⋅ l0
. Avec
cette hypothèse on peut déterminer l’allongement moyen de
l’acier jusqu’à la plastification avec la relation (3.1-2)
1 ⎛ τ ⋅s ⎞
εsm = ⋅ ⎜⎜ σsr − b rm ⎟⎟ (3.1-6)
Es ⎝ φ ⎠
fctm φ φ
srm = 2 ⋅ ⋅ = σsr ⋅ (3.1-7)
ρ 4 ⋅ τb 4 ⋅ fctm
Si l’on néglige la déformation du béton on peut ainsi calculer
directement la largeur de fissure w
2
1 ⎛ τ ⋅s ⎞ φ σsr
w = εsm ⋅ srm = ⋅ ⎜⎜ σsr − b rm ⎟⎟ ⋅s rm = ⋅ (3.1-8)
Es ⎝ φ ⎠ 8 fctm ⋅ Es
En utilisant la relation (3.1-5) on obtient pour la contrainte
maximale de l’acier dans la fissure
2
⎛ π ⋅ fctm ⎞3
σsr = ⎜ 4 ⋅ w ⋅ Es ⋅ ⎟ (3.1-9)
⎜ s ⋅ heff ⎟
⎝ ⎠
et en admettant la simplification heff ≈ s on obtient la formule
utilisée dans la norme SIA 262
2
⎛ 4 ⋅ w ⋅ Es ⎞3
σsr =⎜ ⋅ π ⋅ fctm ⎟ (3.1-10)
⎝ s ⎠

3.1.2 Entrave
Dans le paragraphe suivant on introduit sur la base du
modèle du treillis [3-1] un modèle mécanique simplifié pour
décrire le comportement structural et les déformations
d’éléments de construction sous contrainte d’entrave
unidirectionnelle. On fait une distinction entre l’entrave
«externe » ε e , causée par un déplacement extérieur forcé ou
par empêchement d’un raccourcissement thermique, et
l’entrave « interne » ε i causée par empêchement du
rétrécissement dû au retrait du béton.
La fig. 3.1-2 (a) montre l’allure de la contrainte de l’acier dans
la fissure d’une barre de longueur l sous entrave ε m .La
première fissure apparaît lorsque la résistance à la traction du
béton est atteinte pour un allongement de
fct
ε ct = (3.1-11)
Ec
Le béton est déchargé dans la zone de la fissure et la
contrainte de l’acier saute à la valeur correspondant au point
C1 , pendant que les contraintes de traction du béton et de
l’acier en dehors de la zone fissurée tombent quelque peu.
Une nouvelle entrave fait de nouveau grandir les contraintes
de traction du béton en dehors de la zone fissurée jusqu’à fct ,
si bien que pour l’état caractérisé par le point B2 de la fig. 3.1-

30
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

2 (a) la deuxième fissure peut apparaître. D’autres fissures se


produisent par pas d’allongement de
fct 2 ⋅ l 0 + srm
∆ε r ≈ ⋅ (3.1-12)
ρ ⋅ Es 4⋅l
Les contraintes maximales dans la section fissurée se
produisent juste avant l’apparition de la prochaine fissure et
valent en cas d’entrave externe selon l’équation (3.1-1)
σsr = fct ρ . Pour une entrave de
fct ⎛ s ⎞
ε ab ≈ ⋅ ⎜⎜1 − rm ⎟⎟ (3.1-13)
ρ ⋅ Es ⎝ 4 ⋅ l0 ⎠
on atteint la fissuration définitive. En cas d’entrave interne, on
observe dès l’apparition de la deuxième fissure jusqu’à
l’achèvement de la fissuration une diminution successive
régulière des pics de contrainte de l’acier lors de l’apparition
d’une nouvelle fissure. Lorsque la fissuration est complète,
c’est-à-dire dès que règne sur toute la longueur de l’élément
tendu une liaison déplaçable, les contraintes de l’acier dans la
fissure prennent la valeur de
fct srm
∆σs ≈ ⋅ (3.1-14)
ρ 4 ⋅ l0
Lors d’un raccourcissement de retrait allant au-delà, ces
contraintes de l’acier restent identiques. On n’observe qu’un
raccourcissement supplémentaire régulier de chaque
segment de béton ainsi qu’un élargissement correspondant
des fissures. Voir fig. 3.1-2 (b).

(a) (b)

σs max äusserer Zwang w


∆εr ∆ε Es
B2 1
σsr wr

innerer Zwang
C1
1
∆σs
Es
A
0 εct εab εm 0 εct εab εm

Fig. 3.1-2 : Elément tendu sous entrave externe et interne:


(a) Contrainte de l’acier dans la fissure et
(b) Largeurs de fissures en fonction de l’entrave.

La largeur de fissure selon la relation (3.1-8) peut être


calculée en fonction de l’écartement des fissures en dessous
de ε ab avec
fct ⋅ srm ⎛ s ⎞
wr ≈ ⋅ ⎜⎜1 − rm ⎟⎟ (3.1-15)
ρ ⋅ Es ⎝ 4 ⋅ l0 ⎠

31
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Par conséquent les largeurs de fissures apparaissant lors


d’une entrave interne ont dans chaque état ε la même
grandeur que pour une entrave externe correspondante ε .
A vrai dire pour une entrave interne avec accroissement du
raccourcissement de retrait, les contraintes de l’acier ainsi
que le glissement de l’armature dans la section fissurée
deviennent toujours plus petits. Par contre la grandeur du
raccourcissement du béton dans la zone d’application d’une
fissure augmente continuellement dans la même proportion.
Ainsi la largeur de fissure qui en résulte prend exactement la
même valeur que pour une sollicitation d’entrave externe
correspondante.
Pour une entrave allant au-delà de la fissuration définitive, la
largeur de fissure augmente continuellement
σs max − σsr
w = wr + ⋅ srm (3.1-16)
Es
et l’allongement moyen se décale d’une valeur de
fct s
∆ε ≈ ⋅ rm (3.1-17)
ρ ⋅ Es 4 ⋅ l 0
par rapport à l’allongement de l’acier nu.

3.2 Bases pour limiter les flèches

Après dépassement du moment de fissuration Mr la courbure


et la rigidité flexionnelle dépendent essentiellement du tracé
de l’allongement de l’acier. Un calcul des flèches en
admettant une section complètement fissurée est très
conservateur et ne tient compte ni des zones non fissurées, ni
de l’influence de la rigidité à la traction du béton entre les
fissures ( ∆ε resp. ∆χ ). La fig. 3.2-1 montre l’analogie du
diagramme charge-déformation d’un élément tendu (a) et
d’un élément fléchi (b).

(a) (b)

N M

EAc EAs EII /h EIII /d

1 1 1/h 1/d

Nr Mr
∆ε ∆χ

0 εm 0 χ

Fig. 3.2-1 : Diagrammes force-déformation: (a) Modèle treillis [3-1]; (b) Flexion tenant
compte de la rigidité de traction [3-2].

A partir du modèle du treillis [3-1] Marti [3-2] déduisit une


différence de courbure indépendante de la charge pour tenir

32
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

compte de la rigidité de traction en fonction de l’écartement


des fissures λ
λ ⋅ fctm
∆χ = (3.2-1)
6 ⋅ h ⋅ ρ ⋅ Es
Muttoni et Burdet [3-3] fixèrent la zone tendue agissante à
heff ≈ h / 5 et en déduisirent la différence de courbure
λ ⋅ fctm
∆χ = (3.2-1)
6 ⋅ h ⋅ ρ ⋅ Es
Selon Kenel [3-4] on peut d’une manière simplifiée déterminer
la différence de courbure en fonction de l’écartement des
fissures λ
2 Mr ⎛ EI ⎞
∆χ = λ ⋅ ⋅ ⋅ ⎜⎜1 − II ⎟⎟ (3.2-3)
3 EIII ⎝ EII ⎠
Si l’on connaît la courbure de chaque élément d’une poutre
fléchie, on peut déterminer la flèche par double intégration.
Pour les porteurs en béton armé la difficulté vient du fait que
la rigidité flexionnelle à l’état fissuré dépend du degré de
sollicitation et de la disposition de l’armature. Dans les
poutres et les dalles il y a toujours des zones dans lesquelles
M < Mr , où par conséquent la zone tendue ne se fissure pas.
Là il faut utiliser la rigidité flexionnelle EIl non fissurée.
La grandeur de ces zones dépend de la géométrie des
charges, du système statique et ainsi de la courbe des
moments.

La prise en compte des diverses rigidités flexionnelles, de


l’histoire du chargement ainsi que des effets à long terme
présente quelques difficultés. Les calculs selon les modèles
proposés dans la littérature doivent être en général effectués
numériquement. Pour faire une estimation de l’effet des
différentes rigidités flexionnelles en tenant compte de la
rigidité de traction, il est cependant judicieux de développer
des méthodes approchées analytiques.
Selon la fig. 3.2-1 (b) on admet que la rigidité flexionnelle
respectivement la courbure dans les zones fissurées peut
être calculée avec une différence de courbure ∆χ selon (3.2-
1, 2 ou 3) indépendante de la charge. On admet d’autre part
que la charge est augmentée de façon monotone et
qu’aucune zone fissurée n’est déchargée.
On calcule la flèche au milieu d’une poutre simple selon fig.
3.2-2 en utilisant l’analogie de Mohr de la manière suivante :
w m = w m,II − ∆w m,EI − ∆w m,χ (3.2-4)
w m,II
où est calculée selon la théorie classique du béton armé
en supposant une poutre totalement fissurée avec la rigidité EIII .
∆w m,EI
tient compte de l’influence des zones non fissurées
∆wm, χ
de longueur ζ ⋅ l et contient la réduction due à la rigidité
à la traction (en gris) . Voir fig. 3.2-2 (b).

33
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Les diagrammes de la fig. 3.2-2 (b) montrent l’influence des


zones non fissurées ainsi que le raidissement de traction lors
du calcul des flèches au milieu. Après le dépassement de la
charge de fissuration la flèche au milieu augmente
progressivement. La courbe de déformation tenant compte
des longueurs non fissurées s’approche asymptotiquement
du calcul avec section totalement fissurée. L’influence du
raidissement de traction augmente avec le degré de
sollicitation, car la zone fissurée de la poutre grandit. Aussi
bien l’influence du raidissement de traction que celle des
zones non fissurées dépendent de la géométrie des charges,
du degré de sollicitation et du système statique. Avec
l’hypothèse d’une différence de courbure indépendante des
charges, le calcul analytique de la réduction de déformation
due au raidissement de traction devient particulièrement
simple.

La longueur ζ ⋅ l de la zone non fissurée d’une poutre simple


sous charge uniforme q et charge ponctuelle centrale F se
calcule ainsi :
2
F ⎛ F ⎞ M
ζ = 1+ − ⎜⎜1 + ⎟⎟ − 8 ⋅ r 2 (3.2-5)
q ⋅l ⎝ q ⋅ l ⎠ q ⋅l
d’où la réduction due au raidissement de traction.

( ) l8
2
∆w mχ = ∆χ 1 − ζ 2 (3.2-6)

34
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

(a) (b)
q CL
q

M
Mr

χ wm,II
qr
∆wm,EI
∆χ
∆wm,χ
ζ·l /2 (1-ζ)·l /2
w
wm
wm
ρ(x) = konstant

F
F

M
Mr

χ
∆χ
Fr

ζ·l /2 (1-ζ)·l /2
w
wm wm

Fig. 3.2-2 : Calcul de déformation de poutre en béton armé:


(a) Charge, moment, courbure et flèche; (b) Courbes charges-flèches.

On trouve d’autres investigations chez Kenel [3-4]. On peut


déterminer l’influence des zones non fissurées ∆w m,EI avec
exactitude pour la charge ponctuelle et avec une bonne
approximation pour la charge uniformément répartie.
⎛ EI ⎞
∆w m,EI = ζ 3 ⋅ ⎜⎜1 − II ⎟⎟ ⋅ w m,II (3.2-7)
⎝ EII ⎠
On peut calculer la flèche centrale d’une poutre simple ainsi :
⎡ ⎛ EI ⎞⎤
w m ≈ w m,II ⋅ ⎢1 − ζ 3 ⋅ ⎜⎜1 − II ⎟⎟⎥ − ∆χ ⋅ 1 − ζ 2 ⋅
EII ⎠⎥⎦
l2
8
( ) (3.2-8)
⎢⎣ ⎝
En première approximation on peut estimer la flèche à l’état
complètement fissuré avec la relation développée sur la base
d’une étude paramétrique
3
1 − 20 ⋅ ρ' ⎛h⎞
w= ⋅ (0,75 + 0,1⋅ ϕ) ⋅ ⎜ ⎟ ⋅ w c (3.2-9)
10 ⋅ ρ0,7 ⎝d ⎠
où wc est calculée avec la rigidité flexionnelle non fissurée EII .

35
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

3.3 Exemple : Dalle à sommiers

3.3.1 Exposé du problème


Contrôle de l’aptitude au service d’une dalle à sommiers pour
un parking avec véhicules de 3.5 à 16t (catégorie G de la
norme SIA 261). On souhaite une limitation de l’ouverture des
fissures pour les charges quasi permanentes ainsi que pour
les charges les plus fréquentes ; les exigences posées sont
donc élevées.

System

l=10,0m

Querschnitt 1,8m
Kategorie G
Qk / 2 Qk / 2 Qk=90 kN
Kategorie G
qk=5,0 kN/m2
Belag
qa=0,5 kN/m2

hf=0,2m
h=0,5m
bw=0,5m
a=3,0m
Fig. 3.3-1 : Système, section et charges de la dalle à sommiers.

Matériaux admis :
Béton C25/30 fcd = 16,5 N/mm2 fctm = 2,6 N/mm2
Armature B500B fsd = 435 N/mm2

3.3.2 Actions
Sécurité structurale :
Poids propre et revêtement Ac = 0,2 ⋅ 3 + 0,3 ⋅ 0,5 = 0,75 m2

⎡ kN kN ⎤
g d = γ G (g c + qa ) = 1,35 ⎢0,75m 2 ⋅ 25 3 + 3m ⋅ 0,5 2 ⎥ = 27,3 kN/m
⎣ m m ⎦
Catégorie G Qd = γ Q ⋅ Qk = 1,5 ⋅ 90 = 135 kN

kN
qd = γ Q ⋅ qk = 1,5 ⋅ 3 m ⋅ 5,0 = 22,5 kN/m
m2
Cas de charge fréquents :
kN kN
Poids propre et revêtement g d = 0,75m 2 ⋅ 25 3
+ 3m ⋅ 0,5 2 = 20,3 kN/m
m m
Catégorie G Qd = ψ1 ⋅ Qk = 0,5 ⋅ 90 = 45 kN
kN
qd = ψ1 ⋅ qk = 0,5 ⋅ 3m ⋅ 5,0 = 7,5 kN/m
m2

36
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Charges quasi permanentes :


kN kN
Poids propre et revêtement g d = 0,75m 2 ⋅ 25 3
+ 3m ⋅ 0,5 2 = 20,3 kN/m
m m
Catégorie G Qd = ψ 2 ⋅ Qk = 0,3 ⋅ 90 = 27 kN
kN
qd = ψ 2 ⋅ qk = 0,3 ⋅ 3m ⋅ 5,0 = 4,5 kN/m
m2

3.3.3 Contrôle de l’aptitude au service pour


charges fréquentes
Le contrôle de sécurité à la rupture donne l’armature selon
fig. 3.3-2 :

9 Ø 30 mm
As = 6363 mm2

zsu=95mm

Fig. 3.3-2 : Disposition de l’armature.

Le moment de flexion déterminant pour le calcul des


contraintes à mi-travée pour charges fréquentes vaut
l2 l 10 2 10
M d = (g d + qd ) ⋅ + Qd ⋅ = (20,3 + 7,5 ) ⋅ + 45 ⋅ = 460 kNm
8 4 8 4
et de là une contrainte approximative de l’acier de
Md 460 ⋅ 10 6
σsd = = = 198 N/mm2
0,9 ⋅ d ⋅ As 0,9 ⋅ 405 ⋅ 6363
La contrainte admissible de l’acier pour limiter l’ouverture des
fissures dues aux charges fréquentes avec exigences
élevées se monte à
σs,adm = fsd − 80 = 435 − 80 = 355 N/mm2
Le contrôle de contrainte de l’acier
σs,adm = 355 > σsd = 198 N/mm2

est ainsi satisfait.


On effectue une estimation de la flèche avec une section de
remplacement rectangulaire qui présente la même rigidité
flexionnelle que la section en T en tenant compte de la
largeur efficace
beff , i = 0,2bi + 0,1l 0 = 0,2 ⋅ 1,25 + 0,1⋅ 10 = 1,25 m < 0,2l 0 = 2,0 m

beff = ∑b eff , i + bw =2 ⋅ 1,25 + 0,5 = 3,0 m ≤ a

37
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

beff=a=3,0m

h=0,5m

Fig. 3.3-2: Section de remplacement.

La largeur de la section de remplacement se calcule ainsi


12Ic 12 ⋅ 0,0106
b= = = 1,02 ≈ 1,0 m
h3 0,5 3
et de là, la rigidité flexionnelle non fissurée ainsi que le taux
d’armature
MN
EII = 32'000 0,0106 m 4 = 340'000 kNm 2
m2
As 6363
ρ= = ≈ 1,6 %
b⋅d 1000 ⋅ 405
La flèche au stade non fissuré due aux charges fréquentes se
monte à
5l 4 l3 5 ⋅ 10 4 10 3
qd ⋅ + Qd ⋅ 7,5 ⋅ + 45 ⋅
wc = 384 48 = 384 48 = 5,63 mm
EII 340'000
A l’aide de l’estimation (3.2-9) et du taux d’armature
déterminé avec la section de remplacement, la flèche à l’état
fissuré (sans fluage ni armature de compression) augmente à
3
0,75 ⎛ 500 ⎞ l
w= 0,7
⋅⎜ ⎟ ⋅ 5,63 = 14,7 < = 29 mm
10 ⋅ 0,016 ⎝ 405 ⎠ 350
Le contrôle de déformation pour garantir les conditions de
confort est ainsi satisfait.
Comparons la flèche centrale avec rigidité fissurée avec
l’estimation de la norme. La rigidité à l’état fissuré se calcule
avec
M M ⎛ z ⎞
EIII = = ⋅ (d − zD ) = As ⋅ Es ⋅ (d − zD ) ⋅ ⎜ d − D ⎟ (3.3-1)
χ σs Es ⎝ 3 ⎠
Pour un rapport n ≈ 6 on obtient une hauteur de béton
comprimé de zD = 90 mm. De là on calcule la rigidité
flexionnelle
⎛ 90 ⎞
EIII = 6363 ⋅ 205'000 ⋅ (405 − 90 ) ⋅ ⎜ 405 − −9
⎟ ⋅ 10 = 154'000 kNm2
⎝ 3 ⎠
On obtient ainsi une flèche centrale à l’état supposé
totalement fissuré de
EII 340'000
w m,II = w c ⋅ = 5,63 ⋅ = 12,4 mm
EIII 154'000
Cette valeur de calcul est dans l’ordre de grandeur de
l’estimation de la flèche effectuée avec la norme.

38
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

3.3.4 Contrôle de l’aptitude au service pour


charges quasi permanentes
Le moment déterminant pour calcul des contraintes au centre
pour charges quasi permanentes se calcule ainsi
l2 l 10 2 10
M d = (g d + qd ) ⋅ + Qd ⋅ = (20,3 + 4,5 ) ⋅ + 27 ⋅ = 377 kNm
8 4 8 4

et de là une contrainte dans l’acier approximative de


Md 377 ⋅ 10 6
σsd = = = 162 N/mm2
0,9 ⋅ d ⋅ As 0,9 ⋅ 405 ⋅ 6363
La contrainte admissible de l’acier pour limiter l’ouverture des
fissures pour charges quasi permanentes avec exigences
élevées se monte pour un écartement des barres d’environ
s ≈ 65 mm (voir fig. 3.3-2)

Fig. 3.3-3 : Limitations des contraintes en fonction de l’espacement des


barres (Fig. 31 de la norme SIA 262).

σs,adm ≈ 385 N/mm2.


σs,adm = 385 > σsd = 162 N/mm2

Le contrôle de la contrainte de l’acier est ainsi respecté.


On calcule la flèche à l’état non fissuré sous charges quasi
permanentes ainsi
4
10 3
(20,3 + 4,5) ⋅ 5 ⋅ 10 + 27 ⋅
wc = 384 48 = 11,1 mm
340'000
A l’aide de l’estimation (3.2-9) et du taux d’armature calculé
avec la section de remplacement, la flèche à l’état fissuré en
admettant un indice de fluage ϕ = 2,0 augmente à
3
0,75 + 0,1⋅ 2,0 ⎛ 500 ⎞ l
w= 0,7
⋅⎜ ⎟ ⋅ 11,1 = 36 > = 33 mm
10 ⋅ 0,016 ⎝ 405 ⎠ 300
Ainsi le critère d’aspect de l’élément n’est pas respecté
d’environ 10%.
Comparons la flèche centrale à rigidité flexionnelle fissurée
avec l’estimation de la norme.

39
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Pour un rapport n ≈ 6 ⋅ (1 + 2,0 ) = 18 on a une hauteur de béton


comprimé de zD = 142 mm. De là on calcule la rigidité
flexionnelle
⎛ 142 ⎞
EIII ,∞ = 6363 ⋅ 205'000 ⋅ (405 − 142) ⋅ ⎜ 405 − −9
⎟ ⋅ 10 = 123'000 kNm
2
⎝ 3 ⎠
On obtient ainsi une flèche centrale en admettant un état
totalement fissuré de
EII 340'000
w m,II = w c ⋅ = 11,1⋅ = 30,8 mm
EIII ,∞ 123'000

Cette valeur de calcul est un peu plus faible que la flèche


estimée avec la norme et assure le contrôle garantissant
l’aspect.

3.4 Exemple : paroi à retrait entravé

3.4.1 Enoncé du problème


Le rétrécissement de retrait ε cs d’une paroi de 2.50m de haut
et 250mm d’épaisseur est entravé par sa fondation. On pose
des exigences élevées pour la fissuration.

t=250mm

Ø12,150
h=2,5m (Wandmatte)

Fig. 3.4-1 : Paroi avec retrait entravé.

Matériaux admis :
Béton C25/30 fcd = 16,5 N/mm2 fctm = 2,6 N/mm2
Armature B500B fsd = 435 N/mm2

3.4.2 Action
La valeur finale du retrait respectivement de l’allongement de
retrait pour la sorte de béton utilisée dans un environnement
climatique de 60% HR ainsi qu’une épaisseur d’élément
h0 = t = 250 mm est égale à
ε cs = ε cs,∞ ⋅ β ⋅ (t − t s ) ≈ 0,5 ⋅ 0,8 = 0,4 ‰

3.4.3 Contrôle de l’aptitude au service


Pour empêcher une rupture fragile lorsque la résistance à la
traction du béton est atteinte
1 1
fctd = k t fctm = ⋅ fctm = ⋅ 2,6 = 2,3 N/mm2
1 + 0,5 ⋅ t 1 + 0,5 ⋅ 0,25

40
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

une armature minimale de


f 2,3
ρmin = ctd = = 0,53 % bzw. as,min = 1330 mm2/m
σs,adm 435

est nécessaire. Celle-ci est assurée par des treillis Ø12,150


(1508 mm2/m, ρ = 0,6% ) disposés sur les deux faces.

Avec le procédé développé dans [3-1] on peut estimer la


longueur de la membrure tendue en tête de paroi à
l = 2 ⋅ h = 5,0 m , en pied de paroi l = 0 , et entre ces deux
positions l varie linéairement. La fig. 3.4-2 montre pour un
espacement des fissures maximum de
12 mm
srm = 2 ⋅ l 0 ≈ 2 ⋅ = 495 mm
8 ⋅ 0,6%
Les contraintes de l’acier dans la section fissurée et les
largeurs de fissures en tête de paroi. On voit sur la fig. 3.4-2
(b) qu’en tête de paroi il faut s’attendre à des largeurs de
fissures de 0.47mm. Il est aussi visible que la fissuration
totale n’est pas atteinte. Pour un espacement minimal des
fissures lo il faudrait s’attendre selon l’équation (3.1-5) à des
largeurs de fissures de 0.35mm.

(a) (b)

σs max w
σsr=385 N/mm2 wr=0,47mm
∆εr=0,09‰

1
∆σs=190 N/mm2
Es
εcs=0,4‰ εcs=0,4‰
0ε =0,07‰ εab=1,0‰ εm 0 εct=0,07‰ εab=1,0‰ εm
ct

Fig. 3.4-2 : Paroi avec retrait entravé: (a) Contrainte de l’acier dans la fissure et (b)
Largeurs de fissures.

Selon la table 16 de la norme SIA 262 la contrainte de l’acier


pour maîtriser la largeur des fissures sous déformation
entravée est à limiter selon la courbe B de la fig. 31. Pour un
espacement des barres s = 150 mm la contrainte admissible
de l’acier est de σ s,adm ≈ 400 N/mm2.
Ainsi le contrôle de contrainte
σs,adm = 400 N/mm 2 > σsr = 385 N/mm 2

est satisfait. La largeur de fissure correspondante


w r ≈ 0,47 mm du calcul approché concorde avec la base de
la courbe B ( w = 0,5 mm) selon [5].

41
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

3.5 Exemple : dalle plate à raccourcissement entravé

3.5.1 Donnée du problème


Le raccourcissement d’une dalle plate de 250mm est entravé
par deux noyaux stabilisateurs. Les exigences posées pour la
fissuration sont normales.

Matériaux admis :
Béton C25/30 fcd = 16,5 N/mm2 fctm = 2,6 N/mm2
Armature B500B fsd = 435 N/mm2

3.5.2 Action
La valeur finale du retrait respectivement de l’allongement de
retrait pour la sorte de béton utilisée dans un environnement
climatique de 60% HR ainsi qu’une épaisseur d’élément
h0 = t = 250 mm est égale à
ε cs = ε cs,∞ ⋅ β ⋅ (t − t s ) ≈ 0,5 ⋅ 0,8 = 0,4 ‰

Après 4 semaines une partie du raccourcissement de retrait


s’est faite
ε cs ≈ 0,5 ⋅ 0,2 = 0,1 ‰
si bien qu’après clavage du joint, il faut s’attendre à un
raccourcissement de retrait réduit de ε cs = 0,3 ‰.

bred /2=8 m

b=25 m

Fall B l1=4 m
Fall A l1=10 m

Distance entre les parois l=32m

Fig. 3.5-1 : Dalle plate avec rétrécissement entravé

3.5.3 Contrôle de l’aptitude au service


Pour empêcher une rupture fragile lorsque la résistance à la
traction du béton est atteinte
1 1
fctd = k t ⋅ fctm = ⋅ fctm = ⋅ 2,6 = 2,3 N/mm2
1 + 0,5 ⋅ t 1 + 0,5 ⋅ 0,25

42
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

une armature minimale de


fctd 2,3
ρmin = = = 0,53 % bzw. as,min = 1330 mm2/m
σs,adm 435

est nécessaire. Celle-ci est assurée par une armature


supérieure et inférieure Ø12,150 (1508 mm2/m, ρ = 0,6% )
Dans la zone de largeur réduite bred se produit une entrave
externe due au raccourcissement de retrait de la dalle
adjacente
l − l1 32 − 10
ε e = ε cs ⋅ = 0,3 ⋅ = 0,66 ‰
l1 10
ainsi qu’une entrave interne due au retrait empêché
ε i = εcs = 0,3 ‰
L’entrave totale dans la zone réduite de
ε = ε e + ε i = 0,96 ‰
est plus petite que l’entrave nécessaire pour atteindre la
fissuration totale (espacement maximal des fissures λ = 1,0 )
selon la relation (3.1-13)
2,3 ⎛ 1⎞
ε ab ≈ ⋅ ⎜1 − ⎟ = 1,0 ‰
0,6% ⋅ 205'000 ⎝ 2 ⎠
La contrainte maximale de l’acier respectivement la largeur
de fissure égalent σsr = 385 N/mm2 resp. w r ≈ 0,47 et
remplissent ainsi les exigences normales de la largeur de
fissures.

3.5.3 Contrôle de l’aptitude au service pour le cas B


Dans la zone de largeur réduite bred apparaît suite au
raccourcissement de retrait de la dalle adjacente une entrave
externe
l − l1 32 − 4
ε e = ε cs ⋅ = 0,3 ⋅ = 2,1 ‰
l1 4
ainsi qu’une entrave interne due au retrait empêché
ε i = εcs = 0,3 ‰
L’entrave totale dans la zone réduite est nettement plus
grande que l’entrave εab nécessaire à la formation d’une
fissuration complète. Pour que la zone adjacente puisse se
fissurer, ainsi que pour décharger la zone réduite, il faut
augmenter le taux d’armature dans celle-ci. Il faut encore
prendre garde que la résistance à la traction du béton de la
dalle adjacente est déterminante pour le dimensionnement
fctd , 0,95 b 1,3 ⋅ 2,3 25
ρs,red = ⋅ = ⋅ = 1,08 % bzw. as,red = 2700 mm2/m
σs,adm bred 435 16

43
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Avec une armature supérieure et inférieure Ø16,150 (2680


mm2/m, ρ = 1,07% ) on atteint juste l’armature minimale. En
admettant que dans la zone réduite la fissuration totale est
atteinte et que dans la zone adjacente des fissures
successives se forment à cause du retrait, la contrainte
maximale de l’acier dans la zone réduite est juste égale à
.
σ s max = f sd = 435 N/mm2 La largeur de fissure qui en résulte
dans la zone réduite vaut selon l’équation (3.1-16)
σs max − σsr 435 − 216
w = wr + ⋅ srm = 0,20 + ⋅ 373 = 0,60 mm
Es 205'000
et reste ainsi dans le domaine des valeurs admissibles pour
des exigences normales.

44
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

4. Piliers, parois porteuses, construction ductile

4.1. Eléments comprimés

Les bases théoriques du calcul des éléments comprimés sont décrites


exhaustivement dans la documentation D 0182 [5] chapitre 6. Afin de
pouvoir approfondir certaines réflexions, le calcul manuel est traité un peu
plus en détail.
On traite dans ce paragraphe les éléments de construction dont le
comportement est influencé essentiellement par les effets du deuxième
ordre. Le contrôle de la sécurité structurale est à effectuer sur le système
déformé (fig. 4.1-1). Lors du calcul de la charge de ruine les déformations
sont dans ce cas à prendre en compte. Il faut tenir compte des imperfections
géométriques, de la fissuration, du comportement non linéaire des matériaux
ainsi que du fluage et du retrait du béton.

Position théorique
lcr
Nd Position prédéformée
Nd
e1d Position déformée
χd
Axe de la résultante
e2d e0d

Fig. 4.1-1: Résultante de compression avec excentricités

e0,d

e0,d lcr=l
l lcr=0.7.l
lcr=0.5.l
e0,d
lcr= 2.l

e0,d e0,d Points d’inflexion

Fig. 4.1-2: Imperfections affines à la courbe de flambage

L’excentricité maximale qui correspond à la distance maximale entre la


résultante de compression et l’axe déformé de l’élément comprimé est
représentée dans la fig. 4.1-1 et se laisse décomposer en trois
composantes.
ed = e0d + e1d + e2d
M d = N d ⋅ ed = N d ⋅ (e0d + e2d ) + M1d (4.1-1)
Dans cette formulation la force de compression est considérée comme
positive.

45
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Répétition des imperfections


Comme excentricité due aux imperfections géométriques il faut choisir la
plus grande des deux valeurs suivantes.
l cr d
e0 d = α i ⋅ resp. e0 d =
2 30
1 0.01 1
≥ αi = ≥ (4.1-2)
200 l 300
αi Mesure pour imperfections géométriques de l’élément comprimé
resp. de la rotation du pied
l cr Longueur de flambage
En dessous d’une longueur de poteau de 4 m et au-dessus de 9 m les
valeurs α i restent constantes.
Les imperfections sont choisies affines à la courbe de flambage. Il faut donc
distinguer entre les différents cas représentés dans la fig. 4.1-2.

