Vous êtes sur la page 1sur 5

Début de mémoire d’un télékinésiste

inspiré
Geobert QUACH

13 Juillet 2005
Texte sous license CC BY-NC-ND 4.0

Je ne sais pas ce qui me pousse à écrire ce que vous vous apprêtez à


lire. Est-ce dû au caractère exceptionnel de ce que je vis, ou bien juste
pour que des gens soient au courant, une fois que je ne serais plus de ce
monde ? Je n’en sais vraiment rien, mais ce qui est certain, c’est que ça
fait maintenant deux semaines qu’une force me pousse à coucher sur
papier les événements de ces six derniers mois.

Par où commencer ? Je m’appelle Marc Deveaux, 28 ans quand j’ai


commencé ce journal. Ce nom ne vous inspire sûrement rien tellement
il est commun. Je suis responsable informatique dans une agence de
banque. Ma tâche consiste à assurer le bon fonctionnement de la tren-
taine d’ordinateurs sur le site. Rien de bien passionnant, entre net-
toyage de virus et échange de pièces électroniques défectueuses, en
supportant les utilisateurs pleurant sur leur sort car cette saleté de ma-
chine les a lâchement abandonnés alors qu’ils doivent rendre un dos-
sier d’une importance capitale dans l’heure. Empressement assez étrange
quand je constate que la dernière demi-heure fut passée sur un site du
type « extra large gros nibards ». Bref, une vie bien calme, ponctuée de
quelque soubresauts pas bien passionnant.

La seule chose qui me rende ce train-train supportable est le pour-


centage de la gente féminine dans les locaux de la banque. Je ne sais
pas si c’est une directive aux Ressources Humaines, mais il y a une ma-
jorité de femmes qui sont pour la grande majorité d’entre elles très…
charmantes diront nous. Ce détail qui semble dénué d’importance de-
viendra pourtant l’une des préoccupations principales de mon histoire.
Ne vous méprenez pas, je ne suis pas un pervers ou un obsédé. Ces mots
possèdent une connotation péjorative qui ne me conviens pas. Je me
considère plutôt comme un adorateur des femmes. Je peux regarder
une jolie femme pendant des heures sans me lasser. Mais attention, je
reste reste discret pour ne pas importuner la personne. Je ne suis pas

1
2

un de ces sauvages qui insistent lourdement dans la rue alors qu’il est
manifeste qu’ils dérangent. Non, moi j’admire et idolâtre ce que la Na-
ture offre de plus beau au monde. C’est peut-être la cause de tout ça,
qui sait.

Ce jour là, ce 21 Juin 2005, jour de la célébration du règne de l’astre


de feu, je suis arrivé tôt pour avoir un peu de temps à moi avant l’arrivée
des problèmes de la journée. Je m’étais servi un café au rabais et me
mis au travail. En posant ma tasse sur le bureau je fit glisser un stylo
qui roula rapidement vers le bord de la table. J’avais encore la tasse
dans la main alors je ne pouvais faire de geste brusque pour le rattraper
sans mettre du café partout et pourtant j’avais une envie irrépressible,
viscérale même, de ne pas le laisser tomber. Il bascula par dessus le
bord de la table et son image s’imposa à moi comme si c’était le centre
de l’univers tout entier. C’est au moment où je m’attendais à le voir
percuter le sol et entendre le bruit caractéristique d’un stylo percutant
le lino du sol que je m’aperçus que le stylo n’avait pas touché par terre.

Il flottait, littéralement, et une sensation étrange venait chatouiller


le bout de mes doigts : je sentais le plastique dont été fait le stylo, froid
et lisse. Je m’imaginais alors le poser sur la table et il s’envola vers la
table, doucement, et se posa en douceur. La sensation disparue. Je n’en
croyais pas mes yeux. Je regardais autour de moi : pas de témoins. J’an-
nulais tous mes plans du soir (c’était la fête de la Musique après tout)
et je passa la soirée à explorer ce phénomène. Mes expériences m’ap-
portèrent la preuve que j’étais capable de faire bouger des objets par la
force de la pensée. J’étais télékinésiste !! Toutefois, j’étais limité dans le
poids des objets en question, à peine plus que le poids d’un stylo à bille
quatre couleurs en fait. Mais je pouvais prendre le contrôle d’une di-
zaine d’objets en même temps (trombones, agrafes, bout de papier…),
tant que le total ne dépasse pas quelques grammes.

Le lendemain, troublé et excité à la fois par cette découverte, je me


demandais comment j’allais exploiter ce pouvoir. Inutile de prétendre à
devenir un super-héro, la puissance était trop ridicule. C’est alors que le
premier coup de fil de la journée retentis m’extirpant de mes pensées.
C’était Laure, une jeune embauchée, 24 ans tout juste (j’ai accès aux
CV alors les renseignements sont simple à consulter, oui, je sais que je
ne devrais pas, bref). Le PC ne démarre pas alors que tout allait bien
la veille, un classique. Je monte au 2e et dernier étage des locaux, et
arrive dans le bureau de Laure. Elle est habillée d’une robe vert sombre,
3

assez fine, sans manche, sans décolleté particulier. Elle semble plutôt
embêtée mais ça ne l’empêche pas de me sourire :
– Bonjour Marc, désolée de te déranger dès le matin comme ça…
– Bonjour Laure, pas de problème c’est mon boulot ici.
Le ton de sa voix trahis bien plus que la tuile avec son PC, elle n’est
pas bien dans sa peau aujourd’hui. Les yeux sont rouges, elle a du pleu-
rer.
– Bon ben je regarde ce que la bête a et je t’appelle quand c’est fini ?
– Oh, merci je vais me mettre au bureau là.
Elle s’installa sur une table dans un coin de la pièce avec des dos-
siers et commença à les éplucher. C’est alors qu’une collègue vînt la
voir.
– Comment ça va Laure ?
– Pas terrible.
– Oh, viens on va se prendre un café.

Elle sortirent dans le couloir, là où le coin café avait été aménagé.


Le bureau avait une vitrine vers le couloirs et je pouvais les voir d’où
j’étais, j’entendais aussi vaguement ce qu’elles disaient et j’écoutais d’une
oreille distraite pendant que je ramenais la machine à la vie. Je com-
pris alors qu’il s’agissait d’une rupture sentimentale, plus précisément,
Laure avait rompu pour des raisons officielles plus ou moins valables,
mais mes oreilles venaient de capter une nouvelle version qu’elle ve-
nait de confier à Charlotte : son ex petit ami n’était pas satisfaisant sur
le plan sexuel. J’avais fini ma réparation mais je faisais mine de conti-
nuer pour en entendre d’avantage. Je fixais Laure du coin des yeux. Je
voyais ce visage si doux, ces yeux verts s’accordant si bien avec sa robe,
puis vint cette pulsion.

J’avais envie de lui procurer du plaisir. Du plaisir charnel. Un pul-


sion qui me semblait aussi forte que lorsque j’avais retenu le stylo de
sa chute. J’avais envie de lui caresser chacun de ses seins doucement,
les prenant pleinement en main pour les masser très doucement. A ce
moment Laure eu un sursaut de surprise.
– Qu’est-ce qu’il y a Laure ?
– Euh… Non, rien, j’ai cru que, non c’est rien…
– Tu devrais te reposer un peu.
– Oui, je pense aussi… Je partirai plus tôt ce soir.
Elle jeta un regard vers moi pour voir où j’en étais. Je continuais de
faire semblant de travailler mais restais concentré sur elle, sur ce que
je voulais lui faire. Elle semblait être mal à l’aise, embarrassée. Elle
4

avait la bougeotte. Elle mis fin à la conversation et revint s’asseoir à


son bureau improvisé sans même me demander où j’en étais. Mais elle
semblait vraiment agitée. En passant devant moi, je remarquais que la
pointe de ses seins pointaient fièrement en avant. Le bâtiment n’était
pas climatisé donc le froid ne pouvait pas provoquer ce phénomène. Je
fit immédiatement le lien avec moi : j’étais en train de la caresser avec
mon pouvoir télékinésique !

Elle avait le regard très troublé, mais fixait ses dossiers sans vrai-
ment les lire. Je décidais d’insister un peu sur les tétons. Elle se mor-
dit les lèvres. Sa respiration se faisait plus saccadée, son visage avait
indéniablement pris des couleurs. Je visualisais maintenant parfaite-
ment les points où j’exerçais mon pouvoir et commençais à les déplacer
en faisant des cercles autour de la pointe des seins pour atteindre leur
base. Elle avait toujours les lèvre mordues pour ne laisser passer aucun
soupir.

Je me baladais maintenant sur son ventre. Elle posa une main des-
sus pour s’assurer que rien n’était sous sa robe. Je remontais sur ses
seins, les titillant simultanément. Elle laissa pousser un tout petit cri
ravalé.
— Oui ? lui demandais-je.
– Hein ? Euh non c’est rien, ce que j’ai lu là m’a un peu surprise…
– Ah très bien, bon j’ai terminé avec la machine, venez que je vous
explique ce qu’il faut faire pour éviter ce genre de problème à l’avenir.
– Ah… Euh… Oui j’arrive.
Elle se leva de sa chaise, elle avait 3 mètre à parcourir. Je choisis
le moment où elle se leva en lissant sa robe pour effleurer sa fleur.
Elle sursauta de nouveau, je fit mine de cliquer un peu et ne pas avoir
vu. Elle fit les trois mètres rapidement et s’appuya sur la table, restant
debout. Je commençais à lui expliquer quelques procédures élémen-
taires, mais je continuais à la caresser doucement d’abord. Je jeta un
regard vers ses yeux, elle n’écoutait plus. Elle faisait jouer ses jambes,
les frottant l’une contre l’autre, les yeux rivés sur l’écran faisant « hin
hin » après chacune de mes phrases. Je me tenta une stimulation de la
surface de son anus, elle ferma les yeux 2 secondes. J’accélérais mes
mouvements sur son bouton d’amour. Elle craqua complètement, se
pliant en deux et retenant avec grande peine un cri d’orgasme. Per-
sonne n’était dans le couloir, j’étais le seul à avoir pu entendre.

Elle haletait nettement maintenant, rouvrit les yeux et me vit, croisa


5

mes yeux qui singeaient la surprise.


– Je ne pensais pas que l’informatique pouvait provoquer de telles
réactions ! plaisantais-je.
– Euh… Je suis confuse, je ne sais pas ce qui s’est passé, euh…
– Ne vous inquiétez pas, ça restera entre nous.
Je lui décochait un sourire rassurant. Elle sourie génée et baissa les
yeux.
– Vous me le promettez ?
– Promis, mais faudrait me dire ce qui vous ai arrivée.
– Je n’en sais vraiment rien…
– Bon d’accord je vous crois, restons en là, je vais retourner à mon
bureau. Appelez moi si la bête vous fait encore des siennes.

Je venais de faire la première intervention dans mon nouveau but


dans ma morne vie, la première d’une longue série.

Vous aimerez peut-être aussi