4.1.1 Calcul manuel


Le calcul manuel détaillé des poteaux exige certaines simplifications pour
une meilleure vue d’ensemble.
• Le poteau est calculé avec une courbure constante sur la hauteur
(correspondant à une rigidité flexionnelle constante). On utilise la
courbure de la section la plus sollicitée.
• On simplifie la loi du matériau béton. La norme propose une répartition
des contraintes rectangulaire qui s’étend sur plus de 85% de la zone
comprimée. Avec l’hypothèse d’une répartition rectangulaire il n’y a plus
de différence entre un poteau avec flambage ou sans flambage. Si le
retrait est insignifiant cette hypothèse suffit.
• Si l’on introduit une loi de matériau bilinéaire (fig. 4.1-3), on peut aussi
tenir compte du flambage. On choisit la loi bilinéaire de telle façon que
l’on ait environ la même aire de contrainte sous la courbe que pour la loi
de la norme SIA 262 (4.1-3). L’allongement à la transition entre la droite
montante et la droite horizontale correspond à une valeur de 0.001. Le
module d’élasticité et par conséquent la rigidité de départ sont ainsi
choisis trop petits. Nous discuterons encore la différence qui apparaît
dans le calcul par rapport à l’équation (4.1-3).

4.1.1.1 Simplification de la loi des matériaux


Loi des matériaux selon SIA 262:
σc kσ ⋅ ζ − ζ 2
= (4.1-3)
fcd 1 + (k σ − 2) ⋅ ζ
E cd εc
kσ = ζ=
400 ⋅ fcd ε c1d
Module E pour ζ = 0 :
σc σc kσ − ζ
= ⋅ ε c1d = fcd ⋅
ζ εc 1 + (k σ − 2) ⋅ ζ

46
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Pour ζ → 0 on a:
σc
⋅ ε c1d = E c 0 ⋅ ε c1d = k σ ⋅ fcd
εc
E cd E
Ec0 = = cd = 1.25 ⋅ E cd
400 ⋅ ε c1d 0 .8
Avec la loi bilinéaire des matériaux la contrainte de dimensionnement du
béton est atteinte pour 0.5 ⋅ ε c1d = 0.001 .

σc
fcd/Ec0
fcd

0.5.εc1d εc1d εc2d

Fig. 4.1-3: Approximation loi du matériau béton

4.1.1.2 Prise en compte de la distribution de la courbure


La prise en compte de la distribution de la courbure est contenue dans les
valeurs c. La récapitulation de la documentation D 0182 sera encore
complétée.
- On analyse un porte-à-faux avec une imperfection à la tête d’appui
( l cr = 2 ⋅ l ) et un pilier pendulaire ( l cr = l ) avec une imperfection au milieu
de la barre. Dans les deux cas seuls les effets du second ordre jouent un
rôle.
l cr2
e2d = χ d ⋅ 2
c = π2 (4.1-4)
π
- Pour un tracé rectangulaire des moments de flexion qui correspond à une
excentricité constante, on peut déterminer la déformation comme suit
selon fig. 4.1-4a.
- l cr = l M1d = N d ⋅ e1d
1 M1d l l2
e 2d = ⋅ ⋅ ⋅ l = χ d ⋅ cr c =8 (4.1-5)
2 EJ 4 8
- Un porte-à-faux avec un moment en tête mène à la même relation.
- l cr = 2 ⋅ l
1 M1d 2 l2
e2d = ⋅ ⋅ l = χ d ⋅ cr c =8 (4.1-6)
2 EJ 8

Dans les deux cas (4.1-5) et (4.1-6) les moments aux extrémités des piliers
jouent un rôle, alors que les effets du second ordre sont négligeables.

47
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

- On examine l’excentricité pour un pilier parfaitement encastré aux


extrémités, avec appui mobile horizontalement en tête, sollicité par une
force horizontale à l’extrémité de la barre (fig. 4.1-4b).
l
l cr = l M1d = H d ⋅
2

1 Hd ⋅ l l l 1 M1d 2
e 2d = ⋅ ⋅ ⋅ = ⋅ ⋅l
3 2 ⋅ EJ 2 2 12 EJ
l cr2
e 2d = χ d ⋅ c = 12 (4.1-7)
12
- La déformation d’un porte-à-faux avec une force horizontale en tête est
calculée selon fig. 4.1-4c.
l cr = 2 ⋅ l
1 Hd ⋅ l 2 1 1
e2d = ⋅ ⋅ l = ⋅ χd ⋅ l 2 = ⋅ χ d ⋅ l cr2 c = 12 (4.1-8)
3 EJ 3 12
Une charge ponctuelle au milieu du pilier pendulaire mène au même
résultat.
l cr = l
1 Hd ⋅ l l 1
e2d = ⋅ ⋅ ⋅l = ⋅ χ d ⋅ l cr2 c = 12 (4.1-9)
3 EJ 4 12
Dans les trois cas (4.1-7) à (4.1-9) les forces horizontales jouent ainsi un
rôle, pendant que les effets du second ordre sont négligeables.

Nd Nd Hd qd.l2/6
Hd 1 1
Hd.l/2 l/2

1 Nd
Nd.e1d 1
l/4
e0d bzw. e2d
Hd
–l
–Hd.l/2 –l/2 –Hd.l –l qd
Nd –qd.l2/3
(a) (b) (c) (d)

Fig. 4.1-4: Déformations du second ordre

- On traite aussi un pilier en porte-à-faux avec une action horizontale


répartie uniformément sur toute la hauteur
l cr = 2 ⋅ l
1 qd ⋅ l 4 1 1
e2d = ⋅ = ⋅ χd ⋅ l 2 = ⋅ χ d ⋅ l cr2 c = 16 (4.1-10)
4 2 ⋅ EJ 4 16
- La barre pendulaire avec action horizontale uniformément répartie est
également analysée.
l cr = l
5 qd ⋅ l 2 l 2 5
e2 d = ⋅ ⋅ = ⋅ χ d ⋅ l cr2 c = 9.6 (4.1-11)
12 8 ⋅ EJ 4 48

48
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

- Le pilier encastré des deux côtés déplaçable horizontalement en tête est


chargé par une action horizontale uniformément répartie sur toute la
hauteur (fig. 4.1-4d).
l cr = l

1 qd ⋅ l 2 l 2 1 qd ⋅ l 2 l 2 1 q ⋅l2 2
e2d = ⋅ ⋅ − ⋅ ⋅ = ⋅ d ⋅l
2 3 EJ 4 2 EJ 8 3 ⋅ EJ
l cr2
e2 d = χ d ⋅ c =8 (4.1-12)
8
Dans les trois cas (4.1-10) à (4.1-12) les actions réparties (par exemple le
vent) jouent un rôle, alors que les effets du second ordre sont négligeables.
Les valeurs c sont ainsi résumées pour les cas les plus fréquents. Il faut
souvent tenir compte simultanément de plusieurs effets. Cela se produit
lorsque plusieurs effets jouent un rôle.

4.1.1.3 Combinaisons
La déviation du second ordre se laisse déterminer simplement à partir de la
déviation du premier ordre grâce à des considérations de stabilité.
1 1
w 2d = w1d ⋅
N
= ∑w 1d ,i ⋅
N
1− d i 1− d
Ncr ,d Ncr ,d

Cette relation peut aussi être utilisée pour l’excentricité :


1 1
e2d = e2I d ⋅
Nd
= ∑e I
2d , i ⋅
Nd
(4.1-13)
1− i 1−
N cr ,d N cr ,d

où l’on a :
M di l cr2
e2I d ,i = ⋅ (4.1-14)
EJ c i
La relation (4.1-14) correspond par exemple à l’une des expressions des
équations (4.1-5) à (4.1-12).
L’équation (4.1-14) est introduite dans l’équation (4.1-13):
M di l cr2 1 l2
e2 d = ∑ ⋅
c i EJ

Nd
= χ d ⋅ cr
c
(4.1-15)
i 1−
N cr ,d

∑M i
di + N d ⋅ e 2d
χd = (4.1-16)
EJ
L’équation (4.1-16) est à introduire dans l’équation (4.1-15).

M di l cr2 1
∑M di + N d ⋅ e 2d
l cr2
∑ ⋅
c i EJ

Nd
= i
EJ

c
i 1−
N cr ,d

l2
∑M di
⎛ N ⎞
c = Nd ⋅ cr + i
⋅ ⎜1 − d ⎟
M di ⎜ N ⎟
EJ
∑ i
ci
⎝ cr ,d ⎠

49
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

N
∑M di
⎛ N ⎞
2
c=π ⋅ d + i
⋅ ⎜1 − d ⎟ (4.1-17)
M di ⎜ Ncr ,d ⎟
Ncr ,d
∑i
ci
⎝ ⎠

L’expression (4.1-17) permet de déterminer la constante moyenne c en


fonction des apports des différentes sollicitations possibles.

4.1.1.4 Possibilité de limiter les contrôles


Pour de petites excentricités l’influence du second ordre resp. des
déformations sur les efforts intérieurs est si petite que le volume de calcul
supplémentaire ne se justifie pas pour un calcul manuel. On peut décrire
l’élancement par le rapport entre longueur de flambage et rayon de giration.
En dessous d’une certaine valeur il n’est en général pas nécessaire de faire
une analyse du second ordre.
l cr Jc
λ cr ≤ 25 λ cr = ic = (4.1-18)
ic Ac

λ cr élancement
ic rayon de giration de la section de béton
Pour de grandes excentricités l’influence du second ordre joue également un
rôle secondaire. L’augmentation de la flèche du premier et du second ordre
peut être comparée à la déviation du premier ordre y compris la
déformation. Si les différences sont inférieures à 5% on peut renoncer au
contrôle du second ordre. Cette limite peut être donnée par une grandeur
extrêmement simple à déterminer.
M1d l cr2
e2d < 0.05 ⋅ (e1d + e0d ) e1d = e 2d = χ d ⋅
Nd π2

MRd d'
−εsd εs2 −
χd χd x
hs Nd

(a) εsd + εs1 (b)

Fig. 4.1-5: Diagramme des allongements avec courbure maximale

On détermine la courbure maximale (fig. 4.1-5) et l’excentricité


correspondante du second ordre :
2 ⋅ ε sd 2 ⋅ fsd
χ d ,max = = (4.1-19)
hs E s ⋅ hs

l cr2 2 ⋅ fsd l cr2


e2d ,max = χ d ,max ⋅ = ⋅
π2 E s ⋅ hs π 2

435 l cr2 l2
e1d + e0d > 40 ⋅ ⋅ ≈ 0.009 ⋅ cr
205 ⋅ 10 3 ⋅ π 2 hs hs
hs espace entre les couches d’armatures extérieures (fig. 4.1-5)
e1d excentricité selon théorie du premier ordre
e0d imperfection

50
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

En général il n’y a donc pour un calcul manuel aucun contrôle au second


ordre à effectuer si la condition suivante est remplie.
l cr2
e1d + e0d ≥ 0.01⋅ (4.1-20)
hs

4.1.1.5 Exemple : pile de pont

Etat de chantier
On examine une pile de pont en chantier. La pile n’est pas tenue en tête. On
répond d’abord à la question de savoir si un calcul du second ordre est
vraiment nécessaire. Le poids propre de la pile est compté à raison d’un
tiers en tête et deux tiers en pied de pile (fig. 4.1-6). L’action horizontale est
répartie uniformément sur toute la hauteur.
l = 45 m h = 1.50 m b = 5 .0 m
d = 1.43 m d' = 0.07 m E cd = 30 kN/mm 2

fcd = 16.5 N/mm 2 fsd = 435 N/mm 2 q hd = 24 kN/m


0.01 1 1
αi = = ⇒ αi =
45 670 300
1 2 ⋅ 45 d 1.43
e0 d = ⋅ = 0.15 m > = = 0.048 m
300 2 30 30

Nd =
1
3
( 1
)
⋅ γ G ,sup ⋅ γ c ⋅ b ⋅ h ⋅ l = ⋅ 1.35 ⋅ 25 ⋅ 5 ⋅ 1.5 ⋅ 45 = 3797 kN
3
(a) Elancement (4.1-18):
l cr 2 ⋅ 45
λ cr = = ⋅ 12 = 208 ? ≤ ? 25 pas respectée
i 1. 5
(b) Excentricité (4.1-20):
M1d = 24.3 + 3.797 ⋅ 0.15 = 24.87 MNm

24.87 90 2
e1d = = 6.6 m? ≥ ? 0.01⋅ = 59.6 m pas respectée
3.797 1.36
Comme les conditions (a) et (b) ne sont pas respectées, un calcul au second
ordre est dans chaque cas nécessaire.

Approximation
L’excentricité du second ordre est déterminée approximativement avec la
relation (4.1-19).
2 ⋅ fsd 0.435
χ d ,max = = 2⋅ = 3.12 ⋅ 10 −3 m -1
E s ⋅ hs 205 ⋅ 1.36

e2d = χ d ⋅
l cr2
= 3.12 ⋅ 10 −3 ⋅
(2 ⋅ 45)2 = 2.56 m
2
π π2
l2 45 2
M1d = q hd ⋅ = 24 ⋅ = 24300 kNm = 24.3 MNm
2 2
Moment, effort normal et excentricités sont introduits dans l’équation (4.1-1):
M d = 3.797 ⋅ (0.15 + 2.56 ) + 24.3 = 34.6 MNm

51
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

On doit déterminer l’armature pour les efforts internes calculés, soit moment
et effort normal. Pour l’armature inférieure on admet que la plastification de
traction est juste atteinte.
Pour le béton on admet la répartition des contraintes rectangulaire sur la
hauteur comprimée réduite. Cela est admissible car il n’est pas nécessaire
de tenir compte du fluage.(fig. 4.1-7).

Nd=Qd/3 BZ
e0d 1

qhd

2.Qd/3 Nd.e0d qhd.l2/2


M0d M1d χd l

Fig. 4.1-6: Système statique avec sollicitations

La force d’armature nécessaire peut être estimée simplement en admettant


une répartition de l’effort normal de moitié sur les membrures comprimée et
tendue.
34.6 3.8
Fs ,erf ≈ − = 25.0 MN
0.9 ⋅ 1.43 2
Choix : 45φ 40 = 56565 mm 2
Fsd = 56.565 ⋅ 0.435 = 24.61MN

Analyse plus exacte


1er pas :
A l’aide de la compatibilité des allongements (fig. 4.1-7) et du respect de
l’équilibre on effectue le contrôle avec une armature choisie.
εs ε
= sd
x − d' d − x
435 x − d'
σs = εs ⋅ Es = ⋅ 205 ⋅ résultat en N/mm2
205 d−x
x − 0.07
As ⋅ σ s = 56.565 ⋅ 0.435 ⋅
1.43 − x
Fc = 0.85 ⋅ x ⋅ 5 ⋅ 16.5 = 70.125 ⋅ x

52
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

fcd
εs σs
x 0.85.x
d'

hs d

εsd fsd

Fig. 4.1-7: Diagramme des allongements et répartition des contraintes

Equilibre :
x − 0.07
24.606 + 3.797 = 28.403 = 24.606 ⋅ + 70.125 ⋅ x
1.43 − x
40.616 − 28.403 ⋅ x = 24.606 ⋅ x − 1.7224 + 100.279 ⋅ x − 70.125 ⋅ x 2
70.125 ⋅ x 2 − 153.287 ⋅ x + 42.338 = 0
x 2 − 2.186 ⋅ x + 0.604 = 0
x = 0.324 m 0.85 ⋅ x / 2 = 0.138 m
Fs 2 = 5.66 MN Fs1 = 24.61MN Fc = 22.74 MN
M Rd = 30.27 ⋅ 0.68 + 22.74 ⋅ (0.75 − 0.138 ) = 34.5 MNm ≈ M d = 34.6 MNm
e
2 pas :
On détermine la déformation à l’aide des allongements calculés.
0.324 − 0.07
ε sd = 2.122 ⋅ 10 −3 ε s = −2.122 ⋅ 10 − 3 ⋅ = −0.487 ⋅ 10 − 3
1.43 − 0.324
2.122 + 0.438
χd = ⋅ 10 −3 = 1.92 ⋅ 10 −3 m -1
1.36
90 2
e2d = 1.92 ⋅ ⋅ 10 −3 = 1.57 m
π2
Correction du moment de flexion :
M d = 3.797 ⋅ (0.15 + 1.57 ) + 24.3 = 30.3 MNm
On réduit la section d’armature.
As (40φ40 ) = 50280 mm 2
x − 0.07
σ s = ε s ⋅ E s = 0.435 ⋅ Résultat en kN/mm2
1.43 − x
Fsd = 21.87 MN
x − 0.07
25.669 = 21.872 ⋅ + 70.125 ⋅ x
1.43 − x
70.125 ⋅ x 2 − 147.819 ⋅ x + 38.237 = 0
x 2 − 2.108 ⋅ x + 0.604 = 0 x = 0.302 m
Fs 2 = 4.50 MN Fc = 21.17 MN
M Rd = (21.87 + 4.50 ) ⋅ 0.68 + 21.17 ⋅ (0.75 − 0.128 )
M Rd = 31.09 MNm > M d = 30.74 MNm

53
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

2 ⋅ 50280 2 ⋅ 50280
ρd = = 1.41% ρ= = 1.34%
1430 ⋅ 5000 1500 ⋅ 5000
ρd taux géométrique d’armature par rapport à d
ρ taux géométrique d’armature par rapport à h
La déformation reste pratiquement inchangée.
ε sd = 2.122 ⋅ 10 −3 ε s = −0.436 ⋅ 10 −3
2.122 + 0.436
χd = ⋅ 10 −3 = 1.88 ⋅ 10 −3 m -1
1.36
90 2
e2d = 1.88 ⋅ ⋅ 10 −3 = 1.54 m
π2
3e pas :
On examine la modification de c .
M Rd 31.09
EJ = = ⋅ 10 3 = 16.54 ⋅ 10 3 MNm 2
χd 1.88

π 2 ⋅ EJ π 2 ⋅ 16.54 ⋅ 10 3
N cr = = = 20.15 MN
l cr2 90 2
3.797 3.797 ⋅ 0.15 + 24.3 ⎛ 3.797 ⎞
c = π2 ⋅ + ⋅ ⎜1 − ⎟ = 14.66 selon (4.1-17)
20.15 3.797 ⋅ 0.15 24.3 ⎝ 20.15 ⎠
+
π2 16

l cr2 90 2
e 2d = χ d ⋅ = 1.88 ⋅ 10 −3 ⋅ = 1.04 m
c 14.66
M d = 3.797 ⋅ (0.15 + 1.02) + 24.3 = 28.74 MNm
La réduction supplémentaire du moment de dimensionnement n’est plus
prise en compte pour la détermination de la section d’armature.

Etat final
A l’état final la pile est liée rigidement avec le tablier du pont. En tête de pile
agit une force statique horizontale de remplacement due au séisme
longitudinal (fig. 4.1-8). On reprend l’armature calculée pour l’état de
chantier.
l = l cr = 45 m N d = 15 MN H d = 1.2 MN
1 45
e0 d = ⋅ = 0.075 m
300 2
As (40φ40 ) = 50280 mm 2 Fsd = 21.87 MN
er
1 pas :
L’excentricité du second ordre est déterminée avec la relation approchée
(4.1-19).
2 ⋅ fsd 0.435
χ d ,max = = 2⋅ = 3.12 ⋅ 10 −3 m -1
E s ⋅ hs 205 ⋅ 1.36

l cr2 45 2
e2d = χ d ⋅ 2
= 3.12 ⋅ 10 −3 ⋅ = 0.64 m
π π2
45
M d = 15 ⋅ (0.64 + 0.075 ) + 1.2 ⋅ = 10.73 + 27 = 37.73 MNm
2

54
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

2e pas :
La relation entre l’allongement de traction et l’allongement inconnu de
compression peut être exprimée en fonction de la hauteur de la zone
comprimée.
εs ε sd
=
x − 0.07 1.43 − x
x − d'
σ s = ε s ⋅ E s = 0.435 ⋅ Résultat en kN/mm2
d−x
x − 0.07
21.872 + 15.0 = 21.872 ⋅ + 70.125 ⋅ x
1.43 − x
x 2 − 2.268 ⋅ x + 0.774 = 0
x = 0.418 m Fs ,sup = 7.53 MN Fc = 29.34 MN

ε s. sup = −0.731⋅ 10 −3 ε s ,inf = 2.122 ⋅ 10 −3 χ d = 2.098 ⋅ 10 −3 m -1

M Rd = (21.872 + 7.53 ) ⋅ 0.68 + 29.34 ⋅ (0.75 − 0.178 ) = 36.78 MNm


e2d = 0.43 m
Avec la nouvelle excentricité du second ordre le moment de
dimensionnement devient plus petit.
M d = 15 ⋅ (0.43 + 0.075 ) + 27 = 7.6 + 27 = 34.6MNm < M Rd = 36.78 MNm
3e pas :
Une détermination plus exacte de c peut encore modifier le résultat, car
l’influence de l’action horizontale est importante.
M Rd 36.78
EJ = = ⋅ 10 3 = 17.54 ⋅ 10 3 MNm 2
χd 2.098

π 2 ⋅ EJ π 2 ⋅ 17.54 ⋅ 10 3
N cr = = = 85.49 MN
l cr2 45 2
15.0 15 ⋅ 0.075 + 27 ⎛ 15.0 ⎞
c = π2 ⋅ + ⋅ ⎜1 − ⎟ = 11.54
85.49 15 ⋅ 0.075 27 ⎝ 85.49 ⎠
+
π2 12

l cr2 45 2
e 2d = χ d ⋅ = 2.098 ⋅ 10 −3 ⋅ = 0.368 m
c 11.54
M d = 15 ⋅ (0.368 + 0.075 ) + 27 = 33.6 MNm < M Rd = 36.8 MNm
4e pas :
Concernant le fluage, seules les déformations sous charges constantes ont
une influence à long terme. Le moment de flexion causé par la déformation
est si petit en comparaison de l’effort normal que son influence sur la
courbure est insignifiant.
N d = 15 MN e0d = 0.075 m M1d = 15 ⋅ 0.075 = 1.13 MNm

Wc = 1.875 m 3 Ac = 7.5 m 2

σ inf = −1.4 N/mm 2 σ sup = −2.6 N/mm 2 ∆σ = 1.2 N/mm 2

1 .2
∆ε ϕ = ⋅ 10 − 3 ⋅ ϕ = 0.08 ⋅ 10 − 3
30

55
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.08
∆χ dϕ = ⋅ 10 − 3 = 0.053 ⋅ 10 − 3 m-1
1 .5
45 2
∆e2d ,ϕ = 0.053 ⋅ 10 − 3 ⋅ = 11 mm
π2
C’est pourquoi le fluage dû à la déformation peut être négligé.

Nd Nd
Hd Hd.l/2 e0d bzw ed
Nd.ed

l=lcr Hd

Hd – Nd.ed
Nd – Hd.l/2 Nd

Fig. 4.1-8: Système statique et répartition des moments de flexion

Selon norme SIA 262, chiffre 4.3.7.11, on a :


ε c∞ ϕ ⋅ ∆σ c 2 ⋅ 1 .2
χ d ,irr = = = ⋅ 10 − 3 = 0.056 ⋅ 10 − 3
d d ⋅ Ec 0 1.43 ⋅ 30

4.1.1.6 Exemple : pilier de bâtiment


On examine pour différentes armatures un pilier de bâtiment articulé en
haut et en bas (fig. 4.1-9). Pour les piliers avec charge centrée on donne
en annexe des diagrammes de dimensionnement à l’effort normal en
fonction de l’élancement.
l = 6.0 m h = b = 0.30 m hs = 0.20 m

fcd = 16.5 N/mm 2 fsd = 435 N/mm 2


0.01 6 d 0 .3
e0 d = ⋅ = 0.0122 m > = = 0.01 m
6 2 30 30
déterminant : e0d = 0.0122 m
Avec les dimensions choisies ainsi que les prescriptions de la norme SIA
262 chiffre 5.2.2.2 et tableau 15, la place disponible est très réduite
(fig 4.1-9).

56
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

env. 50 mm
8 mm ø 22 mm

Etrier ø 8 mm
8 mm

30 resp. 32 mm
Bord

Fig. 4.1-9: Place à disposition

En première approximation on peut déterminer à l’aide de la relation (4.1-19)


la déformation du second ordre. Celle-ci peut être utilisée comme grandeur
de référence dans tous les autres calculs.
2 ⋅ 0.435 36
χ d ,max = = 0.021 m -1 e2d = 0.021⋅ = 77 mm
205 ⋅ 0.2 π2
(a)Cas 1 : As (2φ22) = 760 mm 2 Fsd = 330.6 kN
A part l’excentricité due à l’imperfection et l’effort normal, aucune autre
action n’agit sur le pilier. Il faut déterminer l’effort normal qui peut être repris
pour une armature donnée par côté.
(a.1) Sans fluage
ϕ=0 x = 0.30 m
0.05
ε s ,inf = ε sd ⋅ = 0.424 ⋅ 10 −3 Fs ,inf = 66.12 kN
0.25
On admet que l’armature supérieure se plastifie à la compression. Pour le
béton on utilise le diagramme contrainte-déformation bilinéaire de la fig. 4.1-
3.
On part avec un diagramme d’allongement qui passe par zéro au bord
inférieur (fig. 4.1-9b). Par itérations on cherche l’effort normal en faisant des
corrections successives des diagrammes d’allongement.
x1 0.25
= x1 = 0.118 m
0.001 ε sd
Fc 2 = 291.6 kN Fc1 = 901.8 kN
N d = Fsd + Fs ,inf + Fc1 + Fc 2 = 330.6 + 66.12 + 901.8 + 291.6 = 1590.1 kN

⎛ 2 ⎞
MRd = (330.6 − 66.12) ⋅ 0.1 + (901.8 ) ⋅ (0.15 − 0.091) − 291.6 ⋅ ⎜ 0.15 − 0.118 ⎟
⎝ 3 ⎠
MRd = 26.45 + 53.12 − 20.84 = 58.7 kNm
εd 36
χd = = 8.49 ⋅ 10 −3 m -1 e 2d = χ d ⋅ = 31.0 mm
0.25 π2
ed = 43.2 mm
M d = 1590 ⋅ 0.0432 = 68.6 kNm > M Rd = 58.7 kNm

L’axe neutre doit être déplacé à l’intérieur de la section. On choisit la


position de l’armature inférieure (fig. 4.1-9c).

57
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

x1 0.20
= x1 = 0.094 m
0.001 ε sd
Fc 2 = 233.3 kN Fc1 = 770.9 kN N d = 1334.8 kN

⎛ 2 ⎞
MRd = 330.6 ⋅ 0.1 + 770.9 ⋅ (0.15 − 0.0779 ) − 233.3 ⋅ ⎜ 0.15 − ⋅ 0.094 − 0.05 ⎟
⎝ 3 ⎠
MRd = 33.06 + 55.60 − 8.67 = 80.0 kNm
ε sd 36
χd = = 10.61⋅ 10 −3 m -1 e 2d = χ d ⋅ = 38.7 mm
0.20 π2
ed = 12.2 + 38.7 = 50.9 mm
M d = 1334.8 ⋅ 0.0509 = 67.9 kNm < M Rd = 80.0 kNm

Nd

εsd 0.091 εsd


0.15
Fc1
hs lcr
h
Fc2
0.15
εs,inf x1 εs,inf=0
0.0787

(a) b (b) (c) Nd (d)

Fig. 4.1-10: Section, diagrammes des allongements, système statique

La solution doit se trouver entre les positions choisies de l’axe neutre. En


comparaison avec la valeur approchée on trouve de grandes différences
pour la déformation du second ordre.
0.03
x = 0.28 m ε s ,inf = ε sd ⋅ = 0.277 ⋅ 10 −3
0.23
x1 0.23
Fs ,inf = 43.12 kN = x1 = 0.108 m
0.001 ε sd
Fc 2 = 268.3 kN Fc1 = 849.5 kN N d = 1491.5 kN
MRd = (330.6 − 43.12) ⋅ 0.1 + 849.5 ⋅ (0.15 − 0.0858 )

⎛ 2 ⎞
− 233.3 ⋅ ⎜ 0.15 − ⋅ 0.108 − 0.02 ⎟
⎝ 3 ⎠
MRd = 28.75 + 54.53 − 13.47 = 69.8 kNm
ε sd 36
χd = = 9.23 ⋅ 10 −3 m -1 e2d = χ d ⋅ = 33.7 mm
0.23 π2
ed = 45.9 mm
M d = 1491.5 ⋅ 0.0459 = 68.5 kNm < M Rd = 69.8 kNm
Avec le dernier pas la solution est à peu près atteinte.
N d = 1490 kN
Avec cet effort normal et l’armature qui s’y rapporte on peut lire dans le
diagramme moment-effort normal (en annexe).

58
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

1.49 2 ⋅ 760 435


nRd = = 1.00 ω= ⋅ = 0.445
16.5 ⋅ 0.09 300 ⋅ 300 16.5
md (η = 0.15 ) = 0.15

M Rd = 0.15 ⋅ 0.3 3 ⋅ 16.5 = 67 kNm


2.73
χd = ⋅ 10 −3 = 9.1⋅ 10 −3 m -1 e2d = 33 mm
0. 3
ed = 45 mm M d = 1490 ⋅ 0.045 = 67 kNm ≈ MRd = 67kNm
L’itération effectuée est à peu près confirmée par la valeur du diagramme.
Le calcul donne un résultat un peu trop favorable car le recouvrement est
légèrement plus défavorable.
(a.2) Avec fluage
ϕ = 2.0 ε c ,sup = 3 ⋅ 10 −3 ε cσ,sup = 1⋅ 10 −3
ε cσ allongement du béton
ε s ,inf ε c sup
= ε s ,inf = 0.5 ⋅ 10 −3
0.05 0. 3
En comparaison avec (a.1) on choisit sur le bord comprimé un allongement
pour lequel la résistance de dimensionnement du béton est juste atteinte.
Fs ,sup = Fsd = 330.6 kN Fs ,inf = 77.9 kN
Fc1 = 0.5 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16.5 = 742.5 kN N d = 1151.0 kN
M Rd = 742.5 ⋅ 0.05 + (330.6 − 77.9 ) ⋅ 0.1 = 62.4 kNm
ε c ,sup
χd = = 10.0 ⋅ 10 − 3 m-1
0.3
36
e 2d = χ d ⋅ = 36.5 mm ed = 48.7 mm
π2
M d = 1151.0 ⋅ 0.0487 = 56.1 kNm < M Rd = 62.4 kNm
On peut légèrement agrandir la zone comprimée. Ainsi l’axe neutre sort de
la section.
0.03
x = 0.33 m ε cσ,inf = ⋅ 1⋅ 10 − 3 = 0.091⋅ 10 − 3
0.33
σ c ,inf = 1.5 N/mm 2
Fc1 = 0.5 ⋅ 16.5 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 = 742.5 kN
Fc 2 = 0.5 ⋅ 1.5 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 = 67.5 kN
0.08
ε s ,inf = ⋅ 3 ⋅ 10 −3 = 0.727 ⋅ 10 −3 Fs ,inf = 113.3 kN
0.33
MRd = (742.5 − 67.5 ) ⋅ 0.05 + (330.6 − 113.3 ) ⋅ 0.1
MRd = 33.75 + 21.73 = 55.5 kNm
3 − 0.091
N d = 1253.9 kN χd = ⋅ 10 −3 = 9.697 ⋅ 10 −3 m -1
0. 3
e2d = 35.4 mm ed = 47.6 mm
M d = 1253.9 ⋅ 0.0476 = 59.7 kNm

59
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

On corrige encore une fois légèrement l’axe neutre. Dans ce cas également
on trouve par comparaison avec le calcul approché de grandes différences
pour la déformation du second ordre.
0.02
x = 0.32 m ε cσ,inf = ⋅ 1⋅ 10 − 3 = 0.0625 ⋅ 10 − 3
0.32
σ c ,inf = 1.03 N/mm 2

Fc1 = 742.5 kN Fc 2 = 0.5 ⋅ 1.03 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 = 46.4 kN


0.07
ε s ,inf = ⋅ 3 ⋅ 10 −3 = 0.656 ⋅ 10 −3 Fs ,inf = 102.2 kN
0.32
MRd = (742.5 − 46.4 ) ⋅ 0.05 + (330.6 − 102.2) ⋅ 0.1
MRd = 34.81 + 22.84 = 57.7 kNm
3 − 0.0625
N d = 1221.7 kN χd = ⋅ 10 −3 = 9.792 ⋅ 10 −3 m -1
0. 3
e2d = 35.7 mm ed = 47.9 mm
M d = 1221.7 ⋅ 0.0479 = 58.5 kNm ≈ M Rd = 57.7 kNm
Il n’est pas évident de voir si de plus grands ou de plus petits allongements
sur le bord comprimé donnent des efforts normaux encore plus grands.
Cependant on stoppe quand même l’itération à ce stade, car le volume de
calcul supplémentaire nécessaire à la solution exacte serait très grand sans
aide informatique.
N Rd ≈ 1220 kN

(b)Cas 2 : As (3φ30 ) = 2121 mm 2 Fsd = 922.6 kN


L’armature a été massivement augmentée. On répète les pas sous (a) pour
la nouvelle armature. L’armature est indiquée par côté. On démarre avec le
diagramme d’allongement de la fig. 4.1-9b.

(b.1) Sans fluage


ϕ=0 x = 0.30 m
0.05
ε s ,inf = ε sd ⋅ = 0.424 ⋅ 10 −3
0.25
x1 0.25
= x1 = 0.118 m Fs ,inf = 184.5 kN
1 ε sd
Fc 2 = 291.6 kN Fc1 = 901.8 kN N d = 2301 kN
MRd = (922.6 − 184.5 ) ⋅ 0.1 + 901.8 ⋅ (0.15 − 0.091) − 291.6 ⋅ (0.15 − 0.079 )
MRd = 73.8 + 53.1 − 20.8 = 106.1 kNm
36
e 2d = χ d ⋅ = 31.0 mm ed = 43.2 mm
π2
M d = 99.4 kNm < M Rd = 106.1 kNm
On peut légèrement agrandir la zone comprimée. Ainsi l’axe neutre sort de
la section.
0.10
x = 0.35 m ε s ,inf = ε sd ⋅ = 0.707 ⋅ 10 −3
0.30

60
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Fs ,inf = 307.5 kN
0.05
ε c ,inf = ε sd ⋅ = 0.354 σ c ,inf = 5.84 N/mm 2
0.30
x1 0.30
= x1 = 0.141 m x 2 = 0.209 m
1 ε sd
Fc1 = 1032.7 kN Fc 2 = 226.2 kN Fc 3 = 80 kN
MRd = (922.6 − 307.5 ) ⋅ 0.1 + 1032.7 ⋅ (0.15 − 0.104 )
− 226.2 ⋅ (0.15 − 0.061) − 80 ⋅ (0.15 − 0.047 )
MRd = 79.0 kNm

χ d = 7.07 ⋅ 10 −3 m -1 e2d = 25.8 mm ed = 38.0 mm


N d = 2569 M d = 97.6 kNm > M Rd = 79.0 kNm
L’effort normal est maintenant 12% plus élevé que la valeur calculée
précédemment. Toutefois la résistance à la flexion est fortement dépassée.

N Rd ≈ 2370kN
Avec cet effort normal et l’armature qui s’y rapporte, on peut à nouveau
utiliser un diagramme moment-effort normal.
2.37
nRd = = 1.60
16.5 ⋅ 0.09
2 ⋅ 2121 435
ω= ⋅ = 1.24
300 ⋅ 300 16.5
md (η = 0.15 ) = 0.20

MRd = 0.20 ⋅ 0.33 ⋅ 16.5 = 89 kNm


2.24
χd = ⋅ 10 − 3 = 7.5 ⋅ 10 − 3 m-1
0. 3
e2d = 27 mm ed = 39 mm
Md = 2370 ⋅ 0.039 = 92 kNm ≈ MRd = 89 kNm
L’itération effectuée est à peu près confirmée par la valeur du diagramme.
Le calcul donne un résultat un peu trop favorable car le recouvrement a un
effet légèrement plus défavorable.

(b.2) Avec fluage


ϕ = 2.0 ε c ,sup = 3 ⋅ 10 −3 ε cσ,sup = 1⋅ 10 −3

ε s ,inf ε c sup
= ε s ,inf = 0.5 ⋅ 10 −3
0.05 0. 3
En comparaison avec (b.1) on choisit sur le bord comprimé un allongement
pour lequel la résistance de dimensionnement du béton est juste atteinte.
Fs ,sup = Fsd = 922.6 kN Fs ,inf = 217.4 kN

Fc1 = 0.5 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16.5 = 742.5 kN N d = 1882.5 kN


M Rd = 742.5 ⋅ 0.05 + (922.6 − 217.4 ) ⋅ 0.1 = 107.6 kNm
ε c ,sup
χd = = 10.0 ⋅ 10 −3 m -1
0.3

61
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

36
e 2d = χ d ⋅ = 36.5 mm ed = 48.7 mm
π2
M d = 1882.5 ⋅ 0.0487 = 91.7 kNm < M Rd = 107.6 kNm
On peut agrandir légèrement la zone comprimée. Ainsi l’axe neutre sort de
la section.
0.03
x = 0.33 m ε cσ,inf = ⋅ 1⋅ 10 − 3 = 0.091⋅ 10 − 3
0.33
σ c ,inf = 1.5 N/mm 2
Fc1 = 0.5 ⋅ 16.5 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 = 742.5 kN
Fc 2 = 0.5 ⋅ 1.5 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 = 67.5 kN
0.08
ε s ,inf = ⋅ 3 ⋅ 10 −3 = 0.727 ⋅ 10 −3 Fs ,inf = 316.2 kN
0.33
M Rd = (742.5 − 67.5 ) ⋅ 0.05 + (922.6 − 316.2) ⋅ 0.1 = 94.4 kNm
3 − 0.091
N d = 2048.8 kN χd = ⋅ 10 − 3 = 9.7 ⋅ 10 − 3 m-1
0.3
e2d = 35.4 mm ed = 47.6 mm
Md = 2048.8 ⋅ 0.0476 = 97.5 kNm > M Rd = 94.4 kNm
Pour l’effort normal on obtient une valeur d’environ N d = 2000 kN
Les valeurs calculées dans cet exemple peuvent ensuite être comparées
avec celles de diagrammes dans lesquels l’effort normal est exprimé en
fonction de l’élancement.

4.1.2 Dimensionnement à l’aide de diagrammes


Les diagrammes en annexe sont calculés et dessinés pour le stade du
dimensionnement. Pour une section de pilier rectangulaire symétrique (fig.
4.1-10) les armatures sont identiques sur les deux bords. L’armature sur les
petits côtés n’est pas comptée dans le calcul.
Dans les diagrammes M-N on a reporté l’effort normal, le moment, le taux
mécanique d’armature et la courbure correspondante. Toutes les valeurs
sont indiquées sous forme normalisée.
Données resp. paramètres du calcul d’un pilier :
h hauteur de la section du pilier
hs distance entre les nappes extérieures d’armatures (axe à axe)

d' distance entre axe de l’armature et bord du pilier


b largeur du pilier
α mesure pour l’imperfection géométrique d’un pilier isolé (SIA 262)
kσ facteur de l’équation (4.1-3)
l cr longueur de flambage du pilier

ω taux d’armature mécanique

62
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

d'
As,sup
hs h
As,inf
d'

Fig.: 4.1-11: Section

As ,inf + As ,sup fsd d'


As ,inf = As ,sup ω= ⋅ η=
b⋅h fcd h

N Rd M Rd
nRd = mRd =
b ⋅ h ⋅ fcd b ⋅ h 2 ⋅ fcd

La distance entre l’axe de l’armature et le bord apparaît comme paramètre


dans les diagrammes Q et N, ainsi que le paramètre du tracé contrainte-
déformation. Le module de fluage et la mesure de l’imperfection du pilier ne
sont utilisés que dans les diagrammes N. Si les conditions réelles divergent
des diagrammes, on peut interpoler.
Les diagrammes N (diagrammes de l’effort normal) de la HES de Lucerne
sont valables pour des piliers qui ne sont pas articulés aux extrémités, avec
les imperfections définies dans l’équation (4.1-2) et dans la fig. 4.1-2. Les
efforts normaux sont représentés en fonction du rapport entre la longueur de
flambage et la hauteur de section. Le paramètre déterminant de
l’imperfection change en fonction des valeurs de l’excentricité selon
l’équation (4.1-2). Selon les types d’appuis on peut en général donner la
position des points d’inflexion. La longueur critique est donnée par la
distance entre les points de moments nuls resp. entre les points d’inflexion.
Dans chaque diagramme Q l’effort normal normé, le moment normé et la
courbure sont déterminés en fonction du taux mécanique d’armature.

nRd (ω) mRd (nRd , ω) χ d (nRd , mRd , ω)


Le contrôle à l’aide des diagrammes Q a déjà été utilisé dans les exemples
au paragraphe 4.1.1.6

4.1.2.1 Utilisation de diagrammes N


Si seule une force normale agit sur un poteau, celui-ci peut être analysé
directement avec les diagrammes N. Pour une force normale donnée on
peut déterminer le taux d’armature mécanique et pour une armature donnée
la force normale maximale applicable. Le procédé est expliqué à l’aide
d’exemples. Dans les limites de la rotation du pied on peut interpoler
linéairement les résultats sur la base d’une étude paramétrique. On interpole
également au-delà de la valeur η sans investigation correspondante.
On reprend le pilier de la fig. 4.1-9 articulé en haut et en bas. Les données
de base sont brièvement répétées. Les résultats sont aussi contrôlés avec le
programme PYRUS [4-1].
l cr = 6.0 m h = b = 0.30 m hs = 0.20 m

fcd = 16.5 N/mm 2 fsd = 435 N/mm 2


0.05
0.005 < α = 0.0041 < 0.0033 η= = 0.167
0.30

63
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

(a) As ,inf = As ,sup = 760 mm 2


2 ⋅ 760 435 l cr 6000
ω= ⋅ = 0.445 = = 20
300 ⋅ 300 16.5 h 300
(a.1) sans fluage
ϕ=0 N Rd (manuel) = −1490 kN
(a.1.11) α = 1/ 200
η = 0.15 nRd (ω) = −0.96
(a.1.12) α = 1/ 300
η = 0.15 nRd (ω) = −1.0
Interpolation linéaire :
0.0041 − 0.0033
nRd (η = 0.15 ) = −1.0 + ⋅ 0.04 = −0.981
0.005 − 0.0033
NRd (η = 0.15 ) = −0.981⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16500 = −1457 kN
(a.1.21) α = 1/ 200
η = 0.20 nRd (ω) = −0.90
(a.1.22) α = 1/ 300
η = 0.20 nRd (ω) = −0.95
Interpolation linéaire :
0.0041 − 0.0033
nRd (η = 0.20 ) = −0.95 + ⋅ 0.05 = −0.927
0.005 − 0.0033
N Rd (η = 0.20 ) = −0.927 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16500 = −1377 kN
Interpolation linéaire des deux forces normales :
0.1667 − 0.15
N Rd (η = 0.167 ) = −1457 + ⋅ 80 = −1430 kN
0.05
PYRUS N Rd = −1448 kN

(a.2) avec fluage


ϕ=2 N Rd (manuel) = −1220 kN
(a.2.11) α = 1/ 200
η = 0.15 nRd (ω) = −0.80
(a.2.12) α = 1/ 300
η = 0.15 nRd (ω) = −0.85
Interpolation linéaire :
0.0041 − 0.0033
nRd (η = 0.15 ) = −0.85 + ⋅ 0.05 = −0.826
0.005 − 0.0033
N Rd = −0.826 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16500 = −1227 kN
(a.2.21) α = 1/ 200
η = 0.20 nRd (ω) = −0.76
(a.2.22) α = 1/ 300
η = 0.20 nRd (ω) = −0.81

64
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Interpolation linéaire :
0.0041 − 0.0033
nRd (η = 0.20 ) = −0.81 + ⋅ 0.05 = −0.786
0.005 − 0.0033
N Rd = −0.786 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16500 = −1167 kN
Interpolation linéaire des deux forces normales :
0.1667 − 0.15
N Rd (η = 0.167 ) = −1227 + ⋅ 60 = −1207 kN
0.05
PYRUS N Rd = −1143 kN
(b) As ,inf = As ,sup = 2121 mm 2
2 ⋅ 2121 435
ω= ⋅ = 1.24
300 ⋅ 300 16.5
(b.1) sans fluage
ϕ=0 N Rd (manuel) = −2370 kN
(b.1.11) α = 1/ 200
η = 0.15 nRd (ω) = −1.52
(b.1.12) α = 1/ 300
η = 0.15 nRd (ω) = −1.60
Interpolation linéaire :
0.0041 − 0.0033
nRd (η = 0.15 ) = −1.6 + ⋅ 0.08 = −1.562
0.005 − 0.0033
N Rd = −1.562 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16500 = −2320 kN
(b.1.21) α = 1/ 200
η = 0.20 nRd (ω) = −1.40
(b.1.22) α = 1/ 300
η = 0.20 nRd (ω) = −1.49
Interpolation linéaire :
0.0041 − 0.0033
nRd (η = 0.20 ) = −1.49 + ⋅ 0.09 = −1.448
0.005 − 0.0033
N Rd = −1.448 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16500 = −2150 kN
Interpolation linéaire des deux forces normales :
0.1667 − 0.15
N Rd (η = 0.167 ) = −2320 + ⋅ 170 = −2263 kN
0.05
PYRUS N Rd = −2315 kN
(b.2) avec fluage
ϕ=2 N Rd (manuel) = −2000 kN
(b.2.11) α = 1/ 200
η = 0.15 nRd (ω) = −1.39
(b.2.12) α = 1/ 300
η = 0.15 nRd (ω) = −1.50
Interpolation linéaire :
0.0041 − 0.0033
nRd (η = 0.15 ) = −1.5 + ⋅ 0.11 = −1.448
0.005 − 0.0033

65
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

N Rd = −1.448 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16500 = −2150 kN


(b.2.21) α = 1/ 200
η = 0.20 nRd (ω) = −1.27
(b.2.22) α = 1/ 300
η = 0.20 nRd (ω) = −1.36
Interpolation linéaire :
0.0041 − 0.0033
nRd (η = 0.20 ) = −1.36 + ⋅ 0.09 = −1.318
0.005 − 0.0033
N Rd = −1.318 ⋅ 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 16500 = −1957 kN
Interpolation linéaire des deux forces normales :
0.1667 − 0.15
N Rd (η = 0.167 ) = −2150 + ⋅ 193 = −2086 kN
0.05
PYRUS N Rd = −2035 kN
Les valeurs déterminées avec les diagrammes correspondent bien avec le
calcul manuel et encore mieux avec le calcul PYRUS.
Actions verticales avec et sans fluage
Il s’agit de dimensionner l’armature d’un pilier de bâtiment de 4 m de
longueur, articulé aux dalles en haut et en bas. Environ 80% des actions
sont des charges quasi permanentes et 20% des charges fréquentes.
l cr = 4.0 m h = 0.25 m b = 0.40 m

fcd = 16.5 N/mm 2 fsd = 435 N/mm 2


l cr 4 .0
N d = 1800 kN α = 1/ 200 ϕ = 2.0 = = 16
h 0.25
1 .8 0.05
nd = = 1.09 η= = 0.20
0.25 ⋅ 0.4 ⋅ 16.5 0.25
On lit les valeurs de l’armature mécanique sans et avec fluage pour la
charge normale complète.
ωerf (ϕ = 0 ) ≈ 0.48 ωerf (ϕ = 2) ≈ 0.70
Proposition pour l’interpolation :
L’interpolation est effectuée selon les pourcentages de la force normale.
ωerf = 0.8 ⋅ 0.7 + 0.2 ⋅ 0.48 = 0.66
16.5
As ,erf ≈ 0.66 ⋅ ⋅ 400 ⋅ 250 = 2504 mm 2
435
Gd = 1440 kN ∆Qd = 360 kN

PYRUS As ,erf = 2052 mm 2

(
Par côté on choisit 4φ20 = 1260 mm 2 As = 2 ⋅ 1260 = 2520 mm 2 . )
4.1.2.2 Utilisation de diagrammes Q
S’il y a aussi des charges horizontales on ne peut plus utiliser les
diagrammes N. On peut par contre employer les diagrammes M-N. Le
moment dû aux actions ne peut pas être plus grand que la résistance
flexionnelle. Si cette condition n’est pas remplie il faut augmenter l’armature
ou la section.

66
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Si la résistance flexionnelle est beaucoup trop grande on peut choisir une


section d’armature plus petite. Le procédé est discuté directement à l’aide
d’un exemple.
On utilise le pilier de la fig. 4.1-8 lié rigidement avec la superstructure du
pont et la fondation. Voici les caractéristiques de départ du pilier qui est
sollicité par un séisme.
l = l cr = 45 m h = 1.50 m b = 5.0 m
N d = 15 MN H d = 1.2 MN ϕ=0
d = 1.43 m e0d = 0.075 m

fcd = 22 N/mm 2 fsd = 435 N/mm 2


0.07
As ,inf (40φ40 ) = As ,sup = 50280 mm 2 η= ≈ 0.05
1. 5
2 ⋅ 50280 435
ω= ⋅ = 0.265
1500 ⋅ 5000 22
15
nRd = − = −0.091 mRd = 0.15
1.5 ⋅ 5 ⋅ 22
0.0033
χd = = 0.0022 m -1
1 .5
M Rd = 0.15 ⋅ 22 ⋅ 5 ⋅ 1.5 2 = 37.1 MNm

l cr2 45 2
e2d = χ d ⋅ 2
= 0.0022 ⋅ 2 = 0.45 m
π π
45
M d = 15 ⋅ (0.45 + 0.075 ) + 1.2 ⋅ = 34.9 MNm < M Rd = 37.1MNm
2
Détermination plus précise de c:
M Rd 37.1
EJ = = ⋅ 10 3 = 16.86 ⋅ 10 3 MNm 2
χd 2. 2

π 2 ⋅ EJ π 2 ⋅ 16.86
N cr = = ⋅ 10 3 ≈ 82 MN
l cr2 45 2
15 15 ⋅ 0.075 + 27 ⎛ 15 ⎞
c = π2 ⋅ + ⋅ ⎜1 − ⎟ = 11.5
82 1.125 27 ⎝ 82 ⎠
+
π2 12

l cr2 45 2
e 2d = χ d ⋅ = 0.0022 ⋅ = 0.387 m
c 11.5
45
M d = 15 ⋅ (0.387 + 0.075 ) + 1.2 ⋅ = 33.9 MNm < M Rd = 37.1MNm
2
Le résultat du calcul numérique de départ est relativement bien confirmé. Si
l’armature n’est pas encore connue, on peut à l’aide de la courbure limite
déterminer l’excentricité de second ordre et ensuite le moment de flexion.
2 ⋅ fsd 0.435
χ d ,max = = 2⋅ = 3.12 ⋅ 10 −3 m -1
E s ⋅ hs 205 ⋅ 1.36

l cr2 45 2
e2d = χ d ⋅ 2
= 3.12 ⋅ 10 −3 ⋅ = 0.64 m
π π2
45
M d = 15 ⋅ (0.64 + 0.075 ) + 1.2 ⋅ = 10.73 + 27 = 37.73 MNm
2

67
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Données pour les diagrammes N :


15 0.07
nRd = − = −0.091 η= ≈ 0.05
1.5 ⋅ 5 ⋅ 22 1. 5
37.73
mRd = = 0.152
1.5 2 ⋅ 5 ⋅ 22
Ces valeurs mènent au taux d’armature mécanique nécessaire. L’armature
utilisée en début d’exemple est confirmée.
ωerf ≈ 0.26.

4.1.3 Discussion
On discute rapidement les diverses hypothèses à la base des calculs.
Pour toutes les comparaisons on a :
kσ = 4 d' / h = 0.10 fsd / fcd = 20

4.1.3.1 Limitation de la plastification de l’acier


La limitation du domaine d’allongement à la limite d’écoulement de l’acier
possède une grande influence pour de grands élancements et de petits taux
d’armature (fig. 4.1-12).

-2.50
ω= Max. Tragl s
1.5
Stahlfliessen
-2.00

0.8
-1.50

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 4.1-12: Limitation écoulement de l’acier, ϕ = 0

S’il faut également tenir compte du fluage, il se produit même pour des
piliers très ramassés des réductions de la résistance à l’effort normal
(fig. 4.1-13).

68
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.50
ω= Max. Traglast
1.5 Stahlfliessen
-2.00

-1.50 0.8

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 4.1-13: Limitation écoulement de l’acier, ϕ = 2

4.1.3.2 Comparaison rotations du pied


Les différences de résistance à l’effort normal entre les deux limites de la
rotation du pied sont modestes. Elles augmentent avec un plus grand
élancement et un plus petit taux d’armature (fig. 4.1-14).
La comparaison souligne aussi pourquoi une interpolation linéaire entre les
limites est judicieuse.
-2.50
ω= α = 1 / 300
1.5
α = 1 / 200
-2.00

0.8
-1.50

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 4.1-14: Comparaison rotations du pied, ϕ = 0

4.1.3.3 Limitation de l’écrasement du béton


La limitation de l’écrasement du béton diminue la reprise de l’effort normal
s’il n’y a pas de fluage. Les plus grandes différences se produisent dans les
piliers ramassés. Pour de grands élancements les différences sont petites
(fig. 4.1-15).
Dès que l’on prend le fluage en compte, il n’y a plus de différence par
rapport à la résistance à l’effort normal (fig. 4.1-16).

69
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.50
ω= εc2d = -0.3 %
1.5
εc1d = -0.2 %
-2.00

0.8
-1.50

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 4.1-15: Limitation écrasement béton, ϕ = 0

-2.50
ω= εc2d = -0.3 %
1.5 εc1d = -0.2 %
-2.00

-1.50 0.8

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 4.1-16: Limitation écrasement béton, ϕ = 2

-2.50
ω= SIA 262
1.5
Bilinéaire
-2.00

0.8
-1.50

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 4.1-17: Diagramme béton bilinéaire, ϕ = 0

70
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

4.1.3.4 Effet du diagramme du béton


Les différences entre les calculs avec le diagramme contrainte-déformation
selon SIA 262 et l’approximation bilinéaire selon fig. 4.1-3 sont extrêmement
petites selon fig. 4.1-17 pour le cas sans fluage. Elles augmentent avec de
plus petits taux d’armature.
Même pour le cas de dimensionnement avec fluage (fig. 4.1-18) les
différences sont très modestes.
Les fig. 4.1-17 et 4.1-18 montrent que les calculs manuels avec
l’approximation proposée pour le diagramme contrainte-déformation du
béton livrent en général des résultats fiables. Les relations linéaires des
tracés des contraintes donnent des calculs simples et rapides même sans
programmes d’ordinateur.

-2.50
ω= SIA 262
1.5
Bilinear
-2.00

0.8
-1.50

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 4.1-18: Diagramme béton bilinéaire, ϕ = 2

71
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

4.2. Parois porteuses

Les parois porteuses peuvent être sollicitées par des forces horizontales,
verticales ou les deux. On peut les analyser à l’aide de champs de
contraintes [6] ou de leurs résultantes (systèmes à treillis). Souvent on
cherche d’abord à transmettre les charges par le plus court chemin. Ce
faisant peuvent apparaître des angles plats entre membrures tendues et
diagonales comprimées comme on en trouve dans une poutre avec
armature d’effort tranchant. Comme ces angles ne devraient pas descendre
en dessous de 25° , on doit introduire des subdivisions supplémentaires qu’il
faut ensuite analyser.

4.2.1 Actions verticales

4.2.1.1 Exemple : paroi avec de grandes ouvertures


Une paroi est traversée par de grandes ouvertures régulières pour le
passage de conduites (fig. 4.2-1). Pour l’analyse on groupe les actions
déterminantes en charges nodales. Pour le calcul on admet que les forces
résultantes de traction et de compression en haut et en bas de la paroi sont
en milieu de dalle. On agrandit les ouvertures pour le calcul afin d’avoir
suffisamment de place pour les forces diagonales dans le béton. Dès que
l’on a déterminé les forces on contrôle si la place est suffisante.
Qd = 200 kN l = 26 m z = 4m

C 30/37: fcd = 20 N/mm 2 fce = k c ⋅ fcd = 12 N/mm 2

Y1770: f pd = 1320 N/mm 2 B500B: fsd = 435 N/mm 2

a = 3m a0 = 2 m bw = 0.3 m hc = 0.2 m zred = 1.0 m

hc Qd Qd Qd Qd
a a a a zred

z a0

zred
0.5.l
Rd hc a0 zzred
red

Fig. 4.2-1: Poutre avec la géométrie du modèle de calcul

La grande résistance à la compression du béton de la poutre ne peut être


atteinte que par une forte liaison des parties de béton hautement sollicitées.
On détermine d’abord la réaction et le moment de flexion de la poutre. A
l’aide du moment on détermine les forces maximales de traction et de
compression au milieu de la portée. La largeur de dalle collaborante
nécessaire pour reprendre la compression est très faible, car celle-ci est
déjà couverte par un peu plus de la largeur de l’âme. Les forces sont
résumées dans le tableau 4.2-1(a).
Rd = 4 ⋅ Q = 800 kN < 0.4 ⋅ 0.3 ⋅ 20 = 2400 kN

72
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Mf = 800 ⋅ 12 − 200 ⋅ (9 + 6 + 3 ) = 6000 kNm

Barre 2:
Mf 6000
F2 = −F1 = = = 1500 kN
z 4
F1 1 .5
bf ,erf = =− = 0.38 m
fcd ⋅ hc 20 ⋅ 0.2
1500
As ,erf = = 3449 mm 2 Choix: 8φ22 / 26 = 3640 mm 2 ou
0.435
1500
Ap ,erf = = 1137 mm 2 8 torons de150 mm 2 A p = 1200 mm 2
1.32

22 16 8 3 1
24 21 18 15 12 9 6 4

25 19
13 7
17 5
23
11

20 14 10 2

Fig. 4.2-2: Elévation et diagramme des forces

On peut reprendre sans problème les forces de traction dans la dalle (= aile)
avec l’armature passive longitudinale ou aussi avec des torons.
Le treillis isostatique des résultantes de la fig. 4.2-2 donne dans les bords de
la poutre de très grandes forces sur appui. Elles dépassent même les forces
de compression dues à la flexion en milieu de poutre.
Les forces de traction et compression peuvent être lues sur le diagramme
des forces. Les zones très fortement sollicitées doivent être très bien
frettées.

73
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Aux appuis des forces diagonales on a des angles très plats entre les forces
de compression et de traction (verticalement et horizontalement). Cela
signifie que ces zones doivent être appuyées indirectement ou qu’il faut
précontraindre l’âme.
Le bras de levier interne entre les ouvertures et entre les dalles et les
ouvertures est partout le même.
zred = 1.0 m
On peut éliminer les angles plats si, par analogie avec la poutre avec
armature d’effort tranchant, on opère une reprise des charges indirecte. On
subdivise ainsi le treillis simple en un treillis plus fin. Pour la reprise indirecte
de la charge on choisit un angle relativement plat.
Barre 23:
⎛ 1⎞
Vd ,23 = BRd ,23 = Fd ,23 ⋅ sin⎜ arctan ⎟ = 600 kN
⎝ 3⎠
z ⋅ cot α ≈ 1.5 m α ≈ 33.7° sin α ⋅ cos α = 0.46
Bvd ,23 = 400 kN/m

Asw ,erf = 920 mm 2 /m Etrier φ10 / 12,200 = 958 mm 2 /m


VRd = bw ⋅ zred ⋅ fce ⋅ sin α ⋅ cos α = 1656 kN > Vd,23 = 600 kN

Barre 21:
Vd ,21 = BRd ,21 = 800 kN z ⋅ cot α ≈ 2.0 m α ≈ 26.6°
Bvd ,21 = 400 kN/m sin α ⋅ cos α = 0.40

Asw ,erf = 920 mm 2 /m Etrier φ12,200 = 1130 mm 2 /m


VRd = bw ⋅ zred ⋅ fce ⋅ sin α ⋅ cos α = 1440 kN > Vd,21 = 800 kN

La plus grande force verticale de traction est celle de la barre 19. Cela
donne une très grande force d’étriers qui doit être reprise par l’armature
dans une petite section de poutre. Il n’y a que peu de place pour les étriers
sur le petit côté tendu.
Barre 19 :
Fd ,19 = 1360 kN Asd ,erf = 3127 mm 2

8 étriers φ16 = 3216 mm 2


Avec des câbles de précontrainte on a besoin de moins de place qu’avec
des étriers conventionnels.
Asp ,erf = 1030 mm 2 7 torons de 150 mm 2 AP = 1050 mm 2
La reprise directe de la charge ne peut être assurée que par une
précontrainte verticale. Il faut une plaque d’ancrage carrée de 200 mm de
côté. Celle-ci peut être posée sans problème dans les dalles.
L’armature minimale de flexion longitudinale peut être déterminée pour la
section totale. Cette armature est en général couverte par l’armature de la
dalle parallèle à la paroi. Les forces de traction au bord de l’appui sont
également importantes avec les forces 22 et 25.

74
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Barres 22 et 25 :
1020
Fd ,22 = Fd ,25 = 1020 kN Ap 22,erf = Ap 25,erf = = 773 mm 2
1.32
5 torons de 150 mm 2 A p = 750 mm 2
L’ancrage peut être réalisé de façon très simple avec des plaques
d’ancrage. La force verticale 25 et la force horizontale 22 peuvent être
reprises par un câble de 5 torons complété par de l’armature passive.

Contrôle et compléments
On effectue un calcul comparatif avec le programme STATIK. Le système
statique utilisé est représenté dans la fig. 4.2-3. La barre traitillée au bord à
droite correspond à une barre nulle.
Dans le même système on peut introduire des barres supplémentaires dans
la membrure supérieure dans la zone d’appui (dans les deux premières
travées) (fig. 4.2-3b). Ainsi le système devient hyperstatique. La répartition
des forces dans cette zone se fait en fonction des rigidités des barres.

Rigidité de compression: Ec ⋅ Ac = 5 ⋅ 10 6 kNm 2

Rigidité de traction : Es ⋅ As = 0.5 ⋅ 10 6 kNm 2

Système S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9

(a) – 1500 1500 – 900 – 632 – 474 – 515 450 – 450 – 985

(b) – 1500 1500 – 900 – 632 – 474 – 515 450 – 450 – 985

(b1) reste reste reste reste reste reste reste reste reste
(b2) reste reste reste reste reste reste reste reste reste
Système S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17 S18

(a) 1350 – 949 – 781 900 1050 – 1341 150 – 1423 – 1060

(b) 1350 – 1203 – 1135 1142 969 – 1375 – 92 – 1376 – 999

(b1) reste – 1204 – 1136 1143 969 reste – 93 – 1372 – 992

(b2) reste – 1202 – 1133 1141 970 reste – 91 – 1385 – 1009

Système S19 S20 S21 S22 S23 S24 S25 S26 S27

(a) 1350 600 – 1788 1000 – 1897 – 1414 1000 aucune aucune

(b) 1306 534 – 1788 802 – 1688 – 1134 802 264 353

(b1) 1301 535 reste 806 – 1692 – 1139 806 259 354

(b2) 1314 532 reste 796 – 1681 – 1125 796 273 351

kN kN kN kN kN kN kN kN kN
Tableau 4.2-1: Comparatif des forces de barres

75
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

22 16 8 3 22 16 8 3
24 21 18 15 12 9 6 4 1 24 21 18 15 12 9 6 4
27 1
26
23 17 11 5 23 17 11 5
25 19 13 7 25 19 13 7

20 14 10 2 20 14 10 2
(a (b
Fig. 4.2-3: Systèmes de treillis pour analyse par ordinateur

D’autres tracés des forces intérieures sont envisageables. Pour tous les
treillis internes, il faut veiller à exploiter aussi complètement que possible la
hauteur de la poutre. Les forces de barres des deux systèmes de la fig. 4.2-
3 sont résumées dans le tableau 4.2-1.
D’après le choix des rigidités des barres du treillis, on constate que la
redistribution des forces est faible, mais elle est tout de même globalement
favorable et régulatrice.
La question de la sensibilité du système aux rigidités des barres est
également intéressante. C’est pourquoi dans le tableau 4.2-3 on donne
aussi les forces obtenues dans les barres en admettant une rigidité doublée
(b1) et divisée par deux (b2) des barres comprimées. D’une manière
générale les forces de barres changent peu. La différence maximale est
d’environ 3.5%, cela toutefois pour de petites forces.

4.2.1.2 Exemple : parois appuyées d’un seul côté


Dans certains cas il se peut que des parois ne soient appuyées qu’à une
seule extrémité parce que l’étage d’en dessous ne doit pas comporter de
piliers. Un tel bâtiment à deux niveaux est représenté dans la fig. 4.2-4.
Les actions sur les parois appuyées d’un seul côté (coupe A-A) sont
données. On examine les conséquences sur le système porteur. La moitié
des actions données agissent en dessous de la paroi et doivent ainsi être
suspendues.

Qd = 1200 kN qd = 300 kN/m hc = 0.28 m

B-B Qd qd
8.0 A-A
8.0 8.0
Hd
8.0 4.0

Hd
A- 4.0

8.0 12.0 Vd
B-B

8.0

Coupes
Plan

Fig. 4.2-4: Plan et coupes

76
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

1200 7200 6000 1200

Dalle Dalle inf.


sup.
7200
1200

1200 6000 6000


7200 7200 7200 1200
6000 6000 6000 6000

1200 6000 1200 7200 6000


1200
1200
6000
Passage ?
1200
7200 6000 7200 6000 1200
1200 7200 2400 6000 2400
7200 7200
1200

Coupes parois
7200
1200 7200 6000 6000 3600 3600 3600 3600

Fig. 4.2-5: Plan et coupes avec cheminement des forces

Les réactions sont déterminées d’après les actions.


Vd = 1200 + 16 ⋅ 300 = 6000 kN
H d ⋅ 4.0 = 1200 ⋅ 16 + 300 ⋅ 16 ⋅ 8 = 57600 kNm Hd = 14400 kN
Les réactions des dalles doivent être reprises par les parois extérieures de
la coupe B-B. Cela signifie que les forces doivent être transmises à travers
les dalles sous forme de traction et de compression jusqu’aux parois
extérieures (fig. 4.2-5). Les membrures tendues et comprimées sont en
réalité des champs de contraintes réparties. Les bielles comprimées et
tendues des dalles peuvent être disposées de façon à solliciter pratiquement
toute la surface. Elles peuvent cependant aussi être concentrées là où c’est
nécessaire, tout en respectant la résistance du béton.
fcd = 20 N/mm 2 fce = 12 N/mm2

fsd = 435 N/mm 2 f pd = 1320 N/mm 2

Les forces de traction des dalles peuvent être reprises par des câbles de
précontrainte.
7200
0.5 ⋅ H d = 7200 kN Ap = = 5455 mm 2
1.32
37 torons de 150 mm 2 A p = 5550 mm 2
En coupe, il faut placer un monotoron environ tous les 20cm dans la zone
des parois extérieures. Avec des faisceaux triples de monotorons, les
espacements deviennent trois fois plus grands.
Dans la paroi la résistance du béton dans le champ parallèle doit suffire
sans étriers spéciaux :
tan α w = 0.5
VRd = 4 ⋅ 0.3 ⋅ 12 ⋅ 0.4 = 5760 kN > Vd 1 = 3600 kN

77
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

4800
Asw ,erf = = 1380 mm 2 /m
8 ⋅ 0.435
Etriers φ14 / 200 = 1540 mm 2 /m
Un problème de résistance se pose au croisement des deux parois. Avec la
résistance de dimensionnement on obtient dans la paroi transversale un
« pilier » de un mètre de largeur.
bw = 0.30 m
VRdk ,1 = 0.3 ⋅ 0.3 ⋅ 20 = 1800 kN < Vd = 6000 kN

Si le pilier placé au croisement est suffisamment fretté, le problème peut être


résolu avec un pilier carré de 0.50m de largeur.
k c ⋅ fcd = 24 N/mm 2
VRdk ,2 = 0.5 ⋅ 0.5 ⋅ 24 = 6000 kN

Au cas où il faudrait prévoir dans la dalle inférieure une ouverture de


passage entre les deux étages, il en résulterait une éventuelle coupure dans
les champs de contraintes qu’il serait nécessaire d’examiner (fig. 4.2-5). On
pourrait déterminer le tracé des forces autour de l’ouverture à l’aide d’un
modèle à treillis.

78
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

4.2.2 Actions horizontales


A part les actions verticales, les parois porteuses dans les bâtiments doivent
souvent aussi reprendre des actions horizontales dues aux séismes et au
vent.

4.2.2.1 Exemple : paroi sur plusieurs étages


Pour la paroi de la fig. 4.2-6 les actions dues à un séisme ou à un calcul de
vent sont connues. Dans le tableau 4.2-2 on détermine les efforts intérieurs
et les excentricités pour chaque étage. Les excentricités et les résultantes
correspondantes sont également reportées dans le tableau 4.2-6. Les forces
horizontales sont introduites dans la paroi porteuse à travers les dalles. On
introduit l’augmentation de force normale due aux charges des dalles et de
la paroi porteuse au niveau des dalles. Cette simplification n’influence que
peu les résultats.

El. de paroi V N M esup einf

1 100 200 0 1.5

300

2 200 400 0.75 2.25

900

3 300 600 1.5 3.0

1800

4 400 800 2.25 3.75

3000

5 500 1000 3.0 4.5

4500

kN kN kNm m m
Tableau 4.2-2: Efforts intérieurs et excentricités

∆V ∆N Champ de
contraintes 1
1 1
∆V ∆N h esup,2
Champ de
2 2 contraintes 2
∆V ∆N
einf,2
3 3
∆V ∆N Résultante

4 4
∆V ∆N

5 5
h

l
Fig. 4.2-6: Paroi sur plusieurs étages

79
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

∆V = 100 kN ∆N = 200 kN fce = 10 N/mm 2


l = 6m h = 3m b = 0.2 m
Dans les deux étages supérieurs les résultantes passent totalement à
l’intérieur de la paroi (fig. 4.2-7). C’est pourquoi les contrôles peuvent être
effectués avec des formules simples.
V einf − esup
tan α = = c inf = l − 2 ⋅ einf
N h
N ≤ N Rd = c inf ⋅ b ⋅ fce ⋅ cos 2 α
El. de paroi 1
tan α1 = 0.5 α1 = 26.57° c1 = 6 − 2 ⋅ 1.5 = 3 m

N = 0.2 MN ≤ NRd = cinf ⋅ b ⋅ fce ⋅ cos 2 α = 3 ⋅ 0.2 ⋅ 10 ⋅ 0.8 = 4.8 MN


El. de paroi 2
tan α 2 = 0.5 α 2 = 26.57° c 2 = 6 − 2 ⋅ 2.25 = 1.5 m

N = 0.4 MN ≤ NRd = cinf ⋅ b ⋅ fce ⋅ cos 2 α = 1.5 ⋅ 0.2 ⋅ 10 ⋅ 0.8 = 2.4 MN

esup N
V
α
h
cinf

V
l N
einf
Fig. 4.2-7: Elément de paroi 1 et 2

El. de paroi 3
Dans l’élément de paroi 3 l’excentricité inférieure coïncide avec le bord de la
paroi. Comme la zone comprimée a besoin d’une certaine largeur, la
résultante doit être corrigée avec une armature à l’intérieur de la paroi. Avec
l’excentricité supérieure existante la force normale présente peut être reprise
(sans calcul) (fig. 4.2-8).

VB3 esup,3 N
VA
cB3 cA3
h
α α

V
FB3 FB N Non corrigé
l
Fig. 4.2-8: Champ de contraintes élément de paroi 3

80
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

VA3 0.5 ⋅ l − esup,3 − 0.5 ⋅ c A3


N 3 = fce ⋅ b ⋅ c A3 ⋅ cos 2 α A3 tan α A3 = =
N3 h
VA3 = N 3 ⋅ tan α A3 VB 3 = V3 − VA3 VB 3 = FB 3 ⋅ tan α B 3
l − c A3 − c B 3
FB 3 = fce ⋅ b ⋅ c B 3 ⋅ cos 2 α B 3 tan α B 3 = esup,3 = 1.5 m
h
La solution est calculée par itérations. On estime d’abord la zone comprimée
due à la force normale. On obtient une valeur minimale de la largeur
comprimée en introduisant la force normale verticalement. On peut aussi
résoudre directement les équations. Il faut cependant s’assurer que les
grandeurs calculées soient physiquement possibles.
1er pas :
N 0 .6
c A3,min = = = 0 .3 m
fce ⋅ b 10 ⋅ 0.2
0.5 ⋅ l − esup,3 − 0.5 ⋅ c A3 3 − 1.5 − 0.15
tan α A3,1 = = = 0.45
h 3
N3 0 .6
c A3,1 = = = 0.361 m
fce ⋅ b ⋅ cos α A3 ,1 10 ⋅ 0.2 ⋅ cos 2 α A3,1
2

2e pas :
Le 2e pas est effectué avec la nouvelle largeur comprimée calculée.
1.5 − 0.5 ⋅ 0.361
tan α A3,2 = = 0.440
3
0 .6
c A3,2 = = 0.358 m
10 ⋅ 0.2 ⋅ cos 2 α A3,2

3e pas :
1.5 − 0.5 ⋅ 0.358
tan α A3,3 = = 0.440
3
0 .6
c A3,2 = = 0.358 m
10 ⋅ 0.2 ⋅ cos 2 α A3,3

La zone comprimée de la force normale directement appuyée est


déterminée de façon suffisamment précise après le 3e pas. Il s’agit
maintenant de déterminer la force de traction en bord de paroi.
VA3 = N3 ⋅ tan α A3 ≈ 0.264 MN
VB 3 = V3 − VA3 ≈ 0.3 − 0.264 = 0.036 MN
l − c A3 − c B 3 6 − 0.36 − c B 3 VB 3
tan α B 3 = = FB 3 =
h 3 tan α B 3
Ici également on procède par itérations, en calculant d’abord l’angle sans la
largeur du champ de contraintes. Avec la force de traction qui en résulte on
détermine en première approximation la largeur du champ de contraintes.
Avec cette largeur approchée on calcule le nouvel angle. On continue ainsi
jusqu’à ce que la force de traction cherchée ne change pratiquement plus
d’une itération à l’autre.

81
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

1er pas:
cB 3 ,1 = 0 m
5.64 − 0 VB 3
tan α B 3,1 ≈ = 1.88 FB 3,1 = ≈ 0.19 MN
3 tan α B 3
2e pas:
FB 3 0.019
cB 3 ,2 = ≈ = 0.043 m
fce ⋅ b ⋅ cos α B 3 10 ⋅ 0.2 ⋅ 0.221
2

5.64 − 0.043 VB 3
tan α B 3,2 = ≈ 1.866 FB 3,2 = ≈ 0.193 MN
3 tan α B 3
3e pas:
FB 3 0.0193
cB 3 ,3 = ≈ = 0.043 m
fce ⋅ b ⋅ cos α B 3 10 ⋅ 0.2 ⋅ 0.223
2

FB 3 19.3
As 3 = = = 45 mm 2
fsd 0.435
Comme la force de traction resp. la largeur du champ de contraintes du 3e
pas est la même que celle du 2e, on interrompt l’itération.
Elément de paroi 4
Dans l’élément de paroi 4 l’excentricité supérieure suffit encore à reprendre
la force normale. Ainsi les équations de l’élément de paroi 3 restent valables
(fig. 4.2-9). On répète ici le procédé utilisé pour l’élément de paroi 3.

VB4 esup4 N
VA
cB4
cA4
h
αB4 αA4

FB4 FB NV Non corrigé


l
Fig. 4.2-9: Champ de contraintes élément de paroi 4

1er pas:
N4 0 .8
c A 4,min = = = 0 .4 m
fce ⋅ b 10 ⋅ 0.2
0.5 ⋅ l − esup,4 − 0.5 ⋅ c A3 3 − 2.25 − 0.2
tan α A 4,1 = = = 0.183
h 3
N4 0. 8
c A 4,1 = = = 0.413 m
fce ⋅ b ⋅ cos 2 α A 4,1 10 ⋅ 0.2 ⋅ cos 2 α A 4,1

2e pas:
0.75 − 0.5 ⋅ 0.413
tan α A 4,2 = = 0.181
3
0. 8
c A 4,2 = = 0.413 m
10 ⋅ 0.2 ⋅ cos 2 α A 4,2

82
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

La zone comprimée de la force normale avec appui direct reste


pratiquement inchangée dans le 2e pas. Il s’agit maintenant à nouveau de
calculer la force de traction.

VA 4 = N 4 ⋅ tan α A 4 ≈ 0.145 MN
VB 4 = V4 − VA 4 ≈ 0.4 − 0.145 = 0.255MN
l − c A 4 − c B 4 6 − 0.413 − c B 4 VB 4
tan α B 4 = = FB 4 =
h 3 tan α B 4
1er pas: cB 4,1 = 0 m
5.587 − 0 VB 4
tan α B 4 ,1 ≈ = 1.862 FB 4,1 = ≈ 0.137 MN
3 tan α B 4,1

2e pas:
FB 4 ,1 0.137
cB 4,2 = ≈ = 0.306 m
2
fce ⋅ b ⋅ cos α B 4,1 10 ⋅ 0.2 ⋅ 0.224

5.587 − 0.306
tan α B 4 ,2 = ≈ 1.760
3
VB 4
FB 4,2 = ≈ 0.145 MN
tan α B 4,2

3e pas:
FB 4 0.145
cB 4,3 = ≈ = 0.297 m
fce ⋅ b ⋅ cos α B 4 10 ⋅ 0.2 ⋅ 0.244
2

5.587 − 0.297
tan α B 4 ,3 = ≈ 1.763
3
VB 4
FB 4,3 = ≈ 0.145 MN
tan α B 4,3

Il n’est plus nécessaire d’effectuer un nouveau pas de calcul. La


concordance des résultats est suffisamment précise. Il n’y a plus qu’à
déterminer la section d’armature.
FB 3 145
As 3 = = = 333 mm 2
fsd 0.435
Elément de paroi 5
Pour cet élément il faut opérer une correction en haut et en bas, car la
résultante passe totalement en dehors de la section. La force normale est
dirigée parallèlement à l’axe x. De là on obtient parallèlement à la force
normale une force de compression due au moment, qui peut aussi être
dirigée perpendiculairement (fig. 4.2-10).
N5 1 .0
c A5 = = = 0 .5 m
fce ⋅ b 10 ⋅ 0.2
M N 5 = N 5 ⋅ (0.5 ⋅ l − 0.5 ⋅ c A5 ) = 1.0 ⋅ (3 − 0.25 ) = 2.75 MNm
∆Msup,5 = Msup,5 − MN 5 = 0.25 MNm
∆M inf,5 = M inf,5 − M N 5 = 1.75 MNm

83
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

On détermine d’abord itérativement la zone comprimée pour la différence de


moment de flexion en haut de la paroi.
∆M sup,5 = FC 5 ⋅ (l − c A5 − cC 5 ) = FC 5 ⋅ (5.5 − cC 5 ) cC 5 ,min = 0 m

1er pas:
∆Msup,5
FC 5,1 = = 0.046 MN
5.5 − cC 5,min
FC 5,1
cC 5,1 = = 0.023 m
10 ⋅ 0.2
2e pas:
∆Msup,5
FC 5,2 = = 0.046 MN
5.5 − cC 5 ,min
FC 5,2
cC 5,2 = = 0.023 m
10 ⋅ 0.2
La concordance entre le 1er et le 3e pas est suffisamment précise. Dans la
phase suivante on détermine la force de traction pour la reprise de l’effort
tranchant. On le fait de nouveau par itération.

VB5 FC5 N5

cA5
cC5
h
αB cB5
FB5
FC5
l
Fig. 4.2-10: Champ de contraintes élément de paroi 5

VB 5 = V5 = FB 5 ⋅ tan α B 5
l − c A5 − cC 5 − c B 5 5.477 − c B 5
tan α B 5 = =
h 3
FB 5 = fce ⋅ b ⋅ c B 5 ⋅ cos 2 α B 5 VB 5 = 0.5 MN

1er pas: cB 5 ,min = 0 m


5.477 V5
tan α B 5 ,1 ≈ = 1.826 FB 5,1 = = 0.274 MN
3 tan α B 5,1

2e pas
FB 5 ,1 0.274
cB 5 ,2 = ≈ = 0.593 m
fce ⋅ b ⋅ cos 2 α B 5,1 10 ⋅ 0.2 ⋅ 0.231

5.477 − 0.593 V5
tan α B 5 ,2 ≈ = 1.628 FB 5,2 = = 0.307 MN
3 tan α B 5,2

84
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

3e pas
FB 5,2 0.307
cB 5 ,3 = ≈ = 0.561 m
2
fce ⋅ b ⋅ cos α B 5,2 10 ⋅ 0.2 ⋅ 0.274

5.477 − 0.561 V5
tan α B 5,3 ≈ = 1.639 FB 5,3 = = 0.305 MN
3 tan α B 5,3

4e pas
FB 5 ,3 0.305
cB 5,4 = ≈ = 0.562 m
2
fce ⋅ b ⋅ cos α B 5,3 10 ⋅ 0.2 ⋅ 0.274

La concordance de la largeur de zone comprimée est si bonne que l’on peut


interrompre l’itération et calculer l’armature avec la dernière valeur de force
de traction obtenue.
FB 5 305
AsB 5 = = = 702 mm 2
fsd 0.435
FC 5 46
AsC 5 = = = 106 mm 2
fsd 0.435

As 5 = 702 + 106 = 808 mm 2


Contrôle:
l − c A5
M inf,5 = FB 2,5 ⋅ (l − c A5 − cC 5 − c B 5 ) + FC 2,5 ⋅ (l − c A5 − cC 5 ) + N 5 ⋅
2
Minf,5 = 0.305 ⋅ 4.915 + 0.046 ⋅ 5.477 + 1 ⋅ 2.75 = 4.501MNm

Si l’on additionne les parties comprimées sur la longueur de paroi on obtient


une largeur de 1.08m. Avec cette valeur on peut déterminer l’armature
réduite de pilier. Cette hypothèse est conservatrice, car on peut déterminer
les deux parties comprimées extérieures avec la résistance flexionnelle. Il en
résulte ainsi une section de béton déterminante pour la sécurité structurale
qui présente une largeur d’environ un mètre. Une comparaison avec
l’armature minimale selon la norme SIA 262 montre qu’avec celle-ci les
armatures calculées nécessaires sont couvertes.
Asl ,min = 0.006 ⋅ 1000 ⋅ 200 = 1200 mm 2 6φ16 par côté
2
asv ,min = 0.002 ⋅ 1000 ⋅ 200 = 400 mm /m vertical & horizontal

L’armature calculée peut être concentrée et frettée aux deux extrémités des
parois. Dans la zone restante on peut utiliser des treillis. Des dispositions
d’armature favorisant un comportement ductile des parois sont exposées
dans le prochain paragraphe.

85
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

4.3. Construction ductile

Nouveauté : les règles de dimensionnement de la SIA 262 prévoient pour


les séismes un comportement d’ouvrage également ductile. Les
prescriptions se basent sur les principes du dimensionnement en capacité.

4.3.1 Notions
Le concept est décrit exhaustivement dans la documentation D 0182 dans le
paragraphe 7.3. On y donne en particulier des explications sur les notions
de coefficient de comportement, rigidité, résistance et sur-résistance,
ductilité locale et globale ainsi que les mécanismes plastiques. Nous ne les
répétons pas ici.

4.3.2 Mesures pour un comportement ductile

4.3.2.1 Parois porteuses


Si le séisme a été déterminé avec la méthode des forces de remplacement,
on détermine par des règles simples les sollicitations tenant compte de la
sur-résistance et de l’influence des modes de fréquence propre supérieurs.
Elles se caractérisent par la répartition linéaire des moments de
dimensionnement sur toute la hauteur de la paroi et une élévation de l’effort
tranchant de dimensionnement (fig. 4.2-11).

Vd+ = ε ⋅ κ ⋅ Vd ε=
+
M Rd (1.1⋅ fsk ,...) κ = 0 .9 +
n
≤ 1 .5
Md 10

h pl > l w resp. h pl > hw / 6


hw h pl = hs si hs ≥ hw / 9
et hs > 2 ⋅ l w / 3
hpl
hs
+
Md lw
MRd

Fig. 4.2-11: Données de départ pour parois porteuses

10.d

Fig. 4.2-12: Extrémité de la paroi (sans et avec renfort)

86
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

On détermine la ductilité locale du domaine plastique avec les zones


d’extrémité d’une paroi (fig. 4.2-12).
La paroi sous 4.2.2.1 a été dimensionnée selon les règles du comportement
non ductile. Il est cependant judicieux de concevoir les détails d’armature
autant que possible selon les règles de la fig. 4.2-8 (comportement
d’ouvrage ductile). Cela signifie que les zones d’extrémité sont à armer
généralement comme des piliers.

4.3.2.2 Cadres
Dans les cadres les rotules plastiques devraient se former dans les
traverses. Sur la base des mécanismes, des rotules plastiques sont
nécessaires et ainsi admissibles aux pieds des piliers des étages inférieurs.
Des rotules plastiques dans les têtes des piliers des étages supérieurs ne
sont elles-mêmes pas problématiques (à cause des faibles efforts normaux).
Il faut éviter les mécanismes d’étages. Dans ce cas les rotules plastiques se
forment seulement aux extrémités des piliers sur le même étage. Le danger
existe surtout pour les rez de chaussée de bâtiments de bureaux et d’hôtels,
car en général ils présentent de grandes hauteurs d’étage et peu d’éléments
intermédiaires.
Une formation raisonnable de rotule plastique jusqu’à la ruine est présentée
dans la fig. 4.2-13. Le cadre a été analysé statiquement pour des actions
verticales constantes avec des forces horizontales augmentées
progressivement (avec répartition constante). Les rotules plastiques qui en
résultent sont proches d’un mécanisme. La charge de ruine a été
déterminée à l’aide d’un calcul non linéaire.

4 7

3 6

11

15 1 2 8.2

8.1

5 13.1 9 14.1 10

14.2

12 13.3 13.2

Fig. 4.2-13: Rotules plastiques dans le système de cadre

Comme la charge de ruine du système pour le cadre de la fig. 4.2-13 est


atteinte, d’autres rotules plastiques ne pourront pas se former, même si le
mécanisme n’est pas encore formé. Les rotules 8.1, 10, 13.1 et 14.1 ne sont
licites que si les piliers correspondants ne présentent pas de ruine de
cisaillement.
1 +
M Rd ,1 + M Rd ,2
VRd > Vd =
h

87
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

5 Dalles et dalles plates

5.1 Introduction pour dalles plates

Les dalles appuyées ponctuellement (fig. 5.1-1) sont appelées dalles plates.
La caractéristique principale est l’introduction ponctuelle des charges. On
fait une distinction entre les systèmes de dalles sans renforcement et ceux
avec renforcement entre le pilier et la dalle. On utilise aussi des renforts
invisibles (champignons en acier) à l’intérieur de la dalle, surtout lorsqu’un
renfort perturberait le passage des conduites dans la zone des piliers. Les
champignons en acier sont à classer quant à leur fonctionnement dans les
armatures de cisaillement.

Pilier d’angle Pilier de bord cvx


hc
lx
hv

Champ de bord cx
Champ ly
lcy
d’angle Coupe pilier

lcx Pilier intérieur

Pilier de bord
Champ intérieur

Fig. 5.1-1: Dalle plate avec désignations

Désignations:
lx portée direction x
l cx longueur libre direction x
ly portée direction y
l cy longueur libre direction y
cx , cy largeurs piliers directions x et y
cvx , cvy largeurs champignon directions x et y

Les dalles plates sont dimensionnées à la flexion et au poinçonnement, les


dalles habituelles à la flexion et à l’effort tranchant. Le poinçonnement
influence la répartition de l’armature de flexion. Dans la zone des piliers on
doit ainsi respecter certaines résistances flexionnelles, afin d’obtenir une
résistance au poinçonnement aussi grande que possible. Avec les
résistances flexionnelles exigées, la redistribution des moments sur appuis
vers les travées est limitée. L’armature flexionnelle efficace pour la
résistance au poinçonnement est limitée pour les piliers intérieurs à une
largeur de 30% de la portée perpendiculairement à la direction considérée,
et pour les piliers de bord et d’angle à une largeur de 15% de la portée. Ces
bandes sont appelées bandes d’appui.

88
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Les moments de comparaison des bandes d’appui de la norme SIA 262


chiffre 4.3.6.4.3 déterminent les limites supérieure et inférieure des
résistances flexionnelles. Les répartitions de moments de flexion
déterminées par des programmes de calcul élastique sont à considérer
comme des bases de dimensionnement fiables. Toutefois des moments
d’armature plus petits que les moments de comparaison conduisent à une
plus petite résistance au poinçonnement, et des moments d’armature plus
grands que les moments de comparaison conduisent à une plus grande
résistance au poinçonnement.
Les modèles correspondants et les règles qui en sont déduites ont été
commentés dans le paragraphe 5 Poinçonnement de la documentation D
0182.

5.1.1 Modèles de calcul pour la flexion


On utilise souvent des programmes d’éléments finis avec lesquels on
effectue des analyses linéaires élastiques aussi bien statiques que
dynamiques. Quant aux approximations manuelles la base théorique n’est
pas toujours claire. De telles méthodes utilisées pour des applications
générales peuvent causer des problèmes. C’est pourquoi nous exposons
brièvement le procédé de Hillerborg qui possède une base théorique claire
avec un comportement non linéaire des matériaux.

5.1.2 Dimensionnement des dalles plates selon Hillerborg


Nous résumons ci-après brièvement les règles simplifiées de Hillerborg
[5-1]. Le procédé se prête bien à des portées régulières pour lesquelles les
rapports des côtés restent dans des limites raisonnables.

5.1.2.1 Bases
Hillerborg a réussi à formuler les conditions pour un élément appuyé
ponctuellement (fig. 5.1-2) avec des conditions de bord très générales.
• Les bords sont parallèles aux directions d’armature
• La charge agissant sur l’élément est uniformément répartie
• Seul un angle est appuyé ponctuellement
• Le long des bords (à l’exception des appuis ponctuels) n’agissent pas de
forces de cisaillement
• Le long des bords n’agissent pas de moments de torsion
• Le long d’un bord tous les moments de flexion ont le même signe
• Les moments de flexion le long du bord sont justement les moments
d’armature

Souvent, les moments de flexion le long du bord sont choisis constants sur
la moitié de la largeur d’élément. D’autres subdivisions sont aussi possibles.
Nous discutons rapidement les subdivisions et aussi la détermination des
dimensions des éléments dans une dalle plate. La localisation de l’élément
appuyé ponctuellement dans une dalle plate est représentée dans la fig. 5.1-
3.
La charge est reprise toujours globalement sur le bord dans les deux
directions (fig. 5.1-4). Dans les demi-éléments (fig. 5.1-2) les moments des
diverses zones sont interdépendants à cause des conditions d’équilibre.

89
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Réaction du pilier :
R = q ⋅ ax ⋅ ay (5.1-1)

−mxsm

−mxs2
−mxs1

−mxs2

ay/2 +mxf2
R +mxfm
0.6.ax +mxfm
ay
+mxf1
ax

Fig. 5.1-2: Elément de dalle avec moments de flexion

Bord

x
Pilier

lx
ax

ly Elément P ay Elément P

Elément P Elément P
y

Fig. 5.1-3: Elément dans dalle plate

Equilibre des moments:


a x2 a y2
m xfm + m xsm = q ⋅ m yfm + m ysm = q ⋅ (5.1-2)
2 2
m xf 1 + m xf 2 m xs1 + m xs 2
m xfm = m xsm =
2 2
m yf 1 + m yf 2 m ys1 + m ys 2
m yfm = m ysm =
2 2

ms1 moments sur appuis dans bande d’appuis


ms 2 dans bande de travées
mf 1 moments en travée dans bande d’appuis
mf 2 dans bande de travées

90
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

On fait une distinction entre bandes d’appuis qui sont utilisées dans la
subdivision des dalles plates selon Hillerborg, et bandes d’appui qui sont
définies pour le poinçonnement dans la norme SIA 262 chiffre 4.3.6.4.2.
Hillerborg [5-1] a montré que dans l’élément appuyé ponctuellement les
moments de bord à l’intérieur de l’élément ne sont pas dépassés si l’on
respecte certaines restrictions dans les bandes de travée. Nous renonçons
ici à la longue démonstration des conditions que Hillerborg explique
exhaustivement dans [5-1].
a x2 a y2
m xf 2 + m xs 2 = ζ ⋅ q ⋅ m yf 2 + m ys 2 = ζ ⋅ q ⋅ (5.1-3)
2 2
Conditions de l’élément appuyé ponctuellement
(1) 0.25 ≤ ζ ≤ 0.70 (5.1-4)
(2) L’armature inférieure (index f) doit être disposée sur toute la
longueur de l’élément. La différence des moments sur appuis de la
bande d’appuis ((index s1) et de la bande de travées (index s2) doit
être ancrée sur au moins 60% de la longueur de l’élément. Le reste,
soit le moment sur appuis dans la bande de travées (index s2) doit
être disposé sur toute la longueur de l’élément.

ax bzw. ay

msm q ⋅ ay 2
– q ⋅ ax2
bzw.
2 2
mfm R +

Pilier Travée

Fig. 5.1-4: Moment moyen de l’élément de dalle

Si donc l’armature supérieure est concentrée entièrement dans la bande


d’appuis (index s1), elle ne doit être disposée que sur 60% de la longueur de
l’élément. Dans le reste de la bande de travées (index s2) on n’a donc pas
besoin d’armature supérieure dans le contrôle de la sécurité structurale.
Répartition habituelle des moments
Si la condition (5.1-4) le permet, l’armature inférieure est gardée constante
sur toute la largeur de l’élément (fig. 5.1-2), alors que les moments sur
appuis sont concentrés dans la bande d’appuis sur la demi-largeur de
l’élément. Pour ce cas la relation (5.1-3) est particulièrement simple.

a x2
m xf 1 = m xf 2 = m xfm m xs 2 = 0 m xfm = ζ ⋅ q ⋅ (5.1-5a)
2
a y2
m yf 1 = m yf 2 = m yfm m ys 2 = 0 m yfm = ζ ⋅ q ⋅ (5.1-5b)
2
Dans certains cas les moments d’armature inférieurs doivent être plus
fortement concentrés dans la bande d’appuis, pour que la condition (5.1-4)
dans deux éléments adjacents appuyés ponctuellement puisse être
respectée.

91
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

a x2, AB a x2,BA
m xf 2, AB + m xs 2, A = ζ ⋅ q ⋅ m xf 2, AB + m xs 2,B = ζ ⋅ q ⋅
2 2
a y2,FG a x2,GF
m yf 2,FG + m ys 2,F = ζ ⋅ q ⋅ m yf 2,FG + m ys 2,G = ζ ⋅ q ⋅
2 2
Toutes les désignations se conforment au même schéma (fig. 5.1-5). On y
distingue en premier lieu les directions x et y. Avec l’index s on désigne les
moments sur appuis et avec l’index f les moments en travée. L’index 1 est
réservé à la bande d’appuis et l’index 2 à la bande de travées. Avec les
majuscules A, B, …, F, G, …, on désigne les lignes de jonction des piliers.
La subdivision de portée avec la minuscule a montre dans la suite des index
si elle mène de A vers B ou de B vers A.
Dimensionnement en flexion
Les éléments appuyés ponctuellement présentent la propriété suivante : les
forces de cisaillement le long des bords et dans les angles sont égales à
zéro, à l’exception de l’angle appuyé ponctuellement. De même les
moments de torsion disparaissent le long des bords. En combinaison avec
de simples éléments linéaires comme éléments adjacents, cela signifie que
les conditions de bord statiques mentionnées doivent être remplies. A
l’endroit du moment de flexion maximal, la bande de dalle équivalente à une
poutre continue possède les mêmes propriétés. Dans les éléments appuyés
ponctuellement, les moments moyens sur appuis et en travée sont
considérés comme des moments de dimensionnement moyens. Pour le
choix de l’armature si nécessaire ces moments moyens sont redistribués de
façon à respecter la condition (5.1-4).

F
mys1,F mys2,F mys1,F
mxf1,AB
mxs1,A mxs1,B 0.25.lyFG
ay,FG

ax,AB ax,BA

0.5.lyFG
mxs2,A mxf2,AB mxs2,B
myf1,FG myf2,FG myf1,FG

ay,GF

mmm mxs1,B
mxs1,A xf1,AB
xf1,AB
xf1,AB 0.25.lyFG
mys1,G mys1,G
mys2,G
G
A B
0.25.lxAB 0.5.lxAB 0.25.lxAB

Fig. 5.1-5: Sens des grandeurs

La condition d’équilibre des moments d’un élément appuyé ponctuellement


(élément P) montre les propriétés d’une poutre continue entre moment sur
appui et moment maximal en travée. Selon la fig. 5.1-6 on admet des
bandes fictives resp. des poutres dans les directions x et y. Ainsi les lignes
d’appuis de ces bandes passent par les véritables appuis ponctuels.
La continuation des bandes fictives peut correspondre dans la réalité à un
élément continu (élément S) simplement appuyé ou appuyé le long de deux
bords [5-1, 5-2] ou à un élément appuyé ponctuellement (élément P).

92
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Les dimensions de l’élément sont délimitées par les lignes des piliers et les
lignes entre les moments en travée maximaux (fig. 5.1-6).
La dalle plate de la fig. 5.1-6 est appuyée ponctuellement sur deux bords.
Deux bords sont simplement appuyés. On divise d’abord la dalle en bandes
d’appuis. Celles-ci passent par les piliers et courent le long des lignes A, B,
C et D dans la direction x et entre les lignes E, F, et G dans la direction y.
Avec la répartition des moments de la poutre continue que l’on calcule à
l’aide d’une loi de matériaux linéaire élastique ou plastique rigide, on opère
la subdivision de la dalle plate en éléments P et S. En plus des lignes
d’appuis, on introduit les lignes de délimitation des éléments aux endroits
des moments en travée maximaux (fig. 5.1-7). La charge est reprise dans
les éléments P selon la théorie des dalles plates, dans les éléments S selon
la méthode des bandes.

A B C D
E
S P P P P P ay,EF
mxfm,EF
ly,EF
S P P P P P ay,FE

F mxsm,F

S P P P P P ay,FG ly,FG

mxfm,FG
S S S S S S ay,GF

G
mxsm,B mxsm,C
ax,AB ax,DC
ax,BA ax,BC ax,CB ax,CD
mxfm,AB mxfm,BC mxfm,CD

v=0 v=0 v=0


lx,AB lx,BC lx,CD

Fig. 5.1-6: Subdivision de la dalle

Avec la répartition des moments de la poutre continue on détermine les


moments de dimensionnement moyens dans les sections d’appuis et de
travées, de même que les dimensions de l’élément P ainsi que des autres
éléments.

m xsm , m ysm moment sur’appuis moyen dans la direction x resp. y


m xfm , m yfm moment en travée moyen dans la direction x resp. y

a x , ay longueurs d’élément des éléments appuyés ponctuellement

A côté du choix des moments sur appuis moyens il n’y a plus qu’à opérer
des redistributions raisonnables des moments de dimensionnement moyens
entre les bandes de travée et les bandes d’appuis selon la condition (5.1-4).
Pour autant que les bords ne soient pas appuyés ponctuellement, on choisit
en général le moment en travée moyen comme moment de
dimensionnement sur toute la largeur de l’élément.

93
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Aux bords des éléments P adjacents sur les appuis, les moments négatifs
sont souvent complètement concentrés dans la bande d’appuis sur la moitié
de la largeur de l’élément. Il faut dans tous les cas choisir la répartition de
telle façon que dans tous les éléments adjacents la condition (5.1-4) soit
respectée. Dans les éléments S des zones d’angles à défaut d’investigation
plus exacte on prolonge simplement les armatures des éléments adjacents.
Il faudrait en plus à cause de la torsion dans les zones d’angles prévoir une
armature supérieure. L’armature de flexion minimale s’y prête bien.
On peut tenir compte des dimensions des piliers de différentes manières.
Dans le calcul on détermine souvent les moments de flexion directement à
partir des portées.

5.1.2.2 Dalle plate sans limitation de la fissuration


Le choix des moments sur appuis moyens (fig. 5.1-7) des piliers intérieurs
dépend des conditions d’appui de la dalle considérée. Hillerborg a distingué
trois cas sur la base de valeurs expérimentales.
(a) Bord opposé simplement appuyé
msm 0 = 0.1⋅ q ⋅ l 2 (5.1-6)
(b) Bord opposé encastré
msm 0 = 0.06 ⋅ q ⋅ l 2 (5.1-7)
(c) Extrémité opposée continue sur un appui
msm 0 = 0.07 ⋅ q ⋅ l 2 (5.1-8)
Ces valeurs sont à considérer comme des recommandations et
correspondent à peu près à des répartitions qui ont été déterminées pour
des dalles plates à l’aide de lois des matériaux élastiques.
Pour le bord encastré de la fig. 5.1-7 qui est en face d’un pilier, on choisit la
plupart du temps des valeurs un peu plus grandes que celles d’une poutre
encastrée (index 0).
msm0 = 0.085 bis 0.1⋅ q ⋅ l 2 (5.1-9)

Appui
Encastrement simple

Cas (b) Cas (c) Fall (c) Cas (a)

Pilier Pilier
Paroi Paroi

Fig. 5.1-7: Dalle avec diverses conditions d’appuis

5.1.2.3 Dalle plate avec limitation de la fissuration


Si l’on doit limiter la fissuration de la face supérieure de la dalle, l’armature
sur appuis doit selon Hillerborg [5-1] être répartie resp. augmentée en
conséquence.

(a) Bord opposé simplement appuyé


msm 0 = 0.12 ⋅ q ⋅ l 2 (5.1-10)

94
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

(b) Bord opposé encastré


msm 0 = 0.08 ⋅ q ⋅ l 2 (5.1-11)
(c) Extrémité opposée continue sur un appui
msm 0 = 0.08 ⋅ q ⋅ l 2 (5.1-12)

5.1.2.4 Dimensions des bandes


La dimension pour la zone des moments concentrés sur appuis est choisie
(fig. 5.1-8). Souvent on groupe le moment sur appui dans la bande d’appuis
qui sollicite environ un quart des portées adjacentes. La largeur d’appui y est
attribuée moitié aux bandes d’appuis et moitié aux bandes de travée de
l’élément P.
Les règles proposées sont exposées dans un exemple au paragraphe 5.3-1.
aBA + c B + aBC
b1 (ms1 ) =
2
ms1 = 2 ⋅ msm ms 2 = 0

a2
mf 2 + ms 2 = ζ ⋅ q ⋅ 0.25 ≤ ζ ≤ 0.70 (5.1-4a)
2
Si le pilier doit reprendre des moments d’encastrement, les bandes d’appuis
peuvent pratiquement être ramenées à la largeur des piliers. Dans ce cas il
faut prendre garde que la condition (5.1-4a) devient plus sévère. Pour le cas
où les armatures sont concentrées sur la largeur des piliers, Hillerborg
indique aussi des limites [5-1].
aBA + c B + aBC
b1 (ms1 ) = c B m s1 = ⋅ msm
2 ⋅ cB

a2
ms 2 = 0 mf 2 + ms 2 = ζ ⋅ q ⋅
2
0.50 ≤ ζ ≤ 0.60 (5.1-13)

ms1
ms1

msm msm

aBA cB aBC aBA cB aBC

Fig. 5.1-8: Concentration des moments dans la bande d’appuis

On peut interpoler linéairement entre les cas de figure valables pour les
conditions (5.1-4a) et (5.1-13).
Les moments en travée sont admis comme jusqu’ici constants sur la largeur
ou légèrement concentrés dans la bande d’appuis. La largeur de répartition
des moments en travée n’est en général pas modifiée. La répartition des
moments en travée moyens se fait selon la condition (5.1-4) resp. (5.1-4a).
Pour que celle-ci puisse être respectée il faut éventuellement concentrer un
peu plus l’armature dans la bande d’appuis.
aBA + c B + aBC
b1 (mf 1 ) = = b2 (mf 2 ) mf 1 = mf 2 = mfm
2

95
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Si le bord présente un appui linéaire, une répartition uniforme des moments


en travée est judicieuse. Si le bord de la dalle plate est appuyé sur des
piliers, les moments en travée doivent souvent être concentrés dans la
bande d’appuis. Pour cela les conditions (5.1-4) resp. (5.1-4a) et (5.1-13)
sont déterminantes.
Pour le choix des dimensions on peut aussi envisager des interpolations
linéaires entre les cas extrêmes expliqués.

96
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

5.2 Eléments de construction sans armature de cisaillement

A l’aide des efforts tranchants des directions x et y on peut déterminer l’effort


tranchant principal. Ce processus est souvent programmé dans les logiciels
de dalles. Perpendiculairement à la direction principale aucun effort
tranchant n’est repris.
En général les directions principales des moments et des efforts tranchants
ne coïncident pas. Le contrôle à l’effort tranchant dans la section de béton
doit être effectué avec l’effort tranchant principal.
vy
v 0 = v x2 + v y2 tan α 0 =
vx
Les efforts tranchants résultants des logiciels de dalles doivent être
contrôlés à l’aide de considérations d’équilibre simples pour les plans
irréguliers et surtout pour les sections de dalles variables. Dans les zones de
discontinuités les efforts tranchants peuvent présenter de grands sauts
explicables par la modélisation du logiciel, mais ne correspondant pas au
comportement réel.
Pour simplifier, on effectue le contrôle pour les appuis, pour les charges
ponctuelles et pour les discontinuités d’armature ou de section à une
distance correspondant à la moitié de la hauteur statique. Dans la
documentation D 0182 on trouve au paragraphe 4 des exemples explicatifs
pour d’autres sections de contrôle.
1
v Rd = k d ⋅ τ cd ⋅ d kd =
1+ kv ⋅ d
τcd valeur de dimensionnement de la contrainte de cisaillement selon
SIA 262
d hauteur statique en mètres

5.2.1 Exemple : poutre continue


Les calculs sont expliqués à l’aide d’une poutre continue à deux travées
(fig.5.2-1).
l = 10 m h = 0.34 m
d = 0.30 m qd = 18.7 kN/m

fcd = 13.5 N/mm 2 τcd = 0.9 N/mm 2

fsd = 435 N/mm 2 Dmax = 32 mm


L’armature correspond à peu près aux moments élastiques :
qd ⋅ l 2 18.7 ⋅ 100
md ,sup = = = 233.8 kNm/m
8 8
md ,inf = 131.5 kNm/m

233.8
Fd ,sup = = 866 kN/m as,sup,erf = 1991 mm 2 /m
0.9 ⋅ 0.3
as,sup (φ20,150 ) = 2090 mm 2 /m mRd ,sup = 242 kNm/m

18.7 ⋅ 10 233.8
rdA = − = 70.1 kN/m
2 10

97
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

d
v dA = rdA − q ⋅ = 67.3 kN/m
2
rdB = 93.5 + 23.38 = 116.9 kN/m
d
v dB = rdB − q ⋅ = 114.1 kN/m
2
md 233.8
k v = 2 .2 ⋅ = 2 .2 ⋅ = 2.12
mRd 242.1
1 1
kd = = = 0.61
1 + kv ⋅ d 1 + 2.12 ⋅ 0.3
v Rd = k d ⋅ τcd ⋅ d = 0.61⋅ 0.9 ⋅ 0.3 = 164.9 kN/m > v dB = 114.1 kN/m
Comme les conditions à l’appui simple de bord sont plus favorables, il n’y a
pas besoin de contrôle.

A l B l
Largeur appui 0.2 m

Fig. 5.2-1: Bande de dalle

Si l’on réduit l’armature sur appuis (redistribution plastique) il faut s’attendre


à des déformations plastiques. Si en plus on étage l’armature sur la largeur
correspondant à la hauteur statique, on obtient le facteur
1 1
k v = 3 ⋅ 1. 5 = 4 . 5 kd = = = 0.426
1 + k v ⋅ d 1 + 4.5 ⋅ 0.3

as,sup (φ18,150 ) = 1700 mm 2 /m

FsRd = 739.5 kN/m mRd ,sup = 181.3 kNm/m


rdB = 93.5 + 18.13 = 111.6 kN/m
d
v dB = rdB − q ⋅ = 108.8 kN/m
2
v Rd = 0.426 ⋅ 0.9 ⋅ 0.3 = 115 kN/m > v dB = 109 kN/m
La résistance à l’effort tranchant dans ce cas extrêmement défavorable
suffirait encore tout juste. En réalité on pourrait aussi tenir compte de la
largeur d’appui et de la demi hauteur statique pour le choix de la section de
contrôle.
a = 0.1 + 0.15 = 0.25 m
17.8 ⋅ 0.25 2
mda ,sup = 181.3 − 108.8 ⋅ 0.25 + = 154.7 kNm/m
2

98
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

v da = 111.6 − 18.7 ⋅ 0.25 = 106.9 kN/m


Ce changement dans le sens favorable est dans le cas présent marginal, car
le moment de dimensionnement plus petit n’entre pas en compte dans le
calcul.

5.2.2 Exemple : dalle de tranchée couverte


On analyse la tranchée couverte avec les dimensions et les actions de la fig.
5.2-2. La cotation correspond aux axes du système statique.

70.0 0.8
21.9 resp. sans P
resp. 21.9 0.6 resp.
23.1 resp. avec P
23.1 6.4 resp. 6.3
0.4m 0.6m
99.6 99.6
0.8
70.0
Mesures en m
10.5 10.5
Actions en kN/m

Fig. 5.2-2: Tranchée couverte avec actions

On n’examine que la dalle de la fig. 5.2-2. On compare la solution sans


précontrainte avec celle avec précontrainte. Dans les deux cas les actions
externes restent inchangées.
Dimensions dalle sans P: h = 0.80 m
d s = 0.74 m d p = 0.70 m

Dimensions dalle avec P: h = 0.60 m


d s = 0.54 m d p = 0.50 m

Bien que la dalle avec précontrainte soit plus mince, les efforts internes sans
et avec précontrainte sont pratiquement les mêmes (fig. 5.2-3). Les efforts
internes ont été calculés avec [7]. Dans les contrôles on admet que la
pression latérale du sol agit toujours simultanément avec la charge du
remblai.

–787.7
–391.2 m

385.4
–405.3
v

329.7

Fig. 5.2-3: Efforts internes dus aux actions

5.2.2.1 Contrôle pour dalle avec armature passive


fcd = 16.5 N/mm 2 τcd = 1.0 N/mm 2 fctm = 2.6 N/mm 2
1
kt = = 0.909 fctd = 2.36 N/mm 2
1 + 0.5 ⋅ 0.6 / 3

99
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

md ,sup = −788 kNm/m md ,inf = 386 kNm/m


v d = 405.3 kN/m
788
as,erf ≈ = 2720 mm 2 /m
0.9 ⋅ 0.74 ⋅ 0.435
Choix: Ø 22/26, 150 as = 3030 mm 2 /m
FRd = 1318 kN/m mRd = 1318 ⋅ 0.7 = 923 kNm/m
Le contrôle à l’effort tranchant est effectué dans la section située à 0.37m de
la paroi centrale. On néglige l’effort normal.
70 ⋅ 0.57 2
md = −788 + 405.3 ⋅ 0.57 − = −568.4 kNm/m
2
v d = −405.3 + 70 ⋅ 0.57 = −365.4 kN/m
nd = −161 kN/m
Comme l’armature a été dimensionnée à peu près pour la solution élastique,
on n’a pas à craindre de déformations plastiques de l’armature de flexion sur
la paroi centrale.
568.4 1
k v = 2 .2 ⋅ = 1.355 kd = = 0.499
923 1 + 1.355 ⋅ 0.74
v Rd = 0.499 ⋅ 1.0 ⋅ 0.74 = 369 kN/m
Le contrôle à l’effort tranchant est tout juste respecté. Le paragraphe 4.8 de
la documentation D 0182 décrit exhaustivement ce qu’il faudrait faire au cas
où la résistance à l’effort tranchant serait insuffisante.

5.2.2.2 Contrôle pour dalle précontrainte


Voici encore les données de la précontrainte. On utilise des torons.
Ap = 150 mm 2 (1 toron) f pd = 1320 N/mm 2 σ p 0 ≈ 1230 N/mm 2

L’armature minimale pour couvrir le moment de fissuration peut être


déterminée par la formule établie dans [5-3].

1 ⎧⎪ 1 ⎛ h d p f pd ⎫⎪
2
⎞ fctd
ρsd = ⋅⎨ ⋅⎜ ⎟⎟ ⋅ − ρ pd ⋅ ⋅ ⋅ κ⎬
0.9 ⎪ 6 ⎜⎝ d s ⎠ fsd d s fsd ⎪
⎩ ⎭
⎡dp 1 h σ p0 d p σ p0 ⎤
κ=⎢ − 0 .1 + ⋅ ⋅ − ⋅ ⎥
⎢⎣ d s 3 d s f pd d s f pd ⎥⎦

⎡ 0 .5 1230 ⎛ 1 0.6 0. 5 ⎞ ⎤
κ=⎢ − 0 .1 + ⋅⎜ ⋅ − ⎟⎥ = 0.3082
⎣ 0 . 54 1320 ⎝ 3 0 . 54 0 .54 ⎠⎦

1 ⎧⎪ 1 ⎛ 0.6 ⎞ 2.36 ⎫⎪
2
0.5 1320
ρsd = ⋅⎨ ⋅⎜ ⎟ ⋅ − 1.5 ⋅ 10 − 3 ⋅ ⋅ ⋅ 0.3082⎬ < 0
0.9 ⎪ 6 ⎝ 0.54 ⎠ 435 0.54 435 ⎪⎭

Le taux géométrique d’armature passive est négatif selon le calcul. On peut
ainsi dimensionner l’armature passive selon les exigences de la sécurité à la
rupture.
Fpd = 750 ⋅ 1.32 = 990 kN/m

Choix sur appui : Ø 16,200 as,sup = 1010 mm 2 /m


Fsd = 439.35 kN/m Fd ,sup = Fpd + Fsd = 1429.35 kN/m

100
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.85 ⋅ x / 2 ≈ 44 mm mRd ,sup = 669.4 kNm/m

Choix en travée et au bord : Ø 12,200 as,inf = 565 mm 2 /m

Fsd = 245.77 kN/m Fd ,inf = Fpd + Fsd = 1235.77 kN/m


0.85 ⋅ x / 2 ≈ 38 mm mRd ,inf = 580.8 kNm/m

Contrôle des moments de flexion :


580.8 + 669.4 788 + 391
580.8 + = 1205.9 kNm/m > 385 + = 975 kNm/m
2 2
Dans le calcul de dimensionnement les moments doivent se redistribuer de
l’appui vers la travée.
Tracé des torons :
f p = 0.40 m l p = 5.25 m rmin = 2.0 m
l 2 = 0 .5 m l1 = 4.75 m
f2 = 0.0381 m f1 = 0.3619 m tan βw = 0.1524
l2
r2 = = 3.28 m > rmin = 2.0 m
tan βw
P0 = 0.7 ⋅ 1.77 ⋅ 750 = 929.25 kN/m P∞ = 789.86 kN/m
Pmax = 0.75 ⋅ 1.77 ⋅ 750 = 995.63 kN/m

∑ α ≈ 0.6049 ∆α = 0.01 µ = 0.18

Px = P ⋅ e −µ ⋅(ϕ x + ∆ϕ⋅ x ) P (10.5 ) = 0.88 ⋅ P


Ps 0 = 876.15 kN/m Ps∞ = 744.73 kN/m

P e 0 = 83 kN/m Pe∞ = 621.7 kN/m


2 ⋅ 0.3619
u0 = u1 = P ⋅ = 0.0321⋅ P u2 = 0.3048 ⋅ P
4.75 2

622 790 745 2.22 m

790 622 P en kN/m

10.5 m
23.9
189.5 20.0 25.3
227.0 u en kN/m
0.5m 0.5m

Fig. 5.2-4: Forces de précontrainte et de déviation après déduction de


toutes les pertes

101
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

–124.2

107.5
224.3

–93.9 –124.6

Fig. 5.2-5: M et V dus à la précontrainte P dans la dalle

Les moments de flexion et les efforts tranchants de la précontrainte sont


déterminés à l’aide des forces de déviation [7]. Ils sont représentés dans la
fig. 5.2-5. Les forces de déviation sont nettement plus petites que les actions
quasi-permanentes, mais néanmoins plus grandes que le poids propre.
g d = 15 kN/m
g d + qdA = 42 kN/m
L’effort normal de la précontrainte (fig. 5.2-4) n’est que très peu diminué
(env. 1%) par l’effet de cadre du caisson.
Moments maximaux sur la paroi centrale :
md ,sup = −788.5 + 224.3 = 564 kNm/m nd = −745 kN/m

Moments maximaux en travée:


md ,inf = 385.5 − 125.7 = 260 kNm/m nd = −698 kN/m

Dans la section de contrôle située à 27 cm de la paroi centrale, les efforts


internes sont connus.
70 ⋅ 0.47 2
md (q ) = −788.5 + 405.3 ⋅ 0.47 − = −605.7 kNm/m
2
v d (q ) = −405.3 + 70 ⋅ 0.47 = −372.4 kN/m
md (P ) = 193.2 kNm/m nd (P ) = −731 kN/m
v d (P ) = 119.5 kN/m

On peut ainsi donner la somme des efforts (index t):


md ,t = −412.5 kNm/m nd ,t = −892 kN/m
v d ,t = −252.9 kN/m

On résume d’abord les autres grandeurs nécessaires au contrôle.


Fsd = 439.4 kN/m
f pd ⋅ Apd − nd (P ) = −990 + 731 = −259 kN/m
0.85 ⋅ x = (439.4 + 990 ) / 16.5 = 87 mm
mRd = 439.4 ⋅ (0.54 − 0.044 ) + 259 ⋅ (0.5 − 0.044 ) +
+ 892 ⋅ (0.3 − 0.044 ) = 564.4 kNm/m

102
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Moment de décompression :
Le moment de décompression dans la zone de la paroi centrale est rapporté
à la hauteur de l’armature passive (nappe d’armature externe) (fig. 5.2-6).

h
nd,t h/2
ds/3

Fig. 5.2-6: Moment de décompression mDd

⎛ 0.6 0.54 ⎞
mDd = 892 ⋅ ⎜ − ⎟ = 107 kNm/m
⎝ 2 3 ⎠
On connaît ainsi toutes les données pour le calcul de la résistance à l’effort
tranchant.
md ,t − mDd 412.5 − 107
k v = 2 .2 ⋅ = 2. 2 ⋅ = 1.47
mRd − mDd 564.4 − 107
1 1
kd = = = 0.56
1 + kv ⋅ d 1 + 1.47 ⋅ 0.54
v Rd = k d ⋅ τcd ⋅ d = 0.56 ⋅ 1.0 ⋅ 0.54 = 301 kN/m > v d ,t = 253 kN/m

103
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

5.3 Dimensionnement des dalles plates

5.3.1 Exemple : dalle plate régulière


On examine la dalle plate d’un bâtiment à plusieurs étages sous charge
complète. Le système est le même à tous les étages. Pour le calcul on
admet des piliers articulés. Tous les piliers ont la même forme carrée. Le
bâtiment est stabilisé par des parois en béton armé. On n’examine pas la
sollicitation horizontale du bâtiment. La vue en plan de la zone de dalle
analysée est représentée dans la fig. 5.3-1.
c x = c y = 0 .3 m lx = ly = 6 m h = 0.22 m
SIA 262, 4.2.1 et
3.1.2.3.3
d x = 0.17 m d y = 0.19 m

d m = 0.18 m fcd = 13.5 N/mm 2 τ cd = 0.9 N/mm 2

E cd = 34 kN/mm 2 fctd = k t ⋅ fctm = 0.965 ⋅ 2.2 = 2.1N/mm 2

Les actions sont les suivantes :


Sécurité structurale :
qd ⋅ l 2
q d = 12.5 kN/m 2 m0 d = = 56.25 kNm/m
8
Aptitude au service (action quasi-permanente):
qd = 7.5 kN/m 2
Dimensionnement
On calcule la dalle à l’aide de l’approximation de Hillerborg [5-1]. On
détermine d’abord la subdivision en éléments pour le calcul manuel. On
utilise pour cela des bandes de dalle continues dans les deux directions x et
y. On effectue le calcul avec les portées théoriques. On choisit les moments
sur appuis selon les règles de limitation de la fissuration. On admet donc
qu’une rupture fragile par flexion en haut et en bas doit être complètement
exclue.
m xsm,BA,0 = mysm,FE ,0 = 0.12 ⋅ qd ⋅ l x2 = 0.12 ⋅ 12.5 ⋅ 36 = 54 kNm/m

m xsm ,BC ,0 = m xsm ,CB ,0 = m xsm ,CD = m xsm ,DC ,0 = 0.08 ⋅ q d ⋅ l x2 = 36 kNm/m

m ysm ,FG ,0 = m ysm ,GF ,0 = 0.08 ⋅ q d ⋅ l y2 = 0.08 ⋅ 12.5 ⋅ 36 = 36 kNm/m

La répartition des moments sur appuis s’opère en effectuant directement la


moyenne. Les moments en travée moyens sont déterminés à partir des
réactions.
m xsm ,B = m ysm ,F = 0.5 ⋅ (36 + 54 ) = 45 kNm/m

∆msm = 9 kNm/m

q d ⋅ l m xsm ,B
R A = RE = − = 30 kN/m
2 l
RA
a xAB = a yEF = = 2 .4 m RBA = RFE = 45 kN/m
qd
a xBA = l − a xAB = 3.6 m
2
q d ⋅ a xAB
m xfmAB = m yfmEF = = 36 kNm/m
2

104
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

q d ⋅ l ∆msm
RBC = + = 39 kN/m
2 l
RBC
a xBC = a yFG = = 3.12 m RCB = RGF = 36 kN/m
qd
a xCB = ayGF = l − a xBC = 2.88 m
2
a xBC
m xfmBC = m yfmFG = RBC ⋅ a xBC − q d ⋅ − m xsm ,B = 15.84 kNm/m
2

P E
O N
2.40
2.40 3.60 3.12 2.88 3.00 3.00
myfmEF v=0

3.60
B C D
A
mysmF
F
M L
3.12

myfmFG v=0

2.88
K
G mysmG

mxfmAB mxfmBC mxfmCD

mxsmB mxsmC mxsmD


v=0 v=0
v=0

Fig. 5.3-1: Dalle plate en plan

m xfmCD = m0d − m xsmCD = 56.25 − 36 = 20.25 kNm/m


Les moments moyens des bandes de dalle continues sont représentés dans
la fig. 5.3-1. On détermine les forces de poinçonnement à l’aide des
dimensions calculées des champs.
( )
VK = q d ⋅ (a xCB + 0.5 ⋅ l ) ⋅ a yGF + 0.5 ⋅ l = 432 kN
VL = q d ⋅ (a xCB + 0.5 ⋅ l ) ⋅ (a yFE + a yFG ) = 494 kN
VM = q d ⋅ (a xBA + a xBC ) ⋅ (a yFE + a yFG ) = 564 kN

VN = q d ⋅ (a xCB + 0.5 ⋅ l ) ⋅ (0.5 ⋅ c + a yEF ) = 187 kN


VO = q d ⋅ (a xBA + a xBC ) ⋅ (0.5 ⋅ c + a yEF ) = 214 kN
VP = q d ⋅ (0.5 ⋅ c + a xAB ) ⋅ (0.5 ⋅ c + a yEF ) = 81.3 kN

Une comparaison de ces valeurs avec un calcul électronique [8] montre une
bonne concordance (tableau 5.3-1).

105
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

5.3.1.1 Poinçonnement pilier intérieur


(a) Pour le premier pilier intérieur on admet environ le double du
moment moyen sur appui. L’exigence de ductilité est ainsi tout
juste remplie.
Vd (Stütze M) = 564 kN

msd = 90 kNm/m as (φ20,200 ) = 1570 mm 2 /m


Fsd = 683 kN/m 0.85 ⋅ x = 51 mm
m xRd = (0.17 − 0.026 ) ⋅ 683 = 98 kNm/m
A ce stade on contrôle si la force de poinçonnement peut être reprise avec
cette valeur : SIA 262, 4.3.6.4.3
1.5
564 ⎛ 70.5 ⎞
m0 d = = 70.5 kNm/m ry = 0.15 ⋅ 6 ⋅ ⎜ ⎟ = 0.549
8 ⎝ 98 ⎠ SIA 262, 4.3.6.3.2,
1 1
kr = = 1.06 > = 0.72
0.45 + 0.9 ⋅ 0.549 1 + 2.2 ⋅ 0.18 SIA 262, 4.3.6.3.1

v Rd = k r ⋅ τcd ⋅ d = 1.06 ⋅ 900 ⋅ 0.18 = 171.7 kN/m SIA 262, 4.3.6.2.1 et


4.3.6.2.2
564
vd = = 319 kN/m > v Rd = 171.7 kN/m SIA 262, 4.3.6.2.5 et
4 ⋅ 0.3 + π ⋅ 0.18 4.3.6.2.6

A partir de la surface d’influence pour la charge de poinçonnement du


premier pilier intérieur on voit que l’effort tranchant n’agit pas au centre de
gravité de la section de contrôle. Le pilier n’est constructivement pas lié
rigidement avec la dalle. Cependant il subit malgré tout une rotation due à la
dalle. L’estimation de cette rotation et de ses conséquences demande un
gros volume de calcul.
Choix de k e pour une dalle plate régulière : k e = 0 .9
564
vd = = 355 kN/m > v Rd = 171.7 kN/m
0.9 ⋅ (4 ⋅ 0.3 + π ⋅ 0.18 )

Pilier K L M N O P

Calcul manuel 432 494 564 187 214 81.3

Logiciel [8] 428.8 494.6 566 187.3 211.8 86.7

kN kN kN kN kN kN
Tableau 5.3-1: Comparaison des forces de poinçonnement Vd

(b) La résistance au poinçonnement est insuffisante. La question est de SIA 262, 4.3.6.4.1
savoir si, en utilisant la moitié de la hauteur statique pour la zone Moment sur appui sans
redistribution
comprimée, on obtient un moment de flexion suffisamment grand
pour assurer la résistance au poinçonnement nécessaire.
Fcd = 0.5 ⋅ 0.17 ⋅ 13.5 = 1147.5 kN/m
mRd = 1147.5 ⋅ (0.17 − 0.0425 ) = 146.3 kNm/m
r y = 0.301 k r = 1.39
v Rd = 225 kN/m < v d = 355 kN/m

106
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

La résistance au poinçonnement ne suffit ainsi pas encore. SIA 262, 4.3.6.5

(c) Avec une armature de poinçonnement, la force de poinçonnement


sur le pilier intérieur M peut être tout juste reprise sans augmentation
du moment de flexion.
v Rd = 2 ⋅ 1.06 ⋅ 900 ⋅ 0.18 = 343 kN/m ≈ v d = 355 kN/m SIA 262, 4.3.6.5.3

5.3.1.2 Poinçonnement pilier de bord


Avec la même armature de flexion parallèle au bord sur les piliers N et O,
les résistances au poinçonnement du béton suffisent sans armature de
poinçonnement.

A cause de la rotation des


piliers due à la dalle il faut
utiliser la SIA 262, 4.3.6.2.7
d
d
a
a

d/2 d/2

Fig. 5.3-2: Sections de contrôle piliers de bord et d’angle

Vd 0.214
Anom = = = 0.016 m 2 a = 0.053 m
fcd 13.5
214
vd = = 204 kN/m SIA 262, 4.3.6.2.3
0.3 + 2 ⋅ (0.053 + 0.18 ) + 0.5 ⋅ π ⋅ 0.18
214 SIA 262, 4.3.6.4.2
m0 d = = 53.5 kNm/m
4
1. 5
⎛ 53.5 ⎞
r y = 0.15 ⋅ 6 ⋅ ⎜ ⎟ = 0.363 k r = 1.29 SIA 262, 4.3.6.3.2
⎝ 98 ⎠
v Rd = 1.29 ⋅ 900 ⋅ 0.18 = 209 kN/m > v d = 204 kN/m

5.3.1.3 Poinçonnement pilier d’angle


Pour le pilier d’angle on contrôle si des Ø 14, s=200 suffisent.
as (φ14,200 ) = 770 mm 2 /m
Fsd = 335 kN/m 0.85 ⋅ x = 25 mm
m xRd = (0.17 − 0.013 ) ⋅ 335 = 52.6 kNm/m
81.3 SIA 262, 4.3.6.4.2
m0 d = = 40.7 kNm/m
2
1 .5
⎛ 40.7 ⎞ SIA 262, 4.3.6.3.2
r y = 0.15 ⋅ 6 ⋅ ⎜ ⎟ = 0.613 k r = 1.0
⎝ 52.6 ⎠
Vd 0.081
Anom = = = 0.006 m 2 a = 0.11 m
fcd 13.5
81.3 SIA 262, 4.3.6.2.3
vd = = 113 kN/m
2 ⋅ (0.11 + 0.18 ) + 0.25 ⋅ π ⋅ 0.18
v Rd = k r ⋅ τ cd ⋅ d = 1.0 ⋅ 900 ⋅ 0.18 = 162 kN/m > v d = 113 kN/m SIA 262, 4.3.6.3.1

107
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

5.3.1.4 Dimensionnement en flexion


On détermine l’armature minimale de flexion qui empêche une rupture SIA 262, Tableau
fragile de l’armature lorsque la résistance à la traction du béton est atteinte. 16

1⋅ 0.222
mrd = 2.1⋅ = 17 kNm/m
6
17
as,erf = = 256 mm 2 /m < as (φ10,200 ) = 393 mm 2 /m
0.9 ⋅ 0.17 ⋅ 0.435
m xRd ,min = 28.0 kNm/m m yRd ,min = 31.4 kNm/m

Les armatures de flexion sur les piliers ont déjà été dimensionnées lors de
l’analyse du poinçonnement. Les armatures en travée nécessaires sont plus
petites que les armatures minimales calculées.
Fondamentalement il faut pour la flexion de la dalle que le contrôle de la
sécurité structurale soit respecté aussi bien pour le poinçonnement que pour
la flexion. Dans la bande de travée on admet que l’armature qui couvre le
moment négatif de fissuration est suffisante, resp. plus grande que le
moment maximal autorisé par le calcul.
Pour la flexion seule une armature plus petite serait suffisante sur les piliers.
Les moments des bandes d’appuis ont été déterminés en fonction des
exigences du poinçonnement. On contrôle si dans la zone restante les
armatures minimales suffisent.
m xsm ,B = 45 kNm/m
45 − 0.3 ⋅ 98
m xs 2,B ,erf = = 22.3 kNm/m < 28 kNm/m
0.7
m xsm ,C = 36 kNm/m
36 − 0.3 ⋅ 98
m xs 2,C ,erf = = 9.4 kNm/m < 28 kNm/m
0.7

Zone ζ = 0.25 ζ = 0.75 ms 2 mf 2 ≤ mf 2 ≤ mfm Choix mf 2

AB 9.0 27.0 0 9 27 36 27 kNm/m

BA 20.3 60.8 28 0 32.8 36 27 kNm/m

BC 15.2 45.6 28 0 17.6 15.84 10.9 kNm/m

CB 13.0 38.9 28 0 10.9 15.84 10.9 kNm/m

CD 14.1 42.2 28 0 14.2 20.25 14.2 kNm/m

DC 14.1 42.2 28 0 14.2 20.25 14.2 kNm/m


Tableau 5.3-2: Limites et choix des moments des bandes de travées

Pour les armatures supérieures calculées on doit aussi respecter la


condition de Hillerborg dans la bande de travée. Le calcul est effectué sous
forme de tableau (tableau 5.3-2).
a2
0.25 ≤ ζ ≤ 0.70 mf 2 + ms 2 = ζ ⋅ q d ⋅
2
On contrôle les moments en travée dans la bande de travée (tableau 5.3-2).
Avec le moment en travée choisi dans la bande 2 on calcule les exigences
pour le moment dans la bande 1.

108
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.5 ⋅ mf 1, AB + 0.5 ⋅ 27 = mfm , AB = 36 mf 1, AB ≥ 45 kNm/m


0.5 ⋅ mf 1,CB + 0.5 ⋅ 10.9 = mfm ,CB = 15.84 mf 1,CB ≥ 10.1 kNm/m
0.5 ⋅ mf 1,CD + 0.5 ⋅ 14.2 = mfm,CD = 20.25 mf 1, AB ≥ 26.3 kNm/m

Cela signifie qu’à l’exception de la première travée, les armatures minimales


calculées suffisent.

x0 x1 x2 x3 x4 x5 x6 x7 x8 x9 x10
(1.05) (0.60) (3.00) (0.60) (1.80) (0.60) (3.00) (0.60) (1.80) (0.60) (1.50)

S-1 15.8 14.1 8.3 22.0 18.3 17.5 8.3 14.3 14.2 15.7 7.5

S-2 43.2 36.5 32.3 40.4 42.0 40.4 33.3 37.7 39.4 37.8 32.3

S-3 62.3 28.1 15.8 48.3 86.3 49.4 22.3 43.1 75.4 42.8 19.9

S-4 25.9 18.3 14.1 20.9 19.3 20.1 13.1 15.6 19.8 17.8 12.3

S-5 47.9 21.9 10.5 38.0 74.8 38.8 15.3 35.9 61.3 35.7 14.2

S-6 31.4 23.0 18.5 24.4 26.3 24.3 16.7 21.3 23.5 21.3 17.4
Tableau 5.3-3: Moments d’armature selon le logiciel [8]

Largeurs bandes en m
1.05 x0
0.6 x1
S1 S2 S3 S4 S5 S6

3.0 x2

0.6 x3
1.8 Piliers x4

0.6 x5

3.0 x6

0.6 x7
1.8 x8

0.6 x9
1.5 x10

Fig. 5.3-3: Répartition des bandes d’armature dans la direction x

109
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

52.6 15.8 52.6 43.2 98 62.2 28.0 25.9 98 47.9 28.0 31.4 x0
28.0 14.1 52.6 43.8 28.0 33.7 28.0 21.9 28.0 26.3 28.0 27.6 x1

28.0 10.0 28.0 32.3 28.0 15.8 28.0 14.1 28.0 10.5 28.0 18.5 x2

28.0 18.3 52.6 40.4 28.0 48.3 28.0 20.9 28.0 38.0 28.0 24.4 x3

52.6 18.3 52.6 42.0 98.0 86.3 28.0 19.3 98.0 74.8 28.0 26.3 x4
28.0 17.5 52.6 40.4 28.0 49.4 28.0 20.1 28.0 38.8 28.0 24.3 x5

28.0 8.3 28.0 33.3 28.0 22.3 28.0 13.1 28.0 15.3 28.0 16.7 x6

28.0 14.3 52.6 37.7 28.0 43.1 28.0 15.6 28.0 35.9 28.0 21.3 x7

52.6 14.2 52.6 39.4 98.0 75.4 28.0 19.8 98.0 61.3 28.0 23.5 x8
28.0 15.7 52.6 37.8 28.0 42.8 28.0 17.8 28.0 35.7 28.0 21.3 x9
28.0 7.5 28.0 32.3 28.0 19.9 28.0 12.3 28.0 14.2 28.0 17.4 x10
H PC H PC H PC H PC H PC H PC
Fig. 5.3-4: Distribution des moments de flexion (H: calcul manuel, PC:
calcul avec CEDRUS [8]). Valeurs H : résistance flexionnelle de
l’armature choisie.

Les moments du calcul manuel sont résumés dans la fig. 5.3-4 pour
l’armature calculée. On y utilise sur les piliers et en travée au moins les
armatures qui couvrent les moments de fissuration. Les moments, calculés
par le logiciel [8] dans les sections et les bandes correspondantes, sont
également représentés dans la fig. 5.3-4. Pour les moments de flexion, on
obtient avec le logiciel [8] des valeurs plus grandes qu’avec le calcul manuel
sur les piliers S3 et S5 dans les bandes x1, x3, x5, x7 et x9 des sections S3
et S5 (tableau 5.3-3), parce que les moments sur appuis sont plus
concentrés dans la zone d’index 1. En moyenne les moments concordent
bien.

5.3.1.5 Armature de poinçonnement pilier intérieur M


L’armature de poinçonnement sur le pilier intérieur M est estimée. Les
données sont reprises du paragraphe 5.3.1.1 (c) et 5.3.1.1 (a).
Comme la surface appuyée (fig. 5.3-5) est définie par les nappes
d’armatures extérieures, la valeur d1 au bord de l’armature de
poinçonnement est déterminante.
564
Vd = 564 − 10 = 554kN Asw ,erf = = 1297 mm 2
0.435
564
m 0d = = 70.5 kNm/m mRd (φ22, 200 ) = 115 kNm SIA 262, 4.3.6.4.3
8
d1 ≈ 0.14 m
r y = 0.432 k r = 1.19 SIA 262, 4.3.6.3.2

v Rd ,1 = k r ⋅ τ cd ⋅ d 1 = 1.19 ⋅ 900 ⋅ 0.14 = 150 kN/m SIA 262, 4.3.6.3.1

On admet que l’armature de flexion sur le périmètre limite de l’armature n’est


pas encore étagée (fig. 5.3-5):
554
vd = = 150 kN/m
u erf
u erf ≈ 3.69 m rerf ≈ 0.59 m SIA 262, 4.3.6.5.4

110
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Dalle
10 cm d1
d
7 cm 7 cm

r = 0.59 m

Fig : 5.3-5: Transition au domaine sans armature de poinçonnement

Contrôle de l’espace intermédiaire de la position d’armature extérieure :


2 ⋅ 0.52 ⋅ sin15° = 0.27 m < 2 ⋅ d 1 = 28 m D 0182, 5.7

Selon la fig. 5.3-6 avec une disposition radiale et une inclinaison des
diagonales de béton de 45° on obtient 3 × 4 = 12 sections de goujons par
bande d’influence pour la reprise de la force de poinçonnement. D’autres SIA 262, 5.5.3.5
dispositions d’armature sont aussi possibles. Dans chaque cas il faut
respecter l’espace maximal 2 ⋅ d 1 dans la section de contrôle extérieure (fig.
5.3-6).
1297
Asi = ≈ 108 mm 2 φ i ≈ 12 mm
12
On peut se demander s’il ne faut pas réduire aussi la section de contrôle au
bord de l’armature de poinçonnement. Fondamentalement on doit répondre
oui à cette question. Toutefois on a à disposition dans k e une plus grande
valeur pour b.
1
k e1 = b1 ≈ 2 ⋅ (0.15 + 0.07 + 3 ⋅ 0.1) = 1.04 m
e
1+
b1
Comme pour k e on a utilisé la valeur approchée k e = 0.9 , on a pour k e1 :
1 1− ke 0 .1
ke = = 0 .9 e= ⋅b = ⋅b b = 0.34 m
e ke 0 .9
1+
b
1 1
k e1 = = = 0.96
0 .1 b 0.1 0.34
1+ ⋅ 1+ ⋅
0.9 b1 0.9 1.04
u erf 3.69
u erf ,ef = = = 3.84 m rerf = 0.61 m
0.96 0.96
Dans cet exemple lors du dimensionnement de l’armature de
poinçonnement il faut opérer une légère adaptation.
r1 = 0.15 + 0.09 + 3 ⋅ 0.1 + 0.07 = 0.61 m
Dans la fig. 5.3-7 (zone A) on a représenté une variante d’exécution dans
D 0182, 5.7
laquelle la distance 2 ⋅ d1 est importante.
d1 ≈ 0.14 m mRd (φ18,180 ) = 105 kNm
r y = 0.495 k r = 1.12

v Rd ,1 = k r ⋅ τ cd ⋅ d 1 = 1.12 ⋅ 900 ⋅ 0.14 = 141 kN/m SIA 262, 4.3.6.3.1

554
u erf = = 3.93 m
141

111
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

u = 2 ⋅ (0.44 + 0.56 + 4 ⋅ 0.14 ) = 3.12 m < u erf = 3.93 m


3.12
u erf ,ef ≈ = 4.09 m
0.96
Avec l’armature de poinçonnement adaptée de la fig. 5.3-7 (zone B) on peut
reprendre la force de poinçonnement. Pour une partie des étriers il est
nécessaire d’avoir une armature constructive longitudinale.
u = 2 ⋅ 0.7 + 2 ⋅ 0.9 + 8 ⋅ 0.14 = 4.32 m > u erf,ef = 4.09 m

Remarques
(a) Armature de poinçonnement
Il faut prendre garde que l’armature de poinçonnement ait une disposition
géométrique judicieuse par rapport à l’armature de flexion (écartement).
Cela peut nécessiter une armature de poinçonnement plus grande que celle
qui serait nécessaire pour la reprise de l’effort de poinçonnement. Il faut
aussi faire attention que les étriers puissent garder leur position verticale lors
du bétonnage.
En général les exigences de la norme SIA 262 sont remplies par les
armatures de poinçonnement à disposition sur le marché.

Fig. 5.3-6: Section de contrôle et armature de poinçonnement

112
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

d1 Zone A

d1/2
d1/2
d1

d1/2 d1
d

d1/2

d1/2

d1/2

Zone B

Fig. 5.3-7: Dispositions de l’armature de poinçonnement

(b) Surface d’appui


Pour le pilier, la surface d’appui correspond précisément à la section du
pilier. Cela signifie que l’on ne peut pas utiliser la surface d’appui (en
général agrandie) introduite dans le calcul par éléments finis. Si la réduction
du périmètre doit se rapporter au bord de l’armature de poinçonnement, la
surface d’appui est donnée par l’enveloppe de l’armature de poinçonnement.

(c) Excentricité de l’effort tranchant


Dans la plupart des cas la résultante de l’effort tranchant n’agit pas au
centre de gravité de la section de contrôle. Il faut donc selon la norme SIA
262 prendre en compte une excentricité de la charge :
Md
e=
Vd

Pour un pilier avec appareil d’appui (pont) l’excentricité est prédéterminée.


Si pour un pilier les armatures de flexion sont correctement ancrées dans les
dalles, la situation est également claire. Cependant dans le bâtiment les
armatures des piliers sont constructivement rarement ancrées proprement
dans les dalles. Malgré tout un tel pilier subira une rotation due à la dalle. A
l’exemple du pilier intérieur M nous allons examiner ce cas plus en détail.
Concernant les longueurs des piliers, on les examine pour 3 m et 6 m et on
fait la comparaison.
fcd = 13.5 N/mm 2 τ cd = 0.9 N/mm 2 E cd = 34 kN/mm 2
Vd = 564 kN = N d (bâtiment d’un étage)

113
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Données des piliers :


b ⋅ h3
c x = c y = 0.3 m Jx = Jy = J = = 0.675 ⋅ 10 −3 m 4
12
EJ c = 22950 kNm 2

1
ϑ M

BZ
l
VZ

Fig. 5.3-8: Rotation du pilier due à la dalle

On détermine d’abord la caractéristique approximative du pilier. Pour cela il


faut connaître le moment de flexion de la tête du pilier en fonction de la
rotation du pilier (fig. 5.3-8). On détermine deux points pour le pilier. Le
premier correspond à la transition d’ouverture des fissures dans le pilier.
1 M ⋅l 1 h 0 .3
ϑ= ⋅ = ⋅χ⋅l M r ,eff = ⋅N = ⋅ 564 = 28.2 kNm
6 EJ 6 6 6
28.2 ⋅ 3 28.2 ⋅ 6
ϑ r (3 ) = ⋅ 10 −3 = 0.61⋅ 10 −3 ϑ r (6 ) = ⋅ 10 −3 = 1.23 ⋅ 10 −3
6 ⋅ 22.95 6 ⋅ 22.95
Le deuxième point correspond à la résistance à la flexion en tête du pilier
avec la courbure correspondante. De là, on peut calculer la rotation.
d ' / h = 0.13 As,St = 4φ14

ω = 0.22
Diagramme de pilier :
n Rd = 0.46 mRd = 0.19
χ d ⋅ h = 0.0055

χ d = 18.3 ⋅ 10 −3 M Rd = 69.3 kNm


χ d ⋅ l 18.3 ⋅ 3 18.3 ⋅ 6
ϑ d (3 ) = = = 9.15 ⋅ 10 −3 ϑ d (6 ) = = 18.3 ⋅ 10 −3
6 6 6
Données de la dalle :
lx = ly = 6 m h = 0.22 m

d x = 0.17 m d y = 0.19 m

d m = 0.18 m ρ De = 8.7 ⋅ 10 −3
Dans cet exemple on choisit comme taux géométrique d’armature
déterminant celui de l’armature sur le pilier.

114
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

M enkNm

82.5

69.3

Pilier 3m
Pilier 6m

Dalle
1.2

0.6 2.8 ϑ in 10 -3

Fig. 5.3-9: Courbes de la dalle et des piliers

La rotation de la dalle est déterminée à l’aide d’un calcul avec CEDRUS. La


formule (87) de la norme SIA 262 est exprimée en fonction de la rotation.
3
1 ⎛h⎞
ϑ c = 0.63 ⋅ 10 −3
ϑ De = ϑc ⋅ ⋅ 0.75 ⋅ ⎜ ⎟ = 2.8 ⋅ 10 −3
10 ⋅ ρ 0.7 ⎝d ⎠
M d ,De (ϑ De = 0 ) = 82.5 kNm

Avec les courbes caractéristiques de la dalle et des deux piliers on peut lire
le moment de flexion au point de croisement.
M res (3 ) ≈ 32 kNm M res (6 ) ≈ 29 kNm
Le diamètre pour un pilier transformé en un cercle de surface équivalente
vaut :
b = 0.34 m
On peut ainsi déterminer les valeurs k e :
1
k e (3 m ) = = 0.86 k e (6 m) = 0.87
1+ e / b
Les valeurs sont un peu plus défavorables que la valeur approchée de la
norme. Une analyse plus exacte, qui demanderait toutefois un gros travail,
pourrait encore influencer ces résultats (éventuellement dans un sens
favorable).

115
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

5.3.2 Exemple : fondation individuelle


Comme il n’y a pas dans ce cas de trame de piliers régulière, il faut
déterminer l’extension de la zone plastifiée à l’aide d’une relation adaptée en
conséquence.
3
⎛m ⎞2
ry = 0.7 ⋅ r0 ⋅ ⎜⎜ 0d ⎟⎟
⎝ mrd ⎠
r0 rayon pour lequel le moment radial disparaît
m0d valeur moyenne du moment tangentiel du bord du pilier jusqu’à r0
La surface d’appui d’une fondation individuelle chargée au centre a été
déterminée d’après les règles de la mécanique des sols (fig. 5.3-6).

Vd = 2500 kN a = 3.2 m c = 0.4 m


h = 0.7 m d x = 0.62 m d y = 0.6 m

fcd = 13.5 N/mm 2 τ cd = 0.9 N/mm 2

0.5.aext

c aint

0.5.aext

Fig. 5.3-6: Fondation divisée en zones

Pour le poids propre de la fondation on admet qu’il s’appuie directement sur


le sol comme charge passive. La fondation est ainsi sollicitée à la flexion
uniquement par la charge normale du pilier.
2.5
σ Bo = 2
= 0.244 MN/m 2 = 244 kN/m 2
3 .2
Une partie de la réaction du sol s’appuie directement sur le pilier et est ainsi
déduite de la charge de poinçonnement (fig. 5.3-7).
AA = 2 ⋅ c ⋅ (c + 2 ⋅ d ) + π ⋅ d 2 − c 2 AA = 2 ⋅ 0.4 ⋅ (0.4 + 2 ⋅ 0.61) + π ⋅ 0.612 − 0.4 2 = 2.305 m2

AB = A − AA = 3.2 ⋅ 3.2 − 2.305 = 7.935 m 2


Vd ,eff = 244 ⋅ 7.935 = 1936 kN

5.3.2.1 Contrôle de la flexion


La charge totale est reprise dans les deux directions.
2
1 ⎛a c ⎞ 1
M 0d = σ Bo ⋅ a ⋅ ⋅ ⎜ − ⎟ = 244 ⋅ 3.2 ⋅ ⋅ (1.6 − 0.2)2 = 765 kNm
2 ⎝2 2⎠ 2
md = 239 kNm/m

116
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Vd
a
c

AB

dx h AA

a c

a
d

σBo c

Fig. 5.3-7: Fondation en coupe et en plan

Avec cette valeur on calcule les armatures dans les directions x et y. 50% de
l’armature doit être concentrée dans la bande centrale (fig. 5.3-6).
aint = c + 2 ⋅ d = 0.4 + 2 ⋅ 0.61 = 1.62 m
Choix: aint = aext = 1.6 m
La bande d’appui correspond à peu près justement à la demi largeur de la
fondation (fig. 5.3-6).
As (16φ18 / 20 ) = 4544 mm 2
FRd = 1976.6 kN 0.85 ⋅ x = 46 mm
M xRd = 1976.6 ⋅ (0.62 − 0.023 ) = 1180 kNm
M yRd = 1976.6 ⋅ (0.60 − 0.023 ) = 1141 kNm
m xRd = 369 kNm/m > md = 239 kNm/m
myRd = 356 kNm/m > md = 239 kNm/m

5.3.2.2 Contrôle du poinçonnement


On détermine le périmètre déterminant à la distance d/2 du pilier.
u = 4 ⋅ c + π ⋅ d = 4 ⋅ 0.4 + π ⋅ 0.61 = 3.516 m
1936
vd = = 551 kN/m
3.516
3
⎛m ⎞2
r y = 0.7 ⋅ r0 ⋅ ⎜⎜ 0d ⎟⎟
⎝ mRd ⎠
m0d = md = 239 kNm/m r0 ≈ 1.6 m
1 .5
⎛ 239 ⎞
r y = 0 .7 ⋅ 1 .6 ⋅ ⎜ ⎟ = 0.616
⎝ 356 ⎠
m0d Valeur moyenne du moment tangentiel du bord du pilier jusqu’au
bord de la fondation r0

117
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

1 1
kr = = 1.0 ≥ = 0.427
0.45 + 0.9 ⋅ 0.616 1 + 2.2 ⋅ 0.61
v Rd = 1.0 ⋅ 0.9 ⋅ 0.61 = 549 kN/m ≈ 551 kN/m
Dans le cas présent on pourrait aussi sans problème poser une armature de
poinçonnement si la résistance au poinçonnement était insuffisante. Ce cas
n’est pas examiné ici.
Les moments d’armature de flexion nécessaires sont couverts par la section
d’armature choisie. Le calcul électronique [8] conduit à des moments de
flexion un peu plus petits pour la valeur moyenne et un peu plus grands pour
la bande intérieure :
m xd ,int = 262 kNm/m m xd ,ext = 183 kNm/m
M xd = 262 ⋅ 1.6 + 183 ⋅ 1.6 = 712 kNm < M 0d = 765 kNm

118
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

6 Fatigue

6.1 Introduction pour les éléments précontraints

Pour l’exposé qui va suivre nous admettons des lois d’adhérence rigides
idéalement plastiques entre le béton et l’armature passive et entre le béton
et l’armature de précontrainte, bien que pour celle-ci il faille utiliser des
valeurs d’adhérence plus petites. D’autre part, on admet que la résistance à
la traction du béton et les espacements srm des fissures le long de l’élément
tendu sont constants et que les contraintes de l’acier sont plus petites que la
limite de plastification correspondante.

As/2 ∆σsr*As/2
∆N ∆N
Ap ∆σpr*Ap

As/2 ∆σsr*As/2

srm
σsr(Nsup)
φs
∆σsr
4τs
σsr(Ninf)

Acier d'armature

σpr(Nsup) φp 4τ
p ∆σpr
σpr(Ninf)

Acier de précontrainte
Fig. 6.1-1 Elément tendu précontraint avec fissuration finale

La fig. 6.1-1 montre un élément tendu précontraint sollicité symétriquement,


avec armature passive et précontrainte adhérente. Les contraintes de l’acier
dans l’élément fissuré pour la charge supérieure Nsup varient linéairement
de la valeur maximale dans la section de fissure à la valeur minimale au
milieu de l’élément fissuré. Si l’on diminue la force de traction à la valeur
inférieure Ninf , la contrainte d’adhérence rigide idéalement plastique dans la
zone de la fissure agit dans le sens contraire. La contrainte de l’acier grandit
linéairement de la contrainte de section fissurée jusqu’à la contrainte
d’adhérence «gelée », pour ensuite diminuer linéairement jusqu’à la valeur
minimale au milieu de l’élément fissuré. L’équilibre des efforts normaux dans
la fissure donne :
Nsup − Ninf = ∆N = ∆σsr ⋅ As + ∆σ pr ⋅ Ap (6.1-1)

Avec l’hypothèse que les armatures et ainsi les forces d’adhérence sont
symétriques par rapport au centre de gravité de la section, la différence
d’allongement moyenne dans chaque barre pour garantir la compatibilité est
la même.
∆ε sm ⋅ l es = ∆ε pm ⋅ l ep (6.1-2)

où la longueur l e d’introduction de la force est donnée par l’équilibre sur le


périmètre effectif d’adhérence.

119
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

∆σsr ⋅ As ∆σsp ⋅ Ap
l es = ; l ep = (6.1-3)
τs ⋅ us τp ⋅ up

En utilisant un facteur complémentaire α pour la répartition de


l’allongement ainsi qu’en faisant la simplification
l es = l ep = srm ,
l’équation (6.1-2) pour la différence d’allongement dans la section fissurée
devient
α s ⋅ ∆ε sr ⋅ srm = α p ⋅ ∆ε pr ⋅ srm (6.1-4)

En admettant des facteurs égaux α s = α p on obtient avec (6.1-1)


∆σsr 2
⋅ As ∆σ 2pr ⋅ Ap
= (6.1-5)
E s ⋅ τs ⋅ us E p ⋅ τ p ⋅ u p

Les variations de contrainte dans l’acier d’armature sont calculées à partir


de la condition d’équilibre (6.1-1) et en admettant que Es = E p
∆N
∆σ sr = (6.1-5)
τ p ⋅ u p ⋅ As
As + Ap ⋅
τs ⋅ us ⋅ Ap

En utilisant la loi d’adhérence rigide idéalement plastique, on obtient pour


l’acier à béton selon une proposition de Sigrist [6-1]
τs ≈ 2 ⋅ fctm (6.1-6)
et pour les monotorons de précontrainte selon Marti [6-2]
τ p ≈ 4 ⋅ fmw u p (6.1-7)

Dans cette formule fmw correspond à la résistance à la compression sur


cube en N/mm2 du mortier d’injection et u p à la plus petite gaine convexe du
faisceau de torons en mm [6-2]:
Ap
u p = 6 ⋅ ( π − 3 + 12 ⋅ m − 3 ) ⋅ (6.1-8)
7⋅m⋅π
où m représente le nombre de torons à sept fils. L’équation (6.1-8) est
exacte pour m = 1, 7, 19, 39 … et donne une bonne approximation pour les
autres m. Pour les câbles à fils parallèles avec m fils, le facteur 6 de la
relation (6.1-8) est à remplacer par 2, et le facteur 7 du dénominateur sous
la racine est à supprimer.
Le diamètre équivalent φ p d’un câble de section Ap1 vaut pour les câbles à
torons
4 ⋅ Ap1 4 ⋅ Ap1
φp = ≈ ≈ 0.9 ⋅ Ap1 (6.1-9)
up 12
6⋅ ⋅ Ap1
7⋅π
et pour les câbles à fils parallèles
φ p ≈ 1.1⋅ Ap1 (6.1-10)

Sans grande erreur on peut simplifier le calcul du diamètre équivalent φ p


d’un câble, soit pour les câbles à torons, soit pour les câbles à fils
parallèles.
φ p = Ap1 (6.1-11)

120
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Le rapport entre les caractéristiques d’adhérence de l’acier de précontrainte


et de l’acier d’armature calculé à partir des relations (6.1-7) à (6.1-9) et
d’une résistance à la compression sur cube du mortier d’injection de
fmw = 50 N/mm2 devient
τp 4 ⋅ fmw 7
ξ= = ≈ (6.1-12)
τs u p ⋅ 2 ⋅ fctm φ p ⋅ fctm

avec fctm en N/mm2 et φ p en mm. En utilisant φs = 4 As us on peut calculer


la variation de contrainte dans l’acier d’armature
∆N
∆σsr = (6.1-13)
φ
As + Ap ⋅ ξ ⋅ s
φp

Ainsi la variation de contrainte dans l’acier d’armature par rapport à


l’élément tendu virtuel sans adhérence (Es = E p ) avec une valeur de calcul
de
∆N
∆σsr ,id = (6.1-14)
As + Ap

augmente d’un facteur de


∆σ sr As + Ap
kξ = = (6.1-15)
∆σsr ,id φ
As + Ap ⋅ ξ ⋅ s
φp

Des investigations plus détaillées utilisant des lois de matériaux rigides


idéalement plastiques peuvent être trouvées chez Fürst [6-3].
Grâce aux qualités d’adhérence de l’acier d’armature en général nettement
meilleures, l’augmentation de contrainte dans l’acier d’armature passive
pour un accroissement de force donné ∆N au-dessus de la charge de
fissuration est la plupart du temps plus grande que dans l’armature
précontrainte. Si l’on admet que les caractéristiques d’adhérence ne
changent pas avec l’augmentation du nombre de variations de charge, les
variations de contrainte ∆σ sont constantes. Une rupture de fatigue est
donc exclue si la variation de contrainte ∆σd (Qfat ) dans l’armature passive
et dans l’armature précontrainte est plus petite que la variation de contrainte
∆σd ,fat qui selon le nombre de cycles de charge mène à la rupture de
fatigue.

Si la liaison est peu à peu détruite par l’augmentation du nombre de


variations de charge, les variations de contrainte diminuent dans l’armature
passive alors que celles de l’acier de précontrainte augmentent. A la limite
en cas de destruction totale de la liaison, les variations de contrainte se
calculent sur la section virtuelle selon (6.1-13). Si l’évolution de
l’endommagement de la liaison est connue, on peut donner la modification
des variations de contrainte en fonction de l’augmentation du nombre de
cycles de charge. On peut ainsi évaluer la sécurité à la fatigue à l’aide d’un
modèle de cumul des dégâts.

121
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Malgré le manque de connaissances sur l’évolution de l’endommagement de


la liaison, on peut admettre que la sécurité à la fatigue est sous-estimée à
cause de la diminution constante des variations de contrainte dans
l’armature passive, pour autant que pour une variation de contrainte
constante il n’y ait pas d’endommagement de la liaison.
Une rupture de fatigue des armatures peut être exclue si les variations de
contrainte ∆σsd (Qfat ) dans l’acier d’armature passive sont plus petites que
∆σsd ,fat mais à condition que la liaison reste complètement intacte, et si les
variations de contrainte ∆σ pd (Qfat ) de l’acier de précontrainte restent plus
petites que ∆σ pd ,fat à condition que la liaison soit complètement détruite.

122
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

6.2 Exemple : console d’une section de pont routier

6.2.1 Données du problème


Contrôle de la sécurité structurale et de la sécurité à la fatigue de la console d’un pont pour une route
collectrice.
Modèle de charge 1
αQ1*Qk1=0,9*300 kN
Modèle de charge 1
αq1*qk1=0,9*9,0 kN/m2
Poids propre et revêtement
g=(25*h + 2,0) kN/m2

l=2,2m

La diffusion des forces est acceptés


dans le sens d'une simplification à 45°

45°

αQ1*Qk1/ 2
αQ1*Qk1/ 2

1,2m

αQ1*Qk1/ 2
αQ1*Qk1/ 2
a=2,0m

Fig. 6.2-1 Géométrie, charges et diffusion des charges de la console

On néglige l’effet favorable que peuvent avoir sur la répartition des efforts
intérieurs la présence d’une tête de console ou de goussets fréquemment
utilisés.
Données des matériaux :
SIA 262, tableau 3
Béton C35/45 fcd = 22 N/mm 2 τcd = 1.2 N/mm 2
fctm = 3.2 N/mm 2

Armature B500B fsd = 435 N/mm 2 SIA 262, tableau 9

Précontrainte Y1770S7-15,7 f pd = 1320 N/mm 2 f pk = 1770 N/mm 2 SIA 262, tabl. 7 et 10

6.2.2 Actions
Sécurité structurale :
Poids propre et revêtement g d = γ G ⋅ (g c + qa ) = 1,35 ⋅ (25 ⋅ h + 2,0 ) kN/m 2

123
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Modèle de charge 1 Qd = γ Q ⋅ αQ1 ⋅ Qk 1 = 1,5 ⋅ 0,9 ⋅ 300 = 405 kN

qd = γ Q ⋅ α q1 ⋅ qk 1 = 1,5 ⋅ 0,9 ⋅ 9,0 = 12,2 kN/m 2

Sécurité à la fatigue :
Poids propre et revêtement g d ,fat = (g c + qa ) = (25 ⋅ h + 2,0 ) kN/m 2

Modèle de charge 1 Qd ,fat = αQ1 ⋅ Qk 1 = 0,9 ⋅ 300 = 270 kN

6.2.3 Efforts intérieurs


Sécurité structurale :
Epaisseur console
Moment md [kNm/m] h = 0,3 m h = 0,4 m
2
Poids propre et revêt. gd ⋅ l 2 31,0 39,2
Modèle de charge 1 2 ⋅ a ⋅ Qd / 2 ⋅ 1/ (2 ⋅ a ) 202,5 202,5
2
qd ⋅ l 2 29,4 29,4
Total md = 262,9 271,1

Eff. tranchant v d [kN/m]


Poids propre et revêt. gd ⋅ l 28,2 35,6
Modèle de charge 1 2 ⋅ Qd / 2 ⋅ 1/ (2 ⋅ a ) 101,3 101,3
qd ⋅ l 26,7 26.7
Total vd = 156,2 163,6

Sécurité à la fatigue :
Epaisseur console
Moment md ,fat [kNm/m] h = 0,3 m h = 0,4 m
2
Poids propre et revêt. g d ,fat ⋅ l 2 23,0 29,0
Modèle de charge 1 2 ⋅ a ⋅ Qd ,fat / 2 ⋅ 1/ (2 ⋅ a ) 135,0 135,0

Total md ,fat = 158,0 164,0

Eff.tranch. v d ,fat [kN/m]


Poids propre et revêt. g d ,fat ⋅ l 20,9 26,4
Modèlede charge 1 2 ⋅ Qd ,fat / 2 ⋅ 1/ (2 ⋅ a ) 67.5 67.5
Total v d ,fat = 88,4 93,9

6.2.4 Contrôle de la sécurité structurale


On détermine d’abord le taux d’armature de telle façon que la sécurité
structurale soit garantie. Pour une épaisseur de console de 0,3 m on a
md 262,9 ⋅ 10 6
as ≈ = = 2686 mm 2 /m ρ = 1,07%
0,9 ⋅ d ⋅ fsd 0,9 ⋅ 250 ⋅ 435
et pour une épaisseur de 0,4 m
271,1⋅ 10 6
as ≈ = 1978 mm 2 /m ρ = 0,57%
0,9 ⋅ 350 ⋅ 435

124
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

6.2.5 Contrôle de la sécurité à la fatigue

6.2.5.1 Armature
On peut de manière simplifiée effectuer le contrôle à la fatigue avec la
résistance de longue durée ∆σsd ,D où celle-ci est calculée (pour 5 ⋅ 10 2
cycles de charge) à partir de la valeur de dimensionnement de la résistance
à la fatigue ∆σsd ,fat (pour 2 ⋅ 102 cycles de charge) avec une pente de la
courbe de résistance à la fatigue m = 4 .

2 ⋅ 10 6
∆σ sd ,D = 4 ⋅ ∆σsd ,fat ≈ 0,8 ⋅ ∆σ sd ,fat (6.2-1)
5 ⋅ 10 6
Pour une épaisseur de console de 0,3 m la variation de contrainte vaut
md ,fat 135,0 ⋅ 10 6
∆σ sd (Qfat ) = = = 223 N/mm 2
0,9 ⋅ d ⋅ as 0,9 ⋅ 250 ⋅ 2686
et est ainsi plus grande que la résistance de longue durée ( 20 < φ ≤ 40 mm )
∆σsd ,D ≈ 0,8 ⋅ 120 = 96 N/mm 2

Le contrôle à la fatigue est déterminant pour le dimensionnement de


l’armature. A l’aide de facteurs de correction des charges selon la norme
SIA 263 pour l’acier on peut effectuer le contrôle de la résistance
d’exploitation.
∆σed = λ ⋅ ∆σsd (Qfat ) ≤ ∆σsd ,fat (6.2-2) SIA 262, 4.3.8.2.3

Le facteur global de correction des charges λ peut être calculé ainsi


λ = λ1 ⋅ λ 3 ⋅ λ 4 ≤ λ max (6.2-3) SIA 263, annexe F, F.1.1

2,0

1,8

1,6

1,4

1,2

1,0

0,8
0,71
0,6

0,4

0,2

0,0
0 20 40 60 80 100
LΦ = 5,2 m

Fig. 6.2-2 Facteurs partiels de correction des charges λ1 pour trafic routier
(Fig. 51 norme SIA 263)

125
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Le facteur partiel de correction des charges pour la longueur d’influence


LΦ ≈ 2 ⋅ a + 1.2 = 5,2 m vaut selon la fig. 51 de la norme SIA 263 dans la fig.
6.2-2 λ 3 = 1 . Comme la console n’a qu’une piste, le facteur partiel de
correction des charges vaut λ 4 = 1 . Ainsi le facteur global de correction des
charges λ vaut moins que la limite supérieure pour LΦ ≈ 5,2 m selon la fig.
52 de la norme SIA 263
λ = 0,71⋅ 1⋅ 1 = 0,71 < 2,5
On détermine l’armature nécessaire à l’aide de la variation de contrainte
équivalente selon (6.2-2)
λ ⋅ md ,fat 0,71⋅ 135,0 ⋅ 10 6
as ≈ = = 3550 mm 2 /m ρ = 1,42%
0,9 ⋅ d ⋅ ∆σsd ,fat 0,9 ⋅ 250 ⋅ 120

Pour une épaisseur de console de 0,4 m la variation de contrainte vaut


md ,fat 135,0 ⋅ 10 6
∆σsd (Qfat ) = = = 217 N/mm 2 SIA 262, 4.3.8.2.3
0,9 ⋅ d ⋅ as 0,9 ⋅ 350 ⋅ 1978
Elle est ainsi plus grande que la résistance de longue durée. A l’aide de la
résistance d’exploitation on calcule l’armature nécessaire comme suit
λ ⋅ md ,fat 0,71⋅ 135,0 ⋅ 10 6
as ≈ = = 2536 mm 2 /m ρ = 0,72%
0,9 ⋅ d ⋅ ∆σsd ,fat 0,9 ⋅ 350 ⋅ 120

6.2.5.2 Contraintes de compression du béton de la zone


fléchie comprimée
Lors du contrôle à la fatigue de la zone fléchie comprimée il faut respecter la
condition suivante pour la contrainte de compression du béton
σcd max
≤ 0,5 ⋅ k c ⋅ fcd + 0,45 ⋅ σ cd min
≤ 0,9 ⋅ k c ⋅ fcd (6.2-4) SIA 262, 4.3.8.3.1

Les contraintes de compression du béton σcd ,min et σcd ,max pour les actions
de la fatigue sont à déterminer de façon analogue à l’acier dans la section
fissurée à l’aide d’une analyse élastique.
Pour la hauteur de console de 0,3 m avec un rapport de n ≈ 6 ainsi qu’une
armature constructive sur le côté comprimé de ρ' / ρ = 0,2 on a une hauteur
de béton comprimé de zD = 83 mm . De là on calcule la contrainte de
compression du béton
σs zD md ,fat zD SIA 262, 4.2.1.7
σcd = − ⋅ ≈− ⋅ (6.2-5)
n d − zD 0,9 ⋅ n ⋅ d ⋅ as d − zD
Avec un facteur de réduction k c = 1,0 la condition (6.2-4) devient
16,4 > 0,5 ⋅ 1,0 ⋅ 22 + 0,45 ⋅ 2,4 = 12,1 < 0,9 ⋅ 1,0 ⋅ 22 = 19,8 N/mm 2
et ne peut donc pas être remplie.
Pour la hauteur de console de 0,4 m on obtient une hauteur de béton
comprimé de zD = 88 mm . La condition (6.2-4) devient
11,5 < 0,5 ⋅ 1,0 ⋅ 22 + 0,45 ⋅ 2,04 = 11,9 < 0,9 ⋅ 1,0 ⋅ 22 = 19,8 N/mm 2
Elle est donc remplie.

126
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

6.2.5.3 Effort tranchant


Lors du contrôle à la fatigue pour les dalles sans armature d’effort tranchant
la condition suivante est à remplir :
vd ≤ 0,5 ⋅ v Rd + 0,45 ⋅ v d ≤ 0,9 ⋅ v Rd (6.2-6) SIA 262, 4.3.8.3.2
max min

Pour simplifier, les efforts intérieurs sont déterminés non pas pour la section
située à une distance d 2 du bord de l’appui, mais dans l’axe de l’âme. La
résistance à l’effort tranchant se calcule comme suit
1 m SIA 262, 4.3.3.2.1 et
v Rd = k d ⋅ τcd ⋅ d ; k d = ; kv = 2,2 ⋅ d (6.2-7) 4.3.3.2.2
1 + kv ⋅ d mRd
Avec l’hypothèse simplificatrice
∆σ sd ,fat 120
kv ≈ 2,2 ⋅ = 2,2 ⋅ = 0,85
λ ⋅ fsd 0,71⋅ 435
on a pour une hauteur de console de 0,3 m
1
kd = = 0,82 ; v Rd = 0,82 ⋅ 1,2 ⋅ 10 3 ⋅ 0,25 = 247 kN/m
1 + 0,85 ⋅ 0,25
La condition (6.2-6) devient donc
88,4 < 0,5 ⋅ 247 + 0,45 ⋅ 20,9 = 133,0 < 0,9 ⋅ 247 = 222 kN/m
Elle est ainsi remplie.
Pour la hauteur de console de 0,4 m on obtient la résistance à l’effort
tranchant
1
kd = = 0,77 ; v Rd = 0,77 ⋅ 1,2 ⋅ 10 3 ⋅ 0,35 = 323 kN/m
1 + 0,85 ⋅ 0,35
et ainsi la condition (6.2-6)
93,9 < 0,5 ⋅ 323 + 0,45 ⋅ 26,4 = 173,5 < 0,9 ⋅ 323 = 291 kN/m

6.2.6 Influence de la précontrainte


La console avec une hauteur de 0,3 m doit être précontrainte de telle façon
qu’une contrainte de compression centrée de 2 N/mm2 soit atteinte. La force
de précontrainte de 600 kN/m qui en résulte demande une section d’acier de
P 600 ⋅ 10 3
ap = = = 484 mm 2 /m SIA 262, 4.1.5.2.2
0,7 ⋅ f pk 0,7 ⋅ 1770

En admettant une excentricité de e = 50 mm ( d p = 200 mm ) le moment


d’encastrement est déchargé de md = P ⋅ e = 30 kNm/m et l’effort tranchant
se réduit de la composante verticale de la
précontrainte v d = P ⋅ e / l = 13,6 kN/m . Avec une armature passive φ16,150
( )
1340 mm 2 /m la sécurité structurale peut être assurée.

as
P ap
e dp
l

Fig. 6.2-3 Console précontrainte.

127
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

6.2.6.1 Contrôle à la fatigue de l’armature


A l’aide d’une analyse élastique (flexion avec effort normal) on obtient avec
un rapport n ≈ 6 ainsi qu’une armature constructive sur le côté comprimé de
ρ' / ρ = 0,2 une hauteur de béton comprimé de zD = 97 mm . De là on calcule
la variation de contrainte de l’armature passive et de la précontrainte :
∆σ sd (Qfat ) = 167 N/mm 2 bzw. ∆σ pd (Qfat ) = 112 N/mm 2

On tient compte de la différence de comportement d’adhérence de l’acier


d’armature et de la précontrainte en augmentant la variation de contrainte
dans l’armature passive d’un facteur de k ξ .
φp = Ap1 = 150 = 12,2 mm SIA 262, 4.3.8.1.4

7 7
ξ= = = 0,625 SIA 262, 4.3.8.1.5
φ p ⋅ fctm 12,2 ⋅ 3,2

As + Ap 1340 + 484
kξ = = = 1,03 > 1,0 SIA 262, 4.3.8.1.4
φ 16
As + Ap ⋅ ξ ⋅ s 1340 + 484 ⋅ 0,625 ⋅
φp 12,2

Le contrôle de la résistance d’exploitation pour l’armature passive donne


k ξ ⋅ λ ⋅ ∆σsd (Qfat ) = 1,03 ⋅ 0,71⋅ 167 = 122 < ∆σsd ,fat (φ16) = 145 N/mm 2 SIA 262, 4.3.8.2.4

et pour la précontrainte (câbles à torons dans gaine en matière synthétique)


λ ⋅ ∆σ pd (Qfat ) = 0,71⋅ 112 = 80 < ∆σ pd ,fat = 175 N/mm 2 SIA 262, 4.3.8.2.4

6.2.6.2 Contrainte de compression du béton comprimé de la


zone fléchie
A l’aide d’une analyse élastique on calcule la contrainte de compression du
béton σcd ,max = −17,8 N/mm 2 . Grâce au déchargement dû à la
précontrainte, le moment de décompression pour le poids propre et la
surcharge n’est pas dépassé. La contrainte de compression du béton
minimale vaut donc σcd ,min = −1.53 N/mm 2 .
17,8 > 0,5 ⋅ 1,0 ⋅ 22 + 0,45 ⋅ 1,53 = 11,7 < 0,9 ⋅ 1,0 ⋅ 22 = 19,8 N/mm 2
Le contrôle ne peut pas être respecté même avec la précontrainte. Il faut
donc augmenter l’épaisseur de la dalle.

6.2.7 Conclusions
Dans la section de pont avec armature passive traitée ici, le contrôle à la
fatigue devient déterminant pour le calcul du taux d’armature. Celui-ci doit
être augmenté par rapport au contrôle de la sécurité structurale de 32% pour
une hauteur de console de 0,3 m et de 28% pour 0,4 m. Si l’on dispose une
précontrainte transversale, le contrôle à la fatigue cesse d’être déterminant
pour le calcul du taux d’armature. L’influence favorable d’une précontrainte
transversale est donc évident. Toutefois pour une hauteur de console de 0,3
m la sécurité à la fatigue ne peut être respectée ni avec armature passive, ni
avec précontrainte transversale. Il faut donc augmenter l’épaisseur de la
console.

128
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

7 Littérature

[1] SIA 260 (2003). Grundlagen der Projektierung von Tragwerken; 2003; Schweizerischer
Ingenieur- und Architektenverein; 44 pp.
[2] SIA 261 (2003). Einwirkungen auf Tragwerke; 2003; Schweizerischer Ingenieur- und
Architektenverein.
[3] SIA 262 (2003). Betonbau; 2003; Schweizerischer Ingenieur- und Architektenverein.
[4] SIA 263 (2003). Stahlbau; 2003; Schweizerischer Ingenieur- und Architektenverein.
[5] Dokumentation D 0182 (2003). Einführung in die Norm SIA 262; Schweizerischer
Ingenieur- und Architektenverein; 125 pp.
[6] Muttoni A., Schwartz J., Thürlimann B.; (1997). Bemessung von Betontragwerken mit
Spannungsfeldern; 1997 Birkhäuser Verlag Basel, Boston, Berlin.
[7] STATIK-5 (2003), Cubus AG; Engineering Software; Zürich.
[8] CEDRUS-4 (2002), Cubus AG; Engineering Software; Zürich.

[2-1] Thürlimann B.; (1977) Schubbemessung bei Querbiegung, Schweizerische Bauzeitung


95, pp 478 – 481.
[2-2] FAGUS-5 (2003), Cubus AG; Engineering Software; Zürich.

[4-1] PYRUS-5 (2003), Cubus AG; Engineering Software; Zürich.


[4-2] Zimmerli B.; (2003) Vorlesung Betonbau, Kapitel 7, Konsolen, Rahmen, Tragwände.

[3-1] Marti, P., Sigrist, V., Alvarez, M., Mindestbewehrung von Betonbauten,
Forschungsauftrag Nr. 82/95, Bundesamt für Strassenbau, Bericht Nr. 529, Juni 1997, 55
pp.
[3-2] Marti, P., Stahlbeton Grundzüge, Vorlesungsautographie, Institut für Baustatik und
Konstruktion, ETH Zürich, 2001.
[3-3] Muttoni, A., Burdet, O., Conception et dimensionnement des éléments de structures,
béton armé, Script, IBAP – béton armé et précontraint, EPF Lausanne, 2001.
[3-4] Kenel, A., Biegetragverhalten und Mindestbewehrung von Stahlbetonbauteilen, IBK
Bericht Nr. 277, Institut für Baustatik und Konstruktion, ETH Zürich, Dezember 2002, 114
pp.

[5-1] Hillerborg A.; (1975). Strip Method of Design; 1975 A Viewpoint Publication.
[5-2] Hillerborg A.; (1982). The Advanced Strip Method – A Simple Design Tool; Magazine of
Concrete Research; Vol. 34; 1982; Nr. 121.
[5-3] Zimmerli B.; (2003) Vorlesung Betonbau, Kapitel 8, Spannbeton.

[6-1] Sigrist V., Zum Verformungsvermögen von Stahlbetonträgern; IBK Bericht Nr. 210,
Institut für Baustatik und Konstruktion, ETH Zürich, Juli 1995, 159 pp.
[6-2] Marti P., Verbundverhalten von Spanngliedern mit Kunststoff-Hüllrohren, Festschrift Prof.
J. Schneider zum 60. Geburtstag, IBK Publikation SP-001, Institut für Baustatik und
Konstruktion, ETH Zürich, Mai 1994, pp. 143-150.
[6-3] Fürst A., Vorgespannte Betonzugglieder im Brückenbau, IBK Bericht Nr. 267, Institut für
Baustatik und Konstruktion, ETH Zürich, Juli 2001, 124 pp.

[8-1] Neville, A. M. Properties of Concrete. John Wiley & Sons, 1996.


[8-2] prEN 1992-1-1. Eurocode 2: Design of concrete structures – Part 1: General rules and
rules for buildings; (draft for stage 49). European Committee for Standardization; 2002.
[8-3] SIA 162. Betonbauten. Schweizer Norm SN 562 162, Schweizer Ingenieur- und
Architektenverein, 1993.

129
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

8 ANNEXE

8.1 DIAGRAMMES DE DIMENSIONNEMENT

8.1.1 Diagrammes N
Dans ces diagrammes on peut lire le taux mécanique d’armature nécessaire
en fonction de l’effort normal et de l’élancement l cr h .
Nd As fsd
nRd = ω= ⋅
b ⋅ h ⋅ fcd b ⋅ h fcd
As Somme de l’armature sur le côté tendu et comprimé de la (fig. 8.1-1)

z z
εc
½b ½b εcel

½ As ½ As
Md
ε0d
y x Nd

½ As ½ As
χd

Fig. 8.1-1: Section avec grandeurs

Dans chaque diagramme les cinq paramètres suivants sont maintenus


constants.
Ecd
kσ = =4 SIA 262, chiffre 4.2.1.6
fcd

ϕ coefficient de fluage (ϕ = 0 ou ϕ = 2)
⎛ 1 1 ⎞
α rotation du pied ⎜ α = ou α = ⎟
⎝ 200 300 ⎠
d'
=η η = 0.05, 0.10, 0.15, 0.20
h
fsd
= 20 pour tenir compte de la surface nette du béton
fcd
Comme les sections d’armature dans les piliers sont souvent très grandes,
on a fait en sorte que ces sections ne soient pas comptées à double dans le
calcul. Comme le rapport fsd / fcd n’est pas constant, de petites différences
dépendantes de la résistance à la compression du béton apparaissent par
rapport à la solution exacte. Les conséquences en sont discutées dans
8.1.3.

130
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

8.1.2 Diagrammes Q
A partir des diagrammes moment effort normal on peut lire des grandeurs
normées telles que les moments de flexion et la courbure en fonction de
l’effort normal et du taux mécanique d’armature. Si l’on travaille avec des
contraintes de l’acier limitées, on peut utiliser les courbes supplémentaires
de fluage.
M Rd Nd As fsd
mRd = nRd = ω= ⋅ χd ⋅ h
2
b ⋅ h ⋅ fcd b ⋅ h ⋅ fcd b ⋅ h fcd

131
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.40
ω=
1.5 ϕ = 0.00
-2.20 1.4
1.3
d'/h = 0.05
-2.00 1.2 kσ = 4.0
1.1 fsd/fcd = 20
-1.80 1.0 α = 1/200
0.9
-1.60 0.8
0.7
0.6
-1.40 0.5
0.4
-1.20 0.3
0.2
-1.00 0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 lcr / h [-]
-2.40
ω=
1.5 ϕ = 0.00
-2.20 1.4
1.3
d'/h = 0.05
-2.00 1.2 kσ = 4.0
1.1 fsd/fcd = 20
-1.80 1.0 α = 1/300
0.9
-1.60 0.8
0.7
0.6
-1.40 0.5
0.4
-1.20 0.3
0.2
-1.00 0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
132
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.40
ω=
-2.20
1.5 ϕ = 0.00
1.4
d'/h = 0.10
1.3
-2.00 1.2 kσ = 4.0
1.1 fsd/fcd = 20
-1.80 1.0 α = 1/200
0.9
-1.60 0.8
0.7
0.6
-1.40
0.5
0.4
-1.20 0.3
0.2
-1.00 0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 lcr / h [-]
-2.40
ω=
-2.20
1.5 ϕ = 0.00
1.4
d'/h = 0.10
1.3
-2.00 1.2 kσ = 4.0
1.1 fsd/fcd = 20
-1.80 1.0 α = 1/300
0.9
-1.60 0.8
0.7
0.6
-1.40
0.5
0.4
-1.20 0.3
0.2
-1.00 0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00 133
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.40
ω=
-2.20 1.5 ϕ = 0.00
1.4 d'/h = 0.15
1.3
-2.00 1.2
kσ = 4.0
1.1 fsd/fcd = 20
-1.80 1.0 α = 1/200
0.9
-1.60 0.8
0.7
0.6
-1.40
0.5
0.4
-1.20 0.3
0.2
-1.00 0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 lcr / h [-]
-2.40
ω=
-2.20 1.5 ϕ = 0.00
1.4 d'/h = 0.15
1.3
-2.00 1.2
kσ = 4.0
1.1 fsd/fcd = 20
-1.80 1.0 α = 1/300
0.9
-1.60 0.8
0.7
0.6
-1.40
0.5
0.4
-1.20 0.3
0.2
-1.00 0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
134
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.40
ω=
-2.20 1.5 ϕ = 0.00
1.4 d'/h = 0.20
1.3 kσ = 4.0
-2.00
1.2
1.1 fsd/fcd = 20
-1.80 1.0 α = 1/200
0.9
-1.60 0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
0.4
-1.20 0.3
0.2
-1.00 0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 lcr / h [-]
-2.40
ω=
-2.20 1.5 ϕ = 0.00
1.4 d'/h = 0.20
1.3 kσ = 4.0
-2.00
1.2
1.1 fsd/fcd = 20
-1.80 1.0 α = 1/300
0.9
-1.60 0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
0.4
-1.20 0.3
0.2
-1.00 0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00 135
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.40
ω=
-2.20 ϕ = 2.00
1.5
1.4 d'/h = 0.05
-2.00 1.3 kσ = 4.0
1.2 fsd/fcd = 20
-1.80 1.1
1.0 α = 1/200
0.9
-1.60 0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
-1.20 0.4
0.3
0.2
-1.00
0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 lcr / h [-]
-2.40
ω=
-2.20 ϕ = 2.00
1.5
1.4 d'/h = 0.05
-2.00 1.3 kσ = 4.0
1.2 fsd/fcd = 20
-1.80 1.1
1.0 α = 1/300
0.9
-1.60 0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
-1.20 0.4
0.3
0.2
-1.00
0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
136
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.40
ω=
-2.20 ϕ = 2.00
1.5
d'/h = 0.10
1.4
-2.00 1.3 kσ = 4.0
1.2 fsd/fcd = 20
-1.80 1.1
α = 1/200
1.0
0.9
-1.60
0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
-1.20 0.4
0.3
0.2
-1.00
0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 lcr / h [-]
-2.40
ω=
-2.20 ϕ = 2.00
1.5
1.4
d'/h = 0.10
-2.00 1.3 kσ = 4.0
1.2 fsd/fcd = 20
-1.80 1.1
α = 1/300
1.0
0.9
-1.60
0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
-1.20 0.4
0.3
0.2
-1.00
0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00 137
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.40
ω=
-2.20 ϕ = 2.00
1.5 d'/h = 0.15
1.4
-2.00 1.3 kσ = 4.0
1.2 fsd/fcd = 20
-1.80 1.1 α = 1/200
1.0
0.9
-1.60
0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
-1.20 0.4
0.3
0.2
-1.00
0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 lcr / h [-]
-2.40
ω=
-2.20 ϕ = 2.00
1.5 d'/h = 0.15
1.4
-2.00 1.3 kσ = 4.0
1.2 fsd/fcd = 20
-1.80 1.1 α = 1/300
1.0
0.9
-1.60
0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
-1.20 0.4
0.3
0.2
-1.00
0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
138
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.40
ω=
-2.20 ϕ = 2.00
1.5 d'/h = 0.20
1.4
-2.00
1.3
kσ = 4.0
1.2 fsd/fcd = 20
-1.80 1.1 α = 1/200
1.0
-1.60 0.9
0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
-1.20 0.4
0.3
0.2
-1.00 0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 lcr / h [-]
-2.40
ω=
-2.20 ϕ = 2.00
1.5 d'/h = 0.20
1.4
-2.00
1.3
kσ = 4.0
1.2 fsd/fcd = 20
-1.80 1.1 α = 1/300
1.0
-1.60 0.9
0.8
0.7
-1.40 0.6
0.5
-1.20 0.4
0.3
0.2
-1.00
0.1

-0.80

-0.60

-0.40

-0.20

0.00 139
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.0

-0.2

-0.4

-0.6 nRd

-0.8

-1.0

-1.2

-1.4

-1.6

-1.8

-2.0
ϕ = 0.00
d'/h = 0.05
kσ = 4.0
-2.2
fsd/fcd = 20

-2.4 mRd
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
140
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.0

-0.2

-0.4

-0.6 nRd

-0.8

-1.0

-1.2

-1.4

-1.6

-1.8

-2.0
ϕ = 0.00
d'/h = 0.10
kσ = 4.0
-2.2
fsd/fcd = 20

-2.4 mRd
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 141 0.8
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.0

-0.2

-0.4

-0.6 nRd

-0.8

-1.0

-1.2

-1.4

-1.6

-1.8

-2.0
ϕ = 0.00
d'/h = 0.15
kσ = 4.0
-2.2
fsd/fcd = 20

-2.4 mRd
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
142
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.0

-0.2

-0.4

-0.6 nRd

-0.8

-1.0

-1.2

-1.4

-1.6

-1.8

-2.0
ϕ = 0.00
d'/h = 0.20
kσ = 4.0
-2.2
fsd/fcd = 20

-2.4 mRd
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 143 0.8
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.0

-0.2

-0.4

-0.6 nRd

-0.8

-1.0

-1.2

-1.4

-1.6

-1.8

-2.0
ϕ = 2.00
d'/h = 0.05
kσ = 4.0
-2.2
fsd/fcd = 20

-2.4 mRd
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
144
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.0

-0.2

-0.4

-0.6 nRd

-0.8

-1.0

-1.2

-1.4

-1.6

-1.8

-2.0
ϕ = 2.00
d'/h = 0.10
kσ = 4.0
-2.2
fsd/fcd = 20

-2.4 mRd
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 145 0.8
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.0

-0.2

-0.4

-0.6 nRd

-0.8

-1.0

-1.2

-1.4

-1.6

-1.8

-2.0
ϕ = 2.00
d'/h = 0.15
kσ = 4.0
-2.2
fsd/fcd = 20

-2.4 mRd
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
146
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

0.0

-0.2

-0.4

-0.6 nRd

-0.8

-1.0

-1.2

-1.4

-1.6

-1.8

-2.0
ϕ = 2.00
d'/h = 0.20
kσ = 4.0
-2.2
fsd/fcd = 20

-2.4 mRd
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 147 0.8
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Discussion des paramètres


Dans les diagrammes suivants on examine quel est l’effet d’une variation
des paramètres donnés dans les diagrammes.
kσ Fig. 8.1-2 et 8.1-3
fsd / fcd Fig. 8.1-4 et 8.1-5

-2.50
ω= kσ = 4.0
1.5
∆kσ = ± 1.5
-2.00

0.8
-1.50

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 8.1-2: Variation de kσ , ϕ = 0

-2.50
ω= kσ = 4.0
1.5 ∆kσ = ± 1.5
-2.00

-1.50 0.8

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 8.1-3: Variation de kσ , ϕ = 2

148
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

-2.50
ω= fsd/fcd = 20
1.5
∆fsd/fcd = ± 10
-2.00

0.8
-1.50

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 8.1-4: Variation de f sd / f cd , ϕ = 0

-2.50
ω= fsd/fcd = 20
1.5 ∆fsd/fcd = ± 10
-2.00

-1.50 0.8

-1.00 0.1

-0.50

0.00
0 10 20 30 40 50 60
lcr / h [-]

Fig. 8.1-5: Variation de f sd / f cd , ϕ = 2

Les fig. 8.1-2 à 8.1-5 montrent pour la pratique une faible influence des
paramètres fixés sur la résistance à l’effort normal.

149
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

8.2 Fluage et retrait du béton

8.2.1 Introduction
Pour le dimensionnement des ouvrages en béton, le fluage et le retrait
peuvent, dans certaines conditions, devenir importants. C’est
particulièrement le cas lorsqu’il faut estimer les déformations ou quand
celles-ci influencent la sécurité structurale (par exemple pour les éléments
comprimés). Dans les ouvrages précontraints ces phénomènes causent des
modifications à long terme de la force de précontrainte et de l’état des
contraintes dans l’ouvrage.
Dans cette contribution nous allons expliquer le calcul du fluage et du retrait
selon la norme SIA 262 [3]. Nous ne ferons qu’effleurer les causes et les
conséquences de ces déformations qui dépendent de la durée ; pour les
explications de base nous renvoyons à la littérature spécialisée (par ex. [8-
1]).
Lors de la refonte de la norme SIA 262 il s’agissait d’une part de tenir
compte des nouvelles découvertes telles qu’elles sont décrites dans
l’Eurocode 2 [8-2], d’autre part de veiller à conserver la manière habituelle
en Suisse de déterminer les coefficients de fluage et de retrait.
Cette préoccupation ne reposait pas sur un rejet foncier des nouveautés,
mais avant tout de la conviction qu’il fallait décrire ces phénomènes très
complexes d’une manière simple et pratique. Comme dans beaucoup de
questions qui touchent aux normes, on a cherché par conséquent un
compromis qui ne camoufle pas les bases théoriques, mais qui rend, malgré
tout, possible des estimations fiables sans un travail disproportionné.

8.2.2 Fluage
Dans la norme SIA 262 le fluage est défini comme „augmentation de
déformation sous sollicitation constante“. En particulier l’augmentation des
SIA 262, page 9
raccourcissements due aux actions permanentes (par ex. poids propre,
précontrainte) prend une grande importance pratique. Le traitement de
sollicitations variables dans le temps ou appliquées par paliers est
également possible, permettant en général de réduire la superposition
(temporelle) à une simple addition.

SIA 262, 3.1.2.5.1


Le fluage du béton est influencé par des facteurs tels que
- Humidité environnante
- Dimensions de l’élément de construction
- Résistance du béton
- Degré d’hydratation du ciment au début de la sollicitation
- Duré et intensité de la sollicitation
Ces facteurs sont à prendre en compte lors de l’estimation des déformations
de fluage. Dans la littérature technique – et aussi dans la plupart des
normes internationales – la forme suivante a été adoptée pour le calcul de la
déformation spécifique de fluage du béton
εcc (t ) = ϕ(t , t0 ) εc,el (8-1)

150
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

εcc(t) désigne la déformation spécifique de fluage du béton au temps (t),


ϕ(t,t0) le coefficient de fluage et εc,el le raccourcissement élastique σc /Ecd
déterminé à partir de la contrainte de compression σc et de la valeur de
dimensionnement du module d’élasticité Ecd .
Selon l’annexe B de l’Eurocode 2 [8-2] le coefficient de fluage est à
déterminer ainsi :
ϕ(t , t0 ) = ϕRH βfc β(t0 ) β(t − t0 ) (8-2)

où l’on utilise l’écriture de la norme SIA 262, avec les paramètres ϕRH pour
l’humidité de l’air, βfc pour la résistance du béton, β(t0) pour l’âge du béton
au début de la sollicitation et β(t-t0) pour la durée de la charge. Pour le calcul
des divers paramètres on a introduit dans la norme SIA 262 des
simplifications par rapport à l’Eurocode 2. Le paramètre βfc avec l’équation
16,8
βfc = (8-3)
fcm

a par contre été repris tel quel. Les valeurs correspondantes figurent dans le
tableau 4 de la norme SIA 262. SIA 262, p 29

Béton C 16/20 C 20/25 C 25/30 C 30/37 C 35/45 C 40/50 C 45/55 C 50/60

βfc [-] 3,4 3,2 2,9 2,7 2,6 2,4 2,3 2,2

Tableau 262.4 Influence de la résistance du béton sur le coefficient de


fluage.

Contrairement à la norme SIA 162 [8-3] on doit donc tenir compte de


l’influence de la résistance du béton (resp. de la moyenne de la résistance à
la compression sur cylindre fcm) sur le coefficient de fluage. Cela est dû au
fait que selon la technologie moderne du béton et en fonction de la
fourchette des résistances plus large qu’autrefois, cette influence se fait plus
nettement sentir. L’influence de la résistance du béton s’étend d’ailleurs
également au paramètre ϕRH qui peut être calculé ainsi :
1 − RH /100
ϕRH = 1 + (pour fcm ≤ 35 MPa) (8-4.1)
0,13 h0

⎡ 1 − RH /100 ⎤
ϕRH = ⎢1 + α1 ⎥ α 2 (pour fcm > 35 MPa) (8-4.2)
⎢⎣ 0,13 h0 ⎥⎦

0,7 0,2
⎛ 35 ⎞ ⎛ 35 ⎞
avec α1 = ⎜ ⎟ et α2 = ⎜ ⎟ (8-4.3)
⎝ fcm ⎠ ⎝ fcm ⎠

L’humidité relative de l’air RH est à introduire en %. L’influence des


dimensions est prise en compte par l’épaisseur de référence de la pièce
2 Ac
h0 = (8-5)
u

où Ac est l’aire et u la circonférence de la section de béton. Dans la norme


le calcul des équations (8-4.1) et (8-4.2) a été présenté sous forme
graphique.

151
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Pour permettre un calcul avec des grandeurs de référence uniformes, on a


utilisé pour cela non pas la valeur moyenne de la résistance à la
compression sur cylindre fcm, mais la valeur caractéristique fck ; celle-ci est
reliée à la valeur moyenne par la relation
fck = fcm − 8 (in MPa) (8-6)

Les domaines de résistance du béton et d’épaisseur de référence, montrés


dans la fig. 262.2a devraient suffire pour les cas courants. Il faut remarquer
en particulier que les données obtenues par expérimentations ne couvrent
déjà plus complètement les domaines montrés dans la fig. 262.2a. Bien que
pour les équations (4.1) à (4.3) tirées de l’Eurocode 2, on ne donne aucune
limite d’application, il semble de nos jours, peu recommandable d’opérer
d’autres extrapolations.

Fig. 262.2a Paramètres pour le calcul du coefficient de fluage

Pour le paramètre β(t0), on trouve dans l’Eurocode 2 les équations


suivantes :
1
β(t0 ) = (8-7.1)
0,1 + t00,2

α
⎛ ⎞
t0 = t0.T ⎜ 9 + 1⎟ ≥ 0, 5 (8-7.2)
⎜ 2 + t 1,2 ⎟
⎝ 0,T ⎠

152
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Le paramètre α représente l’influence de la sorte de ciment ; α = -1 pour


ciment à prise lente, α = 0 pour prise normale et α = 1 pour prise rapide.
L’âge du béton adapté à la température t0,T en début de sollicitation peut être
déterminé approximativement à l’aide du paramètre kT, et dans l’équation (8-
7.2) il faut donc introduire l’âge t0,T = kT t0. La résolution graphique des
équations (8-7.1) et (8-7.2) dans la norme SIA 262 (fig. 262.2b) peut être
utilisée directement pour une température T de 20°C.

SIA 262, p28


Fig. 262.1b Influences de la température et
et 262.2b du début de la sollicitation.

Finalement il faut déterminer le paramètre β(t-t0) de la durée de la charge.


Selon l’Eurocode 2 on a la relation :
0,3
⎛ t − t0 ⎞
β(t − t0 ) = ⎜ ⎟ (8-8)
⎝ βH + t − t0 ⎠

SIA 262, p 28

Fig. 262.2c Influence de la durée de la charge sur le coefficient de


fluage

L’influence de l’humidité de l’air est prise en compte dans l’équation (8-8)


par le paramètre

βH = 1,5 ⎡⎣1 + (0,012RH )18 ⎤⎦ h0 + 250α3 ≤ 1500α3 (8-9.1)

153
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

L’humidité relative de l’air RH doit à nouveau être introduite en %, et


concernant la résistance à la compression du béton on a :
0,5
⎛ 35 ⎞
α3 = ⎜ ⎟ ≤ 1,0 (8-9.2)
⎝ fcm ⎠

Tenant compte des incertitudes générales et des influences assez faibles de


RH et α3 sur β(t-t0) , on a admis pour la fig. 262.2 de la norme SIA 262 une
valeur de βH = 422,5 constante, correspondant à RH = 75% et α3 = 1,0
(resp. fcm = 35 MPa). Les courbes correspondantes sont reportées dans la
fig.262.2c. Pour h0 on a considéré un domaine de 100 mm à 600 mm
comme suffisant.
Pour des dimensions plus importantes on peut à vrai dire s’attendre à de
plus petites déformations de fluage ; cependant il manque encore une
démonstration expérimentale.
Des déformations de fluage particulièrement grandes se produisent sous
hautes sollicitations. On tient compte de ce fait dans les normes (SIA 262 et
Eurocode 2) en augmentant le coefficient de fluage pour les contraintes de
béton σc > 0,45fck à

ϕ* (t , t0 ) = ϕ(t , t0 ) e(
1,5( σc / fck −0,45))
(8-10)

Pour le béton léger on peut également estimer les conséquences du fluage


selon le procédé montré ici. Il faut cependant réduire le coefficient de fluage
par le facteur de conversion
2
⎛ ρ ⎞
ηlE = ⎜ ⎟ (8-11)
⎝ 2200 ⎠

8.2.3 Retrait
Dans la littérature on distingue plusieurs sortes de retrait selon leurs causes.
Ce sont:
- Retrait plastique ou capillaire (appelé aussi retrait prématuré)
- Retrait chimique ou autogène
- Retrait de séchage
- Retrait de carbonatation
On ne peut généralement pas attribuer avec certitude aux différentes causes
les déformations de retrait mesurées. Les parts individuelles à la
déformation générale ne sont ainsi pas les mêmes, si bien que dans
l’analyse de la structure et le dimensionnement il paraît peu judicieux d’en
faire la différentiation. En particulier le retrait de séchage est important et
dans certains cas il faudrait aussi tenir compte du retrait autogène. Dans la
norme SIA 262 le retrait est par conséquent défini comme « diminution de
volume du béton sous l’effet de la dessiccation ainsi que, pour de faibles
rapports eau-ciment, de l’hydratation du ciment». SIA 262, p 10
Les déformations de retrait qui proviennent en premier lieu du séchage du
béton durci (c’est-à-dire du retrait de séchage), sont influencées
principalement pour une composition de béton donnée par l’humidité
environnante, les dimensions de l’ouvrage et la résistance du béton.

154
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Dans la norme SIA 262 on donne pour le retrait spécifique (resp. pour
l’allongement de retrait) l’équation
εcs (t ) = εcs,∞ β(t − ts ) (8-12)

où εcs(t) désigne le retrait spécifique au temps t, εcs,∞ la valeur finale du


retrait et β(t-ts) le coefficient pour la prise en compte du début du retrait au
temps ts, (par ex. fin de la cure). La valeur finale du retrait peut selon
l’Eurocode 2 être calculée ainsi :
⎡ ⎛
⎜ −αds 2
fcm ⎞ ⎤

εcs,∞ = 0,85 ⎢( 220 + 110α ds1 ) e⎝ fcm 0 ⎠ ⎥
⋅ 10−6 ⋅ βRH (8-13.1)
⎢ ⎥
⎣ ⎦

Le paramètre pour l’humidité de l’air vaut :


⎡ ⎛ RH ⎞3 ⎤
βRH = 1,55 ⎢1 − ⎜ ⎟ ⎥ (8-13.2)
⎢ ⎝ RH0 ⎠ ⎥
⎣ ⎦

Les paramètres pour les sortes de ciment ont été choisis dans la norme SIA
262 pour du ciment à durcissement normal et rapide (en dérogation à
l’Eurocode 2) uniformément à αds1 = 4 et αds2 = 0,12 ; les grandeurs de
référence fcm0 et RH0 valent 10 MPa et 100%. Pour le ciment à durcissement
lent on a indiqué dans la norme SIA 262 que le retrait spécifique se réduit de
25% par rapport à l’équation (8-12).
SIA 262, 3.1.2.5.9

SIA 262, p 29

Fig 262.3a Valeur finale du retrait pour du béton avec ciment à


durcissement normal et rapide

L’équation temporelle du retrait a également été reprise de l’Eurocode 2 :


(t − t s )
β(t − ts ) = kh (8-14)
(t − ts ) + 0,04 h03

Le paramètre kh pour les dimensions de l’ouvrage h0 (en mm) est compté,


en dérogation à l’ Eurocode 2, directement en fonction du temps; il vaut kh =
1,0 pour h0 = 100 mm, kh = 0,75 pour h0 = 300 mm et kh = 0,7 pour h0 > 500
mm. La durée (t-ts) est à introduire en jours dans l’équation (8-14) .

155
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

SIA 262, p 29

Fig. 262.3b Retrait en fonction du temps.

Les paramètres de calcul β(t-ts) pour une période (t-ts) de 100 ans (resp.
SIA 262, 3.1.2.5.9
36´500 jours) valent 1,0 pour h0 = 100 mm, 0,75 pour h0 = 300 mm et 0,70
pour h0 = 600 mm.
Une fois de plus il faut être conscient que dans les fig. 262.3a et 262.3b les
domaines de résistance du béton et d’épaisseurs d’ouvrages représentés
devraient suffire pour les problèmes courants ; une extrapolation allant au-
delà n’est pas recommandée d’après les connaissances actuelles.

Dans l’Eurocode 2 on donne des indications supplémentaires pour le retrait


autogène. La norme SIA 262 n’indique simplement que "de bas rapports
eau-ciment comme ils sont par exemple nécessaires pour la fabrication de
bétons à haute résistance présentent généralement de plus grandes
déformations de retrait ". Des essais y relatifs montrent une augmentation
SIA 262, 3.1.2.5.10
des déformations totales de retrait pour des rapports eau-ciment < 0,4.
Selon l’Eurocode 2 l’allongement de retrait autogène supplémentaire à
prendre en compte en plus de l’équation (8-12) peut être estimé comme
suit :

(
εca (t ) = 2,5 ( fck − 10 ) 10 −6 ⋅ 1 − e −0,2 t
) (8-15)

L’application de l’équation (8-15) montre que le retrait autogène est un


processus relativement rapide ; après t = 65 jours on atteint déjà 80% de la
valeur finale de l’allongement de 2,5(fck-10)10-6, et 98% après une année. La
valeur finale du retrait autogène vaut 0,05‰ pour un béton avec fck = 30
MPa, 0,10‰ pour fck = 50 MPa et 0,22‰ pour fck = 100 MPa.

Le retrait autogène se déroule en grande partie sans échange d’humidité


avec l’air ambiant. C’est une conséquence de l’hydratation du ciment
(comme la pierre de ciment présente un plus petit volume que les
composants de départ ciment et eau, il se produit une diminution de
volume). Les considérations faites ci-dessus mettent en évidence la
nécessité de prendre en compte cette composante du retrait pour des
bétons avec fck > ca. 50 MPa et pour des éléments épais (grand h0). A ce
sujet on ne peut cependant pas faire de recommandations universellement
valables.

156
Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

Il faut prendre garde au fait que le comportement au retrait est aussi


(fortement) influencé par l’utilisation de ciments spéciaux ainsi que par
l’application de procédés de cure particuliers. En cas de doute il faudrait
organiser des essais.

Remarque finale

L’exposé des équations montrées ci-dessus tirées de l’Eurocode 2 [8-2] peut


donner une impression „d’exactitude“. Une telle appréciation serait
cependant trompeuse. Le souci d’éviter cet écueil fut entre autres la raison
du choix de la présentation donnée dans la norme SIA 262 [3]. La précision
que l’on peut attendre du calcul n’est en réalité pas très élevée car en
général il existe de grandes incertitudes, ne serait-ce déjà que dans le choix
des paramètres de départ.

157
Annexe 8.3

Nouvelles notions dans les Swisscodes

Dès fin 1998, de nouvelles normes pour les Convention d'utilisation et base du projet
structures porteuses, compatibles avec les Pour la réussite de l'élaboration d'un projet, il est essen-
Eurocodes, ont été élaborées en Suisse sous le tiel de bien fixer les exigences que ce projet doit satis-
faire. Selon leur type, les exigences sont soit du ressort
titre «Swisscodes». Ces nouvelles normes
du maître de l'ouvrage, soit de la responsabilité de
SIA 260 à 267 se présentent comme leur l'auteur du projet. La convention d'utilisation et la base
équivalent européen et sont basées sur le du projet sont introduites comme documents fonda-
même concept de sécurité, mais par contre mentaux dans la norme SIA 260. La description des
elles sont plus concises et proches de la objectifs d'utilisation et de protection figure dans la
pratique. convention d'utilisation, leur application à la structure
spécifique dans la base du projet. Du point de vue de
leur forme, ces deux documents sont inédits dans le
cadre des normes SIA. Ils remplacent le plan d'utilisa-
tion et le plan de sécurité.
Des informations concernant les Swisscodes ont déjà Selon l'usage actuel les exigences d'utilisation sont défi-
été données à plusieurs occasions pendant la durée de nies dans le plan d'utilisation, les exigences de pro-
leur élaboration. Celle-ci est désormais achevée. Les tection et de sécurité dans le plan de sécurité. Cette
huit éléments des normes sont publiés et en vigneur définition complète et classée par thème concerne tous
depuis le 1er janvier 2003. les aspects du projet de son étude. Ce qui dérange dans
cette façon de faire, et empêche une définition claire
des responsabilités, c'est que le plan d'utilisation et le
Généralités plan de sécurité contiennent des éléments qui appar-
Toute nouvelle norme reflète l'état de la science et de la tiennent uniquement au domaine de responsabilité de
technique dans son domaine. Pour en suivre l'avance- l'ingénieur. A titre d'exemple, citons les exigences de
ment il est de temps à autre nécessaire de réexaminer limitation de la largeur des fissures lors de la définition
les habitudes prises dans la pratique. Cette révision de l'armature ou des coefficients de calcul pour la
peut même concerner des prescriptions formelles et des garantie de la sécurité structurale. D'autre part ces
notions bien établies. Pour obtenir plus de clarté et de documents ne contiennent souvent que trop peu d'in-
transparence dans le processus d'élaboration d'un pro- formations communément intelligibles à propos de la
jet, de nouvelles notions, en accord avec les Eurocodes, future utilisation ou de la définition des objectifs de
ont été introduites, ce qui a provoqué – et ce n'est pas protection.
surprenant – des réactions quelquefois véhémentes. La Ces exigences et ces indications ne restent pas ignorées
direction du projet des Swisscodes se propose donc de dans les Swisscodes, mais elles sont évoquées dans un
commenter les notions les plus controversées. autre ordre, non plus in extenso mais réparties selon les
La figure à la page suivante illustre le processus de responsabilités. Pour éviter des malentendus et pour
l'étude, du suivi de la réalisation et de la maintenance obtenir une meilleure transparence, cette répartition est
d'un ouvrage comme il est décrit dans la norme SIA faite, au niveau du maître d'ouvrage, à l'aide de la con-
260 «Bases pour l'élaboration des projets de structures vention d'utilisation et, au niveau de l'auteur du projet,
porteuses». Le tableau contient de nombreuses notions à l'aide de la base du projet.
utilisées dans les normes SIA 260 à 267. La figure repré- Les deux documents comprennent des éléments des
sente les différentes étapes du processus et les relations anciens plans d'utilisation et de sécurité, mais des pre-
entre les éléments de l'étude et non pas, comme quel- scriptions de différentes qualités sont différenciées. La
que fois admis à tort, un diagramme de flux. Elle est convention d'utilisation comporte des indications
destinée à faire comprendre aux utilisateurs de la norme importantes concernant l'ouvrage, la base du projet des
les rapports entre les notions utilisées et leur classifica- indications techniques et spécifiques à la structure por-
tion. teuse.

159
Annexe 8.3

Environnement Documents de construction


Construction/Structure porteuse Convention d’utilisation
Exigences d’utilisation

Elaboration de projet

Con-
ception Exigences Intégration et Configuration
Economie
Robustesse
Sécurité structurale – Fiabilité – Aptitude au service
Durabilité

Elaboration de concept Conditions limites du projet

Situations de risque – Variantes – Etats d’utilisation

Concept de la structure

Analyse structurale Base du projet

Actions Modèle de la structure Effets des actions


• mécaniques • Contraintes,
Données géométriques Efforts intérieurs,
• autres actions
Réactions
physiques
Modèle d’analyse • Déformations,
• chimiques Déplacements
• biologiques • Effets des actions
Propriétés de matériaux de construction spécifiques au
et du sol de fondation mode de
constructions

Dimensionnement Calculs statiques


Situations de risque dét. p. le dimensionnement Etats d’utilisation dèt. pour le dimensionnement

Situations de projet • durables


• transitoires
• accidentelles

Etats-limites Rapports, plans de situation et


Sécurité structurale Aptitude au service
• Stabilité d’ensemble • Aptitude au fonctionnement de détail, listes de matériel,
devis, procès-verbaux
• Résistance ultime • Confort
• Résistance à la fatigue • Aspect

Cas de
charge Vérification de la sécurité structurale Vérification de l’aptitude au service

Dispositions constructives
Rapport technique

Documents de soumission
Exécution Préparation de l’exécution Documents d’exécution
Mesures de protection et de prévoyance – Travaux d’ecécution – Procéde d’exécution Programme de contrôle
Contrôles d’exécution
Réception
Dossier d’exécution

Utilisation Mise en service Instructions d’utilisation


Durée de service prévue Instructions d’exploitation
Mise hors service

Plan de surveillance
Conservation
Plan de maintenance
Surveillance
• Observation Maintenance
• Inspection
• Mesure de contrôle

Mesures urgentes Mesures urgentes


de sécurité de sécurité Réparation

Examen Rapports, plans, procès-verbaux


• Relevé de l’état
• Evaluation de l’état Projet d’intervention Modification
• Reccommandation
d’intervention
Rapport d’intervention

Démontage

Figure 1: Processus et relations entre les divers éléments de l’étude d’un projet

160
Annexe 8.3

La substance des plans d'utilisation et de sécurité n'est Situation de risque Etat d’utilisation
donc pas perdue mais les informations apparaissent,
comme le montre la figure 2, au bon endroit. La norme Situation de projet Situation de projet
SIA 260 ne précise pas si, dans la base du projet, les
différents aspects relevants de la sécurité doivent être Cas de charge Cas de charge
réunis dans un plan de sécurité et ceux relevants de Chaque cas de charge Chaque cas de charge
l'utilisation dans un plan d'utilisation. D'ailleurs, la est une partie d’une
situation de projet
est une partie d’une
situation de projet
figure 2 montre que, selon l'organisation des études, Une situation de risque Une état d’utilisation
l'auteur du projet peut non seulement être responsable est à la base de chaque est à la base de chaque
situation de situation de situation de projet
de la rédaction de la base du projet qui lui est destinée, projet

mais également de celle de la convention d'utilisation.

Situations de risques et états d'utilisation


Les notions de situations de risques et états d'utilisation
ne sont pas nouvelles. Elles apparaissent dès l'édition Figure 3: Les notions de «Situation de risque» et
de 1989 de la norme SIA 160. Dans la pratique leur sig- «Etat d’utilisation»
nification est cependant diversement interprétée.

Utilisation Protection/Sécurité tions pour lesquels il faut démontrer que les états-limi-
tes ne sont pas dépassés. Cette définition, claire et pré-
Maître de l’ouvrage cise, est très différente de la notion de situation de ris-
Auteur du projet
Convention d’utilisation
que utilisée pour la description générale d'une
situation critique. La notion de «situation de risque
Auteur du projet Base du projet
déterminante pour le dimensionnement» souvent uti-
Plan d’utilisation Plan de sécurité lisée actuellement est donc remplacée par la notion de
«situation de projet».
La situation de projet comprend l'ensemble des actions
Figure 2: Convention d’utilisation et base du projet:
attribution et contenu pour lesquelles un dimensionnement s'impose. Les
combinaisons d'actions (généralement mécaniques et
physiques) qui peuvent en être déduites sont désormais
appelées «cas de charge». Un cas de charge décrit donc
Une explication semble indiquée. Une situation de la palette des actions prises en compte pour une certai-
risque est une situation qui peut être critique pour ne vérification. Au contraire de l'usage actuel de la
l'ouvrage, des circonstances donc qui peuvent provo- notion de cas de charge – il est question du cas de char-
quer la défaillance de la structure porteuse. Des situa- ge «vent» ou «neige» – la norme en donne une nouvel-
tions de risque sont principalement évoquées au stade le définition. L'ingénieur n'aura certainement pas de
du projet. La situation de risque n'a pas de rapport con- peine avec cette modification.
cret avec le dimensionnement. Il existe toujours plu- A la situation de risque se rapportant à la protection et
sieurs possibilités de faire face à une situation à risque, à la sécurité d'une part, correspond d'autre part l'état
le dimensionnement n'est que l'une d'entre elle. La d'utilisation concernant l'utilisation, resp. l'aptitude au
notion de situation de risque n'est donc pas à mettre en service. L'état d'utilisation comprend les faits et condi-
rapport direct avec le dimensionnement, mais doit être tions durant la durée d'utilisation prévue de l'ouvrage.
utilisée pour décrire un danger pouvant menacer Les notions de situation de projet et de cas de charge
l'ouvrage. Mais il est évident que certaines situations de d'une importance générale pour le dimensionnement
risque sont à la base du dimensionnement qui suivra. sont valables pareillement pour la vérification de l'ap-
Une nouvelle notion a été introduite dans la réflexion titude au service. Les figures 1 et 3 résument les rap-
concernant le dimensionnement : la situation de pro- ports entre les notions de situation de risque, d'états
jet. Une situation de projet décrit les faits et les condi- d'utilisation, situations de projet et cas de charge.

161
Annexe 8.3

Actions et effets des actions L’effet d’une action est par défi-
Actions de l’environnement nition la réponse d’une structure
Le couple de notions actions/effets des actions est fon- porteuse à une action
damental pour le dimensionnement. Si la notion
• mécaniques
d'«action» est utilisée depuis longtemps par les ingé- charges, forces
Effet sur et dans la structure
porteuse
nieurs, celle d'«effets des actions» est par contre plutôt • physiques
• tensions
nouvelle. C'est le terme de «sollicitation» qui était uti- température, humidité
• chimiques • sollicitations intérieures
lisé jusqu'ici, terme qui ne peut décrire qu'imparfaite-
sel, acides • réactions
ment le pendant de «action». • biologiques • déplacements
La définition de la notion d'«action» correspond à celle bactéries de pourriture • déformations
de son usage courant; elle désigne toutes les actions • réactions spécifiques du
mécaniques, physiques, chimiques et biologiques sur Si une grandeur est à considérer
type de construction:
en tant qu’action ou en tant fissures, vibrations,
un système porteur. Les «effets des actions» sont la qu’effet dépend de la définition du rouille, etc
réponse du système porteur aux actions et peuvent con- système.

sister aussi bien en contraintes, efforts intérieurs, réac-


tions d'appui, déplacements, flèches qu'en d'autres
Figure 4: Les notions de «Action» et «Effet d’une action»
effets d'actions spécifiques liés au type de construction
comme des fissures dans le béton armé ou la putréfac-
tion du bois. De même que la notion d'action com-
prend toutes les influences que subit un système por- nouvelles notions. Il est bien connu que, dans un pre-
teur, celle d'effet des actions décrit toutes les réactions mier temps, de nouvelles notions irritent les utilisateurs
produites dans ce système. La signification de ce couple d'une norme. Mais il est également certain que les ingé-
de notions est représentée à la figure 4. nieurs s'habitueront rapidement à ces nouvelles noti-
La délimitation du système, c'est à dire la limite définie ons claires et précises. Et enfin, de leur côté, les man-
du modèle du système porteur, permet de distinguer, dataires en disposeront pour décrire clairement et
lors du dimensionnement, entre les actions et les effets précisément des situations souvent fort complexes.
de ces actions. Si par exemple, pour un ouvrage de sou-
tènement, le sol de fondation est considéré comme une Direction de projet Swisscodes
partie de la structure (calcul FE), la pression au sol est
un effort intérieur et donc un effet d'action, dans le cas Traduction de la version actualisée d'un article paru dans
contraire il s'agira d'une action s'exerçant sur le sol, tec21 no. 27-28/2001, pages 26 à 29
resp. l'ouvrage. Un autre exemple concerne la précon-
trainte: alors que la force de précontrainte est une
action sur l'élément de béton armé considéré comme
séparé des éléments de précontrainte, cette force est à
interpréter comme un effet d'action lors de la vérifica-
tion de la sécurité structurale. Dans ce cas également la
limite du système définit le point de vue.

Conclusion
Des normes représentent des règles reconnues de l'art
de la construction. Elles servent aussi, et c'est essentiel,
de moyen d'entente, de communication. Il est donc
indispensable que des notions claires soient utilisées de
façon rigoureuse. La direction du projet Swisscodes
s'est efforcée d'élaborer un ouvrage de normes complè-
tes et cohérentes, susceptibles de satisfaire les plus hau-
tes exigences. Pour atteindre cet objectif il a été néces-
saire, entre autre, d'introduire, après mûre réflexion, de

162
Annexe 8.4

Documentations aux nouvelles normes sur


les structures porteuses

Numéro Titre ISBN

D 0181 Bases pour l’élaboration des projets de structures porteuses 3-908483-39-5


Actions sur les structures porteuses
Introduction aux normes SIA 260 et 261

D 0182 Constructions en béton – Introduction à la norme SIA 262 3-908483-41-7

D 0183 Constructions en acier – Introduction à la norme SIA 263 3-908483-43-3

D 0184 Constructions mixtes acier-béton – Introduction à la norme SIA 264 3-908483-45-X

D 0185 Constructions en bois – Introduction à la norme SIA 265 3-908483-47-6

D 0186 Maçonnerie – Introduction à la norme SIA 266 3-908483-49-2

D 0187 Géotechnique – Introduction à la norme SIA 267 3-908483-51-4

Dokumentationen zu den neuen Tragwerksnormen

Nummer Titel ISBN

D 0181 Grundlagen der Projektierung von Tragwerken 3-908483-38-7


Einwirkungen auf Tragwerke
Einführung in die Normen SIA 260 und SIA 261

D 0182 Betonbau – Einführung in die Norm SIA 262 3-908483-40-9

D 0183 Stahlbau – Einführung in die Norm SIA 263 3-908483-42-5

D 0184 Stahl-Beton-Verbundbau – Einführung in die Norm SIA 264 3-908483-44-1

D 0185 Holzbau – Einführung in die Norm SIA 265 3-908483-46-8

D 0186 Mauerwerk – Einführung in die Norm SIA 266 3-908483-48-4

D 0187 Geotechnik – Einführung in die Norm SIA 267 3-908483-50-6

163
Annexe 8.5

Nouvelles normes sur les structures porteuses


Liste des documentations SIA «Exemples de dimensionnement»

Numéro Titre ISBN

D 0191 Bases pour l'élaboration des projets de structures porteuses 3-908483-61-1


Actions sur les structures porteuses
Exemples de dimensionnement selon les normes SIA 260 et 261

D 0192 Construction en béton 3-908483-63-8


Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 262

D 0193 Construction en acier 3-908483-65-4


Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 263

D 0194 Construction mixte acier-béton 3-908483-67-0


Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 264

D 0195 Construction en bois 3-908483-69-7


Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 265

D 0196 Construction en maçonnerie 3-908483-71-9


Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 266

D 0197 Géotechnique 3-908483-73-5


Exemples de dimensionnement selon la norme SIA 267

Bemessungsbeispiele zu den neuen Tragwerksnormen

Nummer Titel ISBN

D 0191 Grundlagen der Projektierung von Tragwerken 3-908483-60-3


Einwirkungen auf Tragwerke
Bemessungsbeispiele zu den Normen SIA 260 und SIA 261

D 0192 Betonbau – Bemessungsbeispiele zur Norm SIA 262 3-908483-62-X

D 0193 Stahlbau – Bemessungsbeispiele zur Norm SIA 263 3-908483-64-6

D 0194 Stahl-Beton-Verbundbau – Bemessungsbeispiele zur Norm SIA 264 3-908483-66-2

D 0195 Holzbau – Bemessungsbeispiele zur Norm SIA 265 3-908483-68-9

D 0196 Mauerwerk – Bemessungsbeispiele zur Norm SIA 266 3-908483-70-0

D 0197 Geotechnik – Bemessungsbeispiele zur Norm SIA 267 3-908483-72-7

164

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